La Tunisie
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Re: La Tunisie
Topaze. Lecteur de Révolution internationale. http://fr.internationalism.org/
L’Assemblée contre la Précarisation
SOLIDARITE AVEC LES REVOLTE/ES MAGHREB
En Tunisie et en Algérie, l’Etat réprime avec violence le peuple descendu dans la rue pour crier son désespoir et sa rage d’être des laisséEs pour compte. Nous ne pouvons pas rester indifférentEs à ce massacre d’une centaine de personnes perpétré par les flics de Bouteflika et Ben Ali. Leur cri de révolte c’est aussi le nôtre. Leur combat, c’est aussi le nôtre. Qu’attendre de ce système qui entraîne tout le monde dans la misère et sans autre perspective qu’encore plus de misère ? Et au bout, la répression féroce, sanglante d’un pouvoir méprisant, terroriste.
En France, en Grande Bretagne, en Italie, en Grèce, la rue a été envahie par des milliers de manifestantEs pour les mêmes motifs, contre la misère. Et la répression, qu’elle soit ouverte en Algérie ou en Tunisie avec des régimes autoritaires, ou en France et en Angleterre, avec des régimes « démocratiques » c’est la même, certains proposant même leurs bons offices pour aider Ben Ali comme l’a fait la ministre française Alliot-Marie. Et on entend les mêmes discours de tous ces Etats : sur les « casseurs », les « encagoulés » ; et voilà qu’on en rajoute avec des lois encore plus répressives comme la loi LOPPSI 2 en France.
Ne les laissons pas continuer à assassiner, à réprimer, à fliquer, à violer. Luttons, organisons nous nous-mêmes, tous ceux et celles qui subissent l’exploitation capitaliste que ce soit en Algérie, en Tunisie, en Grande Bretagne, en France travailleurSEs, précaires, chômeurSEs, lycéenNEs, étudiantEs solidaires.
Ne faisons pas confiance à l’hypocrisie des syndicats et des partis de gauche qui, avec le départ de Ben Ali, vont être les premiers à revendiquer la démocratie pour faire reculer la misère, mensonge ! N’ayons confiance qu’en nous même !
L’Assemblée contre la Précarisation
topaze- Messages : 231
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: La Tunisie
http://www.npa2009.org/content/chroniques-de-la-r%C3%A9volution-tunisienne-par-alma-allende
Roseau- Messages : 17750
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Re: La Tunisie
Révolution en Tunisie In Le Monde libertaire n°1621 (3-9 février 2011)
Au début des années soixante, Jean Duvignaud, professeur de sociologie à la faculté de Tunis, emmena ses étudiants à Chebika, une oasis pauvre et archaïque du sud de la Tunisie, dans le but de réaliser une étude sociologique de terrain. Les jeunes hommes et femmes qui participèrent à cette recherche, issus de la moyenne et haute bourgeoisie tunisoise, découvrirent avec stupeur la réalité d’un pays qu’ils ne soupçonnaient même pas, un pays à mille lieues des promesses de développement que la toute jeune république tunisienne d’alors, encore ivre de sa toute fraîche indépendance, servait au peuple tunisien 1. Cinquante ans plus tard, c’est avec la même surprise, teintée d’incrédulité, que les opinions publiques occidentales découvrent la face cachée du « miracle » tunisien, avec l’irruption du peuple de Sidi-Bouzid. Qu’un pays aussi calme, vanté pour sa stabilité, sa modernité et sa prospérité fasse irruption de manière aussi inattendue sur la scène de l’histoire, et s’invite dans le mouvement des insurrections ; diantre, voilà de quoi réviser les certitudes selon lesquelles les peuples de la périphérie n’ont d’autre choix que la chicotte autoritaire ou la férule religieuse. D’un tel événement, on ne peut dire qu’il surgisse de nulle part, comme si le peuple qui l’a mis au jour n’avait pas d’histoire, et aucune conscience de celle-ci.
Des origines
Des insurrections, l’histoire tunisienne en a connu, et certaines des plus célèbres, comme celle de 1864 2, sont nées précisément dans cette même région du centre-ouest déshérité et frondeur, qui a déclenché la révolution de décembre 2010. Plus tard, au premier temps du protectorat français, instauré en 1881, d’autres soulèvements populaires ont marqué la mémoire du peuple tunisien et la naissance du mouvement indépendantiste. Des grèves, des affrontements parfois durement réprimés, des assassinats, dont celui du leader syndicaliste Ferhat Hached 3 en 1952, ont scandé la marche vers l’indépendance, acquise en 1956. Et le long règne de Habib Bourguiba ne s’est pas passé sans heurts ni frictions : 1969, émeutes dans tous le pays contre la collectivisation des terres (la Tunisie vit alors une expérience « socialiste » sous la conduite du Premier ministre Ben Salah) ; 1972, manifestations des étudiants durement réprimées (et coup de pouce donné aux islamistes par le gouvernement pour contrer les gauchistes) ; 1978, le jeudi noir du 26 janvier, 200 morts lors de la répression contre les manifestations à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (un certain Ben Ali à la direction de la sécurité) ; 1984, émeutes dites du pain, encore une fois durement réprimées. Mais s’il faut chercher une source au mouvement qui a pris naissance le 17 décembre dernier, c’est dans la révolte du bassin minier de Gafsa de 2008.
Gafsa 2008
Cette région du sud-ouest, à l’orée du désert, prés de la frontière algérienne, a été le théâtre durant l’année 2008 d’une série d’émeutes et de mouvements de protestation préfigurant ce qui vient de se produire en décembre 2010 et janvier 2011 4. Dans cette région, le principal employeur est la Compagnie générale du phosphate. Ses salariés sont bien payés, eu égard au standard tunisien : 1 000 dinars (500 euros), soit près de cinq fois le salaire minimum. Cette activité a subi les plans de libéralisation et de restructuration qui ont divisé par trois les effectifs en vingt ans, sans qu’aucun projet de réindustrialisation ou de reconversion ne vienne suppléer à cette situation, alors que les cours mondiaux du phosphate s’envolaient (+125 % entre 2007 et 2008 !) : le taux de chômage officiel, dans la région, atteignait près de 30 %. Ce sont les jeunes chômeurs diplômés, regroupés au sein d’une Union des diplomés chômeurs, non reconnue, qui ont lancé le mouvement de protestation, rejoint par les lycéens, les travailleurs précaires, les familles d’ouvriers accidentés du travail. Sit-in, manifestations, blocages des routes et des chemins de fer (par où transite le phosphate extrait des mines), affrontements avec la police : toutes les modalités d’action ont été mises en œuvre dans cette lutte, de manière spontanée, sans cadres politiques et avec très peu de soutien syndical. La maigre opposition politique reconnue alors par Ben Ali est loin du terrain, et préoccupée par l’élection présidentielle de 2009, à laquelle, toute honte bue, elle a décidé de prendre part : on connait les résultats de cette mascarde 5. Et le soutien syndical est resté strictement local, sans pratiquement aucune implication de l’échelon régional, voire contre lui, et encore moins national. L’isolement, l’absence de soutien extérieur 6, l’inexpérience des protestataires et surtout le déploiement de tout l’appareil répressif ont eu raison de ce mouvement. Mais des « germes ont été semés dans le désert 7».
Du régime
Lorsque le général Ben Ali prend le pouvoir, le 7 novembre 1987, à la faveur de ce qu’on a appelé un coup d’État médical, le régime issu de l’indépendance est à bout de souffle. Le président Bourguiba, qui a fait modifier la Constitution en 1975 afin d’être président à vie, est quasiment sénile. Le mouvement islamiste a posé des bombes et menace de prendre le pouvoir. La situation est extrêmement tendue ; aussi, l’annonce de la déposition du « Combattant suprême » est accueillie avec soulagement par un grand nombre de Tunisiens. D’autant plus que le nouveau président s’engage à réformer l’état, à démocratiser la société, et à préserver les principaux acquis du bourguibisme que sont le droit des femmes et l’accès à l’éducation pour tous. Mais faut-il croire en la parole d’un flic ?
Très vite, le nouveau maître de Carthage va cadenasser la Tunisie. Après avoir durement réprimé le mouvement islamiste, emprisonnant 30 000 de ses membres avec l’aval de tous les partis, il va peu à peu retourner son appareil répressif contre ces mêmes partis, les faisant disparaître, contraignant les leaders de l’opposition à l’exil. Peu à peu, une chape de plomb va tomber sur la Tunisie. Dans le même temps, il va obtenir l’appui des puissances occidentales, en leur servant le discours frelaté du rempart contre l’islamisme, de défenseur du droit des femmes et de modernisateur de la Tunisie. L’ouverture des frontières avec la suppression progressive des droits de douane, l’adoption des plans d’ajustement du FMI et l’application du modèle économique capitaliste dans sa version néolibérale, ainsi que sont alignement sans réserve sur la politique extérieure des États-Unis et de la France au lendemain de la chute du mur de Berlin, vont en faire un des meilleurs élèves du système. Alors qu’il n’a aucune étoffe, aucune légitimité historique, contrairement à son prédécesseur, il va imposer son style, ou plutôt son absence de style, en s’appuyant sur les deux principaux piliers de son système : la police et le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), qu’il a construit à sa main à partir du vieux parti socialiste destourien, héritier du Néo-Destour de Bourguiba. La conjoncture internationale lui est propice : l’économie tunisienne décolle, avec des taux de croissance annuels de 5 % entre 1995 et 2002. La faible croissance démographique (1,3 % par an), l’installation de nombre d’industries étrangères, attirée par une main-d’oeuvre bon marché et réputée travailleuse et docile, le développement du tourisme, tout cela concourt à ce qu’on appelle alors la naissance du dragon africain. Le revenu par tête d’habitant devient le premier d’Afrique du Nord. La politique du crédit facile permet à la classe moyenne de se donner l’impression d’accéder à la prospérité : ce sont les années du « consomme et tais-toi ». Ben Ali s’achète ainsi facilement l’accord de la majorité de la population, attirée par ce nouveau modèle économique qui lui apporte les joies du consumérisme. Cela vaut bien qu’on ferme les yeux sur les dérives autoritaires. Et puis le voisin, le géant algérien, depuis toujours craint par les Tunisiens, est plongé dans une atroce guerre civile, dont Ben Ali profite indirectement : « C’est moi ou le chaos. » Le RCD étend alors son emprise sur la société : pas un village, pas une administration ou une entreprise qui ne possède sa cellule. Elle voit tout, sait tout et presque tout passe par elle. Une démarche administrative ? Un emploi dans la fonction publique ? Un logement ? Le RCD est là. Il finira par revendiquer près de 2 millions d’adhérents (soit 20 % de la population !). La plupart par opportunisme, plus que par idéologie. L’autre pilier du régime, la police, va prendre un essor considérable. Selon les sources, il y a dans la Tunisie de Ben Ali entre 100 000 et 180 000 flics : ceux en tenue, mais aussi les polices parallèles, les indicateurs, les milices. Autant de flics qu’en France, pour une population deux fois moindre.
La famille
Ce qui est nouveau dans ce régime, c’est la mainmise sur l’économie du pays par une clique maffieuse, qui se constitue autour des familles de Ben Ali et de sa femme, Leila Trabelsi 8. Depuis la chute du dictateur, les médias, jusque-là aveugles, ont fait leurs choux gras des comportements de ces voleurs et de leurs prédations. Tout ce qui pouvait être source de profit était accaparé par la famille, au besoin par la violence et les menaces, et pratiquement au vu et au su de tous. Des industriels, des banquiers, des hommes d’affaires, tunisiens et même étrangers, ont été soumis au racket de cette bande. Au point que des investisseurs potentiels ont préféré mettre un terme à leur projet, plutôt que de composer avec les clans. Ces attitudes ne sont pas spécifiques à la Tunisie, mais ils ont atteint un tel degré qu’ils ont fini par alerter l’ambassade des États-Unis, qui y voyait une menace pour la stabilité économique et politique du pays 9. Alors que sous Bourguiba la corruption était quasiment inexistante, elle est devenue systématique, à tous les échelons de la société. Même le Tunisien lambda se voyait harcelé par les flics qui lui extirpaient 20 dinars pour une infraction imaginaire au code de la route.
La société
Ce qui frappait le voyageur qui débarquait en Tunisie, à condition de sortir des réserves à touristes du bord de mer, c’était l’omniprésence du portrait du dictateur, partout, dans la rue, les boutiques ; les avenues du 7 novembre, places du 7 novembre, cafés du 7 novembre, avec leurs monuments sommet du kitch à la gloire du 7 novembre, «7», chiffre fétichisé jusqu’à paraître idolâtre dans un pays musulman, 7 novembre, date du début de « l’ère du changement » selon la logomachie officielle. La peur, qui devient surtout palpable depuis la fin des années quatre-vingt-dix, avec la méfiance qui s’instille sournoisement et qui pourrit les relations. La présence policière permanente, pesante, que l’on ressent dès l’arrivée à l’aéroport, avec ces flics arrogants, méprisants, sûrs de leur force et de leur impunité. Les discussions chuchotées, le silence devant l’étranger, la peur du mouchard au café ou dans le taxi : voilà quel a été le quotidien des Tunisiens pendant toutes ces années. Avec aussi le sentiment d’être pris pour des demeurés, des idiots auxquels on devait inlassablement répéter, par la télé, la radio et les journaux, tous les jours, que le président avait « pris en charge le destin de la nation et que sous sa conduite clairvoyante la société, forte de ses acquis en matière de démocratie et de droits humains, dus à la sûreté des choix présidentiels, allait relever tous les défis posés à la nation sur la voie du changement ». Véridique ! Pour ceux qui n’avait pas connu les démocraties populaires de l’autre côté du rideau de fer, et pour ceux qu’un voyage en Corée du Nord effrayaient (à juste titre), la Tunisie de Ben Ali offrait tout ce qu’un Big Brother était à même de fournir : le décalage total, radical, entre le discours et la réalité, à des sommets qu’Orwell lui-même aurait eu du mal à imaginer. Pour la galerie, il y avait quelques partis d’opposition tolérés, certains ayant mêmes des strapontins à l’Assemblée nationale. Lors des élections présidentielles, des opposants, choisis par le parti présidentiel, se présentaient, en s’excusant et en appelant le peuple à voter pour leur supposé adversaire. À l’issue de ces mascarades, le président Ben Ali se trouvait crédité de 95 % des voix… Et il recevait les félicitations de ceux, nombreux, qui, en France et ailleurs, voulaient faire croire à la démocratie en Tunisie. Par souci d’humanité, nous ne citerons aucun nom, les mêmes qui aujourd’hui apportent leur soutien « désintéressé et sincère aux légitimes aspirations du peuple tunisien 10 ». Mais dans cette société maintenue sous l’étouffoir, quelques-uns et quelques-unes, courageux, ont résisté. Des avocats, des militants et militantes des droits de l’homme, des politiques, des écrivains, des internautes ; certains l’ont payé cher, certains y ont laissé leur vie, je pense à Zouhair Yahyaoui, entre autres…
Et puis le peuple...
Celui qu’on croyait absent, écrasé, marginalisé est réapparu, presque par surprise, par une sorte de pied de nez que l’histoire nous réserve. Et il y a eu Mohamed Bouazizi, le marchand ambulant de Sidi-Bouzid dont le geste de désespoir a soulevé tout un peuple ; ce qui n’avait pu se faire en 2008 à Gafsa à tout à coup été possible, la jonction entre les différents acteurs de la société s’est faite : jeunes des villes et des campagnes, chômeurs et ouvriers, avocats et marginaux. Et très tôt, ce que nos pitoyables journaux français ont appelé une émeute, comme s’il s’agissait d’un fait divers de banlieue, s’est transformé en une gigantesque tornade qui a balayé un dictateur, et qui s’en prend maintenant à la dictature. Aujourd’hui un peuple a retrouvé sa dignité, un peuple d’un petit pays de la périphérie, assigné au rôle de destination du tourisme de masse et de réserve de main-d’œuvre bon marché, a su renversé le cours de l’histoire et a soulevé une gigantesque vague d’espoir dans le monde entier; un peuple désarmé, seul, sans aide extérieure est en train de filer la trouille à tous les tyrans, est en train de démentir tous ceux qui pensaient que seule la dictature convient aux métèques arabo-musulmans, qui seraient par essence incompatibles avec l’idée même de démocratie 11. Un peuple aux prises avec son histoire, qui a bien d’autres obstacles à surmonter. Par sa volonté de vivre, il a forcé le destin, il a dissipé les ténèbres et il a brisé ses chaînes.
Mohamed, groupe Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste
1. Jean Duvignaud, Chebika, Plon. Un très beau film a été tiré de ce livre : Les Remparts d’argile de Jean Bertucelli.
2. B. Slama, L’Insurrection de 1864 en Tunisie, Ceres, 1967.
3. Ferhat Hached a fondé l’Union générale tunisienne du travail en 1947, qui a été l’un des principaux artisans de l’indépendance. Les rapports de ce syndicat avec le pouvoir ont toujours été conflictuels, et même Ben Ali n’a pu totalement le mettre à sa botte.
4. Pour de plus amples informations : Larbi Chouikha et éric Gobe, « La Tunisie entre la révolte du bassin minier de Gafsa et l’échéance électorale de 2009 », L’Année du Maghreb, vol. V, 2009 (http://anneemaghreb.revues.org/623).
5. Lors de cette élection, Ben Ali n’obtient que 89,62 % des suffrages…
6. À l’exception de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT, interdit à l’époque) et de quelques personnalités…
7. Moncef Marzouki, opposant de la première heure à Ben Ali, ancien dirigeant de la LTDH, président du Conseil pour la république (CPR, interdit sous Ben Ali).
8. Nicolas Beau et Catherine Graciet, La Régente de Carthage, La Découverte, 2009.
9. Les câbles américains sur la Tunisie sont consultables en français sur internet : taper « tunileaks » dans un moteur de recherche. Les Français n’ont rien vu venir…
10. Pour immortaliser cette amitié franco-tunisienne du temps de Ben Ali, un mur de la honte (wall of shame) se constitue sur Facebook.
11. Michel Onfray, préface à L’Impasse islamique, Hamid Zanaz, éditions libertaires, 2009.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: La Tunisie
chronique de la délégation du NPA au cœur de la révolution tunisienne
http://www.npa2009.org/content/deux-jours-dans-la-r%C3%A9volution-chronique-de-la-d%C3%A9l%C3%A9gation-du-npa-au-c%C5%93ur-de-la-r%C3%A9volution-tun
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
MAM Dégage !
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
Tunisie : une démocratie en construction
Créé en 1986, le Parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT) était interdit en Tunisie jusqu’à ce qu’éclate le mouvement révolutionnaire, dont il est l’un des acteurs. Hamma Hammami, secrétaire général et porte-parole du parti, donne le 1er février son analyse de la révolution.
http://www.npa2009.org/content/tunisie-une-d%C3%A9mocratie-en-construction
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
Vigilance et surtout SOLIDARITE, par tous les moyens nécessaires.
Lundi 7 Février 2011 Olivier Besancenot, invité de France Inter, à partir de 7h50.
Mardi 8 Février 2011 Réunion publique NPA, Tunisie, Nîmes
Mercredi 9 Février 2011 Réunion-débat NPA Tunisie-Egypte Paris 20e
Mercredi 9 Février 2011 Réunion publique unitaire, Tunisie Égypte, Mantes-la-Ville (78)
Mercredi 9 Février 2011 Réunion-débat NPA, Tunisie Égypte, Fontenay-sous-Bois (94)
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
http://bxl.indymedia.org/articles/1034
ulrik- Messages : 127
Date d'inscription : 27/06/2010
La fin de la révolution ?
http://www.20minutes.fr/ledirect/665984/monde-les-reservistes-mobilises-armee-tunisienne
20minutes.fr a écrit:
Les réservistes mobilisés par l'armée tunisienne
Mis à jour le 07.02.11 à 22h20
Les autorités tunisiennes ont mobilisé lundi les réservistes de l'armée pour rétablir l'ordre dans le pays alors que des incidents se multiplient ces derniers jours. Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle de presse TAP, le ministère de la Défense ordonne aux réservistes de l'armée de terre, de la marine et de l'aviation de «rejoindre les centres régionaux de conscription et de mobilisation les plus proches de leurs lieux de résidence».
Le ministère de l'Intérieur a ordonné pour sa part aux policiers de reprendre leur mission de maintien de l'ordre. Depuis la «révolution du jasmin», l'armée s'est déployée pour assurer l'ordre public tandis que la police, qui porte l'image de bras armé de la répression sous le régime de Zine ben Ali, a subi désertions et absentéisme en série.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur prévient les policiers que s'ils ne regagnent pas leur poste, ils seront considérés comme coupables d'un refus de travail. Depuis vendredi, cinq personnes au moins ont été tuées dans des incidents en Tunisie, dont deux tombées sous les balles à El Kef (nord) où des policiers tentaient de disperser des manifestants.
La situation est restée tendue lundi dans cette localité du nord du pays, où de nouveaux accrochages ont opposé manifestants et forces de l'ordre. Aucune victime supplémentaire n'a cependant été signalée. Les incidents enregistrés récemment en Tunisie sont imputés par certains à des policiers qu'ils accusent de vouloir saper les bases du nouveau gouvernement.
Avec Reuters
C'est bien ce que je pensais... Quel que soit le pays, la révolution dans la rue est toujours un échec...
Au final ça n'a aura été qu'une révolte qui aura fait partir le tyran, mais pas une révolution qui aura renversé le Pouvoir en place...
A méditer pour chez nous...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: La Tunisie
BouffonVert72 a écrit:Ca semble être la fin...
http://www.20minutes.fr/ledirect/665984/monde-les-reservistes-mobilises-armee-tunisienne
20minutes.fr a écrit:
Les réservistes mobilisés par l'armée tunisienne
Mis à jour le 07.02.11 à 22h20
Les autorités tunisiennes ont mobilisé lundi les réservistes de l'armée pour rétablir l'ordre dans le pays alors que des incidents se multiplient ces derniers jours. Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle de presse TAP, le ministère de la Défense ordonne aux réservistes de l'armée de terre, de la marine et de l'aviation de «rejoindre les centres régionaux de conscription et de mobilisation les plus proches de leurs lieux de résidence».
Le ministère de l'Intérieur a ordonné pour sa part aux policiers de reprendre leur mission de maintien de l'ordre. Depuis la «révolution du jasmin», l'armée s'est déployée pour assurer l'ordre public tandis que la police, qui porte l'image de bras armé de la répression sous le régime de Zine ben Ali, a subi désertions et absentéisme en série.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur prévient les policiers que s'ils ne regagnent pas leur poste, ils seront considérés comme coupables d'un refus de travail. Depuis vendredi, cinq personnes au moins ont été tuées dans des incidents en Tunisie, dont deux tombées sous les balles à El Kef (nord) où des policiers tentaient de disperser des manifestants.
La situation est restée tendue lundi dans cette localité du nord du pays, où de nouveaux accrochages ont opposé manifestants et forces de l'ordre. Aucune victime supplémentaire n'a cependant été signalée. Les incidents enregistrés récemment en Tunisie sont imputés par certains à des policiers qu'ils accusent de vouloir saper les bases du nouveau gouvernement.
Avec Reuters
C'est bien ce que je pensais... Quel que soit le pays, la révolution dans la rue est toujours un échec...
Au final ça n'a aura été qu'une révolte qui aura fait partir le tyran, mais pas une révolution qui aura renversé le Pouvoir en place...
A méditer pour chez nous...
toujours les illusions....
L'armement et le désir de casser militairement le camp populaire a toujours été le syndrome de l'appareil d'état quand il se sentait menacé.
Face à un processus électoral ou face à un processus insurrectionnel
Ce sont des données permanentes de l'attitude de la bourgeoisie et son état.
Ce que tu crois réservé aux forts mouvements sociaux dans la rue ou autrement ne l'est pas . C'est valide autant dans la révolution par les burnes que pour la révolution par les urnes.
Quand comprendras-tu que les choix des révolutionnaires ne relèvent pas d'un refus de transitions démocratiques mais de la compréhension de la logique de la classe dominante et sa férocité à n'accepter aucun type de transition qui mette en cause son pouvoir réel, ceci par tous les moyens de la part de la classe parasitaire.
Ce diagnostic impose toute une série de batailles qui essayent de viser à ce que dans ces épreuves de force le peuple ne dépende pas d'appareils institutionnels construits d'abord pour la bourgeoisie. Ca n'exclue pas de participer à des batailles électorales ou même d'occuper des places fortes dans l'état mais sans les illusions de le transformer , simplement de le bloquer.
le processus révolutionnaire se trouve dans un centre qui se trouve dans la capacité de la classe populaire à construire des organisations de masse unitaires et démocratiques, embryons, par leur logique même, du pouvoir des travailleurs, d'un état démocratique concurrent de l'état hiérarchiste capitaliste.
Ce centre ne peut être soumis à un quartier général enkisté dans la place forte de l'ennemi. Ca ne marche jamais comme ça.
Mais il est construit sur la capacité des masses en mouvement de rester dans la rue et au centre des batailles
le processus tunisien n'infirme pas ces questions bien au contraire
Des tentatives ou réussites de putch contre des processus démocratiques ou des processus révolutionnaires la bourgeoisie n'a pas le culte de la démocratie mais celui de se maintenir par tous les moyens.
La Tunisie, où le mouvement des masses puissant (qui ne doit rien à un processus électoral inexistant) a fragmenté l'adversaire et son appareil d'état.
Toutes les manœuvres actuelles visent à faire restaurer par cet appareil d'état son "autorité" c'est à dire sa capacité à réprimer le mouvement social et libérateur.
Pour l'instant, en Tunisie, la bourgeoisie n'a pas encore réussi à reprendre en main l'avantage politique qui lui permette de faire fonctionner efficacement son appareil de répression
les évènements nouveaux qui viennent de se dérouler à El Kef et Sidi Bouzif qui ont amené à nouveau des déflagrations sociales suite à des provocations et des meurtres de la délinquance policière, montrent que les rapports de force ne sont pas stabilisés.
Les flics meurtriers ont été arrêtés par l'armée, cette dernière a tiré en l'air au milieu d'une foule qui refusait de quitter la rue malgré des blindés et des soldats tirant en l'air et ne voulant pas tirer sur la population, les manifs dans ces deux villes ont été les plus importantes et de loin qui ont eu lieu dans les deux villes considérées, à quelque moment du processus révolutionnaire depuis décembre.
cela montre que, dans une partie de la Tunisie au moins, le mouvement populaire est encore plus fort qu'avant et pas moins fort. On verra sur la suite mais l'enseignement est clair : rien n'est résolu de la crise de domination de la bourgeoisie en Tunisie
Tout demeure sur le fond dans les forces brutes des deux classes en présence, plus de forces mobilisées dans la classe populaire et c'est la bourgeoisie qui se fragmente, ses forces de répression qui s'ensablent. Une classe populaire qui baisse la garde pour une quelconque raison et c'est la bourgeoisie qui se réunifie, son appareil d'état qui se ressaisit et demeure seul pour faire obéir ses soldats et policiers.
Les questions de la transition tombent forcement sur ces obstacles et les eunuques de la gauche institutionnelle n'en sont pas exemptés. Celui qui croyait aux urnes et celui qui n'y croyait pas, on pourrait écrire un poème parodiant Aragon là dessus.
Par ailleurs tu trouveras des infos sur ce site à propos de la Tunisie :
Tunisie, Kef, l’énorme démonstration dans la ville après l’enterrement de 2 manifestants assassinés par la police
je pense qu'elles rendent mieux compte des tensions à l'œuvre
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Femmes en lutte
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article20114
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Des conscrits à la place de policiers honnis.
Marianne Michel a écrit:Eninel a écrit:Pour le reste, ne t'inquiètes pas pour le prestige de la Révolution Française. Elle a et elle gardera jusqu'à la fin du monde une portée universelle.
L'Iran ne doit pas faire partie de l'univers....
Dans mon esprit, l'Iran fait bien partie de l'univers et ce pays dans son développement historique reste lui aussi sous l'influence de la Révolution Française. Le prolétariat bien sûr, acquis à l'idée d'égalité et de la détestation des priviléges. La bourgeoisie et la petite bourgeoise, toute à sa recherche de liberté effrénée, en but actuellement à une bureaucratie religieuse bourgeoise d'Etat qui ne retient du tout, que la confrérie des hommes de foi en toute fraternité.
Maintenant, l'Iran du XX siècle, en tant qu'ex colonie anglaise et plus tard américaine, libérée de ce joug à travers une vraie révolution prolétarienne, révolution écrasée dans le sang par les mollah, marche vers son émancipation à travers les lois de l'histoire déterminées par Marx et précisées dans la Révolution Permanente de Trotsky.
Les évenements en Tunisie et en Egypte renforcent politiquement, en dernière analyse, le prolétariat en Iran. La révolution gronde là bas aussi.
A retenir ce matin pour ce qui concerne la Tunisie: La décision du gouvernement de faire appel à la conscription, pour remplacer au pied levé une police honni. Mais mon camarade, cela ne te rappelle pas la levée d'un peuple en arme cette décision d'urgence ?
C'est plutôt bon pour la révolution ça, de remplacer les milices privées de la bourgeoisie par des piou-piou issue du peuple !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: La Tunisie
Communisme-Ouvrier, février 2011Pas de liberté sans liberté des femmes
Samedi 29 janvier, veille du retour de Rached Ghannouchi, dirigeant du parti islamiste Ennahdha en Tunisie, des milliers et des milliers de femmes, et aussi d’hommes, ont manifesté dans les rues de Tunis pour revendiquer que l’égalité entre les femmes et les hommes et la laïcité soient inscrites dans la nouvelle constitution tunisienne. Une centaine de voyous islamistes est venue faire de la provocation, déchirant des pancartes, agressant des manifestantes et lançant des slogans misogynes comme « les femmes dans vos cuisines » (sic !). Le lendemain, une manifestante qui témoignait de cette agression déclarait « ce chef barbu et ses troupes ont bien démontré que ces extrémistes ne sont en aucun cas « démocrates ou encore modérés » comme leurs chefs aînés sont actuellement en train de prétendre, à qui veut bien l’entendre, sur les télévisions et radios nationales et internationales ! Ces gens n’ont aucun respect quel qui soit, pour qui que ce soit et encore moins pour nous les femmes. » La population de Tunisie ne s’est pas révoltée contre la dictature policière de Ben Ali pour tomber entre les mains de la dictature religieuse des islamistes. En Tunisie comme ailleurs, personne ne pourra être libre si la liberté et l’égalité ne sont pas assurées aux femmes !
http://communisme-ouvrier.info/spip.php?article363
Hourriat wa moussavat !
Dernière édition par Azadi le Mer 9 Fév - 0:40, édité 1 fois
Azadi- Messages : 82
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Re: La Tunisie
Marianne Michel a écrit:Eninel a écrit:Pour le reste, ne t'inquiètes pas pour le prestige de la Révolution Française. Elle a et elle gardera jusqu'à la fin du monde une portée universelle.
L'Iran ne doit pas faire partie de l'univers....
Pourquoi tu dis ça ??
(Pour la petite histoire, un camarade kurde d'Irak arrivé il y a peu en Europe voyant une affiche de la commune de Paris chez moi avait dit : "Les deux évènements les plus importants dans l'histoire du monde, c'est la Commune de Paris et la Révolution Russe.")
Azadi- Messages : 82
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Re: La Tunisie
sylvestre- Messages : 4489
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Re: La Tunisie
Lutte Ouvrière n°2219 du 11 février 2011
Tunisie - Les travailleurs face aux tentatives de reprise en main
Plus de trois semaines après la chute de Ben Ali, le gouvernement tunisien voudrait normaliser la situation. Les parlementaires, élus, c'est-à-dire désignés du temps du dictateur et par lui, ne lui ont pas mégoté leur soutien et ont montré leur sens de la continuité de l'État : 177 d'entre eux sur 195 ont en effet voté les pleins pouvoirs au nouveau gouvernement.
Ce dernier a donc pu prendre quelques mesures qu'il croyait propres à tromper la population : quarante-deux hauts responsables de la police ont été destitués ainsi que vingt-quatre gouverneurs de province, les hauts fonctionnaires qui représentent l'État dans les régions. Le parti de Ben Ali, le RCD, est suspendu en attendant d'être dissous.
Il n'empêche que des manifestations ont eu lieu samedi 5 et dimanche 6 février dans différentes villes. Elles ont été réprimées par la police. Officiellement, deux manifestants ont été tués par balle et un par un tir tendu de grenade lacrymogène, mais le syndicat UGTT parle de cinq morts. Le gouvernement affirme que les manifestants qui ont alors incendié des commissariats de police, des bâtiments publics et des locaux du RCD sont des provocateurs et des délinquants payés par le RCD. Mais peut-être sont-ils tout simplement des gens révoltés par le fait que la police de Ben Ali sévit toujours !
Dans de nombreuses villes, lorsque la population a constaté que les nouveaux gouverneurs nommés par le gouvernement étaient de vieux caciques du RCD, elle est descendue dans la rue immédiatement. À Gabès, Kébili, Zaghouan, Nabeul et Béja le nouveau gouverneur est déjà reparti, bien souvent protégé par l'armée.
Dans certaines villes les manifestations de protestation contre les nouveaux gouverneurs ont été aussi l'occasion d'exprimer les revendications des travailleurs, parfois venus d'entreprises en grève : titularisation, augmentation des salaires, liberté syndicale. Certaines manifestations se sont dirigées vers les locaux de l'inspection du travail pour exiger l'amélioration des conditions de vie des travailleurs. Des grèves ont eu lieu dans des usines de chaussures, dans le textile, dans les transports, dans les ports, dans des municipalités, etc.
Dans la région de Gafsa, centre de production des phosphates, la lutte a pris un tour aigu. En 2008 déjà une quasi-insurrection des travailleurs exigeant des embauches avait été violemment réprimée par la dictature. La population travailleuse a repris ses revendications de 2008. La production est quasiment à l'arrêt depuis deux semaines, les routes sont barrées, les manifestations se succèdent. La compagnie des phosphates a dû promettre que des centaines de travailleurs seraient embauchés. Dans ces circonstances, le nouveau gouverneur arrivé dimanche 6 février, qui paraissait du même acabit que celui qui avait orchestré la répression de 2008, n'a dû son salut qu'à la fuite et à la protection de l'armée.
Se souvenant que le mouvement contre Ben Ali avait commencé par les revendications des jeunes diplômés sans travail, le gouvernement leur a promis une allocation spécifique. Mais nombre de ces jeunes ont participé aux manifestations pour exiger du travail pour tout le monde.
Aussi, mardi 8 février, le gouvernement tunisien a fini par prendre une mesure concrète : il a rappelé les réservistes ayant effectué leur service militaire ces cinq dernières années ainsi que la classe 2009 et une partie de la classe 2008. Ne pouvant pas, pour l'instant, s'appuyer sur une police honnie et faisant face à une population mobilisée, le gouvernement essaye apparemment de renforcer l'armée. Mais bon nombre de rappelés ont participé aux manifestations et donneront peut-être du fil à retordre aux officiers.
D'un côté, les puissants, l'État, et derrière eux la France et les États-Unis, affirment que la démocratie est en marche... et préparent leurs forces de répression pour que rien ne change dans l'ordre social. De l'autre, des travailleurs expriment leurs propres revendications, leur méfiance à l'égard du nouveau gouvernement et continuent à manifester : la vraie révolution tunisienne est encore à faire.
Paul GALOIS
Vals- Messages : 2770
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Re: La Tunisie
samedi 19 février 2011
http://www.npa2009.org/content/tunisie-le-front-du-14-janvier-propose-un-congr%C3%A8s-national-de-d%C3%A9fense-de-la-r%C3%A9volution
Roseau- Messages : 17750
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Re: La Tunisie
AP a écrit:
Samedi 19-02-11
Tunisie: le président par intérim promulgue l'amnistie générale
Au lendemain de son adoption en conseil des ministres, le décret-loi portant amnistie générale, une des principales revendicationS de l'opposition et de la société civile, a été signé samedi par le président tunisien par intérim Fouad Mebazaâ, a annoncé l'agence officielle TAP.
Le texte stipule que "toutes les personnes jugées ou poursuivies en justice, avant le 14 janvier 2011, auprès des tribunaux des différents degrés, pour différents crimes, peuvent bénéficier de cette amnistie".
Selon le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre Ridha Belhaj, "ces crimes concernent la sécurité intérieure de l'Etat dont les dossiers ont été soumis à la justice en vertu de la loi sur le terrorisme, du code de la presse et des lois relatives aux manifestations, ainsi que ceux se rapportant au Code des télécommunications ou autres articles du Code pénal et des autres codes, notamment le code de procédure militaire".
Il ne précise pas cependant le nombre des bénéficiaires de cette mesure. L'avocat Samir Ben Amor estime à plus de 2.500 les personnes condamnées ou poursuivies en vertu de la loi anti-terroriste jugée "anti-constitutionnelle".
Le décret-loi prévoit, d'autre part, que "toute personne poursuivie dans le cadre de crimes de droit commun, en raison de ses activités politiques ou syndicales, peut bénéficier de cette amnistie".
"Des mécanismes de réintégration de leur travail et le principe de la réparation pour les personnes concernées par l'amnistie générale ont été institués par le décret-loi".
Selon le secrétaire d'Etat, "ce décret-loi met fin à une période d'abus et de violations, ouvre une autre ère de réconciliation et prépare les conditions objectives de cette période transitoire et de la préparation des élections, dans les meilleures conditions possibles". Celles-ci devraient intervenir dans les six mois, selon le gouvernement transitoire. AP
Voilà, l'amnistie générale, et des élections dans 6 mois... C'est peut-être le temps d'arrêter de protester et de rentrer chez soi dans le calme ?
BouffonVert72- Messages : 1748
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Re: La Tunisie
BouffonVert72 a écrit:AP a écrit:
Samedi 19-02-11
Tunisie: le président par intérim promulgue l'amnistie générale
Au lendemain de son adoption en conseil des ministres, le décret-loi portant amnistie générale, une des principales revendicationS de l'opposition et de la société civile, a été signé samedi par le président tunisien par intérim Fouad Mebazaâ, a annoncé l'agence officielle TAP.
Le texte stipule que "toutes les personnes jugées ou poursuivies en justice, avant le 14 janvier 2011, auprès des tribunaux des différents degrés, pour différents crimes, peuvent bénéficier de cette amnistie".
Selon le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre Ridha Belhaj, "ces crimes concernent la sécurité intérieure de l'Etat dont les dossiers ont été soumis à la justice en vertu de la loi sur le terrorisme, du code de la presse et des lois relatives aux manifestations, ainsi que ceux se rapportant au Code des télécommunications ou autres articles du Code pénal et des autres codes, notamment le code de procédure militaire".
Il ne précise pas cependant le nombre des bénéficiaires de cette mesure. L'avocat Samir Ben Amor estime à plus de 2.500 les personnes condamnées ou poursuivies en vertu de la loi anti-terroriste jugée "anti-constitutionnelle".
Le décret-loi prévoit, d'autre part, que "toute personne poursuivie dans le cadre de crimes de droit commun, en raison de ses activités politiques ou syndicales, peut bénéficier de cette amnistie".
"Des mécanismes de réintégration de leur travail et le principe de la réparation pour les personnes concernées par l'amnistie générale ont été institués par le décret-loi".../...
Voilà, l'amnistie générale, et des élections dans 6 mois... C'est peut-être le temps d'arrêter de protester et de rentrer chez soi dans le calme ?
Ah mais ce n'est pas possible ça que tu puisses être enfermé dans une logique de renoncement qui choisit les élections contre le mouvement populaire !
Qu'est ce qui a permis l'amnistie générale ? le mouvement populaire
Qu'est ce qui a permis de faire tomber le dictateur ? le mouvement populaire
Pourquoi abandonner ce qui marche ?
C'est le maintien à haut niveau des batailles sociales et des batailles de libération qui permet de faire des conquêtes (et qui peut même donner un sens à des élections).
Vouloir jouer les élections contre le mouvement populaire c'est interdire 1936, 1945, les grandes conquêtes sous prétexte de grand soir électoral qu'il ne faudrait pas gâcher, c'est ouvrir la porte toute grande à la réaction et la consolidation de l'appareil d'état répressif qui pourrait alors tripoter comme il veut des élections.
Maintenant si l'état des forces ne le permet pas, et que le mouvement social et populaire montre un ressac c'est autre chose, mais il s'agit bien de quand même pousser les feux pour que la vapeur se recomprime et que la crise de direction de la bourgeoisie persiste.
Tant que la bourgeoisie a du mal à faire fonctionner son appareil d'état répressif, qu'elle a les c.... coincées dans son rôle collabo avec la dictature, il faut cogner et fort.
Copas- Messages : 7025
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Re: La Tunisie
BouffonVert72- Messages : 1748
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Re: La Tunisie
http://www.npa2009.org/content/chroniques-de-la-r%C3%A9volution-tunisienne-suites-par-alma-allende
Roseau- Messages : 17750
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Re: La Tunisie
Tunisie: les plaies "mentales" explosent dans l'ère post-Ben Ali
De Sonia BAKARIC (AFP) – Il y a 1 jour
TUNIS — Hospitalisé dans une clinique de Tunis pour dépression, Ahmed, ancien employé de la famille de Leïla Trabelsi, l'épouse de l'ex-président Ben Ali, dit avoir "craqué" par peur de représailles et sous la pression de proches du Raïs déchu de Carthage.
Ahmed, la cinquantaine, raconte d'une voix à peine audible à l'AFP avoir reçu plusieurs appels téléphoniques de "proches de Leïla", la femme la plus détestée de Tunisie, après la fuite du président déchu et de ses proches en Arabie saoudite.
Ces "proches de Leïla" lui demandaient de faire le nécessaire "pour protéger" une de leurs maisons à Sidi Bou Saïd, une banlieue chic au sud de Tunis.
Puis, se souvient-il, "des prisonniers se sont évadés dans un quartier populaire" près de Tunis.
"J'étais chez moi avec mes filles quand des prisonniers ont encerclé ma maison. J'ai entendu des tirs. J'ai eu tellement peur que j'ai pris mon fusil de chasse, sans munitions, pour leur faire peur". Ahmed, dit ensuite, avoir passé "quatre nuit blanches de peur qu'ils reviennent" avant de "craquer" et d'être hospitalisé.
En pleine dépression, il a dit avoir encore reçu de nombreux appels de "proches de Ben Ali" alors qu'il était alité, mais il a "refusé de répondre". "Je dois être fort pour guérir". Un ami à son chevet lui dit: "Tu te souviens quand je te disais il faut faire attention, ces gens vont nous rendre fous, et voilà le résultat".
Plus de deux décennies de terreur orchestrées par le régime policier de Ben Ali qui a enchaîné filatures, menaces, emprisonnements, délations et tortures, ont laissé des traces durables sur les Tunisiens, dont une grande partie se dit "broyée psychologiquement". La chute de Ben Ali a favorisé l'émergence d'"une multitude de cas de dépressions nerveuses, de troubles psychologiques et de symptômes anxieux", explique à l'AFP un psychiatre tunisien, le Dr Habid Nouredine.
"Nous assistons, dit-il, à l'apparition d'un stress post-traumatique social, il s'agit non seulement de troubles anxieux très importants, mais également des compensations dépressives dans cette période de latence". "Suivant l'ampleur des symptômes qui peuvent aller d'une simple anxiété à des épisodes délirants ou des phobies, les traitements anti-dépresseurs sont relayés par une psychothérapie", précise-t-il.
"C'était calme la première semaine de ce point de vue après la révolution tunisienne, mais il y a maintenant de plus en plus de cas d'hospitalisation pour des problèmes psychiatriques", dit-il. Ces personnes, selon le médecin, sont hospitalisées dans des cliniques ordinaires faute d'établissements psychiatriques à Tunis.
Selon un autre psychiatre, il y a également "des soins à domicile pour des gens qui ont soutenu Ben Ali et qui se terrent chez eux".
La chute de Ben Ali "est un grand facteur de stress, d?autant que cet incident était imprévisible, du moins par son ampleur et son timing. Cela exige (...) des stratégies efficaces de gestion du stress", explique un autre psychiatre de Tunis, le Dr Fethi Touzri.
"C?est aussi, selon lui, un moment de grande sollicitation émotionnelle du fait de la sédimentation de 23 ans d?un régime qui n?a pas été amène avec tout le monde. La représentation sociale du régime et de sa chute sont de ce fait de grands bouleversements mentaux".
Il semble que "les populations qui ont beaucoup souffert ou qui ont subi des abus et des atteintes à leurs droits fondamentaux seront les plus affectées, mais ce qui est déterminant, c?est d?une part la +quantité+ de souffrances mais surtout comment ces souffrances ont été infligées et comment elles ont été perçues".
Dans les rues de Tunis, qui ont balayé l'ancien régime à coup de manifestations, il n'est pas rare de voir des Tunisiens perdus dans leurs monologues.
nico37- Messages : 7067
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Sur la situation tunisienne, avec Wassim Azreg, militant tunisien
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/24756
Roseau- Messages : 17750
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Re: La Tunisie
Tunisie: le Premier ministre Mohamed Ghannouchi démissionne
Il a annoncé son départ lors d'une conférence de presse alors que des jeunes manifestent sur l'avenue Habib Bourguiba au lendemain d'affrontements qui ont fait trois morts.
Le premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé sa démission au cours d'une conférence de presse à Tunis. (c) AfpLe premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, dont les manifestants réclamaient le départ, a annoncé dimanche 27 février sa démission au cours d'une conférence de presse à Tunis.
"J'ai décidé de démissionner de ma fonction de Premier ministre", a déclaré Mohamed Ghannouchi, qui avait pris les rênes d'un gouvernement de transition après la chute le 14 janvier du président Ben Ali, chassé par la pression de la rue.
"Je ne suis pas le genre de personne qui va prendre des décisions qui pourraient provoquer des victimes", a-t-il dit pour expliquer sa décision.
Rassemblement avenue Bourguiba
Peu avant, de nouvelles violences ont éclaté en début d'après-midi dans le centre de Tunis, où des jeunes se livraient à des saccages en régle au lendemain d'affrontrements ayant fait trois morts.
Scandant des slogans hostiles au gouvernement de transition, les protestataires, rassemblés en petits groupes sur l'avenue Habib Bourguiba, épicentre des émeutes, tentaient d'avancer en direction du ministère de l'Intérieur et d'une rue adjacente où était positionné un blindé de la police.
Des jeunes lançaient des pierres sur des immeubles pour en briser les vitres et ont dressé des barricades pour freiner l'avancée des policiers. Les policiers tentaient en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogènes.
La police a également effectué de nombreux tirs de sommation pour faire fuir des groupuscules qui revenaient à la charge en se livrant à un jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre.Trois morts samedi
Trois personnes sont mortes dans les affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Selon ce communiqué, "trois personnes ont trouvé la mort parmi les douze qui ont été blessées lors de ces heurts et qui ont été transférées dans un hôpital pour y être soignées". L'utilisation du terme "personne" laisse entendre qu'il s'agirait de manifestants. "Plusieurs membres des forces de l'ordre ont été blessés à différents degrés", selon le communiqué qui ne précise par leur nombre.
"Convaincre de ne pas participer à ces manifestations"
D'autre part, selon le communiqué, "plus de 100 personnes ont été arrêtées ce samedi" et "88 autres auteurs d'actes de vandalisme ont été arrêtés la ville", lors des premiers affrontements entre forces de l'ordre et manifestants survenus vendredi dans le cœur de Tunis. Le ministère attribue ces actes de violence contre la police "à un groupe d'agitateurs infiltrés dans les rangs de manifestants pacifistes et qui se sont servis de jeunes lycéens comme boucliers humains pour se livrer à des actes de violences, d'incendies visant à semer la terreur parmi les citoyens et visant les forces de sécurité intérieures".
Il appelle "la population à la vigilance et presse les parents à coopérer avec les forces de sécurité et à convaincre leurs enfants de ne pas participer à ces manifestations".
Auparavant, le ministère avait annoncé l'interdiction de circuler pour les piétons et les voitures dans l'avenue Habib Bourguiba dans le centre de Tunis, théâtre de violents affrontements, à partir de ce samedi 18h00 jusqu'à dimanche minuit, a rapporté l'agence TAP. Cette avenue centrale a été livrée samedi à une véritable bataille rangée entre forces de l'ordre et manifestants, que la police a dispersés à plusieurs reprises en faisant usage de gaz lacrymogènes.
(Nouvelobs.com)
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: La Tunisie
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
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