La Tunisie
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Re: La Tunisie
AFP du 17/01/11
(...) Orange Tunisie est détenu à 49% par France Télécom et à 51% par Investec, société tunisienne de Marwan Mabrouk, un gendre du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali, a confirmé à l'AFP la directrice de la communication de l'opérateur historique, Béatrice Mandine.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Exclusion ! Vite.
irneh09218 a écrit:Dernier argument de "poids" de Yan...
Faut m'expulser en tant que : "crapule", "déconneur", "antisémite", "anticommuniste", Au secours les modos...
Tu es sur d'avoir utilisé toutes les insultes... Pourtant, je ne demanderais jamais ton expulsion... Il est toujours intéressante d'observer la réaction de primates marxistes révolutionnaires confrontés à des évènements de 2011...
Avec le respectable contradicteur, le camarade Yannalan, je demande aux modérateurs de ramener du sérieux à ce forum, et pour commencer d'exclure irneh09218.
Y aurait-il des "primates marxistes révolutionnaires" sur ce forum, à ma connaissance il n'y en a pas, au moins seraient-ils, eux, des marxistes ou des militants ouvriers s'intérressant au marxisme. Qualité et curiosité qu'il n'a pas lui. Dehors !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: La Tunisie
‘ Il appelle aussi les forces de la gauche et de la démocratie à poursuivre la voie jusqu’à la construction d’un nouveau régime basé sur la démocratie, le progrès social et l’égalité.’
A mon avis cette phrase et un appel a se soumettre à la dictature du capital.
Autrement je partage l’avis de Sparta quand elle dit que MAM a exprimé le désir de la bourgeoisie française (concernant la répression), mais elle s’est trompée de conjoncture. Je rajouterais qu’il y a eu de la part de la bourgeoisie française de droite comme de gauche une sous estimation de ce qui ce passé. Visiblement, j’ai l’impression que cela change. A mon avis la décision du premier gouvernement a du être proposé à l’impérialisme français et US. Ce qui me fait dire cela, c’est que la composition montrait qu’il fallait une continuité dans la politique mené par Ben Ali avec les impérialistes les plus influents dans la région, tout en faisant rentrer des nouveaux ministres pour calmer la situation. A mon avis, une telle composition ne pouvait pas se faire sans l’aval de la bourgeoisie autre que Tunisienne. Mais le problème c’est comme le dit Sparta , c’est qu’il y a les cri de révolte de la rue et la bourgeoisie doit en tenir compte, parce que ce n’est pas qu’en Tunisie qu’il a un mécontentement social . Dans le journal ‘le Monde’, d’aujourd’hui (mardi 18 janvier) il y a un article qui s’intitule ‘la crainte d’une contagion dans le monde arabe’. Cet article montre que le mécontentement social est présent dans nombres de pays. Mécontentement qui inquiète la ligue Arabe. Cette situation la bourgeoisie ne peut pas, ne pas en tenir compte. A mon avis, cette situation explique la démission des ministres de l’UGTT, car face a de nouvelles manifestations, l’UGTT aurait du mal à les contrôler avec des ministres au gouvernement venant de son camp. Comment la bourgeoisie va faire ? A suivre !
A mon avis le danger pour la classe ouvrière en Tunisie, c’est d’être entraîner sur un terrain pour savoir qu’elle gouvernement à avoir, avec quel ministre. Ce danger il existe car les illusions sont forte sur la démocratie. Notre responsabilité c’est de dénoncer se faux combat.
Topaze. Lecteur de Révolution Internationale. http://fr.internationalism.org/
topaze- Messages : 231
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: La Tunisie
Elle ne reconnait pas le nouveau gouvernement, ce qui montre que le virage sur l'aile est impressionnant en 24 heures, la base et une partie des UR a dû se faire mal au pied à botter le cul de la direction.
Ne pas reconnaitre un gouvernement est distinct que de lutter contre.
à plusieurs endroits l'UGTT a pris l'initiative de manifestations conte le RCD et pour virer le gouvernement.
des sièges du RCD ont été attaqués dans une série de villes
il y aurait toujours de nombreux camarades qui sont emprisonnés (du PCOT, grévistes punis par Ben Ali au cours du temps, etc)
petite news de climat :
Tunisie: les employés de l'assurance STAR virent leur PDG sous l'hymne national
M. Abdelkarim Merdassi, PDG de l'Assurance STAR vient de quitter son bureau sis à l'Avenue de Paris à Tunis, sous la pression de son personnel.
Les employés de "la mère des Assurances", comme l'appelle M. Raafat Meddeb, Responsable au service contentieux de la STAR, ont fait grève, mardi 18 janvier 2011, appelant à ce que leur PDG quitte les lieux du travail.
M. Meddeb, indique à Espace Manager que M. Merdassi a non seulement empoisonné la vie quotidienne de ces employés mais a aussi appauvri la société de ses cadres.
En demandant la raison qui a fait que les employés se soient révoltés aussi tardivement, La même source, qui qualifie le PDG de corrompu, révèle que ce dernier était appuyé par la famille Trabelsi.
M. Meddeb ajoute que le PDG a toujours agi de façon à favoriser ses intérêts personnels ou ceux de sa famille à l'intérêt de la société où il exploite les voitures et les chauffeurs de la l'assurance pour sa famille etc.
Vers 10 heures du matin, dans le calme, le bureau syndical de l'UGTT a demandé à M. Abdelkarim Merdassi de quitter son bureau. Ce dernier a demandé à ce qu'il soit escorté par la Police.
Et c'est en étant escorté par la Police que le PDG a quitté la STAR par l'escalier de service sous les youyous et l'hymne national tunisien. Affaire à suivre!
regarder la video de l'expulsion c'est gouteux
http://www.espacemanager.com/infos-societes/tunisie-les-employes-de-l-assurance-star-virent-leur-pdg-sous-l-hymne-national.html
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
STAR nous indique que les travailleurs, sous le critère de la lutte contre la corruption ou autre, se rapprochent réellement du contrôle ouvrier. L'exemple de STAR va se reproduire certainement ailleurs avant de pénétrer les unités de production fondamentales du pays. Il est clair que l'option bourgeoise locale et impérialiste d'un gouvernement de transition s'est affaiblie énormément, engageant in facto la question de la représentativité politique de la classe ouvrière. Un gouvernement, qui n'a pas de crédit, ouvre une conjoncture de vacance de pouvoir qui permet à l'ugtt, qui est actuellement la principale force politique crédible aux yeux de la classe ouvrière et des masses populaires déshéritées, d'offrir une alternative révolutionnaire. L'Ugtt, en dépit de toutes ses contradictions, est en train d'assumer un rôle historique, celui du syndicat-parti de la classe ouvrière tunisienne. Il faut, peut-être, se convaincre que tous les efforts des camarades révolutionnaires soient concentrés en son sein. Actuellement, c'est la seule possibilité organique historique qui existe pour parachever la révolution ouvrière tunisienne.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: La Tunisie
L’Union Générale Tunisienne du Travail est une organisation syndicale nationale démocratique indépendante detoutela formation politique. Elle puise sa légitimité, sa force et ses décisions des bases ouvrières. Elle groupe tous les travailleurs ainsi que retraités.
Buts
- Unifier et organiser tous les travailleurs ainsi que les retraités de tout le pays.
- Améliorer leurs situations économiques et sociales, élever leur conscience et défendre leurs intérêts moraux et matériels.
- Œuvrer pour :
a- l’indification d’une économie national indépendante et liberté toute contrainte, la distribution équitable des richesses nationales de façon à répondre aux aspirations de tous les travailleuse et tout les couche populaires.
b- la défiance des libertés individuelles et publiques, de la démocratie et le respect des droits de l’homme.
c- soutenir l’Ustma et la cisa sans la défense des droits de classe ouvriers arabe, l’édification de la complémentarité économique et la réalisation de l’unité arabe.
d- soutenir l’OUSA.
e- coopérer avec les organisations syndicales de pour le monde.
f- soutenir les organisations syndicales ouvrières réprimées.
g- la solidarité avec tous les peuples milita pour recouvrer leur autonomie et leur indépendance et le soutien aux mouvements de libération.
Les ressources financières de l’UGTT
Les ressources financières de l’UGTT proviennent des :
- droits d’adhésion
- revenus du patrimoine de l’UGTT
- subventions, aides, participations, et des recettes de galas et festivals que l’UGTT et ses différentes formations peuvent organiser.
Le Droit de Grève
C’est un droit légitime dans la lutte syndicale, il fait partie intégrante du droit syndical tel que défini par la Constitution tunisienne.http://www.ugtt.org.tn/fr/presentation1.php
Faudrait leurs envoyer du fric.
Invité- Invité
Re: La Tunisie
Révolution en Tunisie... ce n’est qu’un début
http://communisme-ouvrier.info/spip.php?article348
Azadi- Messages : 82
Date d'inscription : 27/12/2010
Re: La Tunisie
Il y a un certain nombre de choses justes et intéressantes dans cette analyse. Toutefois, elle embrasse vraiment trop de faits et de situations qu'elle met un peu sur le même plan. Ainsi, la situation du Chili en 1973 n'a vraiment rien à voir avec celle de la Tunisie en 2011. Si on veut absolument parler du Chili, mieux vaudrait parler de 1991, avec la semi mise à l'écart de Pinochet, le retour aux élections, après la montée des manifestations populaires, notamment la mobilisation des jeunes des quartiers pauvres. Mais la situation du Chili restait tout de même très différente en raison de l'influence des partis de gauche - PC/PS - même interdits, comme de l'appui de la bourgeoisie et d'une partie de la petite bourgeoisie à Pinochet. Alors que Ben Ali semble avoir été vomi par l'immense majorité des classes sociales, bourgeoisie comprise, à part son clan.Azadi a écrit:Une petite analyse rapide et à chaud
Révolution en Tunisie... ce n’est qu’un début
http://communisme-ouvrier.info/spip.php?article348
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Une belle image,je trouve (17/01 Tunis)
http://cache.daylife.com/imageserve/04l03cJ0Ovaey/610x.jpg
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: La Tunisie
http://www.espacemanager.com/infos-societes/tunisie-les-employes-de-l-assurance-star-virent-leur-pdg-sous-l-hymne-national.html
18/01/2011 | Mise à jour : 19:30Tunisie: les employés de l'assurance STAR virent leur PDG sous l'hymne national
Mots clés:M. Abdelkarim Merdassi, PDG de l'Assurance STAR vient de quitter son bureau sis à l'Avenue de Paris à Tunis, sous la pression de son personnel.
Les employés de "la mère des Assurances", comme l'appelle M. Raafat Meddeb, Responsable au service contentieux de la STAR, ont fait grève, mardi 18 janvier 2011, appelant à ce que leur PDG quitte les lieux du travail.
M. Meddeb, indique à Espace Manager que M. Merdassi a non seulement empoisonné la vie quotidienne de ces employés mais a aussi appauvri la société de ses cadres.
En demandant la raison qui a fait que les employés se soient révoltés aussi tardivement, La même source, qui qualifie le PDG de corrompu, révèle que ce dernier était appuyé par la famille Trabelsi.
M. Meddeb ajoute que le PDG a toujours agi de façon à favoriser ses intérêts personnels ou ceux de sa famille à l'intérêt de la société où il exploite les voitures et les chauffeurs de la l'assurance pour sa famille etc.
Vers 10 heures du matin, dans le calme, le bureau syndical de l'UGTT a demandé à M. Abdelkarim Merdassi de quitter son bureau. Ce dernier a demandé à ce qu'il soit escorté par la Police.
Et c'est en étant escorté par la Police que le PDG a quitté la STAR par l'escalier de service sous les youyous et l'hymne national tunisien. Affaire à suivre!
Espace Manager
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: La Tunisie
Centres d’appels en Tunisie : effet de domino
mardi 18 janvier 2011 par Philippe
La lutte exemplaire du peuple Tunisien n’a pas épargné les centres d’appels puisque depuis quelques jours la plus part des centres sont fermés.
Teleperformance "numéro un" mondial a su profiter de la dictature de ce gouvernement pour y implanter des milliers de positions de travail prenant les appels des grands groupes Français (SFR, Orange, Numéricable, La Redoute...). Ce sont plus de 4000 salarié-es qui prennent chaque jour des appels provenant de France avec des salaires ultra bas et des conditions de travail déplorables. 9% des appels du Groupe France Telecom/Orange sont, par exemple, traités dans ce pays où FT/Orange détient une filiale co-gérée avec la famille de l’ancien dictateur... Les grands groupe Français de télécommunications et de sous-traitance ont su utiliser les aides de ce gouvernement pour assoir leurs positions dans ce pays et exploiter les salarié- es Tunisiens.
Suite aux mouvements sociaux qui ont renversés le régime Ben Ali, Teleperformance a fermé vendredi soir l’ensemble de ses centres et a décidé de rappatrier l’ensemble de ses ressortissants français. Depuis, les appels sont renvoyés vers les centres d’appels établis en France ou au Maroc. Ce qui a pour conséquence de provoquer un stress important, des cadences et des conditions de travail infernales pour ces salarié-es. Pire encore, les salarié-es Tunisiens ne seront plus payé-es et aucune prime spécifique pour surcharge de travail n’est envisagée pour les salarié-es reprenant les appels au pied levé. La fédération SUD demande que Teleperformance et les donneurs d’ordres français (SFR, FT/Orange, Numéricable, La Redoute...) assurent le paiement des salaires de tous les salarié-es Tunisiens mis en chômage technique et versent une prime exceptionnelle aux autres salarié-es impacté-es par le reroutage des appels. De plus, certains centres d’appels français ont obligés les salarié-es en cours de formation à prendre les appels arrivant en surnombre. Ce qui a provoqué une baisse de la qualité pour les consommateurs et une augmentation de taux de ré-appel ainsi que des appels conflictuels... Pour la fédération SUD, ce n’est pas acceptable.
La Fédération Sud PTT est solidaires de l’ensemble des salarié-es de Teleperformance et des centres d’appels Tunisiens. Elle soutient l’action de l’UGTT avec qui elle a des liens réguliers. Nos deux organisations seront notamment organisatrices d’un atelier sur les centres d’appel lors du forum sociale mondiale de Dakar en Février.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: La Tunisie
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
défense de la démocratie ou socialisme ?
FRED a écrit:L’Union Générale Tunisienne du Travail est une organisation syndicale nationale démocratique indépendante detoutela formation politique. Elle puise sa légitimité, sa force et ses décisions des bases ouvrières. Elle groupe tous les travailleurs ainsi que retraités.
Buts
- Unifier et organiser tous les travailleurs ainsi que les retraités de tout le pays.
- Améliorer leurs situations économiques et sociales, élever leur conscience et défendre leurs intérêts moraux et matériels.
- Œuvrer pour :
a- l’indification d’une économie national indépendante et liberté toute contrainte, la distribution équitable des richesses nationales de façon à répondre aux aspirations de tous les travailleuse et tout les couche populaires.
b- la défiance des libertés individuelles et publiques, de la démocratie et le respect des droits de l’ homme.
c- soutenir l’Ustma et la cisa sans la défense des droits de classe ouvriers arabe, l’édification de la complémentarité économique et la réalisation de l’unité arabe.
d- soutenir l’OUSA.
e- coopérer avec les organisations syndicales de pour le monde.
f- soutenir les organisations syndicales ouvrières réprimées.
g- la solidarité avec tous les peuples milita pour recouvrer leur autonomie et leur indépendance et le soutien aux mouvements de libération.
Les ressources financières de l’UGTT
Les ressources financières de l’UGTT proviennent des :
- droits d’adhésion
- revenus du patrimoine de l’UGTT
- subventions, aides, participations, et des recettes de galas et festivals que l’UGTT et ses différentes formations peuvent organiser.
Le Droit de Grève
C’est un droit légitime dans la lutte syndicale, il fait partie intégrante du droit syndical tel que défini par la Constitution tunisienne.http://www.ugtt.org.tn/fr/presentation1.php
Faudrait leurs envoyer du fric.
Point B : Défense de la Démocratie. tout est dit. Ces messieurs n'ont pas lu la révolution permanente de Trotsky, voulant que dans les pays semi-coloniaux et arrièrés, seul le prolétariat peut dorénavant réaliser les tâches démocratiques, tâches historiquement et anciennement dévoluent à la bourgeoisie.
C'est sans doute en référence à ce point B que quelques dirigeants de cette bureaucratie syndicale croupion, acceptaient de rentrer dans un gouvernement de transition bourgeois et "démocratique", les mains pleine de sang, mais promettant l'organisation d'élections au calende grecque.
Sous la pression de la rue (et non de la base syndicale devant être relativement inexistante) ces messieurs démissionnaient. Il n'en reste pas moins ce faisant, que nous avions une nouvelle démonstration de l'adage voulant que les masses poussent et les sommets freinent des quatre fers.
Suis-je pour cela un ennemi du syndicalisme ouvrier et de l'UGTT en particulier ? Non !
Mais comme dans notre CGT, il y a un sacré coup de balai à passer au sommet de cette organisation ouvrière. Il faut une élevation de la conscience de classe des travailleurs tunisiens (comme français), pour rentrer en masse dans les syndicats ouvriers corrompus et les transformer en syndicats révolutionnaires militant pour le Socialisme.
UGTT: acteur et enjeu de la lutte des classes en Tunisie.
Faut-il envoyer du fric à la bureaucratie UGTT ? Non.
Il faut pour l'instant marquer notre entière solidarité et nos soutiens financiers aux Comités populaires (ouvriers) d'autodéfense.
Exprimer une irréductible et inflexible défiance politique à tous ces démocrates qui débarquent à Tunis ces derniers jours et qui vont pousser le mouvement jusqu'au moment où ils auront les rênes du nouveau pouvoir démocratique, mais très très bourgeois.
Pour un gouvernement du front unique ouvrier en Tunisie.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
+ sur l'UGTT
L'intervention syndicale dans le mouvement tunisien
L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a été créée au début des années 1920.
Elle a donc un long passé de défense des intérêts des ouvriers et des travailleurs tunisiens.
Elle a su avec des dirigeants honnêtes et courageux contester des décisions du leader historique de la Nation Habib Bourguiba pour défendre de manière intransigeante les intérêts des salariés.
Cependant, depuis l'accession de Ben Ali au pouvoir (1987), c'est à une caporalisation et à une bureaucratisation du mouvement syndical que l'on a assisté.
C'est la seule et unique centrale autorisée sous le régime de Ben Ali pourvue de l'exclusivité de la représentation du monde du travail.
Forte de 400. 000 adhérents dont le quart environ appartiennent à l'éducation nationale, elle ne doit une bonne partie de ses ressources et de ses moyens qu'à la bonne volonté du pouvoir. C'est dire que jusqu'à une période récente sa direction a de manière zélée servi davantage ses intérêts que ceux des travailleurs.
C'est ainsi que confrontée à d'importantes luttes impulsées au plan local à Gafsa ou Kasserine et à de puissants mouvements enseignants, cette direction (le Bureau exécutif) n'a pas hésité par exemple en 2006 à prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de ceux qui animaient ces luttes et qu'ils appelaient des "fauteurs de trouble" et à faire comparaitre Mohamed H’laïem et Slim Ghriss, respectivement secrétaire général et membre du Bureau exécutif du syndicat général de l’enseignement de base devant la commission nationale de règlement du syndicat.
C'est dire aussi jusqu'où pouvait être poussé le "dialogue social" et la stratégie d'accompagnement syndical de la dictature en place.
Pourtant comme le souligne Algeria Watch (Information sur les droits humains en Algérie), "Si sa direction nationale a souvent été proche du pouvoir, ses unions régionales et ses cadres locaux ont de tout temps soutenu et accompagné les mouvements de protestation. L’implication de sa structure régionale dans les événements qui ont secoué Sidi Bouzid en constitue la meilleure preuve".
Et donc ce positionnement à la base du syndicat constitue un incontestable et important point d'appui pour le mouvement en cours ses locaux -dont la police a fait souvent le siège, tandis que de nombreux militants étaient agressés- servant de point de ralliement àla contestation populaire.
De même manière que ce positionnement a contraint la direction de l'UGTT àaffermir ses positions et à inscrire davantage son action dans le mouvement de revendications sociales et démocratiques en cours.
Dans cette période d'affrontement et d'espoir beaucoup repose donc aussi sur la capacité de mobilisation et d'organisation de l'UGTT. Alors que nombre de commentateurs avisés "oublient" de mentionner ce rôle central de l'outil syndical et de la classe ouvrière ce faisant.
Pour information, au plan international l'UGTT a appartenu à la CISL et appartient présentement à la CSI (à laquelle appartient la CES) qui le 11 janvier dernier appelait certes à la mobilisation contre la répression mais appelait aussi Ben Ali à la concrétisation de ses promesses dans le même temps où la rue exigeait son départ !
La secrétaire générale de la CSI Sharan Burrow ajoutant qu' "Initier un vrai dialogue est une nécessité urgente en Tunisie", cela bien sûr avant l'annonce de la fuite de Ben Ali.
La Fédération Syndicale Mondiale(FSM) déclarant elle "sa solidarité avec le peuple de Tunisie protestant contre le taux de chômage élevé et en lutte pour son droit au travail".
"Et, au nom de 80 millions d’adhérents dans 120 pays dans le monde entier, [exigeant] la satisfaction des revendications du peuple en lutte. [Et appuyant] les luttes du mouvement syndical en Tunisie".
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: La Tunisie
Eninel, même si pour toi c'est de la sociologie, l'UGTT a 400 000 adhérents. Sur 10 millions de tunisiens, c'est comme s'il y avait 2.5 millions de syndiqués en France !et non de la base syndicale devant être relativement inexistante
Évidemment, le direction est pourrie
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: La Tunisie
Eninel a écrit:
Point B : Défense de la Démocratie. tout est dit. Ces messieurs n'ont pas lu la révolution permanente de Trotsky, voulant que dans les pays semi-coloniaux et arrièrés, seul le prolétariat peut dorénavant réaliser les tâches démocratiques, tâches historiquement et anciennement dévoluent à la bourgeoisie.
Comment expliques-tu le retour à la démocratie bourgeoise de tout un tas de pays d'Amérique latine dans les années 70-80 ? Ce n'est pas le prolétariat qui a réalisé ces tâches démocratiques-là...
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: La Tunisie
Gauvain a écrit:Eninel a écrit:
Point B : Défense de la Démocratie. tout est dit. Ces messieurs n'ont pas lu la révolution permanente de Trotsky, voulant que dans les pays semi-coloniaux et arrièrés, seul le prolétariat peut dorénavant réaliser les tâches démocratiques, tâches historiquement et anciennement dévoluent à la bourgeoisie.
Comment expliques-tu le retour à la démocratie bourgeoise de tout un tas de pays d'Amérique latine dans les années 70-80 ? Ce n'est pas le prolétariat qui a réalisé ces tâches démocratiques-là...
Il y a de toutes façons une confusion possible si on en reste à la formulation de Trotsky entre "tâches démocratiques" (obtention des libertés démocratiques, il est rare que le prolétariat ne joue aucun rôle) et "révolution bourgeoise" (permettant le développement de l'accumulation du capital dans le pays - là la question est largement obsolète au 21ème siècle, à l'époque où tous les pays sont insérés dans l'accumulation du capital, quoi qu'à des titres éminemment divers).
Mais, "analyse concrète des situations concrète" ! il est clair à l'heure actuelle que les libertés démocratiques de base (liberté de la presse, liberté d'association, suffrage universel...) ne pourront être obtenues en Tunisie que si la classe ouvrière continue de foutre la pression - et que d'autre part elles auront toujours un caractère fragile et partiel sans révolution socialiste, comme c'est le cas au Chili (et moins au Brésil par exemple où le mouvement ouvrier a joué un rôle certain dans la chute de la dictature).
A lire : Permanent revolution: how to win liberation in the Middle East
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: La Tunisie
Sylvestre
d'autre part elles auront toujours un caractère fragile et partiel sans révolution socialiste, comme c'est le cas au Chili (et moins au Brésil par exemple où le mouvement ouvrier a joué un rôle certain dans la chute de la dictature).
C'est un peu HS, mais je ne vois pas pourquoi la démocratie bourgeoise serait plus fragile au Chili qu'au Brésil ? Et je te signale que le mouvement ouvrier a aussi joué un rôle important dans la fin de la dictature de Pinochet ! Toute la période qui précède 1991 a été marquée par des grèves et des "protestas" de plus en plus nombreuses. Mais, dans les deux pays, on peut dire que la bourgeoisie a bien réussi la transition démocratique avec le minimum de dégâts et de concessions aux classes populaires. Comme aussi en Espagne d'ailleurs. La réussira-t-elle aussi bien en Tunisie ? A suivre...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
verié2 a écrit:
Sylvestre
d'autre part elles auront toujours un caractère fragile et partiel sans révolution socialiste, comme c'est le cas au Chili (et moins au Brésil par exemple où le mouvement ouvrier a joué un rôle certain dans la chute de la dictature).
C'est un peu HS, mais je ne vois pas pourquoi la démocratie bourgeoise serait plus fragile au Chili qu'au Brésil ? Et je te signale que le mouvement ouvrier a aussi joué un rôle important dans la fin de la dictature de Pinochet ! Toute la période qui précède 1991 a été marquée par des grèves et des "protestas" de plus en plus nombreuses. Mais, dans les deux pays, on peut dire que la bourgeoisie a bien réussi la transition démocratique avec le minimum de dégâts et de concessions aux classes populaires. Comme aussi en Espagne d'ailleurs. La réussira-t-elle aussi bien en Tunisie ? A suivre...
Ok, ça relativise de toutes façons l'absence de la classe ouvrière dans la conquête des libertés démocratiques dont parlait Gauvain.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: La Tunisie
Invité- Invité
Re: La Tunisie
Là, c'est totalement HS ! Il faut ouvrir un fil sur "Les intellectuels bourgeois et le marxisme". Avis aux modérateurs, pour que la discussion ne s'égare pas.FRED a écrit:j'ai bien lu les critique sur la bourgeoisie mais je sais pas, il me semble que pas mal de marxisme, libertaire et autres, sont issue des milieu bourgeois, alors ??????
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
sylvestre a écrit:Gauvain a écrit:Eninel a écrit:
Point B : Défense de la Démocratie. tout est dit. Ces messieurs n'ont pas lu la révolution permanente de Trotsky, voulant que dans les pays semi-coloniaux et arrièrés, seul le prolétariat peut dorénavant réaliser les tâches démocratiques, tâches historiquement et anciennement dévoluent à la bourgeoisie.
Comment expliques-tu le retour à la démocratie bourgeoise de tout un tas de pays d'Amérique latine dans les années 70-80 ? Ce n'est pas le prolétariat qui a réalisé ces tâches démocratiques-là...
Il y a de toutes façons une confusion possible si on en reste à la formulation de Trotsky entre "tâches démocratiques" (obtention des libertés démocratiques, il est rare que le prolétariat ne joue aucun rôle) et "révolution bourgeoise" (permettant le développement de l'accumulation du capital dans le pays - là la question est largement obsolète au 21ème siècle, à l'époque où tous les pays sont insérés dans l'accumulation du capital, quoi qu'à des titres éminemment divers).
Mais, "analyse concrète des situations concrète" ! il est clair à l'heure actuelle que les libertés démocratiques de base (liberté de la presse, liberté d'association, suffrage universel...) ne pourront être obtenues en Tunisie que si la classe ouvrière continue de foutre la pression - et que d'autre part elles auront toujours un caractère fragile et partiel sans révolution socialiste, comme c'est le cas au Chili (et moins au Brésil par exemple où le mouvement ouvrier a joué un rôle certain dans la chute de la dictature).
A lire : Permanent revolution: how to win liberation in the Middle East
Le prolétariat tunisien doit-il respecter fidèlement la revendication des "taches nationales démocratiques" ou, peut/doit-il aller plus loin ? Cette expression "révolution démocratique", que signifie-t-elle concrètement dans le cadre de la lutte actuelle du prolétariat tunisien ? Enfin, que veulent dire comparativement "révolution bourgeoise" et révolution démocratique" pour le prolétariat tunisien ?
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: La Tunisie
verié2 a écrit:Là, c'est totalement HS ! Il faut ouvrir un fil sur "Les intellectuels bourgeois et le marxisme". Avis aux modérateurs, pour que la discussion ne s'égare pas.FRED a écrit:j'ai bien lu les critique sur la bourgeoisie mais je sais pas, il me semble que pas mal de marxisme, libertaire et autres, sont issue des milieu bourgeois, alors ??????
Bien il me semble que Trotsky n'était pas née dans une famille prolétaire, je comprend donc pas se que dit Eninel, sauf si il est nostalgique l'écrasement militaire de la Makhnovchtchina. ICI
Dernière édition par FRED le Mer 19 Jan - 17:36, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La Tunisie
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Les attaché(e)s de presse de Ben Ali
[b]Enquête
Des femmes d'influence pour vendre la Tunisie de Ben Ali
Par Mathieu Deslandes | Rue89 | 19/01/2011 | 11H47
Enquête sur un réseau d'amitié constitué d'une élite féminine française et qui promeut un « visage souriant » du système Ben Ali.
La fête devait être somptueuse. Les salons d'un palace parisien, le Shangri-La, avaient été réservés pour célébrer, mardi 25 janvier, les vingt ans de l'association EFT (Echanges franco-tunisiens). En guest stars : Frédéric Mitterrand, le ministre français de la Culture, et Abdelwahab Abdallah, « ministre conseiller chargé des Affaires politiques auprès du président de la République de Tunisie ».
Honni par les Tunisiens, « AA » a été limogé jeudi 13 janvier par Ben Ali juste avant sa fuite. Depuis, la réception parisienne a été annulée. Et son grand ordonnateur, Hosni Djemmali, le fondateur d'EFT, s'est mis aux abonnés absents. Cet homme d'affaires franco-tunisien, patron des clubs de vacances Sangho et éditeur de l'inénarrable magazine Tunisie Plus, laisse une femme, Valérie Dell, son assistante, répondre à sa place.
« Les femmes et la Méditerranée sont les deux passions d'Hosni »
Les femmes, c'est la marotte de ce septuagénaire. Depuis huit ans, il s'est escrimé à bâtir, en marge d'EFT, un réseau baptisé « Femmes de Méditerranée » – « parce que les femmes et la Méditerranée sont les deux passions d'Hosni », explique Valérie Dell.
Officiellement, il s'agit, en leur offrant deux jours tous frais payés au soleil, de faire se rencontrer des femmes françaises, tunisiennes et marocaines – selon que le club Sangho choisi pour accueillir le « séminaire » se trouve au Maroc ou en Tunisie. Le casting français, variable selon les éditions, réunit en général :
des femmes qui occupent des positions d'influence dans différents médias (Marie-Odile Amaury, la propriétaire du Parisien, de l'Equipe et du Tour de France ; Christine Goguet, cadre au Parisien ; Carole Bellemare, croqueuse de « Décideurs » au Figaro ; Myriam Multigner, directrice de la communication de LCP… ;
des femmes politiques (Christine Boutin, Najat Vallaud-Belkacem…) ;
un paquet de « femmes de » (l'épouse de Jean-David Levitte, conseiller diplomatique à l'Elysée ; celle d'Eric Woerth, invitée quand son mari était encore ministre du Budget ; celle de Nicolas Charbonneau, rédacteur en chef au Parisien…) ;
et une… « belle-soeur de », celle de Nicolas Sarkozy.
La complainte de Florence Woerth
Cette assemblée hétéroclite a parfois été le théâtre d'échanges de haute volée. Une journaliste raconte :
« Une anthropologue nous parlait depuis un moment de la réforme de la Moudawana [droit de la famille, ndlr] au Maroc. Florence Woerth s'est alors plainte du fait qu'on parlait des femmes maghrébines depuis des heures et qu'il serait bon de s'intéresser au sort des femmes du CAC 40 confrontées à de douloureux problèmes de parité. »
Sollicitée via son avocat, Florence Woerth n'était pas joignable ces derniers jours pour confirmer l'épisode.
Si certaines « femmes Sangho » ont enchaîné les sessions sans se poser de questions, d'autres se demandent toujours où ce « cher Hosni » veut en venir. Florence Noiville, du Monde des livres – par ailleurs épouse de Martin Hirsch – a accepté une fois, début 2010, l'invitation de Djemmali. Motif invoqué : la présentation de son ouvrage « J'ai fait HEC et je m'en excuse ». Réinvitée plusieurs fois depuis, elle a « toujours dit non » :
« Je me suis dit, compte tenu des autres participantes, que cette personne [Hosni Djemmali, ndlr] était intéressée par le fait de constituer un groupe d'influence. »
L'attaché de presse du régime de Ben Ali en France
Mais au profit de qui ? Des participantes ont identifié « une part évidente de lobbying » en faveur du groupe Sangho et de la Tunisie.
Gérante de portefeuille, Christine Mulot-Sarkozy (la fameuse belle-sœur) croit pouvoir se rassurer en soulignant qu'elle n'a « jamais entendu Hosni parler politique » au bord de la piscine. « Il ne s'occupe pas de politique », jure en écho le magistrat Georges Fenech, ancien député UMP et actuel président d'EFT. « Oui », concède-t-il, « Hosni construit un réseau, mais un réseau d'amitié. »
Un officiel tunisien déchu juge ces propos bien naïfs : « Hosni Djemmali est un homme intelligent. Il est plus subtil que ça. » Il assure qu'au palais présidentiel de Carthage, Djemmali était considéré comme l'attaché de presse du régime de Ben Ali en France.
Selon la journaliste Catherine Graciet, coauteure de « La Régente de Carthage » :
« Djemmali, homme affable, devait promouvoir un visage souriant de la Tunisie. Il faisait partie d'un plan de communication global destiné à vendre le système Ben Ali. »
En phase avec la conviction du publicitaire Jacques Séguéla, pour qui « les pays sont des marques ».
Reste que, selon une essayiste invitée par l'hôtelier :
« Sangho, c'est sympa, mais c'est quand même pas le Hilton. Si c'est avec ça que les élites françaises se laissent acheter, c'est un peu pathétique. »
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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