Réforme des retraites
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Re: Réforme des retraites
Ça bloque encore, ça bloque partout: facs, zones commerciales, routes,...
Plein d'infos : http://juralibertaire.over-blog.com (blog qui fait un boulot ÉNORME depuis le début du mouvement!)
Quelques infos piochées :Ils commencent à compter ? On commence à gagner !
Toulouse : Les grèves ont coûté cher aux patrons
Les PME tirent la sonnette d'alarme : manifestations et blocages pénalisent des structures déjà fragilisées par la crise économique. Le patronat monte au créneau.
Face aux grévistes, des patrons rouges… de colère. L'impact économique des blocages liés à la réforme des retraites se fait en effet sérieusement ressentir dans les entreprises. «La reprise qui semblait poindre s'éloigne au fur et à mesure que la chienlit s'installe», lâchait-on lundi à la Confédération générale des PME, selon laquelle «prolonger le mouvement actuel c'est clairement faire preuve d'irresponsabilité».
Le coût des grèves de septembre et octobre se monterait à 4 milliards, selon le patronat. En Haute-Garonne, les chiffres restent à affiner mais les premiers indicateurs s'affolent.
«La coupe est pleine, martèle Anouk Déqué, présidente de la CGPME 31. Nous n'avons pas encore le détail, mais les pertes seront sérieuses. On nous annonce parfois jusqu'à 20% de chiffre d'affaires en moins à cause des difficultés de transporter les marchandises. Nous en avons ras-le-bol. Nous respectons le droit de grève, mais que l'on respecte en retour notre droit de travailler !»
Sur le dernier mois, les petits patrons estiment que la pénurie d'essence a plombé les déplacements professionnels, notamment les visites commerciales. En moyenne, 30% des rendez-vous auraient été annulés : des affaires retardées voire annulées, et une perte sèche pour des commerciaux payés à la commission.
«Tous les secteurs ont été touchés, précise Anouk Déqué. Pas d'essence, pas de transport, pas d'entreprises ravitaillées en produits, donc par effet domino de l'activité qui tourne au ralenti.» Entre fin septembre et fin octobre, les PME de Haute-Garonne auraient accumulé en moyenne 72 heures de retard dans la satisfaction apportée aux clients. «En clair, nous avons perdu trois jours d'efficacité.»
Arrêt des manifs et compréhension des administrations
Mais il faut aussi compter avec les conséquences sociales : des salariés ont été contraints de prendre des congés imprévus pour s'occuper des enfants, car l'école ou la garderie fermaient. D'autres, en panne sèche, ont dû placer des jours RTT. «Sur cette même période, on compte 6 à 8 jours de congés inattendus, ajoute la CGMPE 31. 90% de nos entreprises ont moins de 50 salariés. On imagine les conséquences de ces absences sur l'activité.»
Le Medef 31, par la voix de son président Philippe Robardey, alertait la semaine dernière dans nos colonnes sur la trésorerie fragile des PME. «Face à notre ras-le-bol, nous pourront compter sur l'Urssaf, la trésorerie générale ou la Banque de France, qui sauront être souples et compréhensives à notre égard. Si des petits patrons rencontrent toutefois des difficultés, qu'ils viennent nous voir…», prévient Anouk Déqué.
Toujours dans l'œil du cyclone de la crise, les TPE et PME du département en appellent aujourd'hui à l'arrêt des blocages. Certains patrons ont même envisagé, la semaine dernière, de tirer symboliquement le rideau et de descendre à leur tour dans la rue, comme ce fut le cas à Chambéry : «On a failli le faire, mais le sens des obligations l'a emporté.»
Une contre manifestation de patrons dans Toulouse ? Signe que la ville reste décidément à l'avant-garde des luttes sociales…
Le chiffre : 20% de perte de chiffres d'affaires. Tel serait l'impact des grèves et blocages sur certaines petites entreprises du département au cours du dernier mois. Une estimation inquiétante qui reste toutefois à affiner, selon la CGPME 31.
Le transport au ralenti - «99% des besoins intérieurs de notre pays sont assurés par la route. Les entraves que nous avons rencontrées dans notre travail ont évidemment eu des conséquences catastrophiques.» À la Fédération nationale des transports routiers (FNTR 31), on ne mâche pas ses mots. «Nous avons évidemment eu des difficultés à nous ravitailler en gasoil, explique Jérôme Bessière, et donc à répondre aux demandes de nos clients. Avec à la clé un tissu économique local qui souffre. Nous avons aussi beaucoup perdu en productivité, avec des chauffeurs en attente mais toujours payés à 100%. Certaines PME du transport on eu recours au chômage partiel.» La crise sociale sonnera malheureusement le glas à des structures déjà étouffées par la crise économique. L'an passé, au niveau national, le secteur des transports à perdu 42'000 emplois.
Leur presse (Sébastien Bouchereau, La Dépêche), 2 novembre 2010.
Émeutes de Nanterre : Une facture très salée
Les dégâts ne sont pas encore chiffrés en totalité, mais une chose est sûre : le coût des violences qui ont eu lieu à Nanterre avant les vacances scolaires, en marge des manifestations lycéennes, sera élevé.
Gare à l’addition ! La tension une fois retombée, l’heure est aux comptes. Et la facture de la casse après les violences commises en marge des manifestations lycéennes à Nanterre, pendant la semaine précédant les vacances scolaires, promet d’être salée. La volonté est forte, pour les victimes, de se retourner contre les casseurs afin de leur faire payer la note.
À condition bien sûr qu’ils aient été identifiés et interpellés.
Nadir, 18 ans, fait partie de ces derniers. Vendredi dernier, le jeune homme a été condamné à 180 heures de travail d’intérêt général pour avoir dégradé la baie d’un bâtiment du Conseil général qui abrite notamment une crèche du personnel départemental, mais aussi pour avoir jeté des pierres sur des policiers. Quant aux indemnisations demandées, le Conseil général n’a pas encore fait évaluer précisément le montant des réparations et Nadir est donc convoqué le 14 janvier devant le tribunal correctionnel afin d’examiner la question.
300'000 € de réparations au tribunal de commerce. Si celui ou ceux qui ont fait voler en éclats une quinzaine des vitres de l’annexe du palais de justice, qui abrite notamment le tribunal de commerce et les prud’hommes, sont arrêtés, ils risquent également d’avoir à rembourser une partie des dégâts. Une facture, ici, particulièrement élevée. Au bas mot, le montant de la réparation est évalué à 300'000 €. Car les baies vitrées sécurisées de cet édifice moderne sont fabriquées avec du verre… de Murano.
25'000 € de vitres brisées à l’hôtel Campanile. Au Campanile, l’hôtel de l’avenue Pablo-Picasso, situé entre la cité du même nom et le lycée Joliot-Curie, siège de la contestation, on a déjà chiffré le remplacement des quatorze vitres brisées à coups de jets de pierres. «Il y a en a pour 25'000 €», assure la direction de l’hôtel. Sans compter «le paiement des agents de sécurité» recrutés après l’incident pour rassurer le personnel et la clientèle et «la perte de chiffre d’affaires». «L’hôtel aurait dû être complet, mais la moitié des clients qui avaient réservé ne sont pas venus après ça.»
20'000 € de matériels incendiés à la Protection civile. À quelques centaines de mètres du Campanile, la Protection civile fait aussi les frais de ce que les autorités départementales n’ont pas hésité à qualifier de «guérilla urbaine». Les locaux de l’association de secours ont été incendiés le 20 octobre. En plus des locaux dégradés, près de 20'000 € de matériel de secours sont partis en fumée. Des sacs contenant tensiomètres et stéthoscopes, trousses de premiers soins. L’équipement destiné à la formation des secouristes est également détruit.
17 abribus et 30 panneaux publicitaires à remplacer. Entre les pics de violence, c’était la désolation sur l’avenue Joliot-Curie. Toutes les vitres ayant été explosées, plus un abribus n’était entier sur l’avenue, déserte en dehors des moments d’affrontements. Au deuxième jour des violences, la municipalité y avait interdit le stationnement pour que les voitures ne soient pas incendiées ou pillées par les casseurs. Dix-sept abribus, sur la centaine répartie dans la ville, ont été détruits. De même que trente panneaux publicitaires. Le tout géré par JCDecaux qui fournit le mobilier urbain pour l’utiliser comme support publicitaire. Le remplacement d’une seule vitre d’abribus coûte environ 200 €.
2000 € de poubelles brûlées. L’achat de conteneurs à ordures alourdira encore la note. Une dizaine de poubelles appartenant aux bailleurs ont été brûlées. Leur remplacement devrait coûter 2000 €. Reste aussi aux assureurs à rembourser à leurs propriétaires les sept voitures entièrement incendiées et la trentaine de véhicules endommagés.
Leur presse (Valérie Mahaut,
Le Parisien), 2 novembre.
Pétroliers : 200M€ perdus avec la grève
Les mouvements sociaux ayant entraîné la fermeture des raffineries françaises et le blocage des ports coûté au total entre 200 et 300 millions d'euros à l'industrie pétrolière, d'après les Échos ce mardi.
Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), explique que le premier poste de coût a été l'immobilisation des navires au large des terminaux. «Un navire immobilisé représente un coût de 30.000 à 50.000 dollars par jour», précise-t-il.
Le deuxième poste de coûts est celui des raffineries dont l'arrêt coûte entre 500.000 et 1 million d'euros par jour.
Enfin, le troisième poste de charges est celui des surcoûts logistiques liés à l'acheminement et au transport de carburant. «La France a dû importer jusqu'à 100.000 tonnes de carburant, fioul domestique ou gazole par jour», explique le quotidien, contre «25.000 tonnes en temps normal».
Leur presse (Le Figaro), 2 novembre.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
tristana a écrit:"Qui est Sandra? Je l'avoue je n'en sais rien, et je ne dois pas être le seul. Est-elle une membre de la direction NPA ? Le serait-elle, son point de vue exprimé dans son article, n'engage pas pour autant l'opinion de la direction de son organisation. Si elle est porte-parole de la direction du NPA, alors il faut le dire. Mais aucun doute à mon avis. Sandra ne parle pas au nom du NPA et cet article est publié en interne à l'attention des seuls militants. Rien à voir donc avec la ligne politique de ce parti qui..." (Eninel)
Alors là camarade, quelle grosse boulette tu as fait!!!!!!!
Sandra est l'une des dirigeantes du NPA, elle en est même la porte parole.
Et elle n'écrit pas un texte confidentiel à usage interne, mais bien dans l'organe central du NPA, le journal Tout est à nous.
Tu vois camarade, combien tu t'es trompé! J'espère que ce magnifique contre-sens te conduira à un peu plus de perspicacité dans ton analyse du NPA et de sa direction!
Allez, sans rancune, tu peux maintenant devenir un vrai militant révolutionnaire et rejoindre tes camarades du NPA!
Allez camarade Tristana, je loue ton optimisme féroce et ta faculté de rebondir sur le moindre aspect de nos échanges épistolaires, pour tenter de te convaincre de la justesse de tes rétropédalages. De quelle boulette tu me parles là ? le fait que je ne connaisses pas votre porte parole Sandra ? Mais cela devrait sérieusement vous inquiéter de n'exister qu'à travers la personnalité de O Besancenot. Je ne connais pas le nom de cette dirigeante, comme des autres d'ailleurs. Suis-je le seul ?
Maintenant je viens d'aller visiter votre site; "Tout est à nous ". Il y a une rubrique "communiquer du NPA", je n'y vois pas la prose propagandiste de notre amie. Par contre je peux lire votre tract-agitation datée du 02 novembre: "Montrons leur que ce n'est pas terminé".
Le vote par le Sénat puis par l’Assemblée nationale n’y change rien. Votée contre.
l’avis de millions de manifestants et d’une large majorité de la population, la loi sur
les retraites reste illégitime.
Le 6 novembre à nouveau dans la rue
Destinée à faire payer la facture de la crise aux salariés, cette loi ne règle rien sur le
fond puisqu’un amendement voté par les sénateurs, et maintenu dans le texte final,
contient en germe un autre système de retraite que le système actuel, autre système
qui devrait être débattu en 2013.
C’est donc d’une belle arnaque gouvernementale dont il s’agit, arnaque combattue
par le mouvement social à travers les millions de manifestants et les grèves,
ponctuelles ou reconduites, depuis le 7 septembre.
Jeudi 28 octobre, la dernière journée de grève et de manifestations a réuni deux
millions de manifestants en pleine période de vacances scolaires, montrant ainsi la
vigueur du mouvement. Ce samedi 6 novembre, à l’appel de l’intersyndicale, il faudra
être encore nombreux dans la rue pour montrer notre colère et exiger l’abrogation
de cette loi.Contre la loi, contre Sarko et ses amis, on continue !
Les ministres du gouvernement, omniprésents dans les médias, veulent siffler la fin
de la mobilisation. Ils nous expliquent que maintenant que la loi est votée, on ne
peut plus s’y opposer. A défaut de convaincre, ils veulent vaincre et nous imposer
une régression sociale. Et déjà s’annoncent de nouvelles attaques, en particulier sur
l’assurance maladie.
Le mécontentement que suscite leur politique est profond et loin d’être éteint.
Depuis deux mois, en faisant grève, en descendant régulièrement dans la rue à
plusieurs millions, ce n’est pas seulement notre rejet d’une loi injuste sur les
retraites qui s’est exprimé. C’est aussi notre ras-le-bol de Sarko et de sa clique, de
leur politique antisociale et sécuritaire, de leur arrogance, de tout un système qui
écrase nos vies au nom du profit.
C’est maintenant que ça se joue, n’attendons pas 2012 !
La solution à nos problèmes n’est pas la perspective d’un gouvernement de la
Gauche Plurielle en 2012, avec à sa tête un Parti Socialiste qui réaffirme la nécessité
d’allonger la durée de cotisation ou qui réquisitionne les employés communaux
grévistes à Marseille. Cette « Gauche », quand elle est majoritaire mène de fait des
politiques de droite comme le font, en Europe, leurs amis de Grèce ou d’Espagne.
Le seul gouvernement qui serait utile, c’est un gouvernement par et pour la majorité
de la population. Un gouvernement qui mènerait une politique de rupture
anticapitaliste, basée sur la répartition des richesses.
C’est dans nos luttes que se forgeront les forces capables de faire payer la crise à
ceux qui l’ont provoquée, capables de remettre en cause le capitalisme.
Avec la suspension de la grève dans différents secteurs dont les raffineries, la
période des vacances scolaires a marqué une pause dans la mobilisation. Mais rien
n’est définitivement joué. En s’appuyant notamment sur la journée de manifestation
du samedi 6 novembre, le mouvement peut rebondir. En relevant la tête, en gagnant
la bataille de l’opinion contre la propagande des classes dirigeantes,nous avons déjà
marqué des points. Et c'est loin d'être fini
Pas trace comme tu le liras d'un début de commencement de critique vis à vis de l'intersyndicale, bien au contraire, vous continuez de jouer les rabateurs pour son compte: "...Ce samedi 6 novembre, à l’appel de l’intersyndicale, il faudra être encore nombreux dans la rue ..."..
Alors comment expliquer ce mystére du double langage systématique. Je n'ai pas attendu de lire votre dirigeante pour savoir que dans vos meeting (qu'il m'arrive de fréquenter) O Besancenot et d'autres,ne disent pas que des choses ininterressantes. Mais voilà, il faut bien distinguer le travail de propagande de votre direction, en interne et à la rigueur pour les fidéles lecteurs, et le travail d'agitation dirigé vers le grand public. On ne dit pas du tout la même chose, loin de là !
Dans votre travail d'agitation en direction du plus grand nombre, votre objectif est de "(gagner) la bataille de l'opinion contre la propagande des classes dirigeantes" (classes dirigeantes au pluriel "sic").
Vous partez des idées reçues propagées justement par la classe dirigeante (enquête d'opinion) disant que les "gens" aiment bien les grèvistes que s'ils sont unis, s'ils sont gentils et qu'ils ne bloquent pas. Alors vous carressez dans le sens du poil et vous ne mettez pas d'huile sur le feu tout doux de Chéreque. Sinon horreur, vous allez vous retrouver à contre-courant et vos espoirs électoraux vont s'évanouir en fumée. Si ! Ce sont les institut de sondage qui le disent: les travailleurs ont horreur des radicaux ! Ne soyons surtout pas radicaux ! Pire des diviseurs de manifester en rond !
Bon tout cela est bien joli, mais voilà, les belles grèves proprettes de Chéreques- Besancenot, ça nourrit pas son bonhomme, et dans les rangs du NPA, ça rue des brancards. Et c'est là que Sandra, en interne, vient jouer son rôle et explique un peu plus savamment (propa) tous les obstacles qui se dressent et qui empêchent la victoire. On se permet de tirer des premiers bilans critiques, par contre on se garde bien de parler de l'avenir.
Alors, samedi, les petits bataillons du NPA, suivront de nouveau l'intersyndicale à Nation. Et à Nation mais seulement à Nation, ils diffuseront leurs petits autocollants exigeant: "dehors sarko" et "retrait retrait" ! La loi ne sera pas abrogé et de nouveau Sandra ré-apparaitra en interne pour revenir colmater les brêches dans des troupes un peu désabusées à avoir tant donné et avoir rien obtenu.
Tout est à nous camarade tristana, sauf manifestement une promenade sur les Champs Elysées !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
Par contre elle est membre du CE et à ce titre comme d'autre membres du CE elle écrit
parfois des article ou édito pour TEAN
marceau- Messages : 12
Date d'inscription : 01/10/2010
Re: Réforme des retraites
Bref, ce n'est pas besancenot, certes ! mais ce n'est pas non plus une parfaite inconnue, y compris pour qui n'est pas au NPA... Moi même par exemple, je connais d'autres "personalités" du POI que Schivardi... (pour prendre un exemple, totalement au hasard)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Très pariso-parisien, notre camarade nous parle de Nation ou de Champs Elysées, lieux probablement très symboliques pour qui fréquente assidument la capitale, mais parfaitement inconnus pour les provinciaux qui constituent l'immense majorité de la population. Ergoter sur la pertinence de tel ou tel trajet d'une manifestation parisienne n'est guère très sérieux, quand il s'agit de généraliser la lutte, de bloquer le pays et d'en paralyser son économie. Le NPA, tout le NPA, pas que ses militants ou que sa direction, sont à fond dans cette démarche, et la contribution de Sandra que tu n'as pas vue sur le site du NPA (http://www.npa2009.org/content/intersyndicale%E2%80%89-se-confronter-ou-accompagner%E2%80%89) est une évidence pour tout militant ou dirigeant du NPA engagé dans le combat. A force de ne vouloir voir dans le NPA que tes a-priori putatifs, tu es en train de tisser patiemment deux superbes œillères t'empêchant hélas de voir la réalité en face.
Camarade, tu t'es magnifiquement trompé, et tu ressortirais immensément grandi de cette terrible épreuve si tu avais l'honnêteté de reconnaitre ta méprise!
Re: Réforme des retraites
Pierre qui est donc à FO.
Oui je sais ça frime moins .
Résister...
Les manifestations du jeudi 28 octobre ont été très importantes dans l’Oise malgré les vacances et le vote de la loi. Cela montre, alors que la loi n’est pas encore promulguée, que la détermination à rejeter cette loi est forte…
Depuis le début du conflit, Force Ouvrière exige le retrait d’une loi uniquement mise en place pour satisfaire les marchés financiers et maintenir une politique économique libérale, destructrice des droits sociaux et républicains.
Dans l’attente de la mobilisation du 6 novembre, Force Ouvrière soutient ses syndicats et structures dans l’action et considère que, quoi qu’il arrive, un esprit de résistance s’est installé chez les salariés.
Rendez-vous le 6 novembre 2010 à :
- CREIL : 10 h 00 La Faïencerie
- COMPIÈGNE : 10 h 00 Cours Guynemer
- BEAUVAIS : 14 h 00 Place du Jeu de Paume
Invité- Invité
Re: Réforme des retraites
Mieux. Au vu des tremblements médiatiques et des gesticulations politiques sur le sujet de la grève des dockers, des raffineries et du blocage des dépôts, je dirais qu'une marche sur l'assemblée ne serait qu'une ènième façon de dévier le cours de la presque future révolution en cours.Le camarade Eninel continue à s'enliser délicieusement, allant de contre sens en touchante naiveté, feignant d'ignorer que le NPA participe activement aux blocages, à la tentative de paralysie, même si les sondages prétendent démontrer que l'opinion est hostile à ces formes d'action (ce qui reste à démontrer!).
vilenne- Messages : 264
Date d'inscription : 25/06/2010
Changeons le parcours!
tristana a écrit:Il faut sonner la fin de la récré!
Lo et le NPA jouent parfaitement leur rôle d'organisations révolutionnaires en impulsant les luttes, les grèves, les blocages, et en faisant tout pour que la lutte se généralise.
Il faut arrêter les délires hallucinogènes qui consistent à dénigrer l'action des organisations révolutionnaires LO et NPA, qui ne sont pas responsables du fait que pour l'instant, la "mayonnaise ne prend pas".
Les responsabilités des principales organisations syndicales, elles, sont plus évidentes, et leur frilosité dans le mouvement actuel empêche la généralisation de la lutte.
C'est aux syndiqués de faire pression sur nos directions syndicales pour qu'elles permettent à la lutte de passer un cran au-dessus, seul moyen de faire céder Sarko.
Dans ce cas les camarades LO -NPA et tous les révolutionnaires devant l'elysee pour exiger le retrait pur et simple , pas besoin d'accompagner à 7 voir 8 reprises les bureaucraties syndicales dans les rues pour obtenir une discussion en fin de parcours, comme le souhaite CHEREQUE! et le MEDEF, en vue d'ouvrir des négociations sur les Fonds de pension, non merci! THIBAULT souhaite harmoniser les régimes de retraites pour tout le monde 37,5 annuités et départ pour tous les salariés qui le désirent à 60ans , c'est à mon sens ce que la cgt devrait exiger avec un fond de garantie pour les chômeurs aprés 55 ans! Rien est impossible , nombreuses solutions si l'on ne suit pas la politique des marchés!
justib- Messages : 48
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Réforme des retraites
Hugues- Messages : 36
Date d'inscription : 25/09/2010
Re: Réforme des retraites
justib a écrit:
Dans ce cas les camarades LO -NPA et tous les révolutionnaires devant l'elysee pour exiger le retrait pur et simple
Vas- y le premier et on te rejoint....!
Mais n'en parle à personne, car la bourgeoisie tremble à cette effrayante perspective et risquerait bien de chercher à nous mettre des bâtons dans les roues ......
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Enfin, un débat.
Le bonnet d'âne au camarade Tristana dans cet ébauche de discussion sur la faisabilité ou non, l'opportunité pour certain, d'une manifestation à l'Elysée. Notre camarade fait fi de la spécificité de l'histoire de France, du Colbertisme au Gaullisme, en passant par le Jacobinisme. Comme jadis ces petits boutiquiers provincaux, il veut rester chez lui, et fait feu de tout bois contre ce maudis Paris.
Mais dis donc camarade Tristana, si Paris révolutionnaire n'avait pas envoyé à Toulon un certain Bonaparte, tes sottises, c'est dans la langue de Shakespeare que tu nous les prodiguerais ?
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
La résistance doit gagner en ampleur
La France connaît depuis plus de deux mois un épisode de luttes exceptionnel par son ampleur, sa durée, ses formes et sa détermination. Dès la rentrée de la Toussaint, les blocages et les actions ont repris à l’initiative de nombreux comités locaux de luttes ou des étudiants comme à Nanterre.
Parti et construit en-bas contre la régression sociale généralisée et l’insupportable casse des retraites imposées par un gouvernement aux ordres du MEDEF et de ses profits, ce mouvement massif et continu de blocages, de grèves reconductibles ou tournantes, d’interventions de la jeunesse lycéenne et étudiante, de manifestations, d’assemblés et d’initiatives interpro dans d’innombrables localités de tous les départements, marque déjà l’histoire de notre pays et en ouvre une nouvelle étape.
D’abord parce que la conscience et la colère sont désormais très largement majoritaires contre Sarkozy et son gouvernement. Les masques sont tombés : Sarkozy gouverne aux ordres d’une bande de grands actionnaires, de grands capitalistes, qui sont décidés à saigner le peuple pour maintenir leurs profits maximum. Cela s’appelle la lutte des classes.
Ensuite parce qu’il est de plus en plus clair que l’offensive contre la retraite s’inscrit dans le cadre d’une Union européenne qui organise la casse continentale des acquis sociaux et démocratiques, appliquée par les gouvernements nationaux, qu’ils soient néo-libéraux ou sociaux-démocrates. C’est ainsi en 2002 à Barcelone qu’a été décidé le recul de l’âge de la retraite à 67 ans dans tous les pays de l’UE avec pour la France l’accord de Chirac et de Jospin. Le récent vote du « Parlement » européen en faveur des retraites par capitalisation, avec le soutien de nombre de socialistes français, va dans le même sens.
Enfin parce que la lutte met côte à côte salariés du public et du privé, jeunes et moins jeunes, français et étrangers, surmontant les divisions artificielles entretenues par le pouvoir. C’est bien tout ensemble et en même temps et par le blocage des profits que nous pouvons battre ce pouvoir qui tient l’économie, la justice, les médias, la police… et qui mène consciemment sa guerre de classe.
Au final, notre pays en action permanente, ce peuple uni en bas qui dit bas les pattes contre nos acquis sociaux ont déjà changé les choses et fait passer la peur dans le camp d’en face.
Aujourd’hui et demain, contre la réforme des retraites et les mauvais coups qui s’annoncent (services publics désossés, emplois délocalisés et salaires comprimés, sécurité sociale sacrifiée aux intérêts financiers…), c’est cette résistance qui est à l’ordre du jour et qui doit s’amplifier pour ne laisser aucun répit à Sarkozy et au MEDEF.
Dans ces conditions, il ne faut en particulier pas permettre à Sarkozy et au Medef de se refaire une santé en participant à des « négociations-bidons » sur l’emploi des jeunes et des seniors, alors que la réforme des retraites condamne les uns comme les autres à bosser jusqu’à l’épuisement et à une retraite de misère !
On ne s’étonne pas trop que ce soit Chérèque qui ait lancé le premier cette idée de négociation, reprise par Sarkozy et le Medef avec un empressement d’autant plus grand que ça leur rapporte beaucoup sans rien leur coûter !
On ne s’étonne pas plus d’ailleurs que la Confédération Européenne des Syndicats (CES), bras armé syndical de l’Union européenne et apôtre du désarmement des travailleurs par le « dialogue » entre « partenaires sociaux », n’ait jamais soutenu les luttes en France. A part une lettre de son secrétaire général John Monks aux directions syndicales en forme de service minimum, elle n’a diffusé aucune information sur la situation en France et encore moins travaillé à faire converger les luttes qui se développent en Grèce, Espagne, Belgique, Allemagne…. Comment aurait-il pu en être autrement alors que la CES s’est félicitée de la constitution européenne et de son adoption malgré le NON des travailleurs français (ou irlandais ou néerlandais) et qu’elle soutient elle-aussi les plans européens de développement des retraites par capitalisation ?
A l’opposé de ce syndicalisme de résignation, il est indispensable que la CGT quitte la CES (et que la FSU n’y entre pas !) et qu’elle réadhère à la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) qui regroupe sur des bases de classe des dizaines de millions de travailleurs dans le monde entier. Les appels de la FSM, la présence de son secrétaire général George Mavrikos sur la manifestation parisienne du 28 octobre sont autant de signes que les luttes en France sont observées et soutenues dans le monde entier.
Le magnifique résistance en France et les initiatives à la base, cette unité qui se développe, cette conscience qui progresse de qui sont les ennemis et les faux-amis, donnent le signal d’un nouvel espoir porté par des luttes offensives, construites et dirigées par des travailleurs et des organisations de base qui savent que la lutte des classes existe et qu’elle doit être gagnée.
La peur a changé de camp et ce qui se passe durant cet automne 2010 est annonciateur des victoires à venir.
Poursuivons et amplifions la résistance.
Front Syndical de classe, 03 novembre 2010
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Campement de nuit décidé à la tiru dechetterie de St Ouen.
L'usine TIRU, Usine d'incinération de déchets est bloquée depuis ce matin par les travailleurs de Saint-Ouen (93).
C'est vers cette usine qu'étaient renvoyés la plupart des déchets qui ne peuvent plus être incinérés par l'usine d'Ivry-Paris XIII occupée par ses salariés depuis plusieurs semaines.
Amenez tentes, duvets, café, ... Besoin de monde pour aujourd'hui cette nuit et demain au petit matin
22 Rue Ardoin (Z.I. des Docks) - la déchetterie est au bout de la rue Ardoin
M° mairie de St ouen (13) - Prendre av Victor Hugo en direction de conforama - La rue Ardoin est avant le Confo RER C - Saint-OUen - Prendre av Victor Hugo en direction de la Mairie
Actuellement tout se passe bien
Renfort et soutien à l'appel des communaux de St ouen en grève reconductible.
Blocage de l’incinérateur de Saint Ouen en cours — besoin de monde au matin
mercredi 3 novembre 2010 (23h56)
Depuis aujourd’hui mercredi 3 midi trente, les entrées de l’incinérateur de Saint Ouen sont bloquées. Cette initiative a été décidée par l’AG des communaux de Saint Ouen. Les salariés de l’incinérateur ne sont pas en grève mais certains sont présents sur le piquet et soutiennent l’action.
Aucun camion ne peut rentrer sur le site pour décharger, mais l’incinérateur tourne encore sur ses stocks de déchets, qui pourraient durer encore quelques jours. Comme à Ivry (toujours bloqué), si l’incinérateur s’arrête, il faudrait plusieurs jours pour le remettre en marche. Les communaux de Saint Ouen sont décidés à bloquer le site pendant au moins 8 jours. Ils appellent un maximum de monde à les rejoindre, de jour et surtout de nuit, et à ramener de quoi tenir le coup (bouffe, tente, couverture...). Besoin en particulier de monde tôt le matin pour tenir et relever.
Ils appellent à une AG ouverte demain à 10h30 devant l’incinérateur.
Pour y aller, descendre au Métro Mairie de Saint Ouen, prendre l’avenue Victor Hugo (on y croise un Leroy Merlin), puis la 2e à droite, rue Ardoin. L’incinérateur et sa grande cheminée se trouvent tout au bout de cette rue.
ou bien : rer C Saint-Ouen, à gauche en sortant, c’est la rue à gauche après Confo ; ou bus 173 Capitaine Garner, ou bus 139.
Sauf erreur, Issy-les-Moules reste seul incinérateur pour tout Paris et couronne…
La guérilla sociale
Chaque mouvement social d’envergure crée des formes d’actions originales et il semble que celui en cours est en train d’inventer spontanément celui de «guérilla sociale».
À travers tout le territoire s’organisent des groupes de taille plus ou moins importante autour d’un même mot d’ordre : «On continue». La première stratégie, traditionnelle, de manifestations et de grèves répondant aux mots d’ordre syndicaux, a échoué — même si ce terme est relatif puisque cet «échec» à faire reculer le gouvernement n’a pas entraîné un terme définitif à la résistance. (J’emploie ce terme à propos.)
Sans doute, les manifestants ne se faisaient-ils pas beaucoup d’illusions sur les chances de réussite de cette méthode, alors même que les organisations politiques et syndicales affichaient (hypocritement) une confiance aussi déplacée que de façade.
Chacun savait qu’il aurait fallu monter le niveau de la lutte d’un cran et déclencher une grève générale pour instaurer un réel rapport de force capable d’emporter le morceau. Pour différentes raisons, cela n’a pas eu lieu.
La loi est aujourd’hui votée et va être promulguée. En d’autres temps, le mouvement se serait effondré. Cela n’est pas le cas, pour plusieurs raisons :
— Le symbole des retraites est fort. Ce n’est pas un hasard si cette réforme a focalisé le mécontentement.
— La lutte est conduite par la base et bénéficie d’un soutien populaire. Les ordres de «démobilisation» n’ont pas d’effet, d’où qu’ils proviennent. La suite et les formes du mouvement sont décidés de façon décentralisées et «dé-hiérarchisées».
Nous assistons donc à une poursuite du mouvement de «basse intensité», accentuée par les vacances scolaires. Des dizaines d’assemblées générales ont lieu presque quotidiennement, la plupart du temps suivies d’actions «coups de poing», à l’initiative de groupes ad hoc, rassemblant diverses sensibilités politiques et milieux professionnels. L’esprit de résistance est entretenu, le discours défaitiste et fataliste est contredit, les règles du jeu sont changées.
Cette forme d’action ouvre des perspectives considérables non seulement pour la survie du mouvement, mais aussi pour son développement. Chaque jour, nous (ré)apprenons à débattre, à communiquer, à décider, à agir. La guérilla sociale a l’initiative. C’est elle qui décide «où», «quand» et «comment», et non plus les «faiseurs d’opinion». Elle a la légitimité suprême de réelle représentativité du peuple, qu’elle doit revendiquer et sauvegarder. Elle est garante d’un contrat social, dernière digue contre la déferlante du néo-libéralisme. Elle est indépendante de par son hétérogénéité. Elle a son réseau d’information. Elle doit le développer.
Elle peut être invincible.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Chercheurs en sciences politiques, Sophie Beroud et Karel Yon analysent à chaud, dans cet entretien, le grand mouvement social de l' automne 2010. Ils décrivent les principales caractéristiques de ces mobilisations, la manière dont elles s'articulent à un processus de transformation du champ syndical et pointent les questions stratégiques mises à l'ordre du jour par ces semaines de luttes.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Réforme des retraites
tes sottises, c'est dans la langue de Shakespeare que tu nous les prodiguerais ?
Parce que si on ne parle pas français, pas de révolution ? Je me demande vraiment comment ont fait les bolcheviks !
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Réforme des retraites
Retraites: les salariés des transports ont bloqué les accès à plusieurs aéroports
Les accès à plusieurs aéroports, dont ceux de Roissy, Toulouse, Clermont-Ferrand et Nantes, ont été perturbés jeudi matin par des salariés protestant contre la réforme des retraites, à l'appel de quatre fédérations syndicales des transports.
A Roissy, environ 400 manifestants (employés d'Aéroports de Paris, d'Air France, de la DGAC ou d'entreprises sous-traitantes), drapeaux à la main, circulaient entre les aérogares, ralentissant fortement la circulation depuis le milieu de la matinée.
"L'histoire a montré qu'une loi votée pouvait être retirée, nous ne lâcherons rien", selon Fabrice Criquet, délégué FO Roissy.
A l'aéroport de Toulouse, pendant quatre heures depuis l'aurore, quelque 450 personnes, selon les syndicats, 300 selon la police, ont bloqué les accès, ce qui a provoqué d'énormes embouteillages dans l'agglomération.
"On a décidé de bloquer l'aéroport pour atteindre les décideurs qui prennent les vols du matin", a déclaré Eric Genest, secrétaire CGT d'Air France, aux côtés de salariés de la régie de transport toulousaine Tisséo, des douanes, de l'aviation civile, d'Air France, d'enseignants et de cheminots.
A l'aéroport de Nantes, les accès ont également été partiellement bloqués dès 5H00 par des manifestants hostiles à la réforme des retraites, d'après la gendarmerie. Une déviation par une départementale a été mise en place par la direction de l'équipement pour permettre l'accès des voyageurs en voiture.
A l'aéroport de Clermont-Ferrand-Auvergne, quelque 150 syndicalistes CGT ont bloqué les accès entre 5H00 à 9H00. "Près de 2.000 tracts contre la réforme des retraites ont été distribués", a fait valoir le responsable du syndicat Julien Pauliac.
Selon la CGT-transports, des barrages filtrants avec distribution de tracts ont en outre été mis en place aux abords des aéroports d'Orly et de Bordeaux en début de matinée. Des militants qui avaient distribué des tracts au marché de Rungis (Val-de-Marne) au petit matin se sont joints à l'action à Orly.
La fédération a par ailleurs recensé 50% de grévistes à l'aéroport de Châteauroux (Indre) et des débrayages à Lyon et Marseille.
A l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, des retards de vols ont été enregistrés.
Air France avait prévu d'assurer l'ensemble de son programme sur le territoire mais prévenu que des retards seraient possibles.
Quatre fédérations des transports (CGT, CFDT, FO, CFTC) ont appelé à cette journée d'action, à l'instar de celle du 20 octobre dernier sur le même thème, qui avait engendré des perturbations importantes.
Les manifestants demandent "une nouvelle fois au président Sarkozy d?entendre les revendications des salariés" sur les retraites et "interpellent le gouvernement et le patronat" également "sur l'ensemble de leurs autres revendications, notamment sur l'emploi, les salaires et la reconnaissance de la pénibilité", selon la CGT.
La fédération "appelle également les salariés à rester vigilants sur la question des avantages" octroyés par des entreprises tierces, à la suite du vote mardi à l'Assemblée nationale d'un article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale visant à les taxer. Un amendement sénatorial doit toutefois aménager la mesure dans le sens voulu par les syndicats.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Réforme des retraites
LEMONDE.FR avec AFP | 04.11.10 | 17h52
Les syndicats et lepatronat des ports sont parvenus, jeudi 4 novembre, à se mettred'accord sur un futur dispositif de cessation anticipée d'activité pourpénibilité, financé par la branche, ce qui a entraîné la suspension del'appel à la grève les week-ends par la CGT des ports et docks.Le syndicat réclame encore pour tous les salariés du secteur "le maintien de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans". Associé au dispositif de pénibilité, il permettrait "deréparer l'injustice dont sont victimes les travailleurs portuaires parrapport à une espérance de vie inférieure de sept à huit ans". Le secrétariat d'Etat aux transports s'est montré ferme jusqu'à présent, en affirmant que "le droit commun s'appliquera", notamment le report de 60 à 62 ans de l'âge légal. La CGT entend maintenir "la pression" en poursuivant "la suppression des heures supplémentaires, des shifts (sessions de travail) exceptionnels ou deux shifts de nuit", ainsi que "le travail dans le strict respect de la sécurité", ce qui freine l'activité.
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Le dispositif pénibilité, fondé sur la répartition, doit permettredes départs jusqu'à cinq ans avant l'âge légal de la retraite. Huitcritères de pénibilité ont été définis ; et pour chaque travailleur, sadate de départ sera calculée en fonction de ces critères et de sa duréed'exposition.Sur les quelque 10 000 travailleurs portuaires, 5 000 à 6 000 –personnels liés à l'exploitation et la maintenance – pourraient êtreconcernés par le dispositif. Pour aider au financement, la CGT demandeau gouvernement une exonération de la "taxe Fillon", contribution desentreprises sur les cessations anticipées d'activité. L'accordpénibilité pourrait être finalisé d'ici à fin 2010, espère la CGT, ets'inscrire dans la convention collective nationale unifiée destravailleurs portuaires, qui accompagne la réforme portuaire.La CGT des ports et docks avait engagé début octobre une grèvereconductible chaque week-end sur ce thème de la pénibilité, pour fairepression sur les négociations avec l'UNIM (patronat de la manutention)et l'UPF (ports), sous la supervision du gouvernement.Jeudi, Nicolas Sarkozy s'est déclaré "désolé qu'Anvers soit devenu le premier port français"en raison des grèves qui ont paralysé cet automne les ports del'Hexagone, obligeant les navires à décharger leur fret dans le portbelge. Le blocage des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer(Bouches-du-Rhône) contre la réforme portuaire a duré trente-troisjours.
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Re: Réforme des retraites
Toulouse le Mirail a bloqué !
iztok- Messages : 241
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 36
Localisation : toulouse
Re: Réforme des retraites
automne 2010 : anatomie d'un grand mouvement social
Chercheurs en sciences politiques, Sophie Beroud et Karel Yon analysent à chaud, dans cet entretien, le grand mouvement social de l' automne 2010. Ils décrivent les principales caractéristiques de ces mobilisations, la manière dont elles s'articulent à un processus de transformation du champ syndical et pointent les questions stratégiques mises à l'ordre du jour par ces semaines de luttes.
ContreTemps - Le mouvement contre la réforme des retraites lancé au printemps dernier s'inscrit une lignée de grands conflit sociaux...
La puissance du conflit, son contenu politique et la dramaturgie même de cette opposition massive de la rue au pouvoir contribuent à inscrire ce mouvement comme un moment aigu des luttes de classes en France.
Il s’inscrit d’abord, bien évidemment, dans la filiation directe des mouvements de 1995 et 2003, qui avaient vu des centaines de milliers de salariés descendre dans la rue et certains secteurs se mettre en grève sur le même thème : l’opposition à la réforme des retraites, celle des régimes spéciaux en 1995, celle du régime général en 2003. La question des retraites produit toujours de grands conflits sociaux. Il s’agit, en effet, d’un élément qui a joué un rôle central tant dans la stabilisation de la condition salariale que dans l’ancrage, via leur participation à la gestion des institutions du salariat, du pouvoir des organisations syndicales.
Par sa durée, par l’ampleur des manifestations, par le blocage quasi total de certains secteurs d’activité, le mouvement présente, en outre, des traits comparables à d’autres grandes séquences de conflictualité sociale. Il s’inscrit dans la lignée des conflits sociaux de l’automne 1995, mais aussi de l’hiver 1986 en raison de sa dynamique d’élargissement progressif et du soutien qu’il a reçu dans la population. La mobilisation s’est étendue des salariés vers une partie de la jeunesse, avec les lycéens et dans une bien moindre mesure les étudiants. En 1986 et 1995, la dynamique était cependant inverse : les mobilisations de la jeunesse scolarisée avaient préfiguré celles des salariés. Au printemps 2006 également, c’est la crainte d’une entrée massive des salariés dans un conflit centré sur le monde éducatif qui avait conduit le Président de la République à céder sur le CPE. Le rôle moteur joué par le front uni des organisations syndicales rappelle bien sûr cette mobilisation contre le CPE de 2006, mais aussi celle de 2009 contre la crise.
Enfin, et là le lien est direct avec la séquence antérieure du printemps 2009, le mouvement s’est certes construit sur la contestation de la réforme des retraites, mais il a été en même temps irrigué par un rejet beaucoup plus large de la politique sarkozienne. De ce point de vue, le contenu politique de la mobilisation actuelle est nettement plus explicite, plus tangible que par exemple en 2003, alors même que Jacques Chirac venait d’être élu, par défaut, face à Jean-Marie Le Pen. La dimension de crise politique est indéniablement plus forte, ce qui explique les références marquées à Mai-juin 68. Elle résulte d’une délégitimation importante du pouvoir politique, qui a été particulièrement mise en lumière par deux événements : l’affaire Woerth-Bettencourt, et la construction d’un « problème Rom » par le gouvernement, ce second événement ayant été assez largement interprété comme une scandaleuse diversion destinée à faire oublier le premier. Plus profondément, il faut noter que ce mouvement s’inscrit après la séquence du printemps 2009, marquée par d’importantes mobilisations contre la crise. La combinaison de ces éléments engendre un profond sentiment d’injustice. L’image d’un pouvoir qui gouverne pour les milieux d’affaires, qui invite toujours les mêmes à faire des sacrifices s’est imposée. Les contradictions résumées dans la personnalité de Sarkozy, qui se voulait tout à la fois héraut du pouvoir d’achat et président « bling-bling » – le « président des riches », comme disent les Pinçon – ont éclaté à l’occasion de ce conflit.
CTPS - Cette mobilisation semble, en effet, se distinguer fortement des mobilisations précédentes. D'abord, peut-être, par la durabilité de l'intersyndicale. Comment analysez-vous la tactique syndicale : la situation actuelle en est-elle la conséquence logique vu l'attitude du pouvoir ou, s'agit-il plutôt de la poursuite d'un processus ouvert dont l'évolution a largement pris de court les directions syndicales ? Dans quelle mesure, en particulier dans le cas de la CGT, est-il important d'avoir à l'esprit les contradictions internes à l'organisation pour comprendre l'attitude de la direction dans le mouvement ? Quelles sont les difficultés face auxquelles se trouve aujourd'hui cette structure intersyndicale et quel rôle peut-elle encore jouer ?
On a vu émerger cette intersyndicale à l’occasion du mouvement contre le Contrat première embauche, mais ce sont surtout les manifestations contre la crise qui lui ont donné sa légitimité. C’est une nouveauté dans le paysage syndical français, marqué par les rivalités organisationnelles, que de voir se pérenniser une structure qui reconnaisse le pluralisme du mouvement syndical – y compris jusqu’à ses composantes habituellement maintenues à l’écart – tout en essayant de fabriquer une cohérence.
On peut même noter que le mouvement n’a pas été marqué, jusqu'au vote de la loi en tous cas, par un décrochage entre les équipes syndicales à la base et les directions fédérales ou confédérales. Cela avait été le cas en 2009, où de vifs débats avaient notamment traversé la CGT et Solidaires au sujet d’un cadre intersyndical accusé d’avoir épuisé le mouvement faute de stratégie alternative aux journées d’action « saute-mouton ». Cette année, la construction progressive du mouvement et le succès qu’il n’a cessé de rencontrer, sur le plan de la participation, n’ont pas placé des équipes militantes en position d’affrontement avec leur propre organisation. Nous sommes donc très loin d’une configuration comme celle de 1986 où les coordinations apparaissaient comme l’outil indispensable aux militants pour maîtriser leurs luttes.
Le fait que le cadre de l’intersyndicale ne soit que peu contesté ne veut pas dire qu’il ne fasse pas l’objet de critiques. Les journées d’action ont pu paraître trop espacées au début, l’appel à la grève reconductible dans tous les secteurs n’a jamais été formulé et le fait de revendiquer l’ouverture de négociations, soit une autre réforme, a empêché l’accord sur le mot d’ordre clair du retrait du projet de loi. Mais la dynamique créée par l’intersyndicale et le fait que rien n’est venu s’y substituer a renforcé le rôle central des syndicats. Il aurait pu y avoir un mouvement citoyen à partir des comités unitaires comme sur le TCE par exemple. Or, les comités unitaires pour la retraite à 60 ans, qui ont initialement contribué à labourer le terrain idéologique, ont vite été éclipsés par la mobilisation syndicale et n’ont pas réussi à se développer en lien avec celle-ci. L’acceptation du pluralisme des options syndicales, et le choix fait par Solidaires et FO d’un côté, la CGC et l’UNSA de l’autre, d’assumer publiquement leurs désaccords à diverses occasions, a permis à l’intersyndicale de se présenter comme un cadre démocratique. Il ne s’agit pas d’un état-major syndical qui s’impose en écartant les opinions dissidentes, mais d’un cadre de coordination dont la diversité interne entre en résonance avec la pluralité des options auxquelles les salariés sont confrontés localement. De la sorte, l’intersyndicale s’est présentée comme un cadre souple qui n’empêchait pas d’autres formes d’action, plus radicales, dès lors qu’elles étaient décidées localement. Mais la logique même du cadre l’empêchait d’être la caisse de résonance de ces stratégies. On l’a vu dans l’attitude de l’intersyndicale, face à la dynamique de radicalisation – ancrage de la grève dans certains secteurs, actions de blocage et affrontements en marges des manifestations lycéennes. Si le communiqué du 21 octobre évoque la responsabilité du mouvement syndical, le soutien de l’opinion publique et « le respect des biens et des personnes », aucun soutien explicite n’est donné aux mouvements de grève en cours, comme si ces derniers n’avaient pas droit de cité dans ce cadre.
La ligne est donc ténue et maintenant que nous entrons dans une phase perçue comme étant celle de la décrue du mouvement, on voit bien qu’on pourrait rapidement connaître une dynamique de dissensions quant à la suite des actions à entreprendre. Le lien entre les équipes syndicales et les salariés mobilisés localement avec les porte-parole syndicaux nationaux est strictement représentatif. Le contrôle sur les orientations nationales est renvoyé aux mécanismes démocratiques internes à chaque organisation. Les responsables de la CGT ont ainsi investi beaucoup de temps dans la fabrication de « choix partagés » au sein de la confédération, à travers des réunions des fédérations notamment, mais aussi des unions territoriales, tout au long du mouvement.
Ce qui est donc clair, c’est que les formes prises par les dernières mobilisations ont remis les organisations syndicales au centre du jeu, et que le cadre de l’intersyndicale a beaucoup contribué à cela. Deux faits majeurs expliquent ce phénomène de l’intersyndicale : la réforme de la représentativité syndicale qui se déploie depuis 2008 et la réorientation stratégique de la CGT, entamée dans les années 1990.
En faisant de la représentativité syndicale un droit ascendant et évolutif, qui se conquiert à partir des résultats recueillis dans les élections d’entreprise, la réforme de 2008 a rendue obsolète la frontière qui opposait les cinq confédérations bénéficiant d’une représentativité « irréfragable » – CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC – aux autres organisations – UNSA, Solidaires, FSU. On saura en 2013 quelles organisations sont représentatives au plan national interprofessionnel. En attendant, il n’y a plus d’enjeu à plus ou moins fermer ou ouvrir le jeu. Cet aplanissement des conditions de la concurrence syndicale se manifeste déjà dans l’accès de Solidaires aux subventions prud’homales ou à certaines instances du « dialogue social » comme les conseils économiques, sociaux et environnementaux national et régionaux. Le mort saisissait le vif en 2009, et c’est au regard de rationalités antérieures qu’il devenait possible d’intégrer les organisations syndicales « non-représentatives » à l’intersyndicale. Ces dernières - la FSU, Solidaires, l’Unsa - étaient elles-mêmes soucieuses de ne pas se couper du cadre unitaire. En 2010, on assiste à une reconfiguration : le champ ne se partage plus entre organisations représentatives et non-représentatives, mais entre dominants et dominés dans le jeu syndical. Le changement de logique de représentativité est intégré et les organisations syndicales dominées s’accordent plus de liberté, celle-ci pouvant devenir une position distinctive. On le voit bien en particulier avec FO, dont la position est déstabilisée par la réforme – qui met fin à l’image des « trois grandes confédérations » – mais qui a les moyens de tenir une position autonome. Solidaires a de même pu s’autoriser une plus grande liberté en décidant de signer au coup par coup les déclarations de l’intersyndicale.
Mais pour que l’intersyndicale existe, il fallait aussi que les organisations syndicales dominantes dans le champ en décident ainsi. La CFDT, après l’épisode traumatique de 2003, avait tout intérêt à éviter le cavalier seul. Mais c’est indéniablement la CGT qui porte avec le plus de volontarisme ce cadre unitaire. Elle l’inscrit en effet dans la perspective stratégique de ce que ses dirigeants appellent le « syndicalisme rassemblé » depuis maintenant la fin des années 1990. C’est le choix d’un cadre unitaire sans exclusive, mais dont l’axe privilégié repose sur la relation avec sa principale rivale, la CFDT. Cette stratégie semble ici porter ses fruits, avec une fragilité intrinsèque liée évidemment au positionnement de la CFDT. Quelque part, le pari fait par la direction de la CGT semble donc gagné : celui d’adopter une posture ouverte, d’appel à la négociation, pour faire porter la responsabilité de la radicalisation du mouvement au gouvernement et « gagner l’opinion publique » ; celui de laisser les salariés « acteurs » décider de leurs façons d’entrer dans le mouvement et de leurs modes d’action ; celui de miser sur une intersyndicale incluant des organisations comme la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Ce pari semble aussi bien engagé du côté de la démarche de syndicalisation : les équipes CGT réalisent actuellement, dans différents secteurs du privé, un gros travail de distribution de tracts et de prise de contacts avec les salariés dans des entreprises sans présence syndicale. Les résultats concrets de ce travail de sensibilisation se voient bien d’ailleurs dans la participation aux manifestations, avec un renouvellement permanent des cortèges (du point de vue des entreprises, mais aussi des manifestants isolés, plus jeunes, du nombre de femmes qui suivent les banderoles CGT). De même, les cortèges Solidaires, notamment à Paris, sont impressionnants pour ce qu’ils disent de cette capacité à attirer des sympathisants, des salariés pas nécessairement organisés. Quelque chose est bien en train de se jouer, sans qu’on puisse être certain pour autant que cela débouche vraiment sur de la syndicalisation et la création de nouvelles bases syndicales durables.
Si la force du mouvement conforte la direction de la CGT dans ses choix – et la conforte sans doute auprès d’une large partie de ses adhérents –, elle n’enlève rien à l’ambiguïté de ces derniers. L’idée que c’est aux salariés de décider par eux-mêmes, par respect des pratiques démocratiques – dimension qui est effectivement très importante – masque aussi une forme de retrait syndical : on ne veut pas que ce soient les équipes les plus militantes, celles prêtes à entrer en grève reconductible, à bloquer l’appareil de production qui portent le mouvement afin de mieux élargir celui-ci, de toucher d’autres salariés. Le point de vue s’entend, mais il n’empêche que cela n’annule pas la question de la construction d’un rapport de force réel. On peut légitimement s’interroger sur ce qu’aurait été le mouvement sans le blocage des raffineries ! L’idée de parler en priorité à l’opinion publique, dans un rapport le plus souvent acritique à cette notion et aux instruments de sondage, constitue une étrange intériorisation de la faiblesse structurelle du syndicalisme français. L’opinion publique est saisie comme un tout flottant et cela conduit à évincer un discours qui prendrait appui sur une analyse en termes de classes sociales. Il s’agit d’appréhender comme une finalité décisive l’image du syndicalisme auprès de la population, cette bonne image – le syndicat comme un interlocuteur social légitime, responsable – étant posée comme une condition pour gagner des adhérents. Mais à l’opposé, ce discours conduit à fuir toute projection trop politique où il s’agirait de dire le « nous » mobilisé, à représenter le salariat dressé contre la politique menée en faveur des classes dominantes.
Au regard de ces deux points, il ne semble pas que les directions syndicales « aient été prises de court ». Le cadre intersyndical ne leur est pas imposé par la base, c’est bien elles qui l’ont créé et qui se l’imposent comme une condition sine qua non de la réussite de toute mobilisation. En revanche, la participation massive des salariés – c’est-à-dire aussi l’ampleur de la contestation du gouvernement actuel et de la politique menée par N. Sarkozy – a servi cette intersyndicale en lui permettant de dépasser ses tensions internes, sa faiblesse structurelle liée aux profondes divergences existant au sein de l’arc syndical, de Solidaires à la CFE-CGC. Savoir s’il était possible de faire autre chose de ce potentiel exceptionnel de contestation renvoie à un débat important, mais ce débat n’a pas réellement pris en raison de la mobilisation.
CTPS -Un autre fait marquant est que, contrairement aux grandes mobilisations des deux dernières décennies, la locomotive du mouvement ne vienne cette fois-ci ni de l'enseignement, ni des transports – bien que les grèves aient été dans ces deux secteurs importantes- mais du secteur privé avec les salariés des raffineries. Comment expliquer cela ? Plus largement, comment analysez-vous, au niveau sectoriel, la diversité des dynamiques de la mobilisation en cours et, l'articulation entre luttes de salariés et luttes de la jeunesse ?
En raison de la présence plus relative, dans les grèves, des salariés du public qui ont pourtant été les principaux moteurs des luttes interprofessionnelles depuis 1995 (SNCF et éducation nationale, mais aussi La Poste, EDF-GDF…), ce mouvement a plutôt pris la configuration de manifestations massives avec une forte présence de salariés du public mais aussi de salariés de multiples entreprises du privé, combinées à des mouvements de grèves – parfois minoritaires – dans différents secteurs : les cantines scolaires, le transport routier, les convoyeurs de fond, le ramassage des ordures, et bien sûr les raffineries…
Il faut à la fois penser les conditions qui ont pu entraver la mobilisation des secteurs habituellement les plus mobilisés, et celles qui ont favorisé l’émergence de nouveaux fronts de mobilisation. Du côté des obstacles à la mobilisations des cheminots ou des enseignants, on les trouve facilement : dans l’échec de leurs mobilisations précédentes ! Depuis 2003, ces deux secteurs ont été le fer de lance de nombreuses luttes qui ont globalement débouché sur des échecs. Cette situation explique à la fois la difficulté à mobiliser largement les salariés de ces secteurs et la persistance d’une contestation menée par une minorité radicalisée : la faiblesse des taux de grévistes et leur persistance dans le temps. Plus largement, il ne faut pas oublier que l’impact économique et symbolique d’un arrêt des transports urbains et ferroviaires a été considérablement amoindri avec la loi du 21 août 2007 sur le service minimum. Si les militants syndicaux parviennent à contourner, via des grèves tournantes notamment, les nouvelles contraintes liées à l’obligation de continuité du service public, ce dispositif, avec l’obligation individuelle de se déclarer en grève 48h à l’avance, n’en a pas moins les effets attendus en termes d’obstacles supplémentaires à l’action collective.
Ça aura été de ce point de vue une surprise de voir les salariés des raffineries – et, dans une moindre mesure, les transporteurs routiers – prendre le relais des cheminots et des chauffeurs de bus. Si la pointe de la mobilisation était cette année, fait rare, dans le secteur privé, il s’agit cependant d’un secteur que les conditions et la rémunération du travail rapprochent des entreprises publiques. En outre, le rôle joué par les raffineries est très certainement à rechercher du côté des dynamiques propres à ce secteur où plane la menace d’une désindustrialisation de plus, avec la délocalisation du raffinage au plus près des activités d’extraction pétrolière. La lutte pour le maintien de la raffinerie Total de Dunkerque, au cours du premier semestre 2010, a constitué une répétition permettant aux salariés de faire l’expérience de l’efficacité de certains registres d’action. Il faut sans doute également prendre en compte les problématiques internes à la CGT, sa fédération des industries chimiques étant parmi les critiques de la ligne du « syndicalisme rassemblé ».
De même, on doit noter l’ancrage territorial des mobilisations, comme l’illustre la force et l’étendue du mouvement à Marseille et dans les Bouches du Rhône. Le fait qu’il y ait des grèves reconductibles lancées début octobre dans les Monoprix ne peut pas se comprendre sans faire référence à une participation beaucoup plus importante et régulière de salariés du secteur privé à Marseille lors des mobilisations de 2003, 2006 ou 2009. La configuration marseillaise renvoie à la fois à la situation de l’emploi, à l’histoire sociale locale et au travail militant réalisé depuis des années du côté des chômeurs et des précaires.
Dans le commentaire d’un article que nous avions précédemment publié sur contretemps, à propos des mobilisations du printemps 2009 contre la crise, un internaute évoquait une hypothèse. Les mobilisations contre la crise auraient constitué un tournant dans les formes de mobilisation. On passerait de mouvements tirés par des secteurs en lutte, souvent du secteur public, à des formes de mobilisation plus hétérogènes, davantage structurées sur un plan territorial, impliquant davantage d’entreprises du secteur privé… interdisant dans tous les cas de penser les dynamiques de mobilisation comme la résultante de l’action d’un secteur professionnel se plaçant en avant-garde. Cette réflexion est pertinente dans le cadre d’une pensée stratégique orientée par l’objectif d’un « Tous Ensemble ». Elle renvoie à un équilibre qui évolue entre secteurs public et privé : la puissance du public est entamée, de nouvelles forces émergent dans le privé, parfois issues du public, et la précarité se diffuse partout. Elle tient au renouvellement du salariat et aux politiques managériales qui entament les cultures professionnelles et militantes, qui étaient souvent imbriquées… Cette réflexion invite ainsi à repenser les dynamiques de mobilisation, et en particulier à dépasser l’opposition entre partisans de la grève générale et partisans des manifestations le samedi pour réfléchir à l’articulation de ces formes d’action, en essayant de retourner l’obstacle que constitue l’hétérogénéité croissante du salariat en un atout (voir ce qu’écrit à ce sujet Philippe Corcuff dans Mediapart). La réalité du mouvement syndical aujourd’hui est cependant marquée par l’absence d’une telle pensée stratégique. Si l’on peut rationnellement considérer que seule une dynamique de généralisation du mouvement, de blocage effectif de l’économie permettrait de faire plier le gouvernement, une grande majorité des syndicalistes partent aujourd’hui du principe, soit qu’une telle dynamique est impossible, soit qu’elle n’est pas souhaitable.
CTPS -Ce mouvement fait apparaître à nouveau un phénomène souvent considéré comme paradoxal : d'un côté, la mobilisation est extrêmement forte si l'on considère la participation aux manifestations et la popularité dont la crédite les sondages, y compris dans son durcissement ; d'un autre côté, les grèves reconductibles, n'ont pas véritablement pris. Ce type de phénomène avait déjà été évoqué en 1995 avec l'idée de « grève par procuration », cette logique est explicite lorsque les salariés des raffineries en lutte déclarent : «On bloque pour ceux qui ne peuvent pas faire grève» . Cette fois, cependant, la multiplication des actions de blocage ( routes, flux de combustibles, déchetteries..) mises en oeuvre par des collectifs interprofessionnels semble esquisser un nouveau modèle : on fait la grève si l'on peut, on s'arrange pour participer aux manifestations mais l'inscription dans la mobilisation implique aussi une recherche d'effets économiques concrets.. Une telle dynamique n'est pas sans rappeler le rôle crucial des barrages routiers dans les lutte des piqueteros en Argentine en 2002-2003 ou, plus encore dans le cycle de mobilisations qui dans la première moitié des années 2000 a précédé l'accession au pouvoir du MAS d'Evo Morales en Bolivie.. En bref, la dégradation de la position de nombre de salariés sur leur lieu de travail aurait donc bien pour effet de rendre extrêmement difficile une généralisation des grèves mais, par contre, elle pourrait laisser la place à une plus grande diversité d'expression de la conflictualité qui n'exclue pas des processus de radicalisation. Que pensez-vous d'une telle lecture ? Et si on la suit, dans quelle mesure peut-on considérer que cette mobilisation marquerait l'entrée, pour la France, dans un nouveau modèle de grand conflit social ?
Le printemps 2003 avait été marqué par des tentatives, portées par les enseignants, de porter leur lutte auprès des salariés du privé. Le CPE, en 2006, avait marqué plus nettement cette volonté de jonction entre le monde éducatif entendu au sens large et le « monde salarial» (bien entendu, l’éducation est aussi un monde du travail !), à travers l’organisation d’assemblée générales interprofessionnelles, mais aussi à travers beaucoup d’actions coup de poing, tout à la fois censées frapper l’opinion et entraver le fonctionnement normal de l’économie. On retrouve ces formes aujourd’hui, et ce qui est peut-être intéressant c’est de voir que la logique des actions coup de poing, des blocages, qui était initialement surtout portée par les franges les plus radicales, est aujourd’hui largement reprise au sein des organisations syndicales elles-mêmes. La diffusion de ces pratiques, parce qu’elle engage des acteurs divers, participe de la recomposition d’une identité collective dont les « grèves par procuration » constituent un autre symptôme. Ce phénomène a été particulièrement visible pendant le mouvement, avec une multitude de soutiens spontanés en faveur des grévistes, la multiplication des caisses de grève et des actions de solidarité, d’habitants, de citoyens, d’enseignants. Certains médias, comme Mediapart, ont joué un rôle important dans la construction de ce mouvement de solidarité. Les cortèges des manifestations, s’ils étaient structurés par les délégués syndicaux, se sont avérés plutôt hétéroclites. L’alignement du privé et du public a effacé le passif de 1993. Le mouvement contre le CPE a révélé l’imbrication désormais étroite entre le monde du travail et celui de l’école. Le mouvement a développé une conscience de sa propre légitimité qui lui a permis de ne pas tomber dans le piège de la stigmatisation des casseurs. Autant d’éléments qui participent de la reconstitution d’une identité commune.
Mais il serait à notre avis erroné de trop insister sur la nouveauté d’un modèle de mobilisation qui, de fait, supposerait que les anciens sont dépassés. Il est d’abord très risqué d’aller au-delà des analogies formelles avec l’Amérique latine dont les structures sociales sont très différentes. Par exemple, le phénomène argentin des piqueteros, sa nature de mouvement de privés d’emplois, son inscription territoriale renvoient à une liquidation des institutions de l’Etat-providence et du salariat sans commune mesure avec ce que connaît la « vieille Europe ». En outre, le « vieux » conflit industriel, fondé sur la grève et sur l’entreprise comme champ de bataille, reste central. Les derniers développements du mouvement l’illustrent bien : la reprise du travail dans les raffineries a été vécue comme la fin de la mobilisation. Le registre de la grève reste central pour ancrer l’action dans la durée et le choix de blocages « de l’extérieur » est souvent un aveu de faiblesse quant aux possibilités de peser de l’intérieur même des entreprises.
Plutôt que de modèle de mobilisation, il serait sans doute plus heureux d’appréhender ces phénomènes avec la notion plus souple de « répertoires d’action collective ». Il y a indéniablement des formes nouvelles de mobilisation qui renvoient aux transformations du capitalisme et de l’organisation du travail. Dans un monde salarial de plus en plus éclaté, où le collectif de travail est désormais moins unifié par sa concentration spatiale que façonné par un ensemble de flux – de travailleurs, de produits, de communications – le blocage de stocks de produits, de carrefours industriels ou de voies d’échanges est un moyen d’atteindre les salariés et de peser réellement sur le fonctionnement de l’économie. Indéniablement, le répertoire d’action s’enrichit, car les registres d’action collective s’ajustent aux modes de domination. Mais derrière l’image du capitalisme en réseau, on assiste dans les entreprises à des phénomènes de concentration financière (par la constitution de groupes toujours plus importants) et de recentralisation du pouvoir stratégique – que N. Lichtenstein décrit bien à travers le modèle managérial de Wal-Mart. Si les entreprises sont de plus en plus interdépendantes, il n’est pas certain que cette interdépendance se traduise par une dilution du pouvoir.
En outre, un risque important pèse, qui fut particulièrement visible dans les mouvements universitaires, du CPE à la LRU : les pratiques de blocage et l’échappée hors des lieux de travail (salarié ou scolaire) peuvent conduire à la fuite en avant, en creusant la coupure entre les secteurs les plus radicalisés et le plus grand nombre moins impliqué.
Enfin, si l’on doit souligner des nouveautés, il faudrait évoquer d’autres éléments, comme le recours au suffrage : la mobilisation collective, parfois la grève, ont pu s’appuyer sur le recours aux urnes présentées comme une garantie de transparence démocratique. Cela témoigne de fluctuations intéressantes, dans l’histoire du mouvement ouvrier, quant aux conceptions et pratiques légitimes la de la démocratie ouvrière. Quand des organisations de la CGT proposent le vote à bulletin secret, on est loin d’un élément (le vote à main levée par ceux qui sont engagés dans la lutte) qui a longtemps été perçu comme identitaire : il avait d’ailleurs été au principe de la scission de FO au moment des grèves insurrectionnelles de 1947 ! Longtemps, en effet, le recours au vote secret fut dénoncé comme une manœuvre de démobilisation, désagrégeant le collectif mobilisé au profit des rationalités individuelles.
Mais ces évolutions renvoient aussi à la façon dont les pratiques démocratiques sont investies et mises en œuvre par des individus qui n’ont plus la même socialisation politique. Les assemblées étudiantes durant le CPE ont été des lieux d’intenses débats, notamment sur l’organisation des votes, sur les conditions de légitimité de ceux-ci par rapport aux blocages. Dans une autre optique, le fait d’organiser une votation citoyenne sur le devenir de la Poste ou de demander un référendum sur celui d’EDF sont vus comme des moyens d’élargir la mobilisation au-delà des salariés de ces entreprises, d’impliquer la population en s’appuyant sur le statut d’usager. De telles démarches illustrent là encore la recomposition d’un répertoire d’action qui mobilise à la fois les registres syndicaux traditionnels tout en s’inspirant d’autres mouvements (on peut penser au mouvement féministe ou à la défense des droits des immigrés pour l’usage des urnes et des votations citoyennes).
CTPS – Ce mouvement est une mobilisation sur la réforme des retraites. Mais, c'est sans doute beaucoup plus que ça : la question des retraite semble avoir été prise comme un casus belli pour rejeter, plus largement, ce pouvoir et sa politique. Comment appréhendez-vous cette dimension systémique du mouvement et quelles sont ses implications, la victoire ne pouvant être que politique ?
Sans qu’il y ait nécessairement de hiérarchie entre eux, il nous semble possible de lister un certain nombre de points, partiellement imbriqués, permettant de réfléchir à cette dimension politique :
1- La centralité incontestée des organisations syndicales dans le mouvement est allée de pair avec une faible visibilité des partis de l’opposition. Le PS s’est affiché contre la réforme menée par le gouvernement Fillon, mais en partage les prémisses économiques libérales. A la gauche de la gauche, les diverses organisations ont plutôt privilégié leur apparition propre dans le cours du mouvement au détriment d’une intervention politique commune : on est loin ici de la coordination souple dont nous parlions avec l’intersyndicale (sans idéaliser pour autant celle-ci !). C’est la division qui l’emporte, de telle sorte que les partis n’ont pas été en capacité d’être les catalyseurs d’un ras le bol qui dépasse effectivement le cas des retraites, qui renvoie au sentiment d’immoralité et d’illégitimité du pouvoir, de violence et d’injustice de sa politique.
2- Mais les organisations syndicales ne jouent pas davantage ce rôle, car elles ne souhaitent pas l’endosser pour la plupart d’entre elles. Déjà en 2009, Bernard Thibaut insistait sur le fait que la métropole n’était pas la Guadeloupe et qu’une stratégie de type LKP serait une erreur. De fait, il est clair que l’institutionnalisation du champ syndical en France se traduit, dans la façon dont les acteurs conçoivent leur possibilité d’action et leur légitimité, par l’acceptation d’un cloisonnement fort entre les sphères associative, syndicale et politique. Le registre d’argumentation que mettent en œuvre les organisations dominantes dans le champ syndical est celui du dialogue social. Elles n’envisagent pas la construction d’un front large, socio-culturel, permettant la contestation la plus large possible du pouvoir, car elles considèrent que ce n’est pas leur rôle.
3- De ce point de vue, le dossier des retraites révèle la part de mythe qui structure les discours sur le dialogue social, sur une démocratie sociale qui pourrait tranquillement s’épanouir, avec ses règles et sa temporalité propres, à l’écart de la démocratie politique. L’idée d’une subordination consentie des acteurs syndicaux face au pouvoir politique a montré ses implications pratiques : un gouvernement qui oublie, quand il a décrété l’urgence de réformer, toute procédure de négociation préalable. Au final, aucun responsable syndical n’aura d’ailleurs consenti à s’autodésarmer en partant du principe qu’une fois la loi votée, la contestation devait quitter le terrain de la rue. Seule une minorité d’organisations a maintenu ce discours (UNSA, CFE-CGC), mais tout en restant dans le cadre de l’intersyndicale.
4- Si les organisations syndicales acceptent aujourd’hui une part de responsabilité politique, celle-ci est le plus souvent transfigurée sur le mode de l’expertise. Il s’agit de convaincre de la crédibilité de ses propositions, en argumentant sur des points internes à la réforme comme dans le cas de la CFDT ou en proposant, comme le font la CGT, la FSU et Solidaires une autre réforme, en lien avec des économistes et des organisations telle ATTAC. Il s’agit ici évidemment d’un travail extrêmement précieux dans la mesure où il arme le syndicalisme, permet dans une certaine mesure de se faire entendre des médias et crée des liens avec d’autres secteurs. Mais pour que ce réalisme technique ne perde pas de vue ses objectifs stratégiques, il lui reste à s’articuler à une pensée « chaude », à des valeurs, à l’affirmation pratique de la vision du monde que servirait un réel projet de sauvegarde des retraites par répartition.
5- Ce qui conduit à un dernier point de réflexion : les meilleurs projets du monde n’ont aucune portée s’ils ne sont pas sous-tendus par un enthousiasme populaire, s’ils ne s’indexent pas à des images de la société désirée, s’ils ne s’inscrivent pas dans une histoire collective. Le mouvement peut être l’occasion pour les responsables syndicaux de prendre conscience de cette responsabilité qui leur incombe et qui renvoie aux plus grandes heures du mouvement ouvrier – quand les propositions des organisations syndicales irriguaient le débat politique, du planisme cégétiste des années 1930 aux nationalisation et à la sécurité sociale à la Libération, jusqu’au socialisme autogestionnaire dans les années 1970. Alors que la gauche est atone et divisée, il serait possible que d’importante fractions du mouvement syndical servent de catalyseur à l’élaboration d’un véritable agenda de transformation sociale. Une élaboration qui ne résulte pas de « l’audition » des organisations syndicales par les dirigeants politiques, mais d’une dynamique autonome permettant aux syndicalistes de tisser des liens durables entre eux et avec tous ceux, citoyens, associations, mouvements sociaux qui ont contribué à nourrir la contestation des dernières semaines.
Un tel processus supposerait que se mettent en place des structures ad hoc, car bien évidemment le cadre de l’intersyndicale, dont l’intérêt n’est pas en cause, revêt une autre fonction. Entre une intersyndicale qui tient par la recherche du consensus et la guerre de tous contre tous que se livrent les organisations confrontées à la conquête de leur représentativité dans les entreprises, il existe un espace intermédiaire à occuper, celui d’une coopérative d’élaboration stratégique.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
yannalan a écrit:tes sottises, c'est dans la langue de Shakespeare que tu nous les prodiguerais ?
Parce que si on ne parle pas français, pas de révolution ? Je me demande vraiment comment ont fait les bolcheviks !
Camarade Yannalan, je ne suis pas très étonné de te retrouver à ce moment du débat. Nous nous sommes assez accrochés, respectueusement mais farouchement, sur l'ancien forum, sur la Révolution Française, la Terreur et la guerre de Vendée, pour que je sois surpris à te voir monter en première ligne pour sauver le soldat Tristana. Avant d'aller plus loin: la sortie de notre camarade:
Le camarade Eninel continue à s'enliser délicieusement, allant de contre sens en touchante naiveté, feignant d'ignorer que le NPA participe activement aux blocages, à la tentative de paralysie, même si les sondages prétendent démontrer que l'opinion est hostile à ces formes d'action (ce qui reste à démontrer!).
Très pariso-parisien, notre camarade nous parle de Nation ou de Champs Elysées, lieux probablement très symboliques pour qui fréquente assidument la capitale, mais parfaitement inconnus pour les provinciaux qui constituent l'immense majorité de la population. Ergoter sur la pertinence de tel ou tel trajet d'une manifestation parisienne n'est guère très sérieux, quand il s'agit de généraliser la lutte, de bloquer le pays et d'en paralyser son économie. Le NPA, tout le NPA, pas que ses militants ou que sa direction, sont à fond dans cette démarche, et la contribution de Sandra que tu n'as pas vue sur le site du NPA (http://www.npa2009.org/content/intersyndicale%E2%80%89-se-confronter-ou-accompagner%E2%80%89) est une évidence pour tout militant ou dirigeant du NPA engagé dans le combat. A force de ne vouloir voir dans le NPA que tes a-priori putatifs, tu es en train de tisser patiemment deux superbes œillères t'empêchant hélas de voir la réalité en face.
Camarade, tu t'es magnifiquement trompé, et tu ressortirais immensément grandi de cette terrible épreuve si tu avais l'honnêteté de reconnaitre ta méprise!.
Camarade Yannalan, l'air de ne pas y toucher, tu tentes de me faire passer pour un drôle de bolchévik, un bolchevik un peu -nationaliste- sur les bords quoi. Pour cela tu amalgames deux révolutions. La bourgeoise et patriotique, en France, fin XVIII; et l'ouvrière et internationaliste, la russe en octobre début XX siécle. Cela n'est pas très loyal d'essayer de déconsidérer un vieux camarade comme moi, même au nom de ta rhétorique anti-jacobine traditionnelle, même par une subtile analogie historique !
Les bolcheviks ont fait la Révolution d'Octobre dans la langue russe, évidemment. Ce faisant, au soir de la prise du pouvoir, avec les délégués ouvriers des Soviets de Pétrograd, ils chantaient non seulement l'Internationale Ouvrière, ils chantaient aussi la Marseillaise. Ils chantaient le chant des patriotes de Rouget de l'Isle, parce qu'ils voulaient marquer un hommage éternelle à La Grande Révolution Française. Et un épisode de cette GRF camarade, c'est la reprise de la rade de Toulon, non pas aux anglais, mais aux royalistes, aux contre-révolutionnaires anglais. Les mêmes qui montérent la paysannerie vendéenne, une paysannerie fanatisée par les prêtres et quelques aventuriers, contre la République.
le camarade Tristana, toulonnais je crois, me tance et m'écrit: "...Le camarade Eninel continue à s'enliser délicieusement, allant de contre sens en touchante naiveté...". J'ai voulu le rassurer notre camarade, et tenté cordialement mais farouchement d'attirer son attention sur un fait historique connu de tous, tendant à prouver qu'il ne faut certes pas avoir peur de l'enlisement à écrire naivement: "... Très pariso-parisien, notre camarade nous parle de Nation ou de Champs Elysées, lieux probablement très symboliques pour qui fréquente assidument la capitale, mais parfaitement inconnus pour les provinciaux qui constituent l'immense majorité de la population...".
Notre camarade peut-il croire un seul instant que l'ensemble des travailleurs en France connaissent si peu leur histoire, qu'ils ne sont pas capables de faire la distinction entre le siége du pouvoir comme l'est l'Elysée, et un quartier "populaire" comme la Place de la Nation ? De qui se moque le camarade Tristana ? Des ouvriers de l'ensemble des départements de France je crois, plus que de moi. Il n'y a rien de pariso-parisiannisme à affirmer que Paris dans l'histoire des révolutions en France à toujours joué la locomotive. Pourquoi ? Parce que la France est de par son histoire un pays ultra-centralisé. C'est à Paris que se joue le sort des ouvriers. C'est à Paris que les ouvriers monteraient avec combativité et enthousiasme, comme toujours, si seulement il y avait un début de commencement d'existence d'un parti révolutionnaire. Celui qui doute de cela n'a strictement rien à faire sur un forum communiste.
Centralisation et résolution camarade yannalan. voilà ce qu'il manque à notre mouvement contre la politique scélérate de Sarkozy, pour vaincre. Des chefs syndicaux, arrétant de jouer à cache-cache avec la lutte des classes, et appelant les travailleurs à une montée en masse sur l'Elysée. Des chefs politiques, qui au nom de la révolution à venir, au nom du combat à mort qu'il nous faut engager contre ce régime ultra-réactionnaire, cette classe bourgeoise dictatoriale, saura comme la Convention hier, prendre les résolutions que la classe montante attend.
Des résolutions comme celle ci camarade. Les nobles et les bourgeois aisés avaient offert la rade de Toulon aux royalistes anglais, avec le concourt d'une grande partie de la population. la République en danger réagit comme elle devait réagir. La Convention ne regarda pas à la dépense, elle ne compta pas ses efforts. Elle remplaca les géneraux sur place, d'une incompétence coupable, et n'hésita pas à mettre aux responsabilité un jeune officier du nom de Bonaparte: "...la première mesure que je propose (disait-il à la Convention) est que vous envoyer à l'armée, pour commander l'artillerie, un général d'artillerie qui sera capable, ne serait-ce qu'en raison de sa formation, de commander le respect et de s'imposer (sic) aux fous (resic) qui font partie du personnel du général et avec qui il faut constamment discuter, et imposer la loi et l'ordre pour vaincre leurs préjugés et faire prendre des mesures que la théorie et l'expérience ont démontré être axiomatiques à tout officier entraînés de ce corp...".
C'est parce que la Révolution avait ce type d'homme à son service, que les royalistes anglais déguérpissaient vite fait du port républicain.
La répression s'abat alors sur la contre-révolution, tous les contre-révolutionnaires, y compris une partie de la population. Tous les dignitaires nobles et bourgeois traitres, les officiers de marine, sont exterminés. Lorsque l'épuration prend fin, sur 28 000 habitants à Toulon, il n'en reste que 7 000. La ville est débaptisée -décret du 5 nivôse an II - (1793) les maisons sont rasées et Toulon se nomme port de la Montagne.
Alors je ne veux pas dire ici qu'il faut passer par les armes deux tiers de la bureaucratie ouvrière, bureaucratie crapule, si coupable d'arréter le combat, que les gauchistes en sont obligés d'envisager la poursuite de la lutte sans eux, non. Par contre camarade Yannalan, tu ne m'enléveras pas de l'esprit qu'il est grand temps de convaincre le camarade Tristana, de la nécéssité absolue qu'il demande à son NP"A", d'exiger publiquement la tête de tous les dirigeants syndicaux composant l'Intersyndicale. Ce sont des fous ! Ce sont des traitres ! Ce sont les responsables de cette énième défaite. Ils sont entrain froidement et cyniquement, de pousser des dizaines de millions de travailleurs dans la misére. Voilà la Vérité.
Ils ne veulent pas d'une manifestation centrale et nationale à l'Elysée à un million et plus ? Dehors! Oust !
Au fait l'hymme de l'An I de la République, c'est La Parisienne ? Non c'est la Marseillaise, et c'est très bien comme ça. C'est l'hommage rendu aux fédérés du sud de la France, venu prendre le Palais des Tuileries avec les bretons et les parisiens, à une époque où il y avait encore des chefs révolutionnaires. On me dit que c'est trop tôt. soit ! Mais on me dit aussi que c'est utopie. Alors moi camarade Eninel je répond à ces défaitistes qu'ils peuvent prendre leur carte à la CFDT, Chéreque pense exactement comme eux. Et pour l'amour de Marx, qu'ils arrétent de venir polluer notre forum avec leur peur, leur mauvaise foi et leurs préjugés de philistins!
Bonne soirée mon camarade Yannalan.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
Aujourd'hui, jeudi 4 novembre 2010, a eu lieu une action intersyndicale au ministère de la Culture, à la fois pour dénoncer la contre-réforme du gouvernement qui attaque le système de retraites et pour protester contre les problèmes qui se posent au ministère de la Culture, en ce qui concerne la précarité, les suppressions de postes, l'attaque contre les missions du ministère, les privatisations rampantes (externalisations) et le blocage des salaires (ainsi que la suppression de la prime de fin d'année).
En particulier, il s'agissait de mettre en lumière la situation désastreuse des agents de l'INRAP (archéologie préventive), embauchés sur des contrats précaires de type Contrat D'Activité, qui peuvent être licenciés à tout moment, n'ont pas de date de fin de contrat et ont des problèmes pour toucher leurs salaires.
Pour cela, 80 agents du ministère de la Culture, dont des CDA de l'INRAP venus de différentes régions et des syndicalistes de la CFDT, de la CGT, de la FSU, de l'UNSA et de SUD Culture, ont bloqué les caisses de l'exposition Monet au Grand Palais de 12h à 16h30, permettant ainsi à des dizaines, voir centaines, de personnes de visités gratuitement cette exposition. Un bon exemple de l'accès de toutes et tous à la Culture, sans la barrière de l'argent.
Le fait de faire cette action au Grand Palais, établissement du ministère de la Culture dont les agents sont de droit privé, permettait aussi de dénoncer le processus de privatisation rampante de notre ministère et de réclamer au contraire le renforcement d'un véritable service public de la Culture.
Ce blocage et sa visibilité, entre autre dans les médias (voir ci-joint un article du site internet de Libération), a permis d'obtenir un rendez-vous avec le directeur de la Direction du Patrimoine du ministère de la Culture et des représentants du cabinet du ministre, sur ces sujets.
Mais avant de nous y rendre, puisque la direction du Grand Palais préférait faire entrer les visiteurs ayant acheté leurs billets à l'avance plutôt que ceux n'ayant pas de billets, les agents en lutte ont organisé une manifestation au sein de l'exposition, afin de faire entendre clairement notre colère.
Puis, nous nous sommes rendus en groupe au siège de l'administration centrale du ministère de la Culture, devant pour cela traverser le dispositif de sécurité mis en place pour la visite du président chinois, responsable dans son pays de la répression contre les grévistes, les militants syndicaux et de l'exploitation de millions de travailleurs. Nous étions donc en "bonne compagnie".
Au moment de notre arrivée devant les Bons-Enfants, siège de l'administration centrale, la direction de celle-ci a refusé l'entrée à notre groupe d'agents en lutte, ne voulant recevoir qu'une délégation. Nous avons alors dû bloquer la circulation dans la rue des Bons-Enfants, afin que tous les agents présents, dont ceux concernés encore plus directement comme les CDA de l'INRAP, puissent rentrer dans la salle de réunion.
Un compte-rendu de cette réunion sera fait ultérieurement.
Mais à travers cette action, les agents du ministère de la Culture ont montré qu'ils restent mobilisés et déterminé, à la fois à faire aboutir leurs revendications, mais aussi à participer à la lutte pour défendre les retraites.
Ce matin, des actions de blocage ont eu lieu sur plusieurs aéroports : Bordeaux, Nantes, Toulouse, Roissy, Orly, Clermont-Ferrand. Dans le même temps, des incinérateurs continuent à être bloqués par des piquets de grève en région parisienne.
La lutte est donc loin d'être finie.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
"Anatomie etc"
Une telle dynamique n'est pas sans rappeler le rôle crucial des barrages routiers dans les lutte des piqueteros en Argentine en 2002-2003 ou, plus encore dans le cycle de mobilisations qui dans la première moitié des années 2000 a précédé l'accession au pouvoir du MAS d'Evo Morales en Bolivie.
Cette comparaison ne me semble pas du tout pertinente. Ca demanderait un assez long développement, mais les situations de la Bolivie et de l'Argentine sont très, très différentes. Ces "chercheurs" les connaissent-ils ?
-En Bolivie, la classe ouvrière salariée est assez peu importante numériquement, notamment depuis que les effectifs des mineurs ont fondu. La population est organisée dans des associations de quartiers très puissantes, notamment à El Alto, et aussi dans des associations paysannes, parfois influencées par "l'indigénisme".
-En Argentine, les actions de "piqueteros" sont menées par des chômeurs - catégorie qui n'est pas organisée ou très peu en France. De plus, les grands syndicats sont de véritables mafias qui, non seulement n'organisent pas la lutte, mais la répriment, comme on vient de le voir avec l'assassinat d'un jeune militant du PO. Ces syndicats sont historiquement liés au parti justicialiste (péroniste). Ce contrôle de la classe ouvrière, relativement efficace jusqu'à présent, explique en partie pourquoi les actions les plus spectaculaires sont menées par d'autres catégories sociales, lesquelles n'ont cependant pas la capacité de faire reculer le pouvoir. (Le mouvement qui a suivi la grande crise et la fin de la parité peso/dollar est encore différent : il a eu pour fer de lance la petite bourgeoisie urbaine ruinée et la classe ouvrière n'y a pas, ou très peu, participé.)
Dernière édition par verié2 le Ven 5 Nov - 10:04, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
La Maison de la Grève de Rennes (rue de la Barbotière – 07 86 14 88 22 – agi-rennes@riseup.net)
appelle à une coordination des assemblées inter-professionnelles de Bretagne
L'heure de la défaite ne sonnera pas. Les liens, les solidarités et les formes de lutte pratiqués ces deux dernières semaines désencombrent l'horizon. Les limites et hésitations que nous avons rencontrées ne nous amputent pas. Au contraire, elles viennent nourrir nos expériences et une histoire commune. Aujourd'hui, comment continuer la grève ? Quels rythmes adoptons nous pour ne pas s'épuiser en quelques jours ? Comment peuvent faire grève ceux qui n'en n'ont même pas la possibilité ? Quelles cibles envisagées ? Quelle coordination pouvons nous mettre en place ?
Pour toutes ces questions, nous appelons à une coordination régionale inter-professionnelle dimanche 7 novembre, à partir de 10h30. Cette invitation s'adresse à tous ceux – syndiqués ou non syndiqués, salariés, chômeurs, lycéens, etc. - qui veulent penser ensemble comment continuer la grève.
Jusqu'au début du mouvement contre la réforme des retraites, un sentiment général d'impuissance n'a pas cessé d'accompagner les dernières grèves.
Rien d'étonnant quand les dispositifs législatifs (service minimum, préavis de grève obligatoire, etc;) et la frilosité des bureaucraties
syndicales s'accordent pour vider la grève de sa portée conflictuelle, deson caractère d'arrêt de la production, pour n'en retenir qu'une forme
symbolique.
Ces deux dernières semaines, quelque chose a changé. Ce sentiment d'impuissance a désormais cessé. Le mouvement anti-CPE de 2006 avait diffusé le mot d'ordre de « blocage des flux », la grève générale de 2008 en Guadeloupe l'a pratiqué à l'échelle d'une île entière. Et,
aujourd'hui, le blocage se répand comme la forme de lutte minimale rendant à la grève sa puissance et son effectivité : la suspension, l'arrêt de la machine économique.
Au blocage s'ajoutent des pratiques presque oubliées. Alors que le capitalisme nous démunit de toutes solidarités et organisations collectives, nous isole par une gestion de la crise toujours plus draconienne, la grève a été l'occasion de gestes communs. Il s'agit des assemblées inter-professionnelle pour partager – par-delà les corporatismes et identités socio-professionnelles – nos analyses de la situation et coordonner nos actions, des caisses de grèves pour s'entraider financièrement, des cantines de grévistes alimentées par des paysans en lutte, l'occupation de locaux vides pour doter la grève d'une Maison commune et imaginer conséquemment comment faire durer la grève.
Ce mouvement de grève est né de la contestation de la réforme des retraites et annonce une série d'autres (réforme sur la sécurité sociale, sur le chômage, etc.) qui feront de nos vies un plan d'austérité. Dans les manifestations, devant les piquets de grèves, sur les actions de blocage, beaucoup se demandaient si nous laisserons la rationalité économique broyer toujours plus nos conditions d'existence.
Pourtant rien de cela n'a pu empêcher la reprise du travail. D'un côté, les centrales syndicales ont refusé d'assumer le rapport de force en appelant à des journées d'actions nationales très espacées. De l'autre, un sentiment d'épuisement a gagner les grévistes confrontés aux
tentatives médiatiques, politiques et policières de remettre le pays en marche. Logiques tentatives quand ce qui éclate aux yeux de tous c'est
l'évidence que les savoirs et capacités réels d'arrêter l'économie sont aux mains des grévistes.
Les raffineries ont su donner le ton. Désormais, nous savons que le nerf de la guerre se situe à l'endroit des infrastructures logistiques et des flux économiques qui nourrissent le pays. A l'heure où la crise est utilisée pour nous rendre toujours plus productifs, une des forces de
cette grève est d'éprouver collectivement que nos connaissances partagées nous donnent les possibilités de tout arrêter.
Ce que nous créons depuis deux semaines – les liens, les solidarités, les formes de luttes, ne sont pas à laisser à eux-mêmes sous prétexte d'un retour au travail. Puisqu'ils sont la matière de nos victoires à venir.
S'en ressaisir et les faire grandir s'imposent à quiconque croit et veut imaginer d'autres possibilités que cette réalité capitaliste.
A Rennes, c'est dans cette perspective que nous occupons la Maison de la Grève. Ces deux dernières semaines nous ont inscrit dans un processus qui ne cesse pas aux premiers signes d'essoufflement. Si nous étendons et densifions ce qui est né depuis le début de cette grève, nous n'aurons pas à attendre la prochaine réforme pour tout recommencer. Au contraire, nous pouvons être en mesure de décider de nos propre rythmes, de choisir quand et comment continuer l'offensive.
Suite aux différentes assemblées inter-professionnelles de Rennes, trois pistes de réflexions sont proposées pour se donner des perspectives de luttes communes :
1/ Il nous faudrait enquêter pour établir une cartographie des flux, secteurs et entreprises clés de l'économie rennaise. Ces connaissances techniques nous donneraient les moyens de la bloquer effectivement. Cette dynamique pourrait être reprise dans chaque ville et nous permettre de cordonner des actions entre plusieurs villes.
2/ Ne pas arrêter veut dire rendre effectif les pratiques de solidarités directes qui ont commencé à se mettre en place. Pérenniser les caisses de grève, l'approvisionnement pour les cantines de grévistes et réfléchir aux autres structures dont nous aurions besoin pour faire durer la grève.
Ce processus n'est possible que si nous nous attachons à multiplier les complicités entre personnes de divers secteurs et si nous recherchons
ensemble comment peuvent faire grève ceux qui n'en ont pas la possibilité directe (des pistes commencent à fleurirent : techniques de coulage, grèves tournantes au sein d'une même boîte, blocages tournants grâce aux coordinations avec d'autres secteurs, etc. ).
3/ La Maison de la Grève est un outil pour se doter d'un imaginaire commun. Nous entendons pas là des moments de débats, de films, de
séminaires pour échanger sur ce que nous voulons, inventer d'autres horizons et d'autres manières de vivre plus désirable. A la maison de la
Grève et dans d'autres endroits en France des nouvelles pratiques et formes d'organisations sont expérimentées. Leur donner de la consistance et les répandre est une arme indispensable pour une mise en échec pratique et politique du pouvoir.
-L'assemblée inter-professionnelle de Rennes-
Programme
- Samedi 6/10 : 11h00, place de la gare, manifestation suivie d'une action de blocage
19h00, apéritif et repas à la Maison de Grève
- Dimanche 7/10 : à partir de 10h30, coordination.
Si des personnes désiraient se rendre à Rennes dès samedi, il est possible de dormir à la Maison de la grève. Des repas seront prévus, ainsi qu'un espace pour enfants.
Et bien entendu, si des villes d'autres régions souhaitaient participer à la coordination, elles sont les bienvenues.
- Contacts : agi-rennes(at)riseup.net – 07 86 14 88 22
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
verié2 a écrit:"Anatomie etc"
Une telle dynamique n'est pas sans rappeler le rôle crucial des barrages routiers dans les lutte des piqueteros en Argentine en 2002-2003 ou, plus encore dans le cycle de mobilisations qui dans la première moitié des années 2000 a précédé l'accession au pouvoir du MAS d'Evo Morales en Bolivie.
Cette comparaison ne me semble pas du tout pertinente. Ca demanderait un assez long développement, mais les situations de la Bolivie et de l'Argentine sont très, très différentes. Ces "chercheurs" les connaissent-ils ?
-En Bolivie, la classe ouvrière salariée est assez peu importante numériquement, notamment depuis que les effectifs des mineurs ont fondu. La population est organisée dans des associations de quartiers très puissantes, notamment à El Alto, et aussi dans des associations paysannes, parfois influencées par "l'indigénisme".
-En Argentine, les actions de "piqueteros" sont menées par des chômeurs - catégorie qui n'est pas organisée ou très peu en France. De plus, les grands syndicats sont de véritables mafias qui, non seulement n'organisent pas la lutte, mais la répriment, comme on vient de le voir avec l'assassinat d'un jeune militant du PO. Ces syndicats sont historiquement liés au parti justicialiste (péroniste). Ce contrôle de la classe ouvrière, relativement efficace jusqu'à présent, explique en partie pourquoi les actions les plus spectaculaires sont menées par d'autres catégories sociales, lesquelles n'ont cependant pas la capacité de faire reculer le pouvoir. (Le mouvement qui a suivi la grande crise et la fin de la parité peso/dollar est encore différent : il a eu pour fer de lance la petite bourgeoisie urbaine ruinée et la classe ouvrière n'y a pas, ou très peu, participé.)
Au dela des différences, des histoires différentes, il existe pourtant un "répertoire d'action" convergent. Et ce "répertoire d'action" (notion développée par Charles Tilly, et expliquée dans ce lien http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article19010 ) est en soi l'objet de l'article..
gérard menvussa- Messages : 6658
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