Réforme des retraites
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Re: Réforme des retraites
Ce qui est intéressant, avec réserves d'usage sur enquêtes par sondage, et qui justifie à traiter les buros comme des "lieutenants du capital" dans notre classe, c'est cela:
"Celle du mois de septembre (en novembre, une seule question était posée) fait ressortir que pour 33% des Français, les syndicats sont "trop conciliants" à l'égard du gouvernement, tandis que 24% les trouvent "trop agressifs" et 26% "comme il faut" (17% sans opinion). On retrouve quasiment les mêmes proportions s'agissant de l'attitude des syndicats à l'égard "des patrons": ils sont "trop conciliants" (32%), "trop agressifs" (25%), "comme il faut" (26%), les 17% restants n'ayant pas d'avis."
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Retraites : un mouvement social exceptionnel par l’Union syndicale Solidaires samedi 18 décembre 2010
Ce texte est issu des premières discussions nationales de Solidaires. Il n’a pas la prétention de tirer un bilan exhaustif et définitif d’un mouvement social d’une telle ampleur. Il devra être complété par les bilans tirés dans les secteurs professionnels et au plan local, avec tous ceux et celles qui se sont mobilisés et qui n’ont pas dit leur dernier mot dans la construction de luttes sociales d’ampleur pour imposer d’autres politiques ! Le mouvement contre la « réforme » des retraites a été exceptionnel, par sa durée, par l’ampleur des grèves, par le nombre de manifestations et de manifestant-e-s. Exceptionnel aussi, par les formes d’action mises en oeuvre. Exceptionnel enfin, par l’engagement de forces associatives ou politiques et par l’unité d’action syndicale qui s’est manifestée. Soutenu par une écrasante majorité de la population, il n’a pourtant pas réussi à faire reculer le gouvernement sur les points essentiels de son projet. Ce texte vise à essayer de faire une première analyse de ce mouvement, de comprendre les raisons de son échec et d’en tirer les leçons pour gagner la prochaine fois.
- Un contexte de crise économique et sociale marqué par les affaires
La crise bancaire et financière, née aux Etats-Unis, a rapidement touché l’Europe et s’est transformée en récession.
Entre le deuxième semestre 2008 et le deuxième semestre 2009, le Produit Intérieur Brut (PIB) a reculé de près de 3 %. Les conséquences de cette récession ont été immédiates : licenciements et explosion du chômage, montée de la précarité, baisse de pouvoir d’achat. Cette situation aurait pu entraîner un climat de résignation, une acceptation fataliste de la crise et de ses conséquences. Tel n’a pas été le cas en France. Après le refus du Traité Constitutionnel Européen en 2005 et du Contrat Première Embauche en 2006, la population a confirmé son opposition au libéralisme.
- Résistances sociales
Dans le secteur privé, malgré l’éclatement du salariat, les mouvements de grèves, souvent dures, contre les licenciements se sont multipliés et, la plupart du temps, les salarié-e-s ont réussi à obtenir des indemnités très nettement supérieures à ce que les employeurs prévoyaient d’accorder. Certes, cela n’a pas empêché les licenciements, mais la capacité de résistance des salarié-e-s a limité les dégâts.
De plus, face à la crise, et cela a été un élément décisif, le mouvement syndical est apparu uni. La constitution de l’intersyndicale s’est traduite par un document d’orientation commun adopté en janvier 2009 qui posait la question du partage des richesses comme un élément de réponse à la situation. Sur cette base, deux journées de grèves et de manifestations ont été organisées qui ont regroupé plus de 2 millions de manifestant- e-s le 29 janvier et près de 3 millions le 19 mars 2009. Une dynamique de mobilisation avait été créée. Mais celle-ci s’embourba car les divergences de stratégie au sein de l’intersyndicale n’ont pas permis le rebond rapide qui aurait pu l’amplifier et les échéances suivantes (1er mai, 24 mai et 13 juin 2009), ont été démobilisatrices, car trop lointaines. La question de l’efficacité d’une stratégie syndicale réduite à une suite de journées saute-mouton était posée.
- Contre un gouvernement au service des riches
Au-delà, l’incapacité du gouvernement à répondre aux effets de la crise sur la population, alors même que, sans problème, des liquidités énormes avaient été mobilisées pour sauver le système bancaire, commençait à installer un sentiment de profonde injustice. Les avatars de l’affaire Woerth-Bettencourt qui révélaient au grand jour les liens étroits entre le pouvoir et les plus grandes fortunes de France, l’annonce de plans d’austérité destinés à satisfaire les institutions financières déjà sauvées par de l’argent public, la poursuite des attaques contre les services publics qui garantissent encore un minimum de droits à tous, ancraient dans les esprits le fait que ce gouvernement ne gouvernait que pour les plus riches. Sa légitimité était d’autant plus remise en cause que son projet sur les retraites contrevenait à une affirmation du président de la République qui avait explicitement indiqué, quelque temps auparavant, qu’il n’avait aucun mandat pour remettre en cause la retraite à 60 ans.
- Les caractéristiques du mouvement
Tout mouvement social d’ampleur est porteur de caractéristiques qui lui sont propres et qui ne sont pas réductibles à celles de mouvements antérieurs. Le mouvement de 2010 se situe dans la lignée de ceux de 1995 contre le plan Juppé, de 2003 contre la réforme Fillon des retraites et de 2006 contre le CPE. Il a avec ces mouvements deux points communs. Le premier est l’importance donnée par les salariés au fait de descendre dans la rue. La manifestation est devenue, mouvement après mouvement, le moyen essentiel pour les salariés d’exprimer leur mécontentement et de montrer leur force. D’où l’enjeu de la controverse avec le pouvoir sur le nombre de manifestants, celui-ci devenant le baromètre du rapport de forces. Le second est l’enracinement en profondeur de la mobilisation, phénomène encore plus important cette fois. Plus les villes étaient petites et plus, proportionnellement, les manifestations étaient importantes. L’irrigation du tissu social est en effet plus facile dans des petites villes que dans des grandes métropoles, la région parisienne étant l’exemple emblématique d’une situation où le rapport entre le nombre d’habitant- e-s et le nombre de manifestant-e-s était particulièrement faible.
- Des formes inédites et combinées
Cependant, au-delà de ces caractères traditionnels, le mouvement de 2010 possède des traits inédits qui méritent attention. L’un renvoie à la question de la grève. Lors des journées nationales décidées par l’intersyndicale, les chiffres de grèves n’étaient pas négligeables, alors même qu’une proportion de manifestante- s, qu’il est difficile d’évaluer, n’était pas en grève. Si cette attitude peut s’expliquer par des raisons pragmatiques - pourquoi perdre de l’argent lorsque l’on peut poser une RTT ?-, le relatif faible nombre de grévistes a été un handicap dans la construction des rapports de forces. De plus, les attaques tous azimuts menées par Nicolas Sarkozy depuis 2007 ont donné le sentiment d’un rouleau compresseur très difficile à arrêter ; beaucoup se posaient la question des moyens et de la hauteur du rapport de forces nécessaires pour pouvoir y mettre un coup d’arrêt.
Ce mouvement a connu une dimension intergénérationnelle, avec l’entrée dans le mouvement de lycéens et, dans une moindre mesure, des étudiant-e-s dont les organisations se sont impliquées dans les journées de mobilisation aux côtés de l’intersyndicale. Dans ce cadre, le travail d’explication fait en direction de la jeunesse scolarisée a permis que le pouvoir ne puisse s’appuyer sur un soutien de la jeunesse alors même que cette réforme était présentée au nom « des intérêts des jeunes générations » !
Il faut noter que la question des inégalités entre les femmes et les hommes a été particulièrement présente dans ce mouvement, contrairement à 2003. Les conséquences pour les femmes de l’allongement de la durée de cotisation, ont été un des ressorts de cette mobilisation, avec une présence forte des femmes dans les manifestations.
- De la nécessité de la grève reconductible ...
Au-delà des journées décidées par l’intersyndicale, des grèves reconductibles ont éclaté dans un certain nombre de secteurs (SNCF, raffineries, énergie, collectivités territoriales, culture...) dans la foulée de la journée nationale du 12 octobre, après donc le vote à l’Assemblée nationale, mais avant celui du Sénat. Mais pourquoi si tard ? Sans doute parce que les salarié-e-s ne se lancent jamais de gaîté de coeur dans un mouvement de ce type et qu’ils ont espéré jusqu’au dernier moment pouvoir échapper à cette perspective.
Il a également fallu du temps dans ces secteurs pour convaincre les autres organisations syndicales. De plus, la grève reconductible n’est crédible pour les salarié-e-s qu’à partir du moment où les conditions d’un très haut rapport de forces ont été créées.
Dans les raffineries, les équipes de SUD Chimie Solidaires ont trouvé à leurs côtés des collectifs CGT clairement appuyés par leur fédération, qui avait réellement préparé cette grève reconductible. A la SNCF, SUD-Rail a d’abord privilégié l’unité syndicale, pour créer et faire grandir le rapport de forces : c’est l’appel commun à 24 heures, le 7 septembre. Ensuite, SUDRail a amené toutes les organisations à débattre de la grève reconductible, en menant campagne et posant un préavis illimité à compter du 23 septembre ; c’est ce qui a permis l’appel unitaire avec CGT, UNSA, CFDT, à partir du 12 octobre. Dans les Bouches-du-Rhône ou la Seine-Maritime, la grève reconductible a d’emblée touché plus de secteurs, parce que des appels intersyndicaux départementaux étaient lancés.
Ce mouvement a touché nombre d’entreprises du secteur privé, mais les équipes militantes à l’initiative (Solidaires, mais souvent CGT, parfois CFDT, FO…) n’ont pas pris le risque de l’isolement en constatant que « ça ne prenait pas » dans des secteurs réputés plus facilement mobilisables (Education nationale, La Poste, hôpitaux…).
A cela s’ajoutait, soit la faiblesse de la structure syndicale interprofessionnelle locale, soit le refus de celle-ci d’appuyer réellement les secteurs en grève.
Ces grèves ne se sont pas généralisées.
Il n’y a eu aucune extension de la grèvere conductible, même dans les endroits où des syndicats de Solidaires étaient fortement implantés. Les secteurs en grève reconductible n’ont pas été rejoints par les autres salariés.
… Aux difficultés de sa mise en oeuvre
Une première explication vient immédiatement à l’esprit : en période de crise, avec la menace du chômage, un pouvoir d’achat en berne et un endettement des ménages plus important, il est plus difficile de faire grève. A cela s’ajoute les échecs de ces dernières années dans le secteur public qui ont subit de profonds bouleversements et sont l’objet de démantèlements importants : éducation nationale, santé, poste, télécommunications…
Ces explications ont une part de réalité, mais paraissent trop générales pour être suffisantes, des contre-exemples existent lors de ce mouvement, des grèves dures ont déjà eu lieu dans des périodes similaires et la crise n’a pas, pour le moment, produit de sentiment d’abattement.
Une seconde explication, mettant en cause l’attitude de l’intersyndicale, est quelquefois avancée. Depuis le début, derrière la volonté de refuser le mot d’ordre de retrait, a perduré, pour la majorité de l’intersyndicale, l’idée qu’un affrontement avec le gouvernement pouvait être évité. Certes, si l’intersyndicale avait soutenu les actions en cours et appelé clairement à la grève, les choses auraient, peut-être, été différentes. Toutefois, outre qu’il était illusoire d’attendre ce type de déclaration compte tenu des positionnements des uns et des autres.
Un mouvement de ce type se décide fondamentalement à la base dans les assemblées générales. On ne peut donc rendre responsable l’intersyndicale seule de ce qui ne s’est pas passé. L’échec de l’extension de la grève renvoie à d’autres paramètres.
D’une part, le fait que le blocage de l’économie semblait s’effectuer progressivement sans qu’il y ait besoin que les autres salarié-e-s s’en mêlent. Le caractère stratégique du rail et des raffineries a pu ainsi sembler suffire, quitte à soutenir financièrement ces secteurs pour leur permettre de tenir. Le mouvement syndical a là une réflexion et des actions fortes à mener notamment en termes de formation et information, pour que les notions de mouvement de masse, de force collective, de dynamique propre à un collectif de grévistes, soient réappropriées collectivement et largement.
D’autre part, la hauteur des enjeux a pu aussi être un frein. Pour gagner, il aurait fallu une grève longue et chaque salarié- e rentre difficilement en grève reconductible en sachant qu’il peut partir pour un mois, voire plus, et ce d’autant plus que le caractère tardif du départ en grève reconductible semblait obérer les possibilités de succès.
Dans ce cadre, il faut se poser des questions sur le recours en permanence au mot d’ordre de grève reconductible et de la nécessité d’un conflit dur. Si un tel positionnement s’explique par la nécessité d’indiquer aux salarié-e-s la hauteur des enjeux, Ils ont pu pensé que, tout compte fait, le résultat était trop aléatoire. ? Enfin, la relative proximité des élections présidentielles et la promesse de la gauche de revenir sur les mesures d’âge, même si un scepticisme régnait dans l’opinion à ce sujet, a pu encourager l’idée selon laquelle on pouvait faire l’économie d’un conflit dur… même si c’est au mépris des enseignements du passé !
- Un désir d’auto organisation
Le mouvement a produit des formes nouvelles d’organisations, au travers des Assemblées Générales interprofessionnelles unitaires locales et des pratiques sociales multiformes telles que les opérations de blocages de certains sites et les actions coup de poing, permettant de peser sur le fonctionnement de l’économie.
Certes, il ne faut pas exagérer, ni la diffusion de ces pratiques, ni le nombre de collectifs interprofessionnels locaux qui avaient une réelle surface unitaire et une capacité de mobilisation dépassant les simples réseaux militants.
De plus, de telles pratiques ne peuvent se substituer durablement à la grève qui est le seul moyen pour ancrer l’action dans la durée.
Cependant, même avec ces limites, ces pratiques augurent d’une volonté d’action unitaire, d’un désir d’auto-organisation et d’une détermination à agir de façon efficace qui laisseront des traces pour l’avenir. Elles confirment la nécessité de repenser l’action de manière transversale et interprofessionnelle, de l’articulation salarié-e-s/usagers/citoyens, et donc de l’activité syndicale interprofessionnelle locale.
- Les débats de l’intersyndicale
L’unité syndicale a permis que la mobilisation prenne le tour massif que l’on a connu. Cette unité a donné confiance aux salarié-e-s et a isolé le pouvoir qui, contrairement à ce qui c’était passé en 2003, n’a pu compter sur aucune organisation syndicale pour accompagner son projet. L’attitude du gouvernement, qui a refusé de négocier la moindre mesure significative, a obligé toutes les organisations à considérer que le projet de loi était inacceptable.
Cependant, cette unité n’a pas empêché que s’expriment des divergences plus ou moins importantes.
Plusieurs débats ont traversé l’intersyndicale : le contenu des revendications, la place des retraites dans la mobilisation et la stratégie d’action.
- Un projet alternatif pour un enjeu central
Le premier a porté sur le contenu du dossier des retraites. Si les organisations syndicales étaient opposées au report des âges de départ à la retraite, des divergences importantes existaient sur le reste du dossier. Par exemple, la CFDT est favorable à l’augmentation de durée de cotisation et à une « réforme systémique » visant à transformer le régime actuel en régime par points ou par comptes notionnels. Il a donc été impossible d’élaborer des propositions communes qui auraient pu servir de projet alternatif. Cependant ces divergences importantes ont peu pesé sur les mobilisations.
En effet, le gouvernement refusant de négocier, les points qui auraient pu faire éclater l’intersyndicale sont restés sous le boisseau. De plus, un accord minimum, au moins sur le plan des principes, a pu voir le jour. Ainsi le communiqué CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA du 6 mai 2010 affirmait :
« Concernant les retraites, elles rappellent que l’emploi “en quantité, en qualité et qualifié, reconnu et valorisé” doit devenir une priorité dans les entreprises et les administrations pour redonner du sens au travail, à la société toute entière. C’est une source de financement incontournable pour assurer le devenir et la pérennité de notre système de retraites par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle. Une plus juste répartition des richesses, la réduction des inégalités, l’égalité entre les Femmes et les Hommes au travail s’imposent aussi pour garantir à tous un bon niveau de vie à la retraite. L’âge légal de départ en retraite à 60 ans doit être maintenu. La pénibilité du travail doit être reconnue et ouvrir des droits à un départ anticipé à la retraite ».
Un deuxième débat a porté sur la place à donner à la question des retraites dans l’appel aux mobilisations lancées par l’intersyndicale. Alors qu’il était clair que le président de la République en faisait un enjeu central de sa politique et que cette question était au coeur des plans d’austérité dans tous les pays européens, la majorité de l’intersyndicale a longtemps considéré que c’était un sujet parmi d’autres. Le compromis s’est donc fait pour des appels à la mobilisation sur un triptyque emplois/salaires/retraites. Il a fallu attendre le 31 mai 2010, alors que les mesures phares du projet gouvernemental étaient déjà largement connues, pour qu’un communiqué de l’intersyndicale soit enfin centré sur la question des retraites. Une des raisons de cette attitude tient au fait que certaines organisations pensaient qu’il serait possible d’éviter un affrontement, dont elles ne voulaient pas, avec le pouvoir sur ce sujet espérant que le gouvernement se déciderait à ouvrir des négociations.
- Une dynamique de confrontation
Dans le prolongement de ce débat, un troisième a porté sur la stratégie. Solidaires a été la seule organisation nationale à défendre une stratégie de construction d’une grève générale reconductible et interprofessionnelle, la seule qui selon nous était à la hauteur des enjeux pour gagner. Deux points de vue se sont confrontés dans l’intersyndicale. Le premier était porté par Solidaires et la FSU qui sur la base de l’analyse que l’attitude du gouvernement rendait l’affrontement inévitable, visait à en construire les conditions.
Ainsi, nous avons d’abord insisté sur le fait qu’il fallait créer une dynamique de mobilisation en ne répétant pas l’erreur de 2009 qui avait vu l’intersyndicale programmer des journées très espacées. Il fallait au contraire, en s’appuyant sur le succès d’une journée, rebondir très vite pour permettre d’amplifier la mobilisation et créer ainsi, journée après journée, un climat de crise sociale dans le pays.
- De l’importance du rythme
Ce débat s’est cristallisé après le succès historique du 7 septembre. Alors que le gouvernement pensait que cette journée marquerait le début de la fin pour le mouvement, pas loin de 3 millions de personnes manifestaient dans toute la France. Le vote de la loi à l’Assemblée nationale étant prévu pour la mi-septembre, Solidaires proposa qu’une nouvelle journée, le samedi ou en semaine, ait lieu avant cette échéance, pour profiter de la dynamique créée par la réussite du 7 septembre. Bien qu’appuyé par la FSU, cette idée fut refusée par les autres organisations syndicales qui préférèrent la date du 23 septembre, ce qui amena Solidaires à ne pas signer le communiqué commun (accepté au final par la FSU). Il aura fallu attendre l’après 2 octobre, après donc le vote à l’Assemblée nationale, pour que se suive une série de journées de mobilisations rapprochées.
Au-delà du problème du rythme des journées nationales de grèves et de manifestations, une seconde question se posait. Une suite de journées, même massivement suivies, suffiraient-elles à faire céder le président de la République ? Au vu de l’intransigeance affichée et de l’enjeu du dossier, il était clair que la réponse à cette question était négative.
D’où le fait que Solidaires ait mis dans le débat parmi les salarié-e-s la question de la grève reconductible. Celle-ci ne se décrète pas par le haut et doit être décidée directement par les salarié- e-s concernés. Mais il est du rôle des organisations syndicales de poser cette question aux salariés, ce que l’intersyndicale s’est refusée à faire.
- Élargissement et radicalisation
Lors des rares discussions sur ce sujet dans l’intersyndicale, des arguments ont été invoqués, notamment par la CGT, pour refuser cette perspective : celui du refus de la grève par procuration et la mise en avant d’une opposition factice entre élargissement et radicalisation. La CGT indiquait qu’elle était opposée au fait que seuls certains secteurs démarrent en grève reconductible, un départ en grève devant se faire, pour cette organisation, tous en même temps. Cet argument s’appuie sur une crainte qui n’est pas sans fondement, celle que les secteurs les plus avancés restent isolés et s’épuisent. Il méconnaît cependant la logique d’un départ en grève reconductible. Une telle grève diffère fondamentalement d’une grève de 24 heures, non seulement par sa durée, mais par les conditions de son déclenchement. Autant une grève interprofessionnelle de 24 heures n’est concevable que « tous ensemble », autant une grève reconductible ne peut partir que des secteurs les plus organisés et les plus mobilisés.
Ceux-ci, à un moment donné, et parce que les circonstances s’y prêtent, peuvent entraîner les salarié-e-s des autres secteurs d’autant plus facilement qu’une impulsion unitaire y incite, même si évidemment il n’existe aucune garantie absolue en la matière. Toute stratégie contient nécessairement une part d’incertitude et vouloir l’éliminer avant d’agir ne peut que mener à la paralysie. Par ailleurs, si on veut que tout le monde parte en grève en même temps, cela ne peut que se faire par un appel national… que la majorité de l’intersyndicale refusait de lancer.
Enfin un autre point de divergence est apparu alors que se multipliaient les opérations de blocage organisées unitairement au niveau local et les grèves reconductibles dans certains secteurs.
L’intersyndicale a refusé, de soutenir explicitement ces mouvements, ce qui a amené Solidaires à ne pas signer le communiqué du 21 octobre. De plus, ce communiqué parle du « respect des biens et des personnes », ce qui sonnait comme une condamnation des actions de blocages alors que celles-ci se développaient.
Le bilan global de l’intersyndicale est donc contradictoire. D’une part, l’unité syndicale a été la condition indispensable du caractère massif d’un mouvement qui dure. Elle a embarrassé le pouvoir et a fortement redonné de la crédibilité à un syndicalisme historiquement divisé. D’autre part, le refus affirmé de la majorité de l’intersyndicale d’aller vers un affrontement, les divergences entre organisations l’ont empêché de promouvoir une stratégie efficace pour gagner. Cette contradiction, qui risque de perdurer dans l’avenir, pose la question de la stratégie de Solidaires.
- La stratégie de Solidaires
Une stratégie se définit par rapport à ses objectifs, et en fonction de la réalité, dont les moyens dont dispose une organisation pour mettre en oeuvre cette stratégie. L’objectif de Solidaires était double. D’une part, empêcher une nouvelle régression en matière de retraite.
Au vu du contenu du projet de loi, cet objectif s’est traduit pour nous par l’exigence de son retrait. D’autre part, nous ne nous satisfaisons pas de la situation actuelle en matière de retraite, d’où notre exigence d’une véritable réforme des retraites qui passait, entre autres, par revenir sur les mesures Balladur et la loi Fillon de 2003. Il s’agissait donc d’objectifs ambitieux, qui, pour être réalisés, devaient s’appuyer sur une mobilisation de très haut niveau.
Plusieurs obstacles se dressaient devant nous pour la mise en oeuvre de cette perspective. Le premier renvoyait au fond du dossier. Face à la propagande gouvernementale, il fallait être capable d’envoyer un message clair pouvant être porté le plus largement possible. Compte tenu des divisions syndicales sur le sujet, il était impossible qu’un tel message fut porté par l’intersyndicale et ce d’autant plus que pendant toute une période, la question des retraites n’a été pour elle qu’une question parmi d’autres.
- La bataille des idées
L’appel initié par Attac et la fondation Copernic « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites » a permis de lever en partie cet obstacle. Certes, le nombre de signatures syndicales n’était pas satisfaisant : engagement fort de Solidaires, moindre de la part de la FSU (la secrétaire générale n’a pas signé l’appel), peu de signatures CGT. Cependant, cet appel a été largement signé par des intellectuel- le-s, un grand nombre d’économistes largement reconnus dans leur milieu et par un large éventail de personnalités de forces politiques de gauche et écologistes. La qualité des signataires et leur nombre traduisant la conscience de l’enjeu de société de la bataille sur les retraites.
Cet appel a permis de cadrer d’emblée les axes de notre bataille : le refus de la fatalité démographique et le partage de la richesse produite. Il a représenté un outil utile à la mobilisation en montrant, au moins à une partie de la population, qu’une autre politique était possible.
Le second obstacle résidait dans la nécessité d’engager le plus rapidement possible un travail de mobilisation citoyenne, visant à mettre la question des retraites au centre du débat public. Le rythme et la pluralité des thèmes avancés lors des journées de grèves et de manifestations de l’intersyndicale ne contribuaient que très partiellement à le faire. L’appel Attac- Copernic allait permettre de dépasser en partie ces limites. En effet, sur la base de l’appel, des collectifs unitaires locaux, à géométrie variable, ont commencé à se mettre en place et un travail de mobilisation citoyenne a pu être ainsi engagé qui s’est traduit par des centaines de réunion publiques, commencées dès avant l’été, certaines prenant la forme de meeting unitaires, d’autres de réunions centrées sur l’analyse du projet. Ces éléments ont indéniablement contribué à la prise de conscience des enjeux et à préparer les esprits à la nécessité de la mobilisation, même si ces réunions n’ont en général réuni que la frange militante large. Au plan syndical Solidaires et FSU se sont investis nationalement dans cette campagne, rejointes parfois par la CGT locale.
- Affrontement central avec le pouvoir
Pour Solidaires, il s’agissait de préparer un affrontement central avec le pouvoir. Affrontement que l’intransigeance du président de la République rendait inévitable. Pour cela, nous avons mis en débat, parmi les salarié-e-s, l’idée de grèves reconductibles. De plus, nous avons essayé de faire en sorte que les journées de grèves et de manifestations décidées par l’intersyndicale soient un point d’appui La stratégie de Solidaires pour permettre d’enclencher une dynamique de confrontation.
Malgré leurs limites - rythme trop espacé, pluralité des thèmes abordés -, les trois journées de grèves et de manifestations d’avant les vacances (23 mars, 27 mai, 24 juin), auxquelles il faut rajouter le 1er mai, ont permis une forte montée en puissance du mouvement. Cependant celle ci n’a aucunement ralenti le rythme du gouvernement qui a fait adopter le 13 juillet son projet de loi en Conseil des ministres avec l’objectif d’un vote à la mi-septembre à l’Assemblée nationale.
Avec un appel à une nouvelle journée de grèves et de manifestations dès le 7 septembre, l’intersyndicale semblait prendre conscience que le temps était compté.
Pour Solidaires, il était clair qu’il fallait alors accélérer le rythme des mobilisations pour essayer d’installer un climat de crise sociale avant le vote de l’Assemblée. D’où notre proposition sur la base du succès du 7 septembre, d’une nouvelle journée dans un délai très rapide. Le refus des autres organisations (sauf la FSU) et la décision d’attendre le 23 septembre nous a fait perdre un temps précieux et a permis que l’Assemblée Nationale puisse voter le projet de loi relativement tranquillement. Les rapports de forces au sein de l’intersyndicale ne nous ont donc pas permis d’en dépasser les limites, et ce d’autant plus que, si la question de la grève reconductible commençait à être discutée dans certains secteurs, aucun mouvement significatif n’a eu lieu à cette date. Il a fallu attendre la journée du 12 octobre pour que s’enclenchent des mouvements de grève reconductible, notamment à la SNCF et dans les raffineries et que se mettent en place des opérations de blocage décidées unitairement localement, alors même que le processus législatif touchait à sa fin.
Pour essayer de lever ces obstacles, nous avons participé, autour du 23 septembre, au lancement d’un appel de syndicalistes unitaires pour la grève générale, l’exigence d’une autre répartition des richesses et la nécessité pour les syndicalistes de lutte de s’organiser dans la durée au-delà des appartenances syndicales. Ce premier appel, dans une période où il n’y avait pas encore de mouvement reconductible, est resté trop limité. Cela nous a conduit à reposer la question quelque temps plus tard ; un nouvel appel a été lancé dans la semaine du 12 octobre, centré sur la nécessité d’un mouvement reconductible, et a été plus largement signé. Malgré les centaines de signataires (Solidaires, CGT, FSU, CFDT, FO, CNT, STC, UGTG, CDMT, LAB), ces appels ont été très peu utilisés alors qu’ils auraient pu être utiles pour peser sur la stratégie majoritaire dans l’intersyndicale.
Conclusion
Ce mouvement social a permis de tisser des liens interprofessionnels et intergénérationnels. Il a redonné de la légitimité à la lutte, à la grève, aux manifestations et aux actions de blocage… Cette force du mouvement social devrait se retrouver dans les combats futurs. Ce mouvement a montré que le syndicalisme est un outil indispensable. Mais cet outil doit être amélioré, mieux adapté aux enjeux. Lieu de convergence, de débats et d’unité de l’ensemble des salarié-e-s, le syndicat doit être plus fort dans les entreprises où il existe, et nous devons en créer là où il n’y en a pas ou plus. Ce mouvement montre l’importance du syndicalisme interprofessionnel : coordination de l’information, appui et extension des luttes, connaissance des statuts de chacun pour mieux lutter contre la division qu’instaure le patronat, solidarité, décisions collectives à la base, … Pour permettre à plus de salarié-e-s de s’engager, il faut leur proposer de l’information et de s’investir concrètement dans l’action syndicale et dans les luttes. L’Union syndicale Solidaires voit actuellement la création de nouveaux syndicats, la mise en place de nouvelles structures interprofessionnelles locales. Développer la syndicalisation, c’est contribuer à nos prochaines victoires sociales !
Le mouvement social n’a pas réussi à bloquer la contre-réforme des retraites. En ce sens, le pouvoir a gagné. Mais les conditions de sa victoire font que celle-ci risque fort d’être une victoire à la Pyrrhus.
En effet, le gouvernement ressort totalement isolé et ce n’est pas la caricature de remaniement ministériel qui va changer cette situation. Le mouvement syndical, malgré des divergences est resté uni et son action a été massivement soutenue par la population. Des points fondamentaux ont été installés dans le débat public, comme le partage de la richesse produite, la question des inégalités hommes femmes ou celle de la pénibilité du travail.
Ils ne disparaîtront pas. Au-delà même de la question des retraites, s’est cristallisé un refus global des politiques néolibérales menées depuis des années. Ce mouvement a posé plus fondamentalement la question des alternatives. Il appartiendra au mouvement syndical de participer à leur élaboration.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Roseau a écrit:
Ce qui est intéressant, avec réserves d'usage sur enquêtes par sondage, et qui justifie à traiter les buros comme des "lieutenants du capital" dans notre classe, c'est cela:"Celle du mois de septembre (en novembre, une seule question était posée) fait ressortir que pour 33% des Français, les syndicats sont "trop conciliants" à l'égard du gouvernement, tandis que 24% les trouvent "trop agressifs" et 26% "comme il faut" (17% sans opinion). On retrouve quasiment les mêmes proportions s'agissant de l'attitude des syndicats à l'égard "des patrons": ils sont "trop conciliants" (32%), "trop agressifs" (25%), "comme il faut" (26%), les 17% restants n'ayant pas d'avis."
Voilà l'exemple presque parfait d'un raisonnement insignifiant émanant d'un dillettantiste professionnel de l'analyse des rapports sociaux....
D'abord, on parle des "Français"....et pas du monde du travail.
Les chiffres de ce sondage ne démontrent par ailleurs...rien du tout.. : combien de ceux qui considèrent (33%)que les syndicats ne sont pas assez combattifs, ont ils réellement fait grève en voulant aller plus loin que "l'intersyndicale" ?
2, 3, 6 millions de travailleurs....ou quelques millions d'observateurs "bienveillants " ?
En quoi ce genre de sondage inutilisable par des militants sérieux peut-il remplacer une observation et une analyse d'un mouvement auquel nous avons participé et dont nous avons constaté la force....mais aussi les limites.
Pourquoi serait-il évident de considérer a partir de ce sondage creux , que les "buros (???)" sont les "lieutenants du capital" dans notre classe ?
On reconnait là les phraseurs qui préfèrent l'impression et la justification bête de leurs fantasmagorie gauchisante au travers de chiffres qui ne disent RIEN et ne peuvent en aucun cas se substituer à une analyse sérieuse, fouillée, fondée des rapports de force entre les classes : en deux mots, une analyse marxiste (antiquaire, dogmatique..?) comme dirait notre dilettante analyste-bricoleur de service.
Que les travailleurs combattifs se préservent de ce genre d'analyse de bistrot et de ceux qui les propagent pour leur bien, il leur restera à s'occuper de ceux qui ne se prétendent pas leurs amis ou conseillers ....!!!
Heureusement, on est que sur le net et ce genre de foutaise n'influencera personne dans le combat de classe du quotidien des militants ouvriers ...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Comme d'habitude, une info qui gêne le ronron, car, avec les réserves que j'ai indiquées, elle oblige à réfléchir.
Mais non, Vals pète les plombs en attaques et insultes, qui, comme d'hab, ne peuvent que renseigner sur leur auteur.
Pas de chance pour lui, je ne réponds pas aux provocations destinées à pourrir ce forum. Mieux à faire que sa guéguerre.
A nettoyer.
Mais non, Vals pète les plombs en attaques et insultes, qui, comme d'hab, ne peuvent que renseigner sur leur auteur.
Pas de chance pour lui, je ne réponds pas aux provocations destinées à pourrir ce forum. Mieux à faire que sa guéguerre.
A nettoyer.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Roseau a écrit:Comme d'habitude, une info qui gêne le ronron, car, avec les réserves que j'ai indiquées, elle oblige à réfléchir.
Mais non, Vals pète les plombs en attaques et insultes, qui, comme d'hab, ne peuvent que renseigner sur leur auteur.
Pas de chance pour lui, je ne réponds pas aux provocations destinées à pourrir ce forum. Mieux à faire que sa guéguerre.
A nettoyer.
La réponse est éloquente !!!
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Désolé, je ne réponds pas aux insultes, qui elles sont très éloquentes.
Sur le fond, que nous apprend le fait que Vals pète complétement les plombs devant les résultats d’une simple enquête d’opinion ?
Pourquoi ne supporte-t-il pas le fait que beaucoup des travailleurs aient trouvé les directions syndicales trop conciliantes,
tant sur l'objectif (la négociation à la place du retrait), ou sur les formes de lutte ?
La réponse a été donnée par Vérié qui a signalé sur le fil Congrès de LO la perle de l’année.
On lit cette chose invraisemblable dans la résolution de Congrès de LO:
La direction de LO, décidément évolue (avec l’âge, ou par fossilisation bureaucratique ?)
vers un appareil conservateur vestale du feu sacré à ne partager avec personne.
Même des militants de LO, pas plus bêtes que les autres, ne comprennent pas une telle affabulation,
et quand on ajoute la Russie encore Etat ouvrier, les majorités municipales avec un parti bourgeois, le PS,
et autres perles, ont de quoi s'inquiéter de l'évolution de cette direction...
J’ai moi-même appelé à voter LO, là où aucune autre orga ne défendait un programme révolutionnaire.
Mais cela va devenir difficile.
Triste de voir que le carré le plus fidèle n’est plus capable d’argumenter et n’a que la rage et les insultes pour surmonter le tragique d’une telle évolution.
Toujours sur le sujet du mouvement des retraites, video par ceux qui travaillent à rassembler notre classe, à populariser la perspective du tous ensemble, de la grève générale:
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/23472
Sur le fond, que nous apprend le fait que Vals pète complétement les plombs devant les résultats d’une simple enquête d’opinion ?
Pourquoi ne supporte-t-il pas le fait que beaucoup des travailleurs aient trouvé les directions syndicales trop conciliantes,
tant sur l'objectif (la négociation à la place du retrait), ou sur les formes de lutte ?
La réponse a été donnée par Vérié qui a signalé sur le fil Congrès de LO la perle de l’année.
On lit cette chose invraisemblable dans la résolution de Congrès de LO:
Les appels à la grève générale lancés par quelques gauchistes n’étaient que des paroles creuses.
La direction de LO, décidément évolue (avec l’âge, ou par fossilisation bureaucratique ?)
vers un appareil conservateur vestale du feu sacré à ne partager avec personne.
Même des militants de LO, pas plus bêtes que les autres, ne comprennent pas une telle affabulation,
et quand on ajoute la Russie encore Etat ouvrier, les majorités municipales avec un parti bourgeois, le PS,
et autres perles, ont de quoi s'inquiéter de l'évolution de cette direction...
J’ai moi-même appelé à voter LO, là où aucune autre orga ne défendait un programme révolutionnaire.
Mais cela va devenir difficile.
Triste de voir que le carré le plus fidèle n’est plus capable d’argumenter et n’a que la rage et les insultes pour surmonter le tragique d’une telle évolution.
Toujours sur le sujet du mouvement des retraites, video par ceux qui travaillent à rassembler notre classe, à populariser la perspective du tous ensemble, de la grève générale:
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/23472
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Des victoires dans la défaite ? Tirer les enseignements d’une grève trahie in Le Monde libertaire hors-série n°40 (23 décembre 2010-23 février 2011)
Ça devait être la « grande bataille ». Un grand mouvement. Enfin gagner face au gouvernement et au patronat. Une victoire, enfin… L’espoir aussi que dans ce mouvement s’amorce « autre chose » que des manifs traîne-savates et des journées d’action sans lendemain. L’espoir de voir s’ouvrir, comme souvent dans de grands mouvements sociaux ou dans la grève générale, une brèche dans l’aliénation quotidienne. Que tous ceux qui, isolés dans l’exploitation, se retrouvent enfin, discutent, échangent, s’ouvrent à des idées folles d’utopies et de révolutions, se disent que la vie c’est ça, être ensemble et solidaires.
Lors du mouvement social de 1995, on pouvait penser qu’une génération avait découvert le goût du combat social, avait vécu des moments intenses. Comment oublier ces cortèges où les cheminots étaient acclamés comme des héros, ces assemblées générales enflammées et la rue où tant de gens marchaient et parfois se retrouvaient enfin ? Comment oublier ces manifs où le capitalisme commençait à être montré du doigt, et où, en rupture avec la novlangue néolibérale, des travailleurs se ré-identifiaient au prolétariat ?
Je n’ai pas vécu ni ressenti ce souffle, ni cette dimension lors de ce dernier mouvement pour les retraites. Il y a eu pourtant des temps forts, à Marseille notamment, et des grévistes courageux et déterminés dans les transports, les raffineries et d’autres secteurs. Mais il faut bien faire les comptes : des grévistes peu nombreux. Et nous avons pu faire là un état des lieux, grandeur nature, des forces qui étaient prêtes à livrer une lutte d’ampleur. Il y a bien eu des lycéens, des étudiants, quelques émeutiers en banlieue, mais là aussi le nombre n’était pas au rendez-vous.
En 95, les prolos avaient occupé seuls le devant de la scène, exit les politiciens ! Là, au contraire, la gauche occupa le terrain en étant bien présente dans les manifestations. Du coup le mouvement a pris une tournure politique, au sens politicien, au détriment de sa dimension sociale. La présence des partis de gauche signifiait déjà que l’issue du combat n’était pas dans la grève, mais dans les urnes. Un air de défaite avant l’heure, en quelque sorte.
Beaucoup de gens pensent qu’un mouvement social se mesure au nombre de participants aux manifestations. Des manifestations que le gouvernement devra bien entendre… En croyant cela, en participant à une démarche « démocratiste » (nous sommes légitimes donc nous serons écoutés) à côté des partis de gauche, on est dans la logique médiatique des sondages d’opinion et bien loin de la réalité de la lutte des classes et d’un combat fondé sur un rapport de force.
Nous avons vécu là une cinglante défaite. Pas question – personne n’en a eu l’idée – de crier après cette déroute : « Ce n’est qu’un début continuons le combat ! »
La guerre de classe est bien cruelle… « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter. » C’est Warren Buffett, l’un des hommes les plus riches du monde, qui s’exprimait ainsi. Cette croyance démocratique est une des causes qui font qu’il y a une classe, la bourgeoisie, qui est une classe au combat, et l’autre, la classe ouvrière, qui est en partie désarmée, impuissante.
Il faut se méfier (je suis tombé dans le piège !) des images hautes en symboles et en couleurs. Derrière le rouge des drapeaux de la CGT et le feu des braseros, la solidarité et la convivialité (bien réelles) sur les blocages et les piquets de grève, il y avait une logique d’appareils syndicaux qui avaient déjà programmé le choix de la défaite. S’il pouvait y avoir une victoire dans la défaite, ce serait de tirer les enseignements de ce mouvement.
Mai 1968, à chaque occasion, est sur toutes les lèvres. Mais mai 1968 entretient l’idée qu’une étincelle peut mettre le feu aux poudres (c’est une possibilité), mais enferme nombre de personnes dans un mythe et la célébration d’un passé en les éloignant d’une autre possibilité toute pragmatique : la grève générale, ça se prépare ! Et, pour la préparer sérieusement, il ne faut pas s’en remettre aux politiciens, aux bureaucrates, aux autoritaires de tout poil, aux chefs et aux spécialistes, mais construire à la base des outils de lutte autogérés et la nécessaire solidarité. Pour être à nouveau une classe au combat, pour ne plus subir.
Laurent, groupe libertaire d’Ivry de la Fédération anarchiste
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
QQ vérités : par exemple le constat que je fais aussi de la très grande faiblesse du mouvement social... Dommage que ce soit une question taboue la plupart du temps (quand je l'évoque, c'est une avalanche de quolibets... ).
Mais aussi un truc avec lequel je ne suis pas d'accord :
Quand la gauche politique n'est pas dans les manif, certains disent : "Houuuu, tous des pourris, ils sont bourgeois, ils ne sont pas de notre classe, c'est pour ça qu'ils ne sont pas présents avec nous en manif !"
Quand la gauche politique est dans les manif : "Houuuuu, tous des pourris, ils sont bourgeois, ils viennent faire capoter le mouvement !"
Evidemment j'ai bien vu que c'était un militant anar qui écrivait cela. Donc c'est compréhensible de la part d'une idéologie qui est pour la supression de l'Etat...
Mais le problème est que ce discours n'est pas tenu seulement chez les anars...
Je sais bien qu'on ne peut pas marier la carpe et le lapin, mais bon... Si on veut abattre le Kapitalisme, il va bien falloir qu'on se serre tous les coudes, et qu'on fasse abstraction de nos étiquettes respectives...
Mais aussi un truc avec lequel je ne suis pas d'accord :
Ce n'est pas parce qu'il y avait des politiciens professionnels de gauche dans les cortèges que ça a fait capoter le mouvement social !En 95, les prolos avaient occupé seuls le devant de la scène, exit les politiciens ! Là, au contraire, la gauche occupa le terrain en étant bien présente dans les manifestations. Du coup le mouvement a pris une tournure politique, au sens politicien, au détriment de sa dimension sociale. La présence des partis de gauche signifiait déjà que l’issue du combat n’était pas dans la grève, mais dans les urnes. Un air de défaite avant l’heure, en quelque sorte.
Quand la gauche politique n'est pas dans les manif, certains disent : "Houuuu, tous des pourris, ils sont bourgeois, ils ne sont pas de notre classe, c'est pour ça qu'ils ne sont pas présents avec nous en manif !"
Quand la gauche politique est dans les manif : "Houuuuu, tous des pourris, ils sont bourgeois, ils viennent faire capoter le mouvement !"
Evidemment j'ai bien vu que c'était un militant anar qui écrivait cela. Donc c'est compréhensible de la part d'une idéologie qui est pour la supression de l'Etat...
Mais le problème est que ce discours n'est pas tenu seulement chez les anars...
Je sais bien qu'on ne peut pas marier la carpe et le lapin, mais bon... Si on veut abattre le Kapitalisme, il va bien falloir qu'on se serre tous les coudes, et qu'on fasse abstraction de nos étiquettes respectives...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Réforme des retraites
Pas besoin d'avoir assimilé l'histoire du mouvement ouvrier,
c'est tous les participants les plus actifs du mouvement qui ont compris.
Les partis de la gauche antilibérale ont toujours eu la même fonction,
en France hier, dans l'Europe un peu partout:
ramener dans le cadre du système et des institutions les mobilisations et les luttes,
autrement dit les neutraliser, au bénéfice de la bourgeoisie et son Etat,
en échange de prébendes et tous les privilèges des maîtres.
La proposition de référendum sur la réforme des retraites des vieux chevaux de retour du FdG,
au moment où des cortèges entiers réclamaient la grève générale, illustre parfaitement cette stratégie.
Pour ne rien dire des politicards Verts de trouille totalement paniqués par un mouvement
qui ne défend pas comme eux l'économie de marché...
Après avoir trahi, ces beaux messieurs cravatés s'étonneront de l'abstention de l'écrasante majorité des jeunes,
et de la majorité des travailleurs.
Devant le crétinisme réformiste, ce sont les fascistes qui tirent les marrons du feu de la crise dans déjà la moitié de l'Europe
Si la gauche anticapitaliste renonçait, les petits bourgeois qui vont du FdG à EELV feront le lit du fascisme.
c'est tous les participants les plus actifs du mouvement qui ont compris.
Les partis de la gauche antilibérale ont toujours eu la même fonction,
en France hier, dans l'Europe un peu partout:
ramener dans le cadre du système et des institutions les mobilisations et les luttes,
autrement dit les neutraliser, au bénéfice de la bourgeoisie et son Etat,
en échange de prébendes et tous les privilèges des maîtres.
La proposition de référendum sur la réforme des retraites des vieux chevaux de retour du FdG,
au moment où des cortèges entiers réclamaient la grève générale, illustre parfaitement cette stratégie.
Pour ne rien dire des politicards Verts de trouille totalement paniqués par un mouvement
qui ne défend pas comme eux l'économie de marché...
Après avoir trahi, ces beaux messieurs cravatés s'étonneront de l'abstention de l'écrasante majorité des jeunes,
et de la majorité des travailleurs.
Devant le crétinisme réformiste, ce sont les fascistes qui tirent les marrons du feu de la crise dans déjà la moitié de l'Europe
Si la gauche anticapitaliste renonçait, les petits bourgeois qui vont du FdG à EELV feront le lit du fascisme.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Un point sur lequel même le plus innocent des réformistes ne pourra pas contredire le camarade libertaire,
c'est le fait que les bureaucrates avaient programmé la défaite.
Ils sont précisément payés pour cela!
Et très très bien payés.
Il suffit de rappeler la bio archie connue du négociateur des retraites de la CGT,
grand complice et conseiller spécial de Thibaut.
Ces gens là n'ont rien à faire avec les travailleurs. Ils ne sont pas dans notre camp.
Cherchez dans Google.
Ou lisez la bio dans Wikipedia.
Si vous ne dégueulez pas, c'est qu'on est pas dans le même camp!
c'est le fait que les bureaucrates avaient programmé la défaite.
Ils sont précisément payés pour cela!
Et très très bien payés.
Il suffit de rappeler la bio archie connue du négociateur des retraites de la CGT,
grand complice et conseiller spécial de Thibaut.
Ces gens là n'ont rien à faire avec les travailleurs. Ils ne sont pas dans notre camp.
Cherchez dans Google.
Ou lisez la bio dans Wikipedia.
Si vous ne dégueulez pas, c'est qu'on est pas dans le même camp!
Jean-Christophe Le Duigou est un syndicaliste français, un des principaux dirigeants de la CGT aux côtés de Bernard Thibaut.
Né en 1948, il est titulaire d’une maîtrise de gestion à l’université de Rennes et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en informatique. Ancien élève de l’École nationale des impôts, il a été secrétaire national du Syndicat des agents de la direction générale des Impôts CGT de 1978 à 1982, puis secrétaire général de la Fédération des Finances CGT de 1982 à 1994. En 1995, il est nommé directeur du Centre confédéral CGT d’études économiques et sociales[1].
De février 1999 à décembre 2009, il est secrétaire national de la CGT, membre du bureau confédéral, chargé des questions économiques et des retraites. Membre du Conseil économique et social de 1982 à 2004, il est membre du Conseil d’orientation des retraites depuis 2000. A ce titre, il était le principal négociateur de la CGT lors des négociations sur les retraites. Ne s'arc-boutant pas les 37,5 années de cotisation, il est décrié par une fraction de la base CGT. Il a cosigné en 1999 un livre avec le responsable CFDT du dossier retraites Jean-Marie Toulisse : L'Avenir des retraites (éd. de l'Atelier). S'il a quitté le bureau confédéral au Congrès de 2009, il rejoint officiellement Bernard Thibaut comme conseiller spécial[2].
Il a co-fondé, en 1991, le « lobby d’intérêt général » Confrontations Europe où il côtoie Jean Gandois (ex-n°1 du CNPF, ancêtre du MEDEF), Jean Peyrelevade (ancien PDG du Crédit Lyonnais), Michel Pébereau (PDG de BNP-Paribas), Franck Riboud (PDG de Danone), Francis Mer (ex-PDG d’Usinor, ministre de l’Economie de Raffarin)[3].
Il est également membre du club Le Siècle, fondé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, réunissant des membres influents de la « classe dirigeante » française [4].
En 2009, il a été promu conservateur des hypothèques à Corbeil-Essonnes. Ancien directeur divisionnaire des impôts, il percevra à ce poste, l'un des mieux payés du ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi avec celui de Trésorier-payeur général (TPG), 9 000 euros nets par mois. Cela lui permettra de toucher une retraite de 3 275 euros nets par mois, la pension des fonctionnaires étant calculée sur les six derniers mois de salaire[5].
Par décret du 2 avril 2010, Jean-Christophe Le Duigou a été élevé au grade de chevalier de la Légion d'honneur par le Ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi[6].
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
La question qui me vient est alors : pourquoi, dans le cas où ce serait un social-traître avéré, n'est-il décrié que par une fraction de la base CGT ? Pourquoi pas par la totalité ?
Et si Thibault le garde comme conseiller, pourquoi ne pas exploiter ça pour pousser Thibault vers la sortie ?
Et si Thibault le garde comme conseiller, pourquoi ne pas exploiter ça pour pousser Thibault vers la sortie ?
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Réforme des retraites
BV: bonne question.
J'ai bataillé comme militant CGT pendant 10 ans contre les bureaucrates.
Tu ne sais pas le trésor de mensonges, de pression, de chantage, dont dispose une grande bureaucratie, syndicale, ou partis de gôche respectueuse.
Il faut que les militants révolutionnaires, de divers courants, y soient plus nombreux, et agissent ensemble.
Pour cela, entre autres, qu'ils se coordonent plus efficacement, à l'échelle nationale.
Enfin, les thèses réformistes, nous enseigne l'histoire restent toujours majoritaires,
du fait de la domination de l'idéologie bourgeoise,
(choix du moindre pire, crétinisme électoral, respect des institution et de la légalité bourgeoise,
soumission aux politiciens professionnels, etc)
jusqu'à une étape de crise très avancée, même peut-être jusqu'à la crise révolutionnaire.
Maintenant, tout change tout le temps, donc si il avait des indices contraires, cela vaudrait mieux.
Mais il faudrait en avoir la preuve.
En attendant, la lente impatience...
J'ai bataillé comme militant CGT pendant 10 ans contre les bureaucrates.
Tu ne sais pas le trésor de mensonges, de pression, de chantage, dont dispose une grande bureaucratie, syndicale, ou partis de gôche respectueuse.
Il faut que les militants révolutionnaires, de divers courants, y soient plus nombreux, et agissent ensemble.
Pour cela, entre autres, qu'ils se coordonent plus efficacement, à l'échelle nationale.
Enfin, les thèses réformistes, nous enseigne l'histoire restent toujours majoritaires,
du fait de la domination de l'idéologie bourgeoise,
(choix du moindre pire, crétinisme électoral, respect des institution et de la légalité bourgeoise,
soumission aux politiciens professionnels, etc)
jusqu'à une étape de crise très avancée, même peut-être jusqu'à la crise révolutionnaire.
Maintenant, tout change tout le temps, donc si il avait des indices contraires, cela vaudrait mieux.
Mais il faudrait en avoir la preuve.
En attendant, la lente impatience...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Entre autre méthode, l’emprunt d'un nom de magistrat sur des liste de représentant au prud’homme, qui avait fait savoir qu'il ne désirait plus y paraître a cause de c'est fonction et de sont origine Maghrébin, usurpation d'identité quoi.
J'ai encore la carte qu'il mon fait payer pour me faire représenté par un conseiller, ont pourrait aussi parler de corruption par le patronat, mais ça serait trop évident et utilisez pour en conclure qu'ils sont tous pourris, le mieux c'est de la fermé.
J'ai encore la carte qu'il mon fait payer pour me faire représenté par un conseiller, ont pourrait aussi parler de corruption par le patronat, mais ça serait trop évident et utilisez pour en conclure qu'ils sont tous pourris, le mieux c'est de la fermé.
Invité- Invité
Retour sur le mouvement social au Havre
Publié dans : Revue Tout est à nous ! (décembre 2010)
http://www.npa2009.org/content/retour-sur-le-mouvement-social-au-havre
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Un camarade de LO vient de me transmettre une déclaration de mi-octobre:
Cette déclartion d'un membre de LO est autrement plus juste, et contredit le mensonge, fruit d'un conservatisme d’appareil, de la résolution du Congrès sept semaines plus tard, affirmant« Ce mouvement ne doit être que le début d’une lutte générale et explosive.
Seule la peur d’une telle lutte fera vraiment reculer gouvernement et patronat, non seulement sur les retraites, mais sur les licenciements, le chômage, les salaires, les conditions de travail. Et pour cela, les travailleurs ne doivent qu’apprendre à se servir de la force immense qu’ils représentent. »
"Les appels à la grève générale lancés par quelques gauchistes n’étaient que des paroles creuses"
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
La démagogie sur la "Fracture générationnelle"
L'offensive idéologique sur les retraites se poursuit et prépare de nouvelles attaques.
L'un des axes de cette offensive, menée notamment par les milieux PS proches de Strauss Kahn, Fabius etc, consiste à opposer les jeunes aux anciens, au nom de la "Fracture générationnelle."
Déjà, le Think Tank Terra Nova a publié de nombreuses tribunes dans Le Monde et dans Libération pour expliquer que les retraités actuels sont de super privilégiés et qu'il faudrait les taxer pour subventionner les jeunes, au nom de la "solidarité intergénérations".
Dans Le Monde daté du 4 janvier, un certain Louis Chauvel, enseignant à Sciences Po de son état, a droit à une page entière pour nous expliquer que les "jeunes retraités de 60 ans" se la coulent douce et vivent en couple dans des apparts de 5 pièces en centre-ville, alors que les jeunes s'entassent en banlieue avec leurs enfants, doivent acheter deux bagnoles pour se rendre au boulot etc. Les retraités qui n'ont plus de traites à payer sont, selon lui, les grands profiteurs de la hausse pharamineuse des prix de l'immobilier. Cette canaille propose donc tout simplement d'ajouter à la déclaration de revenus des retraités la valeur locative de leur appartement ou maison. Logement qu'ils ont souvent payé à crédit en se serrant la ceinture pendant des quinze ou vingt ans, voire plus. Sauf ceux qui en ont hérité évidemment. Donc, on les ferait payer deux fois. Et alors qu'ils ont déjà payé des impôts sur leurs revenus pendant cette période...
Chauvel, pour éviter de faire payer les riches, ce qui serait "contre-productif" (discours connu), veut donc faire payer les
vieux... qui sont pourtant très loin de vivre tous en couple dans de grands cinq pièces, bien évidemment. Il propose donc la lutte des générations pour essayer de faire oublier la lutte des classes et se lamente du fait que les jeunes ont soutenu la mobilisation contre la réforme réactionnaire de Sarkozy sur les retraites.
Tout ce battage nous donne une idée des attaques que lancerait un gouvernement socialiste en essayant de se démarquer des attaques version Sarko, avec le même objectif : faire payer les travailleurs et les classes moyennes, sans toucher aux profits du capital. Espérons que les jeunes sauront décoder ce discours démagogique et continueront à manifester leur solidarité avec les anciens !
L'un des axes de cette offensive, menée notamment par les milieux PS proches de Strauss Kahn, Fabius etc, consiste à opposer les jeunes aux anciens, au nom de la "Fracture générationnelle."
Déjà, le Think Tank Terra Nova a publié de nombreuses tribunes dans Le Monde et dans Libération pour expliquer que les retraités actuels sont de super privilégiés et qu'il faudrait les taxer pour subventionner les jeunes, au nom de la "solidarité intergénérations".
Dans Le Monde daté du 4 janvier, un certain Louis Chauvel, enseignant à Sciences Po de son état, a droit à une page entière pour nous expliquer que les "jeunes retraités de 60 ans" se la coulent douce et vivent en couple dans des apparts de 5 pièces en centre-ville, alors que les jeunes s'entassent en banlieue avec leurs enfants, doivent acheter deux bagnoles pour se rendre au boulot etc. Les retraités qui n'ont plus de traites à payer sont, selon lui, les grands profiteurs de la hausse pharamineuse des prix de l'immobilier. Cette canaille propose donc tout simplement d'ajouter à la déclaration de revenus des retraités la valeur locative de leur appartement ou maison. Logement qu'ils ont souvent payé à crédit en se serrant la ceinture pendant des quinze ou vingt ans, voire plus. Sauf ceux qui en ont hérité évidemment. Donc, on les ferait payer deux fois. Et alors qu'ils ont déjà payé des impôts sur leurs revenus pendant cette période...
Chauvel, pour éviter de faire payer les riches, ce qui serait "contre-productif" (discours connu), veut donc faire payer les
vieux... qui sont pourtant très loin de vivre tous en couple dans de grands cinq pièces, bien évidemment. Il propose donc la lutte des générations pour essayer de faire oublier la lutte des classes et se lamente du fait que les jeunes ont soutenu la mobilisation contre la réforme réactionnaire de Sarkozy sur les retraites.
Tout ce battage nous donne une idée des attaques que lancerait un gouvernement socialiste en essayant de se démarquer des attaques version Sarko, avec le même objectif : faire payer les travailleurs et les classes moyennes, sans toucher aux profits du capital. Espérons que les jeunes sauront décoder ce discours démagogique et continueront à manifester leur solidarité avec les anciens !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
Cette "déclaration d'un membre de LO" se trouve être extraite d'un édito de LO. Et je ne vois pas bien en quoi elle serait contradictoire avec leur texte de congrès (à moins de ne pas voir la différence entre défendre la perspective d'une lutte générale et appeler à la grève générale)...Roseau a écrit:Un camarade de LO vient de me transmettre une déclaration de mi-octobre:Cette déclartion d'un membre de LO est autrement plus juste, et contredit le mensonge, fruit d'un conservatisme d’appareil, de la résolution du Congrès sept semaines plus tard, affirmant« Ce mouvement ne doit être que le début d’une lutte générale et explosive.
Seule la peur d’une telle lutte fera vraiment reculer gouvernement et patronat, non seulement sur les retraites, mais sur les licenciements, le chômage, les salaires, les conditions de travail. Et pour cela, les travailleurs ne doivent qu’apprendre à se servir de la force immense qu’ils représentent. »"Les appels à la grève générale lancés par quelques gauchistes n’étaient que des paroles creuses"
Re: Réforme des retraites
Quand l'Edito dit "Ce mouvement ne doit être que le début d’une lutte générale et explosive." et ce qui suit,
c'est bien appeler à cette lutte...
La contradiction avec la résolution de Congrès est patente.
La résolution de Congrès est en plus un mensonge éhonté quand elle réduit l'appel a "quelques gauchistes".
C'est ce tanguage bureaucratique qui crée le malaise parmi les camarades.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Bien sûr, il y a une différence, d'ordre... général. Mais, en l'occurrence, il ne faut pas jouer sur les mots et la petite phrase du congrès de LO n'est rien d'autre qu'une vanne sectaire destinée à se démarquer des "gauchistes" et à affirmer encore une fois l'identité et l'originalité de LO.Barnabé
à moins de ne pas voir la différence entre défendre la perspective d'une lutte générale et appeler à la grève générale
Roseau critique parfois LO de façon un peu caricaturale. Mais, sur ce point précis, je suis d'accord avec lui : le passage de l'édito cité se distingue tout de même assez nettement de la phrase sectaire - et inutile - du congrès. Même si cet édito n'appelle pas textuellement à la "grève générale", il ne fixe pas non plus cet objectif à la Saint Glin-Glin et laisse clairement entendre que la grève contre la réforme des retraites doit déboucher sur cette grève générale...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
verié2 a écrit:Bien sûr, il y a une différence, d'ordre... général. Mais, en l'occurrence, il ne faut pas jouer sur les mots et la petite phrase du congrès de LO n'est rien d'autre qu'une vanne sectaire destinée à se démarquer des "gauchistes" et à affirmer encore une fois l'identité et l'originalité de LO.Barnabé
à moins de ne pas voir la différence entre défendre la perspective d'une lutte générale et appeler à la grève générale
Roseau critique parfois LO de façon un peu caricaturale. Mais, sur ce point précis, je suis d'accord avec lui : le passage de l'édito cité se distingue tout de même assez nettement de la phrase sectaire - et inutile - du congrès. Même si cet édito n'appelle pas textuellement à la "grève générale", il ne fixe pas non plus cet objectif à la Saint Glin-Glin et laisse clairement entendre que la grève contre la réforme des retraites doit déboucher sur cette grève générale...
Des propos marxistes se résumeraient à débattre pourquoi lo voit que c'est simplement un "début à une lutte générale" et le npa, c'est simplement le "moment à une lutte générale". Voilà, je pense que j'ai réussi à enlever l'écharde qui faisait souffrir mon cœur.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Réforme des retraites
Pas mal vu, Sparta!
C'est vrai, il y a une différence, entre dire "le moment" appel actif, et dire "le début" commentaire intelligent.
Par contre, la Direction de LO, dans son affabulation "seuls quelques gauchistes..." me semble avoir fait un pas de plus dans la dérive marxiste antiquaire.
C'est caricatural, je sais, car c'est une image.
Vérié, j'espère me tromper...aussi sincèrement que toi sans doute, sur nos caractérisations de LO.
C'est vrai, il y a une différence, entre dire "le moment" appel actif, et dire "le début" commentaire intelligent.
Par contre, la Direction de LO, dans son affabulation "seuls quelques gauchistes..." me semble avoir fait un pas de plus dans la dérive marxiste antiquaire.
C'est caricatural, je sais, car c'est une image.
Vérié, j'espère me tromper...aussi sincèrement que toi sans doute, sur nos caractérisations de LO.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Barnabé a écrit:Cette "déclaration d'un membre de LO" se trouve être extraite d'un édito de LO. Et je ne vois pas bien en quoi elle serait contradictoire avec leur texte de congrès (à moins de ne pas voir la différence entre défendre la perspective d'une lutte générale et appeler à la grève générale)...Roseau a écrit:Un camarade de LO vient de me transmettre une déclaration de mi-octobre:Cette déclartion d'un membre de LO est autrement plus juste, et contredit le mensonge, fruit d'un conservatisme d’appareil, de la résolution du Congrès sept semaines plus tard, affirmant« Ce mouvement ne doit être que le début d’une lutte générale et explosive.
Seule la peur d’une telle lutte fera vraiment reculer gouvernement et patronat, non seulement sur les retraites, mais sur les licenciements, le chômage, les salaires, les conditions de travail. Et pour cela, les travailleurs ne doivent qu’apprendre à se servir de la force immense qu’ils représentent. »"Les appels à la grève générale lancés par quelques gauchistes n’étaient que des paroles creuses"
Hé oui, le problème est là :
-considérer qu'il serait souhaitable ou nécessaire que les travailleurs aillent vers une généralisation de la grève, et le dire, c'est une chose.
et c'est le devoir des révolutionnaires d'en discuter et d'essayer d'en convaincre leur entourage et les travailleurs auxquels ils s'adressent.
-appeler à la grève générale quand on ne pèse quasiment rien dans une mobilisation , et que les grévistes restent très minoritaires, même pour une journée ou un simple débrayage, c'est simplement une idiotie, de l'incantation stérile et...... du gauchisme (quand ça émane d'organisations , bien sûr ; c'est différent quand des travailleurs, dans des secteurs combattifs, croient sincèrement que c'est possible et que la situation est propice partout comme chez eux ).
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Vals confirme la différence mentionnée au départ par Sparta, que je partage.
Il faut toujours "discuter avec les travailleurs" mais il y a aussi des moments où il faut agir avec les travailleurs,
prendre ses responsabilités.
Car contrairement à l'affabulation de la Direction de LO,
ce sont ne sont pas "quelques gauchistes " mais de très nombreux travailleurs qui ont milité pour la grève générale.
Y compris des militants de LO avec qui nous sommes nombreux à avoir milité exactement dans cette direction.
Ils sont écoeurés et ont raison.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Ils sont écoeurés et ont raison.
A part la tendance "roseauiste de LO" (qui ne s'est visiblement pas fait remarquer au congrès), tu peux nous les citer tous ces militants "écoeurés"...
Sois précis, ça nous montrera que ce n'est pas une de tes affabulations habituelles sur les militants de LO qui sont en total désaccord avec leur direction .
Quitte à te prétendre concierge inspiré ou ramasseur/colporteur de ragots, démontre tes sottes et redondantes allégations....
Et si c'est l'ange Gabriel qui te raconte tout ça à l'oreille, cite tes sources, tu seras plus crédible.
Quand on voit que nous nous cite une soi-disant confidence d'un militant de LO (qui contredirait...LO.. ) et qu'on est obligé de te débusquer en te montrant que c'est un edito OFFICIEL de LO...............ça dit la bonne foi et le sérieux du Zozeau .............
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
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