Réforme des retraites
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Re: Réforme des retraites
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/des-policiers-ont-ils-casse-dans-les-manifs_931589.html#xtor=AL-447
Des policiers ont-ils cassé dans les manifs ?
Par Julien Van Caeyseele et Julie Saulnier, publié le 27/10/2010 à 17:50
Des vidéos montrant des policiers habillés en casseurs circulent sur Internet - alimentant les accusations de certains politiques. Un peu d'info, beaucoup d'intox.
La CGT accuse
"Des manipulateurs s'infiltrent et poussent au crime dans des piquets de grèves, des manifestations, des occupations de ronds-points, violentent les situations en fin de manifs pour avoir des images chocs pour la télé et créer un climat de tension." Bernard Thibault, dénonce ce mercredi dans Libération "la présence de policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux". Le secrétaire général de la CGT fait référence à une vidéo tournée à Lyon, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 19 octobre. Le film amateur montre un groupe d'hommes arborant les couleurs du syndicat, qui bloquent l'entrée d'un immeuble. Le nombre des manifestants grandissant, ils sont finalement protégés par leurs collègues... des CRS.
Manifestation Lyon 19/10/10 : la CGT infiltrée par la police
envoyé par RebellyonTV. - L'info internationale vidéo.
Le Front de gauche accuse
Dimanche, Jean-Luc Mélenchon a lancé la polémique en déclarant qu'il existe "des personnes infiltrées qui jettent des pierres, brisent des vitrines et ensuite sortent des brassards de police", en référence aux échauffourées qui ont eu lieu en marge de la manifestation contre la réforme des retraites à Chambéry. Sur son site, le patron du Parti de gauche appuyait sa démonstration sur la photo d'un individu vêtu d'un sweat à capuche, le bas du visage dissimulé par une écharpe, au bras le brassard orange propre aux forces de l'ordre.
Sur le cliché, et la vidéo (ci-dessous), on retrouve certes cet agent, mais à aucun moment, il ne se mêle pas aux casseurs. Il reste derrière le cordon de CRS.
Les syndicats de police ont réagi avec virulence au discours de Jean-Luc Mélenchon. "Ces propos ne sont là que pour jeter de l'huile sur le feu. Cela va rendre plus compliqué le travail de nos collègues. Dire que certains policiers jouent le rôle d'agents provocateurs relève du fantasme", s'est insurgé Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat SGP-Unité police, dans le Parisien. "Nos collègues prouvent chaque jour qu'ils n'ont aucune leçon à recevoir de politiciens en mal de reconnaissance", a renchéri le Syndicat national des officiers de police (SNOP). Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, est lui aussi monté au créneau contre les propos du président du Parti de gauche qu'il qualifie d'"inadmissibles" et visant à "salir l'honneur de la police" - mais il a annoncé ce mercredi qu'il ne porterait pas plainte.
Scènes d'émeutes rue de boigne à Chambéry
envoyé par tvnetcitoyenne. - L'actualité du moment en vidéo.
Le buzz accuse
Une troisième vidéo est venue alimenter la rumeur des "policiers-casseurs" - sans pour autant en apporter la preuve. Sur le film, en marge d'une manifestation parisienne, le 16 octobre, à la Bastille, un casseur brise la vitrine d'une agence du Crédit Lyonnais. Un homme d'une cinquantaine d'années tente alors d'intervenir. Il est stoppé dans son élan par un autre casseur qui le frappe du pied dans le dos. Un policier? Internet s'est chargé de raconter à sa manière la suite de l'histoire: plus tard dans la manifestation, le casseur auteur du coup de pied, et apparemment armé d'un "tonfa", les matraques utilisées par la police, aurait enfilé un brassard de police. Totalement invérifiable.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
COMMUNIQUÉ Concernant la réforme des retraites
Nous, salariés du service social de l’assurance maladie d’Indre et Loire, confrontés en permanence à la précarité et à la misère des salariés en fin de carrière ou retraités, nous déclarons solidaires des mouvements de refus du projet de réforme des retraites dans son état.
Observatoire naturel du social et du quotidien, nous savons que le report de 2 ans des âges de départ à la retraite aura comme effet de transférer la charge financière sur l’Unédic pour les chômeurs et sur la sécurité sociale pour les salariés vieillissants atteints dans leur intégrité physique.
A 60 ans, 2/3 des salariés ne sont déjà plus actuellement en emploi.
Comment le seraient-ils à 62 ou 67 ans ?
A 55 ans, les ouvriers de l’industrie, du transport, du BTP, de l’entretien et de l’aide à la personne sont usés et sans espoir de reconversion professionnelle. Comment iront-ils jusqu’à 62 ans ?
Compte tenu de notre activité professionnelle, une heure de grève journalière n’a aucun impact sur la production. Plutôt que de nous associer à cette action, nous faisons le choix de soutenir financièrement les caisses de grèves en reversant une contribution représentative de chaque heures reconductibles auxquelles nos organisations syndicales appellent.
Ce choix soutiendra les salariés en grève dans la poursuite de leur action aussi longtemps que nécessaire.
Nous appelons les salariés dans une situation similaire à la notre à en faire de même et à le faire savoir.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Une question qui me vient à l'esprit : Est-ce que Thibault , Chérèque et Mailly sont payés les jours de grève ?
Invité- Invité
Re: Réforme des retraites
Leurs salaires sont versés par leurs confédérations. Donc, a priori, il n'y a aucune raison pour qu'ils ne soient pas payés. A ma connaissance, et à moins que ça ait changé, les salaires des permanents de la CGT sont établis sur la base de leur dernier salaire professionnel revalorisé avec équivalence de carrière. Donc ce n'est pas énorme, même s'il y a quelques avantages de fonction. Krasucki, que j'ai connu personnellement, vivait très modestement dans un HLM et prenait ses vacances à ses frais dans des clubs Touristra (ex Tourisme et travail), alors qu'il aurait certainement pu en profiter gratuitement.
Le Reste, dirigeant permanent détaché CGT SCNF, touche son salaire de controleur de 2300 € - c'est la SNCF qui le paie. Et je suppose qu'elle le paie aussi pendant les grèves. Mais je ne crois pas que ce soit un terrain sur lequel on puisse attaquer les dirigeants syndicaux, contrairement aux bureaucrates syndicaux anglo-saxons qui ont des salaires de patrons.
En revanche Le Duigou, ex dirigeant CGT, a hérité d'un parachute hyper doré au Conseil économique et social où il touche un salaire mirobolant de 9000 € nets pour se tourner les pouces. Et aussi la légion d'honneur décernée par Sarkozy ! On peut supposer que c'est pour services rendus : Le Duigou était, à la CGT, le spécialiste... des retraites !
Le Reste, dirigeant permanent détaché CGT SCNF, touche son salaire de controleur de 2300 € - c'est la SNCF qui le paie. Et je suppose qu'elle le paie aussi pendant les grèves. Mais je ne crois pas que ce soit un terrain sur lequel on puisse attaquer les dirigeants syndicaux, contrairement aux bureaucrates syndicaux anglo-saxons qui ont des salaires de patrons.
En revanche Le Duigou, ex dirigeant CGT, a hérité d'un parachute hyper doré au Conseil économique et social où il touche un salaire mirobolant de 9000 € nets pour se tourner les pouces. Et aussi la légion d'honneur décernée par Sarkozy ! On peut supposer que c'est pour services rendus : Le Duigou était, à la CGT, le spécialiste... des retraites !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
Il ert quand même de tradition de reverser au syndicat l'équivalent de sa journée de salaire de permanent CGT. Tous ne le font pas. Appeler ses collègues à faire grève alors que l'on ne subit soi-même aucune restriction financière est une attitude très légère.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Appel à une rencontre interprofessionnelle nationale à Tours
La lutte contre la réforme des retraites arrive à un moment décisif. Alors que le gouvernement et les médias nous annoncent la fin de la mobilisation, des actions de blocage et de solidarité sont menées dans tout le pays, dans un cadre interprofessionnel, souvent organisées à partir d’Assemblées Générales interpros.
Cependant, au-delà de cette structuration au niveau local, il n’y a pas ou très peu de communication entre les AGs Interprofessionnelles, de façon à se coordonner à une échelle plus large.
Or, si nous voulons donner un coup d’arrêt à la politique gouvernementale, il faudra se structurer d’avantage et coordonner nos actions. Il s’agit pour les travailleurs, chômeurs, jeunes et retraités mobilisés de se doter d’un outil pour organiser leur propre lutte au-delà de l’échelle locale.
C’est pourquoi l’Assemblée générale de Tours, réunie le 28 octobre 2010, se propose d’organiser et d’accueillir une rencontre interprofessionnelle de mandatés des Assemblées Générales qui se tiennent dans tout le pays.
Cette rencontre aurait lieu à Tours le samedi 6 novembre, journée de mobilisation nationale.
Les modalités précises seront communiquées ultérieurement.
Pour l'Assemblée Générale interprofessionnelle de Tours, S.
--
ensemblepourleretrait(at)gmail.com
AG interpro Ile-de-France Jeudi 28 octobre -18h 30 À la bourse du travail. Salle Croizat (grande salle)
L’AG interpro Paris est ouverte à tous.
"A l’initiative de cheminots de gare de l’Est et d’enseignants du 18eme, nous avons été une centaine de salariés (du rail, de l’éducation, de la poste, de pme, de l’agroalimentaire, de l’informatique, ...), de retraités, chômeurs, étudiants,
sans papiers, syndiqués ou non..., à nous réunir les 28 septembre et 5 octobre pour discuter du problème de la réforme des retraites",
Mais pas seulement... Depuis, il y a eu des AG toutes les semaines, voire tous les jours. Au delà de ce que chacun fait tous les jours dans sa boîte, son quartier, sa ville, l’idée de se voir régulièrement permet : de s’informer sur ce qui se passe ici et là, sur Paris Ile de France (voire plus largement), dans tous les secteurs , de se tenir au courant des initiatives des uns et autres que ce soit pour les manifs, les blocages, les occupations, la Répression, les AG, l’écriture de tracts ou autres, voir où il y a besoin de ’’coups de main’’ et d’interventions, etc.
L’idée de cette assemblée n’est pas de refaire un nouveau bureau central mais de fédérer un maximum de gens pour réfléchir, agir, lutter parallèlement et/ou en dehors de toutes les centrales syndicales, contre l’Etat et le Capital, contre la réforme des retraites, contre le salariat, contre l’exploitation, contre les conditions minables dans lesquelles nous sommes tous ! Il y a toujours eu une nécessité de se
coordonner un maximum dans la lutte de classes pour ne pas rester isolé chez soi, dans sa boîte, dans son groupuscule...
Venez nombreux dialoguer, représenter vos actions et rassemblements de toute l’ IdF, construire ensemble, se donner les moyens de décider et d'agir ensemble, par la base.
Egalement rendez-vous tous les jours à 18H00 devant la bourse du travail (3 rue du château d’eau).
et: Samedi 30 Octobre à la CIP 14-16 QUAI DE LA CHARENTE, 75019 PARIS (MÉTRO CORENTIN CARIOU) A 14H.
Dernière édition par nico37 le Jeu 28 Oct - 22:24, édité 1 fois
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
06/09/2010 La CES soutient la journée nationale d’action unitaire des syndicats français sur les retraites
Le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), John Monks, participera à la manifestation de l’intersyndicale française le 7 septembre à Paris pour soutenir l’opposition des organisations syndicales au projet de réforme sur les retraites qui ne répond pas aux enjeux actuels et futurs de la société.
John Monks a déclaré : « Le défi majeur n’est pas l’âge du départ de la retraite mais la question de l’emploi. Tout l’effort doit porter sur l’emploi. Il est nécessaire de faciliter l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi en leur assurant des emplois de qualité qui leur permettront de financer le système public de protection sociale basé sur la solidarité, et d’avoir des retraites décentes. Garder les seniors sur le marché du travail est également capital, or ce n’est pas ce qui se passe actuellement, nous le savons. Nous ne devons pas nous tromper de priorité ».
http://www.ei-ie.org/fr
"La France vit un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle. Le rejet du projet de réforme des retraites, imposé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, a fait sortir le peuple français dans la rue.
Lycéens et enseignants se sont mis aux côtés des autres salariés pour montrer qu'au-delà de la réforme des retraites, l'emploi, les salaires, les conditions de travail, mais aussi l'avenir des jeunes, sont en danger.
De nombreux lycées ont été bloqués pendant les mobilisations des 12, 16 et 19 octobre. Pour les représentants du Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES-FSU), ces blocages sont surtout « le témoignage de la mobilisation des jeunes sur une question qui les concerne, et l'expression de l'inquiétude d'une génération qui risque de vivre moins bien que les générations précédents."
La qualité de l'éducation publique est aussi menacée par les coupes budgétaires et l'affaiblissement du statut de fonctionnaire. Tous les niveaux d'enseignement sont gravement touchés et tous les personnels sont concernés. Selon la fédération syndicale UNSA-Education, le budget annoncé en septembre par le Ministère de l'Education prévoit 8.967 suppressions de postes dans l'enseignement primaire, alors que 4.000 élèves supplémentaires sont attendus. Une baisse de moyens drastique qui obligerait, entre autres mesures, à augmenter le nombre d'élèves par classe, à abandonner la scolarisation dès deux ans ou réduire la formation continue.
Dans l'enseignement secondaire, 4.800 suppressions de postes sont programmées ainsi que 600 emplois de personnels administratifs. Au même temps, la réforme de la formation des stagiaires, qui avaient jusque-là un service de six heures afin d'acquérir des méthodes pédagogiques, met les nouveaux professeurs dix-huit heures par semaine devant les élèves sans aucune préparation, en assumant une charge de cours presque équivalente à celle de leurs aînés titulaires.
Jusqu'à présent, le gouvernement français a répondu à la mobilisation par le déni et la répression, au risque même d'une radicalisation du conflit social. Le SNES-FSU a condamné les violences exercées en particulier à l'égard des jeunes et a appelé les personnels à accompagner et à aider les élèves afin d'éviter les incidents.
L'intersyndicale des salariés a annoncé deux nouvelles journées d'action contre la réforme des retraites. Ainsi, les salariés sont appelés à la grève jeudi 28 octobre et à la mobilisation samedi 6 novembre.
L'Internationale de l'Education exprime sa solidarité avec les syndicats français et soutien la lutte des enseignant(e)s pour préserver une éducation publique de qualité en France."
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Pour une guérilla sociale durable et pacifique
18 Octobre 2010 Par Philippe Corcuff
Plutôt que s'enfermer dans le « tout ou rien », grève (vraiment) générale ou effilochement du mouvement : des pistes pour un mouvement durable, multiforme et convergent...
Un mouvement d'ampleur saisit le pays depuis début septembre en s'opposant à la contre-réforme Sarkozy des retraites : des millions de personnes engagées dans des manifestations à répétition et des grèves ponctuelles ou reconductibles, des centaines de milliers de lycéens ayant rejoint depuis quelque temps la mobilisation, entre 3/4 et 2/3 de la population exprimant sa sympathie avec les secteurs mobilisés.
Pourtant le pouvoir sarkozyste refuse pour l'instant de reculer (et même de vraiment négocier avec les segments les plus négociateurs du syndicalisme). NicolasSarkozy semble faire du passage en force de cette contre-réforme une question majeure d'identité politique dans la perspective de l'élection présidentiellede 2012. Il augmente d'autant le niveau de rapport de forces requis pour faire bouger significativement le gouvernement, mais aussi, partant, le potentiel de radicalisation du mouvement.
Des risques et des pistes en germe
Pour l'instant, les grèves reconductibles ont eu un certain écho, mais n'ont pas connu de vagues généralisantes. On entend dans les cortèges syndicaux et dans les assemblées générales des secteurs les plus mobilisés, ou de ceux qui ont été les plus mobilisés par le passé, des appels pour ne pas « partir » seuls en reconductible ou pour ne pas s'y inscrire trop longtemps de manière trop isolée. Or le niveau de convergences et de radicalisation au sein de l'intersyndicale nationale ne laisse pas espérer la possibilité d'un mot d'ordre national de grève reconductible interprofessionnelle. On peut le regretter, mais on doit en tenir compte. Localement comme nationalement, des freins et des hésitations existent donc.
Parailleurs, à l'approche du vote définitif de la loi, des voix syndicales commencent à se faire entendre selon lesquelles le mouvement pourrait difficilement perdurer au-delà de cette échéance parlementaire. Voix syndicales qui pourraient être bientôt rejointes par des voix politiques de gauche essentiellement préoccupées par l'échéance électorale de 2012.
Un scénario de démobilisation pour l'après vacances de la Toussaint apparaît donc envisageable, bien que non inéluctable si l'on en prend conscience : effilochement du mouvement, divisions plus vives et plus publiques entre prudents et radicaux, impression d'avoir été floués pour ceux qui sont partis en reconductible, sentiment diffus de déception et amertume face au cynisme d'un pouvoir arrogant « droit dans ses bottes », recul de l'esprit de résistance devant la succession de défaites (depuis la victoire du CPE en 2006), attrait du repli néolibéral d'individus atomisés en concurrence les uns avec les autres à la place de l'action coordonnée d'individualités et de collectifs en quête du respect de soi dans la justice sociale... Envisager cette possibilité ne renvoie pas ici à un attrait morbide pour le goût de la défaite, mais doit stimuler un sursaut afin de l'éviter, quand il est encore temps. Car le dynamisme et l'enthousiasme, la joie de défendre sa dignité personnelle en disant « non » comme la gaieté d'être ensemble et de goûter aux plaisirs de la solidarité retrouvée (le « je lutte des classes », indissociablement individuel et collectif !) sont encore très présents, et même avivés par l'arrivée des lycéens (le magnifique « Je me révolte donc je suis » d'une banderole lycéenne à Nîmes samedi 16 octobre !) dans les manifestations. L'enjeu principal n'est-il pas, ce faisant, de préserver et de développer cette énergie en donnant un caractère plus durable au mouvement,dans la cohabitation inéluctable du pôle des prudents et du pôle des radicaux ?
Or on a déjà sous les yeux des éléments de réponse dans le mouvement tel qu'il s'est spontanément construit au jour le jour : relative fluctuation des individus, des secteurs professionnels et des localités actifs dans les manifestations avec le maintien d'un niveau global élevé de mobilisation, des entrées et des sorties dans la grève ponctuelle, la grève reconductible et/ou les actions de blocage qui ne doivent pas être nécessairement interprétées comme une faiblesse du mouvement mais comme un potentiel de mobilité, des passages localement transversaux entre des aspects différents du combat anti-sarkozyste (retraites et solidarité entre générations, emploi, précarité, salaires, écologie, sécuritaire, discriminations racistes et stigmatisation des roms, sans papiers, médias, université et recherche, justice, « affaire Woerth/Bettencourt »...), des initiatives de solidarité permettant aux secteurs les plus combatifs de durer davantage, notamment. Une guérilla sociale et citoyenne anti-sarkozyste est ainsi en train de prendre forme, plus mobile, plus diffuse, plus protéiforme que l'idée qu'on pouvait se faire d'une « grève générale ».
Ne peut-elle devenir plus consciente d'elle-même, afin d'acquérir plus de repères stratégiques partagés et davantage d'efficacité tactique ? Pour se prolonger bien au-delà des vacances de la Toussaint dans un mouvement à l'horizon temporel élargi, qui irait pourrir le remaniement gouvernemental et même le Noël de Nicolas Sarkozy. Un mouvement qui accepterait pleinement la cohabitation de la prudence des modérés et des audaces des radicaux, qui mêlerait dans une dynamique commune ceux qui croient beaucoup à l'échéance électorale du 2012 (mais qui auraient compris qu'un défaite sociale aujourd'hui obèrerait leurs chances de victoire électorale demain) et ceux qui pensent que le principal pour l'avenir d'une politique démocratique réellement alternative sejoue dans de tels processus d'auto-organisation populaire et citoyenne, comme de tous les autres plus perplexes... Un mouvement qui aurait donc un minimum de conscience commune d'un intérêt général du mouvement, par-delà les inévitables et légitimes divergences.
Plutôt le « Mai rampant » italien que le Mai 1968 français ? Pour pourrir le remaniement gouvernemental de Nicolas Sarkozy et son Noël...
Le passé, au travers de la mémoire des luttes conquérantes d'hier et de la lecture critique de leurs difficultés, constitue un aliment indispensable à notre action présente, pour résister aux évidences comme à la démoralisation portées par les élites dominantes. Dans cette perspective, le passé est une composante nécessaire à la confection de notre sens individuel et collectif de la dignité.Mais il ne faut peut-être pas se tromper de passé. Tous les passés n'ont pas la même puissance subversive quand on les confronte à tel ou tel événement présent. Leurs imaginaires respectifs et les leçons qu'ils nous aident à tirer ne fournissent pas tous des ressources aussi ajustées aux enjeux du présent.Dans cette perspective, la figure de la grève générale des salariés et des étudiants en Mai 1968 n'est peut-être pas la plus adéquate à ce que nous vivons avec ce mouvement. Ni peut-être d'ailleurs la grève paralysante des transports adossée à de puissantes manifestations en novembre-décembre 1995. Le « Mai rampant » italien, moins connu en France, n'apparaît-il pas un peu plus enphase ? Á l'heure de « la globalisation » néocapitaliste, les luttes des opprimés n'ont-elles d'ailleurs pas à métisser davantage leurs références au contact d'une variété d'expériences nationales et internationales ?
Qu'en est-il plus précisément du « Mai rampant » en Italie[1] ? Émergeant en 1966, le mouvement étudiant italien va connaître des premières jonctions avec la contestation ouvrière au printemps 1968. Puis, dans la période1968-1969, syndicalistes de diverses obédiences, militants associatifs et étudiants radicalisés vont renforcer leurs convergences et faire vivre sur un temps long unmouvement parsemé d'une multiplicité d'affrontements avec le pouvoir politique et le pouvoir patronal, sans connaître un moment de paralysie généralisée (à la manière de notre Mai 1968). Luttes universitaires et luttes ouvrières locales, luttes urbaines contre la hausse des loyers, journées d'action professionnelles et journées de grève générale, manifestations localisées et manifestations nationales, etc. : le mouvement connaît une mobilité et une dynamique protéiforme débouchant sur une série d'acquis sociaux. Il ne s'agit pas d'ériger la situation italienne de l'époque en « modèle », alors que nombre de caractéristiques de la situation française actuelle sont fort éloignées, mais d'y puiser dans une comparaison raisonnée une vision plus diversifiée du rapport au temps des mouvements de contestation, en s'émancipant du danger de tyrannie d'une voie unique sur nos imaginaires.
L'historien François Hartog a pointé le poids actuel dans notre rapport au temps d'un « présentisme » marqué par le « progressif envahissement de l'horizon par un présent de plus en plusgonflé, hypertrophié » et le culte de « l'éphémère »[2]. Dans ce schéma, associé au néolibéralisme comme au néomanagement du capitalisme actuel, le « présent monstre » serait « à la fois tout (il n'y a que du présent) et presque rien (la tyrannie de l'immédiat) »[3]. Face à cela, le regretté Daniel Bensaïd a proposé, en prenant appui sur des pistes du philosophe allemand Walter Benjamin(1892-1940), une nouvelle alliance originale du passé, du présent et de l'avenir[4]. Si pour lui, l'action présente reste centrale, c'est en se lestant des images et des enseignements des luttes passées tout en s'ouvrant à la possibilité d'un futur radicalement autre. Le mouvement social sur les retraites ne gagnerait-il pas ainsi à nourrir conjointement son action présente d'expériences passées (comme le « Mai rampant » italien) et d'un élargissement de son horizon temporel vers l'avenir ? Toutefois, unedouble fétichisation pourrait l'entraver : fétichisation du légal du côté du pôle modéré du mouvement et fétichisation d'une vision réductrice du thème de « la grève générale » du côté de son pôle radical.
S'émanciperdu double fétichisme du légal et de « la grève générale » ?
Une fois la loi sur les retraites entérinée par les deux chambres et plus ou moinsvalidée par le Conseil Constitutionnel (s'il est saisi par les parlementaires de l'opposition, ce qui est prévisible et peut encore ralentir le moment de sa promulgation définitive), une attitude démocratique consisterait-elle nécessairement à abandonner la contestation ? Non, répondent avec force d'arguments le sociologue Albert Ogien et la philosophe Sandra Laugier dans un récent livre à mettre dans toutes les mains : Pourquoi désobéir en démocratie ? (Paris, éditions La Découverte, 2010). Car, depuis l'action et les écrits de l'Américain Henry David Thoreau (1817-1862) - qui a arrêté de payer ses impôts à cause du maintien à l'époque de l'esclavage dans certains États américains comme de la poursuite de la guerre avec leMexique -, la désobéissance civile participe pleinement d'une conception élargie de la démocratie. Tout d'abord, le légal n'est pas le juste, et l'espace démocratique apparaît aussi comme un lieu de mise en cause des lois instituées codifiant l'injustice, la désobéissance aux injonctions légales constituant une des formes de résistance à l'injustice dont disposent les citoyens. D'autant plus dans des sociétés capitalistes où les institutions publiques cristallisent en leur sein, de manière variable selon ces institutions, l'hégémonie des classes dominantes (comme l'a mis en évidence une nouvelle fois « l'affaire Woerth/Bettencourt ») comme d'autres formes de domination (de genre, raciale, etc.), en contradiction avec l'idéal démocratique. Dans ce cas, l'imaginaire démocratique a justement à être relancé contre les institutions existantes, au nom même des prétentions démocratiquesde ces institutions.
Parailleurs, la démocratie représentative n'est pas toute la démocratie, n'est même qu'un bout de la démocratie doté d'écueils. Comme l'a mis en évidence dès1911, le sociologue Roberto Michels, la démocratie représentative et professionnalisée moderne développe en elle une tendance oligarchique anti-démocratique : « une hégémonie des représentants sur lesreprésentés »[5]. Cet appauvrissement oligarchique de démocraties limitées, largement aux mains de représentants professionnels sous contrôle bien épisodiquede la volonté populaire, appelle alors un élargissement de l'espace démocratique, à côté et en tension avec les mécanismes de représentation : démocratie directe, démocratie participative, démocratie délibérative, rôle des syndicats, des associations et des mouvements sociaux dans la constitution d'une espace démocratique pluraliste et conflictuel, place de médias indépendants des pouvoirs économiques et politiques, etc. La démocratie est encore largement à conquérir, et n'est pas le monopole d'un pré-carré représentatif à tendance oligarchique. Il n'y a pas alors d'objection majeure, d'un point devue pleinement démocratique, à prolonger le mouvement social sur les retraites au-delà du vote et de la promulgation de la loi. Bien au contraire.
Á côté du fétichisme du légal, un autre fétichisme pourrait entraver le prolongement de l'actuel mouvement social : un fétichisme de « la grève générale », entendue en un sens trop étriqué comme un mot d'ordre passe-partout, indépendamment des circonstances. L'horizon de « la grève générale » est une très bonne chose si, face à la tendance à l'éparpillement des luttes, il élargit notre espace mental à des convergences souhaitables. S'il se présente comme une exigence de généralisation à partir d'expériences concrètes dans des situations concrètes, et pas comme un marteau qui s'abat dogmatiquement d'en haut. Mais « la grève générale » perdrait de cette dynamique fort utile si on la comprenait comme un « modèle » à appliquer de manière rigide, sans tenir compte des caractéristiques de la situation. Si on considérait la généralisation de la grève à l'ensemble des salariés, des étudiants et des lycéens à un moment donné comme la seule modalité de construire un mouvement social convergent susceptible de remporterdes victoires.
Or, en un instant où les grèves reconductibles, bien que significatives, n'apparaissent pas en mesure de peser suffisamment, une vision mécanique et étriquée de « la grève générale » pourrait empêcher d'envisager d'autres possibilités, ou du moins des petits déplacements, plus adaptés à la situation présente. Une tyrannie de la lettre de « la grève générale » pourrait contribuer à tuer l'esprit de « la grève générale » : 1) en nous enfermant dans un « tout ou rien » mortifère et à terme démobilisateur ; 2) en nous poussant dans la voie de la déception plutôt que de celle du développement de l'enthousiasme ; et 3) en oubliant que la perspective de généralisation suppose au minimum de garder au sein de la mobilisation les secteurs les plus prudents et/ou les plus modérés.
Parmiles autres chemins possibles, il y aurait donc celui d'une guérilla sociale et citoyenne durable, un mouvement social protéiforme, dans le style du « Mai rampant » italien, associant des mobilisations localisées et professionnelles fortes avec des journées nationales de manifestations, des grèves et des manifestations, des grèves ponctuelles et des grèves reconductibles, des va-et-vient entre les deux, des paralysies partielles (SNCF, métro et transports collectifs urbains, raffineries et dépôts pétroliers, routiers, etc.), des grèves tournantes ou la répétition de grèves sporadiques limitant le coût de la grève sur les salariés, la constitution de caisses de solidarité en direction des secteurs engagés de manière la plus durable dans la grève reconductible, des liaisons inédites avec les milieux intellectuels et artistiques critiques pour amplifier la délégitimation du pouvoir sarkozyste, la promotion de passages entre combats revendicatifs et expériences alternatives (pourquoi des AMAP n'approvisionneraient-elles pas gratuitement des grévistes ? pourquoi des universités populaires ne se déplaceraient-elles pas sur les lieux de grève en mettant à disposition des savoirs critiques ? pourquoi des artistes alternatifs ne seraient-ils pas davantage présents dans les manifestations ? etc. etc.), des actions moins massives mais plus spectaculaires sur d'autres fronts où la légitimité sarkozyste résiste davantage au sein de la population (racialisation, logique sécuritaire, etc.), etc.
Pourquoi cette guérilla sociale et citoyenne se devrait-elle d'être pacifique ? Non pas par choix de la non-violence comme principe intangible. Je continue à penser que, dans certaines situations où les classes dominantes imposent le maintien de leur pouvoir par la violence physique, et dans lesquelles alors des moyens démocratiques minimaux ne sont pas à disposition, le recours aux armes peut se justifier. Mais nous ne sommes pas du tout dans ce cas de figure aujourd'hui en France. Et l'équivalence erronée « sarkozysme = fascisme » participe de l'inintelligence de la situation dans certains milieux critiques comme du brouillage relativiste des repères propre à certains secteurs de la culture contemporaine (souvent appelés « post-modernes »). Mais la constitution d'un mouvement pacifique préservant l'intégrité des personnes n'implique pas de se priver d'actions symboliques contre des biens (du type démontages de McDonald's ou pourquoi pas de banques, fauchages d'OGM, etc.).Une telle orientation pacifique d'une guérilla sociale et citoyenne durable exprimerait alors stratégiquement et tactiquement trois dimensions au moins : 1) le sécuritaire constituant encore un point fort de légitimité du pouvoir sarkozyste, il faut s'efforcer de lui ôter de la légitimité et pas de lui en donner en plus ; 2) la violence, en l'état, constitue un facteur diviseur dans le mouvement, susceptible d'éloigner certains secteurs plutôt que d'élargir son assise ; et 3) contrairement à la marchandisation capitaliste des humains, il faut montrer dans nos actions mêmes que nous établissons une distinction impérative entre les objets et les personnes.
Mais l'insistance sur la pluralité du mouvement n'est-elle pas contradictoire avec le souci d'« unité » ? Peut-être que notre façon habituelle d'envisager le rapport entre le commun et le pluriel, à partir du vocabulaire de « l'unité », de « l'unification », voire de « la centralisation », est également inadaptée. Cela tend à écraser le Multiple sous hégémonie de l'Un. Mais l'éloge par certains contemporains de la pluralité dans l'oubli de l'exigence de la constitution d'espaces communs apparaît aussi comme une impasse. On trouvera peut-être ici une inspiration suggestive chez la grande philosophe politique Hannah Arendt (1906-1975). Elle écrit ainsi que « La politique repose sur un fait : la pluralité humaine »[6]. Mais elle va plus loin en précisant que « La politique traite de la communauté et de la réciprocité d'être différents ». Dans cette optique, la politique consisterait à créer un espace commun en partant de la pluralité humaine, sans écraser cette pluralité au nom de l'Un. C'est déjà présent à titre d'amorce dans le vocabulaire des « convergences » et des « coordinations » utilisé dans la galaxie altermondialiste, comme dans le vocabulaire de « l'association »et de « la coopération » propre aux débuts du mouvement ouvrier au XIXe siècle. Le mouvement multiforme et durable de guérilla sociale et citoyenne dont je parle s'inscrit aussi dans cette direction à la fois ancienne et rénovatrice, donc à proprement parler refondatrice.
Vers une plus grande mobilitéstratégique et tactique du mouvement social ? La boîte à outils de Michel Foucault...
Ce ne sont que des pistes que je propose à la discussion des individus et des collectifs mobilisés, afin de préserver et d'amplifier les acquis de notre mobilisation. Au-delà même du contenu de ces propositions, cela constitue un appel à une plus grande mobilité stratégique (sur le moyen terme) et tactique (au jour le jour, action ponctuelle par action ponctuelle) au sein du mouvement. Car s'il s'agit bien de nourrir un rapport de forces, il ne s'agit pas que d'un rapport de forces, mais aussi d'un déploiement de créativité et d'inventivité ordinaires anticipant ici et maintenant la possibilité d'une autre société et redonnant individuellement et collectivement confiance.
La boîte à outils d'un penseur critique, le philosophe Michel Foucault, pourrait nous fournir des ressources utiles afin de mieux problématiser ce cheminement. Dans un entretien de 1977, intitulé « Pouvoirs et stratégies »[7], il nous permet de mieux comprendre tout à la fois certaines caractéristiques de ce que l'on combat et certains enjeux d'un mouvement comme le nôtre. Ce que l'on combat ? Pour lui, « l'entrecroisement » d'une pluralité de pouvoirs actifs au sein de la société « dessine des faits généraux de domination », cette domination s'organisant « en stratégie plus ou moins cohérente et unitaire ». Intérêts de professionnels de la politique s'efforçant de se faire réélire et s'adressant à des « segments » privilégiés du « marché électoral », notables locaux s'inscrivant plus ou moins dans une machine électorale comme l'UMP, transactions routinières entre pouvoirs politiques, pouvoirs technocratiques et pouvoirs économiques (voir « l'affaire Woerth-Bettencourt ») mais aussi espaces de concurrence entre eux et en leur sein, affects racistes travaillant certaines relations quotidiennes capitalisés dans des usages électoralistes, etc. : la stratégie politique sarkozyste tente de mettre plus ou moins en cohérence cette variété de logiques, dans des combinaisons tactiques variables en fonctiondes conjonctures. Mais, comme le précise Foucault, « avec les phénomènes nombreux d'inertie, de décalages, de résistances ». Car on n'a affaire qu'à « une production multiforme de rapports de domination » qui ne sont que « partiellement intégrables à des stratégies d'ensemble ». Point de maîtrise omnisciente de type conspirationniste ici : ça déborde, ça fluctue, ça dérape, ça échappe...autant de contradictions et d'occasions à saisir tactiquement par les résistances. Á partir de là, la résistance (comme les logiques dominantes) apparaît « à la fois multiple et intégrable à des stratégies globales ». Á nous de jouer ?
* Sur les problèmes stratégiques et tactiques du mouvement social des retraites après la journée de manifestation du samedi 16 octobre, voir aussi sur Mediapart : « Et maintenant ? » de Mathieu Magnaudeix, 17octobre 2010
Merci à Grain de sel pour l'image illustrant ce texte !
Notes :
[1] Sur le « Mai rampant » italien, voir un article de synthèse dans une intéressante revue québécoise de gauche critique : « Du mai rampant à l'automne chaud. Italie, 1968-1969 », par Claude Rioux, Á Bâbord !, n°24, avril-mai 2008 ; voir aussi Dominique Grisoni et Hughes Portelli, Luttes ouvrières en Italie de 1960 à 1976, Paris, éditions Aubier Montaigne, collection "Repères pour le socialisme" (dirigée par Didier Motchane), 1976.
[2] François Hartog, Les régimes d'historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Seuil, 2003, p.125.
[3] Ibid., p.217.
[4] Voir Daniel Bensaïd, Une radicalité joyeusement mélancolique. Textes (1992-2006), textes réunis et présentés par Philippe Corcuff, Paris, éditions Textuel, 2010, en particulier pour la question qui nous occupe un très stimulant texte datant de 1995, « Utopie et messianisme : Bloch, Benjamin et le sens du virtuel », pp.99-115 ; voir aussi la réédition récente d'un des meilleurs livres de Daniel Bensaïd, Walter Benjamin.Sentinelle messianique (1e éd. : 1990), Paris, éditions Les Prairies Ordinaires, 2010.
[5] Roberto Michels, Les partis politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties (1e éd. :1911), Paris, éditions Flammarion, collection de poche « Champs », 1971, p.38.
[6] Hannah Arendt, Qu'est-ce que la politique ? (manuscrits de 1950-1959), Paris, éditions du Seuil, 1995, p.31 ; la citation qui suit est issue de la même page.
[7] Michel Foucault, « Pouvoirs et stratégies » (entretien avec Jacques Rancière de 1977), repris dans Dits et écrits II, 1976-1988, Paris, éditions Gallimard, collection « Quarto », 2001, pp.418-428 ; les citations qui suivent sont tirées de la page 425.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Il faut tirer un bilan de ce reflux prévisible de la mobilisation et voici ce que j'en pense :
- Les grands vainqueurs de cet épisode sont :
1) le gouvernement qui va réussir à passer sa réforme ce qui pour le système capitaliste non seulement français mais aussi international constitue, une fois de plus, une prolongation.
2) les bureaucraties syndicales qui au moyen de leurs journées d'actions ont une fois de plus réussi le tour de force
-de canaliser la protestation, en faire une soupape de sécurité du système.
-de laisser dans les esprits le gout amer que les plus forts sont les gouvernants.
-et tout ça en faisant perdre des précieuses journées de salaire aux plus démuni-e-s alors qu'eux-mêmes sont payés et gardent leur poste de bureaucrates sans aucune pénalité d'aucun ordre.
3) les bureaucraties politiques et, en particulier celles du PS ont pu, en feignant l'indignation et en se permettant des discours de justice sociale, redorer leur blason largement flétri et se préparer ainsi à la bonne soupe de l'alternance de 2012 notamment avec la promesse de revenir sur cette réforme des retraites,
ce que bien sur ils ne feront pas.
Quelle conclusion en tirer pour l'avenir ?
Comme dans toutes choses, le bilan n'est pas complètement négatif .
-Ce mouvement a permis malgré tout de renouer un lien entre ceux et celles qui subissent ce système c'est à dire l'immense majorité de la population.
- Le niveau de conscience collectif va sans doute s'élever encore d'un cran.
Mais je crois que le plus important , c'est de comprendre
-qu'il faut passer à des formes de luttes autres que la journée d'action et même la grève illimitée si elle s'en tient à un simple blocage de l'activité.
- que le combat pour la revendication particulière ne peut pas être mené indépendamment de celui immédiat pour le passage à une autre société et donc la destruction pure et simple du système capitaliste.
- que pour cela les formes d'actions positives qui satisfont tout le monde doivent être mis en place et, la plus évidente c'est l'organisation de la distribution gratuite à la population de toutes les denrées et services auxquels les travailleurs-ses ont accès et ont fabriqué transporté ou produit.
C'est la seule façon de shunter directement et immédiatement le système marchand et d’enlever très vite toute valeur à l'argent qui reste l'outil essentiel du système capitaliste.
C'est la façon la plus immédiate d'organiser des échanges non marchands et donc basés sur un travail non quantifié.
C'est donc la façon de passer immédiatement sans centralisation mais avec une coordination à la base à une société autogérée qui n'est plus basée sur le profit financier et la spéculation.
C'est à mon avis un bilan et des réflexions qu'il faut tirer de ces mouvements contre le projet de réforme des retraites.
- Les grands vainqueurs de cet épisode sont :
1) le gouvernement qui va réussir à passer sa réforme ce qui pour le système capitaliste non seulement français mais aussi international constitue, une fois de plus, une prolongation.
2) les bureaucraties syndicales qui au moyen de leurs journées d'actions ont une fois de plus réussi le tour de force
-de canaliser la protestation, en faire une soupape de sécurité du système.
-de laisser dans les esprits le gout amer que les plus forts sont les gouvernants.
-et tout ça en faisant perdre des précieuses journées de salaire aux plus démuni-e-s alors qu'eux-mêmes sont payés et gardent leur poste de bureaucrates sans aucune pénalité d'aucun ordre.
3) les bureaucraties politiques et, en particulier celles du PS ont pu, en feignant l'indignation et en se permettant des discours de justice sociale, redorer leur blason largement flétri et se préparer ainsi à la bonne soupe de l'alternance de 2012 notamment avec la promesse de revenir sur cette réforme des retraites,
ce que bien sur ils ne feront pas.
Quelle conclusion en tirer pour l'avenir ?
Comme dans toutes choses, le bilan n'est pas complètement négatif .
-Ce mouvement a permis malgré tout de renouer un lien entre ceux et celles qui subissent ce système c'est à dire l'immense majorité de la population.
- Le niveau de conscience collectif va sans doute s'élever encore d'un cran.
Mais je crois que le plus important , c'est de comprendre
-qu'il faut passer à des formes de luttes autres que la journée d'action et même la grève illimitée si elle s'en tient à un simple blocage de l'activité.
- que le combat pour la revendication particulière ne peut pas être mené indépendamment de celui immédiat pour le passage à une autre société et donc la destruction pure et simple du système capitaliste.
- que pour cela les formes d'actions positives qui satisfont tout le monde doivent être mis en place et, la plus évidente c'est l'organisation de la distribution gratuite à la population de toutes les denrées et services auxquels les travailleurs-ses ont accès et ont fabriqué transporté ou produit.
C'est la seule façon de shunter directement et immédiatement le système marchand et d’enlever très vite toute valeur à l'argent qui reste l'outil essentiel du système capitaliste.
C'est la façon la plus immédiate d'organiser des échanges non marchands et donc basés sur un travail non quantifié.
C'est donc la façon de passer immédiatement sans centralisation mais avec une coordination à la base à une société autogérée qui n'est plus basée sur le profit financier et la spéculation.
C'est à mon avis un bilan et des réflexions qu'il faut tirer de ces mouvements contre le projet de réforme des retraites.
Invité- Invité
Re: Réforme des retraites
Kuhing
Mais je crois que le plus important , c'est de comprendre
-qu'il faut passer à des formes de luttes autres que la journée d'action et même la grève illimitée si elle s'en tient à un simple blocage de l'activité.
- que le combat pour la revendication particulière ne peut pas être mené indépendamment de celui immédiat pour le passage à une autre société et donc la destruction pure et simple du système capitaliste.
Tandis que Corcuff théorise des gadgets alternatifs baptisés du terme ronflant de "guérilla sociale", Kuhing en revient à son obsession : la destruction immédiate du système capitaliste.
La destruction du système capitaliste, ça suppose : la révolution mondiale, à commencer par la révolution dans notre propre pays évidemment, c'est à dire la prise de pouvoir par le prolétariat et la destruction de l'état bourgeois qui est le garant des rapports de production capitaliste et des privilèges des classes dominantes. Ce qui suppose :
1) Non seulement une mobilisation massive, sinon majoritaire, mais le fait que des millions de personnes considèrent qu'elles n'ont plus rien à perdre et n'ont d'autre issue que de se lancer dans une lutte radicale. Ce qui n'est, de toute évidence, pas le cas aujourd'hui.
2) La capacité de ces millions de personnes à se doter d'une direction politique révolutionnaire capable de mener le combat jusqu'au bout. Nous n'en sommes pas là non plus.
En l'absence de cette volonté révolutionnaire massive, les discours maximalistes de Kuhing ou minimalistes de Corcuff ne sont que des substituts à l'action de masse. Car, si le socialisme apparait un jour, il ne pourra être que le résultat de l'action consciente de millions de personnes.
Pour en revenir au bilan, Kuhing voit les choses de façon beaucoup trop négatives à mon avis. La classe ouvrière n'a pas perdu la bataille, car elle ne l'a pas vraiment livrée. Ce n'est même pas un combat comparable à celui des mineurs contre Thatcher, qui a duré des mois, a entraîné des affrontements violents, des morts etc. De plus, des éléments importants sont apparus en germe dans cette lutte, malgré leurs limites, comme par exemple un certain dépassement du corporatisme qui est un des fléaux du mouvement ouvrier et que les bureaucraties syndicales entretiennent.
On peut évidemment épiloguer pour savoir pourquoi les grévistes les plus déterminés n'ont pas réussi à entraîner de plus larges masses de travailleurs. Mais il est évident que les attaques ne vont pas s'arrêter là et qu'il va arriver un moment où ceux qui sont restés en retrait n'auront pas d'autre choix que d'entrer en lutte. Peut-être aujourd'hui le sentiment qu'on réussira à s'en tirer individuellement et qu'on a plus à perdre qu'à gagner en entrant en lutte, notamment dans nombre de boîtes du privé, est-il encore trop fort...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
verié2 a écrit:Kuhing
Mais je crois que le plus important , c'est de comprendre
-qu'il faut passer à des formes de luttes autres que la journée d'action et même la grève illimitée si elle s'en tient à un simple blocage de l'activité.
- que le combat pour la revendication particulière ne peut pas être mené indépendamment de celui immédiat pour le passage à une autre société et donc la destruction pure et simple du système capitaliste.
Tandis que Corcuff théorise des gadgets alternatifs baptisés du terme ronflant de "guérilla sociale", Kuhing en revient à son obsession : la destruction immédiate du système capitaliste.
La destruction du système capitaliste, ça suppose : la révolution mondiale, à commencer par la révolution dans notre propre pays évidemment, c'est à dire la prise de pouvoir par le prolétariat et la destruction de l'état bourgeois qui est le garant des rapports de production capitaliste et des privilèges des classes dominantes. Ce qui suppose :
1) Non seulement une mobilisation massive, sinon majoritaire, mais le fait que des millions de personnes considèrent qu'elles n'ont plus rien à perdre et n'ont d'autre issue que de se lancer dans une lutte radicale. Ce qui n'est, de toute évidence, pas le cas aujourd'hui.
2) La capacité de ces millions de personnes à se doter d'une direction politique révolutionnaire capable de mener le combat jusqu'au bout. Nous n'en sommes pas là non plus.
En l'absence de cette volonté révolutionnaire massive, les discours maximalistes de Kuhing ou minimalistes de Corcuff ne sont que des substituts à l'action de masse. Car, si le socialisme apparait un jour, il ne pourra être que le résultat de l'action consciente de millions de personnes.
Parfaite contradiction : Si la révolution est selon toi l'action consciente de millions de personnes je ne vois plus alors l'utilité de cette "direction révolutionnaire" qui te fait fantasmer tant et qui par le passé a abouti aux massacres humains que l'on connait - et, merci de ne pas venir me faire chier avec "le livre noir du communisme" - pour en revenir au bout du compte à un capitalisme encore plus sauvage.
Le seul pouvoir politique possible est celui que fera une coordination des populations à la base. Ce qui est techniquement et humainement parfaitement possible à petite et grande échelle.
Alors, Les "centralistes cartésiens sérieux" vont alors rétorquer : Mais non ! ce n'est pas possible que tout le monde contrôle tout !
Ce à quoi je réponds : si des millions de personnes ne sont pas capables d'organiser ensemble leur façon de fonctionner, comment une infime partie d'entre elles pourrait elle alors le faire ?
Quant à la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites, tout le monde et moi-même souhaitons qu'elle continue et surtout qu'elle aboutisse.
Cependant, doté de moyens d'action comme les journées de grèves éparpillées et les promenades entre République et Bastille que les bureaucrates syndicaux arrivent pour le moment à imposer, je crains que l'utopiste de nous deux ce soit bien toi.
Invité- Invité
Message de Russie
LA DEMANDE DE LA CONFÉDÉRATION RÉVOLUTIONNAIRE DES ANARCHISTES-SYNDICALISTES DU NOM Н.И.МАHNО
ЗАЯВЛЕНИЕ РЕВОЛЮЦИОННОЙ КОНФЕДЕРАЦИИ АНАРХИСТОВ-СИНДИКАЛИСТОВ ИМ. Н.И.МАХНО
LA SALUTATION PAR L'OUVRIER FAISANT GRÈVE DE LA FRANCE
Le deuxième mois la France de travail conduit la lutte contre les réformes de retraité du gouvernement de Sarkozy. Font grève les pétroliers. Font grève les cheminots. Font grève les dockers. Font grève et protestent d'autres groupes de la classe ouvrière, les employés, les étudiants et les lycéens. Les manifestants bloquent les usines pétrolières et les bureaux des grandes corporations, les ports et les centres d'affaires, les mairies et les préfectures. Presque chaque jour les messages sur les nouvelles grèves, les démonstrations, les piquets et les collisions avec la police viennent. Dans plusieurs villes il y a des fonds et les caisses de l'assistance mutuelle financière. Le nombre des participants du mouvement de protestation est calculé à des millions.
Le gouvernement de la France est déjà obligé de faire certaines concessions - et cela signifie que la lutte du prolétariat français n'est pas vaine. En même temps la classe dirigeante ne se gêne pas de passer et aux mesures répressives, en espérant casser l'incandescence des protestations : en dehors des arrestations "traditionnelles" des militants par les forces de la police, s'enregistre la pratique des interdictions des grèves par les dispositions des autorités locales.
Dans ces conditions nous, les anarcho-syndicalistes de l'Ukraine, la Russie, la Géorgie, la Lettonie, Israël et l'Allemagne, déclarons le soutien absolu des frères selon la classe, - les ouvriers de la France. Nous déclarons la solidarité avec votre lutte, qui est conduite et dans les intérêts des travailleurs de tout le monde. En effet, nous connaissons que si la classe ouvrière d'un pays cédera la partie des droits, cela deviendra pour les gouvernements et les capitalistes des autres pays le signal pour le début universel de l'arrivée antiouvrière.
Nous saluons les ouvriers de l'Angleterre, la Belgique, le Brésil et d'autres pays qui ont soutenu les collègues français les manifestations par le piquetage des ambassades de la France et d'autres actions. Vive la solidarité internationale de la classe ouvrière de tous les pays, les races et les nationalités!
Nous nous rappelons, comme au début du denier siècle la classe ouvrière de la Russie et la France a montré la puissance, pour la première fois à l'histoire s'étant organisé pour la tenue de la grève générale. Nous nous rappelons les victoires, qu'alors, à 1905 et 1906, nos arrière-grands-pères ont atteint. L'exemple de leur lutte fructueuse nous inspire et aujourd'hui, nous donne la confiance en sa force et persuade de la possibilité de la victoire de l'affaire du travail.
Nous sommes assurés que, ayant obtenu la suppression de la réforme de retraité de Sarkozy, le mouvement ouvrier ne s'arrêtera pas sur atteint et remuera l'arrivée ultérieure à l'ennemi - le système capitaliste et la domination de la classe de la bourgeoisie. Vive le MOUVEMENT OUVRIER de la RÉSISTANCE! Vive le monde sans violence et l'exploitation, le monde sans gouvernements et les guerres, le monde de la liberté authentique, l'égalité et la fraternité!
РКАС par lui. N.I.Mahno.
Le 29 octobre 2010.
Invité- Invité
Re: Réforme des retraites
Déclaration de la Fédération Syndicale Mondiale
lundi 25 octobre 2010 (16h00)
http://www.frontsyndical-classe.org/
FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE Athènes, le 23 Octobre2010
Solidarité avec la lutte des travailleurs français
Coordination de tous les travailleurs en Europe
Le capitalisme a pourri ! Il a vieilli !
La Fédération Syndicale Mondiale, fondée à Paris en Octobre 1945, a mené un parcours historique de 65 ans caractérisé par des luttes de classe significatives. Elle a toujours été aux côtés du mouvement ouvrier et des droits ouvriers partout dans le monde contre l’exploitation et l’impérialisme. Aujourd’hui, en représentant 80 millions de travailleurs de plus de 120 pays, elle salue la lutte grandiose des travailleurs, des jeunes travailleurs, des lycéens en France, qui se renforce jour après jour, et elle exprime sa solidarité internationaliste et profonde avec cette lutte. La FSM soutient les revendications des manifestants dans les rues de la France.
Le mouvement ouvrier en France, les travailleurs, les jeunes, les licenciés récents, les milliers de chômeurs qui manifestent en masse dans les rues à l’encontre du projet de loi anti-retraites du gouvernement, ont à leur côté des centaines de millions de travailleurs du monde entier qui, avec l’internationalisme prolétarien, sont solidaires et espèrent le renforcement de la lutte et l’approfondissement de son caractère de classe.
La classe ouvrière de la France a une histoire de luttes profondes et glorieuses et ces luttes doivent être les guides pour l’avenir. Le passé récent a démontré que les luttes classistes, massives et coordonnées peuvent avoir des résultats notables, elles peuvent ajourner les mesures anti-populaires, elles peuvent bloquer la politique anti-populaire : Α) En 1995, Jacques Chirac a été forcé de retirer une série de réformes qui font partie du cadre européen de Maastricht (notamment sur la Sécurité Sociale). Β) En 2006, Dominique de Villepin a été obligé de retirer le projet de loi de «Contrat Première Embauche» qui prévoyait la précarité de l’emploi et des relations de travail pour les jeunes travailleurs. C) En 2005, lors du référendum pour la Constitution européenne, les simples citoyens et la base du mouvement syndical ont dépassés les obstacles que mettaient les directions syndicales.
Les travailleurs du monde tournent leurs yeux vers les grèves et les manifestations actuelles en France, massives et grandioses. Les travailleurs ne doivent en aucune manière craindre les actions des médias et du gouvernement qui veulent intimider et effrayer les luttes. L’image d’un pays dont le peuple ne baisse pas la tête, gêne seulement ceux qui veulent que les travailleurs soient opprimés. Cette image est pour les autres peuples un message d’optimisme et d’espoir qui signale que cette politique peut être renversée et qu’elle va être renversée.
Cette lutte porte des enseignements pour la classe ouvrière mondiale puisque la politique appliquée par le gouvernement de Sarkozy et les mesures contre les systèmes de retraite et de Sécurité sociale se retrouvent dans de nombreux pays :
1. Les partis, néo-libéraux et sociaux-démocrates, avec le capital international, forment au travers des institutions impérialistes, comme l’U.E. et les Etat-unis, des mesures de gouvernement avec une stratégie commune. Ces mesures servent exclusivement la rentabilité des multinationales et des capitalistes et se tournent contre les intérêts des travailleurs et notamment des jeunes et des femmes. Toutes les fois que les travailleurs sont confrontés au dilemme “néolibéralisme ou sociale-démocratie”, ils ne se sont pas trouvés dans une situation caractérisée par le «moindre mal» mais ils se sont trouvés avoir une défense affaiblie qui est suivie d’une plus grande agression anti-populaire.
2. Les réformes - les politiques anti-populaires approuvées et appliquées en commun par les gouvernements en Europe, en France, en Grande Bretagne, en Grèce, en Roumanie, en Allemagne, en Italie etc. ont toujours comme objectif central la réduction du prix de travail. C’est une obligation posée par la compétition internationale entre les centres de l’impérialisme : ils réduisent les salaires, ils augmentent l’âge de la retraite, ils diminuent les pensions, ils réduisent des droits de la santé, ils privatisent le système de l’éducation et la santé, ils essaient de supprimer la sécurité sociale. Le patronat se dispense de la plupart de ses engagements et les travailleurs travaillent plus dur, ils reçoivent moins, ils paient plus pour la reproduction de leur force de travail, pour leur survie, pour l’éducation de leurs enfants.
3. Pour l’application de ces politiques, les gouvernements cherchent des alliés. Leurs alliés les plus utiles sont ceux qui peuvent convaincre les travailleurs, la force motrice de la société. Ainsi, les meilleurs assistants des gouvernements sont les directions du mouvement syndical qui servent les intérêts des gouvernements et des patrons et qui constituent ainsi un grand danger pour les travailleurs. Bien des fois, ils s’adressent aux travailleurs en utilisant un discours militant et sympathique mais ils conduisent la lutte de travailleurs de manière à ne pas empêcher de fait l’objectif final de la politique anti-populaire. Ils exigent des compromis, des réformes, de telles directions syndicales cosignent souvent via le «dialogue» les mesures antipopulaires, ils collaborent avec le FMI et la Banque Mondiale. Ces syndicats patronaux, bureaucratiques et compromis, ont aussi établi leur organisme international, la Confédération Internationale des Syndicats. La CSI prétend parler au nom des travailleurs mais elle a de l’animosité contre les travailleurs et leurs intérêts véritables. Elle discute et s’entend avec le FMI et la Banque Mondiale, elle corrompt les consciences et elle tient le mouvement ouvrier enchaîné aux chimères, aux actions menées dans l’impasse, à la collaboration de classe. Elle fait la lutte pour la survie du système capitaliste, un système pourri et vieilli.
4. Le mouvement ouvrier n’a jamais rien gagné sans la lutte. Les droits ne sont pas offerts. Les travailleurs les ont payés de leur sang et ils les ont acquis par des grèves dures contre le patronat et ses gouvernements. Cependant, les conquêtes du mouvement ouvrier sont toujours sous la menace. Les capitalistes veulent sans cesse supprimer des droits. Ainsi, le mouvement ouvrier doit former les demandes qui tiennent compte de cette situation. La meilleure défense est l’attaque.
5. Les revendications de chaque lutte indiquent la dynamique de la lutte, son orientation de classe, sa perspective. Les travailleurs dans les conditions actuelles du progrès technologique et de la fabuleuse richesse accumulée, ne peuvent qu’exiger la couverture absolue de leurs besoins modernes. Rien de moins. Ils doivent exiger : le travail stable, les salaires conformes aux besoins, la gratuité et la qualité de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale, des pratiques sportives et culturelles, des loisirs qui soient gratuits et publics. Le mouvement ouvrier conscient doit être constamment contre les projets de l’impérialisme, contre les organismes et les mécanismes impérialistes.
6. Les travailleurs ont des intérêts communs sans distinction de nationalité, de couleur, de race, de genre. Ils sont des frères, ils doivent lutter ensemble, être camarades et solidaires. L’agression récente du gouvernement Sarkozy contre les Roms témoigne qu’une attaque contre une partie des pauvres et des couches populaires signale une attaque globale plus dure contre toute la classe populaire. Ce sont les immigrants qui constituent partie la plus vulnérable et la plus exploitée de la classe ouvrière de tous les pays. Mais ils restent toujours une partie de la classe ouvrière. Les travailleurs ont un intérêt unique contre les divisions : l’unité de leur classe et la lutte commune contre l’origine commune des problèmes, contre l’exploitation et l’impérialisme.
Nous apportons nos salutations militantes à vos luttes et nous vous confirmons que le mouvement syndical mondial qui appartient à la famille de la FSM va analyser et discuter au 16ème Congrès Mondial Syndical, qui se tiendra du 6 au 10 Avril 2011 à Athènes, les conclusions des luttes militantes partout dans le monde.
Vive l’internationalisme prolétarien ! Vive la classe ouvrière de la France !
Le Secrétariat de la FSM
40, Zan Moreas street, Athens 11745 GREECE Tel. +302109214417, +302109236700, Fax +30210 9214517 www.wftucentral.org E-mails : international@wftucentral.org, info@wftucentral.org
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Comme quoi il n'y a pas que les "anarchistes" qui soient totalement délirants...
Je vais essayer de répondre a Vérié
Je ne crois pas que Corcuff théorise des "gadgets", mais essaye de rendre compte au mieux de la situation sociale et politique "ici et maintenant". Sans mots ronflants, sans gadgets et sans frime... Je suis souvent trés critique envers Corcuff, mais pour une fois, je serais plutot d'accord avec lui...
Or si ce n'est pas un "mai 68", la lutte est quand même une lutte qui est un "évènement", quelque chose qui rebat en partie les cartes, et dont les enseignements peuvent être fécond....
Quelques pistes restent cependant inexplorées, ce qui est bien domage !
Et la principale, c'est que si cette lutte n'a jamais pu être en situation de "poser la question du pouvoir", elle a quand meme posé une question décisive, et c'est celle de la "légitimité"... Ce qui n'est pas rien !
Et ce combat ne fait que commencer...
Je vais essayer de répondre a Vérié
Tandis que Corcuff théorise des gadgets alternatifs baptisés du terme ronflant de "guérilla sociale", Kuhing en revient à son obsession : la destruction immédiate du système capitaliste
Je ne crois pas que Corcuff théorise des "gadgets", mais essaye de rendre compte au mieux de la situation sociale et politique "ici et maintenant". Sans mots ronflants, sans gadgets et sans frime... Je suis souvent trés critique envers Corcuff, mais pour une fois, je serais plutot d'accord avec lui...
Oui, nous sommes d'accord ! Et nous sommes d'accord pour dire que nous ne sommes en aucun cas dans une situation ou la "question du pouvoir" se pose. Par contre, même dans cette "dure époque" (comme le disent LO et slavoj Zizek) la question qui se pose, est bien "que faire". Sans que l'opuscule de lénine ne nous soit d'une quelconque utilité dans ce cas précis.La destruction du système capitaliste, ça suppose : la révolution mondiale, à commencer par la révolution dans notre propre pays évidemment, c'est à dire la prise de pouvoir par le prolétariat et la destruction de l'état bourgeois qui est le garant des rapports de production capitaliste et des privilèges des classes dominantes.
Or si ce n'est pas un "mai 68", la lutte est quand même une lutte qui est un "évènement", quelque chose qui rebat en partie les cartes, et dont les enseignements peuvent être fécond....
Ca et bien d'autres choses encore, que Corcuff essaye de lister, et de traiter en positif...De plus, des éléments importants sont apparus en germe dans cette lutte, malgré leurs limites, comme par exemple un certain dépassement du corporatisme qui est un des fléaux du mouvement ouvrier et que les bureaucraties syndicales entretiennent.
Quelques pistes restent cependant inexplorées, ce qui est bien domage !
Et la principale, c'est que si cette lutte n'a jamais pu être en situation de "poser la question du pouvoir", elle a quand meme posé une question décisive, et c'est celle de la "légitimité"... Ce qui n'est pas rien !
Et ce combat ne fait que commencer...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Re: Réforme des retraites
Eninel a écrit:AFP, Mise a jour : samedi 11 septembre 2010 21:15
Retraites: "pas illusoire de viser la victoire", estime Bernard Thibault
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a déclaré samedi à la Fête de l'Humanité qu'il n'était "pas illusoire de viser la victoire" dans la bataille sur les retraites car les syndicats et le mouvement social sont "en position de force aujourd'hui".
AFP
Lors d'un débat devant plusieurs centaines de personnes à La Courneuve (Seine-St-Denis), Bernard Thibault a estimé que la journée du 7 septembre avait "représenté un tournant, et nous allons en faire la démonstration dans les semaines à venir".
Relevant que selon deux sondages ces derniers jours, dont l'un après l'intervention du président Nicolas Sarkozy, faisaient ressortir une progression du nombre des Français hostiles au recul de l'âge de la retraite, le leader cégétiste a affirmé qu'"il n'est pas illusoire de viser la victoire".
"Ayons confiance en nous (...), c'est nous qui sommes en position de force aujourd'hui, c'est pas eux", le gouvernement et sa majorité, a-t-il lancé.
Au passage, il s'est élevé contre "un mensonge" du chef de l'Etat lorsqu'il "dit: +j'ai fait le choix de ne pas baisser les pensions+", alors que nombre de salariés, a-t-il dit, s'arrêteront avant d'avoir 62 ou 67 ans, nouvel âge prévu pour une retraite à taux plein.
Selon M. Thibault, "la priorité, c'est d'élargir la mobilisation", pas de durcir les formes de lutte, car "on a encore beaucoup à gagner" en termes de participation aux manifestations et aussi aux grèves.
"Le blocage des transports, c'est pas compliqué du tout, on sait faire. Mais c'est pas notre stratégie syndicale. Notre stratégie syndicale repose sur la masse des travailleurs engagés dans une lutte", a souligné le numéro un de la CGT.
Il a estimé que l'intersyndicale nationale avait "fait un sans-faute jusqu'à présent", les mobilisations grandissant au fil des journées d'action, et a invité les salariés à avoir "confiance dans les dirigeants syndicaux" qui ont "un patrimoine d'expérience". A la CGT, en la matière, "on n'est pas des bleus", a-t-il ajouté.
Invité à se prononcer sur des grèves reconductibles, il a jugé qu'il serait "irresponsable" de lancer un tel mot d'ordre maintenant car, a-t-il affirmé au terme d'un bilan établi vendredi avec toute la CGT, le nombre d'entreprises où les salariés y sont prêts est "très, très minoritaire".
Notant aussi que la journée de grève de FO le 15 juin n'avait guère perturbé l'économie française, le leader syndical a lancé: "si c'est ça, faire la grève générale, la CGT, elle n'en est pas. Relevant qu'il y avait "plusieurs semaines encore" d'ici l'adoption définitive de la réforme gouvernementale par le Parlement -prévue fin octobre-, Bernard Thibault a déclaré que ce qu'il fallait "viser, c'est pas la rapidité, c'est la gagne". "S'il faut trois semaines pour gagner, on en mettra trois", s'est-il exclamé.
Thibault a été particulièrement applaudi lorsqu'il a défendu l'unité des syndicats. "Les salariés attendent l'unité des syndicats et l'unité des syndicats doit survivre à tous les événements". Il a affirmé qu'il n'était "absolument pas inquiet aujourd'hui sur ce plan là".
Le secrétaire général de la CGT a toutefois planté quelques banderilles à FO", accusée de "diffuser une petite musique qui a pour conséquence de semer le doute" chez des salariés sur la stratégie de l'intersyndicale.
Le secrétaire général de la CGT parle de "stratégie", il parle de "victoire espérée", de "gagne". Essayons de disséquer un peu le message.
Thibault nous dit que la victoire est possible car voyez-vous le rapport de force dans le pays serait à l'avantage du prolétariat."...les syndicats et le mouvement social sont "en position de force aujourd'hui"...". . Affirmation immédiatement relativisée par le même, affirmant tout aussi péremptoirement: "...Invité à se prononcer sur des grèves reconductibles, il a jugé qu'il serait "irresponsable" de lancer un tel mot d'ordre maintenant car, a-t-il affirmé au terme d'un bilan établi vendredi avec toute la CGT, le nombre d'entreprises où les salariés y sont prêts est "très, très minoritaire"...". Bref, les syndicats et le mouvement social, en fait une hideuse bureaucratie ouvrière, n'ont même plus besoin des travailleurs en lutte, pour s'imaginer effrayer la bourgeoisie. Un ou deux sondage en leur faveur, une grande stratégie, et le tour est joué.
La seule chose qui leurs est demandé, à ces travailleurs, opposés à la gréve générale illimitée selon notre bonimenteur, c'est de faire confiance à leur chef et à sa géniale stratégie: "...invité les salariés à avoir "confiance dans les dirigeants syndicaux" qui ont "un patrimoine d'expérience". A la CGT, en la matière, "on n'est pas des bleus"..."
Fichtre ! On ose à peine demander à ces grands stratéges combien de victoires ils ont à leur actif depuis 25 ans, pour oser rouler des mécaniques comme cela ! Zéro je crois, partant du principe que le retrait du CPE est plus à mettre au compte de la coordination de la jeunesse.
Mais Thibault semble sûr de son affaire. Il crois bien que cette fois ci il peut apporter sur un plateau d'argent une victoire aux salariés, à partir du moment où on arrétera de le critiquer: "... (semant) le doute" chez des salariés sur la stratégie de l'intersyndicale..." , et si on ne confond pas vitesse et précipitation: "...Bernard Thibault a déclaré que ce qu'il fallait "viser, c'est pas la rapidité, c'est la gagne". "S'il faut trois semaines pour gagner, on en mettra trois", s'est-il exclamé..."..
Osons quand même mettre en doute ce général sans victoire et sa stratégie se résumant à espérer qu'une fraction de la bourgeoisie lâche Sarkozy au moment décisif du vote de la loi dans les prochaines semaines.
La bureaucratie CGT met au dessus de tout son alliance avec la CFDT: "... l'unité des syndicats doit survivre à tous les événements"...", et sur l'autel de cette union sacrée, on ne cache même pas qu'on bouzille la mobilisation dans les transports: "...Le blocage des transports, c'est pas compliqué du tout, on sait faire. Mais c'est pas notre stratégie syndicale..."., et c'est donc main dans la main avec Chéreque que Thibault appelle à organiser des délégations vers les députés UMP le 15 septembre prochain, les priant de ne pas voter la loi scélérate. En fait de stratégie menant à la victoire, on nous ressert la même soupe qu'en 2003. Cela est si vrai que ces petites merdes de bureaucrates semblent cette fois ci ne pas vouloir mettre le paquet en direction des seuls élus de l'Assemblée Nationale, mais plutôt lorgner du côté du Sénat. Pourquoi sinon un appel à la grève le 23 septembre, et pas le 15 ?
Et bien moi je me permet d'affirmer ici que la fine stratégie de Thibault va prendre l'eau dès le 23 septembre, jour où les sénateurs bourgeois, comme un seul homme, voteront le projet de loi de Sarkozy. La bourgeoisie a une conscience de classe bien supérieur à celle du prolétariat. Elle peut se friter sur bien des points, mais face à nous, elle fait corp. Un responsable d'un syndicat ouvrier qui fait reposer sa stratégie sur la division supposée de l'ennemi, est un bleu, voir il est bon pour l'asile. C'est le cas de Thibault.
C'est pourquoi camarades, il ne faut pas se décourager et il faut continuer à se mobiliser à la base des syndicats ouvriers sur la ligne défendue par le camarade Meichler. Rien n'est joué. Les Thibault et les Chéreque vont être inaudibles dès le 23 septembre au soir.
La loi va être promulguée et Thibault peut se féliciter de sa fine stratégie; Son alliance avec Chéreque, "une alliance au dessus de tout", les faits parlent d'eux même, au dessus des intérets historiques du prolétariat et de la CGT, cette alliance va tenir. Ouf! Le prolétariat peut respirer, il aurait plus manqué que ces deux là se fâchent. nous en aurions été inconsolable. Quelle défaite et quelle catastrophe pour l'avenir de la modernité et de l'humanité !
c'est ensemble (avec FSU et FO bien sûr) qu'ils vont pouvoir aller encore plus loin dans la collaboration de classe, dans ce syndicalisme d'accompagnement, que certains mauvais coucheurs caractérisent comme de la politique de haute trahison, que certains archaiques présentent comme l'élement politique central permettant à la bourgeoisie d'administrer au peuple une régression historique phénoménale. mais non, mais non, puisque le grand commandeur des croyants, le grand stratége syndical Thibault le dit: "Les salariés attendent l'unité des syndicats et l'unité des syndicats doit survivre à tous les événements". Il a affirmé qu'il n'était "absolument pas inquiet aujourd'hui sur ce plan là".. Longue vie aux sinistres et inefficaces duettistes Thibault-Chéréque ! Le reste, les critiques, l'existence d'une autre stratégie syndicale, les bérézina répétées ? une bagatelle !
La simple fermeture de la raffinerie de Dunkerque justifiait à elle-seule la grève générale illimitée du secteur de la chimie jusqu'au retrait du plan gouvernemental de rationalisation du raffinage sur le territoire national, grève générale camarades, et non pas grèves reconductibles (pour l'ouverture de négociations. Négocier quoi ?) débouchant toujours sur le même type de scénario, toujours, où les sites faibles poussent les sites forts à capituler.
La simple utilisation du droit de réquisition (arsenal répressif inscrit dans une constitution bonapartiste et anti-démocratique, la cinquiéme, même plus contestée par personne, et surtout pas les petits carrièristes de l'extrême gauche, attendant avec tant d'impatience les grandes mascarades présidentielles, qu'ils ont oubliés depuis longtemps qu'un Etat bourgeois, qu'elle que se soit sa forme juridique, est une machine militaro-policiére, une mécanique d'oppression et d'exploitation sur les masses), droit de réquisition donc, justifiant à lui seul, au moment de son utilisation, non pas des plaintes en justice (Quelle justice, sinon celle qui ferme la raffinerie de Dunkerque, sinon la justice de classe !), mais bien plutôt l'appel des confédérations CGT et FO, à la grève générale.
Enfin cette contre-réforme de casse de nos retraites (les négociations reprendront en 2013 -où avant si la zone euro implose- et cette fois si, elles porteront sur l'abolition du code de pension des fonctionnaires, des régimes spéciaux, et du remplacement du systéme par répartition par un systéme de capitalision, par point), justifiait, non pas une énième journée d'action interpro de 24h00, de plus 24h00 APRES le vote de la loi, mais la montée en masse sur Paris de tous les grévistes en France, devant et contre l'Elysée, pour exiger le retrait pur et simple de ce projet de loi scélérat.
Non pas "injuste" comme le disent à foison la gôche et l'extréme gôche, parce que, pour cette réforme, le Travail fournirait plus d'effort que le Capital selon leur pitoyable démonstration, mais scélérat, parce que la preuve absolue que la bourgeoisie fait payer, et va faire payer de plus en plus au prolétariat et à la jeunesse, SA crise, La crise du capitalisme qui ne peut mener le monde qu'à une catastrophe apocalyptique.
Mais voilà, l'ensemble du mouvement ouvrier (partis et syndicats) est fermement contrôlé par des gens qui ne veulent pas entendre parler de grève générale -trop politique-, de révolution -trop dangereux pour leur petite rente de situation-, de violence -parfaitement immorale et de toute façon non-constitutionnelle, illégale, de Socialisme -utopie sanglante et meurtrière comme ils disent !
Sarkozy peut jubiler. Non seulement il vainc et il arrive à faire passer les réformes libérales voulues par la bourgeoisie française, mais aussi par l'allemande. Mais bien plus encore, il triomphe, comme premier président bonapartiste de la V République, à mettre à mal les monopoles historiques CGT dans ports et les transports, à faire vivre le principe de la réquisition transformant les travailleurs en des esclaves.
Demain, il peut y avoir une vraie grève dans le pays, non pas dirigés par une bureaucratie de crapules, mais par des militants révolutionnaires comme moi, comme toi cher lecteur ouvrier qui apprécie mes idées.
Quelle arme formidable entre les mains de l'ennemi aujourd'hui, il y aura jurice-prudence, avec ce pouvoir de réquisition, toute les grèves seront décapitées: "Toi là le meneur ! Le délégué élu de la grève ! Au boulot !"
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a déclaré samedi à la Fête de l'Humanité qu'il n'était "pas illusoire de viser la victoire" dans la bataille sur les retraites car les syndicats et le mouvement social sont "en position de force aujourd'hui".
Démission Thibault ! Ta victoire, malgrès un rapport de force éminément à l'avantage du prolétariat, six fois trois millions de manifestants, c'est la marche au corporatisme franquiste avec ton pôte catho Chéreque, pour le peuple une régression majeure et la fin effective du droit de grève (réquisition), et pour les vrais militants ouvriers, les vrais syndicalistes, les révolutionnaires, un risque d'emprisonnement aggravé s'ils veulent poursuivre dans leurs activités militantes.
l'intersyndicale nationale avait "fait un sans-faute jusqu'à présent", les mobilisations grandissant au fil des journées d'action, et a invité les salariés à avoir "confiance dans les dirigeants syndicaux" qui ont "un patrimoine d'expérience". A la CGT, en la matière, "on n'est pas des bleus", a-t-il ajouté.
Aucune confiance dans ces gens. Leur patrimoine d'expérience de jaunes, ils le tournent systématiquement contre les travailleurs.
Congrès extraordinaire de la CGT, voilà l'urgence ! Il faut débarquer au plus vite la bureaucratie Thibault et placer à la tête de la CGT une direction de révolutionnaires, pour une orientation d'unité (avec FO) et de lutte des classes: aucune négociations, aucun contact politique avec la réaction. le plus gros mensonge éhonté est de faire croire qu'avec de bonnes négociations, on peut amener la réaction à accoucher du progrès. Mensonge ! Attendons d'avoir au moins un gouvernement de gôche pour avaler cette contre-vérité. Mais face à Sarkozy ? Faut-il que les Mélanchon, Besancenot Laguiller soient cons ou compromis, ou les deux, pour ne pas dénoncer la mascarade ! Ils se prennent pour des Robespierre, pour les plus culottés, ce ne sont que des laquais du Capital. Ils ont blindé à la base. Ils ont pris soin de ne pas ouvrir une moindre perspective autre que celle d'un gauchisme débile exacerbé et exaspérant. Attristant !
Vite ! La crise du capitalisme va s'accélérer grandement début novembre avec la crise du dollar ! Vite camarades, vite ! Il faut provoquer une révolution dans la CGT. Syndicalisation, re-syndicalisation dans la CGT. 2003, 2007, 2010, les simagrées de Thibault, ça suffit ! Faisons remonter des motions exigeant un congrès extraordinaire !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
Donges et Fos_Lavéra ont repris le boulot...
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Re: Réforme des retraites
Pour le Retrait de la loi sur les Retraites !
En Ile de France
avant la journée nationale du Samedi 6 novembre (Manifestation à 14h30 République).
Rassemblement unitaire régional devant le MEDEF 55 avenue Bosquet, Métro école militaire Mercredi 3 novembre à 12h
A l'initiative de l'Union régionale Ile de France CGT
avec les territoriaux de la Ville de Paris (intersyndicale CGT FO SUPAP/FSU SUD CT UNSA), des territoriaux en lutte dans le 94, etc...
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
La machine sammy
En conséquence, le G20 pourrait se traduire par une montée en puissance des critiques envers la politique américaine, de plus en plus directement mise en cause par les Chinois. Chen Deming, le ministre du commerce, a déclaré que l’émission des dollars par les Américains « n’étaient plus sous contrôle », important de l’inflation en Chine, tandis que Xie Xuren, le ministre des finances, expliquait que les émetteurs des « grandes monnaies de réserve » – nom de code du dollar dans le langage diplomatique chinois – devraient suivre une politique économique responsable.
Sans doute rejoignait-il ainsi, sans le dire, l’analyse qu’a servi tout cru Bill Gross, le directeur général du fonds obligataire américain PIMCO, l’un des plus grands créanciers privés des Etats-Unis. « La dette publique, en réalité, a toujours eu des ressemblances avec une escroquerie à la Ponzi. A ceci près que les Etats-Unis ont parfois remboursé leur dette nationale, accréditant le postulat que tant qu’on pouvait trouver des créanciers pour rembourser les emprunts anciens, et en acheter de nouveaux, le jeu pourrait continuer indéfiniment », a-t-il expliqué. « Désormais, la croissance étant mise en doute, il semble que la Fed a poussé la logique de Charles Ponzi un peu plus loin », a-t-il poursuivi, faisant référence au programme d’achats de titres de la dette publique que la Fed s’apprête à engager.
« La Fed, dans les faits, est en train de dire aux marchés de ne pas s’inquiéter de nos déficits budgétaires, dont elle sera l’acheteur de premier et peut-être de dernier ressort », a-t-il conclu, en s’exclamant finalement : « Je vous le demande: y a-t-il jamais eu de machine de Ponzi plus éhontée ? Non, jamais. Celle-là est tellement unique qu’elle exige un nom nouveau. Je l’appelle la machine de Sammy, en l’honneur de l’Oncle Sam et des hommes politiques (ainsi que des citoyens) qui nous ont conduits à ce moment critique de l’Histoire ».
Parce que camarades, cette politique d'union sacrée derrière les intérets de l'impérialisme français, cette énième contre réforme acceptée par toute la classe politique française, ne se déroule pas dans un contexte historique indéterminé.
Nous sommes globalement engagés dans la plus grave crise historique du systéme capitaliste. Nombre d'analystes, comme par exemple F Leclerq sur le blog Paul Jorion (citation), prouvent que la dislocation du marché mondial est en marche, qu'elle est inévitable.
Que les quelques milliards d'euros que telle ou telle contre-réforme peuvent espérer apporter au trésor, ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan de dettes et de capitaux flottants qui menacent.
Nous nous trouvons à un moment CRITIQUE de l'histoire. Et en ce moment CRITIQUE les Thibault Chéréque Mailly d'un coté, les Aubry Laurent besancenot Mélanchon etc. fragilisent notre classe sociale, détruisent nos organisations syndicales.
C'est monstrueux le rôle que jouent ces gens.
« Je vous le demande: y a-t-il jamais eu de machine de Ponzi plus éhontée ? Non, jamais
Et quoi que puisse en penser les pseudo-anarchistes de ce forum, on ne peux pas distribuer à une population donnée, du vent !
Un systéme qui repose sur une monnaie de singe, le dollar, sur une cavalerie à la Ponzi, la dette américaine, c'est un systéme qui ne produit matériellement que du VENT ! Politiquement LA GUERRE LA PLUS BETE DU MONDE, LA GUERRE IMPERIALISTE !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
NON THIBAULT!
TOUT LE MONDE DANS LA RUE LE SAMEDI 6 NOVEMBRE! Les salariés vont-ils encore usés leurs godasses après toutes ces journées inutiles pour le plus grand bonheur de l'ultra-libéralisme! Non merci , mieux vaut se rassembler devant la bastille et jeter d'une part les cartes cégétistes et obtenir le retrait pur et simple du projet de loi même signé! Les salariés ne peuvent compter que sur eux mêmes en aucun cas sur des bureaucraties qui cohabitent unanimement à l'affaiblissement du prolétariat, et la destruction de tous les acquis sociaux! La facture sera lourde pour l'ouvrier et les classes moyennes! Supercherie syndicale RAZ-LE-BOL! Place au fonds de pension!
justib- Messages : 48
Date d'inscription : 16/10/2010
Intersyndicale : se confronter ou accompagner ?
Dans le dernier "Tout est à nous"
Intersyndicale : se confronter ou accompagner ?
DEMARCQ Sandra, NPA
27 octobre 2010
L’un des éléments marquants du mouvement actuel, inédit, contre la réforme des retraites est l’unité syndicale qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Cette unité des directions syndicales est perçue par une large frange des salariés, de la population, comme un atout, un point d’appui pour le mouvement. Le calendrier des grèves et manifestations n’est pas vu comme des « journées saute-mouton » sans perspectives, comme cela a été le cas ces dernières années, mais au contraire et jusqu’à maintenant comme des journées permettant de mobiliser, de faire le plein dans les différents secteurs. L’intersyndicale apparaît donc au plus grand nombre comme une opposition au gouvernement et à Sarkozy.
La pérennité de cette unité s’explique avant tout par le fait que le gouvernement demeure inflexible sur le cœur de sa réforme (le report à 62 ans de l’âge légal du départ et à 67 ans pour un départ sans décote) et ne donne ainsi rien à négocier aux directions syndicales les plus ouvertes au dialogue social. Mais elle s’explique aussi par la profondeur des mobilisations, du mécontentement mettant en difficulté celle qui lâcherait le mouvement dans les mois qui viennent. Elle permet aussi à certaines directions, en particulier à la CFDT, de se refaire une santé sociale après avoir donné son aval à la réforme des retraites en 2003.
Mais cette unité n’empêche pas les divergences de fond et de stratégie d’action entre les huit. Sur le fond, l’intersyndicale dans son ensemble ne réclame pas le retrait du projet de loi mais seulement des nouvelles négociations pour pouvoir amender la réforme. Seuls la FSU et Solidaires revendiquent clairement le retrait de la loi. De plus, la stratégie d’action de l’intersyndicale est une véritable faiblesse pour le mouvement. En effet, même si le calendrier choisi a permis de faire le plein dans les manifestations, il ne correspond pas à ce qu’il était nécessaire de mettre en œuvre pour construire une mobilisation d’ampleur, par la grève reconductible au moment même où cette question était posée dans de nombreux secteurs. Il en a été notamment ainsi au lendemain de la grande journée de mobilisation du 23 septembre.
Enfin, décider après le succès du 7 septembre d’une nouvelle journée après le vote à l’Assemblée nationale, et refaire la même chose au moment du vote au Sénat, c’est donner un message clair au gouvernement : on ne vous empêchera pas de voter votre loi !
Alors si les directions syndicales organisent, accompagnent la mobilisation en planifiant des journées d’action, elles refusent, pour une majorité d’entre elles, d’aller à la confrontation sociale majeure avec ce gouvernement, de généraliser le mouvement et ont même ces derniers jours des réactions frileuses lorsque les salariés les plus combatifs comme ceux des raffineries sont attaqués, quand le droit de grève est remis en cause.
On le voit encore à travers ce mouvement, les directions syndicales n’ont pas choisi clairement la confrontation pour maintenir un acquis social aussi important que celui des retraites. Mais est-ce bien étonnant ?
Sandra Demarcq
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
MURAGE, Méthode (ou Mouvement, c’est selon) Ultra Réactive A Grande Echelle
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
repiqué sur bellaciao
BLOCAGE DANS L’AUTOMOBILE
samedi 30 octobre 2010 (23h16)
A l’appel de l’AG interpro du bassin minier de Lens, le lundi 25 octobre au petit matin la Française de mécanique, filiale commune des groupes Peugeot et Renault spécialisée dans la construction des moteurs de véhicules, a été bloquée à Douvrin (62).
Lundi 25 octobre à 4 heures du matin s’étaient donnés rendez-vous, pour le blocage des 4 ronds-points d’accès au site de la Française de Mécanique de Douvrin, plus de 200 résistants sociaux. La FM, filiale à 50-50 des groupes Renault et Peugeot, compte encore, malgré la suppression de 3000 emplois, toujours plus de 3000 salariés. Le site occupe une zone industrielle de 150 hectares et construit à peu de chose près un vingtième (5%) des moteurs automobiles de la planète ; sortent de cette grosse unité de production tous les jours 500 à 600 camions.
L’opération totalement réussie, les bloqueurs ont quitté les lieux à 8 heures 30 sans attendre l’ordre de dispersion de la police. L’embouteillage des camions à l’extérieur et à l’intérieur du site offrait un spectacle rare et splendide, celui de la coupure des flux tendus par la suppression des stocks tampons depuis les années 1980. En aval, les usines Renault et Peugeot, privées de moteurs, sont touchées.
Le blocage avait été organisé pour montrer de façon spectaculaire, juste après le vote de la loi sur les retraites par le Sénat, que pour les combattants sociaux du bassin minier de Lens, la lutte non seulement est loin d’être terminée, mais ne fait que commencer, l’objectif étant d’en finir avec le néo-libéralisme.
Apparue le 14 octobre à l’initiative de la CGT, de FO et de SUD, l’AG interpro de Lens a depuis organisé tous les jours à partir du 15, à l’exception du dimanche 24, un à deux blocages par jour dès 4 à 5 heures le matin, interrompant notamment les livraisons de plusieurs supermarchés, toujours à partir de l’idée que pour faire mal au capital, une méthode simple et efficace consiste à interrompre ses flux d’approvisionnement. A l’époque du stock zéro, le blocage depuis le dehors est la forme moderne de la riposte du facteur travail et des populations touchées par le néo-libéralisme contre l’oppression capitaliste.
Les participants à l’AG sont très conscients de l’importance historique des opérations de blocage. Comme le disait devant les grilles de la Française un ouvrier en retraite enthousiasmé par l’opération : "c’est incroyable, nous on avait l’habitude de bloquer notre boîte, et là on vient bloquer de l’extérieur la FM, on compte les camions, et on attend que les ouvriers qu’on a laissé entrer ressortent pour nous rejoindre".
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Tiens voilà une solution "bourgeoise"... Eh bien, je dis que cela vaud d'être "creusé"...
Une solution pour financer les retraites (et le reste)
LEMONDE.FR | 27.10.10 | 17h26
Jean-Daniel Kant, maître de conférences et chercheur en économie computationnelle, Université Pierre et Marie Curie
La crise sociale qui secoue notre pays depuis que le gouvernement a proposé de réformer le système de retraite français est à un tournant. D'un côté, la rue ne semble pas prête à abdiquer face à ce qu'elle considère comme une régression et une injustice. De l'autre, le gouvernement et le président restent "droits dans leur botte", sûrs d'avoir trouvé "la" bonne solution pour financer les retraites (mais seulement jusqu'en 2018 ou 2020) et pariant sur un pourrissement du conflit, fût-ce à un coût économique élevé (les grèves coûtent cher pour tout le monde) dont notre pays n'a pas vraiment besoin. Et à un coût social, s'ajoutant à la longue liste des détériorations des relations sociales, alors que notre pays figure déjà, hélas, en bas du classement mondial dans ce domaine, comme l'a montré par exemple Thomas Philippon.
Si l'on se penche sérieusement et honnêtement sur la réforme proposée par le gouvernement Fillon, elle apparaît mathématiquement inefficace (elle ne résout pas vraiment les problèmes de financement, ni avant 2020 ni encore moins après) et surtout elle est totalement injuste, en particulier pour ceux qui auront commencé à travailler tôt, pour ceux qui exercent des métiers pénibles, pour les femmes, etc. On pourra par exemple lire les démonstrations d'Arnaud Parienty dans Alternatives Economiques, ou celles de Thomas Piketty. Il apparaît indispensable, comme semblent le penser les principaux syndicats tels la CGT et la CFDT, de remettre totalement à plat notre système de financement des retraites afin de bâtir un système plus clair et efficace, fondé sur la répartition et la justice, et des pistes intéressantes apparaissent (voir par exemple Bozio et Piketty). Il faut un débat serein et surtout l'inscrire dans la durée : la plupart des pays qui ont réformé leur système de retraites, comme l'Allemagne, l'ont fait sur plusieurs années.
Le problème, c'est que, quelle que soit la solution retenue, il va falloir trouver de l'argent. Beaucoup d'argent, semble-t-il, on parle d'un déficit de 30 milliards en 2010, même si ce chiffre est parfois contesté. Plusieurs pistes sont évoquées en alternative au projet gouvernemental. On pourrait par exemple, au titre de la solidarité, faire cotiser des revenus supplémentaires comme ceux venant des stock-options, des bonus et de l'intéressement, comme le propose le Parti socialiste. Mais ces mesures semblent ne couvrir que 10 milliards maximum.
SUPPRIMER DES EXONÉRATIONS INEFFICACES ET INJUSTIFIÉES
On pense aussi, comme le PS et d'autres, à une taxation des revenus financiers. Sur le principe, la question est bien ancienne mais toujours d'une actualité brûlante : celle du rapport entre capital et travail (pour ceux qui en douteraient encore, ou pour les amnésiques, doit-on rappeler la crise financière des subprimes dont nous "sortons" à peine et qui n'a pas vraiment été réglée, si ce n'est pas les contribuables au sens propre du terme ?), et l'indispensable rééquilibrage face aux dérives d'un capitalisme financier et virtualisé, déconnecté de l'économie réelle. Le problème c'est que dans la pratique, il n'est jamais simple de taxer les revenus financiers dans cette économie mondialisée qui a tout prévu pour que justement, on ne puisse pas le faire : les actionnaires menacent alors d'aller investir ailleurs ou, afin de conserver des rendements élevés, ordonnent des mesures d'économie dans d'autres domaines, entrainant des licenciements ou des délocalisations. La mise en pratique de cette taxation, qui nécessiterait de le faire au niveau mondial, semble donc difficile et impliquera un plan de bataille mûrement réfléchi, avec une mise en place progressive, au minimum au niveau européen et donc sur le long terme.
En attendant, plutôt qu'ajouter de nouvelles taxes, une solution est de supprimer des exonérations inefficaces et injustifiées. Or il se trouve que le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) a rendu le 6 octobre un très pertinent rapport sur les "entreprises et niches fiscales et sociales". Il mériterait qu'on y prête plus d'attention, car il contient de véritables pépites pour trouver des financements sociaux. Ainsi le CPO ne dénombre-t-il pas moins de 293 niches fiscales pour les entreprises (35 Mds € soit 47 % des dépenses fiscales), des dispositifs dérogatoires divers (71 Mds €) et 64 niches sociales (66 Mds €), soit un total de 172 milliards d'euros ! Cela représente 56 % des recettes de l'Etat français. Bien sûr, le rapport ne dit pas que toutes ses mesures sont à supprimer, et jugent certaines efficaces, comme celle de l'allègement de charges sur les bas salaires ou le crédit impôt recherche (CIR). Concernant le CIR, qui a été élevé à 4 Mds € en 2010, un rapport de l'IGF avait effectivement conclu à son efficacité, car il aurait entrainé une augmentation des dépenses en R&D des entreprises françaises (aux frais de l'Etat…). Le chercheur que je suis ne peut regretter qu'on ne se contente ici que d'une évaluation purement économétrique au détriment d'une évaluation plus profonde et qualitative. Il faudrait par exemple regarder précisément quelles innovations ont été produites grâce au CIR et n'auraient pu être produites sans lui.
De façon générale, le rapport du CPO énumère de nombreux dispositifs d'exonérations pour lesquels ne sont pas atteints ou, pire, absents (comment les évaluer alors ?, et les justifier ?). Parmi la liste des dispositifs non efficaces, on trouve la baisse de la TVA sur la restauration (3 Mds), la défiscalisation des heures supplémentaires (4,1 Mds), l'exonération de TIPP en faveur des biocarburants (643 M €) ou les mesures en faveur des retraites chapeaux. D'autres dispositifs méritent d'être réduits. Par ailleurs, le problème est complexe car, dans certains cas, supprimer une exonération coûte plus cher que l'économie rapportée. Les propositions d'économies suggérées par le CPO sont estimées entre 15 et 29 Mds ; la fourchette haute n'est donc pas très éloignée de ce qu'on nous demande maintenant pour les retraites.
Et si on appliquait ces suggestions ? A moins qu'on ne préfère, une fois de plus, enterrer un rapport qui prône le bon sens et le bon usage du denier public, cela par manque de courage politique ?
Quelle qu'en soit la complexité, il paraît clair qu'une évaluation minutieuse de l'ensemble de ces dispositifs exonératoires permettrait sans nul doute de dégager des sommes substantielles pour la sécurité sociale et le financement des retraites, sans avoir à faire porter le poids, une fois encore, sur les individus et notamment les plus faibles. Cette démarche devrait être prolongée par une totale mise à plat de notre système fiscal, pour le rendre à la fois plus lisible et plus juste.
Contrairement à ce qu'on nous répète, il existe donc bien des solutions alternatives pour compléter le financement par répartition de nos retraites. Au delà, avant de vouloir supprimer un fonctionnaire sur deux et installer la "rigueur", l'Etat ferait bien de commencer par vérifier l'efficacité de ses investissements, comme ces (trop) nombreux dispositifs exonératoires.
Jean-Daniel Kant, maître de conférences et chercheur en économie computationnelle, Université Pierre et Marie Curie
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Trouvé sur Bellaciao, un post intéressant !
Pourquoi cette étrange défaite de la grève des raffineries ? 12 questions sans réponse.
dimanche 31 octobre 2010 (20h38)
Tous les amis qui ont visité dernièrement une raffinerie bloquée ont rencontré des salariés grévistes extraordinairement motivés, fermement décidés à ne surtout pas céder au moment où ce début novembre allait enfin voir se réaliser l’assèchement complet des approvisionnements d’essence du pays, et que, techniquement, les flux d’importations étrangers par la route ne pourraient jamais y suppléer.
Tous étaient conscients qu’ils faisaient la grève « par procuration » des trois Français sur quatre qui soutiennent le mouvement sans faiblir, et que le monde entier avait les yeux fixés sur la France, peut-être le seul grand pays pouvant encore contrarier l’offensive planétaire de la finance déchaînée contre les conquêtes sociales de l’après-guerre et de l’humanisme ouvrier.
Tous savaient que si seulement les trois millions de manifestants motivés versaient chaque mois dans les caisses de solidarité des raffineries une somme comprise entre 2 et 100 euros, mettons d’une moyenne de 20 euros, cela faisait immédiatement 60 millions, de quoi verser 1500 euros nets à 40 000 grévistes, et cela pendant le temps qu’il faudrait pour faire céder le gouvernement et que d’autres secteurs prennent le relais après les vacances scolaires.
D’autre part, même la presse patronale avait remarqué que cette grève des raffineurs n’était pas perdable, car « le secteur bénéficie ensuite d’un effet de levier extraordinaire parce que le lancement d’un mouvement de grève ne nécessite pas un grand nombre de salariés. Organisées en 3×8, les équipes chargées d’opérer les installations en salle de contrôle sont très réduites. Pour un site de 1.200 salariés comme la raffinerie Total de Gonfreville (Seine-Maritime), une équipe de quart représente moins d’une centaine de personnes. Si la majorité d’entre eux se met en grève, le site sera contraint de s’arrêter. » (Emmanuel Grasland, « Pourquoi les raffineries sont à la pointe de la contestation », Les Échos, 18 octobre 2010).
1 - Alors pourquoi ce revirement subit des douze raffineries en seulement quarante-huit heures ?
2 - De quels chantages ou intimidations ces valeureux grévistes ont-il fait l’objet ?
3 - Quel a été le rôle du ministre désigné par Sarkozy pour gérer la crise des raffineries à la place du titulaire Borloo, cet Hortefeux dédié aux basses oeuvres policières du régime ?
4 - De quelles informations, de quel tableau de bord secret, ce ministre vichyssois aura-t-il bénéficié, et dont aura été privée l’opinion publique ?
5 - Pourquoi les fédérations des industries chimiques CGT, CFDT et autres n’ont pas instauré un dispositif coordonné, transparent, lisible, facilité, pour dynamiser la collecte nationale des fonds de solidarité aux raffineurs, dispositif qui aurait pu servir pour d’autres grèves et résistances sociales ?
6 - Quels jours de grève seront finalement payés et comment vont-être distribués les fonds recueillis ?
7 - Pourquoi les intersyndicales n’ont pas expliqué les vrais motifs d’avoir incité soudainement à voter la reprise du travail, sans avoir au moins envisagé une suspension jusqu’à la rentrée scolaire et universitaire ?
8 - Pourquoi la plupart des sites internet de grève n’ont plus été réactualisés depuis 48 heures, et ne diffusent toujours pas de communiqués expliquant les motifs de la reprise de travail ?
9 - Pourquoi les sites internet de l’Union nationale des industries chimiques CGT et même de la confédération CGT ( www.cgt.fr/ ) sont-ils inaccessibles ce dimanche matin 31 octobre et depuis samedi ?
10 - Pourquoi les 220 agents des terminaux pétroliers du port de Marseille ont déverrouillé vendredi leur grève qui bloquait 78 navires et quatre péniches, c’est-à-dire l’approvisionnement pétrolier de la plus grande partie de la France ?
11 - Pourquoi la CGT du port marseillais « n’a livré aucun détail sur le contenu des dernières négociations ? » et que « la direction du port n’a pas non plus voulu dire ce qui avait permis de sortir de l’impasse » ? (Luc Leroux, « La CGT met fin au blocus du port de Marseille », Le Monde, ce dimanche 31 octobre).
12 - Pourquoi cette étrange et soudaine défaite de la grève de la filière pétrolière, célébrée avec une joie gourmande par les médias officiels afin de faire douter le peuple de ses capacités ?
Ce sont donc ici douze questions sans réponse pour les douze raffineries de l’hexagone.
Nous ne voulons accuser personne ni mettre en cause la solidité et la sincérité de l’unité intersyndicale. À la base, elles furent et demeurent admirables.
Mais il importe maintenant que chacun prenne ses responsabilités, à tous les niveaux, des anonymes jusqu’aux porte-parole syndicaux, face à un enjeu dont chacun sera personnellement comptable devant l’Histoire : Que le président Sarkozy grand vainqueur de ce conflit puisse spéculer sur le désarroi du peuple de gauche pour marquer son avantage, avant même une réélection en 2012, afin d’achever de détruire complètement les conquêtes sociales de la Résistance et de la Libération et mêmes nos Droits et libertés démocratiques arrachés en 1789.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Blocus d’une énorme plateforme logistique (delta 3) à Dourges (62)
L’AG interpro du bassin minier a encore frappé un grand coup, bloquant l’immense plateforme logistique et des centaines de camions à Dourges (62), entre Lille et Lens.
A partir de 4 heures du matin le vendredi 29 octobre, près de 150 militants de l’AG du bassin minier de Lens-Liévin-Hénin-Carvin sont parvenus à bloquer Delta 3, l’une des principales plateformes logistiques de l’Union Européenne. Ce gigantesque site, créé en 2000 au bord de l’autoroute A1, couvre 300 hectares dont 33 hectares d’entrepôts, et abrite plus d’un millier d’emplois. Terminal de transport multimodal autoroute-voie ferrée-canal, Delta 3 est alimentée par un échangeur autoroutier exclusivement dédié à la plateforme, un quai fluvial de 500 mètres en bord de canal et deux raccordements ferroviaires.
La difficulté de l’organisation de l’opération venait non seulement de l’énormité du site, mais aussi du risque de provoquer une catastrophe sur l’autoroute. Mais depuis le spectaculaire blocage de la Française de mécanique du lundi 25, l’AG du bassin minier se savait prête à tenter l’opération qui, parfaitement conçue, s’est achevée peu après 9 heures et l’arrivée des CRS. Plus de 60 camions étaient bloqués sur les bretelles d’accès, environ 200 poids lourds en partance restant coincés sur la plateforme.
La veille du blocage, l’AG avait utilisé la manifestation de Lens pour recruter de nouveaux combattants. Partis en tête de cortège, les militants avaient organisé une prise de parole devant l’hôtel de ville, donnant rendez-vous en fin de parcours aux manifestants qui, ayant compris que le blocus des flux économiques pouvait seul permettre le retrait définitif de la réforme des retraites, souhaitaient rejoindre les équipes de bloqueurs.
L’AG se réunit tous les jours du lundi au vendredi, bloque des camions 6 jours par semaine depuis le 14 octobre, et a distribué dans l’agglomération lensoise près de 20 000 tracts pour le retrait total de la réforme et invitation à la rejoindre. L’objectif posé par l’AG du 30 octobre est de parvenir à réaliser simultanément deux opérations d’une envergure comparable aux blocages de la Française de mécanique et de la plateforme Delta 3, éventuellement en dehors du bassin minier. Son exemple commence à être suivi dans d’autres agglomérations du Pas-de-Calais, à Arras avec la participation des militants de l’AG, St Omer, Béthune et surtout Boulogne.
AG interpro du bassin minier
nico37- Messages : 7067
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