Réforme des retraites
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Et dans un autre genre
Pauvre, Pauvre, Pauvre Lucienne
par Sébastien Fontenelle
Les mecs se pointent, et disent au directeur de la banque : nous allons maintenant passer parmi toi, et tu vas nous donner tous ces dollars que tu gardes sottement sous ton fauteuil massant.
Le directeur, admirablement concentré, leur fait savoir qu’en échange de sa pleine et entière coopération, il aimerait bien qu’on ne tire pas sur sa clientèle, et en même temps qu’il parle, qu’est-ce qu’il fait ?
Il appuie sur le bouton vert qui fait sonner l’alarme au commissariat du 87e District (ou chez Bush & Rumsfeld Security, mais le résultat est le même), et cinq minutes après la banque est cernée, t’as cent vingt police cars en vrac dans les rues alentour et du tireur d’élite positionné sur les hauteurs par lots de quinze, mais voilà : aucun des braqueurs n’a l’intention de faire sa reddition, ils se proposeraient plutôt d’abattre un otage toutes les dix secondes, si on ne leur procure pas vite fait un avion à leur nom, avec le plein d’essence et un film un peu bien - pas un de ces vieux trucs anxiogènes où Charlton Heston choisit toujours le mauvais Boeing-, histoire qu’ils trouvent le temps moins long durant qu’ils voleront vers Acapulco, avec le fric aux soutes.
Bon, que fait la police ?
La police appelle Kevin Spacey.
Le Négociateur, avec un grand « N ».
Que fait le Négociateur ?
Il passe aux mecs le rude message qu’il veut bien leur faire livrer quelques doughnuts, mais qu’à la fin des fins ils vont prendre si cher, qu’il préfère ne pas y penser, vu que ça lui gâcherait sa digestion : tu vois ce point rouge, Telly, juste sur tes couilles ?
C’est la visée laser du capitaine Collateral, dont le score en Irak, circa 1991, tient sur quinze annuaires tassés.
Issue : les mecs se rendent, sauf Telly, naturellement, qui a toujours eu cette propension à faire le mariolle, et qui a l’air un peu con, avec ses balles dans les couilles.
Prenons maintenant un autre cas de figure, où d’autres pilleurs se pointent, et disent à Lucienne Dupont, qui vient de cotiser pendant quarante ans, qu’elle ne prendra finalement pas du tout sa retraite mardi prochain, comme elle avait d’abord prévu, mais en juin 2045.
Fort bien, répond Lucienne, qui a senti qu’elle avait là des fanatiques - et hop, elle appuie sur le bouton jaune qui fait sonner l’alarme boulevard de la Villette (75019, Paris), au siège de la CFDT.
(Pauvre, pauvre, pauvre Lucienne.)
Que fait la CFDT ?
La CFDT envoie Kevin Chérèque et son fidèle second, Bernard Thibault.
(PAUVRE, PAUVRE, PAUVRE LUCIENNE.)
La suite nous est narrée par Kevin Joffrin, hier, dans Libération : « Il y a décidément quelque chose de changé dans le monde syndical » [1].
En effet : « Officiellement, nous sommes », pour ce qui relève de l’assaut lancé contre des millions de pensionné(e)s par l’un des plus dangereux gangs de l’histoire du capitalisme, « dans un bras de fer » entre, d’une part, « le gouvernement », et d’autre part « les syndicats ».
Mais « en fait, la négociation continue » - étant rappelé qu’elle n’est pas du tout conduite par Kevin Spacey, qui a du goulot, mais par Kevin Chérèque et Bernard Thibault, qui sont moins pugnaces.
Et en effet (bis), Heckle & Jeckle pourraient fort bien faire ce qui généralement se fait, en de si tendus cas : on bloque tout, et au trentième jour de grève totale on prévient les trancheurs de pensions qu’ils vont en reprendre pour trente looooongues journées au moins, s’ils ne sortent pas de Matignon en levant très haut les mains - plus haut, les mains -, et pas de mouvements brusques, s’il vous plaît, ça serait dommage qu’on doive encore annuler tous ces vols.
Mais nos deux animateurs sont d’époque : ils ont tellement lu de rédactions d’Alain Duhamel, qu’ils prévoient « une nouvelle manifestation nationale, appuyée par une grève d’une journée », raconte Kevin Joffrin, qui relève - bien vu, Kevin - que ces deux-là ont très ostensiblement fait le choix de ne guère (du tout) « dramatiser l’affrontement ».
Matignon retentit de joyeux ris (François, redis-nous celle de la nouvelle journée de mobilisation ; arrête, Éric, je vais me pisser dessus), la pauvre, pauvre Lucienne salue ses collègues (mais Lucienne, t’étais pas en retraite ?), et finalement Kevin Joffrin, que tant d’urbanité ravit, se met en pâmoison : « Par des voies indirectes - et bien françaises -, sous le couvert d’un langage qui reste rude, un syndicalisme de négociation se substitue progressivement au syndicalisme de protestation ».
Ite missa est.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Réforme des retraites
AFP, Mise a jour : samedi 11 septembre 2010 21:15
Retraites: "pas illusoire de viser la victoire", estime Bernard Thibault
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a déclaré samedi à la Fête de l'Humanité qu'il n'était "pas illusoire de viser la victoire" dans la bataille sur les retraites car les syndicats et le mouvement social sont "en position de force aujourd'hui".
AFP
Lors d'un débat devant plusieurs centaines de personnes à La Courneuve (Seine-St-Denis), Bernard Thibault a estimé que la journée du 7 septembre avait "représenté un tournant, et nous allons en faire la démonstration dans les semaines à venir".
Relevant que selon deux sondages ces derniers jours, dont l'un après l'intervention du président Nicolas Sarkozy, faisaient ressortir une progression du nombre des Français hostiles au recul de l'âge de la retraite, le leader cégétiste a affirmé qu'"il n'est pas illusoire de viser la victoire".
"Ayons confiance en nous (...), c'est nous qui sommes en position de force aujourd'hui, c'est pas eux", le gouvernement et sa majorité, a-t-il lancé.
Au passage, il s'est élevé contre "un mensonge" du chef de l'Etat lorsqu'il "dit: +j'ai fait le choix de ne pas baisser les pensions+", alors que nombre de salariés, a-t-il dit, s'arrêteront avant d'avoir 62 ou 67 ans, nouvel âge prévu pour une retraite à taux plein.
Selon M. Thibault, "la priorité, c'est d'élargir la mobilisation", pas de durcir les formes de lutte, car "on a encore beaucoup à gagner" en termes de participation aux manifestations et aussi aux grèves.
"Le blocage des transports, c'est pas compliqué du tout, on sait faire. Mais c'est pas notre stratégie syndicale. Notre stratégie syndicale repose sur la masse des travailleurs engagés dans une lutte", a souligné le numéro un de la CGT.
Il a estimé que l'intersyndicale nationale avait "fait un sans-faute jusqu'à présent", les mobilisations grandissant au fil des journées d'action, et a invité les salariés à avoir "confiance dans les dirigeants syndicaux" qui ont "un patrimoine d'expérience". A la CGT, en la matière, "on n'est pas des bleus", a-t-il ajouté.
Invité à se prononcer sur des grèves reconductibles, il a jugé qu'il serait "irresponsable" de lancer un tel mot d'ordre maintenant car, a-t-il affirmé au terme d'un bilan établi vendredi avec toute la CGT, le nombre d'entreprises où les salariés y sont prêts est "très, très minoritaire".
Notant aussi que la journée de grève de FO le 15 juin n'avait guère perturbé l'économie française, le leader syndical a lancé: "si c'est ça, faire la grève générale, la CGT, elle n'en est pas. Relevant qu'il y avait "plusieurs semaines encore" d'ici l'adoption définitive de la réforme gouvernementale par le Parlement -prévue fin octobre-, Bernard Thibault a déclaré que ce qu'il fallait "viser, c'est pas la rapidité, c'est la gagne". "S'il faut trois semaines pour gagner, on en mettra trois", s'est-il exclamé.
Thibault a été particulièrement applaudi lorsqu'il a défendu l'unité des syndicats. "Les salariés attendent l'unité des syndicats et l'unité des syndicats doit survivre à tous les événements". Il a affirmé qu'il n'était "absolument pas inquiet aujourd'hui sur ce plan là".
Le secrétaire général de la CGT a toutefois planté quelques banderilles à FO", accusée de "diffuser une petite musique qui a pour conséquence de semer le doute" chez des salariés sur la stratégie de l'intersyndicale.
Le secrétaire général de la CGT parle de "stratégie", il parle de "victoire espérée", de "gagne". Essayons de disséquer un peu le message.
Thibault nous dit que la victoire est possible car voyez-vous le rapport de force dans le pays serait à l'avantage du prolétariat."...les syndicats et le mouvement social sont "en position de force aujourd'hui"...". . Affirmation immédiatement relativisée par le même, affirmant tout aussi péremptoirement: "...Invité à se prononcer sur des grèves reconductibles, il a jugé qu'il serait "irresponsable" de lancer un tel mot d'ordre maintenant car, a-t-il affirmé au terme d'un bilan établi vendredi avec toute la CGT, le nombre d'entreprises où les salariés y sont prêts est "très, très minoritaire"...". Bref, les syndicats et le mouvement social, en fait une hideuse bureaucratie ouvrière, n'ont même plus besoin des travailleurs en lutte, pour s'imaginer effrayer la bourgeoisie. Un ou deux sondage en leur faveur, une grande stratégie, et le tour est joué.
La seule chose qui leurs est demandé, à ces travailleurs, opposés à la gréve générale illimitée selon notre bonimenteur, c'est de faire confiance à leur chef et à sa géniale stratégie: "...invité les salariés à avoir "confiance dans les dirigeants syndicaux" qui ont "un patrimoine d'expérience". A la CGT, en la matière, "on n'est pas des bleus"..."
Fichtre ! On ose à peine demander à ces grands stratéges combien de victoires ils ont à leur actif depuis 25 ans, pour oser rouler des mécaniques comme cela ! Zéro je crois, partant du principe que le retrait du CPE est plus à mettre au compte de la coordination de la jeunesse.
Mais Thibault semble sûr de son affaire. Il crois bien que cette fois ci il peut apporter sur un plateau d'argent une victoire aux salariés, à partir du moment où on arrétera de le critiquer: "... (semant) le doute" chez des salariés sur la stratégie de l'intersyndicale..." , et si on ne confond pas vitesse et précipitation: "...Bernard Thibault a déclaré que ce qu'il fallait "viser, c'est pas la rapidité, c'est la gagne". "S'il faut trois semaines pour gagner, on en mettra trois", s'est-il exclamé..."..
Osons quand même mettre en doute ce général sans victoire et sa stratégie se résumant à espérer qu'une fraction de la bourgeoisie lâche Sarkozy au moment décisif du vote de la loi dans les prochaines semaines.
La bureaucratie CGT met au dessus de tout son alliance avec la CFDT: "... l'unité des syndicats doit survivre à tous les événements"...", et sur l'autel de cette union sacrée, on ne cache même pas qu'on bouzille la mobilisation dans les transports: "...Le blocage des transports, c'est pas compliqué du tout, on sait faire. Mais c'est pas notre stratégie syndicale..."., et c'est donc main dans la main avec Chéreque que Thibault appelle à organiser des délégations vers les députés UMP le 15 septembre prochain, les priant de ne pas voter la loi scélérate. En fait de stratégie menant à la victoire, on nous ressert la même soupe qu'en 2003. Cela est si vrai que ces petites merdes de bureaucrates semblent cette fois ci ne pas vouloir mettre le paquet en direction des seuls élus de l'Assemblée Nationale, mais plutôt lorgner du côté du Sénat. Pourquoi sinon un appel à la grève le 23 septembre, et pas le 15 ?
Et bien moi je me permet d'affirmer ici que la fine stratégie de Thibault va prendre l'eau dès le 23 septembre, jour où les sénateurs bourgeois, comme un seul homme, voteront le projet de loi de Sarkozy. La bourgeoisie a une conscience de classe bien supérieur à celle du prolétariat. Elle peut se friter sur bien des points, mais face à nous, elle fait corp. Un responsable d'un syndicat ouvrier qui fait reposer sa stratégie sur la division supposée de l'ennemi, est un bleu, voir il est bon pour l'asile. C'est le cas de Thibault.
C'est pourquoi camarades, il ne faut pas se décourager et il faut continuer à se mobiliser à la base des syndicats ouvriers sur la ligne défendue par le camarade Meichler. Rien n'est joué. Les Thibault et les Chéreque vont être inaudibles dès le 23 septembre au soir.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
gérard menvussa- Messages : 6658
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Stratégie du front unique ouvrier
Gérard Menvussa a écrit:Tout ca ne répond pas à la question de la stratégie (entre union nécessaire, et sortie des cadres institutionnels tout aussi nécessaire)
En effet, ce fait divers autour de ce stalinien de Gremetz, soit disant "violemment bousculé", ne nous aide en rien à surmonter nos grandes difficultés actuelles.
Gremetz se ferait-il alpaguer par les CRS, ce serait bien fait pour Monsieur le député de la V République. Il est de ces représentants de la classe ouvrière qui progressivement depuis plus de 50 ans, séme la confusion dans la tête des salariés: en se vautrant dans ce régime militaro-policier, en ayant cautionné la participation du PCF dans des gouvernements bourgeois, en continuant de salir le trotskysme, en ayant fermé les yeux sur la CFDTisation rampante de la CGT.
Que faisait Gremetz ce jour là ? Le pitre, comme à son habitude. Devons-nous travailler à un front unique avec ce type de pitre ? Oui. Conjoncturellement et sans rien cacher des sentiments que nous avons de ces pitoyables associés. N'oublions jamais que nous devons débarrasser de la scéne politique ces vieilles organisations faillies et ses pitres, coupables de ne pas avoir su ou voulu combattre le capitalisme, aller au Socialisme. Coupable encore aujourd'hui de défendre de toutes leurs forces la bourgeoisie française et d'interdire autant qu'ils le peuvent toute perspective socialiste et internationaliste.
Nous ne devons jamais admettre, dans un front, un seul instant, de nous taire et cacher nos sentiments sur nos alliés.
Le camarade parle "d'union nécessaire" d'avec la direction du PCF et de la CGT, au nom du front unique ouvrier, et je suis d'accord. Mais notre assocation dans le cadre d'un front, doit se borner aux organisations ouvrières, et non pas aux amis de ces organisations. Pour être plus clair, oui le NPA doit s'associer dans un front unique ouvrier - conjoncturelle, par exemple pour obtenir le retrait de la loi sur les retraites - avec la direction du PS, du PCF, du PG, de LO, du POI, de la CGT et de la CGT-FO. Mais elle ne doit en aucun cas considérer la CFDT, par exemple, comme une organisation ouvrière. Avec elle, nous ne nous associons pas, bien plutôt, c'est elle qui fait bande à part, car de "Retrait", elle ne veut pas en entendre parler.
Actuellement la CGT opte pour une stratégie syndicale "unitaire" avec la CFDT, évidemment sur une ligne capitularde, puisque cette stratégie ne combat pas la réforme libérale mais l'accompagne. Le NPA doit dénoncer et combattre cette "union" mortelle.
Au nom de l'union avec Chéréque (en fait avec Sarkozy), la CGT tourne le dos en réalité à l'union lutte des classes et le "retrait" qui signifierait une grave défaite politique pour la bourgeoisie française, pour Sarkozy et pour Chéréque.
Si le NPA opposait à la stratégie Thibault-Chéréque, la stratégie du front unique syndical Thibault-Mailly, alors cette organisation, le NPA, sortirait de la pensée unique et des cadres institutionnels de la V République.
Hélas, elle ne le fait pas, à tout le moins, pas aussi nettement qu'il le faudrait. La confusion fait des ravages dans les rangs des grévistes et Sarkozy avance.
Il est vital pour le prolétariat et la jeunesse française de casser au plus vite l'intersyndical CGT-CFDT. C'est l'une des tâches les plus urgentes du NPA.
Pour un front unique ouvrier CGT - CGT-FO - FSU
Pour La manifestation centrale à l'Assemblée Nationale de tous les salariés du pays.
Pour le retrait pur et simple de la loi sur les retraites.
Pour une défaite cinglante portée à Sarkozy.
Il faut sortir du front syndical toutes les organisations qui ne se prononcent pas clairement pour le Retrait.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
Les 15 et 23 septembre : continuer et amplifier l’action
Malgré l’ampleur des manifestations du 7 septembre, Sarkozy, Fillon et leurs ministres continuent à pérorer sur le caractère irréversible de leur décision de repousser à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite. Les députés continuent à débattre des amendements divers, mais ont déjà voté le recul de l’âge de départ. Rien d’étonnant à cela ! Le Parlement, qui s’intitule pompeusement “représentation nationale”, est composé d’une majorité de députés qui soutiennent ce gouvernement réactionnaire et surtout qui sont dévoués corps et âme aux intérêts du grand patronat.
Cela signifie seulement que les travailleurs n’ont rien à attendre du Parlement. Cela signifie que, loi votée ou pas, il faut continuer l’action. Faut-il rappeler que le projet de loi instituant le Contrat Première Embauche (CPE) avait déjà été adopté par le Parlement en 2006 lorsque les manifestations successives et la mobilisation dans la rue avaient contraint Villepin, Premier ministre, à manger son chapeau et à revenir en arrière ?
Les centrales syndicales proposent deux journées d’action, l’une le mercredi 15 septembre, l’autre le jeudi 23 septembre, la deuxième devant constituer le point d’orgue avec une journée nationale de grèves et de manifestations. Il faut faire en sorte que les initiatives variées prévues pour le 15 septembre préparent la journée du 23, et que celle-ci mobilise plus de salariés, de retraités, de chômeurs encore que le 7 septembre.
Sur la question des retraites, non seulement le gouvernement ne tient pas compte du refus clairement exprimé par les principaux concernés, les retraités d’aujourd’hui et de demain, mais sa proposition de tenir compte de la pénibilité du travail constitue une provocation. Il faut une bonne dose de cynisme pour concéder qu’un travailleur puisse partir en retraite à 60 ans à condition de démontrer, expertise médicale et accord de la Sécurité sociale à l’appui, qu’il a plus de 10 % d’incapacité physique ! Cela fait d’un problème collectif des cas individuels. Comme s’il fallait le témoignage de médecins -et pourquoi pas des pompes funèbres pendant qu’ils y sont ?- pour démontrer que travailler toute sa vie durant sur une chaîne de montage automobile, dans une usine chimique, sur des chantiers du bâtiment ou comme caissière de supermarché, mine la santé, use l’organisme !
Ils veulent faire croire aussi que la pénibilité au travail est une exception. Grossier mensonge ! C’est la règle générale. De savants imbéciles peuvent toujours citer bien sûr le cas de tel artiste qui, à 86 ans, chante encore, de tel acteur qui, au même âge, monte encore sur les planches, ou des chercheurs qui n’ont pas l’intention d’arrêter de chercher après 60 ans. Mais quoi de commun entre cette toute petite minorité qui fait un métier qu’elle a choisi et qui correspond à une vocation, et le cas de l’écrasante majorité des salariés qui travaillent parce qu’il faut bien gagner sa vie ? Pour cette écrasante majorité, la pénibilité peut aussi bien provenir d’un effort physique qui devient douloureux avec l’âge, de gestes répétitifs à l’infini, du travail de nuit, que simplement de la pression morale de l’encadrement ou de la charge de travail.
Alors, les bavardages du Parlement autour de la pénibilité du travail, sont de la poudre aux yeux. Il faut revenir sur toutes les mesures prises contre la retraite et les retraités depuis Balladur, c’est-à-dire revenir à la retraite à taux plein à 60 ans, et 37 annuités et demie de cotisation. Même à l’époque, tous les retraités étaient loin de toucher une pension décente. Mais les reculs imposés depuis 20 ans constituent une régression majeure.
Qu’on ne nous dise pas qu’il y a un problème de financement de la caisse de retraite. C’est indécent alors que des centaines de milliards ont été avancés pour venir au secours des grands banquiers et alors que les profits des grandes entreprises s’envolent malgré la crise. Qu’on prenne donc l’argent là où il est : dans les profits des grandes entreprises et des banques, dans les cadeaux de l’État aux riches !
Alors, il faut que la mobilisation se poursuive et s’amplifie. Il faut que ceux des salariés qui sympathisaient avec le 7 septembre sans y participer rejoignent l’action à leur tour. Ce serait aussi un moyen de montrer que la coupe est pleine, qu’il y en a assez de cette succession de mesures qui sont toutes faites pour aggraver la situation des salariés, pour remplir toujours plus les coffres-forts des actionnaires, des banquiers, des spéculateurs et des milliardaires.
Arlette Laguiller
ulm- Messages : 385
Date d'inscription : 15/07/2010
Communiqué de la CGT Philips Dreux
RIEN À NÉGOCIER : RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PROJET !
POUR GAGNER : LA GRÈVE GÉNÉRALE !
Avec 3 millions de travailleurs dans la rue, la journée de grève et de manifestations du 07/09 a prouvé que la classe ouvrière est prête à combattre pour mettre en échec la contre-réforme de Sarkozy-Fillon-Woerth.
Le gouvernement est de plus en plus impopulaire et discrédité par l’affaire Woerth-Bettencourt, qui démontre ses liens étroits et corrompus avec les patrons milliardaires. Pour tenter de sortir de cette crise politique et faire passer en force sa contre-réforme, Sarkozy essaie de diviser les travailleurs en s’attaquant aux plus fragiles : les sans-papiers, les Rroms, les gens d’origine maghrébine ou africaine…
Les vrais responsables de la misère et de la crise, ce sont les patrons qui continuent à faire des profits gigantesques sur notre dos ! Et ils en veulent toujours plus : ils veulent allonger à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite, augmenter encore la durée de cotisations et nous faire travailler jusqu’à 67 ans pour toucher une retraite à taux plein. De même, ils continuent de bloquer nos salaires, de fermer nos usines, de licencier et de supprimer des centaines de milliers de postes… Tout est lié !
Mais les travailleurs résistent. Des centaines de grèves ont eu lieu l’an dernier. À Philips Dreux, notre syndicat CGT a combattu le plan de 217 licenciements, a refusé de le négocier et a convaincu les travailleurs de mettre en place un contrôle ouvrier sur la production, prouvant que l’on pouvait sauver les emplois et se passer des patrons ; mais la lutte a été réprimée par les patrons et trahie par FO sur place.
Assez de journées d’action sans perspective ! Les syndicats doivent appeler à la grève générale !
Il n’y a rien à négocier dans la contre-réforme des retraites ! Au niveau national, les directions de FO et de Solidaires appellent au retrait, mais celles de la CGT et de la FSU s’y refusent et veulent négocier une nouvelle fois avec le gouvernement, tandis que la CFDT propose carrément des amendements à la loi.
De plus, les dirigeants syndicaux se contentent de nous appeler à des « journées d’action » sans perspective. Après les 23/03, 27/05, 24/06 et 07/09, ils nous appellent à une nouvelle « journée d’action » le 23/09. Ils avaient déjà mis en œuvre cette tactique suicidaire au printemps 2009, jusqu’à ce que les travailleurs soient découragés et écœurés. Il faut tirer les leçons de nos défaites et suivre l’exemple des travailleurs de Guadeloupe qui, eux, avaient réussi à emporter une victoire revendicative en faisant une grève générale de six semaines à l’appel des syndicats et de partis politiques (le LKP).
Si les directions syndicales veulent vraiment mobiliser les travailleurs, elles doivent être conséquentes en lançant immédiatement un appel à la grève générale jusqu’au retrait à partir du 23/09, et en la préparant dans tout le pays ! Nul doute que nous répondrons par millions, que nous bloquerons le pays et que Sarkozy devra céder, car ce sont les travailleurs qui font tourner l’économie !
Imposons nos exigences dans nos syndicats, organisons-nous par des AG et des coordinations !
Nous devons faire monter nos exigences de la base au sommet. D’ores et déjà, de nombreux syndicats de base, notamment de la CGT, critiquent la stratégie des directions syndicales, exigent le retrait et une mobilisation beaucoup plus forte. Des AG de travailleurs, de nombreux syndicats SUD, mais aussi des syndicats CGT, dont la fédération de la Chimie, appellent à la grève reconductible à partir du 23.
Pour gagner, nous devons nous organiser tous ensemble, syndiqués et non-syndiqués. Nous devons nous réunir en Assemblée générale et préparer ensemble, immédiatement, la grève du 23/09 et la reconductible à partir du 24 partout où ce sera possible. Nous devons mettre en place des comités de grève pour assurer la continuité de la mobilisation, en élisant des délégués mandatés et révocables. Nous devons aller à la rencontre des travailleurs des entreprises et des villes voisines et mettre en place des coordinations interprofessionnelles. Il s’agit de dresser toute la classe ouvrière pour vaincre Sarkozy !
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Fin houleuse de l'examen de la réforme retraites
Fin houleuse de l'examen de la réforme retraites
Reuters | 15.09.10 | 14h20
PARIS (Reuters) - Les députés français ont achevé mercredi à l'aube l'examen de la réforme des retraites dans une atmosphère houleuse qui laisse présager des débats difficiles lors du passage du projet de loi au Sénat.
Le vote solennel sur l'ensemble du texte doit avoir lieu ce mercredi à 15H00 à l'Assemblée nationale, dont le président UMP, Bernard Accoyer, a subi les foudres de l'opposition de gauche pour avoir coupé court aux débats.
Les socialistes ont crié "démission" en sa direction lorsqu'il a refusé de laisser certains d'entre eux expliquer leur vote, estimant que tout avait été dit.
Cette opération risquait de retarder le vote et Bernard Accoyer a dit vouloir mettre un terme "à ces petites manuvres qui abîment l'image de l'Assemblée".
Réuni plus tard dans la matinée, le groupe socialiste à l'Assemblée a officiellement demandé sa démission.
"Le président de l'Assemblée nationale s'est rendu coupable ce matin de forfaiture", peut-on lire dans un communiqué.
"Aujourd'hui nous ne reconnaissons plus l'autorité d'un président qui viole de sang froid les règles qu'il a lui-même fait adopter", poursuit le communiqué.
Bernard Accoyer, qui a reçu le soutien de la majorité, n'a pas semblé ému par cette charge et a déclaré avoir fait son "devoir en mon âme et conscience".
La tension a été à son comble au petit matin, lorsque la socialiste Catherine Coutelle, à l'issue d'une nuit blanche, a attaqué le ministre du Travail Eric Woerth, qui porte cette réforme cruciale du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
L'AFFAIRE BETTENCOURT POLLUE LE DÉBAT
Elle a accusé Eric Woerth, éclaboussé par des soupçons de trafic d'influence pour ses liens avec l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, d'avoir menti en niant être intervenu pour que son gestionnaire de fortune obtienne la Légion d'honneur.
"Vous nous avez habitués à mentir, cela semble chez vous une seconde nature", a dit Catherine Coutelle en séance.
Dans la confusion, des noms d'oiseau ont été échangés et, selon le socialiste Christian Eckert, Eric Woerth a traité Catherine Coutelle de "collabo", ce qui "n'est pas correct".
Dans une déclaration à Europe 1, le ministre du Travail n'a ni confirmé ni démenti avoir tenu ces propos.
"Vous savez, l'opposition caricature et me caricature depuis des semaines", a-t-il dit. "Aucun député de l'opposition n'aurait tenu face aux insultes qui ont été proférées (contre moi-NDLR) pendant une seconde. J'ai tenu 70 heures."
Plus tôt dans la nuit, les socialistes avaient crié "démocratie, démocratie" lorsque leur temps de parole a été écoulé, estimant que le gouvernement passait en force.
Le vote solennel sur ce texte qui reporte progressivement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite à l'horizon 2018 et relève progressivement de 65 à 67 ans l'âge permettant d'obtenir une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés aura donc bien lieu ce mercredi.
Les groupes UMP, à l'exception des partisans de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui vont s'abstenir, et du Nouveau centre (NC) soutiennent cette réforme que dénonce vivement l'opposition, les socialistes, les communistes, les Verts et les radicaux de gauche ainsi que les syndicats.
Une manifestation réunissant quelques milliers de personnes a eu lieu mercredi à Paris devant l'Assemblée nationale avant une nouvelle journée de mobilisation prévue le 23 septembre.
Le 7 septembre, la précédente journée de grèves et de manifestations contre la réforme avait rassemblé entre 1,1 et 2,7 millions de personnes à travers le pays.
Le Sénat, où la majorité est beaucoup moins importante qu'à l'Assemblée nationale, examinera à son tour la réforme à partir du 1er octobre et son président, l'UMP Gérard Larcher, s'est montré ouvert à certaines revendications des syndicats.
Il a notamment estimé qu'il fallait étudier l'impact du maintien à 65 ans de l'âge de la retraite à taux plein, principale exigence de la CFDT.
L'objectif du gouvernement, qui a décidé d'utiliser la procédure d'urgence, est de faire adopter définitivement cette réforme par le Parlement à la fin octobre ou début novembre.
Emile Picy, édité par Yves Clarisse
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Face à l'Assemblée nationale, à la mi-journée.
© AFP/ Martin BureauDes milliers de manifestants rassemblés face à l’Assemblée
France Info - 14:22
A quelques heures du vote solennel du texte sur les retraites, des milliers de personnes se sont rassemblées, à la mi-journée, devant le Palais-Bourbon, pour dire leur opposition au projet de loi - et appeler les députés à ne pas voter le texte, en l’état...
“Messieurs et mesdames les députés, ne votez pas, cette réforme est injuste”. Derrière une immense banderole, déployée sur le pont de la Concorde, des milliers de personnes se sont rassemblées à la mi-journée, à quelques heures du vote solennel prévu à 15h à l’Assemblée. Le tout, sous très haute surveillance policière...
Un baroud d’honneur ? Pas vraiment, si l’on en croit Bernard Thibault, le patron de la CGT, “ce rassemblement vise à redire publiquement, au-delà des péripéties du débat à l’Assemblée, que ce vote ne changera rien. J’ai le sentiment que, jour après jour, la campagne des syndicats marque beaucoup plus de points que les arguments du gouvernement qui s’effilochent.”
Des milliers de manifestants devant l’Assemblée, dont Bernard Thibault, le leader de la CGT. Les députés sont de plus en plus muselés, estime-t-il (0'48")
De son côté François Chérèque, pour la CFDT, préfère souligner que “le débat parlementaire ne s’arrête pas aujourd’hui” avec le vote en première lecture, puisque le texte sera examiné au Sénat et reviendra à l’Assemblée.
Quant à Jean-Claude Mailly, le leader de FO, il explique que ce rassemblement vise à “marquer le coup”, mais que “la grande journée c’est le 23” - jeudi prochain - journée programmée de grèves et de manifestations.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Réforme des retraites
On y va !
On connaît parfaitement maintenant les éléments principaux du « paysage » social. Ils ont été largement analysés dans ces colonnes depuis plusieurs mois : une réforme des retraites qualifiée par Sarko lui même de « mère » de toutes les réformes tant les enjeux financiers, mais aussi électoraux, sont grands, une intense propagande gouvernementale et médiatique pour faire avaler l’idée qu’une réforme est « incontournable » en manipulant chiffres et pseudo- « projections » à cinquante ans, une connivence et des manoeuvres permanentes de la plupart des directions syndicales pour faire obstacle à un mouvement social d’envergure, une intense activité politicienne pour orienter la colère populaire vers le marigot électoral de 2012… Tout cela est connu même s’il n’est pas inutile de le rappeler.
Il convient maintenant d’analyser la situation et d’essayer de peser ensuite sur le cours des événements en pétant leur scénario bien ficelé.
À première vue, on pourrait penser que rien n’a changé lors de cette rentrée : une grosse mobilisation le 7 septembre mais qui ne fait en rien reculer le gouvernement, sauf à se laisser duper par les quelques concessions à la marge annoncées par Sarko lui même et qui correspondent point par point aux demandes du chefaillon de la CFDT, des syndicats qui relancent le 23 septembre une énième journée d’action sans appel à la grève (mais à des grèves, ce qui n’est pas du tout la même chose) et sans demander le retrait du projet de loi, des partis de gauche qui focalisent sur les casseroles de Woerth, excellent fusible si cela chauffe trop et bon moyen de diversion.
Sauf que les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Des petits grains de sable apparaissent : depuis le succès de la manifestation nationale de FO le 15 juin dernier « pour le retrait pur et simple du projet Sarkozy-Fillon » (même si bien évidemment les médias l’ont caché ou minimisé), la confiance a grandi – si ce n’est dans tout le mouvement social, du moins parmi ses militants – et les langues se sont déliées. Ainsi ce sont des centaines et des centaines d’appels unitaires (CGT, Sud, FO, FSU, voire CFDT !) qui ont été adoptés dans des boîtes, administrations, hôpitaux, voire départements en interpro, pour le retrait ou l’abandon du projet de loi. Ces dizaines de milliers de salariés du public et du privé ont adressé ainsi un immense pied de nez à leurs appareils respectifs et montré leur détermination à prendre leurs affaires en main contre vents et marées.
Le communiqué intersyndical appelant dans des termes d’une mollesse misérable au 23 septembre (et à de « fortes initiatives » le 15, type pique-nique…) a donné lieu à de vives discussions, et ni FO en toute logique ni pour une fois Sud (dans un premier temps en tout cas) n’ont accepté de le signer et de cautionner la ligne de compromission Chéréque-Thibault.
Plus intéressant encore est ce qui se passe à la SNCF. Il n’y a pas que FO cheminots (représentatif seulement dans neuf régions) et Sud (bien implanté) qui parlent de grève reconductible à partir du 23. La fédération CGT ne cache pas non plus son impatience. Même la CFTC cheminot, peu suspecte de syndicalisme révolutionnaire, déclare : « Il faut s’engager dans un bras de fer avec le gouvernement via un mouvement reconductible car avec des journées d’action de 24 heures, on affaiblit la mobilisation.» Si même la CFTC le dit !
À l’identique, le responsable du syndicat Unsa de la RATP avoue : « Il y a un gros débat interne sur les limites de ces journées de 24 heures à répétition qui lassent les salariés.» Et tout cela correspond à un sentiment très largement répandu dans tous les secteurs, de même que l’idée qu’il ne suffira pas de processionner même très nombreux et dans « l’unité » pour faire reculer Sarko.
Il reste maintenant à traduire ce « sentiment » en perspective concrète : compte tenu de la situation, des forces du mouvement mais aussi des obstacles, ne faut-il pas pragmatiquement se battre partout pour la grève, non pas le 23 mais à partir du 23 (ce qui n’est pas du tout la même chose) jusqu’au retrait d’un projet de loi qui n’est ni amendable ni négociable.
N’est-ce pas le rôle des militants anarchistes, tout au moins de ceux, de loin les plus nombreux, qui ne se payent pas de mot et se mettent les mains dans le cambouis, d’aider, de pousser dans les AG? (Il va de soi que si dans un secteur cela part avant, on n’attend pas le 23.)
On ne construira rien de sérieux sur un champ de ruines sociales. Il faut redonner confiance dans la lutte collective.
L’enjeu dans cette période n’est donc pas mince.
Alors on y met toutes ses forces et on y va.
Fabrice - Groupe La Sociale de Rennes
in le Monde libertaire # 1604 du 16 au 22 septembre 2010
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fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
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Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Réforme des retraites
Leur société
Le 15 septembre, contre le projet sur les retraites : Plusieurs milliers de manifestants à la Concorde
Le 15 septembre, jour de clôture des débats à l'Assemblée nationale du projet de loi gouvernemental sur les retraites, plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés sur l'autre rive de la Seine, place de la Concorde, à l'appel de l'intersyndicale, pour exiger le retrait de ce texte.
Lutte Ouvrière était présente dans ce rassemblement, avec en particulier ses porte-parole, Nathalie Artaud et Arlette Laguiller.
Un certain nombre de médias ont trouvé bon de souligner qu'il y avait moins de monde que lors des manifestations du 7 septembre. C'est une évidence, mais c'est aussi une comparaison qui n'a aucun sens. Le rassemblement du 15 septembre n'avait pas pour ambition de faire mieux que le 7. Il n'y avait aucun appel à la grève. C'était une action-relais, destinée à montrer que les opposants à cette prétendue « réforme » des retraites ne désarmaient pas, et à préparer la journée de grèves et de manifestations prévues pour le 23 septembre.
En ce sens, tous ceux qui ont manifesté leur refus de ce projet inique devant cette Assemblée, où une majorité de députés aux ordres de Sarkozy et du grand patronat se préparaient à voter un texte imposant de nouveaux sacrifices au monde du travail, ont eu raison de le faire.
Ce n'est pas parce que le texte gouvernemental sera voté que la lutte doit s'arrêter. En son temps Villepin avait bien fait voter la loi sur le CPE. Mais il a été contraint de la retirer.
ulm- Messages : 385
Date d'inscription : 15/07/2010
Re: Réforme des retraites
Retrait du projet sur les retraites : c’est maintenant et c’est possible !
mercredi 15 septembre 2010
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Crédit Photo:
Photothèque Rouge/JMB
Après la formidable mobilisation du 7 septembre, les conditions sont rassemblées pour changer le rapport de forces, à condition que la gauche reste unie pour défendre le retrait du projet de loi.
Depuis le début de la campagne, de la mobilisation contre le projet de loi sur les retraites, en mai dernier, quelque chose a changé. Après le 24 juin, c’est évidemment le succès historique du 7 septembre dernier avec près de 3 millions de manifestants qui modifie la donne. Désormais nous sommes nombreux, très nombreux à penser que c’est possible, que nous pouvons faire reculer le gouvernement et donc lui infliger, enfin, une défaite.
Après le succès du 7, l’intersyndicale a majoritairement décidé d’une nouvelle journée de grève et de manifestations le 23 septembre. Cette date, pour les équipes militantes les plus engagées, a suscité une forte déception car elle ne semblait pas répondre aux exigences de la situation. Mais, au-delà, cette date, permet aujourd’hui de mobiliser plus largement les salariés sur le fond de la réforme et sur la possibilité de gagner par la mobilisation. Nous devons donc tout faire pour que cette nouvelle journée soit encore plus forte que celle du 7 et que la question de la reconduction de la grève soit posée.
Si gagner devient possible, nous devons dire tous ensemble que cette réforme n’est ni négociable ni amendable et qu’il n’y a aucun arrangement possible.
La gauche sociale et politique doit réclamer clairement, non pas la réécriture du projet de loi, mais son retrait pur et simple. Car l’enjeu n’est pas que Sarkozy lâche du lest mais qu’il lâche l’affaire et pour cela, la gauche – toute la gauche – ne doit rien lâcher.
La droite est divisée, fragilisée, empêtrée dans les « affaires » qui n’en finissent plus mais elle reste unie, droite dans ses bottes pour défendre ce projet de loi injuste. Face à cette droite qui défend coûte que coûte sa classe, nous devons montrer une gauche qui s’assume pleinement, qui exige une autre répartition des richesses, qui défend unitairement la retraite à 60 ans, à taux plein, sans allongement de la durée de cotisation. Sur ce dernier point de nombreux désaccords existent dans la gauche, en particulier avec le Parti socialiste qui vient de voter à l’Assemblée nationale, avec la droite, l’allongement de la durée de cotisation à 41, 5 annuités. Ce qui remet évidemment fortement en cause le départ à la retraite à 60 ans pour la majorité des salariés. Dire, comme le PS, qu’on est pour la retraite à 60 ans mais voter l’allongement de la durée de cotisation, revient à faire sauter la retraite à 60 ans et à accepter de baisser encore davantage le montant des pensions. Car si nous faisons le bilan des réformes successives sur les retraites, depuis 1993, on constate que la majorité des salariés n’acquièrent pas le nombre d’annuités nécessaire et que la principale conséquence de toutes ces réformes est la baisse du montant des retraites qui, en près de 20 ans, a baissé de 15 à 20 %.
Gagner maintenant, c’est possible
Nous voulons obtenir le retrait de ce projet de loi et c’est maintenant et dans la rue que ça se passe. Maintenant et pas en 2012 comme nous le promettent certains dirigeants du Parti socialiste. Car les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient, et le PS n’est malheureusement jamais revenu sur les contre-réformes des retraites réalisées par la droite avant son arrivée au gouvernement. La bataille contre Sarkozy, pour le retrait, c’est bien maintenant que ça se joue et c’est possible. Prendre sur les profits, répartir le temps de travail pour profiter tous et toutes de nos retraites, ce n’est pas de l’utopie, ce n’est même pas le socialisme, mais il faut l’imposer en inversant le rapport de forces.
Après le 7 septembre, le climat social et politique est favorable. Et si nous voulons infliger une défaite à ce gouvernement, le 23 septembre doit être le début d’un mouvement d’ensemble, une grève générale qui bloque le pays. D’ores et déjà, des appels de structures syndicales, d’intersyndicales locales appellent à la reconduction. Le climat montre que nous pouvons gagner. Nous avons gagné en 1995, nous avons gagné contre le CPE, nous pouvons et devons le gagner aujourd’hui. C’est possible.
Sandra Demarcq
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Dans bien d'autres domaines d'activité ils auraient été soit remerciés, soit jetés par la fenêtre ou jugé pour haute trahison. Eh bien, non, ils sont toujours là.
En conséquence, je suis bien d'accord avec toi, quand tu dis que la bourgeoisie a une conscience de classe bien plus élevée ou développée que la nôtre. A la tête du MEDEF ils auraient difficilement pu additionner plus de deux défaites.
iskra- Messages : 38
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: Réforme des retraites
Drakken- Messages : 8
Date d'inscription : 14/09/2010
Re: Réforme des retraites
Retraites: la CFTC-Cheminots dépose des préavis de grève reconductible à compter du 23 septembre
PARIS (AP) — La fédération CFTC des Cheminots a annoncé vendredi avoir déposé des préavis de grève reconductible à compter du 23 septembre à la SNCF, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Les fédérations FO-Cheminots et Sud-Rail appellent à un mouvement reconductible à compter du 22 septembre au soir, tandis que les syndicats majoritaires appellent à une grève de 24 heures.
"La CFTC-Cheminots a déposé (...) les préavis de grève qui permettront, le cas échéant, la reconduction de l'action contre le projet de réforme des retraites au delà du 23 septembre", prévient l'organisation syndicale dans un communiqué.
La CFTC-Cheminots "rappelle son opposition au principe d'une nouvelle grève 'carrée' de 24 heures, action qui n'aurait pour effet que d'affaiblir la mobilisation des salariés".
Elle précise toutefois qu'elle n'appellera ouvertement "à la grève illimitée que si toutes les conditions d'un bras de fer avec le gouvernement sont réunies d'ici le 23 septembre".
Elle dénonce "les atermoiements des grandes confédérations syndicales" et estime qu'il faut "faire place à une réelle détermination, sans quoi les actions à venir risquent d'être vaines".
"Salariés du public et du privé se doivent de poursuivre leur mobilisation unitaire", ajoute la CFTC pour laquelle "il n'appartient pas aux seuls cheminots de s'impliquer dans la défense des intérêts de tous".
FO et Sud-Rail ont pour leur part appelé à une grève reconductible à partir du 22 septembre au soir à la SNCF. Les syndicats CFTC, Sud et FO représentent à eux trois 31,05% des voix aux dernières élections professionnelles de mars 2009 à la SNCF.
Les syndicats majoritaires (CGT, CFDT et UNSA) ont de leur côté déposé des préavis de grève de 24 heures pour le 23 septembre. AP
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
La face opposé de l'opportunisme ?
Ayons en mémoire camarades ce bon mot de Trotsky qui à son époque décrivait les zig-zags incessants et indécents de la tactique stalinienne, balançant allégrement du pire opportunisme au plus dangereux aventurisme, comme les faces opposées d'une même piéce de monnaie.
Qu'à la base des syndicats, et même au sein de fédés entières, se manifeste une impatience d'en découdre, liée à l'immobilisme déplorable des confédérations, cela est une chose; pousser de manière désordonné des segments de la classe à partir à l'abordage sabre au clair, à un nom: c'est de l'aventurisme.
Rejetons, tant l'opportunisme des dirigeants confédéraux, que l'aventurisme de certains de leurs subalternes.
Un marxiste, pour déterminer sa tactique et sa stratégie, part toujours d'une vérité concréte, et analyse une société, l'état d'esprit d'une classe, à un moment donné dans un contexte politique donné. Cette analyse doit nous amener à admettre que le prolétariat français, depuis la rentrée, manifeste beaucoup plus d'entrain à marcher, qu'à bloquer. c'est un fait incontournable: Il y a plus de manifestants que de grévistes. Les raisons, elles sont connues de tous:
- Un épuisement et un rejet des grèves de 24h00. La septième je crois depuis le printemps.
- Un budget extrémement serré, consécutif à l'achat d'une maison, pour beaucoup.
- Une limitation du droit de grève, dans les transports par exemple, relativisant l'impact des débrayages sur le service.
- Une individualisation des parcours pro, un flicage dans les entreprises, rendant plus risqué l'acte de faire grève.
Aussi, et à partir du moment ou la statégie de l'intersyndicale est de se payer des pleines pages de pub dans les "gratuits" (le syndicat du livre doit apprécier ), pour seulement demander, dans des termes d'une extrême politesse, aux députés et sénateurs bourgeois, de ne pas être trop vaches avec les travailleurs, et d'amender à la marge le texte réactionnaire initial, il n'y a pas lieux de pousser et de partir à l'aventure.
La tactique, la bonne, est et reste, de mettre une pression extraordinaire sur les confédérations, pour que dans l'unité, elles changent enfin de stratégie, elles rompent avec Sarko, appellent la province à montée en masse sur Paris, contre l'assemblée nationale, pour exiger purement et simplement le retrait du texte de loi. Si l'action est menée avec art et conviction, c'est une histoire qui doit durer 48h, 72h tout au plus. Imaginez-vous le tremblement de terre politique en Europe, de ce million et plus de manifestants, fermes, calmes, déterminés, devant l'Assemblée Nationale ? Allez, ne nous racontons pas d'histoire. Les chancelleries du monde entier vont se dire: "Merde! mais voilà que ce petit con de Sarko, nous remet une Révolution Française sur les bras ! Vite, le téléphone rouge, il nous faut calmer cette excité ! "
S'il nous faut nous mettre en Grève Générale, à l'appel des confédérations unies, répetons le, ce n'est pas le 24 septembre, mais lors du passage en deuxiéme lecture du texte à l'Assemblée Nationale, plutôt la deuxiéme quinzaine d'octobre je crois. CQFD
Il ne s'agit pas que des segments de notre force s'épuisent en septembre, alors que d'autres resteront l'arme au pied. Il s'agit de vaincre Sarkozy et la bourgeoisie. Marquer historiquement un coup d'arrêt à la réaction, et commencer à reconstruire le mouvement ouvrier sur des bases révolutionnaires et communistes. Camarades, cette histoire de "retraites" serait presque un épiphénomène, au regard de la dislocation du marché mondial qui se rapproche. Ne perdons pas le sens des proportions et convainquons-nous que cette histoire de manif à l'AN n'est qu'une bataille, alors que la construction d'une nouvelle internationale ouvrière révolutionnaire, c'est le Socialisme, c'est remporter la guerre.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
"Faire pression sur les centrales syndicales", mais comment, à part leur montrer que la situation risque de totalement leur échapper...
Revoir l'histoire de la premiére coordination SNCF...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
La CFTC, maître en marxisme ? A voir !
A ce titre, j'ai encore en mémoire le temps où des prêtres du type Gapone, se plaçaient à la tête des révoltes, et se terminaient par des Dimanches Rouges. Tu comprendras que ce type de réferences, je les laisse à ce qui ne doute de rien, même de l'existence de Dieu.
Non, moi ce qui m'interresse, ce n'est pas de faire de la bouzille à la place des staliniens, c'est la Gagne camarade. La coordination des gauchistes à la SNCF en 1986, qu'a-t-elle gagné exactement ? Peux tu me rafraichir la mémoire ?
La gagne, c'est de combattre l'aventurisme gauchiste tout autant que l'opportunisme bureaucratique.
Le 23 je suis gréviste. Le 24, sauf si Thibault et Mailly invitent l'ensemble des travailleurs en France à la grève générale illimitée jusqu'au retrait, je roule.
Autant te dire que je roule, puisque toi tu continues à te laisser rouler dans la farine bénite, et que pendant que tu dépenses une energie folle à bouger et faire bouger, pour le simple plaisir de bouger, tu ne te poses même pas la question de pourquoi tu bouges et où ce mouvement nous améne.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
Eninel a écrit:
La tactique, la bonne, est et reste, de mettre une pression extraordinaire sur les confédérations, pour que dans l'unité, elles changent enfin de stratégie, elles rompent avec Sarko, appellent la province à montée en masse sur Paris, contre l'assemblée nationale, pour exiger purement et simplement le retrait du texte de loi. Si l'action est menée avec art et conviction, c'est une histoire qui doit durer 48h, 72h tout au plus. Imaginez-vous le tremblement de terre politique en Europe, de ce million et plus de manifestants, fermes, calmes, déterminés, devant l'Assemblée Nationale ? Allez, ne nous racontons pas d'histoire. Les chancelleries du monde entier vont se dire: "Merde! mais voilà que ce petit con de Sarko, nous remet une Révolution Française sur les bras ! Vite, le téléphone rouge, il nous faut calmer cette excité ! "
S'il nous faut nous mettre en Grève Générale, à l'appel des confédérations unies, répetons le, ce n'est pas le 24 septembre, mais lors du passage en deuxième lecture du texte à l'Assemblée Nationale, plutôt la deuxiéme quinzaine d'octobre je crois. CQFD
Il n'y aura pas de deuxième lecture, juste une commission paritaire mixte après le vote au Sénat et un vote sans débat à l'AN.
Quant à la "reconductible" aujourd'hui c'est vraiment raconter des salades ... pour dédouaner totalement les appareils syndicaux.
Nemo- Messages : 12
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Réforme des retraites
On peut lire ici, des trucs du genre !
"Je suis tout prêt à le reconnaître, la direction bureaucratique CFTC de la SNCF, à doubler sur sa gauche les stals, est maître en son domaine. Mais ce domaine n'est certes pas celui de l'art et la connaissance de la lutte des classes. Plutôt la théologie non ?"
"Ayons en mémoire camarades ce bon mot de Trotsky qui à son époque décrivait les zig-zags incessants et indécents de la tactique stalinienne, balançant allégrement du pire opportunisme au plus dangereux aventurisme, comme les faces opposées d'une même piéce de monnaie."
Les dogmatiques et les sectaires sont de sortie au mois de septembre ! Les "rrrévolutionnaires" cent pour cent Bolchevik - léninistes, croient encore que les staliniens ça existe ! Certes, dans des sectes, on en trouve, article de foire folklorique, mais votre grille d'analyse elle est un peu "old régime", si j'ose dire !
Avec ce genre de commentaires splendides de pureté sur le drapeau, ça va pas faire avancer la lutte des classe, et l'unité prolétarienne !
Organiser, agiter, préparer la grève pour qu'elle soit illimitée et générale c'est sérieux, les fantasmes au cachots, constatons les faits ! Si les conditions sont réunies, ça pète pas ? Les syndicats ont trahis ? les stals ? Mais c'est même pas la question, qui se faisait des illusions ? Mais, Tout viendra, il faudra être patient, la patience est une vertu révolutionnaire, je crois ! Entre ce qu'il faudrait et ce qui est, il y a un monde, les révolutionnaires sont là pour construire des ponts ! Un camarade du PCF, ripostard
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: Réforme des retraites
Et les bisounours croient que ça n'existe pas...Gayraud de Mazars a écrit:Les "rrrévolutionnaires" cent pour cent Bolchevik - léninistes, croient encore que les staliniens ça existe !
Ce n'est pas parce que tu as choisi de leur servir la soupe qu'ils ont cessé d'exister!
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Réforme des retraites
Gayraud de Mazars a écrit:Chers camarades,
Organiser, agiter, préparer la grève pour qu'elle soit illimitée et générale c'est sérieux
Si tu parles du 23 ce n'est pas "sérieux"" c'est grotesque.
Nemo- Messages : 12
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Réforme des retraites
Grèves reconductibles: le débat est lancé chez les militants syndicaux
De Anne-Pascale REBOUL et Thierry MASURE (AFP) – Il y a 23 heures
PARIS — Face à l'intransigeance du gouvernement sur le recul de l'âge de la retraite, l'éventualité de grèves reconductibles est avancée parmi des militants et responsables syndicaux qui veulent exploiter sans tarder l'élan attendu de la journée d'action du 23 septembre.
L'intersyndicale a appelé à une "grande journée de grèves et de manifestations" jeudi, après celle du 7 septembre, avec le souci de gérer les étapes de la mobilisation d'ici l'adoption définitive de la réforme des retraites, prévue avant la Toussaint.
Le débat bat déjà son plein sur l'après-23 septembre, l'intersyndicale devant trancher dès le lendemain. "Si le gouvernement et le président restent sur la même position, comment gagner ? Par une reconduction, des actions annoncées pour plus tard, un feu roulant d'actions ? La réponse est loin d'être univoque", relève Jean-Marc Canon (CGT fonctionnaires).
Le spectre d'un mouvement général à durée indéfinie sert les syndicats dans leur rapport de forces avec l'exécutif. "Les choses se compliquent quand l'action syndicale gêne le fonctionnement des entreprises. C'est la raison pour laquelle Raymond Soubie (conseiller social de Nicolas Sarkozy, ndlr) est plus attentif aux grèves qu'aux manifestations", explique un spécialiste du syndicalisme, Jean-Marie Pernot.
Plusieurs fédérations et syndicats testent l'idée d'une grève reconductible. La puissante CGT-chimie ainsi que la CGT de Total la voudraient dès jeudi prochain. Déjà au soir du 7 septembre, la grève avait été prolongée de 24 heures dans deux raffineries.
"Certaines professions peuvent être des locomotives: dans le pétrole, les transports, la Fonction publique", estime Emmanuel Lepine (Fnic-CGT).
D'après Pierre Khalfa (Solidaires), la grève reconductible "ne se décrète pas d'en haut" mais se discute "dans les secteurs les plus syndicalisés" et "pas seulement par SUD mais aussi au sein de la CGT et la FSU".
A la SNCF, seul SUD-Rail au plan national et FO localement appellent à une poursuite au-delà du 23. La CGT-cheminots ne l'écarte pas mais souhaite l'engagement d'autres secteurs.
A France Télévisions, CGT, FO et CFTC ont déposé un préavis reconductible pour le 23, tout comme Solidaires pour la Fonction publique.
Chez Renault aussi, on s'échauffe: "les salariés décideront en assemblée générale le 24. La prochaine action ne peut être dans 2-3 semaines, les grèves saute-moutons ça commence à bien faire", affirme Gilles Cazin (CGT) de l'usine de Cléon (Seine-Maritime), tout en soulignant que "piquets de grève et braseros n'arrivent pas en claquant des doigts".
Au sommet, Bernard Thibault (CGT) estime qu'"il n'est pas surprenant que le débat s'amplifie dans les entreprises" en raison de "la surdité" du gouvernement, et appelle à "des assemblées des personnels" sur les formes d'action.
Pour l'heure toutefois, il serait "irresponsable" de lancer un mot d'ordre de grève reconductible, les entreprises où les salariés y sont prêts restant "très, très minoritaires", juge-t-il.
La CFDT ferme la porte, sans surprise. "Toute tentative d'aller en ce sens pourrait conduire à un divorce avec une partie des salariés, décrédibilisant le mouvement", prévient son numéro deux, Marcel Grignard.
La France n'a pas connu de grève générale depuis mai 1968 et les mouvements reconductibles restent rares et restreints à des entreprises (SNCF, Total...).
Pour Jean-Marie Pernot, entre les manifestations répétées et la grève reconductible, "il y a un espace", par exemple pour "des actions au plus près de la population", au-delà des entreprises.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Réforme des retraites
Raymond Soubie (conseiller social de Nicolas Sarkozy, ndlr) est plus attentif aux grèves qu'aux manifestations", explique un spécialiste du syndicalisme, Jean-Marie Pernot.
Camarades, depuis quand le mouvement ouvrier doit-il définir sa politique en fonction des propos des conseillers des princes ? Avec un bon esprit de contradiction, convainquons-nous que puisque Soubie semble relativiser l'impact de nos manifestations massives, soyons certain qu'elles leurs font plus de mal qu'ils ne veulent bien l'avouer.
Et encore, parlons-nous là de manifestations décentralisées, certes puissantes, mais épousant une ligne politique encore acceptable pour le pouvoir: Le 07 septembre, le gros des cortéges marchaient derrière des banderoles à la Chéreque !
Que pensera Soubie lorsque nous serons tous à Paris, contre l'Assemblée Nationale (voir sous le balcon de l'Elysée, si le pouvoir s'avisait d'escamoter la procédure et ne pas faire repasser le texte à l'AN) sur une ligne dur: Retrait pur et simple ? Continuerait-il, l'éminence grise, d'être plus attentif aux taux de débrayages qu'au lieu où se trouve les travailleurs ? Bien lui en ferait à ce crétin, nous serons sous son balcon !
Lorsque l'on cherche à nous persuader que:
Pour l'heure toutefois, il serait "irresponsable" de lancer un mot d'ordre de grève reconductible, les entreprises où les salariés y sont prêts restant "très, très minoritaires"
On se moque tout simplement de nous. Les travailleurs rejettent non pas la Grève Générale, par principe (D'ailleurs comment juger puisque depuis 1968 il n'y en a pas eu, comme aime le signaler un autre expert ou un de ces bureaucrates, n'ayant pas vu de prêt un ouvrier depuis belle lurette), mais les journées "saute-mouton" de l'intersyndical. Alors oui un nombre important de secteurs, voir l'ensemble, en ont soupé de ces journées d'actions aussi onéreuses qu'inutiles, mais cela ne donne à personne le droit de préjugé du comportement des travailleurs face à un appel plus conséquent, plus combatif et plus général.
le meilleur moyen d'avoir le coeur net sur cette question centrale, n'est-il pas finalement de l'essayer. En quoi sera-t-il irresponsable pour les confédérations ouvrieres de lancer ce mot ordre ? Chéréque boudera et la CFDT sortira-t-elle de l'intersyndical ? Quel drame en effet ! Les ouvriers ne pardonneront jamais à Thibault d'avoir abandonner sur le bord de la route ce boulet de Chéréque qui ne veut même pas entendre parler de retrait !
Alors certes il y a impatience, certain bureaucrates syndicaux brûlent d'y aller:
"Certaines professions peuvent être des locomotives: dans le pétrole, les transports, la Fonction publique", estime Emmanuel Lepine (Fnic-CGT)
Et bien permettez moi de vous dire que cette vermine ce fait des grosses illusions sur les transports (mon domaine d'activité pro et militant). En aucune manière les salariés de la SNCF et la RATP accepteront de rejouer 1995 et la grève par procuration.
Tous ensemble, tous ensemble : public-privé , pour le retrait pur et simple du projet de loi contre les retraites !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Réforme des retraites
https://www.youtube.com/watch?v=zyPLXjV4Gss&feature=player_embedded
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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