Parti Communiste Français
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Re: Parti Communiste Français
Dix raisons de voter communiste au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 :
1) La société française est bloquée. Nous assistons à un basculement historique : pour la première fois dans l’histoire des sociétés développées depuis la Révolution Française, la génération qui arrive et les suivantes, si rien ne vient inverser le cycle infernal, vivront plus mal que leurs parents. Les statistiques officielles sont accablantes. Des millions de nos concitoyens ne vivent plus mais survivent, la pauvreté se développe. Cette situation est insupportable. De plus en plus de catégories sociales jusqu’à présent épargnées sont confrontées aux difficultés. Terrible constat et bilan dans la cinquième puissance économique mondiale. Il n’y a pourtant aucune fatalité à cette situation, aucun déclin inéluctable gravé dans le marbre. C’est le résultat de la domination unique du système capitaliste et de ses serviteurs, quels qu’ils soient, sur toute la société. Rompre avec ce système est la question première, centrale, fondamentale, posée à notre peuple.
2) La très forte abstention et une partie du vote FN traduisent la désespérance de nos concitoyens dans leur quotidien et en filigrane aborde la question de fond : peut-on changer les choses ? Peut-on vivre autrement ? Même inconsciemment, n’est ce pas la rupture avec le capitalisme qui est à l’ordre du jour et qu’expriment ces comportements ?
3) Cette rupture avec le capitalisme nécessite des décisions, des actes forts : le retour dans le domaine public des secteurs vitaux de l’économie, de l’industrie, question clé et fondement de toute société (avec un pôle public de financement de l’industrie), de l’énergie, du secteur bancaire, des services publics entre autre au service de l’intérêt collectif (des nationalisations franches et non des montages publics/privés et leurs dérives), avec intervention et contrôles des citoyens et des salariés. Luttes et rassemblement, lutte dans le rassemblement citoyen large, luttes et échéances politiques sont indissociables pour dans le même mouvement, acter rupture avec le capitalisme et engager le processus de construction d’une autre société en prenant appui sur chaque progrès pour en gagner de nouveaux. Un processus partagé au rythme que choisiront citoyens et salariés.
4) Décisions et actes forts impliquent des propositions novatrices, concrètes, immédiates, tant sociales, économiques que politiques (emploi, pouvoir d’achat, protection sociale, formation, éducation, démocratie participative). Des propositions communistes radicalement anticapitalistes répartissant autrement les richesses créées par les salariés dans les entreprises et par le paiement de la force de travail à sa vraie valeur.
5) Il n’y a qu’une alternative : rupture et construction d’une autre société ou gestion loyale des intérêts du capitalisme quels que soient ceux qui le servent et leurs pseudos discours de "changement" parfois très radicaux (avec les 30 propositions du PS nous ne sommes pas dans la radicalité même du discours, les privilèges des actionnaires ne sont pas en danger), leurs solutions sont pourtant en échec en Europe et donc aggravation encore plus profonde de la situation de l’immense majorité de notre peuple. Le capitalisme n’est ni amendable, ni régulable et encore moins moralisable. Son but est unique : le profit maximum le plus vite possible. L’unique critère d’"efficacité" c’est le taux de profit ou de rentabilité. Il en est au point de détruire tous les équilibres écologiques mettant à terme la vie même sur la planète en danger. Il ne cache pas d’ailleurs ses appétits et notamment celui de faire disparaître de la société française toutes les conquêtes du Conseil National de la Résistance. Poursuivant sa politique de démantèlement de tout les acquis assurant la protection sociale. Tout ce qui n’est pas directement productif est pour lui insupportable. Les communistes agissent, eux pour l’efficacité sociale.
6) Seul le rassemblement citoyen large, au delà des seules structures politiques (Front de gauche y compris) peut permettre d’engager le processus de rupture/construction qui demande un niveau de conscience élevé de ce qu’il est nécessaire et incontournable de mettre en œuvre, sinon, désillusions et destructurations plus profondes de la société seront à nouveau au rendez vous. C’est le rôle et la responsabilité des communistes, par l’originalité de leurs propositions, de travailler sans relâche à faire grandir et ancrer sur le long terme le rapport de force nécessaire à la transformation de la société.
7) La crédibilité et l’utilité du PCF ne se décrètent pas, elles se démontrent dans les propositions de ruptures et les actes quotidiens avec et parmi les salariés. Toute conception réductrice ne visant qu’à assurer le plus petit dénominateur commun est vouée par avance à l’échec. L’échec réformiste qui se refuse à trancher la question première de la contradiction fondamentale du capital et du travail : les richesses sont collectivement créées par les salariés dans les entreprises et la production est accaparée par une petite minorité. Refuser de s’attaquer à cette contradiction fondamentale, c’est promouvoir de fait ce système qui écrase tout. Être crédible, c’est dire ce que l’on veut faire et faire ce que l’on dit.
Au plan national comme au plan international, la guerre dans de nombreux pays de la planète se décide à l’ONU et avec l’OTAN qui sont le bras diplomatique et le bras armé de la défense des intérêts du capitalisme comme du temps du colonialisme triomphant. La politique de la canonnière redevient la règle imposée aux peuples du monde au détriment des peuples, de tous les peuples. Le budget de la nation doit servir au progrès social pas aux marchands de canons. Non-ingérence, autodétermination et solidarité doivent devenir les règles de base de la communauté internationale. La France doit sortir de l’OTAN, tout comme elle doit s’affranchir de l’Europe du capital.
9) Le PCF n’existe pas pour lui même. Sa raison d’être c’est son utilité comme outil de transformatiion de la société au service des citoyens et de notre peuple. Un président du MEDEF de l’époque (CNPF) n’avait il pas publiquement avancé que l’on ne fait pas en France la même politique économique et sociale quand le PCF représente 20% et de l’électorat ou 5 %, vraie question posée à tous.
10) Projet, propositions communistes, pour la rupture avec le capitalisme et la construction d’une autre société, et candidature communiste à l’élection présidentielle sont indissociables. C’est une unité de pensée et d’action. Ne pas la conduire à son terme en abandonnant une de ses composantes peut conduire à renoncer de fait au combat, tout au moins à l’affaiblir, pour construire une autre société. Affrontons le présent et l’avenir en étant nous même : communistes pour changer cette société qui craque de toute part dans ses fondements et construire dans un processus partagé la société débarrassée de l’exploitation capitaliste. La révolte consciente conduit à la rupture. Les communistes sont légitimes à avoir un candidat à l’élection présidentielle porteur de ces valeurs. Passons d’une situation de vote par défaut à celle d’un vote par choix. L’abstention reculera, le vote communiste de rassemblement des exploités reprendra son sens.
Robert Auzeby, membre du Conseil départemental 34, militant syndical.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
"Je regrette que nous ne portions plus aussi passionnément la colère de tous les exploités" Jean Ortiz par Bernard Trannoy
La démocratie ne peut s’exercer que sur la base d’adhérents en possession de toutes les réflexions qui nous traversent. Ce n’était visiblement pas le cas des communistes Girondins qui ont découvert un programme « Partagé » non encore partagé, non finalisé, le jour même. Les candidatures aux législatives ne sont pas actées, elles seront décidées au niveau des états major « parisiens ». En fait la direction du PCF nous demande UN CHÈQUE EN BLANC. Moi j’aurais tendance à considérer qu’il s’agit d’un faire part de décès.
Alors dans ces conditions que valent donc nos « non débats » ?
Nous parlons tous mais personne ne s’écoute. Visiblement dans une société en crise, les hommes aussi sont en crise.
Quand à savoir ce que sont les autres réflexions et analyses qui traversent le PCF. Circuler il n’y à rien à voir.
Les propositions, les démarches d’André Gérin et d’André Chassaigne sont passées à la trappe. Ils sont exclus, de fait, de nos débats. Tout cela au nom de la démocratie. (Ça fait mieux) En fait la direction nous prépare un référendum plébiscitaire digne du Maréchal Mac Mahon du type OUI ou NON, le sommet de la démocratie comme chacun le sait.
En résumé, du stalinisme en action conforme avec celui que l’on prétend dénoncer.
Compte tenu du nombre de délégués prévus on peut se dire que des camarades ont le tort de voter avec les pieds.
« Si le Parti communiste ne profite pas de la médiatisation présidentielle, je ne vois pas par quel miracle ses candidats députés seraient en position d’être élus six semaines plus tard ». Arnaud Spire l’Humanité du 06/01/2011.
Et si la stratégie de non présentation d’un candidat communiste aux élections présidentielles participait d’une stratégie mûrement réfléchie et élaborée de liquidation du PCF, première étape vers sa transformation dans une organisation de type « Die Linke » ? Et en tout état de cause, d’un parti comme un autre, où les adhérents ne sont plus que les supporters d’une nomenklatura autodésignée (Info : Die Linke s’est ramassé une veste aux élections régionales, perte de plus de 50% de ses voix, faute de projet). Et nous voilà en transition vers un congrès de Tours à l’envers. Avec à la clé, la démocratie d’opinions basée sur le choix par les sondages.
En fait notre problème, ce n’est pas 2012, mais 2017. Une « gôche » qui ne se donne pas les moyens de mettre à mal l’économie « CASINO » ouvrira immanquablement la voie à Marine Le Pen en 2017. Et là nous sommes bien partis.
Si dans l’Allemagne des années 30, la division de la gauche a favorisé la montée du nazisme. Ce pourrait bien être le cas en France, non pas du fait de ses divisions, mais bien plutôt de son refus de s’attaquer à la domination du capital, PCF compris.
Alors en route pour la version française « d’Arcobello », faisons comme les italiens, 2012 plus de députés communistes. Et notre Gorbatchev à la française pourra triompher sur un tas de ruines, objectif atteint.
Le PGE est financé par l’Europe pour mener à bien cette tâche de liquidation de l’hypothèse communiste ? (Dis-moi qui te paie, je te dirais qui tu es).
Nous voilà dans une démarche qui nous conduit tout droit à un alignement sur les crédos libéraux, y compris dans leurs versions ultras ?? Pour devenir, de fait, un appendice des appareils d’état d’un capitalisme mondialisé.
L’illustration nous en est fourni par l’acharnement irresponsable de défense de l’€uro mené par Pierre Laurent. Mais aussi par la dérobade des élus communistes au parlement européen qui ont choisi les abonnés absents dans le vote sur la Lybie.
Quand on défend avec une telle virulence l’€uro comme monnaie unique. C’est la preuve, pour moi, que l’on se place dans une trajectoire d’accompagnement du système. Avec à la clé, une contribution à la fermeture de toutes les possibilités et outils utiles à la transformation de la société.
Les contradictions, incohérences ou « Diner de cons »
Ce qui s’est dit au congrès :
« Il nous faudra débattre et enrichir le programme partagé, (non encore partagé) avec la population… ». Bien sûr…
« Ce programme sera à enrichir lors de rencontres avec la population », bien mais encore ?
Sébastien Laborde nouveau secrétaire départemental : « Ce programme est le résultat d’un compromis avec nos partenaires nous ne pouvons donc le modifier » ?????????
Autrement dit 2 jours pour rien. Alors comprennent qui pourra.
Sébastien Laborbe « Un nouveau chantier nous attend, la transformation du parti… C’est peut-être la dernière fois que vous votez » ??? Mais de qui donc relèvera la souveraineté ? Les militants seraient-ils devenus à ce point trop gênant, avec leurs questions, leurs volontés d’être parti prenante ?
Alors vive les supporters. En route vers des partis à l’américaine… Tous derrière Saint Jean-Luc et vive la démocratie d’opinions régulée par les sondages (de ce point de vue Saint Jean-Luc est mal barré).
Le travail des ateliers sur le programme partagé version ultra simplifiée :
Une méthode de manipulation sophistiquée, sortie tout droit des officines patronales.
1. Contrôler de bout en bout : celui qui présente l’atelier par une introduction est aussi celui qui anime l’atelier et c’est aussi celui qui fait le compte-rendu. Comme le compte rendu est en conformité avec l’introduction, raboté de toutes les aspérités des débats. Alors ne faites pas comme nous (on s’est fait baisé). Exigez que l’animateur et le rapporteur soient désignés par l’atelier sans que cela puisse être celui qui a fait l’introduction.
2. On débat sur la base d’un brouillon, c’est dire que notre avis importe peu.
3. On débat sur du vent, puisqu’en dernière analyse tout sera réglé dans le secret des états-majors.
4. Compte rendu des ateliers du programme partagé en version ultra simplifié copier/coller de l’introduction. Cela va nettement plus vite.
A ce congrès départemental PCF Gironde, visiblement nous n’étions pas tous à égalité. Conséquences prévisible au royaume des aveugles (ou des non éclairés) les borgnes sont rois.
En fait, qu’ils en aient conscience ou non l’alignement des communistes sur une éventuelle candidature Mélenchon participe, de fait, de la liquidation du PCF.
Mais ne soyons pas naïfs certains dans le congrès en avaient parfaitement conscience.
Olivier Dartigolles et Boulanger (PG) seraient déjà en tournée en Aquitaine de collecte de signatures pour la candidature de Mélenchon ??????
« Ceux qui pensent arrêter leur regard sur l’horizon et se bornent à regarder ce qu’on voit, ceux qui revendiquent le pragmatisme et de faire seulement avec ce qu’on a, n’ont aucune chance de changer le monde... L’utopie, c’est ce qu’il y a au delà de l’horizon ». Henri Lefèbvre.
Visiblement à ce congrès nos regards étaient bien en deçà de l’horizon. Tant nous sommes embourbés dans une cuisine nauséabonde enfermée dans une étroite vision électoraliste. Mais pourrons nous avancer vers le changement sans collapsus majeur ? Aux vues de ces journées ont fini par en douter.
70% des français mettent en cause le capitalisme. Au lieu de s’emparer de ce fait, de s’appuyer dessus, nous choisissons de nous mettre aux abonnés absents.
Les soviétiques ont connus une « Nomenklatura » qui les a tués. Et bien pas de jaloux, il n’y a pas de raison, NOUS AUSSI NOUS Y AURONT DROIT.
La transformation du PCF est indispensable et nécessaire, sous peine de disparition. La transformation du PCF doit prendre pour centre de gravité L’ADHERENT. Avec l’objectif de faire de celui-ci tout à la fois le constructeur, le producteur, l’acteur de la transformation sociale.
Le retour du PCF dans les entreprises doit en constituer l’épine dorsal. C’est à partir des lieux de travail que la reconstruction est possible et déterminante.
En effet face au capital hyper organisé, l’organisation est un impératif majeur. Le mouvementisme que nous cultivons n’a aucune chance de produire quoi que se soit s’il n’est pas puissamment relayé.
Notre fonctionnement actuel (malgré les modifications de statuts) est toujours basé sur un fonctionnement vertical où les directions fédérales n’arrivent pas à fonctionner autrement que comme relais du « Faire passer la ligne élaborée en haut ».
Cette démarche est illustrée par le fonctionnement de la FD Gironde. La section du Bassin est intervenue à de multiples reprises, sans aucun retour. Le PCF tend ainsi à devenir une simple machine électorale et qui de se fait s’autosuicide. Quitte à nous amuser de temps en temps avec une petite campagne sans lendemain.
Ayons le courage et la ténacité de dire et redire aux salariés que tout dépend d’eux, de leur organisation, de leur capacité à intervenir collectivement, dans les syndicats en premier lieu, mais aussi au sein d’un Parti qui se donne véritablement pour objectif de changer l’ordre des choses.
Et ce n’est pas en niant, comme nous le faisons, la nécessité de l’organisation que nous avancerons.
De ce point de vue, ce qui se passe dans le monde arabe en apporte une fois de plus la démonstration. L’absence, voir la faiblesse des organisations ouvrières (au sens large) fait cruellement défaut, permettant ainsi aux bourgeoisies nationales de rebondir et de se récupérer.
Nos modes de fonctionnement, presque pourrait-on dire de non fonctionnement.
Dans le cadre des élections régionales incapacité ou non volonté d’avoir un programme régional :
Avec la section du Bassin, nous désirions une réflexion collective, pour intégrer dans le cadre du programme régional des propositions pour une nouvelle politique forestière. Lors d’un débat avec un ancien élu régional PCF landais sur la question du gemmage celui-ci a répondu tout de go « Les patrons nous ont dit que ce n’était pas rentable », circuler il n’y a rien à voir.
Pour une politique régionale du transport, pour le ferroutage. (Vous pourrez lire de ce point de vue nos interventions lors du récent comité de ligne Bordeaux – Arcachon sur notre site ) même silence, même inertie, encéphalogramme plat.
Pour une réflexion, construction sur les politiques de santé, la petite enfance (là pareil encore en salle de réveil).
Conclusion : Nous nous révélons incapable d’élaborer un programme, une démarche collective, nous partons de fait sans programme.
Pour être en capacité de partager avec les autres encore faudrait-il, déjà, nous mettre en capacité et en volonté de partager et construire entre NOUS !!!
Dans le cadre des élections cantonales :
Pour la construction d’un programme départemental. Là aussi pas de réponse.
Vous trouverez sur notre site les textes (Rubrique Elections cantonales) de nos interventions lors des rencontres que nous avons eues avec la population et les associations qui sont autant de nos contributions (Transport, service public, déchets, ostréiculture, santé, forêt, agriculture de proximité).
Je termine en partageant ses propos de Léo Figuères et de Jean Ortiz paru dans l’Humanité : « Le PCF, écrit-il, a intérêt à faire la clarté sur la perspective qu’il propose. Si le dépassement du capitalisme signifie pour lui la volonté de réduire progressivement par la voie démocratique la domination économique et étatique du capital dans la société, soit une avancée sur le chemin du socialisme et aussi par là du communisme, qu’il le dise clairement et reprenne le travail d’actualisation laissé en friche depuis quelques années ». Vraiment, c’est mal barré.
« Je regrette que nous ne portions plus aussi fort, aussi viscéralement, aussi passionnément que jadis, la colère de tous les exploités, de tous "ceux d’en bas". Au nom de la "mutation", nous avons affadi la fonction tribunitienne qu’exerçait le PCF, et nous l’avons laissée à d’autres.
Commençons donc, camarades, par crier plus vigoureusement : "Non ! Notre monde n’est pas celui-là !" Dire non passionnément, c’est recouvrer la liberté afin de construire un monde nouveau, avec "la grande armée des rêveurs" (sous-commandant Marcos) ». Jean Ortiz, Maître de conférences, université de Pau.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
significatif de ce qui travaille et fermente une partie du PC et des courants sortis du PC
Ca n’intéresse pas les tenants de l’ancienne direction du NPA, ils se sont toujours intéressés à la nomenclatura dans le PC et le PG, pas à ceux qui tentent de rompre avec par bien des contradictions...
et comment seraient-elle intéressée puisque ceux la veulent sortir de la nouvelle alliance mitterandiste derrière Mélenchon que la droite du NPA rêve de rejoindre jour et nuit ?
Ca n’intéresse pas les tenants de l’ancienne direction du NPA, ils se sont toujours intéressés à la nomenclatura dans le PC et le PG, pas à ceux qui tentent de rompre avec par bien des contradictions...
et comment seraient-elle intéressée puisque ceux la veulent sortir de la nouvelle alliance mitterandiste derrière Mélenchon que la droite du NPA rêve de rejoindre jour et nuit ?
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Parti Communiste Français
1974-1981 / 2012-2017 : L’histoire ne se répète pas, elle bégaie...
"Hegel fait remarquer quelque part que, dans l’histoire universelle, les grands faits et les grands personnages se produisent, pour ainsi dire, deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde comme farce. Caussidière et Danton, Louis Blanc et Robespierre, la Montagne de 1848-1851 et la Montagne de 1793-1795, le neveu et l’oncle."
Le 18 brumaire de Louis Bonaparte (1853), Karl Marx.
On pourra rajouter à cette liste, Mélenchon et Mitterrand !
Car programme commun et programme partagé, candidature unique de la gauche et candidature unique du Front de Gauche, la direction du parti communiste semble vouloir répéter jusqu’au bout cette stratégie d’union de la gauche...
Sauf que le PCF des années 60 la discutait dans un contexte de luttes sociales intenses, débouchant sur un des plus grand mouvement du peuple Français en 68, puis sur le meilleur score du PCF à une élection présidentielle avec Jacques Duclos. En signant le programme commun en 1972, le PCF pensait avoir mis sous contrôle son meilleur ennemi...
Qu’en est-il en 2011 ?
Après le choc du score du 1er tour de 1981 et la première victoire nette de Mitterrand dans sa stratégie d’effacement du PCF, après le départ des ministres communistes en 1984, plusieurs congrès du PCF ont tenté de tirer les leçons de cette stratégie d’union de la gauche, sans jamais revenir aux questions fondamentales qui avaient été discutées dans les années 60 sur les conditions d’une transition pacifique au socialisme dans un pays capitaliste développé, sur le rapport entre parti et élus, luttes et institutions...
Résultat, la direction du PCF joue la redite, choisissant pour la première fois depuis 1974, comme le dira lui-même Pierre Laurent, de ne pas présenter de candidat communiste et de choisir un candidat socialiste pour le représenter aux élections présidentielles. La citation de Marx nous dit si la première expérience a été une tragédie pour la gauche et la France, la deuxième en sera une farce...
Le raisonnement politique est fondamentalement le même dans un contexte différent :
En 1974, la direction du PCF pensait qu’il ne manquait que quelques milliers de voix des couches moyennes ou de la petite bourgeoisie pour battre la droite et que le PCF, trop marqué par le monde ouvrier et le soutien à l’URSS, ne pourrait pas les mobiliser, alors qu’un candidat plus neutre pourrait faire basculer l’élection et battre la droite, tout en étant persuadé que le PCF étant le seul vrai parti de masse et le plus fort, pourrait imposer son orientation politique à cette alliance de gauche... Le PCF a donc choisi une personnalité un peu isolée qu’elle pensait pouvoir maitriser...
En 2011, certes, il ne s’agit pas de gagner l’élection, mais c’est bien parce qu’on considère toujours que le PCF ne peut être porteur lui même d’un rassemblement large qu’on préfère s’en remettre à une personnalité socialiste, qui plus est isolée dans un petit parti qui ne devrait pas pouvoir imposer ses décisions à un PCF implanté partout avec des milliers de militants et d’élus...
La décision du PCF de 1974 a fabriqué "l’affaiblisseur" du PCF de 1981 et ses suites...
Quelles conséquences aurait une telle décision du PCF en 2011 ?
Certes, une citation de Marx n’est pas une démonstration, donc regardons en quoi les situations sont différentes, et cherchons si ces différences pourraient faire que cette histoire soit nouvelle, ou au contraire, si elles risquent de renforcer les conséquences constatées en 81...
D’abord la nation et l’Europe.
C’est bien la principale différence. En 1972, à la signature du programme commun, le général de Gaulle a sorti la France de l’OTAN et l’a engagé dans une construction européenne, qui ne remet en cause aucun attribut de souveraineté nationale.
En 2011, la France est retourné dans l’OTAN et Mitterrand a choisi en 1983 de faire entrer la France dans une construction européenne intégrée, provoquant le tournant de la rigueur, ouvrant la voie à la dérèglementation financière, pour finir par le traité de Maastricht, la création de l’Euro et la perte de toute souveraineté monétaire...
Si la transition "électorale" au socialisme pouvait déjà être discutée en 1974, un an après l’assassinat d’Allende, il est ridicule en 2011 de laisser croire qu’une victoire de la gauche pourra résoudre ce problème dans la tranquillité. Admettons que le Front de Gauche progresse nettement et se rapproche des 10%... comment pourrait-il peser plus fortement sur la "gauche" que les 16% de Marchais en 1981 ?
D’autant qu’il faudrait "peser" beaucoup plus fort qu’en 1983 puisqu’il s’agirait pour mener une autre politique en France de peser aussi sur la commission européenne, le parlement européen, le conseil... représentant les 27 pays de l’UE dont à l’évidence, la presque totalité agirait contre des changements en France !
La stratégie "électorale" devient dans ce contexte une farce, et il suffit d’écouter le peuple aujourd’hui pour le constater. Comme souvent, le peuple, soumis aux idées dominantes, cherche inconsciemment les réponses aux questions qui lui sont posées, et il sait dans son quotidien, qu’on ne peut rien attendre de la gauche "d’en haut". Que ce soit DSK, Aubry ou Mélenchon ne change rien à l’affaire. Il n’y a pas de changement politique possible en France sans un immense et durable mouvement social... Comment dire quelque chose en 2012 sans répondre d’abord à cette question ?
Si en 1981, on peut comprendre que des communistes pensaient que Mitterrand allait "changer la vie" si on le poussait avec détermination [1], ceux qui le pensent encore en 2011 sont tout entier dans l’idéalisme et prêt à vivre une farce...
Le programme partagé tire-t-il les leçons de l’échec du programme commun ?
Il est très amusant de constater les points communs et les différences entre le programme commun, les 101 propositions de Mitterrand, et le programme partagé de 2011... Une relecture rapide confirme tout de suite le constat du "glissement à droite" de la France. Car les 101 Propositions de Mitterrand sont beaucoup plus audacieuses à gauche que le programme partagé !
Proposition 21 de Mitterrand
Le secteur public sera élargi par la nationalisation des neuf groupes industriels prévus dans le Programme commun et le programme socialiste, de la sidérurgie et des activités de l’armement et de l’espace financées sur fonds publics. La nationalisation du crédit et des assurances sera achevée.
et dans le programme partagé
Nous créerons un pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières existantes –services de Bercy, Banque de France, Caisse des dépôts, Crédit foncier, OSEO, CNP, Banque postale, les banques et assurances mutualistes– et la nationalisation de banques et compagnies d’assurances.
(on n’en connait pas la liste, mais visiblement, on est loin de l’achèvement proposé par Mitterrand !)
Nous créerons un pôle public de l’énergie par la nationalisation de toutes les entreprises du secteur énergétique...
pour l’énergie, c’est tout le secteur, mais rien sur d’autres industries (Renault, Arcelor, Rhodia, Arkema...). Quand à l’eau, le programme partagé parle de gestion en régie par les collectivités sans dire si on nationalise les grands du secteur...
La proposition 22 de Mitterrand contre la précarité...
Le contrat de travail à durée indéterminée redeviendra la base des relations du travail : les capacités d’intervention du syndicat dans l’entreprise seront étendues et affermies : moyens et production des délégués élus, temps consacré à l’information et à l’expression collective.
se retrouve dans le programme partagé :
Le CDI à plein temps sera réaffirmé comme étant la norme du contrat de travail, le recours aux intérimaires et contrats à durée déterminée strictement encadré.
Donc rien d’extraordinaire dans le programme partagé et la question est encore plus importante... puisque Mitterrand qui avait fait cette "promesse" l’a trahie en développant comme jamais l’interim, la précarité, le temps partiel... Qu’est-ce qui peut changer demain avec une troisième expérience "de gauche" ?
A noter que Mitterrand proposait aussi de supprimer la TVA sur les produits de première nécessité... ce qu’oublie le programme partagé qui ne parle même pas de cette première urgence sociale des prix des produits alimentaires... [2]
Mélenchon, le double raté de Mitterrand...
Ce n’est pas pour rien que Mélenchon se targue d’être le vrai fils de Mitterrand. Mais les communistes l’ont-ils bien écouté quand il dit que "la victoire de la gauche en 1981 préfigure la révolution citoyenne" qu’il appelle de ses vœux, ou qu’elle a été "l’effet différé" des grèves de 1968 ?
Les communistes ont payé cher l’échec de 1981 et ne peuvent rebondir sans se sortir des causes de cet échec. Et là encore, il suffit d’écouter Mélenchon qui nous dit pour justifier sa référence à 1981 : "Il ne suffit pas de parler de grève générale. Il faut un projet de conquête du pouvoir"... Or, s’il y a bien une question posée au peuple en 2011, c’est bien exactement l’inverse ! Il ne suffit pas de parler des élections, il faut en même temps, dire comment on construit le mouvement social, comment on crée les conditions d’une grève générale, d’une capacité de longue durée de blocage du pays pour imposer aux gagneurs de la crise de plier devant l’intérêt général... La première cause de l’échec de 1981 est bien dans l’absence de mouvement social fort après la victoire de Mitterrand. Si le peuple avait bloqué le pays en 1983 pour empêcher le tournant de la rigueur, les choses auraient pu se dérouler autrement, mais les communistes avaient-ils préparé cette situation dans leur campagne de 1981, toute entière tournée sur les propositions de gouvernement (au dessus de 4 millions, je prends tout !), et dans leur participation au gouvernement ?
Mélenchon est certes le fils de Mitterrand, mais un fils dévergondé par le gauchisme et qui n’a retenu de son père que les manœuvres d’appareil, les coups fourrés et les mésalliances politiciennes. Il se trompe d’époque... et de plan de carrière.
La leçon de 1974 a été payée chère avec 1981 et ses suites... La leçon de 2012 et d’une éventuelle victoire d’une gauche institutionnelle sera terrible en 2017, et peut-être que les choses iront plus vite encore et que le bégaiement nous produira l’immonde dès 2012...
Pas étonnant que la direction du PCF tente d’entrainer les communistes dans cette farce qui peut être un drame : quand on ne tire pas les leçons de l’histoire...
[1] à noter cependant que bien avant 1981, des communistes alertaient et discutaient de cette stratégie
[2] et que les 101 propositions, rédigées avec des phrases courtes et simples, font 28445 signes pour 60000 pour le programme partagé... Visiblement, les longues négociations avec le Front de Gauche rendent la rédaction aussi difficile que celle des traités européens...
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Même si on peut comparer l'OPA de Mitterrand sur le PCF à celle de Mélenchon sur... ce qu'il en reste aujourd'hui, les "perspectives" et objectifs du PCF sont très différents à 38 ans d'écart.
En 1974, la nomenklatura du PCF et de la CGT espérait participer très largement à la gestion de l'Etat à tous les niveaux, avec une place très élargie grâce aux nationalisations. C'est à dire imposer avec succès une "vraie" politique social démocrate de réformes du capitalisme. Cet espoir était partagé par nombre de militants, qui, depuis longtemps, n'avaient plus d'aspirations révolutionnaires et confondaient socialisme avec étatisme.
Aujourd'hui, le PCF n'ambitionne plus qu'à sauver quelques places de notables et à ne pas disparaître totalement de la scène politique. Il n'a plus aucun projet politique ni aucune cohérence idéologique depuis la disparition de l'URSS. Ca ne veut pas dire qu'il ne bénéficie pas encore d'une certaine influence, ni qu'il n'existe plus de militants ayant des aspirations plus radicales, généralement assez confuses. Mais seul un pôle à l'extrême-gauche pratiquant une politique claire, déterminée et un front unique sur la base d'une politique de défense des intérêts de classe face à la crise (et non des alliances sans principe comme celles pratiquées par certains NPA ou par LO lors des municipales pour obtenir des postes !) pourrait leur donner des perspectives. On verrait alors quelle est la proportion de militants PCF qui restent attachés à leurs valeurs.
En 1974, la nomenklatura du PCF et de la CGT espérait participer très largement à la gestion de l'Etat à tous les niveaux, avec une place très élargie grâce aux nationalisations. C'est à dire imposer avec succès une "vraie" politique social démocrate de réformes du capitalisme. Cet espoir était partagé par nombre de militants, qui, depuis longtemps, n'avaient plus d'aspirations révolutionnaires et confondaient socialisme avec étatisme.
Aujourd'hui, le PCF n'ambitionne plus qu'à sauver quelques places de notables et à ne pas disparaître totalement de la scène politique. Il n'a plus aucun projet politique ni aucune cohérence idéologique depuis la disparition de l'URSS. Ca ne veut pas dire qu'il ne bénéficie pas encore d'une certaine influence, ni qu'il n'existe plus de militants ayant des aspirations plus radicales, généralement assez confuses. Mais seul un pôle à l'extrême-gauche pratiquant une politique claire, déterminée et un front unique sur la base d'une politique de défense des intérêts de classe face à la crise (et non des alliances sans principe comme celles pratiquées par certains NPA ou par LO lors des municipales pour obtenir des postes !) pourrait leur donner des perspectives. On verrait alors quelle est la proportion de militants PCF qui restent attachés à leurs valeurs.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
http://fr.news.yahoo.com/le-pcf-croit-encore-aux-lendemains-qui-chantent-144715892.html
Le PCF croit encore aux lendemains qui chantent
Par Emile Picy | Reuters – il y a 2 heures 19 minutes
PARIS (Reuters) - Le Parti communiste, principale formation politique française au lendemain de la Libération, veut croire en des lendemains meilleurs malgré un déclin qui se poursuit inexorablement depuis trente ans.
Le PCF, qui ne dispose plus d'un groupe autonome à l'Assemblée, ne présentera pas de candidat à l'élection présidentielle de 2012, pour la première fois depuis 1974.
Le "parti des fusillés", comme il se faisait appeler au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour illustrer son rôle dans la Résistance, était devenu le premier parti de France en 1945-46 avec plus de 28% des suffrages et 182 députés.
Sa descente aux enfers a commencé en 1981 avec la conquête de l'Elysée par le socialiste François Mitterrand. La chute du Mur de Berlin en novembre 1989 et la fin de l'Union soviétique en décembre 1991 ont contribué à l'affaiblir davantage.
Ses scores aux différents scrutins n'ont cessé de se réduire comme peau de chagrin. Lors des élections législatives de 2007, avec une quinzaine de députés, le PCF a été dans l'incapacité de former un groupe autonome, le minimum requis étant de 20.
Aussi, avec les Verts et quelques divers gauche, les communistes ont-ils constitué à l'Assemblée nationale un groupe technique, le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR), que préside aujourd'hui Yves Cochet (Verts).
Les députés PC, au nombre de 13, et apparentés puisque plusieurs élus ont depuis quitté le Parti, ont toutefois constitué un sous-groupe piloté par Roland Muzeau.
DÉFECTIONS
Maxime Gremetz, figure pittoresque de l'Assemblée, connu pour ses coups de colère, a démissionné en mai de son siège de député de la Somme qu'il occupait de façon quasi ininterrompue depuis 1978 après avoir été exclu du groupe GDR pour un incident lors d'une audition.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général du groupe, Dominique Touraine, par ailleurs élu PC, quittait son poste pour le cabinet du ministre de la Ville, Maurice Leroy, un ancien communiste qui a créé le Nouveau centre (NC), allié de l'UMP.
Ces péripéties et l'absence d'un groupe communiste autonome n'entament cependant pas l'optimisme de Roland Muzeau.
"Ce n'est pas un handicap", dit-il à Reuters. "Ça n'a absolument pas effacé la réalité de l'action des députés communistes et apparentés. Demain, notre ambition, c'est d'avoir un groupe Front de gauche élargi, un groupe de rassemblement".
Le Front de gauche, mis en place pour les récents scrutins, regroupe principalement le Parti communiste et le Parti de Gauche (PG) que dirige l'ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon, officiellement en lice pour 2012.
Sa représentation au Sénat, avec 20 élus, et une implantation locale qui reste forte freinent le déclin du Parti communiste et son effacement du champ politique.
D'où la relative confiance en l'avenir de Roland Muzeau. "Je crois qu'on peut parler de déclin enrayé", dit-il. "Ça se confirme d'élection en élection mais aussi par la dynamique ressentie sur le terrain".
FAIRE OUBLIER 2007
Le Front de gauche, estime l'élu PC, "a pris racine, il existe. C'est une référence pour ceux qui souhaitent se situer à gauche et à gauche du PS. C'est plutôt bon signe".
Le porte-parole des députés PC et apparentés se montre également confiant pour la présidentielle, où le PC a renoncé à présenter l'un des siens, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne, lui préférant le plus médiatique Jean-Luc Mélenchon.
"Qu'il n'y ait pas de candidat issu des rangs du PC ne pose pas de problème", affirme Roland Muzeau. "Il y a eu débat, les communistes se sont prononcés d'une manière assez large et aujourd'hui, on a un candidat du Front de gauche."
Avec ce candidat extérieur à ses rangs, le Parti communiste, dont le secrétariat général est occupé depuis juin 2010 par Pierre Laurent, espère faire oublier les mauvais scores réalisés par ses candidats aux derniers scrutins présidentiels.
Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, avait obtenu 1,93% des suffrages exprimés en 2007, le résultat historiquement le plus bas du PC. Son prédécesseur, Robert Hue, avait recueilli 3,37% des voix en 2002.
Les scrutins de 2012 seront un nouveau test décisif. Plus que le score de Jean-Luc Mélenchon, ce sont surtout ceux de ses candidats aux législatives qui compteront.
Avec à la clé la possibilité ou non de créer un groupe Front de gauche à l'Assemblée dominé par la formation.
Edité par Patrick Vignal
Le PCF croit encore aux lendemains qui chantent
Par Emile Picy | Reuters – il y a 2 heures 19 minutes
PARIS (Reuters) - Le Parti communiste, principale formation politique française au lendemain de la Libération, veut croire en des lendemains meilleurs malgré un déclin qui se poursuit inexorablement depuis trente ans.
Le PCF, qui ne dispose plus d'un groupe autonome à l'Assemblée, ne présentera pas de candidat à l'élection présidentielle de 2012, pour la première fois depuis 1974.
Le "parti des fusillés", comme il se faisait appeler au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour illustrer son rôle dans la Résistance, était devenu le premier parti de France en 1945-46 avec plus de 28% des suffrages et 182 députés.
Sa descente aux enfers a commencé en 1981 avec la conquête de l'Elysée par le socialiste François Mitterrand. La chute du Mur de Berlin en novembre 1989 et la fin de l'Union soviétique en décembre 1991 ont contribué à l'affaiblir davantage.
Ses scores aux différents scrutins n'ont cessé de se réduire comme peau de chagrin. Lors des élections législatives de 2007, avec une quinzaine de députés, le PCF a été dans l'incapacité de former un groupe autonome, le minimum requis étant de 20.
Aussi, avec les Verts et quelques divers gauche, les communistes ont-ils constitué à l'Assemblée nationale un groupe technique, le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR), que préside aujourd'hui Yves Cochet (Verts).
Les députés PC, au nombre de 13, et apparentés puisque plusieurs élus ont depuis quitté le Parti, ont toutefois constitué un sous-groupe piloté par Roland Muzeau.
DÉFECTIONS
Maxime Gremetz, figure pittoresque de l'Assemblée, connu pour ses coups de colère, a démissionné en mai de son siège de député de la Somme qu'il occupait de façon quasi ininterrompue depuis 1978 après avoir été exclu du groupe GDR pour un incident lors d'une audition.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général du groupe, Dominique Touraine, par ailleurs élu PC, quittait son poste pour le cabinet du ministre de la Ville, Maurice Leroy, un ancien communiste qui a créé le Nouveau centre (NC), allié de l'UMP.
Ces péripéties et l'absence d'un groupe communiste autonome n'entament cependant pas l'optimisme de Roland Muzeau.
"Ce n'est pas un handicap", dit-il à Reuters. "Ça n'a absolument pas effacé la réalité de l'action des députés communistes et apparentés. Demain, notre ambition, c'est d'avoir un groupe Front de gauche élargi, un groupe de rassemblement".
Le Front de gauche, mis en place pour les récents scrutins, regroupe principalement le Parti communiste et le Parti de Gauche (PG) que dirige l'ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon, officiellement en lice pour 2012.
Sa représentation au Sénat, avec 20 élus, et une implantation locale qui reste forte freinent le déclin du Parti communiste et son effacement du champ politique.
D'où la relative confiance en l'avenir de Roland Muzeau. "Je crois qu'on peut parler de déclin enrayé", dit-il. "Ça se confirme d'élection en élection mais aussi par la dynamique ressentie sur le terrain".
FAIRE OUBLIER 2007
Le Front de gauche, estime l'élu PC, "a pris racine, il existe. C'est une référence pour ceux qui souhaitent se situer à gauche et à gauche du PS. C'est plutôt bon signe".
Le porte-parole des députés PC et apparentés se montre également confiant pour la présidentielle, où le PC a renoncé à présenter l'un des siens, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne, lui préférant le plus médiatique Jean-Luc Mélenchon.
"Qu'il n'y ait pas de candidat issu des rangs du PC ne pose pas de problème", affirme Roland Muzeau. "Il y a eu débat, les communistes se sont prononcés d'une manière assez large et aujourd'hui, on a un candidat du Front de gauche."
Avec ce candidat extérieur à ses rangs, le Parti communiste, dont le secrétariat général est occupé depuis juin 2010 par Pierre Laurent, espère faire oublier les mauvais scores réalisés par ses candidats aux derniers scrutins présidentiels.
Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, avait obtenu 1,93% des suffrages exprimés en 2007, le résultat historiquement le plus bas du PC. Son prédécesseur, Robert Hue, avait recueilli 3,37% des voix en 2002.
Les scrutins de 2012 seront un nouveau test décisif. Plus que le score de Jean-Luc Mélenchon, ce sont surtout ceux de ses candidats aux législatives qui compteront.
Avec à la clé la possibilité ou non de créer un groupe Front de gauche à l'Assemblée dominé par la formation.
Edité par Patrick Vignal
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Parti Communiste Français
L'expérience Izquierda Unida n'a laissé aux communistes espagnols qu'un désert
9 mars 2008, le soir des élections législatives, le verdict tombe: 3,8% pour Izquierda Unida (la « Gauche unie »), encore moins qu’en 2004. Alors que la crise du capitalisme touche de plein fouet les travailleurs, que le PSOE poursuit sa dérive libérale, IU s'écroule.
Soutien inconditionnel au PSOE localement mais silence sur la politique libérale qu’il mène nationalement, appareil d'élus pléthorique mais absence dans les mouvements sociaux, mouvement « unitaire » mais sans autre organisations à unir que le Parti communiste d’Espagne (PCE) tout en pratiquant une chasse aux sorcières contre les communistes : Izquierda Unida a poussé toutes ses contradictions à leur paroxysme.
L'expérience Izquierda Unida (« Gauche unie »), après 23 ans d'existence, semble avoir fait son temps.
En son sein, les « anti-communistes » menés par l'ancien leader de IU, Gaspar Llamazares, parlent de fonder un nouveau mouvement politique, « La Gauche » ou « La Nouvelle Gauche » qui couperait définitivement les ponts avec le passé communiste. Les « communistes » essaient de sortir le PCE du piège dans lequel il s’est enfermé avec IU.
Entre les deux, une bonne partie de l'appareil s'accroche aux tentatives de refondation d'IU engagées par son coordinateur général, Cayo Lara et encouragée par le Parti de la gauche européenne (PGE).
Le 18ème congrès du PCE en novembre 2009 a confirmé une évolution vers la reprise d’autonomie mais sans trancher définitivement. Les membres du PCE resteront-ils prisonniers d'une formation qu'ils ont eux-mêmes créée, enfermés dans les calculs politiciens, les perspectives électoralistes et les projets de recomposition politique à la remorque de la social-démocratie ?
Comment en est-on arrivé là ? L’expérience espagnole ne peut que retenir l’attention des communistes français.
Au début était l'eurocommunisme
Au sortir de la dictature, le Parti Communiste d'Espagne incarne le parti de la Résistance, il est un parti de masse (plus de 200 000 militants en 1977) et un parti de classe, lié organiquement au syndicat des Commissions Ouvrières (CC.OO) dont le secrétaire-général est alors le dirigeant communiste Marcelino Camacho.
Mais en particulier sous l’impulsion de son secrétaire général, Santiago Carrillo, le PCE va vite embrasser un nouveau cours, clairement réformiste.
Cette évolution s'inscrit dans le mouvement eurocommuniste, promu par l’Italien Berlinguer et dont Carrillo va se faire le théoricien avec son livre Eurocommunisme et Etat. Les partis communistes sont invités à se démarquer radicalement des régimes socialistes d'Europe de l'Est jusqu’à les condamner. Carrillo les incitent à participer de manière constructive à la création d'une autre Europe, à renoncer à la perspective de rupture révolutionnaire pour faire le choix du dépassement réformiste du système capitaliste, à privilégier pour cela le champ des institutions, à concentrer leurs efforts sur les échéances électorales et sur la lutte parlementaire, à rechercher une hégémonie sur ce terrain, dans la pratique, par la participation aux exécutifs locaux et nationaux dans le cadre de l'union de la gauche.
Ce bréviaire du réformisme va inspirer la ligne du PCE de 1978 à 1982, et va aboutir, paradoxe apparent, à un désastre électoral. Alors que Carrillo avait lancé la « rénovation » du PCE pour décoller électoralement, il contribue à l'affaiblir dramatiquement. Ayant obtenu près de 10% des voix en 1977 et 1979, le parti tombe à 4% en 1982. L'échec de Carrillo emmène à son remplacement en 1982 par Iglesias, la suite de ses dérives à son expulsion en 1985. Carrillo doit alors mener son projet à bien à l'extérieur du PCE. Il fonde un nouveau Parti avec une fraction du clan dirigeant eurocommuniste, le Parti des Travailleurs d'Espagne, qui est un échec cuisant. La direction du nouveau parti rejoint en bloc le PS, excepté Carrillo, à cause de son engagement communiste antérieur.
Comment les militants communistes ont été trompés par la nature du projet Izquierda Unida
Carrillo avait entrepris la mutation idéologique du PCE ses successeurs vont engager la transformation, autant dire le dépassement de l’organisation PCE elle-même.
Critiques de gauche de Carrillo (les radicaux dont Iglesias et Anguita) et critiques de droite (les rénovateurs) se rejoignent sur un point: le PCE est arrivé au bout de son histoire, une nouvelle formation devait naître de ses cendres. Prenant pour arguments le mauvais résultat de 1982 et la signature d'un appel par une dizaine d'organisations pour la sortie de l'Espagne de l'OTAN en 1986, la direction du PCE lance une plate-forme unitaire de gauche. Les organisations signataires décident de concourir ensemble aux élections législatives suivantes. Izquierda Unida-IU est née.
Pour calmer les craintes des militants du PCE de voir leur parti disparaître, la direction du PCE développe l’argumentation suivante :
- IU est présentée comme une coalition électorale et non une nouvelle organisation politique, les partis conservant leur autonomie organisationnelle. Ils ne sont censés se rassembler que de manière ponctuelle et conservent le droit de sortir de la coalition. Renforcement organisationnel du parti et rassemblent électoral derrière IU ne seraient pas contradictoires.
- IU est présentée comme la réponse à la nécessité d'une dynamique unitaire. Les élections de 1982 ont nourri une pédagogie du déclin: le parti serait trop faible pour peser tout seul, pour rassembler des voix. La dynamique unitaire se transformera en dynamique électorale qui permettra d'atteindre une masse critique permettant de faire basculer le centre de gravité de la vie politique espagnole à gauche. Peu importe que IU n'ait pas de définition idéologique ni de but clair, l'important c'est le mouvement, aller de l'avant.
- L'indépendance par rapport au PS. IU, assurent ses promoteurs, ne sera pas un appendice du PS, ni sa caution de gauche. Il maintiendra son autonomie, critiquera le PS nationalement quand cela est nécessaire, refusera de dépendre de lui localement pour conquérir des places institutionnelles. Les seules alliances possibles seront ponctuelles et basées sur un contenu.
Ce discours rassure mais il est déjà marqué par la centralité de la question électorale et par l'absence totale de toute référence aux luttes. Héritiers en cela de l'eurocommunisme de Carrillo, les fondateurs d'IU vont auréoler leurs visées institutionnelles et électorales d'une phraséologie radicale et anti-PSOE.
De la coalition électorale à la création d'une nouvelle organisation politique
Izquierda Unida est lancée pour les élections de 1986, mais obtient un mauvais résultat (4,63%). En 1986, Izquierda Unida est bien unitaire, elle peut sembler radicale. Mais unie autour d'un projet de société clair et alternatif, elle ne l'est pas et ne le sera jamais. Il suffit de voir la composition même de la coalition: monarchistes alternatifs et républicains de gauche, « marxistes-léninistes » ayant quitté le PCE et rénovateurs qui y sont restés, humanistes et sociaux-démocrates: Izquierda Unida est un fourre-tout d'organisations groupusculaires, tout sauf une organisation révolutionnaire.
Bien que le PCE représente 9/10ème des membres de Izquierda Unida, les autres organisations servent d'alibi à la participation électorale sous une autre bannière que celle du parti. L'illusion unitaire ne perdurera pas. Entre 1987 et 1989, quatre des sept organisations fondatrices quittent la coalition, craignant que celle-ci ne porte atteinte à leur autonomie. Elles voient juste, à l'approche des législatives de 1989, Izquierda Unida est transformée en un « mouvement politique et social » et récupère l'ensemble des compétences politiques et électorales, et à terme toutes les compétences des partis fondateurs. Une organisation politique parallèle au PCE est ainsi créée. IU n’a déjà plus rien d’une simple coalition électorale.
Un moteur purement électoral et institutionnel
Et le résultat électoral remporté par IU va étouffer toute contestation au sein du PCE: plus de 9,07% en 1989 et 17 sièges, 9,55% en 1993 et 18 sièges et enfin 10,54% et 21 sièges en 1996. Entre temps, le parti réalise un score historique aux européennes de 1994 avec 13,44% des voix.
Izquierda Unida est à son apogée, mais son succès, purement électoral, est dû – outre l'attrait pour le nouveau et l'illusion unitaire – à la conjonction de deux facteurs conjoncturels exceptionnels: le niveau de la colère contre le gouvernement social-libéral de Felipe Gonzalez et la personnalité charismatique du leader de IU, Julio Anguita. Le maire de Cordoue parle bien et ne mâche pas ses mots, il peste contre les socialistes et sait prendre un langage de lutte. Il devient même, un temps, la personnalité politique préférée des espagnols.
Sur un point aussi, Anguita est inflexible : l'indépendance par rapport au PS. IU ne conquerra aucune municipalité si elle doit dépendre du PS, elle ne taira pas son opposition. Anguita reprend la théorie italienne du « sorpasso ». Selon lui, il existerait deux gauches en Espagne: une social-démocrate et réformiste, et une autre radicale et révolutionnaire. La dynamique de rassemblent anti-capitaliste portée par IU permet d'envisager le dépassement électoral (sorpasso) de la gauche social-démocrate par la gauche radicale. Une fois que la gauche radicale aura pris le leadership de la gauche espagnole, elle imposera son programme et ses idées à l'ensemble de la gauche.
Mais quel programme de IU, quelles idées? Unis autour du plus petit dénominateur commun idéologique (la gauche) et galvanisés par une perspective électoraliste et institutionnelle (le sorpasso): IU n'est ni la gauche radicale ni la gauche révolutionnaire décrite par Anguita.
Un château construit sur du sable: démolition de l'organisation du PCE et épuisement de la dynamique électorale
Cet « âge d'or » d'Izquierda Unida cache la réalité la plus préoccupante. IU rompt le lien entre les communistes et le mouvement ouvrier et l'organisation communiste entame sa décomposition.
Les dirigeants communistes historiques sont écartés du syndicat des CC.OO et sont remplacés par des nouvelles têtes apolitiques (réformistes). L'organisation du PCE à l'entreprise disparaît tandis que les effectifs du Parti fondent (à peine plus de 50 000 militants à la fin des années 1980). En déstructurant le PCE, IU sape, paradoxalement, les bases de son succès. Le recul du PCE, seule organisation de masse à la fondation de IU, seule organisation restante au début des années 2000, ne peut qu'aboutir à l'affaiblissement électoral de IU. IU se révèlera être un château construit sur du sable.
Anguita a-t-il sciemment démoli l'organisation du PCE pour mieux pouvoir liquider un parti qui faisait obstacle à son rêve d'un nouveau mouvement radical et anti-capitaliste? Rien n'est moins sûr diront ces partisans. Pourtant, en 1994, il est avéré que Anguita avait préparé un discours annonçant la dissolution du PCE devant les militants réunis lors de la fête du PCE. Seules les réticences exprimées par une partie de la direction de IU et du PCE, craignant une rébellion de la base, l'a contraint à faire marche arrière. Dans le même temps, l'opposition affichée d'Anguita aux positions liquidatrices exprimées par le courant Nouvelle Gauche, dont les leaders rejoindront en 1997 le PSOE, lui donnent la légitimité de dirigeant « communiste » d'Izquierda Unida.
Dans la période suivante, le roi est nu face au redressement du PSOE et au retournement des médias. Le PS se refait une virginité politique dans l'opposition à partir de 1996 tandis que les médias accusent Anguita, avec sa rhétorique anti-PSOE, d'avoir facilité l’arrivée au pouvoir par Aznar et le Parti populaire. C'est la théorie de la « pince », Gonzalez, le socialiste, pris dans la tenaille d'Anguita, le radical de gauche, et d'Aznar, l'homme de droite.
Izquierda Unida ne s'en remettra pas. Aux Européennes de 1999, le score est divisé par trois par rapport à 1994 (5,77%). Aux législatives de 2000, le résultat est catastrophique (5,45%). Affaibli également par des ennuis de santé récurrents, Anguita cède la main sur un constat d'échec. Il laisse à son successeur, Gaspar Lllamazares, le soin de redéfinir la stratégie d'IU.
La boucle est bouclée
L’illusion du « sorpasso » s’est effondrée : IU ne concurrencera jamais pas le PSOE sur son terrain électoral. Succès électoral en feu de paille, PCE en ruine : IU ne survit plus que par son appareil d'élus, en péril.
Du coup, Llamazares opère, logiquement, un virage à 180 degrés. IU est structurellement amenée à se ranger inconditionnellement derrière le PSOE : soutien aux politiques social-libérales du gouvernement Zapatero dès 2004, participation aux exécutifs locaux socialistes afin de consolider ses positions institutionnelles. Dans le même temps, Llamazares contractait des alliances régionales contre-nature avec des formations écolo-nationalistes en Catalogne et aux Asturies, enfoncé dans des calculs opportunistes.
La boucle est bouclée, le discours présenté aux militants du PCE en 1986 est contredit point par point. La dynamique s'est essoufflée depuis longtemps. D'unité il y en a plus depuis le départ de tous les groupes et groupuscules opportunistes (le PASOC et Gauche Républicaine quittent IU en 2001 et 2002). La coalition électorale est devenue parti politique supplantant le PCE. Enfin, la conception d’IU s’est révélée conduire de l'indépendance proclamée par rapport au PSOE à la soumission inconditionnelle.
Ce dernier virage ne fait que discréditer davantage IU qui baisse encore en 2004 (4,96%) et en 2008 (3,77%). Llamazares déjà affaibli lors des « primaires » de 2007 où il ne réalise que 62% des voix face à la secrétaire du Parti Communiste du Pays Valencien, Marga Sanz est renversé lors de l'Assemblée Fédérale de 2008 où la ligne « Renforçons le Parti Communiste d'Espagne » l'emporte avec 44%. Cayo Lara qui s'inscrit plutôt dans la lignée historique de Julio Anguita succède à celui qui était perçu par les communistes comme un liquidateur et un anti-communiste.
Mais ce changement est encore bien loin de marquer le « renforcement du PCE » tant le bilan est sans appel: 22 ans de IU ont laissé un désert.
Comment renforcer le PCE dans le désert laissé par IU ?
Car le PCE est, au début des années 2000, plus affaibli que jamais. A peine 10 000 militants dans tout le pays (12 000 aujourd'hui), dont la moitié pour l'Andalousie où l'organisation a moins souffert grâce au maintien d'une ligne communiste. IU a coupé le PCE des luttes sociales et des lieux de travail. Exemple extrême, les militants communistes ne pouvaient même plus participer aux manifestations avec le drapeau du PCE sous peine d'exclusion. L'enchevêtrement des deux organisations parallèles – PCE et IU – a créé des situations inextricables et cocasses, nuisant dans tous les cas à la vitalité du Parti communiste. Dans certaines régions (Asturies et Castille-Leon par exemple), les fédérations d'IU en sont arrivées à expulser les fédérations communistes qui les avaient elles-mêmes créées!
Au XVIIème Congrès du PCE, la direction du parti prenait acte de la dérive social-démocrate d'IU et tirait le bilan des erreurs commises au nom de l'unité. Le Parti a apporté son soutien aux fédérations communistes malmenées par les appareils d'IU, annoncé la récupération de l'ensemble des compétences du PCE, exceptées les élections. Un processus de reconstruction du PCE est engagé.
Depuis 2005, le PCE tente de se réimplanter dans les entreprises, impulse et participe aux luttes des travailleurs. Le travail effectué dans certaines régions (Andalousie, Pays Valencien, Castille-Léon etc.) porte ses fruits en termes de croissance des effectifs militants et de revitalisation des organisations de base.
Le XVIIIème Congrès qui s'est tenu en novembre 2009 a confirmé cette orientation mais toujours sans sonner l’heure de la sortie d'Izquierda Unida.
Mais le débat est enfin ouvert, porté notamment par plusieurs membres de la direction nationale du PCE et le journal La Republica. Les bouches s’ouvrent. Aussi difficile soit-il, le bilan de vingt-trois ans de démolition de l'organisation communiste commence à être tiré. Des anciens camarades reviennent. La rupture avec IU, et non la transformation de IU, la priorité absolue à accorder aux luttes et au renforcement de l'organisation apparaissent de plus en plus comme des nécessités.
Aujourd'hui, alors que le modèle libéral espagnol, promu par les gouvernements socialistes et conservateurs successifs, est en crise, que la colère des travailleurs espagnols monte face au chômage massif, aux gels des salaires, à la casse des acquis sociaux, à la précarisation du travail, le mouvement social est au plus bas et la paix sociale est paradoxalement assurée par les deux syndicats, le socialiste UGT, et l'ancien syndicat communiste passé entre les mains des réformistes, les CC.OO.
Les militants du PCE ressortent leur drapeau de la poche, réinvestissent le terrain des luttes, reparaissent aux portes des entreprises. La direction du PCE a lancé la campagne de masse « Pour que les travailleurs ne paient pas la crise » qui a permis au parti de renouer avec le terrain revendicatif.
Il a organisé une manifestation nationale à Madrid le 12 décembre dernier. Les communistes sont toujours là, mais ils ont perdu 23 ans. L’état du mouvement ouvrier et de la lutte des classes en Espagne s’en ressent durement.
Tout cela au nom de « l’Izquierda Unida », de la « Gauche Unie » dépassant, non le capitalisme, mais la lutte des classes et le parti communiste.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Tout augmente sauf les salaires, ça suffit !
tract (.pdf) diffusé à la Courneuve
La flambée des prix rend la vie plus difficile encore... Se nourrir, se loger, se déplacer, se soigner, s’habiller, se distraire, tout devient précaire... il faut faire fatalement des coupes dans le budget.
Les produits de première nécessité (café, farine, pain, beurre...) ont augmenté de 5 à 20%. Le tarif du gaz a augmenté de 60% depuis 2004, celui de l’électricité devrait bondir de 25% dans les prochaines années. Les prix de l’essence, du gazoil, du fuel s’envolent. Les médicaments et la consultation chez le médecin sont de moins en moins bien remboursés.
Dans le même temps, nos salaires, nos pensions et nos allocations sont bloqués alors que les grands groupes font des profits faramineux (Total a réalisé en 2010 plus de 10 milliards d’€ de bénéfices, les banques françaises ont doublé leur profit l’an dernier). Le palmarès des directeurs des entreprises du CAC 40 a été publié : + 24 % en moyenne grâce aux bonus de l’après-crise. Les patrons en France sont parmi les mieux payés d’Europe. Ainsi le leader est Michel Rollier, de Michelin : + 505 % en un an, avec la bagatelle de 4 500 000 euros.
C’est insupportable, c’est inacceptable !
D’autant plus que ce n’est pas nouveau, en 25 ans, le salaire moyen n’a été multiplié par 2, tandis que les dividendes versés aux actionnaires l’ont été par 13. Les détenteurs d’actions sont de plus en plus riches tandis que la masse des salariés s’appauvrie. Mais du point de vue des capitalistes, il n’y a là nul paradoxe : les salaires comptent bel et bien comme un coût, tandis qu’obtenir le maximum de profit constitue l’objectif fondamental des investisseurs.
On entend souvent le duo Sarkozy/Parisot se lamenter sur le coût du travail en France : le salaire et les prestations sociales seraient "trop" élevés. "Trop" mesuré par rapport à quoi ? Pour les employeurs engagés une compétition sans fin sur le marché mondial régie par la concurrence, il est tout à fait logique de chercher à réduire toujours plus les coûts de production, dont la masse salariale reste un élément fondamental. Qui plus est, pour eux ce "trop" s’entend dans un sens absolu. Peu importe de savoir si les salaires sont déjà moins élevés ici qu’ailleurs : les baisser encore plus ne peut qu’être bénéfique pour augmenter les dividendes.
Augmenter les salaires : une urgence !
Rappelons également qu’en 2008 au début de la crise, Nicolas Sarkozy a offert 360 milliards d’euros pour soutenir les banques alors que quelques semaines auparavant, il se plaignait que les caisses de l’État étaient vides et qu’il était impossible d’augmenter les salaires.
Récemment le président de la république a annoncé une mesure concernant le versement d’une prime de 1000 euros. C’est tout d’abord un aveu cinglant du manque à gagner ressenti par des millions de personnes dans notre pays. C’est aussi une opération de communication pour tenter de calmer le mécontentement et la grogne sur le pouvoir d’achat au moment où les mesures d’allègement de l’impôt sur les fortunes sont prises par le gouvernement.
C’est encore une tentative pour contourner l’exigence d’une réelle augmentation des salaires.
Des mesures à prendre pour le pouvoir d’achat
Tout augmente. Aucun secteur d’activité n’est épargné. La hausse des prix est généralisée. Les loyers, la facture de gaz, les carburants, les produits alimentaires, même ceux de première nécessité crèvent le plafond, obligeant les salariés à faire des choix pour éviter un mal vivre encore plus aggravé face à la flambée des prix. Il est urgent de prendre des mesures pour stopper cette dégradation catastrophique de nos conditions de vie.
Il est possible de geler le montant des loyers et bloquer les prix de l’énergie. Il est possible de baisser de façon significative la taxe intérieure sur les produits pétroliers, qui représente plus de 63 % du prix du carburant.
La guerre en Libye ne peut pas valablement servir de prétexte pour que les grands groupes spéculent sur le prix du baril de pétrole. Il est de toute façon urgent de stopper l’armement, les guerres et interventions ‑ qui ne visent qu’à maintenir la domination des grandes puissances, tout en assurant des chiffres d’affaires substantiels aux industriels de l’armement et aux fournisseurs de services guerriers.
Il est possible de bloquer les prix des produits de première nécessité ‑ et cela à grande échelle et pas seulement sur une dizaine de produits comme le gouvernement vient de proposer avec les géants de la distribution et leur panier de la ménagère.
Nous n’en pouvons plus de ces injustices !
Nous demandons
La baisse des prix sur les produits de première nécessité, sur l’énergie et les carburants
La taxation les entreprises qui spéculent sur nos vies.
L’augmentation des salaires, des allocations, des pensions !
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Législatives 2012... et donc présidentielles !
L’argument qui se veut "massue" employé par la direction du PCF pour justifier le choix Mélenchon aux présidentielles est l’accord présidentielles-législatives. Le "paquet", le package comme ils disent en "franglais", permettrait 35 jours après les présidentielles, la réélection des actuels députés communistes, pourquoi pas des conquêtes. L’union entre appareil effaçant tout ! Ces dizaines de milliers de communiste désorientés, ces centaines de milliers d’électeurs communistes qui veulent voter clairement, ont besoin de pouvoir s’identifier dans la lutte électorale. Les élections avant tout autre chose sont un moment de luttes des classes.
Depuis la réunion des secrétaires fédéraux du 18 mai deux autres "arguments" se sont ajoutés :
- Le financement du PCF pour les années à venir est en jeu, chaque voix comptera dans chaque circonscription, les candidats PCF et apparentés doivent être clairement identifiés comme tels en préfecture.
- Des prétentions parfois exorbitantes du PG : dans l’Hérault ce parti prétend à 4 candidatures sur 9 circonscriptions alors qu’au mieux il peut prétendre à environ 10% des voix du PCF.
La question des législatives, de la constitution d’un groupe communiste clairement identifié, de la diffusion par les militants d’un projet communiste, vient donc en question pour ce qu’elle est.
Non pas l’objet d’un obscur troc mais un enjeu militant majeur :
au travers de la représentation nationale du PCF, de l’attachement des militants et électeurs à leurs élus départementaux à l’Assemblée Nationale, au travers d’un projet communiste dont la première pièce ne peut être que la proportionnelle intégrale.
Qui peut croire ou laisser croire que nous pourrions aller aux législatives avec des espoirs raisonnables de succès, 35 jours après avoir "subi" une campagne Mélenchon dont nous mesurons déjà le contenu ? Une campagne sous la pression du vote utile social-démocrate dans le cadre du système mis en place par De Gaulle.
C’est pour être concurrentiel aux législatives, pour avoir des élus qu’une candidature communiste aux présidentielles est indispensable.
Ajoutons que nos élus au parlement dans le cadre de la loi électorale actuelle ne peuvent l’être que par un désistement classique à gauche. Cela s’organise..., cela se gagne, cela se mérite, circonscription par circonscription, département par département, nationalement ! J’écris cela se mérite dans les luttes des classes ! Pas avec le PG, pas uniquement avec le PG en tout cas.
Ne prenons pas les communistes, l’électorat communiste pour plus ignare qu’il ne l’est.
Nous avons besoin d’un candidat communiste aux présidentielles, de candidats communistes et apparentés partout et de bons accords de second tour là où cela sera rendu possible par le rapport des forces entre révolutionnaires et sociaux-démocrates (de droite ou soi disant de gauche !).
Paul Barbazange
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Compte-rendu de la conférence fédérale du Rhône...
Le travail de reprise d’un enregistrement est utile mais long. Nous avions tenté de publier un résumé des interventions de la conférence fédérale du Rhône, mais il n’a pas été possible de le faire plus vite... Cependant, c’est utile pour comparer avec le CR officiel qu’en a fait la secrétaire fédérale, évoquant 3 camarades demandant un vote ouvert...
Voici donc, pour l’histoire... et merci pour le gros travail d’assumpta.
Accueil par Baille Maitre,
Introduction de Daniel Lebail Coquet : Front de Gauche apparaît comme la force d’espoir Force qui compte. En constante progression depuis sa création. A permis l’élection de candidats communistes.
Interventions : 2 partie : 1ère partie : sur le programme partagé 2ème partie : sur le cadre des campagnes législatives
Pierre Alain Millet (Vénisiseux) : Peut on séparer le programme et la stratégie politique ? En faisant référence à 1981. Comparaison des programmes des 110 propositions de Mitterrand en 1981 et du PP proposé par le Parti. 2 choses essentielles sont révélées : le PP est très étendu sur les questions sociétales et environnementales, sans que sur ces questions il y ait des propositions radicalement différentes de celles de F. Mitterrand. Par contre sur les propositions économiques et sociales, le PP est moins anti-capitaliste, moins précis, moins engageant que les propositions de François Mitterrand. Cela révèle que nous n’avons pas tiré les leçons de la démarche programmatique dans laquelle nous étions en 81. Si la comparaison avait été faite avec les propositions de Marchais cela aurait été encore pire. Et on aurait vu à quel point les rédacteurs du PPP ont accompagné ce glissement à droite de la société française que l’on ressent tous au plan idéologique et du contenu. Donc les rédacteurs n’ont pas tiré les leçons de la démarche programmatique, mais ils se retrouvent dans une proposition qui enferme le peuple dans une illusion qu’une solution majoritaire peut être trouvée avec les socialistes de gauche (qui ne sont pas d’accord avec les orientations des socialistes sociaux-démocrates). Donc toute la question qui nous est posée est bien le rapport entre le mouvement social et la stratégie politique, et donc la question de la place du Parti Communiste. C’est pour cela que l’on ne peut pas séparer les deux temps. Danielle part des éléments d’analyse qui défendent les propositions qu’elle propose. Il faut prendre du recul. En Europe, ça fait 30 ans qu’une question est posée sur laquelle les réponses divergent de plus en plus : l’eurocommunisme (matérialisé par le PGE) d’un coté, et d’autres organisations qui ont pris d’autres orientations, qui sont aujourd’hui en dehors du PGE ou qui l’ont quitté (Grèce, Portugal, Chypre). Regardons quel est le résultat de ces stratégies ? En Espagne, le F2G espagnol gagne moins de 1% et le parti communiste perd des voies. Le choix de l’orientation politique, il faudrait quand même donner plus d’éléments aux communistes. Et prendre un peu de recul pour regarder la situation dans laquelle on est pour ne pas se retrouver dans la situation dans laquelle se trouve Die Linke après les élections en Allemagne. En France, de partout, les communistes disent qu’il ne veulent pas d’une décision qui leurs serait imposé, où la conférence nationale imposerait le choix de Mélenchon parce que c’est la décision de Pierre Laurent. De partout les communistes votent. Et que disent ils alors ? Villeurbanne, Rilleux… Les communistes veulent majoritairement un candidat communiste. Quelle est la candidature qui va aider à faire l’unité des communistes ? Mélenchon est une candidature qui divise. Si l’on ajoute ceux qui veulent un candidat communiste, ceux qui sont pour le PPP, ceux qui pense que ce n’est pas le plus important et donc que les 4 leur vont bien, que reste t il pour Mélenchon ? Question pour la direction fédérale : mènerez vous la campagne pour Chassaigne si les communistes le choisissent ?
Raphaël DaSilva (Lyon 7) : Revenir sur la question du succès du F2G, surtout avec la faible mobilisation. On peut s’interroger sur le succès. Le plus gros des électeurs du F2G sont des électeurs du PCF, donc est ce une bonne stratégie ? Les communistes sont désemparés, sont dans le désarroi. Il y a un problème vis à vis de la direction. Pas d’orientations claires et stables. Quel est l’avenir du F2G, quel est l’avenir du PCF ? Il faut s’interroger sur l’organisation : qui a l’appareil, où sont les militants ? Comment dépasse t on le coté électoraliste pour se structurer dans les luttes, dans le local ? Mais pour ça il faut l’appareil communiste. Comment peut on comparer le PCF (orga, histoire) avec le PG (parti de cadre, électoraliste) ? Pour une alliance pourquoi pas, mais si c’est mettre ses militants en porte à faux c’est un problème. Le fait que la Direction ait pris position pour un candidat qui n’est pas communiste cela me dérange. Cette démarche du F2G et ceux qui ne sont pas d’accord (dont les proposition de Dang Trang et de Gérin) pose la question de la démocratie dans l’organisation. PPP : les questions de l’UE et de la participation au Gouvernement ne convienne pas.
Blandine Chagnard (Vénissieux) : Vouloir imposer Mélenchon nous réintéroge sur quel parti communiste nous voulons. Ceux qui sont partisan du F2G ne ressentent plus que le Parti Communiste est la solution d’avenir pour le peuple français. C’est notre conception même de l’organisation communiste qui est revu : il y a les idées communistes et il y a l’appareil, l’organisation. Sur les idées, pourquoi et comment Mélenchon porterait les idées communistes dans le débat des présidentielles ; sur l’organisation, avec les socialistes ne défendent pas les même idées. Ce sont donc deux conceptions opposées du PCF. Alors je pose la question : est ce qu’une organisation révolutionnaire est nécessaire en France aujourd’hui ? Si on répond, non, alors oui le F2G c’est le salut pour le PCF ; mais si on répond oui cela est nécessaire, alors pour moi seul un candidat communiste peut apporter les réponses révolutionnaires pour changer la société.
Claude Miachon (Givors) : Sur les candidatures ça me pose un problème. Le Parti Communiste est un parti qui doit permettre de développer la démocratie dans notre pays, qui doit permettre d’écouter les gens et de savoir ce qu’ils veulent comme société. Et quand nous, communistes, nous débattons, nous sommes encore sur la présidentialisation, encore sur les hommes, nous sommes incapables de débattre sur le programme. C’est à l’opposé de toute démarche communiste. Pierre Alain trouve que le programme ne va pas assez loin, alors très bien qu’est ce que l’on y met dans ce programme ? Qu’est ce qui manque ? Jusqu’à nouvel ordre, nous sommes en construction. Il est peut être moins riche que les 110 propositions de Mitterrand ; il est construit par les gens à la base avec les communistes, donc ça vient peut être aussi de là. Donc il faut continuer à l’enrichir, faire qu’il aille plus loin, faire que les communistes apportent des choses pour aller plus loin. C’est le fruit déjà d’un long travail dans les sections… On veut encore rajouter des choses. Apres on peut parler 3h de Mélenchon etc.… Mais parlons surtout du programme. Apres, quelque soit le candidat, il faudra qu’il suive le programme. Donc discutons sérieusement du programme et rajoutons des propositions.
Isabelle Chanvillard (Saint Priest) : Le programme ne va effectivement pas suffisamment loin, on verra comment nous rajoutons des choses au fur et à mesure. Parlons des candidatures parce qu’il va y avoir un vote. (ne parle qu’en son nom). Nous sommes dans un système présidentiel, la 6ème République n’est pas encore là, donc le 16 juin je voterai pour Mélenchon, et le 19 juin je mènerais la campagne du candidat qui aura été choisi par l’ensemble des communistes, quelque soit le candidat. [Revient sur l’affaire DSK et la place de la victime].
Eric Boiron (Lyon, 5ème arr.) : Problème d’organisation. (Revient sur la fait qu’il y a eu 3 interventions de Vénissieux. Il est présent à la conférence fédérale alors qu’il n’était pas à la conférence de section et que d’autres présents à cette dernière ne sont finalement pas délégué à la conférence fédérale. Plusieurs personnes parlent en même temps). Je vote pour le Parti Communiste et pour les propositions qu’il veut faire. La question est, est ce que si c’est Jean Luc Mélenchon qui est élu, est ce que vous ferez la campagne ? (en direction des mandatés de Vénissieux). Les choses peuvent se renvoyer comme ça comme une partie de ping pong. La question est revenue sur le contrôle du candidat, quel qu’il soit il faut qu’il porte le PPP. Nous ne pouvons pas oublier la personne. Nous avons 4 candidats et un programme. Il faut un contrôle du candidat sur la base du programme. Il y a des insuffisances sur la base de ces propositions. Ce programme est une sorte de catalogue de propositions, j’aimerai qu’en préambule soit marque que nous voulons un changement de société. Nos ambitions ne transparaissent pas assez par rapport aux propositions sociales démocrates. Il faut que notre volonté de changement de société transparaisse plus, soit plus clair, plus ambitieuse. Donc parlons du programme et de voir quelles sont nos ambitions, et après chacun verra dans quel candidat il se reconnaît.
Villeurbanne : C’est toujours pareil, au lieux d’un débat sur le programme, nous avons un débat sur les personnes. C’est surtout un problème du la 5ème République, et les communistes sont contre la 5ème République. Ce programme est irréalisable dans le cadre de la 5ème République, donc arrêtons de se prendre la tête et faisons un programme qui tient en une ligne : il nous faut une Constituante. Et ça suffit. Il faut d’abord casser le système. Le système est contre nous, soyons contre le système. Je crois au mouvement réel, le Parti Communiste doit s’adapter à ce mouvement réel et ne pas toujours être encré dans un perpétuel débat de personne.
Guy Ficher (Vénissieux) : Au Sénat nous sommes là pour battre la droite. Ce qui nous intéresse c’est de fixer des perspectives, notamment celles des prochaines élections. Il y a de gros enjeux sur les prochaines élections sénatoriales (19 renouvelables sur 24, notamment en Ile de France). Bataille qui s’inscrit dans cette perspective contre la droite et l’extrême droite. Donc comment dans les quartiers populaires nous pouvons véritablement mener cette bagarre. Il faut que le peuple aille voter. Il faut lutter contre l’abstention. [Revient sur la bataille de la réforme des collectivités territoriales + sur la réforme constitutionnelle notamment sur les points budgétaires]
Frédéric Chich (Lyon) : Ne pas comparer les situations actuels des pays, alors que l’on ne connaît pas l’histoire de chaque pays : manque de rigueur intellectuelle. Question principale est celle du programme. Il faut porter le débat sur les institutions, sur la 6ème République. S’inspirer de ce qui a été fait en Amérique latine sur les questions de démocratie participative. Regardons les mobilisations actuelles, en Espagne, en Grèce… ces mobilisations ce font en dehors des partis politiques. Ca veut dire que nous devons être dans une nouvelle démarche de démocratie. Il nous faut sortir des schémas. Construire un nouveau rapport de force. La politique ne se fera plus de la même manière. Unité d’un combat. Construire un rapport de force pour pouvoir construire des choses, mais la politique ne se fait plus de la même manière qu’au 20ème siècle. Et avec le F2G nous avons une partie de cette réponse pour rassembler. Oui nous acceptons de nous mettre en danger pour proposer un nouvel outil politique aux gens. C’est un début de solution… qui nous amènera un avenir communiste en France et en Europe.
Bertrand Mantelet (Oullins) : Le choix du F2G a été fait a 3 reprises par les communistes, donc respecter la démocratie c’est déjà respecter le choix des communistes. S’engage t on en politique pour faire avancer des idées ou pour faire avancer son parti ? Pour ma part, c’est d’abord pour faire avancer les idées, le peuple s’en fout des partis, aucun n’est indispensable, les gens ne se sentent pas concernés par la vie des partis. Il faut que l’on arrête de s’intéresser qu’à notre petite vie de parti. Crise politique de partout : les partis nationalistes montent partout en Europe. Le PCF est toujours sorti renforcé quand le Parti est à l’origine d’un rassemblement (élections cantonales). On doit s’entendre pour rassembler la majorité (et non l’intégralité) des gens autour de notre projet. Certes il y a des choses à rajouter, à retravailler, mais le PPP est déjà une bonne base. En démocratie, il faut s’entendre sur les choses de fond, sur les grandes lignes, et c’est ce que fait le F2G, on ne peut pas être d’accord sur tout, sinon ça s’appelle une secte.
Rolland Jacquet (Lyon) : Il faut faire des ces élections (présidentielles et législatives) une bataille politique de masse. Ce doit être un point d’appui pour aller plus loin. Quel outil veut on faire de ce PPP avec les luttes ? Je propose une autre conception du programme, je pense que nous devons aller tout de suite au gouvernement. Pour dire au gens que oui nous voulons changer les choses tout de suite, avec ce rapport nouveau de lutte. Il faut faire les choses avec les gens, si ils nous disent stop alors nous devons reprendre la discussion :processus de transformation.
Mireille Popelin (Villeurbanne) : 71% des communistes de Villeurbanne se sont prononcés pour un candidat communiste. Mais ne serait ce pas normal que les communistes veulent un candidat communiste ? Mélenchon était contre le traité européen, mais est pour l’union européenne. Nous n’en parlons pas assez dans notre programme. Que fait on encore dans l’UE ? Dans ce programme, il n’y a pas de notion de lutte de classes. Allons perdre notre identité de communiste pour entrer dans un programme tenu par Mélenchon ? Le PCF est important pour amener une réflexion. Mélenchon reste socialiste. C’est au PCF de s’occuper de la classe ouvrière et non à Marine Le Pen. La classe ouvrière devrait être notre parti, le parti doit servir à défendre la classe ouvrière.
Michèle Picard (Vénissieux) : Dans le programme on est très en dessous des exigences que nous devrions avoir sur la question des femmes. Est ce que notre programme est en adéquation avec la réalité de la vie ? Il n’y a plus dans la tête des gens la notion de changement de société. Deux grands danger : l’abstention et le vote FN. Notre parti à une légitimité à s’opposer au FN de part son histoire. Beaucoup de gens tiennent au parti communiste, mais souvent il ne le voit pas comme un parti d’avenir. Pourquoi ? Parce que nous avons abandonné un certain nombre de question de société. La question c’est est ce que l’on arrive à sortir les gens de la merde. La question dans notre programme c’est est ce que nous sommes en capacité de changer la vie gens. Le programme ne peut pas être déconnecté du candidat. Quel programme va porter Mélenchon ? Mélenchon ne changera pas la société. Aller expliquer au gens qu’un socialiste défendrait un programme communiste !
Boris Miachon (Givors) : Phase de création collective. Le débat est difficile. Besoin d’enrichissement du programme : augmentation du smic, question de la présidentialisation, la démocratie, le pouvoir à la population, la démocratie au travail, réappropriation des moyens de production, droit de vote des étrangers ; action pour l’enseignement et l’éducation, la jeunesse.
Jean Chambon (Pierre Bénite) : Travaille collectif. Ne pas confondre le projet de changement de société des communistes avec un programme, partagé, populaire qui donne le programme de ce que devra faire la gauche si elle gagne en 2012, avec les conditions objectives données par la société. Cela ouvrira ensuite au changement. Mais tout ne doit pas être ficelé. Nous devons être plus porteur d’ambitions. La question au quelle tous nous sommes confrontés est : est ce que nous sommes en capacité d’appliquer notre programme. Besoin de création de richesses, encore plus qu’une nouvelle répartition des richesses pour pouvoir appliquer notre programme. Besoin de redéfinir les pôles publics (fonds régionaux…). Besoin de redéfinir et de reconstruire l’Europe. Maintenant un politique de gauche sera anti-constitutionnel, donc besoin de changer d’Europe. Il faut donc poser ça dans le rapport de force afin de pouvoir intégrer le processus de changement de société. La capitalisme mondial est en crise, il y a d’énormes dettes, mais qui va payer. La période voit émerger des mobilisations très fortes mais qui ne voit pas d’organisations. Ne donnons pas de réponses prédéterminées, il faut donc construire avec les gens. La Révolution ? Il faut mener une grande bataille sur les contenus, mener la bataille grâce aux urnes, avec le rassemblement (donner aux citoyens l’outil F2G pour construire ensemble) mais pour cela il y a aussi besoin d’un parti pour organiser les choses.
André Gerin (Vénissieux) : Ne veut pas rentrer dans le débat sur la censure des candidatures au sein du PCF, en terme de démocratie, on pourrait faire mieux. Le PCF n’est pas mort, même dans la société. Nous avons un peu oublié la lutte des classes. On oublie que ce sont les peuples qui font l’histoire. Que va t il se passer en France si nous avons des séismes politiques et sociaux (DSK). Le PPP est un programme allégé. Parce que je ne sens pas la question du changement de société. Nous n’avons pas une analyse de la société française, de la crise du capitalisme… mais qui le rend encore plus féroce et prédateur. Ce programme est compatible avec un programme gouvernementale du parti socialiste. Or la situation de la pauvreté en France est dramatique. La reconquête des classes populaires (abandonnées, forte abstention, en dehors du système politique, voire en dehors de la société, no futur pour la jeunesse….) est primordiale. Répondre aux questions de l’islam, de l’immigration… La droite préfère la lutte ethnique, alors que nous devons choisir la lutte des classes. Nous avons un enjeux de changement de société pour notre programme. Un PCF conquérant c’est partir à la reconquête d’une partie des électeurs du FN. Nous devons parler de tous les thèmes de la société, notamment ceux aborder par le FN. Nous devons faire une lutte frontale contre l’exclusion, sur l’insécurité… on a des bombes à retardement. Comme le programme apporte t il des réponses, un programme politique ? Pour le PS, pourquoi s’occuper des classes populaires, elles ne votent pas pour eux. Donc nous devons parler aux classes populaires. Aller dans le sens du PS, c’est aller dans le sens du FN. Pour faire un programme, il faut reparler de l’Europe, de l’école, de l’hôpital…ou dans tous ces domaines le PS a ouvert au privé des pans entiers. Proposer l’année prochaine un nouveau référendum sur la question de l’élection présidentielle. Nous devons rediscuter de l’Europe, de l’Euro, de la 5ème République pour que nous puissions prendre des décisions. Notre problème n’est pas de savoir si nous allons aller au gouvernement, mais si nous allons pouvoir faire monter le mouvement social. Beaucoup sont encore pour une parti communiste français. A la conférence nationale, il faudra approfondir le programme. C’est étrange de proposer un ancien membre du PS comme candidat. Une personnalité politique comme candidat oui, mais il faut en discuter. Et j’espère qu’à la conférence nationale le débat ne sera pas fermé et que toutes les candidatures pourront se présenter et être discuter avec les communistes.
Bruno Guérard (Ouest Lyonnais) : Bataille pour une sécurité sociale universelle.
Serge Tarassioux (Pierre Bénite) : Pas une question de personne, le PCF est un outil pour changer les choses, ce n’est pas un seul homme qui changera les choses. Il faut que ce soit le peuple qui soit au cœur du changement. Remontrer que le peuple est en capacité de changer les choses, dans les élections, dans les luttes, au sein des collectivités. Ne pas opposer programme/contenu et rassemblement. Les deux doivent s’articuler. Question du vote utile. Pour les gens dans tous les cas, cela apparaît comme inutile au changement. C’est pourquoi le contenu et les conditions du rassemblement doivent s’articuler. Il faut répondre aux attentes sociales. Redonner de la dignité et de l’espoir sont des conditions nécessaires au changement. C’est ce qui a été mobilisateur aux cantonales. Il faut élargir le F2G, ne pas se cantonner à deux ou trois organisations. Prendre des initiatives sur l’industrie, sur le logement, sur la vie digne… prendre des initiatives de rassemblement, des initiatives positives. Travailler sur les problèmes de ghettoïsation. Il y a des obstacle dans la représentation, dans l’esprit des gens. Je pense que nous pouvons réussir à gauche. Mais pour l’instant les gens de gauche n’ont plus d’offre, nous ne devons pas être fataliste face à la droitisation des gens. Mais les gens ne veulent pas forcément vivre dans cette société là. Sur la conférence : c’est la première fois que l’on dit aussi fort que nous en avons marre des clivages, contre productifs pour tout le monde.
Serge Truscello (Vénissieux) : Comment ce compte rendu va t il être rédigé, validé et communiqué aux adhérents ? Retranscrire ce qui ce dit vraiment. Il faut une validation de ce compte rendu. Ce qui est remonté très fort de la conférence de section : c’est la prise de position avant le débat de la direction nationale, le vote après la conférence nationale. Le programme est conçu pour qu’il puisse convenir à Mélenchon si c’est lui qui est candidat. Apporter des réponses révolutionnaires aux questions du quotidien. Les communistes de Vénissieux n’attendent pas de Mélenchon qu’il défende les idées communistes. Dans la section forte majorité pour Gérin lors du vote. Sur la question du parti : on ne peut pas laisser dire qu’il y aurait d’un coté ceux qui s’intéresse à la population et ceux qui s’organisent dans le parti. Parce que pour ces derniers, l’organisation PCF est indispensable pour apporter des réponses à la population. Sur l’Europe dans le programme, il faut être beaucoup plus clair, pour l’instant c’est incompréhensible. Rappeler que l’Europe a été construire par les capitalistes, pour les capitalistes. Si on veut que nos politiques changent, il faut casser l’Europe, revenir à l’idée de Nation. Il nous faut un candidat qui porte notre programme, celui que veulent les communistes.
Marie-Christine Burricand (Vénissieux) : pour l’instant, ce n’est pas un débat de personne, mais bien un débat idéologique. Le débat, c’est surtout est ce qu’au nom du rassemblement, on accepte qu’au plus haut sommet de l’Etat ce ne soit pas un candidat communiste ? On ne parle pas du mouvement social. Il faut une dynamique dans les urnes, mais aussi dans la rue ; ce sont les conditions du changement. Appeler les gens à envahir la rue pour un changement véritable, sinon on se fera avoir comme en 81 et en 97. Parce dès que l’on s’est heurté au capital, on s’est fait avoir. Comment les communistes seront consultés après la conférence nationale, qu’est ce que porte la délégation du Rhône à la conférence. Le candidat c’est pas la question de la personne, c’est la question du pouvoir. C’est pour cela que c’est important. Regarder son encrage populaire, politique. Quand on regarde les CR de section, on voit que les choses sont diverses et ça transcende des clivages habituelles. La conférence nationale doit faire plusieurs propositions en laissant plusieurs choix possibles. Elle doit permette aux communistes de se positionner sur toutes les candidatures.
Marie France Vieux Marcaud (Villefranche) : Sur le PPP a été élaboré à l’occasion de différentes initiatives locales et nationales. Ce n’est pas le petit livre rouge de la révolution. Parce que nous ne sommes pas tous des communistes à l’avoir écrit. C’est une visée politique. Mais c’est un programme en rupture et encore en mouvement qui sera encore à travailler, c’est un programme d’actions en lien avec les mouvements sociaux. Le résultat de notre candidat mesurera la volonté de rupture des Français, la volonté de se mettre en mouvement. Ce programme à l’objectif de rendre le pouvoir au peuple. Il faut tout faire pour que la gauche gagne. Travail sur la 6ème République est intéressant. Sur la candidature : nous devons assumer pour 2012, assumer ce que nous disons (en finir avec la 6ème République, en finir avec la Présidentialialisation) en menant de front les campagnes présidentielles et législatives. Continuer de travailler à la poursuite du F2G et assumer de l’élargir aux autres forces politiques et surtout aux citoyens. Il faut parler en terme d’ambition plutôt qu’en terme de risque. Il faut rassembler au delà des communistes pour cette bataille et avoir des candidats représentatifs du F2G (des autres partis et de la société civile). Notre objectif est d’augmenter le nombre d’élus à l’AN. Nous ne pouvons avoir 80% des candidats aux législatives et le candidat aux présidentielles, sinon on ferme le F2G. Il a été posé la question d’avoir comme candidat une personne issue de la société civile, mais cela n’est pas facile dans la configuration actuelle de la vie politique. Donc au départ la proposition de Mélenchon n’est pas venue tout de suite.
André Gérin : C’est un mensonge !
Aline Guitard (Lyon) : Débat autour du PPP :il a des manques, des manques qui m’inquiète. Quelle vocation a se texte ? Il manque des choses sur ce qu’est le parti communiste aujourd’hui. Question de la faisabilité. Manque des chiffrages. La question est de savoir avec quel rapport de force nous menons la bataille. Question de la montée de l’extrême droite, surtout à Lyon. On semblait revenu dans les années 30. (Revient sur les fascismes, le front populaire). Un 3ème homme aurait peut être été une bonne chose, afin de ne pas avoir un membre d’un des partis. Le texte ne va pas assez loin, et n’enthousiaste pas assez les communistes, or c’est eux qui vont le porter. Mais je suis pour un candidat F2G, parce que je suis pour le F2G, mais qui soit en capacité de rassemblement, pour créer le rassemblement nécessaire au changement.
André Mazuir (Vénissieux) : Avec le F2G on reprend les mêmes choses qu’avec le programme commun. De plus, avec le programme commun on avait un engouement plus important de la société. Le programme on le construira dans la lutte avec les travailleurs et les habitants des quartiers. Si on veut que quelqu’un porte ça, j’ai confiance en quelqu’un du parti. On a besoin d’avoir une bataille communiste pour avoir plus de députés communistes.
Nawel Bab Hamed (Lyon) : Réinscrire notre débat dans l’international. Prise de conscience d’une volonté de changement de régime. Une nouvelle forme de mondialisation est revendiquée. Nous ne croyons pas à la présidentialisation, en un homme providentiel ; mais pour un travail collectif. Nous voulons que les citoyens soient partis prenantes au quotidien. A gauche, il y a deux visions qui se confrontent : le PS-les Verts qui sont pour changer les choses en petite mesure et d’autres comme le F2G et le NPA sont sur un changement de système, une macrovision qui veut renverser le système. Il faut rendre plus lisible nos idées. Il y a une attente de rassemblement. Il faut un candidat qui défende mes idées mais dans une démarche de rassemblement ou les forces sont compatibles qui tendent vers une transformation environnementale et sociale. Le PPP est un ensemble de réformes indispensables. On est donc en avance par rapport à ce qui se fait en France. Il faut absolument lier les présidentielles et les législatives. C’est une démarche pertinente, même si je pensais qu’il ne fallait pas aller aux Présidentielles. Il faut juste une figure porteuse : anti FN, Anti Sarko, anti bling bling, une personne cultivée, qui a un discours clair, porteuse d’un programme, qui a l’expérience d’un travail en commun, et qui est porteur des idées communistes. Ce sont des critères indispensables. Et pour moi Mélenchon représente bien ces critères.
Bernard Genin (Vaulx en Velin) : Les débats sont dans la société et il ne doivent pas rester entre nous. Il n’y a pas ceux qui sont préoccupés par l’appareil et les autres de la société. Ce n’est pas ce débat. Le débat se nourri de ce que l’on fait avec les gens. Il y a un immense enjeu aujourd’hui. Il y a une véritable détresse (économique, sociale, culturelle, d’identité), qui va s’accentuer avec le système capitaliste. Les gens en détresse ne se tournent pas forcément vers ceux qui ont les bons propos. Comment leur parler, comment construire avec les gens, comment redonner l’espoir d’un autre système. On sait que les Présidentielles ne seront pas la fin de l’Histoire. Il faut que les communistes aient des projets. Il faut que l’on impulse le rassemblement au sein du F2G. Il faut le faire vivre. Mais heureusement que les communistes ont été porteur des campagnes.
Magali Millet (Vénissieux) : On a beaucoup parlé du rassemblement grâce au F2G. Or moi je suis pour un rassemblement mais pas avec n’importe qui. Le rassemblement ce doit être l’unité des travailleurs, le rassemblement de la société contre le capitalisme, c’est ça le rassemblement que l’on veut créer à terme. Et là le F2G peut être un outil, mais ce n’est pas le seul outil et ce n’est pas un outil qui est systématiquement efficace. Ca dépend du contexte politique par exemple, on ne peut comparer le F2G à la Résistance. Y compris quand on fait une alliance avec d’autres organisations, il faut être claires des bases politiques sur lesquelles ont les fait, il faut également savoir pourquoi eux font alliance avec nous. Et pour la question du F2G, c’est un front qui ne s’est pas construit dans le cadre d’une lutte sociale, des luttes sur le terrain ; et que pour l’instant ça reste une alliance d’appareil militant construit dans un but électoral. Pour moi, ce qui m’apparaît c’est que le F2G a été construit pour la personne de Mélenchon. Ca pose un certain nombre de question sur le F2G à être un outil efficace dans les luttes et pour le changement de société. Deux questions : des gens portent l’adhésion directe au F2G sans adhésion à un parti, et se défendent de vouloir faire disparaître le parti, donc il faut se poser la question ; et sur la vote il faut se positionner pour que la délégation qui va aller à la conférence nationale puisse se positionner, sinon les discussions vont s’évanouir et ne donnera pas de mandat aux délégués qui vont aller à la conférence nationale.
Felix Petrani (Neuville sur Saône) : La question de la candidature est pour moi secondaire par rapport à l’avenir de notre parti. Il y a beaucoup trop d’émotif en ce moment dans le parti. Le parti ne fait plus références aux modèles de 1920. Il ne fait plus d’accord au sommet comme en 81. Le parti a perdu de ses bases populaires, il a arrêté le combat politique pour garder ses ministres, mais aujourd’hui nous la direction l’a compris. C’est pour cela qu’aujourd’hui des personnes reviennent au parti. Quand on met trop d’émotif on fait des bêtises. En politique, il n’y a pas d’émotif. Le F2G aujourd’hui c’est parce que le parti a changé. Je souhaite que le parti prenne des positions philosophiques politiques vis à vis des positions politiques. Le bras politique peut se trouver dans le F2G. Je pense que le parti a raison de ne pas faire un programme clé en mains. Le changement se fait graduellement. Ce programme est partagé. Ce n’est pas en 2012 que le F2G va prendre le pouvoir. Ce que je considère c’est que l’objectif est que le F2G puisse continuer à avoir une évolution positive et faire un score à deux chiffres. Il aurait ainsi de l’influence pour ancrer vraiment à gauche le parti socialiste. L’histoire du F2G on en est à ses débuts.
Hector Bravo (Villeurbanne) : L’un des manque dans ce programme est de savoir dans quelle société nous voulons aller ? Parce que moi, je ne vois pas d’autre économie viable que l’économie de marché. Mais est ce que économie de marché veut forcément dire capitalisme, profit ? Est ce que cela veut dire que les outils industriels doivent être forcément possédés par la classe dominante. L’Europe agit pour le capital. Répondre à la question du modèle économique, quand on regarde les révolutions dans le monde arabe, ce n’est pas une volonté de changement d’économie, mais de système politique. Quel système serait bien pour l’ensemble de la planète ? Question aussi du logement qui doit être une priorité. Elargir les nationalisations, pas seulement pour les banques. Stratégie du F2G : je m’y engage pleinement. Le PC ne peut vivre que si il s’y engage, parce qu’il est force de propositions et qu’il lutte avec les gens et ne pas se refermer sur notre propre identité, ce qui n’intéresse pas du tout les gens. Le vote interne a divisé les camarades, créé des conflits. Et du coup nous n’apparaissons pas comme un partenaire crédible du F2G pour les autres organisations. En stigmatisant, en cristallisant les choses autour des identités. Demander à un communiste si il veut un candidat communiste, c’est demander à un aveugle si il veut voir. Que se passe t il au delà du F2G ? Des militants du NPA nous disent que le F2G est la seule force crédible en face du PS. Des militants du PS sont aussi intéressés par le F2G.
(Section universitaire) : Besoin de pouvoir choisir au moment du vote entre différents candidatures.
Danièle LeBail Coquet : Conclusion. F2G : né du non au référendum à la constitution. La Conférence va bien sur faire des propositions et demander que ceux qui veulent être présent sur le bulletin vote pourront l’être.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Plusieurs rendez-vous à venir pour le parti communiste
Nous avons rencontré Jean-Pierre Meyer, secrétaire de la section ouest-Var du parti communiste qui organisera le 4 septembre la "20ème fête de la Cride". Il est revenu aussi sur le choix de Mélenchon et les échéances à venir.
Jean-Pierre Meyer, secrétaire de la section ouest-Var et membre du conseil national du parti communiste, poursuit inlassablement son combat avec la cinquantaine d'adhérents de la section pour alerter et faire connaître les idées de son parti, l'important pour lui étant de toujours rester sur "le débat d'idées". La section est présente sur de nombreux combats, comme pour tenter d'éviter la fermeture de l'hôpital de la Seyne avec le Collectif varois de défense de l'accès aux soins. Il prône aussi dans le bassin d'activités de la Seyne une réindustrialisation. Sans langue de bois, et avec toujours l'envie d'être fidèle à ses idées, Jean-Pierre Meyer digère mal la position de la direction du parti qui a permis à Jean-Luc Mélenchon de représenter au sein du Front de gauche le parti communiste à la prochaine élection présidentielle: "tout cela a manqué de transparence; la direction le voulait, mais ce n'était pas le cas d'une grande partie des adhérents au parti qui ne se sont d'ailleurs pas déplacés en masse lors de la consultation nationale". Jean-Luc Mélenchon a obtenu en juin dernier 59,12% des suffrages face à André Chassaigne (36,82%) auquel s'était rallié André Gerin, et Emmanuel Dang Tran qui a obtenu 4,06%" dans notre fédération varoise, nous avons organisé cette consultation en toute transparence, comme de vraies élections, mon souci étant d'afficher une vraie démocratie en interne. Dans le Var, Chassaigne a obtenu 59,92% des voix, Emmanuel Dang Tran 3,85% et Mélenchon 36,2%. J'ai l'impression que la transparence n'a pas été la même partout". Jean-Pierre Meyer reproche à Jean-Luc Mélenchon de n'être qu'une émanation du parti socialiste et de ne pas véhiculer les valeurs communistes. Il ne se reconnaît pas en lui et ne le trouve pas légitime pour représenter le PC: "chose surprenante, aucun accord n'a encore été acté sur les législatives ou sur le programme". Il ne votera pas Jean-Luc Mélenchon mais participera à la campagne présidentielle pour faire part des idées communistes.
A venir la fête de la Cride
Cette grande manifestation soufflera ses vingt bougies le 4 septembre prochain. Ouverte à tous, avec un déjeuner convivial au programme, cette journée festive permet au public de découvrir de nombreuses associations comme l'association France-Cuba, le Collectif varois de défense de l'accès aux soins ou Paix et Justice en Méditerranée. C'est aussi un moment d'échanges et de partage. Cette année viendra André Gerin, et on ne manquera pas d'évoquer les échéances électorales à venir. Le programme sortira courant août, et les inscriptions pourront ainsi s'effectuer.
D. D., le 27 juillet 2011
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Déclaration de Roland Foissac
A la mi-juin, les adhérents du PCF se sont prononcés en faveur du Front de gauche (96 %) et de la candidature de Jean-Luc Mélenchon (60 %) sur la base du contrat politique proposé. Dans le département du Tarn comme ailleurs rien ne doit plus faire obstacle au rassemblement à gauche pour répondre aux enjeux et aux attentes qui s'expriment. Les élections législatives de 2012 seront étroitement liées à la campagne des présidentielles avec, dans le Tarn, trois circonscriptions issues d'un « charcutage électoral ».
Les citoyennes et les citoyens qui se tournent vers la gauche populaire et anticapitaliste le font pour battre Sarkozy et sa politique et pour trouver une issue aux impasses dans lesquelles se fourvoie le parti socialiste afin que la gauche gagne et qu'elle réussisse durablement le changement.
Dans ce contexte, il est important qu'avec le programme partagé qui va être présenté à la fête de l'Humanité puissent être proposées dès septembre des candidatures, titulaires et suppléant(e) s, représentatives de la diversité des familles politiques et des sensibilités citoyennes, appelées à animer le débat, un grand débat inédit aux antipodes des dérives politiciennes qui font actuellement tant de mal à la démocratie. Si le PCF est bien la principale force organisée qui va présenter nationalement 80 % des candidatures, il est logique que le PG se voit reconnu dans le Tarn la responsabilité de proposer un(e) titulaire, selon sa demande, dans la 1re ou 3e circonscription.
La 2e circonscription remodelée comprend le Carmausin et la plupart des territoires qui composaient l'ex-1re circonscription sur laquelle j'étais candidat en 2002 et 2007. Je considère que cette candidature de rassemblement Front de gauche devrait être proposée par le PCF. Bien évidemment, l'ensemble des propositions doit se faire dans la plus totale transparence et j'y contribuerai. C'est d'ailleurs l'esprit de la présente déclaration.
Aujourd'hui, souvent découragés, parfois dégoûtés même de la politique, des milliers de Tarnaises et de Tarnais guettent un signe de clarté et d'espoir. Nous n'avons pas le droit de les décevoir.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Léo Figuères est mort
03/08/2011
L’homme politique et essayiste Léo Figuères est décédé, lundi 1er août, à l’âge de 93 ans.
Maire de Malakoff entre 1965 et 1996 et Secrétaire National du PCF de 1959 à 1964, cet ancien militant ouvrier avait consacré les quinze dernières années de sa vie à l’écriture, avec la publication de nombreux ouvrages et essais parmi lesquels, Une longue marche, Et si nous reparlions de la Résistance, Octobre 17 - la révolution en débat ou encore Capitalisme, socialisme(s), communisme paru en mai 2010 aux éditions Le Temps des Cerises.
Ecrivain engagé, il avait exprimé l'été dernier à son éditeur Francis Combe, son "attachement à l'union et au rassemblement dans le combat anticapitaliste". "Il en était venu, témoigne Francis Combe dans un communiqué, à la conclusion que l’histoire du communisme n’était pas séparable des révolutions du XXème siècle et que le mouvement pour l’émancipation humaine devrait se poursuivre en trouvant les formes adaptées pour aujourd’hui.
Francis Combe conclue qu’il était "quelqu’un qui savait écouter et se faire écouter, un homme droit et d’une indéfectible jeunesse de cœur, fraternel et généreux. Il nous manquera au plan humain et pour son apport aux débats politiques d’aujourd’hui."
Léo Figuière est surtout connu comme l'immortel auteur du célébre "Le Trotskisme, cet antiléninisme, collection « Notre Temps », Éditions sociales, Paris, 1969, (six traductions étrangères)" beaucoup immité, jamais égalé (dans la saloperie staliniste)
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Parti Communiste Français
Et dans la rubrique "je peut faire aussi bien que nico37 (sans le genre "ragots de presse sans aucun intérêt)
Accueil » Edition Calais » Actualité Calais »
Kermesse du PCF : animation chamboule-tout assurée
samedi 30.07.2011, 05:07 - La Voix du Nord
Marcel Levaillant et Bertrand Péricaud ont fait le point sur les sujets sensibles du Calaisis. Marcel Levaillant et Bertrand Péricaud ont fait le point sur les sujets sensibles du Calaisis.
| POLITIQUE |
Le Parti communiste prépare activement sa kermesse du 15 août au Beau-Marais.
À cette occasion de la fête du Bois-Campagne, les élus locaux veulent donner un élan politique à la manifestation.
Vide-grenier, rencontres conviviales et animations politiques : tel sera le programme de cette journée. « Contre la vie chère, pour une augmentation de l'impôt sur la fortune, pour un salaire minimum de 1 600 E HT... autant de sujets qui seront abordés ce jour-là », détaille Bertrand Péricaud, élu au conseil régional. « Et ce sera l'occasion de montrer notre détermination dans le dossier SeaFrance en faisant signer une pétition que nous enverrons là-haut. » Sous-entendu, chez Nicolas Sarkozy, « le seul à pouvoir faire bouger les choses. On sait que cette pétition ne changera pas les décisions prises, mais elle aura le mérite de faire parler de SeaFrance. » Le PCF ressent un étrange sentiment : « On a la réelle sensation que les salariés de l'armateur ne sont pas considérés par la municipalité, Cap Calaisis, la Région, Sarkozy. C'est une vraie volonté politique que de vouloir se débarrasser de SeaFrance. Or il est encore temps de recapitaliser cette entreprise avant qu'il ne soit trop tard. et ainsi donner une vraie chance au port version 2015 ! Les jeux Olympiques sont également un excellent promouvoir à prendre en considération. » Lors de la conférence de presse donnée hier, Bertrand Péricaud a également tenu à parler de la dentelle. « Caudry est en train de prendre le dessus sur la dentelle de Calais. Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas faire ici ce qu'ils sont en train de faire là-bas ? » Et de fustiger la nouvelle municipalité, le gouvernement, notamment en terme d'emploi. « Bouchart et Blet ne font rien dans ce domaine. Ils nous ont promis des emplois, où sont-ils ? Et Besson ? Quand reviendra-t-il en tant que ministre de l'Industrie ? » De tous ces sujets, il sera question à la kermesse. Un vrai chamboule-tout ! •
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Parti Communiste Français
Et dans la rubrique "plein d'intéret" :
- Code:
Foot féminin : Le PCF demande la retransmission de la demi-finale sur le service public
Foot féminin : Le PCF demande la retransmission de la demi-finale sur le service public
Les footballeuses françaises se sont qualifiées samedi pour les demi-finales de la Coupe du monde de football en battant les anglaises.
Le PCF adresse ses félicitations aux joueuses et à l’encadrement pour cette merveilleuse qualification et pour les prochains Jeux Olympiques de Londres 2012.
Cette double qualification historique est un rayon de soleil pour l’avenir du sport féminin dans notre pays. Le PCF poursuit ses engagements pour que le football féminin et le sport féminin dans son ensemble, soient traités médiatiquement à égalité avec le sport masculin.
Il est regrettable que les matchs ne soient pas diffusés par le service public, malgré l’engouement de nos concitoyens et une mobilisation importante autour de la campagne « A la télé, pas de filles hors jeu » de l’association Femmes Solidaires, soutenue notamment par Marie-George Buffet, Michel Hidalgo et Jeannie Longo. Il est regrettable de constater que le gouvernement n’a pas répondu à la sollicitation qui visait à modifier le décret du 24 décembre 2004 sur la retransmission par les chaînes publiques des événements sportifs d’importance majeure, afin d’intégrer la Coupe du Monde de football féminin et pour respecter l’égalité femme-homme. Il est déplorable que mercredi prochain, lors de la demi-finale, France Télévision diffuse « L’étoffe des champions », tandis que la chaîne privée du groupe Bolloré, Direct 8, diffuse le match décisif qui opposera les françaises aux américaines.
La mobilisation autour de la campagne « A la télé, pas de filles hors jeu » doit s’amplifier. Le PCF demande à la Ministre des sports, Chantal Jouano, et au Ministre de la culture et de la communication Frédéric Mitterrand, d'exiger la retransmission des demi-finales et de la finale de la Coupe du Monde de football féminin sur une chaîne publique. Un geste essentiel pour une reconnaissance nationale du sport féminin. Parti communiste français, Paris, le 11 juillet 2011.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Parti Communiste Français
26 - 27- 28 AOUT 2011, MARSEILLE
Rencontres nationales des communistes
lundi 18 juillet 2011
par communistes
popularité : 21%
Communistes, nous pensons que la situation nationale et internationale donne plus que jamais raison aux thèses de Marx.
Parce que les évolutions sociales et politiques de l’année écoulée renforcent la nécessité de confronter et approfondir nos analyses, de confirmer de nouveaux axes de luttes dans les quartiers populaires et les entreprises.
Les rencontres de 2010 avaient permis de progresser sur le rassemblement des communistes dispersés dans plusieurs organisations. Nous avons depuis, pu mesurer dans nos actions l’apport de ce progrès.
Néanmoins des questions demeurent, parmi lesquelles le manque de visibilité nationale de celles et ceux qui se situent sur des positions de classe et le fait que la classe ouvrière de notre temps a été dépossédée de la direction des luttes et de l’organisation politique.
Nous pensons qu’il est temps que les communistes, par-delà les choix qu’ils font chacun-e par ailleurs en terme d’engagement ou non dans une organisation existante, se retrouvent pour échanger autour de plusieurs questions :
Analyse de la situation internationale
soirée compte rendu du congrès de la FSM avec l’association Les amis de la FSM
Comment organiser la lutte dans les quartiers populaires pour que les habitants se réapproprient la politique.
Quelle activité politique à l’entreprise, coordination de l’action syndicale et de l’action politique
Comment mieux se coordonner et être visibles nationalement ?
Pour échanger sur ces thèmes nous t’invitons à une rencontre nationale les 26, 27, et 28 août à Marseille
Programme Vendredi 26 Aout
A partir de 12h, Accueil au local de Rouges Vifs 13 – 9 rue Saint André, Marseille 13014. Possibilité de déjeuner sur place.
Lieu : local de Rouges Vifs 13
14H30 : Analyse de la situation internationale ( introduit par colere et espoir picardie)
19H30 : soirée compte rendu du congrès de la FSM (avec l’association Les amis de la FSM)
Repas pris sur place
Samedi 27 AOUT
Lieu : Restaurant Capo Rosso 1 Rue Roux de Corse, 13013 Marseille 04 91 70 48 06 capo-rosso-restaurant.com
9H - Comment organiser la lutte dans les quartiers populaires pour que les habitants se réapproprient la politique. (Réseau faire vivre et renforcer le PCF)
Repas pris sur place
14H - Quelle activité politique à l’entreprise, action syndicale et action politique (coordination communiste 59/62)
Repas peut être pris sur place
Dimanche 28 aout
Lieu : Restaurant Capo Rosso 1 Rue Roux de Corse, 13013 Marseille 04 91 70 48 06 capo-rosso-restaurant.com
9H - Comment mieux se coordonner et être visibles nationalement ? (rouges vifs 13)
13H – fin des travaux
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Le PCF dénonce les plein-pouvoirs donnés à la BCE
Face à l’ampleur de la crise financière et la soumissions des gouvernants, force est de constater qu’en Europe, la réalité du pouvoir est exercée par les banques et les spéculateurs.
Fini les simulacres de G20, les sommets européens tous plus laborieux les uns que les autres.
C’est maintenant Jean-Claude Trichet, le seigneur et maître de la Banque centrale européenne, qui distribue leur lettre de créance aux États de la zone Euro. Les Italiens et Espagnols en savent quelque chose, eux qui viennent d’être soumis, en « secret », au chantage du rachat de leur dette par la BCE contre l’engagement d’une politique renforcée d’austérité.
Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers, avoue ce matin qu’il « va falloir s’habituer aux règles fixées par la BCE ».
Ce coup de force opéré en plein cœur de l’été spolie la souveraineté de 400 millions de citoyens européens.
Le PCF dénonce les plein-pouvoirs accordés à la BCE. Les principaux responsables de ce détournement démocratique et ceux qui le laissent faire, devront en rendre compte.
Le PCF avec le Front de gauche et ses partenaires seront de la bataille pour empêcher d’inscrire dans notre constitution la politique ultra-libérale que les marchés financiers imposent aux peuples, et pour chasser du pouvoir Sarkozy et les siens en 2012.
L’urgence, face à la crise, est une politique offensive de relance économique et sociale au service du pays et non des spéculateurs : taxer les flux financiers, reprendre le pouvoir sur les banques et reconstruire le pouvoir démocratique.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
[quote="gérard menvussa"]
Ca s'est un bon souvenir : conférence du Mosieur sur son livre à la fac de Dijon en 1970, surement car ma première perception de visu de l'affrontement "théorique" stal / trots.
1 à 0 por les trots :bordels, banderolles descendants du ciel sur la tribune. Figuères inaudible.
Tres bon souvenir vraiment.
Léo Figuères est mort
03/08/2011
Léo Figuière est surtout connu comme l'immortel auteur du célébre "Le Trotskisme, cet antiléninisme, collection « Notre Temps », Éditions sociales, Paris, 1969, (six traductions étrangères)" beaucoup immité, jamais égalé (dans la saloperie staliniste)
Ca s'est un bon souvenir : conférence du Mosieur sur son livre à la fac de Dijon en 1970, surement car ma première perception de visu de l'affrontement "théorique" stal / trots.
1 à 0 por les trots :bordels, banderolles descendants du ciel sur la tribune. Figuères inaudible.
Tres bon souvenir vraiment.
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: Parti Communiste Français
Pierre Laurent : " Etre une force dans la victoire de la gauche "Arthur Nazaret - leJDD.fr jeudi 25 août 2011
Vendredi, le PCF ouvre son université d'été, en même temps que celle du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, le candidat commun à la présidentielle des deux formations. Pierre Laurent, qui dirige le PCF depuis un peu plus d'un an, publiera le 8 septembre prochain Le Nouveau Pari communiste. L'occasion de revenir avec lui sur ses solutions face à la crise et ses ambitions pour 2012.
Qu'avez-vous pensé du plan de lutte contre le déficit annoncé par François Fillon ?
C'est une véritable catastrophe. Le plan d'austérité va continuer à nous enfoncer dans la crise. Ce qui est extraordinaire, c'est que François Fillon annonce lui-même le recul de la croissance en 2011 et en 2012. Il signe donc l'échec annoncé de sa politique. Le gouvernement refuse de se dégager du chantage des marchés financiers et des agences de notation. Il poursuit une politique qui va frapper très durement les ménages. La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus est un leurre. Quelque 200 millions sur 11 milliards, c'est une mesure purement d'affichage.
Arnaud Montebourg fait campagne sur la démondialisation, Jean-Luc Mélenchon a proposé un protectionnisme européen, et vous, dans votre livre, vous préférez parler de "décapitalisation". Où vous situez-vous ?
Le cœur du problème est moins la réduction des échanges ou la fermeture des frontières que la financiarisation croissante de l'économie. Les causes de la crise sont l'ampleur croissante des prélèvements financiers opérés sur la création de la richesse, en France, en Europe et dans le monde. Il faut s'y attaquer avec une taxation massive de la spéculation financière. Et il faut, en même temps, investir dans l'augmentation des salaires et dans les investissements publics.
Le protectionnisme européen n'a pas l'air d'avoir vos faveurs ?
Jean-Luc Mélenchon et moi-même, nous sommes favorables à l'instauration de visas écologiques et sociaux sur les marchandises qui circulent en Europe afin de lutter contre le dumping social et environnemental utilisé pour faire croître les profits financiers. Il faut mettre un coup d'arrêt aux politiques de mise en compétition des peuples et des produits. Non pas avec l'objectif de fermer les frontières mais de dissuader les politiques de rendements financiers exorbitants.
Que pensez-vous des propositions du PS pour faire face à la crise ?
Les propositions du PS sont trop timorées par rapport à l'ampleur de la crise actuelle. Si nous voulons nous donner des marges de manœuvre pour une politique sociale indispensable à la relance de l'économie, il faut des mesures fortes de rupture avec le chantage actuel des marchés financiers. Par exemple, en matière européenne, nous devons remettre en cause le rôle joué par la Banque centrale européenne et exiger que les crédits et la création monétaire puissent financer directement les Etats au lieu de les laisser à la merci des spéculateurs.
Ce vendredi vos universités d'été commencent. Jean-Luc Mélenchon se rendra à la vôtre et vous à la sienne. Est-ce important de vous afficher ensemble ?
Bien sûr. Nous avons décidé d'une campagne commune, nous avons un candidat commun, Jean-Luc Mélenchon, et nous allons mener cette campagne ensemble.
N'aurait-il pas été plus simple de faire votre rentrée ensemble ?
Le Front de gauche est le rassemblement de partis qui ont leur structure de travail qui demeurent. Nous allons concilier les deux.
«La crise très grave du capitalisme valide nos hypothèses», Le Nouveau pari communiste (à paraître le 8 septembre), vous dites que vous étiez un "illustre inconnu médiatique". Ce livre aurait pu être l'occasion de mieux vous connaître, de parler de vous, mais vous le faites assez peu. Une fois le livre refermé, le lecteur ne vous connaît pas beaucoup plus…
Effectivement, je ne crois pas beaucoup à la peopolisation de la vie politique. Je crois aux débats d'idées. Je crois à l'engagement personnel en politique, je ne mésestime pas cette dimension mais ce qui était important était de s'expliquer sur les choix et l'avenir du PCF. Le PCF a tourné suffisamment de pages pour rentrer dans une nouvelle période de développement. Le Parti communiste a beaucoup plus changé qu'on ne le dit bien souvent et la crise très grave du capitalisme valide nos hypothèses sur le dépassement nécessaire de ce système. Mais nous voulons le faire dans un esprit de rassemblement.
Lors des dernières élections, le Front de gauche a fait un score autour de deux chiffres. Dépasser 10%, est-ce votre ambition pour l'élection présidentielle ?
Notre ambition est de peser réellement sur le paysage politique. Nous avons approché les 10% aux élections cantonales, nous avons vu que cela comptait et nous voulons être une force qui compte dans la victoire de la gauche. Mais je ne fais pas de pronostics.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
"Non l'immigration n'est pas une chance" : Gerin persiste et signe
Par Fabien Fournier OUEST FRANCE
Le député PCF du Rhône est revenu sur sa charge anti-immigration et réaffirme son opposition à une politique qui profite surtout aux grandes entreprises. Il dénonce "un apartheid" dont seraient victimes les jeunes des quartiers, soumis à des "gourous intégristes" qui entretiennent selon lui un climat anti-France". Il propose une "immigration temporaire". André Gerin est-il marxo-Guéantiste ?
"Immigration, intégration sans tabou : une nouvelle politique pour la France". Ce jeudi, le député communiste remettait à la presse un texte qui confirme ses propos controversés de juin. "Non l'immigration n'est pas une chance pour la France… et la France n'est pas non plus une chance pour les immigrés", complète-t-il aujourd'hui. André Gerin ne s'est pas éloigné du texte, l'ânonnant, pour éviter tout dérapage.
"Un dogme, un mensonge"
"Non l'immigration n'est pas une chance pour la France" est une réponse à l'ouvrage de Bernard Stasi "L'immigration, une chance pour la France", paru en 1984. Derrière ce titre, le député PCF y voit "un dogme", "un mensonge". L'ancien maire de Vénissieux refuse "de faire de l'immigré un bouc émissaire", dit-il. Il mâtine sa charge anti-immigration de considérations sociales. Dans son esprit, l'immigration profite surtout au grand capital. Elle "sert de variable d'ajustement et permet l'accélération du processus de dérèglementation du droit du travail et la généralisation de la précarité", affirme-t-il. "Quand les entreprises ne peuvent pas délocaliser, elles font appel à l'immigration", soutient-il, mettant ces politiques migratoires en opposition avec l'amélioration à apporter dans les quartiers difficiles où "le taux de chômage s'élève à 40 ou 50%". André Gerin dénonce "un apartheid français, social et ethnique" dont souffrent les enfants de l'immigration, parqués dans les cités populaires.
Rappelant son combat contre le voile intégral, il pointe "des gourous intégristes" qui '"entretiennent un climat idéologique dangereux, anti-France, anti-Blanc avec comme projet politique la soumission de la France aboutissant à un grave et inacceptable recul de civilisation". Il évoque les émeutes de 2005, les incidents de Grenoble en 2010, de Marseille actuellement, y voyant les signes d'une "bombe à retardement". "Demain, ça va nous péter à la gueule", improvise-t-il oralement.
Des questions orientées, des réponses succintes
André Gerin pense transgresser. Mais après avoir établi un constat, il s'arrête au milieu de gué, se contentant de demander un grand débat national sur "la jeunesse, l'immigration et l'islam" et une évaluation des politiques migratoires. En somme il pose des questions orientées, sans réponse assumée. D'ailleurs il joue très bien au "ni oui ni non", refusant de dire s'il faut ou pas réduire l'immigration comme le préconise Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. "Pouvons-nous accepter de régulariser tous les sans-papiers ?", questionne-t-il tout de même. Il affirme ne pas voir "en quoi il nous serait reproché de donner la primeur du retour à l'emploi à ces exclus du travail" qui habitent les quartiers populaires. André Gerin dessine une proposition : favoriser l'immigration "temporaire", organisant le retour des personnes dans leur pays d'origine après une expérience professionnelle en France. Pour faire bonne figure, il demande la fermeture des centres de transit et plaide pour le co-développement, le droit alimentaire et l'annulation de la dette des pays du Tiers-Monde.
Il le reconnait, cette conférence de presse de rentrée est une occasion pour lui de répondre à la polémique lancée par ses propos, et notamment à l'adjoint PS de Vénissieux, Lotfi Ben Khalifa. "Je m'indigne en tant que citoyen et fils d'immigrés. Et, au contraire, l'immigration a rapporté 12,4 milliards d'euros à l'Etat en 2009", avait réagi l'élu socialiste (1). Peu après ce dernier avait reçu des menaces de mort dans un courrier aux relents racistes qui félicitait André Gerin pour sa prise de position. Aujourd'hui le député répond que "les élus, quand ils ont des responsabilités publiques, sont sujets à ça" (les insultes, ndlr). Il comprend que Lotfi Ben Khalifa"veuille se défendre, déposer plainte". "Mais qu'il fasse le lien avec mes propos, ça relève d'un discours manichéen". Ce lien avait pourtant bien été établi par ce correspondant anonyme.
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(1) L'élu vénissian se basait sur une enquête remise au ministère des Affaires sociales en 2010 par une équipe de chercheurs de l'université de Lille, sous la direction du Pr. Xavier Chojnicki.
Par Fabien Fournier OUEST FRANCE
Le député PCF du Rhône est revenu sur sa charge anti-immigration et réaffirme son opposition à une politique qui profite surtout aux grandes entreprises. Il dénonce "un apartheid" dont seraient victimes les jeunes des quartiers, soumis à des "gourous intégristes" qui entretiennent selon lui un climat anti-France". Il propose une "immigration temporaire". André Gerin est-il marxo-Guéantiste ?
"Immigration, intégration sans tabou : une nouvelle politique pour la France". Ce jeudi, le député communiste remettait à la presse un texte qui confirme ses propos controversés de juin. "Non l'immigration n'est pas une chance pour la France… et la France n'est pas non plus une chance pour les immigrés", complète-t-il aujourd'hui. André Gerin ne s'est pas éloigné du texte, l'ânonnant, pour éviter tout dérapage.
"Un dogme, un mensonge"
"Non l'immigration n'est pas une chance pour la France" est une réponse à l'ouvrage de Bernard Stasi "L'immigration, une chance pour la France", paru en 1984. Derrière ce titre, le député PCF y voit "un dogme", "un mensonge". L'ancien maire de Vénissieux refuse "de faire de l'immigré un bouc émissaire", dit-il. Il mâtine sa charge anti-immigration de considérations sociales. Dans son esprit, l'immigration profite surtout au grand capital. Elle "sert de variable d'ajustement et permet l'accélération du processus de dérèglementation du droit du travail et la généralisation de la précarité", affirme-t-il. "Quand les entreprises ne peuvent pas délocaliser, elles font appel à l'immigration", soutient-il, mettant ces politiques migratoires en opposition avec l'amélioration à apporter dans les quartiers difficiles où "le taux de chômage s'élève à 40 ou 50%". André Gerin dénonce "un apartheid français, social et ethnique" dont souffrent les enfants de l'immigration, parqués dans les cités populaires.
Rappelant son combat contre le voile intégral, il pointe "des gourous intégristes" qui '"entretiennent un climat idéologique dangereux, anti-France, anti-Blanc avec comme projet politique la soumission de la France aboutissant à un grave et inacceptable recul de civilisation". Il évoque les émeutes de 2005, les incidents de Grenoble en 2010, de Marseille actuellement, y voyant les signes d'une "bombe à retardement". "Demain, ça va nous péter à la gueule", improvise-t-il oralement.
Des questions orientées, des réponses succintes
André Gerin pense transgresser. Mais après avoir établi un constat, il s'arrête au milieu de gué, se contentant de demander un grand débat national sur "la jeunesse, l'immigration et l'islam" et une évaluation des politiques migratoires. En somme il pose des questions orientées, sans réponse assumée. D'ailleurs il joue très bien au "ni oui ni non", refusant de dire s'il faut ou pas réduire l'immigration comme le préconise Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. "Pouvons-nous accepter de régulariser tous les sans-papiers ?", questionne-t-il tout de même. Il affirme ne pas voir "en quoi il nous serait reproché de donner la primeur du retour à l'emploi à ces exclus du travail" qui habitent les quartiers populaires. André Gerin dessine une proposition : favoriser l'immigration "temporaire", organisant le retour des personnes dans leur pays d'origine après une expérience professionnelle en France. Pour faire bonne figure, il demande la fermeture des centres de transit et plaide pour le co-développement, le droit alimentaire et l'annulation de la dette des pays du Tiers-Monde.
Il le reconnait, cette conférence de presse de rentrée est une occasion pour lui de répondre à la polémique lancée par ses propos, et notamment à l'adjoint PS de Vénissieux, Lotfi Ben Khalifa. "Je m'indigne en tant que citoyen et fils d'immigrés. Et, au contraire, l'immigration a rapporté 12,4 milliards d'euros à l'Etat en 2009", avait réagi l'élu socialiste (1). Peu après ce dernier avait reçu des menaces de mort dans un courrier aux relents racistes qui félicitait André Gerin pour sa prise de position. Aujourd'hui le député répond que "les élus, quand ils ont des responsabilités publiques, sont sujets à ça" (les insultes, ndlr). Il comprend que Lotfi Ben Khalifa"veuille se défendre, déposer plainte". "Mais qu'il fasse le lien avec mes propos, ça relève d'un discours manichéen". Ce lien avait pourtant bien été établi par ce correspondant anonyme.
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(1) L'élu vénissian se basait sur une enquête remise au ministère des Affaires sociales en 2010 par une équipe de chercheurs de l'université de Lille, sous la direction du Pr. Xavier Chojnicki.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Parti Communiste Français
« IL FAUT UN VRAI DROIT DE PRÉEMPTION POUR LES SALARIÉS » 08-09-2011 PROPOS RECUEILLIS PAR SEBASTIEN MADAU
Le député PCF André Chassaigne appelle à de nouveaux rapports dans l’entreprise et s’engage aux côtés des Fralib dans les Bouches-du-Rhône.
Le député communiste André Chassaigne a reçu mardi des salariés de Fralib. Basée à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, l’usine de production du thé Eléphant et Lipton est menacée de fermeture par le géant de l’agroalimentaire Unilever auquel elle appartient. Motif : elle ne serait pas assez rentable. 182 emplois sont en jeu. L’élu appelle à « populariser » cette lutte et plus largement à modifier les rapports de forces au sein des entreprises. Entretien.
Quel regard portez-vous sur la lutte des salariés de Fralib ?
Tout d’abord, c’est une lutte qu’il faut populariser pour qu’elle trouve une réelle écoute dans la population. C’est une lutte d’envergure nationale. Les députés du Front de gauche (PCF et PG) vont s’y impliquer fortement. Il faut certes agir dans le cadre de l’usine mais il faut aussi défendre le côté identitaire de la marque historique Eléphant qui fait partie de notre patrimoine national, de notre culture nationale.
Le rassemblement autour de cette usine doit être le plus large possible. Il n’y a pas de mur, pas de limite, ni d’a priori à avoir. Mon souhait c’est un élargissement du rassemblement qui démontrera à quel point cette lutte concerne tout le pays. Cette bataille est emblématique.
Nous devons accompagner l’action en cours de construction par les salariés pour la reprise de leur entreprise.
Mais au-delà de ce cas particulier, n’est-ce pas la question du pouvoir des salariés au sein des entreprises qui est posée ?
On a l’impression que les politiques sont impuissants face aux décisions des multinationales.
Tout à fait. Nous devons exiger de redonner davantage de pouvoir aux salariés. Il y a un vrai chemin à ouvrir pour modifier la législation en France afin que le pouvoir économique ne soit plus dans les mains des actionnaires mais bien dans celles des salariés pour défendre l’emploi et les salaires. C’est une bataille qui a besoin d’un prolongement politique.
Justement, de quelle nature pourraient être ces nouveaux outils législatifs ?
Il existe en ce moment une proposition précise initiée par une association d’économie sociale qu’on peut faire aboutir. Avec plusieurs députés, de plusieurs groupes, nous préparons un texte de loi pour développer l’économie sociale qui consistera à donner un pouvoir de préemption aux salariés quand une entreprise cesse son activité ou change de propriétaire. Cette loi doit être une priorité nationale qui doit émerger avant 2012. Une réunion est prévue à ce sujet le 27 octobre prochain afin de faire monter ces revendications de manière transversale.
C’est une possibilité d’évolution législative qui correspond à la construction d’une société nouvelle. Si la gauche arrive au pouvoir, elle aura une grande responsabilité dans ce domaine. Mais je persiste à croire que rien n’arrivera à se faire sans une mobilisation extrêmement large.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
La Fête avec oeufs de l'UMP, en attendant le caviar...
Le stand « Aux 3 bougnats » (Fédérations PCF du Puy-de-Dôme, du Cantal et de la Haute Loire), situé à côté de l’espace théâtre sera un lieu de rendez-vous :
Politique, avec l’organisation d’un débat, le samedi 17 septembre à 15H30 « Souffrance et stress au travail, quelles solutions ? », avec Jean Claude DELGENE, directeur de Technologia, cabinet spécialisé en évaluation et prévention des risques professionnels et de l’environnement, André CHASSAIGNE, député du Puy-de-Dôme qui élabore une proposition de loi sur la santé au travail et sur les risques sanitaires liés aux activités humaines, Jean-Frédéric POISSON, secrétaire national de l’UMP, auteur de nombreux rapports sur la souffrance au travail (rapport « prévenir et compenser la pénibilité au travail », à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, juin 2008, rapporteur de la commission Copé sur la souffrance au travail, décembre 2009), et Thierry LEPAON, syndicaliste CGT.
http://63.pcf.fr/Fete-de-l-Huma,1093.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Salut camarades,
De la critique du PPP...
Critique du Programme populaire et partagé
13-09-2011
http://www.lariposte.com/critique-du-programme-populaire-et,1673.html
Le Programme populaire et partagé (PPP) du Front de gauche a été publié en très grande quantité sous forme de brochure. Les militants communistes vont commercer à le diffuser dans leur entourage, leur entreprise, leur syndicat et sur les marchés. Ce document sera au cœur de la campagne électorale du Front de gauche jusqu’en juin 2012.
Nous pensons que le PPP comporte un certain nombre de carences importantes. Mais avant d’aborder son contenu, une remarque s’impose sur la méthode qui a présidé à son élaboration. La Riposte est évidemment favorable à ce que le PCF mène des actions communes avec d’autres partis, que ce soit dans les luttes quotidiennes ou sur le plan électoral. Mais avant de discuter d’un programme commun – ou « partagé » – avec d’autres organisations, le PCF aurait dû sérieusement discuter de son programme, qui aurait dû être soumis au débat démocratique de ses militants. Comment savoir ce que le PCF « partage » avec d’autres s’il n’a pas d’abord clairement déterminé ce qu’il défend lui-même ?
Le 36e congrès du parti, qui aurait permis de débattre de son programme, a été reporté à décembre 2012. Dans les sections et cellules, la discussion a donc directement porté sur le PPP. Rappelons que la direction du parti avait annoncé que le PPP serait l’aboutissement d’un dialogue avec de larges couches de jeunes et de travailleurs : un programme « issu des masses », en quelque sorte. Mais la participation des masses à l’élaboration du PPP est restée très théorique, comme c’était prévisible. Au passage, les militants communistes ont été privés de la possibilité d’en modifier le contenu, faute de mécanismes établis à cet effet (amendements, documents alternatifs, etc.). Le PPP est avant tout le fruit de discussions et de négociations entre dirigeants du PCF et du Parti de Gauche, au sein de commissions dont le travail n’est connu que d’une petite minorité de camarades.
Crise et programme
Le PPP défend toute une série de revendications dont la mise en œuvre se traduirait par une nette amélioration des conditions de vie de la grande majorité de la population. Augmentation des salaires, gratuité de la santé et de l’éducation publiques, retour aux 35 heures, retraite à 60 ans à taux plein, blocage des loyers, régularisation des sans-papiers, titularisation des précaires de la fonction publique, abrogation de différentes lois réactionnaires votées par l’UMP : ces excellentes propositions – parmi d’autres – ont toute leur place dans un programme popularisé par le PCF.
Cependant, à la lecture de cet ensemble de mesures, beaucoup de travailleurs demanderont : « Comment comptez-vous faire ? » C’est une très bonne question. Depuis de nombreuses années, non seulement le capitalisme n’autorise plus aucun progrès social, mais il impose une régression systématique dans tous les domaines. Depuis la crise de 2008, on annonce chaque jour aux travailleurs plus d’austérité. Que le prochain gouvernement soit de gauche ou de droite, une chose est sûre : la classe capitaliste exigera de nouvelles contre-réformes et des coupes drastiques dans les budgets sociaux. Partisans de « l’économie de marché » (c’est-à-dire du capitalisme), les dirigeants socialistes anticipent cette situation et préviennent que s’ils gagnent les élections, les gens devront être « raisonnables ». Autrement dit, ils devront encore se serrer la ceinture. Si les dirigeants du Front de gauche arrivaient au pouvoir, comment feraient-ils pour inverser cette tendance et imposer des mesures de progrès social ?
Il faut s’attaquer à la « dictature des marchés », affirme le PPP. C’est en effet la seule voie. Comment ? Dans la partie intitulée « Encourager d’autres formes de propriété », il est écrit que le Front de gauche « promeut de nouvelles appropriations sociales par la nationalisation de grands leviers de l’action économique, industrielle et financière ». Soulignons que cette idée importante ne figurait pas dans les versions précédentes du PPP. C’est donc un pas dans la bonne direction. Il est clair qu’on ne pourra pas en finir avec la dictature des marchés sans arracher les grands leviers de l’économie – banques, industrie, distribution, etc. – des mains de la classe dirigeante. Si on laisse intacte la grande propriété capitaliste, « les marchés » continueront de générer chaos économique, misère et chômage.
Le problème, c’est que cette idée correcte n’est pas développée de façon concrète dans le PPP. Combien de grandes entreprises faut-il nationaliser ? Lesquelles ? Quels doivent être les périmètres respectifs du secteur public et du secteur privé ? Le document ne donne pas de réponse précise à ces questions. Par contre, on y trouve de nombreuses formulations indiquant que les nationalisations auraient une portée très limitée.
Les banques
Prenons l’exemple du secteur bancaire. Les banques privées dominent ce secteur et jouent un rôle complètement parasitaire. Les délocalisations et fermetures d’entreprises répondent souvent à leurs exigences. Elles sont autant de piliers de la « dictature des marchés ». Un gouvernement de gauche ne pourrait pas sérieusement s’y attaquer sans les nationaliser toutes, sans exception, de façon à créer un seul organisme financier public contrôlé par l’Etat et des représentants élus des salariés. Or, voici ce que propose le PPP : « Nous créerons un pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes (Caisse des dépôts, Crédit foncier, OSEO, CNP, Banque Postale), les banques et assurances mutualistes dans le respect de leurs statuts et la nationalisation de banques et compagnies d’assurances. »
Premièrement, les grandes « banques et assurances mutualistes » – Crédit Agricole, groupe Banque Populaire-Caisse d’Epargne, etc. – sont à tous points de vue des entreprises capitalistes (d’ailleurs cotées en bourse). Elles jouent le même rôle de rapaces que les autres banques privées, tout en tenant un discours mutualiste hypocrite. Le PCF n’a pas à « respecter » leur « statut » de rapaces déguisés en mutuelles ! Elles doivent être nationalisées.
Deuxièmement, la nationalisation « de » banques – et non des banques – signifie qu’en plus des grands groupes soi-disant « mutualistes », le PPP envisage de laisser d’autres banques et compagnies d’assurance dans le secteur privé. Or, si la Société Générale, le Crédit Lyonnais et la BNP – ces trois géants du secteur bancaire – n’étaient pas nationalisés, cela suffirait à vider le « pôle public bancaire » de toute substance. Il serait miné par sa position de concurrence avec un puissant secteur privé. Il faut corriger cet aspect du PPP et s’engager à nationaliser l’ensemble du secteur bancaire et financier, comme Marie-George Buffet l’avait proposé en 2010.
L’industrie
La fusion de toutes les banques et assurances en un seul organisme public peut être un puissant levier pour transformer la société. Mais il serait d’une efficacité limitée sans une extension massive de la propriété publique à d’autres secteurs de l’économie, à commencer par l’industrie. Or, dans ce domaine, le programme du PPP est beaucoup trop timide. Certes, il propose de renationaliser EDF, GDF, Areva et Total « pour créer un pôle 100 % public de l’énergie […] sous pilotage démocratique associant les citoyens ». C’est absolument nécessaire. Mais malheureusement, c’est le seul secteur de l’industrie que le PPP s’engage à faire passer sous contrôle public et démocratique.
Le document parle de créer des « pôles publics de l’industrie à l’échelle territoriale ». Mais une phrase plus loin, on découvre que ces pôles « publics » n’auraient de publics que le nom, car ils « rassembleraient les partenaires publics et privés de ces territoires ». Il s’agirait donc de pôles mixtes – ou, disons, de pôles bipolaires ! En quoi ceci permettrait de soustraire l’industrie au chaos du marché ? Par quels mécanismes ces pôles « publics-privés » seraient-ils un obstacle aux plans sociaux et à l’exploitation éhontée des salariés ? Le PPP ne l’explique pas. Et pour cause : c’est inexplicable.
Le PPP propose également de « renforcer la présence de l’Etat dans le capital d’entreprises stratégiques pour leur sauvegarde et leur développement ». Quelles sont ces entreprises « stratégiques » ? A quel niveau le PPP prévoit-il d’y renforcer la présence de l’Etat ? 30 % ? 51 % ? 90 % ? En quoi cela diffèrerait de la situation actuelle, où la présence de l’Etat dans le capital de grandes entreprises signifie simplement qu’il participe à la course aux profits ? Mais surtout, si ces entreprises sont réellement « stratégiques », c’est un argument de plus pour en prendre le contrôle à 100 % ! Ce passage du PPP est emblématique d’une contradiction qui traverse l’ensemble du document : il proclame en général la supériorité du secteur public sur le secteur privé, dont il dénonce la « dictature » ; mais dans ses propositions concrètes, il s’arrête devant la propriété capitaliste comme devant une icône qu’il n’ose renverser.
Le socialisme n’a pas besoin d’exproprier les petites entreprises et les petits commerces. Mais dans la mesure où il vise à remplacer l’anarchie du marché capitaliste par une planification rationnelle de la production, il requiert l’expropriation de tous les grands leviers de l’économie. Par exemple, il ne sera pas possible de s’attaquer à la crise du logement, qui prend des proportions inouïes, sans exproprier les principales entreprises du BTP et les grandes sociétés immobilières. De même, une politique de santé publique efficace passe par la nationalisation des cliniques privées et des géants du secteur pharmaceutique. De manière générale, toutes les entreprises du CAC 40 devraient être expropriées – sans indemnisation pour les grands actionnaires –, pour être placées sous le contrôle des travailleurs et intégrées à un plan d’ensemble. A l’inverse, une politique de nationalisations partielles, qui laisserait une large partie de l’économie sous le contrôle des capitalistes, ruinerait la possibilité d’une planification des ressources productives. Les mécanismes du marché s’imposeraient, comme l’a montré l’expérience du gouvernement Mauroy de 1981-84.
Les coopératives et la « diversité des formes de propriété »
Dans son livre intitulé Qu’ils s’en aillent tous !, Jean-Luc Mélenchon propose de « généraliser graduellement » le système des coopératives, qui finirait par constituer « le régime de propriété » dominant. Sans aller aussi loin, le PPP se fait l’écho de cette idée. Ainsi, « le soutien public […] aux coopératives sera fortement augmenté ». Et les auteurs du document développent toute une série de propositions visant à renforcer le poids des coopératives – aujourd’hui marginal – dans l’économie nationale. Par exemple, « en cas de délocalisation ou de dépôt de bilan, nous instaurerons un droit des salariés à la reprise de leur entreprise sous forme de coopérative. »
Malheureusement, les coopératives ne constituent pas une véritable alternative à la propriété capitaliste. Imaginons que leur nombre augmente de façon importante. Nous aurions alors une multitude de coopératives en concurrence les unes avec les autres, sur le marché. Les travailleurs les plus efficaces s’en sortiraient mieux que les autres. Un tel système finirait par générer chez les travailleurs une mentalité de propriétaires – et les comportements qui vont avec. C’est ce qu’atteste l’expérience des coopératives à l’échelle internationale. Pour mettre un terme au chaos du marché et à l’exploitation des travailleurs, il faut remplacer la propriété capitaliste par une planification globale de la production, sous le contrôle démocratique de toute la classe ouvrière – aussi bien pour élaborer le plan que pour le réaliser. Par « contrôle ouvrier », nous n’entendons pas seulement le contrôle des salariés sur l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Bien sûr, toute une série de sujets comme la sécurité, les conditions de travail, etc., serait directement décidée par les travailleurs des entreprises concernées. Mais le plan général doit être élaboré par toute la classe ouvrière et refléter les intérêts généraux du salariat dans son ensemble. Une planification rationnelle et démocratique de l’économie est incompatible avec la fragmentation de l’appareil productif en une multitude d’unités concurrentes.
Ceci dit, les auteurs du PPP ne font pas des coopératives un modèle à généraliser. Sur la question des formes de propriété, ils sont très flexibles, et même un peu trop. Ils écrivent en effet : « A l’inverse des idéologues du marché qui font de l’entreprise capitaliste privée le modèle unique, nous encouragerons la diversité des formes de propriété. » Cette phrase résume à elle seule la confusion du PPP. Car en lisant le document dans son ensemble, on constate que cette « diversité des formes de propriété » comprendrait des services publics, des entreprises nationalisées (on ignore combien), un nombre croissant de coopératives et… beaucoup de grandes « entreprises capitalistes privées ». La « diversité » est une excellente chose dans bien des domaines de la vie, mais pas dans celui des « formes de propriété » ! Les grandes entreprises privées n’ont pas leur place dans une économie émancipée de la « dictature des marchés ». Quant aux coopératives, elles ne peuvent pas se substituer au secteur nationalisé, qui doit former la base économique du socialisme.
Fiscalité et « aides aux entreprises »
Le PPP prévoit de taxer plus ou moins les capitalistes – et de les aider plus ou moins, avec de l’argent public – selon qu’ils respectent, ou non, certaines « exigences sociales et environnementales ». Ce système de bonus-malus est censé dissuader les patrons et actionnaires de supprimer des emplois, de délocaliser, de polluer, etc. Ici, une première remarque s’impose. La crise actuelle, d’une extrême gravité, menace des dizaines de millions d’emplois à travers le monde. La paupérisation et la précarisation vont encore s’accélérer. Les forces colossales qui se déchaînent dans l’économie mondiale échappent au contrôle de la classe dirigeante elle-même. Elle roule vers la catastrophe les yeux grands ouverts, sans parvenir à arrêter la machine infernale. Dans ce contexte, comment imaginer que de simples mesures d’incitation fiscale puissent changer quoi que ce soit ? On n’éteint pas un feu de forêt avec un arrosoir.
Mais faisons abstraction de la crise et supposons, pour l’hypothèse, que nous soyons en phase de croissance économique. Même alors, il n’est pas vrai que des avantages fiscaux et des facilités de crédit inciteraient les capitalistes à créer des emplois. Quand un capitaliste lance un projet comme, par exemple, l’ouverture d’un supermarché, il fera étudier de très près ses besoins en matière d’embauche. Chaque poste de travail, les heures de travail qui sont à effectuer, le type de contrat à proposer, etc., sont étudiés et réduits au strict minimum nécessaire au fonctionnement du magasin. Le but du capitaliste, en toute circonstance, c’est d’embaucher le moins possible, d’une part, et d’autre part d’extraire le maximum de plus-value possible de chaque heure de travail effectuée, en tirant tous les coûts vers le bas, à commencer par les coûts salariaux. Ensuite, effectivement, le capitaliste s’intéressera aux aides et ristournes que l’Etat lui proposera. Ces aides augmenteront la rentabilité de son entreprise. Mais aucun capitaliste ne va embaucher un travailleur dont il n’a pas l’utilité, avec ou sans les « aides » (sauf si ces aides sont supérieures au salaire, auquel cas il se fera un plaisir d’encaisser la différence !). Ce type d’« incitations » ne ferait qu’augmenter les profits encaissés par le capitaliste à partir de l’exploitation des salariés dont il a besoin.
Quant aux pénalités fiscales visant les entreprises qui licencient, délocalisent ou saccagent l’environnement, elles posent un autre type de problème. Il est vrai que nous devons sans cesse lutter pour accroître la part des richesses créées qui revient aux travailleurs sous différentes formes (salaires, services publics, retraites, etc.). La taxation du capital va dans ce sens. Cependant, lorsqu’un gouvernement de gauche adopte des mesures qui minent la rentabilité du capital, la classe dirigeante ne reste pas les bras croisés. Les capitalistes qui licencient ne vont pas baisser la tête et payer benoîtement les pénalités fiscales que prévoit le PPP. D’une part, ils supprimeront quand même les emplois dont ils n’ont pas besoin, précisément parce que ces emplois constituent à leurs yeux une dépense non rentable (ou pas assez rentable). D’autre part, ils feront pression sur le gouvernement en menaçant de délocaliser, de supprimer davantage d’emplois, de baisser les salaires, de lancer une grève d’investissement, etc. Notre programme devrait anticiper cette résistance patronale et prévoir des mesures permettant de la briser. Là encore, l’expérience du gouvernement Mauroy est riche en enseignements. Pour mettre fin au sabotage des capitalistes, dès 1981, Mitterrand n’avait qu’une possibilité : exproprier les saboteurs en nationalisant tous les grands leviers de l’économie. Au lieu de cela, il a fait marche arrière et a engagé le « tournant de la rigueur » dès la fin de l’année 1982. C’est une leçon très importante pour le mouvement communiste.
Remarquons enfin que s’il existait un système fiscal ingénieux permettant de concilier les intérêts des capitalistes et ceux des travailleurs, la classe dirigeante l’aurait découvert et adopté de longue date. Elle se serait ainsi épargné bien des désagréments, comme par exemple des révolutions. Mais en fait un tel système n’existe pas. Les contradictions insolubles du capitalisme se frayeront un chemin à travers toutes les politiques fiscales possibles et imaginables, générant crises, chômage et pauvreté. Ces contradictions du capitalisme sont trop profondes : elles résident dans ses fondements mêmes, c’est-à-dire dans ses rapports de propriété. Ceux-ci ne peuvent pas être aménagés ou contournés. Il faut les remplacer par d’autres rapports de propriété – des rapports de propriété socialistes, qui formeront le socle d’une société nouvelle, débarrassée de la misère et de l’exploitation.
La BCE et la crise des dettes publiques
Depuis le début de la crise des dettes publiques européennes, Jean-Luc Mélenchon avance une solution qui, selon lui, permettrait « d’éteindre immédiatement l’incendie » : la Banque Centrale Européenne devrait directement prêter de l’argent aux Etats, à des taux très faibles (autour de 1 %). Ainsi, explique-t-il, des Etats comme la Grèce ne seraient plus obligés de se financer à des taux exorbitants sur le marché privé. Le PPP reprend cette idée et envisage même un taux d’intérêt de 0 %.
Cette « solution » n’en est pas une. Pour que la BCE puisse financer tous les Etats européens, il faudrait d’abord qu’elle trouve – auprès de spéculateurs et d’autres banques – les immenses sommes nécessaires. Or les investisseurs en question suivraient de très près la situation financière des Etats et demanderaient un rendement à la hauteur des risques encourus, exactement comme ils le font aujourd’hui vis-à-vis des Etats. Le fait de placer la BCE en intermédiaire entre les spéculateurs et les Etats ne changerait rien. Simplement, la BCE serait contaminée par le problème de solvabilité des Etats – et deviendrait, à son tour, un mauvais pari pour les financiers. Il est vrai que la BCE dispose du pouvoir de « création monétaire ». Mais en faisant tourner la planche à billets, elle minerait la valeur de l’euro (et des salaires !). Ce n’est pas tout. La cause fondamentale des déficits publics n’est pas à chercher dans les intérêts que les Etats payent à leurs créditeurs. Les déficits sont avant tout une conséquence de la crise de surproduction et de la contraction de l’activité économique qui en résulte.
Enfin, cette proposition du PPP ne répond pas à la question décisive : qui va payer les dettes (envers la BCE ou tout autre créditeur) ? Les classes dirigeantes veulent la faire payer aux pauvres, aux jeunes et aux travailleurs. C’est ce qu’elles font et feront tant qu’elles contrôleront l’essentiel de l’économie. Aussi, lorsque Mélenchon écrit que « si la banque centrale européenne prêtait directement à la Grèce à 1 %, le martyr du peuple grec cesserait aussitôt », il fait preuve d’une grande légèreté d’esprit. Les souffrances du peuple grec n’ont pas commencé avec la crise de la dette. Et tant que les travailleurs grecs n’auront pas arraché le pouvoir aux multimillionnaires qui pillent le pays, leur martyr se prolongera et s’accentuera. Il en ira de même dans tous les pays, pour la même raison fondamentale : la crise du capitalisme.
L’impérialisme et ses institutions
Dans la partie consacrée à la situation internationale, le PPP s’engage à retirer les troupes françaises d’Afghanistan. C’est tout à fait correct. Mais pour le reste, cette section du PPP aligne des revendications très vagues – « pour la paix », « contre la Françafrique », pour « la sortie de l’OTAN » – sans prendre la peine de rentrer dans le détail. Par exemple, est-ce que l’opposition du Front de gauche à la Françafrique signifie que nous appelons au retrait des soldats français engagés en Afrique noire ? Ce serait une revendication juste et concrète. Mais si tel est bien notre programme, il faut l’écrire !
En mars 2011, la France a pris la tête de la coalition impérialiste qui a mené une guerre en Libye. A présent que le régime de Kadhafi est renversé, les multinationales françaises se préparent à récolter les dividendes de cette guerre. On s’attendrait à ce que le PPP prenne une position ferme contre les manœuvres de l’impérialisme français en Libye. Or ce pays n’y est même pas mentionné, pas plus d’ailleurs que la Côte d’Ivoire, autre terrain d’action récent de l’impérialisme français.
Venons-en à la « sortie de l’OTAN ». Naturellement, un gouvernement du Front de gauche n’aurait à rien à faire au sein de l’OTAN, qui est une alliance militaire impérialiste. Mais si la France quittait l’OTAN, cela ne suffirait pas, en soi, à changer la nature de sa politique internationale. La France pourrait toujours mener sa politique impérialiste de l’extérieur de l’OTAN. Après tout, l’impérialisme français s’est longtemps tenu à l’écart de cette alliance militaire, pour des raisons liées à ses rivalités avec l’impérialisme américain. La France ne mènera de politique internationaliste et anti-impérialiste que lorsque les travailleurs y auront pris le pouvoir et auront exproprié les multinationales françaises qui pillent et exploitent les peuples à travers le monde. Comme le disait le général Clausewitz, « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Tant que le capitalisme français sera en place, sa politique étrangère sera dictée par la course aux profits.
Le PPP affirme que « nous combattrons les principes d’austérité du FMI et de libre-échange de l’OMC pour les changer profondément ou pour créer de nouvelles institutions internationales. » Curieusement, les auteurs du PPP ne choisissent pas entre les deux termes de l’alternative : « changer profondément » le FMI et l’OMC – ou « créer de nouvelles institutions ». Toujours est-il que le FMI et l’OMC sont deux institutions réactionnaires du capitalisme mondial. Elles ont été créées et sont contrôlées par les grandes puissances impérialistes, Etats-Unis en tête. Leur raison d’être est l’organisation du pillage et de l’exploitation des peuples à l’échelle mondiale. Les travailleurs n’ont aucune prise sur elles. On ne pourra pas les « changer profondément » – ni même superficiellement – dans l’intérêt des peuples. Elles seront balayées au fur et à mesure que le socialisme remplacera le capitalisme sur la surface du globe. Quant aux « nouvelles institutions » internationales que se donneront les pays émancipés du capitalisme, elles n’auront plus rien à voir avec l’OMC et le FMI. Mais il est inutile de se projeter aussi loin, dans notre programme. Ce sera l’œuvre des générations futures.
Ce qui précède vaut également pour l’ONU, que le PPP propose de « réformer ». L’ONU est une organisation au service des ennemis des travailleurs et de la jeunesse du monde entier. Tout au long de son histoire, elle a organisé des guerres et causé d’énormes souffrances. Pendant les douze années qui ont précédé l’invasion de l’Irak, en 2003, l’ONU a infligé un embargo extrêmement sévère au peuple d’Irak. D’après l’UNICEF, cette politique barbare a provoqué la mort de plus d’1,2 million d’Irakiens, dont 500 000 enfants. Plus récemment, l’ONU a justifié le bombardement de la Libye et le coup d’Etat contre Gbagbo en Côte d’Ivoire. La « charte » hypocrite de l’ONU, si pleine de bons sentiments, n’a qu’un seul but : cacher sa véritable nature.
La question des « institutions internationales » n’est pas nouvelle. Elle fut débattue dès la création de l’Internationale Communiste, au lendemain de la première guerre mondiale. Les vainqueurs de la boucherie impérialiste avaient enfanté la sœur aînée de l’ONU, la Société des Nations (SDN). A l’époque, nombre de dirigeants de gauche avaient la même attitude envers la SDN que les dirigeants actuels du Front de gauche envers l’ONU. L’Internationale Communiste engagea une lutte implacable contre ces illusions réformistes et pacifistes. Pour l’Internationale, dirigée à l’époque par Lénine et Trotsky, l’importance de cette question était telle qu’elle fut inscrite dans les conditions d’affiliation des sections nationales : « Tout parti désireux d’appartenir à la IIIe Internationale […] est tenu de démontrer systématiquement aux ouvriers que, sans le renversement révolutionnaire du capitalisme, aucune cour internationale d’arbitrage, aucune réorganisation "démocratique" de la Société des Nations, ne saurait sauver l’humanité de nouvelles guerres impérialistes ». Ce qui valait pour la Société des Nations vaut aussi, 90 ans plus tard, pour son équivalent moderne, l’ONU.
Conclusion
Nous n’avons abordé qu’une partie des thèmes développés dans le PPP. Nous reviendrons ailleurs sur la « planification écologique », la question de l’Union Européenne et la proposition d’une « VIe République ». Au début de cet article, nous avons posé la question : est-ce que le PPP permettrait d’enrayer la régression sociale et d’élever le niveau de vie de la population ? Il est évident que de nombreuses propositions et revendications du PPP vont dans ce sens. Cependant, si l’on se limite à des réformes, sans remettre sérieusement en cause le pouvoir économique des capitalistes, la Bourse continuera son activité spéculative et les capitalistes conserveront la propriété des banques et de l’essentiel des ressources économiques du pays. Ces moyens énormes leur permettront de saborder la mise en application des réformes.
Nous savons que le combat quotidien pour défendre ou améliorer les conditions de vie des masses est indispensable. Mais l’expérience des gouvernements de gauche – en France comme à l’étranger – nous apprend aussi qu’il n’est pas possible de résoudre les problèmes créés par le capitalisme sur la base de ce même système. Le réformisme perd de vue l’objectif socialiste et finit en général par renoncer aux réformes, sous la pression de la « dictature des marchés » qu’il a laissée intacte. A l’inverse, un programme communiste relie étroitement la lutte pour des réformes à la nécessité d’en finir avec le capitalisme. Le débat fraternel et démocratique entre communistes doit se poursuivre, en vue de corriger cette carence du PPP.
Jérôme Métellus (PCF Paris 18e)
De la critique du PPP...
Critique du Programme populaire et partagé
13-09-2011
http://www.lariposte.com/critique-du-programme-populaire-et,1673.html
Le Programme populaire et partagé (PPP) du Front de gauche a été publié en très grande quantité sous forme de brochure. Les militants communistes vont commercer à le diffuser dans leur entourage, leur entreprise, leur syndicat et sur les marchés. Ce document sera au cœur de la campagne électorale du Front de gauche jusqu’en juin 2012.
Nous pensons que le PPP comporte un certain nombre de carences importantes. Mais avant d’aborder son contenu, une remarque s’impose sur la méthode qui a présidé à son élaboration. La Riposte est évidemment favorable à ce que le PCF mène des actions communes avec d’autres partis, que ce soit dans les luttes quotidiennes ou sur le plan électoral. Mais avant de discuter d’un programme commun – ou « partagé » – avec d’autres organisations, le PCF aurait dû sérieusement discuter de son programme, qui aurait dû être soumis au débat démocratique de ses militants. Comment savoir ce que le PCF « partage » avec d’autres s’il n’a pas d’abord clairement déterminé ce qu’il défend lui-même ?
Le 36e congrès du parti, qui aurait permis de débattre de son programme, a été reporté à décembre 2012. Dans les sections et cellules, la discussion a donc directement porté sur le PPP. Rappelons que la direction du parti avait annoncé que le PPP serait l’aboutissement d’un dialogue avec de larges couches de jeunes et de travailleurs : un programme « issu des masses », en quelque sorte. Mais la participation des masses à l’élaboration du PPP est restée très théorique, comme c’était prévisible. Au passage, les militants communistes ont été privés de la possibilité d’en modifier le contenu, faute de mécanismes établis à cet effet (amendements, documents alternatifs, etc.). Le PPP est avant tout le fruit de discussions et de négociations entre dirigeants du PCF et du Parti de Gauche, au sein de commissions dont le travail n’est connu que d’une petite minorité de camarades.
Crise et programme
Le PPP défend toute une série de revendications dont la mise en œuvre se traduirait par une nette amélioration des conditions de vie de la grande majorité de la population. Augmentation des salaires, gratuité de la santé et de l’éducation publiques, retour aux 35 heures, retraite à 60 ans à taux plein, blocage des loyers, régularisation des sans-papiers, titularisation des précaires de la fonction publique, abrogation de différentes lois réactionnaires votées par l’UMP : ces excellentes propositions – parmi d’autres – ont toute leur place dans un programme popularisé par le PCF.
Cependant, à la lecture de cet ensemble de mesures, beaucoup de travailleurs demanderont : « Comment comptez-vous faire ? » C’est une très bonne question. Depuis de nombreuses années, non seulement le capitalisme n’autorise plus aucun progrès social, mais il impose une régression systématique dans tous les domaines. Depuis la crise de 2008, on annonce chaque jour aux travailleurs plus d’austérité. Que le prochain gouvernement soit de gauche ou de droite, une chose est sûre : la classe capitaliste exigera de nouvelles contre-réformes et des coupes drastiques dans les budgets sociaux. Partisans de « l’économie de marché » (c’est-à-dire du capitalisme), les dirigeants socialistes anticipent cette situation et préviennent que s’ils gagnent les élections, les gens devront être « raisonnables ». Autrement dit, ils devront encore se serrer la ceinture. Si les dirigeants du Front de gauche arrivaient au pouvoir, comment feraient-ils pour inverser cette tendance et imposer des mesures de progrès social ?
Il faut s’attaquer à la « dictature des marchés », affirme le PPP. C’est en effet la seule voie. Comment ? Dans la partie intitulée « Encourager d’autres formes de propriété », il est écrit que le Front de gauche « promeut de nouvelles appropriations sociales par la nationalisation de grands leviers de l’action économique, industrielle et financière ». Soulignons que cette idée importante ne figurait pas dans les versions précédentes du PPP. C’est donc un pas dans la bonne direction. Il est clair qu’on ne pourra pas en finir avec la dictature des marchés sans arracher les grands leviers de l’économie – banques, industrie, distribution, etc. – des mains de la classe dirigeante. Si on laisse intacte la grande propriété capitaliste, « les marchés » continueront de générer chaos économique, misère et chômage.
Le problème, c’est que cette idée correcte n’est pas développée de façon concrète dans le PPP. Combien de grandes entreprises faut-il nationaliser ? Lesquelles ? Quels doivent être les périmètres respectifs du secteur public et du secteur privé ? Le document ne donne pas de réponse précise à ces questions. Par contre, on y trouve de nombreuses formulations indiquant que les nationalisations auraient une portée très limitée.
Les banques
Prenons l’exemple du secteur bancaire. Les banques privées dominent ce secteur et jouent un rôle complètement parasitaire. Les délocalisations et fermetures d’entreprises répondent souvent à leurs exigences. Elles sont autant de piliers de la « dictature des marchés ». Un gouvernement de gauche ne pourrait pas sérieusement s’y attaquer sans les nationaliser toutes, sans exception, de façon à créer un seul organisme financier public contrôlé par l’Etat et des représentants élus des salariés. Or, voici ce que propose le PPP : « Nous créerons un pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes (Caisse des dépôts, Crédit foncier, OSEO, CNP, Banque Postale), les banques et assurances mutualistes dans le respect de leurs statuts et la nationalisation de banques et compagnies d’assurances. »
Premièrement, les grandes « banques et assurances mutualistes » – Crédit Agricole, groupe Banque Populaire-Caisse d’Epargne, etc. – sont à tous points de vue des entreprises capitalistes (d’ailleurs cotées en bourse). Elles jouent le même rôle de rapaces que les autres banques privées, tout en tenant un discours mutualiste hypocrite. Le PCF n’a pas à « respecter » leur « statut » de rapaces déguisés en mutuelles ! Elles doivent être nationalisées.
Deuxièmement, la nationalisation « de » banques – et non des banques – signifie qu’en plus des grands groupes soi-disant « mutualistes », le PPP envisage de laisser d’autres banques et compagnies d’assurance dans le secteur privé. Or, si la Société Générale, le Crédit Lyonnais et la BNP – ces trois géants du secteur bancaire – n’étaient pas nationalisés, cela suffirait à vider le « pôle public bancaire » de toute substance. Il serait miné par sa position de concurrence avec un puissant secteur privé. Il faut corriger cet aspect du PPP et s’engager à nationaliser l’ensemble du secteur bancaire et financier, comme Marie-George Buffet l’avait proposé en 2010.
L’industrie
La fusion de toutes les banques et assurances en un seul organisme public peut être un puissant levier pour transformer la société. Mais il serait d’une efficacité limitée sans une extension massive de la propriété publique à d’autres secteurs de l’économie, à commencer par l’industrie. Or, dans ce domaine, le programme du PPP est beaucoup trop timide. Certes, il propose de renationaliser EDF, GDF, Areva et Total « pour créer un pôle 100 % public de l’énergie […] sous pilotage démocratique associant les citoyens ». C’est absolument nécessaire. Mais malheureusement, c’est le seul secteur de l’industrie que le PPP s’engage à faire passer sous contrôle public et démocratique.
Le document parle de créer des « pôles publics de l’industrie à l’échelle territoriale ». Mais une phrase plus loin, on découvre que ces pôles « publics » n’auraient de publics que le nom, car ils « rassembleraient les partenaires publics et privés de ces territoires ». Il s’agirait donc de pôles mixtes – ou, disons, de pôles bipolaires ! En quoi ceci permettrait de soustraire l’industrie au chaos du marché ? Par quels mécanismes ces pôles « publics-privés » seraient-ils un obstacle aux plans sociaux et à l’exploitation éhontée des salariés ? Le PPP ne l’explique pas. Et pour cause : c’est inexplicable.
Le PPP propose également de « renforcer la présence de l’Etat dans le capital d’entreprises stratégiques pour leur sauvegarde et leur développement ». Quelles sont ces entreprises « stratégiques » ? A quel niveau le PPP prévoit-il d’y renforcer la présence de l’Etat ? 30 % ? 51 % ? 90 % ? En quoi cela diffèrerait de la situation actuelle, où la présence de l’Etat dans le capital de grandes entreprises signifie simplement qu’il participe à la course aux profits ? Mais surtout, si ces entreprises sont réellement « stratégiques », c’est un argument de plus pour en prendre le contrôle à 100 % ! Ce passage du PPP est emblématique d’une contradiction qui traverse l’ensemble du document : il proclame en général la supériorité du secteur public sur le secteur privé, dont il dénonce la « dictature » ; mais dans ses propositions concrètes, il s’arrête devant la propriété capitaliste comme devant une icône qu’il n’ose renverser.
Le socialisme n’a pas besoin d’exproprier les petites entreprises et les petits commerces. Mais dans la mesure où il vise à remplacer l’anarchie du marché capitaliste par une planification rationnelle de la production, il requiert l’expropriation de tous les grands leviers de l’économie. Par exemple, il ne sera pas possible de s’attaquer à la crise du logement, qui prend des proportions inouïes, sans exproprier les principales entreprises du BTP et les grandes sociétés immobilières. De même, une politique de santé publique efficace passe par la nationalisation des cliniques privées et des géants du secteur pharmaceutique. De manière générale, toutes les entreprises du CAC 40 devraient être expropriées – sans indemnisation pour les grands actionnaires –, pour être placées sous le contrôle des travailleurs et intégrées à un plan d’ensemble. A l’inverse, une politique de nationalisations partielles, qui laisserait une large partie de l’économie sous le contrôle des capitalistes, ruinerait la possibilité d’une planification des ressources productives. Les mécanismes du marché s’imposeraient, comme l’a montré l’expérience du gouvernement Mauroy de 1981-84.
Les coopératives et la « diversité des formes de propriété »
Dans son livre intitulé Qu’ils s’en aillent tous !, Jean-Luc Mélenchon propose de « généraliser graduellement » le système des coopératives, qui finirait par constituer « le régime de propriété » dominant. Sans aller aussi loin, le PPP se fait l’écho de cette idée. Ainsi, « le soutien public […] aux coopératives sera fortement augmenté ». Et les auteurs du document développent toute une série de propositions visant à renforcer le poids des coopératives – aujourd’hui marginal – dans l’économie nationale. Par exemple, « en cas de délocalisation ou de dépôt de bilan, nous instaurerons un droit des salariés à la reprise de leur entreprise sous forme de coopérative. »
Malheureusement, les coopératives ne constituent pas une véritable alternative à la propriété capitaliste. Imaginons que leur nombre augmente de façon importante. Nous aurions alors une multitude de coopératives en concurrence les unes avec les autres, sur le marché. Les travailleurs les plus efficaces s’en sortiraient mieux que les autres. Un tel système finirait par générer chez les travailleurs une mentalité de propriétaires – et les comportements qui vont avec. C’est ce qu’atteste l’expérience des coopératives à l’échelle internationale. Pour mettre un terme au chaos du marché et à l’exploitation des travailleurs, il faut remplacer la propriété capitaliste par une planification globale de la production, sous le contrôle démocratique de toute la classe ouvrière – aussi bien pour élaborer le plan que pour le réaliser. Par « contrôle ouvrier », nous n’entendons pas seulement le contrôle des salariés sur l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Bien sûr, toute une série de sujets comme la sécurité, les conditions de travail, etc., serait directement décidée par les travailleurs des entreprises concernées. Mais le plan général doit être élaboré par toute la classe ouvrière et refléter les intérêts généraux du salariat dans son ensemble. Une planification rationnelle et démocratique de l’économie est incompatible avec la fragmentation de l’appareil productif en une multitude d’unités concurrentes.
Ceci dit, les auteurs du PPP ne font pas des coopératives un modèle à généraliser. Sur la question des formes de propriété, ils sont très flexibles, et même un peu trop. Ils écrivent en effet : « A l’inverse des idéologues du marché qui font de l’entreprise capitaliste privée le modèle unique, nous encouragerons la diversité des formes de propriété. » Cette phrase résume à elle seule la confusion du PPP. Car en lisant le document dans son ensemble, on constate que cette « diversité des formes de propriété » comprendrait des services publics, des entreprises nationalisées (on ignore combien), un nombre croissant de coopératives et… beaucoup de grandes « entreprises capitalistes privées ». La « diversité » est une excellente chose dans bien des domaines de la vie, mais pas dans celui des « formes de propriété » ! Les grandes entreprises privées n’ont pas leur place dans une économie émancipée de la « dictature des marchés ». Quant aux coopératives, elles ne peuvent pas se substituer au secteur nationalisé, qui doit former la base économique du socialisme.
Fiscalité et « aides aux entreprises »
Le PPP prévoit de taxer plus ou moins les capitalistes – et de les aider plus ou moins, avec de l’argent public – selon qu’ils respectent, ou non, certaines « exigences sociales et environnementales ». Ce système de bonus-malus est censé dissuader les patrons et actionnaires de supprimer des emplois, de délocaliser, de polluer, etc. Ici, une première remarque s’impose. La crise actuelle, d’une extrême gravité, menace des dizaines de millions d’emplois à travers le monde. La paupérisation et la précarisation vont encore s’accélérer. Les forces colossales qui se déchaînent dans l’économie mondiale échappent au contrôle de la classe dirigeante elle-même. Elle roule vers la catastrophe les yeux grands ouverts, sans parvenir à arrêter la machine infernale. Dans ce contexte, comment imaginer que de simples mesures d’incitation fiscale puissent changer quoi que ce soit ? On n’éteint pas un feu de forêt avec un arrosoir.
Mais faisons abstraction de la crise et supposons, pour l’hypothèse, que nous soyons en phase de croissance économique. Même alors, il n’est pas vrai que des avantages fiscaux et des facilités de crédit inciteraient les capitalistes à créer des emplois. Quand un capitaliste lance un projet comme, par exemple, l’ouverture d’un supermarché, il fera étudier de très près ses besoins en matière d’embauche. Chaque poste de travail, les heures de travail qui sont à effectuer, le type de contrat à proposer, etc., sont étudiés et réduits au strict minimum nécessaire au fonctionnement du magasin. Le but du capitaliste, en toute circonstance, c’est d’embaucher le moins possible, d’une part, et d’autre part d’extraire le maximum de plus-value possible de chaque heure de travail effectuée, en tirant tous les coûts vers le bas, à commencer par les coûts salariaux. Ensuite, effectivement, le capitaliste s’intéressera aux aides et ristournes que l’Etat lui proposera. Ces aides augmenteront la rentabilité de son entreprise. Mais aucun capitaliste ne va embaucher un travailleur dont il n’a pas l’utilité, avec ou sans les « aides » (sauf si ces aides sont supérieures au salaire, auquel cas il se fera un plaisir d’encaisser la différence !). Ce type d’« incitations » ne ferait qu’augmenter les profits encaissés par le capitaliste à partir de l’exploitation des salariés dont il a besoin.
Quant aux pénalités fiscales visant les entreprises qui licencient, délocalisent ou saccagent l’environnement, elles posent un autre type de problème. Il est vrai que nous devons sans cesse lutter pour accroître la part des richesses créées qui revient aux travailleurs sous différentes formes (salaires, services publics, retraites, etc.). La taxation du capital va dans ce sens. Cependant, lorsqu’un gouvernement de gauche adopte des mesures qui minent la rentabilité du capital, la classe dirigeante ne reste pas les bras croisés. Les capitalistes qui licencient ne vont pas baisser la tête et payer benoîtement les pénalités fiscales que prévoit le PPP. D’une part, ils supprimeront quand même les emplois dont ils n’ont pas besoin, précisément parce que ces emplois constituent à leurs yeux une dépense non rentable (ou pas assez rentable). D’autre part, ils feront pression sur le gouvernement en menaçant de délocaliser, de supprimer davantage d’emplois, de baisser les salaires, de lancer une grève d’investissement, etc. Notre programme devrait anticiper cette résistance patronale et prévoir des mesures permettant de la briser. Là encore, l’expérience du gouvernement Mauroy est riche en enseignements. Pour mettre fin au sabotage des capitalistes, dès 1981, Mitterrand n’avait qu’une possibilité : exproprier les saboteurs en nationalisant tous les grands leviers de l’économie. Au lieu de cela, il a fait marche arrière et a engagé le « tournant de la rigueur » dès la fin de l’année 1982. C’est une leçon très importante pour le mouvement communiste.
Remarquons enfin que s’il existait un système fiscal ingénieux permettant de concilier les intérêts des capitalistes et ceux des travailleurs, la classe dirigeante l’aurait découvert et adopté de longue date. Elle se serait ainsi épargné bien des désagréments, comme par exemple des révolutions. Mais en fait un tel système n’existe pas. Les contradictions insolubles du capitalisme se frayeront un chemin à travers toutes les politiques fiscales possibles et imaginables, générant crises, chômage et pauvreté. Ces contradictions du capitalisme sont trop profondes : elles résident dans ses fondements mêmes, c’est-à-dire dans ses rapports de propriété. Ceux-ci ne peuvent pas être aménagés ou contournés. Il faut les remplacer par d’autres rapports de propriété – des rapports de propriété socialistes, qui formeront le socle d’une société nouvelle, débarrassée de la misère et de l’exploitation.
La BCE et la crise des dettes publiques
Depuis le début de la crise des dettes publiques européennes, Jean-Luc Mélenchon avance une solution qui, selon lui, permettrait « d’éteindre immédiatement l’incendie » : la Banque Centrale Européenne devrait directement prêter de l’argent aux Etats, à des taux très faibles (autour de 1 %). Ainsi, explique-t-il, des Etats comme la Grèce ne seraient plus obligés de se financer à des taux exorbitants sur le marché privé. Le PPP reprend cette idée et envisage même un taux d’intérêt de 0 %.
Cette « solution » n’en est pas une. Pour que la BCE puisse financer tous les Etats européens, il faudrait d’abord qu’elle trouve – auprès de spéculateurs et d’autres banques – les immenses sommes nécessaires. Or les investisseurs en question suivraient de très près la situation financière des Etats et demanderaient un rendement à la hauteur des risques encourus, exactement comme ils le font aujourd’hui vis-à-vis des Etats. Le fait de placer la BCE en intermédiaire entre les spéculateurs et les Etats ne changerait rien. Simplement, la BCE serait contaminée par le problème de solvabilité des Etats – et deviendrait, à son tour, un mauvais pari pour les financiers. Il est vrai que la BCE dispose du pouvoir de « création monétaire ». Mais en faisant tourner la planche à billets, elle minerait la valeur de l’euro (et des salaires !). Ce n’est pas tout. La cause fondamentale des déficits publics n’est pas à chercher dans les intérêts que les Etats payent à leurs créditeurs. Les déficits sont avant tout une conséquence de la crise de surproduction et de la contraction de l’activité économique qui en résulte.
Enfin, cette proposition du PPP ne répond pas à la question décisive : qui va payer les dettes (envers la BCE ou tout autre créditeur) ? Les classes dirigeantes veulent la faire payer aux pauvres, aux jeunes et aux travailleurs. C’est ce qu’elles font et feront tant qu’elles contrôleront l’essentiel de l’économie. Aussi, lorsque Mélenchon écrit que « si la banque centrale européenne prêtait directement à la Grèce à 1 %, le martyr du peuple grec cesserait aussitôt », il fait preuve d’une grande légèreté d’esprit. Les souffrances du peuple grec n’ont pas commencé avec la crise de la dette. Et tant que les travailleurs grecs n’auront pas arraché le pouvoir aux multimillionnaires qui pillent le pays, leur martyr se prolongera et s’accentuera. Il en ira de même dans tous les pays, pour la même raison fondamentale : la crise du capitalisme.
L’impérialisme et ses institutions
Dans la partie consacrée à la situation internationale, le PPP s’engage à retirer les troupes françaises d’Afghanistan. C’est tout à fait correct. Mais pour le reste, cette section du PPP aligne des revendications très vagues – « pour la paix », « contre la Françafrique », pour « la sortie de l’OTAN » – sans prendre la peine de rentrer dans le détail. Par exemple, est-ce que l’opposition du Front de gauche à la Françafrique signifie que nous appelons au retrait des soldats français engagés en Afrique noire ? Ce serait une revendication juste et concrète. Mais si tel est bien notre programme, il faut l’écrire !
En mars 2011, la France a pris la tête de la coalition impérialiste qui a mené une guerre en Libye. A présent que le régime de Kadhafi est renversé, les multinationales françaises se préparent à récolter les dividendes de cette guerre. On s’attendrait à ce que le PPP prenne une position ferme contre les manœuvres de l’impérialisme français en Libye. Or ce pays n’y est même pas mentionné, pas plus d’ailleurs que la Côte d’Ivoire, autre terrain d’action récent de l’impérialisme français.
Venons-en à la « sortie de l’OTAN ». Naturellement, un gouvernement du Front de gauche n’aurait à rien à faire au sein de l’OTAN, qui est une alliance militaire impérialiste. Mais si la France quittait l’OTAN, cela ne suffirait pas, en soi, à changer la nature de sa politique internationale. La France pourrait toujours mener sa politique impérialiste de l’extérieur de l’OTAN. Après tout, l’impérialisme français s’est longtemps tenu à l’écart de cette alliance militaire, pour des raisons liées à ses rivalités avec l’impérialisme américain. La France ne mènera de politique internationaliste et anti-impérialiste que lorsque les travailleurs y auront pris le pouvoir et auront exproprié les multinationales françaises qui pillent et exploitent les peuples à travers le monde. Comme le disait le général Clausewitz, « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Tant que le capitalisme français sera en place, sa politique étrangère sera dictée par la course aux profits.
Le PPP affirme que « nous combattrons les principes d’austérité du FMI et de libre-échange de l’OMC pour les changer profondément ou pour créer de nouvelles institutions internationales. » Curieusement, les auteurs du PPP ne choisissent pas entre les deux termes de l’alternative : « changer profondément » le FMI et l’OMC – ou « créer de nouvelles institutions ». Toujours est-il que le FMI et l’OMC sont deux institutions réactionnaires du capitalisme mondial. Elles ont été créées et sont contrôlées par les grandes puissances impérialistes, Etats-Unis en tête. Leur raison d’être est l’organisation du pillage et de l’exploitation des peuples à l’échelle mondiale. Les travailleurs n’ont aucune prise sur elles. On ne pourra pas les « changer profondément » – ni même superficiellement – dans l’intérêt des peuples. Elles seront balayées au fur et à mesure que le socialisme remplacera le capitalisme sur la surface du globe. Quant aux « nouvelles institutions » internationales que se donneront les pays émancipés du capitalisme, elles n’auront plus rien à voir avec l’OMC et le FMI. Mais il est inutile de se projeter aussi loin, dans notre programme. Ce sera l’œuvre des générations futures.
Ce qui précède vaut également pour l’ONU, que le PPP propose de « réformer ». L’ONU est une organisation au service des ennemis des travailleurs et de la jeunesse du monde entier. Tout au long de son histoire, elle a organisé des guerres et causé d’énormes souffrances. Pendant les douze années qui ont précédé l’invasion de l’Irak, en 2003, l’ONU a infligé un embargo extrêmement sévère au peuple d’Irak. D’après l’UNICEF, cette politique barbare a provoqué la mort de plus d’1,2 million d’Irakiens, dont 500 000 enfants. Plus récemment, l’ONU a justifié le bombardement de la Libye et le coup d’Etat contre Gbagbo en Côte d’Ivoire. La « charte » hypocrite de l’ONU, si pleine de bons sentiments, n’a qu’un seul but : cacher sa véritable nature.
La question des « institutions internationales » n’est pas nouvelle. Elle fut débattue dès la création de l’Internationale Communiste, au lendemain de la première guerre mondiale. Les vainqueurs de la boucherie impérialiste avaient enfanté la sœur aînée de l’ONU, la Société des Nations (SDN). A l’époque, nombre de dirigeants de gauche avaient la même attitude envers la SDN que les dirigeants actuels du Front de gauche envers l’ONU. L’Internationale Communiste engagea une lutte implacable contre ces illusions réformistes et pacifistes. Pour l’Internationale, dirigée à l’époque par Lénine et Trotsky, l’importance de cette question était telle qu’elle fut inscrite dans les conditions d’affiliation des sections nationales : « Tout parti désireux d’appartenir à la IIIe Internationale […] est tenu de démontrer systématiquement aux ouvriers que, sans le renversement révolutionnaire du capitalisme, aucune cour internationale d’arbitrage, aucune réorganisation "démocratique" de la Société des Nations, ne saurait sauver l’humanité de nouvelles guerres impérialistes ». Ce qui valait pour la Société des Nations vaut aussi, 90 ans plus tard, pour son équivalent moderne, l’ONU.
Conclusion
Nous n’avons abordé qu’une partie des thèmes développés dans le PPP. Nous reviendrons ailleurs sur la « planification écologique », la question de l’Union Européenne et la proposition d’une « VIe République ». Au début de cet article, nous avons posé la question : est-ce que le PPP permettrait d’enrayer la régression sociale et d’élever le niveau de vie de la population ? Il est évident que de nombreuses propositions et revendications du PPP vont dans ce sens. Cependant, si l’on se limite à des réformes, sans remettre sérieusement en cause le pouvoir économique des capitalistes, la Bourse continuera son activité spéculative et les capitalistes conserveront la propriété des banques et de l’essentiel des ressources économiques du pays. Ces moyens énormes leur permettront de saborder la mise en application des réformes.
Nous savons que le combat quotidien pour défendre ou améliorer les conditions de vie des masses est indispensable. Mais l’expérience des gouvernements de gauche – en France comme à l’étranger – nous apprend aussi qu’il n’est pas possible de résoudre les problèmes créés par le capitalisme sur la base de ce même système. Le réformisme perd de vue l’objectif socialiste et finit en général par renoncer aux réformes, sous la pression de la « dictature des marchés » qu’il a laissée intacte. A l’inverse, un programme communiste relie étroitement la lutte pour des réformes à la nécessité d’en finir avec le capitalisme. Le débat fraternel et démocratique entre communistes doit se poursuivre, en vue de corriger cette carence du PPP.
Jérôme Métellus (PCF Paris 18e)
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