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Message  verié2 Lun 31 Déc - 12:52



Rougevert
Je parle de toutes les victimes des escadrons de la mort" harkis dirigés par Papon pendant le mois d'octobre et non des seuls morts de la manif du 17.
La paix en Algérie...
Pourquoi pas l'indépendance?
Voilà que tu défends la ligne coloniale du PCF ( La paix, c'est la ligne de la DIRECTION PCF de la CGT) maintenant ????
Quand je disais que vous étiez complaisants avec le PCF, je n'imaginais pas que c'en était à ce point.
Personne ici n'ignore ni n'approuve la ligne politique du PCF pendant la guerre d'Algérie. Personne ne fait preuve de la moindre complaisance à son égard, LO en particulier l'a toujours critiquée sans équivoque.
Mais, une fois de plus, Rougevert, tu confonds la ligne politique du PCF avec le comportement et les aspirations des militants et sympathisants du PCF pendant cette période. Pour l'avoir vécue, je peux t'assurer que ce n'était pas si simple que tu as l'air de le croire. La majorité des militants étaient farouchement anti-colonialiste et se sentaient solidaires des Algériens, on se bagarrait toutes les semaines avec les fachos partisans de l'Algérie française ou avec les flics qui essayaient d'empêcher les diffusations de tracts et collages d'affiches - rien à voir avec aujourd'hui !

L'indépendance de l'Algérie ? Bien sûr, mais les dirigeants nous disaient : "C'est une question tactique, pour ne pas faire interdire le parti etc, mais nous sommes pour l'indépendance." Des camarades qui avaient choisi d'aider le FLN se faisaient exclure, mais on nous disait : "Ce sont des bons camarades, mais le parti ne peut pas les couvrir officiellement" etc. Le vote des pouvoirs spéciaux ? Pour ma part, je n'étais même pas au courant comme nombre de jeunes activistes...

Et, globalement, L'Huma dénonçait tout de même le colonialisme, la torture et la guerre tous les jours et paraissait souvent avec de grands blancs en raison de la censure.

Donc il ne s'agit pas de faire preuve de la moindre complaisance vis à vis du stalinisme et de sa ligne politique, non pas colonialiste à cette époque, mais pacifiste et ambigüe sous certains aspects, mais de comprendre ce que représentaient le parti et ses militants, leurs aspirations, leurs luttes malgré leurs limites. Et non de tout rejeter en bloc de façon simpliste.

D'ailleurs, s'il n'y avait que des canailles au sein du PCF, pourquoi tenter de faire le Front Unique avec lui, de s'adresser à ses militants, d'espérer qu'ils rejoignent les révolutionnaires ? Est-ce qu'on s'adresse aux militants de l'UMP ou du FN ? Ne vois-tu pas la différence ? Aujourd'hui encore, même si le PCF n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut, il représente malgré tout autre chose que le PS. Pour combien de temps si la situation générale continue à évoluer de la même façon ? C'est évidemment unen autre histoire...
__
PS Les chiffres récoltés par Babel, malgré leurs limites, nous donnent tout de même une idée de l'état du PCF et de son évolution récente. Il n'existe pas et il n'existera jamais de statistiques et de méthodes de classement social parfaites...

verié2

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Message  yannalan Lun 31 Déc - 13:46

Je confirme ce que dit Vérié, j'ai connu des militants de cette époque. La mère d'une copine a diffusé contre la guerre dès le début, dans le 13e. Elie finissait régulièrement ses dimanche matin au gnouf quand elle ne se faisait pas lyncher part les clients du marché avant (la guerre n'a pas toujours été impopulaire, ça a commencé avec le rappel de classes en 56). C'est facile de critiquer une politique de paix en Algérie, mais à une époque, tu avais déjà tes rations de baffes dans la gueule rien qu'avec ça.
Sinon, bien sûr la ligne du PCF était fausse, mais les militants avaient déjà l’impression d'en faire pas mal et à contre-courant. Et quand une forteresse est assiégée, les assiégés ne se posent pas de questions.

yannalan

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Message  panchoa Lun 31 Déc - 14:22

yannalan a écrit:Je confirme ce que dit Vérié, j'ai connu des militants de cette époque. La mère d'une copine a diffusé contre la guerre dès le début, dans le 13e. Elie finissait régulièrement ses dimanche matin au gnouf quand elle ne se faisait pas lyncher part les clients du marché avant (la guerre n'a pas toujours été impopulaire, ça a commencé avec le rappel de classes en 56). C'est facile de critiquer une politique de paix en Algérie, mais à une époque, tu avais déjà tes rations de baffes dans la gueule rien qu'avec ça.
Sinon, bien sûr la ligne du PCF était fausse, mais les militants avaient déjà l’impression d'en faire pas mal et à contre-courant. Et quand une forteresse est assiégée, les assiégés ne se posent pas de questions.

je ne me souvient plus de l'époque mais les récalcitrants à la guerre qui se trouvaient en algérie se retrouvaient , comme par hazard envoyés dans des traquenards meurtriers. Courrière explique cela trés bien dans sa saga sur la guerre d'algérie en 4 gros tome. les copains du PCf militant à la Cgt expliquaient bien cela aussi. panchoa juste derriére Roseau "fanch de pute"
tiens je viens de lire la prose de Durhing. quelle puanteur suffisante. comme quoi la lecture de Marx ne suffit pas.
Pour ce qui est de la propreté de mon cul je m'en occupe. le tiens c'est ton affaire

panchoa

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Message  Roseau Lun 31 Déc - 14:30

Eugene Duhring a écrit: Panchoa a fait le choix de ne citer que la minorité corrompue, c'est son choix comme mon choix de penser que ce genre de "militant" n'est pas plus utile à la classe qu'un âne les pattes attachées. Surtout d'un type fier de n'être organisé nulle part ! Pitoyable "militant" ... avec ça le patronat a de beaux jours devant lui !
Attaque personnelle avec pure affabulation, comme d'habitude, pour détourner du sujet,
mais qui informe au moins sur l'incapacité à défendre le PCF qu'il a rallié.
L'orga la plus importante à laquelle ait appartenu Panchoa (comme moi d'aileurs) c'est la CGT Laughing Voir ici
https://forummarxiste.forum-actif.net/t638p960-parti-communiste-francais#55714
Quant à Fanch, Duhring le vomit et son orga le PCF l'invite à sa Fête... Laughing
PS Pour éviter le pourrissement délibéré du fil, je suggère d'effacer le message
d'attaque personnelle, et le mien qui donne l'alerte.


Dernière édition par Roseau le Lun 31 Déc - 15:31, édité 1 fois
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Message  gérard menvussa Lun 31 Déc - 14:35

Donc il ne s'agit pas de faire preuve de la moindre complaisance vis à vis du stalinisme et de sa ligne politique, non pas colonialiste à cette époque, mais pacifiste et ambigüe sous certains aspects, mais de comprendre ce que représentaient le parti et ses militants, leurs aspirations, leurs luttes malgré leurs limites.
Et leurs limites, c'était jusqu'aux années 90 (ou ça c'est pas mal perdu, même si il existe des ilots de résistance) une conception qui était que "le parti a toujours raison", et "même quand le parti à tort, il a toujours raison quand même". Bref, les militants du parti avaient pour la plupart "la foi du charbonnier". Ce qui leur permettait de dire tout et son contraire, en particulier lors des périodes de zig zag... Il est clair que le npa ferait bien d'en prendre de la graine même lorsque la situation n'est pas compliquée (certain(e)s aiment la compliquer à souhait) Mais cela donnait aussi des choses désolantes...
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Message  panchoa Lun 31 Déc - 15:00

Roseau a écrit:
Eugene Duhring a écrit: Panchoa a fait le choix de ne citer que la minorité corrompue, c'est son choix comme mon choix de penser que ce genre de "militant" n'est pas plus utile à la classe qu'un âne les pattes attachées. Surtout d'un type fier de n'être organisé nulle part ! Pitoyable "militant" ... avec ça le patronat a de beaux jours devant lui !
Attaque personnelle avec pure affabulation, comme d'habitude, pour détourner du sujet,
mais qui informe au moins sur l'incapacité à défendre le PCF qu'il a rallié.
L'orga la plus importante à laquelle ait appartenu Panchoa (comme moi d'aileurs) c'est la CGT Laughing Voir ici
https://forummarxiste.forum-actif.net/t638p960-parti-communiste-francais#55714
PS Pour éviter le pourrissement délibéré du fil, je suggère d'effacer le message
d'attaque personnelle, et le mien qui donne l'alerte.

mais que fait la police.........à non y a Durhing
Roseau on n'a pas de compte a rendre sur ce que l'on fait ou pas à personne. je serait psychiatre je dirais qu'il s'agit à propos de monsieur durhing de harcélement pervers mais bon.
quelle haine de classe. pourtant c'est un terme que je n'emploi jamais.
comme dirais jojo Marchais je participe de la classe labo....rieuse. j'avoue ya pie rieuse bien sur panchoa pas révolutionaire pas rien du tout "quai paris plage.

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Message  Vals Lun 31 Déc - 15:23

Je ne connais pas ce Fanch mais si il s'agit de Panchoa, je le place juste derrière un Roseau. sur ce forum Panchoa tout au long de ses interventions n'a de cesse de mettre l'accent sur les renégats du parti ou des syndicats particulièrement la CGT. C'est un choix qu'il fait comme il pourrait faire le choix de mettre en avant la majorité des militants sincères honnêtes combattifs et dévoués à leur classe, les nombreux sans grade. J'en connais pas mal dont parmi eux des militants qui ont combattus jusqu'à leur dernier souffle le patronat malgré le cancer la maladie, ou d'autres encore qui ont rejeté des valises de billet que leur tendait le patron pour fermer leur gueule, d'autres encore qui oeuvrent dans l'anonymat le plus complet année après année remettant sans cesse l'ouvrage sur le métier malgré les discriminations dont ils font l'objet et qui leur coûte en salaire, en progression professionnelle et plus tard sur la retraite. Idem pour les colleurs d'affiches, les militants politiques toujours sur le pont, donnant sans compter du temps, de l'énergie et du fric. Panchoa a fait le choix de ne citer que la minorité corrompue, c'est son choix comme mon choix de penser que ce genre de "militant" n'est pas plus utile à la classe qu'un âne les pattes attachées. Surtout d'un type fier de n'être organisé nulle part ! Pitoyable "militant" ... avec ça le patronat a de beaux jours devant lui !

Ce mépris vis à vis des militants ouvriers sincères du PC, cette négation aujourd'hui par certains de leur existence même, s'est toujours accompagnée de la veulerie et la flagornerie la enthousiaste pour les strates supérieures de l'appareil, qui crachaient dans leur propre soupe pour courir vers la social-démocratisation en TGV, tels les pseudo-refondateurs, cette clique de staliniens opportunistes dont l''archetype Juquin fut soutenu à fond par feue la LCR....quand ces gens là manoeuvraient à droite toute pour leur carrière, pas de problème pour leur cirer les pompes et coller leurs affiches.
Lire aussi pour ça l'auto-biographie de Krivine , qui avait pourtant été exclu lui-même par la crapule stalinienne Juquin, ordonnateur des basses oeuvres de l'appareil PC, quand ce dernier offrait encore beaucoup de perspectives de carrière et d'aura à cette racaille qui utilisait le dévouement, l'influence l'engagement des militants ouvriers PC pour leur propres intérêts.
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Message  Roseau Lun 31 Déc - 15:41

Vals fait bien de recommander le bouquin de Alain Krivine.
Une mine d'informations, de l'humour et une clé de compréhension du PCF.
400 pages en promotion à la Librairie La Brèche, à 12 € Laughing
Parti Communiste Français 1488

On me recommande aussi, mais n'ai pas lu
Parti Communiste Français 2316
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Message  Vals Lun 31 Déc - 16:20

France Pierre Juquin ou la nouvelle idylle de la Ligue Communiste Révolutionnaire


Et voilà la Ligue Communiste Révolutionnaire lancée dans une nouvelle histoire d’amour. Une de ces passions sans lesquelles l’existence de la section française du Secrétariat Unifié de la IVe Internationale ne serait pas ce qu’elle est.

Que surgisse au coin de la rue un barbon, las de l’appareil stalinien qui l’avait nourri jusque-là et en quête d’une meilleure fortune, et la Ligue, éternelle midinette du trotskysme, est subjuguée. La passion dure ce que dure le météore politique du moment, en attendant le prochain mirage.

Cette fois-ci, l’heureux élu est Pierre Juquin, 56 ans, rénovateur communiste de son état (voir notre article sur « les « rénovateurs » du Parti Communiste Français », dans LUTTE DE CLASSE n° 9 du 2 mai 87). Grandi, mûri, façonné pendant plus de trente ans au sein de l’appareil dirigeant du Parti Communiste Français (PCF), le premier fait d’armes de cet intellectuel agrégé d’allemand sorti de l’Ecole Normale Supérieure, consista en 1964 à participer activement à la lutte contre la dissidence menée alors par Alain Krivine au sein de l’Union des Etudiants Communistes. Juquin continua sa carrière au sein du PCF comme secrétaire particulier de Georges Marchais. En 1977, il participe aux discussions avec le Parti Socialiste (PS) sur « l’actualisation du programme commun », puis, après la rupture avec le PS, on le charge de justifier le virage et on l’envoie faire un tour de France anti-Union de la gauche au nom du parti. Il entre au Bureau politique en 1979. Il y est chargé de la propagande. Après les élections de 1981, qui voient la victoire électorale de la gauche et surtout du Parti Socialiste, le PCF entre par la petite porte dans le gouvernement socialiste, avec 4 strapontins ministériels, et Juquin devient en 1982 le porte-parole officiel du PC jusqu’à sa sortie du gouvernement en 1984.

Jusque-là, pas d’états d’âme. La plume et la parole aussi agiles que dociles de cet ancien normalien ne firent jamais défaut aux instances dirigeantes du PCF, y compris dans les circonstances les plus délicates. La participation gouvernementale communiste en plein programme de « rigueur » socialiste à partir de 1982 trouva en Juquin son propagandiste officiel toujours aussi zélé. Pourtant, s’il avait fallu des rénovateurs faisant écho à la grogne qui commençait à se manifester un peu partout à la base ouvrière du parti, là où les militants avaient de plus en plus de mal à défendre la politique de la direction auprès de leurs camarades de travail, c’était bien à ce moment-là. En bas, à la base, bien des militants contestaient cette participation gouvernementale ou, du moins, trouvaient qu’elle n’avait que trop duré et se sentaient grugés par la politique d’Union de la Gauche. Mais en haut, ceux qui allaient devenir par la suite les rénovateurs, en tenaient imperturbablement pour la participation gouvernementale avec les « alliés » socialistes. La perte de confiance de la base ouvrière en la direction du parti ne les remuait ni ne les troublait, c’est le moins qu’on puisse dire.

Il fallut attendre que la direction du PCF, dans un nouveau virage, en juillet 1984, décide de quitter brusquement le gouvernement socialiste en espérant peut-être ainsi enrayer son déclin électoral tout en se redonnant l’image du « parti des luttes », pour que dans les mois qui suivirent les vocations « rénovatrices » s’éveillent du haut en bas de l’appareil, parmi tous ceux qui se sentaient désormais frustrés des possibilités de la collaboration gouvernementale avec les socialistes.

Juquin lui-même, qui pendant ces trois années, en tant que porte-parole officiel, devint en quelque sorte l’étoile montante d’un Parti Communiste de gouvernement, dut mal se résoudre à voir sa carrière politique reprendre un cours plus obscur, au sein d’un parti en déclin électoral et isolé politiquement. Toujours est-il que c’est dans ces circonstances, après 30 ans de docilité sans faille, que Juquin trouva soudain le chemin de la dissidence et de la rénovation. Voilà pour Juquin.

De son côté, autant la LCR fut tout aussi insensible au trouble de la base ouvière du PC tant qu’il était au gouvernement, autant, avec un certain retard il est vrai, à partir de 1986, elle mit tous ses espoirs dans Juquin et les rénovateurs. Ce retard s’explique.

C’est qu’entre temps, il avait fallu à la Ligue le temps de vivre d’autres amours malheureuses avec les forces de « l’alternative » : la LCR en effet, arguant du déclin du PCF, était allée chercher les forces vives de ce qu’elle appelle la « recomposition du mouvement ouvrier » du côté de ce qui restait des milieux gauchistes non trotskystes d’après 68, un peu fatigués il est vrai, mais plus proches en tout cas de la social-démocratie, du PSU ou du mouvement écologiste, que du PC et des trotskystes eux-mêmes. Mais c’est un critère suffisant pour que la Ligue y voie, à son habitude, une possibilité de « dynamique unitaire ».

Malheureusement, non seulement les forces alternatives en question se révélèrent fantômatiques, mais, même soutenues à bout de bras par les militants de la Ligue, elles ne prisaient pas plus que cela la compagnie de la LCR, sans doute encore trop attachée à leur goût aux « archaïsmes sectaires » du marxisme révolutionnaire (pour reprendre un langage qu’ils affectionnent et partagent d’ailleurs avec les rénovateurs)... Bref, le projet « alternatif » mis sur pied avec tant d’acharnement par la LCR tomba à l’eau, sans même pouvoir présenter de liste nationale aux législatives de 1986.

A peine remise de ses déceptions sentimentales, la LCR s’aperçut de l’existence providentielle du courant rénovateur au sein du PC, et ce furent désormais Juquin et ses amis qui prirent dans son coeur la place de l’Alternative, et furent investis du rôle historique devant lequel celle-ci avait déclaré forfait : être la « force de rassemblement » susceptible de créer une dynamique unitaire « à la gauche de la gauche » ...

Dès lors, la LCR se mit à suivre et à encourager fiévreusement les moindres pas du courant rénovateur. Et c’est avec l’excitation de l’impatience enfin récompensée qu’elle vit dans leur première apparition publique, en février 1987 (lors de la parution d’un manifeste intitulé « la révolution, camarades » ), un « défi historique à tous les communistes, à tous les révolutionnaires » ( ROUGE du 26 février 1987).

C’est avec les mêmes yeux de l’amour qu’elle vit en Juquin, ce vieux routier du stalinisme, nostalgique de la participation gouvernementale par surcroît, l’inspirateur d’un courant « à la gauche de la gauche » qui ouvrait des perspectives inespérées aux trotskystes : « C’est tout un paysage qui se trouve ébranlé. C’est la possibilité de construire un parti révolutionnaire en France qui se pose en termes nouveaux » ! ( ROUGE, même numéro).

Le coup de coeur fut tel, qu’en juin, à l’occasion de son propre congrès, avant même que Juquin lui-même l’ait évoquée, la LCR appela de tous ses voeux une candidature des rénovateurs pour les présidentielles de 1988. Et si, en même temps, Krivine s’empressait de faire officiellement lui-même acte de candidature, ce n’était que pour avoir l’honneur d’autant plus méritoire de se désister en faveur de Juquin quand celui-ci s’y déciderait quelques mois plus tard. Bref, on était en plein amour courtois, et les choses se déroulèrent, du moins du côté de la LCR, telles qu’elle s’y était engagée.

Car bien entendu, comme à chaque fois que la LCR se commet avec un politicien en mal de reconversion, c’est d’amour platonique qu’il s’agit, où la LCR ne demande pas à être payée de retour. Et en la circonstance, comme de juste, tout le romantisme, le dévouement et l’abnégation sont du côté de la Ligue. Juquin, bon prince, se contente quant à lui de se laisser aimer, flatter, désirer (ô combien), brosser et reluire, sans jamais condescendre à discuter programme, plate-forme, accord... ou quoi que ce soit avec la LCR, quand celle-ci, dans une ultime vélléité de montrer à ses propres militants qu’il ne s’agit pour elle que d’influencer Juquin et de l’entraîner dans la bonne voie, en émet timidement le souhait. Tout au plus Juquin laisse-t-il à la Ligue le privilège de servir de base militante à sa campagne électorale, sans rien retouver à redire, accessoirement, à ce qu’elle publie in extenso dans sa presse, les déclarations, textes et interviews multiples du candidat et de ses amis, et à ce qu’elle diffuse activement le tout...

Fort de tant d’assiduités et de preuves de dévouement, et du public limité mais fervent qui va avec, presque doté ainsi d’une nouvelle jeunesse politique, Juquin peut continuer de supputer et calculer ses chances vers d’autres horizons...

Juquin est ce qu’il est : un politicien ayant fait carrière aux sommets du PCF, y ayant appris l’art de justifier tous les retournements. Il lui appartient désormais de tenter un parcours politique pour son propre compte, avec l’art de l’esquive qui semble lui appartenir en propre, en cherchant un point de chute qui se révèlera plus ou moins heureux selon les circonstances, sur le territoire, étroit s’il en est, qui relie la droite du PC à la gauche du PS. Mais ce n’est certainement pas aux révolutionnaires trotskystes de tenter de gauchir un tel parcours, c’est-à-dire, en fait, de nourrir des illusions et de vains espoirs à l’égard des rénovateurs et d’en propager, dans la mesure de leur faible influence, dans les milieux prolétariens qui leur font confiance.

Bien sûr, les camarades de la LCR aiment à répéter en substance « qu’ils ont toujours cherché et dit qu’il fallait trouver des leviers permettant de renforcer la crédibilité d’un pôle révolutionnaire, et que le parti révolutionnaire, ce ne sera pas le produit d’une évolution linéaire de la LCR » , ni bien sûr de LO ou de toute autre tendance du mouvement trotskyste, pourrions-nous ajouter. Seulement, il faut s’entendre sur le choix des « leviers », comme de ses points d’appuis. Et c’est là où nous divergeons, dans nos objectifs fondamentaux comme dans nos appréciations politiques et nos choix tactiques, avec les camarades de la LCR. C’est ce qu’illustrent assez bien d’ailleurs, l’engouement actuel de la LCR pour Juquin d’une part, comme notre propre attitude vis-à-vis des militants du PCF.



Le point d’appui de Juquin, comme tant d’autres de ses prédécesseurs, c’est peut-être bien des choses ou pas grand’chose au sein de l’appareil du PC, parmi ses élus municipaux et régionaux, parmi les intellectuels qui ont prêté un temps ou prêtent encore leur plume au PCF, c’est peut-être un peu de tout au sein comme en dehors du PC lui-même (et on verra si se constitue autour de Juquin un véritable milieu suffisamment nombreux pour être un tant soit peu significatif sur le plan électoral). C’est peut-être un peu de tout, sauf précisément la base ouvrière du Parti Communiste, à laquelle d’ailleurs Juquin et les rénovateurs n’ont jamais cherché à s’adresser.


Et c’est là que la LCR fait une erreur d’estimation politique à l’égard du courant rénovateur (à supposer qu’elle ait pris la peine d’en faire l’analyse) comme dans les possibilités tactiques qu’elle prétend y voir pour les révolutionnaires.

Evidemment, si Juquin, tout politicien et carriériste qu’il est, disposait réellement d’une base ouvrière susceptible de se mobiliser derrière lui, il y aurait incontestablement une opportunité à saisir pour des révolutionnaires et une possibilité de mener une politique de front unique avec Juquin.

Il appartiendrait alors aux révolutionnaires qui font alliance avec Juquin de formuler de façon concrète les aspirations réelles des militants ouvriers qu’il aurait entraînés, tout ce qu’à dessein, en politicien chevronné, Juquin ignore délibérément, laisse dans le vague ou recouvre d’ambiguité. Et ce serait les aspirations mêmes de cette base ouvrière de Juquin qui donneraient la possibilité aux révolutionnaires qui sauraient les exprimer clairement et fermement, soit d’exercer une pression réelle sur Juquin, soit de permettre aux travailleurs communistes de se mobiliser sur les quelques espoirs que Juquin aurait suscités, pour aller d’eux-mêmes plus loin, ou même ailleurs que Juquin ne le veut.

Encore une fois Juquin ne dispose pas de cette base prolétarienne qui seule justifierait une telle tactique. Mais à supposer qu’il l’ait, même dans ce cas, le soutien à la candidature Juquin ne se justifierait pas. Car non seulement il faudrait que Juquin ait une base prolétarienne, mais que les révolutionnaires aient la possibilité et se donnent les moyens de dénoncer clairement auprès de cette base ce qu’est Juquin lui-même. Ce qui précisément ne peut pas se faire au travers d’une élection, et d’une élection présidentielle en particulier, où il s’agit de faire campagne pour un seul homme ! Une telle tactique de front unique ne pourrait se concevoir et se justifier qu’au travers d’une lutte, ou du moins d’un combat militant, mais justement pas dans une élection où ce qui compte est ce qui se dit, rien que ce qui se dit, et où le seul qui se fait vraiment entendre est celui qui se présente.

Même si Juquin, donc, avait cette base qu’il n’a pas, il s’agirait de mener une politique qui se situe à l’opposé de celle que mène la LCR qui se contente de couvrir de sa propre caution ce que dit Juquin, comme ses ambiguités et ses esquives. Et là, ce n’est plus seulement une question d’estimation et d’appréciation politique qui nous sépare, mais une divergence bien plus profonde sur la nature de la politique révolutionnaire.

Bien sûr, en passant, au détour d’une phrase, dans sa presse, ses congrès et ses conférences, la LCR dit bien qu’elle n’est pas d’accord sur tout ce que disent et pensent les rénovateurs, et qu’il y aurait bien des points « à débattre ». Mais le débat (il est vrai que Juquin ne s’y prête guère !), on ne le voit jamais venir, et pour cause. Et à force de voir la LCR affirmer que les « points de convergences sont plus nombreux que les points de divergences », à force de la voir se livrer à une traduction savante des textes et déclarations des rénovateurs susceptible de mettre en valeur les « convergences » en question, on finit pas se demander sur quoi diable la LCR n’est pas d’accord avec Juquin.

C’est qu’à partir du moment où, à son congrès de mai dernier, la LCR avait décidé de militer pour une candidature des rénovateurs « parce qu’il s’agirait de la candidature la plus souhaitable dans la situation actuelle » , elle avait aussi décidé par avance que les convergences primeraient sur les désaccords quoi que disent ou déclarent les rénovateurs. C’est ainsi qu’elle a commencé par se jouer à elle-même une petite comédie : elle rédigea une plate-forme en six points, en vue de cette « candidature la plus souhaitable dans la situation actuelle ». En principe, les propositions formulées dans cette plate-forme auraient dû permettre de vérifier si les points de convergences avec le futur candidat étaient suffisants pour se rallier à une telle candidature. La LCR fut en cela remarquablement prudente, et les propositions de sa plate-forme furent soigneusement rédigées pour que Juquin puisse les faire siennes sans avoir à en souffrir. Ce qui aurait permis à la Ligue, lorsqu’elle se serait ralliée à la candidature Juquin, de dire à ses militants qu’elle ne s’était pas ralliée sans principes.

Peine perdue. A peine Juquin, en octobre, s’était-il décidé à se présenter, qu’il écarta simplement toute idée de plate-forme commune avec la LCR, comme avec qui que ce soit, parce qu’il « n’est pas le candidat d’une organisation, ni d’un groupement d’organisations, mais un mouvement qui est en train de se former » ( « un mouvement en mouvement » , comme l’expliquait un autre dirigeant « rénovateur » interviewé dans ROUGE du 5 novembre).

Dès lors, oubliant même ses semblants de principes, la LCR renonçait aux plate-formes, aux propositions, comme à défendre quoi que ce soit qui lui soit propre, en décidant de soutenir sans condition la candidature de Juquin, et elle demandait à ses militants de se fondre sans autres formalités dans les comités de soutien à sa candidature.

Pour justifier l’ensemble de sa démarche, y compris les abandons successifs de ce qu’elle estime être ses positions de principe, l’argumentation de la LCR est la suivante : il y a un courant Juquin. Ce qui compte, ce n’est pas ce que pense, ce que dit Juquin, ce n’est pas le candidat Juquin. Ce qui compte, c’est ce qui va se passer dans les comités de soutien à sa candidature, et c’est la possibilité, en participant à ce courant, en l’aidant à se structurer, de sortir du ghetto des seules organisations révolutionnaires, ou comme dit la Ligue « de rendre crédible un pôle révolutionnaire » . Car si Juquin obtenait un score important aux prochaines présidentielles, cela pourrait faire un regroupement et permettre la constitution d’un parti « à la gauche de la gauche » .

Tout d’abord, il est faux d’affirmer que ce que dit Juquin ne compte pas ou est secondaire. C’est Juquin qui en tant que candidat va parler et s’exprimer pour tous ceux qui le soutiendront. Ce qui signifie que le peu de crédit dont dispose la LCR ne servira qu’à entraîner son propre milieu derrière un politicien qui n’est jamais qu’un transfuge du stalinisme en marge de la social-démocratie.

Ensuite, prétendre que l’important, c’est ce qui se passe dans les comités de soutien, c’est se moquer des militants de la LCR. Car eux savent trop bien qu’à part eux-mêmes, quelques rescapés de « l’alternative » qu’ils vont chercher par la main et quelques curieux, il n’y a personne dans ces comités de soutien. Et quant à ce qui s’y passe, ils sont bien placés pour constater avec une certaine amertume que pratiquement tout l’effort militant est apporté par la Ligue (y compris dans la recherche des 500 signatures de maires nécessaires à la candidature), et tout cela, pour s’entendre rétorquer par Juquin et ses amis que la LCR ne compte pour rien, elle qui ne fait qu’1 % des voix aux élections...

Enfin, à supposer malgré tout que les espoirs de la Ligue se réalisent, que Juquin fasse un bon score aux présidentielles, et qu’un véritable milieu se cristallise alors autour de lui pour former un nouveau regroupement politique, ce n’est certainement pas à la « gauche de la gauche », c’est-à-dire, pour parler plus clairement que la LCR, à la gauche du PC, qu’il se situera, mais au mieux entre le PC et le PS.

Car même si Juquin réalisait un tel score au détriment de Lajoinie (le candidat officiel du PCF), et du même coup était en situation d’entraîner un peu de monde venant du PC, ce ne serait pas la gauche du PC que Juquin draînerait vers lui, mais le milieu qui au PC tient par-dessus tout à l’union avec le PS. En effet, au sein du PC, parmi ceux qui peut-être auraient pu suivre les rénovateurs mais ne l’ont pas fait jusqu’à présent, il y a un certain nombre d’élus municipaux et régionaux (voire même des ouvriers qui en même temps que des responsabilités syndicales ont des responsabilités municipales - en tant que conseillers municipaux par exemple - comme c’est souvent le cas en province), qui ont mal accepté la rupture de la direction du PC avec le PS, car leur réélection ne peut se faire sans les voix de l’ensemble de l’électorat de gauche. Ces élus communistes tiennent à être réélus aux prochaines élections locales. Tant qu’ils n’étaient pas assurés que Juquin puisse devenir autre chose qu’un courant marginal (qui, jusqu’à présent, ne dépasse pas en ampleur les remous que le PC a connus dans le passé à chacun de ses virages politiques), ils n’avaient aucune raison d’abandonner le PC actuel pour Juquin, c’est-à-dire perdre toute possibilité ultérieure d’être présentés sur les listes locales par un appareil politique suffisamment crédible pour conclure localement des accords avec le PS. Seulement, si le déclin électoral du PC s’accentuait encore, et si Juquin faisait un score comparable à Lajoinie (soit autour de 5 ou 6 % l’un et l’autre), ces mêmes élus communistes et tous ceux qui leur doivent leurs postes et leurs responsabilités (y compris pour certains leurs postes syndicaux !), pourraient estimer que désormais l’étiquette juquiniste pourrait les mettre en meilleure situation de passer des accords avec les notables socialistes locaux. Dans ce cas, en effet, il ne serait pas impossible de voir à nouveau un courant se détacher du PC pour rejoindre Juquin, et réaliser en somme une scission à retardement, sur la droite du PC.

Au meilleur des cas, on aurait alors une sorte de PSU-bis, mais le PSU actuel, même pas celui du temps de la guerre d’Algérie qui avait au moins le mérite de représenter un courant qui critiquait la politique gouvernementale du PS, alors qu’aujourd’hui, il s’agirait d’un courant se détachant du PC, pour revendiquer le retour à la politique gouvernementale du PC !

On a donc plusieurs éventualités.

Ou la candidature Juquin ne fait qu’un score marginal. Le succès de curiosité qu’il aura suscité auprès d’un certain milieu tombera aussi vite qu’il est apparu, et toute l’opération sera une déception de plus pour les militants de la LCR, qui, il est vrai, en ont vu d’autres.

Ou Juquin réussit à faire une petite percée électorale. Mais dans ce cas, l’effet électoral peut très bien n’avoir aucune traduction organisationnelle (surtout si le PC améliore lui-même son propre score), et l’effet Juquin retomber quand même peu après, comme les espoirs de la Ligue...

Ou bien, enfin, les espoirs de la LCR se réalisent, et ces camarades n’auraient jamais contribués, dans la mesure de leurs modestes forces, qu’à créer une organisation dont la base sociale serait à la droite du PC, profondément hostile au communisme révolutionnaire, c’est-à-dire au trotskysme. Dans ce cas, la LCR pourrait bien payer de façon assez douloureuse cette victoire, en se voyant rejeter en tant que telle d’un pareil regroupement (il suffit de voir aujourd’hui la façon cavalière de Juquin de se démarquer, lui, publiquement de la LCR qui pourtant lui apporte toutes ses forces, pour imaginer qu’il n’éprouvera alors aucun scrupule pour l’éjecter), ce qui ne serait pas le pire. Mais, ce qui serait plus grave, elle pourrait en même temps y laisser et y perdre des militants qui trouveraient là l’occasion d’abandonner le trotskysme. Et le moins qu’on puisse dire c’est que la Ligue ne sortirait pas renforcée de l’éventure, ni le « pôle » révolutionnaire qu’elle voudrait incarner, plus crédible.

Lutte de Classe N°14 Janvier 1988
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Message  gérard menvussa Lun 31 Déc - 16:28

Ce mépris vis à vis des militants ouvriers sincères du PC
Je ne vois nul "mépris" dans ce qui est une discussion sur ce qu'étaient ces militants. Capable du meilleur mais aussi du pire. Ce n'est pas la meilleure façon, il me semble, que d'idéaliser un passé révolu. Tout cela me renvois à une image jaunie de ma jeunesse, "avant mai 68". Mais c'est du "c'était mieux avant" d'essence réactionnaire.
des militants qui ont combattus jusqu'à leur dernier souffle le patronat malgré le cancer la maladie, ou d'autres encore qui ont rejeté des valises de billet que leur tendait le patron pour fermer leur gueule, d'autres encore qui oeuvrent dans l'anonymat le plus complet année après année remettant sans cesse l'ouvrage sur le métier malgré les discriminations dont ils font l'objet et qui leur coûte en salaire, en progression professionnelle et plus tard sur la retraite. Idem pour les colleurs d'affiches, les militants politiques toujours sur le pont, donnant sans compter du temps, de l'énergie et du fric.
Qu'il y ait eu des militants de cette trempe au pcf est exact. Mais on n'en voit plus, ou de moins en moins... Ce qui tient à la nature du pcf et de ce qu'il est devenu. Mais on en voit aussi dans des tas d'autres "traditions" ouvriéres.
Et cette nostagie ainsi que le zéle des nouveaux convertis type During me semble à moi émminement suspecte et condamnable, car il montre bien l'alignement croissant de cette orga via le "réalisme municipal" ou syndical....
la veulerie et la flagornerie la enthousiaste pour les strates supérieures de l'appareil, qui crachaient dans leur propre soupe pour courir vers la social-démocratisation en TGV, tels les pseudo-refondateurs, cette clique de staliniens opportunistes dont l''archetype Juquin fut soutenu à fond par feue la LCR....quand ces gens là manoeuvraient à droite toute pour leur carrière, pas de problème pour leur cirer les pompes et coller leurs affiches.
Il me semble que tu oublie un fait important de l'histoire de la lcr, c'est qu'a l'époque une majorité de l'organisation s'est levée contre cette dérive. Contrairement à la dérive "municipale" de LO, qui elle n'a encouru aucune critique "interne" de personne de ton organisation. CQFD...
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Message  yannalan Lun 31 Déc - 16:35

l me semble que tu oublie un fait important de l'histoire de la lcr, c'est qu'a l'époque une majorité de l'organisation s'est levée contre cette dérive.

Je n'ai pas vécu la période en question dans la LCR, mais je trouve curieux qu'une "majorité de l'organisation" n'ait pas fait plier la direction...

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Message  panchoa Lun 31 Déc - 16:40

Vals a écrit:
Je ne connais pas ce Fanch mais si il s'agit de Panchoa, je le place juste derrière un Roseau. sur ce forum Panchoa tout au long de ses interventions n'a de cesse de mettre l'accent sur les renégats du parti ou des syndicats particulièrement la CGT. C'est un choix qu'il fait comme il pourrait faire le choix de mettre en avant la majorité des militants sincères honnêtes combattifs et dévoués à leur classe, les nombreux sans grade. J'en connais pas mal dont parmi eux des militants qui ont combattus jusqu'à leur dernier souffle le patronat malgré le cancer la maladie, ou d'autres encore qui ont rejeté des valises de billet que leur tendait le patron pour fermer leur gueule, d'autres encore qui oeuvrent dans l'anonymat le plus complet année après année remettant sans cesse l'ouvrage sur le métier malgré les discriminations dont ils font l'objet et qui leur coûte en salaire, en progression professionnelle et plus tard sur la retraite. Idem pour les colleurs d'affiches, les militants politiques toujours sur le pont, donnant sans compter du temps, de l'énergie et du fric. Panchoa a fait le choix de ne citer que la minorité corrompue, c'est son choix comme mon choix de penser que ce genre de "militant" n'est pas plus utile à la classe qu'un âne les pattes attachées. Surtout d'un type fier de n'être organisé nulle part ! Pitoyable "militant" ... avec ça le patronat a de beaux jours devant lui !

Ce mépris vis à vis des militants ouvriers sincères du PC, cette négation aujourd'hui par certains de leur existence même, s'est toujours accompagnée de la veulerie et la flagornerie la enthousiaste pour les strates supérieures de l'appareil, qui crachaient dans leur propre soupe pour courir vers la social-démocratisation en TGV, tels les pseudo-refondateurs, cette clique de staliniens opportunistes dont l''archetype Juquin fut soutenu à fond par feue la LCR....quand ces gens là manoeuvraient à droite toute pour leur carrière, pas de problème pour leur cirer les pompes et coller leurs affiches.
Lire aussi pour ça l'auto-biographie de Krivine , qui avait pourtant été exclu lui-même par la crapule stalinienne Juquin, ordonnateur des basses oeuvres de l'appareil PC, quand ce dernier offrait encore beaucoup de perspectives de carrière et d'aura à cette racaille qui utilisait le dévouement, l'influence l'engagement des militants ouvriers PC pour leur propres intérêts.

vals fo stop la mauvaise moquette et puisque tu parle respect tu commence par me respecter. "
"Ce mépris vis à vis des militants ouvriers sincères du PC, cette négation aujourd'hui par certains de leur existence même, s'est toujours accompagnée de la veulerie et la flagornerie"
je pourrais trés facilement te la retourner en suprimant PCF. avant, de mon temps c'était le parti a toujours raison et c'est le seul dans la classe ouvrière. maintenant c'est les militants de LO seul vrais communistes et seul vrais militants ouvrièrs.
ceci dit stop le trollage, stop les gamineries de maternelle

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Message  gérard menvussa Lun 31 Déc - 16:53

yannalan a écrit:
l me semble que tu oublie un fait important de l'histoire de la lcr, c'est qu'a l'époque une majorité de l'organisation s'est levée contre cette dérive.

Je n'ai pas vécu la période en question dans la LCR, mais je trouve curieux qu'une "majorité de l'organisation" n'ait pas fait plier la direction...
Mais si, on l'a faite plier à cette période. Sauf que pour "redresser la barre", ce n'est pas immédiat.

Pour en revenir la question n'est pas d'idéaliser les militants ouvriers du pcf ou de les mépriser, c'est d'en prendre l'exacte mesure, en se fondant sur une vision aussi objective que possible. Et sans vouloir faire preuve de jésuitisme, il est évident que ce bilan fait apparaitre ombre et lumière, y compris sur les militants ouvriers "de base". Pour les apparatchiks, c'est une autre chose (mais c'est vrai aussi des zintelectuels)
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Message  verié2 Lun 31 Déc - 16:56

Vals (en parlant de la LCR) Ce mépris vis à vis des militants ouvriers sincères du PC
Je crois pas du tout que l'ensemble ou même la majorité de la LCR ait jamais méprisé, les militants ouvriers du PCF. Seule une toute petite minorité, qui depuis a probablement rejoint le PS ou abandonné, les méprisait à partir d'un point de vue "soixante-huitard petit bourgeois", qu'on retrouve encore dans certains milieux. A savoir une critique de gauche ou gauchiste du PCF alliée à une vision élitiste méprisante pour les "beaufs" qui fréquentent la fête de L'Huma.

En revanche, il est vrai que la LCR a toujours nourri beaucoup d'illusions sur tous les dissidents droitiers du PCF, sur Juquin comme sur beaucoup d'autres. (On remarquait d'ailleurs un phénomène voisin à propos des dissidents des Etats staliniens). Et il faut bien constater que l'appareil du PCF n'a jamais engendré des oppositionnels de gauche d'envergure. Même les Mao-staliniens comme Mury et Jurquet (aujourd'hui rentré au bercail) n'étaient que des troisièmes couteaux. Ce seul fait est instructif sur la nature de cet appareil.

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Message  Copas Lun 31 Déc - 17:17

Bien :

1)
La position de la LCR vis à vis de Juquin fut le choix de factions de droite dans le PC par bêtise et aveuglement. Pas le choix en direction de sa base. Ce fut à cette époque le choix de la dissidence sans en mesurer la couleur des plumes. Il faut rappeler que la question de la lutte des classes qui pouvait faire avancer les choses était à l'époque celle des coordinations et cela eut été un levier utile dans le travail vis à vis de la base du PC, en termes de résultats concrets des travailleurs.
Cela ne fut pas le choix de la LCR d'articuler sérieusement cette question avec un travail en direction de la base du PC mais de se maquer inutilement avec une faction social-démocrate. Ceci ne concerne pas le NPA, sauf que les héritiers politiques de cette tendance ayant été pour partie au NPA , sur le fond politique, sont maintenant pour l'essentiel au FdG.

Le choix de s'allier à Juquin fut un mauvais coup pour ce qui restait de communistes dans le PCF.

On a retrouvé ce genre d'attitude de loin en loin, mais moins brulante car la période Jospin a été une formidable leçon de chose, qui à titres réguliers, ont été intéressés par des fractures dans le PC sans suffisemment s'interroger de quelles orientations politiques il s'agissait ni la caractérisation de fragments de bureaucratie qu'elles représentaient. On les retrouve maintenant sur tout l'arc de cercle allant de Hue à la FASE, plus ou moins de gauche ou de droite, mais assurément et essentiellement, marquées par leurs attachement aux tétines des institutions de l'appareil d'état.
C'est également ce type d'attitude qui a prévalu avec des tête-à-têtes stériles et couteux avec les petits appareils du FdG.

2)
Oui le PCF, ses militants, et ses dirigeants furent ce que Roseau et Panchoa en disent.
Et oui, le PCF fut ce que Vals et Vérié en disent.

Il n'y a pas de contradictions car ce sont des faits, des réalités et des actes, pas des inventions ni d'horribles calomnies anticommunistes.
De même que la réalité 2012 du PCF est une autre réalité qui ne ressort pas d'un complot anticommuniste. Il n'y a plus beaucoup de communistes au PCF, un parti qui n'a plus non plus tellement de militants ouvriers, une petite base suiviste et vieille.

Cette réalité incontournable présente bien la réalité des organisations politiques du mouvement ouvrier en France. La réalité et la vérité sont implacables et il faut cesser de regarder les forces qui restent comme si elles avaient des réserves importantes cachées.

L'état est mauvais, ce n'est plus un problème de disputer avec les partis réformistes la direction de la classe ouvrière, ceux-ci ne la dirigent pas. et de très loin....
C'est bien un problème de reconstruire largement les organisations du mouvement ouvrier et d'être capable de créer des directions politiques ouvrières sur des lignes de masse .
L'affaiblissement du PCF exprime ces conclusions, et ce n'est pas nouveau. La création du NPA fut une tentative de résoudre ce problème mais vite avortée en ne se tournant pas vers les ouvriers qui sympathisaient avec et en se rabattant vis vers un rétrécissement drastique du champ politique en concentrant son attention vers les directions de petits partis réformistes.

Cette situation est toujours actuelle et maintenant pourrissante.
La leçon de la crise du PCF est que l'essentiel politiquement est à créer hors de la relation à ce parti, ou plus largement le FdG.

C'est une situation moins simple et plus difficile.
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Message  Gayraud de Mazars Lun 31 Déc - 17:30

Pierre Juquin candidat soutenu par la LCR, je me souviens à l'époque j'étais à la "Ligue", à la Fraction, j'étais contre, j'avais voté Arlette Laguiller ! Juquin = petit lapin depuis Mai 68... Smile
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Message  Rougevert Lun 31 Déc - 17:49

verié2 a écrit:

Rougevert
Je parle de toutes les victimes des escadrons de la mort" harkis dirigés par Papon pendant le mois d'octobre et non des seuls morts de la manif du 17.
La paix en Algérie...
Pourquoi pas l'indépendance?
Voilà que tu défends la ligne coloniale du PCF ( La paix, c'est la ligne de la DIRECTION PCF de la CGT) maintenant ????
Quand je disais que vous étiez complaisants avec le PCF, je n'imaginais pas que c'en était à ce point.
Personne ici n'ignore ni n'approuve la ligne politique du PCF pendant la guerre d'Algérie. Personne ne fait preuve de la moindre complaisance à son égard, LO en particulier l'a toujours critiquée sans équivoque.
Mais, une fois de plus, Rougevert, tu confonds la ligne politique du PCF avec le comportement et les aspirations des militants et sympathisants du PCF pendant cette période. Pour l'avoir vécue, je peux t'assurer que ce n'était pas si simple que tu as l'air de le croire. La majorité des militants étaient farouchement anti-colonialiste et se sentaient solidaires des Algériens, on se bagarrait toutes les semaines avec les fachos partisans de l'Algérie française ou avec les flics qui essayaient d'empêcher les diffusations de tracts et collages d'affiches - rien à voir avec aujourd'hui !

L'indépendance de l'Algérie ? Bien sûr, mais les dirigeants nous disaient : "C'est une question tactique, pour ne pas faire interdire le parti etc, mais nous sommes pour l'indépendance." Des camarades qui avaient choisi d'aider le FLN se faisaient exclure, mais on nous disait : "Ce sont des bons camarades, mais le parti ne peut pas les couvrir officiellement" etc. Le vote des pouvoirs spéciaux ? Pour ma part, je n'étais même pas au courant comme nombre de jeunes activistes...

Et, globalement, L'Huma dénonçait tout de même le colonialisme, la torture et la guerre tous les jours et paraissait souvent avec de grands blancs en raison de la censure.

Donc il ne s'agit pas de faire preuve de la moindre complaisance vis à vis du stalinisme et de sa ligne politique, non pas colonialiste à cette époque, mais pacifiste et ambigüe sous certains aspects, mais de comprendre ce que représentaient le parti et ses militants, leurs aspirations, leurs luttes malgré leurs limites. Et non de tout rejeter en bloc de façon simpliste.

D'ailleurs, s'il n'y avait que des canailles au sein du PCF, pourquoi tenter de faire le Front Unique avec lui, de s'adresser à ses militants, d'espérer qu'ils rejoignent les révolutionnaires ? Est-ce qu'on s'adresse aux militants de l'UMP ou du FN ? Ne vois-tu pas la différence ? Aujourd'hui encore, même si le PCF n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut, il représente malgré tout autre chose que le PS. Pour combien de temps si la situation générale continue à évoluer de la même façon ? C'est évidemment unen autre histoire...
__
PS Les chiffres récoltés par Babel, malgré leurs limites, nous donnent tout de même une idée de l'état du PCF et de son évolution récente. Il n'existe pas et il n'existera jamais de statistiques et de méthodes de classement social parfaites...

1) Je constate que Dug et Klin "ami" de LO, a la mémoire sélective concernant les événements qui ont précédé la répression policière au métro Charonne. Sa "mémoire" est la même que celle du PCF.

2) Le vote de l'envoi du contingent en Algérie est un ACTE colonialiste. Tout ce que tu décris par ailleurs est habituel des oscillements (et de ses justifications tortueuses (on vous exclue, mais on vous aime bien!) du stalinisme fort bien décrits et analysés par Trotsky.
Faut-il rappeler que d'autres courants et d'autres personnalités ont fait, eux, le choix de l'indépendance?

3) Pourquoi leur proposer le FUO?
D'abord parce que c'est la seule chose à faire: proposer les tâches de la lutte des classes AU PLUS GRAND NOMBRE dont ils font bien évidemment partie.
C'est la meilleure des raisons (et ça s'applique aussi au PS).
Le proposer aux orgas, aux syndicats et aux partis pour mettre en évidence l'opposition entre les actes réels et les grands principes défendus. Ensuite la base communiste a des sympathisantEs, des électeur(-trice)s, moins bornéEs et prêtEs à défendre les zigs-zags de la la ligne du parti, qui se réclame encore de la lutte des classes.
Ceci rassure...ceux qui comptent gagner des militants par le "dialogue" et sans les bousculer en critiquant leur parti et leurs certitudes..
Lutte des classes, mais de quel côté?


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Message  Rougevert Lun 31 Déc - 17:53

Gayraud de Mazars a écrit:Pierre Juquin candidat soutenu par la LCR, je me souviens à l'époque j'étais à la "Ligue", à la Fraction, j'étais contre, j'avais voté Arlette Laguiller ! Juquin = petit lapin depuis Mai 68... Smile
Sur ce point, on a fait la même chose (mais je n'étais pas à la Fraction).
Trotskiste-léniniste? Just do it.
Comme pour l'écologie, qui na pas besoin de servir de préfixe devant "socialisme".
Et je n'ai pas rejoint ensuite le terrier... des petits lapins. Laughing
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Message  gérard menvussa Lun 31 Déc - 18:09

Juquin = petit lapin
C'était les maos qui parlaient comme ça !
Quand aux oppositions de la ligne "tout pour juquin", il y avait bien la fraction, mais aussi le fait que la "majorité" d'alors avait éclaté en deux bouts, un bout avec Piquet Robert Tinville, qui soutenaient a fond la caisse, et un bout avec Ségur Ollivier Lantier qui se méfiaient comme la peste (et à juste titre)
Par ailleurs, Juquin n'était pas un "courant droite" du pcf. Je trouve assez absurde de le qualifier lui de "courant droite" alors qu'on accorde le "courant gauche" a "la riposte" sans trop de vérifications. Dis moi de quel coté penche ton opportunisme, je te dirais qui tu es...
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Message  Roseau Lun 31 Déc - 18:11

Pas un hasard...
Pareil pour moi: ni Juquin, ni ralliement honteux à autre Foutage de Gueule
savonnant la lutte des classes avec "laissons respirer Hollande"
ou la "Révolution par les urnes"...
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Message  verié2 Lun 31 Déc - 18:17

Rougevert
1) Je constate que Dug et Klin "ami" de LO, a la mémoire sélective concernant les événements qui ont précédé la répression policière au métro Charonne. Sa "mémoire" est la même que celle du PCF.

2) Le vote de l'envoi du contingent en Algérie est un ACTE colonialiste. Tout ce que tu décris par ailleurs est habituel des oscillements (et de ses justifications tortueuses (on vous exclue, mais on vous aime bien!) du stalinisme fort bien décrits et analysés par Trotsky.
Faut-il rappeler que d'autres courants et d'autres personnalités ont fait, eux, le choix de l'indépendance?

3) Pourquoi leur proposer le FUO?
D'abord parce que c'est la seule chose à faire: proposer les tâches de la lutte des classes AU PLUS GRAND NOMBRE dont ils font bien évidemment partie.
C'est la meilleure des raisons (et ça s'applique aussi au PS).
Le proposer aux orgas, aux syndicats et aux partis pour mettre en évidence l'opposition entre les actes réels et les grands principes défendus. Ensuite la base communiste a des sympathisantEs, des électeur(-trice)s, moins bornéEs et prêtEs à défendre les zigs-zags de la la ligne du parti, qui se réclame encore de la lutte des classes.
Ceci rassure...ceux qui comptent gagner des militants par le "dialogue" et sans les bousculer en critiquant leur parti et leurs certitudes..
1) J'ignore si tu t'adresses à Dug ou à moi, ou aux deux. Mais tu sembles très mal connaître l'histoire et la politique de LO. On peut critiquer cette organisation, mais c'est certainement celle qui a été la moins complaisante à l'égard du stalinisme, parmi les groupes trotskystes, (en dehors des Lambertistes qui ont viré à l'anti-communisme). Du moins jusqu'au récent virage municipal où LO a signé des accords sans principe pour tenter d'obtenir davantage d'élus.

2) Le Front unique ne consiste pas à "s'adresser au plus grand nombre" mais aux organisations ouvrières, car elles regroupent des militants voulant défendre les intérêts de leur classe. Ce n'est vraiment plus le cas du PS que tu mets ici sur le même plan que le PCF, sauf en de rares endroits. Car, malgré l'évolution du PCF, sa composition sociale n'est pas la même que celle du PS et on y compte encore des militants ouvriers et des gens qui se revendiquent du communisme/socialisme, même si ces concepts sont forts confus et parfois éloignés des notres dans leur tête.

3) Pour en revenir à l'Algérie, le fait de caractériser le vote des pouvoirs spéciaux comme colonialiste ne suffit pas pour faire des militants du PCF qui l'ont accepté ou ignoré des colonialistes !

Rougevert, tu sembles avoir du mal à admettre la complexité des situations et des corps sociaux, leurs contradictions, pour te réfugier dans des conceptions shématiques et manichéennes.

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Message  Rougevert Lun 31 Déc - 18:55

A Vérié plus particulièrement:
C'est bien à toi que je m'adressais et que je m'adresse.

La complexité ne peut être un argument contre la vérité.

LO, je la connais depuis sans doute aussi longtemps que toi.
Je pense que sa "virulente" opposition à l'appareil du PCF a pour fonction essentielle de cacher (mal) un gros héritage idéologique partagé.
Paradoxalement peu complaisante avec les staliniens du sommet (les méchants), elle l'est beaucoup plus avec ceux de la base (les gentils).
Or les uns sont les représentants ACCEPTES des autres...et même défendus.

Elle l'est aussi beaucoup avec de nombreux aspects du stalinisme, qui sait parfois se montrer aussi "anticapitaliste" qu'elle prétend l'être.
Comme le stalinisme, le trotskisme de LO fait de nombreux emprunts à l'idéologie bourgeoise.
C'est ainsi que j'ai pu voir, à ma grande surprise, les amis de LO, contre l'écologie parler du rôle "progressiste" de la bourgeoisie à propos du développement de la production par la technologie productiviste (accessoirement marchande?) et des infrastructures... Surprenant pour un lecteur enthousiaste de "La révolution permanente".
Il est troublant de voir jusqu'où ça va, quand je lis Dug et Klin sur la manif de Charonne.
Où est l'internationalisme quand la guerre d'Algérie à Paris se réduit à cette manifestation?

Je n'ai pas écrit que le FUO consistait SEULEMENT à s'adresser au plus grand nombre inorganisé ou pas, mais aussi à ceux-là AINSI QU'aux organisations.

Rougevert a écrit:3) Pourquoi leur proposer le FUO?
D'abord parce que c'est la seule chose à faire: proposer les tâches de la lutte des classes AU PLUS GRAND NOMBRE dont ils font bien évidemment partie.
C'est la meilleure des raisons (et ça s'applique aussi au PS).
Le proposer aux orgas, aux syndicats et aux partis pour mettre en évidence l'opposition entre les actes réels et les grands principes défendus. Ensuite la base communiste a des sympathisantEs, des électeur(-trice)s, moins bornéEs et prêtEs à défendre les zigs-zags de la la ligne du parti, qui se réclame encore de la lutte des classes.

J'ai posé ailleurs la question de la définition de la bobo-oisie.
Je n'ai pas eu (curieusement? clown ) de réponse.
Un bobo, c'est un "bourgeois bohême". Ce terme est apparu pour qualifier de "riches" citadins dont on ne sait pas (ou on ne veut pas savoir) s'ils sont salariés ou pas.
Personnellement ,je l'entends surtout dans la bouche des éléments les plus réactionnaires (proches du FN) et machistes, obscurantistes de la société: les plus radicaux des chasseurs et des éleveurs.
Ce terme a été employé ici, autant par les amis de LO que ceux du FdG, ce qui ne me surprend guère (au vu de leurs dispositions cognitives vis à vis de la connaissance scientifique) mais devrait interroger un marxiste...ou plusieurs.
Alors, si le critère de la nature de classe d'un parti est sa composition sociale, je voudrais que l'on me dise si la composition sociale du PS est bourgeoise...AU SENS MARXISTE DU TERME.
C'est un des points communs de LO et du PCF que de NE considérer QUE la classe ouvrière industrielle (pour conquérir ses voix ou y chercher des militants) et DONC de diviser le prolétariat (l'ensemble des salariés, quels que soient le niveau de leurs salaires et.... de leur instruction) AU SENS MARXISTE DU TERME.


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Message  gérard menvussa Lun 31 Déc - 19:05

Au delà des différences de "culture" (politique) qui nous divisent, il y a en tout cas une constatation objective qui est incontournable, c'est que le pcf comme seul organisateur de la classe (comme dans les années 60) c'est du passé. Et il faut évidemment adopter notre militantisme a cette réalité. Quand je suis arrivé sur le "marché du travail" le pcf était partout. Maintenant, il est nulle part. Il a encore des représentations, sinon fortes mais du moins significatives dans certains secteurs, mais la plupart des prolo n'ont jamais vu un militant du pcf (ni de l’extrême gauche, je rassure ceux qui ont abandonné leur radeau branlant pour le Titanic) Reste la fonction public ou des secteurs apparentés (comme la SNCF, pour parler à Vérié) Mais c'est des secteurs ou on peut avoir une implantation même en étant marginal dans la société, l’extrême gauche en sait quelque chose ! On ne peut plus s'appuyer sur le pcf (et les fameux "pans entiers" qui devaient nous tomber tout roti dans le bec) pour "contourner la difficulté", et c'est bien pour cela que tant le npa que LO ou le POI sont tous en crise profonde. Maintenant, savoir comment on en sort....
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Message  verié2 Lun 31 Déc - 19:41

Rougevert

1) LO, je la connais depuis sans doute aussi longtemps que toi.
Je pense que sa "virulente" opposition à l'appareil du PCF a pour fonction essentielle de cacher (mal) un gros héritage idéologique partagé.
Paradoxalement peu complaisante avec les staliniens du sommet (les méchants), elle l'est beaucoup plus avec ceux de la base (les gentils).
Or les uns sont les représentants ACCEPTES des autres...et même défendus.

Elle l'est aussi beaucoup avec de nombreux aspects du stalinisme, qui sait parfois se montrer aussi "anticapitaliste" qu'elle prétend l'être.
Comme le stalinisme, le trotskisme de LO fait de nombreux emprunts à l'idéologie bourgeoise.
C'est ainsi que j'ai pu voir, à ma grande surprise, les amis de LO, contre l'écologie parler du rôle "progressiste" de la bourgeoisie à propos du développement de la production par la technologie productiviste (accessoirement marchande?) et des infrastructures... Surprenant pour un lecteur enthousiaste de "La révolution permanente".

2) Il est troublant de voir jusqu'où ça va, quand je lis Dug et Klin sur la manif de Charonne.
Où est l'internationalisme quand la guerre d'Algérie à Paris se réduit à cette manifestation?
1) Il me semble que tu abordes là un autre sujet, à savoir comment le stalinisme a marqué de diverses manières les organisations trotskystes qui le contestaient, en régression sur certains points par rapport à Trotsky, en continuité sur d'autres. C'est un sujet intéressant, mais qui mérite un fil à part. Et je ne crois pas du tout que l'anti-stalinisme de LO ait eu pour objectif de dissimuler certains liens de filiation idéologique.

Même sur le plan idéologique et en dépit de ses limites dogmatiques, LO est tout de même une organisation qui a rompu bien plus radicalement avec le stalinisme que les autres courants trotskystes, ne serait-ce que parce que LO a refusé de reconnaître comme "ouvriers" les Etats de l'Est dont toute l'économie était étatisée. Je t'accorde que cette rupture fut insuffisante, que LO n'en a pas tiré les conclusions qui s'imposaient, néanmoins ce fut une réaction saine de considérer que seul le prolétariat organisé pouvait instaurer un Etat ouvrier.

Mais on s'éloigne un peu du PCF, sujet de ce fil. Même si LO avait été plus loin dans sa réflexion et sa rupture idéologique avec les séquelles du stalinisme imprégnant le trotskysme, ça n'aurait pas justifié de mettre sur le même plan les militants de base et les bureaucrates du PCF !

2) Dug et Klin est pas le porte-parole de LO ert je ne le suis évidemment pas non plus. Mais LO, que tu affirmes pourtant connaître, n'a jamais réduit l'internationalisme et l'anticolonialisme à la manif de Charonne. Ton interprétation est franchement absurde.

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Message  Rougevert Lun 31 Déc - 20:16

verié2 a écrit:
1) Il me semble que tu abordes là un autre sujet, à savoir comment le stalinisme a marqué de diverses manières les organisations trotskystes qui le contestaient, en régression sur certains points par rapport à Trotsky, en continuité sur d'autres. C'est un sujet intéressant, mais qui mérite un fil à part. Et je ne crois pas du tout que l'anti-stalinisme de LO ait eu pour objectif de dissimuler certains liens de filiation idéologique.

Même sur le plan idéologique et en dépit de ses limites dogmatiques, LO est tout de même une organisation qui a rompu bien plus radicalement avec le stalinisme que les autres courants trotskystes, ne serait-ce que parce que LO a refusé de reconnaître comme "ouvriers" les Etats de l'Est dont toute l'économie était étatisée. Je t'accorde que cette rupture fut insuffisante, que LO n'en a pas tiré les conclusions qui s'imposaient, néanmoins ce fut une réaction saine de considérer que seul le prolétariat organisé pouvait instaurer un Etat ouvrier.

Mais on s'éloigne un peu du PCF, sujet de ce fil. Même si LO avait été plus loin dans sa réflexion et sa rupture idéologique avec les séquelles du stalinisme imprégnant le trotskysme, ça n'aurait pas justifié de mettre sur le même plan les militants de base et les bureaucrates du PCF !

2) Dug et Klin est pas le porte-parole de LO ert je ne le suis évidemment pas non plus. Mais LO, que tu affirmes pourtant connaître, n'a jamais réduit l'internationalisme et l'anticolonialisme à la manif de Charonne. Ton interprétation est franchement absurde.
1) D'accord pour reconnaître qu'on s"éloigne UN PEU du sujet. Le PCF reste stalinien et on parle de l'influence persistante du stalinisme.
2) N'est-ce pas justement le contraire? Continuer de reconnaître comme ouvrier, un état renversé et dont l'économie est privatisée pour l'essentiel, les conquêtes de la révolution d'octobre anéanties, n'est-ce pas un emprunt au stalinisme qui permet n'importe quoi (comme la révolution citoyenne de Mélenchon?) hors de toute considération de classe?

3) Tu ne lis pas ce que j'ai écrit exactement.
J'ai dit (et je pense, et j'assume) que REDUIRE l'Histoire de la guerre d'Algérie A PARIS à la répression de la manifestation au métro Charonne, comme l'a fait Dug et Klin pour défendre la politique du PCF(à travers celle de la CGT) est un signe de l'abandon de l'internationalisme par LO et de son alignement ponctuel sur le chauvinisme colonial du PCF (la paix au lieu de l'indépendance étant une orientation de préservation de l'Algérie française) et sa soumission à l'impérialisme français.
Je ne crois pas que cela soit absurde.
Ce n'est pas tant le fait historique lui-même que ce que révèle cette tendance générale à défendre le PCF ("à cause de" l'existence de ses militants) qui, elle, est bien caractéristique de LO et non du seul Dug et Klin.
On a vu d'autres alignements sur le féminisme, l'homophobie, l'écologie, la science et le productivisme.

4) Pas de réponse sur l'ouvrièrisme et la bobo-oisie, communs à LO et au PCF?
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