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Egypte

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Egypte      - Page 26 Empty Communiqué NPA

Message  Roseau Mar 20 Aoû - 22:54

Pour que vive la révolution, à bas la dictature militaire !
Mardi 20 août 2013
Le pouvoir égyptien vient de disperser par la force et une violence extrême les places que les Frères Musulmans occupaient depuis plus d’un mois et poursuit le massacre tout en annonçant la dissolution de la confrérie.

Il y a des centaines de morts et des milliers de blessés, chiffres qui s’alourdissent de jour en jour. Le vice président El Baradei a démissionné pour protester contre les violences. Dans le même temps de nombreuses églises et locaux de chrétiens ont été brûlés ou saccagés par les Frères Musulmans et autres islamistes dispersés et chassés des places qu’ils occupaient.

Chassés du pouvoir par la population lors du soulèvement du 30 juin, les Frères Musulmans tentent de déplacer le conflit sur le terrain religieux. Pourtant les grèves et la contestation sociale continuent. L’armée est intervenue violemment pour briser la grève des ouvriers de l’acier de Suez faisant de nombreux blessés et procédant à des arrestations.

A travers la répression contre les Frères Musulmans, l’armée tente de s’attaquer à la révolution. En décrétant l’Etat d’urgence et le couvre feu, elle justifie par avance l’interdiction de toute grève, de toute manifestation et donc l’imposition de sa dictature. L’objectif pour le pouvoir et l'armée est de briser la volonté révolutionnaire de tous les Egyptiens qui revendiquent leurs droits, les travailleurs, les pauvres, les jeunes en créant un état de terreur.

Le NPA dénonce fermement les massacres d’Al-Sissi ainsi que les agressions envers les Coptes d’Égypte. Comme aux premiers jours de la révolution, il reste solidaire de la population qui se bat pour sa dignité et sa liberté, pour en finir avec les injustices et les inégalités sociales. Ni les Frères Musulmans, ni l’armée ne sont la solution. La révolution continue.

Montreuil, le 20 août 2013
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Egypte      - Page 26 Empty Re: Egypte

Message  Roseau Mer 21 Aoû - 23:41

Lettre aux révolutionnaires égyptiens

A bas la domination militaire. Non au retour des « fouloul ». Non au retour des Frères
par Socialistes Révolutionnaires

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29533



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Egypte      - Page 26 Empty Samir Amin sur l'Egypte

Message  Antonio Valledor Jeu 22 Aoû - 10:56

La sénilité dans toute sa splendeur (attention c'est du lourd):  



Samir Amin à Algeriepatriotique : « Oui, Morsi et les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï »

http://lepcf.fr/Samir-Amin-a-Algeriepatriotique

Dimanche 18 août 2013

Algeriepatriotique : Trop d’hypothèses sont faites autour de l’éviction du président égyptien Morsi par l’armée. Quelles en sont les véritables raisons ?

Samir Amin : La seule et véritable raison est que Morsi était rejeté par le peuple égyptien. La preuve en est donnée par la campagne de signature de Tamaroud qui avait réuni, avant le 30 juin, vingt-six millions de signatures demandant le départ de Morsi. Ces signatures n’ont pas été ramassées n’importe comment. Elles représentent un chiffre vrai. La manifestation du 30 juin était bel et bien attendue. Seulement, elle a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer. Les chiffres indiquent que dans toute l’Egypte, et non seulement à la place Tahrir, il y avait trente-trois millions de manifestants, le 30 juin. Pour un pays de 85 millions, si vous retirez les enfants, qui sont très nombreux, et les quelques vieillards qui sont moins nombreux, cela représente pratiquement tout le pays. Face à cela, évidemment, le commandement de l’armée a été très sage ; il a déposé Morsi et confié la présidence intérimaire à qui de droit, c’est-à-dire au président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, qui est un juge, mais pas un juge révolutionnaire ; c’est un homme conservateur, connu pour être parfaitement honnête et démocrate. C’est la seule raison. Il n’y en a pas d’autres.

Quand on dit que l’armée en a profité pour faire un coup d’Etat, je dirai que si l’armée n’était pas intervenue, cela n’aurait pas été une bonne chose qu’on continue à voir Morsi qui se comportait comme un brigand et sans aucun respect des règles les plus élémentaires de la démocratie. Ayant armé des milices de Frères musulmans, ce n’était pas acceptable. L’alternative, c’est-à-dire la non-déposition de Morsi, n’aurait pas été acceptable non plus. Je dois ajouter – tout le monde le sait en Egypte, et c’est dit aujourd’hui avec beaucoup de force – que l’élection qui avait porté les Frères musulmans et Morsi au pouvoir a été une fraude gigantesque. Une fantastique fraude sur la fabrication des listes électorales, où les Frères musulmans se sont inventé neuf millions de voix supplémentaires.

D’où tenez-vous ces chiffres ?

Tout le monde le sait en Egypte. Et la preuve va être donnée par la justice bientôt. Nous ne l’avions pas appris hier ; nous le savions au lendemain de l’élection déjà. Nous connaissons des quantités d’exemples dans lesquels un même Frère musulman avait cinq cartes électorales, avec le même nom et inscrit dans cinq bureaux de vote dans des quartiers voisins. Et comme de surcroît cet électeur détenait les pouvoirs donnés par sa femme, ses enfants adultes ainsi que sa grand-mère, il pouvait voter cinq fois pour dix personnes. C’est comme cela que les choses se sont passées. D’autre part, les milices des Frères musulmans ont occupé les bureaux de vote et se sont donné, à eux seuls, le droit de voter et ont empêché, avec leur foule, les autres de voter, à tel point que les juges égyptiens qui généralement surveillent les élections et qui ne sont pas – je le dis encore une fois – des révolutionnaires, ont refusé en masse d’entériner ces élections. Le président de la commission électorale qui était un Frère musulman, par ordre de Morsi, a déclaré Morsi gagnant avant même que le dépouillement fût terminé. L’ambassade des Etats-Unis a proclamé Morsi vainqueur d’élections « démocratiques » et, évidemment, trois minutes après, les ambassades de Grande-Bretagne, de France et des autres pays européens ont suivi. La commission des soi-disant observateurs étrangers, principalement des Européens, a entériné ces élections-farce. Le régime ne bénéficiait, donc, d’aucune légitimité. Cependant, le fait qu’ils aient exercé le pouvoir pendant un an fut bien, parce qu’ils ont montré leur vrai visage. Ils ont poursuivi la même politique néolibérale que celle de Moubarak, dans une version encore plus brutale à l’égard des classes populaires et, d’autre part, ils ont violé toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie. C’est pour cela que cette déposition n’est pas un coup d’État militaire et c’est pourquoi cette déposition et la chute de Morsi est une victoire du peuple égyptien. Cela va de soi que ce n’est pas une victoire finale. C’est une étape dans une longue bataille politique qui va continuer des mois, voire des années.

Avec les graves débordements qui ont suivi la destitution de Morsi, pensez-vous que l’Egypte s’achemine vers une guerre civile ?

Il n’y a pas de guerre civile et il n’y a pas de danger de guerre civile (en Egypte). Il y a eu trente-trois millions de manifestants au Caire contre Morsi, lequel avait le pouvoir de l’État et les milliards de dollars du Golfe. Seulement, il n’a même pas pu mobiliser deux millions de partisans. On parle de danger de guerre civile quand l’opinion est véritablement divisée et partagée. Ce n’est pas le cas en Égypte. Ce qu’il y a, par contre, ce sont des actions terroristes. En Égypte, tout le monde sait que les Frères musulmans sont au nombre de cinq cent mille à six cent mille. Parmi eux, il y a une centaine de milliers qui est armée. Ce sont ceux-là qui peuvent créer des troubles, non une guerre civile. D’ailleurs, dans les manifestations populaires, ceux qui arrêtent les Frères musulmans et les battent à plate couture, ce ne sont pas les forces policières, mais plutôt les manifestants eux-mêmes. Dans le quartier de Boulaq, quand une manifestation des Frères musulmans a voulu, le 30 juin 2013, se déplacer, ce sont les gens de Boulaq qui leur ont barré la route et qui les ont véritablement, à coups de pierres, repoussés. Morsi avait menacé : « Si on me destitue, je vous promets la guerre civile ! » Il n’y en aura pas. Les médias occidentaux, hélas !, répètent de leur côté : « L’Égypte est divisée. » Si nous voyions en France vingt millions de manifestants contre le Front National et cinq cent mille pour, dirait-on que l’opinion est divisée ? C’est grotesque de parler d’opinion divisée en Égypte et de risque de guerre civile. Concernant ces groupes djihadistes, ils viennent de deux endroits. De l’ouest de la Libye. Depuis que les pays occidentaux ont « libéré » la Libye et l’ont détruite, ce pays, aux mains de seigneurs de la guerre, est devenu la base de tout ce qu’on veut. D’ailleurs, les actions contre le Mali et l’Algérie sont venues de Libye. De la même manière, l’armée vient d’arrêter dans le désert occidental un groupe djihadiste venu de Libye, armé de missiles sol-sol. Alors, évidemment, avec cela, ils peuvent créer des incidents relativement graves. L’autre source d’attaque des djihadistes est le Sinaï. Parce que les accords malheureux, dits de paix entre l’Égypte et Israël interdisent une installation importante de l’armée égyptienne au Sinaï, elle a droit – je ne sais plus – à sept cents hommes, portés peut-être à deux mille. Ceci est un chiffre très petit pour une province désertique aussi vaste et montagneuse de surcroît. C’est un peu comme l’Adrar des Ifoghas. Venus avec le soutien financier de certains pays du Golfe et avec la tolérance – pour le moins qu’on puisse dire – d’Israël, ces groupes ont une existence au Sinaï. Ils l’ont d’ailleurs démontré immédiatement par une démonstration violente à Al-Arich, qui est la capitale du nord du Sinaï.

Vous venez de parler des groupes djihadistes. Sachant le caractère transnational de la violence salafiste, pensez-vous que l’armée égyptienne a les moyens d’y faire face ?

Nous, en Égypte, sommes comme vous en Algérie. L’islam politique n’a pas disparu. Il est un peu derrière nous parce qu’il a démontré sa vraie face. Chez vous, il a coûté 100 000 personnes assassinées par les terroristes. Et l’armée algérienne a fini par avoir raison d’eux. En Égypte, ça n’a coûté qu’un pouvoir civil d’une année, mais désormais l’opinion est très claire en Égypte. Bien sûr, la grande masse des Égyptiens, comme des Algériens, restent des musulmans croyants et même les coptes chrétiens en Égypte sont généralement croyants. Cependant, ils ne croient plus du tout à l’islam politique. Ce que nous entendons dans les rues du Caire – j’y étais récemment – sans arrêt, c’est : « Ihna mouch ayzin islam el baqala » « nous refusons l’islam d’épicerie ». Mais, évidemment, il reste que nous sommes dans une société comme la vôtre, où il y a encore des gens qui n’ont pas encore compris. Et il y a, malheureusement, une base objective avec la misère et le désœuvrement des recrutements possibles. D’autant qu’ils peuvent recruter ailleurs, comme ce qui se passe en Syrie, où nous savons que tous ces groupes islamistes ne sont pas syriens et qu’il y a beaucoup de Tunisiens, d’Égyptiens, d’Afghans et de Turcs. De la même manière, ils peuvent toujours opérer. Je fais confiance aux forces de l’armée égyptienne qui sont capables de faire face avec succès à ces menaces, parce que, même si dans le haut commandement, certains peut-être qui ont été des alliés des islamistes ou qui avaient fait des calculs d’alliance avec eux dans le passé existent, une grande partie des officiers égyptiens sont avec le peuple égyptien contre Morsi. Pour ce qui est des moyens face à ce genre de situations, il n’est pas facile d’éradiquer d’un coup, d’autant, comme je le disais, qu’ils ont des bases objectives en Libye et dans les pays du Golfe.

Les médias évoquent un deal conclu entre Morsi et les Américains qui consistait à céder 40% des territoires du Sinaï aux réfugiés palestiniens. En contrepartie, les Frères musulmans auraient empoché huit milliards de dollars. Qu’en est-il réellement ?

Oui, cette information est exacte. Il y avait un deal entre Morsi, les Américains, les Israéliens et les acolytes riches des Frères musulmans de Hamas à Gaza. Les États-Unis ont soutenu Morsi jusqu’au bout, comme ils ont soutenu Moubarak. Mais les pouvoirs politiques aux États-Unis sont, comme partout, réalistes. Quand une carte ne peut plus être jouée, ils l’abandonnent. Le projet de Morsi était de vendre 40% du Sinaï à des prix insignifiants non pas au peuple de Gaza, mais aux richissimes Palestiniens de ce territoire, qui auraient fait venir des travailleurs de là-bas. C’était un plan israélien pour faciliter leur tâche d’expulsion des Palestiniens, en commençant par ceux de Gaza vers le Sinaï d’Égypte de manière à pouvoir coloniser davantage et plus aisément ce qui reste de la Palestine, encore arabe de par sa population. Ce projet israélien a reçu l’approbation des États-Unis et, de ce fait, celle de Morsi également. Sa mise en œuvre avait commencé. L’armée est entrée en jeu et a réagi de manière patriotique, ce qui est tout à fait à son honneur, et a dit : « On ne peut pas vendre le Sinaï à quiconque, fussent-ils des Palestiniens et faciliter le plan israélien. » C’est à ce moment-là que l’armée est rentrée en conflit avec Morsi et les Américains.

Selon une étude récente, une gigantesque vague d’émigration d’Egyptiens aurait lieu vers les pays du Maghreb, dans les mois à venir. Y a-t-il des signes avant-coureurs d’un tel scénario ?

Je ne sais pas d’où vient cette information. Il y a une pression migratoire très forte en Égypte comme dans tout autre pays arabe. En Égypte, il y a un chômage et une pauvreté qui sont énormes. Par conséquent, beaucoup de gens, surtout parmi les jeunes, mais pas seulement parmi les jeunes, quand ils ont l’occasion et la possibilité d’émigrer, partent n’importe où. Ils préfèrent par contre émigrer en Europe. Maintenant, les pays du Golfe, l’Irak et la Libye leur sont pratiquement fermés. Quant à la destination vers le Maghreb, je n’ai jamais entendu cette nouvelle et je ne sais pas ce que vaut cette étude.

Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi

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Message  Toussaint Jeu 22 Aoû - 14:40

http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1864
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Message  Roseau Jeu 22 Aoû - 17:10

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Message  Copas Jeu 22 Aoû - 21:43

La libération de Mubarak crée un profond malaise
http://elbadil.com/?p=455782
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Le mouvement tamarod par son porte parole, Talib Hassan Shaheen, demande le ré-incarcération de Mubarak et avance plus loin  qu'il faut poursuivre les 2 systèmes qui ont causé les crimes contre le peuple égyptien. Tout en demandant quand même que Mubarak soit réincarcéré pour menace à la sécurité nationale comme Morsi.
Les militaires ont-ils été trop gourmands ?
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Message  nico37 Sam 24 Aoû - 15:11


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Message  mykha Lun 26 Aoû - 10:27

Égypte - Après l'intervention sanglante contre les Frères musulmans, qui est visé par la dictature ?


Les chefs de l'armée égyptienne avaient averti qu'ils agiraient avec « fermeté » pour faire évacuer les places du Caire occupées par les partisans des Frères musulmans depuis la déposition de Mohamed Morsi, au début juillet. Ils ont tenu parole : l'intervention de l'armée et de la police, entre le 14 et le 16 août, s'est soldée par des centaines de morts. L'armée n'a pas fait de quartier parmi ceux que les dirigeants de la confrérie avaient appelés à résister coûte que coûte pour imposer le retour à son poste du président déchu. De leur côté, ceux-ci savaient fort bien à quoi s'attendre, mais ils tenaient à faire jusqu'au bout leur démonstration, fût-ce en envoyant leurs propres partisans à un massacre prévisible.

Dès le départ forcé de Moubarak en février 2011, il était clair que la bourgeoisie égyptienne et les dirigeants impérialistes ne visaient qu'à une chose : rétablir le plus vite possible un pouvoir politique capable de tenir en respect les masses populaires révoltées par leur condition misérable. Derrière les discours creux sur la nécessité d'instaurer la démocratie dans le pays se cachaient des manoeuvres frénétiques pour trouver sur quelles forces politiques s'appuyer, et l'Égypte en compte deux essentielles : l'armée et les Frères musulmans.

UN PASSÉ DE COLLABORATION

Si depuis 1952 l'armée a été la colonne vertébrale du pouvoir, elle a aussi su instaurer une collaboration feutrée avec les Frères musulmans. Bien installés dans les quartiers des villes, ceux-ci ont assis leur influence sur leur capacité à fournir à la population un certain nombre de services sociaux, voire médicaux et sanitaires, que l'État se souciait bien peu de lui fournir. Cette influence faisait de la confrérie un facteur de stabilité sociale bien utile au pouvoir en place, même si la collaboration de ces deux forces restait toujours conflictuelle.

Les conditions de la chute de Moubarak et le simulacre de processus démocratique enclenché ensuite ont mis cependant la confrérie face au défi d'exercer directement le pouvoir politique dans une situation sociale de plus en plus dramatique. Le mécontentement s'est alors tourné rapidement contre son gouvernement. C'est ce qui a permis à l'armée de se présenter comme un sauveur disposant de l'appui populaire pour déposer Mohamed Morsi par le coup d'État du 3 juillet.

Les rôles sont maintenant inversés et le calcul des dirigeants des Frères musulmans est visiblement de tabler sur le discrédit rapide des nouveaux gouvernants en se présentant désormais comme la seule alternative politique à la dictature militaire. Ils peuvent pour cela se parer de l'auréole de martyrs de la démocratie, consacrée dans le sang des victimes. Ils le peuvent d'autant plus que pratiquement toutes les autres forces politiques se sont rangées derrière l'armée et ont contribué à la présenter comme le sauveur du peuple égyptien.

LA VÉRITABLE CIBLE DE LA DICTATURE

La dictature militaire ne sauvera le peuple ni de la misère, ni même du danger islamiste. Soutenus entre autres par l'Arabie saoudite, les chefs de l'armée n'offrent aucune garantie de laïcité. De leur côté, les Frères musulmans ont saisi l'occasion de radicaliser leurs partisans, les dressant non seulement contre le pouvoir en place, mais aussi contre les chrétiens coptes qui, accusés de collaboration avec l'armée, sont la cible de leurs représailles. Mais bien d'autres, militants de gauche, militants syndicaux ou ouvriers en grève, pourraient demain devenir également la cible de militants de la confrérie. Il n'est d'ailleurs même pas exclu qu'une forme de collaboration se rétablisse, à ce niveau-là ou au niveau politique, entre le pouvoir militaire et les Frères musulmans. Car malgré les massacres auxquels on vient d'assister, la cible principale de la dictature qui se remet en place n'est pas les Frères musulmans. C'est le peuple égyptien lui-même avec ses aspirations à sortir de l'immense misère dans laquelle il est plongé depuis des décennies. Ni la bourgeoisie égyptienne ni l'impérialisme ne comptent donner satisfaction à aucune de ses revendications. Leur argent, leurs capitaux, leurs profits ne sont pas faits pour cela.

C'est bien à cette tâche que les chefs de la dictature militaire comptent désormais s'employer, en se servant tant que ce sera possible de leur crédit de « sauveurs du peuple ». Ils s'y emploient d'ailleurs déjà. Même si cette intervention est moins spectaculaire et moins sanglante que celle de ces derniers jours au Caire, la police et l'armée ne cessent d'intervenir contre les travailleurs en grève et le feront peut-être de plus en plus. C'est bien pourquoi la caution que des forces politiques se présentant comme progressistes, voire « révolutionnaires », ont accordée à ces forces de répression est grave car elle contribue à désarmer les travailleurs face à elles.

Or pour se défendre, pour défendre leurs aspirations, les travailleurs égyptiens doivent apprendre à ne compter que sur eux-mêmes, que sur leur propre organisation. Plus encore, ils doivent préparer leur alternative politique à la dictature de la bourgeoisie et de l'impérialisme, qu'elle prenne la forme de la dictature des militaires, de la dictature des islamistes ou d'une collaboration de ces deux forces. Et c'est bien la seule véritable alternative possible, et la seule qui soit véritablement révolutionnaire.

André FRYS
Lutte Ouvrière. 23 Août 2013
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Message  Roseau Jeu 29 Aoû - 13:26

. Les travailleuses et travailleurs du textile de Mahalla à nouveau en grève!

http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-les-travailleuses-et-travailleurs-du-textile-de-mahalla-a-nouveau-en-greve.html
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Message  Antonio Valledor Ven 30 Aoû - 16:23

Le drame, c’est que, face à l’armée et aux Frères, aux vrais moubarakistes et aux faux « démocrates », le mouvement de masse ne dispose actuellement d’aucune organisation propre et surtout de sa propre politique indépendante. Un nouveau mouvement ouvrier indépendant a bien commencé à émerger ces deux dernières années avec le surgissement de milliers de structures syndicales de base et la création de deux nouvelles confédérations syndicales. Mais une partie de leurs dirigeants soutiennent eux aussi le coup d’Etat et appellent à l’arrêt des grèves au nom de la lutte contre le « terrorisme ».

Pourtant ces grèves ouvrières se poursuivent envers et contre tout et c’est là que réside le seul espoir pour qu’à terme surgisse en Egypte une « troisième voie » entre l’armée et les islamistes : un mouvement ouvrier indépendant qui développe sa propre politique et ses propres organes de pouvoir démocratiques. C’est à partir d’un tel développement que la gauche révolutionnaire (dont la progression est réelle mais encore modeste) pourra s’implanter et offrir une alternative à l’avenir sombre qu’annonce le bras de fer engagé entre l’armée et les Frères Musulmans.

http://www.avanti4.be/actualite/article/contre-le-regime-militaire-en-egypte-construire

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Message  sylvestre Mar 10 Sep - 18:12

Meet The Egyptian Veiled Superhero That’s Crushing Sexual Harassment

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Message  Roseau Ven 13 Sep - 13:50

http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article3111
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Message  Roseau Sam 14 Sep - 4:01

Témoignage d’Haitham Mohamedain, des Socialistes Révolutionnaires, après sa mise en liberté
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-le-temoignage-dhaitham-mohamedain-des-socialistes-revolutionnaires-apres-sa-mise-en-liberte.html
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Message  Copas Sam 14 Sep - 10:15

Roseau a écrit:Témoignage d’Haitham Mohamedain, des Socialistes Révolutionnaires, après sa mise en liberté
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-le-temoignage-dhaitham-mohamedain-des-socialistes-revolutionnaires-apres-sa-mise-en-liberte.html
Très instructif.
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Message  Copas Jeu 26 Sep - 4:28

Un bon dossier compilé  sur la situation de differentes couches du prolétariat égyptien, des paysans pauvres et des pêcheurs et l'état des concessions faites par le gouvernement face au prolétariat égyptien.

PUBLIE SUR AL-AHRAM
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/0/3/131/3819/Salaire-minimum,-satisfaction-minimum.aspx
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3821/Assurance-sociale--une-belle-utopie.aspx
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3824/Les-for%C3%A7ats-de-la-terre.aspx
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3828/Pour-quelques-maquereaux.aspx


Salaire minimum, satisfaction minimum
Par Salma Hussein

Le salaire minimum de 1200 L.E. mensuel (158 CHF) dans le secteur public annoncé en fanfare par le gouvernement le 19 septembre 2013 peine à convaincre, même les ouvriers (sans mentionner les journaliers de l’agriculture ou de la pêche qui forment plus de 60% du prolétariat – voir les trois articles qui suivent). Et ce, bien qu’il dépasse toutes les prévisions.

L’annonce est intervenue quelques jours avant un nouveau cycle de négociations entre des représentants du gouvernement, du secteur privé et des ouvriers. Il était pourtant question, avant, d’un salaire minimum situé entre 800 et 1000 L.E. Le vice-premier ministre, Ziad Bahaeddine, se félicite de la décision. Dans des déclarations à Al-Ahram, il affirme que ce salaire minimum «répond à la demande des ouvriers». «Nous avons le temps pour décider comment nous allons le financer étant donné qu’il sera appliqué en janvier 2014», renchérit-il. Et d’ajouter: «Toutes les études effectuées sur la question confirment l’impact positif du salaire minimum sur la distribution des revenus». Le salaire minimum concerne les fonctionnaires de l’appareil administratif de l’Etat.

LA SUITE   .../...
La question des travailleurs journaliers et du prolétariat précaire
Les travailleurs journaliers, majorité des travailleurs, vont-ils avoir une «assurance sociale»?

.../...

http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3821/Assurance-sociale--une-belle-utopie.aspx

Assurance sociale : une belle utopie

Par Dina Bakr

Le gouvernement égyptien semble enfin décidé à accorder une assurance sociale aux travailleurs non déclarés. Cette catégorie renferme les paysans, les vendeurs ambulants, les pêcheurs, les ouvriers journaliers et les portiers-concierges. Ces derniers ne sont pas enregistrés au Ministère du travail et donc ne profitent d’aucun avantage. Aujourd’hui, le ministère a décidé de prendre en charge cette catégorie longtemps marginalisée.

«La première étape sera de recenser leur nombre exact en faisant un travail de terrain pour renouveler la base d’informations sur les travailleurs journaliers avant de mettre en application ce projet d’assurance sociale», précise Kamel Abou-Aita, ministre du Travail.

«L’absence de base juridique concernant cette tranche de la population a conduit à la détérioration de ses conditions de travail et a poussé ses employeurs à l’exploiter sans lui fournir de sécurité», analyse Mohamad Abdel-Qader, fondateur du syndicat indépendant des Ouvriers journaliers, une association qui défend les droits de cette main-d’œuvre irrégulière.

D’après les estimations du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), les travailleurs non déclarés représentent de 60 à 80 % du marché du travail. Les doter d’une assurance sociale est devenu nécessaire, notamment à cause de l’instabilité de leurs revenus particulièrement en période de crise. «Le fait de fournir une protection à cette catégorie de la population est un premier pas afin d’arriver à une justice sociale», estime le ministre du Travail, qui a lui-même participé à plusieurs manifestations ouvrières.
.../....
Les pêcheurs: huit millions et une précarité mortifère

Pour quelques maquereaux
Par Dina Bakr
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3828/Pour-quelques-maquereaux.aspx
Paysans: exploitation et maladies, le lot quotidien

Les forçats de la terre
Par Dinan Bakr
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3824/Les-for%C3%A7ats-de-la-terre.aspx
Le gouvernement interrogé

Alaa Awad : « Un budget sera consacré à l’assurance médicale des journaliers »
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/34/107/3825/Alaa-Awad--%C2%AB-Un-budget-sera-consacr%C3%A9-%C3%A0-l%E2%80%99assurance.aspx
Alaa Awad, porte-parole du ministre de la Main-d’oeuvre et de l’Emigration, affirme que le gouvernement se penche avec sérieux sur la couverture sociale des travailleurs journaliers.

Al-Ahram Hebdo : Comment le gouvernement envisage-t-il de prendre en charge cette tranche de la population ?

Alaa Awad : Une idée de fond de créer une caisse a été proposée lors des discussions entre les différents ministères concernés par ce sujet. Nous avons rencontré tous les représentants des syndicats et des coalitions créés après la révolution soutenant les droits des travailleurs journaliers. Le gouvernement a décidé de consacrer un budget à l’assurance médicale de ces journaliers, greffée sur le budget de l’Etat. La somme n’est pas encore fixée, mais le ministère tient à diversifier les ressources pour couvrir tous les intéressés. Il a fallu également attendre les propositions des journaliers pour garantir la continuité de cette caisse.
— Comment ce projet va-t-il être mis en application ?

D’abord, il faut rassembler une base de données relative à ce secteur. On doit connaître précisément leur nombre. Il nous faut unifier la direction qui comptabilise leur nombre et déterminer leurs besoins tout en faisant d’abord bénéficier les plus nécessiteux. Une collaboration est aussi nécessaire avec le ministère de la Solidarité sociale, afin de faire un amendement de la loi du travail n°12 de l’année 2003. La nouvelle loi sera d’abord présentée à l’opinion publique et plus tard au Parlement.
— Pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de se pencher sur ce sujet à ce moment précis ?

Le ministère de la Main-d’oeuvre et de l’Emigration voulait donner aux journaliers des meilleures conditions de vie. La révolution leur a permis de créer des syndicats indépendants. Ces représentants sont comme des porte-parole auprès du gouvernement. Ils n’ont pas cessé de faire pression sur les responsables pour que le sujet soit abordé plus sérieusement. Il faut avoir un syndicat pour les journaliers qui soit une entité légitime qui protège leurs droits. De même, le ministère a décidé de créer 28 unités au niveau national, qui dépendront du cabinet du ministère. Ces bureaux assumeront plus tard le suivi des dossiers des journaliers.
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Message  Vic Jeu 26 Sep - 13:04

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=3023:egypte-declaration-constitutive-du-front-l-chemin-de-la-revolution-thuwar-r-&option=com_content&Itemid=53
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Message  GGrun Jeu 26 Sep - 23:17

je ne vois pas dans la déclaration de ce front révolution la moinde référence à la participation des partis préexistants (SR, ..)

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Message  Copas Ven 27 Sep - 0:51

GGrun a écrit:je ne vois pas dans la déclaration de ce front révolution la moinde référence à la participation des partis préexistants (SR, ..)
Je me suis fait la même remarque.

L'appel est sur le site des SR sans explications particulières, avec les liens de contact, site, mail, etc :
http://revsoc.me/politics/jbh-tryq-lthwr-thuwwr
(voir par ailleurs leur article sur les grèves en Libye, et celui sur la responsabilité de l'impérialisme dans les violences en Irak).

Egypte      - Page 26 Thuwar10

Bien que je n'en est pas certitude, cela ressemble à un appel à regroupement par des personnalités (dont Haytham Mohamadeen), des membres du mouvement des jeunes du 6 avril, etc, un appel de 140 personnes de plusieurs mouvements.
http://gate.ahram.org.eg/News/398762.aspx
Voir comment c'est présenté là par le site ci-dessous :
http://www.madamasr.com/content/new-revolutionary-umbrella-group-launch

Ce qui est a noté c'est que le mouvement du 6 avril, par l'un de ses fondateurs, Ahmed Maher,  semble indiquer qu'il soutiendrait toutes les initiatives de ce front qu'il présente comme l'union de tous les groupes qui ont déclenché la révolution du 25 janvier 2011.
http://gate.ahram.org.eg/News/399381.aspx

Ce qu'en dit Al_Ahram :

http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/993/1/130/3789/Contre-tous,-pour-la-r%C3%A9volution.aspx
Contre tous, pour la révolution
Mohamed Abdel-Hady  25-09-2013

 Le Front de la voie révolutionnaire est un nouveau mouvement qui vient de naître. Se revendiquant des objectifs de la révolution du 25 janvier, il se positionne à la fois contre la violence des Frères musulmans et la tutelle de l’armée.

Formé il y a un peu moins d’un an d’opposants laïques et de gauche hostiles au régime islamiste de l’ex-président Mohamad Morsi, le Front National du Salut (FNS) semble affronter un avenir incertain. Sa raison d’être n’est plus, alors que beaucoup de ses membres ont basculé dans le camp du nouveau régime installé par l’armée au grand mécontentement de beaucoup d’autres qui s’inquiètent du sort des objectifs de la révolution.

C’est dans ce contexte qu’une nouvelle formation révolutionnaire vient de voir le jour. Il s’agit du « Front de la voie révolutionnaire », officiellement inauguré hier, mardi. Composé de 120 membres fondateurs, dont des activistes tels Alaa Abdel-Fattah, Ahmad Maher et Mahinour Al-Masri, ou encore l’écrivaine Ahdaf Soueif, qui a participé à la rédaction du programme politique de la nouvelle formation. Celle-ci est soutenue par d’autres mouvements de même obédience, comme les Socialistes révolutionnaires et le 6 Avril.

Ses fondateurs se sont fixés comme objectifs de « récupérer » la révolution du 25 janvier, de barrer la route à la contre-révolution, de combattre contre la « répression du pouvoir militaire » ainsi que contre « la violence des Frères musulmans ».
Parmi ses objectifs figurent également la redistribution équitable des richesses, la mise en place d’un régime démocratique, bref, une mise en application de la devise révolutionnaire : « pain, liberté, dignité humaine et justice sociale ».

Pour Ahdaf Soueif, l’objectif du nouveau front est de réaliser la justice sociale, d’instaurer l’Etat de droit et de faire respecter les droits de l’homme. « Les Frères musulmans, une fois arrivés au pouvoir, n’ont fait que reproduire le régime Moubarak au profit de leurs partisans et ont tourné le dos à la révolution. Aujourd’hui, notre position reste néanmoins claire : nous sommes contre l’instauration d’un Etat policier », résume-t-elle.

Selon Hatem Tellima, l’un des membres fondateurs, « l’adhésion au nouveau front est interdite aux Frères musulmans dont la présence n’est pas souhaitée. Nous sommes à la fois contre les Frères et contre la tutelle militaire sur la période de transition. Nous sommes néanmoins disposés à coopérer avec d’autres partis islamistes qui partagent notre position », précise-t-il.

Pour Tellima, le nouveau front n’a rien en commun avec le FNS. « Le FNS soutient la feuille de route préparée par l’armée, défend les mesures répressives au nom de la guerre contre le terrorisme, et n’a pas de problème à traiter avec les figures du régime de Moubarak », estime-t-il.

Réfaat Al-Saïd, chef du parti Al-Tagammoe et cadre du FNS, contre-attaque. « Le Front de la voie révolutionnaire adopte des positions contradictoires, de quoi se placer lui-même parmi les rangs de la contre-révolution. S’en prendre aux Forces armées c’est compatir aux Frères musulmans. On ne peut pas prétendre vouloir sauver la révolution des Frères et en même temps attaquer l’Institution militaire qui se dresse contre eux », pense-t-il.

Khaled Daoud, porte-parole démissionnaire du FNS, précise que beaucoup pensent que le FNS a perdu sa raison d’être après la destitution de Mohamad Morsi et jugent important de reconsidérer son rôle, alors que d’autres estiment que le FNS doit rester uni jusqu’à l’amendement de la Constitution et l’organisation de nouvelles élections parlementaires et présidentielles.

Pour sa part, Daoud reconnaît que le FNS a perdu du terrain et n’est plus ce qu’il était sous le régime islamiste. « Il ne tient plus régulièrement ses réunions et ses communiqués se font de plus en plus rares », constate-t-il.

« Les partis politiques et les mouvements révolutionnaires qui craignent pour les objectifs du 25 janvier doivent se concerter pour remettre la révolution sur la bonne voie. Il est urgent de faire face aux caciques du régime Moubarak, dont certains prétendent que le 25 janvier n’était qu’une conspiration islamiste et que la vraie révolution a eu lieu le 30 juin », conclut Daoud.
Haytham Mohamadeen :
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Message  Copas Sam 28 Sep - 8:48

Le décès de Gamal Abdel-Nasser le 28 septembre 1970 à 52 ans

Une grande mobilisation populaire qui ne sera dépassée que par les plus grandes manifestations de l'histoire, le 30 juin 2013.

Un document exceptionnel :

Retour sur un discours de Nasser contre les frères musulmans et bien écouter la séquence sur la rencontre entre Nasser et le guide suprême des frères musulmans à propos du voile, du travail des femmes, des libertés culturelles :



C'était une époque où la poussée populaire issue des batailles de libération du colonialisme avait propulsé des dirigeants nationalistes et petits bourgeois à la tête d'une série de pays avec une dimension sociale, des nationalisations, et une certaine idée du progressisme, etc.
Dans des sociétés largement paysannes.

Le renversement de la situation dans les années 70 à 90, puis les 30 ans suivant, le développement de la corruption, du népotisme, de l'accaparement des richesses de ces pays par la dégénérescence des couches petites bourgeoises à leur tête transformées en bourgeoisies rapaces,  alliaient user pas à pas les bases sociales de ces régimes.

En même temps que ces régimes viraient à grande vitesse vers l'intégration au capitalisme par la privatisation des grandes entreprises, l'accaparement maffieux des revenus des entreprise encore nationalisées , l'agression méthodique contre les forces de gauche, ces régimes caressèrent dans le sens du poil l'islamisme (Les Assad et leur construction de 7000 mosquées, l'abandon des fonctions sociales de la période précédente en les laissant dans les mains des frères au Caire, etc).

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Message  Copas Sam 28 Sep - 20:37

Egypte : le principal syndicat indépendant menace d’une troisième révolution ouvrière

Après que le gouvernement ait annoncé ces derniers jours un quasi doublement du salaire minimum pour les fonctionnaires ( un triplement par rapport à la situation d’avant la révolution de 2011), la principale confédération syndicale indépendante EFITU a exprimé tout son scepticisme et sa colère, disant que c’était trop peu et trop tard, menaçant d’une troisième révolution ouvrière, si le gouvernement ne tenait pas compte des réelles revendications populaires.

En effet, la revendication de 1 200 LE était une demande qui date de 2008 mais depuis, une très forte inflation, de souvent 10% par an, a rendu cette revendication totalement dépassée. Par ailleurs cette mesure pourrait inclure un certain nombre de primes existantes ce qui réduirait la hausse promise à pas grand chose. Enfin le gouvernement ne semble pour le moment pas vouloir étendre cette hausse au privé qui forme les deux tiers du prolétariat égyptien .

L’Efitu déclare également que le projet du gouvernement de donner l’assurance médicale aux travailleurs journaliers ( 60 à 80% du marché du travail), paysans, vendeurs ambulants et pêcheurs (8 millions) tout en promettant l’âge de la retraite à 55 ans n’est que bluff pour faire patienter les travailleurs alors que leurs situation a subi une brusque dégradation et que leur rogne pourrait bien les faire sortir de leurs gonds.

En effet , la répression des Frères Musulmans et la menace de leur dissolution, ont amené à la fermeture ou disparition de nombre de leurs activités caritatives en matière de santé, école, ou vente de produits de première nécessité à bas prix,  pénalisant un peu plus des millions d’égyptiens parmi les plus pauvres.

Malek Bayoumi, le nouveau président de l’Efitu, après que son ancien dirigeant, Kamel Abou-Aita, soit devenu l’actuel ministre du travail, a déclaré : "J’avertis le gouvernement. S’il ne tient pas compte des demandes ouvrières [...] il y aura une troisième révolution ouvrière – dans les usines, contre le gouvernement, partout."

Plusieurs autres groupes opposants ont déclaré conjointement à l’Efitu que les promesses gouvernementales ne sont que du bluff pour repousser et retarder l’explosion de la colère ouvrière qui gronde et fait peur à l’armée, dont les grèves dans la sidérurgie à Suez et dans le textile, notamment à Mahalla à la fin de l’été, et encore aujourd’hui dans diverses usines ont montré le potentiel et l’imminence.

Dans le même temps, complétant ce retour de la question sociale sur le terrain politique,  bien des figures connues de la révolution de 2011 comme Ahdaf Soueif, Ahmed Maher, Haitham Mohamadei, Rabab El-Mahdi, Hatem Tallima, Mohamed El-Baqer, Mostafa Shawki, Ali Ghoneim, Mohamed Youssef et Alaa Abdel Fatah, ont annoncé la naissance d’un nouveau Front (le Front du chemin révolutionnaire) déclarant se battre tout à la fois contre l’armée et les Frères Musulmans pour la justice sociale, regroupant le Front Démocratique du 6 avril, le Mouvement de la jeunesse du 6 avril, Le Parti de l’Egypte Forte, les Socialistes révolutionnaires, le mouvement de jeunesse de Justice et Liberté, et un certain nombre de personnalités révolutionnaires.

Jacques Chastaing
Les troubles et hésitations de l'EFITU qui avaient eu lieu avec l'intrusion de l'armée dans le processus de mobilisation des masses contre le régime Morsi sont en train de se résorber à grande vitesse. Mais l'adversaire est très gros, l'armée.

Le FMR était bien informé et Chastaing a bien synthétisé la situation. :
https://forummarxiste.forum-actif.net/t598p615-egypte#75406
https://forummarxiste.forum-actif.net/t598p630-egypte#75502*

Voir là aussi :
http://www.theguardian.com/world/2013/sep/25/egypt-third-revolution-workers-union
http://palestinianpundit.blogspot.fr/2013/09/egypt-faces-third-revolution-unless.html
http://www.egyptindependent.com/news/independent-trade-union-federation-rejects-minimum-wage-threatens-%E2%80%98third-revolution
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Egypte      - Page 26 Empty Entre dictature militaire et dictature islamiste

Message  mykha Dim 29 Sep - 21:15

Entre militaires et islamistes ou de Charybde en Scylla

Les travailleurs, les masses populaires égyptiennes doivent pourtant avoir un autre choix que le choix entre la dictature militaire et la dictature obscurantiste des Frères musulmans, un choix qui les fait tomber de Charybde en Scylla. Ils n’en auront un autre que s’ils réussissent à devenir une force politique, organisée pour défendre jusqu’au bout les intérêts de la classe ouvrière et des couches pauvres contre la bourgeoisie et le capital impérialiste. C’est alors seulement que le « printemps arabe » pourra déboucher réellement sur une révolution.




http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/egypte-entre-dictature-militaire
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Message  Copas Dim 29 Sep - 23:09

mykha a écrit:Entre militaires et islamistes ou de Charybde en Scylla

Les travailleurs, les masses populaires égyptiennes doivent pourtant avoir un autre choix que le choix entre la dictature militaire et la dictature obscurantiste des Frères musulmans, un choix qui les fait tomber de Charybde en Scylla. Ils n’en auront un autre que s’ils réussissent à devenir une force politique, organisée pour défendre jusqu’au bout les intérêts de la classe ouvrière et des couches pauvres contre la bourgeoisie et le capital impérialiste. C’est alors seulement que le « printemps arabe » pourra déboucher réellement sur une révolution.
http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/egypte-entre-dictature-militaire
Sauf que dans la réalité, ce n'est pas comme ça que ça se présente au niveau dynamique.

La poussée de la révolution égyptienne (comme en Tunisie et en Libye) n'a pas attendu la création d'un grand parti révolutionnaire pour exister.
Les masses se sont soulevées sans attendre, avec toutes leurs contradictions pour abattre des dictatures, pour la justice sociale et les libertés . Ce sont ces soulèvements et les masses en mouvement qui permettent de poser les questions d'aller plus loin. Les masses en mouvement (là en grande majorité du prolétariat urbain) ont pris confiance en elles même si elles ont encore des tas d'illusions.
A partir du moment où les masses ont pris conscience que c'étaient elles qui faisaient les rois, qu'elles pouvaient affronter des régimes sans reculer et à un prix insensé des fois, que les revendications fondamentales demeuraient insatisfaites, les fondements d'une crise politique, les fondements de la révolution permanente étaient en place.

La puissance du moteur de la révolution dans les pays arabes est importante. A chaque étape du processus les masses peuvent être défaites. Mais elles continuent de progresser .

Là il a fallu moins de 3 mois après la mobilisation historique du 30 juin puis du putsch militaire pour confisquer la victoire populaire, pour que des secteurs de masse haussent à nouveau le ton et menacent le régime d'une 3eme révolution.
Des secteurs nouvellement organisés de la classe ouvrière commencent à être au centre de cette nouvelle bataille qui commence.

Le nouveau gouvernement a commencé à lâcher du lest qui est à chaque fois pris comme un encouragement à aller de l'avant, les concessions du régime à la colère populaire (sur l'annulation de certaines privatisations, de l'augmentation considérable du salaire minimum dans la fonction publique, etc) sont auscultées par rapport à ce qui n'est pas accordé, etc.

L'EFITU qui a donné un ministre au gouvernement et dont des secteurs dirigeants avaient plié le genou face au nouveau gouvernement au nom de l'union nationale après le 30 juin, qui avait appelé à une manif de soutien aux militaires le vendredi 26 juillet avec deux autres fédérations, l’ ETUF) et l’Egyptian Democratic Labour Congress (EDLC), a opéré un revirement considérable, en présentant toutes les revendications insatisfaites de la classe ouvrière et menaçant le pouvoir d'une 3eme révolution :
"J’avertis le gouvernement. S’il ne tient pas compte des demandes ouvrières [...] il y aura une troisième révolution ouvrière – dans les usines, contre le gouvernement, partout."

Le travail pour que la classe ouvrière devienne une classe consciente ne se déroule pas à plat mais dans les batailles contre le capital et ses différentes écuries. A cet égard il y a lieu de soutenir les soulèvements populaires qui élargissent les espaces de la classe ouvrière et pour le travail des révolutionnaires.
Et le combat des socialistes révolutionnaires en Egypte qui continuent, en étant parti de très loin, de lier de plus en plus leur combat politique aux combats des travailleurs égyptiens doit être soutenu aussi.
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Message  Roseau Mer 2 Oct - 3:59

Questions et débats autour de la crise égyptienne – un rebond
ROUSSET Pierre

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29719
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Message  Copas Dim 6 Oct - 16:41

Égypte, une stratégie d’élimination des Frères musulmans
Warda Mohamed > 27 septembre

http://orientxxi.info/magazine/egypte-une-strategie-d-elimination,0362

semblent avoir décidé depuis le 30 juin d’en finir avec leurs rivaux.
Dessin sur un mur, près de la place Tahrir, au Caire, au moment de l’élection présidentielle de 2012.
Warda Mohamed, 29 mai 2012.

« Nous sommes quatre-vingt-dix millions d’Égyptiens et il n’y a que trois millions de Frères musulmans. Il nous faut six mois pour les liquider ou les emprisonner tous. Ce n’est pas un problème, nous l’avons déjà fait dans les années 1990. » Cette stratégie a été expliquée par le général de police Amr, lors d’une interview donnée au Monde1.

Le 1er juillet dernier, l’armée, qui avait engagé un bras de fer avec le premier président civil démocratiquement élu dès sa victoire le 24 juin 2012, lui a lancé un ultimatum, rejeté par le chef de l’État qui brandissait sa légitimité en étendard. Les militaires ont alors repris le pouvoir, soutenus par des millions d’Égyptiens, prêts à tout pour se débarrasser de Mohamed Morsi et des Frères2. L’armée s’est présentée comme la voix de la raison et a affiché des objectifs clairs : répondre aux attentes de la population, rétablir la sécurité et combattre le terrorisme – terme désignant non seulement les groupes djihadistes, mais aussi les Frères et leurs affiliés modérés comme le parti Al-Wasat.

La suite .../...
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Message  gérard menvussa Ven 18 Oct - 20:49

Quand les éléphants se battent, c’est l’Égypte qui souffre

paru dans CQFD n°114 (septembre 2013), par Youssef El-Chazli, illustré par Rémi
mis en ligne le 17/10/2013 - commentaires

Confusion, chaos, haine, inquiétude, colère et déception, tels sont les sentiments qui parcourent aujourd’hui les rues égyptiennes. Plusieurs semaines après l’éviction des Frères musulmans et le retour en force de l’armée, l’universitaire Youssef El-Chazli rapporte ce qu’il a vu et entendu sur place.

Youssef El-Chazli est doctorant en sciences politiques aux universités de Lausanne et de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a contribué à l’ouvrage collectif Au cœur des révoltes arabes, (Armand Colin, 2013), dirigé par Amin Allal et Thomas Pierret.

Par Rémi. {JPEG}

Une grande partie des Égyptiens semblent aujourd’hui pointer du doigt, méchamment, les Frères musulmans. Le 8 août 2013, dans une ruelle de la ville industrielle de Kafr Ed-Dawar, où le vote islamiste a été massif, un jeune homme avoue sa déception à l’égard de la confrérie : « Je ne perdrai plus mon temps à aller voter, il est temps qu’un militaire remette l’ordre. » « Ils ont menti, on a fait tout ce qu’ils nous ont dit de faire… pour rien. » Son frère n’est pas d’accord. Il lève les yeux au ciel, affirme que le « courant islamiste n’a pas eu sa chance » et en appelle aux cieux pour maudire tous les « putschistes ». Néanmoins, il reproche quand même aux Frères musulmans leurs multiples « erreurs » ayant délégitimé le « projet islamique ». Deux rues plus loin, une fillette de 10 ans affirme haut et fort soutenir la « légitimité » contre la « militarisation ». Son père, un modeste menuisier et un révolutionnaire de la première heure, est allé plusieurs fois soutenir les siens à Rabaa Al-Adawiya, pacifiquement. Quant à l’oncle de la fillette, il a mis la photo du général al-Sissi en fond d’écran de son téléphone portable. Dans chaque quartier, rue, maison, le ton monte et les esprits s’échauffent. Une minorité continue de soutenir et de défendre le président déchu sous les regards hostiles de la majorité pro-militaire. Cette ville n’est pas une exception.

Moins de dix jours et plusieurs centaines de morts plus tard, une bande de jeunes hommes armés traverse un quartier commerçant d’Alexandrie. Ils font un bruit spectaculaire et effrayant, criant et tapant sur les réverbères avec des pierres. Les habitants angoissés sortent, pour se constituer en comités populaires d’autodéfense, s’attendant au pire. Mais les jeunes passent sans rien faire. Ils disent aux riverains, mi-rigolards mi-nerveux, qu’ils vont « chercher les “Frères” pour leur faire la peau ». Un des leurs – continuent-ils – a été tué par des « milices Frères » ; la vengeance, cette fois, sera un plat mangé bouillant. La veille, des militants islamistes ont violemment bloqué les artères de la ville côtière suscitant l’ire des passants. Dans un autre quartier, une bataille rangée entre militaires et des soutiens présumés de la « légitimité démocratique » avait fait des dizaines de morts, les rafales des armes automatiques – des deux camps – ne s’arrêtant pas pendant plusieurs heures.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Au cours des dernières semaines, il est devenu quasiment impossible de faire entendre une position non manichéenne, critiquant aussi bien la stratégie de la terre brûlée des Frères musulmans que les pratiques sécuritaires extrêmement violentes de l’État. Les positions sont désormais radicalisées, gravées dans les esprits et dans les corps. La lutte est devenue existentielle. Ce processus, commencé au début de la révolution, a continué après le départ de Moubarak. Il est aujourd’hui arrivé, de manière très inquiétante, à son paroxysme. Cette radicalisation est le produit d’une simplification des identités personnelles. On tend désormais à se définir et à être défini par une facette (réelle ou fantasmée) de son identité : « islamiste » ou « pro-armée », puis « terroriste » ou « infidèle ». À mesure que les camps et que les positions se solidifient, il devient de plus en plus difficile et coûteux de revenir en arrière, de dialoguer, de faire des compromis.

Cette polarisation s’est accentuée depuis la déclaration constitutionnelle par laquelle, en novembre 2012, le président Morsi s’était arrogé d’importants pouvoirs et avait déclenché contre lui une mobilisation de grande ampleur. La multiplication des affrontements, à chaque fois plus violents et plus meurtriers, a introduit et normalisé la violence dans les rapports entre différents acteurs. Après chaque épisode meurtrier, avec son lot de « martyrs » et de blessés, l’écart entre les formations politiques n’a cessé de grandir. Les Frères musulmans, enfin au pouvoir et, semble-t-il, pris par la folie des grandeurs, campaient sur leurs positions et tentaient de tout faire passer en force. Se sachant les plus organisés, ils se crurent les plus forts et oublièrent le pouvoir d’autres groupes. Ils ont préféré s’allier à l’État légué par Moubarak plutôt que de se lancer dans les réformes auxquelles appelait le camp révolutionnaire. À la première occasion, les alliés de la veille devinrent les ennemis du jour. La mobilisation populaire anti-Frères du 30 juin 2013, qui fut savamment réappropriée par les militaires et les réseaux clientélistes de l’ancien régime, se présenta comme une occasion en or.

Aujourd’hui, comme le fait remarquer le chercheur égyptien Amr Adly, la situation ressemble moins à une guerre civile qu’à une « épuration ». Avec une majorité incontestable d’Égyptiens derrière l’appareil sécuritaire et contre les Frères musulmans, avec des médias officiels et privés appelant ouvertement à la chasse à l’islamiste, avec un climat violemment clivé, c’est moins deux camps qui s’affrontent qu’une majorité qui souhaite éradiquer politiquement (mais aussi, souvent, physiquement) la minorité qui était jusque-là au pouvoir. Les institutions sécuritaires, se sentant désormais soutenues par la population, ne s’interdisent plus rien. Enfin, du côté des militants révolutionnaires les plus progressistes, le dilemme est paralysant. Incapables de soutenir les militaires, ils ne peuvent accepter de défendre les Frères musulmans, dont ils ont subi la répression durant toute l’année dernière. Ils se situent aujourd’hui majoritairement contre les Frères, mais sans soutenir ouvertement l’armée. Ils sont devenus spectateurs, ne se sentant plus liés à la bataille en cours. Le temps passé enfermés, observant le couvre-feu imposé par le gouvernement intérimaire, à regarder les médias entonner à l’unisson l’antienne des « Frères terroristes », ils méditent le vieux proverbe : « Quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre. »
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Egypte      - Page 26 Empty Re: Egypte

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