Royaume-Uni
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Re: Royaume-Uni
La réponse de Vals, sur un site MR, est consternante.
En tournant le dos à la jeunesse opprimée et exploitée,
elle fait le jeu, inconsciemment, mais efficacement, du capital et de l'impérialisme.
Le même Vals s'est proclamé sur le forum ouvertement "islamophobe". Froid dans le dos...
Les responsables des pillages, les voici, qui pillent et détruisent en plein jour, tous les jours
http://traders.sg/wp-content/uploads/2010/12/buying-and-selling-shares.gif
En tournant le dos à la jeunesse opprimée et exploitée,
elle fait le jeu, inconsciemment, mais efficacement, du capital et de l'impérialisme.
Le même Vals s'est proclamé sur le forum ouvertement "islamophobe". Froid dans le dos...
Les responsables des pillages, les voici, qui pillent et détruisent en plein jour, tous les jours
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Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Royaume-Uni
C'est assez consternant de juger la globalité d'un mouvement à l'aune d'évènements marginaux évidemment condamnables. L'énorme majorité des jeunes qui sont descendus dans la rue l'ont fait pour exprimer leur rage, affronter la police, s'approprier des biens gratuitement, etc. Bah pour massacrer leurs voisins. Mais des gens comme Vals sont trop contents d'exhiber les faits que montent en épingle la bourgeoisie pour jeter opprobre sur le mouvement.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Royaume-Uni
Pour les intéressés
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article119642
L’analyse des Jeunes communistes Britanniques sur les émeutes
Les jeunes communistes britanniques condamnent la violence aveugle des émeutiers mais dénoncent le capitalisme, à l’origine d’une colère sociale en manque d’organisation
par Mick Carty, secrétaire-général de la Jeunesse communiste britannique (YCL)
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
La Jeunesse communiste soutient le cri de la jeunesse de Londres lancé pour la justice et pour un avenir.
Nous condamnons les actes de violence irresponsables et les actes criminels généralisés de ces dernières nuits mais les percevons comme un produit direct du système capitaliste, ainsi que la dangereuse insécurité et précarité qui en découle pour la jeunesse d’aujourd’hui, accompagnées d’un processus de marginalisation et d’un degré d’aliénation sans précédent.
En outre, la façon chaotique par laquelle la jeunesse exprime sa colère n’est qu’une conséquence dangereuse de la mise en avant par les médias bourgeois des actions de protestation des « indignés » sans organisation, convoquées via les médias sociaux sans démocratie, direction ni orientation politique claire.
Leur message est qu’il n’y a pas besoin d’organisation pour faire changer les choses.
Par conséquent, les événements de Londres sont le reflet d’un individualisme sans égard ni pour leur classe ni pour la collectivité, dénué de toute responsabilité sociale.
Il est clair que cette colère de la jeunesse trouve à son origine certain nombre de facteurs parmi lesquels la brutalité policière, la réduction massive des dépenses pour la jeunesse ainsi que d’autres services et une frustration générale quant à un avenir offrant bien peu de perspectives.
La Jeunesse communiste fait remarquer que les coupes dans les dépenses publiques ont eu un impact disproportionné autant pour la jeunesse que les groupes ethniques minoritaires.
Toutefois, cette forme de protestation, encouragée par les médias de l’ennemi de classe, freine l’évolution politique de la jeunesse, à un moment où le système capitaliste même se trouve plongé dans une crise profonde et que beaucoup doutent de son avenir.
La Jeunesse communiste réaffirme qu’agir en politique sans le marxisme-léninisme, c’est comme faire un voyage sans carte.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article119642
L’analyse des Jeunes communistes Britanniques sur les émeutes
Les jeunes communistes britanniques condamnent la violence aveugle des émeutiers mais dénoncent le capitalisme, à l’origine d’une colère sociale en manque d’organisation
par Mick Carty, secrétaire-général de la Jeunesse communiste britannique (YCL)
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
La Jeunesse communiste soutient le cri de la jeunesse de Londres lancé pour la justice et pour un avenir.
Nous condamnons les actes de violence irresponsables et les actes criminels généralisés de ces dernières nuits mais les percevons comme un produit direct du système capitaliste, ainsi que la dangereuse insécurité et précarité qui en découle pour la jeunesse d’aujourd’hui, accompagnées d’un processus de marginalisation et d’un degré d’aliénation sans précédent.
En outre, la façon chaotique par laquelle la jeunesse exprime sa colère n’est qu’une conséquence dangereuse de la mise en avant par les médias bourgeois des actions de protestation des « indignés » sans organisation, convoquées via les médias sociaux sans démocratie, direction ni orientation politique claire.
Leur message est qu’il n’y a pas besoin d’organisation pour faire changer les choses.
Par conséquent, les événements de Londres sont le reflet d’un individualisme sans égard ni pour leur classe ni pour la collectivité, dénué de toute responsabilité sociale.
Il est clair que cette colère de la jeunesse trouve à son origine certain nombre de facteurs parmi lesquels la brutalité policière, la réduction massive des dépenses pour la jeunesse ainsi que d’autres services et une frustration générale quant à un avenir offrant bien peu de perspectives.
La Jeunesse communiste fait remarquer que les coupes dans les dépenses publiques ont eu un impact disproportionné autant pour la jeunesse que les groupes ethniques minoritaires.
Toutefois, cette forme de protestation, encouragée par les médias de l’ennemi de classe, freine l’évolution politique de la jeunesse, à un moment où le système capitaliste même se trouve plongé dans une crise profonde et que beaucoup doutent de son avenir.
La Jeunesse communiste réaffirme qu’agir en politique sans le marxisme-léninisme, c’est comme faire un voyage sans carte.
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Les émeutes sont l’expression d’une véritable révolte sociale
Editorial par les camarades de Socialist Resistance (Britain)
La première année de la coalition dirigée par le Premier Ministre David Cameron s’est déroulée sous le signe de l’austérité, d’une montée des inégalités, d’un appauvrissement rapide de la population, de la destruction des services publics, de la corruption des médias, de la police et des politiciens. Sa seconde année, elle, semble marquée par les actions revendicatives syndicales massives et par les conflits entre l’État et une population qui semble ne plus avoir rien à perdre dans les quartiers les plus pauvres des villes britanniques. Voilà quel est le sens des émeutes qui se déroulent à Londres.
En fait, ces émeutes sont directement liées à deux actions menées par la police. La première est l’assassinat par des policiers de Mark Duggan et le mauvais traitement infligé par la suite à sa famille. C’est une manifestation de colère légitime qui a eu lieu devant le commissariat de police samedi dernier. C’est le comportement de la police qui a mis le feu aux poudres, mais ce fait a été largement occulté dans les reportages des médias sur le sujet.
Un coup d’oeil sur cette video nous montre comment la police a attaqué une jeune fille de 16 ans à coups de matraques. Cet autre enregistrement donne un aperçu de la violence du comportement policier. Il est pratiquement impossible que ce type d’agression ne provoque pas un paroxysme d’explosion de violence dans la communauté locale.
Les rapaces du néo-libéralisme se préparent à descendre
La décision de faire une coupe de 41 millions de livres, prise par le conseil municipal de Haringey (où on éclaté les émeutes, NdT), détruit littéralement les espoirs de toute cette génération qui se trouve à présent dans les rues. Le mois dernier, déjà, un élu local, David Lammy, avait demandé au gouvernement de prendre des mesures pour combattre la montée de 10% du chômage à Tottenham, qui compte aujourd’hui 10.514 sans-emploi.
Des habitants du quartier, récemment interviewés, ont expliqué que des milliers de jeunes approchant de la trentaine n’ont jamais pu trouver de travail. Ce n’est pas une surprise de constater que les magasins qui vendent des vêtements de sport, des téléphones mobiles, des télévisions ou des MP3, éveillent des convoitises parmi ceux qui savent qu’ils ne pourront jamais posséder de telles choses.
Le capitalisme ne peut pas tout avoir. D’un côté il nous dit que nous avons besoin de ces objets pour nous sentir complets et pour avoir une certaine importance et de l’autre côté, la plupart des offres d’emplois n’offrent que des salaires de misère et des conditions précaires et à court terme.
Ces faits contrastent avec une classe riche qui n’a jamais possédé autant de choses qu’au jour d’aujourd’hui. La Commission sur les hauts salaires indique ce 8 août que les dirigeants d’une centaine d’entreprises privées ont reçu un revenu annuel moyen de plus ou moins 175.000 livres. Le revenu annuel d’un britannique moyen est de 5.860 livres et le gouvernement « Con Dem » (Conservateurs et Libéraux Démocrates, NdT) voudrait que les travailleurs deviennent encore plus pauvres. En même temps, ils sont inclinés à transférer beaucoup d’argent aux 300.000 personnes qui payent le taux maximum de 50% d’impôts sur les revenus de plus de 150.000 livres. Le maire de Londres, Boris Johnson veut supprimer ce taux d’imposition tout comme son pote millionnaire George Osborne, Chancelier de l’Échiquier (Ministre des finances, NdT).
Il est possible que ce genre de considérations ne se retrouve pas dans l’esprit des adolescents qui ont piqué 100 livres à « JD Sport ». Mais ce qu’ils savent très bien, c’est qu’il y a des gens, là dehors, qui ont un bien-être et des privilèges et qui utilisent leur pouvoir pour maintenir dans la pauvreté des millions de personnes.
Une émeute est un spasme de colère destructrice et une protestation sans structure, mais c’est un des moyens pour les sans-voix de se faire entendre. À la rentrée, les syndicats et la gauche radicale devront faire entendre leur voix et commencer à faire reculer l’offensive des « Con Dem » contre notre classe.
Socialist Resistance
* Editorial de Socialist Resistance, organisation-sœur de la LCR en Grande-Bretagne. http://socialistresistance.org. Publié sous le titre : « Con Dem chickens come home to roost ». Traduction française par Sylvia Nerina pour le site www.lcr-lagauche.be
* Note de la rédaction (10/08/11) : Alors que les émeutes se sont étendues dans plusieurs villes, un premier rapport d’une Commission officielle indépendante vient de conclure que le coup de feu attribué à Mark Duggan par les policiers qui l’ont abattu provenait en réalité d’un des agents de police…
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Royaume-Uni
Article de Lutte ouvrière cité par Vals
À la différence de ce qui s'était passé lors des émeutes des banlieues de 2005 en France, où les jeunes s'en étaient pris à leurs propres cités, à leurs écoles, aux voitures de leurs parents et de leurs voisins, les émeutiers anglais s'en sont pris, cette fois, aux symboles les plus ostentatoires de richesse qu'ils avaient à portée de la main.
De toute évidence, ce passage est inexact. Certains émeutiers anglais "s'en sont pris à leur propre cité" eux aussi, et même de façon encore plus grave puisque des maisons ont été incendiées, alors que, pour l'essentiel, seuls des bâtiments publics ont été attaqués en 2005.
Le rédacteur de LO est-il seulement mal informé ? Il est permis de supposer qu'il a cherché à établir une différence entre les émeutes en France de 2005 et celles de 2011 en Angleterre pour pouvoir justifier une attitude un peu moins négative vis à vis des dernières, sans remettre en cause les positions de LO de 2005. (Car LO ne se trompe jamais.)
En fait, toutes ces révoltes populaires spontanées s'accompagnent inévitablement d'exactions de ce genre, à des degrés divers. On ne peut exiger d'une population marginalisée, opprimée, qui subit quotidiennement la violence de l'Etat et du capitalisme sous diverses formes (police, chômage, expulsions, misère etc) qu'elle adopte un comportement super fair play quand elle se révolte ! Pourquoi donc ce comportement serait-il plus soft que celui des exploiteurs-oppresseurs qui nous font quotidiennement la démonstration de leur violence de classe cynique ?
Sans remonter jusqu'à Spartacus ou jusqu'aux jacqueries de la révolution française, on peut rappeler que les moujiks révoltés n'étaient pas tendres avec aristocrates et leur personnel. Pas davantage que les esclaves noirs révoltés en Amérique : il suffit de lire Les confessions de Nat Turner de Styron pour s'en convaincre. Pourtant, quand nous évoquons ces événements, ce ne sont pas les atrocités commises par les moujiks et les esclaves contre non seulement leurs maîtres mais parfois d'autres esclaves considérés comme des "Oncles Tom", mais la légitimité de leur révolte que nous mettons en avant.
Ceux qui ne voient que des "lumpen" méprisables dans les jeunes chômeurs révoltés ne réalisent pas qu'en raisonnant de cette façon, on pourrait comptabiliser des centaines de millions de "lumpen" dans le monde. Dans les pays sous-développés, la population serait composée d'une majorité de ces "lumpen" - toute révolution socialiste serait donc impossible ?
La révolution, si nous la connaissons un jour ne ressemblera ni à un diner de gala ni à la fête de LO où tout est bien propre, bien organisé méticuleusement. Elle mettra en branle des millions d'êtres humains, tels qu'ils sont, avec leurs colères, leurs frustrations. Bien entendu, comme le communisme est porteur d'une autre vision de l'avenir de l'humanité et des relations entre les hommes, nous ne faisons pas l'apologie de ces violences et nous nous efforcerons de les limiter, mais nous ne pouvons pas les condamner de façon moraliste et mettre les violences des exploités sur le même plan que celles des exploiteurs, même quand elles nuisent à une partie des exploités eux-mêmes.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Royaume-Uni
verié2 a écrit:Personne parmi nous, me semble-t-il, n'approuve les groupes qui ont, par exemple, brûlé des maisons d'habitation, faisant des sans-abris qu'on nous montre en boucle à la TV. Sans doute ont-ils fait une demi douzaine, voire une vingtaine ?, de sans abris. Mais la crise des subprimes chassé 15 millions familles de leurs logements aux Etats Unis, soit sans doute 50 millions de personnes. Il doit y en avoir aussi pas mal en Angleterre...L'analyse de ce mouvement n'est pas facile mais on ne peut pas éviter de condamner d'une façon ou d'une autre le lumpen proletariat qui profite de ces émeutes et démontre encore une fois son caractère réactionnaire.
Ces actes odieux, mis en valeur par les médias, sont donc dérisoires par rapport à ceux des capitalistes, véritables industriels du crime.
Tu remarqueras par ailleurs que, lors des émeutes en Tunisie et en Egypte, il y a eu aussi des pillages, saccages et incendies volontaires. Pourtant, personne parmi nous n'a eu l'idée de mettre l'accent sur ces actes pourtant condamnables. Seules les autorités locales l'ont fait, pour déconsidérer les révoltés. Ce que nous avons tous souligné, c'est le caractère légitime de la révolte populaire.
L'Angleterre n'est pas une dictature comme la Tunisie de Ben Ali, néanmoins ces révoltes n'en sont pas moins légitimes. C'est avant tout cela que nous devons mettre en avant. Quant aux actes de violence aveugle, eh bien c'est aussi le système social qui marginalise une partie de la population qui en porte la responsabilité.
C'est avant tout cela qu'il faut souligner à mon avis.
Oui nous sommes d'accord c'est avant tout ce qu'il faut souligner.
La question que je posais était de savoir s'il fallait surtout ne rien dire de ces 5 morts (le blessé est mort cette nuit). A mon avis il faut les mentionner. 1. Parce que c'est ce que retienne la majorité des gens qui se font marteler le discours des médias en boucle et qu'il faut bien répondre à ça. 2. Parce que s'il y avait une organisation révolutionnaire conséquente en Angleterre, celle-ci serait impliquée dans cette révolte et qu'elle aurait donc à faire face aux gangsters. Et dans ce cas ça n'est pas en disant "oui mais en fait on s'en fout la violence du capitalisme est bien plus grave" qu'elle convaincrait grand monde.
A ce propos le communiqué du SWP est bien dans l'analyse mais appeler à la manif contre l'English Defense League du 3 septembre comme seule perspective c'est tout de même léger. Sans parler du Socialist Party tout court qui lui dit que les émeutes ne sont pas la solution et qu'il faut un grand mouvement des travailleur-se-s.
Sinon le Guardian publie la liste de tous les majeurs condamnés lors de ces émeutes, il y a des perquisitions en série dans les quartiers populaires avec des flics qui défoncent des portes etc. et un sondage donnerait (à confirmer j'ai pas retrouvé l'info) 30% des Anglais favorable aux tirs à balles réelles sur les émeutiers
TLPAT- Messages : 11
Date d'inscription : 18/11/2010
Re: Royaume-Uni
sylvestre a écrit:
A propos de cette interwiev, la BBC s'est excusée de ses propos (ou elle accuse l'écrivain "de faire partie des émeutiers")
The BBC has apologized for suggesting that a man who had a testy interview with one of the corporation's newscasters was himself a participant in the violence which has shaken London.
Darcus Howe's combative interview with BBC News presenter Fiona Armstrong quickly shot across the Internet. Howe, a longtime writer, broadcaster and activist, said that the violence in the British capital was an "insurrection" by young people tired of continual harassment by the police. At one point, Armstrong said, "'You are not a stranger to riots yourself I understand, are you? You have taken part in them yourself.''
"I have never taken part in a single riot," Howe replied. "I've been part of demonstrations that ended up in a conflict. Stop accusing me of being a rioter and have some respect for an old West Indian Negro, because you wanted for me to get abusive."
On Wednesday, the BBC issued a retraction. according to the Daily Telegraph. Editors called the question "poorly-phrased" and the BBC said it would apologize "for any offense that this interview has caused."
His run-in with the media might have been on Howe's mind when he appeared on "Democracy Now!" Wednesday morning. He condemned the press for what he said was an inadequate response to the unrest:
"It comes like a thief in the night to them, because they deal only with what has happened, not what is likely to happen, which is a kind of speculative truth. So they're always surprised. And whenever there's surprise, they look for people to blame, to cover up their own inadequacies."
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Royaume-Uni
Sinon, il n'y a pas que Darcus howe :
À Londres, d'une émeute à l'autre, la colère intacte du poète Benjamin Zephaniah
Benjamin Zapheniah fait partie des voix les plus importantes de la communauté afro-caribéenne britannique. Poète dub et écrivain rastafarien, il s'est régulièrement élevé contre l'abandon des quartiers défavorisés anglais et l'establishment à la tête du pays. Dans l'entretien qu'il nous accorde, il estime que les émeutes qui frappent l'Angleterre en ce mois d'août 2011, et qui ont fait déjà plusieurs morts, couvaient depuis très longtemps.
"Les personnes dans la rue sont des gens en colère"
10.08.2011Propos recueillis et traduits par Thomas Hajdukowicz et Joseph Sotinel Pensez-vous que la violence à laquelle nous assistons au Royaume-Uni est le fait de bandes organisées, ou de gens du commun ?
Il n'y a pas de bandes organisées. On peut considérer les émeutiers comme des personnes "normales" parce qu'on les voit tous les jours dans les rues d'Angleterre. Mais pour d'autres, ce sont des gens "différents", parce que ces autres ne sortent pas de leurs centres ville, et ne quittent pas leur petit monde riche. Les personnes qui sont dans la rue en ce moment sont des gens en colère qui ont profité d'une faille dans le système pour essayer de le faire sauter. Pendant des années, ils ont refoulé cette énergie, qui est littéralement en train d'exploser aujourd'hui. Ils pillent aussi des biens dans des magasins qu'ils ont longtemps convoités mais qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'acheter. On n'a pas à être d'accord avec eux pour les comprendre. En fait, si vous ne les comprenez pas, vous ne comprenez pas ce qui ne va pas dans notre pays.
On n’a pas vu de telle explosion de violence au Royaume-Uni depuis les années 1980. Qu'est-ce qui a mis le feu aux poudres ?
Cette question est mal posée. Depuis 1998, on a compté 333 morts causées par la police. Je dis bien police, et pas prison. Aucun policier n'a été inquiété. Est-ce que la violence policière compte ? La violence a toujours été importante en Grande-Bretagne, mais on l'a exporté, on a été violent en dehors de nos frontières. En Irak, en Afghanistan, en Libye. On a vendu la violence (sous la forme d'armes) à l'Indonésie, la Libye, Bahreïn, la Jordanie, Israël, le Sri Lanka, et beaucoup d'autres pays. Alors pourquoi tolère-t-on cette violence ? Nous vivons dans une société violente où le pouvoir s'acquiert grâce à un pistolet ou un char. La violence ne nous a jamais quittés. Elle est juste rentrée à la maison.
La réponse du gouvernement britannique est-elle appropriée ?
Le gouvernement n'a pas de réponse. Il réussira certainement à rétablir le calme dans les rues, mais il se contentera surtout de fermer les yeux sur les événements en attendant que ça explose à nouveau. Ça arrivera tôt ou tard. On doit dépenser de l'argent pour aider ces quartiers. Ces jeunes ont besoin de travail et d'espoir. Ils ont besoin qu'on leur propose un avenir, qu'on croit en eux, en leurs quartiers, en leurs arts. Le Gouvernement mène un programme de coupes franches et de désinvestissement.
Dans ce cas, existe-t-il d'autres solutions ?
Bien sûr qu'il existe un autre moyen. Dans le contexte actuel, dans ce pays néo-libéral mené par la coalition Conservateurs/Libéraux Démocrates, une révolution serait bienvenue. Mais apparemment, les Britanniques ne font pas la révolution. C'est un truc français.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Royaume-Uni
Nous n'avons rien à cacher, bien entendu. Mais, face à la délinquance sous toutes ses formes, que ce soit au cours d'émeutes ou en "temps normal", même si ce n'est pas évident de convaincre les gens, du moins une bonne partie des gens, ce que nous devons expliquer c'est que cette délinquance est la conséquence de la crise du capitalisme et qu'elle ne disparaîtra qu'avec lui. La police, si répressive, si violente soit-elle, est impuissante à la faire reculer. Seule l'organisation de la population par entreprises et quartiers pourrait y parvenir. Des comités de quartier (à ne pas confondre avec des groupes d'autodéfense fachos) pourraient assez facilement entraîner une bonne partie des jeunes et isoler les minorités vraiment délinquantes.
TLPAT
La question que je posais était de savoir s'il fallait surtout ne rien dire de ces 5 morts (le blessé est mort cette nuit). A mon avis il faut les mentionner. 1. Parce que c'est ce que retienne la majorité des gens qui se font marteler le discours des médias en boucle et qu'il faut bien répondre à ça. 2. Parce que s'il y avait une organisation révolutionnaire conséquente en Angleterre, celle-ci serait impliquée dans cette révolte et qu'elle aurait donc à faire face aux gangsters.
Mais il est clair que beaucoup de gens, y compris beaucoup de travailleurs, n'ont nulle envie de s'organiser, ils préfèrent compter sur l'Etat, et c'est pourquoi ils sont sensibles aux discours sécuritaire. Mais ce serait malhonnête de leur faire croire qu'il suffit de davantage d'éducateurs, d'enseignants, de subventions et de flics de proximité bien formés etc pour faire reculer la délinquance. On doit leur dire la vérité : si vous voulez vivre autrement, y compris sur le plan de la sécurité, organisez vous et luttez !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Royaume-Uni
Mais c'est justement en partie ce qui s'est passé en Angleterre. il y a certes eu des groupes d'auto-défense fachos mais aussi une grosse mobilisation des habitant-e-s pour balayer les quartiers le jour et faire présence le soir. Évidemment ça aurait été mieux qu'elles se mobilisent pour organiser à la fois la confrontation avec la police et la lutte contre le gangstérisme mais bon la situation est souvent plus complexe que ce qu'on voudrait. En tout cas la conclusion c'est que parmi ces braves travailleurs qui se sont auto-organisés pour assurer la sécurité de leur quartier, et qui n'était pas je crois des miliciens d'extrême droite, et bien il y en a 5 sur le carreau.verié2 a écrit: Seule l'organisation de la population par entreprises et quartiers pourrait y parvenir. Des comités de quartier (à ne pas confondre avec des groupes d'autodéfense fachos) pourraient assez facilement entraîner une bonne partie des jeunes et isoler les minorités vraiment délinquantes.
Mais il est clair que beaucoup de gens, y compris beaucoup de travailleurs, n'ont nulle envie de s'organiser, ils préfèrent compter sur l'Etat, et c'est pourquoi ils sont sensibles aux discours sécuritaire. Mais ce serait malhonnête de leur faire croire qu'il suffit de davantage d'éducateurs, d'enseignants, de subventions et de flics de proximité bien formés etc pour faire reculer la délinquance. On doit leur dire la vérité : si vous voulez vivre autrement, y compris sur le plan de la sécurité, organisez vous et luttez !
TLPAT- Messages : 11
Date d'inscription : 18/11/2010
Re: Royaume-Uni
TLAP
parmi ces braves travailleurs qui se sont auto-organisés pour assurer la sécurité de leur quartier
J'ignore quelle a été l'ampleur de ce que tu appelles, peut-être abusivement auto-organisation. Des gens qui, à l'instigation du maire de Londres, prennent symboliquement un balai pour nettoyer les rues, ce n'est pas vraiment de l'auto-organisation... Ca semble très ponctuel et les médias ont probablement exagéré à dessein ce phénomène. De plus, on ignore la composition sociologique de ce "mouvement" très éphémère.
Je ne parle pas d'organisation d'auto-défense, mais de comités de quartiers qui prendraient en charge les problèmes des habitants, établiraient des revendications, organiseraient des luttes, pourraient organiser nombre de jeunes et aussi empêcher des exactions, s'opposer aux contrôles au faciès et brimades etc.
Les commerçants qui s'arment pour défendre leurs boutiques, on peut les comprendre, on l'a vu aussi en Tunisie et en Egypte, mais ça n'a rien à voir non plus avec des organisations de classe destinées à lutter contre tous les méfaits du capitalisme et à préparer le pouvoir ouvrier et populaire.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Royaume-Uni
Vals a écrit:TLPAT a écrit:Salut j'interviens peu sur ce forum. Je suis militant à AL mais ce post n'engage que moi.1 blessé entre la vie et la mort et 4 habitants assassinés par des émeutiers alors qu'ils tentaient de protéger leur petit commerce, d'éteindre le feu dans une poubelle ou juste passait par là, tout cela en 3 jours, ce sont des actes négatifs inévitables qu'il faut absolument oublier de mentionner? Franchement des émeutiers qui se trimballent avec un flingue et abattent des travailleurs ça n'est pas complètement de l'anecdote. Mais bon c'est toujours plus simple de parler de luttes des classes en termes généraux.verié2 a écrit:Ce communiqué me semble globalement correct, et beaucoup plus "dynamique" que les commentaires de LO, car il souligne le caractère légitime de la révolte, sans insister lourdement sur les actes négatifs, inévitables au cours de ce genre de révolte spontanée, comme le fait la presse bourgeoise, et hélas LO.
L'analyse de ce mouvement n'est pas facile mais on ne peut pas éviter de condamner d'une façon ou d'une autre le lumpen proletariat qui profite de ces émeutes et démontre encore une fois son caractère réactionnaire.
Ca fait du bien de lire des choses un peu cohérentes et saines...Et il est indispensable que les révolutionnaires gardent une boussole de classe et montrent aux travailleurs qu'ils n'ont aucune sympathie pour les actes odieus et irresponsables du lumpen...
D'autant qu'en cas de mobilisations à venir du prolétariat, il y aura à clairement se démarquer de tels actes, voire à empêcher de nuire ceux qui les commettent...
Je maintiens intégralement ce que j'ai dit et qui ne concernait qu'un aspect de ces émeutes évoqué par TLPAT.
Oui, si demain, des mobilisations populaires massives, radicales, violentes, doivent se développer, les travailleurs devront isoler et empêcher de nuire les lumpen qui s'en prendont aux classes populaires et exerceront des violences individuelles , gratuites ou intéressées, contre la classe ouvrière.
Pour la caractérisation de ces émeutes en général, je me réfère à l'article ci-dessus de LO qui me convient tout à fait.
Confondre les actes criminels du lumpen et les violences légitimes du monde du travail est tout simplement une aberration irresponsable.
Les révolutionnaires dans l'histoire réelle ne s'y sont pas trompé , à commencer par les Communards....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Royaume-Uni
Sauf qu'il n'y a jamais une barrière étanche entre les deux. Par exemple, des quantités de jeunes, qui ne sont ni des voyous ni des "lumpens", ont probablement participé à des pillages. Souviens toi des émeutes du ghetto de Watts en 1965. Ca avait aussi commencé par des violences policières. On voyait des gens de tous âges briser des vitrines et charger des machines à laver, des frigos des télés etc. Et bien entendu, il y a eu nombre de voitures brûlées, de bâtiments incendiés, et des délinquants ont inévitablement profité de la situation... Eh bien, en Angleterre, tu as des gens de tous âges qui ont profité de l'occasion pour s'emparer de divers produits, y compris des produits alimentaires.
Vals
Confondre les actes criminels du lumpen et les violences légitimes du monde du travail est tout simplement une aberration irresponsable.
Voici ce qu'écrivait VO en 1967 (Lutte de classe/octobre 1967) :
"C’est pourquoi l’extrémisme des dirigeants Noirs comme Brown ou Carmichael, celui des émeutiers de Watts ou de Détroit, est non seulement la seule politique possible pour les Noirs américains, mais la seule juste."
Sous le titre : "La révolte des noirs américains : un espoir pour toute l’humanité"
"(LDC)Le prétendu socialiste qui penserait ou écrirait que les Noirs américains ne doivent pas utiliser la violence dans la situation actuelle, sous prétexte que seul l’ensemble du prolétariat américain, blanc et noir, pourra prendre le pouvoir, se trompe lourdement. "
(...)"L’ensemble de la population noire peut prendre conscience de sa force et du rôle de la violence libératrice. C’est dans leurs succès que les combattants recruteront d’autres combattants, et trouveront des alliés. Il n’est pas de révolution sans combats et succès partiels, qui cimentent l’union des masses et trempent leur volonté à l’expérience de la lutte."
On chercherait vainement dans cet article, qui fait l'apologie de la violence des Noirs pauvres, une condamnation des exactions, pillages et destructions gratuites qui furent évidemment nombreux.
On dirait que de l'eau a coulé sous les ponts depuis cette époque et que LO en a mis pas mal dans son vin rouge... qui s'est transformé en tiède vinasse rosée. Et je crains fort que, sous le terme "lumpen", ce soit tout simplement les jeunes prolétaires pauvres que tu stigmatises...
verié2- Messages : 8494
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Re: Royaume-Uni
Sauf que ce qui est "abusif", c'est de prétendre que les violences en question sont dirigées "contre la classe ouvrière"... Puisqu'en tout état de cause, elles étaient plutot dirigée contre la "petite bourgeoisie"... Dans le cadre de violence "interethniques", qu'on ne peut déplorer, sans oublier de rappeler que la première cause du racisme, c'est la bourgeoisie et son état !
Je maintiens intégralement ce que j'ai dit et qui ne concernait qu'un aspect de ces émeutes évoqué par TLPAT.
Oui, si demain, des mobilisations populaires massives, radicales, violentes, doivent se développer, les travailleurs devront isoler et empêcher de nuire les lumpen qui s'en prendont aux classes populaires et exerceront des violences individuelles , gratuites ou intéressées, contre la classe ouvrière.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Royaume-Uni
Un point de vue de Tarik Ali
Pourquoi ici et maintenant ?
Comment se fait-il que les premiers quartiers à entrer en ébullition, qu'elle qu'en soit la raison, se trouvent toujours aux mêmes endroits ? Un pur accident ? Se pourrait-il qu'il y ait un rapport avec une question de race, de classe, de pauvreté institutionnalisée et de misère quotidienne ?
Les politiciens de la coalition (ce qui inclut le New Labor, qui pourrait bien rejoindre le gouvernement national si la récession se poursuivait), avec leurs idéologies pétrifiées, ne peuvent l'avouer car les trois partis sont également responsables de la crise. Ils ont créé ce désordre. Ils privilégient les riches. Ils ont réclamé que les juges et les magistrats montrent l'exemple en condamnant les manifestants portant des peashootersi à de lourdes peines. Ils n'ont en revanche jamais sérieusement questionné le fait qu'aucun policier n'ait encore été poursuivi pour les plus de 1000 personnes mortes durant leur garde à vue depuis 1990.Quelque soit le parti ou la couleur de peau du premier ministre, ils ont toujours déballé les mêmes clichés.
Certes, la violence dans les rues de Londres, c'est mal. Non, piller les boutiques ce n'est pas bien. Mais pourquoi cela arrive-t-il ici et maintenant ? Pourquoi pas l'année dernière ?
Parce que les griefs s'accumulent avec le temps, parce que lorsque le système désire la mort d'un jeune citoyen noir issu d'une communauté pauvre, il désire en même temps une réponse, même de manière inconsciente.
Et cela pourrait s'empirer si les politiciens et l'élite financière (avec le soutien de la télévision d'Etat apprivoisée et du réseau Murdoch) ne parviennent pas à gérer l'économie et punissent les pauvres pour les politiques gouvernementales à l'œuvre depuis plus de trois décennies.
Déshumaniser "l'ennemi", à la maison comme à l'étranger, susciter la peur et emprisonner sans procès sont des recettes qui ne feront qu'un temps. S'il y avait une opposition politique sérieuse dans ce pays, elle serait en train d'exiger le démantèlement de l'échafaudage branlant du système néolibéral avant qu'il ne s'effondre et ne blesse davantage de monde.
A travers l'Europe, les différences entre le centre gauche et le centre droit, conservateurs et sociaux-démocrates, ont disparu. La similarité de ces politiques officielles dépossède les segments les moins privilégiés de l'électorat, c'est-à-dire la majorité. Les jeunes noirs sans emploi, ou à moitié employés, de Tottenham et Hackney, Enflied et Brixton, savent parfaitement que le système fait bloc contre eux. Les braiements des politiciens n'ont que peu d'impacts sur la plupart des gens, encore moins sur ceux qui allument les feux dans les rues. Les feux seront étouffés.
Il y aura bien une enquête pathétique pour établir les raisons de la mort par balles de Mark Duggan, des regrets seront exprimés et la police enverra des fleurs aux funérailles. Les manifestants arrêtés seront punis, tout le monde reprendra sa vie en poussant un soupir de soulagement, jusqu'à la prochaine fois.
i sorte de sarbacanes de fortune pour lancer petit pois et autres projectiles NdT.
Paru dans la London Review of books, le 9 août 2011 - Traduction de Yann Lecrivain
date:
13/08/2011 - 15:25
Tariq Ali
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Royaume-Uni
http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=277
Tribune libre : Émeutes en Angleterre ou quand le capitalisme s'indigne devant sa propre décomposition, par Kolya Fizmatov
La vague d'émeutes qui a enflammé les banlieues anglaises pendant 4 jours a déclenché la réponse habituelle de la bourgeoisie à ce genre de situation. Coté pile, une féroce répression policière, coté face, un concert d'indignation contre ce qui ne pourrait être qu'une violence absurde, dénuée de tout fondement et de toute légitimité. Tel un architecte qui s'obstinerait à expliquer l'effondrement de sa maison par la méchanceté des éléments, le gouvernement conservateur et libéral-démocrate, ainsi que l'opposition travailliste, voudrait nous faire croire qu'il n'y a ici que des voyous, des « chavs » sans foi ni loi, de la racaille comme on dit chez nous. Pour nous, communistes révolutionnaires, si la maison s'écroule c'est par ce que le bois est pourri.
La décomposition du système capitaliste, dont la crise de la dette révèle chaque jour un peu plus l'ampleur, est évidente dans un quartier comme celui de Tottenham, d'où sont parties les émeutes. « Pauvre et pluri-ethnique » reprennent en boucle les médias dominants, pour signifier pudiquement que c'est l'une de ces zones où le capital parque son armée de réserve, loin des yeux des touristes et de l'upper class. Chômage endémique, concentration de minorités (principalement des africains et antillais), budgets sociaux rachitiques, brutalité d'une police qui ne voit dans ces habitants, et notamment les jeunes, que des criminels en puissance... Ces faits ne sont pas nouveaux, et avaient conduit à des événements similaires sous Thatcher (notamment les émeutes de Brixton en 1981 et de Tottenham en 1985), mais sont singulièrement aggravés par la politique d'austérité du gouvernement Cameron.
Le 6 aout donc, Mark Dugan, père de famille de 29 ans d'origine jamaïcaine, est abattu par des policiers, qui l'accusent d'avoir ouvert le feu. Disons-le tout net : il nous importe peu de savoir si c'est effectivement le cas. Cet homme est mort parce qu'il était pauvre, noir, qu'il habitait un quartier ravagé par la misère et l'exclusion : a-t-on déjà vu la police tirer sur les « banksters » de la City, pourtant des brigands d'un tout autre calibre ?
A partir de cette étincelle, la colère se meut en révolte et se propage rapidement à travers Londres et au delà. Affrontements avec la police, pillage de magasins, incendie d'édifices... Aussitôt la bourgeoisie, ses médias aux ordres, ses intellectuels stipendiés, crient au loup : la barbarie est à nos portes ! C'est bien évidemment en dessous de la réalité : la barbarie est au cœur même du système. La Grèce que l'on dépèce, la corne de l'Afrique où la famine est tout sauf un phénomène naturel, le peuple Afghan qu'on ne finit pas de « libérer » à coup de bombes, et en Occident même, ces masses de chômeurs, de travailleurs immigrés, de précaires, de sans-droits qu'on exploite impunément...
« Mais, ne pourraient-ils pas protester de manière plus raisonnable? », bredouille le bourgeois apeuré par le déchainement de violence que son système a lui-même provoqué. L'ennui est que, quand on refuse tout changement véritable, qu'on se gargarise que there is no alternative au capitalisme et à son cortège d'abominations, qu'on ne donne aux électeurs le choix qu'entre deux versions du même programme... les gens ont tendance à chercher des solutions non seulement en dehors des institutions mais surtout contre elles. Et nous ne les en blâmons pas.
« Mais pourquoi s'en prennent-ils aux commerces, de leur quartiers qui plus est, et non aux responsables de leurs malheur ? », feignent de s'interroger tous les plumitifs putassiers à la solde du système. Supposons un instant que la question soit sincère, et que ces braves gens ne demandent pas mieux que de voir le Parlement pris d'assaut et le Palais de Buckingham réduit en cendres. Réponse : par ce que l'éducation, la culture, l'ouverture au monde, ce qui est nécessaire à l'émancipation intellectuelle, coûtent chers. Par ce qu'abrutir les masses à coup de pub, de télé, leur présenter la consommation comme un bonheur inépuisable – dont ils sont les premiers exclus – est une affaire rentable. Sauf quand ça pète. Quand on traite les gens comme des chiens, qu'on ne s'étonne pas de se faire mordre.
La seule position digne de notre classe est le soutien aux émeutiers. La responsabilité des partis et syndicats ouvriers est de défendre les révoltés face à l'appareil répressif de l'État bourgeois, d'œuvrer à l'auto-organisation de la révolte, et de préparer la riposte commune de l'ensemble du prolétariat, une confrontation avec le système par la grève générale.
Tribune libre : Émeutes en Angleterre ou quand le capitalisme s'indigne devant sa propre décomposition, par Kolya Fizmatov
La vague d'émeutes qui a enflammé les banlieues anglaises pendant 4 jours a déclenché la réponse habituelle de la bourgeoisie à ce genre de situation. Coté pile, une féroce répression policière, coté face, un concert d'indignation contre ce qui ne pourrait être qu'une violence absurde, dénuée de tout fondement et de toute légitimité. Tel un architecte qui s'obstinerait à expliquer l'effondrement de sa maison par la méchanceté des éléments, le gouvernement conservateur et libéral-démocrate, ainsi que l'opposition travailliste, voudrait nous faire croire qu'il n'y a ici que des voyous, des « chavs » sans foi ni loi, de la racaille comme on dit chez nous. Pour nous, communistes révolutionnaires, si la maison s'écroule c'est par ce que le bois est pourri.
La décomposition du système capitaliste, dont la crise de la dette révèle chaque jour un peu plus l'ampleur, est évidente dans un quartier comme celui de Tottenham, d'où sont parties les émeutes. « Pauvre et pluri-ethnique » reprennent en boucle les médias dominants, pour signifier pudiquement que c'est l'une de ces zones où le capital parque son armée de réserve, loin des yeux des touristes et de l'upper class. Chômage endémique, concentration de minorités (principalement des africains et antillais), budgets sociaux rachitiques, brutalité d'une police qui ne voit dans ces habitants, et notamment les jeunes, que des criminels en puissance... Ces faits ne sont pas nouveaux, et avaient conduit à des événements similaires sous Thatcher (notamment les émeutes de Brixton en 1981 et de Tottenham en 1985), mais sont singulièrement aggravés par la politique d'austérité du gouvernement Cameron.
Le 6 aout donc, Mark Dugan, père de famille de 29 ans d'origine jamaïcaine, est abattu par des policiers, qui l'accusent d'avoir ouvert le feu. Disons-le tout net : il nous importe peu de savoir si c'est effectivement le cas. Cet homme est mort parce qu'il était pauvre, noir, qu'il habitait un quartier ravagé par la misère et l'exclusion : a-t-on déjà vu la police tirer sur les « banksters » de la City, pourtant des brigands d'un tout autre calibre ?
A partir de cette étincelle, la colère se meut en révolte et se propage rapidement à travers Londres et au delà. Affrontements avec la police, pillage de magasins, incendie d'édifices... Aussitôt la bourgeoisie, ses médias aux ordres, ses intellectuels stipendiés, crient au loup : la barbarie est à nos portes ! C'est bien évidemment en dessous de la réalité : la barbarie est au cœur même du système. La Grèce que l'on dépèce, la corne de l'Afrique où la famine est tout sauf un phénomène naturel, le peuple Afghan qu'on ne finit pas de « libérer » à coup de bombes, et en Occident même, ces masses de chômeurs, de travailleurs immigrés, de précaires, de sans-droits qu'on exploite impunément...
« Mais, ne pourraient-ils pas protester de manière plus raisonnable? », bredouille le bourgeois apeuré par le déchainement de violence que son système a lui-même provoqué. L'ennui est que, quand on refuse tout changement véritable, qu'on se gargarise que there is no alternative au capitalisme et à son cortège d'abominations, qu'on ne donne aux électeurs le choix qu'entre deux versions du même programme... les gens ont tendance à chercher des solutions non seulement en dehors des institutions mais surtout contre elles. Et nous ne les en blâmons pas.
« Mais pourquoi s'en prennent-ils aux commerces, de leur quartiers qui plus est, et non aux responsables de leurs malheur ? », feignent de s'interroger tous les plumitifs putassiers à la solde du système. Supposons un instant que la question soit sincère, et que ces braves gens ne demandent pas mieux que de voir le Parlement pris d'assaut et le Palais de Buckingham réduit en cendres. Réponse : par ce que l'éducation, la culture, l'ouverture au monde, ce qui est nécessaire à l'émancipation intellectuelle, coûtent chers. Par ce qu'abrutir les masses à coup de pub, de télé, leur présenter la consommation comme un bonheur inépuisable – dont ils sont les premiers exclus – est une affaire rentable. Sauf quand ça pète. Quand on traite les gens comme des chiens, qu'on ne s'étonne pas de se faire mordre.
La seule position digne de notre classe est le soutien aux émeutiers. La responsabilité des partis et syndicats ouvriers est de défendre les révoltés face à l'appareil répressif de l'État bourgeois, d'œuvrer à l'auto-organisation de la révolte, et de préparer la riposte commune de l'ensemble du prolétariat, une confrontation avec le système par la grève générale.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Royaume-Uni
En dépit de son style ronflant et un peu prétentieux, sur le fond, je trouve que le texte de CLAIRE est très bien.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Royaume-Uni
Les photos des émeutiers sur écran géant 12 août 2011 12:39
La police diffuse les photos des émeutiers britannique sur un écran géant installé sur une camionnette qui sillonne cette ville du centre de l'Angleterre.
La police de Birmingham a trouvé un nouveau moyen pour tenter de mettre la main sur les émeutiers de ces derniers jours: elle diffuse leurs photos sur un écran géant installé sur une camionnette qui sillonne cette ville du centre de l'Angleterre.
Depuis jeudi, une cinquantaine de clichés de suspects, capturés par des caméras de surveillance, sont exposés à la vue de tous de 7 heures du matin à 19 heures jusqu'à samedi. La camionnette s'arrêtera dans tous les principaux points de Birmingham, la deuxième ville de Grande-Bretagne.
500 appels et des courriels
«C'est la première fois que ce système de camionnette est utilisé pour exposer les photos des suspects recherchés par la police», souligne l'inspecteur Mark Rushton sur le site de la police locale, qui se prévaut d'utiliser «les dernières technologies» pour exhiber les suspects.
« Et nous avons déjà une formidable réponse du public » , avec plus de 500 appels et des courriels, explique-t-il.
Des photos recueillies par la police à partir des caméras de surveillance ont déjà été publiées par les médias et sur le site internet de la police, mais «nous sommes déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour traduire les suspects en justice», poursuit l'inspecteur.
Plus de 1 500 personnes interpellées
Plus de 1 500 personnes ont déjà été interpellées après les émeutes qui ont embrasé pendant quatre jours le pays, et les tribunaux travaillent sans relâche pour faire face à cet afflux.
Mercredi, le Premier ministre britannique David Cameron a balayé les inquiétudes « bidons concernant les droits de l'Homme », suscitées par la publication des photos des pilleurs présumés.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Royaume-Uni
verié2 a écrit:En dépit de son style ronflant et un peu prétentieux, sur le fond, je trouve que le texte de CLAIRE est très bien.
+1
Invité- Invité
Re: Royaume-Uni
Pas que des jeunes d'ailleurs...Par exemple, des quantités de jeunes, qui ne sont ni des voyous ni des "lumpens", ont probablement participé à des pillages.
Sinon, je ne trouve pas le "style" de la claire particulièrement ronflant dans ce cas là !
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Royaume-Uni
La traduction de Résistance 71 est intéressante mais bien souvent moins bonne que celle ci-dessous :
Réponse de la Solfed de Londres-Nord aux émeutes de Londres
Alors que les médias stigmatisent l"anarchie" à propos du déferlement de la violence à Londres et en Angleterre, la "Solidarity Federation" du Nord-Londres a considéré qu’une réponse de la part d’une organisation anarchiste active dans la capitale était nécessaire.
Les émeutes ont causé des dégâts importants ces derniers jours à des quartiers de Londres, à des devantures de magasins, à des domiciles et des voitures. À gauche, on entend toujours les mêmes gémir que la pauvreté en est la cause. À droite, que des voyous et éléments anti-sociaux profitent de la tragédie. Les deux sont vraies. Les pillages et émeutes vus ces derniers jours constituent un phénomène complexe et comportent de nombreuses composantes.
Ce n’est pas par hasard si les émeutes se produisent maintenant, quand les réseaux de soutien aux britanniques privés de représentation leurs sont arrachés, et que les gens sont livrés à l’abîme, comme ils tombent rompus sous les matraques de la police londonienne.
La fureur des quartiers [1] est ce qu’elle est, laide et incontrôlée. Mais pas imprévisible. La Grande- Bretagne a caché ses problèmes sociaux pendant des décennies, les a contenus avec une garnison brutale d’hommes armés. Grandir dans les cités signifie souvent ne jamais les quitter, à part à l’arrière d’une fourgon de police. Dans les années quatre-vingt, les mêmes problèmes ont conduits à Toxteth [2]. Dans les années quatre-vingt-dix, ils ont conduit aux émeutes contre l’impôt par capitation [3]. Et maintenant nous les subissons de nouveau - parce que les problèmes non seulement persistent, mais empirent.
Le harcèlement et la brutalité de la Police font partie du quotidien des cités partout au Royaume-Uni. Les systèmes sociaux permettant à peine de survivre se sont désagrégés et ont été retirés. À Hackney [4], les travailleurs sociaux opérant dans la rue, qui venaient eux-même des cités, connaissaient les jeunes et pouvaient travailler avec eux à résoudre leurs problèmes, se sont vus signifier qu’ils ne seraient désormais plus payés. Les loyers augmentent et les emplois aidés par l’État qui apportaient de l’argent dans la zone ont été réduits au nom d’un transfert vers des missions bénévoles dans le cadre de la "Grande Société" [5]. Les gens qui eurent toujours très peu n’ont désormais plus rien. Plus rien à perdre.
Le rôle-même des médias dans tout ceci ne doit pas être minoré. Malgré tout le discours de la "protestation pacifique" qui précéda les évènements à Tottenham [6], les media n’auraient pas sorti l’histoire s’il n’y avait eu en tout et pour tout qu’une manifestation silencieuse devant le poste de police.
Les violences policières et les protestations en réponse surviennent tout le temps. C’est seulement quand l’autre côté répond avec violence (sur des cibles légitimes ou non) que les médias ressentent le besoin de leur donner une couverture à tout prix.
Il ne devrait donc pas y avoir de surprise à ce que des gens vivant une existence de pauvreté et de violence soient enfin partis en guerre. Il ne devrait pas y avoir de surprise à ce que des gens pillent les écrans de télé à plasma qui fourniront leurs paieront deux mois de loyer, et laissent les livres qu’ils ne peuvent vendre sur les étagères. Pour beaucoup, c’est l’unique forme de redistribution économique qu’ils verront dans les années à venir en continuant une vaine recherche d’emploi.
On a beaucoup glosé sur le fait que les émeutiers attaquaient "leurs propres communautés". Mais les émeutes n’éclatent pas dans un vide social. Celles des années 80 tendaient à être dirigées d’une manière plus ciblées ; épargnant les innocents et se focalisant sur des cibles plus représentatives d’une oppression de classe ou de race : la police, les postes de police et les magasins. Que s’est-il passé depuis les années quatre-vingt ? Les gouvernements consécutifs n’ont pas ménagés leurs efforts pour détruire toute espèce d’idée de solidarité et d’identité de classe. Est-ce donc une surprise alors si ces émeutiers se retournent contre d’autres membres de notre classe ?
La "Solidarity Federation" est basée sur la résistance dans la lutte sur le lieu de travail. Nous ne sommes pas impliqués dans le pillage mais, au contraire des réactionnaires de droite ou même des commentateurs de gauche sur le registre de la "compréhension-mais-condamnation", nous ne condamnerons ni ne fermerons les yeux sur ceux que nous ne connaissons pas pour avoir récupéré une part de la richesse dont ils ont été privés toute leur vie.
Cependant, en tant que révolutionnaires, nous ne pouvons tolérer les attaques contre les travailleurs, contre les innocents. Les incendies de magasins avec des domiciles au-dessus, de véhicules utilisés par les gens pour aller au travail, les agressions et tout ce qui s’en approche constituent une attaque contre les nôtres et nous devons nous y opposer aussi fermement qu’à n’importe quelle politique d’austérité du Gouvernement, qu’aux propriétaires terriens qui spéculent, qu’aux patrons ayant l’intention de voler notre travail. Ce soir et pour aussi longtemps que nécessaire, les gens doivent se rassembler pour se défendre quand une telle violence menace les foyers et les communautés.
Nous pensons que la colère légitime des émeutiers peut être bien plus puissante si elle s’exprime dans une direction collective et démocratique et cherche, non à faire d’autres travailleurs des victimes, mais à créer un monde libre de l’exploitation et de l’inégalité inhérentes au capitalisme.
North London Solidarity Federation (mardi 9 août 2011) Traduit par le SIA32 / CNT-AIT
Notes
[1] Ndt : Nous avons traduit "estates" indiféremment par "quartiers" ou "cités", car ces lieux sont des quartiers-nord du Grand Londres composés de cités et de lotissements.
[2] Ndt : Toxteth est un quartier du centre de Liverpool ayant connu des émeutes en juin 1981, initialement provoquées par l’arrestation sans raison d’un jeune noir, Leroy Cooper, fouille observée par la foule qui ne laissa pas faire, avec pour bilan la destruction de 70 édifices, 500 arrestations et 470 blessés.
[3] Ndt : la "Poll Tax" est un impôt forfaitaire par foyer ne tenant compte, ni des revenus, ni du capital, créé par M. Thatcher en 1989 et appliqué en 1990. Cette application d’une taxe très injuste pour les plus faibles provoqua des émeutes à Hackney le 8 mars, à Brixton, Lambeth et Islington puis à Trafalgar Square en plein centre de Londres le 31 mars 1990, ce qui provoqua la chute de la "Dame de fer".
[4] Hackney est un district au nord du Grand Londres, extrêmement pauvre, au chômage élevé, ayant connu des émeutes dans les années quatre-vingt et la consommation de crack parmi les jeunes dans les années quatre-vingt-dix.
[5] Ndt : Traduction du projet de la "Big Society" proposé défendu par les conservateurs de David Cameron depuis juillet 2010 et prônant un désengagement de l’État au profit d’une société plus "mature" et engagée, basée sur la charité, le mutuellisme et le volontariat, ce que ses adversaires ont qualifié de déguisement cynique de l’abandon de l’assistance grâce au discours sur une vigueur nouvelle de la société civile.
[6] Tottenham est un quartier pauvre du district de Haringey, au nord du Grand Londres, sur la rive gauche de la Tamise, et le lieu d’émeutes ce mois-ci.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Royaume-Uni
Six mois de prison pour avoir volé pour 4 € d'eau minérale. Guerre de classe.
Les intellos au service du capital font du zèle : l'historien David Starkey attribue les émeutes à "la culture noire" et au fait que les blancs "sont devenus noirs".
Les intellos au service du capital font du zèle : l'historien David Starkey attribue les émeutes à "la culture noire" et au fait que les blancs "sont devenus noirs".
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Royaume-Uni
Petit commentaire autour de l’appareil répressif post-émeutes, c’est-à-dire la "vengeance de classe" mise en place par David Cameron Federico Campagna, 14 Aout 2011, London (Original en italien paru sur infoaut.org et traduit en français par LeReveil.ch)
Une fois que les les gens à capuches sont revenus à leurs refuges, que les incendies se sont éteints et que la menace s’est estompée, la police a repris pleine possession des villes anglaises. Pendants des journées entières, les seize milles hommes armés envoyés par le gouvernement ont fait entendre leur monologue assourdissant, avec des colonnes de blindés se lançant à sirènes hurlantes sur les routes désertes et des patrouilles dans chaque quartier.
Cameron avait annoncé qu’il n’y aurait pas de pitié, et la pitié - obéissante - a decidé de s’enfouir sous terre, alors que les tribunaux restaient ouverts toute la nuit pour juger les 2300 arrêtés pendant les émeutes. Les jugements ont été lourds. "Exemplaires", selon la définition des journaux. Pour le vol de deux bouteilles d’eau, d’une valeur de trois livres, Nicholas Robinson, 23 ans, a été condamné à six mois de prison. Pour le vol de deux vestes, Eoin Flanagan, 18 ans de Manchester, a été condamné à huit mois d’enfermement. Pour avoir dit à un policier : "Si t’avais pas l’uniforme sur toi, je te défoncerais la gueule", Ricky Gemmel, 18 ans, a été condamné à six semaines de prison. Et ainsi de suite, au moins pour les plus chanceux. Pour tous les autres, de bonne grâce, les juges ont retenu opportunément les peines les plus sévères et ils les ont renvoyé au jugement des ‘crown courts’, les tribunaux royaux qui ont le pouvoir d’infliger des sentences à outrance.
Entretemps les policiers se sont organisés en équipes et ils sont allés, maison par maison, arrêter les centaines de suspects encore en liberté.
Avec eux, comme des chiens d’arrêt avec leurs chasseurs, se déplaçait un attroupement de journalistes. Le quotidien The Telegraph, par exemple, a transmis avec fierté sur son site la vidéo de l’arrestation de Shereka Leigh, mère célibataire de 22 ans de Tottenham, coupable du vol d’une paire de chaussures. La vidéo montre les agents defoncer la porte, entrer dans la maison en hurlant, marcher sur les jouets de son fils de 4 ans et ramener dehors la jeune fille menottée.
Mais les agents ne doivent pas faire tout le boulot. Des fois, les parents leurs donnent aussi un coup de main. Avec un dévouement qui aurait fait pleurer Staline, après avoir reconnu sa fille de dix-huit ans, Chelsea, dans des vidéos transmises à la télévision, l’héroïque Madame Adrienne Ives n’a eu aucune hésitation à appeler la police locale. Les journaux n’ont pas pu s’empêcher de chanter les louanges de cette extraordinaire mère-courage. Dommage qu’à l’époque de Saturne, il n’y avait pas de journaux, ils auraient pu faire briller comme il faut ceux qui dévorent leurs fils.
" Nous vous retrouverons", avaient dit, il y a quelques jours, des agents sur leurs pages Facebook, "et on vous fera sentir tout le poids de la loi". Et cela s’est passé. On espère bien que ce poids n’est pas écrasant au point d’étouffer, comme c’est arrivé à Jimmy Mubega, ce quadragénaire angolais mort par asphyxie pendant qu’il était "mis en sécurité" par les agents qui étaient chargés de le déporter depuis l’aéroport de Heathrow.
Mais le poids de la loi, c’est connu, tombe souvent comme de la grêle du ciel, et il arrive qu’elle détruise en entier la vie de certaines personnes. D’ailleurs, les fautes des pères tombent sur les fils et donc, par propriété transitive, celle des enfants doivent tomber sur leurs parents. Avec une détermination salomonique, David Cameron a déclaré que les familles des arrêtés qui profitent des rentes étatiques pour les plus démunis perdront tout. Plus de logement social, plus d’allocation chômage, plus de ‘house in benefit’, plus de welfare. Interviewé à la BBC, le secrétaire d’état pour les communautés locales, M. Eric Picklesa, a réaffirmé ce concept. Les émeutiers et leurs familles seront délogées, et les circonscriptions de Wandsworth, Westminster, Greenwich, Hammersmith, Nottingham et Salford ont déjà rendu exécutoires les expulsions.
Mais on craint que même ces dispositions au gout médiéval ne seront pas suffisantes. Le problème est bien plus profond, disent certains, et il s’est infiltré sous la peau des sujets britanniques. David Starkey, célèbre commentateur de la BBC, l’a expliqué très clairement en direct à la télévision : le problème, en ce pays, est que les blancs sont devenus nègres, ils ont perdu le sens de la dignité occidentale, sont devenus des sauvages. Le multiculturalisme, dit Starkey, a changé la couleur de notre peau et notre ADN.
Heureusement, le gouvernement n’est pas seul à affronter ce défis bio-génétique. Comme ça arrive assez souvent en Angleterre, l’aide est soudainement arrivée d’en haut. Et par "en haut", bien entendu, nous parlons des États-Unis, la mère-patrie dont la Grande-Bretagne est l’une des colonies fidèles. Inspiré par l’exemple américain, David Cameron a convoqué le super-flic Bill Bratton, inventeur du régime de la "tolérance zéro" qui a rendu obèses autant de prisons d’outre-atlantique. Le crime de la rue, a déclaré Cameron, sera raclé de l’île, comme si c’était un mélanome sur la peau candide d’Albion.
Peut-être que le premier ministre n’a pas choisi le bon homme pour ces nettoyages. Plutôt qu’à Bill Bratton, Cameron aurait dû s’adresser à Conrad Murray, le célèbre médecin de Michael Jackson, aujourd’hui sous enquête pour l’assassinat du chanteur. Enlever le noir de la peau est une question difficile et il y a peu de gens au monde qui sont capables de le faire. Des bains de mercure, des infiltrations de cortisone et des applications d’hydroquinone sont le seuls soins possibles. Avec quelques injections de médicaments anti-douleur, pour rendre l’ensemble plus supportable. Seulement de cette façon la candide Angleterre pourra gratter sa négritude superficielle. Au risque d’en mourir, si cela devait être nécessaire. D’ailleurs, suite aux magnificences du mariage royal, il n’y a que l’enterrement d’une nation toute entière qui pourrait offrir au monde un événement le plus spectaculaire pour la prochaine décennie.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Royaume-Uni
Angleterre, la colère est légitime. par le NPA
Depuis plusieurs jours des émeutes embrasent la Grande Bretagne, émeutes qui sont une réponse compréhensible de la jeunesse des quartiers abandonnés devant les mesures "d’austérité" qui les touchent pour préserver la richesse des possédants et les profits des banques ! Dès le début de l’année les jeunes manifestaient contre le doublement des montants d’inscription à l’université. Depuis, le gouvernement Cameron a supprimé les aides aux lycéens, les crédits aux associations de quartier, les services publics disparaissent et le taux de chômage atteint 30% dans la jeunesse...
Leur colère est légitime, nous sommes des millions à la partager. "Je ne vole pas, je récupérère les produits de luxe que ma classe sociale ne pourra jamais se payer, et que pourtant elle a produit", disait ce matin un jeune de Liverpool interviewé. Les émeutes sont l’expression des plus démunis, contre une politique au service des possédants. Possédants qui envoient la police et peut-être demain l’armée, parce qu’ils ont peur et n’ont aucune solution à apporter, puisqu’ils sont les seuls résponsables de la crise et de la situation que l’ont connait. La violence c’est eux, qui emploient la force pour mater la révolte, qui distillent la division dans notre camp en stigmatisant les jeunes et les travailleurs sans emploi et sans avenir, sous le terme de "casseurs". Les vrais casseurs sont ceux qui suppriment les services publics, les voleurs sont ceux qui continuent d’empocher des profits faramineux en temps de crise, les délinquants sont ceux qui continuent à licencier et à délocaliser.
La solution ce n’est pas la répression mais :
la gratuité de l’éducation
la défense des services publics et rétablissement des services supprimés : La Poste, maisons de quartier, santé publique...
la réquisition des entreprises qui licencient ou délocalisent, sans indémnité ni rachat...
Un plan d’urgence anticapitaliste s’impose si nous ne voulons pas payer leur crise !
Les émeutes sont l’expression d’une véritable révolte sociale ... Editorial de Socialist Resistance, organisation-sœur de la LCR en Grande-Bretagne. http://socialistresistance.org. Publié sous le titre : « Con Dem chickens come home to roost ». Traduction française par Sylvia Nerina pour le site www.lcr-lagauche.be
La première année de la coalition dirigée par le Premier Ministre David Cameron s’est déroulée sous le signe de l’austérité, d’une montée des inégalités, d’un appauvrissement rapide de la population, de la destruction des services publics, de la corruption des médias, de la police et des politiciens. Sa seconde année, elle, semble marquée par les actions revendicatives syndicales massives et par les conflits entre l’État et une population qui semble ne plus avoir rien à perdre dans les quartiers les plus pauvres des villes britanniques. Voilà quel est le sens des émeutes qui se déroulent à Londres.
En fait, ces émeutes sont directement liées à deux actions menées par la police. La première est l’assassinat par des policiers de Mark Duggan et le mauvais traitement infligé par la suite à sa famille. C’est une manifestation de colère légitime qui a eu lieu devant le commissariat de police samedi dernier. C’est le comportement de la police qui a mis le feu aux poudres, mais ce fait a été largement occulté dans les reportages des médias sur le sujet.
Un coup d’oeil sur cette video nous montre comment la police a attaqué une jeune fille de 16 ans à coups de matraques. Cet autre enregistrement donne un aperçu de la violence du comportement policier. Il est pratiquement impossible que ce type d’agression ne provoque pas un paroxysme d’explosion de violence dans la communauté locale.
Les rapaces du néo-libéralisme se préparent à descendre
La décision de faire une coupe de 41 millions de livres, prise par le conseil municipal de Haringey (où on éclaté les émeutes, NdT), détruit littéralement les espoirs de toute cette génération qui se trouve à présent dans les rues. Le mois dernier, déjà, un élu local, David Lammy, avait demandé au gouvernement de prendre des mesures pour combattre la montée de 10% du chômage à Tottenham, qui compte aujourd’hui 10.514 sans-emploi.
Des habitants du quartier, récemment interviewés, ont expliqué que des milliers de jeunes approchant de la trentaine n’ont jamais pu trouver de travail. Ce n’est pas une surprise de constater que les magasins qui vendent des vêtements de sport, des téléphones mobiles, des télévisions ou des MP3, éveillent des convoitises parmi ceux qui savent qu’ils ne pourront jamais posséder de telles choses.
Le capitalisme ne peut pas tout avoir. D’un côté il nous dit que nous avons besoin de ces objets pour nous sentir complets et pour avoir une certaine importance et de l’autre côté, la plupart des offres d’emplois n’offrent que des salaires de misère et des conditions précaires et à court terme.
Ces faits contrastent avec une classe riche qui n’a jamais possédé autant de choses qu’au jour d’aujourd’hui. La Commission sur les hauts salaires indique ce 8 août que les dirigeants d’une centaine d’entreprises privées ont reçu un revenu annuel moyen de plus ou moins 175.000 livres. Le revenu annuel d’un britannique moyen est de 5.860 livres et le gouvernement « Con Dem » (Conservateurs et Libéraux Démocrates, NdT) voudrait que les travailleurs deviennent encore plus pauvres. En même temps, ils sont inclinés à transférer beaucoup d’argent aux 300.000 personnes qui payent le taux maximum de 50% d’impôts sur les revenus de plus de 150.000 livres. Le maire de Londres, Boris Johnson veut supprimer ce taux d’imposition tout comme son pote millionnaire George Osborne, Chancelier de l’Échiquier (Ministre des finances, NdT).
Il est possible que ce genre de considérations ne se retrouve pas dans l’esprit des adolescents qui ont piqué 100 livres à « JD Sport ». Mais ce qu’ils savent très bien, c’est qu’il y a des gens, là dehors, qui ont un bien-être et des privilèges et qui utilisent leur pouvoir pour maintenir dans la pauvreté des millions de personnes.
Une émeute est un spasme de colère destructrice et une protestation sans structure, mais c’est un des moyens pour les sans-voix de se faire entendre. À la rentrée, les syndicats et la gauche radicale devront faire entendre leur voix et commencer à faire reculer l’offensive des « Con Dem » contre notre classe.
nico37- Messages : 7067
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