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Indigènes de la République

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Message  MO2014 Dim 15 Nov - 18:25

ETAT FRANÇAIS / DAESH, LA GUERRE DES MONSTRES

Face au déferlement de mensonges ou de non dits que l'on sait, les récents événements sanglants sont l'occasion de répéter certaines vérités incontournables.
Daesh est la continuation d'Al Qaïda en Irak, née il y a dix ans dans le sillage de l'agression contre l'Irak, de la destruction de l'Etat irakien qui lui a succédé. Il a jusqu'à ce jour bénéficié de la mansuétude des Etats occidentaux, Etats-Unis en tête dans ce duel entre sunnites regroupés autour de l'Arabie saoudite et chiites autour de l'Iran. Un registre d'hostilité que l’Occident n'a cessé d'alimenter depuis l'avènement de la révolution iranienne.

Certes les régimes arabes sont également en grande partie responsables de cette déferlante jihadiste, dans leur refus absolu d'ouverture démocratique. Mais est-il utile de rappeler que les dictatures militaires en place sont directement le résultat de la volonté occidentale d'empêcher toute avancée progressiste ou nationaliste dans la région qui viendrait nuire à ses intérêts.
Daesh et les autres officines n'ont fait que s'engouffrer dans le vide idéologique et conceptuel laissé par la destruction des alternatives de gauche mais aussi des régimes nationalistes arabes.

Tandis que la création coloniale Israël tenue à bout de bras par l'Occident permettait de venir à bout de la principale menace démocratique régionale, la révolution palestinienne tout en justifiant la mise en place et le maintien de dictatures militaires, au nom de "la lutte contre l'ennemi sioniste". Une militarisation régionale qui a obéré l'avenir de tout le Moyen Orient. Là encore l'Occident jouant tour à tour de son porte avion Israël et de ses affidés arabes a réussi à empêcher tout déblocage de la situation.

A un niveau plus récent, Daesh jusqu'au 8 septembre dernier lorsque la France a bombardé un camp d'entrainement situé à Deir Ezzor à l'est de la Syrie n'était pas vraiment un ennemi de la France. Il n'avait vraiment pas grand chose à reprocher à ce pays. Si ce n'est quelques bombardements cosmétiques en Irak, pour la galerie.
A cette occasion le ministre français des armées après la mort de plusieurs combattants français de Daesh ciblés s'était lui-même vanté d'avoir réussi à éliminer un certain nombre de "terroristes français" dans ce que certains ont qualifié à juste titre d'une opération d'assassinats extrajudiciaires.

Avant cela, de façon objective Daesh comme Paris, Ryad et Doha étaient à peu près dans le même camp. D'ailleurs comme on le sait la France et les dits alliés européens notamment le RU s'apprêtaient même à frapper les forces loyalistes syriennes quand Obama qui a un autre agenda leur a demandé de surseoir à cette attaque contre Assad.

Nous le savons, la France est liée comme larrons en foire au Qatar et plus encore désormais, à la Saoudie. Une coopération économique et militaire sans précédents est en cours tandis que les voyages officiels ou privés se multiplient entre les deux pays. De même qu'elle est liée au pôle Saoudien du Liban dirigé par Hariri, un de ceux qui cherchent à instrumentaliser Daesh et autres officines jihadistes contre Hezbollah.

Or Ryad, aveuglé par son fanatisme anti iranien préfère largement combattre le pauvre Yemen allié supposé de l'ennemi chiite plutôt que d'affaiblir une force, Daesh, qu'elle se garde sous le coude contre l'Iran et Hezbollah. Cela bien entendu avec l'assentiment du gouvernement français.

Du coup, les attentats actuels apparaissent comme la marque d'un désamour, la vengeance de Daesh à l'encontre d'un pays qui de façon incompréhensible pour lui a ponctuellement changé d'attitude à son égard (sans que cela d'ailleurs n'indique un changement définitif).

Quant au concurrent direct de Daesh, Nosra, pas tellement différent du premier, rappelons qu'il n'y a pas si longtemps Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères français déclarait à Marrakech en 2012 que "Nosra fait du bon boulot contre Assad en Syrie". Ce qui lui a valu des poursuites de la part de citoyens syriens.

Du point de vue, français, Il est patent que le jihadisme armé actuel plonge ses racines dans 5 siècles de domination blanche sur le monde, se nourrit de siècles de colonialisme acharné, avec leur cortège de massacres, de destruction des cultures, d'humiliation, et d'un présent caractérisé encore par une domination absolue du monde occidental, dans un climat d'islamophobie croissant, s'alimentant de décennies d'une gestion catastrophique des quartiers populaires, faite de répression, d’humiliation, de crimes policiers, d’instrumentalisation des militants.
Si l'on ajoute à cela la tragédie palestinienne dont l'occident porte la totale responsabilité, le tableau est complet. On ne dira jamais à quel point le soutien absolu et définitif occidental à cette entité coloniale alimente une colère inextinguible. En quelque sorte, que les choses soient claires, jamais la pilule israélienne n'est passée et ne passera.

Il ressort de tout cela que même si la France avait les moyens de contrer efficacement les projets sanglants de Daesh, ce dont nous pouvons douter tant le défi est titanesque, la non remise en question du terreau idéologique alimentant la secte armée Daesh rend vains tous les succès policiers enregistrés sur le terrain. De nouvelles vocations se faisant jour génération après génération. Cette fois ci pour Daesh la guerre est vraiment déclarée.

A ce propos est-il nécessaire de rappeler que si le PIR a effectivement toujours pensé que ce pays s'acheminait vers le pire, c'est précisément ce genre de scenarii qu'il avait en tête et qu'il redoutait. Aboutissement de la rencontre entre une multinationale idéologique armée, une morgue hautaine occidentale, un océan de déshérence et d’humiliation.
Maintenant que malheureusement la mayonnaise a pris, si l'Etat français s'imagine qu'il va régler le problème uniquement par la répression, il se trompe complètement.

Palestine, racisme, crimes policiers, humiliation, la coupe est pleine.
Après un siècle et demi d'interventionisme débridé au Moyen Orient et de gestion coloniale des quartiers populaires les élites politiques de ce pays devraient enfin comprendre que sans une réorientation totale de la chose politique vers plus de justice et en ce qui concerne le PIR nous le disons vers un régime décolonial, ce pays comme tout l'Occident se préparent des jours encore plus sombres.
Un régime rompant de façon définitive avec son néocolonialisme, accordant l'indépendance à ses dernières colonies, se désengageant de tous ses liens avec l'UE et l'ONU impérialistes et Israël, rompant dans un premier temps avec les logiques économiques éculées pour ouvrir ainsi la voie à un système alternatif non capitaliste, étudié collectivement, respectueux des hommes et de la Terre.

Contre Daesh et l'Etat français, une seule solution la lutte décoloniale !
Youssef Boussoumah

MO2014

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Message  verié2 Lun 16 Nov - 9:41

MO2014 a écrit:
ETAT FRANÇAIS / DAESH, LA GUERRE DES MONSTRES
(...)
Youssef Boussoumah
On voit que l'auteur a du avoir une petite formation marxiste. Il s'est contenté de remplacer "domination impérialiste" par "domination blanche"/ Seule la conclusion s'écarte du marxisme, car elle est platement réformiste, car ce régime rompant avec le néocolonialisme qu'il appelle de ses voeux ne pourrait naître que d'une révolution socialiste menée par les travailleurs (de toutes les couleurs) alliés à leurs frères des pays ex coloniaux. Mais il ne le dit pas et ne voit comme solution à la barbarie actuelle que la "lutte décoloniale".... pour aboutir à un capitalisme bien gentil qui ne serait plus impérialiste ?

Un texte qui n'est certes pas le pire de tous ceux publiés par le PIR mais qui souligne bien l'impasse de son raisonnement...

verié2

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Message  MO2014 Lun 16 Nov - 13:19

Attentats de Paris : communiqué du PIR
Publié le 14 novembre 2015 par


Paris est endeuillé par des attentats d’une violence inouïe ayant fait plus de 120 morts et de nombreux blessés dont certains ont leur pronostic vital engagé. Toutes nos condoléances et notre solidarité vont aux familles des victimes.

Nous sommes bouleversés par ces actes terroristes que rien ne peut justifier mais nous ne sommes pas surpris. Malheureusement, compte-tenu des précédents, les tueries de janvier, celles de Bruxelles et de Toulouse, tous les indicateurs étaient au rouge. La France connait le retour de flamme d’une politique étrangère belliciste en Libye, au Mali, en Syrie, en Irak… motivée par la stratégie du « choc de civilisations » et son corrélat interne que sont le racisme et l’islamophobie d’État.

Nous dénonçons ceux qui d’ores et déjà cherchent à instrumentaliser cette tragédie dans le sens de politiques répressives à l’encontre des musulmans, des réfugiés et de l’ensemble des foyers de résistances des quartiers populaires.

Certains trouveront là l’occasion de faire taire toute opposition à ces politiques dans une nouvelle « Union sacrée ». Nous n’emprunterons pas cette voie car cela ne ferait que creuser les fractures et aggraver les tensions en lieu et place d’une mobilisation la plus large pour éviter que ces tragédies ne se reproduisent.

Le PIR

MO2014

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Message  verié2 Lun 16 Nov - 17:27

Le communiqué du PIR est tout à fait correct.

verié2

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Message  Leoni Jeu 19 Nov - 10:56

Peut-on impunément expliquer que noirs et arabes sont des victimes permanentes de la domination "blanche", substituant "l'exploitation raciale" à l'exploitation capitaliste (qui passe ainsi au second plan) et s'étonner que des jeunes de toute couleur (notamment les fameux "colonisés" de l'intérieur) s'engagent dans une sorte de combat anti-impérialiste aux côtés de Daesh et s'exaltent dans des frappes et des tueries tous azimuts, même si les sales guerres de Hollande y sont bien sûr pour l'essentiel !

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Message  MO2014 Jeu 19 Nov - 11:26

Il a eu de la "chance" d'être célèbre <-. Combien de personnes moins connues sont  arrêtées ces jours ci, à cause de leurs noms et prénoms, de leurs faciès ? Et dire qu'ils y en qui doutent encore du racisme structurel de l'état colonial français. J'étais à Gare du Nord hier après midi et j'ai été halluciné par la nervosité et la violence des policiers qui pour orienter les voyageurs leur hurlaient dessus en les tutoyant dès qu'ils s'adressaient à des noirs ou des arables. C'est le patriot act à la française et l'état d'urgence en marche. Les semaines et les mois qui viennent vont être difficiles.

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Message  Copas Jeu 19 Nov - 11:47

Leoni a écrit:Peut-on impunément expliquer que noirs et arabes sont des victimes permanentes de la domination "blanche", substituant "l'exploitation raciale" à l'exploitation capitaliste (qui passe ainsi au second plan) et s'étonner que des jeunes de toute couleur (notamment les fameux "colonisés" de l'intérieur) s'engagent dans une sorte de combat anti-impérialiste aux côtés de Daesh et s'exaltent dans des frappes et des tueries tous azimuts, même si les sales guerres de Hollande y sont bien sûr pour l'essentiel !

Quand on pense que notre ami refuse toujours de condamner les crimes de l'impérialisme russe contre le peuple syrien , ça fait rigoler suivant qui parle ...

Il ne s'agit pas d'aboyer contre des minorités opprimées et des militants qui essayent de s'organiser pour résister à cela;, ni d'avoir à nouveau la saloperie de tenter de lier les positions du PIR et celles de daesh, comme si l'un amenait à l'autre.

Il s'agit de militer, de débattre, dans les combats réels, avec ceux qui se battent, eux, contre des oppressions, des sur-exploitations réelles, construites et fortifiées par le capital et son état, les bourges et les médias des bourges, une forme de colonialisme interne.
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Message  MO2014 Jeu 19 Nov - 12:14

L'état d'urgence : une législation coloniale et néo-coloniale

Dans les jours qui viennent, le gouvernement va demander au Parlement de prolonger de trois mois l’état d’urgence mis en place pour 12 jours par décret le 14.11.2015. La procédure est valide. Mais l’histoire de l’état d’urgence constitue un trame juridique et institutionnelle de l’histoire coloniale de la France et des rapports particuliers qu’elle ne parvient pas à cesser d’entretenir avec les populations colonisées ou issues de la colonisation.


1955 : Vote de la loi sur l’état d’urgence

Aux prises avec la guerre de libération algérienne initiée six mois plus tôt, le gouvernement français, présidé par Edgar Faure, fait voter le 3 avril 1955 la loi n°55-385 « instituant un état d’urgence et en déclarant l’application en Algérie ». Cette loi introduit la notion d’état d’urgence dans la législation républicaine.
L’état d’urgence est prolongé pour 6 mois le 7 Aout 1955

Loi n° 55-385 du 3 avril 1955 instituant un état d’urgence et en déclarant l’application en Algérie
Article 1
L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire, métropolitain, de l’Algérie et des départements d’Outremer soit en cas de péril imminent résultant de troubles graves à l’ordre public, soit en cas d’évènements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique.

Mais l’état d’urgence ne suffit pas et le gouvernement de Guy Mollet fait voter la loi sur les pouvoirs spéciaux qui confirme que les « départements d’Algérie » sont soumis à des règles d’administration autoritaires exceptionnelles et ne sont déjà plus des départements comme les autres.

Loi n° 56-258 du 16 Mars 1956 autorisant le Gouvernement à mettre en œuvre en Algérie un programme d’expansion économique, de progrès social et de réforme administrative et l’habilitant à prendre toutes mesures exceptionnelles en vue du rétablissement de l’ordre de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire.

Article 5
Le gouvernement disposera en Algérie des pouvoirs les plus étendus pour prendre toute mesure exceptionnelle commandée par les circonstances en vue du rétablissement de l’ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire.
Lorsque les mesures prises en vertu de l’alinéa précédent auront pour effet de modifier la législation elles seront arrêtées par décret pris en conseil des ministres.

1958

Après le coup d’état du 13 mai à Alger, le gouvernement Pflimlin assure la transition avec le gouvernement provisoire du général de Gaulle qui sera installé le 01 juin et déclare le 18 mai l’état d’urgence pour trois mois sur l’ensemble du territoire métropolitain.

1961

La loi de 1955 bien que non intégrée formellement - voir plus loin - dans la Constitution de la V° République connait une nouvelle application à l’occasion du putsch des généraux d’Alger.

Alors que la population française consultée par référendum en janvier a approuvé à une large majorité de 70% le principe d’un vote d’autodétermination pour l’Algérie, quatre généraux à la retraite appuyés par quelques unités d’active et leurs officiers supérieurs tentent de s’opposer à la décision du peuple.

Le complot qui n’a pas réussi à impliquer une majorité de l’armée échoue.

Prorogé plusieurs fois l’état d’urgence est en vigueur jusqu’au 31 mai 1963.

1984

Laurent Fabius, Premier ministre, décrète l’état d’urgence en Nouvelle Calédonie. A cette occasion, le Conseil Constitutionnel saisi par le RPR valide la loi de 1955 qui n’avait pas été intégrée formellement dans la Constitution de 1958.

« Considérant que, si la Constitution, dans son article 36, vise expressément l'état de siège, elle n'a pas pour autant exclu la possibilité pour le législateur de prévoir un régime d'état d'urgence pour concilier, comme il vient d'être dit, les exigences de la liberté et la sauvegarde de l'ordre public ; qu'ainsi, la Constitution du 4 octobre 1958 n'a pas eu pour effet d'abroger la loi du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence, qui, d'ailleurs, a été modifiée sous son empire ».

2005

C’est au tour de Jacques Chirac, Président et de Dominique de Villepin, Premier ministre de recourir le 8 novembre à l’état d’urgence sur une partie du territoire français en réponse aux émeutes des banlieues. La période initiale est prolongée de trois mois par le parlement. Il y est mis fin le 4 janvier 2006 alors que les émeutes sont finies depuis bien longtemps.

Il ne s’agit plus là d’une circonstance directement liée à la colonisation, mais d’un conflit social mettant en cause sur le sol français des citoyens français issus de populations colonisées ou anciennement colonisées.

2015

14 Novembre - François Hollande et Manuel Valls inscrivent leur action dans la même législation.

De nombreuses réactions à l’adoption de cette mesure ont déjà eu lieu, lire entre autres : "Attentats : Le communiqué du Syndicat de la Magistrature" sur Les Actualités du Droit, le blog de Gilles Devers.

Notre propos étant simplement de souligner que la République coloniale est toujours présente dans la législation et dans l’esprit des gouvernants français, qu’ils soient socialistes ou de droite, et que l’état d’urgence n’a jamais été utilisé dans d’autres circonstances de la vie nationale pourtant troublées, comme par exemple la grève générale de masse – 10 millions de grévistes - de mai 1968.
http://www.ism-france.org/analyses/L-etat-d-urgence-une-legislation-coloniale-et-neo-coloniale-article-19824?ml=true

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Message  Leoni Jeu 19 Nov - 19:45

Peut-on impunément expliquer que noirs et arabes sont des victimes permanentes de la domination "blanche", substituant "l'exploitation raciale" à l'exploitation capitaliste (qui passe ainsi au second plan) et s'étonner que des jeunes de toute couleur (notamment les fameux "colonisés" de l'intérieur) s'engagent dans une sorte de combat anti-impérialiste aux côtés de Daesh et s'exaltent dans des frappes et des tueries tous azimuts, même si les sales guerres de Hollande y sont bien sûr pour l'essentiel !

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Message  Copas Sam 21 Nov - 0:45

Leoni a écrit:Peut-on impunément expliquer que noirs et arabes sont des victimes permanentes de la domination "blanche", substituant "l'exploitation raciale" à l'exploitation capitaliste (qui passe ainsi au second plan) et s'étonner que des jeunes de toute couleur (notamment les fameux "colonisés" de l'intérieur) s'engagent dans une sorte de combat anti-impérialiste aux côtés de Daesh et s'exaltent dans des frappes et des tueries tous azimuts, même si les sales guerres de Hollande y sont bien sûr pour l'essentiel !

Leoni toujours en train de développer la thèse que les protestations d'une partie des plus opprimés et exploités en France favorisent Daesh.

Ca ne serait pas un peu l'oppression, l’exclusion sociale, le racisme, le capitalisme et la violence néo-coloniale française par hasard?


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Message  Leoni Sam 21 Nov - 13:02

Mais la "fameuse" domination "blanche" et "l'exploitation raciale" avant l'exploitation capitaliste ont bien leur part!

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Message  MO2014 Sam 21 Nov - 13:23

Leoni a écrit:Mais la "fameuse" domination "blanche" et "l'exploitation raciale" avant l'exploitation capitaliste ont bien leur part!

Ta hiérarchie des valeurs est inappropriée dans ce forum. La lutte contre la racialisation et les discriminations sont constitutifs de la lutte contre l'état colonial et contre l'impérialiste français. Ton marxisme est celui du formol, la lutte des classes est indissociable de la lutte des genres, des races... Va sur un autre forum genre Soral tu t'y sentira mieux pour contribuer à l'islamophobie.

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Message  Leoni Sam 21 Nov - 14:47

"Ta hiérarchie des valeurs est inappropriée dans ce forum".

Tu ne crois pas que c'est plutôt toi qui n'as rien faire sur ce forum en faisant passer au second plan l'exploitation capitaliste, en développant une "exploitation racialiste", en développant un racisme anti-blanc, en dénonçant une pseudo domination blanche, en parlant des "colonisés de l'intérieur" que ne sont donc pas les millions de chômeurs, jeunes, travailleurs pauvres ....qui ont le malheur d'être tous blancs.... donc en divisant la classe ouvrière qui ne peut profiter qu'aux patrons, blancs, noirs, arabes...

Ne parlons pas de ce fameux signe d'émancipation que constitue le voile islamique !! Soit un signe de soumission à un dieu contre le combat communiste, soit un signe de soumission à un mari, bafouant l'égalité hommes-femmes, soit un signe de provocation islamiste radicale.....en tout état de cause à dénoncer , tout comme la Kippa, la grande croix.....
Les conneries de la religion, à la maison ou à l'église !!!

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Message  MO2014 Sam 21 Nov - 15:43

En niant la racialisation sociale comme une conséquence et moyen de la domination capitaliste Leoni défend les privilèges des dominants. Sa vision moisie du marxisme en fait une caricature réactionnaire qui a plus sa place à l’extrême droite anti-sémite, islamophobe et raciste. Cet individu refuse de constater qu'une grande partie du prolétariat le plus exploité, le plus discriminé de ce pays est celui issu de l'immigration. Il lui refuse les droits élémentaires comme celui de s'organiser et de lutter sur les bases qu'il aura lui même défini. Bref cet individu continu son travail de destruction du forum et je pense comme Copas et beaucoup d'autre qu'il devrait être viré du forum pour son bien car il s'épanouira beaucoup chez les identitaires et/ou les fascistes.

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Message  sylvestre Sam 21 Nov - 15:57

Bon, de toutes façons, Leoni c'est bien sûr le retour de... je sais même plus son nom d'origine. De manière, il faut le dire, assez pathétique, il essaie avec une obstination quelque part admirable de revenir sur ce forum, mais cette fois-ci encore, c'est fini. Leoni viré, donc.
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Message  hadrien Mer 9 Déc - 0:17

Un nouveau chef d'oeuvre ou une nouvelle bouse (au choix) du PIR qu'il ne faut pas hésiter à diffuser pour le fun... Very Happy
en direction, heureusement de ceux peu nombreux qui pourraient avoir des illusions sur cette clique de pseudo-intellos frustrés et réactionnaires (c'est pour faire plaisir à ce bon MO2014 qui a oublié cette nouvelle merveille (un salmigondis à hurler de rire Very Happy .....

http://indigenes-republique.fr/le-pir-veut-il-vraiment-le-pouvoir/

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Message  MO2014 Mer 9 Déc - 0:56

Une contribution au débat par une militante du PIR :

Le PIR veut-il (vraiment) le pouvoir ?
Publié le 7 décembre 2015 par Louisa Yousfi, militante du PIR

Tandis qu’autour de lui, le PIR s’échine à poser un à un les pavés d’un territoire politique encore inexploré, il est encore de bonnes âmes pour n’en apercevoir qu’un faux-fuyant. Gringalet à la vue hypertrophiée, le PIR s’accommoderait de n’avoir à porter sur ses frêles épaules que de colossales « idées ». Bluffant ses prétentions décoloniales, il ne se ferait pas vraiment d’illusions, et apaiserait finalement sa faim au seul pouvoir « d’influencer » le débat public, les partis politiques et les organisations des quartiers. « Nous voulons le pouvoir ! », asséné mille fois, ne rencontre que peu oreilles qui veuillent bien lui accorder quelque crédibilité. Or, oui, le PIR veut le pouvoir.

« Comment on fait pour vous soutenir si on ne peut pas voter pour vous ? », interroge l’indigène citoyen. Mille et un arguments se bousculeraient à dresser la brillante démonstration du raccourci erroné d’une identification de la politique au seul jeu électoral. Que nos lecteurs se rassurent, nous nous abstiendrons ici de l’exposer. Pas seulement parce que nous sommes convaincus qu’il n’est jamais seulement question « d’éduquer » le peuple indigène mais parce que nous savons entendre ce que les idées révèlent de la réalité. Dès lors, l’indigène qui peine à nous appréhender comme un parti tant que nous ne présentons pas de candidat à des élections n’a pas simplement tort. Il pointe du doigt les nœuds stratégiques qui méritaient éclairage.

Les paradoxes de l’autonomie indigène

« 0n ne peut pas penser notre propre autonomie politique, comme population issue des anciennes et actuelles colonies, sans penser la non-autonomie » (SK)

Commençons par le commencement. Les sujets postcoloniaux, dont il est question de défendre les intérêts, ne sont pas « libres ». La réalité de leur dépendance vis-à-vis des forces politiques blanches est telle que nous ne nous paierons pas la naïveté d’en faire l’abstraite économie. Comment s’opère concrètement le sabotage méthodique des compétences organisationnelles de la puissance indigène ? L’apport théorique du PIR et notamment de Sadri Khiari a permit de développer le concept de « pouvoir blanc » pour désigner le processus qui garantit la production et la reproduction des races sociales. Quant il ne se limite pas à déployer des moyens « physiques », « administratifs », « juridiques », « policiers » ou « militaires » de coercition et de répression de la résistance indigène, le pouvoir blanc œuvre également à un niveau « idéologique ». Au-delà du seul maintien d’un système d’idées et de représentations qui légitimeraient le recours à la violence physique de l’État, la matérialité idéologique s’inscrit dans les pratiques sociales, culturelles, politiques et économiques d’une société. Ainsi, l’idéologie nationale-républicaine dont l’une des fonctions est d’empêcher l’autonomie politique des populations issues de l’immigration postcoloniale en l’accusant d’être la ruse d’un communautarisme identitaire traverse tout le champ social. Nul ne devra donc s’étonner d’entendre au détour d’un colloque sur les luttes de l’immigration des universitaires indigènes sermonnaient contre les risques de « l’essentialisme inversé » ou de « l’indigénisme », sans que personne ne trouve rien à redire à cette intériorisation d’une bien fameuse rhétorique : celle du « racisme inversé », plus connu sous le nom de « racisme anti-blancs ».

« Que faire ? », interroge l’indigène léniniste. Marteler que les enfants de l’immigration doivent se libérer du champ politique blanc en tambourinant des slogans décoloniaux qui gonflent le torse selon leur degré de radicalité n’est pas un projet politique. D’ailleurs, la question de l’autonomie convainc beaucoup plus qu’il n’en paraît. Le fameux « Il nous faut une force politique ! », lâché régulièrement lors de réunions de militants de l’immigration procède d’une amère ironie.
« Vous voulez une force politique ? Vous voulez de l’autonomie ? Ouvrez les yeux : le PIR existe depuis 10 ans ! », pourrions-nous rétorquer, médusés. Pourquoi donc tous les militants convaincus de la persistance du continuum colonial en France, ne se précipitent-ils pas en masse aux portes du seul parti politique explicitement décolonial ? Si le terme d’autonomie a fait mouche au sein des quartiers et des militants non-blancs, c’est qu’il est apparu spontanément comme le seul remède efficace pour neutraliser le spectre de la « récupération » et résister à la satellisation des réseaux clientélistes des partis politiques. Il n’a pas tardé malheureusement à devenir une bannière derrière laquelle une forme de « purisme » militant s’est réfugié dans le « confort des marges ». Évidemment, cette radicalité n’a pas de réelle portée politique puisqu’elle cantonne les mouvements qui s’en réclament à demeurer à la périphérie du champ politique, sans jamais pouvoir y influer.

Venue d’en bas, la puissance indigène ne s’oppose pas au Pouvoir blanc, venu d’en haut

Les indigènes ne sont pas un bloc homogène et figé aux intérêts mécaniquement communs. S’ils subissent le même traitement raciste et colonial de l’État français, ils développent selon leur environnement, leur classe sociale, leur appartenance géographique, culturelle et communautaires, des stratégies de résistances qui peuvent différer et faire naître des intérêts relativement propres à la forme particulière et vécue de leur indigénat. Cette particularisation de l’indigénat et de ses intérêts est le contrepoids de la multiplicité des rapports de force qui font et défont les rapports sociaux. Puisque tout rapport de domination implique une tension relative à une force résistante, cette dernière n’est jamais située à l’extérieur du pouvoir. Résister suppose nécessairement d’agir au sein du tissu social qui entremêle les luttes de l’immigration avec les différentes formes de la matrice coloniale. Nommé ainsi par aisance, « le Pouvoir blanc » n’est pas un monstre irrationnel qui nous menacerait de l’extérieur. Il n’est pas seulement « l’État », réifié, désincarné, envisagé comme le producteur des dominations, qui, surplombant la société, en décréterait le fonctionnement. Celui qui permet de dire « les Français ne sont pas racistes. C’est l’État français qui l’est. »

Il aura fallu maintes déroutes de l’antiracisme français avant qu’il ne parvienne peu à peu à se dépêtrer de son écrin moraliste. « Politiser l’antiracisme », récent mot d’ordre des nouveaux chantres de l’anti-républicanisme républicain, se résume à faire porter à « l’État » l’entière responsabilité du fonctionnement raciste de la société, exactement dans le même geste qui consiste à dépolitiser cet « État ». La lutte contre le « racisme d’État », hallalisée en ce qu’elle permet un rapprochement inter-racial avec la gauche radicale toujours prompte à pointer du doigt « ce pouvoir » fétichisé qu’elle n’aurait jamais eu et dont elle ne participerait donc en rien, est neutralisée au profit d’une dénonciation antisécuritaire de « toutes les formes » de coercition et de violences institutionnelles.
Le « racisme d’État », dont nous parlons au PIR, déborde l’État lui-même. Si l’État est raciste, c’est qu’il s’adresse aux différents éléments de la race sociale dominante, et agit réciproquement sur eux. L’État n’est pas seulement situé dans ses « appareils » nationaux au sein du gouvernement en place, ni internationaux, – au sein de institutions internationales politiques, militaires, culturelles que sont l’ONU, l’OTAN, le FMI, l’UNESCO… Il traverse aussi les partis politiques (qu’ils aient déjà exercé le pouvoir ou non), les syndicats, les médias publics comme privés, les écoles et les universités, les finances publiques, le mariage…
À l’inverse de cette vision étatiste du racisme structurel s’oppose une autre erronée : considérer l’État comme un fantôme sans corps, pur fait social réticulaire qui s’insinuerait mystiquement dans tous les replis de l’existence, tenant nécessairement en échec toute résistance. Contrairement à ce peuvent penser certaines nouvelles franges du militantisme radicalo-indigène, il n’y a pas « que du social » dans l’État.

Persuadés que le « pouvoir est partout », ces nouveaux militants talonnent et inspectent inlassablement les rapports « microphysiques » de dominations de classe, de genre, de sexe comme le lieu essentiel de production de cette domination. Dans cette perspective, la lutte antiraciste se cantonne à dénoncer les faits sociaux comme… des faits sociaux, c’est-à-dire comme « construits », sans jamais s’attaquer directement au principe organisateur qui rend possible une telle construction. La « déconstruction » geste critique fondamental et maître mot de cette entreprise « des marges », disqualifiant l’idée d’une lutte centrale et unifiée, prend le parti de la « multitude » des foyers et des motifs de résistances. La multiplication de « nouvelles luttes » contre l’exclusion et « l’invisibilisation », pour reprendre la terminologie en vogue, s’inscrit dans une déclinaison inépuisable des discriminations, articulées comme autant de fragments d’une société où la fragilité et la vulnérabilité sont les leitmotiv de la lutte légitime. Un antiracisme qui ne prendrait pas en charge les luttes d’affirmations des subjectivités marginales, qui n’intégrerait pas la logique prolifique d’insurrections permanentes contre le sexisme, l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie… est désormais jugé totalisant et réactionnaire. Le mille-feuilles intersectionnel s’essouffle dans la quête vaine d’un sujet révolutionnaire aux mille stigmates sociaux. Au détriment des « racisés ordinaires », pourtant les plus à même de présenter un intérêt objectif à un changement de système qui ne s’inscrive pas uniquement dans le cadre individualiste d’une sacralisation des vécus subjectifs et d’une affirmation existentielle de soi des marges avant-gardistes. Contraints par une réalité matérielle et symbolique à ne pas se sentir « concernés » par des luttes de surplomb qui leur sont imposées par une élite, ces « racisés » ordinaires sont les grands laissés-pour-compte de l’antiracisme articulatoire. Désormais, on reprochera à l’homme noir ou arabe de ne pas faire sienne l’articulation sophistiquée des différentes strates de l’oppression, ainsi juxtaposées pour les besoins de l’analyse théorique. La sur-représentation des indigènes articulateurs dans les milieux universitaires n’est évidemment pas innocente et sert, malgré eux, l’hégémonie blanche, grande victorieuse de cette bataille inter-indigénale.

Nous pourrions admettre sans mal que « toutes les batailles méritent d’être menées » dans l’espoir que la somme des petites victoires finissent par faire basculer l’organisation entière de la société en faveur des opprimés. Que ne pouvant nous attaquer directement « au gâteau tout entier », on doive procéder part par part jusqu’à finir par l’engloutir. Qu’il y ait réellement un sens à lutter contre un pouvoir « quasi-métaphysique ». Un « sens » qui ne suffira cependant jamais à recouvrir un véritable enjeu révolutionnaire, à partir duquel on ne peut omettre l’essentiel : la nécessité d’une organisation politique comme champ stratégique global capable de rivaliser avec les instances organisationnelles du pouvoir blanc.

Résumons : si le Pouvoir blanc n’est ni seulement le produit des rapports sociaux ni seulement une instance extérieure à la société, qu’est-il ? Il est la forme rationnelle et objective que revêt l’état des rapports de forces en cours au sein duquel les foyers de résistance défigurent, affaiblissent, détruisent, alimentent ou renforcent les formes diverses du pouvoir. Venue d’en bas, la puissance indigène ne s’oppose pas frontalement au Pouvoir blanc, venu d’en haut. Elle n’est pas non plus simplement « éclatée » en une multitude des petits foyers de résistances, embarqués dans des batailles indépendantes les unes des autres. Ni David face à Goliath, ni monades qui s’affrontent, les rapports de force entre indigènes et pouvoir blanc sont pris dans les filets d’une immense toile d’araignée dont la structuration globale dépend de processus de normalisation et d’homogénéisation de la domination blanche, elle-même garantie et protégée par les institutions et les appareils étatiques. Quant aux résistances issues de l’immigration, – fluctuantes, précaires, protéiformes –, elles créent des divisions ou des ralliements à l’origine de restructurations sociales et idéologiques qui ne peuvent simplement être analysées comme des « récupérations » par un pouvoir blanc omnivore. Elles ne sont pas non plus des « luttes définitivement gagnées», imperméables au pouvoir, dont il s’agit d’attendre qu’elles se relient spontanément les unes aux autres.
Le renversement révolutionnaire réside dans la capacité stratégique à faire entrer en écho ces différents foyers par le biais d’une véritable organisation politique, de sorte que le lainage du pouvoir blanc soit déchiré de toutes parts par le lainage stratégique des résistances indigènes.

La Puissance indigène n’a pas besoin de se déclarer « décoloniale » pour lancer une dynamique qui le soit.

« Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le sillon que nous avons tracé ne s’effacera pas. Avec ou sans nous. » (SK)

Le PIR poursuit un horizon politique bien trop ambitieux pour prétendre le porter à lui tout seul. Habitués au chantage idéologique auquel nous sommes régulièrement soumis par les organisations blanches : « prouvez-nous que vous êtes féministes, gayfriendly, pas antisémites, anticapitalistes… », – ce quoi à Sadri Khiari répondait « Barrez-vous ! » – nous aurions pu savourer l’ironie d’exiger des nôtres : « Prouvez-nous que vous êtes explicitement décolonial ! ». Il n’en est rien. Alors quoi ? Sommes-nous en train de renoncer au projet décolonial ? C’est l’inverse.
Les associations et les collectifs de l’immigration avec lesquels nous travaillons n’ont pas à se déclarer ni même à se penser « décoloniaux » pour que la dynamique que cette solidarité renforcera soit en elle-même décoloniale.
La décolonisation n’a nul besoin d’être portée par des acteurs décoloniaux conscients.

Répondons donc à l’interrogation : pourquoi le PIR ne se rue-t-il pas vers les prochaines régionales ?
Constitué sur une base programmatique ferme et radicale, le PIR n’a jamais exclu l’idée de participer à des élections. Mais encore ?
Se lancer dans des élections, c’est prétendre proposer des outils qui répondent concrètement aux intérêts et besoins des populations issues de l’immigration dans un contexte précis. Mais cela ressemble à quoi la gestion décoloniale d’une municipalité, d’un arrondissement, d’un village, d’un pays ? Comment une ambition telle que la décolonisation du système français peut-elle s’incarner dans une loi, un amendement, des mesures prises grâce à un budget alloué par l’État français tel qu’il est aujourd’hui ? S’agirait-il finalement de dénouer trame par trame la somme des discriminations accumulées historiquement par l’ordre racial blanc afin de le voir progressivement s’anéantir de lui-même ?
Évidemment, les mesures à prendre ne manqueraient pas pour changer radicalement la donne : le droit de vote des étrangers, l’abrogation de la loi anti-voile 2004, l’interdiction des contrôles d’identité « de routine », le démantèlement de la BAC, la suppression de la procédure de comparution immédiate, la régularisation de tous les sans-papiers, la fermeture des centres de rétention, le retour du droit du sol, le démantèlement des bases militaires en Afrique, la levée des sanctions prises contre le gouvernement palestinien… Qui oserait n’y voir que des « ajustements » secondaires pêcherait par orgueil. Néanmoins, si nous sommes capables de proposer un programme de mesures concrètes qui s’inscrivent dans la réalité française et non seulement dans le « Ciel des Idées décoloniales », c’est que nous pensons l’application de ce programme comme une étape intermédiaire. Nous irons plus loin.
Le continuum colonial n’est pas qu’une affaire de textes de lois. Qu’une multitude de procès pour discriminations raciales soient gagnés, que des amendements favorisant le respect du culte musulman soient votés, que des Noirs puissent imposer la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage dans les programmes de l’Éducation nationale, seraient autant de victoires dont nous aurions tort de ne pas nous féliciter. Dans le même moment, il faudra admettre qu’elles n’auront jamais que pris la forme d’une « intégration » des revendications des sujets postocoloniaux par le système français néocolonial. Les grandes colonnes de l’édifice républicain préservées, les damnés de la République auront gagné le droit d’être des « Français comme les autres ». « Nouveaux Français » à la boussole normative à jamais tournée vers le référent occidental blanc. Gagner à être « reconnus » de la République ne signifie, hélas, pas autre chose qu’obtenir le droit de bénéficier de « valeurs » au nom desquelles l’Occident exerce une hégémonie totale à l’échelle mondiale, et contre lesquelles l’histoire de nos pays, de nos familles, de nous-mêmes avons eu à nous battre. De la même façon que « devenir riche » n’est pas une revendication anticapitaliste, jouir des privilèges de la domination blanche dans le cadre moderne des États-Nation fondés sur la subalternisation d’une catégorie de population, n’est pas un projet décolonial. Alors que l’égalité citoyenne a été le fer de lance de la mobilisation de la Marche de 1983, les nouveaux territoires de l’antiracisme participent d’un soubresaut historique qualitativement supérieur : snober la main tendue républicaine. À cette égalité aux bénéfices si prometteurs, qui sanctionnerait la fin historique de notre bizutage racial, le début de notre parfaite acceptation dans le monde privilégié de la civilisation moderne, l’indigène répondrait désormais, le front levé : « Non, merci, j’ai ma Dignité ». La Marche de la Dignité 2015, 32 ans après la première, 10 ans après les émeutes des quartiers, s’arc-boute à la face blafarde de la République. « Vous ne vouliez pas de nous quand on le demandait ? Désormais, c’est nous qui ne voulons plus de vous. » Pourri jusqu’à la moelle, ce système maintenu péniblement, nous le soulagerons de sa propre mort. Puisse-t-il hanter la mémoire nostalgique de la dynastie des colons qui l’auront cuirassé jusqu’à nos jours. La vitalité indigène coule désormais dans les veines d’une civilisation nouvelle. Il nous faudra la bâtir non comme la promesse d’un lendemain qui chante mais comme l’exhalation de millions et de millions de voix humiliées à l’honneur enfin restauré. Manifeste d’un antiracisme radical qui assume une charge non plus seulement protestataire, la Marche de la Dignité s’est imposé comme l’un des ferments historiques d’un front de l’immigration voué à porter l’avant-garde d’un nouveau projet de société : « Allons frères, nous avons beaucoup trop de travail pour nous amuser des jeux d’arrière-garde. L’Europe a fait ce qu’elle devait faire et somme toute elle l’a bien fait. […] Le tiers monde est aujourd’hui en face de l’Europe comme une masse colossale dont le projet doit être d’essayer de résoudre les problèmes auxquels cette Europe n’a pas su apporter de solutions. », disait Frantz Fanon.

Le PIR ne prétend pas guider le peuple indigène vers son émancipation

Qu’on ne s’y trompe pas. Imposer l’option décoloniale dans le champ du réel n’est pas la formulation rusée d’une ambition électoraliste du PIR qui voudrait « récupérer » les voix de l’immigration. D’ailleurs nous n’échappons pas aux « traumatismes de la récupération » des organisations de l’immigration. Celles-là, dont les pieds et les mains sont bien souvent liés aux partis politiques, expriment parfois la crainte d’une « récupération intérieure » du PIR. Alors qu’ils s’illustrent quotidiennement à l’exercice de la politique avec le champ politique blanc, les voilà qu’ils éprouvent un blocage ou une méfiance plus grande quand il s’agit de s’allier avec un parti politique de l’immigration. Deux hypothèses :
– Soit la perspective d’être instrumentalisés par des Blancs, à force de banalité, est plus acceptable que celle de l’être par des frères et sœurs de race.
– Soit la récupération blanche présente quelque bénéfice à court terme, avec lequel le PIR n’a pas les moyens de rivaliser. Cette seconde approche présente une aporie pour le moins cocasse : on craint une éventuelle récupération du PIR… précisément parce qu’il n’en aurait pas vraiment les moyens.

Il reste que Le PIR ne prétend pas guider, en héros, le peuple indigène vers son émancipation. Il ne prétend pas non plus qu’il sait mieux ce qui est préférable pour lui. D’abord parce que le PIR est irrigué depuis sa fondation par l’héritage des luttes de l’immigration qui lui pré-existent, et desquelles il tire sa force et à sa maturité. Ensuite parce qu’il reconnaît l’ensemble des fronts de résistances, des collectifs et organisations qui luttent, selon leurs propres enjeux et objectifs, contre les crimes policiers, l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, les discriminations dans les banlieues, la lutte pour les réparations, la colonisation en Palestine, la Françafrique, etc…
Le PIR ne s’est ni fabriqué tout seul, ni n’a créé ses propres conditions d’existence. Symptomatique d’une « nécessité politique », son existence et sa longévité sert des besoins relatifs à des rapports de forces en cours.

La Puissance indigène n’a pas besoin d’être homogène pour être organisée

Quel visage aura la forme victorieuse de la puissance indigène ? Celui du PIR ou d’une autre organisation alliée ? Dieu seul le sait. La priorité est de construire des liens de confiance et d’alliances avec les autres fronts de lutte de l’immigration. D’ailleurs, cette fameuse « Puissance indigène » n’a aucune raison d’être homogène. Ce qui est certain c’est qu’elle devra être organisée, c’est-à-dire qu’elle aura besoin d’un instrument politique qui cicatrise les points de suture des foyers indigènes. Nul doute qu’elle est et sera composée de différents courants, aux intérêts qui seront parfois divergents. Les forces politiques indigènes développeront des alliances à l’intérieur desquelles d’autres enjeux auront cours, donnant lieu à de multiples recompositions, ajustements, en fonctions des diverses stratégies adoptées par les différents courants. Mais pour mettre en place ce plan de bataille, il nous faudra construire une structure organisationnelle qui ne se limite pas à prendre la forme de fronts unitaires de l’immigration, spontanément mis en place en fonction des contextes politiques et des mobilisations à mener. Il nous faut une organisation politique qui sanctionne la stabilité du front de l’immigration et permette l’émergence d’une stratégie commune à moyen et long terme.
Autrement dit, les indigènes, eux aussi, feront de la politique.

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Message  MO2014 Sam 19 Déc - 19:13

une bonne nouvelle qui ne va pas réjouir les quelques ennemis du PIR dans le FMR :

Vous vous souvenez de la plainte de la Licra contre moi pour "provocation à la haine raciale" cad pour antisémitisme à cause de mon texte sur le philosémitisme d'Etat ? Réponse du procureur de la république : "Avis de classement : l'examen de cette procédure ne justifie pas de poursuite pénale au motif que l'infraction ne parait pas suffisamment constituée ou caractérisée, l'enquête n'ayant pas permis de rassembler des preuves suffisantes". J'étais sûre que j'étais pas antisémite.
Houria Bouteldja

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Message  verié2 Sam 19 Déc - 20:40

MO2014 a écrit:une bonne nouvelle qui ne va pas réjouir les quelques ennemis du PIR dans le FMR :

Vous vous souvenez de la plainte de la Licra contre moi pour "provocation à la haine raciale" cad pour antisémitisme à cause de mon texte sur le philosémitisme d'Etat ? Réponse du procureur de la république : "Avis de classement : l'examen de cette procédure ne justifie pas de poursuite pénale au motif que l'infraction ne parait pas suffisamment constituée ou caractérisée, l'enquête n'ayant pas permis de rassembler des preuves suffisantes". J'étais sûre que j'étais pas antisémite.
Houria Bouteldja
Qui, sur le FMR, a souhaité que le PIR soit condamné ? Nous sommes nombreux à avoir souligné le caractère extrémement ambigu de l'emploi du terme "philosémitisme". De là à attaquer le PIR en justice! De plus, la justice n'est tout de même pas l'arbitre de ce genre de débat - ou du moins ne devrait pas l'être. Ce qui n'empêche pas de l'utiliser quand il y a des appels à la haine raciale clairs.

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Message  hadrien Sam 19 Déc - 21:48

On ne peut que se réjouir que le procureur ait refusé de poursuivre.
Ça fera une occasion de moins à Bouteldja pour jouer les martyrs de "l'état raciste" . Ça ne retire évidemment rien à son antisémitisme évident et à sa propagande réactionnaire qui, heureusement, ne touchent qu'un cénacle restreint.

hadrien

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Message  MO2014 Sam 19 Déc - 22:10

hadrien a écrit:On ne peut que se réjouir que le procureur ait refusé de poursuivre.
Ça fera une occasion de moins à Bouteldja pour jouer les martyrs de "l'état raciste" . Ça ne retire évidemment rien à son antisémitisme évident et à sa propagande réactionnaire qui, heureusement, ne touchent qu'un cénacle restreint.

Merci les duettistes j'ai gagné mon pari Very Happy

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Message  hadrien Sam 19 Déc - 22:44

De rien, tout le plaisir est pour moi. Very Happy

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Message  MO2014 Mer 23 Déc - 22:11


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Message  Toussaint Lun 28 Déc - 4:40

Le lien est mort... Crying or Very sad
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Message  MO2014 Lun 28 Déc - 10:43

Toussaint a écrit:Le lien est mort... Crying or Very sad

Dommage ! C'était l'excellente intervention d'Omar Slaouti au meeting du 11/12 à Saint Denis.

Voici un autre lien :

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