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Message  MO2014 Ven 22 Juil - 15:43

Pour une fois que LOrry pouvait s'exprimer sur la loi travail il n'en fait rien tout simplement parce qu'il d'accord avec l'amendement de dernière minute, l'article 1er bis qui stipule que « le règlement intérieur (d’une entreprise) peut contenir des dispositions inscrivant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés ». L’Observatoire de la laïcité et la Commission nationale consultative des droits de l’homme ont immédiatement demandé le retrait de cet amendement. Ces deux instances jugent ce texte contraire à la Constitution qui garantie la liberté de conscience. En vain.

Loi sur le travail: la laïcité s'invite dans le débat
20 juillet 2016 | Par Dan Israel, MEDIAPART

Juste avant l'adoption définitive du projet de loi porté par Myriam El Khomri, les affrontements sur la place de la religion dans les entreprises resurgissent. La CNCDH et l’Observatoire de la laïcité alertent sur l'inconstitutionnalité d'un article du texte, introduit par les radicaux de gauche avec l'accord du gouvernement.

On croyait connaître tous les sujets de polémique que recèle le projet de loi sur le travail, présenté pour la dernière fois au Parlement ce mercredi 20 juillet dans l’après-midi. On se trompait. Quelques heures à peine avant la probable adoption définitive du texte (jeudi au plus tard, si le gouvernement fait appel une troisième fois à l’article 49-3 de la Constitution), c’est d’un lieu plutôt inattendu qu’est parti le dernier coup de chaud autour du texte porté par Myriam El Khomri.

Mardi, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), un organisme indépendant, et l’Observatoire de la laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco et chapeauté par Matignon, ont publié un communiqué commun demandant le retrait de l’article 1er bis A du projet de loi. Cet article prévoit que les entreprises pourront adopter un règlement intérieur imposant à leurs salariés d’observer un « principe de neutralité » dans leurs locaux et « restreignant la manifestation des convictions des salariés ». Le texte ne le précise pas explicitement, mais il vise les convictions religieuses, et entend permettre l’interdiction de toute référence et de tout signe religieux dans une entreprise.

Cette possibilité nouvelle entre « en contradiction avec la Constitution, la Convention européenne des droits de l'homme et le droit communautaire », s’étranglent la CNCDH et l’Observatoire de la laïcité. Les deux instances rappellent que si « la laïcité est un principe constitutionnel » impliquant bien « la neutralité de l'État, des services publics et des collectivités territoriales », la donne n’est pas la même dans les entreprises privées, où c’est au contraire « la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions » qui doit être garantie, « dans les limites du respect de l’ordre public ». « L’ambiguïté de l’article 1er bis A crée une insécurité juridique pour les employeurs, dans la mesure où les tribunaux en auront des interprétations différentes », s’inquiète le communiqué.

L’article visé a été introduit tardivement dans le texte de loi, sa formulation définitive ayant été fixée le 30 juin en commission des affaires sociales de l’Assemblée, après un premier aller-retour de la loi entre le Palais-Bourbon et le Sénat. C’est d’ailleurs au Sénat que l'article critiqué a fait son apparition : le 14 juin, la chambre haute adoptait un amendement de la sénatrice radicale de gauche Françoise Laborde, créant ex nihilo l’article 1er bis A. La commission des affaires sociales l’a repris tel quel, en supprimant le fait qu’il devait être validé par un accord d’entreprise. Autrement dit, si l’article est adopté, un chef d’entreprise pourra décider tout seul d’imposer la « neutralité » religieuse à ses salariés, sans l’accord des représentants du personnel, à condition qu’elle soit justifiée « par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise » et que les mesures prises soient « proportionnées au but recherché ».

Les radicaux de gauche, connus pour leur vision maximaliste de la laïcité, sont montés en défense de leur sénatrice, assurant dans un communiqué que l’article de loi qu’elle a inspiré permettra « de protéger les droits et les libertés des salariés contre l'expression de convictions liberticides qui s'expriment de plus en plus dans les entreprises ». Ils dénoncent l’intervention de la CNCDH et de l’Observatoire, qui porte selon eux « gravement atteinte à l'exercice de la souveraineté nationale par le Parlement élu ». Interrogée par Mediapart, Françoise Laborde se déclare « un peu étonnée de la réaction assez tardive » de ses adversaires, et juge que « si un quelconque problème juridique se pose, ce sera au Conseil constitutionnel de le dire », car « chacun son rôle ». « Nous sommes parfaitement dans notre rôle, rétorque Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité. Nous disons le droit, tout simplement, ce qui nous paraît indispensable dans le climat actuel. » « Après le dramatique événement de Nice, toute surenchère est dangereuse », insiste-t-il.

Un débat qui se répète

Les acteurs de la pièce se connaissent bien, et leurs arguments sont en vérité parfaitement rodés. Cet affrontement n’est en effet que le nouvel épisode d’une bataille qui déchire depuis plusieurs années la gauche, divisée entre partisans d'une laïcité dite « ouverte » et tenants d’une laïcité « ferme » et s’appliquant partout. On rejoue ainsi à diverses échelles, et à plus ou moins forte intensité, les débats qui avaient agité la gauche lors du vote de la séparation de l’Église et de l’État, en 1905. Aristide Briand et les siens, qui l’ont finalement emporté, souhaitaient un État neutre, garantissant à chaque citoyen la liberté de conscience et le droit de vivre sa religion, y compris dans l’espace public, tandis qu’Émile Combes bataillait pour une laïcité de fer, très anticléricale, reléguant la religion à l’espace privé.


Au cours du quinquennat de François Hollande, les deux positions et leurs champions se sont heurtés à plusieurs reprises. L’épisode le plus récent remonte au mois de janvier, lorsque le premier ministre Manuel Valls, tenant d’une laïcité dure, s’en est pris publiquement à Jean-Louis Bianco, qui campe sur la position opposée, avant qu’une rencontre entre les deux hommes n’apaise les tensions pour un temps. Un an auparavant, Bianco avait fait face à une fronde interne, trois des membres de l’Observatoire dénonçant publiquement ses prises de position jugées trop consensuelles juste après les attentats de janvier 2015.

Ces trois membres, qui se sont depuis retirés des débats de l’organisme, sont l’ancien grand maître du Grand-Orient de France Patrick Kessel (qui ne cache pas ses combats laïcistes), le député PS Jean Glavany, et… la sénatrice Françoise Laborde. Dans un texte cosigné mercredi matin, ils affirment qu'« une nouvelle fois, l'Observatoire de la laïcité se trompe gravement » et que « l'obsession de la garantie de la liberté ne doit pas entraîner la faiblesse dans la lutte contre les intégrismes ». À l'aune du dernier accrochage en date, la sénatrice nous indique d'ailleurs qu'elle pourrait s'impliquer à nouveau directement dans les débats de l'Observatoire.
« Nous sommes en guerre »

Laborde, Glavany et Kessel avaient déjà fait état publiquement de leurs désaccords avec l’institution dont ils sont membres au moment de l’affaire Baby-Loup. Cette crèche privée de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) avait licencié en 2008 sa directrice adjointe, voilée, pour « faute grave ». La directrice estimait que le port du voile violait le principe de neutralité religieuse inscrit dans le règlement intérieur de la crèche. Le licenciement avait été confirmé par les prud’hommes et la cour d’appel de Versailles, mais la chambre sociale de la Cour de cassation avait invalidé la décision en 2013, estimant le règlement intérieur trop général et le licenciement « discriminatoire ». Un an plus tard, la Cour de cassation démentait pourtant sa propre chambre sociale et autorisait définitivement le licenciement, au motif que la règle instituée dans le règlement intérieur était « suffisamment précise, justifiée par la nature des tâches accomplies par les salariés de l’association et proportionnée au but recherché ».

À la suite de cette affaire ultra médiatisée, Françoise Laborde et les radicaux de gauche ont bataillé dès 2012 pour qu’une loi sur la laïcité dans les crèches soit adoptée. Une version du texte délestée de tous les sujets polémiques a finalement été votée en première lecture en 2015, mais n’a toujours pas été reprise par le Sénat, qui doit engager la deuxième lecture… Sans surprise, la CNCDH et l’Observatoire de la laïcité s’étaient opposés à ce texte. La première estimait que « l'adoption de cette proposition risque de voir resurgir une guerre sur le sens à donner au principe de laïcité » et jugeait le texte « d’une part discriminatoire et d’autre part inutile ». Le second rappelait son opposition à toute nouvelle législation sur la neutralité dans le secteur privé : « Le droit actuel, bien que méconnu, permet déjà d’encadrer le fait religieux (y compris les tenues vestimentaires) et d’interdire tout prosélytisme au sein d’une entreprise privée. »

Les mêmes arguments, mot pour mot, se retrouvent aujourd’hui dans la bouche des deux camps. D'un côté, Françoise Laborde s'appuie sur l'arrêt Baby-Loup définitif, et a calibré son amendement pour qu'il reprenne les arguments de la Cour de cassation. De l'autre, la présidente de la CNCDH Christine Lazerges déclare à Mediapart que « la France est parvenue à un équilibre juridique sur la question », qu'« il n’y a aucune légitimité à rallumer un incendie qui s’est éteint » et que « nous avons les moyens de vivre une laïcité paisible ». Jean- Louis Bianco rappelle quant à lui que « dans une version très antérieure du projet de loi, un article rédigé de manière similaire existait déjà ».

En effet, l’avant-projet de loi comportait en mars une disposition semblable, issue des grands principes formulés par la commission Badinter. La droite s’en était d’ailleurs donné à cœur joie, mais dans le sens opposé, assurant que cette disposition était un cheval de Troie de l’islamisme. « Nous avions alors alerté le ministère du travail, Matignon et l’Élysée, et cet article avait disparu », indique Bianco. Toutes les références aux grands principes ont en fait été supprimées lors de la première lecture. « Cette fois encore, nous avons rappelé les enjeux, qui sont connus par tous, poursuit l’ancien directeur de campagne de Ségolène Royal. Beaucoup de gens ont conscience des risques courus, mais je ne sais pas quelle sera la position finale de l’exécutif, ni celle des parlementaires. »

Selon nos informations, la CNCDH a été alertée sur le sujet début juillet, et Christine Lazerges a envoyé le 13 juillet, une semaine après une assemblée plénière qui a abordé la question, un courrier à François Hollande, Manuel Valls, aux présidents de l’Assemblée et du Sénat, ainsi qu’à plusieurs autres parlementaires, pour demander le retrait de ce bout de texte. Mercredi 20 à la mi-journée, on ne connaissait pas la position officielle de l’Élysée, bien que Hollande se range régulièrement derrière les positions de Jean-Louis Bianco, comme nous l’expliquions ici.

Mais Manuel Valls pense le contraire et, jusqu’à présent, c’est sa ligne qui a été exprimée officiellement par le gouvernement. Lors du débat autour de l’amendement de Françoise Laborde au Sénat, la ministre du travail avait déclaré qu’« aller jusqu’à poser le principe de neutralité dans l’entreprise est parfois justifié, pour éviter certaines tensions et assurer au sein de l’entreprise un véritable vivre ensemble ». Un argument qui a bonne presse par les temps qui courent. À l’exception des communistes, qui se sont abstenus, tous les groupes parlementaires du Sénat ont soutenu l’amendement. « Nous sommes en guerre. Nos ennemis s’en prennent à nos valeurs, s’attaquent à ce que nous sommes. Divers individus ne manqueront pas de mettre les entreprises à l’épreuve. (…) Dans ce contexte, l’entreprise, comme toutes nos institutions, doit être préservée », déclarait ainsi Bruno Retailleau, pour les Républicains. Son appel ayant apparemment été entendu par le gouvernement, celui de Bianco et de Lazerges pourrait bien rester lettre morte.

MO2014

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Message  Lorry Ven 22 Juil - 16:49

verié2 a écrit:
Lorry
il serait évidemment inutile de développer un quelconque argumentaire sérieux sur un forum (...)
Mais alors pourquoi participes-tu régulièrement à ce forum ? Par masochisme ?

Il faut toujours discuter sérieusement, même avec les gens qui ne le sont pas. D'autant qu'ils ne sont pas les seuls lecteurs...


Régulièrement ?       Va vérifier et tu constateras que je mets des limites à mon plaisir masochiste  Embarassed

Libre à toi de continuer à bavarder "régulièrement" avec deux anticommunistes avérés, malgré leurs calomnies, injures racistes et autres bassesses  (y compris vis à vis de toi malgré les concessions que tu fais à leurs délires malsains).

Moi, des réacs, des racistes, des machistes, des illuminés, des obscurantistes bornés, j'en rencontre assez (et même trop) au boulot, au bistrot ou ailleurs, sans les rechercher.
Et une fois que j'ai fait le tour de ces personnages, je ne perds pas mon temps à "discuter sérieusement" avec les ennemis des travailleurs en donnant, comme tu le fais, une caution à leurs divagations.

Comme je te l'ai d'ailleurs fait remarquer plus haut, il n'y a plus grand monde, sinon personne, à part toi, pour venir discuter de la propagande réactionnaire et religieuse de MO2014.
Et ce n'est sûrement pas pour rien.

Alors, ces discussions "sérieuses" là,  avec des gens comme ça, je te les laisse bien volontiers en espérant que tu ouvres les yeux sur ce que sont tes interlocuteurs.

Lorry

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Message  MO2014 Sam 23 Juil - 13:58

Les partis politiques "du corps traditionnel"  en ont strictement rien à faire dans le meilleur des cas et dans le pire, soutiennent les forces de polices impliquées dans les décès de Ali Ziri ou d'Adama Traoré. Le meurtre des racisés les indiffèrent. Le plus obscène c'est que ce sont ces mêmes partis qui se prétendent universalistes, que ce sont des militants d’extrême gauche comme Lorry qui nous insultent quand nous nous mobilisons en défense des musulmans réels ou supposés subissant le racisme de l'état colonial ou quand nous créons nos propres partis.

MO2014

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Message  MO2014 Mer 3 Aoû - 19:02

A propos d’un communiqué du Printemps républicain
Alain Gresh / mardi 2 août 2016 /

On ne présente plus le Printemps républicain, amalgame de personnalités de droite et de gauche, unies dans leur dénonciation du concept d’islamophobie. Leur dernier communiqué mérite d’être lu.

Nous avons reproduit ce communiqué intégralement avec nos remarques en gras.


En frappant la France le 14 juillet, en massacrant délibérément des civils pacifiques venus célébrer notre fête nationale, le terrorisme islamiste a une fois de plus montré à Nice sa haine de nos valeurs républicaines, de notre mode de vie, de notre engagement séculaire pour la liberté des hommes et des femmes du monde entier.

Leur haine de notre mode de vie ? Croit-on vraiment que ce qui fait agir ces jeunes c’est le fait de voir d’autres jeunes attablés à la terrasse des cafés ? Pourquoi les attaques ne visent-elles que les pays européens engagés dans la fameuse « guerre contre le terrorisme » ? Je ne sais pas non plus de qui parlent les auteurs quand ils évoquent leur engagement séculaire pour la liberté des hommes et des femmes. Rappelons à ces défenseurs de la laïcité que ceux qui ont voté la loi de séparation en 1905 n’étaient que des hommes, qu’une femme n’a eu le droit à ouvrir son propre compte en banque sans autorisation de son mari qu’en 1965. Et que personne ne s’indigne quand, dans des meetings ou dans des colloques scientifiques, on ne compte aucune femme à la tribune.

Le Printemps Républicain tient tout d’abord à exprimer sa solidarité avec les familles et les proches des victimes de cet ignoble attentat.

Voici une phrase qui ne provoquera pas de polémiques. On ne peut évidemment que condamner de tels actes où qu’ils soient commis.

Il tient à exprimer sa reconnaissance aux forces de l’ordre d’avoir neutralisé le criminel, et à l’ensemble des fonctionnaires mobilisés, notamment hospitaliers, pour leur solidarité exemplaire en première ligne.

Cet attentat intervient après une longue liste de crimes terroristes. Chacun à en mémoire les atrocités commises de Toulouse à Magnanville, de Bamako à Orlando sans oublier Bagdad, Bruxelles ou Tel Aviv. Chacun sait que cette liste n’est probablement pas close, du fait de la volonté de l’ennemi de nous démoraliser, nous diviser, nous détruire.
Le seul “choc des civilisations” est celui voulu, souhaité, perpétré avec acharnement par les islamistes contre tout ce qui n’est pas eux, contre tous ceux qui ne croient et ne pensent pas comme eux.

Cette longue liste est intéressante, car elle reflète un amalgame total entre des situations qui n’ont rien de comparable. C’est d’ailleurs l’avantage du concept à géométrie variable de « terrorisme ». Peut-on vraiment inclure dans une seule grille d’analyse la situation au Mali, dans toute sa complexité, celle en Israël-Palestine, avec une occupation qui dure depuis si longtemps et qui nous rappelle la fameuse phrase prémonitoire du général de Gaulle en novembre 1967 : « Israël ayant attaqué, s’est emparé en six jours de combat des objectifs qu’il voulait atteindre. Maintenant il organise, sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsion et s’il manifeste contre lui la résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme. » ? Absence d’analyse politique, généralisation abusive, l’usage du concept de terrorisme permet de se passer de toute analyse sérieuse des causes et des effets. Qu’il faille lutter contre l’organisation de l’Etat islamique, nul ne le met vraiment en doute. La question est de savoir comment et pourquoi nous persistons dans des voies qui ont déjà montré leur échec.

Nous sommes dans un affrontement non entre civilisations mais de nature idéologique, contre l’islamisme qui prend des formes variées, depuis les messages de haine sur les réseaux sociaux jusqu’au meurtre de masse. A aucun moment, notre détermination à nommer les coupables et à les combattre jusqu’à la victoire finale ne doit faiblir.
Dans ce combat, aucune forme de mobilisation ne doit être négligée. Au-delà de l’engagement militaire et policier, il s’agit bien, ici et maintenant, de mener un combat idéologique sans merci ni répit contre les idéologies barbares à l’origine de ces crimes. Le Printemps Républicain y prendra toute sa part en se faisant le promoteur d’un débat public apaisé mais sans concession autour de la sauvegarde de nos principes et de nos valeurs.

L’engagement militaire et policier et le lancement de « la guerre contre le terrorisme » par par le président George W. Bush en septembre 2001, remonte à plus de quinze ans. Or il n’y a jamais eu autant de victimes de ce que les médias appellent « terrorisme », jamais eu autant d’instabilité. N’est-il pas temps de s’interroger sur une politique dont le seul résultat est plus de chaos dans le monde et moins de libertés chez nous ?

Nous devons en particulier dénoncer sans relâche ceux pour qui notre République serait punie parce que coupable de menées guerrières ou de prétendue « islamophobie ».
Nous appelons l’ensemble des forces démocratiques à rompre toute relation politique avec les mouvements ou individus qui propagent ce genre de mensonges mortifères.

Il n’y a aucun rapport entre les menées guerrières de notre République et ce qui se passe chez nous ? On peut quand même rappeler que le point de départ de tout ce chaos est la guerre menée contre l’Irak en 2003, qui a été à l’origine de la naissance d’Al-Qaida en Irak puis de l’Etat islamique. Certes la France l’a condamnée (mais tous les participants du Printemps républicain ne l’ont pas fait), mais elle a fini par se rallier à l’occupation du pays par les Etats-Unis en votant la légitimité de cette occupation au conseil de sécurité de l’ONU. De plus, la France s’est engagée depuis une décennie dans toute une série de guerres en Afrique et au Proche-Orient, comment peut-on penser une seule minute que cela n’a aucun rapport avec ce qui se passe chez vous ?

Quant à l’islamophobie, entre guillemets, c’est un concept adopté aussi bien par le Conseil de l’Europe que par les Nations unies, utilisé dans pratiquement tous les pays européens sans problème et en France par le Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Tous ceux qui s’en réclament seraient des propagateurs de « mensonges mortifère » ?


Nous appelons donc nos concitoyens au sang-froid et à la mobilisation. Nous les mettons en garde contre tous les fauteurs de haine identitaire, qui tenteront d’attiser la division, comme ils ont déjà essayé, en vain, de le faire après les attentats de janvier et novembre 2015. Plus elle sera unie et mobilisée, plus la République sera apaisée.

C’est une recommandation que l’on ne peut que partager. Mais on peut douter que le type de discours du Printemps républicain y contribue, pas plus que son appel, formulé ci-dessous, à s’engager dans la réserve opérationnelle.

Nous appelons les Françaises et les Français aptes à s’engager dans la réserve opérationnelle à rejoindre celle-ci, pour permettre à nos forces de sécurité de faire face aux dangers imminents et renouvelés auxquels notre pays est confronté.

Nous appelons dès maintenant nos concitoyens à pavoiser du drapeau tricolore, symbole d’unité et de liberté, leurs domiciles, leurs véhicules et leurs lieux de travail et à participer aux rassemblements pacifiques organisés ces jours prochains partout dans le pays.
Unis, nous vaincrons.

Si les Français ont exprimé, à juste titre, une émotion face à l’attaque de Nice, une solidarité avec les victimes et leurs proches, ce n’est sûrement pas le langage guerrier du Printemps républicain qui permettra d’éviter d’autres drames, d’autres crimes.
http://contre-attaques.org/magazine/article/a-propos-d-un

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Message  MO2014 Jeu 4 Aoû - 2:35


La supérette ne vend ni porc ni alcool, la mairie de Colombes veut l’expulser
Adeline Daboval
03 août 2016, 17h00 | MAJ : 03 août 2016, 17h00

Colombes, le mois dernier. La supérette Good Price ne vend ni porc ni alcool. Le bailleur Colombes Habitat Public a déposé un recours devant le tribunal pour résilier son bail.

Un magnifique rayon fruits et légumes, des épices, légumes secs et semoules à foison, des loukoums, des théières argentées, des horloges avec calligraphies arabes… A l’image de la musique douce diffusée en fond sonore, l’ambiance est orientale à la supérette Good Price de Colombes, située dans le quartier populaire des Grèves. Des rayons bien rangés et bien achalandés, mais pas trace ni d’alcool ni de porc. La viande est halal et au rayon charcuterie le jambon comme le salami sont de dinde et les saucisses de bœuf. Quant au rayon boissons, il ne propose que des jus et des sodas.
« Cette supérette est communautariste »

Les locaux appartiennent à Colombes Habitat Public (CHP). Alerté par des habitants, le bailleur social municipal a déposé un recours devant le tribunal de Nanterre afin d’obtenir la résiliation du bail qui court jusqu’en 2019. « Originellement, c’était un Franprix qui vendait de tout, explique le directeur général de CHP, Olivier Virol. Sans arriver au terme du bail, le gérant a cédé à un repreneur, ce qui est tout à fait légal. Mais il faut que la nouvelle enseigne respecte les conditions spécifiques du bail à savoir une alimentation générale. Juste avant que le local n’ouvre au public, une banderole sur le fronton annonçait ici bientôt une boucherie halal. Nous sommes allés voir le notaire pour spécifier que les normes n’étaient pas les mêmes et que le bail prévoyait une alimentation générale. »
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Au rayon charcuterie, de la dinde et du bœuf mais pas de porc. (LP/A.D.)

Le magasin ouvre sous enseigne Good Price en avril 2015. « Cette supérette est communautariste à cause de ce qu’on n’y trouve pas — porc et alcool — mais aussi à cause de ce qu’on y trouve : de la viande à 95 % halal et des tapis de prière, souligne Olivier Virolle. Malgré les constats d’huissiers sur ordonnance du tribunal effectués depuis 2015, rien n’a changé ou à la marge. Je m’y suis moi-même rendu avec le maire (NDLR : Nicole Gouéta (LR)) pour demander au gérant d’installer un petit rayon d’alcool et de charcuterie pour répondre aux attentes de la population du quartier, vieillissante, et qui ne peut pas forcément se rendre jusqu’au Leclerc. »
« Je fais du commerce »

« Nous aussi nous avons fait appel à un huissier et à un avocat pour faire valoir nos droits », explique Soulemane Yalcin, le responsable de Good Price, qui se défend fermement de tenir un magasin communautaire. « Je fais du commerce, je regarde autour de moi et je cible ce qui peut s’y vendre, affirme le gérant. Le bail prévoit alimentation générale et activités connexes. Tout dépend de la façon dont on interprète les activités connexes. »

Au rayon boissons, des jus de fruits et des sodas mais pas d’alcool. (LP/A.D.)

Concernant la bière ou le vin, le gérant avance l’argument sécuritaire. « Tous les magasins qui vendent de l’alcool sont confrontés à des problèmes de sécurité ». Et le jambon ou les lardons ? « C’est parce qu’il y a beaucoup de pertes au rayon charcuterie, assure-t-il Nous l’avons vu dans les chiffres de vente du Franprix. En tant que commerçant, on essaie de viser une clientèle de masse. Tant pis si ça déplaît à une petite partie de la population. » Ce sera à la justice de trancher. L’affaire doit être examinée par le tribunal le 13 octobre prochain.
Les habitants divisés

« Il n’y a plus de mixité ! s’étranglent Patricia, Eugénie, Annie et Jeanine, qui habitent depuis plus de trente ans dans les gigantesques tours beiges emblématiques de ce quartier populaire. Nous vivons tous ensemble. Il n’est pas normal de ne pouvoir acheter ni alcool, ni porc. Quand on reçoit des amis et qu’on veut une bouteille de vin, on est obligés d’aller jusqu’à l’hypermarché Leclerc alors qu’on a cette supérette de quartier juste en bas de l’immeuble. Pourquoi privilégier une communauté plutôt qu’une autre ? »

« C’est un magasin communautaire. Mais comme l’Hyper Casher l’est aussi. Qu’est-ce ça peut faire ? », réagit pour sa part Mongi, qui fume sa cigarette sur le trottoir pendant que sa femme fait les courses. « Si la précédente supérette a fermé, c’est parce qu’elle ne trouvait pas sa clientèle, renchérit-il. Lui, il répond à la demande. » Catherine, qui revient du Monoprix du centre, abonde dans ce sens. « J’aurais préféré qu’il vende de tout, mais c’est ce que la population ici recherche. Il y a la queue certains dimanches, constate la retraitée. Personnellement, je n’y allais pas beaucoup avant non plus. Je me dépanne, c’est ouvert 7 J/7 et j’achète les choses lourdes. »
http://m.leparisien.fr/colombes-92700/la-superette-ne-vend-ni-porc-ni-alcool-la-mairie-de-colombes-veut-l-expulser-03-08-2016-6013481.php

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Message  MO2014 Ven 12 Aoû - 8:46

Les musulmans de France vont vivre des jours difficiles. On se rapproche petit à petit de la situation des juifs des années 30 puis de la France de Vichy, celle qui par exemple interdisait les parcs de jeux aux petits juifs.

Là nous sommes en 2016 dans un pays qui fait de la laïcité, la liberté (et toussa) son étendard.

Moins de deux jours après l’annulation de la privatisation d’un parc aquatique par une association musulmane après une polémique politico-médiatique, la ville touristique de Cannes est passée à la vitesse supérieure. Sans gêne ni honte, la mairie vient d’émettre un arrêté valable jusqu’au 31 août interdisant l’accès à ses plages à « toute personne portant une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse » et de préciser dans son article premier que cette interdiction concerne « toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime » …

Autrement dit, les femmes portant une tenue pudique pour la baignade (voile, Jilbeb, brukini … Il faut bien le préciser) seront interdites d’accès aux plages cannoises.

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Message  MO2014 Dim 14 Aoû - 23:55


Terrorisme: pourquoi la France perdra une guerre qui ne l'est pas
14 août 2016 Par Yasser Louati Blog : Le blog de Yasser Louati

Gouvernement et "opposition" ne cessent de parler de radicalisation sans jamais définir le terme. En plus de fallacieuse idée de guerre contre le terrorisme, nous assistons à une surenchère des discours islamophobes sous couvert de lutte contre ce dernier. Or, si près de 80% des études sur la radicalisation ne sont pas fiables, la certitude évoquée par les politiques devrait nous inquiéter.

La semaine dernière, le Premier Ministre Manuel Valls, secondé par le Ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve lançait son idée de “réforme" du culte musulman. Le timing d’une telle proposition n’était pas le fruit du hasard et permettait une nouvelle islamodiversion pour éviter les questions de fond sur l’échec de la stratégie de ce gouvernement en matière de lutte antiterroriste. Cette semaine, le gouvernement annonce la fermeture administrative de vingt lieu de cultes dits “radicaux” ou “salafistes” sans nous dire sur quelle base ces accusations sont fondées.

Depuis plus de trente ans, le terrorisme a su évoluer avec nos sociétés et mettre à son profit les avancées technologiques. A l’heure des réseaux sociaux, la meilleure offre sur le marché de la terreur est celle proposée par le groupe terroriste DAESH. Avec cette évolution du terrorisme, la France elle, est restée figée à l’âge de pierre avec une stratégie ne reposant que sur des mesures répressives sans véritables moyens de prévention. Les accusations à outrance alimentent le débat sans jamais nommer le mal qui rend l’idéologie terroriste si séduisante pour nos jeunes ni même formuler un début de compréhension du phénomène.

Depuis les années 80 donc ce sont prés de trente lois antiterroristes qui ont été adoptées. Les moyens de surveillance ont été renforcés au point de légaliser la surveillance de masse et l’intrusion agressive dans la vie privée des citoyens. Les pouvoirs du parquet ont été considérablement augmentés au détriment de la défense. L’exécutif s’est accaparé encore plus de pouvoir au point que le pouvoir législatif n’est plus qu’une assemblée se réunissant pour remplir des formalités et valider les décisions de ce premier.

Sur le plan international, nos guerres n’ont cessé de prendre de l’ampleur. Nous bombardons civils et innocents en Syrie est Iraq soutenons le chaos en Lybie et prenons partie dans le conflit en Afrique Central au détriment de la minorité musulmane sur place. Au sahel, une guerre secrète fait rage avec la France comme protagoniste majeur, le tout sous couvert de lutte contre DAESH. Nous continuons de poursuivre le mirage d’une victoire contre le terrorisme à coup de bombes comme si une idéologie pouvait être défaite ainsi. Comme l’affirmait Zbigniew Brzenski il y a plus de dix ans déjà, la “guerre contre le terrorisme” que nous martèle Manuel Valls, est une idée fallacieuse et une prophétie auto-réalisatrice.

Quant à la soi-disante lutte contre la radicalisation à domicile, elle n’est qu’une supercherie de plus. Ainsi, Ben Emerson, rapporteur spécial de l’ONU sur la lutte antiterroriste et les droits de l’homme, déclare sans détour dans son rapport du 22 Février 2016, qu’en matière de lutte contre la “radicalisation”, «Les États ont eu tendance à se concentrer sur les [approches] qui sont les plus attrayantes pour eux, évitant ainsi des questions plus complexes, y compris les questions politiques telles que la politique étrangère et les conflits transnationaux.” Il accuse par ailleurs les programmes lancés par les gouvernements occidentaux dont la France d’être "basés sur une compréhension simpliste du processus d’adhésion à l’extrémisme violent comme une trajectoire fixe avec des marqueurs identifiables tout au long du parcours."

De leur côté Alex P. Schmid, ancien responsable de la Direction de la prévention du terrorisme de l’ONU et Albert Jongman de la PIOOM Fondation de l'Université de Leiden ont déclaré que "peut-être jusqu'à 80 pour cent de la littérature n’est pas rigoureuse ou fondée sur de la recherche.” et ce, après avoir examiné plus de 6.000 études universitaires sur le terrorisme publiées entre 1968 et 1988.

En 2009, Andrew Silke, professeur à l’Université d’East London et conseiller à l’ONU sur les questions d’antiterroriste, déclarait que ce champs d’études manquait cruellement de données pouvant "expliquer le terrorisme ou fournir des résultats de valeur prédictive réelle.”

Qu’est ce qui a changé depuis? Pas grand chose. Pour la France seulement, le mot magique c’est “radicalisation”. Sans jamais avoir été clairement défini, le terme est devenu l’alpha et l’oméga de la lutte contre le terrorisme. A bien des égards, la “lutte contre la radicalisation” représente une manne financière pour nombre d’associations et d’experts se bousculant pour ouvrir des “centres de déradicalisation” ou publier des rapports sans aucune autorité intellectuelle mais qui profiteront des millions d’euros en subventions publiques et donneront des gages “intellectuels” aux arguments les plus fallacieux en usage.

Tout cela permet au gouvernement de se lancer dans une surenchère sécuritaire sur le dos des citoyens de confession musulmane en entretenant l’idée d’un lien entre Islam et terrorisme, pratique de la religion musulmane et radicalisation et dans la même lignée, que les mosquées sont le lieu par excellence où cela se déroule.

C’est ainsi que, à l’image de ce qui avait été fait l’hiver dernier après les attentats de Novembre, plusieurs mosquées accusées d’entretenir des prêches radicaux vont être fermées. Pourtant, toutes les mosquées de France sont déjà sous étroite surveillance et aucun des terroristes ne fréquentait les mosquées. Ces mesures de fermeture de mosquées ont des effets dévastateurs. Le message envoyé est violent. Pour les citoyens français de confession musulmane, le symbole que représente la fermeture d’une mosquée est puissant et incompréhensible puisque tout démontre que la radicalisation se fait ailleurs”. Pour les citoyens non musulmans, c’est leur dire : “Oui c’est bien les mosquées le problème et donc potentiellement tous les musulmans pratiquants”…On est plus que jamais dans l’alimentation de l’islamophobie, sans parler de l’inefficacité des mesures qui jusqu’à présent n’ont prévenu aucun attentat. Ces punitions collectives font par ailleurs le jeu des groupes tels que DAESH dont la propagande repose sur les accusations de stigmatisation des musulmans, de leur humiliation et de violer leurs libertés religieuses.

Nous avons tort de croire que le groupe terroriste est composé de fous furieux amoureux de la gâchette et de la dynamite. Leur communication est rodée, efficace et leur bataillons présents sur les réseaux sociaux devraient pousser le gouvernement à plus de lucidité pour ne pas alimenter cette propagande en tenant les fidèles pour responsables.

Ce n’est pas dans les mosquées que la “radicalisation” se fait mais bien en prison, dans des assemblées clandestines et sur internet, particulièrement sur les réseaux sociaux. Mais le fait de cibler les mosquées montre qu’on a besoin de symboles et qu’il ne faut surtout pas de symboles qui tombent sous l’autorité directe de l’Etat. Ce symbole, ce sont ces musulmans et leurs lieux de cultes et c’est bien plus attrayant d’agir ainsi que d’admettre que le gouvernement, pressé à sa droite par les discours identitaires et nationalités et à sa gauche par les laïcards les plus islamophobes, est dépourvu et préfère donner le sentiment d’être ferme à défaut de bien faire et d’être efficace.

Pourtant, et au vu des profils des personnes impliquées, personne n’a posé la question du manque de moyens des institutions en charge de la santé mentale des patients et que l’internement est de moins en moins préconisé pour des raisons budgétaires. Les psychopathes sont donc laissés en liberté et si par malheur l’un d’entre eux s’appelle Mohammed et commet un meurtre, on ne dira pas qu’il est fou mais qu’il est musulman, qu’il s’est autoradicalisé ou qu’il a entrepris une chronoradicalisation et on tiendra encore une fois les musulmans pour responsables.

Soyons factuel. Quel est celui de ces terroristes qui fréquentait une mosquée ?

Ainsi, Adel Kermiche, auteur de l’assassinat du père Jacques Hemmel était “visiblement très instable psychologiquement” selon les personnes interrogées pendant l’enquête. L’assaillant de Nice lui, Mohamed Lahouaiej Bouhlel était dépressif et décrit comme mentalement instable par son propre père. De son côté, le renseignement intérieur britannique MI5 concluait que “l’influence de prédicateurs radicaux était surévaluée” et qu’après avoir étudié 300 profils, la plupart sont de parfaits ignorants sans aucune ou presque aucune formation religieuse”. Le MI5 avance même que -accrochons nous-: “une identité religieuse forte protège contre la radicalisation violente”.

DAESH a une nouvelle fois innové en mettant sur le marché mondial sa propre franchise pour les psychopathes en attente de commettre leur acte de gloire. Avant, on les disait fous, aujourd’hui on dira qu’ils sont des soldats en mission.

Mais ce qui a bon dos, et les médias français en portent une large responsabilité, c’est que la source du problème, ce sont les lieux de culte, l’Islam etc…Exprimée de manière implicite ou explicite, cette idée, déjà contredite par les faits, dessert la lutte contre le terrorisme et s’avère être bien utile à DAESH qui veut à tout prix détruire “la zone grise”.

Personne ne s’est inquiété des propos du patron de la DGSI Patrick Calvar lorsqu’il déclarait que la France était au bord d’une guerre civile à cause de l’ultra droite qui pourrait s’en prendre aux musulmans après le prochain attentat. Cette frange n’a pas été traitée de “radicale” et ses lieux de “radicalisation identitaire, nationaliste ou tout simplement raciste” n’ont jamais été fermés ni inquiétés. Nous avons même eu droit à un islamophobe notoire, lourdement armé qui a été perquisitionné pendant le pic des descentes de police sous l’état d’urgence mais qui a été tout bonnement relâché. En Corse, l’encerclement du quartier des jardins de l’empereur avec des hommes en arme et cherchant vengeance contre les habitants de confession musulmane ou l’incendie d’une mosquée, n’ont pas pas permis d’utiliser le terme de “radicalisation” malgré la violence des propos et le passage à l’acte. Lorsque la crème de la droite identitaire se réunit à Béziers pour évoquer la possibilité d’une guerre civile en France et de mentionner l’utilisation d’armes contre les citoyens de confession musulmane ne vaut pas non plus d’être accusé de radicalisation.

Et si ce n’était que cela, mais viennent s’ajouter tous les dommages collatéraux : “ Panneaux d’interdiction aux femmes voilées, interdiction de journée privatisée pour femmes en burkini, interdiction de cette même tenue de bain à Cannes avec sa validation par la justice, stigmatisation des musulmans, proposition de déporter une musulmane par un député “Les Républicains”, “réforme de l’islam” sans demander leur avis aux musulmans mais en mettant à la tete de la future fondation un politique bien entendu non musulman et ayant un passif avec cette communauté, les familles musulmanes de victime à Nice insultées, un homme de 70 ans agressé,… et toujours aucune condamnation politique ou un sursaut républicain pour dire “stop ça suffit”.

Mais soyons cynique et allons dans le sens du gouvernement. Imaginons un monde où il faudrait fermer ces mosquées et salles de prières. Une telle démarche illustrerait la parfaite incompétence des décideurs et leur manque de lucidité. S’il y a des salles de prières radicales et qu’elles sont fermées, cela n’empêcherait pas les radicaux d’être radicaux mais les poussera vers la clandestinité et donc à disparaitre des radars et à devenir encore moins prévisibles. La Tunisie l’a fait et se retrouve aujourd’hui être le premier exportateur de combattants terroristes.

On peut s’habituer aux excès de langage de premier ministre mais pas au danger que sa posture représente. Son concept de guerre contre le terrorisme est un concept fallacieux et sa promesse de la remporter, un mensonge pour lequel il ne rendra jamais de compte mais pour lequel nous continuerons de payer bien après son départ de Matignon.

Si le gouvernement tenait vraiment à combattre DAESH, il s’attellerai à déconstruire son discours apocalyptique d’une confrontation entre occident et Islam, cesserait de faire payer aux musulmans le prix des attentats, lancerait une offensive majeure sur les réseaux sociaux, travaillerait de concert avec les organisations de terrain, impliquerait les responsables religieux -au lieu de les diaboliser- pour démonter l’argumentaire de recrutement, cesserait de prendre parti dans des guerres qui ne nous concernent pas, cesserait tout soutien aux dictatures qui répriment leurs peuples et nous font endosser le rôle de sponsors de leurs malheurs.

Mais notre système politique est ainsi fait. Le court terme prime sur le long terme et le mensonge fait partie intégrante de la communication politique. Manuel Valls comme d’autres avant lieu continueront de traiter des conséquences au lieu des causes. Les réactions, même les plus extrêmes ne sont que des réactions et illustrent que nous ne sommes pas maîtres de la situation mais que nous avons toujours un train de retard. Il y a de quoi s’inquiéter lorsque des des décisions sont prises sans compréhension du sujet ni même concertation avec les acteurs concernés, à commencer par les musulmans qui sont, et je suis d’accord pour le répéter pour la énième fois, sont les premières victimes du terrorisme international.

Que Francois Hollande, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve lisent le rapport qui leur avait été remis en 2013 et qui condamnait l’échec du tout sécuritaire et leur demandait de travailler avec les musulmans au lieu de les stigmatiser et d’agir sur le long terme au lieu d’être aveuglé par le court terme et les échéances électorales.

Quant à l’alternative, elle est pire que ce qu’elle était déjà. A la veille des primaires du parti dit “Les Républicains”, pas un seul candidat ne s’est démarqué par une prise de hauteur. De la révocation de l’état de droit à l’internement de personnes fichées “S” en passant par l’interdiction pure et simple du “salafisme ou encore les tests de “radicalisation”, les propositions sont à l’image de notre classe politique; déconnectées, accrochées à la communication et aux symboles et surtout, pas à la hauteur des enjeux.

Le gouvernement continuera de masquer ses échecs en faisant porter la responsabilité aux citoyens de confession musulmane, à leur religion ou leurs mosquées, mais personne n’est dupe. Un gouvernement qui n’a pas la décence de se remettre en question après la mort de plus de 240 innocents malgré les promesses, les violations des libertés individuelles, l’incompétence avérée et le manque de coordination à l’intérieur même de l’état, est un gouvernement qui a échoué dans fonction première, à savoir la protection des citoyens. A lui d’en tirer les conséquences.
https://blogs.mediapart.fr/yasser-louati/blog/140816/terrorisme-pourquoi-la-france-perdra-une-guerre-qui-ne-lest-pas

MO2014

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Message  MO2014 Lun 15 Aoû - 10:02

Le débat sur le burkini en France consterne (et amuse) la presse anglo-saxonne
Le HuffPost  |  Par Romain Herreros
14/08/2016 13h16 CEST Mis à jour: 14/08/2016 13h19 CEST

POLÉMIQUE - Vue de l'étranger, l'interdiction du port du burkini sur des plages françaises (à Cannes et Villeneuve-Loubet plus précisément) suscite ironie et consternation.

"Les autorités devront distinguer les nageurs en burkini et ceux en combinaison de plongée", écrivent avec une pointe d'humour nos confrères anglais de la BBC.

Islamophobie - Page 32 O-BURKINI-570

Idem du côté de The Independent qui titre, en toute ironie : "Le burkini interdit sur les côtes françaises - pour protéger les gens".

De l'autre côté de l'Atlantique, l'International New York Times y va même un plus fort: "La France désigne la dernière menace sur sa sécurité: le burkini".

Islamophobie - Page 32 CpwXQO7WcAEKqKn

"Stupide et sexiste"

Mais outre les remarques portant sur le caractère dérisoire de ces arrêtés, d'autres critiques ciblent le fond du problème et pointent l'argumentaire des deux maires LR qui ont procédé à ces interdictions.

Pour Hilary Hanson, journaliste au Huffington Post américain, cette mesure est tout simplement "stupide et sexiste". "C'est absurde et statistiquement faux de confondre musulmans et terroristes. Et les gens opposés à l'interdiction soulignent que ces arrêtés ne vont pas arrêter l’extrémisme, mais participeront à l'isolement d'une communauté", écrit-elle. Notre consœur rappelle les propos du directeur général des services de la ville de Cannes, qui voit dans ces tenues une "allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre".

   Selon la journaliste américaine, "toutes les femmes qui choisissent de porter un burkini ne sont pas musulmanes". "Certaines juives orthodoxes", ont adopté ce vêtement, argue-t-elle, rappelant que la célèbre cuisinière britannique Nigella Lawson a elle aussi porté ce maillot de bain. "D'autres femmes peuvent tout simplement se sentir plus à l'aise sans avoir à exposer leur corps", ajoute Hilary Hanson.

La BBC a également collecté de nombreux témoignages de femmes musulmanes, et toutes ne comprennent absolument pas pourquoi ce maillot crispe autant dans l'Hexagone. Mais alors, comment expliquer une telle différence d'approches entre les pays anglo-saxons et la France ?

"En Grande-Bretagne comme aux États-Unis, cette mode-là ne choque pas autant qu'en France", expliquait au HuffPost Hanna Woodhead, doctorante à la faculté de théologie de Genève qui travaille depuis deux ans sur la mode religieuse et en particulier sur la notion de pudeur, citant en exemple les fonctionnaires musulmanes de la police londonienne dont la tenue comprend un voile, comme celle de leurs confrères sikh, un turban.

Pas étonnant donc que la presse anglo-saxonne soit interloquée par ces arrêtés, d'autant plus à la lecture de certains arguments avancés par les maires de Cannes et Villeneuve-Loubet, tels que "les règles d’hygiène", "la sécurité des baignades", ou "la prévention des troubles à l'ordre public". "Si les troubles à l'ordre public sont la principale préoccupation de David Lisnard (le maire de Cannes, ndlr), gageons qu'il saura aussi interdire toute apparition publique de star" dans sa ville, écrit aussi Hilary Hanson...
http://www.huffingtonpost.fr/2016/08/14/burkini-debat-france-consterne-presse-etrangere_n_11504480.html

MO2014

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Message  augustin Mar 16 Aoû - 3:50

Ça devient du n'importe quoi!
Verbaliser une femme parce qu'elle a une tenue trop décente à la plage??

Après tout, pourquoi pas. À y réfléchir, j'y vois certains avantages: verbalisons toutes les femmes à la plage qui ne sont pas "topless", les seins nus! Sauf les vieilles, bien sûr! Elles, elles peuvent rester couvertes. *





augustin

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Message  augustin Mar 16 Aoû - 3:53

MO2014, êtes-vous musulman ou religieux?
Ou bien simplement respectueux des libertés individuelles en terme de croyances religieux (et d'habillement).

En tout cas, merci.
Smile

augustin

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Message  MO2014 Mer 17 Aoû - 14:34

Un texte excellent du côté du NPA qui nous remplit d'espoir. Des alliances sont possibles et nécessaires quand une partie de la gauche radicale prend toute la mesure du combat politique contre les discriminations islamophobes.

L’islamophobie à la plage. Chronique d’une nouvelle étape dans l’offensive raciste
Les articles de la rubrique Idées n’expriment pas nécessairement le point de vue de l’organisation mais de camarades qui interviennent dans les débats du mouvement ouvrier. Certains sont publiés par notre presse, d’autres sont issus de nos débats internes, d’autres encore sont des points de vue extérieurs à notre organisation, qui nous paraissent utiles.
Mercredi 17 août 2016, mise à jour Mercredi 17 août 2016, 10:50

La France vit actuellement une nouvelle étape dans l’offensive islamophobe qui sévit dans le pays depuis tant d’années. Et une fois encore, c’est la classe dirigeante qui est à la manœuvre, alors même que la classe politique ne fait – dit-elle ! – que répondre à une « attente » voire à une « exaspération » qui préexisterait dans la population.

Une panique morale

À la vérité, personne ou presque ne se préoccupait il y a quelques semaines du fait que quelques femmes (ou hommes), en France et ailleurs, se baignent avec des tenues couvrant la majeure partie de leurs corps. Or, ce sont bien des élus de droite et d’extrême droite, en particulier le maire de Cannes, qui ont lancé la polémique en prenant des mesures liberticides visant les femmes musulmanes portant le « burkini », et ce sont d’autres élus – ainsi que les « grands » médias – qui l’ont relayé complaisamment.

Depuis une trentaine d’années s’accumulent les paniques morales autour de tout ce qui touche de près ou de (très) loin à l’islam : foulard à l’école, burqa dans les lieux publics, viande hallal, interdits alimentaires, jupes longues (là encore à l’école), et à présent le désormais célèbre « burkini ». Ainsi se recréent indéfiniment des parodies de « débat national », aboutissant immanquablement à la question, posée par les médias dominants, de la « compatibilité de l’islam avec la République ». L’effet demeure toujours identique : non seulement constituer les musulmans en « menace », mais plus profondément les faire apparaître comme un corps radicalement étranger à la société française.

C’est cette mécanique raciste maintenant bien connue qui s’est à nouveau enclenchée en ce mois d’août, et qu’il nous faut déconstruire.

Comment le « burkini » est devenue une affaire nationale

Au début du mois, plusieurs sénateurs – en particulier le maire-sénateur FN de Marseille Stéphane Ravier – ont dénoncé une sortie piscine, ouverte uniquement à des femmes souhaitant se baigner couvertes et à leurs enfants, qui devait se tenir dans un lieu privé, le Speed Water Park. Si le directeur du centre aquatique avait été suffisamment apeuré pour annuler la réservation de ses installations à l’association qui l’avait sollicité, cela n’avait pas suffi à mettre à l’agenda politique et médiatique la question du « burkini » sur les plages.

L’affaire a rebondi quelques jours plus tard avec l’arrêt anti-burkini pris par le maire de Cannes, interdisant l’accès aux plages de sa ville à « toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité ». Le prétexte de la laïcité est vite balayé puisque, confortant l’islamophobie ambiante, le tribunal administratif de Nice donne raison au maire de Cannes, en précisant : « dans le contexte d'état d'urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois (...), le port d'une tenue vestimentaire distinctive, autre que celle d'une tenue habituelle de bain, peut en effet être interprétée comme n'étant pas, dans ce contexte, qu'un simple signe de religiosité ».

Ce n’est donc plus leur « religiosité » qui est reprochée aux femmes portant le « burkini » (comme cela apparaissait dans l’arrêté de Cannes, qui invoquait les « bonnes meurs et la laïcité »), mais d’improbables considérations de sécurité. « Dans le contexte », le port du « burkini » peut être interprété comme davantage d’un « simple signe de religiosité »… mais par qui ? Par la mairie elle-même pardi ! Directeur général des services de la ville de Cannes, Thierry Migoule affirme ainsi qu’ « il ne s’agit pas d’interdire le port de signes religieux à la plage […] mais les tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre ».

Nul besoin d’être un interprète particulièrement subtil du langage politique pour comprendre que, comme lors du débat de 2003-2004 autour des « signes religieux » à l’école, ce sont donc spécifiquement les musulman·e·s qui sont visé·e·s, puisque ni la soutane, ni la kippa, ni un quelconque autre signe religieux, ne seront à l’évidence assimilés à des « tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre ». A l’inverse, toute tenue ou tout signe associé à la culture musulmane – même de manière imaginaire – devient ainsi susceptible de marquer une telle « allégeance ».

Ce qui est reproché à ces femmes musulmanes, c’est donc leur prétendue « allégeance » à l’idéologie meurtrière de Daesh, dont elles seraient les représentantes (sinon les prosélytes). Comme ces amalgames islamophobes – entre musulmans et terroristes – se disent à présent de manière limpide et explicite, après quinze ans d’offensive islamophobe ! On est sûr au moins de ne pas se tromper sur l’hideuse marchandise que ces élus cherchent à refourguer à la population, au mépris d’ailleurs de faits élémentaires et qu’il ne devrait même pas être nécessaire de rappeler, par exemple la présence importante de musulmans – une trentaine estime-t-on – parmi les victimes de l’attaque de Nice.

Au rythme où vont les choses, on ne doute pas qu’il deviendra politiquement acceptable dans quelques mois de réclamer – et d’obtenir – l’interdiction dans les rues du port de la djellaba, du hijab ou de la barbe (si du moins celle-ci est portée par un musulman, ou du moins par un « musulman d’apparence », pour reprendre une expression de Sarkozy…). Cela au nom d’une laïcité passablement « falsifiée » (pour reprendre l’expression de l’historien des religions et de la laïcité Jean Baubérot). La loi de 1905 ne garantit-elle pas la liberté de conscience (dès son article 1er) et la possibilité d’exprimer ses croyances, y compris dans l’espace dit « public » ?

De Morano à Valls, le consensus islamophobe

Mais revenons à la mécanique raciste, puisque suite à l’arrêté passé à Cannes, la polémique est enfin lancée, fait réjouissant pour une classe politique aux abois et des médias en mal de « sujets brûlants ». De là, il n’y a qu’un pas pour tweeter « Nacht und Nebel pour le sac poubelle », comme l’a fait un délégué LR de Meurthe-et-Moselle – Jean-Pierre Arbey – à propos d’une femme portant un voile intégral sur une plage, donc en somme de réclamer le type de déportation que le régime nazi réservait à ses opposants et à ses « ennemis » durant la Seconde guerre mondiale.

L’abjection n’ayant plus de limites depuis bien longtemps dans la classe politique française, Nadine Morano vient au secours de son compère Arbey. Rien d’étonnant : on sait combien l’ancienne ministre est nostalgique de cette France blanche et chrétienne que le général de Gaulle prétendait sauver en son temps1. Pour légitimer les propos de son compère Arbey, Morano avance que ce sont les femmes musulmanes portant le foulard qui sont « comparables avec les nazis, qui ont exterminé des gens » (sic). Coup double donc, ou plutôt double peine : menacées de déportation, puis accusées de nazisme !

Mais quid du gouvernement ? Alors que la droite et l’extrême droite accusaient Hollande et Valls de ne pas réagir, le second vient de déclarer dans La Provence qu’il « comprend » et « soutient » les maires : « Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d’éviter des troubles à l’ordre public. […] Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s’ils sont motivés par la volonté d’encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique ». Et lui aussi d’entonner la rengaine des plages qui doivent être « préservées des revendications religieuses » et des maillots de bain couvrants qui portent un projet politique : « Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses. Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme ».

Alors que son nom a été évoqué pour diriger une « Fondation pour l’islam de France », dans la plus pure tradition coloniale, l’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement s’est fendu d’un commentaire sur « l’affaire » qui en dit long sur ce qu’on peut attendre d’une telle officine et d’un gouvernement envisageant de lui en offrir la direction. Il recommande en effet aux musulmans la « discrétion » dans « l’espace public ». Le conseil sonne davantage comme une menace ; on entend déjà le « sinon »2… Et d’ailleurs les médias ne s’y trompent pas, qui font tourner en boucle un sondage « montrant » que 45% catholiques pratiquants considèrent l’islam comme « une menace ».

Mais on a trop peu remarqué la manière dont Chevènement justifie un tel conseil : « Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu'ils comprennent que, dans l'espace public où se définit l'intérêt général, tous les citoyens doivent faire l'effort de recourir à la ‘raison naturelle' ». Ce n’est donc pas seulement la « discrétion » qui ferait défaut aux musulmans, mais l’effort qu’implique l’usage de la « raison naturelle » pour tenir sa place dans « l’espace public », contribuer à « définir l’intérêt général ».

L’islamophobie et ses conséquences concrètes

On a sans doute l’air ici de se moquer de ces stratégies rhétoriques visant à faire passer les injonctions ou les ordres adressés aux musulmans de France pour des conseils bienveillants, mais l’affaire est grave. Car l’islamophobie que ministres, élus, dirigeants politiques, éditocrates, répandent ou renforcent à longueur d’antenne, a des effets concrets sur la vie de millions de personnes en France : en légitimant les discriminations systématiques dont sont l’objet les musulman·e·s en France, les agressions visant les femmes voilées, les amalgames qui pourrissent la vie, et jusqu’aux guerres impériales que l’État français mène en prétendant libérer des peuples de la « barbarie ».

En Corse, c’est aux cris de « On est chez nous ! » que des centaines de personnes se sont dirigés vers le quartier Lupino, un quartier populaire de Bastia où vivent des jeunes accusés par des habitants de Sisco d’avoir été à l’origine d’une rixe, avant d’aller agresser un jeune soigné dans un hôpital non loin. D’après la presse, l’altercation aurait commencé lorsque des jeunes d’origine maghrébine auraient reproché à un groupe de plagistes de prendre en photo des femmes se baignant en « burkini ». A rebours du récit repris instantanément par tous les médias, reposant de fait sur un seul témoignage (manifestement très partial), Mediapart a publié une enquête qui donne un éclairage un brin différent, incluant notamment ce témoignage :

« Nous étions installés sur la plage pour faire un pique-nique. Tout se passait bien, quand des jeunes ont commencé à nous traiter de “sales Arabes” et à crier “Allahu akbar” en prenant des photos (...). Je suis allé pour m’expliquer avec eux mais ils ne voulaient rien entendre. Nous avons donc décidé de partir pour ne pas faire de vagues. Arrivés sur le parking, quatre voitures avec des hommes armés de battes de baseball nous sont tombés dessus et ont commencé à nous frapper. (...) Nous sommes restés cinq heures au même endroit, les gens nous lançaient des cailloux. Ils ont brûlé nos voitures devant les gendarmes qui n’ont rien fait pour les arrêter ».

Dans tous les cas, l’initiative aux allures de lynchage prise par une partie de la population de Sisco donne à voir les conséquences de ces polémiques islamophobes qui peuplent l’agenda politique. Ces réactions racistes n’ont en effet rien de spontané : elles dérivent presque directement du climat que suscitent dirigeants politiques, élus et médias dominants.

Pourquoi de telles polémiques ?

À un niveau très immédiat, ces polémiques ont presque toujours pour principe la tentative plus ou moins consciente de redorer le blason d’un gouvernement ou d’un parti en perte de vitesse. Les deux visages de la droite en France – le PS et LR – étant tous deux dans cette situation, ils ne peuvent que rivaliser sur ce terrain de l’islamophobie, qu’ils estiment payants électoralement. Sans parler de maintes déclarations de Manuel Valls, on se souvient de la ministre PS Laurence Rossignol comparant les femmes voilées à « des nègres américains qui étaient pour l’esclavage ». L’incitation à user de l’islamophobie croît nécessairement à mesure que le FN progresse électoralement, mais c’est pourtant ce dernier qui, à ce jeu, a toutes les chances de rafler la mise.

À une échelle historique plus large, l’enjeu est autrement important : sur le dos des millions de musulman·e·s de France, mais aussi de tous les éléments potentiellement considérés comme allogènes – en particulier migrant·e·s, rrom·e·s et noir·e·s – il s’agit de promouvoir une unité nationale fondée sur un pacte racial renouvelé, d’unifier la population blanche autour d’un ennemi, afin d’écraser toute dissension, toute forme de conflit social. Ce n’est donc pas simplement le mouvement de ce printemps mais la « crise d’hégémonie prolongée » (Stathis Kouvélakis), autrement dit l’incapacité de la classe dirigeante française à construire un bloc social majoritaire autour du projet néolibéral, qui rend nécessaire une réponse islamophobe et autoritaire.

Nécessité d’une riposte antiraciste

Dans une telle situation, on peut aisément succomber au désespoir. Pourtant, les mobilisations antiracistes ou anti-impérialistes dans la période récente ont démontré s’il le fallait qu’existe, du côté des populations « issues de la colonisation » (pour parler comme Sayad), une capacité politique autonome et disposée à s’affronter à l’État : de la Marche de la dignité aux récentes manifestations contre les crimes racistes commis par la police (suite à l’assassinat d’Adama Traoré), en passant par les manifestations de l’été 2014 en solidarité avec la Palestine et le mouvement sans-papiers. De même, l’audience acquise par le CCIF, en premier lieu parmi les musulman·e·s mais pas seulement, témoigne d’une volonté partagée largement de prendre au sérieux l’islamophobie et de lutter contre son enracinement.

La gauche radicale et le mouvement syndical regardent encore trop souvent ces mobilisations avec paternalisme, quand ils ne les traitent pas par le mépris ou leur mettent des bâtons dans les roues. Elles sont pourtant une composante décisive de toute politique d’émancipation dans la période historique qui est la nôtre. Il ne s’agit pas simplement de les soutenir de l’extérieur mais de développer une politique affrontant en tant que telle la question raciale, de nouer des alliances avec les organisations et collectifs déjà présents et actifs, de chercher à formuler avec eux des revendications et des propositions unifiantes, d’intervenir sur le terrain.

Dans la lutte contre l’islamophobie, le minimum consisterait ainsi à revendiquer l’abrogation de toutes les lois islamophobes, en particulier de la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques, et à avancer un plan de lutte systématique contre les discriminations dont sont l’objet les musulman·e·s.

L’épisode islamophobe de cet été montre une nouvelle fois que le racisme est une composante centrale de la situation politique en France et ne pourra être contourné par une simple lutte économique (pour les salaires, l’emploi, etc.), même d’ampleur, qui unifierait magiquement les différentes franges des classes populaires. On voit mal en effet comment le bloc social que la classe dirigeante cherche à bâtir sur un pacte national/racial (dont l’islamophobie constitue la pierre de touche), pourrait se fissurer sans qu’émerge un mouvement antiraciste politique, radical et autonome, porté par les premiers·ères concerné·e·s. Dans les mois et années qui viennent, c’est aussi à cela qu’un parti anticapitaliste devrait contribuer.

Ugo Palheta

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Message  verié2 Mer 17 Aoû - 15:32

Bon article d'Ugo Palheta. Mais je ne suis pas partisan de rouvrir le débat sur le voile à l'école. Interdire un vêtement à des mineures dans un espace scolaire est une chose, l'interdire à des majeures en est une autre.

Sinon, il s'agit d'une contribution et non d'un texte du NPA. J'espère que le NPA prendra clairement position contre cette interdiction grotesque, de même que LO.

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Message  verié2 Mer 17 Aoû - 18:39



Communiqué du NPA. Stop à l'islamophobie d’État ! Non à l'interdiction des burkinis !

M. Valls, J. P. Chevènement, en campagne pour le FN ?

«Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d'éviter des troubles à l'ordre public (…) Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s'ils sont motivés par la volonté d'encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique» a déclaré M. Valls dans la Provence. Ou une démonstration magistrale de comment dire le contraire de ce que l’on fait ! Car les maires qui prennent des arrêtés interdisant le « burkini » et Valls en les soutenant ne répondent à aucun problème, ils en créent un de toutes pièces. Tout comme JP Chevènement pressenti dans un élan d’union nationale pour présider la Fondation pour l’Islam de France qui conseille aux musulmans, dès sa première intervention, la « discrétion », tout un programme ! Ces déclarations entretiennent consciemment un climat raciste et islamophobe, qui autorise ensuite des centaines de personnes à manifester comme à Bastia aux cris excluant de « On est chez nous ». Elles préparent des explosions de violences dans les rues et déroulent le tapis rouge au FN national qui n’aura plus qu’à en récolter les fruits aux élections.

Le NPA dénonce l’instrumentalisation des droits des femmes et défend le droit des femmes à disposer librement de leur corps contre tous ceux qui veulent les forcer à se couvrir ou à se découvrir.

Au nom de la lutte antiterroriste le gouvernement crée un état d’exception permanent. Le racisme, l’islamophobie visent à rendre acceptables ces atteintes aux libertés en stigmatisant une partie de la population particulièrement exploitée et opprimée désignée comme potentiellement dangereuse.

Dresser des barrières pour enfermer chacun dans sa supposée « communauté » et empêcher la solidarité et la résistance commune aux politiques à la fois antisociale et répressives, tel est le redoutable piège !
Face à ce déchaînement nauséabond et à l’offensive sécuritaire, une riposte large s’impose contre le racisme et l’islamophobie, contre la répression et l’état d’urgence, pour l’égalité des droits.

Montreuil, le 17 août 2016

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Message  MO2014 Mer 17 Aoû - 19:34

Bon communiqué du NPA un peu en dessous du texte d'Ugo Palheta mais l'essentiel y est.

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Message  verié2 Jeu 18 Aoû - 7:44

Brève de Lutte Ouvrière :
Burkini sur les plages : quand la démagogie politicienne s’étale
17/08/2016

Des municipalités ont décidé d'interdire le burkini sur leurs plages, pas parce qu'elles sont soucieuses des droits des femmes, comme le prétendent leurs maires,mais parce que ces maires, la plupart de droite, mais pas tous, ont trouvé l’occasion de faire un coup médiatique, en en rajoutant une couche dans ce climat raciste et antimusulman dominant.

Ainsi, le maire Les Républicains de Cannes pratique ouvertement l'amalgame entre musulmans et terroristes, stigmatisant le port de cette parure qu’il qualifie de de « tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d'attaques terroristes »!

La burka et du coup ce burkini sont certes, pour ceux qui en imposent le port aux femmes, une façon indigne de marquer que les femmes ont un statut inférieur aux hommes. Il faut dénoncer cette oppression et la combattre politiquement. Mais ces politiciens, ces maires, comme Valls qui vient à leur rescousse, contribuent, eux, non pas à défendre la cause des femmes, comme ils le prétendent, mais à creuser délibérément un fossé entre communautés. Ce sont des adversaires dangereux des travailleurs, de tous sexes et de toutes les origines.
Correct dans l'ensemble. Mais, le burkini, ce n'est pas la même chose que la burka...

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Message  MO2014 Ven 19 Aoû - 14:17

UJFP
Communiqué de l’UJFP : Une débandade raciste ahurissante en lieu et place de politique

La presse étrangère exprime la stupéfaction des pays anglo-saxons (Huffington post) devant les arrêtés municipaux interdisant le burkini sur des plages françaises. Ainsi côtoyant des plages de nudistes (mais là ce n’est pas du repli identitaire et de l’entre soi communautariste !), les plages républicaines et laïques prétendent interdire à des citoyen-nes de se baigner en burkini, les mêmes n’osant par "pudeur" sans doute rappeler que les femmes juives orthodoxes portent exactement les mêmes tenues "tsnouot" modestes, souvent dans des plages "communautaires". Tant il est évident que ce n’est pas la tenue qui est visée mais celles qui la portent parce qu’elles sont musulmanes.

Le silence des autorités religieuses chrétiennes, mais en ce qui nous concerne particulièrement le silence des autorités religieuses ou communautaires juives à ce propos nous interroge. Nous considérons que cette ruée raciste contre les musulmans de ce pays devrait toucher les organisations juives communautaires et consistoriales dans ce qu’elles ont de plus cher, et pour cause : l’égalité de tous, quelle que soit l’appartenance religieuse, et le droit fondamental à la libre pratique de son culte.

Or nous le savons dans ce genre d’emballée, le silence tue.

En attendant il s’agit, par ces arrêtés, d’humilier et de faire baisser la tête, et nous, comme juifs qui nous souvenons de ces moments de notre histoire où nos parents ont dû raser les murs en France, nous ne saurions nous taire.

Le véritable sursaut doit être républicain au sens premier de ce terme, il doit faire se lever tous les citoyens dignes de ce nom qui refusent l’association malfaisante de tous les musulmans aux attentats terroristes, et clamer le droit de tous et de chacun à l’expression libre de son culte et ou de ses croyances.

Ce sursaut doit être laïque au sens que les auteurs de la loi de 1905 avaient su donner à ce terme. Il relève de la citoyenneté aussi de comprendre que tout cela fait office de cache sexe aux réelles raisons des attentats : ce que cache le burkini, ce sont l’installation d’un état d’urgence permanent, les perquisitions et assignations à résidences multipliées, pas de vacances pour les musulmans !

La gestion ultralibérale de l’économie et des biens communs, associée à la gestion néoconservatrice de la politique et des citoyens, les guerres de ce régime dans le Moyen Orient et en Afrique...

Que nous sortions couverts ou découverts, c’est cette politique qui fait aujourd’hui consensus sur l’essentiel entre Maires "républicains" et Premier Ministre et qu’il nous faut combattre à découvert !

Il est aujourd’hui plus urgent que jamais, de choisir le camp des opprimés et de leur manifester notre solidarité totale, et d’agir avec eux pour rétablir l’état de droit conforme aux normes bafouées de la République, par les autorités mêmes chargées de les faire respecter.

Le Bureau national de l’UJFP, 18 août 2016
http://www.ujfp.org/

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Message  MO2014 Sam 20 Aoû - 10:36

Chauffer à blanc ce qu’il est convenu d’appeler « l’opinion publique », lorsque survient un « fait divers », est un art dans lequel certains excellent. La violente rixe survenue samedi 13 août sur la plage de Sisco (Haute-Corse) permet ainsi à l’extrême droite de dénoncer avec jubilation une prétendue « racaille islamiste » (concept fumeux et ramasse-tout), tandis que des élus nationalistes corses légitiment les rassemblements identitaires aux cris de « On est chez nous », et que le maire (PS) de la commune croit utile de prendre, après d’autres élus, un arrêté anti-burkini. Toute séance tenante, le premier ministre Manuel Valls déclare qu’il approuve ces arrêtés de la plus haute importance… Or on sait maintenant qu’il n’y avait ni burkini, ni machette, ni slogan ou insulte à caractère religieux sur la plage de Sisco, comme cela avait pourtant été dit et répété, lors de cette bagarre certes violente, mais somme toute assez banale comme le procureur de Bastia s’est employé à l'expliquer, lors d’une conférence de presse mercredi 17 août au soir.
Edwy Plenel

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Message  verié2 Sam 20 Aoû - 12:34

Un maire corse appelle à expulser tous les "Maghrébins" et à appliquer la "loi du Talion", en clair à des ratonnades.
http://www.katibin.fr/2016/08/20/charles-antoine-casanova-maire-corse-qui-appelle-a-la-ratonnade-des-maghrebins/

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Message  MO2014 Sam 20 Aoû - 14:39

Alexis Jenni : "Les Français viennent de partout, depuis des siècles" :


Alexis Jenni : "La France aux racines judéo-chrétiennes de race blanche, c'est une illusion"

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Message  verié2 Mer 24 Aoû - 9:45

Une femme verbalisée sur la plage de Nice et obligée à enlever son foulard. La presse internationale s'étonne et s'indigne.
http://www.dailymail.co.uk/news/article-3754395/Wealthy-Algerian-promises-pay-penalty-Muslim-woman-fined-France-wearing-burkini.html

Visiblement, l'islamophobie rend fou. Nous sommes en route vers Vichy 2.

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Message  verié2 Mer 24 Aoû - 10:22

Le récit de cette brillante opération républicano-policière de libération de la femme :
Siam, verbalisée sur une plage de Cannes pour port d'un simple voile

La police municipale a demandé à une femme portant un simple hijab de quitter une plage cannoise ou de payer une contravention. Le maire estime que les policiers peuvent verbaliser toutes les tenues "ostentatoires".
Laura ThounyLaura ThounyPublié le 23 août 2016 à 11h12

Siam est toujours sous le choc, une semaine après. Mardi 16 août, cette mère au foyer de 34 ans, ancienne hôtesse de l’air, est installée sur la plage de la Bocca, à Cannes (Alpes-Maritimes), avec ses proches. Originaire de Toulouse, la famille est en vacances sur la Côte-d’Azur pour quelques jours. Les enfants sont en train de goûter après s’être baignés, il est environ 16 heures. La jeune femme porte un legging, une tunique Kiabi, et, comme à son habitude, son voile, c'est-à-dire un hijab qui ne couvre que ses cheveux. "Je ne comptais pas me baigner, juste tremper les pieds", précise-t-elle. Pas de "burkini" à l’horizon, du nom de cette tenue de plage couvrante qui crée la polémique en ce moment, plusieurs villes ayant pris des arrêtés pour l'interdire, dont Cannes.

Elle aperçoit soudain trois policiers municipaux qui se dirigent droit sur elle. Mathilde Cusin, journaliste à France 4, est témoin par hasard de ce qui se passe depuis le boulevard du Midi, le long de la plage. Puis elle s'est approchée et a assisté à toute la scène. Notre consœur raconte : "J’ai vu trois policiers en train de regarder la plage. Deux d’entre eux avaient le doigt sur la gâchette de leur bombe lacrymo, sans doute au poivre. Ça m’a interpellée. Puis je les ai vus traverser la plage vers une femme voilée, elle portait un simple hijab sur les cheveux."

Une policière se baisse à la hauteur de Siam. "Elle m’a dit : 'Vous êtes au courant qu’il y a un arrêté sur la ville de Cannes ?' J’ai dit que non, je ne savais pas exactement de quoi il en retournait, je n’avais pas trop suivi la polémique", explique alors la mère de famille.
"Elle m’a lu la moitié de l’arrêté, l’air un peu gêné, me disant que les personnes présentes sur la plage devaient porter une 'tenue correcte'."

Siam, sa sœur, sa mère et une amie de cette dernière sont stupéfaites, même si elles commencent à entrevoir que c’est le voile qui est visé : "Qu’est-ce qu’une tenue correcte pour vous ?" demande la jeune femme. Les deux autres policiers, qui ont rejoint leur collègue, lui rétorquent :
Vous aimez cet article ?Inscrivez-vous à la Newsletter de l'Obs
"Si vous mettez votre foulard sous forme de bandeau autour de la tête, vous pouvez rester sur la plage."

Siam refuse toutefois de se dévêtir ou de quitter la plage.
"Ici, on est catholiques !"

"Mes enfants étaient en pleurs, témoins de mon humiliation, ainsi que ma famille", raconte Siam. "Moi-même je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. Ils nous ont humiliées." Autour d’elle s’est créé un attroupement. Si certains prennent sa défense, arguant qu’elle ne cause de tort à personne et ne porte pas de "burkini", d’autres se lâchent, les insultent fusent.
"La parole raciste s’est totalement libérée. J'étais abasourdie", raconte-t-elle. "J’ai entendu des choses que l’on ne m’avait jamais dites en face, comme 'rentrez chez vous !' 'Madame, la loi c’est la loi, on en a marre de ces histoires', 'Ici, on est catholiques !'"

"Certains ont carrément applaudi les policiers. D’autres ont traversé la route pour se joindre à la mêlée sur la plage."

"Les gens lui demandaient de partir ou d'enlever son voile, c'était assez violent", appuie Mathilde Cusin, "J'ai eu l'impression de voir une meute s'acharner sur une femme assise au sol en pleurs avec sa fillette. Ce qui m'a choquée, c'est que c'était surtout des trentenaires, pas des personnes âgées comme on pourrait l'imaginer."

Les proches de Siam demandent aux policiers : "Si ce sont les signes religieux ostentatoires qui sont visés, comme vous dites, pourquoi n’allez-vous pas chasser les croix ?" "On ne va pas faire la chasse aux croix", leur répond-on. "Allez sur la route, madame, on vous demande de quitter la plage."

Elle tente de comprendre :

"Vous me mettez une contravention parce que je suis musulmane !"

"'Dans le climat actuel, vous comprenez, on est obligés de verbaliser', m’ont-il dit."

"Parce que des gens qui n’ont rien à voir avec ma religion tuent, je n’ai plus le droit d’aller à la plage ! Parce qu’ils commettent des attentats, on me prive de mes droits. On est en France, je peux tout de même circuler où je le souhaite ! C’est aberrant."

Crier à l’amalgame et à la stigmatisation n'y fera rien : les policiers lui remettent alors une amende de 11 euros, qu’elle accepte à contrecœur de payer pour rester sur la plage.

"Aujourd’hui, on nous interdit la plage. Demain, la rue ? Après-demain, on nous interdira de pratiquer notre culte chez nous ?" s’insurge la Toulousaine. "Dans le pays des droits de l’homme, je ne vois pas de trace des principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Je suis révoltée que cela puisse se passer en France." A sa fille qui pleure et lui demande pourquoi on "l’embête", Siam explique qu’elle a été victime d’une injustice et qu’elle va "se battre pour rétablir les valeurs que prône la France". "Mal à l’aise", la personne qui les logeait leur a demandé de ne pas prolonger leur séjour à Cannes, comme prévu, un peu par "honte" du scandale, aussi.
"C’est vraiment du racisme pur et dur"

"C’est la première fois que je subis une discrimination", souffle Siam avec son accent toulousain. Au départ, elle a beaucoup hésité à parler de ce qui s’est passé, par peur de se mettre en avant.
"J’ai bien réfléchi. Je me suis dit que l’on ne pouvait pas laisser passer ça dans notre pays. Le pire, c’est que je suis un peu 'Française de souche' ! Mes parents sont français, mes grands-parents sont français… Quand on me dit 'rentre chez toi', ça me fait doucement rigoler, c’est vraiment du racisme pur et dur…"

Passé le choc, elle décide de réagir et contacte le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dont elle a découvert l’existence en même temps que celle de la polémique sur le "burkini" à son retour. Soutenue par une juriste pour monter son dossier, elle pense porter plainte contre la mairie de Cannes et l’Etat français.

Quant au "burkini", "je ne le porte pas personnellement", dit-elle, "mais je ne suis pas pour les arrêtés. Je pense que l’on devrait pouvoir s’habiller comme on veut dans l’espace public, de la kippa au turban ! Les Anglo-Saxons sont bien plus ouverts que la France à ce niveau."

Des personnes présentes sur la plage ont-elles appelé la police, qui a foncé sur la famille sans hésiter ? Siam le pense même si elle n’en est pas certaine - le glacier d'un petit cabanon de la plage lui a toutefois confirmé la même impression, à savoir que les policiers s'étaient dirigés droit sur elle sans hésitation. Depuis, elle se sent beaucoup moins à l’aise avec son voile :
"Maintenant, je suis davantage sur la défensive. Malgré celles qui ont pris ma défense, les trois quarts des personnes présentes sur cette plage étaient des 'fachos'. Du coup, je me méfie de tout le monde ! C’est vraiment le contrecoup."
"Je soutiens les policiers", déclare le maire de Cannes

L’arrêté municipal interdisant le "burkini" sur les plages de Cannes a été pris par David Lisnard, maire Les Républicains. D’après l’AFP, qui a pu le consulter, il stipule :
"Une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques de troubles à l’ordre public (attroupements, échauffourées, etc.) qu’il est nécessaire de prévenir."
"L’accès aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime."
"Le port de vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraire à ces principes est également interdit. […] Toute infraction fera l’objet d’un procès-verbal et sera punie de l’amende de première catégorie, soit 38 euros."

Le maire de Cannes, lui, est droit dans ses bottes et "soutien[t] les policiers municipaux qui ont pris cette décision. Je n'ai aucune raison de douter de leur jugement" : "L'arrêté municipal dispose que l’accès aux plages et à la baignade est interdit à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité", explique-t-il à "l'Obs".

"Donc les policiers municipaux font leur travail. Ils ont estimé que la tenue de cette femme n'était pas conforme à l'arrêté. Celui-ci ne désigne pas une tenue en particulier mais toutes celles qui sont ostentatoires. L'arrêté est très simple, je ne vais pas commenter un cas particulier. Si cette femme estime qu'elle est victime d'une erreur, qu'elle conteste la contravention auprès du ministère public !" Contactée à plusieurs reprises, la police municipale de Cannes n'était pas joignable ce mardi matin.

La plage de Cannes est-elle dorénavant interdite aux musulmanes ? "C'est contraire à toutes mes valeurs", assure le premier magistrat de la ville. "Qu'une femme soit musulmane, catholique, juive ou bouddhiste, elle peut bien sûr venir se baigner ! Vous me faites un procès à charge. Il y a d'ailleurs beaucoup de femmes musulmanes sur les plages de Cannes. Mais elles ne peuvent pas porter de tenue ostentatoire."

"Il ne s’agit pas d’interdire le port de signes religieux à la plage", expliquait pourtant Thierry Migoule, directeur général des services de la Ville de Cannes à l'AFP, jeudi 11 août. Il évoquait alors "les tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre". Est-ce à dire que le hijab en fait désormais partie ?

Laura Thouny

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Message  MO2014 Mer 24 Aoû - 11:07

D'abord l'école il y a plus de 10 ans. Maintenant les plages. Demain la rue.
L'apartheid contre les musulmans désignés continue de se mettre en place.
La continuité du racisme d'état a bien franchi une étape en 2004 par la loi de discrimination visant les musulmans en interdisant le foulard religieux à l'école. Suivie par d'autres lois et circulaires elle a encore plus libéré les pratiques racistes et islamophobes à tous les niveaux de l'état jusqu'à la plus petite commune.
Plus que jamais le combat pour la dignité passe par l'abrogation de toutes les lois racistes à commencer par celle de 2004, pour le retrait des troupes françaises d'Afrique, le soutien total au CCIF (le FN vient de demander sa dissolution) et à la campagne BDS.

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Message  Byrrh Mer 24 Aoû - 14:53

verié2 a écrit:Une femme verbalisée sur la plage de Nice et obligée à enlever son foulard. La presse internationale s'étonne et s'indigne.
http://www.dailymail.co.uk/news/article-3754395/Wealthy-Algerian-promises-pay-penalty-Muslim-woman-fined-France-wearing-burkini.html

Visiblement, l'islamophobie rend fou. Nous sommes en route vers Vichy 2.
Avant-hier, c'étaient les 20 ans de l'évacuation musclée de l'église Saint-Bernard dans le XVIIIe arrt. de Paris. A cette époque, les manifestations en soutien aux travailleurs sans-papiers étaient fréquentes, même en province. Je venais d'avoir le bac ; même si les autres jeunes n'en avaient déjà rien à foutre de la politique, du moins l'antiracisme était une valeur largement partagée dans mon lycée. Depuis, les jeunes nés dans les années 1990 peuvent être aussi xénophobes et réacs que les "vieux" d'il y a 20 ans...

Le chômage de masse s'est installé dans le pays depuis 40 ans, devenant quelque chose de tout à fait banal, et la destruction des acquis ouvriers et des services publics n'a pas connu d'interruption depuis plus de 30 ans : c'est absolument consternant et révoltant que dans ce contexte, les diversions réactionnaires fonctionnent aussi bien, y compris dans leurs formes les plus grotesques.

Avec en plus la petite-bourgeoisie catho de la "Manif pour tous" qui prévoit de nouvelles actions, je sens que ces prochains mois vont être très éprouvants... Mais les amis (ou imitateurs) de Le Pen ne nous ont pas encore logé une balle dans la nuque ni jetés dans un cul-de-basse-fosse, alors haut les cœurs, le communisme triomphera !

Byrrh

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Message  Byrrh Jeu 25 Aoû - 16:20

Brève LO du 25/08/2016 :

Arrêtés anti-burkini : une démagogie dangereuse

Les images de policiers municipaux venus en nombre verbaliser ou chasser des femmes voilées sur des plages de la côte d'Azur ont légitimement choqué. Elles montrent l'hypocrisie et le danger des arrêtés pris par certaines municipalités de droite, soutenues par Valls, interdisant le port du burkini sur leurs plages. Au lieu de réduire l'usage d'une tenue de bain destinée à cacher entièrement le corps des femmes au nom d'une version intégriste de l’Islam, ces arrêtés visent à stigmatiser toute une communauté et, pire, ils risquent de renforcer les plus rigoristes.

Cazeneuze, ministre de l'Intérieur, demande aujourd'hui que « ces arrêtés ne conduisent pas à une stigmatisation des français contre d'autres ». Quelle hypocrisie !

En utilisant le burkini comme épouvantail pour masquer leur impuissance face au terrorisme et faire diversion face à la crise et au chômage, les politiciens, du PS au FN, aggravent des divisions dangereuses pour les travailleurs.

Personnellement, si j'approuve cette brève, je ne sais pas si j'aurais écrit que le renforcement des intégristes islamistes est "pire" que la stigmatisation raciste de toute une population. A vrai dire, les deux phénomènes sont d'égale gravité, s'alimentent l'un et l'autre, et résultent chacun de décennies de crise sociale, de discours politiques racistes et de relégation des descendants de colonisés.

J'aurais par ailleurs ajouté que quoi qu'on pense de cette tenue vestimentaire - qui a effectivement une dimension sexiste, dans la mesure où les hommes de la même obédience religieuse qui souhaitent également porter un vêtement de bain spécifique peuvent librement exhiber leurs torses* et leurs mollets, du moment qu'ils couvrent la zone allant du nombril aux genoux avec une étoffe suffisamment ample -, ce n'est ni à la police, ni aux politiciens xénophobes, pas plus qu'aux responsables religieux, de décider à la place des femmes la façon dont elles s'habillent sur la voie publique. Jusqu'à présent, il me semblait que c'était uniquement l'exhibitionnisme (hors des zones naturistes) qui était verbalisé, sans que cela fasse les gros titres de la presse nationale, d'ailleurs. Cette société est d'une hypocrisie sans nom, et les inepties qui servent à manipuler et à abrutir l'opinion sont décidément de plus en plus grossières.

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* L'idéologie hétérocentrée et masculiniste d'à peu près toutes les sociétés du monde estime en effet qu'un torse nu d'homme est quelque chose de relativement neutre, alors qu'a contrario, une poitrine de femme relève de l'obscénité et constitue un appel à la concupiscence (y compris, pour certains, quand elle est couverte d'un tissu opaque bien que révélant ses formes). Là encore, quelle incroyable hypocrisie : un torse d'homme peut susciter exactement la même attirance sexuelle (ou la même absence d'attirance sexuelle).

En été, dans les centres-villes, les machos jeunes ou moins jeunes qui roulent des mécaniques en exhibant leur torse et leur musculature pour bien faire comprendre aux autres - aux femmes, et aux hommes qui ne sont pas machistes ou hétérosexuels - que l'espace public est surtout à eux, ou ceux qui s'étalent dans les transports en commun en affichant ostensiblement cet entrejambe qui les rend tellement fiers, ceux-là, personne ne viendra les emmerder. L'idéologie des "dieux du stade" chère à Leni Riefenstahl a encore de beaux jours devant elle. Un garçon, ça pose ses couilles sur la table et ça parle fort ; une fille, ça fait ce qu'on lui dit de faire : se dénuder ou se couvrir, se montrer ou se faire discrète.

Byrrh

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Message  verié2 Jeu 25 Aoû - 19:16

(...)Au lieu de réduire l'usage d'une tenue de bain destinée à cacher entièrement le corps des femmes au nom d'une version intégriste de l’Islam, ces arrêtés visent à stigmatiser toute une communauté et, pire, ils risquent de renforcer les plus rigoristes. (...)
D'une part, cette phrase est vraiment mal rédigée en commençant ainsi par une proposition négative. On pourrait croire que LO considère que ces arrêtés seraient plus ou moins légitime s'ils visaient à "réduire l'usage d'une tenue de bain destinée à cacher entièrement le corps des femmes au nom d'une version intégriste de l’Islam", ce qui n'est pas limpide.

Mon avis est que LO, ou une partie de LO, a du mal a digérer le virage qui a consisté à passer du soutien aux mesures d'interdiction ("la moindre des choses" selon LO à l'époque de la commission Gérin) à la dénonciation de ces mesures et à la reconnaissance de l'islamophobie. Les rédacteurs de LO semblent vouloir ménager la chèvre et le chou dans la mesure où une partie du milieu LO n'a pas suivi ce virage.

Néanmoins, il faut reconnaître que l'axe principal de tous les articles et brèves de LO consiste désormais à taper sur les politiciens démagogues qui prennent ces mesures ou en réclament et non plus sur les pratiques musulmanes. C'est un acquis important, qui montre que LO a tout de même de solides principes qui lui ont permis de redresser la barre.

verié2

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