Grèce
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Re: Grèce
Je suis d'accord. Tsipras a besoin de rendre concrète l'alliance patriotique qu'il appelle de ses voeux. Ainsi, si Syriza avait obtenu 151 députés, on peut imaginer que, pour cette raison, il aurait pu donner quelques responsabilités voire un ministère sans importance aux Grecs Indépendants. Mais il y a un monde entre cette situation là et la situation actuelle où Tsipras, n'ayant pas obtenu les 151 députés et ne trouvant pas d'alliés sur sa gauche, accepte de devenir prisonnier d'eux pour former un gouvernement. Car c'est en premier lieu pour cette raison qu'il a besoin de Kammenos... qui risque de devenir le vrai chef du gouvernement (quelles que soient les envolées lyriques de Mélenchon).verié2 a écrit:Ca peut aider, mais c'est surtout sans doute un gage de respectabilité donné à la bourgeoisie, aux institutions européennes et à la vieille classe politique grecque, dont Kammenos est un éminent représentant si j'ai bien compris.Ce que je conteste c'est l'idée selon laquelle Tsipras a besoin de Kammenos pour faire avaler quoi que ce soit à sa base.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Les faibles scores d'Antarsya a elle seule n'aurait pas empêchés Syrisa d'avoir la majorité absolue des députés ?Prado :
Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Grèce
alexi a écrit:Les faibles scores d'Antarsya a elle seule n'aurait pas empêchés Syrisa d'avoir la majorité absolue des députés ?Prado :
Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
Surtout qu'il n'est pas forcement évident que ceux qui ont voté Antarsya auraient voté Syriza forcement. Cet argument a déjà été vu et a souvent été un de ceux des réformistes contre ce qu'il y avait à gauche. Un parti ou un petit rassemblement comme Antarsya n'est pas forcement son électorat vraiment. Les électorats sont des indications déformées d'un sentiment moyen mixées à ce que subissent les gens.
Tout ça est à relativiser.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
J'ai écrit dans un message que le problème, c'est d'abord celui de l'attitude du KKE qui refuse toute forme d'alliance avec Syriza. L'orientation électorale d'Antarsya est, de ce point de vue, très secondaire.Copas a écrit:Surtout qu'il n'est pas forcement évident que ceux qui ont voté Antarsya auraient voté Syriza forcement. Cet argument a déjà été vu et a souvent été un de ceux des réformistes contre ce qu'il y avait à gauche. Un parti ou un petit rassemblement comme Antarsya n'est pas forcement son électorat vraiment. Les électorats sont des indications déformées d'un sentiment moyen mixées à ce que subissent les gens.alexi a écrit:Les faibles scores d'Antarsya a elle seule n'aurait pas empêchés Syrisa d'avoir la majorité absolue des députés ?Prado :
Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
Tout ça est à relativiser.
Néanmoins on pourrait regarder circonscription par circonscription si la présentation de candidats par Antarsya a pu empêcher l'élection de députés supplémentaires de Syriza. Mais je crois qu'il serait encore plus intéressant de se demander si le risque a été pris en toute connaissance de cause dans les circonscriptions où cela risquait de de se produire (je ne parle pas des circonscriptions dans lesquelles l'élection était faite d'avance) et de savoir pourquoi ce risque a été pris.
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Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Pour la direction du KKE, on sait que c'est une bureaucratie
qui ne vise que sa perpétuation, sans négliger aucune crapulerie
dans sa dénonciation de Syriza.
La question, c'est quelle était l'orientation de l'OKDE,
membre de Antarsya, mais qui d'après les résultats électoraux affichés plus haut,
s'est présenté au moins dans quelques circonscriptions j'imagine.
qui ne vise que sa perpétuation, sans négliger aucune crapulerie
dans sa dénonciation de Syriza.
La question, c'est quelle était l'orientation de l'OKDE,
membre de Antarsya, mais qui d'après les résultats électoraux affichés plus haut,
s'est présenté au moins dans quelques circonscriptions j'imagine.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Les résultats postés par Babel sont ceux de l'organisation nommée OKDE qui n'est PAS membre d'Antarsya.Roseau a écrit:
La question, c'est quelle était l'orientation de l'OKDE,
membre de Antarsya, mais qui d'après les résultats électoraux affichés plus haut,
s'est présenté au moins dans quelques circonscriptions j'imagine.
C'est l'autre OKDE, l'OKDE-Spartakos qui est membre d'Antarsya.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Oui, d'après les analyses, y compris de membres de Syriza, Syriza a surtout perdu des voix dans les classes populaires au profit de ... l'abstention. Et puis bien sûr du KKE et d'Antarsya, mais justement parce qu'ils apparaissaient comme des alternatives à Syriza, dont l'évolution a bien du mal à enthousiasmer les classes populaires.Copas a écrit:alexi a écrit:Les faibles scores d'Antarsya a elle seule n'aurait pas empêchés Syrisa d'avoir la majorité absolue des députés ?Prado :
Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
Surtout qu'il n'est pas forcement évident que ceux qui ont voté Antarsya auraient voté Syriza forcement. Cet argument a déjà été vu et a souvent été un de ceux des réformistes contre ce qu'il y avait à gauche. Un parti ou un petit rassemblement comme Antarsya n'est pas forcement son électorat vraiment. Les électorats sont des indications déformées d'un sentiment moyen mixées à ce que subissent les gens.
Tout ça est à relativiser.
A l'inverse, Syriza a surtout ratissé dans l'ancien électorat du PASOK.
Alors après, on peut faire 10 000 suppositions sur des "et si ..." mais de toute façon, ce qui compte c'est le réel, à savoir Syriza avec 149 députés. Le choix de s'allier avec des réacs peu recommandables avait déjà été fait depuis plus de deux ans. C'est contre ça que la plateforme de gauche menait bataille dans Syriza. Et contre ça qu'ils ont renoncé à mener bataille début janvier quand l'arrivée au pouvoir de Syriza devenait imminente...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Grèce
Maintenant ce qui compte c'est la capacité ou pas de la classe ouvrière à se mobiliser sur ses revendications, et de se saisir des entreprises, quartiers, casernes, etc....
Syriza a eu une victoire à la Pyrrhus par écroulement des adversaires mais pas sur la base d'une poussée des actions des travailleurs et du peuple. C'est là dessus qu'il faut travailler.
Que ce soit la gauche de Syriza ou ce qui il y a dehors, un travail uni doit être fait en ce sens.
Syriza a eu une victoire à la Pyrrhus par écroulement des adversaires mais pas sur la base d'une poussée des actions des travailleurs et du peuple. C'est là dessus qu'il faut travailler.
Que ce soit la gauche de Syriza ou ce qui il y a dehors, un travail uni doit être fait en ce sens.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
... après que le KKE a refusé de rencontrer Tsipras.Duzgun a écrit: Le choix de s'allier avec des réacs peu recommandables avait déjà été fait depuis plus de deux ans.
Heureusement, ce ne fut pas l'approche de Lénine lorsqu'il conseilla les communistes anglais quand le Labour Party fut pour la première fois (si je ne me trompe) en mesure d'obtenir la majorité.Duzgun a écrit: Alors après, on peut faire 10 000 suppositions sur des "et si ..."
Dernière édition par Prado le Mer 28 Jan - 11:49, édité 1 fois
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
En politique on ne peut pas se contenter de dire que c'est toujours la faute des autres. Il y a des choix politiques conscients dans des situations données. L'orientation de Syriza à été combattue par sa plateforme de gauche, pourtant très majoritairement réformiste elle aussi (à l'exception du Red network), je ne comprends pas très bien pourquoi tu te ranges du côté de la majo...Prado a écrit:... après que le KKE a refusé de rencontrer Tsipras.Duzgun a écrit: Le choix de s'allier avec des réacs peu recommandables avait déjà été fait depuis plus de deux ans.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Grèce
La question n'est pas là. Je ne cherche pas à analyser pourquoi Syriza n'a pas obtenu la majorité absolue. Il y a beaucoup de raisons à cela, et on sait bien que ce n'est pas nécessairement une politique plus correcte qui permet d'obtenir plus de voix.Duzgun a écrit:En politique on ne peut pas se contenter de dire que c'est toujours la faute des autres. Il y a des choix politiques conscients dans des situations données. L'orientation de Syriza à été combattue par sa plateforme de gauche, pourtant très majoritairement réformiste elle aussi (à l'exception du Red network), je ne comprends pas très bien pourquoi tu te ranges du côté de la majo...Prado a écrit:... après que le KKE a refusé de rencontrer Tsipras.Duzgun a écrit: Le choix de s'allier avec des réacs peu recommandables avait déjà été fait depuis plus de deux ans.
Je constate simplement que le KKE et, dans une moindre mesure Antarsya, n'ont pas aidé Syriza à obtenir la majorité absolue, facilitant ainsi les projets d'alliance patriotique des courants droitiers de Syriza. Ce qui m'amène à mettre en question les choix faits par Antarsya.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Comment la gauche internationaliste doit répondre à l’alliance Syriza – ANEL (Grecs Indépendants) : Kevin Ovenden
1) Ne pas pleurer, ne pas jouer les indignés, mais comprendre. L’avis de Spinoza est pertinent. Comprenons la logique (que je critique). Ce n’est pas le moment de se montrer absolutiste. Mais pas non plus de faire preuve de complaisance.
2) Il ne s’agit pas d’une surprise. La réunion entre Alexis Tsipras et Panos Kammenos (ANEL) a duré une heure. Il s’agissait de finaliser un accord. Des discussions avaient déjà eu lieu depuis quelque temps. Il ne s’agit pas d’une mesure dans la précipitation suite à l’obtention de moins des 151 sièges pour la majorité absolue. Et il ne s’agit certainement pas de le reprocher [aux partis] à la gauche [de Syriza], à l’intérieur ou à l’extérieur de Syriza.
3) Comme je l’ai déjà expliqué, la recherche d’un partenaire de coalition n’a jamais été une histoire d’arithmétique parlementaire. C’est une logique politique.
4) L’argument pour une coalition avec ANEL est le suivant : « nous faisons face à un désastre humanitaire national. La Grèce est confrontée à des ennemis internationaux. Exactement comme pendant l’invasion de Mussolini et l’occupation par le 3ème Reich. Nous ne pouvons y faire face avec 36% d’approbation. La gauche doit élargir sa base. L’élargissement à Potami (centre) et le Pasok (PS) affaiblirait la position anti-mémorandum. ANEL devra tenir une ligne anti-mémorandum. Avoir ANEL dans notre camp renforcera les anti-mémorandum dans le rapport de force face à la Troïka. En plus, cela mettra de la division à Droite. Pour les modérés au sein de Syriza, cela fait aussi un contre-poids à la gauche de Syriza. »
5) (je ne fais qu’exposer l’argument ci-dessus, je ne suis pas d’accord). Il ne s’agit pas uniquement de tactique. C’est le résultat d’une stratégie. La théorie sur comment gagner l’hégémonie en s’appuyant sur des blocs politiques (basés sur des blocs de classes). Cette stratégie trouve sa justification intellectuelle dans plusieurs traditions : communiste, eurocommuniste, maoïste, même certaines variantes du trotskysme. […] C’est un problème de stratégie politique, les justifications idéologiques ne viennent que pour légitimer cette stratégie.
6) Comment un parti de la gauche radicale peut faire alliance avec cet équivalent grec d’UKIP [en France, Debout la République de Dupont-Aignan] ? Le mémorandum divise les politiques grecs transversalement à l’opposition gauche-droite. Vous pouvez être de droite sur toutes les questions sociales et être contre le mémorandum. ANEL peut en gros être comparé avec UKIP. Mais ANEL est issu d’une scission de Nouvelle Démocratie sur une base anti-mémorandum. En Angleterre, UKIP est nostalgique de Thatcher et a des difficultés à exprimer la colère contre l’austérité.
7) Qu’est-ce qu’ANEL ? C’est un parti nationaliste, xénophobe et antiallemand. Mais, contrairement à Aube Dorée, ANEL n’a pas construit son soutien sur la base du racisme populaire. Il tire sa légitimité de ne pas avoir fait partie des coalitions qui ont mis en place l’austérité. Ce qui fait une différence de taille. Mais ANEL reste un parti raciste. Kammonos a voté contre la loi proposée par le Pasok (à l’époque où il gouvernait seul) pour donner la citoyenneté grecque aux enfants d’immigrés. Syriza a soutenu cette loi et s’est opposée aux camps de détention pour les immigrés.
Comment tout cela va-t’il se dérouler ? Certains à la gauche de Syriza – la plupart – prédisent qu’avec 149 députés contre 13 pour ANEL, Syriza va « hégémoniser » Kammenos. C’est ce que disent les amis de la tendance internationaliste de Syriza, qui représentent 70% de son congrès. Mais cette manœuvre les inquiète.
9) Quelle est la position de la Plateforme de Gauche ? La plupart de la Plateforme de Gauche, dirigée par Panayiotis Lafazanis, étaient en privé plus opposés à un accord avec To Potami (Centre) ou le Pasok qu’avec l’ANEL. Pourquoi ? Parce qu’ils partagent la stratégie de construire des « alliances populaires » larges déterminées par ce qu’ils caractérisent comme une « lutte nationale » contre la Troïka. Alexis Tsipras a beaucoup usé de ce langage dans son discours de victoire dimanche soir. Il a parlé de souveraineté et de dignité nationale. Il n’a pas décrit cette élection comme une victoire pour la gauche. Mais c’était bien une victoire de la gauche.
10) Les mobilisations antiracistes et les revendications pour une meilleure politique que celle du Pasok, sur l’immigration, les droits humains, contre les brutalités policières et pour la répression d’Aube Dorée [« jailing » = emprisonnement] vont devenir encore plus décisives pour faire contrepoids à la présence d’ANEL dans le gouvernement. Kammenos, qui est un des représentants des armateurs, veut le ministère de la Marine. Ce ministère a été entre les mains des armateurs depuis 40 ans. Le peuple a voté pour une rupture avec la corruption, pas pour la tolérer sous un gouvernement de gauche né de l’espoir. [finalement, Kammenos est ministre de la Défense, le ministère de la Marine est supprimé]
11) Le KKE (Communistes orthodoxes) ? Son dirigeant n’a pas ajouté aux critiques contre l’ANEL dans son discours de dimanche soir (mais a justement attaqué Aube Dorée comme néo-nazis). Il fustigera le gouvernement [« bonnets blancs, blancs bonnets »].
12) La gauche anticapitaliste est dans une position claire pour faire une explication politique de ce qui ne va pas dans la formation de la coalition. La clarté et la force de cette argument est immédiatement liée avec les mouvements, particulièrement contre le racisme et pour les droits des migrants.s
13) Existait-il une alternative ? Oui, Syriza aurait pu former un gouvernement minoritaire. Mais cela aurait signifié être très clairs sur le fait que la stratégie était d’utiliser toutes les positions de force de la gauche, à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement, pour mener la lutte contre la droite, les oligarques et la Troïka. Il est tout à fait possible constitutionnellement de former un gouvernement minoritaire. C’est aussi possible politiquement. Mettre au défi les partis minoritaires de voter contre le gouvernement les mettrait dans une position intenable. En fait, avec ANEL au gouvernement, le gouvernement devra de toute façon s’appuyer sur cette tactique. Par exemple, s’il veut proposer des mesures décentes sur les migrants, le racisme, le comportement de la police, l’égalité pour les LGBT, etc … Il devra mettre au défi le Pasok et les progressistes de To Potami d’oser voter contre, tout en en faisant face à l’opposition d’ANEL. Ou alors, malgré le rapport de force de la coalition (149 députés contre 13), ils seront menés à la baguette par leurs « alliés ».
14) Nous ne sommes qu’au début de ce processus. Des situations de ce genre vont se reproduire. Nous devons nous y préparer, comprendre et expliquer. « Tout comprendre c’est tout pardonner », dit le dicton. Nous ne devons pas pardonner. Il y a un débat. Certains pensent sincèrement qu’il s’agit de la politique juste. Je fais partie de ceux qui ne sont pas d’accord. Il n’y a aucun problème à exprimer nos désaccords en tant qu’amis de la gauche grecque.
15) Mais, nous ne devons pas démoraliser le peuple ? Non, nous ne devons pas démoraliser le peuple. La gauche dépend de l’espoir et nous devons répondre à ceci, comme à toutes les questions qui se poseront dans le futur, en partant de comment développer l’espoir. Cela signifie s’appuyer sur l’impact de la victoire électorale en Grèce pour approfondir la brèche contre l’austérité, et, malgré les machinations politiques comme celle-ci, contre le racisme.
16) Nous devons commencer par :
Développer la résistance et les mouvements porteurs d’espoir là où nous sommes.
Prendre sérieusement en compte qu’il s’agit de questions stratégiques majeures. Cela signifie débattre de ces questions stratégiques, et pas de fermer le débat par une indignation outragée. Cela signifie aussi débattre avec ceux issus d’autres traditions idéologiques, qui ont d’autre points de vue, et pas uniquement se conforter avec ceux qui sont d’accord avec nous.
Privilégier les arguments politiques intelligents et fraternels. Le but est de convaincre, pas de dénoncer.
Prendre en compte les grandes lignes de division : avec la droite et les élites qui imposent l’austérité. L’argument contre l’alliance avec ANEL est que cela affaiblit cette ligne de combat. Nous devons en faire la démonstration.
Concrètement, une manifestation massive de l’opposition pour la journée internationale d’action du 21 mars, qui a été initiée en Grèce, contre le racisme, le fascisme, pour les droits des migrants et pour les droits des musulmans. Toute la gauche doit préparer cette date.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Grèce
Daniel Guérin, dans Front populaire, révolution manquée :
Et là, il était question d'un gouvernement d'union SFIO-Radicaux, avec le soutien extérieur des staliniens, et dans un contexte de luttes ouvrières historiques... Qu'aurait pensé Guérin de tous ceux qui ont aujourd'hui les yeux de l'amour pour le nouveau gouvernement bourgeois grec ?
Leurs chefs entourèrent le pouvoir bourgeois d'un écran qui dissimula sa véritable nature, le rendit méconnaissable, donc invulnérable et indestructible. Parce que des leaders prestigieux s'étaient installés dans un certain nombre de bureaux ministériels, l'illusion fut répandue que cet Etat n'était plus un Etat de classe, mais un Etat providentiel. Pourquoi, disait-on aux foules, vous obstiner à vouloir vous sauver vous-mêmes, puisque le gouvernement à direction socialiste s'apprête à faire votre bonheur?
Et là, il était question d'un gouvernement d'union SFIO-Radicaux, avec le soutien extérieur des staliniens, et dans un contexte de luttes ouvrières historiques... Qu'aurait pensé Guérin de tous ceux qui ont aujourd'hui les yeux de l'amour pour le nouveau gouvernement bourgeois grec ?
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Grèce
Je traduis plutôt ainsi les 2 dernières phrases de ce paragraphe :sylvestre a écrit:Comment la gauche internationaliste doit répondre à l’alliance Syriza – ANEL (Grecs Indépendants) : Kevin Ovenden
Comment tout cela va-t’il se dérouler ? Certains à la gauche de Syriza – la plupart – prédisent qu’avec 149 députés contre 13 pour ANEL, Syriza va « hégémoniser » Kammenos. C’est ce que disent les amis de la tendance internationaliste de Syriza, qui représentent 70% de son congrès. Mais cette manœuvre les inquiète.
C'est ce que disent des amis, qui font partie de l'aile internationaliste de la majorité formelle de Syriza (majorité qui représentait 70% du congrès). Mais cette manœuvre les inquiète et elle ne leur plait pas.
----------------------------------------------------------------------
Kevin Ovenden est un ancien dirigeant du SWP, qui resta avec George Galloway lors de la scission de Respect.
Il était ces derniers jours à Athènes.
Dernière édition par Prado le Mer 28 Jan - 16:08, édité 1 fois
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
C'est un peu la poule et l'oeuf ton histoire. C'est aussi l'orientation politique majoritaire de Syriza qui rend une alliance politique impossible pour les orgas anticapitalistes. L'existence d'une opposition anticapitaliste extra parlementaire à gauche de Syriza est d'ailleurs un élément décisif pour espérer peser un minimum en faveur des classes populaires.Prado a écrit:Je constate simplement que le KKE et, dans une moindre mesure Antarsya, n'ont pas aidé Syriza à obtenir la majorité absolue, facilitant ainsi les projets d'alliance patriotique des courants droitiers de Syriza. Ce qui m'amène à mettre en question les choix faits par Antarsya.
Sinon au passage la déclaration de DEA : http://alencontre.org/europe/grece/grece-la-victoire-le-gouvernement-et-syriza.html
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Grèce
Tu parles peut-être du KKE ?Duzgun a écrit:C'est aussi l'orientation politique majoritaire de Syriza qui rend une alliance politique impossible pour les orgas anticapitalistes.
En ce qui concerne Antarsya, il n'y avait pas besoin d'alliance politique pour :
- ne présenter de candidat que là où cela ne risquait pas d'empêcher l'élection d'un député Syriza.
- appeler partout ailleurs à voter Syriza.
Cela n'aurait pas empêché la propagande et "l'existence d'une opposition anticapitaliste extra parlementaire à gauche de Syriza", mais aurait peut-être permis au contraire qu'elle soit davantage écoutée.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
L'avenir va malheureusement très vite nous départager... En attendant, eh bien on ne peut que soutenir le peuple grec s'il est l'objet d'attaques et de pressions de l'UE, mais en restant lucides. Le changement par les urnes, ce n'est pas demain la veille, ni en Grèce ni ailleurs...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Grèce
Peut-être...mais à quoi fais-tu allusion ?verié2 a écrit:L'avenir va malheureusement très vite nous départager...
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Il semble qu'il existe entre nous des divergences ou des nuances d'appréciation sur la politique que va mener Tsipras, non ?Prado a écrit:Peut-être...mais à quoi fais-tu allusion ?verié2 a écrit:L'avenir va malheureusement très vite nous départager...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Grèce
Je parle aussi bien du KKE que d'Antarsya pour le coup.Prado a écrit:Tu parles peut-être du KKE ?Duzgun a écrit:C'est aussi l'orientation politique majoritaire de Syriza qui rend une alliance politique impossible pour les orgas anticapitalistes.
En ce qui concerne Antarsya, il n'y avait pas besoin d'alliance politique pour :
- ne présenter de candidat que là où cela ne risquait pas d'empêcher l'élection d'un député Syriza.
- appeler partout ailleurs à voter Syriza.
Cela n'aurait pas empêché la propagande et "l'existence d'une opposition anticapitaliste extra parlementaire à gauche de Syriza", mais aurait peut-être permis au contraire qu'elle soit davantage écoutée.
Et tu te doutes bien que si la dérive droitière rend impossible aux orgas anticapitalistes de s'allier à Syriza, elle rend encore plus impossible (et contre productif) de se retirer et appeler à voter pour lui. D'autant que les voix que Syriza à perdues sur sa gauche sont surtout parties dans l'abstention, je suis donc plus que réservé sur tes calculs hypothétiques...
Par ailleurs ça me semble une vision à très court terme alors que le véritable enjeu pour les anticapitalistes est surtout de préparer la suite, de voir plus loin que l'élection elle même. Faute de quoi, l'échec annoncé de Syriza au pouvoir pourrait ouvrir un boulevard à l'extrême droite...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Grèce
Déclaration du Comité Central d’ANTARSYA sur les résultats des élections en Grèce
1. Le résultat des élections est une lourde défaite pour les partis gouvernementaux réactionnaires de la ND et du PASOK. En condamnant ces partis et avec eux toutes les forces qui ont pris part aux attaques (KIDISO, DIMAR, LAOS) et en votant pour SYRIZA, le peuple a exprimé son indignation contre la brutalité de ces attaques, son dépassement de la peur et sa décision de tourner la page sur ceux qui ont amené la Grèce à ce point limite.
2. La troisième position gagnée par les criminels organisés de l’Aube Dorée est un résultat extrêmement négatif qui montre qu’il est nécessaire de faire front en permanence contre les idées et les pratiques fascistes, non seulement pour que ces nazis soient condamnés à vie, mais également pour déraciner le soutien qu’ils reçoivent dans la police et l’Etat. Il faut se battre pour éradiquer le poison raciste et fasciste de nos quartiers, de nos écoles et de nos lieux de travail.
3. Le résultat de la collaboration politique entre ANTARSYA et MARS est positif. Il reflète l’influence d’une autre voie, celle d’une rupture avec la dette, l’euro, l’Union Européenne et les forces du Capital. Une voie qui a plus d’importance que ce que ne laissent entendre les élections. Elle rassemble les protestations et les mises en garde contre le tournant à droite de SYRIZA. Cette collaboration politique a donné un élan supplémentaire aux résultats des élections et renforce la perspective de poursuivre et approfondir le projet. Enfin, ce résultat nous donne la force d’intervenir de manière plus décisive dans le futur.
4. Dans un futur proche, SYRIZA testera, à partir des positions gouvernementales, la politique visant à « soulager » les gens dans le contexte de l’Eurozone et des traités européens. ANTARSYA insiste sur le fait que sans mettre fin au payement de la dette, sans rompre avec l’Euro et l’Union Européenne, sans nationaliser les banques et les grandes entreprises sous le contrôle des travailleurs, les espoirs du mouvement des travailleurs et du peuple ne pourront pas être satisfaits. Sans attendre et sans accorder de période de grâce, ANTARSYA contribuera à la contre-attaque ouvrière et populaire et se battra pour que des mesures en faveur du peuple soient imposées, pour que les Mémorandums soient annulés, pour que les luttes soient liées à un programme de renversement du capitalisme dans un contexte d’opposition de gauche, ouvrière et populaire.
5. Le Comité Central d’ANTARSYA salue les camarades et les amis d’ANTARSYA-MARS qui se sont battus avec abnégation. Nous avons atteint ce résultat et réalisé cette expérience de manière collective et dans un esprit de camaraderie. Nous préparons l’étape suivante en insistant sur l’importance d’une coopération ouverte avec les forces qui souhaitent une gauche de rupture et de renversement du système. Nous interviendrons avec une détermination encore plus importante en cette période de remontée des luttes sociales et politiques qui nous attend.
Déclaration publiée le 26 janvier sur le site de la coalition anticapitaliste Antarsya
Source : http://www.antarsya.gr/node/2901
Traduction française pour Avanti4.be : Sylvia Nerina
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
Sortie le jeudi 29 janvier 2015
La Une :
Victoire de Syriza, une baffe à la troïka ! Notre solidarité : mobilisation contre l’austérité
Premier plan :
A la Une. Victoire de Syriza, une baffe à la troïka ! Mobilisation contre l’austérité (D’Athènes, A. Sartzekis)
Entretien. « La question ne se réglera pas seulement sur le plan juridique, il faut une campagne large contre la répression » (Entretien avec Yann Le Merrer. Propos recueillis par des correspondantEs)
État : la guerre aux pauvres est déclarée (Roseline Vachetta)
Édito. L’Europe, c’est « capital » ! (Henri Wilno)
Un monde à changer : médicaments malades
+ Bien dit, no comment, le chiffre, l'agenda
Actu politique :
Macron : l’urgence est à la mobilisation (Robert Pelletier)
École : non à leur morale rétrograde et stigmatisante ! (Denise Sarraute)
Dialogue social : un échec prometteur (LD)
Actu internationale :
Pologne : victoire des mineurs de fond, défaite du gouvernement (Entretien avec Boguslaw Zietek. Propos recueillis par Jan Malewski)
USA : tout va très bien, monsieur le Président ? (Stan Miller)
Argentine : une crise politique grave... qui s’aggrave ! (Marcelo N.)
NPArguments :
Le djihadisme, enfant monstrueux des politiques impérialistes et libérales (articles de Julien Salingue, Bertold du Ryon, Paul Martial et Yvan Lemaitre)
Actu sociale :
Grève : les routierEs montrent la voie ! (Damien Lanchron)
Tribunal : « Nique la France », notre « devoir d’insolence » (Denis Godard)
ThyssenKrupp Ascenseurs Angers (49) : mobilisation contre les licenciements (Correspondant)
Actu du NPA :
A la veille du congrès. Cinq tribunes des plateformes nationales.
Culture :
Essai : La brochure de Junius, la guerre et l’Internationale (1907-1916). OEuvres complètes tome IV, Rosa Luxemburg (Patrick Le Moal)
Roman : Viva, Patrick Deville (Patrick Chaudon)
Essai : L’événement Anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz (Fernand Beckrich)
Cinéma : Les Nouveaux Sauvages de Damian Szifron (Gérard Delteil)
Cinéma : Discount de Louis-Julien Petit (Gérard Delteil)
La Der :
« Nous refusons l’instrumentalisation de l’histoire et de la mémoire juives au service d’une cause indéfendable et dangereuse » (Entretien avec Michèle Sibony de l'UJFP. Propos recueillis par Ross Harrold
et Henri Wilno)
+ Vu ailleurs et le strip de Faujour
Roseau- Messages : 17750
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Re: Grèce
Duzgun a écrit:Je parle aussi bien du KKE que d'Antarsya pour le coup.Prado a écrit:Tu parles peut-être du KKE ?Duzgun a écrit:C'est aussi l'orientation politique majoritaire de Syriza qui rend une alliance politique impossible pour les orgas anticapitalistes.
En ce qui concerne Antarsya, il n'y avait pas besoin d'alliance politique pour :
- ne présenter de candidat que là où cela ne risquait pas d'empêcher l'élection d'un député Syriza.
- appeler partout ailleurs à voter Syriza.
Cela n'aurait pas empêché la propagande et "l'existence d'une opposition anticapitaliste extra parlementaire à gauche de Syriza", mais aurait peut-être permis au contraire qu'elle soit davantage écoutée.
Et tu te doutes bien que si la dérive droitière rend impossible aux orgas anticapitalistes de s'allier à Syriza, elle rend encore plus impossible (et contre productif) de se retirer et appeler à voter pour lui. D'autant que les voix que Syriza à perdues sur sa gauche sont surtout parties dans l'abstention, je suis donc plus que réservé sur tes calculs hypothétiques...
Par ailleurs ça me semble une vision à très court terme alors que le véritable enjeu pour les anticapitalistes est surtout de préparer la suite, de voir plus loin que l'élection elle même. Faute de quoi, l'échec annoncé de Syriza au pouvoir pourrait ouvrir un boulevard à l'extrême droite...
Contrairement à Antarsya, le KKE était en mesure d'obtenir des députés. Il était possible de réclamer de lui qu'il cherche à conclure un accord avec Syriza sur quelques points (le salaire minimum etc...). En échange de quoi, les députés du KKE se seraient engagés à ne pas empêcher Syriza de former un gouvernement seul.
Je ne dis pas qu'Antarsya aurait dû se contenter d'appeler à voter pour Syriza (dans une partie au moins des circonscriptions). Il pouvait le faire tout en menant campagne de manière indépendante et en demandant à Syriza de pouvoir prendre la parole dans ses meetings. Pas besoin pour cela de conclure une "alliance politique" telle que tu sembles l'entendre. Evidemment, si on pense que Syriza est une organisation bourgeoise, c'est une autre affaire. Mais est-ce la cas ?
C'est justement parce que "le véritable enjeu pour les anticapitalistes est surtout de préparer la suite, de voir plus loin que l'élection elle même" qu'il fallait créer les conditions pour :
- que les travailleurs fassent l'expérience de Syriza au pouvoir (et non d'une alliance Syriza-droite extrême) ;
- accompagner au mieux les électeurs de Syriza dans leur expérience. Et j'ai tendance à penser que ceux qui ont appelé à voter pour Syriza auront davantage leur écoute lorsqu'ils feront des propositions et critiqueront le gouvernement que ceux qui auront mené leur campagne de manière isolée.
Dernière édition par Prado le Jeu 29 Jan - 10:14, édité 1 fois
Prado- Messages : 1274
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Re: Grèce
Cela ne m'a pas sauté aux yeux !!!verié2 a écrit:Il semble qu'il existe entre nous des divergences ou des nuances d'appréciation sur la politique que va mener Tsipras, non ?Prado a écrit:Peut-être...mais à quoi fais-tu allusion ?verié2 a écrit:L'avenir va malheureusement très vite nous départager...
Prado- Messages : 1274
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Re: Grèce
Syriza, la social-démocratie et l’Union Européenne
Excellent article de synthèse.A l’occasion de la victoire électorale de Syriza en Grèce et de la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par ce parti, nous reproduisons ci-dessous un article datant de 2012 et analysant de manière critique les positions de cette formation vis-à-vis de l’Union européenne, ainsi que la nature de cette dernière. (Avanti !)
Babel- Messages : 1081
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