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Grèce - Page 3 Empty Re: Grèce

Message  verié2 Lun 26 Jan - 19:17

L'édito de L'Etincelle. Pas très différent de celui de LO, mais il ajoute la dimension internationaliste européenne.
Le message du peuple grec.
Le résultat des élections grecques est une belle claque à la face des dirigeants de la Troïka. Le parti de la gauche radicale y est arrivé en tête avec plus de 36 % des suffrages. Après plus de cinq ans d’une saignée de cure d’austérité orchestrée par les dirigeants du FMI, de la Banque centrale européenne, de l’Union européenne comme des gouvernements grecs successifs au service des grandes banques allemandes ou françaises, le message est clair : ça suffit !  


Ce n’est plus aux travailleurs de payer
Plus question de travailler pendant plusieurs mois sans toucher de salaire ! Plus question d’accepter les baisses de salaires et des pensions de retraites, de ne plus pouvoir payer les factures d’eau et d’électricité ! Plus question d’accepter les licenciements et les suppressions de postes dans la fonction publique. Plus question, de ne plus pouvoir accéder à des soins médicaux élémentaires ! Entre autres.
C’est ce qu’ont exprimé les électeurs grecs, ceux des couches populaires. Et leur message électoral s’adresse aux travailleurs qui partout en Europe, de l’Espagne à l’Irlande en passant par le Portugal, ont été confrontés aux sales coups de gouvernements bien souvent socialistes. Un appel à ne plus accepter les mesures d’austérité comme ici en France où le gouvernement Hollande est sur le point d’entériner la loi Macron qui facilite encore les licenciements économiques et fait voler en éclats  le peu de protection sociale dont bénéficient encore les travailleurs.
Sur le papier, les mesures d’urgence de Syriza restent modestes : relèvement du salaire minimum à son niveau d’avant crise : 750 euros ; embauche de fonctionnaires ; accès gratuit pour les plus pauvres aux soins, à l’électricité, l’eau et les transports. Quant à savoir si le nouveau gouvernement de cette gauche qui se dit radicale décidera vraiment de les appliquer immédiatement, c’est une autre affaire. Comme est une autre affaire de savoir s’il voudra ou pourra imposer aux usuriers de la Troïka l’effacement d’une dette aux taux d’intérêts effarants, c’est une autre affaire. Comme pour l’application des autres promesses.

Le succès électoral, ce n’est pas encore la victoire
Quels moyens va se donner le nouveau gouvernement face aux pressions des Etats européens les plus riches ? Comment va-t-il contraindre les oligarques grecs de payer leurs impôts ? Mais aussi, comment va-t-il contraindre les oligarques à la française ou allemande de payer les leurs ?
C’est là où les attentes et les espoirs du peuple grec qui viennent de s’exprimer dans les urnes, ne doivent pas se transformer en amères désillusions.
Ici, en France, quelqu’un comme Jean-Luc Mélenchon s’est précipité pour récupérer à son compte le succès électoral de Syriza, tout en vantant les mérites d’une « révolution par les urnes ». Quel bluff. Il n’y a jamais eu de révolution par les urnes. Et ceux qui ont voté Syriza en Grèce savent bien que tout va se jouer ensuite. Et c’est à eux de jouer.

Quand la contestation sociale s’étendra à toute l’Europe
Comment transformer l’espoir des travailleurs de Grèce ? Comment faire pour que la confiance en Syriza ne tourne pas à nouveau à la grande désillusion ? Rien ne dit que la colère sociale restera confinée à l’isoloir. L’espoir d’en finir avec la misère pourrait prendre une toute autre dimension si les travailleurs, les chômeurs et les jeunes décidaient de faire appliquer leur programme d’urgence sociale avec leurs méthodes, ensemble, dans la rue, par la grève, par mille autres initiatives, en contrôlant eux-mêmes les comptes des exploiteurs. Bref, en ne comptant que sur la force de leurs propres mobilisations et leur capacité à s’organiser.
Et à vrai dire, pas seulement en Grèce. Nous sommes directement concernés par ce qui se passe en Grèce. Et c’est à l’échelle de toute l’Europe que les travailleurs de Grèce doivent trouver des alliés. Vivement qu’un printemps européen de la révolte sociale inspire une trouille salutaire aux grands voyous du capitalisme. Ce serait la seule façon d’aller vers la victoire. La vraie.



verié2

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Message  Copas Lun 26 Jan - 19:47

verié2 a écrit:L'édito de L'Etincelle. Pas très différent de celui de LO, mais il ajoute la dimension internationaliste européenne.
Le message du peuple grec.
Le résultat des élections grecques est une belle claque à la face des dirigeants de la Troïka. Le parti de la gauche radicale y est arrivé en tête avec plus de 36 % des suffrages. Après plus de cinq ans d’une saignée de cure d’austérité orchestrée par les dirigeants du FMI, de la Banque centrale européenne, de l’Union européenne comme des gouvernements grecs successifs au service des grandes banques allemandes ou françaises, le message est clair : ça suffit !  

etc


Un bon texte un peu meilleur que le texte de LO, encore insuffisant sur l'aspect internationaliste en ne relayant pas ce qui se passe dans les états méditerranéens qui ne sont pas qu’européens. Turquie, Syrie, Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, etc, sont secoués de mvts populaires puissants. (*)


Donc un mieux.

Après, je pense qu'il faut un peu plus rentrer dans le détail et la chair de ce que les masses doivent faire pour s'en sortir.

Le camarade AC avec tous les détours qu'on lui connait exprime ses questionnements :

"Je suis GREC"et "je suis COMMUNISTE"  de : Alain Chancogne

Moi aussi,mais avec ce qui semblera ce matin un peu d’eau froide dans la salle bains de Bella .Ciao , je partage l’espoir des Grecs

J’écrivais dès les premières mesures de sauvagerie capitaliste(année2008)... contre la classe ouvrière, les retraités, les chômeurs de ce pays que le CAPITAL faisait de la GRèce un laboratoire pour expérimenter le dosage de violence de CLASSE lui permettant de momentanément "régler" quelques contradictions , à ce moment de CRISE SYSTÉMIQUE.. ou, le"communisme" frappe à la porte d’un type sociétal qui se doit d’imposer la marche arrière vers la Barbarie pour sauver le logiciel du K Pour voir ce qu’il pourrait EXPORTER vers les autres pays ..

Donc , tout ce qui est , dans les conditions d’absence d’une visée communiste -pour cause de responsabilité incombant notamment aux P.C -y compris un KKE post stalinien- tout ce qui est vécu par les MASSES comme le signe que , OUI, il est possible de se lever et de dire "STOP, Basta Ya, ça sufat comme ci, votre austérité, carrez vous là dans l’oignon", je le redis : Je prends

Et parce que la patience est une vertu révolutionnaire, à Athènes ou à Barcelone, je préfère le" Si, si PUEDE" ..que ""C’est fatal, c’est mondial on y peut rien"

Ayant dit cela, comme je n’étais d’aucun bal populaire ni à la Bastille, ni à Bordeaux le soir du 10 mai 81, je crois que nous avons le droit et le devoir de révolutionnaires de débattre sans certitudes mais avec sang froid sur deux trois aspects

Les Grands soirs d’ivresse peuvent donner de terribles gueules de bois des petits matins quand le.."pragmatisme institutionnel" ..saisit des leaders qui cèdent à la pression du K..voire s’ils l’ont déjà négocié.. Passant du du laboratoire de l’Abattoir, le K a besoin de laboratoires de la"vaseline" (pardon) Je ne suis ni économiste, ni politologue, ni philosophe

Je pose donc une question qui me semble de FOND et quelques corollaires :

Une "radicalité" d’affrontement avec le K est elle possible sans un mouvement social d’URGENCE pour que la C.O impose au patronat les mesures prévues par Syrisa (SMIC, pensions, emploi, etc) ?

Cette situation qui serait inédite -depuis mai 68 en France- conduit elle à ce que Tsipras et son gouvernement (d’alliances ?) puisse faire face à la contre attaque de l’adversaire de classe sans décréter , non pas du moratoire bidon ou du "sursis" (en justice ça s’applique au condamné !) mais une fin de NON recevoir , ratifiée aujourd’hui par la démocratie dite représentative " de TOUT ce que les Gardiens du K ont décrété en ciblant les couches populaires ?

Je pense certes à un NON REMBOURSEMENT de la DETTE- dont aucune partie n’est "légitime" n’en déplaise à certains économistes pourtant classés à "gô^che" , une décision d’appropriation sociale des monopoles capitalistes et des Banques , avec des modes d’autogestion à inventer

Ce qui conduit forcement à se poser une question ;cela est-il possible sans que la GRECE déclare ne plus être tenue par les Traités dits[ i]"européens"[/i] , et propose un type de Coopérations d’intérêts réciproques, voire (mais je pose la question), l’impossibilité politique et technique d’un tel "choc de simplification" (pour reprendre un terme des hollandistes) sans que la question des "chaines" que constituent l’ ’Euro-et des pouvoirs non régulables d’une BCE non réformable, et des fondations bien avancées d’un "machin" que j’appelle avec d’autre un Grand Empire des landers " ? ne soit posé dans les masses ?

Ce que je pose en questions peut appeler trois réponses , sans langue de bois

A/ "AC, tout cela c’est du jargon petit bourge ; Car sans démocratie prolétarienne, et l’application stricto sensu des recettes de papa Marx et tonton Lénine,le reste n’est que "parlotes " social-démo."

B/ "Bon t’es payé pour casser l’ambiance ? Pour ça, merci ya Brunet et Langlais. BFM, C dans l’AIR, le PS , Merkel....recouche toi"

C/-Le silence de ceux qui ne voudront pas "se mouiller"

A chacun de voir.

S’il revient aux seuls travailleurs GRECS de "faire l’Histoire", un espace permettant à la bourgeoisie de mettre "au feu" le fer des relèves SYRISA, PODEMOS et autres ne peut se combattre sans que, séparément puis en concertation , la force communiste dispersé, déboussolée, divisée , ne pose sur la table l’analyse sans tabous, de cette "nouvelle donne"

C’est là une opinion dite "discutable".. mais si elle est discutée

Non pas à coups d’boules mais en se frottant les crânes

Salutations communistes d’un Vieux qui a appris (trop tard) que cent interrogations divergentes valent mieux que mille pseudo "accords unanimes"....
Alain Chancogne



(*)Les récents coups d’œil sur les éléments statistiques liés à l’activité de la classe ouvrière, comme de la jeunesse, sur toute l'Afrique du nord montre le maintien d'une forte activité. Ainsi pour l’Égypte, et malgré la violence du régime, l'activité du prolétariat est inférieure au niveau exceptionnel de 2013 mais supérieure à 2012.
En Tunisie, le pourcentage de grévistes a augmenté dans des conflits nombreux, quand à l'Algérie, les grèves dans les hôpitaux et bureaux de postes sont devenus des sujets communs, et même des travailleurs chinois importés se foutent en grève et se bastonnent avec leurs directions.
Etc, l'activité de la classe ouvrière doit amener à penser les choses en fonction de la géographie des mouvements de notre classe.
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Message  alexi Lun 26 Jan - 20:20

Quels sont les résultats d'Antarsya ?

alexi

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Message  verié2 Lun 26 Jan - 20:27

Appel du NPA :
http://npa2009.org/communique/victoire-de-syriza-un-appel-la-mobilisation-generale-contre-lausterite-dans-toute-leurope

verié2

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Message  Babel Lun 26 Jan - 20:38

alexi a écrit:Quels sont les résultats d'Antarsya ?
Résultats définitifs :

Syriza : 36,34%, soit 149 sièges

Nouvelle Démocratie : 27,81%, soit 76 sièges

Aube dorée : 6,28%, soit 17 sièges

To Potami (centriste) : 6,04%, soit 17 sièges

KKE (parti communiste) : 5,47%, soit 15 sièges

Grecs indépendants (droite souverainiste) : 4,75%, soit 13 sièges

PASOK : 4,68%, soit 13 sièges

KIDISO (Papandréou, scission du PASOK) : 2,46%

Union des centristes : 1,79%

Teleia : 1,77%

LAOS (extrême droite) : 1,03%

Antarsya : 0,64%

Dimar : 0,49%

KKE marxiste léniniste : 0,13%

EEK (trotskystes) : 0,04%

OKDE (trotskystes) : 0,04%

Babel

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Message  alexi Lun 26 Jan - 20:46

Babel, est-ce que tu as le nombre de voix recueillies ?

EEK, c'est qui ?
L'OKDE, c'est la IV ?

Même en ajoutant les "socialistes", le rapport des forces droite/gauche est à 50/50.

Syriza à obtenu le bonus du parti arrivé en tête : 50 députés.

alexi

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Message  Prado Lun 26 Jan - 21:10

verié2 a écrit:
Sur la question cruciale des alliances...
Je connais beaucoup moins bien la situation en Grèce et les forces en présence que Babel, mais je ne pense pas que ce soit la question des alliances qui sera déterminante. Elle servira surtout de prétexte, comme la présence des Radicaux a servi de prétexte au PC et au PS en France...

Je crois que c'est très différent. Les Radicaux de gauche étaient signataires du Programme commun, et par ailleurs je ne pense que leur présence a servi de prétexte à grand chose.
L'alliance avec les Grecs Indépendants va avoir des conséquences dans une série de domaines, en premier lieu pour les migrants.
Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
Evidemment, on peut toujours espérer que les développements  à venir amèneront quelques députés du KKE à former une alliance avec Syriza, ce qui permettrait la formation d'un nouveau gouvernement sans alliance avec la droite...


Dernière édition par Prado le Lun 26 Jan - 21:40, édité 1 fois

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Message  Prado Lun 26 Jan - 21:23

alexi a écrit:
EEK, c'est qui ?
L'OKDE, c'est la IV ?

EEK = parti révolutionnaires travailleurs, lié au Partido Obrero (Argentine).

L'OKDE est une scission ancienne de l'OKDE-Spartakos, section de la IV.
Après la scission, cette organisation a longtemps continué à se réclamer de la IV. Mais, étant en vif désaccord avec l'orientation sur les partis anticapitalistes larges, elle ne s'en réclame plus. L'OKDE a conservé le nom historique du
journal de la IV en Grèce : Ergatikè Palè (Lutte Ouvrière)

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Grèce - Page 3 Empty Les questions de Babel et quelques autres...

Message  Roseau Lun 26 Jan - 22:32

Une victoire historique et pas mal de questions
http://www.npa2009.org/actualite/grece-une-victoire-historique-et-pas-mal-de-questions

Voir aussi
Qui est Yanis Varoufakis, le nouveau ministre des Finances grec?
Suite à la victoire de Syriza en Grèce, le 25 janvier, l'économiste Yanis Varoufakis va devenir ministre des Finances du futur gouvernement grec.
Qui est-il? Qu'a-t-il écrit? Portrait d'un homme qui
se définit comme «marxiste imprévisible»...
http://www.alterecoplus.fr/elections-en-grece/qui-est-yanis-varoufakis-le-nouveau-ministre-des-finances-grec-201501261659-00000679.html

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Message  Prado Lun 26 Jan - 22:48

Stathis Kouvelakis fait un bilan mitigé des élections.
Au sujet du parti des Grecs Indépendants, il écrit :   "Sa participation au gouvernement, fût-ce avec un seul ministère, signe la fin symbolique de l'idée du gouvernement de la "gauche anti-austérité".

Lendemain(s) de victoire
La victoire de Syriza est un espoir et une opportunité immense pour la gauche radicale et le mouvement ouvrier européen. On peut le dire aussi de façon inverse, un échec aurait des conséquences incalculables.
Quelques rapides commentaires sur les premières difficultés et problèmes.

Tout d'abord, Syriza a frôlé mais en fin de compte échoué à obtenir la majorité absolue. Son résultat final (36,3%) s'est situé dans la fourchette basse de ce qu'annonçaient les sondages sortie des urnes, celui de la Nouvelle Démocratie dans la fourchette haute. D'où un certain retournement d'ambiance dans le local de campagne et devant les Propiléa hier. Par ailleurs, pour avoir vécu beaucoup de soirées électorales dans le centre ville d'Athènes, je dois dire que celle-ci a mobilisé assez peu de monde comparée aux soirs de victoire du Pasok dans les années 1980-1990.

Même si les 8,5% d'écart avec la ND sont un résultat important, il faut rendre compte des raisons de cette dynamique de moindre ampleur qu'espérée. Les résultats laissent voire une tendance frappante: si, au niveau national, Syriza progresse de près de 10 points par rapport à juin 2012, ou aux européennes, sa progression est nettement moindre dans les grandes centres urbains (avant tout Athènes et Thessalonique), de l'ordre de six points. Ainsi, alors qu'en juin 2012, mis à part le département de Xanthi (où il avait bénéficié de l'appui massif de la minorité turcophone), son meilleur résultat était dans la très ouvrière et emblématique pour la "gauche rouge" 2e circonscription du Pirée, cette fois ce sont sept départements (dont d'anciens bastions du Pasok, notamment en Crète et dans le nord du Péloponèse) qui surclassent la ceinture industrielle du Pirée (où il passe quand même de 37 à 42%).

La poussée de Syriza s'est donc avant tout effectuée dans les zones rurales et semi-urbaines ainsi que dans les moyennes villes de province, dans une Grèce plus conservatrice et "légitimiste" dans son comportement politique. Son influence est maintenant plus homogène dans le pays, il apparaît comme un "parti de gouvernement" légitime, mais il lui a manqué cette dynamique qui aurait creusé l'écart dans les grandes villes et permis d'arracher les sièges manquant dans les méga-circonscriptions d'Athènes et de Thessalonique. Son profil électoral est désormais celui d'un parti plus "transclasse", sans les "aspérités" de 2012, moins nettement ancré dans les salariat des grandes centres urbains, même si son influence se situe à un très haut niveau et qu'il y obtient la plus grande part des ses voix.

Ce fait est sans doute à mettre en parallèle avec le fait que le KKE enregistre une progression, certes limitée (+1% par rapport à juin 2012), ainsi qu'Antarsya (qui passe de 0,33 à 0,64%), progression qui concerne essentiellement les grands centres urbains. Syriza a donc bien subi des pertes "sur sa gauche", pour une modeste part, et, surtout, n'a pas su mobiliser d'importantes réserves parmi les abstentionnistes (le taux de participation national reste modeste, de l'ordre de 64%).

Le nouveau gouvernement, dont la composition n'est pas connue à l'heure om j'écris ces lignes, se trouvera confronté à des difficultés proprement hallucinantes. Les caisses sont vides, plus que prévu, les recettes de l'Etat s'effondrent. Il apparaitra très vite que le financement prévu du "programme de Thessalonique" reposaient sur des estimations largement surévaluées, ou fausses, dont le but était de laisser croire qu'il était réalisable en réorientant (pour moitié) des crédits européens (qui sont fléchés, pour une part déjà attribués et dont le versement dépend de toute façon du bon vouloir de l'UE), et pour l'autre moitié par une meilleure collecte de recettes fiscales, sans réforme de la fiscalité et sans avoir recours à des déficits. L'orientation stratégique du gouvernement par rapport à l'UE reste également floue. Tsipras hier soir a voulu rassuré l'UE et les marchés, il a parlé de "dialogue sincère" et de "solution mutuellement avantageuse". Le mot "dette" n'a pas été prononcé.
J'ai entendu hier avec sidération des camarades me faire l'éloge de Draghi, en le présentant comme un grand adversaire de Merkel et de Schauble et quasiment comme un allié de Syriza. Aujourd'hui le seul dirigeant européen dont le visage souriant orne la "une" du site officiel du parti left.gr est celui de M. Schulz, qui se propose de rencontrer Tsipras immédiatement. Il semble que des cercles du parti soient arriver à se persuader eux-mêmes de la validité de slogans de campagne du type l' "Europe change", au sens de l' "UE est prête à un compromis honorable avec nous". Mais la perspective qui se dessine de ce côté est, dans le meilleur des cas, celle de contourner le Troïka pour "négocier" (ah, ce mot "magique"!!) directement avec les institutions de l'UE une version adoucie à la marge des Mémorandums.

Last but not least, M. Kammenos et son parti de droite souverainiste ANEL, qui sont sont certes un moindre mal comparé à des formations de type Potami, dont l'objectif affiché était de forcer Syriza de se mouvoir dans le strict cadre fixé par l'UE et les mémorandums. Néanmoins c'est un mal. Sa participation au gouvernement, fut-ce avec un seul ministère, signe la fin symbolique de l'idée du gouvernement de la "gauche anti-austérité". Par ailleurs c'est un parti de droite, soucieux notamment de protéger le "noyau dur" de l' appareil d'Etat (il faudra suivre avec attention le portefeuille qui lui sera attribué). Nul hasard si ses premières demandes étaient le ministère de la défense ou de l'ordre public. Il semble néanamoins qu'il ne les obtienne pas.

La marge de manoeuvre est donc étroite mais les ambigüités n'ont qu'un temps. La société reste pour l'instant passive, mais les attentes sont très concrètes et très fortes. Une tâche redoutable attend les forces qui sont conscientes des dangers et déterminées à défendre les points clé du programme de rupture avec l'austérité qui est celui de Syriza. Plus que jamais il deviendra clair qu'entre la confrontation et le reniement l'espace est proprement inexistant.
Le moment de vérité est imminent.

Athènes, le 26 janvier 2015

Prado

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Message  Babel Mar 27 Jan - 8:57

Prado a écrit: L'alliance avec les Grecs Indépendants va avoir des conséquences dans une série de domaines, en premier lieu pour les migrants.
En effet, pas seulement pour eux.
Panos Kammenos, l’encombrant allié d’Alexis Tsipras
LE MONDE | 26.01.2015 à 20h32 • Mis à jour le 27.01.2015 à 04h37 |
Par Alain Salles (Athènes envoyé spécial)

L’alliance entre la gauche radicale de la Syriza et la droite populiste des Grecs indépendants (ANEL) fait grincer des dents, en Europe comme en Grèce. Dans une logique pragmatique, Alexis Tsipras a choisi de s’allier avec Panos Kammenos, un homme politique qui a vigoureusement combattu les mesures d’austérité et la « troïka » (Fonds monétaire international, Commission européenne, Banque centrale européenne).

Le rapprochement entre les deux hommes a commencé en mai 2012, après des élections législatives qui n’avaient pas permis de dégager de majorité. Le président de la Syriza avait alors déjà indiqué qu’il était prêt à accepter le soutien ou le vote de tolérance d’ANEL. Un député de la Syriza, Dimitris Papadimoulis, avait vivement critiqué cette intervention : « Le passé et les opinions de Kammenos le placent à la droite de Nouvelle démocratie, rendant impossible une collaboration post-électorale. »

Deux ans et demi plus tard, cette collaboration semble possible, même si le débat reste vif à la Syriza entre les partisans du réalisme, qui considèrent que la priorité est la question économique, et ceux qui jugent cette alliance contre-nature.

Propos outranciers
Né en 1965, Panos Kammenos est une sorte d’archétype de l’homme politique grec, démagogue, populiste, parlant fort et ne reculant devant aucun propos outranciers. Le dernier en date est particulièrement embarrassant. En décembre, il a expliqué dans un entretien télévisé que « les bouddhistes, les juifs et les musulmans ne payaient pas d’impôts », contrairement à l’église orthodoxe, qui « risquait de perdre ses monastères ». Dans le même entretien, il dénonçait la crémation et le partenariat civil pour les homosexuels.

(...)

Panos Kammenos a fait l’essentiel de sa carrière politique dans les rangs de Nouvelle Démocratie. Ministre de la marine de 2006 à 2008, c’est lui qui a notamment négocié la concession du port du Pirée aux Chinois, en 2008. Cela ne l’empêche pas d’arborer des tee-shirts sur lesquels est écrit « la Grèce n’est pas à vendre ». Il est en faveur d’un rééquilibrage des relations de la Grèce : « Notre adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne ne nous empêche pas d’entretenir des relations politiques, économiques et culturelles étroites avec d’autres pays, en particulier avec ceux avec qui nous avons des liens historiques tels que la Russie et la Chine », expliquait-t-il en octobre 2014 en Allemagne. Il demande le « respect de la souveraineté des Etats membres de l’Union européenne ».

Il a quitté Nouvelle Démocratie en novembre 2011, quand son président, Antonis Samaras, a abandonné ses critiques du Mémorandum pour soutenir le gouvernement intérimaire de l’ancien vice-président de la BCE, Lucas Papadémos. Il fonde en février 2012 les Grecs indépendants, à Distomo, l’Oradour-sur-Glane grec, en expliquant que la Grèce « avait été victime d’un complot international ».

Objet de polémiques
Avec des discours agressifs contre la « troïka », il réussit à atteindre 10 % des suffrages, trois mois après la création de son parti, lors des législatives de mai 2012. Entre les deux élections, il est au centre d’une polémique. Le président de la République consulte les partis pour essayer de mettre en place un gouvernement d’unité nationale. Dans une lettre, M. Kammenos explique qu’il est prêt à participer à un tel gouvernement si son parti obtient le ministère de la défense. Il dément avoir écrit cette lettre et accuse de mensonges les services de la présidence, ce qui équivaut à un crime de lèse-majesté.

Les relations au sein du parti sont électriques. De nombreux membres ont claqué la porte ou ont été excommuniés. Il fait régulièrement l’objet de polémiques pour ses propos ou pour son train de vie. S’il promet d’attaquer la corruption et les paradis fiscaux, les révélations de la presse sur la possession d’un yacht familial supposé détenu par des sociétés offshore ou les travaux payés par les fonds européens dans la maison de sa belle-mère sur l’île d’Icare pour la transformer en résidence touristique ont défrayé la chronique. M. Kammenos a démenti toute irrégularité et poursuivi en justice ceux qui l’accusaient.

Il a reconnu et justifié l’embauche aux frais de l’Etat d’un de ses cousins pour travailler au Parlement. « C’est un professeur d’université. Il travaille dans l’organisation de mon parti. Il travaille du matin au soir. Quel est le problème ? » Ultime détail : le cousin a exactement le même nom que lui : Panayotis Kammenos (Panos est un diminutif).

Alain Salles (Athènes envoyé spécial)
Journaliste au Monde

Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
Je trouve l'argument assez spécieux, dans la mesure où il fait porter la responsabilité de l'alliance gouvernementale sur les listes de gauche adverses (Antarsya et KKE), et exonère entièrement la direction de Syriza de toute responsabilité quant à la politique qui sera menée. Comme si l'orientation droitière de Syriza était le fruit de circonstances indépendantes de sa volonté !

Or, l'accord Tsipras-Kammenos est bien antérieur aux résultats sortis des urnes : l'article du Monde date le "rapprochement entre les deux hommes" à mai 2012. Tsipras a besoin de Kammenos pour asseoir une posture interclassiste, et justifier aux yeux de sa base électorale et militante ses reniements à venir.

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Message  Babel Mar 27 Jan - 10:06

On verra dans les semaines à venir l'attitude qu'adoptera l'aile gauche du parti, face à cet attelage contre-nature. Il faut que rapidement les députés qui s'en réclament rejettent toute pseudo "discipline gouvernementale", et n'hésitent pas à mener ouvertement la bataille contre chaque disposition législative qui s’avérera néfaste aux intérêts de la jeunesse et du monde du travail. Quitte à prendre le risque d'ouvrir une crise au sein de cette majorité parlementaire, qui aboutirait à la tenue de nouvelles élections anticipées.

D'ores et déjà, il est patent que ce futur gouvernement ne peut être le leur.

"Rompre avec la bourgeoisie et œuvrer dès à présent à la formation d'un gouvernement des seuls partis et organisations ouvrières !" : ces mots d'ordre, longtemps portés par notre courant, doivent reprendre toute leur actualité.

Babel

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Message  Prado Mar 27 Jan - 10:17

Babel a écrit:
Prado a écrit:
Mais il faut commencer par rappeler que si le KKE et Antarsya n'avaient pas présenté leurs propres candidats (en alliance avec "Le plan B" pour la majorité d'Antarsya), Syriza (ou une alliance de gauche) aurait obtenu la majorité absolue et sa direction ne se serait pas retrouvée devant le dilemme : soit une alliance avec un parti de droite, soit renoncer à former le gouvernement, ce qui aurait sans doute conduit à de nouvelles élections.
Je trouve l'argument assez spécieux, dans la mesure où il fait porter la responsabilité de l'alliance gouvernementale sur les listes de gauche adverses (Antarsya et KKE), et exonère entièrement la direction de Syriza de toute responsabilité quant à la politique qui sera menée. Comme si l'orientation droitière de Syriza était le fruit de circonstances indépendantes de sa volonté !

Or, l'accord Tsipras-Kammenos est bien antérieur aux résultats sortis des urnes : l'article du Monde date le "rapprochement entre les deux hommes" à mai 2012. Tsipras a besoin de Kammenos pour asseoir une posture interclassiste, et justifier aux yeux de sa base électorale et militante ses reniements à venir.
Passons sur Antarsya, qui n'a pas de poids électoral, est aujourd'hui profondément divisé (risquant bien de disparaître, la majorité participant à un autre front) et qui, en 2012 en tout cas, n'avait pas écarté la possibilité d'apporter un soutien critique à un gouvernement de gauche.
Je pars d'une constatation : en 2015 comme en 2012, Syriza avait besoin d'une alliance. Une alliance sur sa gauche. Ou une alliance sur sa droite. Or le KKE refuse toute alliance de quelque sorte que ce soit avec  Syriza. En mai 2012, après les élections législatives, Nouvelle démocratie a échoué à former un gouvernement. Le président de la République a alors demandé à Tsipras de former le gouvernement. Syriza, qui s'était déjà exprimé en faveur d'une coalition de gauche, s'est tourné vers le KKE. La secrétaire générale du KKE n'a même pas accepté de rencontrer Tsipras.
Une fois rappelés  ces faits, on peut toujours broder sur les intentions cachées de Tsipras.

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Message  Prado Mar 27 Jan - 10:23

Babel a écrit:et n'hésitent pas à mener ouvertement la bataille contre chaque disposition législative qui s’avérera néfaste aux intérêts de la jeunesse et du monde du travail.
Les "intérêts de la jeunesse" ? Oui, mais étant donné la situation terrible des retraités, il ne faut pas oublier "les intérêts de la vieillesse" !!!

Prado

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Message  Babel Mar 27 Jan - 10:35

Prado a écrit:
Passons sur Antarsya, qui n'a pas de poids électoral, est aujourd'hui profondément divisé (risquant bien de disparaître, la majorité participant à un autre front) et qui, en 2012 en tout cas, n'avait pas écarté la possibilité d'apporter un soutien critique à un gouvernement de gauche.
Je pars d'une constatation : en 2015 comme en 2012, Syriza avait besoin d'une alliance. Une alliance sur sa gauche. Ou une alliance sur sa droite. Or le KKE refuse toute alliance de quelque sorte que ce soit avec  Syriza. En mai 2012, après les élections législatives, Nouvelle démocratie a échoué à former un gouvernement. Le président de la République a alors demandé à Tsipras de former le gouvernement. Syriza, qui s'était déjà exprimé en faveur d'une coalition de gauche, s'est tourné vers le KKE. La secrétaire générale du KKE n'a même pas accepté de rencontrer Tsipras.
L'autre voie possible aurait été pour Tsipras de refuser tout accord gouvernemental préalable et de demander la confiance de son prochain gouvernement sur la base des 149 députés élus sous l'étiquette de son parti. En prenant le risque de l'échec, et donc d'un retour aux urnes. Le KKE dispose de 15 députés : ceux-ci auraient été alors mis au pied du mur, et rien ne dit qu'une majorité de gauche n'eut pu alors se dégager.

Je te le concède, il s'agit là de pures spéculations. Mais, à tout prendre, un tel scénario eût été préférable.

Une fois rappelés  ces faits, on peut toujours broder sur les intentions cachées de Tsipras.
Ses intentions ne sont pas cachées : elles sont visibles dans son programme et dans ses déclarations publiques.

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Message  Babel Mar 27 Jan - 10:36

Prado a écrit:
Babel a écrit:et n'hésitent pas à mener ouvertement la bataille contre chaque disposition législative qui s’avérera néfaste aux intérêts de la jeunesse et du monde du travail.
Les "intérêts de la jeunesse" ? Oui, mais étant donné la situation terrible des retraités, il ne faut pas oublier "les intérêts de la vieillesse" !!!
Very Happy

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Message  verié2 Mar 27 Jan - 10:41

Interview de Cohn Bendit dans Libération. C.B. est sans doute un libéral pro Europe du capital, mais il est très lucide sur ce coup :
http://www.liberation.fr/politiques/2015/01/26/syriza-grecs-independants-cette-alliance-c-est-vraiment-jouer-avec-le-feu_1189278

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Message  Prado Mar 27 Jan - 11:17

Babel a écrit:
L'autre voie possible aurait été pour Tsipras de refuser tout accord gouvernemental préalable et de demander la confiance de son prochain gouvernement sur la base des 149 députés élus sous l'étiquette de son parti. En prenant le risque de l'échec, et donc d'un retour aux urnes. Le KKE dispose de 15 députés : ceux-ci auraient été alors mis au pied du mur, et rien ne dit qu'une majorité de gauche n'eut pu alors se dégager.
Je te le concède, il s'agit là de pures spéculations. Mais, à tout prendre, un tel scénario eût été préférable.
Je suis d'accord : ce scénario aurait été largement préférable ! Et il est possible que cela se passe ainsi dans quelques mois. C'est la forme que prendrait alors une alliance à gauche.
Babel a écrit:
Prado a écrit: Une fois rappelés  ces faits, on peut toujours broder sur les intentions cachées de Tsipras.
Ses intentions ne sont pas cachées : elles sont visibles dans son programme et dans ses déclarations publiques.
Ta thèse selon laquelle  "Tsipras a besoin de Kammenos pour asseoir une posture interclassiste, et justifier aux yeux de sa base électorale et militante ses reniements à venir" n'est pas visible "dans son programme et dans ses déclarations publiques".

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Message  verié2 Mar 27 Jan - 11:28

(Prado à Babel)
Ta thèse selon laquelle  "Tsipras a besoin de Kammenos pour asseoir une posture interclassiste, et justifier aux yeux de sa base électorale et militante ses reniements à venir" n'est pas visible "dans son programme et dans ses déclarations publiques".
Elle est tout de même facilement décelable dans toutes les démarches accomplies par Tsipras envers les autorités européennes pour les rassurer, récemment en direction de l'Eglise etc. De là à s'allier avec un parti xénophobe, raciste et homophobe, évidemment... Mais quelle meilleure garantie de respectabilité pour la bourgeoisie grecque et européenne que l'alliance avec un vieux politicien pourri, alliance d'ailleurs préparée avant les élections ?

En fait Tsipras obéit à une sorte de loi naturelle qui pèse sur tous les politiciens de gauche quand ils parviennent au sommet de l'Etat : ils se tournent avec le centre, voire vers la droite pour bien montrer qu'ils entendent gouverner au nom de l'ensemble des citoyens de droite et de gauche, de l'ensemble des classes sociales etc. Inversement, les politiciens de droite font parfois de petits gestes en direction de la gauche...

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Message  Babel Mar 27 Jan - 11:32

Prado a écrit:
Ta thèse selon laquelle  "Tsipras a besoin de Kammenos pour asseoir une posture interclassiste, et justifier aux yeux de sa base électorale et militante ses reniements à venir" n'est pas visible "dans son programme et dans ses déclarations publiques".
Ben si : ne serait-ce que dans le discours qu'il a tenu le soir du 25 janvier, si je me fie à la restitution très partielle qu'en propose ce site : http://dndf.org/?p=13993

GRECE : Le lundi la fête est finie

Dans son principal rassemblement final avant l’élection de dimanche, SYRIZA (Coalition de la gauche radicale) le chef de file Alexis Tsipras s’est adressé à une foule d’environ dix mille personnes à Athènes pour appeler à « une nouvelle alliance patriotique. » Il a promis que, si son parti arrive au pouvoir, il garantirait l’ordre politique et social existant.

Tsipras a commencé en faisant appel à «tous les hommes et les femmes grecques pour une nouvelle harmonie nationale, une nouvelle alliance sociale et patriotique … à mettre en pratique la nouvelle libération. »

Tspiras a de nouveau frappé le tambour nationaliste, en déclarant : «Le lundi la fête est finie et nous sommes de retour à la légalité pour tout le monde sans distinction … Le lundi, humiliation nationale sera terminée ».

Dans un appel spécial pour les forces de l’Etat, il a déclaré : « Nous allons donner aux gens en uniforme la capacité de faire leur travail en harmonie avec les citoyens et à des conditions dignes, pour permettre aux policiers de protéger les citoyens contre la criminalité et de leur côté en cas de besoin, mais aussi pour les gens dans l’armée au service de la patrie loin de leurs familles. »

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Message  verié2 Mar 27 Jan - 12:06

Tsipras
« Nous allons donner aux gens en uniforme la capacité de faire leur travail en harmonie avec les citoyens et à des conditions dignes, pour permettre aux policiers de protéger les citoyens contre la criminalité et de leur côté en cas de besoin, mais aussi pour les gens dans l’armée au service de la patrie loin de leurs familles. »
Cette déclaration en direction des policiers et des militaires est dans l'ordre des choses.
En Bolivie, lors de son arrivée au pouvoir, Morales avait dit à peu près la même chose et accordé des augmentations de soldes et des crédits pour acheter de nouveaux chars...

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Message  Babel Mar 27 Jan - 12:08

Un mot encore : cette crapule réactionnaire, raciste et homophobe de Kammemos se présente non seulement comme un soutien indéfectible de l’Église orthodoxe, mais elle justifie son hostilité aux mémorandums imposés par la troïka par la menace d'une « colonisation allemande ».

Au niveau européen, l'ANEL, son parti, entretient des liens d'étroite proximité avec Dupont-Aignan et Nigel Farage, le fondateur l'UKIP. On comprend mieux, après coup, la satisfaction affichée par Le Pen fille, à l'annonce de la victoire de Tsipras.

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Message  Prado Mar 27 Jan - 12:12

Ce que je conteste c'est l'idée selon laquelle Tsipras a besoin de Kammenos pour faire avaler quoi que ce soit à sa base. D'une part, il n'a pas face à lui des masses populaires rugissant d'impatience. D'autre part, vu la situation et la pression des gouvernements européens et du FMI, il dispose d'arguments bien plus forts que les contraintes de l'alliance avec Kammenos pour expliquer qu'il ne peut pas accomplir rapidement tout ce qui a été promis et qu'il faut faire les yeux doux à la bourgeoisie et à l'armée.

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Message  verié2 Mar 27 Jan - 12:19

Ce que je conteste c'est l'idée selon laquelle Tsipras a besoin de Kammenos pour faire avaler quoi que ce soit à sa base.
Ca peut aider, mais c'est surtout sans doute un gage de respectabilité donné à la bourgeoisie, aux institutions européennes et à la vieille classe politique grecque, dont Kammenos est un éminent représentant si j'ai bien compris.

Surtout quand ils ne sont pas poussé par un mouvement de masse comme en 36 ou même comme au Chili, les politiciens de gauche lèvent souvent le masque très, très vite...

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Message  Babel Mar 27 Jan - 12:37

verié2 a écrit:
Ce que je conteste c'est l'idée selon laquelle Tsipras a besoin de Kammenos pour faire avaler quoi que ce soit à sa base.
Ca peut aider, mais c'est surtout sans doute un gage de respectabilité donné à la bourgeoisie, aux institutions européennes et à la vieille classe politique grecque, dont Kammenos est un éminent représentant si j'ai bien compris.

Surtout quand ils ne sont pas poussé par un mouvement de masse comme en 36 ou même comme au Chili, les politiciens de gauche lèvent souvent le masque très, très vite...
Oui, et c'est sans compter la charge symbolique que constituera aux yeux de l'opinion la présence de ce type au gouvernement, surtout doté du portefeuille de la Défense ou de celui de l'Intérieur - comme ça risque d'être le cas. Cela permettra à Tsipras de se présenter comme le chef d'un exécutif garant de l'ordre et de la stabilité des institutions.

Sinon, d'accord avec toi, Prado, pour dire que :
Prado a écrit:vu la situation et la pression des gouvernements européens et du FMI, (Tsipras) dispose d'arguments bien plus forts que les contraintes de l'alliance avec Kammenos pour expliquer qu'il ne peut pas accomplir rapidement tout ce qui a été promis...

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