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Message  Babel Ven 27 Fév - 12:42

Le scénario de l'avenir, nul ne le connait. Ce qu'on sait, c'est que cet accord est un mauvais coup porté à la population grecque dans son ensemble, et à tous les mouvements sociaux qui combattent l'austérité en Europe.

Ce qu'on sait aussi, c'est qu'il faut réagir, se mobiliser, pour refuser cet "inéluctable".
 
Ce qu'on sait enfin, c’est que ceux qui démobilisent, ce sont ceux qui mentent de façon éhontée. Comme  le porte-parole du PCF, O. Dartigolles, pour qui cet accord est une « victoire politique du gouvernement Syriza ». Ou Mélenchon qui prétend que Tsipras a remporté une victoire importante, « le revolver sur la tempe » ! Car si ces gens-là s'entêtent à ne pas reconnaître les faits, ce n'est pas par crainte de faire acte de déloyauté par rapport à Tsipras, mais parce que l’échec de Syriza signe l'échec de leur propre stratégie.

La seule attitude cohérente est celle du langage vrai. Elle consiste à dénoncer ce nouveau diktat imposé à la population laborieuse hellénique, comme le fait le NPA, en soulignant que
l’accord conclu entre l'Eurogroupe et le gouvernement grec (…) maintient la tutelle de la Troïka sur la Grèce. (…) Le mémorandum n'est donc pas mort. (puisque) laTroïka a donc réussi à faire céder le gouverne-ment grec.

L'enjeu désormais est de développer la mobilisation maximale, en Grèce, en France, en Europe, pour d'abord desserrer l'étau que la Troïka impose au peuple grec.

La rupture avec l'austérité passe par le refus des diktats de l'UE, la réquisition de la Banque centrale grecque, la nationalisation du secteur bancaire et des entreprises stratégiques, et l'annulation de la dette publique. « Pas un pas en arrière ! » « 100 % contre le mémorandum ! » C'est ce qu'exigent celles et ceux qui manifestent dans les rues d'Athènes, dont nous sommes entièrement solidaires.

Elle consiste encore à avancer des propositions de lutte, comme celle d' A. Sartzekis de constituer  
un regroupement de toute cette gauche convaincue que les reculs d'aujourd'hui préparent des défaites d'ampleur demain, et ce mot ne renvoie pas du tout à des calendes grecques : ainsi, le groupe néo nazi n'hésite pas à sortir de l'ombre en reprenant ici ou là ses agressions racistes ! Le signal d'alarme a été déclenché par l'extraordinaire militant anti fasciste Manolis Glezos, héros de la résistance anti-nazie et membre de Syriza seul avec DEA à avoir refusé la dissolution de son groupe dans une nébuleuse Syriza contrôlée par le seul courant majoritaire : dans une déclaration dont la presse mondiale brusquement intéressée n'a repris que sa demande de ''pardon au peuple grec pour avoir coopéré à répandre des illusions'', Glezos [insiste] sur l'exigence, avant qu'il ne soit trop tard, de réagir et en demandant aux membres de Syriza de faire convoquer de AG extraordinaires pour refuser le recul intervenu, d'autant dit-il que les reculs concédés par les précédents gouvernements en matière de chômage, d'austérité, de pauvreté , passent déjà toutes les limites de ce qu'on peut appeler reculs !

Que son appel serve de ralliement ou pas, il est aujourd'hui fondamental que face aux risques de défaite qui se profilent déjà à l'horizon, et sans que la question soit aujourd'hui de se lancer dans des ''on vous l'avait bien dit, c'est cela Syriza !'' (le KKE Pc grec est aux anges !), ou dans des campagnes exclusives '' sortons de l'euro, sortons de l'UE !'' (majorité d'Antarsya), qu'un front de résistance de gauche aux diktats de l'UE et du FMI se forme et lance des mobilisations qui pourraient très vite trouver une dynamique décisive, en lien avec les mobilisations indispensables dans tous les pays de l'UE !

Athènes, le 24 février 2015

_______________

Un point de divergence  toutefois avec cet article. Je ne pense pas qu'une campagne pour la sortie de la Grèce de l’UE, articulée à l’exigence de la répudiation de la dette et de l’arrêt des politiques d’austérité, et l’appel à la constitution d’un « front de résistance de gauche aux diktats de l'UE et du FMI » soient antinomiques. Mais que, loin de s’exclure, ces deux propositions complètent, l’une étant la condition de l’autre.

En effet, comme l’indique Kouvelakis en conclusion d’un récent article :
L’idée d’une rupture avec l’austérité et avec le fardeau de la dette dans le cadre européen actuel a été mise en échec de façon on ne peut plus claire.
Dans un cas pareil, il est vital de tenir le langage de la sincérité et de l’honnêteté et de commencer par admettre qu’il y a échec, donc besoin de rediscuter de la stratégie la plus adaptée pour tenir ses engagements et sortir le pays de l’ornière tout en envoyant un message de combat à tou-te-s ceux/celles, et ils sont fort nombreux/ses, qui avaient misé sur « l’espoir grec » et qui refusent, à juste titre, de s’avouer aujourd’hui vaincu-e-s.

Ce qui a été mis en échec de façon éclatante avec l’accord de lundi dernier, c’est la croyance que les revendications ouvrières et populaires pourraient être satisfaites sans que soient prises des mesures radicales contre la dette, donc sans une confrontation ouverte avec l’UE et la troïka, accompagnée d’une prise de contrôle publique des banques et des principales entreprises du pays.

Face au chantage de la BCE de provoquer une banqueroute, à l’intransigeance de Juncker, le président de la commission européenne, et à l’hostilité de tous les autres Etats membres de l’eurogroupe, emmenés par le duo Dijs-selbloem-Schaüble, il devient évident aux yeux de la population grecque que le verrou principal à la mise en œuvre d’une politique portant un coup d’arrêt à la crise humanitaire, c’est bien cette Europe-là.

C'est d'ailleurs ce que notait l'écrivain et historien Olivier Delorme, dans un entretien récent :
Ce qui est certain, c’est que la « stratégie du choc » appliquée à la Grèce a été d’une telle violence, n’épargnant que la mince caste sociale dominante, qu’elle suscite un rejet bien plus large que la base électorale de Syriza. (…)

Les responsables allemands et la Troïka ont incontestablement été les meilleurs agents électoraux de Syriza ! Comme aujourd’hui les pressions, les intimidations et les menaces venant d’Allemagne, de l’UE et de la BCE ont pour principal effet de souder les Grecs derrière le gouvernement dans un réflexe de type « salut public ».

Pour le reste, peu de Grecs, je crois, pensent que leur sort va s’améliorer rapidement mais, une fois sauté le pas, je crois aussi que la plupart d’entre eux refusent tout retour en arrière. Quel que soit le risque.

Unifier l’opposition de gauche à l’intérieur de Syriza et établir des points de convergence avec les formations anti-capitalistes regroupées au sein d’Antarsya, afin d’impulser une campagne de mobilisation et de résistance aux diktats de la troïka nouvelle manière me semble donc être la tâche de l’heure. Ce sera aussi la façon la plus efficace de contraindre la direction du KKE à sortir de son isolement sectaire, en incitant sa base militante à se joindre aux mobilisations communes.

Babel

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Message  Richard Heiville Ven 27 Fév - 16:13

ar si ces gens-là s'entêtent à ne pas reconnaître les faits, ce n'est pas par crainte de faire acte de déloyauté par rapport à Tsipras, mais parce que l’échec de Syriza signe l'échec de leur propre stratégie.

Quels sont les faits?
Le gouvernement grec a été obligé de signer un document (un bout de papier) pour gagner 4 mois de répit. Ils sont arrivés aux affaires début janvier.
Ce qui est important est, est-ce qu'ils vont respecter les parties antisociales de cet accord (dans cet accord il y a tout de même des parties qui sont consacrées à la fiscalité et la lutte contre l'évasion fiscale me semble-t-il).
Moi c'est ça que j'appelle les faits. Les bouts de papier, les accords c'est du vent tant que les engagements qui y sont consignés ne sont pas tenus.
Bien sûr, la partie va être difficile, elle peut être perdue, c'est pour ça que j'attends de voir la suite. La suite sera au plus tard à l'été 2015, puisque si j'ai bien compris un autre prêt devra être négocié vers cette période. A ce moment-là, la troïka ne se contentera pas d'un bout de papier, elle fera le bilan.

Dans le documentaire sur la troïka que j'ai mentionné plus haut, on entend la thèse que le FMI n'aurait jamais du prêter d'argent à la Grèce en 2010, que c'était contraire à leur charte/règlement qui a été changé pour l'occasion. Le président d'alors de cette institution financière était DSK qui était candidat à la présidence (même si non encore déclaré), ce prêt a servi a remboursé des banques françaises (à la hauteur de 20 milliards) et allemandes (17 milliards). DSK ne voulant pas s'aliéner les banques françaises (parce que candidat à la présidentielle en France) il aurait pousser le FMI à prêter cet argent à la Grèce. C'est du moins la thèse , qu'on entend dans ce documentaire.
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Message  Babel Ven 27 Fév - 17:36

Richard Heiville a écrit:
Car si ces gens-là s'entêtent à ne pas reconnaître les faits, ce n'est pas par crainte de faire acte de déloyauté par rapport à Tsipras, mais parce que l’échec de Syriza signe l'échec de leur propre stratégie.
Quels sont les faits?
Le gouvernement grec a été obligé de signer un document (un bout de papier) pour gagner 4 mois de répit. Ils sont arrivés aux affaires début janvier.
Ce qui est important est, est-ce qu'ils vont respecter les parties antisociales de cet accord (dans cet accord il y a tout de même des parties qui sont consacrées à la fiscalité et la lutte contre l'évasion fiscale me semble-t-il).
Moi c'est ça que j'appelle les faits. Les bouts de papier, les accords c'est du vent tant que les engagements qui y sont consignés ne sont pas tenus.
Tu prends vraiment les négociateurs de l'Eurogroupe pour des enfants de choeur : le document signé par Tsipras au moment de l'accord n'est pas un "bout de papier", mais un engagement soumis à conditions.

Je récapitule.

1. Le Lundi 16 février au soir, à l’issue d’un Eurogroupe raté, Jeroen Dijsselbloem lance un ultimatum au gouvernement Tsipras, dans lequel il affirme que pour continuer à bénéficier d’une aide financière de l’Europe, la Grèce doit demander une « extension du programme actuel » d’aide de quatre à six mois, assortie d’un certain nombre d’engagements.

Parmi eux, figure ceux de ne pas prendre de mesures unilatérales, de s’engager à ne pas revenir sur des réformes décidées par le gouvernement Samaras sans que cela ait été validé par les créanciers, d’honorer ses dettes, et d’assurer la stabilité du système financier.

Remarks by Jeroen Dijsselbloem at the press conference following the Eurogroup meeting of 16 February 2015
The request for extension would have to be accompanied by a number of commitments. Let me just mention the key elements here:
- yes, there is a flexibility in the program; we are open to discuss the replacing measures, but not by taking unilate-ral actions;
- a request to come with the commitment not to roll back any measures, unless agreed with the institutions and unless fully funded;
- a request should come with an unequivocal commitment from Greece to honour all financial obligations to its creditors and off course to assure stability in the financial sector;
- on the basis of such an extended program, within which flexibility is possible should be also the commitment for the Greek authorities to successfully conclude the program. We should have the reassurance that that is the inten-tion;
- any request should be on the basis of the commitment to work closely and to continue the dialogue with the insti-tutions and the Eurogroup.

Remarques de JD à la conférence de presse faisant suite à la réunion de l’Eurogroupe du 16/2
La demande de prolongation devra être accompagnée d'un certain nombre d'engagements. Permettez-moi de mentionner les éléments clés suivants :
- Oui, il y a une flexibilité dans le programme; nous sommes ouverts pour discuter des mesures de remplacement, mais pas en prenant des mesures unilatérales ;
- une demande de venir avec l'engagement de ne pas faire reculer toutes les mesures, sauf accord avec les institutions et à moins d'être financé entièrement;
- cette demande devrait s'accompagner d'un engagement sans équivoque de la Grèce à honorer toutes les obligations financières envers ses créanciers et bien sûr à assurer la stabilité du secteur financier.
- la base d'un tel programme étendu, dans lequel la flexibilité reste possible, devrait également comprendre l'engagement des autorités grecques à conclure avec succès le programme, afin que nous ayons l'assurance que telle est son intention.
- Toute demande doit être faite sur la base de l'engagement de collaborer étroitement et de poursuivre le dialogue avec les institutions et l'Eurogroupe.

Sur cette base, nous sommes prêts à poursuivre nos discussions. Il appartient maintenant aux autorités grecques de décider si elles veulent une telle extension, si elles acceptent l'offre de chercher la flexibilité dans le programme, mais aussi de se prononcer sur la nature des engagements que je viens de mentionner, qui sont de la première importance pour tous les membres de l'Eurogroupe.
Or, ce document n'a jamais été remis en cause, et il figurera en tant que base des négociations ultérieures.

2. Le communiqué de l’Eurogroupe du 20/2 à 21 h., donc en pleine négociation de l’accord, rappelle en effet que :
Les autorités grecques présenteront une première liste de réformes, fondées sur l’accord actuel, au plus tard le lundi 23 février. Les institutions se livreront à une première lecture pour savoir si ces propositions sont suffisantes pour constituer un point de départ pour une conclusion positive de l’examen global.
La liste sera ensuite précisée et soumise à l’agrément final des institutions à la fin du mois d’avril. Seule l’approbation de la conclusion de l’examen global (…) permettra de débourser la tranche prévue.
 
3. Les termes de l’accord signé dans la nuit du 20 au 21/2 sont quant à eux on ne peut plus explicites : toutes les mesures promises par le gouvernement Tsipras sont soumises à l’approbation des créanciers.

Ainsi, à titre d'exemple :
- l’austérité budgétaire reste la règle d’or ;
(« Identify cost saving measures through a thorough spending review of every Ministry and rationalisation of non-salary and non-pension expenditures »)

- le programme de privatisation est réaffirmé, les autorités grecques s’engageant à « ne pas revenir sur les privatisations qui ont été achevées. Lorsque le processus d'appel d'offres a été lancé, le gouvernement laissera la procédure aller jusqu’à son terme, conformément à la loi », et il est étendu à d’autres secteurs ;
(« Commit not to roll back privatisations that have been completed. Where the tender process has been launched the government will respect the process, according to the law. (…) Review privatisations that have not yet been launched, with a view to improving the terms so as to maximise the state’s long term benefits, generate revenues, enhance competition in the local economies, promote national economic recovery, and stimulate long term growth prospects.»)

- les mesures d’urgence humanitaire sont autorisées à condition qu’elles n’aient aucun effet financier négatif ;
(« Ensure that its fight against the humanitarian crisis has no negative fiscal effect »)

- enfin, l’augmentation du salaire minimum à 751 euros et son timing seront décidés en concertation avec les institutions européennes et internationales, la priorité absolue étant le remboursement des intérêts de la dette.

4. C'est bien parce qu'il ne s'agit pas d'un simple "bout de papier" que Schäuble peut se permettre de déclarer devant le Bundestag :
« Il n'est pas question d'accorder de nouveaux milliards à la Grèce, ni de changer quoi que ce soit à ce programme. Il s'agit de donner ou d'accorder plus de temps pour achever ce programme avec succès. »

D'autant que, selon Les Echos :
Pour l’instant, l’argent du prêt international est toujours bloqué à Bruxelles. L’heure est même à la disette : «  Aucun euro ne sera versé avant  » que le pays n’ait rempli ses engagements, a assuré à la radio le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Les Européens -par le biais du Fonds européen de stabilité FESF-, le FMI et la BCE doivent un total de 7,2 milliards d’euros à Athènes, selon les termes du programme qui vient d’être prolongé. Mais ils n’ont pas prévu de verser d’argent avant, au minimum, le mois d’avril, date à laquelle ils veulent juger des avancées grecques sur les réformes.

Voilà pour les faits.

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Message  Copas Ven 27 Fév - 21:06

Richard Heiville a écrit:Copas:
Ma question portait sur ce qui va se passer si le gouvernement grec capitule face à la troïka. Tu as vraiment envie de savoir ce qui va se passer alors? Cela risque d'être très moche.

Le gouvernement grec a capitulé une première fois sur les désirs du peuple grec qui avait voté Syriza pour que l'horreur cesse.

La question est de savoir si il existe des forces en Grèce pouvant faire faire machine arrière à la décision du gouvernement de se mettre au service des prédateurs. ces forces existent dans Syriza, et à l'extérieur de Syriza . Mais elles ne peuvent réellement peser que si elles arrivent à mobiliser le peuple grec, les travailleurs grecs, à se diriger vers des organes de pouvoir démocratique et unitaire des travailleurs candidats au pouvoir (ça s'appelle une tentative de révolution).

Si le gouvernement grec ne revient pas en arrière et/ou qu'une autre force populaire ne surgit pas il y a effectivement un grand risque.

Le risque porte deux mots : Aube dorée.
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Message  Richard Heiville Ven 27 Fév - 22:56

Tu prends vraiment les négociateurs de l'Eurogroupe pour des enfants de choeur : le document signé par Tsipras au moment de l'accord n'est pas un "bout de papier", mais un engagement soumis à conditions.

Tu peux recopier dix fois la même chose mais cela n'invalide pas ce que j'ai écrit plus haut.

Tu crois que la France est "dans les clous" dans ce que demande l'Eurogroupe et tous ces technocrates non élus qui sont les bourreaux de peuples souverains? Il y a une phase de négociation en ce moment me semble-t-il ( http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150227.AFP0142/deficit-la-france-capable-de-respecter-la-trajectoire-exigeante-fixee-par-bruxelles.html )
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Message  Babel Sam 28 Fév - 1:38

Décidément, soit tu ne comprends rien, soit tu fais semblant de ne pas comprendre.

D'abord, je te prie, compare ce qui est comparable : les situations économiques de la France et de la Grèce ne sont absolument pas identiques. La Grèce vit depuis 5 ans sous une tutelle économique et politique, qui est une forme de néo-colonisation l'obligeant à appliquer une politique d'austérité d'une violence jusqu'à présent inédite.  

Ce pays, qui ne pèse que 2% du PIB européen, connaît une crise humanitaire sans doute sans équivalent en Europe, avec des salaires diminués de moitié, un taux de chômage trois fois supérieur à celui de la France (en données officielles). 3.8 millions de Grecs sur un total de 11 millions sont proches de la pauvreté et de l'exclusion sociale, près d'un jeune sur deux de 15-30 ans est en risque d'exclusion sociale ou de pauvreté ; le PIB a chuté de 25.00%, la productivité d'environ 9%, et le volume de la production de 23.50%. Tels sont quelques uns des résultats de la politique d'austérité imposée par les memorandums.

Pour comprendre la situation dans laquelle se trouve actuellement le gouvernement grec, il est nécessaire de se placer un instant de son point de vue, afin de suivre la logique à laquelle il obéit. Tsipras et la majorité de la direction de Syriza ont fait des choix, qui ne sont pas ceux que je défends, et dont la situation inextricable où il se trouve est la conséquence directe.

Syriza a bâti son programme sur la base d'un engagement à lutter contre la politique d'austérité des gouvernements précédents, tout en restant dans le cadre de l'UE, et en respectant les fondements de l'économie de marché. Cet engagement pris auprès de ses électeurs prévoit de lutter en priorité contre la crise humanitaire, d'annuler la majeure partie de la dette et de substituer aux mémorandums un Plan national de reconstruction.

Pour réaliser ce programme, Syriza a besoin de 12 milliards d'euros, alors que le pays est endetté à hauteur de 320 milliards, soit à environ 175% de son PIB. Et les sources financement que prévoit son programme (liquidation des dettes envers le fisc, lutte contre l'évasion fiscale, etc.) ne peuvent suffire à le financer, si l'Etat grec est contraint de continuer à honorer les intérêts de la dette à ses créanciers, au taux fixé par ceux-ci : c'est-à-dire, aux alentours de 10% (pour comparaison, la France emprunte à 0,6 %).

Comme la dette grecque est détenue à hauteur de 70 % par l’Union européenne, et par d'autres acteurs institutionnels comme le FMI, ces derniers sont ses principaux créanciers. Emprunter sur le marché financier auprès de créanciers privés ne peut que livrer le pays à la merci de taux d'intérêts usuraires et le placer par conséquent sous la coupe des spéculateurs. Dès lors, en restant dans l'optique du gouvernement Tsipras, comment faire pour financer ce programme sans toucher à la propriété privée des moyens de productions, sans placer le crédit sous contrôle en nationalisant le secteur bancaire, et sans contrôler les échanges ?

Il ne reste qu'une solution : demander un délai à ces mêmes créanciers (c-à-d à l'UE, à la BCE et au FMI), afin de dégager les sommes nécessaires à sa réalisation, et conditionner le paiement d'une dette "restructurée" à la croissance du PIB.

Or, l'accord-pont signé vendredi dernier entre Tsipras et l'UE fout tout cet édifice en l'air. Pourquoi ?

Parce que la demande de prolongation de 4 mois de l’aide financière est conditionnée par une série d'engagements qui obligent le gouvernement grec à mettre en oeuvre un ensemble de réformes qui seront soumises à l'aval des institutions européennes, lesquelles ne lui verseront l'argent promis que si "l’évaluation est positive".

Parce que le gvt grec doit s'engager à honorer ses dettes auprès de ses créanciers. Et que, par conséquent, les fonds dégagés par la politique menée devront être affectés en priorité à la couverture des besoins des banques et ne seront plus sous contrôle du pays.

Parce que le gvt grec ne pourra révoquer aucune mesure, ni procéder à aucun changement unilatéral susceptibles d’avoir un effet négatif sur les objectifs budgétaires et la stabilité financière des pays de la zone euro.

Dès lors, il devient évident que la signature de cet accord rend impossible la réalisation des mesures annoncées par Syriza. L'absence de fonds disponibles interdit le financement d'un plan de reconstruction économique. L'obligation de rembourser l'intégralité de la dette dans les délais impartis bloque la mise en place de tout programme d'urgence humanitaire. La mise en oeuvre d'une politique de réformes sociales progressistes est incompatible avec la surveillance des institutions européennes, pour des raisons tant économiques (d'équilibre budgétaire) que politiques

Reprenant la formule creuse de Mélenchon, Laurent et cie, tu me parles  de "temps gagné". Mais du temps gagné à quoi, si toute politique économique est désormais placée sous la férule de l'UE ? Comment la situation pourra-t-elle s'améliorer ? Qu'est-ce qui évitera au contraire qu'elle se dégrade, sur les plans politique, économique et social ?

De quelle marge de manoeuvre dispose à présent Tsipras pour mener une politique de réformes, si tant est qu'il le veuille ? Et quelles sont les possibilités concrètes d'action d'un gouvernement désormais placé sous surveillance, et n'ayant gagné pour seule autonomie que celle de pouvoir rédiger lui-même sa propre politique d'austérité ?

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Message  Gaston Lefranc Sam 28 Fév - 15:29

Ci-dessous déclaration du comité international de la IV (SU), qui épargne la responsabilité du gouvernement Tsipras. C'est lamentable. En Grèce et ailleurs, l'enjeu est de construire la mobilisation maximale pour casser l'accord avec la Troika, et la IV esquive complètement la question.

-----------------------

SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE GREC

Par le Comité international de la IVe Internationale

La victoire électorale de Syriza et la déroute des partis soumis aux exigences de la troïka a aussi été une remise en cause frontale de la politique des classes dirigeantes et des institutions européennes.
Pour la première fois, les plans de récession sociale imposés depuis 4 ans aux classes ouvrières européennes ont été désavoués électoralement en portant au gouvernement un parti qui, malgré des déclarations contradictoires, a fait l’essentiel de sa campagne sur le rejet de ces plans, et cela dans le pays qui, en Europe, a subi avec le mémorandum imposé par l’Union européenne, la BCE et le FMI, l’attaque sociale la plus violente.
Dès lors, l’arrivée de ce gouvernement a été un signe d’espoir pour tous ceux qui, en Europe notamment, subissent ces mêmes politiques et pour les forces sociales et politiques qui cherchent à tracer la voie de la résistance aux politiques d’austérité.
Au lendemain de son élection, le gouvernement Tsipras a annoncé qu’il allait mettre en œuvre une série de mesures en rupture avec les engagements de Samaras.
Ces déclarations se sont immédiatement heurtées aux exigences de l’Union européenne et de la troïka. Dès le 4 février, la Banque centrale européenne a annoncé que le refinancement des banques grecques était stoppé, car elle n’acceptait plus les bons de la dette grecque et dans le même temps un mouvement massif de retraits de liquidités s’opérait en Grèce. La pression sur le gouvernement Tsipras est allée croissante ces derniers jours, lors des réunions de l’Eurogroupe, pour que la Grèce accepte et maintienne le cadre du mémorandum, pression soutenue par l’ensemble des gouvernements européens, la droite et la social-démocratie. La volonté clairement et unanimement affichée est d’étrangler le gouvernement grec en contrôlant son système bancaire.
Les exigences mises en avant par l’Eurogroupe montrent bien que l’idée selon laquelle on pourrait rompre avec les politiques d’austérité en faisant l’économie d’une confrontation avec l’Union européenne est invalidée dans les faits.
Au-delà des mots, dans les premiers accords passés entre l’Eurogroupe et le gouvernement de Tsipras, le gouvernement s’engage à rembourser intégralement et à temps les créditeurs. Cela manifeste un recul sur les engagements pris devant le peuple grec.
Une bataille de longue haleine s’engage. Les institutions européennes affichent une nouvelle fois leur volonté d’imposer des politiques néolibérales extrêmement dures qui conduisent à la marginalisation économique et sociale de pays entiers. Toute force qui veut s’inscrire en faux contre les choix dominants en matière de politique économique, doit se préparer à la nécessité d’être expulsée ou à quitter ce cadre institutionnel. Le rejet des mémorandums et des diktats budgétaires de l’UE, le non-remboursement de la plus grande partie de la dette, sont les questions clefs d’affrontement. C’est aux forces politiques et sociales grecques elles-mêmes, dans le cadre d’un débat public très large et démocratique de choisir les méthodes apparaissant les plus adéquates pour mener une telle politique contre la troïka, en construisant le meilleur rapport de forces possible au sein de la population grecque et en s’adressant aux populations européennes, victimes elles aussi des plans d’austérité. Cette politique ne pourra pas se consolider sans une politique qui casse toutes les attaques antisociales imposées au peuple grec depuis quatre ans dans le domaine des salaires, de la santé, du droit au travail et au logement. Une telle orientation impose de prendre des mesures anticapitalistes, d’incursion dans la propriété capitaliste, nationalisation des banques, et de certains secteurs clés de l’économie, réorganisation de l’économie pour satisfaire les besoins sociaux élémentaires.
Pour imposer ces solutions, la mobilisation sociale, le contrôle des travailleurs sur leurs propres affaires sont indispensables.
Une bataille décisive s’engage en Grèce, mais tous les peuples d’Europe sont concernés. Le peuple grec ne doit pas rester isolé. Les dirigeants de l’Union européenne prétendent parler au nom des peuples dans leur volonté d’étrangler le peuple grec.
Il est d’une exigence immédiate de construire une solidarité massive avec le peuple grec, son mouvement ouvrier politique et social, de construire un rapport de forces européen face au bras de fer qui doit s’engager aujourd’hui, avec la mobilisation de grandes forces du mouvement ouvrier dans toute l’Europe. Il faut empêcher les gouvernements de l’Union européenne de continuer à imposer leurs diktats, refuser toute ingérence, tout chantage au remboursement de la dette. C’est aux peuples de décider de leurs propres affaires. Il faut, avec les associations, le mouvement syndical et toutes les organisations, dresser, dans tous les pays européens, un mur de solidarité avec le peuple grec, contre les politiques de la troïka. C’est la tâche que se donnent les militants de notre Internationale dans les jours et les semaines à venir.

* Cette résolution a été adoptée par une très large majorité par le Comité international de la IVe Internationale, le 24 février 2015.

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Message  Roseau Sam 28 Fév - 18:57

Reste cependant cette phrase, qui est une condamnation sans appel
de la rédition comme toujours des politiciens réformistes, grecs, français ou autres...
"Cette politique ne pourra pas se consolider sans une politique qui casse toutes les attaques antisociales imposées au peuple grec depuis quatre ans dans le domaine des salaires, de la santé, du droit au travail et au logement. Une telle orientation impose de prendre des mesures anticapitalistes, d’incursion dans la propriété capitaliste, nationalisation des banques, et de certains secteurs clés de l’économie, réorganisation de l’économie pour satisfaire les besoins sociaux élémentaires."
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Message  Babel Dim 1 Mar - 9:37

Roseau a écrit:Reste cependant cette phrase, qui est une condamnation sans appel de la rédition comme toujours des politiciens réformistes,  grecs, français ou autres...
"Cette politique ne pourra pas se consolider sans une politique qui casse toutes les attaques antisociales imposées au peuple grec depuis quatre ans dans le domaine des salaires, de la santé, du droit au travail et au logement. Une telle orientation impose de prendre des mesures anticapitalistes, d’incursion dans la propriété capitaliste, nationalisation des banques, et de certains secteurs clés de l’économie, réorganisation de l’économie pour satisfaire les besoins sociaux élémentaires."

Oui, enfin... si on veut.

Il me semble que dans ce domaine, qui est celui des responsabilités politiques, on ne peut pas fonctionner à l’implicite et au non-dit. Tout doit s’énoncer clairement.

Si le rôle réactionnaire des représentants des classes dirigeantes européennes (sociaux-démocrates compris) est explicitement dénoncé, les contradictions, les incohérences et les reculades de la direction de Syriza, et par conséquent du gouvernement Tsipras, ne sont pas désignées en tant que telles. Or, c’est la stratégie adoptée par la majorité de ce parti, parce qu’elle est cause de désorientation et de déceptions ultérieures, et qu'elle prépare ainsi à la défaite, qui représente actuellement un obstacle à la lutte du peuple grec contre les politiques d'austérité, et pour sa propre émancipation.

Il ne suffit pas, lorsqu’on se présente comme l’embryon d’une direction politique internationale, de préconiser les types de solution qu’on estime être les meilleures, comme le fait cette résolution. Il faut aussi pointer nommément les responsabilités, identifier tout ce qui bloque et empêche le développement de ce combat. On se doit donc de tenir un langage vrai, et d’appeler un chat un chat. Cela n’exclut en rien l’expression de sa solidarité active avec les populations qui entrent en résistance. C'est même, au contraire, un devoir qu’on leur doit.

D'abord parce que cela permet de se démarquer clairement des politiques qui mènent ces peuples vers l’impasse, et plus tard à leur écrasement. Ensuite, parce qu'en identifiant les tâches à accomplir de la façon la plus honnête et la plus claire possible, on dégage l’horizon des luttes, en chassant tout ce qui en brouille la perception.

Ce n’est pas ce que fait ce communiqué, qui m’apparaît comme le fruit d’un compromis entre des orientations plus ou moins divergentes.

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Message  Roseau Lun 2 Mar - 12:34

Babel a écrit:
Ce n’est pas ce que fait ce communiqué, qui m’apparaît comme le fruit d’un compromis entre des orientations plus ou moins divergentes.
C'est exactement ce qui me semblait. Resultat: ce n'est pas un appui à la direction de Syriza, mais ce n'est pas assez clair.
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Message  Copas Lun 2 Mar - 18:44

Pas l'once d'un cadre stratégique dans la déclaration du SU de la IV, pas l'once d'une avancée sur des propositions de pouvoir des travailleurs autrement que dans de vagues considérations limitées que bien des réformistes pourraient signer.


Urgent d'enserrer les démarches tactiques dans un cadre stratégique révolutionnaire, urgent d'avoir une démarche qui met au centre la lutte des classes autrement que dans des considérations de conseillers du prince (du gouvernement), urgent d'avoir une démarche de construction des organes de pouvoir du prolétariat.
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Message  ulrik Lun 2 Mar - 19:35

Stathis Kouvelakis
Grèce: brillant succès de la "Plate-forme de gauche" de Syriza à la session du Comité central ce week-end!
(traduction de Pierre Ternera)

L'amendement (voir texte intégral ci-dessous) présenté par la plate-forme de gauche rejetant l'accord de l'Eurogroupe et la "liste de réformes" présenté par le gouvernement a obtenu 41% des voix, avec 55% contre et 4% d'abstention ou de vote blanc (les votes étaient : 68 en faveur, 92 contre, 6 abstentions / votes blancs). La plate-forme de gauche a maintenant étendu son influence de manière significative, en incorporant dans les votes stratégiques Les maoïstes du KOE et le groupe autour de la (désormais ex) chef du département économique de la partie John Milios.
Tous les médias rapportent que le parti est désormais clairement divisé sur la ligne suivie jusqu'à présent par le gouvernement et que le comité central "a émis un avertissement au gouvernement", pour citer l'article du principal journal pro-système To Vima.
Dans le même sens, le nouveau secrétaire du parti, Tassos Koronakis, a été élu par une majorité très étroite (102 sur 199), le candidat de la Plate-forme de Gauche, Alekos Kalyvis, obtenant 64 votes, un candidat indépendant 1 vote, et avec 32 membres du Comité Central s'abstenant.
Lors du vote pour le nouveau secrétariat politique de 11 membres, la liste du bloc majoritaire a obtenu 110 votes (6 sièges), la plate-forme de gauche 63 (4 places), les maoïstes (KOE) 21 (1 siège), une liste indépendante 2 votes (0 siège), + 3 abstentions.
La conclusion est assez simple: le débat crucial sur la future stratégie est maintenant entièrement ouvert et la gauche du Parti est dans une position très forte pour mettre en avant sa stratégie en faveur d'une approche alternative et un «plan B».

Le texte intégral de l'amendement de la Plate-forme de gauche
"" Nous exprimons notre désaccord avec l'accord et la liste des réformes convenues avec l'Eurogroupe.
Les deux textes représentent un compromis non-souhaitable pour notre pays et l'oriente dans des directions, dans leurs points essentiels, éloignées ou en contraste clair avec les engagements programmatiques de SYRIZA.
Dans l'avenir immédiat, SYRIZA, en dépit des accords de l'Eurogroupe, devrait prendre l'initiative de mettre en œuvre progressivement et comme une question de priorité ses engagements et le contenu de sa déclaration gouvernementale programmatique.
Pour aller dans cette voie, nous devons nous appuyer sur les luttes puvrières et populaires, contribuer à leur revitalisation et à l'expansion continue du soutien populaire pour résister à toute forme de chantage et promouvoir la perspective d'un plan alternatif visant à la pleine réalisation de nos objectifs radicaux.
La principale conclusion des derniers développements est la nécessité, qui est d'une importance décisive pour la voie que nous allons suivre, que les décisions soient prises à la suite d'une discussion dans les instances dirigeantes du parti, qui doivent, conjointement avec le parti et les sections du parti dans son ensemble, revaloriser leur fonctionnement et jouer un rôle de premier plan dans le nouveau cours progressiste de notre pays ".

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Message  Eugene Duhring Lun 2 Mar - 21:55

Roseau a écrit:
Babel a écrit:
Ce n’est pas ce que fait ce communiqué, qui m’apparaît comme le fruit d’un compromis entre des orientations plus ou moins divergentes.
C'est exactement ce qui me semblait. Resultat: ce n'est pas un appui à la direction de Syriza, mais ce n'est pas assez clair.
T'avais besoin de Babel pour te rendre compte que ce texte du SU n'est en aucun cas une condamnation de la politique menée par la fraction gouvernementale de Syriza ?

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Message  Roseau Mar 3 Mar - 0:05

Pour ceux qui veulent suivre la bataille du peuple grec,
et y participer, vous trouverez sur ce site les actus et les différents points de vue:
http://www.anti-k.org/?s=gr%C3%A8ce

PS. Décidémment, Loriot honteusement planqué sous Duhring, garde ses habitudes:
lire de travers pour son seul plaisir des attaques personnelles
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Message  ulrik Mar 3 Mar - 2:31

Via Daniel Tanuro : J'ai écrit ceci quinze jours AVANT l'accord entre le gouvernement grec et l'Eurogroupe... Eh bien... je persiste et signe. "Nous sommes en première ligne dans la solidarité avec le peuple grec. Nous appelons le mouvement syndical et les autres mouvements sociaux, dans toute l’Europe, à saisir la chance formidable qui s’offre de secouer le joug de la finance et d’ébranler cette machine de guerre capitaliste qu’est l’Union Européenne. Nous soutiendrons la résistance du gouvernement grec au chantage de la Troïka et toutes les mesures positives qu’il prendra en faveur des exploité.e.s et des opprimé.e .s. Mais nous ne versons pas dans l’unanimisme pro-Syriza : notre solidarité politique va aux forces « conscientes des dangers » et déterminées à construire l’unité dans les luttes sur base d’un programme anticapitaliste de rupture avec l’austérité. Dans Syriza et en-dehors."

http://www.lcr-lagauche.org/mythes-et-realites-des-front-populaires-4-nouvelle-periode-nouveaux-partis-vieilles-questions/

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Message  Copas Mer 4 Mar - 20:15

Est-ce à ce CC que l'opposition a réuni plus de 40% ?


Discours d’ A. Tsipras au Comité Central de SYRIZA

Camarades,
Nous sommes au début d’un long et difficile combat,
unis non seulement par le programme sur lequel le peuple grec nous a accordé sa confiance, mais
aussi par les principes, les valeurs fondamentales, les idées et l’histoire de la gauche,
par notre volonté de servir le peuple et le pays,
par nos relations franches et ouvertes avec les travailleurs, avec ceux qui créent et inventent
l’avenir
par notre attachement à la démocratie et à la justice sociale,
par la mobilisation solidaire du peuple autour de revendications mûres, qui donnent son vrai sens
au mot progrès.
Et pour qu’il n’y ait pas de confusion – je tiens à dire clairement que :
Si nous représentons le nouveau, le « sans précédent », l’espoir de changement, cela ne signifie pas
pour autant que nous sommes nés de la dernière pluie.
Nous avons l’ancienneté et l’expérience de notre parti, de ses combats, de sa longue histoire.
Nous avons fait nos preuves dans des périodes difficiles.
Et aujourd’hui, quoi qu’il arrive, nous n’allons pas transiger avec nos principes et nos valeurs,
ni reculer devant les difficultés en trahissant nos engagements.
Tous ceux qui l’espèrent seront déçus.
Et laissez­moi vous rappeler un conseil de nos maîtres à penser l’émancipation sociale :
Notre combat politique a comme point de départ des principes et des valeurs immuables
mais il ne les vide pas de leur contenu par une aveugle obstination.
Nous avons toujours été, et nous le sommes encore davantage aujourd’hui, obligés de servir
ces principes et valeurs, en élaborant une tactique efficace et intelligente, qui tient compte
des rapports de force, des dispositions des travailleurs et du peuple, de notre marge de
manoeuvre à chaque instant et à chaque détour, des impératifs de notre pays.
Ce discernement est la vertu principale dans une situation comme celle d’aujourd’hui, où SYRIZA
est confronté à un défi sans précédent:
Promouvoir le changement social et politique, en assumant des responsabilités gouvernementales
et non pas en force revendicative d’opposition.
Vous savez ce que cela signifie, camarades.
Cela veut dire que chaque décision, chaque évaluation de nos actes, chaque attitude, chaque
position publique a des répercussions non seulement sur l’image actuelle de la gauche et sur son
avenir, non seulement sur l’ensemble des mobilisations progressistes, mais aussi sur le présent et le
futur de notre pays et de notre peuple.
C’est une responsabilité inédite, dans une situation entièrement nouvelle.
Et je suis certain que nous sommes capables d’assumer avec le soutien de notre peuple cette
responsabilité.

La suite .../...

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Message  Babel Ven 6 Mar - 7:23

Copas a écrit:Est-ce à ce CC que l'opposition a réuni plus de 40% ?
Oui : le CC a eu lieu le week-end dernier, et le document reproduit par Syriza-Paris a été "posté il y a deux jours". Par ailleurs, Tsipras déclare dans son discours que "la semaine prochaine également, le jeudi 5 Mars, nous déposerons le projet de loi pour la réouverture de ERT [radio télévision publique]".

Alencontre publie de son côté la déclaration d'Antonis Ntavanellos, chef de file de DEA, faisant suite à ce même CC.

Discussions dans SYRIZA après le Comité Central. Où allons-nous?

La dernière réunion du Comité central du SYRIZA [28 février-1er mars 2015] a rappelé dans de nombreuses instances et équipes quel type de parti est SYRIZA: c’est un large réseau politique de militant·e·s qui au cours des dernières années a été «pétri» par toutes les luttes de résistance à l’austérité; un parti «marqué» par une recherche d’une orientation de transition [dans une situation qui n’est pas révolutionnaire] et qui cherche des victoires politiques et sociales; un parti dont la «base», la grande majorité de ses membres, incorpore les perspectives de la mise en œuvre concrète des revendications démocratiques; un parti qui a contribué à ouvrir la voie à la libération socialiste complète de la société.

Un tel parti ne peut pas être transformé paisiblement en «outil» d’application de politiques d’austérité, sous aucun prétexte, même dans des circonstances dramatiques.

Le gouvernement «ayant comme colonne vertébrale SYRIZA» a fait face lors des négociations de février 2015 à un double piège qui a été mis en place à travers des actions coordonnées de la coalition perdante de Samaras et Venizelos [Nouvelle Démocratie et PASOK], et surtout des «institutions» européennes, c’est-à-dire la Commission européenne et la BCE, en tandem avec le FMI. Même avant que le gouvernement prenne en charge les ministères, avant d’acquérir l’expérience minimale de «gouvernance» et avant de restaurer un minimum de contrôle sur les mécanismes de l’Etat, il a été confronté à deux défis dangereux. D’une part, la possibilité d’un effondrement immédiat des banques [sortie massive de capitaux]. Deuxièmement, à la grande difficulté de disposer de fonds publics pour financer – simultanément! – le service de la dette mais aussi les salaires, les allocations de retraite, les dépenses sociales élémentaires…

Face à ce double péril, le gouvernement a fait un pas en arrière. Il n’y a aucune raison et possibilité d’embellir l’accord passé en février et la liste des «réformes» auxquelles s’est engagé M. Yanis Varoufakis [ministre des Finances]. Si le gouvernement choisit – ou se trouve obligé – d’«honorer» cet accord il aura renoncé à l’engagement d’une politique contre l’austérité. La même chose se produira dans le «parti SYRIZA» si on lui demande de soutenir aux plans politique et organisationnel, au sein de la population, le contenu de cet accord amer.

.../...

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Message  Babel Ven 6 Mar - 9:54

Autre analyse de la situation faisant suite au CC qui avalise l'accord pont Tsipras-UE : celle d'A. Sartzekis, membre d'Antarsya.

Publiée dans le n°279 de l'Hebdo l'Anticapitaliste.

Grèce : une orientation claire est nécessaire !

Les 28 février et 1er mars se réunissait le comité central de Syriza, afin de se prononcer sur les dernières décisions, en particulier sur le « compromis » imposé par l’Eurogroupe.

Un amendement critique a été rejeté à 57,5 %, ce qui prouve la forte grogne dans ce parti tissé de différents courants autour du Synaspismos. Néanmoins, le texte de la majorité Tsipras l’a clairement emporté, ce qui reflète le poids de cette ligne dans Syriza, mais aussi la difficulté à trouver une ligne d’équilibre entre soutien à des annonces positives et bataille contre la logique de la troïka.

Quelques mesures positives, des positions inquiétantes...
Ces derniers jours, le gouvernement a mis en avant des mesures dont on ne pourrait que se réjouir, même si elles sont en elles-mêmes insuffisantes car « tenant compte du contexte » (une formule devenue rituelle) : nourriture et courant électrique gratuits pour 300 000 familles ; annonce du prochain dépôt du projet de loi sur la réintégration des licenciéEs du secteur public, y compris les nettoyeuses du ministère de l’Économie ; libération à ce jour de 350 immigréEs retenus dans les six camps de rétention du pays ; blocage pour réexamen de l’étude de nouvelles installations de la société de mines d’or Eldorado, qui détruit la région de Skouriès dans le nord (en réaction, les mineurs protestent et les comités de lutte restent prudents) ; etc. Et aussi la bataille annoncée contre les grands groupes de médias et contre les gros fraudeurs fiscaux : 3 500 dossiers sont dans le viseur, soit 7 milliards d’euros, mais une impuissance avouée à soumettre à l'impôt les 120 milliards d’euros investis hors de Grèce...

Mais toutes ces mesures ne remettent pas en cause le cadre imposé par la troïka, quel que soit le nom que Syriza veut lui donner, et Tsipras lors du dernier conseil des ministres vendredi 27 février en a rajouté dans les contre-vérités : « Que ceux qui parlent d’un 3e mémorandum l’oublient : les mémorandums ont pris fin le 25 janvier ! (...) Nous avons prouvé en actes que l’austérité n’est pas la seule voie ». Et d’insister sur une machination montée par l’Allemagne et soutenue par l’Espagne et le Portugal, ainsi que par l’ex-Premier ministre Samaras, afin d’asphyxier la Grèce. Ce projet machiavélique aurait inquiété « de grands pays comme la France, les USA et la Chine, les amenant à prendre des positions plus positives et responsables »...

Alors que le catalogue des propositions validées par l’Eurogroupe (et le Parlement allemand) maintiennent la logique des mémorandums (et l’asphyxie financière !), la ligne de la direction majoritaire de Syriza serait donc de s’autoféliciter pour avoir ouvert la possibilité des réformes, pour avoir divisé le camp européen et international, avançant par ailleurs la thèse d’une machination allemande. Conclusion de tout cela au comité central : le parti a certes droit à la critique, mais il doit offrir un visage plus uni...

Construire des initiatives unitaires et de classe
On ne s’attardera pas ici sur la tactique de la droite qui voudrait faire voter au Parlement l’accord de l’Eurogroupe dans l’espoir de voir Syriza se diviser (ainsi, Lafazanis, dirigeant de la Plateforme de gauche de Syriza, refuse un tel vote…), ni du Pasok qui veut faire reconnaître par la direction de Syriza qu’elle est enfin devenue réaliste en se ralliant à la politique du précédent gouvernement... Ce qui est déterminant aujourd’hui, ce sont les prises de position à gauche, et les perspectives pour une opposition qui impose une ligne de rupture avec la logique de la troïka, et pas seulement des mesures d’aide humanitaire même si elles sont fondamentales en cette période.

La semaine écoulée a vu les premières mobilisations ou déclarations allant dans ce sens, mais le constat est l’absence de démarche ! Du côté de Syriza, DEA fait une analyse critique qui rejoint celle du courant Antarsya, mais que ce soit dans les déclarations de ses dirigeants ou dans leur tract ne proposant rien de concret (« Pas un pas en arrière »), les perspectives restent largement à définir.

Deux rassemblements ont eu lieu la semaine passée : le premier à l’appel d’Antarsya et d’autres, réunissant un millier de personnes sur le thème « ni FMI ni UE, que le peuple prenne ses affaires en mains » ; le second à l’appel du KKE, réunissant quelques milliers de personnes sur une ligne d’« alliance populaire » autour du seul KKE (avec dans leur journal une critique stupide d’Antarsya !)

Or, toutes ces initiatives et prises de positions le montrent : si le courant radical parvient à proposer des initiatives unitaires (manifestations, propositions sur la dette...), il pourra empêcher les reculs actuels et permettra d’avancer !

D’Athènes, A. Sartzekis

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Message  Roseau Mer 18 Mar - 14:26

Chaque jour, les évènements, les données et leur analyse
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Message  Babel Mar 24 Mar - 5:32

Grèce: une économie dépendante et rentière
Publié par Alencontre le 12 - mars - 2015
Par Michel Husson

La Grèce est une économie dépendante et rentière. Dépendante, parce qu’elle doit importer une bonne partie de son énergie et toute une série de marchandises qu’elle ne produit pas. Rentière, parce que sa classe dominante est plus compétente pour capter la richesse produite, directement ou par l’intermédiaire de son Etat, que pour investir et innover. La dette [1] n’est au fond que le reflet de ces caractéristiques, et l’alternative passe aussi par « la destruction des fondements du système oligarchique » (pour reprendre une expression de Yanis Varoufakis).

Au-delà de son caractère technique, cet article cherche à étayer les points suivants.

1. L’entrée dans l’Union européenne, puis et surtout dans la zone euro, a conduit à aggraver ces deux caractéristiques sur la base d’une alliance de fait entre la classe dominante locale, d’un côté, et, de l’autre, la finance et les groupes internationaux.

2. Le gouvernement actuel doit donc combattre sur deux fronts : externe, contre « les institutions » mais aussi interne, contre l’oligarchie.

3. L’économie grecque ne peut se développer dans le carcan des règles du jeu européennes actuelles. Même en cas de reprise de l’activité, elle viendrait buter sur les mêmes contraintes. La seul alternative viable serait une autre Europe, organisant les transferts nécessaires au rattrapage de la Grèce, notamment par son insertion dans un processus de transition écologique.

4. Tout le monde peut constater que le gouvernement grec se heurte à un «front du refus» très brutal des institutions et des gouvernements européens. Mais la sortie de l’euro, le «Grexit», ne résoudrait que la moitié du problème et risquerait d’avoir des effets très négatifs si le pouvoir oligarchique n’était pas remis en cause. La question stratégique qui se pose aujourd’hui est celle d’un moratoire unilatéral, total ou partiel, qui donnerait au gouvernement le temps d’engager des mesures anti-oligarchiques [2].
Suite : .../...

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Message  Babel Lun 30 Mar - 19:20

Port du Pirée : les dockers ne veulent pas entendre parler de privatisation
Le Monde.fr | 30.03.2015

Le syndicat des dockers du Pirée (Grèce) menace de mouvements sociaux si l’annonce d’une prochaine privatisation du port, faite ce week-end, par le vice-premier ministre grec, Yannis Dragasakis, n’est pas démentie.

En visite en Chine, avec d’autres membres du gouvernement, M. Dragasakis, cité par l’agence de presse Chine nouvelle, a déclaré qu’Athènes entend, finalement, procéder à la vente des 67 % que l’Etat détient dans l’Autorité du Port d’Athènes (OLP), l’entreprise publique chargée de l’exploitation commerciale d’une partie de ce port.
Cette déclaration constitue un revirement du gouvernement d’Alexis Tsipras. Car, à peine élu, ce dernier avait annoncé qu’il annulait une série de privatisations lancées par son prédécesseur, Antonis Samaras (centre droit), dont celle de deux grands ports, au Pirée et à Thessalonique.

Ce coup d’arrêt avait provoqué la colère de la Chine. Le groupe chinois Cosco figurait en effet parmi les cinq candidats retenus par le précédent gouvernement.

Les privatisations font partie des sujets actuellement en discussion entre Athènes et ses créanciers internationaux. Ces derniers poussent à une accélération du processus.

Mais, lundi, intervenant sur plusieurs télévisions, le secrétaire d’Etat aux finances, Dimitris Mardas a déclaré que la Grèce « ne vendrait plus ses biens à des prix humiliants ».

Adéa Guillot (Athènes, correspondance)

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Message  Babel Mer 8 Avr - 18:26

Rencontre avec Frédéric Lordon & Panagiotis Sotiris (dirigeant d'Antarsya) : « L’Etat, le capital, l’internationalisme. Leçons de Grèce ».



Organisée par le collectif Penser l'émancipation-Paris (penserlemancipation.net) à l’EHESS, le 2 avril dernier, et animée par Félix Boggio Éwanjé-Épée & Stella Magliani-Belkacem.

Texte de l’intervention de F. Lordon,  "Leçons de Grèce à l’usage d’un internationalisme imaginaire (et en vue d’un internationalisme réel)" : ici.

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Message  Isildur Mer 8 Avr - 18:53

Outre son analyse sur la Grèce proprement dite, il taille un costard à certains dans l'EG qui ont trouvé malin de l'acoquiner contre son gré avec des forces peu recommandables...Il a raison.

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Message  Babel Jeu 9 Avr - 0:38

Isildur a écrit:Outre son analyse sur la Grèce proprement dite, il taille un costard à certains dans l'EG qui ont trouvé malin de l'acoquiner contre son gré avec des forces peu recommandables...Il a raison.
Oui, je l'ai trouvé brillant (comme souvent), mais un peu bavard et jargonnant (idem). J'aime beaucoup son concept de "posturalisme", et je lui crois un grand avenir, vu la quantité d'adeptes que cette discipline réunit.

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Message  sylvestre Mer 13 Mai - 14:18

Traduction du débat du 25 février entre Alex Callinicos du SWP et Stathis Kouvelakis de Syriza : Syriza et la question stratégique
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