Grèce
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Re: Grèce
George Osborne alerte sur une « très mauvaise issue » de la crise grecque.
Le Monde.fr avec AFP | 10.02.2015 à 10h42 • Mis à jour le 10.02.2015 à 10h45
Avec un complément vidéo instructif, où l'on voit un cénacle d'idéologues libéraux (Lechypre, Bourlanges, Lorenzi et Artus) disserter, entre cynisme et embarras, sur l'énorme fraude fiscale d'HSBC et sur la dette grecque. La mise en parallèle de ces deux événements a quelque chose d'édifiant. Sur BFM-TV Bizness.
Le Monde.fr avec AFP | 10.02.2015 à 10h42 • Mis à jour le 10.02.2015 à 10h45
En marge d'une rencontre avec ses homologues et les banquiers centraux du G20 à Istanbul, le ministre des finances britannique George Osborne a exprimé à nouveau son inquiétude à propos de la situation de la Grèce. « Le risque d'un mauvais calcul ou d'un faux pas conduisant à une très mauvaise issue grandissent, s'est-il inquiété lundi soir à Bloomberg Television. Il est clair que les risques que fait peser cet affrontement entre la Grèce et la zone euro sur l'économie mondiale et l'économie britannique grandit chaque jour. »
Avec un complément vidéo instructif, où l'on voit un cénacle d'idéologues libéraux (Lechypre, Bourlanges, Lorenzi et Artus) disserter, entre cynisme et embarras, sur l'énorme fraude fiscale d'HSBC et sur la dette grecque. La mise en parallèle de ces deux événements a quelque chose d'édifiant. Sur BFM-TV Bizness.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
Deux mots de commentaire, au sujet de cet article, dont la lecture m'a laissé plutôt perplexe.Copas a écrit:Grèce: vers un choc frontal
Par Stathis Khouvelakis
Dans le pays, après le chantage de la BCE et les agressions continues des dirigeants européens, s’étend une atmosphère d’effervescence, de dignité retrouvée, de volonté à la fois de soutenir le gouvernement face au chantage et de faire pression pour empêcher tout recul.
A l’extérieur, et plus particulièrement dans les milieux dirigeants, on soupesait chaque mot et surtout chaque mesure annoncée pour jauger de la détermination du premier ministre (Alexis Tsipras) et de son gouvernement.
La plupart s’attendaient à une inflexion significative, annonçant un retrait, qui faciliterait un «compromis» lors des sommets européens de cette semaine, en réalité une soumission de la Grèce aux diktats. Ceux-là ont certainement été déçus. Car Alexis Tsipras n’a en réalité fait aucune concession de fond...
La Suite .../...
La dramatisation des enjeux, induite par le titre, laisse à penser qu'on s'achemine vers un clash. Or, rien interdit de croire qu'une solution de compromis surgisse in extremis, de derrière les fagots. Avec à la clé une revalidation des réformes structurelles voulues par les représentants du capital européen. Et la population grecque dans le rôle du dindon.
En outre, l'insistance avec laquelle Kouvelakis souligne la fermeté de Tsipras me semble largement sujette à caution : le discours de celui-ci mêle au contraire, assez habilement, une fermeté toute formelle avec des inflexions significatives du discours. Comme par exemple, celle consistant à reporter l'augmentation du salaire minimum à 750 euros, à courant 2015-début 2016. Et de soumettre son application graduelle à certaines conditions qui feront l'objet de négociations ultérieures entre "partenaires sociaux" (ça, c'est Skourletis, son ministre du travail, qui le dit, pas Tsipras).
Or, il était d'abord question d'appliquer cette mesure, censée remédier à la crise humanitaire, immédiatement, c'est-à-dire, dans les semaines qui viennent.
J'ai suivi en partie cette allocution, et je n'ai pas trouvé de quoi m'exalter devant la pugnacité du ton adopté.
Là où Kouvelakis exulte... :
Pour le reste, il a égrené tous les points du programme de Thessalonique de septembre 2014: mesures d’urgence pour faire face au désastre humanitaire (...)
Point stratégique : Alexis Tsipras a répété qu’il refuse de demander l’extension du «programme d’assistance» actuel et la tutelle de la Troïka et a demandé une extension de la liquidité accordée aux banques grecques basée sur le remboursement des profits effectués par les banques centrales de la zone euro sur la dette grecque et l’extension de la capacité d’endettement du gouvernement grec. (...)
Réforme hautement symbolique, celle du code de la nationalité, pour accorder la citoyenneté à tous les enfants d’immigrés nés en Grèce, dont il a fait un éloge vibrant.(...)
Et Alexis Tsipras a enfoncé le clou de plusieurs façons. Tout d’abord il s’est explicitement référé au rôle de la mobilisation en Grèce et à la solidarité internationale, qu’il a salué de façon appuyée, dans la bataille que livre le gouvernement. Et il a été d’une grande fermeté sur le fait que le rétablissement de la souveraineté nationale et démocratique et de la dignité du peuple grec ne sont pas négociables. Dans le contexte actuel, cela équivaut à un appel à descendre dans la rue, et je ne doute pas qu’il soit entendu, en Grèce et en Europe.(...)
Globalement, on peut dire qu’Alexis Tsipras a envoyé un message de fermeté et de combativité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays. Il a démenti les attentes de ceux qui misaient déjà sur une pente descendante de concessions menant à une capitulation. Il semble tout à fait exclu que les dirigeants européens puissent tolérer en quoi que ce soit la politique qui a été présentée aujourd’hui devant le parlement grec.
J'ai surtout vu la marque d'un discours à double entente, visant d'un côté à rassurer sa majorité, et derrière elle l'électorat, en les appelant à faire bloc en vue des négociations futures, et de l'autre, à transmettre aux "interlocuteurs européens" et au patronat national les signes d'accommodements et de compromis possibles...
Au point de me demander la raison de ce ton exalté : s'armer de courage ou préparer des lâchetés à venir ?
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
A lire, le papier de Michel Husson sur le site Alencontre : Grèce: le bras de fer est engagé.
Exposé clair et bien informé, donc utile.
Il est difficile de ne pas souscrire à sa conclusion :
Cependant, les deux appels qu'il cite comme exemples à l'appui sont loin de constituer des parangons de solidarité ouvrière internationale.
Le premier émane d'un aréopage de 300 économistes et universitaires de tous les continents, - réformateurs d'obédience néo-kéneysienne, plus ou moins mâtinée de souverainisme, allant de James Galbraith à Stephany Griffith-Jones, et de Jacques Sapir à Dominique Meda -, appelant les gouvernements européens et les institutions internationales à
Le second est signé par 7 des 9 dirigeants des syndicats allemands, des élus au Bundestag et au Parlement européen, principalement sociaux-démocrates (dont le vice-président du SPD), Verts ou proches de Die Linke, ainsi que par une brochette d'universitaires. Intitulé "La Grèce après les élections : pas un risque, mais une opportunité pour l'Europe", il se clôt par le vœu de voir "s'établir une Europe démocratique et sociale".
Ce sont là deux types d'appels à utilité restreinte qui, pour non négligeables qu'ils puissent paraître, présentent plus d'inconvénients que d'avantages.
D'abord, en raison du cadre dans lequel ils s'inscrivent : celui d'une acceptation tacite des lois de l'économie de marché, dont il s'agit de rectifier les imperfections marginales ou les difformités disgracieuses.
Ensuite et surtout, parce qu'ils laissent croire que la confrontation actuelle se joue au niveau d'une négociation à huis-clos entre experts raisonnables et de bonne volonté, siégeant au sein de commissions ad hoc, et où tout l'enjeu consisterait à convaincre l'interlocuteur par la pertinence du raisonnement. Ce qui revient non seulement à se méprendre, mais surtout à entretenir de dangereuses illusions. Car c'est ne pas voir que la partie qui se joue actuellement relève exclusivement du rapport de force social et politique, et non d'une quelconque démonstration théorique.
Il faut donc plutôt chercher du côté des mobilisations qui ont lieu actuellement en Espagne, autour du mouvement Podemos, ou en Irlande, des exemples de solidarité active et efficace, capables de faire bouger les lignes et d'inverser les rapports de force sur le plan européen.
Exposé clair et bien informé, donc utile.
Il est difficile de ne pas souscrire à sa conclusion :
La Grèce vit une de ces périodes où l’histoire s’accélère, où les rapports de force se modifient rapidement. Son gouvernement et son peuple sont confrontés à des intérêts puissants qui n’acceptent pas la victoire électorale de Syriza, le résultat d’un « vote insurrectionnel » selon le Financial Times. Le soutien à l’expérience menée en Grèce ne peut pas et ne doit pas être inconditionnel : ce serait le pire des services à lui rendre. Ce soutien doit passer par une analyse la plus détaillée possible des développements, par des suggestions et des critiques. Mais la tâche la plus urgente et la plus déterminante est de construire, partout en Europe, la résistance aux pressions que subit la Grèce et de briser son isolement.
Cependant, les deux appels qu'il cite comme exemples à l'appui sont loin de constituer des parangons de solidarité ouvrière internationale.
Le premier émane d'un aréopage de 300 économistes et universitaires de tous les continents, - réformateurs d'obédience néo-kéneysienne, plus ou moins mâtinée de souverainisme, allant de James Galbraith à Stephany Griffith-Jones, et de Jacques Sapir à Dominique Meda -, appelant les gouvernements européens et les institutions internationales à
« respecter la décision du peuple grec » et à « engager des négociations de bonne foi avec le nouveau gouvernement grec pour résoudre la question de la dette ».
Le second est signé par 7 des 9 dirigeants des syndicats allemands, des élus au Bundestag et au Parlement européen, principalement sociaux-démocrates (dont le vice-président du SPD), Verts ou proches de Die Linke, ainsi que par une brochette d'universitaires. Intitulé "La Grèce après les élections : pas un risque, mais une opportunité pour l'Europe", il se clôt par le vœu de voir "s'établir une Europe démocratique et sociale".
Ce sont là deux types d'appels à utilité restreinte qui, pour non négligeables qu'ils puissent paraître, présentent plus d'inconvénients que d'avantages.
D'abord, en raison du cadre dans lequel ils s'inscrivent : celui d'une acceptation tacite des lois de l'économie de marché, dont il s'agit de rectifier les imperfections marginales ou les difformités disgracieuses.
Ensuite et surtout, parce qu'ils laissent croire que la confrontation actuelle se joue au niveau d'une négociation à huis-clos entre experts raisonnables et de bonne volonté, siégeant au sein de commissions ad hoc, et où tout l'enjeu consisterait à convaincre l'interlocuteur par la pertinence du raisonnement. Ce qui revient non seulement à se méprendre, mais surtout à entretenir de dangereuses illusions. Car c'est ne pas voir que la partie qui se joue actuellement relève exclusivement du rapport de force social et politique, et non d'une quelconque démonstration théorique.
Il faut donc plutôt chercher du côté des mobilisations qui ont lieu actuellement en Espagne, autour du mouvement Podemos, ou en Irlande, des exemples de solidarité active et efficace, capables de faire bouger les lignes et d'inverser les rapports de force sur le plan européen.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
Dimanche 15 février
Journée Européenne de mobilisation avec les GrecsRassemblement de solidarité avec le peuple grecContre les politiques d’austérité
Pour une Europe sociale, écologique et démocratique
Le peuple grec vient de faire un choix démocratique clair : il s’est prononcé contre les politiques néolibérales, pour une politique de gauche, dans l’intérêt général. Il a dénoncé les mémorandums imposés par la troïka de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI. Il a opté en faveur de mesures concrètes afin d’en finir avec le désastre des politiques d’austérité.
Nous sommes solidaires du choix du peuple grec, comme des manifestations massives ces derniers mois en Belgique, au Portugal, en Espagne, en Angleterre, en Irlande ou en Italie contre les politiques d’austérité. Un vent de changement se lève en Europe. Cette victoire, ces espoirs et ces combats sont les nôtres.
Nous nous opposons fermement aux manœuvres de chantage et d’isolement qui visent à empêcher la mise en œuvre en Grèce d’une véritable politique de gauche. Nous condamnons les coups de force de la BCE ainsi que toutes les pressions anti-démocratiques exercées par la troïka et l’UE sur le gouvernement d’Alexis Tsipras afin de maintenir à tout prix les « mesures structurelles » néolibérales (baisse des salaires, privatisation, disparition des conventions collectives, etc) qui n’ont pour résultat que de mettre le peuple grec à genoux. Nous soutenons l’exigence d’un règlement démocratique et juste de la dette publique. Le gouvernement Grec doit pouvoir appliquer le mandat que lui a donné le peuple : la réponse à l’urgence humanitaire, la sauvegarde et le rétablissement des services publics, la reconstruction du pays et la réalisation du programme de réformes soutenu par la population.
Nous exigeons que le président François Hollande et le gouvernement français respectent le choix du peuple grec et soutiennent ses revendications.. C’est nécessaire pour la Grèce, c’est une chance pour l’Europe. Nous soutenons donc le moratoire de la dette grecque. Nous proposons un audit citoyen de l’ensemble de ces dettes qui constituent un fardeau inacceptable pour les peuples, et exigeons d’en annuler la part injuste et illégitime. Comme le peuple grec, nous défendons le droit à la satisfaction des besoins de la population en matière d'alimentation, d'habillement, de santé, de logement, d'éducation, d'emploi, de sécurité publique, de culture et d’environnement.
Nous appelons à une marche à Paris et dans d’autres villes le dimanche 15 février, journée de mobilisation européenne (manifestations prévues à Athènes, Rome, Lisbonne, Bruxelles, Amsterdam, Edimbourg, Berlin, etc) en soutien au peuple grec. C’est ainsi que nous pourrons montrer avec force que la lutte du peuple grec est notre lutte, et qu’ensemble – citoyen-ne-s, syndicats, partis, associations – nous allons modifier le cours de choses en rompant avec le cours libéral et austéritaire de l’Europe, construire une alternative aux politiques néolibérales, stopper l’austérité et agir pour une Europe sociale, écologique et démocratique.
Dimanche 15 février
Paris 15h - Marche de République à Palais Royal
Journée de mobilisation européenne
Exigeons tous ensemble le respect des choix du peuple grec
et l’arrêt des politiques d’austérité en Europe
Signataires / organisations politiques et syndicales, associations citoyennes :
Antarsya - France, ATTAC, CADTM, Collectif Roosevelt, Cie Bouche à Bouche, Compagnie Erinna, Copernic, Club socialistes affligés, Economistes atterrés, Ensemble, Femmes Egalité, Front populaire Tunisie Ile-de-France, Grèce-France Résistance, GU, Les effronté-e-s, Les Hommes sans épaules, Les jeunes écologistes, Les Oranges, Marches européennes, Mémoires des luttes, MJCF, MJS, Nouvelle Donne, NPA, PCF, PCOF, PG, République et Socialisme, Solidarité France Grèce pour la Santé, Transform!
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Encore un article de Michel Husson sur Alencontre, Grèce: pourquoi une dette à 100% du PIB avant la crise ?
Assez technique, avec un tas de graphiques, il fait apparaître comment la dette est largement surévaluée. Pour reprendre ses propres termes :
________
Cette seconde partie de mon commentaire est à côté de la plaque.
L'accès à une synthèse de la totalité du discours de Tsipras permet de mieux identifier l'optique dans laquelle il se situe : non pas la énième réédition d'une politique social-démocrate de type traditionnel (où le ronflant du verbe sert à masquer l'ampleur des capitulations et la réalité des trahisons), mais dans une option réformatrice d'inspiration nationaliste-populiste de gauche, dont l'objectif premier est la restauration et la consolidation de l'Etat social et le recouvrement de l'indépendance nationale.
Dans un contexte marqué par de fortes turbulences géopolitiques (Ukraine, Proche-Orient...) et par une crise systémique quasi endémique dont l'Europe est le maillon faible, ce type d'option a quelque chose de surréaliste. Ou, disons, de décalé. Surtout appliqué à un pays pauvre en ressources énergétiques et en capacités productives,
D'un autre côté, on peut penser que ces traits correspondent d'assez près aux tendances générales de la période, constatées un peu partout en Europe : montée de courants nationalistes et populistes visant à se substituer aux vieux appareils réformistes qui encadraient jusqu'alors le mouvement ouvrier, crispations identitaires, accompagnées ou non de poussées xénophobes...
Je ne sais pas ce que cela peut bien signifier, sur le plan concret, quant à l'attitude à adopter face à un gouvernement de cette nature, mais une chose me semble sûre, c'est qu'on est pas en face du même "objet", se rattachant aux mêmes traditions politiques que celles du mouvement ouvrier traditionnel.
Ceci dit, il est aussi possible que je me plante du tout au tout.
Assez technique, avec un tas de graphiques, il fait apparaître comment la dette est largement surévaluée. Pour reprendre ses propres termes :
La moitié de la dette grecque acquise avant la crise est imputable à des taux d’intérêt extravagants (entre 1988 et 2000) et à une baisse des recettes publiques à partir de 2000. Sans ces dérapages, elle n’aurait représenté que 49% du PIB en 2007.
On peut donc considérer que la moitié de la dette grecque de 2007 était illégitime parce qu’elle découlait d’une véritable ponction sur la richesse opérée par les créanciers, nationaux ou étrangers, et dans la mesure où la baisse des recettes publiques a profité pour l’essentiel aux couches oligarchiques ou aux entreprises, sans retour pour la majorité du peuple grec.
________
Deux mots de commentaire, au sujet de cet article, dont la lecture m'a laissé plutôt perplexe. (...)
En outre, l'insistance avec laquelle Kouvelakis souligne la fermeté de Tsipras me semble largement sujette à caution : le discours de celui-ci mêle au contraire, assez habilement, une fermeté toute formelle avec des inflexions significatives du discours. (...)
J'ai surtout vu la marque d'un discours à double entente, visant d'un côté à rassurer sa majorité, et derrière elle l'électorat, en les appelant à faire bloc en vue des négociations futures, et de l'autre, à transmettre aux "interlocuteurs européens" et au patronat national les signes d'accommodements et de compromis possibles...
Au point de me demander la raison de ce ton exalté : s'armer de courage ou préparer des lâchetés à venir ?
Cette seconde partie de mon commentaire est à côté de la plaque.
L'accès à une synthèse de la totalité du discours de Tsipras permet de mieux identifier l'optique dans laquelle il se situe : non pas la énième réédition d'une politique social-démocrate de type traditionnel (où le ronflant du verbe sert à masquer l'ampleur des capitulations et la réalité des trahisons), mais dans une option réformatrice d'inspiration nationaliste-populiste de gauche, dont l'objectif premier est la restauration et la consolidation de l'Etat social et le recouvrement de l'indépendance nationale.
Dans un contexte marqué par de fortes turbulences géopolitiques (Ukraine, Proche-Orient...) et par une crise systémique quasi endémique dont l'Europe est le maillon faible, ce type d'option a quelque chose de surréaliste. Ou, disons, de décalé. Surtout appliqué à un pays pauvre en ressources énergétiques et en capacités productives,
D'un autre côté, on peut penser que ces traits correspondent d'assez près aux tendances générales de la période, constatées un peu partout en Europe : montée de courants nationalistes et populistes visant à se substituer aux vieux appareils réformistes qui encadraient jusqu'alors le mouvement ouvrier, crispations identitaires, accompagnées ou non de poussées xénophobes...
Je ne sais pas ce que cela peut bien signifier, sur le plan concret, quant à l'attitude à adopter face à un gouvernement de cette nature, mais une chose me semble sûre, c'est qu'on est pas en face du même "objet", se rattachant aux mêmes traditions politiques que celles du mouvement ouvrier traditionnel.
Ceci dit, il est aussi possible que je me plante du tout au tout.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Dette grecque
Lutte Ouvrière a écrit:Les voleurs sont les grandes banques
« Si les Grecs ne payent pas leur dette, il en coûtera 600 euros à chaque contribuable français ». C'est du moins ce qu'affirment les commentateurs soucieux de masquer la responsabilité des grandes banques françaises en la matière. Car si l'État français détient quarante milliards d'euros de créances sur l'État grec, c'est bien parce qu'il les a rachetées aux banques, leur permettant ainsi de conclure leurs fructueuses spéculations sur la Grèce.
Ces spéculations des grandes banques internationales ont plongé le pays dans la situation d'où le nouveau gouvernement tente dorénavant de le sortir.La dette publique n'est pas une spécialité grecque
Après le discours de Tsipras qui a répété le programme sur lequel il a été élu, les discussions devaient s'engager sur la renégociation de la dette grecque. Le gouvernement grec refuse de valider la fin du plan négocié par son prédécesseur et réclame un répit, le temps de conclure un nouvel accord. Pour financer les dépenses courantes, Yanis Varoufakis, le ministre des Finances, suggère de puiser dans des fonds déjà existants, entre autres ceux réservés à une recapitalisation des banques grecques en cas d'urgence. Les gouvernements européens crient au scandale et leur propagande consiste à stigmatiser un pays qualifié de malhonnête puisqu'il refuserait de rendre l'argent qu'on lui a donné... mais qui en réalité a enrichi essentiellement les banques et en premier lieu celles des pays européens les plus riches.
L'endettement n'est pas une spécialité grecque : tous les États comblent par l'emprunt les trous de leur budget. Contrairement à ce que dit le patronat, ce budget n'est pas mis à mal par les services publics, que l'État doit tout de même faire fonctionner, mais par l'accumulation de subventions et de dégrèvements accordés aux grosses entreprises. Les gouvernements français ont de l'expérience en la matière. La Grèce n'a pas fait autre chose pendant des années.
L'entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001 a renforcé les appétits des prêteurs, convaincus qu'elle bénéficierait de l'aide des autres États en cas de problème. L'argent a servi un peu au développement des infrastructures du pays et bien davantage aux grosses sociétés locales et étrangères et surtout aux marchés financiers, liés le plus souvent à ces mêmes grands trusts. C'est ainsi, par exemple, que la Grèce a dépensé au moins 14 milliards de dollars, au lieu du milliard et demi initialement prévu, pour organiser les Jeux olympiques de 2004. C'est ainsi également qu'elle a toujours consacré une part, plus importante proportionnellement que les autres États européens, à l'achat de matériel militaire qui a enrichi Thyssen, Siemens ou Dassault.La spéculation accélère avec la crise
Ainsi, la Grèce, un des pays les plus petits et les moins développés de la zone euro, a été la première à tomber dans une spirale d'endettement sans fin, qui peut en toucher bien d'autres. Son endettement, relativement contenu, s'est accéléré en 2007, année du début de la crise du secteur financier aux États-Unis. Les banques ont utilisé les fonds prêtés ou donnés par la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne pour pousser à l'endettement, en ciblant en particulier les pays à qui ils pouvaient imposer des taux d'intérêt très élevés. Entre juin 2007 et septembre 2008, les banques privées d'Europe occidentale ont augmenté leurs prêts à la Grèce de 33%.
En 2010, au moment où le risque de défaut de paiement devenait plus évident, les banques privées empruntaient des fonds à la BCE au taux de 1 % qu'elles prêtaient à leur tour à la Grèce à 4% ou 5% pour une durée de trois mois, à 12 % pour les titres à dix ans. En mai 2011, ce taux à dix ans atteignait 16,5%. L'argent emprunté ne servait ni à redresser l'économie ni à rembourser la dette mais à payer les intérêts : un analyste financier estimait en 2011 que sur chaque euro prêté à la Grèce, 70 centimes servaient à payer les intérêts.
Entre-temps, les autorités européennes et le FMI avaient imposé au pays, en échange de leur « aide », un plan d'austérité, bientôt suivi d'un second en 2012 : la population grecque allait le payer par le chômage, les baisses de salaires et une dégradation considérable des services publics.La BCE rachète les dettes
En 2012, devant la faillite annoncée, les États européens proposèrent une « restructuration de la dette ». Les banques privées échangeaient leurs titres de dettes grecques contre d'autres présentés comme plus sûrs, moyennant une décote de leurs avoirs de 50 %. Ce fut d'autant moins une mauvaise affaire que ces titres avaient en réalité déjà perdu entre 65 et 75 % de leur valeur sur le marché.
Ce sont maintenant surtout la BCE et les banques centrales qui détiennent des titres de la dette grecque, car elles se sont empressées de les racheter aux banques privées en leur versant de l'argent frais.
Pour la Grèce, l'endettement a continué : de 125% du produit intérieur brut en 2009, la dette en est arrivée à 175% en 2014, le PIB, somme des richesses produites dans le pays, ayant diminué de 25% depuis le début de la crise, ce qui en dit long sur la débâcle économique dans laquelle la majorité de la population grecque essaie de survivre.
Cela n'empêche pas les tenants du système de dire que si la Grèce fait défaut « nous allons payer pour les Grecs » et même de chiffrer à près de 600 ou 700 euros ce que cela coûterait à chaque contribuable français. Mais nous avons déjà payé, pas pour « les Grecs » mais pour « nos » banques auxquelles les gouvernements français ont décidé de racheter 40 milliards de titres pourris !
Sylvie Maréchal
olac2013- Messages : 23
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Grèce
Qui sont les ministres du gouvernement Syriza ?
4 février 2015
Le nouveau gouvernement grec de coalition entre Syriza et les « Grecs indépendants » est composé de 13 ministres, 20 vice-ministres et 6 sous-secrétaires. En fonction de leur identité politique, on peut les classer approximativement dans trois ou quatre catégories. D’abord, il y a un ministre (Défense) et quatre autres cadres venant du parti de droite « Grecs indépendants ». Ensuite, la majorité des postes est occupée par des responsables politiques appartenant ou proches de la fraction dominante de Syriza autour d’Alexis Tsipras. C’est-à-dire par des cadres pro Union Européenne avec une ligne keynésienne « de gauche ». Yannis Dragasakis vice-président du gouvernement en est le cadre le plus important. La plupart de ces cadres viennent du courant historique « eurocommuniste », mais il y a aussi ceux qui ont un passé d’appartenance au Pasok ou qui ont travaillé pendant des années pour ce parti. Enfin, il y a au moins sept postes occupés par des membres de la « Plateforme de Gauche » au sein de Syriza, une fraction interne qui prône la rupture avec l’Euro et l’UE si les « partenaires européens » n’acceptent pas le programme du nouveau gouvernement.
.../...
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Premier bilan et perspectives
Grèce. Un bilan et une réflexion d’ensemble sur une victoire politique et sa dynamique possible
Ce texte, dont j'ai trouvé la lecture d'un grand intérêt, est la retranscription d'une vidéoconférence donnée par deux animateurs de la DEA (Gauche ouvrière internationaliste), Antonis Ntavanellos et Sotiris Martalis, membres, l'un de la Coordination exécutive, l'autre du Comité central de SYRIZA. Ces deux camarades y font le point sur la situation née de la victoire électorale de Syriza et définissent les axes de l'intervention des militants de l'aile gauche au sein de ce parti.
Autre texte, plus théorique, et d'un égal intérêt : La Gauche face à l’Union européenne, de Panagiotis Sotiris, dirigeant d'ARAN, et membre du CC d'Antarsya. Il s'agit de sa contribution à la conférence intitulée « La gauche face à la crise capitaliste et l’union européenne », organisée par ANTARSYA à Paris, le 2 mars 2014.
Ce texte, dont j'ai trouvé la lecture d'un grand intérêt, est la retranscription d'une vidéoconférence donnée par deux animateurs de la DEA (Gauche ouvrière internationaliste), Antonis Ntavanellos et Sotiris Martalis, membres, l'un de la Coordination exécutive, l'autre du Comité central de SYRIZA. Ces deux camarades y font le point sur la situation née de la victoire électorale de Syriza et définissent les axes de l'intervention des militants de l'aile gauche au sein de ce parti.
Autre texte, plus théorique, et d'un égal intérêt : La Gauche face à l’Union européenne, de Panagiotis Sotiris, dirigeant d'ARAN, et membre du CC d'Antarsya. Il s'agit de sa contribution à la conférence intitulée « La gauche face à la crise capitaliste et l’union européenne », organisée par ANTARSYA à Paris, le 2 mars 2014.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
et dans ce clair-obscur ...
Grèce : après les indignés, le mouvement des endignés !
http://www.npa2009.org/actualite/grece-apres-les-indignes-le-mouvement-des-endignes
Indignés ou '“endignés”' ?
Certes, la différence, si le 2ème mot existait, serait mince, car à l'époque déjà le mouvement qui avait envahi les places de la Grèce en 2011 était motivé et par la colère et par un refus de se voir réduit à l'état de pauvreté et d'esclavage. Et le mouvement qui mercredi 11 a pour la seconde fois en 6 jours occupé quelques grandes places du pays agit toujours sous le coup de la colère, face aux diktats européens, mais il affiche aussi fermement sa volonté de dignité en affirmant que le vote du peuple grec doit être respecté, que cela plaise ou pas à Junker qui place les réglements de l'UE au dessus des procédures démocratiques !
Et donc, comme le jeudi 5, un appel lancé sur les réseaux sociaux a convoqué des rassemblements dans plusieurs villes grecques : 3000 à Patras, 10 000 à Salonique, et à Athènes, 15 000 personnes ont tenu la place Syntagma pendant 3 heures, malgré le froid et la neige autour d'Athènes. Soit 3 fois plus que la fois précédente.
Ici, le rassemblement avait été étiqueté de soutien au gouvernement, ce qui avait renforcé le KKE (PC grec) dans sa condamnation méprisante de tels rassemblements par les réseaux sociaux.
De fait, cette manifestation est à relier aux sondages qui indiquent qu'en ce moment, environ 80 % de la population soutient les initiatives du gouvernement face au blocus européen. Et beaucoup de gens étaient venus effectivement soutenir le gouvernement. Mais par ailleurs, il suffisait de lire les banderoles pour humer la température : ''Effacement de la dette, maintenant !'', ''On ne vend rien et on ne paie pas la dette !'', ce qui n'est plus la ligne de Syriza. Antarsya, un des seuls cortèges identifiables, condamnait de son côté l'Europe des banquiers. Et donc, oui, un air de place des Indignés :
pas ou peu de mots d'ordre. Coexistence sur le haut de la place d'Antarsya et des jeunes de Syriza à côté de la droite nationaliste (au gouvernement...) d'ANEL.
Cette initiative réussie, deux semaines après la victoire électorale de Syriza, met en avant l'importance de la solidarité dans le processus actuel, d'autant qu'en même temps que se déroulaient ces rassemblements en Grèce, la même chose avait lieu à Londres, à Paris, à Bruxelles ….
Cependant, il serait peut être dangereux de relancer dans les formes de 2011 un mouvement comme celui des Indignés, dont il faut rappeler qu'il avait aussi permis une apparition publique de la périphérie de Chryssi Avgi, avant sa percée électorale. Mobiliser de manière indépendante du gouvernement sur les axes sociaux prioritaires pour lesquels les annonces faites doivent être tenues, voilà la perspective, qui devra passer par des manifs résolues et plus simplement par ces initiatives !
Cette voie s'est concrétisée par les travailleurs de ERT-open, de la radiotélévision publique fermée il y a exactement 20 mois et qui ont maintenu de façon autogestionnaire les émissions dans toute la Grèce : un peu avant de se joindre a Syntagma, ils avaient organisé une manifestation battante devant le siège de ERT pour réclamer l'ouverture immédiate du service public à partir du réseau maintenu autogestionnaire de leur lutte!
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
Bon, cela a été au coupe-coupe... (donc 3 petits points )
Article de la Dépèche du Midi. Alain Krivine, le leader historique du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) participera ce jeudi 12 février, à Toulouse, à un meeting de solidarité avec le peuple grec.
En quoi la victoire de Syriza est-elle un événement politique majeur pour le NPA ?C'est la première fois que la population et le monde du travail enregistrent un succès électoral. C'est positif, mais la bataille va être difficile car l'épreuve de force est engagée entre le peuple grec et les gouvernements de l'Union Européenne. On peut être inquiets face aux compromis que Syriza pourrait être contraint de concéder. Mais pour le moment, les mesures annoncées par Tsipras vont dans le bon sens. En France nous devons continuer à soutenir le peuple grec. C'est ce que nous ferons notamment lors des deux grandes mobilisations européennes des 15 février et 18 mars.
La victoire de Syriza peut-elle faire boule de neige ?Il faut avoir conscience que la politique d'austérité est une véritable guerre sociale engagée contre les peuples par tous les gouvernements européens. Jusqu'à la victoire de Syriza cette guerre n'avait généré que des défaites du monde du travail et un renforcement quasi général de l'extrême droite nationaliste. La Grèce et l'Espagne avec Podemos constituent les deux exceptions à cette règle parce que ces deux pays ont développé des mobilisations populaires très fortes. Ce qui n'est pas le cas en France. L'expérience Syriza n'y est donc pas transposable pour le moment.
Cette expérience reste fragile ?Syriza peut échouer pour deux raisons : si Tsipras abandonne la politique pour laquelle il a été élu. Ou si Syriza est écrasé par l'intransigeance de l'Union Européenne qui va tout faire pour casser l'expérience grecque. Car si elle va jusqu'au bout cette expérience est dangereuse pour les gouvernements de l'Union puisqu'elle montre qu'il existe d'autres voies que l'austérité en réponse à la crise.
Quelle est la position du NPA sur une éventuelle sortie de la Grèce de l'Euro ?Nous ne sommes pas pour une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais si elle est virée nous en prendront acte et nous accentuerons notre solidarité avec le peuple grec.Une union des partis d'extrême gauche en vue d'une victoire électorale est-elle envisagée au NPA ?C'est effectivement le moment de s'unir, et d'abord au sein même du NPA. Mais nous devons conserver notre indépendance lors des élections. Notamment avec le Front de Gauche qui est trop réformiste et institutionnel à notre goût. L'adversaire c'est le Front national. Et comme le FN bâti sa propagande contre les institutions et les partis au pouvoir, nous ne devons pas lui laisser prise. Le NPA lutte également contre les institutions telles qu'elles existent. Mais contrairement au FN qui développe des thèses libérales, nous donnons un contenu de classe à notre opposition. Notre position doit être claire et audible.Recueilli par Bernard Davodeau
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
Grèce : pas d’issue pour les travailleurs/ses sans rupture révolutionnaire avec la bourgeoisie grecque et l’UE capitaliste !
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/articles-pdf/artpdf-713.pdf
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/articles-pdf/artpdf-713.pdf
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Grèce
C'est assez minable comme interview, j'ai peine à reconnaître dans ces propos un quelconque marxiste. Et non le FN n'est pas L'adversaire. L'adversaire c'est avant tout la bourgeoisie soutenue avec zèle par le PS et l'UMP !Copas a écrit:Bon, cela a été au coupe-coupe... (donc 3 petits points )
Article de la Dépèche du Midi. Alain Krivine, le leader historique du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) participera ce jeudi 12 février, à Toulouse, à un meeting de solidarité avec le peuple grec.
En quoi la victoire de Syriza est-elle un événement politique majeur pour le NPA ?C'est la première fois que la population et le monde du travail enregistrent un succès électoral. C'est positif, mais la bataille va être difficile car l'épreuve de force est engagée entre le peuple grec et les gouvernements de l'Union Européenne. On peut être inquiets face aux compromis que Syriza pourrait être contraint de concéder. Mais pour le moment, les mesures annoncées par Tsipras vont dans le bon sens. En France nous devons continuer à soutenir le peuple grec. C'est ce que nous ferons notamment lors des deux grandes mobilisations européennes des 15 février et 18 mars.La victoire de Syriza peut-elle faire boule de neige ?Il faut avoir conscience que la politique d'austérité est une véritable guerre sociale engagée contre les peuples par tous les gouvernements européens. Jusqu'à la victoire de Syriza cette guerre n'avait généré que des défaites du monde du travail et un renforcement quasi général de l'extrême droite nationaliste. La Grèce et l'Espagne avec Podemos constituent les deux exceptions à cette règle parce que ces deux pays ont développé des mobilisations populaires très fortes. Ce qui n'est pas le cas en France. L'expérience Syriza n'y est donc pas transposable pour le moment.Cette expérience reste fragile ?Syriza peut échouer pour deux raisons : si Tsipras abandonne la politique pour laquelle il a été élu. Ou si Syriza est écrasé par l'intransigeance de l'Union Européenne qui va tout faire pour casser l'expérience grecque. Car si elle va jusqu'au bout cette expérience est dangereuse pour les gouvernements de l'Union puisqu'elle montre qu'il existe d'autres voies que l'austérité en réponse à la crise.Quelle est la position du NPA sur une éventuelle sortie de la Grèce de l'Euro ?Nous ne sommes pas pour une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais si elle est virée nous en prendront acte et nous accentuerons notre solidarité avec le peuple grec.Une union des partis d'extrême gauche en vue d'une victoire électorale est-elle envisagée au NPA ?C'est effectivement le moment de s'unir, et d'abord au sein même du NPA. Mais nous devons conserver notre indépendance lors des élections. Notamment avec le Front de Gauche qui est trop réformiste et institutionnel à notre goût. L'adversaire c'est le Front national. Et comme le FN bâti sa propagande contre les institutions et les partis au pouvoir, nous ne devons pas lui laisser prise. Le NPA lutte également contre les institutions telles qu'elles existent. Mais contrairement au FN qui développe des thèses libérales, nous donnons un contenu de classe à notre opposition. Notre position doit être claire et audible.Recueilli par Bernard Davodeau
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Grèce
Venant de Duhring, membre du PCF,
parti servant la soupe du PS et de la bourgeoisie à tout instant,
c'est à mourrir de rire
parti servant la soupe du PS et de la bourgeoisie à tout instant,
c'est à mourrir de rire
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
"Nous ne sommes pas pour une sortie de la Grèce de la zone euro" dit Krivine... sauf qu'il n'y a pas de troisième voie entre la rupture avec l'UE et la capitulation devant l'UE. Mais Krivine ne le voit pas ou ne veut pas le voir.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Grèce
la seule voie possible est celle de la mobilisation populaire sur des revendications populaires : non remboursement de la dette, socialisations sous contrôle des travailleurs, augmentation massive des salaires et des retraites, confiscation des biens de la bourgeoisie et des immenses propriétés de l'église, etc...
La seule voie possible est celle qui construise le pouvoir populaire, l'auto-organisation généralisée et centralisée .
C'est autour de ces axes de mobilisation populaire et de construction organisationnelle que le reste se décline.
Parler de ce qu'on ferait si on était riche n'est pas inutile mais ne correspond pas aux taches de l'heure.
Sans mobilisation populaire en qualité et en objectifs, les débats sur l'UE et l'Euro sont vides de sens, tout autant que si les bolcheviks en 1917 avaient concentré leurs batailles autour de la sortie du rouble et de la Russie.
La question de la sortie de l'euro est une question tactique, la question de l'organisation populaire et de la construction de formes d'organisation unitaires et démocratiques (auto-organisation centralisée des travailleurs), est une question stratégique et maintenant un défi concret et vital.
La question de l'organisation des masses est un enjeu stratégique et la clé du processus grec. Il est extrêmement dangereux de faire des raccourcis sur la centralité de cette bataille au point de ne pas en parler en titre (en adaptant évidemment les mots) ou de la passer au second plan .
Avec la question de la construction d'un parti de la révolution.
Le reste si on le veut bien s'articule autour de cela.
La seule voie possible est celle qui construise le pouvoir populaire, l'auto-organisation généralisée et centralisée .
C'est autour de ces axes de mobilisation populaire et de construction organisationnelle que le reste se décline.
Parler de ce qu'on ferait si on était riche n'est pas inutile mais ne correspond pas aux taches de l'heure.
Sans mobilisation populaire en qualité et en objectifs, les débats sur l'UE et l'Euro sont vides de sens, tout autant que si les bolcheviks en 1917 avaient concentré leurs batailles autour de la sortie du rouble et de la Russie.
La question de la sortie de l'euro est une question tactique, la question de l'organisation populaire et de la construction de formes d'organisation unitaires et démocratiques (auto-organisation centralisée des travailleurs), est une question stratégique et maintenant un défi concret et vital.
La question de l'organisation des masses est un enjeu stratégique et la clé du processus grec. Il est extrêmement dangereux de faire des raccourcis sur la centralité de cette bataille au point de ne pas en parler en titre (en adaptant évidemment les mots) ou de la passer au second plan .
Avec la question de la construction d'un parti de la révolution.
Le reste si on le veut bien s'articule autour de cela.
Dernière édition par Copas le Sam 14 Fév - 9:31, édité 1 fois
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
Roseau a écrit:Venant de Duhring, membre du PCF,
parti servant la soupe du PS et de la bourgeoisie à tout instant,
c'est à mourrir de rire
C'est vrai que notre camarade multi-cartes nous fait rigoler. Surtout après le larbinage pro-PS de son nouvel amour...
Bien, une interview c'est une interview, c'est pour cela que j'ai parlé de coupe-coupe.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
Je partage entièrement ton analyse, et je pense qu'il faut à présent être attentif à la conjonction possible de deux facteurs.Gaston Lefranc a écrit:Grèce : pas d’issue pour les travailleurs/ses sans rupture révolutionnaire avec la bourgeoisie grecque et l’UE capitaliste !
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/articles-pdf/artpdf-713.pdf
1. La mobilisation sociale.
Les rassemblements à caractère plus ou moins spontané, qui ont eu lieu les 5 et 11 février en soutien aux négociateurs grecs, ont rassemblé à chaque fois quelques dizaines de milliers de manifestants (entre 10 et 30.000 à Athènes, selon les sources). Malgré leur importance, elles n'ont pas le caractère massif et déterminé d'une démonstration de force *. Pour le moment, il semble que la grande majorité de la population jeune et salariée soit dans l'expectative de ce qui pourra bien sortir de positif du traquenard européen. Le gouvernement Syriza bénéficie, selon des instituts de sondage, d'un large crédit auprès de la population, environ 80 % des Grecs se déclarant satisfaits des premières mesures annoncées et de l'attitude adoptée face aux créanciers. Mais ce soutien peut très vite se retourner en son contraire, si Tsipras déçoit. Et il décevra forcément, pour les raisons qu'indique ton article. Ce qui ressort des premières impressions, c'est donc une attente forte, mais encore passive.
L'arme au pied ? l'avenir le dira. Mais on peut déjà noter que, comme l'indique sur son blog P. Grigoriou, l'état d'esprit qui domine mêle une espèce de ferveur nationaliste, née du sentiment d'une dignité retrouvée, à un très fort ressentiment à l'égard des institutions européennes.
Ainsi, nombreux étaient ceux qui se prononçaient en faveur d’une sortie de la Grèce de la zone euro, voire de l’UE . Aux antipodes (presque) de la position (actuelle) d’Alexis Tsípras et de SYRIZA... de l’endroit, pour qui le “sens de notre aventure européenne commune, finira par nous mettre d'accord” (cité de mémoire).
Déjà, SYRIZA de l’envers et de la place Sýntagma ne perçoit pas d’après ce que j’observe, cette aventure comme étant bien... commune. Étrange alors soirée que celle du 11 février. Un collectif d’anarchistes et communistes... affiliés, inconnu du grand public, se faisait connaître par ses tracts : “Effacement de la dette. Guerre à la guerre de l'UE”.
(...)
Le rassemblement place de la Constitution, a trouvé son point culminant lorsque tout le monde a cantonné l’hymne national. Loin je dirais du... Grand Soir et pourtant. Sur les murs d’une enseigne, il y a ce slogan assez récent : “Jamais de travail le dimanche”. Le précédent gouvernement du lugubre Samaras et du... socialiste Venizélos, l’autre marionnette de la gouvernance méta-démocratique, avait en effet tout fait pour faire imposer et généraliser le travail dominical, une exigence alors très précisément formulée par le mémorandum et par la troïka.
Le ministre du Travail (SYRIZA) était présent lui aussi place de la Constitution lors du rassemblement. Il venait d’annoncer cette semaine, le retour au respect intégral du caractère férié du jour de dimanche. Il a aussi annoncé le retour des Conventions collectives, sa volonté de faire barrage aux licenciements collectifs, ainsi que de modifier la législation relative au travail à temps partiel car “c'en est fini des logiques de l'ultralibéralisme”.
Déjà, le climat dans les entreprises est sur le point de... prendre de couleurs. Les salariés se mettent à revendiquer leurs droits abolis par le mémorandum, tandis que d’après mes informations, certains patrons ont déjà perdu de leur arrogance. La chaîne de supermarchés grecs Marinópoulos (ex-Carrefour en Grèce) vient d’annoncer qu’elle introduira très rapidement le nouveau salaire mensuel minimum (751 euros) et cela, bien avant sa mise en place de manière progressive, sur plus d’un an que prévoit le gouvernement Tsípras. C’est un acte concret et autant symbolique... pour ne pas dire de marketing social et même patriotique !
2. Les possibilités de travail en commun, qu'offre la situation nouvelle, entre les regroupements de militants anticapitalistes oeuvrant à l'intérieur et à l'extérieur de Syriza.
Les membres de DEA ont acquis une expérience et une légitimité auprès de la base de ce parti qui constituent un capital précieux pour le développement des luttes à venir. Sa place au sein d'une Plateforme de gauche qui jouit d'une audience importante**, et la structuration récente en parti de ce qui était à l'origine un réseau d'activistes issus de divers courants de la gauche radicale grecque, lui donnent une responsabilité majeure dans le déblocage de la situation. D'autant que Syriza est le fruit des mobilisations sociales qui ont secoué le pays depuis une bonne décennie, et auxquelles il doit l'essentiel de son assise électorale.
La coordination des interventions, dans et hors du parti gouvernemental, en faveur d'un développement des luttes et des actions revendicatives me paraît donc être la clé de la situation.
_______________
* Il est assez significatif que la vidéo du rassemblement du 11/2, place Syntagma, diffusée sur youtube par un organe d'information pro-syriziste, consacre un tiers de son temps à une démonstration impromptue de danse folklorique devant un parterre de badauds ! La composition sociologique des interviewés présents à la manifestation m'a également frappé : on y voit surtout des étudiants et des membres des couches moyennes.
** Lors de la dernière conférence de Syriza, en juillet 2013, la Plateforme de gauche a obtenu le suffrage de 30% des votants.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
Syriza et les mouvements sociaux : entre grands risques et opportunités.
altInfoaut a interviewé Spyros Tz, un camarade de Alfa Kappa (AK) Athènes,
sur le contexte social et politique en Grèce suite à la victoire électorale de Syriza.
Du point de vue des luttes, Spyros décrit également les possibilités de réussite immédiate,
les options et les espaces ouverts afin de profiter des ambivalences qui sont offertes par l'arrivée du gouvernement Syriza.
http://www.infoaut.org/index.php/english/item/13924-syriza-et-les-mouvements-sociaux--entre-grands-risques-et-opportunit%C3%A9s
altInfoaut a interviewé Spyros Tz, un camarade de Alfa Kappa (AK) Athènes,
sur le contexte social et politique en Grèce suite à la victoire électorale de Syriza.
Du point de vue des luttes, Spyros décrit également les possibilités de réussite immédiate,
les options et les espaces ouverts afin de profiter des ambivalences qui sont offertes par l'arrivée du gouvernement Syriza.
http://www.infoaut.org/index.php/english/item/13924-syriza-et-les-mouvements-sociaux--entre-grands-risques-et-opportunit%C3%A9s
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
________________________
Cycle de formations, conférences et débats politiques organisé par Ensemble ! – Mouvement pour une alternative
de gauche, écologiste et solidaire - vous invite à la première rencontre organisée en 2015 :
La Grèce, Syriza et l’avenir de l’Europe
avec Stathis Kouvélakis
(membre du comité central de Syriza, professeur de théorie politique, King’s College, Londres)
Mardi 17 février, 19h
au Lieu Dit (6, rue Sorbier 75020)
au Lieu Dit (6, rue Sorbier 75020)
http://syriza-fr.org/2015/02/14/debat-la-grece-syriza-et-lavenir-de-leurope-avec-stathis-kouvelakis/
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
Grèce. Pourquoi appuyer un gouvernement, même s’il pose problème ?
Par Aris Hatzistefanou
Publié par Alencontre le 15 - février - 2015
Ce dimanche 15 février 2015, quelque 25.000 à 30.000 personnes ont manifesté sur la place Syntagma à Athènes (1) – il en alla de même dans de nombreuses autres villes – leur soutien au nouveau gouvernement contre les diktats des institutions européennes. Un soutien qui traduit la volonté d’un secteur significatif des participants d’obtenir la concrétisation la plus ample des engagements de Syriza au cours des élections et lors de la présentation du programme de gouvernement par Alexis Tsipras le 9 février. Cela au moment où le dernier sondage (pour la chaîne Alpha) sur les intentions de vote donne 45,4% à SYRIZA, contre 18,4% à la Nouvelle Démocratie; 4,8% au KKE (PC) et 4,7% à Aube dorée. Les intentions de vote traduisent avant tout un soutien au gouvernement de Syriza face au chantage de l’UE.
Le lundi 16 février, la question d’un accord ou non avec l’Eurogroupe (ministres des Finances de l’UE) sera au centre de toutes les attentions.
Les vendredi et samedi (13-14 février) s’est réunie la branche santé de la confédération du secteur public (Adedy). Cette conférence a marqué une progression nette de l’aile militante de SYRIZA.
De même, suite au décès d’un migrant dans un camp de «rétention», la ministre responsable a annoncé la fermeture des camps. L’annonce du candidat à la présidence de la République doit tomber dans la nuit du 15 au 16 février. L’article que nous publions ci-dessous traduit la position d’une personnalité sceptique face au gouvernement de coalition placé sous la conduite de SYRIZA. Il souligne à juste titre les raisons d’un soutien. De quoi faire réfléchir des courants de la «gauche radicale» en Europe – entre autres en France – qui ne savent pas saisir la dynamique et le momentum de la conjoncture grecque. Ce qui n’implique pas d’ignorer les problèmes intrinsèques aux rapports de forces entre classes à l’échelle de l’Europe (au moins), en Grèce et, y compris, entre les différentes options possibles au sein de SYRIZA, options dont l’objectivaton dépend de l’ampleur des mobilisations politiques, telles que celles de ce soir.
(Rédaction A l’Encontre)
*****
De nombreux amis et lecteurs me demandaient dans la matinée: enfin allons-nous descendre [le 5 février] sur la place Syntagma pour soutenir le gouvernement de Tsipras? La réponse ne peut pas se fonder sur une inclination émotionnelle. Vous n’allez pas dans les rues parce que «vous vous prenez simplement la tête». Mais pour atteindre des objectifs particuliers. Prenons donc les choses depuis le début.
Il y a quelques problèmes importants au cours des négociations sur les questions de la dette avec les représentants l’Eurogroupe et sur la décision qui en découle, jusqu’ici, de ne pas procéder à une rupture avec leurs créanciers
Comme l’a expliqué James Meadway [proche de Costas Lapavistas], de la New Economics Foundation, les deux principales suggestions de Yannis Varoufakis (ministre des Finances) – qui n’impliquent pas le rejet de la dette – manifestent des faiblesses dans des domaines importants.
D’abord, la proposition du ministère des Finances implique que la dette grecque détenue par la BCE sera échangée contre des «obligations perpétuelles», pour lesquelles la Grèce ne paiera que de (faibles) intérêts, sans rembourser les fonds empruntés (le «principal»).
Ensuite, Varoufakis semble suggérer un échange de dettes conditionné à une «clause de croissance», ce qui signifie que la Grèce ne va commencer à payer que lorsque la croissance du PIB dépasse un certain pourcentage (probablement 3%). Indirectement, mais avec certitude, Meadway et plusieurs autres économistes avaient prédit qu’après le coup de la BCE contre la Grèce [refus de racheter dans le cadre de l’assouplissement quantitatif des obligations grecques considérées comme des «obligations pourries»], l’impliquer dans la première phase du processus de négociations relevait d’une chimère. Avec son attitude, la BCE s’est révélée être un instrument aveugle de Berlin avec une mission: écraser n’importe quel pays qui ose se détourner de l’orientation économique du Reich.
Tout aussi problématique est la deuxième proposition qui, en pratique, nécessite et implique un excédent primaire de 1,5%. L’excédent primaire renvoie à la différence entre les recettes budgétaires (impôts, taxes, etc.) et les dépenses (non inclus le paiement des intérêts sur la dette). L’excédent est là pour payer une part des intérêts.
En théorie, Meadway estime que Syriza pourrait atteindre cet objectif avec la réforme du système fiscal (essentiellement en faisant payer les riches). Ce que tous les autres gouvernements n’ont pas voulu faire depuis la création de l’Etat grec devrait être fait en quelques mois, alors que Berlin pointe son revolver sur la tempe du gouvernement et que les grands médias appartiennent à une poignée d’oligarques. Syriza est certes le seul parti de gouvernement qui peut et est nécessaire pour le faire. Mais si les réformes échouent ou traînent, la seule alternative sera un nouveau cycle d’austérité, ce qui va miner le pouvoir politique du gouvernement dans un délai très court.
N’oublions pas que les gens en général ne se révoltent pas lorsque l’on est au sommet d’une crise, mais quand leurs espoirs s’effacent. Et cette fois, ils espèrent.
En substance, cependant, le problème n’est pas économique mais politique. Comme l’a expliqué Paul Krugman, dans la zone euro les mains du gouvernement grec sont menottées. (C’est pourquoi il a toujours assimilé l’euro à un «carcan».) Tant que le système bancaire grec est l’otage de la BCE pour la fourniture de liquidités, aucun gouvernement n’a dans les mains de bonnes cartes pour la négociation. L’actuel président de la BCE (Mario Draghi) va provoquer une crise bancaire et menacer de renverser le gouvernement en quelques jours.
N’oublions pas que des dirigeants de la Banque centrale allemande ont déclaré que soit il s’agissait de changer le statu quo européen, soit le gouvernement grec. Et nous pouvons supposer qu’ils ont donné un mandat pour cette dernière «solution».
De toute évidence dans la zone euro, il est possible d’apporter une sorte d’amélioration social-démocrate [au sens présent] des conditions de la société grecque. L’élite financière de l’Europe sait qu’elle pourrait parvenir à un consensus sur un assouplissement temporaire de l’austérité (avant de passer à une nouvelle attaque contre les travailleurs dans quelques années). Mais, aujourd’hui, ils n’ont aucune raison de le faire si la Grèce ne les menace pas avec l’annulation unilatérale de la dette, quittant l’euro, tout en nationalisant les banques.
Est-ce que tout cela signifie que nous devrions abandonner le premier gouvernement de gauche à son sort si nous sommes en désaccord avec sa position de modération? Non. Exactement le contraire. Nous devons tous être dans les rues aujourd’hui et chaque jour pour administrer la preuve que le coup d’extorsion de l’UE ne passera pas.
Dans le passé, des gouvernements conservateurs de droite [Nouvelle Démocratie et PASOK] ont été contraints, sous la pression populaire, de taper sur la table face aux créanciers. Syriza, qui contient dans son sein plusieurs composantes radicales, peut le faire.
L’attitude de combat dans les rues ne signifie pas l’acceptation de la modération gouvernementale ou la dictature de l’UE. Cela veut simplement dire que nous appuyons le gouvernement en écartant l’option de la reddition. (Traduction Antonis Martalis; article publié sur le site Rproject le 6 février 2015).
___
Aris Hatzistefanou est journaliste et producteur. Il a travaillé comme producteur de radio du service grec de la BBC à Londres en tant que correspondant à Istanbul. En Grèce, il a travaillé pour diverses publications. Il est le créateur d’émissions de radio et de TV et écrit pour le journal et l’émission de télévision Infowar auprès de la chaîne Skai. Il écrit pour le journal du NAR (Nouvelle Gauche) qui participe à la coalition ANTARSYA. Il a produit des documentaires, tels que Debtocracy, Catastroika et Fascisme SA. Les deux premiers ont enregistré plus de cinq millions de vues uniquement sur Internet. Ils ont été diffusés par une douzaine de stations de télévision et comptent des milliers de projections publiques à travers le monde. (NdT)
(1) Dépêche AFP + vidéo sur http://www.leparisien.fr/economie/manifestations-a-athenes-et-paris-pour-soutenir-le-gouvernement-grec-15-02-2015-4535881.php
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
Quelques commentaires sur ce que je viens de poster.
1. La manif parisienne. Elle a rassemblé entre 2 et 5.000 manifestants (selon les estimations les plus optimistes), pour l'essentiel sous les bannières des organisations se réclamant du Front de Gauche, d'associations comme ATTAC... et du NPA. Et c'est tout. Pour certains, l'internationalisme s'arrête à la lisière du paillasson.
2. La conférence avec Kouvelakis est une occasion de débattre avec quelqu'un qui n'hésite pas à afficher un soutien modérément critique à l'égard du gouvernement Tsipras, tout en étant un des représentants les plus connus de l'aile gauche de son parti. Ce type d'échange, surtout lorsqu'on est loin de partager ses positions, ne peut être que fructueux. Si quelqu'un pouvait s'y rendre...
3. L'article d'Aris Hatzistefanou appelle une remarque : l'exactitude du diagnostic au sujet de ce qui se jouera lors des réunions de l'eurogroupe de cette semaine est mise au service d'une réponse politique, à mon avis, assez discutable.
C'est le refus catégorique de toute politique d'austérité et la revendication d'une répudiation de la dette, fût-ce au prix d'une sortie de l'UE, qui sont au centre des préoccupations et des mobilisations actuelles, et non les combinaisons byzantines qui pourraient naître des petits arrangements entre des "partenaires", tous membres de l'eurozone.
1. La manif parisienne. Elle a rassemblé entre 2 et 5.000 manifestants (selon les estimations les plus optimistes), pour l'essentiel sous les bannières des organisations se réclamant du Front de Gauche, d'associations comme ATTAC... et du NPA. Et c'est tout. Pour certains, l'internationalisme s'arrête à la lisière du paillasson.
2. La conférence avec Kouvelakis est une occasion de débattre avec quelqu'un qui n'hésite pas à afficher un soutien modérément critique à l'égard du gouvernement Tsipras, tout en étant un des représentants les plus connus de l'aile gauche de son parti. Ce type d'échange, surtout lorsqu'on est loin de partager ses positions, ne peut être que fructueux. Si quelqu'un pouvait s'y rendre...
3. L'article d'Aris Hatzistefanou appelle une remarque : l'exactitude du diagnostic au sujet de ce qui se jouera lors des réunions de l'eurogroupe de cette semaine est mise au service d'une réponse politique, à mon avis, assez discutable.
Or, je ne crois pas que l'enjeu soit celui du soutien à apporter ou non à l'action du gouvernement Tsipras, ce qui aboutirait volens nolens à se lier les mains vis-à-vis de celui-ci, mais d'un appui déterminé à tous les éléments revendicatifs, à toutes les aspirations sociales dont celui-ci s'est fait porteur en se faisant élire, et dont le programme de Syriza est la traduction plus ou moins dévoyée.Est-ce que tout cela signifie que nous devrions abandonner le premier gouvernement de gauche à son sort si nous sommes en désaccord avec sa position de modération? Non. Exactement le contraire. Nous devons tous être dans les rues aujourd’hui et chaque jour pour administrer la preuve que le coup d’extorsion de l’UE ne passera pas.
Dans le passé, des gouvernements conservateurs de droite [Nouvelle Démocratie et PASOK] ont été contraints, sous la pression populaire, de taper sur la table face aux créanciers. Syriza, qui contient dans son sein plusieurs composantes radicales, peut le faire.
L’attitude de combat dans les rues ne signifie pas l’acceptation de la modération gouvernementale ou la dictature de l’UE. Cela veut simplement dire que nous appuyons le gouvernement en écartant l’option de la reddition.
C'est le refus catégorique de toute politique d'austérité et la revendication d'une répudiation de la dette, fût-ce au prix d'une sortie de l'UE, qui sont au centre des préoccupations et des mobilisations actuelles, et non les combinaisons byzantines qui pourraient naître des petits arrangements entre des "partenaires", tous membres de l'eurozone.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Grèce
On peut débattre sur des considérations tactiques sur ce qu'il faudrait faire là-bas si un gouvernement anticapitaliste se mettait en place (mais ça dépendrait énormément du contexte ), mais depuis la France il est clair qu'on ne soutient pas la fraction de la bourgeoisie qui veut virer la Grèce de l'euro...Gaston Lefranc a écrit:"Nous ne sommes pas pour une sortie de la Grèce de la zone euro" dit Krivine... sauf qu'il n'y a pas de troisième voie entre la rupture avec l'UE et la capitulation devant l'UE. Mais Krivine ne le voit pas ou ne veut pas le voir.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Grèce
Rester dans l'UE, c'est forcément capituler pour le gouvernement Syriza et renoncer à ses promesses. Donc exiger de Syriza qu'il respecte ses promesses tout en ne disant rien sur la nécessaire rupture avec l'UE, c'est inconséquent, et les anticapitalistes ne s'honorent pas en gardant le silence là dessus.
Aucun secteur responsable de la bourgeoisie ne veut foutre la Grèce hors de l'UE et de l'euro. Parce que cela entraînerait un défaut de paiement de la Grèce, et cela pourrait avoir des conséquences en chaînes non maîtrisables, donc c'est un fantasme complet de penser que des secteurs de la bourgeoisie veulent foutre la Grèce dehors. Non, ils veulent maintenir la Grèce dans l'UE, et donc faire capituler Tsipras. L'enjeu, pour les bourgeoisies, c'est de faire plier Tsipras sans l'humilier complètement, parce qu'il y a un risque politique dont les bourgeoisies européennes sont conscientes.
En tant qu'anticapitalistes, nous devons expliquer clairement ce qu'il faudrait faire pour rompre avec l'austérité : nationalisation des secteurs clé, annulation de la dette, rupture avec l'UE et l'euro, etc. L'aile la plus droitière de la direction du NPA ne veut rien dire, juste soutenir Syriza, c'est lamentable.
Aucun secteur responsable de la bourgeoisie ne veut foutre la Grèce hors de l'UE et de l'euro. Parce que cela entraînerait un défaut de paiement de la Grèce, et cela pourrait avoir des conséquences en chaînes non maîtrisables, donc c'est un fantasme complet de penser que des secteurs de la bourgeoisie veulent foutre la Grèce dehors. Non, ils veulent maintenir la Grèce dans l'UE, et donc faire capituler Tsipras. L'enjeu, pour les bourgeoisies, c'est de faire plier Tsipras sans l'humilier complètement, parce qu'il y a un risque politique dont les bourgeoisies européennes sont conscientes.
En tant qu'anticapitalistes, nous devons expliquer clairement ce qu'il faudrait faire pour rompre avec l'austérité : nationalisation des secteurs clé, annulation de la dette, rupture avec l'UE et l'euro, etc. L'aile la plus droitière de la direction du NPA ne veut rien dire, juste soutenir Syriza, c'est lamentable.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Grèce
Je trouve ta manière de présenter le débat très caricaturale pour le coup. On pourrait aussi parler de ceux qui ont une formation lambertiste ou pas, dans le rapport à l'UE, ce serait sans doute plus juste que de penser que ce soit un problème gauche/droite dans le parti.Gaston Lefranc a écrit:L'aile la plus droitière de la direction du NPA ne veut rien dire, juste soutenir Syriza, c'est lamentable.
Sur la Grèce, j'ai l'impression que la bourgeoisie est à la fois offensive sur les plans d'austérité et à la fois très prudente sur les conséquences éventuelles de ses actes à une échelle au moins européenne. Les mesures "radicales" (du point de vue bourgeois ) comme l'expulsion de la Grèce de la zone euro restent effectivement très minoritaires.
Mais ça n'empêche que les révolutionnaires ne doivent pas agiter l'objectif de rupture avec telle ou telle institution bourgeoise, véhiculant l'illusion qu'il serait possible de construire un îlot de socialisme en s'extrayant de manière volontariste de ces institutions. Les révolutionnaires doivent au contraire expliquer qu'il faut renverser ces institutions et les détruire. Rappeler aussi que les institutions comme l'UE sont de même nature de classe que les États nationaux et qu'il faut renverser et détruire tant les uns que les autres.
Après, quel plan B quand on se trouve en situation intermédiaire, sans capacité d'aller au bout, comme c'est le cas aujourd'hui en Grèce ? Mieux vaut sans doute une rupture partielle que rien du tout, et il faut y être préparé, mais ce n'est pas à mon avis ce qu'il faut mettre en avant de manière principale pour s'adresser à notre camp social.
Le problème principal à mon avis est l'absence de mobilisations de masse, tant en Grèce qu'ailleurs en Europe. Ne parlons même pas du moindre embryon de double pouvoir...
Et sans ça, on discute beaucoup dans le vide...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
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