Chine
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Re: Chine
Les capitalistes chinois dirigent la Chine, l'appareil d'état chinois est bourgeois et impérialiste.
Des armées de flics protègent les patrons chinois, asiatiques, américains, européens.
Ceux qui le soutiennent sont des énnemis du prolétariat chinois et par extension du prolétariat internationnal.
Capitaine, tes propos sont douteux et frisent une complicité de mauvais aloi avec un pilier du capitalisme internationnal.
Tu as ici, sur ce fil beaucoup de lectures, de témoignages, des centaines de milliers de luttes sociales du peule chinois contre les canailles qui dirigent la Chine.
Des armées de flics protègent les patrons chinois, asiatiques, américains, européens.
Ceux qui le soutiennent sont des énnemis du prolétariat chinois et par extension du prolétariat internationnal.
Capitaine, tes propos sont douteux et frisent une complicité de mauvais aloi avec un pilier du capitalisme internationnal.
Tu as ici, sur ce fil beaucoup de lectures, de témoignages, des centaines de milliers de luttes sociales du peule chinois contre les canailles qui dirigent la Chine.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Chine
Lors de sa récente tournée Yang Jiechi a au contraire reconnu qu'il fallait modifier la façon dont la Chine investissait. Parce qu'il était interpellé et qu'il était interpellé par des "partenaires" comme il les aime, des capitalistes africains. Le texte était dans Jeune Afrique, je vais essayer de le retrouver. Il expliquait en réalité qu'il y avait eu des erreurs à rectifier et que profiter des richesses d'un pays sans lui apporter l'équivalent en potentiel de développement ou en spoliant ses paysans n'était pas conforme aux principes chinois. C'est là qu'il a parlé d'apprendre à pêcher et qu'il a prononcé les belles phrases. Dans une forme d'autocritique et d'engagement pour l'avenir. Tu nous en donnes une version arrangée.
Ensuite, parler de croissance ne veut rien dire. Je suis limité en économie, mais la croissance économique dans le système capitaliste prend en compte les activités de pillage comme des éléments de croissance. Quant aux investissements sanitaires, parlons-en, ce sont souvent des bâtiments sans personnel.
Ensuite, parler de croissance ne veut rien dire. Je suis limité en économie, mais la croissance économique dans le système capitaliste prend en compte les activités de pillage comme des éléments de croissance. Quant aux investissements sanitaires, parlons-en, ce sont souvent des bâtiments sans personnel.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Chine
Dossier Jeune Afrique
Chine-Afrique : entre mythes et réalités .
Dimanche, 23 Septembre 2012 23:00 Par Clara Arnaud
Pékin est désormais le premier partenaire commercial du continent et son principal bailleur de fonds. Malgré les innombrables rumeurs sur ses méthodes et ses intentions, la réalité est plus contrastée qu'on ne veut bien le voir.
Si la présence chinoise sur le continent n'est pas nouvelle, elle a pris une ampleur colossale au cours de la dernière décennie. Les échanges avec l'empire du Milieu ont été multipliés par douze en dix ans. Après être devenu le premier partenaire commercial de l'Afrique en 2009, Pékin a gagné le titre de premier bailleur de fonds, annonçant, lors du cinquième sommet Chine-Afrique, qui s'est tenu dans la capitale chinoise les 19 et 20 juillet, qu'il allait porter le montant des prêts au continent à 20 milliards de dollars (16,3 milliards d'euros) pour les trois années à venir.
L'émergence du géant asiatique suscite d'ailleurs des réactions contrastées, allant de l'accusation de pillage à l'espoir. Ainsi la Chine a-t-elle été soupçonnée d'acheter massivement des terres en Afrique ; en fait, l'appétit de cet « ogre » n'excède pas 4 % des accaparements fonciers au sud du Sahara. Ainsi chacun a-t-il entendu ces histoires de « prisonniers » chinois envoyés bâtir des routes en Afrique ; histoires qui n'ont été étayées d'aucune preuve, mais qui ont encore de beaux jours devant elles. Cette profusion d'informations sur la « Chinafrique », souvent imprécises, parfois erronées, souligne un fait majeur : les motivations des investisseurs chinois, leurs modalités d'action et l'impact de leur présence sont encore mal compris.
Main tendue
La présence de la Chine en Afrique a tout d'abord été politique. Elle s'enracine dès les années 1960 avec le soutien de Mao aux indépendances africaines. Ce n'est qu'en épousant la libéralisation de l'économie chinoise, initiée par Deng Xiaoping dans les années 1990, qu'elle prend un visage plus économique. Vingt ans après, la montée en puissance de Pékin dans l'économie africaine a bouleversé les équilibres, pour le meilleur et pour le pire. Car, comme le confie un conseiller du ministre béninois de l'Industrie, « personne en Afrique ne refusera la main tendue de la Chine, quels que soient les intérêts qu'elle sert et les conditions imposées... Il y a bien trop d'argent en jeu et les investisseurs sont encore rares ». Un constat d'autant plus pertinent qu'Européens et Américains, touchés par la crise, se replient.
Dans certains pans de l'économie, la Chine s'est rendue incontournable, remportant notamment une grande part des contrats de construction (routes, ponts, aéroports, lotissements...). En la matière, elle oeuvre dans des délais et à des coûts imbattables. En échange des prêts à taux concessionnels qu'il octroie à ses partenaires pour financer les projets, l'empire du Milieu signe de juteux contrats d'approvisionnement en matières premières. C'est ce qu'il nomme une stratégie « gagnant-gagnant ». De fait, la carte des investissements chinois en Afrique épouse, dans une large mesure, celle des ressources naturelles les plus précieuses. Le Soudan, l'Angola et le Nigeria (pétrole), l'Afrique du Sud (charbon, platine), la RD Congo et la Zambie (cuivre et cobalt) sont devenus les partenaires privilégiés du géant asiatique
La Chine n'hésite pas à mettre les moyens de ses ambitions sur la table, au mépris du risque de réendettement des pays concernés. Les 6 milliards de dollars de prêt accordés par Pékin à Kinshasa en 2007 ont ainsi fait grincer des dents au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale, alors qu'un allègement de 80 % de la dette extérieure de ce pays fragile - soit 12 milliards de dollars - était en préparation. Côté africain, la Chine est souvent plébiscitée, car son offensive brise le monopole des firmes européennes, créant une profitable concurrence.
L'emprise de Pékin dépasse cependant largement les infrastructures et les ressources naturelles. Elle concerne tout le tissu économique. Il suffit de remonter les allées du Centenaire, à Dakar, pour se convaincre que la présence des petits commerçants chinois n'est pas anecdotique. S'y égrènent plusieurs centaines d'échoppes vendant des produits de pacotille, des chaussures strassées qui séduiront les belles Sénégalaises, des savons qui approvisionneront les mères de famille. Liu, un jeune Chinois résidant à Dakar, comprend assez mal l'animosité suscitée par la présence des commerçants asiatiques : « Après tout, rien n'empêche les clients d'aller chez nos voisins sénégalais. » Rien, en effet, sinon le désir de pouvoir consommer, qui gagne les couches populaires africaines. Nombreux sont les petits consommateurs qui se réjouissent d'avoir accès à bon prix à des produits autrefois réservés à une élite.
Dans certains secteurs comme le textile, l'arrivée des Chinois a cependant quasiment réduit à néant l'effort d'industrialisation. Ainsi, en Afrique du Sud, au Lesotho ou au Nigeria, les ateliers de confection se heurtent désormais à la concurrence frontale des métiers à tisser de Shanghai. En une décennie à peine, le déficit commercial de l'Afrique avec la Chine dans le domaine du textile est passé de 200 millions à 1,35 milliard de dollars. En dépit des coûts de transport, les produits chinois demeurent en effet plus compétitifs. Impossible ou presque, aujourd'hui, de trouver du wax non chinois sur un petit marché de Cotonou !
Passage éclair
Le succès commercial de Pékin a fait couler beaucoup d'encre sur la « stratégie chinoise en Afrique ». Or il existe sur le continent autant de stratégies que d'acteurs chinois. Beaucoup de décideurs locaux n'ont aucune idée de la nature de leurs interlocuteurs chinois, à l'instar de ce cadre du ministère sénégalais de l'Agriculture, incapable d'indiquer avec qui - entrepreneur privé, firme d'État chinoise, département de la coopération de l'ambassade ? - il négocie un accord portant sur 50 000 ha de terres arables.
De fait, derrière le masque des « Chinois d'Afrique » se dévoilent des visages contrastés. Petits exploitants agricoles quittant des régions en déprise, ouvriers qualifiés recrutés par des cabinets spécialisés, hommes d'affaires intrépides en quête de fortune, fonctionnaires des grandes firmes d'État... Beaucoup échappent d'ailleurs aux recensements, qui évaluent leur nombre à 1 million sur le continent. Certains resteront de longues années en Afrique, naviguant de pays en pays, comme cet ingénieur rencontré au Ghana qui se targue d'avoir « vécu dans sept pays d'Afrique en dix ans ». D'autres n'y feront qu'un passage éclair. Plus rares sont ceux, en revanche, qui décident de s'y installer de façon définitive.
Le temps de la Chine en Afrique est venu, ouvrant des perspectives ambiguës. L'activité chinoise présente des avantages évidents pour ses partenaires africains : des possibilités de financement accrues, une diversification des débouchés pour les pays producteurs et un apport important en infrastructures de base, qui font tant défaut. A contrario, elle génère une hausse des prix des matières premières. La vente de biens manufacturés bon marché offre des opportunités aux consommateurs, mais au prix de la destruction de certains tissus industriels locaux. Hubert Dibgolongo, directeur général de Burkina Moto, à Bobo-Dioulasso, se désole ainsi que le commerce de cyclomoteurs importés de Chine, bien souvent au mépris des normes douanières, engendre peu à peu l'effondrement des filières locales de montage. En outre, les retombées en termes d'emploi et de transfert de technologie restent insuffisantes pour que la présence chinoise ait un impact notable sur le développement.
Il serait cependant réducteur de croire que les pays africains jouent aveuglément le jeu de Pékin, suivant ses directives tels des élèves trop dociles. Les ressources naturelles colossales de l'Afrique, dont la Chine a plus que jamais besoin pour maintenir son essor, constituent une véritable arme de négociation. C'est aux dirigeants africains, à qui Pékin déroulait le tapis rouge lors du sommet de juillet, qu'il incombe aujourd'hui d'envisager une meilleure affectation des moyens exceptionnels apportés par les investissements chinois.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Chine
Chinafrique
Un gouverneur hausse le ton contre les Chinois .
Jeudi, 14 Mars 2013 17:05 Par Fanny Rey
Dans une tribune publiée dans le Financial Times, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria s'en prend aux méthodes "impérialistes" de la Chine sur le continent. Il plaide pour une réflexion économique intransigeante.
« Il est temps pour nous d'ôter les lunettes teintées de rose à travers lesquelles nous voyons la Chine. » Dans une tribune parue dans le quotidien britannique Financial Times, Lamido Sanusi dénonce des relations commerciales qu'il juge déséquilibrées entre l'Empire du Milieu et les pays africains, prêts à troquer l'exploitation de leurs immenses ressources naturelles contre des devises, des prêts et contre des produits bon marché mais de piètre qualité.
« La Chine s'empare de nos matières premières et nous vend des biens manufacturés. C'était également l'essence du colonialisme », souligne le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria. Pire, d'après lui, la politique commerciale chinoise contribue de façon significative à la désindustrialisation et au sous-développement de l'Afrique.
Influence prédominante
Afin que son immense manne pétrolière et gazière (qui représente en moyenne 36 % du PIB et plus de 97 % des exportations) profite au maximum au Nigeria, le gouvernement applique depuis trois ans la politique dite de « local content », qui impose que l'essentiel de l'activité liée aux hydrocarbures soit assuré par la main d'oeuvre locale ou même des entreprises à capitaux majoritairement nigérians. Ce qui n'empêche pas la Chine de développer son influence dans le pays, comme dans le reste du continent - ses échanges commerciaux avec l'Afrique ont été multipliés par 20 depuis 2000 pour atteindre 200 milliards de dollars. Selon Lamido Sanusi, une moindre dépendance à la Chine, désormais deuxième partenaire économique de l'Afrique, passera nécessairement par une forte réaction des décideurs politiques et économiques qu'il appelle à se ressaisir. « Nous devons non seulement produire localement des biens mais aussi repousser activement des importations chinoises découlant de politiques prédatrices. » Face à une Chine ne cherchant qu'à servir ses propres intérêts, la « romance » doit céder la place à une réflexion économique intransigeante.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Chine
Là se trouve l'article original en anglais. Certes il ne s'agit pas d'un militant anti-impérialiste, mais il s'agit d'un article informé et le ministre chinois s'y est référé pour reconnaître que des déviations malheureuses devaient être rectifiées. On verra bien.
March 11, 2013 7:10 pm
Africa must get real about Chinese ties
By Lamido Sanusi
The relationship carries with it a whiff of colonialism, writes Lamido Sanusi
It is time for Africans to wake up to the realities of their romance with China.
Nigeria, a country with a large domestic market of more than 160m people, spends huge resources importing consumer goods from China that should be produced locally. We buy textiles, fabric, leather goods, tomato paste, starch, furniture, electronics, building materials and plastic goods. I could go on.
The Chinese, on the other hand, buy Nigeria’s crude oil. In much of Africa, they have set up huge mining operations. They have also built infrastructure. But, with exceptions, they have done so using equipment and labour imported from home, without transferring skills to local communities.
So China takes our primary goods and sells us manufactured ones. This was also the essence of colonialism. The British went to Africa and India to secure raw materials and markets. Africa is now willingly opening itself up to a new form of imperialism.
The days of the Non-Aligned Movement that united us after colonialism are gone. China is no longer a fellow under-developed economy – it is the world’s second-biggest, capable of the same forms of exploitation as the west. It is a significant contributor to Africa’s deindustrialisation and underdevelopment.
My father was Nigeria’s ambassador to Beijing in the early 1970s. He adored Chairman Mao Zedong’s China, which for him was one in which the black African – seen everywhere else at the time as inferior – was worthy of respect.
His experience was not unique. A romantic view of China is quite common among African imaginations – including mine. Before his sojourn in Beijing, he was the typical Europhile, committed to a vision of African “progress” defined by replicating western ways of doing things. Afterwards, when he became permanent secretary in the external affairs ministry, the influence of China’s anti-colonial stance was written all over the foreign policy he crafted, backing liberation movements in Portuguese colonies and challenging South Africa’s apartheid regime.
This African love of China is founded on a vision of the country as a saviour, a partner, a model. But working as governor of Nigeria’s central bank has given me pause for thought. We cannot blame the Chinese, or any other foreign power, for our country’s problems. We must blame ourselves for our fuel subsidy scams, for oil theft in the Niger Delta, for our neglect of agriculture and education, and for our limitless tolerance of incompetence. That said, it is a critical precondition for development in Nigeria and the rest of Africa that we remove the rose-tinted glasses through which we view China.
Three decades ago, China had a significant advantage over Africa in its cheap labour costs. It is losing that advantage as its economy grows and prosperity spreads. Africa must seize the moment. We must encourage a shift from consuming Chinese-made goods to making and consuming our own. We must add value to our own agricultural products. Nigeria and other oil producers need to refine crude; build petrochemical industries and use gas reserves – at present often squandered in flaring at oil wells – for power generation and gas-based industries such as fertiliser production.
For Africa to realise its economic potential, we need to build first-class infrastructure. This should service an afro-centric vision of economic policies. African nations will not develop by selling commodities to Europe, America and China. We may not be able to compete immediately in selling manufactured goods to Europe. But in the short term, with the right infrastructure, we have a huge domestic market. Here, we must see China for what it is: a competitor.
We must not only produce locally goods in which we can build comparative advantage, but also actively fight off Chinese imports promoted by predatory policies. Finally, while African labour may be cheaper than China’s, productivity remains very low. Investment in technical and vocational education is critical.
Africa must recognise that China – like the US, Russia, Britain, Brazil and the rest – is in Africa not for African interests but its own. The romance must be replaced by hard-nosed economic thinking. Engagement must be on terms that allow the Chinese to make money while developing the continent, such as incentives to set up manufacturing on African soil and policies to ensure employment of Africans.
Being my father’s son, I cannot recommend a divorce. However, a review of the exploitative elements in this marital contract is long overdue. Every romance begins with partners blind to each other’s flaws before the scales fall away and we see the partner, warts and all. We may remain together – but at least there are no illusions.
The writer has been governor of the Central Bank of Nigeria since 2009. The views expressed in this article are his own
Copyright The Financial Times Limited 2013. You may share using our article tools.
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Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Chine
Toussaint a écrit:Lors de sa récente tournée Yang Jiechi a au contraire reconnu qu'il fallait modifier la façon dont la Chine investissait. Parce qu'il était interpellé et qu'il était interpellé par des "partenaires" comme il les aime, des capitalistes africains. Le texte était dans Jeune Afrique, je vais essayer de le retrouver. Il expliquait en réalité qu'il y avait eu des erreurs à rectifier et que profiter des richesses d'un pays sans lui apporter l'équivalent en potentiel de développement ou en spoliant ses paysans n'était pas conforme aux principes chinois. C'est là qu'il a parlé d'apprendre à pêcher et qu'il a prononcé les belles phrases. Dans une forme d'autocritique et d'engagement pour l'avenir. Tu nous en donnes une version arrangée.
Ensuite, parler de croissance ne veut rien dire. Je suis limité en économie, mais la croissance économique dans le système capitaliste prend en compte les activités de pillage comme des éléments de croissance. Quant aux investissements sanitaires, parlons-en, ce sont souvent des bâtiments sans personnel.
Moins de violence directe sur l'Afrique et c'est déjà ça qui change par rapport à d'autres prédateurs comme l'impérialisme français qui interviennent militairement en permanence en Afrique. Ca ne change rien de la relation d'exploitation du capital chinois et de son appareil d'état. Ils n'ont pas encore les moyens de se projeter militairement dans le jeu et çe signifierait se frotter à d'autres armées impérialistes, le cout serait trop fort.
En Afrique, l'appareil d'état chinois n'a pas encore le rapport de force pour s'imposer militairement, et il n'est pas sur que cela soit la meilleure façon d'exploiter dés lors que d'autres alternatives de mutualisation de la domination peuvent exister.
Mais quand ils peuvent s'imposer militairement ils n'hésitent pas comme ils l'ont prouvé en mer de Chine en mitraillant des pêcheurs vietnamiens, en occupant des îles vietnamiennes, etc .
Les dirigeants de l'état chinois ont une vision aigue des rapports de force et de leurs intérets.
L'impérialisme et le capitalisme chinois ont marqué des points, hors de leurs frontières, en Asie du sud-est, dans les pays de l'ex sud URSS où on les trouve dans le pétrole et face aux travailleurs qui essayent de faire valoir leurs droits.
Et en Afrique, continent globalement en forte croissance depuis des années, le capitalisme chinois (d'état ou privé) est fortement et intelligemment présent. Le développement de l'Afrique, les ressources naturelles qui s'y trouvent, sont un enjeu majeur, une des zones d'avenir évidente, une région du monde où les marges de croissance des forces productives sont les plus importantes et où la croissance économique est la plus importante.
Maintenant les hymnes à des états sans faire des analyses de classe, c'est de la rigolade , du moins c'est de la logique inter-impérialismes, du campisme.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Chine
Copas, qui ne se contente pas des mantras, mais recherche et étudie, est encore une fois pertinent.
Une interrogation plus qu'une information:
Je lis des fois des infos sur les terres rares
(je crois même les avoir relayées sur le forum,
comme sur tout ce qui peut nous questionner et
donc faire avancer notre compréhension du monde).
La Chine contrôlerait environ 90 % de la production,
pour autant que les statistiques soient fiables,
vu qu'il y a la des métaux dits stratégiques, économiquement et militairement.
Mais d'autres régions auraient des réserves "prouvées" ou "potentielles",notamment l'Afrique.
Cela ne fait qu'ajouter aux perspectives de pillage et de conflits.
Quand on voit le consensus impérialiste en France pour la Françafrique
(du FdG au FN), on comprend bien qu'il y a en Afrique d'ici quelques années
un potentiel de déflagration inter-impérialiste avec pour bouchers leur Chine,
leurs Etats-Unis, leur Angleterre et leur France
Une interrogation plus qu'une information:
Je lis des fois des infos sur les terres rares
(je crois même les avoir relayées sur le forum,
comme sur tout ce qui peut nous questionner et
donc faire avancer notre compréhension du monde).
La Chine contrôlerait environ 90 % de la production,
pour autant que les statistiques soient fiables,
vu qu'il y a la des métaux dits stratégiques, économiquement et militairement.
Mais d'autres régions auraient des réserves "prouvées" ou "potentielles",notamment l'Afrique.
Cela ne fait qu'ajouter aux perspectives de pillage et de conflits.
Quand on voit le consensus impérialiste en France pour la Françafrique
(du FdG au FN), on comprend bien qu'il y a en Afrique d'ici quelques années
un potentiel de déflagration inter-impérialiste avec pour bouchers leur Chine,
leurs Etats-Unis, leur Angleterre et leur France
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Shenzen
Le décès après accouchement d'une femme de 29 enfants suscite une protestation de la famille et finit en incident de masse
Le 25 avril 2013, au Shenzhen Xuexiang hôpital, une femmes de 29 ans du Hunan décède après son accouchement.
La famille demande des explications, pas de réponse.
L'après midi du 27 Avril, les membres de la famille installent une banderole devant l'hôpital pour protester, la sécurité tente de les déloger avec des tuyaux anti-incendie. Le différend commence à amasser des masses de curieux.
A 20h00, la foule rassemblée atteint 5.000 personnes, la Police essaye d'emmener de force la famille.
Et ça part en live avec des affrontements de masse toute la nuit.
Shanghai district de Songjiang
Un projet d'usine de batterie suscite une vive protestation contre les dangers de pollution
Fujian Nanping
Des centaines de paysans protestent contre les confiscations de leurs terres
Les derniers jours d'Avril (extraits)
Shaanxi Weinan,
1500 mineurs mobilisés pour le respect de leurs droits de travailleurs :
"Nous ne sommes pas des esclaves"
"Nous voulons les droits de l'homme"
Taizhou
Des milliers de travailleurs défilent pour se faire régler leurs salaires
Jining
Les villageois en colère contre les destructions de maisons et de terres par le régime
Xiamen
Des affrontements de plus en plus lourds entre des milliers de villageois et la police anti-émeute contre les vols de terre par la bureaucratie maffieuse
Shenzhen
Grève dans une usine informatique pour les salaires et les conditions de travail
Shenzhen toujours
Est Poly Electric (petits appareils électroménagers tels que les fers à repasser, sandwich au four, cafetière, etc), plusieurs milliers d’ouvrières et d’ouvriers en grève contre des licenciements déguisés et la délocalisation.
Dongguan, province du Guangdong
Des milliers d’ouvriers en grève dans une société de composants électroniques contre le transfert des machines et de l’usine.
Les portes de l’usine sont bloquées et occuppées
Shenzhen Jiahe,
800 travailleurs en grève depuis 13 jours dans une usine de matériel plastique.
Ils bloquent les transferts des machines et des moules pour conserver leurs outils de travail.
Occupation, bloquage des portes, manifs, heurts avec la police anti-émeutes
Yuxi dans le Yunnan
La lutte des villageois contre les expulsions et démolitions de maison
Liupanshui
Des étudiants filment la violence de la police urbaine qui tabasse des petits colporteurs . La police les pourchasse pour leur voler leurs téléphones, la population arrive à la rescousse encercle et bloque la police. La police anti-émeute est envoyée
Kaiping dans le Guangdong
Le tabassage en règle d’une mère de famille déclenche un grand rassemblement de protestation qui encercle la police.
Shenzhen
Sit-ins de travailleurs
Zhengzhou, province du Henan
Barrage routier de travailleurs licenciés
Anshan,
les enfants intoxiqués par des aliments au mercure dans une école, Protestation
Meizhou Wuhua, les enseignants du secondaire en grève pour leurs salaires
Longyan
les villageois se rassemblent pour protester contre la corruption du gouvernement et le détournement des compensations financières des terrains eéquisitionnés
Hubei
Un rassemblement a été organisé pour le droit de faire des réunions publiques
Fanhu
Manifesation de jeunes diplomés
Zhuhai
Manif de villageois contre la réquisition de terres et les arrestations
Qinghai
Sit-in pour les droits publics
Hangzhou
Rassemblement pour les droits publics
Dandong
Des centaines de taxis collectifs immobilisés, grève.
Huizhou
Barrages routiers de groupes de manifestants
Les vracs en images des news de dessus
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Chine
A propos du développement économique de la Chine
Un article de la Lutte de Classe (éditée par LO) assez surprenant. (N° 150 de mars 2013)
On peut y lire, à propos du développement économique de la Chine, après une énumération de chiffres qui tendent à prouver le contraire : "Nous avons déjà eu l'occasion d'en discuter et nous n'avons pas l'intention d'y revenir ici, il s'agit en partie d'un succès en trompe l'oeil". En effet, dans un précédent article, voici quelques années (LDC N° 133 février 2011), LO nous expliquait doctement que la Chine se se développait pas vraiment.
Seule nuance nouvelle, ce "en partie" bien hypocrite. Quel est donc l'argument de LO pour justifier cette estimation ? Le PIB par habitant de la Chine reste très bas. Certes, mais ça n'a pas de sens de se contenter de considérer le PIB d'un Etat à un moment donné, ce qui compte c'est son évolution, et l'auteur de l'article devrait le savoir. Or le PIB annuel par habitant de la Chine est passé de 250 $ en 1950 à 9167 $ en 2012. Autrement dit, il a été multiplié par 36...
Seconde arnaque intellectuelle. Dans son article précédent de 2011, la LDC prétendait qu'il s'agissait d'un développement en trompe l'oeil en arguant que la Chine n'était qu'un atelier de main d'oeuvre, que toute la technologie restait aux mains des Etats impérialistes qui ramassaient aussi tous les profits etc. Or il apparait que, dans presque tous les domaines, la Chine a assimilé et développé des technologies de pointe et a comblé son retard à une vitesse considérable. Mais LO nous montre une fois de plus son incapacité à admettre ses erreurs...
Pour le reste de l'article, son axe consiste à souligner et vanter le rôle central de l'Etat dans ce développement, en opposition à ceux qui vantent les succès du libéralisme. Certes, mais le capitalisme, qu'il soit aux mains de l'Etat, partiellement ou majoritairement, reste le capitalisme, un système d'exploitation abominable, sous Mao comme sous le régime actuel. On ne sait donc pas trop où veut en venir l'auteur de cet article, qui signale au passage que Mao a copié le modèle stalinien... que LO considérait comme "ouvrier dégénéré" à l'époque. En revanche, l'auteur montre à juste titre que c'est l'accumulation primitive du capital sur le dos de la paysannerie, même s'il n'emploie pas ces termes, qui a jeté les bases du développement actuel. Mais il n'y a pas d'opposition entre deux modes de gestion du capital, dans deux phases de développement différentes. Et il n'en reste pas moins que c'est l'ouverture au marché mondial qui a permis le vrai bond en avant actuel de la Chine qui la hisse au rang des grandes puissances impérialistes, même si une bonne partie de sa population reste dans la misère.
Un article de la Lutte de Classe (éditée par LO) assez surprenant. (N° 150 de mars 2013)
On peut y lire, à propos du développement économique de la Chine, après une énumération de chiffres qui tendent à prouver le contraire : "Nous avons déjà eu l'occasion d'en discuter et nous n'avons pas l'intention d'y revenir ici, il s'agit en partie d'un succès en trompe l'oeil". En effet, dans un précédent article, voici quelques années (LDC N° 133 février 2011), LO nous expliquait doctement que la Chine se se développait pas vraiment.
Seule nuance nouvelle, ce "en partie" bien hypocrite. Quel est donc l'argument de LO pour justifier cette estimation ? Le PIB par habitant de la Chine reste très bas. Certes, mais ça n'a pas de sens de se contenter de considérer le PIB d'un Etat à un moment donné, ce qui compte c'est son évolution, et l'auteur de l'article devrait le savoir. Or le PIB annuel par habitant de la Chine est passé de 250 $ en 1950 à 9167 $ en 2012. Autrement dit, il a été multiplié par 36...
Seconde arnaque intellectuelle. Dans son article précédent de 2011, la LDC prétendait qu'il s'agissait d'un développement en trompe l'oeil en arguant que la Chine n'était qu'un atelier de main d'oeuvre, que toute la technologie restait aux mains des Etats impérialistes qui ramassaient aussi tous les profits etc. Or il apparait que, dans presque tous les domaines, la Chine a assimilé et développé des technologies de pointe et a comblé son retard à une vitesse considérable. Mais LO nous montre une fois de plus son incapacité à admettre ses erreurs...
Pour le reste de l'article, son axe consiste à souligner et vanter le rôle central de l'Etat dans ce développement, en opposition à ceux qui vantent les succès du libéralisme. Certes, mais le capitalisme, qu'il soit aux mains de l'Etat, partiellement ou majoritairement, reste le capitalisme, un système d'exploitation abominable, sous Mao comme sous le régime actuel. On ne sait donc pas trop où veut en venir l'auteur de cet article, qui signale au passage que Mao a copié le modèle stalinien... que LO considérait comme "ouvrier dégénéré" à l'époque. En revanche, l'auteur montre à juste titre que c'est l'accumulation primitive du capital sur le dos de la paysannerie, même s'il n'emploie pas ces termes, qui a jeté les bases du développement actuel. Mais il n'y a pas d'opposition entre deux modes de gestion du capital, dans deux phases de développement différentes. Et il n'en reste pas moins que c'est l'ouverture au marché mondial qui a permis le vrai bond en avant actuel de la Chine qui la hisse au rang des grandes puissances impérialistes, même si une bonne partie de sa population reste dans la misère.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
La petite fille de Mao multimillionnaire
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130509trib000763829/chine-la-petite-fille-de-mao-est-multimillionnaire.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Extrait de Les gauches dans la crise, par F. Sabado
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article28650
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article28650
D’un point de vue géopolitique, les potentialités du mouvement ouvrier et des mouvements sociaux sont considérables dans les nouvelles puissances émergentes, en particulier en Chine. Le poids social du prolétariat chinois, ses progrès dans la lutte pour l’augmentation des salaires, de la sécurité sociale, ses capacités à construire des syndicats, des associations pour les droits démocratiques, des mouvements politiques indépendants peuvent jouer un rôle clé dans une réorganisation des gauches… Dans une situation où le mouvement ouvrier traditionnel « n’est déjà plus », tandis que de nouveaux mouvements - les jeunes Indignés et les salariés chinois, indiens, ou autres d’Asie ou d’Amérique latine...-, « ne sont pas encore », ce que la nouvelle époque a de plus prometteur se fait attendre… Dans le même temps, le capital marque des points. Il faut donc être lucide quant à la réalité des rapports de forces globaux et, pour résister, savoir défendre un projet politique apte à répondre à des tournants brusques de situation.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Roseau a écrit:Extrait de Les gauches dans la crise, par F. Sabado
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article28650D’un point de vue géopolitique, les potentialités du mouvement ouvrier et des mouvements sociaux sont considérables dans les nouvelles puissances émergentes, en particulier en Chine. Le poids social du prolétariat chinois, ses progrès dans la lutte pour l’augmentation des salaires, de la sécurité sociale, ses capacités à construire des syndicats, des associations pour les droits démocratiques, des mouvements politiques indépendants peuvent jouer un rôle clé dans une réorganisation des gauches… Dans une situation où le mouvement ouvrier traditionnel « n’est déjà plus », tandis que de nouveaux mouvements - les jeunes Indignés et les salariés chinois, indiens, ou autres d’Asie ou d’Amérique latine...-, « ne sont pas encore », ce que la nouvelle époque a de plus prometteur se fait attendre… Dans le même temps, le capital marque des points. Il faut donc être lucide quant à la réalité des rapports de forces globaux et, pour résister, savoir défendre un projet politique apte à répondre à des tournants brusques de situation.
Un texte désastreux globalement, incapable de s'extraire d'un retour obsessionnel sur le FdG et totalement incapable de traiter la crise des organisations de résistance de masse en Europe et particulierement en France.
Rien, strictement rien, qu'une conception lamentable et purement politicienne du front unique ouvrier, sans les ouvriers, sans les organisations de masse et de résistance unitaires , etc. Un incroyable désastre politique qui ne conçoit la ré-organisation du mvt ouvrier que dans le cadre des relations avec des petits partis réformistes.
On y reviendra et ce n'est pas le bon fil là sur la Chine, mais disons que sur cet aspect, à force de les secouer, les belles au bois dormant ont ouvert une petite paupière.
Mais c'est toujours largement indigent en matière d'analyse des forces principales du mvt ouvrier (ici et là bas) qui ne ressortent pas des partis (dont l'analyse et l'importance est très mauvaise) mais des organisations de masse de résistance du mvt ouvrier, de la Chine à l'Indonésie, de la France au Cambodge, des USA à l'Italie, etc.
La recomposition des organisations de masse du mvt ouvrier est en marche rapide, dans une situation sans garanties nulle part sur terre.
Sabado ne se saisit pas de ces questions mais s'obnubile sur les petits restes réformistes, rebaptisés "gauche radicale" suivant un mot malheureux de OB il y a quelque années qui ne permet pas de caractériser ces courants réformistes pas très originaux.
Ni de comprendre leurs potentialités. Et cerise sur le gâteau, ce texte ne ressort d'aucune insertion dans une stratégie quelconque.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Policier capturé par des paysans
http://weibo.blog.lemonde.fr/2013/05/13/chine-un-policier-capture-et-ligote-par-des-paysans/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
réforme capitaliste ? déjà bien avancée
A leur saucePublié le 29 mai 2013
RSS01411
Le premier ministre chinois Li Keqiang prône depuis longtemps un rééquilibrage en faveur de la consommation intérieure. Crédit Carlos Barria / Reuters
Le récent discours du premier Ministre Li Keqiang devant un parterre de cadres du Parti, dans lequel il appelait à réduire le rôle de l’Etat, à encourager activement l’investissement privé et étranger et à accorder une place plus importante aux mécanismes de marché dans l’économie chinoise, a été accueilli avec enthousiasme par nombre d’observateurs qui ont voulu y voir le signe que la réforme économique tant attendue en Chine était bel et bien en marche. Mais est-ce vraiment le cas ?
En vérité, ce discours ne constitue ni une surprise ni une rupture. Il s’inscrit tout d’abord dans la droite ligne de déclarations précédentes du même Li Keqiang qui, avant même d’accéder à ses nouvelles responsabilités, dénonçait les faiblesses de la stratégie économique chinoise et prônait un rééquilibrage en faveur de la consommation intérieure.
En outre, ces recommandations favorables au marché ne font que reprendre les conclusions d’un rapport conjoint de la Banque mondiale et du Development Research Center du Conseil d’Etat chinois (China 2030 – Creating a Modern, Harmonious and Creative High-income Society) publié au printemps 2012 et âprement défendu par un certain Li Keqiang.
Enfin, ces appels à la réforme sont en parfaite cohérence avec les objectifs fixés depuis longtemps de rééquilibrer le régime de croissance chinois en réduisant l’importance des investissements, notamment publics, dans la dynamique de croissance, au bénéfice de la consommation intérieure. Cette nécessaire réforme figurait déjà dans le 11ème plan quinquennal (2005-2010) lancé par l’équipe précédente Hu Jintao - Wen Jiabao.
Alors, beaucoup de bruit pour rien ? Peut-être pas. Un certain nombre d’éléments laissent en effet penser que les intentions réformatrices ont cette fois-ci plus de chance d’aboutir. Tout d’abord, le contexte est favorable car le ralentissement économique enregistré depuis le début de l’année (les prévisions de croissance n’excèdent pas les 7,5% pour 2013) appelle une réponse, non plus de court terme, qui passerait par un nouveau plan de relance volontariste, mais une réforme structurelle, seule à même de maintenir le pays sur un sentier de croissance durable. La Chine est en effet menacée par le piège des pays à revenu intermédiaire incapables de passer à un régime de croissance endogène fondé sur l’innovation. A l’évidence, le constat sur les limites du capitalisme d’Etat est aujourd’hui assez largement partagé et l’urgence de la réforme s’impose.
En outre, ces annonces font suite à d’autres mesures, qui ont d’ores et déjà été pour partie mises en œuvre, et dont l’objectif est de réduire, si ce n’est le poids du secteur public, tout au moins le pouvoir des bureaucrates et les dépenses de l’Etat. Ainsi une réforme administrative a été amorcée, avec une réduction du nombre des départements d’Etat et une réorganisation de certains ministères, dont celui des chemins de fer, qui avait défrayé la chronique en raison de multiples scandales. La dynamique réformatrice serait donc bel et bien en marche.
Pour autant, il convient de rester prudent sur la solidité et la durabilité de cet élan réformateur. Il n’est en particulier pas certain que les autorités chinoises parviennent à imposer l’ouverture du marché aux investisseurs étrangers, notamment dans le secteur des services. En dépit de déclarations d’intention générales, aucune disposition précise n’a pour l’instant été prise en ce sens. Et la montée des tensions entre la Chine et l’Union Européenne sur toute une série de contentieux commerciaux a toutes les chances de freiner les velléités d’ouverture de Pékin.
Par ailleurs, les réformateurs risquent de continuer de se heurter à de nombreuses résistances de la part de ceux qui ont jusque là amplement bénéficié du système. Le Premier ministre Li Keqiang aura-t-il la poigne suffisante pour imposer ses vues ? Rien n’est moins sûr.
En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/faut-croire-communistes-chinois-quand-vantent-conversion-economie-marche-francoise-nicolas-737684.html#UYb0w9OviixWAdTR.99 [img][/img]
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: Chine
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/06/04/chine-manifestation-apres-l-incendie-dans-un-abattoir_3423387_3216.html
Chine : manifestation après l'incendie dans un abattoir
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 04.06.2013 à 07h49 • Mis à jour le 04.06.2013 à 07h57
Une centaine de personnes ont bloqué la circulation et affronté la police mardi 4 juin dans la ville chinoise de Dehui, dans la province de Jilin, près d'un abattoir de volailles dont l'incendie la veille a tué au moins cent vingt personnes. L'incendie, qui s'est déclaré alors qu'environ trois cents personnes étaient au travail, a également fait soixante-dix blessés, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
Les manifestants, qui ont été dispersés après une heure, se sont rassemblés autour d'un groupe de proches des victimes, qui accusent l'exploitant de l'abattoir, un producteur local, de ne pas avoir respecté les règles minimales de sécurité. "Cela ne doit plus arriver", a déclaré Zhao Zhenchun, un homme qui a perdu son épouse et sa fille dans l'incendie. "Elles ont payé avec leur sang. Il y a tant de catastrophes de ce type qui se produisent en Chine à cause d'une surveillance insuffisante."
Selon Chine nouvelle, le président chinois, Xi Jinping, actuellement en visite sur le continent américain, où il doit rencontrer vendredi Barack Obama, a lui-même demandé aux autorités d'identifier les responsables de la catastrophe.
Un officiel a annoncé mardi qu'un haut responsable de l'abattoir avait été placé en détention. "Le représentant légal a été placé en garde à vue et les fonds [de la société] ont été gelés", a déclaré ce responsable du département de la propagande de Changchun, la capitale de la province du Jilin.
Les faits reprochés au responsable de l'abattoir placé en garde à vue n'ont pas été précisés. Une enquête a par ailleurs été ouverte sur les causes de la catastrophe. Le sinistre a débuté par une explosion vraisemblablement provoquée par une fuite d'ammoniac. Les normes de sécurité sont parfois peu respectées en Chine, ce qui entraîne des accidents industriels meurtriers, notamment dans les mines et les usines. Certains ont été suivis d'arrestations. Plus de treize cents personnes ont été tuées l'an dernier par des explosions, des effondrements ou des inondations dans les mines.
Chine : manifestation après l'incendie dans un abattoir
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 04.06.2013 à 07h49 • Mis à jour le 04.06.2013 à 07h57
Une centaine de personnes ont bloqué la circulation et affronté la police mardi 4 juin dans la ville chinoise de Dehui, dans la province de Jilin, près d'un abattoir de volailles dont l'incendie la veille a tué au moins cent vingt personnes. L'incendie, qui s'est déclaré alors qu'environ trois cents personnes étaient au travail, a également fait soixante-dix blessés, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
Les manifestants, qui ont été dispersés après une heure, se sont rassemblés autour d'un groupe de proches des victimes, qui accusent l'exploitant de l'abattoir, un producteur local, de ne pas avoir respecté les règles minimales de sécurité. "Cela ne doit plus arriver", a déclaré Zhao Zhenchun, un homme qui a perdu son épouse et sa fille dans l'incendie. "Elles ont payé avec leur sang. Il y a tant de catastrophes de ce type qui se produisent en Chine à cause d'une surveillance insuffisante."
Selon Chine nouvelle, le président chinois, Xi Jinping, actuellement en visite sur le continent américain, où il doit rencontrer vendredi Barack Obama, a lui-même demandé aux autorités d'identifier les responsables de la catastrophe.
Un officiel a annoncé mardi qu'un haut responsable de l'abattoir avait été placé en détention. "Le représentant légal a été placé en garde à vue et les fonds [de la société] ont été gelés", a déclaré ce responsable du département de la propagande de Changchun, la capitale de la province du Jilin.
Les faits reprochés au responsable de l'abattoir placé en garde à vue n'ont pas été précisés. Une enquête a par ailleurs été ouverte sur les causes de la catastrophe. Le sinistre a débuté par une explosion vraisemblablement provoquée par une fuite d'ammoniac. Les normes de sécurité sont parfois peu respectées en Chine, ce qui entraîne des accidents industriels meurtriers, notamment dans les mines et les usines. Certains ont été suivis d'arrestations. Plus de treize cents personnes ont été tuées l'an dernier par des explosions, des effondrements ou des inondations dans les mines.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Chine
Chine : industries criminelles
par Pierre Rousset
http://npa2009.org/node/37742
par Pierre Rousset
http://npa2009.org/node/37742
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Source: Agefi
Le marché interbancaire chinois est sous tension. Le taux de refinancement à 7 jours a plus que doublé le mois dernier et s’est encore envolé de 49 points de base (bp) vendredi pour atteindre 6,88%.
Pour faire face à cette crise, la Banque Populaire de Chine (PBOC) a suspendu depuis une semaine ses opérations d’«open market» et a ainsi injecté quelque 92 milliards de yuans (11 milliards d’euros) dans le système financier. Une intervention néanmoins inférieure aux 160 milliards de yuans injectés la semaine dernière, qui n’a pas permis de calmer les tensions sur le marché. «La crise de liquidités pèse sur la demande d’obligations. La crise devrait persister tant que la banque centrale n’injectera pas davantage de capitaux dans le système bancaire», estime Chen Ying, analyste obligataire chez Sealand Securities à Shenzhen.
«Si cela devait durer, cela pourrait affecter les émissions d’obligations d’entreprise et souveraines», ajoute Chen Ying. Pour la première fois depuis 23 mois, le ministère des Finances n’est pas parvenu à placer l’intégralité des obligations d’Etat offertes lors de la dernière adjudication. Pékin a ainsi placé vendredi pour 9,53 milliards de yuans de titres à 273 jours, contre un objectif initial de 15 milliards de yuans. Le rendement moyen consenti est de 3,76%, contre un taux de 3,14% pour les obligations de même maturité. Agricultural Development Bank of China, responsable des financements de projets de croissance du gouvernement, n’a réussi à lever la semaine dernière qu’à peine plus de la moitié de son objectif de 20 milliards lors de son émission d’obligations à six mois.
«Avec le resserrement de la fenêtre de crédits de la PBOC, les banques chinoises sont fortement dépendantes de ces injections pour leurs besoins de roulement de leurs prêts», explique Anne Stevenson-Yang de J Capital. La semaine dernière, China Everbright Bank a fait défaut sur le remboursement d’une ligne de 6 milliards de yuans à Industrial Bank, ce qui a entraîné un effet domino qui a contraint les créanciers lésés à se ruer sur le marché interbancaire, faisant ainsi flamber les taux à plus de 10% le 6 juin.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Cette nuit en Asie : la Chine coupe le robinet du cash à ses banques
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Suite...très instructive
Source: http://www.mediapart.fr/journal/international/200613/la-grande-peur-des-banques-chinoises
La grande peur des banques chinoises
Par Martine Orange
La grande peur des banques chinoises
Par Martine Orange
Brusquement, la fièvre semble avoir gagné la Chine. Depuis une semaine, les signes se multiplient d’une grande tension dans le système bancaire chinois. Le système interbancaire s’est totalement gelé ces derniers jours. Les banques chinoises refusent de se prêter entre elles, au point que le taux interbancaire (overnight Repo) a explosé, atteignant le record de 25% jeudi. Les rumeurs de faillite bancaire circulent. La Bank of China a dû démentir son effondrement. Un crédit crunch se profile, menaçant toute l'économie chinoise. «Les investisseurs ont de plus en plus de mal à refinancer leurs dettes à court terme», avertit l'agence de notation Fitch dont la note est reprise par le Telegraph
Obnubilés par la perspective de se voir priver de leur dose de liquidités quotidiennes – 4 milliards de dollars par jour ! – dispensées par la Réserve fédérale, la plupart des investisseurs et observateurs ont à peine pris note des tensions chinoises. Les analystes plus attentifs, eux s’inquiètent. Car, pour eux, ce scénario a un air de déjà vu : « nous sommes pas loin d’un moment Lehman » remarque le site Zerohedge en soulignant la ressemblance entre ce qui se passe actuellement à Pékin et la panique à la veille de l’effondrement de la banque Lehman, en septembre 2008.
[url=http://www.mediapart.fr/files/Martine Orange/Capture_decran_2013-06-20_a_22.40.53.png][/url]© Zero hedge
[url=http://www.mediapart.fr/files/Martine Orange/Capture_decran_2013-06-20_a_22.41.08.png][/url]© Zerohedge
Depuis plusieurs mois, les signes d’essoufflement et de tension se multiplient sur l’économie chinoise. Les autorités chinoises ont beau publier des chiffres de croissance à faire pâlir de jalousie tous les autres pays dans le monde – + 7,7% de croissance au premier trimestre –, personne n’y croit vraiment. Car en dépit des efforts du gouvernement chinois pour rééquilibrer son économie et soutenir une demande intérieure, le modèle chinois reste largement mercantiliste, reposant sur les exportations. Aujourd’hui la Chine subit les conséquences de l’austérité et la récession généralisées en Europe, un de ses principaux marchés. Depuis un an, ses exportations stagnent ou baissent. Et tout l’appareil productif en accuse le contrecoup, comme semblent le prouver d’autres indicateurs, considérés comme plus fiables
[url=http://www.mediapart.fr/files/Martine Orange/Capture_decran_2013-06-20_a_22.46.10.png][/url]
Ainsi, la consommation d’électricité en Chine accuse une chute de plus de 15% en un an. Sauf à considérer que les entreprises chinoises ont réalisé des économies d’énergie stupéfiantes en quelques mois, ce chiffre n’est pas de très bon augure. De même, la demande chinoise en matière première est en sensible baisse, entraînant une chute des cours mondiaux du cuivre, du nickel, de l’acier. La production industrielle, après s’être un peu reprise au début de l’année, est à nouveau en baisse, comme le note le Wall Street journal.
Mais la plus grande inquiétude vient de la bulle immobilière qui s’est constitué en Chine ces dernières années. Pour éviter la crise, le gouvernement chinois a décidé en 2009 d'injecter l'équivalent de 12% de son PIB dans l'économie. Le crédit depuis l'effondrement de Lehman est passé de 9.000 à 23.000 milliards de dollars. Mais l'essentiel de cet argent s'est concentré sur l'immobilier , secteur déjà en surchauffe, assorti d'énormes dettes sur les autorités locales.
Une spéculation effrénée s’est déchaînée dans ce secteur. Profitant d’une politique monétaire très laxiste, les banques ont prêté et investi à tout va dans des projets de plus en plus pharaoniques. Des villes entières ont surgi de nulle part, comme le racontait Jordan Pouille dans son reportage sur Tianfu New City (voir Chine : le rêve (ou le cauchemar) prend forme).
Un système bancaire de l'ombre
Mais il n’y a pas qu’à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, que des immeubles entiers sont vides, dans tout le pays des villes nouvelles entières sont sans habitant. (voir le reportage de CBS)
Aujourd’hui, l’explosion de la bulle immobilière menace l’ensemble du système financier et les autorités locales. En quelques années, le ratio de dette du pays est passé de 75% à 200%, selon Fitch. De plus, les banques ont dans leur bilan des montagnes de créances consenties aux entreprises et à l’économie, qui ont massivement investi au point de créer des surcapacités. Le système du crédit semble désormais au bord de l'épuisement.
Depuis deux ans, la sonnette d’alarme a été tirée sur les pratiques des banques accusées de soutenir un surinvestissement massif dans tous les secteurs. La banque centrale de Chine a, à plusieurs reprises, tenté de ralentir la surchauffe en restreignant sa politique monétaire et en augmentant ses taux. Mais rien n’y a fait.
D’autant que s’est développé à côté des banques officielles, un système financier de l’ombre, aux mains des potentats locaux et de particuliers. Des fonds de placements, des trusts, des sociétés opaques se sont créées, ont emprunté aux banques et ont joué les investisseurs. Pour asseoir leur pouvoir, soutenir les projets locaux, et surtout gagner de l’argent – car les taux réclamés sur les prêts sont parfois usuraires – ils ont déversé des milliards dans les régions et financé des projets sans fondement.
Aujourd’hui, même les autorités chinoises ne savent pas évaluer l’état de santé du système bancaire officiel et parallèle. Certains évoquent des centaines de milliards de dollars de créances pourries. Le résultat en tout cas est là : les banques ne font plus confiance et refusent de se prêter entre elles. Et les bruits de faillite résonnent de toutes parts.
Dans cette situation déjà tendue à l’extrême, la grande préoccupation d’une partie des financiers occidentaux est la réponse du gouvernement chinois. Car la banque centrale chinoise n’a pas répondu à leurs attentes : elle a refusé d’assouplir sa politique monétaire et d’injecter plus de liquidités dans le système bancaire, ou d’abaisser ses taux directeurs, comme l’a fait la Réserve fédérale à chaque moment dangereux.
Cette résistance, inhabituelle pour un monde financier, est inspirée par la politique, s’inquiète le Financial Times. « Au lieu de cela, la banque populaire de Chine a recommandé une complète mise en œuvre de la campagne de « nouvelle ligne d’éducation des masses » lancée cette semaine par le président Xi Jinping – une campagne qui par son style de propagande et dans son envergure potentielle évoque l’ère maoïste », écrit le quotidien. « Les cadres du parti communiste qui dirigent la banque centrale sont censés s’attaquer aux quatre vents du formalisme, de la bureaucratie, de l’hédonisme et de l’extravagance, comme l’a demandé M. Xi » poursuit-il.
Conscient de la colère croissante des Chinois face aux inégalités et à la corruption (voir les articles de Mediapart ici ou là), le nouveau gouvernement chinois a décidé de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre la corruption. Mais cette reprise en main au moment où l’économie chinoise vacille, où le système financier se grippe, fait peur au monde financier. Brusquement, celui-ci, qui ne jurait que par le miracle chinois, réalise que Pékin est toujours, si ce n’est communiste, au moins un régime autoritaire, faisant passer ses intérêts politiques avant tout.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Le système bancaire chinois est complétement pourri jusqu'au trognon.
(point de développement là dessus).
(point de développement là dessus).
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Chine
LA CHINE ENTRE BRUTALEMENT DANS LA CRISE, par François Leclerc
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Chine
Le ministre chinois des Finances envisage une croissance à 7% en 2013, inférieure aux 7.5% estimés préalablement.
Cela serait si c'était confirmé le plus mauvais résultat de ces 15 dernières années.
Ce taux parait très important quand on le compare avec d'autres états du monde. Toutefois il faut tenir compte de l'inflation réelle et des objectifs de développement de la consommation intérieure.
L'état désastreux des banques chinoises, la corruption et la dissimulation rendent difficiles une appréciation objective de la réalité.
Cela serait si c'était confirmé le plus mauvais résultat de ces 15 dernières années.
Ce taux parait très important quand on le compare avec d'autres états du monde. Toutefois il faut tenir compte de l'inflation réelle et des objectifs de développement de la consommation intérieure.
L'état désastreux des banques chinoises, la corruption et la dissimulation rendent difficiles une appréciation objective de la réalité.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
La croissance ralentit en effet
Source: Le Monde 15 Juillet
Le ministre chinois des finances, Lou Jiwei, avait préparé le terrain en déclarant, lors d'une visite à Washington les 10 et 11 juillet : "Ce n'est pas un gros problème pour nous de n'atteindre qu'une croissance de 7 % ou 6,5 %."
Pas de mauvaise surprise donc au moment de la publication des chiffres de croissance de la Chine au deuxième trimestre, lundi 15 juillet : avec une progression de 7,5 % du produit intérieur brut (PIB), contre + 7,7 % au premier trimestre et + 7,9 % au cours des trois derniers mois de 2012, la décélération de la deuxième économie mondiale se poursuit.
Les ventes de détail, indice de la consommation des ménages, ont progressé de 13,3 % en juin sur un an et de 12,7 % sur l'ensemble du premier trimestre, tandis que la production industrielle a avancé de 8,9 % en juin.
Malgré quatre trimestres sous la barre des 8 % (au premier semestre 2013, la croissance est de 7,6 %), le gouvernement chinois veut toutefois montrer qu'il ne reviendra pas aux anciennes méthodes – soit un plan de relance par l'investissement public et un assouplissement de politique monétaire.
"Il faudra patienter avant la reprise. Pékin essaie de stabiliser l'économie en la restructurant", explique Li Wei, économiste de la banque Standard Chartered, à Shanghaï. "Ce n'est plus l'heure des petits ajustements, la banque centrale ne devrait pas réviser ses taux d'intérêt à la baisse. Le redressement devra venir d'une croissance plus saine", précise-t-il.
LA CONSOMMATION DES MÉNAGES DOIT PLUS CONTRIBUER AU PIB
Les placements en actifs fixes, qui sont un indicateur de l'investissement dans les infrastructures et le secteur immobilier, ont gagné 20,1 % sur un an en juin, contre 20,4 % en mai. C'est là qu'il faut réformer, en substituant la consommation des ménages à ces niveaux systématiquement forts d'investissement.
Pour Michael Pettis, professeur de finance à l'université de Pékin, le rééquilibrage doit voir la contribution de la consommation des ménages au PIB grimper de 35 % à l'heure actuelle à au moins 50 % dans dix ans.
"Il faudra pour cela que la consommation se tienne toujours à près de 4 % au-delà du taux de croissance du PIB, donc que ce dernier baisse encore, dit M. Pettis. A terme pourtant, cette Chine-là semble plutôt rassurante pour sa masse de consommateurs."
Reste que le contour de possibles réformes est à peine annoncé et que le processus s'annonce compliqué. Elles se matérialiseront, dans un premier temps, par la création d'une zone franche à l'est de Shanghaï, annoncée début juillet et rassemblant trois importants ports ainsi que l'aéroport international de Pudong.
Le nouveau premier ministre, Li Keqiang, a lancé cette initiative en choisissant d'effectuer, en mars, son premier déplacement après sa prise de fonctions dans ce poumon économique qu'est la ville la plus peuplée du pays.
Le South China Morning Post a révélé, lundi, que M. Li aurait, à cette occasion, demandé aux officiels de Shanghaï de lui soumettre une liste d'innovations envisageables dans cette nouvelle zone franche.
RÉTICENCES AUX RÉFORMES GOUVERNEMENTALES
Les détails restent flous mais le projet, s'il se matérialise, est ambitieux : il est question de laisser les banques étrangères s'implanter plus librement (elles ont entre 2 % et 3 % du marché chinois) ; les contrôles de flux de capitaux seraient levés ; les devises étrangères acceptées ; la libéralisation des taux d'intérêt engagée ; le courtage des matières premières serait facilité afin de concurrencer des plateformes telles que Singapour.
Mais très vite, toujours selon le quotidien de référence de Hongkong, le premier ministre s'est heurté aux résistances. Pour la commission de régulation des investissements, la Chine n'est pas mûre pour le trading international de matières premières.
Quant à l'organe de contrôle des marchés boursiers, il s'oppose à l'idée de permettre à tous les établissements bancaires chinois implantés dans la zone franche de proposer des services hors du pays, pour ne conserver ce privilège qu'à la Banque de développement de Shanghaï-Pudong.
Lors d'une réunion, le premier ministre aurait tapé du poing sur la table et lancé : "Les retours d'opinion ne sont pas acceptables."
Cet avant-goût des réticences montre que le changement prendra du temps. D'ici là, la détérioration restera anxiogène. Mais elle légitime des réformes en profondeur, comme le résume Ren Xianfang, économiste d'IHS Global Insight, à Pékin : "Plus fort est le désarroi dans l'économie, plus grande est la motivation à réformer."
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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