Automobile, luttes des travailleurs
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Re: Automobile, luttes des travailleurs
Article de Lutte Ouvrière d'aujourd'hui. Pas un mot du "correspondant LO" sur l'action des Ford au salon ?
Lutte ouvrière
Dans l'automobile : les patrons à l'attaque
À l'occasion du Mondial de l'automobile, les patrons de Renault et de PSA ont clairement annoncé la couleur : ils veulent durcir encore un peu plus la guerre contre les salariés. Varin, patron de PSA, Saint-Geours, directeur général du même groupe, Ghosn, patron de Renault, se sont répandus dans la presse pendant toute la semaine pour exiger du gouvernement qu'il les aide à augmenter leurs profits.
Et tous d'entonner la même rengaine : il faut faire baisser le coût du travail, il faut plus de flexibilité, il faut moins de droits pour les travailleurs. « Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail », a expliqué Carlos Ghosn, pendant que son compère Varin pleurnichait sur « l'extrême importance d'alléger les charges sur les emplois industriels. » Et il ne s'est pas gêné pour expliquer que PSA avait peut-être mauvaise presse avec la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, mais que ce n'était qu'un début et que « certains concurrents », c'est-à-dire Renault, pour ne pas le nommer, devraient « mener des opérations similaires ». Et il ne fait de doute pour personne, en effet, que si PSA réussissait à fermer une usine de montage en France, Renault lui emboîterait le pas.
Les patrons de l'automobile ont évidemment trouvé un homme qui les comprend en la personne du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault qui, au lieu de répondre que c'est le gavage organisé des actionnaires qui coûte cher et non le travail des ouvriers, a expliqué que son gouvernement cherchait des solutions pour améliorer la compétitivité, ajoutant, pour qu'on comprenne bien : « Le coût du travail n'est pas un mot tabou. »
Quel lamentable tandem que ce patronat qui en demande toujours plus et ce gouvernement qui ne cherche qu'à lui complaire ! Derrière les mots ronflants de ces gens-là, « compétitivité », « recherche de la performance », ce sont des milliers de drames humains qui se jouent : ceux des travailleurs menacés d'être jetés à la rue, et de tous ceux qui resteront au travail mais à qui, au nom de la « productivité », on cherchera à imposer des cadences toujours plus dures. Et derrière la « baisse des charges sur les emplois » qu'exigent les patrons, il y a de nouvelles exonérations, c'est-à-dire de nouveaux milliards offerts en cadeau aux patrons, et qui manqueront demain dans les caisses des services publics utiles à tous.
Un exemple de ce que les patrons appellent « accords de flexibilité » -- et que le gouvernement est bien parti pour permettre de généraliser -- est l'accord signé entre la direction de PSA et certains syndicats à l'usine de Sevelnord. Contre une hypothétique promesse de ne pas fermer l'usine, la direction a imposé le gel des salaires et une flexibilité accrue sur le temps de travail, c'est-à-dire « l'overtime », tel qu'il est pratiqué dans l'usine voisine de Toyota : si le patron le décide, les ouvriers se voient obligés de rallonger leur journée d'une ou deux heures supplémentaires... On sait quand on arrive au travail, mais on ne peut même plus savoir quand on en sort ! Rien d'étonnant à ce que cet accord fasse frémir de bonheur Denis Martin, le directeur industriel du groupe, qui a affirmé que son ambition était d'étendre ce type d'accord « dans d'autres environnements », c'est-à-dire dans les autres usines du groupe Peugeot.
Les travailleurs sont prévenus : le patronat de l'automobile, qui se fait en la matière le porte-parole et la tête de pont du patronat tout entier, veut attaquer sur tous les terrains en même temps. Il n'y aura qu'une contre-attaque généralisée du monde du travail qui permettra d'empêcher tous ces gens -- patrons et ministres -- de faire revenir les droits et les conditions de vie de la classe ouvrière des dizaines d'années en arrière.
Correspondant LO
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Cet articcle, dont Vérié a peut-être oublié de lire le titre, est centré sur les attaques patronales dans l'automobile et non sur les actions et mobilisations ouvrières dans ce secteur....
Mais on sait sait bien que pour qui veut tuer son chien, rien n'est plus simple que de dire qu'il a la rage....
Pour ne pas entrer dans une nouvelle polémique sur les méchants sectaires, ajoutons à l'article que le tandem Hollande/Airaut envisage maintenant un nouveau cadeau de 40 milliards sur cinq ans pour le patronnat en terme de déduction de "charges", c'est à dire qu'on va voler légalement 40 milliards de salaire différé aux travailleurs pour les filer aux patrons avec probablement un grand coup de CSG supplémentaire programmé par le ministre de "gauche" Moscovici qui pleurait, ce matin sur France Inter, le sort du patronnat avant de rencontrer sa copine Parisot ce midi...
Ces ministres voyous s'apprêtent aussi à revenir sur l'imposition des plus-values en cas de revente d'entreprise, suite aux pressions/ agitations de patrons enragés...
Mais on sait sait bien que pour qui veut tuer son chien, rien n'est plus simple que de dire qu'il a la rage....
Pour ne pas entrer dans une nouvelle polémique sur les méchants sectaires, ajoutons à l'article que le tandem Hollande/Airaut envisage maintenant un nouveau cadeau de 40 milliards sur cinq ans pour le patronnat en terme de déduction de "charges", c'est à dire qu'on va voler légalement 40 milliards de salaire différé aux travailleurs pour les filer aux patrons avec probablement un grand coup de CSG supplémentaire programmé par le ministre de "gauche" Moscovici qui pleurait, ce matin sur France Inter, le sort du patronnat avant de rencontrer sa copine Parisot ce midi...
Ces ministres voyous s'apprêtent aussi à revenir sur l'imposition des plus-values en cas de revente d'entreprise, suite aux pressions/ agitations de patrons enragés...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
A noter que le correspondant LO ne parle pas non plus des actions des travailleurs de PSA !
"Sectarisme", "sabotage", crièrent les tartuffes...
"Sectarisme", "sabotage", crièrent les tartuffes...
Invité- Invité
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Sauf qu'un autre article du même numéro de LO, juste à côté, est consacré aux PSA et au meeting d'Aulnay où la parole a été refusée à Poutou comme porte-parole des Ford, dont la présence n'est pas évoquée...Agger a écrit:A noter que le correspondant LO ne parle pas non plus des actions des travailleurs de PSA !
"Sectarisme", "sabotage", crièrent les tartuffes...
Tu ne lis pas le journal que tu défends ?
Mais tu vas sans doute me dire que c'est normal, vu que ça ne concerne que le 93 ! Que venaient donc faire là-bas des travailleurs... de Bordeaux ?
À Aulnay-sous-Bois : un rassemblement de lutte
Samedi 29 septembre était organisé, à l'initiative des syndicats de Seine-Saint-Denis, un rassemblement de lutte au cœur de la cité des 3 000, à Aulnay-sous-Bois. Plusieurs centaines de travailleurs et de militants du département se sont rassemblés pour dénoncer le véritable massacre de l'emploi auxquels se livrent les patrons en Seine-Saint-Denis, pas seulement à PSA mais aussi à Air France, Sanofi, DHL, Presstalis, Rotos 93, et combien d'autres...
Dans la semaine, quelques dizaines de salariés de PSA Aulnay-sous-Bois sont allés distribuer des tracts devant des entreprises du voisinage comme Ikea, l'aéroport de Roissy, le sous-traitant Magnetto sur le site d'Aulnay. Ils ont expliqué à ces travailleurs -- comme l'a fait le responsable de la CGT pendant le rassemblement -- que PSA n'est pas un cas à part, un cas spécifique, et que la menace du chômage touche l'ensemble de la classe ouvrière.
La seule issue, ce sera de s'adresser, non seulement aux autres travailleurs, mais aussi à la population, et de se battre tous ensemble. Parce qu'au-delà des sites concernés, ce sont des villes entières, un département entier que le patronat a l'intention de ruiner au nom du profit de ses actionnaires.
La prochaine étape, à Aulnay, est à présent de réussir la journée de grève et de mobilisation du 9 octobre, avec une action vers le Salon de l'automobile et la manifestation de l'après-midi contre les licenciements.
Correspondant LO
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
T'es un sacré hypocrite quand même. Tu parles d'un article en particulier, t'as une vague réponse (qui dit juste qu'il n'y a guère de raison de parler de ce que tu voulais dans l'article que tu cites) et pour la peine... tu parles d'un autre article ! Oui pq pas, mais quel rapport avec ce que tu disais plus haut ? Donc, reprenons... tu constates que dans le journal LO daté de demain (que je lirai sans doute dans le week end, quand je l'aurai entre les mains) il n'y a pas d'article sur l'intervention de la CGT Ford Blanquefort au salon de l'auto (parce que c'est de ça que tu parlais !). Fort bien, c'est déjà autre chose... Et alors ?
Invité- Invité
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Avant de lancer des insultes, Agger, tu devrais tout de même faire un effort de réflexion.Agger a écrit:T'es un sacré hypocrite quand même. Tu parles d'un article en particulier, t'as une vague réponse (qui dit juste qu'il n'y a guère de raison de parler de ce que tu voulais dans l'article que tu cites) et pour la peine... tu parles d'un autre article ! Oui pq pas, mais quel rapport avec ce que tu disais plus haut ? Donc, reprenons... tu constates que dans le journal LO daté de demain (que je lirai sans doute dans le week end, quand je l'aurai entre les mains) il n'y a pas d'article sur l'intervention de la CGT Ford Blanquefort au salon de l'auto (parce que c'est de ça que tu parlais !). Fort bien, c'est déjà autre chose... Et alors ?
Ce que je reproche à LO, c'est de ne même pas avoir cité les Ford, dans deux articles consacrés aux luttes de l'automobile et à l'offensive patronale, alors que, dans ces deux articles, le salon de l'auto est cité et diverses entreprises énumérées. Or, tu nous expliques que c'est normal, car dans un de ces articles, les réactions des ouvriers de PSA n'étaient pas non plus évoquées (bien que PSA soit largement cité). Je t'ai donc expliqué qu'elles l'étaient dans un autre article - tout simplement parce que LO préfère généralement traiter les sujet en plusieurs courts articles qu'en un long article fleuve pour des raisons de compréhension. (Ce que je ne critique nullement, bien que, dans certains cas, ça rende les analyses plus difficiles.)
Bref, LO de cette semaine consacre deux articles à l'automobile où les Ford ne sont pas cités, alors qu'ils étaient présents au salon de l'auto et à Aulnay. Ca ne te semble pas bizarre ?
Dernière édition par verié2 le Jeu 4 Oct - 14:07, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Bien entendu, et il est tout à fait juste de faire de l'agitation pour que cette indignation légitime débouche sur des luttes.
Copas
Ce qui fait crier beaucoup de travailleurs contre l'utilisation du prétexte de la crise ce sont bien les éléments contradictoires entre ce qu'ils peuvent constater en déballages de richesses (là dessus les bourges ne débandent pas) et leur sort, le sort de leur entreprise, le sort global du système économique.
Mais, notre rôle n'est pas seulement de faire de l'agitation sur l'injustice sociale, sur le fait que les seules victimes des crises et restructurations sont les travailleurs. Il faut apporter des explications et des réponses. "De l'argent, il y en a" (enfin des châteaux, des yatchs, des placements etc), mais suffirait-il qu'il soit "utilisé autrement", mieux géré, est-ce possible dans le cadre du système capitaliste en crise etc ? Suffirait-il de prendre un peu de leurs profits aux capitalistes de l'automobile pour maintenir les emplois ?
"Une autre politique est possible" (slogan qui termine le tract d'appel à la manif d'Aulnay)...
Qu'est-ce que ça signifie au juste ? Qu'une autre politique des patrons ? du gouvernement ? permettrait de "réindustrialiser le 93", puisqu'il s'agit de l'objectif annoncé.
Et devons-nous revendiquer la "réindustrialisation" du 93 ou le maintien des salaires dans tous les cas de figure ?
Tout cela n'est pas clair. Et, quand un langage n'est pas clair, équivoque, c'est toujours son interprétation la plus "réaliste réformiste" qui passe dans les têtes de la majorité des gens, d'autant que cela correspond à ce qu'ils entendent tous les jours dans les médias.
C'est pourquoi, à mon avis, des explications beaucoup plus claires sur la nature et le fonctionnement du capitalisme sont indispensables pour aider une avant-garde à se dégager de toutes les illusions réformistes, gestionnaires, localistes, corporatistes.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
verié2 a écrit:Bien entendu, et il est tout à fait juste de faire de l'agitation pour que cette indignation légitime débouche sur des luttes.
Copas
Ce qui fait crier beaucoup de travailleurs contre l'utilisation du prétexte de la crise ce sont bien les éléments contradictoires entre ce qu'ils peuvent constater en déballages de richesses (là dessus les bourges ne débandent pas) et leur sort, le sort de leur entreprise, le sort global du système économique.
Mais, notre rôle n'est pas seulement de faire de l'agitation sur l'injustice sociale, sur le fait que les seules victimes des crises et restructurations sont les travailleurs. Il faut apporter des explications et des réponses. "De l'argent, il y en a" (enfin des châteaux, des yatchs, des placements etc), mais suffirait-il qu'il soit "utilisé autrement", mieux géré, est-ce possible dans le cadre du système capitaliste en crise etc ? Suffirait-il de prendre un peu de leurs profits aux capitalistes de l'automobile pour maintenir les emplois ?
"Une autre politique est possible" (slogan qui termine le tract d'appel à la manif d'Aulnay)...
Qu'est-ce que ça signifie au juste ? Qu'une autre politique des patrons ? du gouvernement ? permettrait de "réindustrialiser le 93", puisqu'il s'agit de l'objectif annoncé.
Et devons-nous revendiquer la "réindustrialisation" du 93 ou le maintien des salaires dans tous les cas de figure ?
Tout cela n'est pas clair. Et, quand un langage n'est pas clair, équivoque, c'est toujours son interprétation la plus "réaliste réformiste" qui passe dans les têtes de la majorité des gens, d'autant que cela correspond à ce qu'ils entendent tous les jours dans les médias.
C'est pourquoi, à mon avis, des explications beaucoup plus claires sur la nature et le fonctionnement du capitalisme sont indispensables pour aider une avant-garde à se dégager de toutes les illusions réformistes, gestionnaires, localistes, corporatistes.
Encore une fois, il ne s'agit pas de savoir si dans le cadre du système on peut ou pas réindustrialiser le 93,...
Mais bien de cesser de sortir des sornettes sur les bourgeois qui n'auraient plus de tunes à cause de la grande crise capitaliste. Il faut cesser les propos caricaturaux, une partie de ces richesses accumulées n'est pas réalisable mais une autre partie l'est largement.
La situation des entreprises et la Baisse des taux de profits n'a pas de relation mécanique et immédiate sur le pillage pendant des dizaines d'années des classes ouvrières du monde. La bourgeoisie française est une des plus fortunée du monde et est assise sur des fortunes considérables.
Il n'y a pas de remise en cause des mécanismes de la grande crise en rappelant cela et en prenant les dispositions nécessaires pour confisquer ou se battre pour confisquer cela. Y compris pour le donner aux PSA.
De l'argent il y en a effectivement. Et pas seulement inconvertible.
Que cela ne résolve pas la BTTP, la grande crise du capitalisme c'est ok. PSA ne sera pas plus rentable parce qu'on fait rendre gorge à la famille Peugeot , mais la famille Peugeot a plein de tunes. Il n'est pas possible dans la résistance au capitalisme et les luttes concrètes de ne pas s'en prendre à la bourgeoisie. Et il est justifié de tous points de vue de s'en prendre par exemple à la famille peugeot.
Ca ne change rien au reste de la bataille ni ne constitue un détournement .
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
offensive d’ensemble, réponse tous ensemble
VESSILLIER Jean-Claude
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article26551
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article26551
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Je n'ai jamais contesté qu'il soit légitime de se s'en prendre aux Peugeot et de vouloir saisir leurs richesses. Mais, pour le reste, je me demande si nous nous comprenons bien et si nous sommes sur la même longueur d'ondes.Copas
il est justifié de tous points de vue de s'en prendre par exemple à la famille peugeot.
Ca ne change rien au reste de la bataille ni ne constitue un détournement . (...) La bourgeoisie a plein de tunes.
L'idée qui est répandue par les politiciens et les syndicats, c'est que "une autre politique est possible", qu'on pourrait "réindustrialiser le 93" ou gérer telle ou telle autre entreprise autrement... dans le cadre du capitalisme en crise. Même si, comme tu le soulignes, les liens ne sont pas mécaniques entre la crise et les fermetures, ces liens existent tout de même. Le déplacement de secteurs entiers de l'industrie d'une région du monde à une autre, par exemple la production d'acier, est une réalité. Il n'y a pas d'exemple d'entreprises non rentables que les patrons ont continué à faire tourner longtemps sous la pression des travailleurs.
Je ne sais pas si tu as connu cette période, mais il faut se souvenir des grandes luttes de la sidérurgie des années 80, avec la montée des sidérurgistes sur Paris. C'était impressionnant et ça avait une autre ampleur que la réaction des travailleurs de l'automobile... du moins pour le moment. Ca n'a rien empêché du tout. Ce ne fut historiquement qu'une lutte d'arrière-garde - ce qui ne signifie évidemment pas qu'il ne fallait pas la mener.
Autrement dit, si on ne se fixe pas des objectifs ambitieux qui sortent du localisme économique, de l'idée d'imposer "une autre politique" à son patron entreprise par entreprise etc, nous allons droit dans le mur, quelle que soit la combativité des travailleurs. L'idée qu'on pourrait par exemple fabriquer autre chose de plus utile socialement tout en conservant nos salaires et en améliorant nos conditions de travail n'est jamais évoqué. On ne parle que de récupérer la production de tel ou tel modèle etc.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Je ne sais pas si tu as connu cette période, mais il faut se souvenir des grandes luttes de la sidérurgie des années 80, avec la montée des sidérurgistes sur Paris. C'était impressionnant et ça avait une autre ampleur que la réaction des travailleurs de l'automobile... du moins pour le moment. Ca n'a rien empêché du tout. Ce ne fut historiquement qu'une lutte d'arrière-garde - ce qui ne signifie évidemment pas qu'il ne fallait pas la mener.
Qu'est-ce que tu entends par arrière-garde ?!
Florange, c'est un combat d'arrière-garde ?
vilenne- Messages : 264
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Non, ce n'est pas un combat d'arrière-garde pour le moment. Mais ça en deviendra un si les salariés de Florange ne parviennent pas à s'unir aux autres corporations.Qu'est-ce que tu entends par arrière-garde ?!
Florange, c'est un combat d'arrière-garde ?
vilenne
Le combat des sidérurgistes des années 80 aurait pu déboucher sur une contre-offensive d'envergure de la classe ouvrière. Dans la mesure où cela n'a permis que d'obtenir, dans certains cas, des indemnités et des reclassements (et encore il faut voir lesquels), on peut dire aujourd'hui, mais aujourd'hui seulement bien sûr, que ce fut un combat d'arrière-garde qui ne parvint même pas, ou très peu, à freiner les fermetures. (C'est la définition même du combat d'arrière garde qui ne permet que de retarder un peu la victoire ennemie...)
Si le terme "combat d'arrière garde" te semble déplaisant, péjoratif, on peut parler d'une défaite. Mais, aujourd'hui, tout combat qui ne s'étend pas est quasiment perdu d'avance et ne peut déboucher, au mieux, que sur un "meilleur" plan de restructuration-indemnisation-reclassement.
Faut-il cacher cette vérité aux travailleurs ? En fait, il semble bien qu'ils la ressentent eux-mêmes. Ne croyant pas à une riposte générale, qu'aucune force significative ne leur propose, ils se replient sur les solutions qui leur semblent à leur portée, comme des indemnités, des reclassements, voire la débrouille individuelle...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Justement : j'ai appris hier que la CGT d'ArcelorMittal Florange a prévu deux ou trois bus pour manifester au Salon de l'Automobile.verié2 a écrit:Non, ce n'est pas un combat d'arrière-garde pour le moment. Mais ça en deviendra un si les salariés de Florange ne parviennent pas à s'unir aux autres corporations.Qu'est-ce que tu entends par arrière-garde ?!
Florange, c'est un combat d'arrière-garde ?
vilenne
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Monaco, mécaplast sous-traitant de PSA licencie
Monaco, les travailleurs de l'équipementier automobile monégasque mécaplast en butte à un plan de licenciements-délocalisation.
Le groupe monégasque qui emploie 5000 travailleurs dans le monde, avec des unités de production en France, en Chine, en Inde, en Turquie, au Brésil, au Mexique, en Pologne, en Italie, en Espagne, etc et qui a bénéficié du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), est spécialisé dans la fabrication de pièces de plastique internes et externes. Il fournit tous les grands groupes automobiles mondiaux et est en concurrence avec des groupes comme Valeo et Faurecia.
Il a vendu récemment une usine à Valréas en France à un autre groupe équipementier monégasque, Silvatrim, spécialisé dans la plasturgie.
Le plan de licenciements dans une usine déjà sérieusement malmenée qui ne réunit plus que quelques centaines de travailleurs, concerne 117 travailleurs, dont 71 licenciements secs. l'émotion importante suscitée a réuni 200 travailleurs venus accompagnés les 12 délégués du personnel à leur rendez-vous à l'inspection du travail (pas la même législation du travail qu'en France).
Le choc est important en Italie à Vintimiglia et San Remo où habitent beaucoup de travailleurs de ces usines :
En Italie :
Monaco c'est ça, les deux photos prises à 50 mètres de distance :
Un fossé qui n'existe nulle part ailleurs entre des fortunes éclatantes et des dizaines de milliers de travailleurs de toutes nationalités.
Le groupe monégasque qui emploie 5000 travailleurs dans le monde, avec des unités de production en France, en Chine, en Inde, en Turquie, au Brésil, au Mexique, en Pologne, en Italie, en Espagne, etc et qui a bénéficié du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), est spécialisé dans la fabrication de pièces de plastique internes et externes. Il fournit tous les grands groupes automobiles mondiaux et est en concurrence avec des groupes comme Valeo et Faurecia.
Il a vendu récemment une usine à Valréas en France à un autre groupe équipementier monégasque, Silvatrim, spécialisé dans la plasturgie.
Le plan de licenciements dans une usine déjà sérieusement malmenée qui ne réunit plus que quelques centaines de travailleurs, concerne 117 travailleurs, dont 71 licenciements secs. l'émotion importante suscitée a réuni 200 travailleurs venus accompagnés les 12 délégués du personnel à leur rendez-vous à l'inspection du travail (pas la même législation du travail qu'en France).
Le choc est important en Italie à Vintimiglia et San Remo où habitent beaucoup de travailleurs de ces usines :
En Italie :
[quote]
Monaco c'est ça, les deux photos prises à 50 mètres de distance :
Un fossé qui n'existe nulle part ailleurs entre des fortunes éclatantes et des dizaines de milliers de travailleurs de toutes nationalités.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Le gouvernement au secours des actionnaires PSA !
Un bombe!
Non seulement le gouvernement bourgeois refuse de socialiser Peugeot,
mais il va apporter des milliards en garantie aux actionnaires!
Non seulement le gouvernement bourgeois refuse de socialiser Peugeot,
mais il va apporter des milliards en garantie aux actionnaires!
PARIS, 16 oct 2012 (AFP) - Le gouvernement et plusieurs établissements bancaires préparent un sauvetage de Banque PSA Finance (BPF), la filiale de crédit automobile du constructeur automobile en difficulté PSA Peugeot Citroën, écrit le Figaro mardi soir sur son site internet.
Selon le quotidien, qui ne précise pas la nature de ses sources, le ministère des Finances et le Trésor mènent depuis 15 jours des "négociations intenses" avec "les banques de la place", en vue d'une telle opération.
D'après le journal, le plan de sauvetage en discussion comporte trois volets.
Pour commencer, les banques créancières de BPF repousseraient selon un calendrier non précisé des échéances de remboursements "sur l'équivalent de 4 milliards d'euros de dettes".
De plus, elles apporteraient de nouveaux crédits à la filiale. Le chiffre de 1,5 milliard d'euros circule, selon le Figaro.
Enfin, l'Etat garantirait les nouveaux emprunts de BPF à hauteur de 4 milliards d'euros.
Selon le journal, ces chiffres sont susceptibles de varier, mais BPF et le gouvernement veulent aller vite, notamment pour que la garantie gouvernementale puisse être intégrée dans le projet de loi de Finances 2013, dont l'examen vient de commencer au Parlement.
Selon le Figaro, ce sauvetage est rendu nécessaire par la crise qui secoue le groupe PSA et la dégradation de la note de crédit du constructeur, qui risque de faire s'envoler les taux d'emprunts de BPF. Cette filiale finance à la fois les concessionnaires Peugeot et Citroën et les achats de leurs clients.
Le journal ajoute que BPF n'est pas à proprement parler une banque malade et est au contraire "fortement capitalisée au regard des usages du secteur", mais qu'elle souffre de son statut d'établissement de pur crédit ne collectant pas de dépôts.
PSA est engagé dans un plan de 8.000 suppressions de postes ainsi que dans la fermeture programmée de son usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, en 2014.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
une info CGT sur la réunion du comité de groupe européen qui a eut lieu ce matin entre direction et syndicats (site de Sochaux)
Comité de groupe européen du 24 octobre 2012
1) Résultats trimestriels PSA
Sans surprise, les 3 derniers mois sont marqués par la poursuite de la baisse des ventes en Europe, et par le fait qu’il n’y ait plus de ventes en Iran.
D’où un chiffre d’affaire en baisse de 3,9 %.
Objectif de M. Varin pour 2013 : maintenir une part de marché de 13 % en Europe.
2) La caution magique de l’Etat pour la banque PSA
L’Etat se porte garant pour un emprunt de 7 milliards de PSA sur le marché obligataire.
Les banques ouvrent des lignes de crédit pour 11 milliards.
Pour la CGT cela pose 2 types de questions :
Le rôle de prédateur des agences de notation qui orchestre la hausse des taux d’intérêts
Les « contreparties » demandées par le gouvernement :
Comme l’Etat s’est porté « caution », il demande un représentant au conseil de surveillance de PSA pour contrôler l’utilisation de sa caution (auquel s’ajouterait un représentant des salariés). Cela risque de ressembler à de la figuration.
Le non-versement de dividendes, stock-options et rachat d’actions. C’est bien le moins. Pour la CGT la question posée n’est pas seulement de fermer ce robinet mais d’obtenir la restitution (au moins partielle) des 6 milliards distribués ces dernières années. (vous avez vu que la presse fait état de divergence au sein de la famille Peugeot entre Onc’Robert (PDG de la branche financière FFP) qui voudrait vendre l’activité auto à GM pour continuer de placer ces lingots ailleurs (comme Seillières l’a fait avec la sidérurgie) et le cousin Thierry qui a peur de perdre la main sur PSA et qui reproche à Varin d’aller trop loin avec GM).
Pour le reste, c’est un jeu de rôle, Montebourg veut pouvoir afficher qu’il a fait baisser le nombre de suppressions d’emplois chez PSA, Varin fait semblant que le plan ne se négocie pas avec le gouvernement mais avec les syndicats et le CCE conformément à la loi. En fait les discussions doivent se poursuivre dans les couloirs puisque PSA a encore besoin de fonds publics pour faire financer les mesures de formation et de reclassement, les mesures d’âge etc …
3) Evolution des productions et alliance PSA/GM
Varin insiste sur la sous-utilisation des usines en 2012.
Site : production 2012 / capacité installée
Sochaux : 317 000 pour capacité de 526 000
Vigo : 295 000 pour capacité de 585 000
Poissy : 253 000 pour capacité de 440 000
Mulhouse : 221 000 pour capacité de 452 000
Trnava : 212 000 pour capacité de 293 000
Rennes : 131 000 pour capacité de 243 000
Aulnay : 119 000 pour capacité de 240 000
Madrid : 75 000 pour capacité de 205 000
Mangualde : 44 000 pour capacité de 69 000
En réponse à nos questions, Varin reconnait que le calcul de « capacité » est théorique (sur 3 équipes) c’est à dire correspondant à un taux d’utilisation Harbour de 150 % !
La plupart des usines auront encore du chômage au cours des prochains mois. (on essaiera d’avoir des précisions au CCE du 25/10)
Les annonces :
La remplaçante de la C5 sera produite à Rennes en 2016 sur la plateforme BVH2’ (plateforme installée aussi à Sochaux et Vigo).
La boite de vitesses DCT prévue à Valenciennes serait abandonnée (décision sera prise dans les prochains jours)
Quatre projets sont confirmés avec GM
1) Segment C monospace et cross-over (succession 3008-5008 + modèles OPEL) : on peut penser que cela se fera sur la plateforme BVH2’ puisque par ailleurs la direction confirme que les remplacante 3008/5008 seront faites à Sochaux (voir ci-dessous)
2) Segment B : Monospace et Cross-over.
3) Segment B : Plate-forme basse émission de CO2
4) Segment D
La Direction refuse d’indiquer pour chaque projet (et notamment les 2,3 et 4) sur quelle plateforme ils seront réalisés, qui fera les études et où les voitures seront produites.
Elle déclare que les décisions ne sont pas prises et qu’elles le seront de mars à novembre 2013, pour des mises en production après 2016.
Activité potentielle 2016
Mulhouse C4 – DS4 / 208 (filet faible) - 2008 (La direction dit que pour Mulhouse elle compte principalement sur le succès de 2008)
Poissy : C3 – DS 3 / 208
Rennes : Remplaçante C5, 508 (taux d’utilisation d’ici-là)
Sochaux : Remplaçante 308 (T9) – Remplaçante 3008, Remplaçante 5008, DS5
Madrid : E3 (2014) (environ 75000)
Trnava : C3 Picasso et 208 (total environ 300 000)
Vigo : nouvelle C4 picasso, Berlingo (total 500 000)
SevelNord : Remplaçante Jumpy – Expert + Toyota (total 130 000). La Direction reconnait qu’il y a des discussions avec GM sur la fabrication d’utilitaires mais affirme qu’elle ne sait pas si ces discussions aboutiront ou pas.
4) Vente de GEFCO à RZD
RZD c’est la SNCF russe, propriété de la fédération de Russie (Poutine).
PSA vend 75 % de GEFCO pour 800 millions + 100 millions de dividendes exceptionnels.
La société GEFCO devient une SAS. La direction affirme qu’il n’y a pas de conséquences sur l’emploi et les statut social des salariés, sauf pour remise VVP.
Le CCE GEFCO a donné un avis favorable par 16 voix pour et 9 contre.
5) Modif comité de groupe européen
Le Comité de groupe européen sera recomposé debut 2013, suite à la sortie de GEFCO et à l’entrée de SEVELNORD dans le périmètre groupe PSA.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Ford, l'usine de Genk en Belgique : le drame et 4500 licenciements annoncés, 10 000 en comptant les emplois induits.
Les travailleurs de l'usine Ford de Genk égorgée en Belgique dans la course aux destructions de capacités de production :
Le point de vue du PTB :
Les travailleurs de l'usine Ford de Genk égorgée en Belgique dans la course aux destructions de capacités de production :
Le point de vue du PTB :
Le PTB demande la saisie de Ford Genk
Ce mercredi, la direction de Ford Europe a annoncé la fermeture du site de Genk (Limbourg). On évoque partout la situation de l’industrie automobile européenne. Mais, pour le PTB, la question principale est : « Pourquoi les travailleurs devraient-ils payer pour cette surcapacité ? Ils ne sont pas responsables de cette crise. »
Pour Stany Nimmegeers, président du PTB Limbourg, la situation est claire : « Depuis des années, les travailleurs font des sacrifices en tout genre pour soi-disant assurer l’avenir de l’usine. Lors de la dernière convention collective de travail en 2010, ils ont même perdu 12 %. Cela fait cinquante ans que les travailleurs de Genk produisent des voitures de très haute qualité et produisent d’énormes profits pour l’entreprise. En 2011, Ford a réalisé dans le monde un profit record de 8 milliards d’euros. Cette année, elle s’attend à 6 milliards, et ce malgré les pertes en Europe. »
« La soif de profit du PDG Alan Mullaly est sans fin, s’indigne Stany Nimmegeers. L’an dernier, il avait déjà un revenu de 23 millions d’euros. Chaque année, il lui faut plus. Et, tout comme Peugeot et Opel, Ford veut faire porter le poids de la crise par ses travailleurs. Conséquence : un pouvoir d’achat encore amoindri, donc encore moins de consommation, donc encore davantage de surcapacité à terme. » Le président du PTB local conclut : « La surcapacité n’est pas une loi de la nature, elle est la conséquence d’une politique économique désastreuse. »
Le gouvernement flamand Peeters et le gouvernement fédéral Di Rupo sont aussi responsables de cette politique économique. En effet, qui autorise Opel à fermer son site d’Anvers sans devoir rembourser un seul euro de subside ? Qui autorise les banques à spéculer pour avoir ensuite besoin de milliards d’euros des contribuables pour les sauver ? Qui boucle son budget en économisant uniquement sur le dos des gens ordinaires ?
Stany Nimmegeers : « Vu que Ford décide de fermer son site de Genk, nous proposons que les pouvoirs publics saisissent l’usine sans compensation. » Il rappelle la récente expérience d’Opel à Anvers : « L’usine a été vendue et la direction a refusé de rendre possible une véritable reprise. En cinquante ans, Ford a reçu tellement de subsides payés par le contribuable belge, a fait tant de profit avec la sueur des travailleurs limbourgeois que cette usine est en fait celle des travailleurs. Si les pouvoirs publics saisissent l’usine, ce sera bien plus simple de trouver un repreneur comme le montre le cas de Nedcar à Born aux Pays-Bas. »
Pour Stany Nimmegeers, il faut une vision bien plus globale : « Pour faire face aux problèmes environnementaux en Europe occidentale, il existe un besoin énorme de transports publics supplémentaires et de voitures écologiques. Les pouvoirs publics peuvent trouver ici l’occasion de prendre ces problèmes à bras-le-corps. »
Le président du PTB Limbourg est sur place ce mercredi avec les conseillers communaux à Genk à l’entrée de l’usine Ford. « La seule vraie alternative est de se battre pour chaque emploi. Le PTB soutiendra de tout cœur la lutte sociale des syndicats et des travailleurs. »
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Mecaplast, le sous-traitant monégasque de l'automobile.
Licenciements à Monaco et en France, délocalisations...
Vire : les travailleurs dans l'attente des annonces du plan social.
Licenciements à Monaco et en France, délocalisations...
Vire : les travailleurs dans l'attente des annonces du plan social.
Le groupe emploie 2 500 personnes en France, 5 000 dans le monde.
Le marché automobile européen traversant une grave crise, Mécaplast voit son activité chuter. Ses clients, PSA et Renault, ont fortement baissé leurs commandes.
L'usine Mécaplast de Vire emploie 275 personnes déjà frappées par des mesures de chômage technique depuis le mois de septembre : 19 jours jusqu’à la fin de l’année. Par le passé, elle a déjà connu des suppressions de postes.
Cette usine, spécialisée dans la fabrication de pièces en métal, est même à vendre depuis plusieurs mois par le groupe monégasque qui compte 23 sites dans le monde. Mais elle ne trouve pas preneur.
Le site de Monaco va supprimer 117 des 283 postes actuels, dont 70 licenciements secs. Cependant, à l’international, le groupe poursuit son développement : une nouvelle usine en Serbie, bientôt d'autres aux Etats-Unis, en Chine, ou en Corée.
Mécaplast a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 692 millions d'euros et compte 5 500 collaborateurs implantés dans 15 pays.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Les salariés de PSA envahissent l’usine Faurecia à Méru.
Hier, le gouvernement annonçait qu’un accord avait été passé avec PSA : une aide de 7 milliards d’euros va être versée à la banque du constructeur. En contrepartie, le gouvernement attend des efforts sur l’emploi de la part du groupe automobile. Or, le patron de PSA assure qu’il ne reviendra pas sur les 8 000 suppressions de postes prévues en France, soit la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois (la plus touchée) d’ici 2014, des licenciements en Seine-Saint-Denis et à Reine.
Alors que deux grandes réunions sont attendues dans la journée, entre les employés et la direction, les salariés ne croient déjà pas à une issue favorable. Les salariés de PSA s’insurgent de l’aide apportée par le gouvernement au pôle bancaire, et ne comptent aucunement dessus. Selon une information RMC, une cinquantaine de salariés d’Aulnay ont envahi l’usine de Faurecia de Méru (Oise) pour rencontrer les ouvriers de la division équipement de PSA.
L’enjeu aujourd’hui sera, une fois de plus, de renégocier le volet social.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Meeting du NPA à Paris le 25/10/12
Intervention d'un camarade de L'Etincelle de chez PSA
Camarades,
Voilà maintenant un an et demi que la mobilisation a commencé à l’usine PSA-Citroën d’Aulnay-sous-Bois, où je milite syndicalement dans la CGT mais aussi politiquement dans la Fraction L’Etincelle. Et pourtant cette mobilisation est loin d’être achevée, loin aussi d’être complète et réussie. Le CCE de ce matin et la tripartite de cet après-midi ne sont certainement pas la dernière étape des négociations entre le patron, le gouvernement et les syndicats, ni surtout la dernière étape de notre lutte qui nous oppose à Peugeot pour empêcher la fermeture de l’usine d’Aulnay et le licenciement de milliers d’autres travailleurs de PSA. Loin de là.
Citroën est peut-être le cas le plus médiatisé, mais notre lutte rencontre les mêmes difficultés et les mêmes obstacles que les centaines d’entreprises menacées aujourd’hui de fermeture ou de licenciements.
A PSA, nous semblons avoir plus d’atouts que d’autres pour nous en sortir. L’usine d’Aulnay concentre encore près de 3 000 travailleurs, sous-traitants compris. Elle appartient à un des grands groupes de l’automobile qui, malgré ses appels au secours, est assis sur un solide matelas financier.
De plus, Peugeot bénéficie de l’appui de l’Etat qui vient de promettre encore une garantie de 7 milliards d’euros pour la banque de la firme. Ces 7 milliards, rapportés aux 8 000 d’entre nous menacés de perdre leur emploi, cela fait près de 900 000 euros par tête, en moyenne 40 années de salaire d’un camarade sur chaîne. Mais Montebourg, qu’il soit en marinière ou en costard, ne songe même pas exiger de Peugeot, qu’il conserve tous ses salariés quelques années de plus, en vraie contrepartie.
Nous ne faisons donc pas exception. Comme l’ensemble de la classe ouvrière nous sommes sous le feu de la même offensive capitaliste pour augmenter les profits et réduire ce qu’ils appellent le « coût du travail » : fermer les entreprises ici, imposer leurs contrats productivité-emploi ailleurs, licencier dans cette boîte, réduire les salaires, augmenter les horaires, la flexibilité et la mobilité dans une autre.
Oui, nous sommes tous dans la même galère de Citroën à Electrolux, de Ford à Technicolor, de Sanofi à Petroplus, pour ne citer que les boîtes les plus importantes.
Pour sortir de cette galère, il nous faudrait une perspective commune, l’espoir qu’une lutte nous réunissant tous est possible, une lutte qui serait alors irrésistible par son ampleur. Mais pour l’instant, il faut le constater, nous avons chacun ramé de notre côté. A Citroën comme ailleurs.
Quand la CGT de PSA, il y a un an et demi, a révélé le plan de la direction qui prévoyait la fermeture de l’usine en 2014, elle a rencontré le scepticisme de beaucoup de travailleurs. Un scepticisme favorisé par la propagande de Peugeot qui voulait garder son projet secret jusqu’aux élections présidentielles et qui en a nié l’existence pendant près d’un an.
Ce scepticisme n’a pas empêché une minorité de réagir dès juin 2011. A l’initiative de la CGT (ou comme tout le monde le sait, les militants de LO sont influents), il y a eu des dizaines d’actions de protestation, de débrayages, de rassemblements, de manifestations dans l’usine ou au siège.
Nous étions alors le plus souvent quelques centaines de travailleurs à nous mobiliser, avec l’approbation des copains de boulot, mais pas accompagnés par le plus grand nombre.
Cet été la direction a finalement admis qu’elle mentait depuis un an.
Cela a suscité un coup de colère qui a dépassé un moment la minorité. La production a été stoppée quelques jours. Les manifestations ont redoublé.
Un Comité de préparation de la lutte, composé des délégués, de syndiqués et de non syndiqués a vu le jour. Mais faute d’autre perspective, beaucoup se sont raccrochés aux nouvelles promesses de la direction, même s’ils n’y croyaient pas vraiment.
Car PSA, passe sans honte d’un mensonge à un autre. Il prétend maintenant trouver une solution pour les 8 000 travailleurs dont il compte se débarrasser. C’est une énorme blague évidemment.
Par exemple, l’une des solutions envisagées serait la mutation des travailleurs d’Aulnay sur d’autres sites PSA.
Or sur celui de Poissy, précisément, la direction vient d’annoncer la suppression prochaine de certaines équipes et de dizaines de postes de travail. Philippe Varin, notre PDG, prétend pourtant y muter pas moins de 1 500 ouvriers d’Aulnay.
Comme Varin ne nous a jamais dit qu’il était adepte de la répartition du travail entre tous et qu’il avait adhéré au NPA, il est évident qu’une mutation à Poissy ou ailleurs ne sera que le sas vers une sortie définitive, le temps de régler le sort d’Aulnay, puis de Rennes, puis d’autres encore.
Depuis la rentrée l’atmosphère à l’usine s’est parfois tendue. La direction, ouvertement soutenue par le gouvernement, durcit son attitude jusqu’à la provocation.
Par exemple, elle prend prétexte du moindre incident dans l’usine pour déposer plainte contre des travailleurs qui manifestent. Avant-hier encore, nous avons accompagné au commissariat du coin un camarade accusé d’avoir prétendument proféré des menaces de mort contre un contremaître.
Il y a les provocations de la direction, mais aussi la complicité gouvernementale, comme à l’occasion de notre manifestation au Salon de l’auto. Le 9 octobre, nous y sommes venus à 510. Nous avions rempli 10 cars. De retour à l’usine, les gars étaient contents d’avoir rencontré des délégations de nombreuses autres entreprises, de l’auto, des sous-traitants, mais aussi d’autres secteurs, comme des postiers ou des cheminots. Par contre, ils étaient ulcérés de s’être vu interdire l’entrée du Salon par des centaines de gendarmes mobiles. Sans parler des tirs de lacrymos !
Autre exemple : lorsque les chaînes sont arrêtées sur ordre de la direction, ce qui arrive quotidiennement, et que nous en profitons pour discuter de la situation, elle nous compte gréviste et nous retire l’heure ou la demi-heure sur notre fiche de paie. D’où la semaine dernière un nouveau coup de colère, avec débrayages et cortèges de salariés parcourant l’usine pendant deux jours.
Il y a eu des arrêts ou de grosses perturbations de la production, et même ce que certains ont appelé la « séquestration » du directeur de l’usine puis d’un chef parmi les plus détestés.
« Séquestration » est d’ailleurs une appellation tout à fait abusive. Au plus, c’était quelques heures de cohabitation pacifique, dans une même pièce avec un certain nombre de leurs salariés qui en ont profité pour dire ce qu’ils avaient sur le cœur.
Une minorité, mais de plusieurs centaines de travailleurs tout de même, pas du tout négligeable, est donc toujours aussi réactive et déterminée. Elle est de plus en plus lucide aussi sur la situation dans la boîte comme sur le rôle du gouvernement. A Citroën, aujourd’hui, il est fréquent d’entendre des travailleurs dire qu’on ne les reprendra pas à voter socialiste ou Hollande.
Pourtant la majorité demeure attentiste, sceptique et hésitante.
De toute évidence elle n’a guère confiance en sa propre force, en sa capacité de faire reculer la direction, d’imposer ses revendications, d’empêcher la fermeture de la boîte ou d’obtenir des revendications spécifiques comme des reclassements durables ou des primes de départ conséquentes pour ceux qui de toute manière n’envisagent pas de faire de vieux os à Citroën.
Le nombre de ceux qui participent aux actions, comme celui des présents aux assemblées générales hebdomadaires peut varier un peu, mais ne grossit pas vraiment.
Il manque une perspective. Et on ne voit pas comment elle pourrait être donnée sans dépasser le cadre de Citroën seul. Elle ne pourra l’être que si nous nous tournons vers l’extérieur, si nous trouvons le moyen d’ajouter nos forces à celles de tous ceux qui aujourd’hui font face aux mêmes problèmes et aux mêmes ennemis ; de toutes ces boîtes qui ferment, licencient, ou toutes ces entreprises du secteur privé comme public où les conditions de vie et de travail empirent.
Cette convergence des luttes, nous sommes un certain nombre à Aulnay à y penser, à en parler, à la proposer et même, dès que l’occasion se présente, à tenter d’établir les contacts avec d’autres entreprises.
Ce n’est pas facile. Il faut vaincre les préjugés qui empêchent de voir plus loin que le bout de son usine. Il faut se heurter aussi parfois à l’hostilité de ceux dont le rôle devrait être justement de tisser les liens et d’organiser les liaisons d’une boîte à une autre, d’un secteur à un autre, les dirigeants syndicaux.
Ainsi quand le 15 septembre nous nous sommes rendus à un rassemblement des travailleurs de PSA Rennes, menacés comme nous de perdre 1 400 emplois, c’est le dirigeant de la CGT Rennes qui a tenté de nous empêcher de prendre la parole et de nous adresser à nos camarades bretons.
Notons toutefois que l’accueil des ouvriers de Rennes, par contre, a été enthousiaste à l’égard de la trentaine que nous étions à venir les soutenir. Comme quoi, dès que des contacts se concrétisent, les mentalités changent vite.
Plus surprenant peut-être encore pour mes camarades de l’usine d’Aulnay, lorsque, 15 jours plus tard, une cinquantaine de travailleurs de Ford Bordeaux, dont Philippe Poutou, sont montés à un rassemblement de travailleurs du 93 à la cité des 3000 : la centaine d’ouvriers de Citroën présents étaient drôlement contents de les voir arriver.
Mais ce sont les bureaucrates départementaux, pour une fois tous unis, de Sud à la CGT, appuyés de plus par un dirigeant CGT de Citroën lui-même, qui leur ont refusé la possibilité de prendre le micro pour s’adresser à nous.
Heureusement, dans l’usine, de telles attitudes ont provoqué pas mal d’émotion, d’incompréhension et même de colère. Le surlendemain, des dizaines de travailleurs ont demandé des comptes aux dirigeants syndicaux.
Ce n’est pas tout. Ils ont commencé à élire des ouvriers dans quelques secteurs pour un comité de base avec la volonté de contrôler les décisions prises en leur nom par les syndicats. Ils ont même convoqué les syndicats pour demander des comptes. Je peux vous dire que les représentants syndicaux qui sont venus faisaient plutôt profil bas.
Ils ont aussi demandé à participer à toutes les négociations avec la direction. Et j’en passe.
Et je peux vous dire que désormais, à l’usine, la tonalité des assemblées générales a changé. Comme la tonalité des discussions dans les ateliers. On ne se contente plus d’écouter deux ou trois dirigeants. Cela discute, cela interpelle, chacun donne son avis. Comme quoi, en dépit des hésitations, tout peut rebondir, et bien des initiatives peuvent être prises.
Pour en revenir au contexte actuel, où les licenciements et les fermetures de boîtes se multiplient, où le nombre des chômeurs augmente d’un millier par jour, le tous ensemble est plus que jamais à l’ordre du jour. La convergence des luttes est bien la perspective.
Certes c’est à nous, ceux qui à Citroën sont conscients de cette nécessité, de nous organiser pour concrétiser cette orientation, de faire appel et d’aller à la rencontre des autres travailleurs, de mettre sur pied des visites aux autres boîtes. A une petite minorité, c’est ce que nous avons commencé à faire.
Ce matin encore, pendant que 300 camarades manifestaient devant le siège de PSA pour faire pression sur la direction et l’empêcher d’arracher aux délégués syndicaux centraux un avis favorable à des mutations immédiates, j’étais moi-même avec 60 de mes camarades à Faurecia, dans l’Oise, une usine de 1000 salariés, sous-traitante de l’automobile.
Je peux vous assurer que l’accueil que nous avons reçu en particulier des ouvrières qui ont arrêté le travail et ont repris derrière nous les slogans, « PSA-Faurecia même combat » et « grève, grève », suffit à montrer que la convergence des luttes n’est pas une lubie de gauchistes.
Elle est à portée de la classe ouvrière si nous savons la mettre en branle et militer au sein des entreprises et pas seulement des milieux syndicaux.
Le comité de base va devoir se renforcer, avec le soutien des dirigeants syndicaux si ils marchent, et sans eux quand ils tournent le dos aux intérêts de notre classe.
Mais les convergences exigent d’être plusieurs. Et si, à Citroën, nous sommes quelques-uns à bien savoir que personne ne remplacera notre propre activité en direction des autres boîtes, soyez aussi conscients de l’inverse : il est important pour les travailleurs de Citroën de savoir que d’autres ont la volonté de se joindre à eux.
Nous l’avons constaté à chacun de nos rassemblements où sont venus des travailleurs d’autres boîtes ; à chaque fois que des délégations d’autres usines sont venues se joindre à nous et nous contacter.
Ces premiers contacts concrets non seulement redonnent le moral et renforcent la combativité, mais surtout crédibilisent la possibilité de faire converger nos mobilisations. C’est donc aussi ce que vous, qui êtes dans cette salle, devez tenter d’impulser dans vos propres entreprises, dans vos propres secteurs d’intervention.
A nous de faire grossir la boule de neige qui entraînera l’avalanche sociale. C’est ensemble que nous pouvons le faire.
Intervention d'un camarade de L'Etincelle de chez PSA
Camarades,
Voilà maintenant un an et demi que la mobilisation a commencé à l’usine PSA-Citroën d’Aulnay-sous-Bois, où je milite syndicalement dans la CGT mais aussi politiquement dans la Fraction L’Etincelle. Et pourtant cette mobilisation est loin d’être achevée, loin aussi d’être complète et réussie. Le CCE de ce matin et la tripartite de cet après-midi ne sont certainement pas la dernière étape des négociations entre le patron, le gouvernement et les syndicats, ni surtout la dernière étape de notre lutte qui nous oppose à Peugeot pour empêcher la fermeture de l’usine d’Aulnay et le licenciement de milliers d’autres travailleurs de PSA. Loin de là.
Citroën est peut-être le cas le plus médiatisé, mais notre lutte rencontre les mêmes difficultés et les mêmes obstacles que les centaines d’entreprises menacées aujourd’hui de fermeture ou de licenciements.
A PSA, nous semblons avoir plus d’atouts que d’autres pour nous en sortir. L’usine d’Aulnay concentre encore près de 3 000 travailleurs, sous-traitants compris. Elle appartient à un des grands groupes de l’automobile qui, malgré ses appels au secours, est assis sur un solide matelas financier.
De plus, Peugeot bénéficie de l’appui de l’Etat qui vient de promettre encore une garantie de 7 milliards d’euros pour la banque de la firme. Ces 7 milliards, rapportés aux 8 000 d’entre nous menacés de perdre leur emploi, cela fait près de 900 000 euros par tête, en moyenne 40 années de salaire d’un camarade sur chaîne. Mais Montebourg, qu’il soit en marinière ou en costard, ne songe même pas exiger de Peugeot, qu’il conserve tous ses salariés quelques années de plus, en vraie contrepartie.
Nous ne faisons donc pas exception. Comme l’ensemble de la classe ouvrière nous sommes sous le feu de la même offensive capitaliste pour augmenter les profits et réduire ce qu’ils appellent le « coût du travail » : fermer les entreprises ici, imposer leurs contrats productivité-emploi ailleurs, licencier dans cette boîte, réduire les salaires, augmenter les horaires, la flexibilité et la mobilité dans une autre.
Oui, nous sommes tous dans la même galère de Citroën à Electrolux, de Ford à Technicolor, de Sanofi à Petroplus, pour ne citer que les boîtes les plus importantes.
Pour sortir de cette galère, il nous faudrait une perspective commune, l’espoir qu’une lutte nous réunissant tous est possible, une lutte qui serait alors irrésistible par son ampleur. Mais pour l’instant, il faut le constater, nous avons chacun ramé de notre côté. A Citroën comme ailleurs.
Quand la CGT de PSA, il y a un an et demi, a révélé le plan de la direction qui prévoyait la fermeture de l’usine en 2014, elle a rencontré le scepticisme de beaucoup de travailleurs. Un scepticisme favorisé par la propagande de Peugeot qui voulait garder son projet secret jusqu’aux élections présidentielles et qui en a nié l’existence pendant près d’un an.
Ce scepticisme n’a pas empêché une minorité de réagir dès juin 2011. A l’initiative de la CGT (ou comme tout le monde le sait, les militants de LO sont influents), il y a eu des dizaines d’actions de protestation, de débrayages, de rassemblements, de manifestations dans l’usine ou au siège.
Nous étions alors le plus souvent quelques centaines de travailleurs à nous mobiliser, avec l’approbation des copains de boulot, mais pas accompagnés par le plus grand nombre.
Cet été la direction a finalement admis qu’elle mentait depuis un an.
Cela a suscité un coup de colère qui a dépassé un moment la minorité. La production a été stoppée quelques jours. Les manifestations ont redoublé.
Un Comité de préparation de la lutte, composé des délégués, de syndiqués et de non syndiqués a vu le jour. Mais faute d’autre perspective, beaucoup se sont raccrochés aux nouvelles promesses de la direction, même s’ils n’y croyaient pas vraiment.
Car PSA, passe sans honte d’un mensonge à un autre. Il prétend maintenant trouver une solution pour les 8 000 travailleurs dont il compte se débarrasser. C’est une énorme blague évidemment.
Par exemple, l’une des solutions envisagées serait la mutation des travailleurs d’Aulnay sur d’autres sites PSA.
Or sur celui de Poissy, précisément, la direction vient d’annoncer la suppression prochaine de certaines équipes et de dizaines de postes de travail. Philippe Varin, notre PDG, prétend pourtant y muter pas moins de 1 500 ouvriers d’Aulnay.
Comme Varin ne nous a jamais dit qu’il était adepte de la répartition du travail entre tous et qu’il avait adhéré au NPA, il est évident qu’une mutation à Poissy ou ailleurs ne sera que le sas vers une sortie définitive, le temps de régler le sort d’Aulnay, puis de Rennes, puis d’autres encore.
Depuis la rentrée l’atmosphère à l’usine s’est parfois tendue. La direction, ouvertement soutenue par le gouvernement, durcit son attitude jusqu’à la provocation.
Par exemple, elle prend prétexte du moindre incident dans l’usine pour déposer plainte contre des travailleurs qui manifestent. Avant-hier encore, nous avons accompagné au commissariat du coin un camarade accusé d’avoir prétendument proféré des menaces de mort contre un contremaître.
Il y a les provocations de la direction, mais aussi la complicité gouvernementale, comme à l’occasion de notre manifestation au Salon de l’auto. Le 9 octobre, nous y sommes venus à 510. Nous avions rempli 10 cars. De retour à l’usine, les gars étaient contents d’avoir rencontré des délégations de nombreuses autres entreprises, de l’auto, des sous-traitants, mais aussi d’autres secteurs, comme des postiers ou des cheminots. Par contre, ils étaient ulcérés de s’être vu interdire l’entrée du Salon par des centaines de gendarmes mobiles. Sans parler des tirs de lacrymos !
Autre exemple : lorsque les chaînes sont arrêtées sur ordre de la direction, ce qui arrive quotidiennement, et que nous en profitons pour discuter de la situation, elle nous compte gréviste et nous retire l’heure ou la demi-heure sur notre fiche de paie. D’où la semaine dernière un nouveau coup de colère, avec débrayages et cortèges de salariés parcourant l’usine pendant deux jours.
Il y a eu des arrêts ou de grosses perturbations de la production, et même ce que certains ont appelé la « séquestration » du directeur de l’usine puis d’un chef parmi les plus détestés.
« Séquestration » est d’ailleurs une appellation tout à fait abusive. Au plus, c’était quelques heures de cohabitation pacifique, dans une même pièce avec un certain nombre de leurs salariés qui en ont profité pour dire ce qu’ils avaient sur le cœur.
Une minorité, mais de plusieurs centaines de travailleurs tout de même, pas du tout négligeable, est donc toujours aussi réactive et déterminée. Elle est de plus en plus lucide aussi sur la situation dans la boîte comme sur le rôle du gouvernement. A Citroën, aujourd’hui, il est fréquent d’entendre des travailleurs dire qu’on ne les reprendra pas à voter socialiste ou Hollande.
Pourtant la majorité demeure attentiste, sceptique et hésitante.
De toute évidence elle n’a guère confiance en sa propre force, en sa capacité de faire reculer la direction, d’imposer ses revendications, d’empêcher la fermeture de la boîte ou d’obtenir des revendications spécifiques comme des reclassements durables ou des primes de départ conséquentes pour ceux qui de toute manière n’envisagent pas de faire de vieux os à Citroën.
Le nombre de ceux qui participent aux actions, comme celui des présents aux assemblées générales hebdomadaires peut varier un peu, mais ne grossit pas vraiment.
Il manque une perspective. Et on ne voit pas comment elle pourrait être donnée sans dépasser le cadre de Citroën seul. Elle ne pourra l’être que si nous nous tournons vers l’extérieur, si nous trouvons le moyen d’ajouter nos forces à celles de tous ceux qui aujourd’hui font face aux mêmes problèmes et aux mêmes ennemis ; de toutes ces boîtes qui ferment, licencient, ou toutes ces entreprises du secteur privé comme public où les conditions de vie et de travail empirent.
Cette convergence des luttes, nous sommes un certain nombre à Aulnay à y penser, à en parler, à la proposer et même, dès que l’occasion se présente, à tenter d’établir les contacts avec d’autres entreprises.
Ce n’est pas facile. Il faut vaincre les préjugés qui empêchent de voir plus loin que le bout de son usine. Il faut se heurter aussi parfois à l’hostilité de ceux dont le rôle devrait être justement de tisser les liens et d’organiser les liaisons d’une boîte à une autre, d’un secteur à un autre, les dirigeants syndicaux.
Ainsi quand le 15 septembre nous nous sommes rendus à un rassemblement des travailleurs de PSA Rennes, menacés comme nous de perdre 1 400 emplois, c’est le dirigeant de la CGT Rennes qui a tenté de nous empêcher de prendre la parole et de nous adresser à nos camarades bretons.
Notons toutefois que l’accueil des ouvriers de Rennes, par contre, a été enthousiaste à l’égard de la trentaine que nous étions à venir les soutenir. Comme quoi, dès que des contacts se concrétisent, les mentalités changent vite.
Plus surprenant peut-être encore pour mes camarades de l’usine d’Aulnay, lorsque, 15 jours plus tard, une cinquantaine de travailleurs de Ford Bordeaux, dont Philippe Poutou, sont montés à un rassemblement de travailleurs du 93 à la cité des 3000 : la centaine d’ouvriers de Citroën présents étaient drôlement contents de les voir arriver.
Mais ce sont les bureaucrates départementaux, pour une fois tous unis, de Sud à la CGT, appuyés de plus par un dirigeant CGT de Citroën lui-même, qui leur ont refusé la possibilité de prendre le micro pour s’adresser à nous.
Heureusement, dans l’usine, de telles attitudes ont provoqué pas mal d’émotion, d’incompréhension et même de colère. Le surlendemain, des dizaines de travailleurs ont demandé des comptes aux dirigeants syndicaux.
Ce n’est pas tout. Ils ont commencé à élire des ouvriers dans quelques secteurs pour un comité de base avec la volonté de contrôler les décisions prises en leur nom par les syndicats. Ils ont même convoqué les syndicats pour demander des comptes. Je peux vous dire que les représentants syndicaux qui sont venus faisaient plutôt profil bas.
Ils ont aussi demandé à participer à toutes les négociations avec la direction. Et j’en passe.
Et je peux vous dire que désormais, à l’usine, la tonalité des assemblées générales a changé. Comme la tonalité des discussions dans les ateliers. On ne se contente plus d’écouter deux ou trois dirigeants. Cela discute, cela interpelle, chacun donne son avis. Comme quoi, en dépit des hésitations, tout peut rebondir, et bien des initiatives peuvent être prises.
Pour en revenir au contexte actuel, où les licenciements et les fermetures de boîtes se multiplient, où le nombre des chômeurs augmente d’un millier par jour, le tous ensemble est plus que jamais à l’ordre du jour. La convergence des luttes est bien la perspective.
Certes c’est à nous, ceux qui à Citroën sont conscients de cette nécessité, de nous organiser pour concrétiser cette orientation, de faire appel et d’aller à la rencontre des autres travailleurs, de mettre sur pied des visites aux autres boîtes. A une petite minorité, c’est ce que nous avons commencé à faire.
Ce matin encore, pendant que 300 camarades manifestaient devant le siège de PSA pour faire pression sur la direction et l’empêcher d’arracher aux délégués syndicaux centraux un avis favorable à des mutations immédiates, j’étais moi-même avec 60 de mes camarades à Faurecia, dans l’Oise, une usine de 1000 salariés, sous-traitante de l’automobile.
Je peux vous assurer que l’accueil que nous avons reçu en particulier des ouvrières qui ont arrêté le travail et ont repris derrière nous les slogans, « PSA-Faurecia même combat » et « grève, grève », suffit à montrer que la convergence des luttes n’est pas une lubie de gauchistes.
Elle est à portée de la classe ouvrière si nous savons la mettre en branle et militer au sein des entreprises et pas seulement des milieux syndicaux.
Le comité de base va devoir se renforcer, avec le soutien des dirigeants syndicaux si ils marchent, et sans eux quand ils tournent le dos aux intérêts de notre classe.
Mais les convergences exigent d’être plusieurs. Et si, à Citroën, nous sommes quelques-uns à bien savoir que personne ne remplacera notre propre activité en direction des autres boîtes, soyez aussi conscients de l’inverse : il est important pour les travailleurs de Citroën de savoir que d’autres ont la volonté de se joindre à eux.
Nous l’avons constaté à chacun de nos rassemblements où sont venus des travailleurs d’autres boîtes ; à chaque fois que des délégations d’autres usines sont venues se joindre à nous et nous contacter.
Ces premiers contacts concrets non seulement redonnent le moral et renforcent la combativité, mais surtout crédibilisent la possibilité de faire converger nos mobilisations. C’est donc aussi ce que vous, qui êtes dans cette salle, devez tenter d’impulser dans vos propres entreprises, dans vos propres secteurs d’intervention.
A nous de faire grossir la boule de neige qui entraînera l’avalanche sociale. C’est ensemble que nous pouvons le faire.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Très bien.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
En espérant que les camarades là bas n'oublient pas qu'ils sont avant tout des militants ouvriers au service de leur classe et pas au service de leur parti comme on pourrait le comprendre à certains moments des rivalités entre NPA et LO ...Copas a écrit:Très bien.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Ce discours d’un ouvrier de l’automobile et militant révolutionnaire est remarquable de clarté.
Il indique bien quels sont les deux principaux obstacles dans la situation :
- dans la crise, la bourgeoisie, au niveau de la plupart des entreprises, sans parler du niveau national, a peu de marge de manoeuvre. Il faut une convergence des luttes créant un rapport de force puissant pour la faire céder.
- dans la crise plus que jamais, les bureaucrates syndicaux sabottent les efforts vers un tous ensemble. Ils l'ont remarquablement fait, avec les dirigeants PG et PCF lors du mouvement pour défendre nos retraites. Ce témoignage, pour ceux qui ne savaient pas, indique qu'ils craignent à tout moment dans la crise la mobilisation de notre classe.
Quant à la solution, outre l'importance clé de disposer des orgas révolutionnaires, indépendantes des réformistes, c’est ce que souligne le camarade: l’auto-organisation des luttes. Là aussi, la bête noire de tous les bureaucrates et politiciens Flan(c) de Gôche.
Il indique bien quels sont les deux principaux obstacles dans la situation :
- dans la crise, la bourgeoisie, au niveau de la plupart des entreprises, sans parler du niveau national, a peu de marge de manoeuvre. Il faut une convergence des luttes créant un rapport de force puissant pour la faire céder.
- dans la crise plus que jamais, les bureaucrates syndicaux sabottent les efforts vers un tous ensemble. Ils l'ont remarquablement fait, avec les dirigeants PG et PCF lors du mouvement pour défendre nos retraites. Ce témoignage, pour ceux qui ne savaient pas, indique qu'ils craignent à tout moment dans la crise la mobilisation de notre classe.
Quant à la solution, outre l'importance clé de disposer des orgas révolutionnaires, indépendantes des réformistes, c’est ce que souligne le camarade: l’auto-organisation des luttes. Là aussi, la bête noire de tous les bureaucrates et politiciens Flan(c) de Gôche.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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