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Lutte ouvrière

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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Quelle politique face à la situation ?

Message  Robert Paris Ven 13 Jan - 18:04

Les « solutions » d’extrême gauche pour les travailleurs face à la crise ?

- Face aux fermetures et licenciements, réclamer du travail pour « sa boite » ? « Les travailleurs de PSA-Citroën Aulnay réclament qu’on produise la nouvelle voiture chez eux, ce qui leur donnerait du travail jusqu’en 2016 … » selon la CGT tenue par le groupe d’extrême gauche Lutte Ouvrière. Cette organisation écrit : « Peugeot-Citroën est un des trusts les plus riches du pays. Il n’est pas en difficulté. » Comme si la politique des trusts était seulement une question de « difficultés » économiques. S’attaquer aux travailleurs d’une entreprise importante qui a mené des luttes, c’est un objectif politique de classe pour le patronat et il faut le dire…Lutte ouvrière écrit : « Sa fermeture serait un drame pour les travailleurs qui seront mis dehors. Mais cela sera aussi une catastrophe pour tous les jeunes de ce département sinistré. » au lieu de développer une argumentation montrant que les travailleurs pourraient être une force prenant la tête des chômeurs de la région et des boites moyennes et petites qui y licencient.

- Face à une attaque générale, se battre entreprise par entreprise ? Au même moment où PSA menace l’emploi, des milliers de travailleurs de l’Automobile sont eux-mêmes attaqués : Les salariés de la Fonderie de Bretagne, l’ex-SBFM, à Caudan, de MBF Technologies, à Saint-Claude, de l’usine de connectique automobile Molex de Villemur-sur-tarn (Haute-Garonne), de l’usine Sealynx à Charleval (Eure) sont licenciés ou vont l’être par Renault et PSA. Vont-ils trouver une manière de se battre ensemble avec les salariés de PSA Aulnay sur le slogan : la nouvelle voiture pour Aulnay ?

- Proposer une lutte pays par pays ? « Les grecs ont raison de se battre ». « Les peuples arabes ont raison de se battre », etc…Est-ce que « les Grecs » sont face à la crise grecque qui ne concernerait pas les travailleurs (et les capitalistes) de France ? Non ! Ce sont notamment les capitalistes de France qui attaquent les travailleurs en Grèce ! Et si les travailleurs en Grèce étaient battus, ce serait également une défaite pour les travailleurs en France…

- Quand la classe ouvrière cherche une lutte d’ensemble, suivre les syndicats ? Devons-nous, sous prétexte de « solidarité avec le peuple grec » rester ici sans critique de la stratégie des centrales (journées nationales d’action sans organisation des travailleurs) ?

- Lutte ouvrière explique ainsi la situation actuelle : « Partout en Europe, la classe capitaliste essaie de préserver, voire d’augmenter le profit de ses entreprises en bloquant les salaires, en faisant faire plus de travail par moins de travailleurs, en aggravant l’exploitation. » La crise serait donc un prétexte pour nous faire payer puisque les riches ont de l’argent, nous disent-ils. C’est faux : même riche et plus riche que jamais, le capitalisme est dans une nouvelle phase, nécrophile dans laquelle il s’autodétruit et cela change tout pour la lutte des travailleurs qui ne peut en rester à la défense économique sous peine d’aller à la catastrophe. Lutte Ouvrière écrit dans son éditorial, comme si rien n’était changé et qu’il n’y avait rien de neuf depuis 2008, « c’est bien cela, le mécanisme de l’économie capitaliste. Aux deux bouts de la chaîne, ce sont ceux qui travaillent, produisent et font vivre la société qui sont sacrifiés pour enrichir des parasites. (…) Le but est de prélever sur les classes exploitées ce qui est transféré à la classe capitaliste. » C’est faux : depuis l’effondrement du capitalisme de 2008, les capitalistes mènent une lutte politique pour faire ravaler aux travailleurs leurs perspectives de classe. Faire croire que la situation actuelle, ce sont seulement des riches qui veulent nous faire payer la crise, que c’est seulement une lutte économique entre riches et pauvres, c’est nous faire renoncer à la lutte politique du prolétariat pour donner une nouvelle direction à toute la société.

- Quel combat de classe ? Dire aux travailleurs qu’il faudra lutter sans leur dire pourquoi on nous a battus dans notre dernière lutte des retraites pour ne parler que de celle-là ? L’édito de LO écrit ; « Il faudra des luttes puissantes pour imposer ces deux objectifs. » Mais dites nous plutôt comment faire en sorte qu’une lutte comme celle des retraites ne mène pas à une défaite. Et d’abord ayez le courage de nous dire que nous avons été battus du fait de la politique de l’intersyndicale. Seule la vérité peut nous permettre de nous battre dans les luttes à venir…

- Suivisme vis-à-vis des appareils réformistes syndicaux, n’est-ce pas une accusation grave qui doit être prouvée ?

Lisons ensemble le texte du cercle organisé par Lutte ouvrière tel qu’il est diffusé par son site et intitulé "Les syndicats hier et aujourd’hui" en pleine trahison syndicale du mouvement des retraites :

"Dans le mouvement en cours, ce qui est marquant c’est l’attitude des confédérations syndicales. L’an dernier, en 2009, elles n’avaient proposé aucune stratégie pour donner une suite aux deux journées de mobilisation réussies de janvier et de mars. Elles avaient profité du traditionnel défilé du 1er Mai pour enterrer le mouvement avant de disperser les réactions, catégorie par catégorie, dès la rentrée de septembre.

Depuis le début de la lutte actuelle, en juin, elles se démènent pour mobiliser les travailleurs comme leurs propres militants. Elles n’ont pas cessé leur effort durant les congés d’été et ont appelé à une journée de grève nationale dès la rentrée de septembre. Depuis, elles ont proposé une stratégie et un calendrier d’action pour entraîner, d’une journée de grève sur l’autre, plus de travailleurs dans la rue.

Bernard Thibault a envoyé une lettre à chaque syndiqué dans laquelle il appelait « à généraliser la tenue d’assemblées générales pour définir ensemble et démocratiquement le rythme, la forme et les modalités de la reconduction de la grève à partir du 13 octobre ». La confédération et certaines fédérations ont de leur côté pris des dispositions en vue de reconduire la grève.

Même François Chérèque n’a pas rompu le front uni des organisations, le gouvernement ne lui ayant pas fait, à ce jour, la moindre concession qui justifierait son retrait du front syndical.

Nous ne savons pas jusqu’ou les confédérations sont prêtes à aller. Ce que nous pouvons constater, c’est que quand elles le veulent et dans une situation de mécontentement, elles sont capables de mobiliser les travailleurs.

Elles avaient déjà eu la même attitude en 1995 quand Juppé premier ministre avait attaqué en même temps le mode de financement et de gestion de la Sécurité sociale, le régime de retraites des fonctionnaires et les régimes dits « spéciaux » de la SNCF, de l’EDF et autres entreprises alors encore publiques.

En 1995, c’était déjà les centrales syndicales, en particulier FO et la CGT, qui avaient lancé les grèves et mis toute la force de leurs structures dans la balance pour lancer le mouvement. Comme aujourd’hui, les dirigeants des confédérations l’avaient fait dans l’intérêt des appareils syndicaux, pour la défense de leurs prérogatives.

Pour montrer qu’ils sont indispensables, pour regagner du crédit, les dirigeants syndicaux ont fait le choix de mobiliser les travailleurs.

Le capital des directions syndicales, c’est leur influence auprès de la classe ouvrière, c’est leur capacité à l’encadrer. Depuis des années, du fait justement de leurs atermoiements, de leur politique prônant la « participation » et la « co-gestion », les confédérations syndicales, y compris la plus importante d’entre elles, la CGT, ont perdu de l’influence et même la confiance d’une partie de leurs propres militants. Elles ont besoin aujourd’hui de reconquérir cette influence. Et le mouvement actuel le leur permet."

Le terme de suivisme est-il trop fort ?

- La classe ouvrière n’a pas à faire face à quelques méchants bureaucrates d’un syndicalisme par ailleurs bien sous tout rapport. Non, le réformisme est mort quand le capitalisme s’auto-détruit. C’est différent. Il faut des organisations autonomes des masses en lutte, des comités de grève, des comités de lutte, des comités de quartier, qui se fédèrent, décident de leurs revendications,d e leurs perspectives, deviennent les moyens de transformer la classe exploitée en une classe dominante. c’est cela que l’organisation Lutte Ouvrière ne dit pas et ne dira pas...

Remarquons que si LO n’oublie pas de parler de l’importance du syndicat et du parti, il oublie assez systématiquement l’importance des comités ouvriers. Ainsi, peut-il parler de grèves avec occupation sans souligner la nécessité de comités de grève et de contrôle économique sans parler des comités ouvriers que cela nécessite. Dans ces conditions, le contrôle peut avoir un caractère purement réformiste, qu’il soit exercé par des organismes étatiques, par des groupes syndicaux ou par des organismes de collaboration de classe comme les CE...

Rappelons que Lo croit ou prétend employer ainsi la méthode de Trotsky dans le Programme de transition alors que ce texte écrivait :

"Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers. Si la grève avec occupation soulève cette question épisodiquement, le COMITÉ D’USINE donne à cette même question une expression organisée. Élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise, le Comité d’usine crée d’un coup un contrepoids à la volonté de l’administration. A la critique que les réformistes font des patrons de l’ancien type, ceux qu’on appelle les "patrons de droit divin", du genre de Ford, en face des "bons" exploiteurs "démocratiques", nous opposons le mot d’ordre des comités d’usine comme centres de lutte contre les uns et les autres. Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur. Là où les ouvriers de l’entreprise, dans les périodes "calmes", appartiennent déjà tous aux syndicats (closed shop), le comité coïncidera formellement avec l’organe du syndicat, mais il en renouvellera la composition et en élargira les fonctions. Cependant, la principale signification des comités est de devenir des états-majors de combat pour les couches ouvrières que le syndicat n’est, en général, pas capable d’atteindre. C’est d’ailleurs précisément de ces couches les plus exploitées que sortiront les détachements les plus dévoués à la révolution. Dès que le comité fait son apparition, il s’établit en fait une DUALITÉ DE POUVOIR dans l’usine. Par son essence même, cette dualité de pouvoir est quelque chose de transitoire, car elle renferme en elle-même deux régimes inconciliables : le régime capitaliste et le régime prolétarien. L’importance principale des comités d’usine consiste précisément en ce qu’ils ouvrent, sinon une période directement révolutionnaire, du moins une période pré-révolutionnaire, entre le régime bourgeois et le régime prolétarien. Que la propagande pour les comités d’usine ne soit ni prématurée ni artificielle, c’est ce que démontrent amplement les vagues d’occupations d’usines qui ont déferlé sur un certain nombre de pays. De nouvelles vagues de ce genre sont inévitables dans un prochain avenir. Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste.

- Le "secret commercial" et le contrôle ouvrier sur l’industrie Le capitalisme libéral, fondé sur la concurrence et la liberté du commerce, a disparu bien loin dans le passé. Le capitalisme monopoliste, qui l’a remplacé sur la scène, non seulement n’a pas réduit l’anarchie du marché, mais lui a donné, au contraire, un caractère particulièrement convulsif. La nécessité d’un "contrôle" sur l’économie, d’une "direction" étatique, d’une "planification" est maintenant reconnue - au moins en paroles - par presque tous les courants de la pensée bourgeoise et petite-bourgeoise, du fascisme à la social-démocratie. Pour les fascistes, il s’agit surtout d’un pillage "planifié" du peuple à des fins militaires. Les sociaux-démocrates cherchent à vider l’océan de l’anarchie avec la cuillère d’une "planification" bureaucratique. Les ingénieurs et les professeurs écrivent des articles sur la "technocratie". Les gouvernements démocratiques se heurtent, dans leurs tentatives poltronnes de "réglementation", au sabotage insurmontable du grand capital. Le véritable rapport entre exploiteurs et "contrôleurs" démocratiques est caractérisé de la meilleure façon par le fait que messieurs les "réformateurs", saisis d’une sainte émotion, s’arrêtent au seuil des trusts, avec leurs "secrets" industriels et commerciaux. Ici règne le principe de la "non-intervention". Les comptes entre le capitaliste isolé et la société constitue un secret du capitaliste : la société n’a rien à y voir. Le "secret" commercial est toujours justifié, comme à l’époque du capitalisme libéral, par les exigences de la "concurrence". En fait, les trusts n’ont pas de secrets l’un pour l’autre. Le secret commercial, à l’époque actuelle, est un complot constant du capital monopoliste contre la société. Les projets de limitation de l’absolutisme de "patrons de droit divin" restent de lamentables farces tant que les propriétaires privés de moyens sociaux de production peuvent cacher aux producteurs et aux consommateurs les machinations de l’exploitation, du pillage, de la tromperie. L’abolition du "secret commercial" est le premier pas vers un véritable contrôle de l’industrie. Les ouvriers n’ont pas moins de droits que les capitalistes à connaître les "secrets" de l’entreprise, du trust, de la branche d’industrie, de l’économie nationale toute entière. Les banques, l’industrie lourde et les transports centralisés doivent être placés les premiers sous la cloche d’observation. Les premières tâches du contrôle ouvrier consistent à éclairer quels sont les revenus et les dépenses de la société, à commencer par l’entreprise isolée ; à déterminer la véritable part du capitaliste individuel et de l’ensemble des exploiteurs dans le revenu national ; à dévoiler les combinaisons de coulisses et les escroqueries des banques et des trusts ; à révéler enfin, devant toute la société, le gaspillage effroyable de travail humain qui est le résultat de l’anarchie capitaliste et de la pure chasse au profit. Aucun fonctionnaire de l’État bourgeois ne peut mener à bien ce travail, quels que soient les pouvoirs dont on veuille l’investir. Le monde entier a observé l’impuissance du président Roosevelt et du président du conseil Léon Blum en face du complot des "60" ou des "200 familles". Pour briser la résistance des exploiteurs, il faut la pression du prolétariat. Les comités d’usine, et seulement eux, peuvent assurer un véritable contrôle sur la production, en faisant appel - en tant que conseillers et non comme "technocrates" - aux spécialistes honnêtes et dévoués au peuple : comptables, statisticiens, ingénieurs, savants, etc. En particulier, la lutte contre le chômage est inconcevable sans une organisation large et hardie de GRANDS TRAVAUX PUBLICS. Mais les grands travaux ne peuvent avoir une importance durable et progressiste, tant pour la société que pour les chômeurs eux-mêmes, que s’ils font partie d’un plan général, conçu pour un certain nombre d’années. Dans le cadre d’un tel plan, les ouvriers revendiqueront la reprise du travail, au compte de la société, dans les entreprises privées fermées par suite de la crise. Le contrôle ouvrier fera place, dans ces cas, à une administration directe par les ouvriers. L’élaboration d’un plan économique, même le plus élémentaire - du point de vue des intérêts des travailleurs, et non de ceux des exploiteurs - est inconcevable sans contrôle ouvrier, sans que les ouvriers plongent leurs regards dans tous les ressorts apparents et cachés de l’économie capitaliste. Les comités des diverses entreprises doivent élire, à des conférences correspondantes, des comités de trusts, de branches d’industrie, de régions économiques, enfin de toute l’industrie nationale dans son ensemble. Ainsi, le contrôle ouvrier deviendra l’ "ECOLE DE L’ÉCONOMIE PLANIFIÉE". Quand l’heure aura sonné, le prolétariat par l’expérience du contrôle se préparera à diriger directement l’industrie nationalisée."
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Message  Vals Ven 13 Jan - 18:21

Cela-dit, nous entrons dans une nouvelle période, avec la crise qui s'approfondit, et nous avons besoin d'organisations audacieuses, capables d'initiatives, faisant passer l'intérêt général de la classe avant leur intérêt de boutique, et il est clair que des groupes formés par des dizaines d'années d'action parasyndicale, d'élections et de fêtes, risquent de ne pas être à la hauteur....
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Eh bien, raison de plus de vous atteler à la besogne en perdant moins de teùmps à bavarder sur la "boutique LO" et l'air du temps...
Le NPA n'a pas des dizaines d'actions parasyndicales derrière lui, il n'organise pas de Fête comme les rigolos de LO, et il ne pourra même peut-être pas se présenter aux élections : il a donc toutes les qualités requise pour faire "passer l'intérêt de la classe avant ses intérêts de boutique" et devenir l'organisation "audacieuse" dont vous avez besoin...
Quant à LO, eh bien elle fera ce que ses militants estireont juste de faire.....et on verra bien....
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Message  verié2 Ven 13 Jan - 18:24


Robert Paris
Si PSA ne disposait pas de milliards ? Alors les petites et moyennes entreprises sous traitantes de l'Automobile, là les licenciements étaient légitimes ?

Bien sûr que non ! Mais je ne vois pas pourquoi on se priverait d'utiliser les profits de PSA ou de toute autre entreprise pour dénoncer sa politique de restructuration/licenciements ??? Shocked

D'une façon générale, nous devons avancer des revendications qui correspondent aux besoins des travailleurs, sans se préoccuper de savoir s'ils sont "intégrables" par les entreprises, "réalistes" dans le cadre du système, car nous estimons qu'il existe aujourd'hui les moyens matériels de les satisfaire... si ces moyens étaient utilisés autrement. Donc, que les capitalistes les satisfassent... ou laissent la place.

Mais, dans une boîte qui fait des profits comme PSA ou comme la BNP, on peut dénoncer tout de même le cynisme patronal, sans laisser croire pour autant que ce sera plus facile de conserver les emplois ou même d'obtenir des indemnités importantes parce que la boîte est riche. Ca, c'est en effet une illusion à dénoncer, qu'on peut peut-être reprocher à la CGT PSA Aulnay de laisser planer en présentant des plans "réalistes" - les patrons n'en ont évidemment rien à cirer de ce réalisme.
Tu remarqueras quand même que, contrairement à nombre de syndicats qui sacrifient 300 emplois pour en "sauver" 1000, puis recommencent l'année suivante, ou à ceux qui acceptent le deal baisse de salaires contre préservation (prétendue) de l'emploi, la CGT PSA Aulnay n'a accepté aucune capitulation de ce genre.

Le problème de l'impossibilité d'empêcher les licenciements par une lutte locale se pose en effet. C'est pourquoi L'Etincelle/Fraction avait tenté de mettre en place le collectif contre les patrons voyous, malgré ses faibles moyens. Mais, quand l'extension s'avère impossible, comme chez Continental et nombre d'autres boîtes, que faire ? Mais, dans l'immédiat, il me semble en effet qu'il faut tout faire pour s'adresser aux salariés des autres boîtes qui licencient et menacent de licencier, en priorité à ceux des autres boîtes de l'automobile. Mais tout ne dépend pas de nous, tu le sais bien...
___
Sur la question des sans papiers, il me semble qu'il y a un fil consacré à ce sujet et à cette intervention musclée de la CGT que LO a soutenue en effet.

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Message  verié2 Ven 13 Jan - 18:28

Vals
1) raison de plus de vous atteler à la besogne en perdant moins de teùmps à bavarder sur la "boutique LO" et l'air du temps...

2) Le NPA n'a pas des dizaines d'actions parasyndicales derrière lui, il n'organise pas de Fête comme les rigolos de LO, et il ne pourra même peut-être pas se présenter aux élections
1) Nous sommes pas mal de rigolos (comme toi et moi) à bavarder sur ce forum, qui constitue un vecteur comme un autre pour défendre ses idées... et aussi pour prendre en compte l'argumentation des autres.

2)Le NPA compte de nombreux militants syndicalistes dans ses rangs, la LCR dont il est issu organisait elle aussi régulièrement des fêtes, le NPA participe, comme LO, à toutes sortes d'élections...

verié2

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Message  panchoa Ven 13 Jan - 19:07

verié2 a écrit:
Vals
1) raison de plus de vous atteler à la besogne en perdant moins de teùmps à bavarder sur la "boutique LO" et l'air du temps...

2) Le NPA n'a pas des dizaines d'actions parasyndicales derrière lui, il n'organise pas de Fête comme les rigolos de LO, et il ne pourra même peut-être pas se présenter aux élections
1) Nous sommes pas mal de rigolos (comme toi et moi) à bavarder sur ce forum, qui constitue un vecteur comme un autre pour défendre ses idées... et aussi pour prendre en compte l'argumentation des autres.

2)Le NPA compte de nombreux militants syndicalistes dans ses rangs, la LCR dont il est issu organisait elle aussi régulièrement des fêtes, le NPA participe, comme LO, à toutes sortes d'élections...

vals nous raconte n'importe quoi. tu manque un peu d'histoire des luttes ouvrière ou pas dans ta besace. ceci dit ral le bol de discuter de LO 45 pOst, 35 pour la candidature de Poutou qui va devoir hausser le TON et vite et stop les gérémiade sur les travailleurs qui n'ont pas envie. CA SUFFIT panchoa toujours réformard ringard qui en a marr de cette posture de Poutou à l'heure de bien de choses qui se passent ici et ailleurs.

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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Les élections et le révolutionnaires

Message  Robert Paris Ven 13 Jan - 19:31

Comme chacun sait, l'élection est pour les révolutionnaires un moyen dans le prolongement de l'intervention militante pour élever le niveau de conscience des travailleurs, n'est-ce pas ?

Un exemple, les municipales...

Lutte Ouvrière, vous savez, cette organisation qui avait fait connaître Arlette Laguiller parce qu’elle ne cautionnait jamais la gauche...

Aujourd’hui, voilà ce qu’elle peut écrire :

Jean-Pierre Mercier, 39 ans, militant de Lutte Ouvrière, ouvrier et syndicaliste

Qui je suis

J’ai 39 ans, je suis militant de Lutte Ouvrière depuis plus de 20 ans. Après des années d’intérim, je suis entré comme ouvrier de production à l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois il y a 12 ans. Depuis, je suis devenu un des responsable de la CGT de l’usine. Je suis aussi délégué syndical Central suppléant CGT du groupe Peugeot-Citroën.

Pourquoi je m’engage aux côtés de Marc EVERBECQ

Je suis très heureux que le Parti Communiste, le MRC et Lutte Ouvrière se présentent ensemble sur une liste d’union conduite par Marc Everbecq.

Nous avons tous en commun d’avoir à cœur que le résultat des élections soit un désaveu clair de la politique du gouvernement tant à Bagnolet qu’au niveau national. Ces derniers mois, avec les franchises médicales, les prix qui augmentent, le nouveau contrat de travail, les attaques se sont multipliées contre le monde du travail. Alors nous avons intérêt que le résultat des élections soit une gifle pour Sarkozy !

Bien sûr les principaux problèmes que rencontre la population : le chômage, les bas salaires ne peuvent pas se régler dans le cadre d’une seule municipalité. On ne peut pas pallier tout ce que l’Etat ne fait pas ou pas assez. Une municipalité de gauche ne peut pas, non plus, corriger tout ce que l’Etat fait contre la population. Mais, pour moi, participer à la vie municipale, c’est participer à tout ce qui, au niveau local, peut améliorer le quotidien de la population et en particulier des catégories les plus défavorisées tout en contribuant à faire de notre ville un espace où il fait bon vivre ensemble.

Pour ma part, en tant que travailleur de Citroën, je tiens à mettre l’accent sur un autre aspect du rôle d’une municipalité. En mars 2007, lorsque nous étions engagés dans notre grève pour les salaires qui a duré 6 semaines avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur la paye, nous étions bien contents de trouver une solidarité certaine auprès des mairies de gauche et plus particulièrement auprès des mairies communistes. Cela a été d’abord une solidarité morale. Et cela compte au cours d’une lutte pour rompre l’isolement, quand la presse est contre vous. Et puis évidemment une solidarité matérielle et financière qui a compté pour beaucoup d’entre nous. Sur ce terrain là, une mairie de gauche doit être un point d’appui pour tous ceux qui luttent.
Voilà pourquoi je m’engage au côté de Marc Everbecq.

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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Et l'élaboration politique ?

Message  Robert Paris Ven 13 Jan - 19:45

Vérié2 a écrit :

la sclérose théorique peut engendrer des lendemains difficiles.

Donc il ne suffit ni de recruter, ni de s'activer.

Il faut savoir quel type de parti on veut construire.

S'agit-il d'un parti qui dit à ses militants et ses sympathisants ce qu'ils doivent penser et avec qui ils peuvent ou pas discuter...

Le 8 décembre 1923, Trotsky déclare dans une lettre ouverte aux assemblées du Parti bolcheviks :

“ Plus d’obéissance passive, plus de nivellement mécanique de la part des autorités, plus d’écrasement de la personnalité, plus de servilité ni de carriérisme. Un bolchevik n’est pas seulement un homme discipliné : c’est un homme qui, dans chaque cas et sur chaque problème, se forge lui-même sa propre opinion, la défend courageusement et en toute indépendance, non seulement contre ses ennemis, mais aussi à l’intérieur de son propre Parti. ”


Parce que l'élaboration politique ne peut pas se faire sans cette liberté.

Même la bureaucratie stalinienne le savait qui laissait une liberté intellectuelle dans le milieu des chercheurs top en pleine époque dure de Staline...

Mais encore faut-il ne pas regarder l'activité politique de réflexion comme un luxe inutile.

J'en donne un exemple tiré du fameux ouvrage de Hardy :

"Les intellectuels sont précieux si leurs connaissances servent à élever le niveau de culture des autres."


Et le journaliste lui pose une question sur "l'envie de privilégier la formation, la réflexion théorique".

Il répond :

"Recruter des militants ouvriers, cela veut dire les former."

La réflexion théorique du groupe, il n'en dit pas un mot...

Bien sûr, les militants de LO qui participent à ce débat ont la réponse : débrouillez vous dans votre coin et nous dans le nôtre et on verra bien.

C'est ce que l'on appelle participer à une élaboration par la discussion ...
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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Développer des conceptions lutte de classe

Message  Robert Paris Ven 13 Jan - 20:09



"Aujourd'hui, nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois", a-t-il prévenu. "S'ils veulent investir à l'étranger, qu'ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l'emploi en France", a ajouté Jean-Pierre Mercier, représentant central CGT PSA et "accessoirement" porte-parole de LO.

citation de lexpress.fr/actualites/1/actualite/psa-supprime-plusieurs-milliers-de-postes-en-france-la-recherche-tres-touchee_1051055.html

Ces journalistes, comme le relève Vérié2, on n'est jamais sûrs qu'ils n'ont pas transformé la vraie déclaration qui disait sans doute : on n'en a rien à faire de la France et de toute la propagande nationaliste, battons-nous par delà les frontières !!!
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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Re: Lutte ouvrière

Message  Vals Sam 14 Jan - 1:56

Il ne me parait pas (hélas) inutile de faire remarquer qu'un camarade porte-parole de LO, s'exprime au nom de ....LO;
Qu'un camarade de LO, élu par les travailleurs comme DP ou par les syndiqués comme DS exprimen le point vue, la volonté de ceux qui l'ont élu ou choisi...
Et il se trouve (je suis désolé de l'apprendre à nos amis Vérié ou Robert, que l'immense majorité des travailleurs ou même des syndiqués, ne sont ni marxistes, ni communistes, ni révolutionnaires, et encore moins trotskistes...
C'est comme ça, c'est désolant, triste, douloureux, mais les marxistes révolutionnaires raisonnent à partir de la réalité, les yeuix ouverts , et pas à partir de leurs rêves ou fantasmes ....
Et il se trouve, grande nouveauté encore, que les révolutionnaires, s'ils ne veulent pas se réfugier confortablement dans des rôles de commentateurs doctes et bouffis de certitudes, tiennent compte de ce que pensent, ressentent et veulent (ou peuvent) les travailleurs et syndiqués dont ils sont proches et qui les choisissent pour parfois parler en leur nom.

Si je veux peinardement parler ce soir, demain, après demain au nom de moi-même, comme Vérié ou Robert, je ne vivrai que peu de contradictions entre mes idées communistes et ce que veulent et peuvent, là, ici, maintenant, les travailleurs qui m'ont accordé leur confiance.... (malgré souvent mon étiquette coco, rouge, révolutionnaire ou trotskiste...).
On peut très facilement oublier la démocratie ouvrière quand on parle de (très) loin aux travailleurs ....

Les phraseurs, commentateurs, ou mini-bureaucrates gauchistes, ne valent pas mieux que leurs grands frères staliniens, réformistes ou bureaucrates syndicaux installés....Leur mépris de la conscience, de la volonté ou de l'expression des travailleurs a moins de poids que celui des vrais bonzes syndicaux qu'ils critiquent mais finalement idealisent en leur prêtant un pouvoir qu'ils n'ont pas sur les luttes du prolétariat qui sait les déborder en certaines occasions (rares au cours des dernières années)....

Pas très excitants les gauchistes de ce temps...!
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Message  Eugene Duhring Sam 14 Jan - 2:42

Vals a écrit:Il ne me parait pas (hélas) inutile de faire remarquer qu'un camarade porte-parole de LO, s'exprime au nom de ....LO;
Qu'un camarade de LO, élu par les travailleurs comme DP ou par les syndiqués comme DS exprimen le point vue, la volonté de ceux qui l'ont élu ou choisi...
Et il se trouve (je suis désolé de l'apprendre à nos amis Vérié ou Robert, que l'immense majorité des travailleurs ou même des syndiqués, ne sont ni marxistes, ni communistes, ni révolutionnaires, et encore moins trotskistes...
C'est comme ça, c'est désolant, triste, douloureux, mais les marxistes révolutionnaires raisonnent à partir de la réalité, les yeuix ouverts , et pas à partir de leurs rêves ou fantasmes ....
Effectivement, on appelle cela le respect du mandat que les travailleurs ont confié à leurs representants syndicaux ; dans le cas contraire il s'agirait tout simplement d'une atteinte grave à la démocratie ouvrière telle qu'elle s'exprime dans le syndicat avec les travailleurs qu'il regroupe. Quand un travailleur vote pour un représentant syndical ce n'est pas pour l'entendre se faire le porte-parole du parti dans lequel ce représentant milite. C'est là tout l'art de distinguer les deux mandats syndical et politique.
D'accord avec Vals sur ce seul point !

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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Ne pas confondre les mandats ?

Message  Robert Paris Sam 14 Jan - 5:19

Ah ! Quel affreux gauchiste suis-je ! Je n'avais pas vu que ce sont les travailleurs qui voulaient qu'on mette en avant le nationalisme ? Je n'avais pas vu que ce sont les travailleurs qui voulaient qu'on fasse croire que les travailleurs chinois et brésiliens nous prennent nos emplois ? Je n'avais pas vu que ce sont les travailleurs qui voulaient qu'on cautionne l’intersyndicale quand elle mettait tout en oeuvre pour promener la volonté de lutte contre la réforme des retraites ?

Par contre, j'ai vu que, du moment que LO a eu un petit pouvoir sur le terrain électoral ou syndical, cela la fait tourner radicalement vers la droite dans son discours. Quand la grand voile est mise, le véhicule va plus vite mais il va aussi plus vite à suivre le vent dominant quand il n'est gouverné que par des dirigeants de pacotille.
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Message  ottokar Sam 14 Jan - 10:47

4h du matin, ce Robert paris, quel acharnement dans la discussion... à mon avis il ferait mieux de prendre RV avec Vérié 2 et de papoter gentiment ensemble autour d'une petite camomille... c'est quand même plus confortable pour dire du mal de LO sur je ne sais combien de pages (je jette un oeil mais je ne suis pas, c'est pas possible).

Je rectifie juste une chose pour le lecteur de bonne foi de passage.

La déclaration de JP Mercier, moi, je n'y vois rien de mal. Et quand la municipalité n'a pas fait ce qu'il fallait, cela ne l'a pas empêché de le dire et de le dénoncer publiquement. Ce n'est pas le silence des ministres PC au gouvernement. Quant à LO, qui ne ferait jamais de compromis avec la gauche, soi-disant, je rappelle que la première campagne d'Arlette Laguiller en 74 s'est faite sur le mot d'ordre "pas de chèque en blanc à Mitterrand", disant "bien sûr cela va sans dire mais cela va encore mieux en le disant, au 2ème tour..." et en annonçant qu'elle voterait Mitterrand.

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Message  Robert Paris Sam 14 Jan - 11:03

Le monde appartient à celui qui travaille tôt pour sa classe, merci de le souligner...

Tu nous trouves malhonnêtes et t'adresse seulement au lecteur honnête accidentellement de passage.

Voilà une différence de formation politique entre nous : je suis certain que tu est honnête y compris quand tu dis que tu n'es pas choqué de ces prises de position, ce qui témoigne encore qu'il y a maintenant des militants formés à penser comme cela. Ma tête à couper que cela n'existait pas autrefois à LO !

Quant aux affreux gauchistes que ces camarades croient voir en nous, je cains fort qu'ils aient vu en leur temps Lénine et Trotsky en affreux gauchistes.

Soit dit en passant ces camarades ignorent politiquement ce que voulait dire le terme de gauchiste pour Lénine. Dommage...
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Message  verié2 Sam 14 Jan - 11:23


Vals
Il ne me parait pas (hélas) inutile de faire remarquer qu'un camarade porte-parole de LO, s'exprime au nom de ....LO;
Qu'un camarade de LO, élu par les travailleurs comme DP ou par les syndiqués comme DS exprimen le point vue, la volonté de ceux qui l'ont élu ou choisi...
Sans doute un élu est mandaté pour appliquer et défendre les décisions adoptées par les syndiqués et les travailleurs. Il n'en reste pas moins qu'il existe - tu le sais - une marge de manoeuvre relativement étendue. De plus, il est clair qu'un militant communiste révolutionnaire ne peut pas, ne doit pas propager certaines idées, même si elles sont partagées par une partie ou la majorité de ses camarades collègues de travail ou de ses camarades syndicalistes.

C'est une chose de dire nous arrêtons la grève parce que la majorité de l'AG l'a décidé
(encore qu'il arrive qu'on continue avec une minorité qui le souhaite), c'en est une autre de défendre des idées corporatistes voire nationalistes. Si la majorité des travailleurs d'une boîte étaient partisans de virer en priorité les immigrés ou de renvoyer les femmes à la maison, ça me semble clair qu'un délégué élu militant révolutionnaire refuserait de défendre ces positions. Il est d'ailleurs parfaitement possible de dire :"Ne comptez pas sur moi pour défendre ceci ou cela. Si vous y tenez, désignez quelqu'un d'autre etc".

Donc, si je suis plus nuancé que Robert Paris sur la critique des propos de JP Mercier, ton argumentation ne tient pas, Vals. La démocratie ouvrière ne peut pas justifier l'alignement sur des positions néfastes aux travailleurs.

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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Syndicalistes ou révolutionnaires

Message  Robert Paris Sam 14 Jan - 11:36

Je rappelle que le début de cette discussion sur l'activité syndicale des révolutionnaires a commencé parce que vos prétendiez que cela ne posait pas de problème puisque LO, justement, était le seul groupe dont l'organisation politique contrôle l'activité syndicale des militants...

Si la direction leur dit que toutes les compromissions sont autorisées quand cela va dans le sens du courant de l'opinion prétendument dominante chez les travailleurs, il y a un problème.

Toute cette discussion ne m'explique nullement pourquoi Mercier a parlé de délocalisations à PSA...

LO a écrit maintes et maintes fois qu'il ne fallait pas mettre ce type d'argument en avant. Alors pourquoi l'a-t-il fait, si ce n'est pour plaire à l'appareil syndical et à... l'Huma qui l'a cité tout de suite...

Dans une période où l'idéologie nationaliste est le principal risque dans la classe ouvrière, comment justifier une telle dérive dans un bastion LO où LO prétend que ses camarades ont été choisis à la direction en connaissance de cause...
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Message  lonesloane Sam 14 Jan - 11:47

j'ai lu les nombreuses interventions des uns et des autres.
et je ne savais que la politique communiste dans les syndicats s'était de se faire élire sur le programme de ce dernier et de propager tout le fatras réactionnaire de ces derniers....
non la politique communiste dans les syndicats n'est certainement pas celle de Mercier qui (honnêtement ou pas) fait le lit de l'extrême droite. les camarades de LO se proclament internationalistes.... mais est une politique internationaliste que celle de Mercier? Certainement pas.Tenir les propos qu'il tient c'est se mettre sur le terrain du patriotisme économique.... et du patriotisme économique au social chauvinisme il y a peu de distance à franchir....
En tout la politique de lénine et trotsky dans les syndicats réactionnaires n'a rien a voir avec celle que mène actuellement LO.La tâche des militants révolutionnaires dans les syndicats réactionnaires n'est certainement pas de reprendre à leur compte les préjugés étroitement corporatistes, de promouvoir l'apolitisme.... mais de combattre l'emprise des chefs réformistes sur les travailleurs... "cette lutte doit être impitoyable, et il faut absolument la pousser (...) et faire chasser des syndicats tous les incorrigibles leaders de l'opportunisme et du social chauvinisme." (lénine: la maladie infantile du communisme, le gauchisme"

se cacher derrière un mandat.... et rejeter la faute de ses renoncements politiques sur la classe ouvrière ..... vraiment salops d'ouvriers qui ne sont pas révolutionnaires et oblige Mercier a tenir un discours nauséabond.... de gauche

je suis un travailleur, j'ai un mandant syndical.... mais je préfère encore démissionner que tenir de tels propos.... et dire aux travailleurs que je ne défendrais pas une politique qui soit contraire à leurs intérêts meme s'ils ne sont pas d'accord avec moi au début....
défendre un drapeau, ce n'est pas proclamer des phrases révolutionnaires les jours de fetes et mener au quotidien une politique réformiste car les travailleurs le sont.... LO défend aujourd'hui un programme minimum pour le quotidien et un programme maximum en théorie...
mais il n'y a aucun lien entre les deux.... ou est le pont entre le niveau de conscience des travailleurs et la lutte révolutionnaire contre le capital? il n'y en a pas....


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Message  Copas Sam 14 Jan - 12:44

Hum, sans aller forcement dans toutes les arcanes du débat, je suis assez surpris des fois de voir certains débats.

Le combat des travailleurs dans des secteurs qui sont en butte à de puissantes hiérarchies d'entreprise est impensable au quotidien sans les organisations de travailleurs que sont les syndicats.

Parler de chefs syndicaux est largement sur-noté par le fait que dans ces batailles du quotidien, les bureaucraties n'y sont souvent plus (elles ont des pouvoirs de nuisance en certains moments mais plus trop de capacités larges d'encadrement à l'image de ce qu'elles étaient il y a 40 ans).
L'état du mouvement ouvrier européen, notamment et surtout en France, sanctionne une extrème faiblesse des organisations de résistance de masse que sont les syndicats dans les entreprises. Mais c'est également un affaiblissement notoire du contrôle de la part du réformisme organisé, les nomenclaturas hiérarchisées de professionnels . Ca ne signifie pas qu'on soit plus avancés du point de vue du combat de classe, mais que nous sommes plus confrontés au réformisme habituel et spontané des travailleurs (ou leurs colères bien peu réformistes) bien plus qu'aux nomenclaturas dans bien des cas.

La question de l'auto-organisation est effectivement un thème permanent mais qui ne se décline ni abstraitement ni comme un slogan clivant (car il n'y a rien à cliver la plupart du temps dans les entreprises avec des courants politiques qui ne sont plus là). Il s'articule avec une orientation qui traite de la question des syndicats (il n'y a pas de recette toute dite de l'un à l'autre, ni dans les articulations des uns aux autres).

La question de la surface politique des groupes révolutionnaires dans les entreprises ne peut leur permettre de jouer à plein le rôle de parti dans la classe ouvrière accompagnant suffisemment leurs militants et leurs sympathisants. C'est aussi cela l'aspect de la petite taille des partis de l'émancipation.

L'appréciation d'une politique globale menée par l'un ou l'autre, du NPA ou de LO, parmi les travailleurs ne peut se construire sur ce qu'à fait un militant ou sympathisant dans telle entreprise à tel moment avec un autre mandat que celui de son organisation politique.

Ce qui s'est passé est soumis à débat en tenant compte évidemment qu'une bataille est en cours et qu'il ne s'agit pas là de bureaucrate, mais ne ressort pas d'une orientation politique globale d'un parti.

On ne peut apprécier LO globalement sur ce que dit à un moment donné un de ses militants quand il intervient dans telle lutte à tel moment, etc... Ce qui se passe alors est soumis à débat et discussion (à condition d'y être....dans ces batailles), mais ne ressort pas de l'orientation globale de LO que nous connaissons tous et dont on peut faire quelques critiques sur l'opportunisme (et encore chacun les siens, hein !) mais ne relève ni de près ni de loin d'une quelconque politique nationaliste.

Si nous revenaient de toutes parts des prises de position de militants de LO montrant des propos ambigus sur le nationalisme on conviendrait alors qu'il y a là une inflexion et un fait notable.

Ce n'est pas le cas.

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Message  verié2 Sam 14 Jan - 12:56

ottokar a écrit:4h du matin, ce Robert paris, quel acharnement dans la discussion... à mon avis il ferait mieux de prendre RV avec Vérié 2 et de papoter gentiment ensemble autour d'une petite camomille... c'est quand même plus confortable pour dire du mal de LO

Toujours cette furieuse manie de dénigrer les contradicteurs, qui ne peuvent être que des petits bourgeois bavards, avides de casser du sucre sur le dos des militants prolétariens de LO. Ca rappelle désagréablement le "Fais voir tes mains" des Staliniens jusque dans les années soixante-dix. (1)

Ce fil étant consacré à LO, il est logique que ceux qui y participent donnent leur avis sur LO et sa politique et que tous ne soient pas d'accord. Sinon, ils seraient à LO. Mais, puisqu'on parle de LO, c'est un trait caractéristique de LO d'éluder les critiques en mettant ces critiques sur le compte de la psychologie des contradicteurs - lesquels sont nécessairement des aigris, des gauchistes à côté de leurs pompes ou des gens de mauvaise foi, sinon ils auraient compris depuis longtemps que les positions de LO sont, de A à Z, les seules qui correspondent aux intérêts de la classe ouvrière, vu que LO ne s'est jamais trompée, n'est jamais revenus sur ses positions etc au cours de son demi siècle d'existence...

___
1) Pour ceux qui ne le sauraient pas ou l'auraient oublié, les Staliniens considéraient que tous ceux qui venaient distribuer des tracts critiquant (éventuellement) leur parti ou la CGT, ou avançant des idées qui n'étaient pas les leurs, ne pouvaient être que de petits bourgeois n'ayant pas les mains calleuses des vrais prolétaires...

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Message  Vals Sam 14 Jan - 14:15

.....
="Robert Paris"]Voilà une différence de formation politique entre nous : je suis certain que tu est honnête y compris quand tu dis que tu n'es pas choqué de ces prises de position, ce qui témoigne encore qu'il y a maintenant des militants formés à penser comme cela. [b]Ma tête à couper que cela n'existait pas autrefois à LO

Tu as de la chance, la guillotine est à la retraite...
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Message  Vals Sam 14 Jan - 14:53

Lutte de Classe
N°11
Décembre 1994


Textes de la Conférence nationale de Lutte Ouvrière - La situation du mouvement ouvrier révolutionnaire


Cinquante ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la question peut se poser de la profondeur du recul du mouvement révolutionnaire prolétarien. Durant ce demi-siècle, non seulement la révolution ne s'est pas produite, mais le problème de la construction de partis ouvriers révolutionnaires n'a toujours pas trouvé de solution.

Ces cinquante ans ont pourtant été riches d'événements, y compris d'événements révolutionnaires. Par ailleurs, le courant stalinien qui, à l'époque, dominait parmi les fractions les plus politisées du mouvement ouvrier est en train de s'effondrer sans que cet effondrement provoque des fractures amenant une partie des militants à renouer avec des traditions communistes que la direction stalinienne leur a fait oublier.
Ceux qui continuent à militer le font sur le terrain du réformisme et, avec la disparition de l'Union soviétique, ils ne se distinguent pratiquement plus des militants d'autres courants réformistes. Mais, bien plus nombreux sont ceux qui cessent de militer, et une partie considérable du capital militant du mouvement ouvrier disparaît purement et simplement.

Aucun militant ne peut éviter de se demander si les objectifs révolutionnaires sont toujours valables et comment ils pourraient se réaliser, en d'autres termes, quelles pourraient être les conditions du renouveau du mouvement communiste.
Le manifeste concluant le premier congrès de l'Internationale communiste, en mars 1919, faisant le bilan des soixante-douze ans passés depuis Le Manifeste communiste de Marx et Engels, constata que "pendant ces trois quarts de siècle, le développement du communisme a suivi des voies complexes, connaissant tour à tour les tempêtes de l'enthousiasme et les périodes de découragement, les succès et les durs échecs... L'heure de la lutte finale décisive est arrivée plus tard que ne l'escomptaient et ne l'espéraient les apôtres de la révolution sociale. Mais elle est arrivée". Il ne s'agissait pas alors d'une anticipation optimiste. A l'échelle de la seule Europe, des dizaines de millions de prolétaires sortant de la première boucherie mondiale s'engageaient dans l'activité politique et, dans plusieurs pays, au plus haut degré politique : pour la conquête du pouvoir, les armes à la main.
Pour la première et, jusqu'à maintenant, unique fois, un mouvement révolutionnaire prolétarien menaçait de destruction l'ordre impérialiste mondial.
Deux ans plus tard cependant, le troisième congrès de l'Internationale communiste, en juin 1921, constatait qu'"il est absolument incontestable que la lutte révolutionnaire du prolétariat pour le pouvoir manifeste à l'heure actuelle, à l'échelle mondiale, un certain fléchissement, un certain ralentissement". Cherchant à en donner l'explication, l'Internationale communiste constatait que "la révolution mondiale n'est pas un processus en ligne droite, c'est la dissolution lente du capitalisme, c'est la sape révolutionnaire quotidienne qui s'intensifie de temps à autre et se concentre en crises aiguës. Le cours de la révolution mondiale a été rendu encore plus traînant du fait que de puissantes organisations et partis ouvriers, à savoir les partis ainsi que les syndicats social-démocrates, fondés par le prolétariat pour guider sa lutte contre la bourgeoisie, se sont transformés pendant la guerre en instruments d'influence contre-révolutionnaire et d'immobilisation du prolétariat et sont restés tels après la fin de la guerre. C'est ce qui a permis à la bourgeoisie mondiale de surmonter facilement la crise de la démobilisation ; c'est ce qui lui a permis pendant la période de prospérité apparente de 1919-1920 d'éveiller dans la classe ouvrière un nouvel espoir d'améliorer sa situation dans le cadre du capitalisme, cause essentielle de la défaite des soulèvements de 1919 et du ralentissement des mouvements révolutionnaires en 1919-1920".
Ce qui apparaissait il y a presque trois quarts de siècle comme un fléchissement se révéla cependant être un recul grave. La défaite des soulèvements de Berlin, l'écrasement des pouvoirs ouvriers naissants en Bavière et en Hongrie, les difficultés de la Russie révolutionnaire subissant à la fois les troupes étrangères et celles de la contre-révolution, ont redonné l'initiative à la bourgeoisie. Les vieilles puissances impérialistes victorieuses ont fait payer par le traité de Versailles à l'impérialisme allemand sa prétention à un partage des chasses gardées coloniales. Versailles et les multiples traités subsidiaires, redessinèrent la carte du monde ; l'Europe fut hérissée de nouvelles frontières, de nouvelles douanes, dans un climat de nationalismes montants. "L'ordre" ainsi imposé n'était cependant que le premier pas vers la guerre mondiale suivante. Pendant une dizaine d'années encore après la révolution russe les soubresauts révolutionnaires du prolétariat firent encore trembler l'édifice impérialiste. Mais aucun de ces soubresauts n'a été victorieux.
C'est cependant la dégénérescence due à l'isolement du premier État ouvrier qui se révéla comme l'expression la plus grave de ce recul - parce qu'elle finit par atteindre de l'intérieur la capacité de combat et surtout la conscience de classe du prolétariat.
Dès la consolidation de l'emprise de la bureaucratie sur l'État ouvrier aux alentours de 1924, son chef, Staline, annonça avec "le socialisme dans un seul pays" sa renonciation à la révolution mondiale. Sous la direction de la bureaucratie, l'Union soviétique se transforma de facteur révolutionnaire en facteur de stabilisation de l'ordre impérialiste, directement ou par partis staliniens interposés. Personne ne peut dire si la révolution chinoise de 1925-27, dernière de la vague révolutionnaire d'après 1917, se serait transformée en révolution prolétarienne, mais pour la première fois, l'élan révolutionnaire du prolétariat échoua en raison directe de la politique de collaboration de classe que lui imposa la bureaucratie soviétique.
Tout en parasitant les rapports économiques et sociaux créés par la révolution d'Octobre, la bureaucratie liquida physiquement l'avant-garde communiste en Union soviétique, la seule numériquement nombreuse et la plus formée, entraînant une rupture catastrophique de continuité, physique et politique, dans le mouvement communiste.
La retombée de la dizaine d'années de soubresauts révolutionnaires laissa alors les mains libres aux bourgeoisies impérialistes. Le système capitaliste ne s'est pas consolidé pour autant : de reprises poussives en dépressions plus ou moins longues, l'économie capitaliste s'achemina vers la grande crise de 1929. L'impérialisme fut affaibli par la crise de sa propre économie, sans que le prolétariat parvienne à donner à la crise une issue révolutionnaire.
L'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne représenta une défaite majeure du prolétariat à cette époque car le nazisme brisa le prolétariat le plus puissant d'Europe et liquida non seulement toutes les formes d'organisation du mouvement ouvrier, même les plus soumises à la démocratie bourgeoise, mais aussi la démocratie bourgeoise elle-même.
Le plus grave a été le fait que les deux principaux courants du mouvement ouvrier, la social-démocratie et le stalinisme, ont porté une énorme responsabilité dans la défaite sans combat du prolétariat allemand. Leurs faillites concomitantes privèrent le mouvement ouvrier de perspectives et sapèrent la confiance du prolétariat.
Le prolétariat eut cependant l'énergie de livrer de nouvelles batailles en 1936 en Espagne et en France, mais les partis réformistes et staliniens jouèrent encore le rôle de saboteurs de l'offensive révolutionnaire des masses, en substituant la politique des fronts populaires, la subordination organisée du prolétariat à la bourgeoisie, à la politique révolutionnaire.
En Allemagne face au fascisme, en Espagne dans le sursaut contre le coup d'État militaire, en France, lors de la montée gréviste, le rapport des forces a été gravement altéré en défaveur du prolétariat en raison de la politique de sa propre direction. "La situation mondiale dans son ensemble se caractérise avant tout par la crise historique de la direction du prolétariat" - résuma le Programme de Transition en 1938.
Analysant cette évolution désastreuse dans le dernier texte sur lequel il travaillait au moment de son assassinat, Trotsky constatait que "le prolétariat a été paralysé par les partis opportunistes. La seule chose qu'on puisse dire, c'est qu'il s'est présenté plus d'obstacles, plus de difficultés, plus d'étapes sur la route du développement révolutionnaire du prolétariat que les fondateurs du socialisme scientifique ne l'avaient prévu".
En ces années trente décisives, la politique de la bureaucratie soviétique, directement ou par mouvement stalinien interposé, a été un des principaux sinon le principal obstacle "sur la route du développement révolutionnaire du prolétariat". Empêché d'être en situation de donner une issue révolutionnaire à la crise, le prolétariat ne put redonner vie à la révolution en Union soviétique. Dès lors, il n'y avait pas d'obstacle devant l'évolution réactionnaire de la bureaucratie qui allait jouer un rôle de plus en plus contre-révolutionnaire sur la scène internationale et qui, à l'intérieur même de l'Union soviétique, renforçait ses privilèges en dénaturant de plus en plus la société, l'économie étatisée et planifiée, évolution réactionnaire qui, depuis les années trente, se poursuit sans discontinuité.
Si les directions du mouvement ouvrier, aussi bien social-démocrates que staliniennes, étaient définitivement pourries, le mouvement ouvrier lui-même, bien que défait et démoralisé, existait, comme existaient encore des centaines de milliers de militants se revendiquant, au sein de la classe ouvrière, de la nécessité de transformations sociales. Et, pour Trotsky, "le fascisme et la série de guerres impérialistes constituent une véritable école à travers laquelle le prolétariat doit se libérer des traditions petites-bourgeoises et des superstitions, doit se débarrasser des partis opportunistes, démocratiques et aventuristes, doit forger et éduquer l'avant-garde révolutionnaire et préparer ainsi la solution de cette tâche, en dehors de laquelle il n'est pas de salut pour le développement de l'humanité".
La guerre constitue toujours un ébranlement social profond, où la bourgeoisie demande aux masses exploitées les sacrifices les plus grands tout en leur fournissant des armes dont elles sont susceptibles de se servir pour un tout autre usage que celui pour lequel elles leur ont été données. Cette crainte était renforcée par le souvenir de la vague révolutionnaire qui avait suivi la Première Guerre mondiale.
Malgré toutes les preuves données par la bureaucratie à la fin des années trente, la bourgeoisie n'avait aucune certitude ni quant aux intentions réelles de Staline, ni quant à la politique que les partis staliniens seraient susceptibles de mener (avec l'accord de Staline ou pas) sans être eux-mêmes débordés par les masses.
Or, c'est précisément la bureaucratie soviétique et le mouvement stalinien qui ont fourni la principale planche de salut à la bourgeoisie.
Avant même que l'écroulement de l'Allemagne nazie crée un dangereux vide du pouvoir en Europe, la politique stalinienne a mis la classe ouvrière à la remorque de la bourgeoisie. Le fondement de cette opération destinée à priver le prolétariat de perspectives propres a été de présenter la Deuxième Guerre mondiale, non pas comme un affrontement entre impérialismes rivaux, mais comme le combat entre le nazisme et le camp baptisé démocratique.
En prétendant que les deux camps impérialistes n'étaient pas équivalents et en en tirant comme conclusion que le prolétariat devait aider à la victoire du camp prétendument démocratique, en oubliant ses intérêts spécifiques de classe, le mouvement stalinien a dirigé vers une impasse funeste cette génération de militants du mouvement ouvrier et le prolétariat lui-même.
On mesure, aujourd'hui, les conséquences de cette politique. Pour infâme qu'ait été le nazisme comme phase monstrueuse de préservation de l'impérialisme, avec sa durée d'une douzaine d'années, il fut limité dans le temps. L'humanité a payé de millions de morts ce que le régime nazi avait de spécifique en tant qu'une des formes politiques de l'impérialisme. Mais elle n'a pas encore fini de payer de plus de morts encore la consolidation de l'impérialisme, même si elle s'est réalisée à travers la victoire du camp prétendument démocratique. Le nazisme, en tant que régime, fut certes vaincu, mais nullement l'impérialisme, pas même l'impérialisme allemand ou japonais qui n'ont pas tardé à reprendre leur place parmi les brigands impérialistes.
Alors qu'au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la plupart des pays d'Europe, ex-alliés ou occupés auparavant par l'Allemagne, ne disposaient plus d'appareil d'État pour contenir et, en cas de nécessité, pour écraser les masses, grâce à la bureaucratie et au mouvement stalinien, l'impérialisme n'eut pas de difficultés majeures en Europe pour assurer la transition de la guerre à la paix impérialiste.
La bureaucratie prit même directement en charge le maintien de l'ordre dans les pays qui devinrent son glacis. Les accords de Téhéran, Yalta et de Potsdam l'ont même consacrée comme un des principaux gardiens de l'ordre impérialiste tel qu'il est sorti de la guerre.
Cet ordre fut cependant remis en cause par la vague de révolutions coloniales qui s'est développée, sous des formes et avec des profondeurs différentes, en Indochine, en Indonésie en 1945, en Inde en 1946 et, surtout, en Chine de 1946 à 1949, entraînant dans leur sillage bien d'autres mouvements d'émancipation nationale. Cette vague révolutionnaire a fait éclater les anciens empires coloniaux, remettant en cause les chasses gardées des vieilles puissances impérialistes, la Grande-Bretagne et la France en premier lieu.
Cette vague révolutionnaire avait cependant des limites de classe. Ces limites ne venaient pas des masses mises en mouvement elles-mêmes, mais de leurs directions politiquement jacobines, appuyées sur la petite bourgeoisie paysanne ou intellectuelle mais fondamentalement bourgeoises, qui ont appris à s'appuyer à l'occasion sur les masses, mais aussi à canaliser leurs luttes pour les limiter à la perspective de l'indépendance nationale avec, au maximum, comme en Chine, l'éradication de certaines relations sociales féodales. Nulle part, ces directions n'ont été concurrencées par des organisations se situant dans la perspective communiste. Au contraire, l'étiquette communiste a servi à Mao pour dissimuler l'élaboration et la mise en place d'un cadre organisationnel destiné à empêcher le prolétariat de s'organiser indépendamment et de représenter un danger pour la petite bourgeoisie nationaliste. Cadre qui a servi de modèle par la suite à bien d'autres directions nationalistes, issues du mouvement stalinien ou non.

La "révolution coloniale" a été la dernière grande vague révolutionnaire internationale qui aurait pu ébranler l'impérialisme si elle avait conflué avec des mouvements prolétariens dans les bastions impérialistes.
Comme dans les années trente, la possibilité d'une transformation sociale fondamentale, si elle a existé, a été bloquée par la "crise historique de la direction du prolétariat".
La bourgeoisie a consolidé ainsi, de nouveau, son pouvoir sur le monde pour toute une période historique dont nous ne sommes pas encore sortis.


Mais la reconversion du capitalisme de l'économie de guerre à l'économie en temps de paix a été lente et pénible. Elle a eu pour condition sine qua non l'intensification de l'exploitation, l'abaissement des conditions d'existence de millions d'êtres humains au-dessous du minimum supportable que la bourgeoisie n'a pu imposer qu'avec la collaboration active des organisations ouvrières réformistes ou staliniennes.
La reconstruction de l'économie capitaliste dans une Europe ruinée n'aurait pas pu se faire sans une forte dose d'étatisme. Ce fut en quelque sorte la continuation de l'économie de guerre par d'autres moyens. Les bourgeoisies impérialistes soutenues par leurs États, le plus puissant des États, celui de l'impérialisme américain seul véritable vainqueur de la guerre, soutenant le tout et imposant le dollar comme monnaie universelle, voilà le nouvel ordre impérialiste sur le plan économique.
La reconstruction économique achevée, le commerce international n'a redémarré que de longues années après la fin de la guerre. Commencèrent alors les "Trente glorieuses" (qui n'ont duré en réalité qu'une quinzaine d'années), pendant lesquelles l'économie des pays impérialistes a connu un relatif essor, avec quelques retombées pour les couches supérieures de la classe ouvrière des pays impérialistes.
Mais cet essor tout relatif, entrecoupé d'ailleurs de périodes de dépression, en particulier aux États-Unis, n'a été rendu possible pour les pays impérialistes que par l'exploitation et le pillage des pays pauvres. Trotsky affirmait naguère que la "démocratie" impérialiste d'Angleterre ne pouvait fonctionner que parce qu'une dizaine d'esclaves des colonies travaillaient pour chaque citoyen anglais, prolétaires compris.
La fin de l'ère coloniale a donné aux bourgeoisies autochtones un certain rôle et une position sociale un peu meilleure dans le système impérialiste, mais elle n'a pas libéré les esclaves des ex-colonies. Ils ont seulement cessé d'être toujours attachés fondamentalement au même type de maîtres, mais y ont gagné des intermédiaires en plus à entretenir grassement.
Si la perte brutale ou progressive de leurs empires coloniaux a accentué le déclin des impérialismes français et anglais, ou encore belge ou hollandais, la décolonisation n'a nullement été préjudiciable à l'impérialisme le plus puissant de notre époque, les États-Unis. La fin des empires coloniaux a signifié la fin des barrières de toutes sortes, destinées à protéger les intérêts exclusifs des vieilles métropoles coloniales.
La plupart des pays devenus indépendants regagnèrent le marché mondial. L'impérialisme américain, qui dominait le marché mondial, avait désormais accès, pour ses marchandises comme pour ses capitaux, à des pays qui lui étaient auparavant plus ou moins fermés.
Au-delà des États-Unis, cette situation a favorisé également des puissances comme l'Allemagne ou le Japon, qui étaient privées d'empires coloniaux dans le passé.
La rivalité désormais libre des puissances impérialistes les plus dynamiques dans les ex-empires coloniaux a signifié un pillage plus intense et une exploitation à une plus grande échelle de ces pays.
Ainsi, les révolutions coloniales, dans la mesure où leurs directions les ont empêchées de se transformer en révolutions prolétariennes et de menacer le système impérialiste, ont finalement contribué à renforcer celui-ci. La fin des colonies n'a pas signifié un affaiblissement de l'impérialisme mais, au contraire, lui a offert une base économique élargie.
Seule, pendant un temps, la volonté de certains États ex-colonisés de s'entourer de barrières douanières et de protéger par des nationalisations une certaine possibilité de développement économique indépendant, la prétention en quelque sorte de réaliser le "socialisme dans un seul petit pays", a mis un obstacle à la pénétration des capitaux et des marchandises des puissances impérialistes les plus fortes. Obstacles tout relatifs d'ailleurs car, si l'étatisme économique de ces pays n'a pas conduit à leur développement, il a permis une certaine concentration des surplus sociaux dont ces pays ont souvent dû abandonner une partie plus ou moins grande aux capitaux impérialistes sur le marché international, en particulier des matières premières, dominé par ces derniers.
La raison fondamentale de cette toute relative stabilisation de l'impérialisme pendant cette trentaine d'années a été, sur le plan économique, l'exploitation plus "libre" et donc plus large des pays pauvres. Parallèlement, sur le plan politique, son règne n'a plus été contesté par le prolétariat. L'essor économique même limité de ces années a, en effet, accrédité, aux yeux de la masse des prolétaires des pays développés, l'idée qu'une certaine amélioration de leur sort dans le cadre du système capitaliste était possible, voire vraisemblable. Ce fut la base sociale de la politique des réformistes (les staliniens en étant seulement une variété).
Ce fut de toute façon une stabilisation dans le désordre, marquée par une multitude de guerres coloniales, de guerres locales, de guerres civiles, d'interventions militaires etc. - on aurait recensé 150 conflits armés divers depuis 1945, dont certains ont duré des années, voire des dizaines d'années ! Jusqu'à une période récente, ils semblaient se dérouler dans le cadre de l'affrontement entre les deux blocs, car de toute façon même s'ils n'y trouvaient pas leur point de départ, ils en étaient vite l'enjeu. Mais, depuis l'effondrement de l'Union soviétique, on voit qu'il n'y avait guère de rapport, car certains continuent tandis que d'autres apparaissent."La guerre froide" entre les deux blocs a duré trente ans, voire quarante. Elle a connu des moments de tension aiguë : la première crise de Berlin en 1948-49, l'édification du mur de Berlin en 1961, la crise des fusées à Cuba (1962). La polique américaine du "containment" s'est traduite par deux guerres majeures aux confins des deux blocs : en Corée en 1950-53 et au Vietnam en 1963-75. L'antagonisme entre les deux blocs a donné aux dirigeants de certains États de pays pauvres, désireux d'obtenir une marge d'indépendance à l'égard des puissances impérialistes, la possibilité d'un certain soutien de l'URSS (économique, voire militaire). Ce choix les a amenés parfois à se proclamer "socialistes" comme à Cuba et dans un certain nombre de pays d'Afrique ou d'Asie.
La prétention socialiste, voire communiste, d'un certain nombre de régimes, dont Cuba n'était certes pas le pire, n'a pas peu contribué à diluer les idéaux socialistes et communistes en les détachant de tout lien avec le mouvement prolétarien.
Pendant que, dans les pays pauvres, le tiers-mondisme offrait une parodie de socialisme, dans les pays développés, le mouvement ouvrier déclinait au fur et à mesure que ses directions se déconsidéraient politiquement : la social-démocratie en raison de sa participation à toutes les crapuleries de l'impérialisme (Algérie, Suez, etc.) et le stalinisme en raison tout à la fois des crapuleries de la bureaucratie soviétique dans sa sphère d'influence mais aussi de l'intégration des partis staliniens dans le système politique de leur bourgeoisie. Sans même parler des directions syndicales qui ne dissimulaient même pas, comme aux États-Unis, leur soumission à la bourgeoisie impérialiste de leur pays.
Les militants, dégoûtés de la politique de leur parti, abandonnaient le terrain militant. Les électorats des partis dits de gauche reculaient et, quand cela n'était pas le cas, cela a été au prix de l'abandon des références, depuis longtemps usurpées, à la classe ouvrière, au socialisme ou au communisme.
La crise de pouvoir de la bureaucratie qui a conduit à l'effondrement de l'Union soviétique témoigne, à sa façon, que la bureaucratie elle-même a fini par craindre le prolétariat moins que dans le passé où cette crainte avait été l'une des principales raisons qui lui avait fait accepter pendant plusieurs décennies un régime qui était dictatorial y compris pour elle.

L'effondrement de l'Union soviétique et la désagrégation du mouvement stalinien - liés, mais en partie seulement - ont ouvert une nouvelle phase dans le recul du mouvement ouvrier. Les organisations staliniennes, là où elles regroupaient encore une fraction importante des éléments politisés de la classe ouvrière, n'ont pas été remplacées par d'autres. Le prolétariat est de moins en moins organisé. "La crise historique de la direction du prolétariat" n'est plus seulement une crise au niveau des directions. Avec la dislocation plus ou moins avancée des partis staliniens - depuis longtemps, dans le camp de la bourgeoisie en raison de leur direction, en raison de leur politique - se disloquent des structures organisées encore présentes dans la classe ouvrière et, dans une certaine mesure, sensibles aux pressions de celle-ci. La classe ouvrière en tant que telle pèse de moins en moins sur la vie politique.
C'est une des raisons du renforcement des nationalismes, de l'éveil de micro-nationalismes qui semblaient enterrés par l'histoire, d'une certaine emprise des intégrismes religieux sur de larges masses, des particularismes divers et multiples : de tous ces sous-produits de la pourriture du système impérialiste.
Il s'agit souvent de politiques, de sentiments et d'attitudes propagés d'en haut - en tout cas dans l'ex-Yougoslavie morcelée entre mini-États se combattant les uns les autres ou dans l'ex-Union soviétique où la décomposition du pouvoir de la bureaucratie prend, au Caucase ou en Asie Centrale, l'aspect d'affrontements nationalistes. Mais ils finissent, par endroits, par avoir une emprise plus ou moins grande sur des masses privées d'autres perspectives.
Cette balkanisation d'entités territoriales plus vastes est en elle-même une régression, car elle n'a même pas pour contrepartie de donner à des peuples nationalement opprimés la possibilité d'échapper à cette oppression.
Mais, plus grave encore, cette montée des nationalismes et des particularismes oblitère dans une mesure croissante toute idée de transformation globale de la société à l'échelle internationale.
Seule la renaissance d'un mouvement prolétarien politique, se situant sur le terrain de la lutte de classe et défendant l'internationalisme qui repose sur la certitude d'un avenir commun de l'humanité, pourrait jouer, de nouveau, un rôle unificateur entre prolétaires.
Personne n'est en mesure de dire aujourd'hui quand le recul du mouvement prolétarien, engagé depuis trois quarts de siècle, s'arrêtera. Il ne s'agit pas seulement de la reprise des luttes défensives, voire offensives, du prolétariat sur le seul terrain économique. Il s'agit surtout pour le prolétariat, à travers ces luttes, de s'élever au niveau des tâches politiques que l'histoire a placées devant lui.
L'histoire de plus d'un siècle de luttes du prolétariat n'a pas eu bien souvent l'occasion de montrer le rôle décisif qu'un authentique parti communiste joue dans la prise du pouvoir par le prolétariat. Mais, en revanche, elle a eu une multitude d'occasions de montrer comment des organisations réformistes, staliniennes, intégrées dans la société bourgeoise, ou d'autres simplement incapables de la combattre avec efficacité, peuvent contenir l'offensive révolutionnaire des masses, voire paralyser les luttes avant même qu'elles ne se transforment en offensives.
Bien que la domination de la bourgeoisie sur la société impérialiste ne soit pas depuis plusieurs décennies menacée par le prolétariat, l'impérialisme ne s'est pas consolidé à travers une nouvelle période d'essor.
L'économie impérialiste ne parvient pas à sortir de cet état de quasi-stagnation qui est le sien depuis plus de vingt ans. C'est ainsi que, depuis 1972, le monde capitaliste a connu trois récessions internationales, en 1974-75, en 1980-82 et en 1990-92, avec chaque fois une chute de la production industrielle. Chacune de ces récessions a représenté un immense gâchis pour la société.
Mais, au-delà de l'alternance des récessions et des reprises, la progression de la production a été nettement plus faible sur l'ensemble de ces vingt dernières années que pendant les vingt ans précédents. Les périodes dites de reprise ne l'ont été incontestablement que pour les profits, nettement moins pour la production de biens matériels, pratiquement pas pour les investissements productifs et, en Europe et en France en particulier, pas du tout pour ce qui est du chômage.

Les multiples interventions de l'État ont joué un rôle décisif même pour ces périodes de reprise toute relative. Ce sont les dépenses des États et, au-delà, le système des crédits qui suppléent de façon croissante la stagnation des marchés pour permettre à la classe capitaliste de dégager malgré tout un taux de profit acceptable.
Les déficits croissants des finances publiques en sont partout la contrepartie. Cela conduit à un gonflement incessant du capital financier au détriment du capital productif, mais aussi à l'accroissement incessant de la dette publique. L'accroissement continu des intérêts payés par les États reflète le parasitisme croissant du capital. Le grand capital a de moins en moins à se donner la peine de s'investir dans la production ou à dépendre pour son profit des aléas du marché. Les États y suppléent. Aux États ensuite et, au-dessus d'eux, à celui des États-Unis et aux institutions financières genre FMI ou Banque mondiale sous son contrôle, de faire payer le parasitisme du capital à l'ensemble de la population !
Le mécanisme de l'endettement n'est pas seulement une bouée de sauvetage pour le capitalisme et une source de profits pour le capital financier. C'est aussi le mécanisme qui incite sans cesse les capitaux à se détourner de la production au profit de la finance et de la spéculation.
Mais la rente usuraire payée par les États, les plus pauvres comme les plus riches, à la classe capitaliste en contrepartie de tous les emprunts, bons du Trésor, etc., a partout pour contrepartie la réduction drastique des dépenses publiques utiles. Chaque État ayant à consacrer une part croissante de ses recettes au paiement des intérêts de la dette publique, il y fait face en réduisant les dépenses sociales et ceux des investissements publics qui ne rapportent pas ou pas assez aux grands trusts, mais aussi en laissant se délabrer les infrastructures et en continuant à emprunter.
Au cours de ces vingt dernières années de stagnation du capitalisme, la bourgeoisie est partout parvenue, avec la collaboration des partis dits de gauche et la complicité des organisations ouvrières réformistes, à faire reculer le niveau de vie de la classe ouvrière, à abaisser la protection sociale. Cependant, même la reconstitution dans tous les pays impérialistes d'une forte armée de réserve du fait du chômage, même l'abaissement des salaires, y compris en valeur absolue, n'ont pas ouvert devant le capitalisme une nouvelle ère de croissance.
Pendant que journalistes et politiciens amusent la galerie chaque fois qu'une reprise semble relayer la récession, l'évolution qui se dessine derrière les fluctuations est catastrophique pour l'humanité.


Une "mondialisation" de l'économie, comme jamais auparavant ? Oui, mais l'accroissement important de la circulation des marchandises et des capitaux se limite pour l'essentiel au triangle formé par les États-Unis, les pays impérialistes d'Europe, le Japon et quelques comptoirs asiatiques de l'impérialisme mondial. Les échanges commerciaux entre ces trois pôles impérialistes, qui représentaient 58 % des échanges mondiaux en 1980, en représentaient 75 % en 1990. Ce qui signifie que le reste de la planète est laissé à l'écart et que le fossé entre pays développés et pays pauvres s'accroît.
Liens économiques entre nations plus resserrés que jamais, mesurés par l'accroissement sans précédent des transactions financières ? Oui, mais 97 % de ces transactions ne sont, justement, que financières et ne correspondent à aucune circulation de biens matériels. En outre, dans la circulation de biens matériels eux-mêmes, la part des déplacements entre différentes filiales nationales d'un même trust occupe une place sans cesse croissante. De ce fait, même le renforcement de la division du travail et de la coopération inévitable entre nations se réalise de façon artificielle, en fonction des seuls critères de rentabilité des grands trusts et nullement en fonction d'une répartition plus rationnelle des tâches productives entre différentes régions du monde.
Tentative de constitution d'entités économiques plus vastes : l'Europe unie dans une partie de ce continent, l'ALENA en Amérique du Nord, l'EAEC en Extrême-Orient ? Oui, mais ces entités n'ont pas pour perspective de supprimer les frontières, les monnaies et surtout les États nationaux qui constituent des obstacles devant tout développement économique rationnel, mais sont au contraire des tentatives pour les sauver. Toutes ces zones de libre-échange servent surtout à consacrer l'emprise de l'impérialisme dominant sa sphère d'influence - États-Unis pour l'ALENA ou le Japon pour l'EAEC - ou à organiser la rivalité entre les impérialismes anglais, français et surtout allemand pour la domination sur l'Europe.

Coopération sans précédent entre États capitalistes pour prévenir ou atténuer les crises monétaires, les krachs boursiers, un effondrement du système financier ? Oui, mais cet interventionnisme des organismes supranationaux de l'impérialisme, Banque mondiale, FMI, etc., ne fait qu'organiser le pillage de la planète au profit du système bancaire et, avant tout, au profit de l'impérialisme américain.
Apparition de nouveaux marchés, constitués de nouveaux produits - informatique, télématique, etc. - susceptibles de donner un nouveau souffle au capital ?
Oui, mais l'impérialisme sénile est de moins en moins désireux d'ouvrir de nouveaux marchés. Il y a une profonde tendance du capital à se dégager des secteurs productifs pour aller vers la finance. Les entreprises elles-mêmes sont considérées, dans une mesure croissante, comme de simples supports de produits financiers. Des continents entiers, comme l'Afrique, sont de plus en plus délaissés par le peu de capital productif qu'ils attiraient auparavant. Pendant que la tendance y est au désinvestissement en matière de production, le grand capital se tourne vers l'usure pour prélever une dîme croissante sur ce continent.
Indice plus évident encore de la sénilité du capitalisme impérialiste : son incapacité à profiter de l'effondrement de l'Union soviétique, de la disparition du monopole du commerce extérieur, pour ouvrir de nouveaux marchés pour ses produits et un nouveau champ d'investissement pour ses capitaux. Une des raisons fondamentales du fait que la société soviétique n'a été que très peu transformée au cours des dernières années, malgré la prétention des chefs politiques de la bureaucratie à présider à une contre-révolution sociale, réside dans le fait que le capitalisme n'a plus le dynamisme nécessaire pour occuper le terrain. Trotsky affirmait en 1940 déjà que "le Thermidor russe aurait certainement ouvert une nouvelle ère du règne de la bourgeoisie, si ce règne n'était devenu caduc dans le monde entier."
Jamais la contradiction n'a été plus criante entre les possibilités techniques extraordinaires de l'humanité d'un côté et la misère généralisée de l'autre ; entre les repliements micro-nationalistes et l'internationalisation de l'économie, à un degré inimaginable non seulement au temps de Marx mais même à celui de Trotsky.


La nécessité objective de mettre fin à l'organisation capitaliste de la société demeure entière.
On peut regretter les délais entre la nécessité objective de mettre fin au capitalisme et la capacité du prolétariat à sécréter des partis capables de le conduire à la victoire.
Chaque génération de révolutionnaires a été amenée à constater que les délais annoncés par les générations précédentes étaient plus longs que prévus. Mais la transformation des rapports économiques et sociaux fondamentaux de la société a toujours été, dans le passé, une transformation longue et douloureuse. La bourgeoisie a mis des siècles pour imposer les rapports sociaux dont elle était porteuse et surtout imposer sa domination politique. Dans bien des pays d'ailleurs, elle n'y est pas parvenue complètement.
Alors personne ne peut prédire le temps qui sera nécessaire au prolétariat.


Se reposant, à l'approche de la guerre et dans une période de profond recul du prolétariat, la question de savoir où en étaient les trois conditions nécessaires aux yeux des générations de révolutionnaires depuis Marx pour qu'une nouvelle société puisse succéder à l'ancienne, Trotsky constatait que tant du point de vue du développement des forces productives que du point de vue du poids du prolétariat dans la société, les conditions étaient mûres, et de longue date. Mais, ajoutait-il : "La troisième condition est le facteur subjectif. Cette classe doit comprendre la position qu'elle occupe dans la société et posséder ses propres organisations visant le renversement de l'ordre capitaliste. C'est la condition qui manque actuellement du point de vue historique. Au point de vue social, ce n'est pas seulement une possibilité, mais une nécessité absolue dans le sens que ce sera ou le socialisme ou la barbarie. Voilà l'alternative historique".
Plus de cinquante ans après que ces lignes ont été écrites, c'est encore la conclusion fondamentale à tirer de la situation actuelle.
En constatant que, pendant ces cinquante-quatre ans qui nous séparent de la mort de Trotsky, le prolétariat n'a pas fait la révolution ni à partir d'un pays développé, ni à partir d'un pays sous-développé et que, dans aucun pays, n'a pu émerger, en son sein, un parti ouvrier révolutionnaire, on peut se demander si le prolétariat est apte à remplir le rôle historique que Marx et tout le mouvement communiste révolutionnaire voyaient en lui.
Pour Marx et Engels, le prolétariat ne pouvait venir au pouvoir que par l'organisation en un parti incarnant la conscience à un niveau élevé des intérêts et du rôle de l'ensemble du prolétariat. Mais ce parti ne pouvait réunir les plus conscients et les plus déterminés que sur la base d'une élévation de la conscience, de la culture de ses plus larges couches, voire de la majorité. Voilà pourquoi, aussi bien Marx que, plus encore, Engels qui a vécu plus tard et qui a suivi de près les activités de la Deuxième Internationale, attribuaient tant d'importance à l'éducation du prolétariat et à la conquête des libertés démocratiques à l'intérieur même de la société capitaliste, permettant cette éducation politique large.
En fait, l'histoire a suivi un autre cours, et la seule révolution prolétarienne qui a eu lieu s'est produite dans un pays autocratique. Ce pays était, de surcroît, arriéré, et le prolétariat n'y représentait qu'une minorité au milieu d'une paysannerie vivant dans les conditions du Moyen Age, avec un niveau culturel en conséquence. Mais ce prolétariat russe était d'emblée concentré dans de grandes entreprises modernes, avec ce que cela pouvait donner comme sentiment de solidarité, comme éducation collectiviste et comme rôle décisif dans l'économie. En outre, la guerre a non seulement donné des armes à ce prolétariat mais lui a permis de se lier politiquement à la paysannerie en transformant la fraction la plus jeune et la plus dynamique de celle-ci en soldats, mêlés aux ouvriers d'abord dans la souffrance commune du front, puis dans l'agitation révolutionnaire des villes... et des casernes.
L'histoire n'a pas donné à ce prolétariat la possibilité de s'éduquer autrement qu'à travers et au moment de ses propres luttes. Il n'a pas pu profiter de conditions démocratiques pour préparer sa prise de pouvoir ; c'est, au contraire, lui-même qui a imposé les libertés démocratiques pour lui-même comme pour la société : de façon provisoire en 1905, puis à partir de février 1917, c'est-à-dire lorsqu'il était déjà aux portes du pouvoir.

Quels ont été au cours des cinquante dernières années, les changements internes au prolétariat, susceptibles de peser sur son aptitude révolutionnaire ?
Dans les pays sous-développés, le prolétariat a souvent été soumis à des dictatures plus féroces que ne le fut l'autocratie tsariste. Et, surtout, la pourriture de l'impérialisme fait que l'évolution économique sous-prolétarise des masses paysannes importantes, au sens qu'elle les chasse des campagnes, sans pouvoir leur offrir la condition de prolétaires dans les entreprises industrielles. Le sous-prolétariat des bidonvilles se développe avec une tout autre rapidité que le prolétariat industriel. La majorité de ce sous-prolétariat n'a aucune chance d'être intégrée dans la production, avec les liens, la solidarité, l'éducation et la conscience que cela implique. Et ce sous-prolétariat est, le plus souvent, encadré par toutes sortes d'organisations réactionnaires, religieuses, ethniques et, plus généralement encore, franchement mafieuses.
Le prolétariat industriel ou organisé dans ou autour d'un parti révolutionnaire pourrait bien entendu attirer derrière lui ce sous-prolétariat et en faire un allié dans son combat contre la bourgeoisie. Mais c'est précisément l'émergence d'un tel parti qui pose problème, tant le prolétariat industriel est minoritaire et non concentré au milieu du sous-prolétariat.
Dans les pays développés, la composition du prolétariat a subi des modifications découlant du rôle de plus en plus usuraire de son impérialisme, renforçant les structures dites tertiaires.
Durant la courte période de son essor, l'impérialisme a eu les moyens, matériels et politiques, de corrompre la couche supérieure de la classe ouvrière - mais il a surtout corrompu les appareils syndicaux et politiques en son sein. Les plus gros contingents du prolétariat mondial sont cependant toujours concentrés dans les grands pays impérialistes - ainsi qu'en Russie et dans l'est de l'Europe. Même dans les pays riches, la condition prolétarienne n'a pas véritablement changé pour la masse de la classe ouvrière. Avec le marasme de la dernière période, avec le chômage, la destruction des protections sociales, même le sort de la couche supérieure du prolétariat devient aléatoire.
A l'échelle du monde, il n'y a pas une régression numérique du prolétariat - il est proportionnellement au moins aussi nombreux par rapport à l'ensemble de la société qu'il l'avait été dans le passé. Il est de surcroît présent dans un certain nombre de pays où il n'existait que de façon embryonnaire au moment de la révolution russe. Il est toujours - et certainement plus qu'au temps de Marx - la classe exploitée la plus nombreuse, celle qui est concentrée au cœur de l'économie moderne et la seule qui, objectivement, n'a aucun intérêt de classe au maintien de la propriété privée des moyens de production et de la société capitaliste. Aucune des raisons pour lesquelles Marx voyait en lui la seule classe révolutionnaire de notre temps n'a disparu (rôle qu'il a joué bien des fois dans le passé, dans la réalité sociale et pas seulement dans les écrits des théoriciens du communisme).
Dans la réalité, la catégorie sociale qui a failli à sa tâche au cours des décennies passées est bien plus celle des intellectuels que le prolétariat.
Aussi bien la Première Internationale que la Deuxième, puis la Troisième ont été constituées par la rencontre entre la fraction la plus avancée de l'intelligentsia avec le mouvement ouvrier. Cet apport des intellectuels a été de tout temps un élément constitutif du mouvement communiste révolutionnaire depuis ses origines, depuis Marx et Engels. Le bolchévisme lui-même résultait de la fusion entre une génération d'intellectuels entièrement dévouée à la cause de la transformation communiste de la société, avec un courage et des méthodes forgés dans la lutte contre l'autocratie et ayant acquis une vaste culture théorique et politique, et les meilleurs éléments d'un prolétariat jeune, combatif et concentré dans les grandes entreprises modernes que les impérialistes avaient construites en Russie.
La classe ouvrière elle-même, soumise au poids de l'exploitation, n'accède pas facilement et spontanément à la conscience politique à la compréhension de l'évolution des sociétés et des moyens de transformer celles-ci.
De leur côté, les intellectuels les plus sincèrement opposés à la société capitaliste et les plus déterminés à œuvrer pour sa transformation révolutionnaire ne peuvent rien sans avoir l'appui du prolétariat, la seule classe nombreuse, concentrée dans les lieux de production, capable d'accomplir le bouleversement social en profondeur qu'implique le remplacement de la société capitaliste par une nouvelle société.
La constitution de la Première Internationale s'est faite ainsi. La Deuxième Internationale, en tout cas ses partis les plus puissants, se renforcèrent de la même façon. Et il en fut de même pour tous les partis de la Troisième Internationale, Parti bolchevik compris.

La constitution de véritables partis communistes révolutionnaires, capables de jouer leur rôle dans toutes les crises sociales afin de tenter de les amener vers une issue révolutionnaire, nécessite tout à la fois qu'une fraction des intellectuels se détache de l'emprise de la bourgeoisie pour passer dans le camp du prolétariat, comme il nécessite qu'il y ait un courant parallèle de la part du prolétariat.

C'est essentiellement l'intelligentsia qui n'a pas joué, durant les décennies précédentes, le rôle qui devait être le sien. Pire, c'est bien souvent elle qui a été le vecteur principal de la dégénérescence des organisations ouvrières.
Nous avons retracé les différents moments, entre les deux guerres et aux lendemains de la dernière, où le prolétariat a été au rendez-vous, mais pas les organisations qui prétendaient le guider, si ce n'est comme obstacle devant ses élans révolutionnaires.
Or, si la dégénérescence bureaucratique de l'Union soviétique a eu des raisons sociales profondes, liées au découragement d'une classe ouvrière russe qui avait beaucoup donné et qui s'est retrouvée isolée, la transformation de tous les partis communistes, sans exception, en partis staliniens a été, en revanche, largement imputable au fait qu'il n'y a pas eu, parmi les intellectuels de ces partis communistes, des gens capables de voir l'éloignement de la bureaucratie des idéaux communistes et pire encore le courage de s'y opposer. Sans parler de ceux qui en ont été les principaux complices.
Autant l'intégration des grands partis de la Deuxième Internationale dans la société bourgeoise a été en partie le fait d'une aristocratie ouvrière, autant la dégénérescence stalinienne des différents partis communistes dans les années trente n'a pas dû grand-chose à l'intégration d'une couche d'ouvriers - les militants ouvriers du Parti communiste ne pouvaient s'attendre qu'à des coups à cette époque, pas à une promotion sociale - mais a dû beaucoup à la trahison des intellectuels, voire à leur intégration dans la société.
Et après la guerre, dans les pays pauvres ébranlés par des soubresauts révolutionnaires, même quand l'intelligentsia fournissait des chefs révolutionnaires, elle fournissait des Mao ou des Castro, des Ho Chi Minh ou des Che Guevara, mais pas de Marx, d'Engels, de Lénine, de Rosa Luxembourg ou de Trotsky. Mais bien plus souvent, elle ne fournissait que des cadres arrivistes, pour qui les masses exploitées n'étaient que des fantassins, utiles seulement pour obtenir de l'oppresseur impérialiste cet État indépendant dans lequel ils pourraient occuper postes et positions.

La fraction militante de l'intelligentsia a choisi, dans les pays pauvres, le combat nationaliste, tiers-mondiste, etc. et, dans les pays développés, la mouvance social-démocrate, voire même stalinienne, dispensatrice de postes, électoraux ou non, de positions, mais sans espoir de faire avancer la cause du communisme !
Même la fraction la plus dévouée des intellectuels révolutionnaires des pays impérialistes s'est, pendant des années, mise à la remorque de ces courants nationalistes à la mode, a fait le succès du maoïsme et s'est détournée du mouvement trotskyste ou l'a contourné.
Alors, l'humanité a perdu plusieurs décennies pendant lesquelles l'impérialisme a perduré, comme ont perduré et se sont aggravés les maux qu'il véhicule.
Mais on n'a perdu que du temps, et sur le fond, rien n'est perdu car nous avons la conviction qu'un jour ou l'autre, une génération d'intellectuels révolutionnaires rejoindra le prolétariat qui a, réellement, la capacité de changer le monde.

Les délais sont ce qu'ils sont, mais le capitalisme ne peut être la dernière forme de société que connaîtra l'humanité.
Novembre 1994

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Message  ulm Sam 14 Jan - 14:53

Mais ou vois tu de la morale de ma part? je te dis simplement que tu t'adresse à des militants pas au travaileur lambda.

Je ne critique pas un tel par qu' il est nul en philosophie ou que la direction de LO est nulle sans courage etc...... que tel ne milite que pendant les presidentielle Non, je ne comporte pas comme toi. Tout est basé dans la morale dans ta posture. Donc me le reprochez c' est gonlé!

ça c'est un fait pas de la morale.

Que tu estime que LO se trompe c' est une chose! tu veux monter un lo bis c' est ton probleme mais faire croire que des jugements de valeur sur tel ou tel c' est de la politique laisse moi rire!


Toujours cette furieuse manie de dénigrer les contradicteurs, qui ne peuvent être que des petits bourgeois bavards, avides de casser du sucre sur le dos des militants prolétariens de LO. Ca rappelle désagréablement le "Fais voir tes mains" des Staliniens jusque dans les années soixante-dix. (1)

C'est gonflé verié tu n' arrete d'attaquer la direction de LO et tu denie au militant de LO de defendre leur orgas. .

politiquement tu te trompes en tout cas c' est mon avis et j' ai le droit de l' affirmer! que tu parles d' audace ou de neuf, je ne vois chez toi que le soutien aux religions reactionnaires voire d' extreme droite. Bravo pour la fraicheur! Donc oui, la frustration tient un grand role dans tes critiques et t'emmenes sur des terrrains plus que glissant.

J' ai le droit de le dire toi tu ne te gene pas!

Tu remarqueras que nous ne critiquons pas l' etincelle ou matiere et revolution. On vous dis simplement que chacun fasse ses preuves. Encore une fois nous n'avons pas les memes preocupations, vous voulez dirigé "LO" nous nous voulons nous adresser à la classe ouvriere

ulm

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Message  verié2 Sam 14 Jan - 16:53

Ulm
C'est gonflé verié tu n' arrete d'attaquer la direction de LO et tu denie au militant de LO de defendre leur orgas. .

politiquement tu te trompes en tout cas c' est mon avis et j' ai le droit de l' affirmer!
C'est tout à fait naturel que tu défendes ton parti, et même que tu le fasses de façon virulente. En revanche, c'est une erreur fondamentale de considérer que des divergences avec les positions et/ou analyses de LO ont nécessairement pour origines la psychologie des individus qui les expriment. L'analyse marxiste et la politique ne sont pas des sciences exactes, et il te faut admettre que plusieurs réponses différentes puissent être apportées aux questions que nous nous posons tous - si tu ne te poses plus de questions, c'est grave... Et, même dans les sciences exactes, il arrive que des gens prennent des voies différentes.

Donc, voir systématiquement des aigris ou des individus désabusés et démoralisés, ou pire des rénègats, derrière les critiques, ce n'est rien d'autre qu'une méthode déplaisante pour éluder la discussion sur le fonds, refuser de prendre en compte les arguments des autres. Et cette méthode, si elle a l'avantage de rassurer le militant de LO, en le confortant dans l'idée qu'il a choisi l'organisation qui ne se trompe sinon jamais, très très rarement, présente l'inconvénient de stériliser la réflexion en paralysant toute discussion véritable.

verié2

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Lutte ouvrière - Page 28 Empty Re: Lutte ouvrière

Message  Roseau Sam 14 Jan - 17:13

Ulm: je ne vois chez toi que le soutien aux religions reactionnaires voire d' extreme droite
Faute d'argument, la pure attaque personnelle, totalement calomnieuse.
Il faut un dogmatisme sectaire déchainé pour ne voir en Vérié, que cela, et pas un défenseur constant,
et fort avisé, de notre classe;

stériliser la réflexion en paralysant toute discussion véritable
.

Résultat: des résolutions de Congrès de LO dont nous avons indiqué l'indigence,
mais votées à 100 %...
Roseau
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Message  ulm Sam 14 Jan - 17:37

En revanche, c'est une erreur fondamentale de considérer que des divergences avec les positions et/ou analyses de LO ont nécessairement pour origines la psychologie des individus qui les expriment. L'analyse marxiste et la politique ne sont pas des sciences exactes, et il te faut admettre que plusieurs réponses différentes puissent être apportées aux questions que nous nous posons tous - si tu ne te poses plus de questions, c'est grave... Et, même dans les sciences exactes, il arrive que des gens prennent des voies différentes.

Pourquoi ne t'applique tu pas cet exellente reflexion alors?

A Roseau, J'ai eu l'occasion de dire à Verié que je le considere comme un camarade et je le reitere meme si j' ai des profondes divergences et avec le temps de plus en plus profonde. Mais jamais je ne l' ai meprisé au point de ne pas debatre avec lui (l'inverse est valable d'ailleurs) et sur beaucoup de point je suis en accord avec lui.

Le NPA et je le regrette sincerement est incapable d' avoir une ligne politique. LO en maintenant la sienne comme le prouve ce fil est une organisation vivante qui tient son role dans la periode. Tu peux trouver cela trop salée trop poivrée mais tu ne nier le dynanisme de cet orga sur le terrain. Et entre nous, le NPA doit beaucoup au militants de LO passé dans ses rangs. Mon pauvre roseau, tu es cerné par des indigents y compris dans ton orga.


ulm

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Message  Roseau Sam 14 Jan - 18:12

Et entre nous, le NPA doit beaucoup au militants de LO passé dans ses rangs.

C'est tout à fait exact.
L'espoir du projet NPA, cad la construction d'un parti révolutionnaire,
ce sont quantité de militants qui ont dépassé, et des milliers qui dépasseront
les limites de vieilles directions, que cela soit le dogmatisme de celle de LO,
le centrisme de la moitié de la vieille LCR,
l'oportunisme aventuriste sans rive du lambertisme, et quelques autres...

Roseau
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