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Re: Lutte ouvrière
verié2 a écrit:LO a manqué de dynamisme et d'esprit d'initiative au moment de la grève pour la défense des retraites, de la bagarre contre le CPE et sans doute dans d'autres occasions.
On peut se répéter 15 fois de suite ses propres fantasmes, cela n'en fait pas des vérités. Ni LO ni le NPA n'ont eu la moindre prise sur le mouvement national des retraites, et les militants de LO n'ont pas fait moins que les autres pour en assurer le succès. Faire plus dépassait leurs possibilités et sans doute celles du mouvement.
Demandons nous sincèrement : l'attitude du NPA a-t-elle changé quelque chose, à part les titres de ses tracts ? Une autre attitude de LO (et laquelle, plus que d'entraîner partout où cela a été possible les camarades aux manifs, de faire débrayer le plus massivement possible, de faire de la propagande pour la généralisation, etc.) aurait-elle changé quelque chose ?
On peut toujours faire de la phrase. Le journal du NPA a titré sur la grève des agents de sûreté. Mais la militante qui dirigeait cette grève et qu'on a vue à la télé avait le badge LO... No comment.
ottokar- Messages : 196
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Lutte ouvrière
On ne refait pas l'histoire, tu le sais aussi bien que moi. Une campagne unitaire de l'extrême-gauche et une coordination du travail de leurs militants pour essayer de proposer des comités de grèves, des coordinations n'aurait peut-être eu que peu d'effets, on n'en sait rien, mais il fallait au moins essayer à mon avis.
Ottokar
Une autre attitude de LO (et laquelle, plus que d'entraîner partout où cela a été possible les camarades aux manifs, de faire débrayer le plus massivement possible, de faire de la propagande pour la généralisation, etc.) aurait-elle changé quelque chose ?
PS. Je ne sais pas pourquoi tu compares LO au NPA, je n'ai pas prétendu que la politique du NPA avait été plus dynamique... Quant à la grève des agents de sûreté, il y avait une militante de LO. Bravo pour son intervention ! Mais il y a aussi des secteurs où des militants du NPA, voire... de L'Etincelle sont présents et pas LO. Ton exemple n'a guère de sens.
Non, je ne crois pas que nous soyons aujourd'hui dans la période dont parlait Trotsky, c'est à dire une période où existaient de grands partis ouvriers réunissant des centaines de milliers de travailleurs militants dont une grande partie avait des aspirations révolutionnaires. Une période marquée par la terrible crise des années trente, mais où l'influence de la révolution russe, qui ne remontait qu'à une quinzaine d'années était encore vivante.Robert Paris
Justement, cela fait un bon moment que le syndicalisme d'accompagnement a frappé et toutes les centrales unies ne voulaient pas dire en lutte, mais voulait dire encadrant la lutte pour empêcher qu'elle ne déborde.
Nous sommes tout à fait dans le type de période dont parlait Trotsky où les syndicats peuvent sembler à la tête de grandes grèves et, en même temps, être les meilleurs défenseurs de l'ordre.
Nous sortons à peine d'une des périodes les plus importantes de développement et de prospérité du capitalisme, qui a permis à la bourgeoisie de laisser un peu plus que des miettes aux travailleurs, d'entretenir des bureaucraties syndicales, de tolérer des mouvements sociaux. Cette période est aussi marquée par l'effondrement des partis ouvriers, le passage très à droite de leurs appareils ou de ce qu'il en reste, sans que ces partis soient remplacés par des partis révolutionnaires. La psychologie des travailleurs est nécessairement liée à leur expérience : au moins deux générations ont vu leur sort s'améliorer depuis les années cinquante. Tous ne sont pas encore touchés ou durement frappés par les mesures d'austérité - mesures bien light par rapport à ce qui nous attend ! Toute une partie des salariés a conservé grosso modo son niveau de vie et n'est touchée qu'indirectement par les difficultés de leurs enfants ou de membres de leurs familles.
Dans ces conditions, beaucoup espèrent passer entre les gouttes ou que le capitalisme redémarrera. Ils ne mettent pas leurs espoirs dans une transformation radicale de la société, ni même dans des luttes très dures qui pourraient aussi leur faire perdre ce qu'ils ont. Seuls ceux qui sont acculés par les licenciements collectifs sont prêts à se battre plus durement, mais leurs luttes ne dépassent pas un niveau local avec des objectifs qui tournent le plus souvent autour des indemnisations, comme on l'a vu chez Continental.
Dans ces conditions, l'extrême-gauche a un rôle à jouer, par sa propagande, ses explications sur la crise, qui doivent être claires et non démagogiques. C'est à dire qu'on ne doit pas se contenter en effet de dire que "la crise est un prétexte" car "de l'argent il y en a". Mais il ne faut pas non plus s'illusionner sur le niveau de révolte et de combativité - actuel - des travailleurs. Cela-dit, ça peut évidemment changer assez vite, plus vite que nous ne y attendons, mais les effets de décennies de prospérité et de relatif calme social ne vont pas disparaître du jour au lendemain.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Non, je ne crois pas que nous soyons aujourd'hui dans la période dont parlait Trotsky, c'est à dire une période où existaient de grands partis ouvriers réunissant des centaines de milliers de travailleurs militants dont une grande partie avait des aspirations révolutionnaires. Une période marquée par la terrible crise des années trente, mais où l'influence de la révolution russe, qui ne remontait qu'à une quinzaine d'années était encore vivante.
Nous sortons à peine d'une des périodes les plus importantes de développement et de prospérité du capitalisme, qui a permis à la bourgeoisie de laisser un peu plus que des miettes aux travailleurs, d'entretenir des bureaucraties syndicales, de tolérer des mouvements sociaux. Cette période est aussi marquée par l'effondrement des partis ouvriers, le passage très à droite de leurs appareils ou de ce qu'il en reste, sans que ces partis soient remplacés par des partis révolutionnaires. La psychologie des travailleurs est nécessairement liée à leur expérience : au moins deux générations ont vu leur sort s'améliorer depuis les années cinquante. Tous ne sont pas encore touchés ou durement frappés par les mesures d'austérité - mesures bien light par rapport à ce qui nous attend ! Toute une partie des salariés a conservé grosso modo son niveau de vie et n'est touchée qu'indirectement par les difficultés de leurs enfants ou de membres de leurs familles.
Dans ces conditions, beaucoup espèrent passer entre les gouttes ou que le capitalisme redémarrera. Ils ne mettent pas leurs espoirs dans une transformation radicale de la société, ni même dans des luttes très dures qui pourraient aussi leur faire perdre ce qu'ils ont. Seuls ceux qui sont acculés par les licenciements collectifs sont prêts à se battre plus durement, mais leurs luttes ne dépassent pas un niveau local avec des objectifs qui tournent le plus souvent autour des indemnisations, comme on l'a vu chez Continental.
Tout ça me parait très juste, dommage que tu n'aies pas pu en convaincre tes camarades pour leur éviter le plantage NPA....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Je ne vois pas en quoi dire ce qu'a dit vérié est contradictoire avec un engagement au npa, bien au contraire ! La question posée, c'est celle de "la période" Et c'est une justification de la création du npa : il y avait une "nouvelle période" qui s'ouvrait D'ou nouveau programme, nouveau parti. Le npa s'est sans doute planté sur pas mal de chose, mais il ne s'est au moins pas planté sur ça ; il y a bien une nouvelle période qui s'ouvre.
Il faut y réfléchir de façon stratégique : d'abord considérer les rapports de force. C'est une évidence : on ne se bat pas de la même maniére a cinquante contre cinquante, qu'a dix contre quatre vingt dix... Les rapports de force ont ils changés ? Pas vraiment.... Mais on sait qu'ils sont "fondamentalement assymétrique" (en clair qu'on est une poignée, face a une bande de bandits surarmés et unis) Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut rien faire comme le prétend LO. Autre chose, le terrain Et là les choses ont considérablement bougé : nous sommes entré dans une crise systémique du capitalisme. De ces crises dont il ne se sort en général que par une guerre mondiale. Avec inflation exponentielle des morts.
Par contre, je trouve Vérié par trop "mécaniste". Ce n'est pas parce que le capitalisme est rentré dans une phase d'accumulation et de développement des forces productive qu'il n'y a pas de possibiité de mouvement à visée révolutionnaire C'est dans une phase de développement formidable du capitalisme qu'est intervenu mai 68, c'est a dire quand même la gréve générale ouvriére la plus puissante du XX° siécle. C'est au contraire dans une phase de crise aigue qu'est intervenu juin 36 Bref, la révolution est par nature "imprévisible" Ou alors ce n'est pas une révolution. Par contre, ce que nous savons, c'est que de tels mouvements, il y en a pas tous les 10 du mois. Alors, il ne faut surtout pas gacher quand il surviennent....
Il faut y réfléchir de façon stratégique : d'abord considérer les rapports de force. C'est une évidence : on ne se bat pas de la même maniére a cinquante contre cinquante, qu'a dix contre quatre vingt dix... Les rapports de force ont ils changés ? Pas vraiment.... Mais on sait qu'ils sont "fondamentalement assymétrique" (en clair qu'on est une poignée, face a une bande de bandits surarmés et unis) Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut rien faire comme le prétend LO. Autre chose, le terrain Et là les choses ont considérablement bougé : nous sommes entré dans une crise systémique du capitalisme. De ces crises dont il ne se sort en général que par une guerre mondiale. Avec inflation exponentielle des morts.
Par contre, je trouve Vérié par trop "mécaniste". Ce n'est pas parce que le capitalisme est rentré dans une phase d'accumulation et de développement des forces productive qu'il n'y a pas de possibiité de mouvement à visée révolutionnaire C'est dans une phase de développement formidable du capitalisme qu'est intervenu mai 68, c'est a dire quand même la gréve générale ouvriére la plus puissante du XX° siécle. C'est au contraire dans une phase de crise aigue qu'est intervenu juin 36 Bref, la révolution est par nature "imprévisible" Ou alors ce n'est pas une révolution. Par contre, ce que nous savons, c'est que de tels mouvements, il y en a pas tous les 10 du mois. Alors, il ne faut surtout pas gacher quand il surviennent....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
La période, quelle période ?
Vérié, tu écris : "Non, je ne crois pas que nous soyons aujourd'hui dans la période dont parlait Trotsky, c'est à dire une période où existaient de grands partis ouvriers réunissant des centaines de milliers de travailleurs militants dont une grande partie avait des aspirations révolutionnaires. Une période marquée par la terrible crise des années trente, mais où l'influence de la révolution russe, qui ne remontait qu'à une quinzaine d'années était encore vivante."
Quand Trotsky écrivait dans « Les syndicats à l’époque impérialiste » :
{« Ils ne peuvent pas être plus longtemps réformistes, parce que les conditions objectives rie permettent plus de réformes sérieuses et durables. Les syndicats de notre époque peuvent ou bien servir comme instruments secondaires du capitalisme impérialiste pour subordonner et discipliner les travailleurs et empêcher la révolution, ou bien au contraire devenir les instruments du mouvement révolutionnaire du prolétariat.
La neutralité des syndicats est complètement et irrémédiablement chose passée et morte avec la libre "démocratie" bourgeoise. »}
ce n'est pas à cette situation là que Trotsky, mais au fait que la bourgeoisie n'avait plus d'autre perspective que d'écraser les travailleurs car son système prenait l'eau.
Gérard, tu écris : "Ce n'est pas parce que le capitalisme est rentré dans une phase d'accumulation et de développement des forces productive qu'il n'y a pas de possibilité de mouvement à visée révolutionnaire "
Je suis étonné de lire cela. Pour ma part, il me semble que le capitalisme a atteint ses limites et s'effondre sur ses propres bases, n'étant plus capable d'investir d'avantage dans la production et le commerce : une crise de suraccumulation du capital en somme...
Re: Lutte ouvrière
Je pense que tu m'as mal compris (ou que je me suis mal exprimé) Vérié à mon avis est un peu trop "mécanique" et déduit le degré de combativité et de radicalité du prolétariat de l'état du capitalisme Je le cite : "une des périodes les plus importantes de développement et de prospérité du capitalisme, qui a permis à la bourgeoisie de laisser un peu plus que des miettes aux travailleurs, d'entretenir des bureaucraties syndicales, de tolérer des mouvements sociaux" Tout ce que je rappelais, c'est qu'un des mouvement de contestation le plus fort de l'ordre établi avait eu lieu précisément pendant cette période de prospérité...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Lutte ouvrière
Plus précisément:gérard menvussa a écrit: Les rapports de force ont ils changés ? Pas vraiment.... Mais on sait qu'ils sont "fondamentalement assymétrique" (en clair qu'on est une poignée, face a une bande de bandits surarmés et unis)
- ils sont en train de changer, le traumatisme du stalinisme s'éloignant.
Pas au rythme prévu, et il est toujours là.
- comme le signale plus loin Gérard, la crise, qui ne fait que commencer, clôt la période de relative stabilité.
Elle ne garantit rien quant à l'issue, mais polarise les classes, ce qui peut aboutir au meilleur comme au pire.
Quant à l'assymétrie, elle est permanente. C'est une raison de l'Etat.
Elle ne peut s'inverser que dans une crise révolutionnaire, avec un parti du même nom.
PS Robert interpréte mal Gégé: sa mention à la phase d'accumulation et croissance concerne la période précédente, pas actuelle.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Justement, il y a eu des réformes sérieuses et durables, de la fin de la seconde guerre mondiale à une période encore très récente, parce que les conditions objectives - le développement du capitalisme à un rythme sans précédent - l'ont permis !
Trotsky cité par Robert Paris
Ils ne peuvent pas être plus longtemps réformistes, parce que les conditions objectives ne permettent plus de réformes sérieuses et durables. Les syndicats de notre époque peuvent ou bien servir comme instruments secondaires du capitalisme impérialiste pour subordonner et discipliner les travailleurs et empêcher la révolution, ou bien au contraire devenir les instruments du mouvement révolutionnaire du prolétariat.
Je n'ai pas dit que la crise déclenche mécaniquement des mouvements révolutionnaires, ni que l'expansion capitaliste fait disparaître la lutte de classes !Gérard Ménussa
je trouve Vérié par trop "mécaniste". Ce n'est pas parce que le capitalisme est rentré dans une phase d'accumulation et de développement des forces productive qu'il n'y a pas de possibiité de mouvement à visée révolutionnaire
Mais, pour qu'une situation révolutionnaire se présente (et c'est tout de même relativement rare dans l'histoire !), il faut que des millions de personnes préfèrent crever que de continuer de la même façon, comme cela s'est produit récemment en Tunisie et en Egypte - et encore dans certaines limites. Et ça n'a jamais été le cas dans des périodes de prospérité du capitalisme. Mai 68 a certes été une très grande grève, mais certainement pas une situation révolutionnaire. Et même le caractère de situation révolutionnaire de juin 36 est tout à fait contestable - même si Trotsky, dans son optimisme révolutionnaire, a écrit "la révolution française a commencé".
Si tu examines les différents mouvements révolutionnaires, ils se sont toujours produits lorsque la population était à bout, quand l'oppression nationale et/ou politique se conjuguait avec des conditions de vie très dures ou à l'occasion de guerre et surtout de défaites militaires : 1848, 1871, 1917 et la vague révolutionnaire qui a suivi, Bolivie 1952, Hongrie 1956. Et aussi quand les mouvements paysans se sont joints au mouvement ouvrier pour liquider des régimes féodaux ou semi féodaux : Russie, Espagne.
Alors, une crise économique et politique très profonde n'est certes pas une condition suffisante, mais elle est nécessaire. Mais bien sûr, ce n'est pas mécanique. Puisque tu cites 36, le mouvement ne s'est pas produit pendant la crise mais au moment d'une reprise quand les ouvriers se sont sentis plus forts.
Sinon, on retombe dans la thèse selon laquelle "seule manque la bonne direction" - ce qui était peut-être vrai en 1938, et encore ça se discute car le prolétariat était battu un peu partout (URSS, Espagne, Allemagne, Italie), mais certainement pas de 1945 à nos jours !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
La grève des aéroports et lutte ouvrière
Ottokar a écrit : {"On peut toujours faire de la phrase. Le journal du NPA a titré sur la grève des agents de sûreté. Mais la militante qui dirigeait cette grève et qu'on a vue à la télé avait le badge LO... No comment."}
Mais si ! Il y a de quoi commenter. Non pas sur la concurrence LO/NPA : sur leur politique !
Tout d'abord, remercions Ottokar de nous démontrer que LO a joué un rôle dans la grève des aéroports par le fait qu'une dirigeante de la grève portait le badge LO. Merci en effet de montrer qu'il a fallu le badge pour s'apercevoir que LO avait influencé cette grève. Parce que la politique de la grève ne montrait pas la moindre différence avec une grève dirigée par de simples syndicalistes qui ne discutent même pas avec l'extrême gauche... Ce n'est pas la politique menée qui pouvait en effet nous faire savoir que LO était là-dedans !
Le mouvement des aéroports a été canalisé, limité, isolé puis battu, enfin trahi par les directions syndicales et l’extrême gauche crie victoire alors que les revendications des salariés n’ont nullement été satisfaites et que les travailleurs n’ont pas pu s’organiser de manière indépendante des centrales traitres. A aucun moment, cette extrême gauche n’a cherché à les prévenir de la politique des centrales, de montrer qu’elle ne faisait que les isoler, qu’elle les abandonnait, qu’elle ne les soutenait même pas publiquement. Cherchez l’erreur ! Ce n’est pas une erreur : c’est une politique, celle de la gauche des appareils syndicaux...
Les leçons de la grève des aéroports
Le mouvement de grève a débuté le 16 décembre pour réclamer une revalorisation salariale. Le salaire mensuel d’un agent de sûreté est situé en moyenne entre 1 100 et 1 600 €. Le 16 décembre, les syndicats des entreprises de sûreté travaillant comme prestataires pour les aéroports ont lancé un préavis de grève national reconductible dans leurs différentes entreprises (ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, etc.), qui emploient 10 000 salariés, pour exiger une revalorisation des salaires de 200 euros (qui s’échelonnent entre 1 100 et 1 400 euros selon les syndicats, 1 600 selon le patronat), et de meilleures conditions de travail.
Un récent rapport parlementaire souligne que « les personnels de sûreté sont les victimes de conditions de vie et de travail difficiles, parfois peu compatibles avec la vigilance et la concentration qu’exige leur activité de contrôle ». Le président du Sesa, Patrick Thouverez, a reconnu mercredi 21 décembre que « cette profession est un peu en mal de reconnaissance ». Il s’est dit favorable à des discussions sur les conditions de travail, mais pas sur les salaires, qui restent pourtant la principale requête des agents de sûreté.
Les patrons de Sécuritas, Brinks, ICTS imposent, avec la complicité d’ADP et des compagnies aériennes, des conditions d’un autre âge : des payes au niveau du Smic, des horaires impossibles, des temps partiels imposés, le travail sept jours sur sept, levés avant 5 h ou terminant à minuit passé, avec des plannings qui changent tout le temps, et en plus, pas de salle de repos ou de cantine, le mépris des chefs, et un statut précaire… Il y en a plus qu’assez !
A Roissy, c’est 180 policiers et 80 gendarmes qui, sans être formés pour cela, assurent une partie des contrôles de sécurité avant l’embarquement. Les « bleus », réduits à leur rôle de suppôts de l’ordre en place, deviennent ainsi des jaunes des temps modernes. Martiaux, Sarko et le délicieux Guéant viennent de déclarer qu’il n’était pas acceptable de prendre ainsi les Français en otage ! L’UMP annonce vouloir déposer une proposition de loi le 24 janvier prochain pour instaurer un service minimum dans les transports aériens. Des classiques, resservis sur tous les tons lors de chaque grève ! Le patronat du secteur joue le pourrissement pariant sur la division, l’épuisement et la lassitude.
Les salariés ont trouvé une revendication claire, unifiante et populaire : deux cents euros pour tous ! C’était le même mot d’ordre qui avait enflammé les Dom-Tom en février- mars 2009 et qui pourrait, dès aujourd’hui, servir de drapeau de ralliement à l’ensemble des salariés, rpivé comme public, précaires comme CDI !
Nathalie Artaud (LO), Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon et Marie-Georges Buffet (Front de gauche) se sont déjà rendus sur place pour affirmer leur solidarité et protester contre toute atteinte directe ou indirecte au droit de grève. Cela n’a rien de très étonnant. Par contre, aucun d’entre eux ne s’est étonné de l’absence des dirigeants nationaux des centrales qui, théoriquement, soutiendraient tous la grève... Aucune dénonciation donc de l'isolement voulu contre cette grève par les centrales !!!
Tous ont affirmé qu’il n’était pas normal que l’Etat intervienne contre les salariés et pour les patrons. Au lieu d’affirmer que tous les travailleurs doivent en tirer la leçon : l’Etat est bel et bien bourgeois et pas démocratique, ce qui signifie qu’à l’avenir, qui que ce soit qui gouverne, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Etat, sa police, son armée, sa justice, soient impartiales ni soient aux côtés des victimes de l’exploitation...
Quelques leçons du mouvement des aéroports
La première, c’est que nous sommes dans une période où la classe capitaliste nous déclare collectivement la guerre et est prête à affronter des grèves radicales du moment qu’elles sont isolées. Donc, on ne peut pas nécessairement refuser de se battre dans certaines circonstances, mais il ne faut surtout pas se laisser isoler.
Les service de sécurité des aéroports ne sont pas les seules personnels qui pourraient se mettre en grève pour 200€ dans les aéroports. Tous ceux qui se refusent à appeler les autres secteurs des aéroports à se mettre eux aussi en grève sont des responsables de l’isolement de la grève...
La deuxième leçon, c’est que l’Etat est prêt à réprimer. Cela fait longtemps que l’on ne l’a ps vu à l’oeuvre contre les grèves de manière physique et violente, mais cela va revenir avec la crise. Il faut le savoir, le dire, en prévenir les travailleurs. Il ne faut semer aucune illusion sur le rôle de classe de l’Etat. Dire : l’Etat devrait intervenir pour faire reculer les patrons de la sécurité aéroportuaire, c’est semer des illusions...
Quant à LO voici son commentaire :
{"Aéroport de Roissy
Onze jours de grève et le moral pour l’année !
Désormais tout le monde connaît dans le pays la situation de ces sous-traitants des aéroports, travaillant sept jours sur sept, même le dimanche, pour un salaire proche du smic, et encore à condition d’être à temps plein. Leur révolte s’est fait entendre et c’est là un succès de leur grève.
Oui, les travailleurs se sont fait respecter. Les directions ne voulaient pas parler argent ou salaire, et ils ont dû faire des concessions. Les patrons de la branche ont fini par proposer une augmentation des primes. Un doublement de la prime de performance individuelle, ce qui la porterait à un mois de salaire, mais avec seulement 500 euros garantis, et le restant soumis à des critères aléatoires et arbitraires. À la toute fin, les patrons ont rajouté une augmentation de 1,60 euro par jour de la prime panier, l’équivalent de 370 euros d’augmentation sur l’année. Ils ont enfin accepté la reprise à 100 % du personnel en cas de changement de société titulaire du contrat.
La grève a continué mais lundi 26, à part la CGT, les directions syndicales ont signé le protocole, souvent contre l’avis de leurs propres élus de Roissy et contre celui de l’assemblée des grévistes.
Si les grévistes n’ont pas pu obtenir tout ce qu’ils demandaient, ils ont obtenu un accord qui concerne l’ensemble des 10 000 salariés des sociétés de sûreté opérant sur l’ensemble des aéroports du pays. Ils ont fait reculer les patrons et ils sont fiers de leur lutte et de s’être fait entendre de tous les travailleurs du pays.
Lutte Ouvrière n°2264 du 22 décembre 2011
Editorial
Contre les mensonges des ministres, solidarité avec les grévistes des aéroports
Le mouvement de grève des agents de sûreté, chargés du contrôle des bagages des passagers dans les aéroports, se poursuit. Et voilà que le gouvernement reparle d’un service minimum et menace de remplacer les grévistes par des policiers. La ministre de l’Écologie et des Transports, Kosciusko-Morizet, s’est déclarée quant à elle « choquée » des inconvénients que la continuation de cette grève implique pour les voyageurs : vols perturbés, avions retardés.
Eh oui, lorsqu’une catégorie de travailleurs arrête le travail, cela a des conséquences ! Preuve que, sans les travailleurs, rien ne fonctionne.
Pour que les avions volent, pour que des millions de personnes puissent se déplacer par ce moyen, il faut la collaboration d’une multitude de catégories de travailleurs : pilotes, hôtesses de l’air, bien sûr, mais aussi mécaniciens, bagagistes, agents de piste ou de sûreté, agents d’accueil ou d’entretien. Leurs qualifications sont différentes, leurs salaires aussi. Les uns dépendent des aéroports, les autres des compagnies aériennes, d’autres encore de multiples sociétés sous-traitantes. Ils ont tous en commun que, sans eux, les entreprises ne peuvent pas fonctionner, ne peuvent pas remplir leur rôle social, et qu’elles ne peuvent pas non plus produire du profit. La seule catégorie sociale liée au secteur qui est totalement inutile est celle des actionnaires, des propriétaires des compagnies aériennes.
Il en va ainsi pour toutes les entreprises. Leur fonctionnement résulte du travail d’une multitude de salariés pour le seul profit d’une poignée d’exploiteurs.
Les agents de sûreté protestent contre les salaires bas, mais aussi contre les conditions de travail déplorables : horaires de galère, travail parfois sept jours sur sept, absence de salles de repos et de cantine. Ils revendiquent une augmentation de salaire de 200 euros.
Les grévistes se heurtent non seulement à leurs directions, les entreprises du secteur, Brinks, Securitas et autres ICTS France, mais aussi aux donneurs d’ordres, les aéroports et les compagnies aériennes : à tous ceux qui ont intérêt à ce que les avions volent, que les profits rentrent et que les salariés se laissent exploiter en silence. Et tout ce beau monde peut compter sur les dirigeants politiques qui, pour faire taire ceux qui osent revendiquer, brandissent les intérêts des usagers.
La solidarité de tous les travailleurs doit aller aux grévistes. D’autant plus que les revendications qu’ils avancent sont largement partagées par l’ensemble du monde du travail ! La dégradation du pouvoir d’achat est, avec le chômage, un des fléaux qui frappent le monde du travail.
Le blocage des salaires, officiellement déclaré il y a presque trente ans par un gouvernement socialiste, survit aux changements de gouvernement. Les prix augmentent pourtant, et à un rythme de plus en plus rapide avec l’aggravation de la crise financière. Ils augmentent en particulier pour les produits et les services les plus indispensables : loyer, gaz, électricité, fioul, transport, sans parler des produits alimentaires de base. Aux hausses de prix s’ajoutent les prélèvements croissants de l’État lui-même.
L’augmentation générale des salaires est une nécessité pour l’ensemble des salariés, rien que pour annuler la perte du pouvoir d’achat accumulée au fil des ans. Et une fois la hausse des salaires obtenue, il est nécessaire de la garantir par l’indexation automatique et immédiate des salaires sur les hausses de prix constatées par les salariés eux-mêmes, et non pas par des officines gouvernementales.
Cet objectif doit être dans le programme des futures luttes des travailleurs, à côté de ceux, indispensables, contre le chômage : l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.
Alors, solidarité avec ceux qui se battent pour une augmentation de salaire, oui ! Mais, bien au-delà de la simple solidarité, il faut être conscient que tous les travailleurs, de quelque catégorie et de quelque secteur qu’ils soient, ont les mêmes intérêts face à la classe capitaliste et à son État. Ils doivent unir leurs forces pour obtenir satisfaction par le seul moyen possible : la lutte collective.
Au cours de la lutte collective que le patronat et l’État finiront par provoquer, le monde du travail se rendra compte que, pour obtenir satisfaction à ses revendications vitales, il faudra s’en prendre à la dictature du grand capital sur les entreprises et la société. Dans la guerre sociale aggravée par la crise, c’est eux ou nous : leur profit ou notre droit à la vie !
Éditorial des bulletins d’entreprise Lutte Ouvrière du 19 décembre
Lutte Ouvrière n°2265 du 30 décembre 2011
Aéroport de Lyon Saint-Exupéry : une grève arrêtée mais qui a permis de relever la tête
Lundi matin 26 décembre, après onze jours de grève dont le week-end de Noël, l’assemblée des grévistes de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry avait massivement voté la reconduction de la grève. Les représentants locaux des syndicats présents dans la grève, ceux de la CGT mais aussi ceux de l’UNSA, appelaient à la poursuite du mouvement.
Malgré les jours de grève accumulés, malgré l’arrogance des patrons d’Aéroport de Lyon (ADL) qui ont payé au prix fort des sociétés extérieures — dont une venue d’Allemagne — pour remplacer les grévistes, la détermination de ces derniers restait très forte.
C’est dire si l’annonce, en début d’après-midi, que plusieurs syndicats nationaux avaient signé le protocole d’accord proposé par les patrons de la sûreté aéroportuaire (le Sesa) fut une surprise. Les propositions du Sesa sont bien sûr un premier recul, imposé par la grève, mais restent loin des 200 euros d’augmentation mensuelle réclamés par les grévistes.
Les grévistes sont bien convaincus que leur employeur, la Brink’s, et son donneur d’ordre, ADL, contrôlé à 40 % par la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon et à 60 % par l’État, ont largement les moyens d’augmenter leurs salaires. Ils rappellent que la taxe aéroportuaire, répercutée sur les usagers, ne cesse d’augmenter et qu’elle devrait précisément servir à payer le travail de tous ceux qui font fonctionner l’aéroport au quotidien.
Pour autant, malgré cette conviction que leurs revendications étaient plus que légitimes, la majorité des grévistes ne s’est pas sentie capable de poursuivre la grève après l’annonce de la signature, sans concertation, de l’accord par certains syndicats. Avec de l’amertume pour certains, mais craignant de briser la cohésion de leur mouvement, ils ont décidé de reprendre le travail, considérant que c’est leur lutte qui a permis ce premier recul des patrons.
Et la grève a d’ores et déjà changé bien des choses pour les quelque 350 agents de sûreté qui l’ont faite. Ils ont relevé la tête, affirmé leur dignité et comme le disait l’un d’eux, « cela n’a pas de prix ». Même si d’autres travailleurs, aussi mal payés et aussi corvéables que les agents de sûreté mais autant indispensables au fonctionnement de l’aéroport, ne les ont pas rejoints dans la grève, ce qui aurait changé le rapport de force, beaucoup ont marqué leur soutien aux grévistes.
Face à la cohésion de classe des patrons, des entreprises de sûreté aux aéroports en passant par les compagnies aériennes, il est indispensable que les travailleurs se battent tous ensemble et se donnent les moyens de diriger eux-mêmes leur grève jusqu’au bout sans se laisser dicter le moment de la reprise par qui que ce soit."}
L'extrême gauche suiviste vis-à-vis des appareils syndicaux applaudit la trahison de la grève aéroportuaire française présentée comme une victoire !!!!
Mais si ! Il y a de quoi commenter. Non pas sur la concurrence LO/NPA : sur leur politique !
Tout d'abord, remercions Ottokar de nous démontrer que LO a joué un rôle dans la grève des aéroports par le fait qu'une dirigeante de la grève portait le badge LO. Merci en effet de montrer qu'il a fallu le badge pour s'apercevoir que LO avait influencé cette grève. Parce que la politique de la grève ne montrait pas la moindre différence avec une grève dirigée par de simples syndicalistes qui ne discutent même pas avec l'extrême gauche... Ce n'est pas la politique menée qui pouvait en effet nous faire savoir que LO était là-dedans !
Le mouvement des aéroports a été canalisé, limité, isolé puis battu, enfin trahi par les directions syndicales et l’extrême gauche crie victoire alors que les revendications des salariés n’ont nullement été satisfaites et que les travailleurs n’ont pas pu s’organiser de manière indépendante des centrales traitres. A aucun moment, cette extrême gauche n’a cherché à les prévenir de la politique des centrales, de montrer qu’elle ne faisait que les isoler, qu’elle les abandonnait, qu’elle ne les soutenait même pas publiquement. Cherchez l’erreur ! Ce n’est pas une erreur : c’est une politique, celle de la gauche des appareils syndicaux...
Les leçons de la grève des aéroports
Le mouvement de grève a débuté le 16 décembre pour réclamer une revalorisation salariale. Le salaire mensuel d’un agent de sûreté est situé en moyenne entre 1 100 et 1 600 €. Le 16 décembre, les syndicats des entreprises de sûreté travaillant comme prestataires pour les aéroports ont lancé un préavis de grève national reconductible dans leurs différentes entreprises (ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, etc.), qui emploient 10 000 salariés, pour exiger une revalorisation des salaires de 200 euros (qui s’échelonnent entre 1 100 et 1 400 euros selon les syndicats, 1 600 selon le patronat), et de meilleures conditions de travail.
Un récent rapport parlementaire souligne que « les personnels de sûreté sont les victimes de conditions de vie et de travail difficiles, parfois peu compatibles avec la vigilance et la concentration qu’exige leur activité de contrôle ». Le président du Sesa, Patrick Thouverez, a reconnu mercredi 21 décembre que « cette profession est un peu en mal de reconnaissance ». Il s’est dit favorable à des discussions sur les conditions de travail, mais pas sur les salaires, qui restent pourtant la principale requête des agents de sûreté.
Les patrons de Sécuritas, Brinks, ICTS imposent, avec la complicité d’ADP et des compagnies aériennes, des conditions d’un autre âge : des payes au niveau du Smic, des horaires impossibles, des temps partiels imposés, le travail sept jours sur sept, levés avant 5 h ou terminant à minuit passé, avec des plannings qui changent tout le temps, et en plus, pas de salle de repos ou de cantine, le mépris des chefs, et un statut précaire… Il y en a plus qu’assez !
A Roissy, c’est 180 policiers et 80 gendarmes qui, sans être formés pour cela, assurent une partie des contrôles de sécurité avant l’embarquement. Les « bleus », réduits à leur rôle de suppôts de l’ordre en place, deviennent ainsi des jaunes des temps modernes. Martiaux, Sarko et le délicieux Guéant viennent de déclarer qu’il n’était pas acceptable de prendre ainsi les Français en otage ! L’UMP annonce vouloir déposer une proposition de loi le 24 janvier prochain pour instaurer un service minimum dans les transports aériens. Des classiques, resservis sur tous les tons lors de chaque grève ! Le patronat du secteur joue le pourrissement pariant sur la division, l’épuisement et la lassitude.
Les salariés ont trouvé une revendication claire, unifiante et populaire : deux cents euros pour tous ! C’était le même mot d’ordre qui avait enflammé les Dom-Tom en février- mars 2009 et qui pourrait, dès aujourd’hui, servir de drapeau de ralliement à l’ensemble des salariés, rpivé comme public, précaires comme CDI !
Nathalie Artaud (LO), Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon et Marie-Georges Buffet (Front de gauche) se sont déjà rendus sur place pour affirmer leur solidarité et protester contre toute atteinte directe ou indirecte au droit de grève. Cela n’a rien de très étonnant. Par contre, aucun d’entre eux ne s’est étonné de l’absence des dirigeants nationaux des centrales qui, théoriquement, soutiendraient tous la grève... Aucune dénonciation donc de l'isolement voulu contre cette grève par les centrales !!!
Tous ont affirmé qu’il n’était pas normal que l’Etat intervienne contre les salariés et pour les patrons. Au lieu d’affirmer que tous les travailleurs doivent en tirer la leçon : l’Etat est bel et bien bourgeois et pas démocratique, ce qui signifie qu’à l’avenir, qui que ce soit qui gouverne, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Etat, sa police, son armée, sa justice, soient impartiales ni soient aux côtés des victimes de l’exploitation...
Quelques leçons du mouvement des aéroports
La première, c’est que nous sommes dans une période où la classe capitaliste nous déclare collectivement la guerre et est prête à affronter des grèves radicales du moment qu’elles sont isolées. Donc, on ne peut pas nécessairement refuser de se battre dans certaines circonstances, mais il ne faut surtout pas se laisser isoler.
Les service de sécurité des aéroports ne sont pas les seules personnels qui pourraient se mettre en grève pour 200€ dans les aéroports. Tous ceux qui se refusent à appeler les autres secteurs des aéroports à se mettre eux aussi en grève sont des responsables de l’isolement de la grève...
La deuxième leçon, c’est que l’Etat est prêt à réprimer. Cela fait longtemps que l’on ne l’a ps vu à l’oeuvre contre les grèves de manière physique et violente, mais cela va revenir avec la crise. Il faut le savoir, le dire, en prévenir les travailleurs. Il ne faut semer aucune illusion sur le rôle de classe de l’Etat. Dire : l’Etat devrait intervenir pour faire reculer les patrons de la sécurité aéroportuaire, c’est semer des illusions...
Quant à LO voici son commentaire :
{"Aéroport de Roissy
Onze jours de grève et le moral pour l’année !
Désormais tout le monde connaît dans le pays la situation de ces sous-traitants des aéroports, travaillant sept jours sur sept, même le dimanche, pour un salaire proche du smic, et encore à condition d’être à temps plein. Leur révolte s’est fait entendre et c’est là un succès de leur grève.
Oui, les travailleurs se sont fait respecter. Les directions ne voulaient pas parler argent ou salaire, et ils ont dû faire des concessions. Les patrons de la branche ont fini par proposer une augmentation des primes. Un doublement de la prime de performance individuelle, ce qui la porterait à un mois de salaire, mais avec seulement 500 euros garantis, et le restant soumis à des critères aléatoires et arbitraires. À la toute fin, les patrons ont rajouté une augmentation de 1,60 euro par jour de la prime panier, l’équivalent de 370 euros d’augmentation sur l’année. Ils ont enfin accepté la reprise à 100 % du personnel en cas de changement de société titulaire du contrat.
La grève a continué mais lundi 26, à part la CGT, les directions syndicales ont signé le protocole, souvent contre l’avis de leurs propres élus de Roissy et contre celui de l’assemblée des grévistes.
Si les grévistes n’ont pas pu obtenir tout ce qu’ils demandaient, ils ont obtenu un accord qui concerne l’ensemble des 10 000 salariés des sociétés de sûreté opérant sur l’ensemble des aéroports du pays. Ils ont fait reculer les patrons et ils sont fiers de leur lutte et de s’être fait entendre de tous les travailleurs du pays.
Lutte Ouvrière n°2264 du 22 décembre 2011
Editorial
Contre les mensonges des ministres, solidarité avec les grévistes des aéroports
Le mouvement de grève des agents de sûreté, chargés du contrôle des bagages des passagers dans les aéroports, se poursuit. Et voilà que le gouvernement reparle d’un service minimum et menace de remplacer les grévistes par des policiers. La ministre de l’Écologie et des Transports, Kosciusko-Morizet, s’est déclarée quant à elle « choquée » des inconvénients que la continuation de cette grève implique pour les voyageurs : vols perturbés, avions retardés.
Eh oui, lorsqu’une catégorie de travailleurs arrête le travail, cela a des conséquences ! Preuve que, sans les travailleurs, rien ne fonctionne.
Pour que les avions volent, pour que des millions de personnes puissent se déplacer par ce moyen, il faut la collaboration d’une multitude de catégories de travailleurs : pilotes, hôtesses de l’air, bien sûr, mais aussi mécaniciens, bagagistes, agents de piste ou de sûreté, agents d’accueil ou d’entretien. Leurs qualifications sont différentes, leurs salaires aussi. Les uns dépendent des aéroports, les autres des compagnies aériennes, d’autres encore de multiples sociétés sous-traitantes. Ils ont tous en commun que, sans eux, les entreprises ne peuvent pas fonctionner, ne peuvent pas remplir leur rôle social, et qu’elles ne peuvent pas non plus produire du profit. La seule catégorie sociale liée au secteur qui est totalement inutile est celle des actionnaires, des propriétaires des compagnies aériennes.
Il en va ainsi pour toutes les entreprises. Leur fonctionnement résulte du travail d’une multitude de salariés pour le seul profit d’une poignée d’exploiteurs.
Les agents de sûreté protestent contre les salaires bas, mais aussi contre les conditions de travail déplorables : horaires de galère, travail parfois sept jours sur sept, absence de salles de repos et de cantine. Ils revendiquent une augmentation de salaire de 200 euros.
Les grévistes se heurtent non seulement à leurs directions, les entreprises du secteur, Brinks, Securitas et autres ICTS France, mais aussi aux donneurs d’ordres, les aéroports et les compagnies aériennes : à tous ceux qui ont intérêt à ce que les avions volent, que les profits rentrent et que les salariés se laissent exploiter en silence. Et tout ce beau monde peut compter sur les dirigeants politiques qui, pour faire taire ceux qui osent revendiquer, brandissent les intérêts des usagers.
La solidarité de tous les travailleurs doit aller aux grévistes. D’autant plus que les revendications qu’ils avancent sont largement partagées par l’ensemble du monde du travail ! La dégradation du pouvoir d’achat est, avec le chômage, un des fléaux qui frappent le monde du travail.
Le blocage des salaires, officiellement déclaré il y a presque trente ans par un gouvernement socialiste, survit aux changements de gouvernement. Les prix augmentent pourtant, et à un rythme de plus en plus rapide avec l’aggravation de la crise financière. Ils augmentent en particulier pour les produits et les services les plus indispensables : loyer, gaz, électricité, fioul, transport, sans parler des produits alimentaires de base. Aux hausses de prix s’ajoutent les prélèvements croissants de l’État lui-même.
L’augmentation générale des salaires est une nécessité pour l’ensemble des salariés, rien que pour annuler la perte du pouvoir d’achat accumulée au fil des ans. Et une fois la hausse des salaires obtenue, il est nécessaire de la garantir par l’indexation automatique et immédiate des salaires sur les hausses de prix constatées par les salariés eux-mêmes, et non pas par des officines gouvernementales.
Cet objectif doit être dans le programme des futures luttes des travailleurs, à côté de ceux, indispensables, contre le chômage : l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.
Alors, solidarité avec ceux qui se battent pour une augmentation de salaire, oui ! Mais, bien au-delà de la simple solidarité, il faut être conscient que tous les travailleurs, de quelque catégorie et de quelque secteur qu’ils soient, ont les mêmes intérêts face à la classe capitaliste et à son État. Ils doivent unir leurs forces pour obtenir satisfaction par le seul moyen possible : la lutte collective.
Au cours de la lutte collective que le patronat et l’État finiront par provoquer, le monde du travail se rendra compte que, pour obtenir satisfaction à ses revendications vitales, il faudra s’en prendre à la dictature du grand capital sur les entreprises et la société. Dans la guerre sociale aggravée par la crise, c’est eux ou nous : leur profit ou notre droit à la vie !
Éditorial des bulletins d’entreprise Lutte Ouvrière du 19 décembre
Lutte Ouvrière n°2265 du 30 décembre 2011
Aéroport de Lyon Saint-Exupéry : une grève arrêtée mais qui a permis de relever la tête
Lundi matin 26 décembre, après onze jours de grève dont le week-end de Noël, l’assemblée des grévistes de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry avait massivement voté la reconduction de la grève. Les représentants locaux des syndicats présents dans la grève, ceux de la CGT mais aussi ceux de l’UNSA, appelaient à la poursuite du mouvement.
Malgré les jours de grève accumulés, malgré l’arrogance des patrons d’Aéroport de Lyon (ADL) qui ont payé au prix fort des sociétés extérieures — dont une venue d’Allemagne — pour remplacer les grévistes, la détermination de ces derniers restait très forte.
C’est dire si l’annonce, en début d’après-midi, que plusieurs syndicats nationaux avaient signé le protocole d’accord proposé par les patrons de la sûreté aéroportuaire (le Sesa) fut une surprise. Les propositions du Sesa sont bien sûr un premier recul, imposé par la grève, mais restent loin des 200 euros d’augmentation mensuelle réclamés par les grévistes.
Les grévistes sont bien convaincus que leur employeur, la Brink’s, et son donneur d’ordre, ADL, contrôlé à 40 % par la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon et à 60 % par l’État, ont largement les moyens d’augmenter leurs salaires. Ils rappellent que la taxe aéroportuaire, répercutée sur les usagers, ne cesse d’augmenter et qu’elle devrait précisément servir à payer le travail de tous ceux qui font fonctionner l’aéroport au quotidien.
Pour autant, malgré cette conviction que leurs revendications étaient plus que légitimes, la majorité des grévistes ne s’est pas sentie capable de poursuivre la grève après l’annonce de la signature, sans concertation, de l’accord par certains syndicats. Avec de l’amertume pour certains, mais craignant de briser la cohésion de leur mouvement, ils ont décidé de reprendre le travail, considérant que c’est leur lutte qui a permis ce premier recul des patrons.
Et la grève a d’ores et déjà changé bien des choses pour les quelque 350 agents de sûreté qui l’ont faite. Ils ont relevé la tête, affirmé leur dignité et comme le disait l’un d’eux, « cela n’a pas de prix ». Même si d’autres travailleurs, aussi mal payés et aussi corvéables que les agents de sûreté mais autant indispensables au fonctionnement de l’aéroport, ne les ont pas rejoints dans la grève, ce qui aurait changé le rapport de force, beaucoup ont marqué leur soutien aux grévistes.
Face à la cohésion de classe des patrons, des entreprises de sûreté aux aéroports en passant par les compagnies aériennes, il est indispensable que les travailleurs se battent tous ensemble et se donnent les moyens de diriger eux-mêmes leur grève jusqu’au bout sans se laisser dicter le moment de la reprise par qui que ce soit."}
L'extrême gauche suiviste vis-à-vis des appareils syndicaux applaudit la trahison de la grève aéroportuaire française présentée comme une victoire !!!!
Re: Lutte ouvrière
A Robert Paris.
Fait attention : dans tes posts, on ne distingue pas les textes de LO de tes commentaires. Il faut donc utiliser les "quote" ou un corps différent pour les citations.
__
Bon, je te trouve tout de même très, très sévère vis à vis de LO à propos de cette lutte des personnels de sûreté :
Je ne prétend pas que la politique de LO est à l'abri de toute critique. Mais, franchement, un militant expérimenté comme toi sait bien que les choix, dans la mesure où nous avons la possibilité d'influer sur eux, dépendent de toutes sortes de facteurs qu'on ne connait bien que quand on est sur place, parmi les travailleurs en grève : leur état d'esprit, l'état d'esprit des autres corporations présentes dans les aéroports (qui ne sont guère manifestées...), notre influence parmi elles etc.
Ta critique est centrée sur le fait que LO n'aurait pas clairement dénoncé les centrales syndicales. Peut-être, mais les aurait-elle dénoncées que ça n'aurait sans doute pas changé l'issue de la lutte. Présenter une défaite comme une victoire ? Bon, LO a essayé de dégager les aspects positifs du mouvement. Et ce n'est pas une défaite comme celle des mineurs anglais contre Thatcher ! C'est une catégorie qui n'est pas souvent entrée en lutte, ce mouvement est tout de même déjà positif en lui-même.
Le mouvement n'a pas dépassé, ni par sa forme d'organisation, ni par ses méthodes de lutte, celui qui aurait été menée par un syndicat "ordinaire" combatif, cela c'est tout à fait vrai, mais cela correspond aussi bien souvent tout simplement à des limites objectives.
Reste que LO aurait peut-être pu, dans ses écrits, davantage expliquer aux travailleurs la politique des centrales syndicales en s'appuyant sur leur attitude concrète, qu'ils ont constaté, et en tirer les leçons pour préconiser l'auto-organisation dans les prochaines luttes. A défaut de bien connaître - en direct, pas seulement par les médias - les péripéties de cette lutte, c'est la seule critique que je partage avec toi. Encore qu'il faudrait savoir ce que les camarades de LO ont dit et fait dans ce milieu avec précision, pas se contenter de quelques textes d'éditos...
Fait attention : dans tes posts, on ne distingue pas les textes de LO de tes commentaires. Il faut donc utiliser les "quote" ou un corps différent pour les citations.
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Bon, je te trouve tout de même très, très sévère vis à vis de LO à propos de cette lutte des personnels de sûreté :
Les articles que tu as mis en ligne soulignent tout de même que la CGT nationale a décidé de la reprise contre l'avis de ses responsables (ou de certains de ses responsables ?) locaux.
Robert Paris
L'extrême gauche suiviste vis-à-vis des appareils syndicaux applaudit la trahison de la grève aéroportuaire française présentée comme une victoire !!!!
Je ne prétend pas que la politique de LO est à l'abri de toute critique. Mais, franchement, un militant expérimenté comme toi sait bien que les choix, dans la mesure où nous avons la possibilité d'influer sur eux, dépendent de toutes sortes de facteurs qu'on ne connait bien que quand on est sur place, parmi les travailleurs en grève : leur état d'esprit, l'état d'esprit des autres corporations présentes dans les aéroports (qui ne sont guère manifestées...), notre influence parmi elles etc.
Ta critique est centrée sur le fait que LO n'aurait pas clairement dénoncé les centrales syndicales. Peut-être, mais les aurait-elle dénoncées que ça n'aurait sans doute pas changé l'issue de la lutte. Présenter une défaite comme une victoire ? Bon, LO a essayé de dégager les aspects positifs du mouvement. Et ce n'est pas une défaite comme celle des mineurs anglais contre Thatcher ! C'est une catégorie qui n'est pas souvent entrée en lutte, ce mouvement est tout de même déjà positif en lui-même.
Le mouvement n'a pas dépassé, ni par sa forme d'organisation, ni par ses méthodes de lutte, celui qui aurait été menée par un syndicat "ordinaire" combatif, cela c'est tout à fait vrai, mais cela correspond aussi bien souvent tout simplement à des limites objectives.
Reste que LO aurait peut-être pu, dans ses écrits, davantage expliquer aux travailleurs la politique des centrales syndicales en s'appuyant sur leur attitude concrète, qu'ils ont constaté, et en tirer les leçons pour préconiser l'auto-organisation dans les prochaines luttes. A défaut de bien connaître - en direct, pas seulement par les médias - les péripéties de cette lutte, c'est la seule critique que je partage avec toi. Encore qu'il faudrait savoir ce que les camarades de LO ont dit et fait dans ce milieu avec précision, pas se contenter de quelques textes d'éditos...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Plausible ce discours!
verié2 a écrit:A Robert Paris, à propos de votre édito
Il y a pas mal à dire sur la façon dont cet édito est rédigé, car il traite vraiment beaucoup de sujets à la fois de façon parfois confuse. Mais, sur le fond, ça me semble juste d'essayer d'expliquer la politique et la nature des directions syndicales, sans se contenter de regretter qu'elles n'aillent pas plus loin ou, pire, de le le leur demander. La critique de l'extrême-gauche est lapidaire, pas nuancée du tout, puisqu'elle met toute l'extrême-gauche dans le même sac, elle demanderait à être développée et conviendrait mieux à mon avis dans un journal ou une revue que dans un tract.
Responsables, oui vis-à-vis de la bourgeoisie, pas des travailleurs !
justib- Messages : 48
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Lutte ouvrière
Vérié écrit :
Les articles que tu as mis en ligne soulignent tout de même que la CGT nationale a décidé de la reprise contre l'avis de ses responsables (ou de certains de ses responsables ?) locaux.
Même si cela est vrai, cela nécessiterait que LO le dénonce publiquement.
Le fait de ne pas chercher sur une revendication unifiante à entraîner d'autres personnels des aéroports nous rappelle trop les grèves isolées des hôpitaux comme Saint-Antoine et Tenon où LO a eu, en suivant les syndicalistes locaux CGT, de se cantonner dans l'hôpital et de refuser d'élargir le mouvement.
Vérié, tu es gentil de te faire l'avocat de LO et de verser du miel, mais certain révolutionnaire a écrit que même u peu de godron dans un baril de miel et tout le miel est gâté !
LO n'informe pas les travailleurs des manigances syndicales. Il cherche ainsi à s’accommoder avec des "syndicalistes radicaux". Cela peut lui permettre de gagner en nombre. Cela ne nous permet pas d'avancer vers le parti révolutionnaire qui, lui, nécssite une politique claire et le développement d'une conscience prolétarienne.
Léon Trotsky dans "Leur morale et la nôtre" :
{« L’émancipation des ouvriers ne peut être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes. Il n’y a donc pas de plus grand crime que de tromper les masses, de faire passer des défaites pour des victoires, des amis pour des ennemis, d’acheter des chefs, de fabriquer des légendes, de monter des procès d’imposture… »}
Re: Lutte ouvrière
On peut toujours faire de la phrase. Le journal du NPA a titré sur la grève des agents de sûreté. Mais la militante qui dirigeait cette grève et qu'on a vue à la télé avait le badge LO... No comment
Cette militante de LO a dirigé la grève sans proposer de comité de grève ?
Cette militante de LO a dirigé la grève sans proposer de comité de grève ?
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Je ne suis pas l'avocat inconditionnel de LO et tu le sais très bien. Mais il me semble que des critiques aussi graves doivent être étayées par des faits précis. Que certains textes, éditos de LO consacrés aux syndicats et à la crise soient parfois flous et équivoques est une chose que je critique fréquemment, que LO "refuse d'élargir un mouvement" en est une autre.
Robert Paris
Le fait de ne pas chercher sur une revendication unifiante à entraîner d'autres personnels des aéroports nous rappelle trop les grèves isolées des hôpitaux comme Saint-Antoine et Tenon où LO a eu, en suivant les syndicalistes locaux CGT, de se cantonner dans l'hôpital et de refuser d'élargir le mouvement.
Vérié, tu es gentil de te faire l'avocat de LO
"Refuser d'élargir un mouvement", cela signifierait, non seulement qu'il existe des possibilités que LO n'a pas mises à profit, mais que LO aurait eu la volonté délibérée d'isoler ce mouvement. C'est tout de même ce que tu laisses entendre, non ? Or, sincèrement, je n'ai pas eu l'occasion de constater ce genre de chose et aucun camarade d'entreprise ne m'a rapporté des faits de ce genre. Je ne dis pas que c'est impossible, car les syndicalistes, qu'ils appartiennent à LO ou à d'autres groupes, sont soumis à toutes sortes de pressions. Mais il faut que tu rapportes la preuve qu'il s'agit d'une politique délibérée de LO.
L'expérience récente de la grève contre les retraites montre que ce n'est pas facile de relier les luttes entre elles. Je peux te dire que, par exemple à la SNCF, même en avançant des revendications unifiantes, en faisant de la propagande pour les comités de grève, ce n'est déjà pas facile de relier les divers secteurs, vu les traditions corporatistes. Il faut convaincre les travailleurs les plus actifs, les sympathisants et même parfois les militants que c'est indispensable et réalisable !
Autre exemple. Récemment, il y a eu pas mal de petits mouvements contre la mise en place des horaires de services 2012 qui entraînent le plus souvent une dégradation significative des conditions de travail. Eh bien il ne suffit pas d'écrire dans les tracts que nous devrions nous y mettre tous ensemble sur des revendications communes pour faire reculer la direction pour y parvenir. La tradition est de négocier établissement par établissement et, quand les gens ont obtenu une amélioration locale, ils s'en contentent généralement.
Alors, je le répète, il me semble que LO, comme le NPA, au niveau central, ont manqué d'initiative en ne menant pas une campagne unitaire à diverses occasions. De là à dire que LO a isolé volontairement voire saboté des luttes locales, j'attends qu'on me le prouve de façon précise.
___
D'une façon plus générale, la possibilité de dépasser le cadre de luttes syndicales traditionnelles combatives mais strictement corporatistes ne dépend pas que des militants d'extrême gauche présents dans ces mouvements, même quand ils y jouent un rôle. Mais je t'accorde qu'il faut tenir un langage clair et honnête.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Chacun fait ce qu'il peut, même LO
Vérié m'explique doucement et gentiment - chacun ses qualités - que l'extrême gauche fait peut-être ce qu'elle peut. Peut-être qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait nous dit-il en somme. Désolé mais ce n'est pas seulement que cela ne me convainc nullement. Ce n'est pas mon problème. Je ne discute pas du point de vue réaliste de LO et du NPA. Je discute du point de vue de la politique nécessaire pour construire une conscience révolutionnaire prolétarienne et LO comme NPA actuels ne font rien pour faire avancer le problème que je me pose.
Encore excessif mon cher Robert Paris dirait bien entendu notre ami et camarade Vérié.
C'est très excessif, mon camarade, de vouloir renverser la bourgeoisie et l'impérialisme mondial. Et ce n'est pas de tes expressions modérées et consolantes que j'ai besoin pour accéder au niveau politique qui consisterait à se mettre à la hauteur de telles ambitions.
Tu es, toi aussi, dans la satisfaction des petites choses qui caractérise l'extrême gauche.
J'accuse d'autre part de manière exagérée ou sans donner les preuves.
Faux. Archi faux. Preuve à l'appui, sur mon site, car il faut de la place pur prouver, j'explique en quoi Lo a choisi consciemment et volontairement un tournant réformiste et de caution des centrales syndicales qui n'était pas autrefois dans son genre de beauté. Tant pis pour ceux qui croient encore que ce qui caractérise LO c'est de ne pas changer.
Je prétend que LO a changé. Vérié, tu crois commanître LO mais tu n'y étais plus depuis longtemps quand ce changement c'est opéré et u n'as pas discuté contre pour en connaître la signification.
Quant aux exemples qui prouvent que, dans des grèves, LO a agit dans un sens contraire à l'auto-organisation ou à une politique d'extension par les travailleurs, même si je te donne ceux que je connais personnellement en détails, comme par exemple le cas des hôpitaux Tenon et Saint-Antoine, cela ne convaincrait pas. Il faut vérifier les faits et quasiment les avoir vécus pour savoir que durant la grève de Tenon par exemple LO militait pour rester dans l'hôpital alors que des travailleurs en grève voulaient élargir.
C'est pour cela qu'il faut raisonner à partir des textes politiques des organisations.
Je suis à ta disposition pour te montrer que nos deux groupes LO et NPA font des choix inverses de celui qui nous mettraient à la hauteur d'un prolétariat qui pourrait devenir révolutionnaire du fait de l'effondrement capitaliste.
Encore excessif mon cher Robert Paris dirait bien entendu notre ami et camarade Vérié.
C'est très excessif, mon camarade, de vouloir renverser la bourgeoisie et l'impérialisme mondial. Et ce n'est pas de tes expressions modérées et consolantes que j'ai besoin pour accéder au niveau politique qui consisterait à se mettre à la hauteur de telles ambitions.
Tu es, toi aussi, dans la satisfaction des petites choses qui caractérise l'extrême gauche.
J'accuse d'autre part de manière exagérée ou sans donner les preuves.
Faux. Archi faux. Preuve à l'appui, sur mon site, car il faut de la place pur prouver, j'explique en quoi Lo a choisi consciemment et volontairement un tournant réformiste et de caution des centrales syndicales qui n'était pas autrefois dans son genre de beauté. Tant pis pour ceux qui croient encore que ce qui caractérise LO c'est de ne pas changer.
Je prétend que LO a changé. Vérié, tu crois commanître LO mais tu n'y étais plus depuis longtemps quand ce changement c'est opéré et u n'as pas discuté contre pour en connaître la signification.
Quant aux exemples qui prouvent que, dans des grèves, LO a agit dans un sens contraire à l'auto-organisation ou à une politique d'extension par les travailleurs, même si je te donne ceux que je connais personnellement en détails, comme par exemple le cas des hôpitaux Tenon et Saint-Antoine, cela ne convaincrait pas. Il faut vérifier les faits et quasiment les avoir vécus pour savoir que durant la grève de Tenon par exemple LO militait pour rester dans l'hôpital alors que des travailleurs en grève voulaient élargir.
C'est pour cela qu'il faut raisonner à partir des textes politiques des organisations.
Je suis à ta disposition pour te montrer que nos deux groupes LO et NPA font des choix inverses de celui qui nous mettraient à la hauteur d'un prolétariat qui pourrait devenir révolutionnaire du fait de l'effondrement capitaliste.
Re: Lutte ouvrière
@Robert Paris,
Sinon, comme gars, tu fais quoi à part de la critique en apesanteur ? Désolé mon propos n'est pas très "noble". Bah... bon, au fond tout ceci, avec des discussions sans fin, n'est qu'un lieu où on se peinturlure de rouge carmin quand l'autre est déclaré de facto vermillon ou ocre... Allez bon vent Robert, et bonne peinture (abstraite).
Sinon, comme gars, tu fais quoi à part de la critique en apesanteur ? Désolé mon propos n'est pas très "noble". Bah... bon, au fond tout ceci, avec des discussions sans fin, n'est qu'un lieu où on se peinturlure de rouge carmin quand l'autre est déclaré de facto vermillon ou ocre... Allez bon vent Robert, et bonne peinture (abstraite).
Te rends tu compte de l'idiotie de ce que tu racontes là ? " L'effondrement capitaliste "... Hé bé...Je suis à ta disposition pour te montrer que nos deux groupes LO et NPA font des choix inverses de celui qui nous mettraient à la hauteur d'un prolétariat qui pourrait devenir révolutionnaire du fait de l'effondrement capitaliste.
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Le débat, c'est peinturlurer ?
Selon toi, on perd son temps à débattre sur la manière de mener les luttes, sur la caractérisation de l'Etat, sur la propagande à mener en direction des travailleurs pour développer les idées du communisme révolutionnaire. N'as-tu pas remarqué qu'un site comme celui-ci ne sert qu'à cela ?
Eh bien, moi, je ne penses pas que cela ne serve à rien de discuter publiquement des politiques d'extrême gauche. Cela permet à chacun de ne pas avoir seulement les vues internes du groupes, mais aussi celles de l'extérieur. Et cela peut changer bien des choses...
Quant à la propagande selon laquelle ceux qui discutent ainsi n'ont rien d'autre à faire, j'ai entendu cela pendant des années de la part des staliniens et cela ne m'a jamais impressionné.
Eh bien, moi, je ne penses pas que cela ne serve à rien de discuter publiquement des politiques d'extrême gauche. Cela permet à chacun de ne pas avoir seulement les vues internes du groupes, mais aussi celles de l'extérieur. Et cela peut changer bien des choses...
Quant à la propagande selon laquelle ceux qui discutent ainsi n'ont rien d'autre à faire, j'ai entendu cela pendant des années de la part des staliniens et cela ne m'a jamais impressionné.
Re: Lutte ouvrière
Non, on ne perd pas de temps à discuter de la façon dont les luttes sont menées. C'est une critique indispensable. On perd par contre son temps à mettre au centre du débat des organisations qui n'ont aucune influence, ou si peu, dans la classe ouvrière. Et à ce sujet, en dépit de maigres forces, et d'une stratégie à la hauteur/faiblesse de ces forces là, LO est un groupe militant qui tente peu ou prou de s'implanter dans la classe. Avec des mots d'ordre de classe, mais pas dix pas en avant selon des considérations littéraires qui ne font pas sens à l'oreille des travailleurs. LO c'est pas parfait, loin de là, et je n'y militerai jamais (pour de de multiples raisons que je pourrais donner au besoin), mais là n'est pas le débat.
Si tu es un déçu de LO, c'est ton problème , mais tente de l'exprimer sur des bases qui ne soient pas absconses ni caricaturales au regard des rapports de forces en présence depuis pas mal d'années. Je ne défends pas LO particulièrement, loin de là, mais je n'aime pas le purisme. Et le fil de la discussion c'est "Lutte ouvrière" pas la lutte de classes telle qu'on la rêve.
Si tu es un déçu de LO, c'est ton problème , mais tente de l'exprimer sur des bases qui ne soient pas absconses ni caricaturales au regard des rapports de forces en présence depuis pas mal d'années. Je ne défends pas LO particulièrement, loin de là, mais je n'aime pas le purisme. Et le fil de la discussion c'est "Lutte ouvrière" pas la lutte de classes telle qu'on la rêve.
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
De quoi on discute ?
Merci de m'expliquer que tu ne militerais certainement pas à LO sans dire pourquoi. Tu estimes pourtant que LO s'implante dans la classe avec des discours de classe. Je ne le pense pas. Discutons en. Eh bien non. Pour toi, c'est parler de groupes qui n'ont pas d'influence. Pour moi, cela consiste à parler des idées politiques, des perspectives politiques. LO, NPA ou autres groupes comme le POI n'ont pas une influence négligeable, mais ont une politique qui n'est pas la politique révolutionnaire dont le prolétariat a besoin. Désolé si tu penses que ce n'est pas cela qui est en discussion. Pour ma part, c'est pour cela que j'ai fait de la politique à Lo puis en dehors de LO. Tu appelles cela être un déçu de LO comme autrefois on taxait les trotskystes d'être des déçus du communisme en prétendant que le stalinisme c'était le communisme.
Je prétend que LO n'a plus la même orientation politique et j'en discute. Cela ne me paraît pas abscons. Qu'y a-t-il d'incompréhensible, par exemple, à demander pourquoi LO blanchit les directions syndicales dans le dernier mouvement des retraites ? A moins, bien sûr, que toi aussi tu souhaites en faire autant ?
Je demande pourquoi LO ne développe pas dans sa propagande publique les deux thèmes fondamentaux aux révolutionnaires :
- l'auto-organisation des travailleurs
- la destruction de l'Etat bourgeois
C'est abscons. C'est un discours de déçu de je ne sais quoi ?
On ne peut être déçu que si on n'a rien à proposer. Ce n'est pas mon cas : je propose de combattre politiquement les organisations qui se disent d'extrême gauche et se refusent à combattre les appareils syndicaux, qui contribuent à faire croire que l'Etat bourgeois devrait défendre les intérêts populaires.
Je prétend que LO n'a plus la même orientation politique et j'en discute. Cela ne me paraît pas abscons. Qu'y a-t-il d'incompréhensible, par exemple, à demander pourquoi LO blanchit les directions syndicales dans le dernier mouvement des retraites ? A moins, bien sûr, que toi aussi tu souhaites en faire autant ?
Je demande pourquoi LO ne développe pas dans sa propagande publique les deux thèmes fondamentaux aux révolutionnaires :
- l'auto-organisation des travailleurs
- la destruction de l'Etat bourgeois
C'est abscons. C'est un discours de déçu de je ne sais quoi ?
On ne peut être déçu que si on n'a rien à proposer. Ce n'est pas mon cas : je propose de combattre politiquement les organisations qui se disent d'extrême gauche et se refusent à combattre les appareils syndicaux, qui contribuent à faire croire que l'Etat bourgeois devrait défendre les intérêts populaires.
Re: Lutte ouvrière
Encore une fois, la discussion sur ce genre de faits est très difficile ! Après la grève d'un secteur de PSA Aulnay, dirigée comme tu le sais par un comité de grève mis en place grâce à LO, avec la participation de militants de L'Etincelle (ex fraction de LO), Daniel Bénard (ex de LO et de la Fraction), faisait exactement le reproche inverse à LO. Bénard reprochait à LO d'avoir "baladé" les grévistes en dehors de l'usine, comme le fait souvent la CGT, au lieu de se concentrer sur Aulnay pour étendre la grève aux autres secteurs, voire d'envahir ces secteurs pour bloquer complètement la production...
Robert Paris
Quant aux exemples qui prouvent que, dans des grèves, LO a agit dans un sens contraire à l'auto-organisation ou à une politique d'extension par les travailleurs, même si je te donne ceux que je connais personnellement en détails, comme par exemple le cas des hôpitaux Tenon et Saint-Antoine, cela ne convaincrait pas. Il faut vérifier les faits et quasiment les avoir vécus pour savoir que durant la grève de Tenon par exemple LO militait pour rester dans l'hôpital alors que des travailleurs en grève voulaient élargir.
On voit donc que, s'il est possible de critiquer une orientation, une politique générale (par exemple celle choisie par LO lors des dernières élections municipales), il est vraiment difficile de discuter d'une tactique choisie localement dans une grève ! Ce qui ne veut pas dire évidemment que LO ne peut pas commettre d'erreurs dans un mouvement.
Alexi s'étonnait par exemple qu'une militante de LO ait joué un rôle dirigeant dans la grève des agents de sûreté mais n'ait pas mis en place un comité de grève. J'ignore pour ma part si cette camarade l'a proposé à ses collègues. Mais il ne suffit pas de le proposer pour ce que ce soit fait. A la SNCF, dans certains secteurs, des camarades assez écoutés ont par exemple proposé des comités de grève sans que cela soit repris par les cheminots locaux... De plus, le fait que cette camarade prenait la parole devant les médias ne nous donne pas d'indication sur son influence réelle dans la lutte, sinon qu'elle avait l'assentiment de ses collègues pour s'exprimer ainsi.
Il est évident que LO a changé en plusieurs dizaines d'années. Sinon, ce serait une véritable secte vivant hors du temps et de tout milieu social ! Tout groupe social d'une certaine importance numérique subit nécessairement l'influence de son environnement social, de sa composition sociale, y compris de l'idéologie dominante sous certaines formes, quelles que soient les mesures organisationnelles qu'il puisse adopter. C'est une loi sociologique absolue. Par exemple, il me semble, mais je peux me tromper, que le poids des enseignants au sein de LO (comme de l'ensemble de l'extrême gauche d'ailleurs), a modifié sensiblement leur statut au fil du temps. La candidature de Nathalie Arthaud, l'intervention dans les grèves enseignantes, les dérives "ultra laïques" de LO sur la question de l'islam en sont des indices.Robert Paris
Je prétend que LO a changé. Vérié, tu crois commanître LO mais tu n'y étais plus depuis longtemps quand ce changement c'est opéré et u n'as pas discuté contre pour en connaître la signification.
Le changement de situation des militants de boîte par rapport aux syndicats, passés de la situation d'opposants semi clandestins et persécutés par les appareils à celle de responsables sur qui repose parfois l'existence même de sections syndicales CGT a nécessairement une influence. D'autant que les militants ouvriers dirigeants syndicaux sont souvent de fortes personnalités qui ne se laissent pas dicter leur conduite sur le terrain comme de jeunes lycéens recrutés à 15/16 ans devant leur bahut...
Je t'accorde que je n'ai pas vécu directement et personnellement l'évolution de LO. Mais, le problème est de savoir si cette évolution a fait passer LO de l'"autre côté". Pour ma part je ne le pense pas, pour diverses raisons, dont les principales sont que :
1) LO ne s'est pas institutionnalisée et intégrée matériellement dans le système (comme par exemple les syndicats, le PCF, les Verts etc), dans la mesure où ses militants de boîte ne dépassent pas un certain niveau de responsabilité, ne cherchent pas à "monter" dans les appareils, ce qui ne leur apporte aucun autre privilège que celui de "jouer un rôle". De même, les autres militants ne tirent aucun privilège matériel de leur situation, bien au contraire, puisqu'elle empêche ou limite beaucoup toute carrière dans la petite bourgeoisie. (Alors que dans nombre de partis, le réseau politique sert généralement de tremplin.) Je n'ai pas connaissance non plus que les élus municipaux de LO, en dépit de la compromission qui a permis l'élection de certains d'entre eux, tirent le moindre avantage personnel de leur situation - contrairement à la majorité ou une grande partie des autres élus.
2) LO, en dépit de ses lacunes politiques et théoriques, dont certaines sont très inquiétantes (par exemple sur la question de la sécurité et de la police ou sur celle de l'attitude face à la montée de l'islamophobie) est restée globalement sur des positions de classe. LO continue à transmettre une formation marxiste révolutionnaire, avec sans doute certaines lacunes liées à une certaine sclérose théorique, néanmoins LO reste la seule organisation relativement importante à accomplir cette tâche systématiquement.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
D'où vient et où va Lutte Ouvrière ?
D'où vient et où va Lutte Ouvrière ?
Vérié fait remarquer à juste titre qu'on ne vit pas en vase clos et qu'une organisation d'une certaine importance subit des pressions très importantes aussi. Certes ! Et c'est d'autant plus vrai si sa stratégie de construction consiste à se laisser porter par le courant dominant au sein des travailleurs dans une situation qui n'est pas celle d'une radicalisation massive dans le pays où elle milite. L'exemple que je choisirait est celui des banlieues où il est inutile de rappeler que la position de LO très hostile aux jeunes de banlieue épousait celle d'un certain milieu de la classe ouvrière des grandes entreprises.
L'attitude vis-à-vis des centrales syndicales, je l'ai déjà soulignée, va vers une forme d'alignement sur la frontière gauche sur ces centrales.
je ne donne qu'un exemple. Quand les syndicats appellent à une journée d'action complètement bidon, un alibi pour faire semblant, est-il nécessaire que les militants révolutionnaires (sous couleur syndicale) aillent partout dans leur boite appeler massivement à cette journée en faisant croire ainsi que le syndicat s'est mobilisé dans tout le pays. Alors qu'en fait, dans la plupart de secteurs les salariés n'avaient même pas reçu un tract d'appel !
Tu continue à penser que la formation et le recrutement de LO n'ont pas tellement changé. Tu te trompes. Quand nous avons cherché à discuter avec des camarades sur la dérive consistant à ne faire de la politique que dans les campagnes électorales, les nouveaux militants "jeunes" de LO nous disaient : "moi, j'ai été recruté sur ces bases, j'ai toujours connu cela. Je ne connais pas la LO dont tu parles..."
Vérié fait remarquer à juste titre qu'on ne vit pas en vase clos et qu'une organisation d'une certaine importance subit des pressions très importantes aussi. Certes ! Et c'est d'autant plus vrai si sa stratégie de construction consiste à se laisser porter par le courant dominant au sein des travailleurs dans une situation qui n'est pas celle d'une radicalisation massive dans le pays où elle milite. L'exemple que je choisirait est celui des banlieues où il est inutile de rappeler que la position de LO très hostile aux jeunes de banlieue épousait celle d'un certain milieu de la classe ouvrière des grandes entreprises.
L'attitude vis-à-vis des centrales syndicales, je l'ai déjà soulignée, va vers une forme d'alignement sur la frontière gauche sur ces centrales.
je ne donne qu'un exemple. Quand les syndicats appellent à une journée d'action complètement bidon, un alibi pour faire semblant, est-il nécessaire que les militants révolutionnaires (sous couleur syndicale) aillent partout dans leur boite appeler massivement à cette journée en faisant croire ainsi que le syndicat s'est mobilisé dans tout le pays. Alors qu'en fait, dans la plupart de secteurs les salariés n'avaient même pas reçu un tract d'appel !
Tu continue à penser que la formation et le recrutement de LO n'ont pas tellement changé. Tu te trompes. Quand nous avons cherché à discuter avec des camarades sur la dérive consistant à ne faire de la politique que dans les campagnes électorales, les nouveaux militants "jeunes" de LO nous disaient : "moi, j'ai été recruté sur ces bases, j'ai toujours connu cela. Je ne connais pas la LO dont tu parles..."
Un exemple : à PSA
Je ne te donnerai qu'un exemple récent : l'intervention des militants de LO au moment de la dernière annonce des suppressions d'emplois à PSA.
C'est sous l'étiquette CGT (syndicat qu'ils dirigent) que les militants de LO sont intervenus. Ils ont laissé entendre que ces licenciements étaient dus à des délocalisations en affirmant que les travailleurs brésiliens et chinois ne devaient pas nous prendre nos emplois.
les citations exactes et la discussion sur les positions défendues sont sur le site Matière et révolution dans deux articles :
à l'adresse matierevolution.org/spip.php?article2026 : Comment les travailleurs de PSA-Peugeot-Citroën peuvent se défendre ? Comment les militants ouvriers peuvent organiser la lutte ? Comment apprécier les buts du patron ? Comment construire le rapport de forces ? Quel mode d’action ? Quelle stratégie ?
à l'adresse matierevolution.org/spip.php?article2044 : Quel est le but de la propagande sur les délocalisations
Je pense que ce qui t'empêche de voir cette évolution de LO est qu'il y a eu une évolution générale de tout le paysage politique en France, sur la droite. La droite classique a un discours et des actes très extrême droite, la gauche est de droite et l'extrême gauche est de "de gauche", qu'elle s'en revendique ou le cache par un cache radical en paroles...
C'est sous l'étiquette CGT (syndicat qu'ils dirigent) que les militants de LO sont intervenus. Ils ont laissé entendre que ces licenciements étaient dus à des délocalisations en affirmant que les travailleurs brésiliens et chinois ne devaient pas nous prendre nos emplois.
les citations exactes et la discussion sur les positions défendues sont sur le site Matière et révolution dans deux articles :
à l'adresse matierevolution.org/spip.php?article2026 : Comment les travailleurs de PSA-Peugeot-Citroën peuvent se défendre ? Comment les militants ouvriers peuvent organiser la lutte ? Comment apprécier les buts du patron ? Comment construire le rapport de forces ? Quel mode d’action ? Quelle stratégie ?
à l'adresse matierevolution.org/spip.php?article2044 : Quel est le but de la propagande sur les délocalisations
Je pense que ce qui t'empêche de voir cette évolution de LO est qu'il y a eu une évolution générale de tout le paysage politique en France, sur la droite. La droite classique a un discours et des actes très extrême droite, la gauche est de droite et l'extrême gauche est de "de gauche", qu'elle s'en revendique ou le cache par un cache radical en paroles...
Re: Lutte ouvrière
Tu continue à penser que la formation et le recrutement de LO n'ont pas tellement changé. Tu te trompes. Quand nous avons cherché à discuter avec des camarades sur la dérive consistant à ne faire de la politique que dans les campagnes électorales, les nouveaux militants "jeunes" de LO nous disaient : "moi, j'ai été recruté sur ces bases, j'ai toujours connu cela. Je ne connais pas la LO dont tu parles...".
Robert Paris
Parce que tu as rencontré des militants de LO qui ne font de la politique que dans les campagnes electorales? Arrete la rhubarbe. Tu ne fais pas tres serieux quand meme malgre tes propos pretentieux.
Tu es decidement de plus en plus credible, Paris. Deja tes propos sur les comités de greve ou LO est aujourd'hui la seule avec les petits groupes detachés de LO à populariser le principe avec des exemples recents sont faux et truqués. Les entreprise qui ont creer ou tenté de creer un comité de greve l'ont fait souvent grace au soutien des militants de LO
LO se sert des elections pour populariser ses idées communistes revolutionnaires. Hors elections , si tu es un tantinet honnete ce dont je doute fortement, tu auras remarqué que nous avons des activités toute l'année en dehors de notre travail en direction des entreprises.
Les propos sur les jeunes de banlieues sont fantasmés, moi je vis, je travaille et je milite dans les milieux populaires. Tes propos me font vomir!
Je suis moi meme un social traitre de la pire espece puisque lorsque nous faisons des débrayages je ne propose pas systematiquement le comité de greve. A 10 ou meme à 50 sur une boite de 1500 c' est leger,non? Par contre nous travaillons dans la boite pour creer un appareil qui defendent et popularisent le fait que les grevistes doivent diriger leurs greves et que les travailleurs doivent diriger la societé.
les dérives "ultra laïques" de LO sur la question de l'islam en sont des indices.
LO ne subit pas les pressions des reactionnaires contrairement à verié c' est plutot une bonne nouvelle pour LO, non!
Le changement de situation des militants de boîte par rapport aux syndicats, passés de la situation d'opposants semi clandestins et persécutés par les appareils à celle de responsables sur qui repose parfois l'existence même de sections syndicales CGT a nécessairement une influence. D'autant que les militants ouvriers dirigeants syndicaux sont souvent de fortes personnalités qui ne se laissent pas dicter leur conduite sur le terrain comme de jeunes lycéens recrutés à 15/16 ans devant leur bahut...
Cela n' empeche le sattaques de l' appareil CGT contre nous. Par contre, dans les trop rares boites ou il n' y a plus d' appareil anti gauchiste (stal ou simplement ligne confederal) (pour elargir à l' extreme gauche), nous faisons le pari de creer un syndicat sur nos bases. Il faudra du temps mais LO tente le coup.
ulm- Messages : 385
Date d'inscription : 15/07/2010
On discute politique, oui ou non
Désolé, camarade ulm, que tu ne veuilles pas discuter politique, mais place tout cela sur le terrain de l'indignation morale, comme si quelqu'un mettait en cause que tu milites dans la classe ouvrière. Au contraire, c'est justement parce les camarades de LO militent dans la classe ouvrière qu'on doit discuter de la politique qu'ils y défendent. Bien sûr, ce que je dis sur les comités ouvriers, tu peux le prendre là aussi sur le terrain de l'indignation morale si cela te chante. J'ai milité depuis 1970 à LO et je n'ai pas honte de le dire ni de l'avoir fait. Ce n'est pas la question. Je discute d'une politique et des idées politiques même si ce n'est pas sur ce terrain que tu te sens à l'aise. Est-ce que Lutte Ouvrière devait se masquer la vue devant les trahisons des centrales syndicales dans le mouvement des retraites. Est-ce que LO devrait développer des axes différents dans ses éditos. Je ne dit pas à LO ce qu'elle doit faire. Je discute de ce qui est nécessaire au prolétariat. Tant pis si cela te défrise, il faudra t'y faire si tu prétend débattre autrement qu'en interne !
LO d'il ya longtemps...
J'ai milité dans une organisation capable d'écrire aux travailleurs :
"quelque chose ne changera réellement dans ce monde que lorsque les fusils changeront de camp"
Et ce n'était pas dans une période révolutionnaire !
"quelque chose ne changera réellement dans ce monde que lorsque les fusils changeront de camp"
Et ce n'était pas dans une période révolutionnaire !
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