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Indigènes de la République

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Indigènes de la République - Page 14 Empty Re: Indigènes de la République

Message  MO2014 Ven 17 Oct - 10:32

MO2014 a écrit:Dimanche 19 octobre, 14h30 à l'Iremmo, 5 rue Basse des Carmes - Paris - Métro Maubert Mutualité
Formations politiques du PIR : 17 octobre 61, un crime d’État

17 Octobre 1961 à Paris : La formidable explosion de l’émigration invisible (1re partie)


L’histoire de la journée du 17 Octobre 1961 est loin d’être écrite. Ce soir-là, les émigrés algériens ont écrit avec leur sang l’une des plus mémorables pages de leur histoire. En ce sens elle fut grandiose, de par le poids de la participation que l’émigration algérienne avait versé au combat algérien pour l’indépendance, mais elle fut aussi triste et tragique de par le lourd tribut qu’elle a dû payer et qui se chiffrait par centaines de morts et de blessés, des milliers d’arrestations et des centaines de disparus.

L’histoire des événements du 17 Octobre reste à ce jour parcellaire. Tant que les archives diverses et surtout policières n’ont pas été ouvertes aux historiens et que celles de la Fédération de France du FLN ne seront pas mises à la disposition des spécialistes, nous serons obligés de faire avec ce qu’on a : c’est-à-dire les comptes rendus de presse, les témoignages et quelques ouvrages qui traitent de la question.

Le thème que j’ai choisi d’aborder avec vous aujourd’hui se rapporte bien sûr à la manifestation du 17 Octobre 1961, mais aussi au choc, à la formidable explosion aussi réelle et concrète que symbolique qui s’est réalisée ce soir-là par l’entrée en scène surprenante et surtout inattendue de plus de 30 000 pour certains, voire 50 000 ou 60 000 Algériens, hommes, femmes et enfants qui ont investi Paris et occupé une vingtaine de boulevards, d’avenues et de rues des plus illustres de la capitale française pendant toute la soirée et une bonne partie de la nuit du 17 octobre, mais aussi pendant les journées des 18 et 19 octobre.

Cette émergence explosive sur la scène sociale et politique ne restera pas sans conséquences politiques sur les Français, citoyens, associations et partis, ainsi que sur le gouvernement. On peut se demander tout d’abord qui étaient tous ces acteurs de la manifestation, intrus aux yeux de beaucoup de Français, et d’où venaient-ils. Faisons ensemble un rapide tour d’horizon.

- Les acteurs du drame : émigrés et ghettos

Qui sont-ils et d’où sortent-ils, ces émigrés émergeant d’espaces inconnus et jusqu’alors obscurs ? La présence des émigrés algériens en France est bien sûr ancienne. Mais pour de nombreux Français il y avait presque toujours coexistence, mais souvent ignorance. Au sein de la société française, les étrangers étaient la plupart du temps invisibles et occupaient des espaces inconnus de beaucoup de métropolitains. Sur les lieux de travail, les Français les côtoyaient certes, mais les rapports étaient très réduits. Dans les espaces sociaux, il n’y eut en vérité aucune politique d’accueil, ni de la part du gouvernement ni de celle du patronat. La construction de logements sociaux ou collectifs ne fut l’apanage ni des autorités ni de celles d’initiatives privées et les logements individuels furent encore d’une extrême rareté.

Et pour savoir de qui on parle et sans entrer dans les détails statistiques de cette communauté, on peut dire d’emblée que leur évaluation normative a toujours été difficile. De la Première Guerre mondiale au Front populaire, leur chiffre a évolué progressivement, s’élargissant au cours du deuxième conflit mondial et se voyant pratiquement triplé peu avant l’indépendance de l’Algérie. Durant sa première phase, l’évaluation globale de cette émigration a pu réunir une majorité d’auteurs autour des chiffres de 100 000 à 120 000 Algériens présents sur le sol métropolitain. Mais rapidement, dès le centenaire de la conquête et surtout après le Front populaire, cette population dépassa largement les 130 000 émigrés.

A partir des années 1944, elle connaît une croissance soutenue et régulière. En 1954 ils sont déjà 212 000 Algériens. L’émigration algérienne commence à s’orienter vers une situation plus durable et à avoir un caractère plus massif qui se développa même après 1962. Ainsi, à la veille de l’indépendance algérienne, son chiffre passe à 350 000 personnes, dont 202 000 Algériens actifs, faisant ainsi de l’émigration algérienne, la composante de tête parmi les autres groupes d’étrangers. Cette dernière ne se remarquait pas seulement par son volume, mais elle se distinguait aussi par sa composante.

- Composition de l’émigration algérienne

A la différence des autres émigrations étrangères en France, l’algérienne avait des traits bien singuliers. Ses premières strates sont surtout formées de célibataires, hommes venus seuls. Cependant la plupart étaient investis d’une lourde responsabilité et fortement attachés au milieu paysan d’origine. C’était des sortes de «délégués familiaux» choisis par le «conseil de famille» et dont le but était de sortir la famille de l’atroce misère due à la colonisation et de libérer la «terre ancestrale» des mains des créanciers rapaces, suite aux expropriations et autres spoliations coloniales.

Ces premières stratifications ont constitué le plus grand nombre. Ils avaient déjà tout perdu ou presque, ils n’avaient plus rien à perdre et étaient donc prêts à tout pour tenir leur revanche sur les colons et la métropole. Mais du point de vue structurel, à partir de 1949, la structure de l’émigration algérienne va changer et va contribuer ainsi à réunir les facteurs de sa propre reproduction, c’est-à-dire qu’elle va s’élargir aux femmes, épouses et enfants : on parle alors du début de l’émigration familiale. Les chiffres sont ici plus difficiles à trouver.

Nous pouvons quand même les évaluer dès 1949, puis de 1954 à 1962 à près de 2000 familles, voire légèrement plus. Remarquons ici que jusqu’à 1962, peu d’auteurs ont parlé des enfants de l’émigration, ce qui entraîne que les principaux acteurs des manifestations sanglantes de Paris étaient majoritairement des hommes, avec des femmes et des épouses associées à l’événement, mais en nombre moins important. Cette représentation sociologique n’excluait pas une présence variée de manifestants issus des différentes catégories professionnelles composant la communauté algérienne en exil.

- Répartition professionnelle

Les Algériens étaient présents en nombre appréciable dans différents secteurs industriels. Le bâtiment et les travaux publics en absorbaient beaucoup ainsi que les industries chimiques, mécaniques et électriques. Le reste se répartissait dans les industries textiles, dans le secteur de la métallurgie et une proportion non négligeable dans les services. Sur ces questions, le lecteur pourra puiser de plus amples informations dans notre ouvrage(1) pour une analyse en profondeur.

Il faut noter que la plupart des éléments formant cette émigration algérienne restent majoritairement des ouvriers. Beaucoup d’exilés sont restés manœuvres, un pourcentage moins important était constitué d’ouvriers qualifiés ou spécialisés, tandis qu’au sommet de la pyramide, les techniciens et les postes moyens et supérieurs, toutes branches confondues, représentaient une faible proportion.  Au sein de cette communauté des catégories plus aisées ont vu le jour : des colporteurs d’abord, puis de plus en plus de commerçants.

Enfin, à côté de ces catégories aisées, une petite minorité d’étudiants s’est constituée, formant ainsi une émigration de luxe. Parmi les acteurs du drame d’Octobre 1961, nous retrouvons fidèlement reproduit ce schéma de la pyramide. Les catégories inférieures constituant la base ouvrière de la communauté algérienne étaient fortement mobilisées en région parisienne, avec aussi de nombreux commerçants.

Cependant, les ouvrages consultés, pas plus que les témoignages de Omar Boudaoud et de Ali Haroun n’évoquent pas la présence des étudiants algériens, ni en tant qu’individus ni sous la forme d’une action de leur organisation estudiantine, à l’exclusion des intellectuels membres de l’organisation du FLN. Il faut dire que le regroupement ethnique et familial, villageois et régional facilitait au FLN l’accès à ces espaces particuliers et le recours à la propagande dans la langue des originaires des différents «douars ». Abandonnés de tous, institutions étatiques et organisations patronales en tête, ils vont se regrouper dans des espaces d’habitations communautaires aux allures de ghettos, plus connus sous les appellations «Café-Hôtel-Garni».

Livrés à eux-mêmes, c’est dans cet espace spécifique qu’est le «Café-Hôtel-Garni» ou «l’hôtel meublé», par abréviation le «meublé», que le plus souvent ces «délégués familiaux», presque tous célibataires, vont élire domicile. Quelques rares auteurs, comme Jean Jacques Rager, avaient bien signalé les multiples dangers et maladies dont les ouvriers émigrés étaient devenus la proie et qui étaient bel et bien le produit des lamentables conditions de vie qui leur étaient réservées en métropole. La meilleure année aurait été la lutte contre ces taudis, mais aucune action préventive ne fut menée, souligne encore J. J. Rager.

Cependant, ni les bonnes intentions gouvernementales exprimées çà et là, ni les projets de mise en place d’infrastructures d’accueil pour les Algériens ne se concrétisèrent, faute d’argent et de volonté. Et cet aspect avait largement duré, de la Première Guerre mondiale à la post-indépendance. Pour mémoire, les premiers arrivants, appelés en France pour les besoins de la guerre et de l’économie française ne trouvèrent aucune structure d’accueil. Durant cette première phase, la majorité de ces «isolés» avaient été pris en charge par les structures de l’armée.

Les besoins de reconstruction d’après-guerre, toutes deux confondues, ne semblent pas avoir décidé l’Etat ou le patronat français à offrir des structures adéquates pour loger les «nouveaux sidi» à Paris ou en Provence. Bien après l’armistice de 1945 et le 1er Novembre 1954, donc assez tardivement, le concept de «foyer pour émigrés» va se frayer timidement une place dans les décors français ouvriers. Ces lentes expériences culmineront dans la création de «foyers Sonacotra» peu avant l’indépendance et seront d’ailleurs fortement surveillés par l’administration. Ainsi donc, les espaces qui ont fourni le gros des troupes des insurgés du 17 Octobre 1961 à Paris, pour insalubres qu’on les ait jugés, furent pourtant les seuls «flots» qui abritèrent leurs joies, leurs peines et leurs rancœurs et qui leur donnèrent un peu de chaleur en les retrempant dans l’ambiance du bled.

Hôtel-Café-Garni furent et restèrent un seul et même espace. Dans la vie sociale des Algériens émigrés, un rôle d’une importance extrême sera joué par ce dernier. Pour en dire quelques mots au lecteur non initié, ce lieu collectif remplissait plusieurs fonctions dont celles de la restauration, d’habitation et de loisirs : boîte postale, transit, rencontres, échange  et délassement le spécifiaient souvent. Du coup la vie des émigrés algériens s’insérait dans un circuit très court : travail, transport, «meublé». Leur vie dans ce cadre trop étroit se déroulait dans des sortes d’isolats, de «lofts» pour utiliser un jargon plus actuel, qui les maintenaient souvent coupés de l’extérieur et de la vie française. Hormis pour quelques achats et autres courses et de temps à autre quelques balades qui les poussaient dans des «quartiers arabes» à forte concentration d’émigrés type Barbès, ils ne quittaient guère, en réalité, le circuit tracé évoqué plus haut.

La description du «bastion migratoire», la plus saisissante nous est faite par Jean Morizot «Le café, le garni, l’hôtel ont joué un rôle essentiel dans la vie de tous les migrants», écrit-il. «Ceux d’Algérie ne partaient qu’après avoir noté l’adresse, ou les adresses, des établissements tenus par les gens de leur village, c’est là qu’ils se dirigeaient dès leur arrivée, qu’ils obtenaient crédit, qu’ils se logeaient et se nourrissaient au moins provisoirement. C’est là qu’ils étaient aussitôt mis au courant des possibilités d’emploi et qu’ils étaient aidés dans leurs premières démarches. C’est là enfin, qu’ils se retrouvaient, qu’ils échangeaient les nouvelles du pays, qu’ils se réconfortaient en cas de besoin, et que s’exprimait de toute manière leur esprit d’entraide» (2).

Le Café-Hôtel-Garni se présentera comme un lieu d’action politique, tant pour la propagande et la sensibilisation que pour l’organisation et la mobilisation des «frères algériens émigrés», pour les militants de la Fédération de France du F.L.N. Contrairement aux partis politiques français dont les militants se plaignaient de «l’hermétisme» du milieu émigré algérien, les partisans du FLN, à la suite de ceux de l’ENA et du PPA surent s’adapter aux particularités de ces communautés. Ainsi le Café-Hôtel-Garni n’aura pas exclusivement la particularité nationale, mais il sera fidèle à sa matrice originelle, il aura souvent un caractère ethnique, villageois, local et régional.

Selon Louis Milliot, «on trouvait le café des gens du Guergour, celui de Tigzirt, ou encore celui de Mekla»(3) et la propagande et les discours du FLN se feront en kabyle, en arabe ou en chaouia, selon les cas. Ainsi donc, Paris est à l’image de ce que Mlle Marty avait observé pour l’émigration antérieure des Algériens à Tunis. On retrouve le Café des Kabyles, celui des Khenchelois, le souk des Touati, etc. «Le café, écrit-elle, c’est à la fois le souk, la djemâa, le village».(4) Lieu de regroupement, cet espace est aussi un lieu de relais indispensable.

Pour les militants FLN, il sert aussi d’excellente «boîte postale». A l’Hôtel-Café-Garni, les émigrés, fuyant les endroits où se manifeste un certain «ethos de classe», comme dirait Pierre Bourdieu, les émigrés se sentaient entre eux, souvent chez eux. Venant souvent d’un même douar, confrontés au même sort, brimés par le même code de l’indigénat, le racisme et la xénophobie qu’ils rencontraient sur les lieux de travail, dans la rue et le quartier, ces émigrés d’Algérie vont éprouver le même sentiment, le même élan de solidarité et d’appartenance à la même communauté nationale. De nombreux auteurs parlant de leur mode de vie et de ces bidonvilles vont parler de ghettos. Et les dures conditions de vie du ghetto vont pousser ces milliers d’Algériens à se libérer.

D’autant que, selon Gilbert Meynier, «Tous les documents de la Fédération de France consultés font état d’un redoublement de la répression pendant la dernière année de la guerre».(5) Et différents types et formes de répression subies par l’émigration algérienne, surtout depuis le début de la guerre et particulièrement depuis les attentats organisés par le FLN en  France, vont encore accentuer la pression sur les habitants des ghettos. C’est ainsi que Gilbert Meynier note encore dans ce même ouvrage que «par ailleurs, la manifestation était ardemment demandée par la base de l’émigration, sous pression depuis sept ans, vivant dans un ghetto, subissant continuellement brimades et· humiliations de la part de la police française et des supplétifs (harkis)».

(A suivre)

Kamel Bouguessa
http://www.elwatan.com/contributions/17-octobre-1961-a-paris-la-formidable-explosion-de-l-emigration-invisible-1re-partie-16-10-2014-274480_120.php[/quote]

MO2014

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Message  verié2 Ven 17 Oct - 11:15



la formidable explosion aussi réelle et concrète que symbolique qui s’est réalisée ce soir-là par l’entrée en scène surprenante et surtout inattendue de plus de 30 000 pour certains, voire 50 000 ou 60 000 Algériens, hommes, femmes et enfants qui ont investi la formidable explosion aussi réelle et concrète que symbolique qui s’est réalisée ce soir-là par l’entrée en scène surprenante et surtout inattendue de plus de 30 000 pour certains, voire 50 000 ou 60 000 Algériens, hommes, femmes et enfants qui ont investi Paris Paris
Cette mobilisation des travailleurs algériens immigrés n'est pas absolument nouvelle. Le 14 juillet 1953, des milliers d'Algériens organisés par le MTLD ont manifesté derrière le cortège syndical - à cette époque il y avait un défilé pour le 14 juillet. La police a tiré dans le tas. Il y a eu 6 morts algériens et un mort français (militant CGT de la métallurgie)

On peut voir à ce propos le film de Daniel Klupferstein, où l'on voit en particulier l'organisation impressionnante des Algériens, avec un SO impeccable. Mais ce massacre a laissé moins de traces dans l'histoire que ceux du 17 octobre et de Charonne, peut-être en raison du rôle du MTLD qui a scissionné ensuite entre Messalistes et futur FLN...

verié2

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Message  MO2014 Dim 19 Oct - 10:23

Dimanche 19 octobre, 14h30 à l'Iremmo, 5 rue Basse des Carmes - Paris - Métro Maubert Mutualité
Formations politiques du PIR : 17 octobre 61, un crime d’État

La première partie https://forummarxiste.forum-actif.net/t1079p330-indigenes-de-la-republique#95963


17 Octobre 1961 à Paris : La formidable explosion de l’émigration invisible (2e partie)

Faut-il faire remarquer encore, si besoin est, que le monde des ghettos est resté largement méconnu, non seulement par l’opinion mais aussi pas les spécialistes. Cinq ans après les événements du 17 Octobre, un recensement concernant les bidonvilles n’arrive à présenter qu’une évaluation provisoire et incomplète selon ses auteurs.

Ce qu’on appelle les «micro-bidonvilles» (de moins de 30 personnes) ont été exclus du recensement réalisé en 1966 et les chiffres les concernant s’en sont trouvés amoindris. «Pour 75 346 personnes habitants dans les bidonvilles français, 62,1 % résidaient dans la région parisienne, c’est-à-dire 46 827 individus, ce qui représente 119 bidonvilles pour 255 sur tout le territoire.»(1)
Pour la région parisienne qui regroupe près de la moitié des émigrés algériens, voici, par ordre d’importance, les bidonvilles les plus importants :

-Champigny 14 025 habitants (premier bidonville de France)
- Nanterre  9737 habitants
- Saint Denis 4803 habitants
- La Courneuve 2355 habitants
- Genevilliers 2292 habitants.

Un auteur tunisien note dans son ouvrage sur l’émigration maghrébine que 55% des populations des bidonvilles sont constitués par des célibataires ou isolés, et ce, pour la région parisienne, tandis que dans le reste de la France les familles sont plus représentatives et constituent 75% de la population.(2) Et pour avoir une idée comparative sur les habitants des bidonvilles, notons que les Nord-Africains venaient en tête puisqu’ils étaient 20436 en région parisienne devant 116 Français et 15 311 Portugais.

Dans les bidonvilles de toute la France les Maghrébins étaient 31 791 devant 5 907 Français et 15 540 Portugais, représentant ainsi en pourcentage de la population des bidonvilles 42,1% de Nord-Africains, 7,8% de Français et 20,6% de Portugais. C’est dire que les Maghrébins étaient les plus nombreux et que les Algériens représentaient le plus grand nombre. On peut donc dire que le logement social des émigrés avant 1962 était plutôt sommaire, le plus souvent en «meublé».

Quelquefois en logement individuel, mais il s’agit surtout de structures désertées par les Français et bien des fois ne correspondant pas au minimum d’hygiène et de fonctionnalité requis — les HLM qui datent de 1959 ne profiteront que bien plus tardivement à l’émigration familiale des étrangers — Au 31 décembre 1967, six ans après les événements d’octobre, il n’y avait que 200 logements HLM ou à normes HLM auxquels ont accédé ces étrangers d’une manière globale. Quant aux foyers «de promotion», plus connus sous le nom de «foyers Sonacotra», leur construction et la gestion des foyers hôtels sur l’ensemble de la France ne date que de 1957. Au moment des événements d’Octobre 1961, les Algériens qui ont pu y accéder était insignifiants.

Enfin, il y avait des «foyers économiques» à équipement sommaire et collectif réalisés à partir de rénovation d’immeubles anciens ou d’aménagement d’ateliers ou d’entrepôts et qui se prêtaient beaucoup plus aux opérations d’urgence et avaient donc un caractère provisoire. C’est dire qu’en comparaison avec le Café-Hôtel-Garni, les ghettos et les logements insalubres étaient beaucoup plus le lot commun de la plupart des émigrés algériens avant l’indépendance.

Et le poids sociologique de l’émigration algérienne était d’une telle importance qu’on estimait à cette époque que un Algérien sur sept s’emploie en métropole et qu’un Algérien sur quatre y aura vécu. Le «ghetto» et ces centaines de Café-Hôtel-Garni et autres «meublés» ont pu ainsi constituer un espace sordide d’accueil, un bastion de l’ombre où tant de frustrations, de révoltes contenues, de répression et de brimades au quotidien et d’exclusion ont été accumulées qu’elles ne demandaient qu’à s’exprimer.

Cette sorte de «bombe sociale» était, à la veille des événements d’Octobre 1961, toute prête à exploser. Son déclenchement sera offert par les manifestations des 17, 18 et 19 octobre que la Fédération de France du FLN sera appelée à organiser à Paris, pour répondre aux mesures répressives prises par le préfet Maurice Papon.

Le couvre-feu du 6 octobre 1961 : une interdiction provocatrice

Il s’agit bien sûr du prétexte ou du moyen utilisé par le préfet de Paris, pour porter un coup aux activités du FLN à Paris. C’est l’élément apparent. Le 6 octobre, le cabinet du préfet publie le communiqué suivant : «Dans le but de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes, des mesures nouvelles viennent d’être décidées par la préfecture de police. En vue d’en faciliter l’exécution, il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s’abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne. et plus particulièrement de 20h30 à 5h30 du matin.

Ceux qui, par leur travail, seraient dans la nécessité de circuler pendant ces heures, pourront demander au secteur d’assistance technique de leur quartier ou de leur circonscription une attestation qui leur sera accordée, après justification de leur requête. D’autre part, il a été constaté que les attentats sont la plupart, du temps le fait de trois ou quatre, hommes. En conséquence, il est très vivement recommandé aux Français musulmans de circuler isolément, les petits groupes risquant de paraître suspects aux rondes et patrouilles de police. Enfin, le préfet a décidé que les débits de boissons tenus et fréquentés par les Français musulmans d’Algérie doivent fermer chaque jour à 19 heures.»

C’était une véritable déclaration de guerre à toute la communauté algérienne

L’analyse du comité fédéraI de la Fédération de France du FLN ne se trompe pas sur les véritables intentions du sinistre Papon et de son ministre de l’Intérieur, Roger Frey. Ali Haroun, dans son livre sur la 7e Wilaya, nous précise que la région parisienne est spécialement visée. Roger Frey, selon Haroun, avoue le 13 octobre que les mesures prises doivent «ébranler l’organisation rebelle et arriver peu à peu à la démanteler». Et il ajoute : «L’institution d’un couvre-feu spécial pour les Algériens, malgré sa formulation de ‘conseil’, se traduit en un texte d’exception qui aggrave de façon dramatique et insupportable la situation des travailleurs  Algériens.»

Les soumettant à un régime discriminatoire de caractère raciste, il empêche un grand nombre d’entre eux de prendre leur repas du soir, leur interdit les emplois qui les feraient circuler hors des heures permises et les livre encore plus complètement aux visites domiciliaires aux rafles des policiers, lesquels d’ailleurs déchirent sans les tire, les «autorisations de circuler après 20 heures» délivrées par les employeurs et visées par la préfecture». L’auteur s’appuyant ici sur une brochure éditée par le GPRA en décembre 1961 et intitulée Les Manifestations algériennes d’Octobre et la répression colonialiste en France. En réalité si le texte du communiqué devait être appliqué il aurait sûrement conduit à la «décapitation» de l’organisation FLN en région parisienne.

Les instances de la Fédération de France n’avaient pas beaucoup de temps pour réagit. Ali Haroun rapporte dans son ouvrage les réunions du Comité fédéral avec une pression formidable des militants de base et des chefs de wilayas réclamant des directives précises sur la manière de s’opposer au couvre-feu. Lors des réunions du 7 octobre et du 10, le Comité fédéral peaufine un projet de réaction en trois phases :

1/ Une manifestation pacifique pour le 14 octobre qui sera reportée pour la soirée du 17 octobre 1961.
2/ Une grève des commerçants algériens pour le 18 octobre.
3/ Une manifestation des femmes et des enfants «par un défilé identique» ou devant les lieux d’internements ou de détention de leurs époux, parents et autres algériens à partir des 18 et 19 octobre.

La manifestation du 17 octobre et son organisation

Selon le comité fédéral version Ali Haroun, on s’attendait à une réaction fort brutale. C’est pourquoi, le port des armes fut totalement interdit et l’on insista partout sur le caractère pacifique de la manifestation. La crainte du choc avait décidé ses organisateurs à faire appel aux femmes et aux enfants. Cela pouvait être autant un signe de bonne foi qu’une précaution organique.

Des colonnes d’Algériens investissent Paris et ses Boulevards

C’est donc dans la soirée du 17 Octobre que des milliers d’algériens vont déferler des différentes banlieues parisiennes pour investir Paris. Bien encadrés, disciplinés, en rang, les Algériens entrent dans Paris en colonnes impressionnantes. Certains témoignages nous en donnent une description poignante : «A l’heure où sous la pluie, le pavé noirci reflète les enseignes au néon, écrit un témoin, à l’heure où Paris fait la queue à la porte des cinémas, où Paris pousse la porte des restaurants, où Paris ouvre des huîtres, au moment où Paris commence à s’amuser, ils vont surgir de partout, à l’Etoile et à Bonne nouvelle, à l’Opéra et à la Concorde, sur les avenues et sur les boulevards, aux portes de la ville, au pont de Neuilly. Ces portes que Paris leur fermait, 20,30, 60 000 Algériens les ont franchies sans bruit. »

A 20 heures, cette heure où le préfet de police prétendait les consigner dans leurs ‘‘ghettos’’, les travailleurs algériens de la région parisienne ont entrepris une longue marche silencieuse à travers les artères de la capitale». (1) Et Ali Haroun, d’enchaîner : «Avec stupeur, parfois avec inquiétude, les Parisiens ont brusquement découvert l’existence de ces hommes. Et ce fut une révélation des manifestants résolus, calmes, parfaitement maîtres d’eux-mêmes, disciplinés et qui déferlaient dans les rues en vagues puissantes. irrésistibles» (1).

Le quotidien Paris-Jour du mercredi 18 octobre 1961 écrit : «C’est inoui (…) ils ont pu défiler en plein cœur de la capitale et en franchir les portes par groupes importants (...) en narguant  ouvertement les pouvoirs publics.» Henri Pignolet et Michel Croce-Spinelli, reporters à France-Soir témoignent : «De nouvelles colonnes de musulmans descendent de Montmartre. Maintenant tout converge à Richelieu-Drouot (...). Pendant ce défilé sur les boulevards, les chefs de la manifestation semblent avoir voulu éviter toute violenc.e» Le service d’ordre du FLN va même jusqu’à conseiller «en passant devant les cafés, (...) aux débitants de reculer les terrasses (et)  disent de ne pas s’affoler» ? Le même journal France-Soir du lendemain 20 octobre, publie un autre article sous la plume de Jean Femiot : «On a dû constater, que les musulmans respectaient les consignes très strictes de calme.»(3)

Si ces «vagues déferlantes» de centaines, de milliers d’Algériens vont avoir un effet glacial pour beaucoup de Français, le niveau de discipline et d’organisation vont impressionner plus d’un. Dans un reportage du journal L’Express, Jean Cau constate et provoque : «Oui, Parisiens, ces milliers de loqueteux, de sous-hommes, de bicots, de ratons, etc. que vous avez vu défiler sont ‘‘organisés’’. Etonnez-vous : organisés et mieux que n’importe lequel de vos vénérables partis et mieux que votre police et mieux que votre armée.»(4) Les Français ce soir-là étaient aux premières loges.

Mais ce n’était plus du cinéma : «Aux alentours de l’Opéra, sur les grands boulevards, vers la place de la République, au Quartier latin, des milliers de Français sont témoins.» Plus de distance ou de médias intermédiaires : «La réalité est là, sur les trottoirs et au milieu de la chaussée. Difficile dans ces conditions de la cacher.» Les journalistes même les plus à droite et les plus proches des thèses officielles «racontent ce qu’ils ont vu et sont les interprètes de l’indignation suscitée par la férocité de l’intervention».(5)

Itinéraires et Slogans

Sur la question des itinéraires, la réponse est difficile. Le livre de Ali Haroun ne vous livre ni un plan clair ni les itinéraires précis de la manifestation. Sans doute l’intervention rapide de la police française, l’installation des barrages et la fermeture des bouches de métro ont dû perturber sérieusement le schéma de bataille prévu.

Mais selon les différents témoignages, il semble que le but des acteurs algériens était d’investir une série de points d’aboutissement comme les grandes places de Paris, l’Opéra, le Quartier latin, le Trocadéro, Bonne Nouvelle, etc. et de défiler  pacifiquement à travers les grands boulevards. Il reste aux chercheurs d’approfondir ce point sur la base des archives. En réalité nous avons a peu près trois versions :

• La première, selon nombre de témoignages, affirme que la manifestation est silencieuse.
Jean Ferniot dans France Soir du 20 octobre 1961 soutient qu’elle fut calme et que «le seul cri, qui ne peut être considéré comme séditieux depuis qu’il fut lancé par le général de Gaulle, était celui d’’’Algérie algérienne’’». D’autres témoignages soutiennent la même position avec en plus le tapement des mains et l’entonnement de champs patriotiques.

• Une autre version des témoignages, la deuxième, cite quatre slogans inscrits sur des pancartes :  «Pas de couvre-feu» ; «Libérez Ben Bella» ; «Algérie algérienne» et enfin «Paix - Négociations».

• La troisième version nous vient de Gilbert Meynier dans son livre Histoire intérieure du FLN : «Les slogans des pancartes furent soigneusement étudiés et prescrits aux manifestants : ‘A bas les mesures racistes !’ ; ‘Régime politique pour nos frères et sœurs’ ; ‘Libérez nos ministres’ ; ‘A bas les internements’ et enfin ‘Négociations immédiates avec le GPRA !’» Selon ce même auteur : «Aucun autre slogan ne fut autorisé. Même les youyous des femmes ne furent autorisés que devant les prisons.»(6)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux versions sont presque totalement différentes. On peut assimiler le deuxième slogan (Libérez Ben Bella) au troisième de la version Meynier («Libérez nos ministres»), mais à l’exception de la dernière (quatrième slogan de la version Meynier) toutes les autres sont différentes. Ce qui est quand même étonnant. Un traitement comparatif des documents iconographiques de la manifestation pourrait nous éclairer et nous permettre d’être plus précis. Il reste quand même un dernier slogan d’importance qu’on retrouve dans les deux versions et qui fait consensus : c’est l’appel à des négociations avec le GPRA. 

Est-il encore trop tôt pour parler de précipitation ou d’une manœuvre politique habile mais coûteuse, dont le but était de faire de cette manifestation politique une formidable pression de la rue et de l’opinion publique pour relancer les négociations interrompues entre le gouvernement français et le FLN.

L’avenir sûrement nous le dira. «En attendant l’éventuelle générosité des archives et leur éloquence, on peut souligner sur ce point que Ali Haroun, qui consacre 12 pages à ces événements, n’évoque pas ces questions. Plus important encore, la parole restera au terrain. Le contact entre les manifestants et les forces de l’ordre sera un choc explosif et les violences à l’égard des Algériens atteindront un niveau inégalable.» (A suivre)
Kamel Bouguessa
http://elwatan.com/contributions/17-octobre-1961-a-paris-la-formidable-explosion-de-l-emigration-invisible-2e-partie-18-10-2014-274707_120.php

MO2014

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Message  MO2014 Lun 20 Oct - 17:10

Dimanche 19 octobre, 14h30 à l'Iremmo, 5 rue Basse des Carmes - Paris - Métro Maubert Mutualité
Formations politiques du PIR : 17 octobre 61, un crime d’État

La première partie https://forummarxiste.forum-actif.net/t1079p330-indigenes-de-la-republique#95963

La deuxième partie https://forummarxiste.forum-actif.net/t1079p330-indigenes-de-la-republique#96053


17 Octobre 1961 à Paris : La formidable explosion de l’émigration invisible (3e partie et fin)

Exactions, chocs et violences coloniales : des crimes contre l’humanité. Sur ce volet, les révélations les plus terribles nous parviennent de la déclaration d’un groupe de policiers républicains dont le document est envoyé au président de la République, au ministre de l’Intérieur et aux membres du gouvernement, aux élus députés et sénateurs, à la presse ainsi qu’aux personnalités politiques, syndicales et religieuses. Il est accablant.

Il dénonce les assassinats organisés de dizaines et de centaines de manifestants arrêtés. Le scénario est horrible et se déroule selon un plan bien étudié : d’abord les arrestations, puis les évacuations avec des centaines de camions, ensuite le parcage et le tri, le tout sous un matraquage et des ratonnades sanglantes, enfin les liquidations par balles, ou par jet dans la seine et tout au bout, les disparitions. Voyons donc le déroulement de ces différentes étapes.

Les arrestations

Les témoins sont unanimes. Les arrestations se font par centaines. Bientôt par milliers. Le reporter de France Soir atteste : «Sur les boulevards, les Parisiens sortant du cinéma regardaient avec stupeur l’apparition inattendue de musulmans brandissant des écharpes vert et blanc aux couleurs du FLN, tapant des mains et scandant ‘‘Algérie algérienne’’ et ‘‘Libérez Ben Bella’’. Là aussi, plusieurs centaines de musulmans sont arrêtés et regroupés dans la cour de l’Opéra et sur le terre-plein du métro.

Des camions les évacuent peu à peu vers Vincennes. Vers 21h15, 2000 auront été ainsi évacués. Mais le nombre de manifestants croît sans cesse (...). De nouvelles colonnes descendent de Montmartre. Maintenant tout converge à Richelieu Drouot. On entend des sirènes de motards ouvrant 1a voie aux convois de cars qui emmènent par centaines, par milliers, les manifestants appréhendés.» Ce qui a caractérisé les arrestations du 17 Octobre, c’est qu’elles ont été plus que musclées, elle étaient sanglantes. Témoignages et témoins concordent pour dire qu’elles étaient indissociablement accompagnées de violences extrêmes.

Dans le rapport des policiers républicains on note parmi les exactions commises : «A Saint-Denis, les Algériens ramassés au cours des rafles sont systématiquement brutalisés dans les locaux du commissariat.» Le ramassage est systématique : «Dès 20 heures, place de l’Opéra, les forces de police, massées au débouchés du métro, arrêtent sous la menace des mitraillettes de nombreux Algériens, qui les mains sur la tête, sont alignés le long des fourgons cellulaires.» Et encore : «A l’Etoile, dans des enclos faits sur les trottoirs avec des barrières métalliques utilisées pour les cérémonies, des milliers d’hommes sont étroitement serrés les uns contre les autres, visages baissés, mains sur la nuque ... les coups pleuvent.

Aucun Algérien ne riposte.»(1) Avenue Mac Mahon, Avenue Hoche, aux Ternes, rue de Courcelles, dans d’autres rues et ruelles, des files interminables d’Algériens «sont là, nez au mur, dos à la pluie, attendant sous la menace des mitraillettes». Ailleurs encore, au Quartier latin, «une colonne descend boulevard du Palais, elle semble interminable ... une première charge de police a eu lieu à l’angle du boulevard du Palais et du quai des Marchés-Neufs, Les gardiens de la paix frappent à coups de bâtons blancs, de crosses de mitraillettes. Une seconde charge a eu lieu devant le café le Terminus, boulevard Saint Michel à 20h30. Les vitres éclatèrent sous la poussée massive des Algériens tassés et frappés à coups redoublés».(2)

Résultat de l’attitude de ces policiers pleins de haine, comme le constate la presse : «Bientôt les cars de police sont pleins de victimes saignantes et gémissantes, des bras et des jambes évanouis pendent par les fenêtres.» C’est encore le rapport des policiers républicains qui résume le mieux cette tragédie: «Parmi les milliers d’Algériens emmenés au parc des Expositions de la porte de Versailles, des dizaines ont été tués à coups de crosse et de manches de pioche par enfoncement du crâne, éclatement de la rate ou du foie. Brisure des membres». Leurs corps furent piétinés sous le regard bienveillant de M’Paris, contrôleur général. D’autres eurent les doigts arrachés par. Les membres du service d’ordre, policiers et gendarmes mobiles, qui étaient cyniquement intitulés «comité d’accueil .» Et quel accueil de la part des forces de l’ordre républicain !…

Le même document nous révèle d’autres atrocités : «Dans le XVIIIe, des membres des brigades spéciales du troisième district se sont livrés à d’horribles tortures. Les Algériens ont été aspergés d’essence et brûlés ‘‘par morceaux’’. Pendant qu’une partie du corps se consumait les vandales en arrosaient une autre et l’incendiaient.» Ces pratiques n’avaient rien à envier aux méthodes nazies. D’autre exactions et méthodes furent aussi employées. «A l’une des extrémités du pont de Neuilly, des groupes de gardiens de la paix, de l’autre des CRS, opéraient lentement leur jonction. Tous les Algériens pris dans cet immense piège étaient assommés et précipités systématiquement dans la Seine. Il y a eu une bonne centaine à subir ce traitement».

Les auteurs du rapport ajoutent: «Ces mêmes méthodes furent employées au pont Saint-Michel. Les corps des victimes commencent à remonter à la surface journellement et portent des traces de coups et de strangulation.» Dans France Soir du 27 octobre 1961, Jean Louis Quenensein, journaliste, atteste :  «Il était 23h près du pont du Château. Une trentaine d’Algériens sont ramassés. Roués de coups, ils sont jetés dans la Seine du haut du pont par les policiers. Une quinzaine d’entre eux ont coulé ... D’autres essaient de regagner le bord. Mais les agents leur tiraient dessus.» Les tueries ont emprunté aussi d’autres voies comme les liquidations par balles ou les fusillades. A Noisy le Sec, par exemple, un policier ne se gêne pas pour tirer avec son 7.65mm à l’intérieur du car de police.

Des journalistes de tous bords racontent également que l’initiative des violences est venue du camp des «forces de l’ordre». Jacques Derogy, dans L’Express du 19 octobre 1961 témoigne : «Un premier choc s’est produit au pont de Neuilly, où les harkis attendaient une immense colonne descendue de Nanterre et de Puteaux. Un harki tira une rafale de mitraillette tuant un garçon de 15 ans. Une fusillade s’ensuivit pendant une demi-heure. Après la bataille, la chaussée de l’avenue du général De Gaulle était jonchée de débris de toutes sortes, de landaus d’enfants renversés, de souliers de femmes, de grandes traînées de sang.»(3) «A la station de métro Austerlitz, le sang coulait à flots, des lambeaux humains jonchaient les marches d’escalier».

Les femmes et les enfants ne furent pas épargnés. Jean Cau dans un premier reportage publié dans L’Express du 26 octobre sous le titre «Un voyage chez les ratons», au plus profond des bidonvilles, rapporte comment une famille a vu tous ses membres matraqués, la mère couchée sur son fils cadet dès qu’elle a entendu les mitraillettes, son jeune garçon de 14 ans arrêté et son fils aîné embarqué, un bébé décollé de son dos et piétiné et un tabassage en règle dans le commissariat où elle entend un policier, dans une ambiance hystérique, qui dit à ses collègues : «Y en a déjà six de crevés.»(4) En conclusion de tous ces massacres je voudrais retenir ces phrases des policiers républicains : «Les exactions des harkis, des brigades spéciales des districts, de la brigade des agressions et violences ne sont plus des secrets.» Les quelques informations rapportées par les journaux ne sont rien au regard de la vérité.

Les réactions françaises

Plusieurs réactions à ces manifestations se sont fait connaître tant au niveau de l’opinion publique, que .. des journalistes ou des hommes politiques ainsi qu’au niveau des partis et des associations. Nous en citerons quelques unes des plus caractéristiques en guise d’échantillon. Un grand nombre de journaux publient des lettres de lecteurs bouleversés par ce qu’ils ont vu ou appris. Journaux de droite ou de gauche reprennent des témoignages poignants. De L’Express au Figaro, de France-Soir au Monde, le choc est unanimement partagé.

Ces événements ont souvent eu la première page de l’actualité, comme ce titre du journal L’Humanité du 7 novembre 1961 : «Soixante cadavres d’Algériens, noyés ou assassinés retrouvés en un mois à Paris. Une information judiciaire est ouverte.» Différents journaux reprennent certaines revendications de l’opinion publique, comme le souligne ce journaliste : «Dans les innombrables protestations qui s’élèvent de partout, la revendication de la paix par la négociation s’exprime avec une force sans cesse accrue.»

On note dans la presse que «le 23 octobre, au Quartier latin et de Vavin à Montparnasse, de l’avenue du Maine à l’Odéon, des milliers d’étudiants manifestent en faveur de la négociation et de la paix». A l’Assemblée nationale, lors du débat sur le budget du ministère de l’Intérieur, un député à la réputation de modéré, Claudius Petit, s’insurge : «Les décisions prises par le préfet de police avaient placé l’ensemble des policiers sur le terrain d’une lutte fratricide.

Chaque gardien de la paix ne pouvait plus se déterminer que d’après la couleur de la peau, l’apparence des vêtements, le quartier. Heureux les Kabyles blonds. Après la honte de l’étoile jaune, connaîtrons-nous celle du croissant jaune ? Nous vivons ce que nous ne comprenions pas que les Allemands vivent après l’avènement d’Hitler !»(5)

Ces manifestations d’Octobre 1961 ont largement contribué à déstabiliser les forces politiques françaises, partis politiques de gauche en premier. Elles ont aussi permis aux forces de droite et de gauche de se positionner, voire de continuer à se chercher ou à louvoyer face au conflit franco-algérien. Militants et sympathisants des groupes et des forces de gauche, en principe plus favorables à l’indépendance algérienne, vont se retrouver en plein désarroi. Bon nombre d’entre eux ne le cachent plus. «Et la gauche ? Où est la gauche ?», s’interrogent certains ? Quelques voix s’élèvent.

Claude Bourdet, en séance publique devant le Conseil municipal dont il est membre, accuse le préfet Papon, le 27 octobre 1961... d’avoir été le témoin consentant du massacre de plusieurs dizaines d’Algériens dans la cour de la préfecture. Est-il vrai que dans la «cour d’isolement» de la cité, une cinquantaine de manifestants arrêtés apparemment aux alentours du boulevard Saint Michel sont morts ? Et que sont devenus leurs corps ? Est-il vrai qu’il y a eu de nombreux corps retirés de la Seine ? M. Papon se tait.(6)

Pour les différentes gauches françaises, comme pour les journalistes, les violences sont bel et bien venues des forces de l’ordre. «Pour l’honneur et à des moments proches du drame», rapporte Patrick Rotman et Hervé Hamon dans leur livre sur les porteurs de valises. A la veille du 1er Novembre, quatre professeurs de faculté: Alfred Kastler, Laurent Schwartz, Jean Dresch et Robert Ricatte lisent une déclaration dans leur amphithéâtre : «Si les Français acceptent l’institution légale du racisme en France, ils porteront dans l’avenir la même responsabilité que les Allemands qui n’ont pas réagi devant les atrocités du nazisme.» (7) A cette même date de la Toussaint, le comité Audin, comité de vigilance universitaire composé d’étudiants, les groupes Vérité-Liberté et Témoignage et Documents, d’un côté, le Parti socialiste unifié, de l’autre, réussissent après près d’un mois et demi de la date du drame à tenir quelques petites et brèves manifestations. Il faudra attendre début décembre pour que «la gauche respectueuse» bouge.

Le 4 décembre, Barrat, Virgier, Bourdet du PSU, Pierre Vidal Naquet, Jean Dresch, Laurent Schwartz, Jaques Berque et Madaleine Rebérioux, des universitaires de gauche, fondent au cours d’un meeting la «Ligue d’action pour le rassemblement anti-fasciste» qui envisagera des «meetings pirates», des groupes d’autodéfense, la publication d’un livre blanc et des manifestations d’une gauche unitaire. Mais, militants et cadres communistes du PCF n’étaient pas toujours en accord avec de tels projets.

François Maspéro, qui crache son dégoût devant l’anesthésie de la gauche écrit : «Le fait que le courage, 1’héroïsme même des familles algériennes de la région parisienne, aient réussi à faire enfin éclater jusque dans les rues des quartiers bourgeois, l’atroce vérité, l’atroce visage de nos chiens en uniforme, ne doit permettre à qui que ce soit de se donner le luxe de ces comédies où l’on répète : nous dénonçons, nous ne sommes pas du même monde. Il est trop tard.»(Cool Mais sur ce chapitre, c’est dans un papier de Jean Cau, intitulé Un miroir pour les Français et publié par L’Express du 16 novembre 1961 que nous retrouvons le ressentiment d’un syndicaiste algérien qui résume bien cette situation : «Nous avons évalué la solidarité des travailleurs et du peuple français. Nous savons qu’elle n’existe pas en dehors des communiqués, des pétitions et des appels.

Nous en prenons acte. Aux syndicats, aux partis, à la gauche politique française d’avoir mis le nez sur leur pourrissement. Voici leurs troupes : ces chauffeurs d’autobus qui ne descendent pas de leur cabine lorsqu’on transforme leur autobus en car de police : les mêmes qui signalent aux policiers, à Neuilly, par des appels phare-code, la présence d’Algériens dans leur autobus et des ouvriers de chez Renault qui voient retirer dans l’île Seguin un cadavre d’Algérien de la Seine et qui regardent et qui s’éloignent, indifférents.»(9) En tout cas, quel que soit l’angle d’analyse, le bilan payé par l’émigration algérienne fut des plus lourds.

Bilan de ces journées tragiques : lourd tribut payé par l’émigration algérienne en combat pour l’indépendance

Comme tous les bilans, celui des manifestations du 17 Octobre 1961, ne fait pas l’unanimité. Le 18 octobre 1961, du coté officiel français et pour le seul bilan de la journée du 17 Octobre, la préfecture de police rend public «son bilan» de la manifestation de la veille : le nombre de manifestants est estimé à environ 20 000 personnes, tandis que les arrestations sont de 1l 536. Les individus arrêtés, précise le communiqué, ont été conduits dans les centres du Palais des sports et du stade Coubertin. Il ajoute que 9 policiers ont été blessés, côté forces de l’ordre, et qu’il y a eu 2 morts et 69 blessés côté algérien.

Ce pseudo-bilan, sera largement démenti par les nombreux cadavres des Algériens rejetés par les eaux de la Seine et dont le nombre était, en réalité, bien plus grand. Dans un numéro des Temps modernes de novembre 1961, saisi par les autorités françaises, ce dernier cite le chiffre des victimes: «L’inspection générale de la police estime à 150 le nombre de tués»... Côté FLN, deux évaluations sont fournies par la Fédération de France du FLN : l’une cite un chiffre de 28000 manifestants, tandis qu’un rapport anonyme signé Maurice nous donne 40 000 participants.

Au niveau des arrestations, une partie de la direction de la Fédération de France du FLN, par la voix de Ali Haroun estime le nombre des arrestations à 15 000 dont 3 000 maintenues tandis qu’au premier soir, sur les 7500 arrêtés 1500 furent refoulés vers l’Algérie par voie aérienne. Concernant le nombre de morts et de blessés, Ali Haroun écrit dans son livre: «Cependant, la synthèse des rapports sur les cas précis des tués, les 17 Octobre et jours suivants, par balles, matraquage, noyades et autres moyens, permet de les chiffrer approximativement à 200, et les blessés à 2300.»(10) Tandis que le chiffre des disparus, le même Ali Haroun reconnaît l’incapacité de la Fédération de les préciser.

Jean-Luc Einaudi, quant à lui, cite le chiffre, que reprend et cautionne Gilbert Meynier, de 200 tués. Ce même J.-L. Einaudi produit deux listes d’un total de 140 noms précis, en plus de deux autres personnes anonymes, avec le chiffre de 70 tués pour les seules journées des 17 et 18 octobre. Enfin, Jean-Paul Brunet, dans son livre Police contre FLN, décompte 50 morts en se basant sur des archives policières.(11) Et tant que de nouvelles archives de première main ne seront pas encore versées au débat, nous resterons dans l’ignorance du nombre le plus proche des disparus, qui, pour l’instant, reste encore un mystère.

Conclusion

Les manifestations du 17 Octobre 1961 présentent un certain nombre de traits caractéristiques, dont quelques uns sont essentiels pour l’ émigration algérienne. C’est la première fois qu’elle apparaît de manière autonome pour exprimer ses positions politiques depuis la Deuxièma Guerre mondiale. L’émigration algérienne a certes pris l’habitude de manifester, surtout avec l’ENA, puis le PPA-MTLD, mais cette fois-ci, elle sort et revendique seule, avec pour seul encadrement national le FLN.

Ces 20 000, selon certains, 30 000 ou 60 000 selon d’autres, sont en majorité formés d’ouvriers et des familles des ghettos et bidonvilles de Paris et de sa couronne. Son caractère fut inattendu, surprenant, sans avertissement et si imprévu qu’il a rompu avec les traditions passées de manifestations autorisées par les services de police au milieu des différentes forces de gauche, partis et/ou syndicats. Malgré le rapport indéniable du livre de Ali Haroun et quelles que soient les divergences qui ont opposé cette partie de la direction de la Fédération de France à d’autres éléments, comme Mohamed Harbi qui leur reproche une certaine partialité, il reste que le dossier sur le 17 Octobre 1961 est largement incomplet et de nombreux silences l’entourent.

On ne retrouve pas par exemple les buts réels de la manifestation, son plan et l’organisation 1 de ses itinéraires, les vrais slogans indiqués par l’organisation du FLN, les rapports entre la Fédération et les autorités du FLN de Tunis. Patrick Rotman et Hervé Hamou citent Abdallah Bentobbal, qui aurait autorisé la manifestation dans le but de relancer les négociations franco-FLN, ce qui reste une éventualité possible, mais nous n’avons aucune confirmation sur ce point.

La vraie raison de son déclenchement est encore objet de silence. Et si la gauche fut largement indolente devant de tels massacres, la droite ne s’est pas révélée meilleure élève. Le silence du général de Gaulle, par ailleurs, est déconcertant à cet· égard. «Pour la légende du gaullisme, écrit l’historien Michel Winock, le silence de l’Elysée en ces jours-là est resté comme une meurtrissure. Pourtant, le général savait.» Une note des Renseignements généraux du 19 octobre 1961 indique que plus de la moitié du Conseil des ministres qui a siégé le 18 au matin, a été consacré aux manifestations. Parmi les 2 décisions qui ont été prises, hormis le rapatriement et l’assignation à résidence dans leurs douars d’origine des 1 500 manifestants arrêtés, le Conseil décide aussi l’envoi de plus de renforts dans Paris et sa région.

Dans son livre sur De Gaulle, Jean Lacouture n’hésite pas à parler, à l’instar de quelques autres de pogrom. Avant le départ de Jaques Chirac et l’arrivée de Nicolas Sarkozy, l’ancien président français n’a pas hésité à demander au gouvernement turc de reconnaître le génocide arménien comme condition essentielle à leur entrée dans la CEE. Qu’attendent les Algériens pour demander à la France de reconnaître cet autre génocide ou pogrom que furent les massacres du 17 Octobre 1961 ? Ce sera sûrement un rendez-vous pour demain...
Kamel Bouguessa
http://elwatan.com/contributions/17-octobre-1961-a-paris-la-formidable-explosion-de-l-emigration-invisible-3e-partie-et-fin-19-10-2014-274815_120.php

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Message  MO2014 Mer 22 Oct - 16:59

Si vous l'avez ratée, la formation/conférence du PIR sur le 17 octobre à découvrir dans cette vidéo! Avec Youssef Bousoumah (PIR) et Jean-Jacques Béryl, le réalisateur.


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Message  Eugene Duhring Lun 27 Oct - 0:11

Néanmoins, il existe un obstacle de taille à cela, Ô Bidar [Abdennour]. Tu ne bénéficies même pas du statut de « supplétif », celui qu’on destine à cette tâche de « représentation ». Bien que tu portes un masque musulman, tu es avant tout un blanc ! C’est pour ça qu’ils t’ont mis dans un observatoire : c’est là qu’on met les blancs.
Une vomissure digne de celle des sionistes pour qui le juif antisioniste procéderait d'une détestation de soi ! Décidément d'un communiqué à l'autre c'est de PIR en PIR.

Eugene Duhring

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Message  MO2014 Lun 27 Oct - 1:29

à quoi le  PIR répond ? à un article de Abdennour Bidar* dans Marianne dont ces extraits sont édifiants :

Cher monde musulman,...
je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer Etat islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : Daesh. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine...
D'où viennent les crimes de ce soi-disant « Etat islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre...
Alors ne fais plus semblant de t'étonner, je t'en prie, que des démons tels que le soi-disant Etat islamique t'aient pris ton visage ! Les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces !...
http://www.marianne.net/Lettre-ouverte-au-monde-musulman_a241765.html

L'essentialisme qui désigne "le monde musulman" comme responsable de l'Etat Islamique est une thèse chère à Finkelkraut/Zemmour/FN/UMP...etc. Ignorer la génèse de Etat Islamique, de son recrutement, de son armement, des conditions historiques dans lesquelles il nait et se déploie fait la part belle à la lutte contre l'axe du mal 2.0 ou a la guerre de "civilisations". C'est bien contre cela que le PIR combat en tentant de rétablir quelques faits historiques sur la responsabilité majeure du colonialisme.

Ensuite Bidar défend la "pluralité", la "démocratie", les "libertés" bref le mode politique occidental pour libérer le "monde musulman" des démons qu'il engendrerait. Pendant des siècles "le monde musulman" ont subit le colonialisme du monde occidental.  Le monde des blancs ils connaissent et il faudrait remettre ça ?

Et dans cette controverse During prend parti pour Bidar contre le PIR  Rolling Eyes

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Message  Roseau Lun 27 Oct - 2:04

MO2014 a écrit:Si vous l'avez ratée, la formation/conférence du PIR sur le 17 octobre à découvrir dans cette vidéo! Avec Youssef Bousoumah (PIR) et Jean-Jacques Béryl, le réalisateur.


Merci !
Superbe conférence sur le jour le plus sombre de la France depuis qu'elle avait été vendue à Hitler.
Bravo au PIR qui nous offre ici le meilleur!
La description de ces journées de massacres et horreurs racistes, d'une violence inoue,
aide à comprendre l'islamophobie qui gangrène particulièrement la France,
jusque sur ce forum, même si c'est à la marge.
Le film de Beryl est-il disponible sur Internet?

En attendant, un témoignage remarquable d'un conscrit en 10 mn
Roseau
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Message  Prado Lun 27 Oct - 11:54

MO2014 a écrit:
Ensuite Bidar défend la "pluralité", la "démocratie", les "libertés" bref le mode politique occidental pour libérer le "monde musulman" des démons qu'il engendrerait. Pendant des siècles "le monde musulman" ont subit le colonialisme du monde occidental.  Le monde des blancs ils connaissent et il faudrait remettre ça ?
Parce que " la"pluralité", la "démocratie", les "libertés" " c'est réservé au "monde occidental" ? Ce que préconise Abdennour Bidar, c'est d'ailleurs autre chose que la norme politique du "monde occidental" :
Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias.

Prado

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Message  MO2014 Lun 27 Oct - 15:37

Prado a écrit:
MO2014 a écrit:
Ensuite Bidar défend la "pluralité", la "démocratie", les "libertés" bref le mode politique occidental pour libérer le "monde musulman" des démons qu'il engendrerait. Pendant des siècles "le monde musulman" ont subit le colonialisme du monde occidental.  Le monde des blancs ils connaissent et il faudrait remettre ça ?
Parce que " la"pluralité", la "démocratie", les "libertés" " c'est réservé au "monde occidental" ? Ce que préconise Abdennour Bidar, c'est d'ailleurs autre chose que la norme politique du "monde occidental" :
Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias.

Si c'est exactement ce que préconisent les occidentaux : la guerre puis les "démocraties" et leurs "valeurs". Ces "valeurs" n'ont évidemment rien d'universelles et elles ont servi de fondement idéologique à de nombreux états impérialistes. Les valeurs des démocraties occidentales coloniales ou post coloniales, héritées en autres des valeurs "universelles" (soi disantes) des Lumières ne libéreront le "monde musulman" (comme chacun le sait il est unique Rolling Eyes ) des "monstres" (qu'il aurait lui même engendré selon Bidar). Tu as évidemment le droit d'être d'accord avec Bidar avec la thèse de l'unicité du monde musulman qui aurait généré "par essence" le terrorisme et les radicaux islamistes et qu'avec une bonne cure de "valeurs" qu'ils suffiraient d'enseigner à l'école on se débarrasserait des islamistes.
Pour les colonisés elles sont et resteront des valeurs de blancs, d'exploiteurs car c'est bien de cela qu'il s'agit et non pas de religion.


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MO2014

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Message  verié2 Lun 27 Oct - 15:40

MO2014, pourquoi tiens-tu à employer systématiquement des expressions comme "valeurs de blancs" ?

verié2

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Message  MO2014 Lun 27 Oct - 16:03

verié2 a écrit:MO2014, pourquoi tiens-tu à employer systématiquement des expressions comme "valeurs de blancs" ?

C'est le langage des colonisés pour désigner celui qui opprime et exploite voir black panters au USA, africains de l'ouest du sud et nord africain... et celui des anti-colonialistes comme le montrent de nombreux textes qui existent sur cette question, de SaÏd Bouamama http://quefaire.lautre.net/Entretien-avec-Said-Bouamama, du PIR... tu peux aussi lire Sadri Khiary ou encore l'excellent livre "Figures de la révolution africaine" de Saïd Bouamama ou ceux de Franz Fanon...etc.

MO2014

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Message  verié2 Lun 27 Oct - 18:41

C'est le langage des colonisés pour désigner celui qui opprime et exploite
Que des colonisés (ou plutôt des ex colonisés) emploient des expressions racistes, tout comme des Palestiniens parlent des "Juifs" et non des Israëliens ne justifie pas que tu l'emploies, toi. Certes le racisme des opprimés n'est pas à mettre sur le même plan que le racisme des oppresseurs, mais nous n'avons pas à le reprendre à notre compte. L'utilisation de ce terme trahit une absence de conscience de classe. D'autant qu'aujourd'hui, il y a tout de même des bourgeois de couleur qui exploitent et répriment les ex colonisés aussi durement que le faisaient les colons blancs...
.
Cela revient donc à préconiser l'union de tous les non blancs, bourgeois et prolétaires, contre les blancs.

De plus, seuls des intellectuels peuvent parler de "valeurs des blancs" ou d'"idéologie blanche" etc. Les colonisés "de base" parlent de Blancs tout court. Dans la bouche des intellectuels, c'est tout simplement une arme pour essayer de se tailler une petite place au détriment de leurs frères de couleur, en jouant de façon démagogique sur cette couleur.

verié2

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Message  Copas Lun 27 Oct - 19:43

Sur les libertés individuelles et collectives, désolé mais cela a eu d'abord un contenu de classe.

C'est le virage du stalinisme et des ordures opprimant des peuples qui se sont servis des crimes du colonialisme puis de l'impérialisme pour interdire aux peuples qu'ils dominaient, opprimaient et exploitaient, terrorisaient et massacraient, de décider, de s'exprimer, de s'organiser...

Les épigones de l'oppression et des régimes assassins, dans nos pays et par campisme ont nourri les croyances comme quoi les libertés individuelles et collectives c'était des trucs de colons, d'impérialistes et de blancs.
L'histoire ne s'est pas passée ainsi.
Les poussées du prolétariat et les conquêtes de libertés ne furent pas une manœuvre de la bourgeoisie et des colons. Ceux-ci au contraire n'ont jamais reculé sur les interdictions, censures, attaques contre les libertés  sans que les peuples ne leur  donnent des coups de marteau sur les doigts pour qu'ils lâchent prise et reculent.

Il est scandaleux de dire que les libertés individuelles et collectives c'est des trucs de colons et de petits blancs alors que justement un grand nombre de peuples se battent pour celles-ci.

L'utilisation et la récupération par la bourgeoisie de ces libertés pour faire croire qu'elles ont été obtenues grâce à elle  n’illustrent en fait que la dégénérescence d'une gauche non dé-stalinisée.

Le mouvement ouvrier et de la résistance contre toutes les oppressions ne doit pas larbiner auprès des discours du fascisme, et au contraire reprendre le flambeau des libertés qu'il n'aurait jamais dû lâcher, cela passe certainement en France par favoriser en son sein des formes d'organisation politiques et de masse des plus opprimé-e-s, la critique radicale de toutes les formes d'oppression et d'exploitation.
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Message  Prado Lun 27 Oct - 23:16

MO2014 a écrit:
Si c'est exactement ce que préconisent les occidentaux : la guerre puis les "démocraties" et leurs "valeurs". Ces "valeurs" n'ont évidemment rien d'universelles et elles ont servi de fondement idéologique à de nombreux états impérialistes.
(...)
Pour les colonisés elles sont et resteront des valeurs de blancs, d'exploiteurs  car c'est bien de cela qu'il s'agit et non pas de religion.
Je ne sais pas si c'est le fond de ta pensée ou si tu fais beaucoup de confusions.
En novembre 1954, l'Armée de libération nationale lançait un appel au peuple algérien qui disait :
"Comme tu le constates, avec le colonialisme, la Justice, la Démocratie, l'Égalité ne sont que leurre et duperie destinés à te tromper et à te plonger de jour en jour dans la misère que tu ne connais que trop".
Cela veut-il dire que le FLN qualifiait " la Justice, la Démocratie, l'Égalité" de "valeurs de blancs, d'exploiteurs" ? Certainement pas.
Ainsi, la proclamation du FLN du 1er novembre 1954 disait :
BUT: INDÉPENDANCE NATIONALE par:
1°) La restauration de l'État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques;
2°) Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race ni de confession.

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Message  MO2014 Mar 28 Oct - 1:54

verié2 a écrit:
C'est le langage des colonisés pour désigner celui qui opprime et exploite
Que des colonisés (ou plutôt des ex colonisés) emploient des expressions racistes, tout comme des Palestiniens parlent des "Juifs" et non des Israëliens ne justifie pas que tu l'emploies, toi. Certes le racisme des opprimés n'est pas à mettre sur le même plan que le racisme des oppresseurs, mais nous n'avons pas à le reprendre à notre compte. L'utilisation de ce terme trahit une absence de conscience de classe. ...

C'est un pratique courante que lorsqu'on parle de période post-coloniale, d'indigènes et de blancs, d'islamophobie, d'anti-colonialisme, certains... dégainent immédiatement l'accusation d'antisémitisme et de racisme. Je me suis exprimé à plusieurs reprises sur le sujet de Gaza et des populations palestiniennes et j'ai systématiquement écrit l'état d'Israël caractérisé "sioniste" ou encore "colonialiste". Jamais je n'ai utilisé le terme juif car comme je le répète en permanence tout cela n'est pas une guerre de religions mais bien une guerre menée par des exploiteurs contre des exploités où ceux ci sont chassés de leurs maison et de leur terre. J'ai également participé à toutes les manifestations de cet été avec les indigènes pour constater le contenu anti colonial des slogans. Ton objection est donc totalement hors sujet.

C'est l'exploiteur qui a crée le concept de race pendant des siècles de colonialisme, d'exploitation en Afrique, en Amériques, en Asie... en théorisant la supériorité de la "civilisation blanche", avec l'empire Britannique, les colonies Françaises, ... Comme le débat sur la nature "humaine" des indigènes avait été tranché un peu plus tôt : ils n'étaient pas des animaux ils seraient donc exploités, déportés d'abord par l’esclavagisme, puis par le capitalisme (ce qui n'était évidemment pas forcément incompatible).

Les Punous, les Bantous, les Congos, les Yorubas...etc sont donc devenus les "noirs" pour les capitalistes pour les exploiter sans merci. Les théories philosophiques et scientifiques ont évidemment soutenu tout cela avec les Lumières dans un universalisme où l'humanité était celle du blanc exploiteur. La notion de race, on pourra évidemment parler de "racialisation" s'est épanouie jusqu'à aujourd'hui dans la période post coloniale ou dans notre pays il est tellement banal d'utiliser ce qu'ils appelent "le monde musulman" qui aurait, pour les valets du système, les gènes du terrorisme, et qui par essence et par laisser faire, engendrerait le radicalisme et le terrorisme islamiste (voir le texte de Bidar plus haut dans ce fil).

Dans notre pays où des millions de personnes se sentent "noir", "arabe", ou "musulman" non pas par communautarisme mais parce tous les jours les blancs le leur rappellent : dans les contrôles d'identité, dans leur type de travail, dans leur recherche d'un logement, dans les excuses que l'on exige d'eux lorsque un acte terroriste est commis, dans les injonctions vestimentaires qui leurs sont imposé, les tutoiements, les insultes et les violences...etc.

En fait celui qui refuse le concept de blanc (je ne parle même pas de celui qui ose affirmer que sont utilisation serait raciste) n'est ni noir, ni arabe mais, en plus, est tellement coupé de leurs réalités concrètes d’existence qu'il n'imagine même pas ce que c'est de l'être.

Parler de "blanc" correspond donc à une réalité historique et sociale du colonialisme et du post-colonialisme qui n'a donc rien à voir avec une expression raciste à moins que Vérié2 considère Césaire raciste ? Ou Malcom X Raciste ? Ou Mohammed Ali raciste ? Ou Franz Fanon raciste ? ou Patrice Lumumba raciste...etc.

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Message  verié2 Mar 28 Oct - 9:56

D'une part, MO2014, je ne t'ai pas accusé d'employer le terme de "Juifs" pour désigner les Israëliens, j'ai dit :
"Des Palestiniens emploient ce terme à la place d'Israëliens, ce n'est pas une raison pour l'utiliser nous-mêmes".

Ensuite, tu cites pèle-mèle Lumumba, Malcom X, Cesaire etc... Mais le terme de "Blanc" dans leur bouche à leur époque, dans leur contexte etc n'a absolument pas la même signification que dans la tienne, dans la France de 2014. Ca ne signifie pas que le racisme n'existe pas, bien entendu, mais il n'a pas un caractère aussi tranché : vouloir réunir tous les non Blancs contre les Blancs est une démarche absurde et effectivement raciste. Voudrais-tu par exemple que, à La Poste, où il y a beaucoup d'Antillais noirs et maintenant pas mal de jeunes Beurs, les postiers noirs s'organisent séparément de leurs collègues qui font exactement le même boulot ? Ou qu'il y ait un syndicat d'infirmières noires dans les hôpitaux ? Des syndicats arabes dans les usines ?

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Message  Babel Mar 28 Oct - 11:23

MO2014 a écrit:
Prado a écrit:
MO2014 a écrit:
Ensuite Bidar défend la "pluralité", la "démocratie", les "libertés" bref le mode politique occidental pour libérer le "monde musulman" des démons qu'il engendrerait. Pendant des siècles "le monde musulman" ont subit le colonialisme du monde occidental.  Le monde des blancs ils connaissent et il faudrait remettre ça ?
Parce que " la"pluralité", la "démocratie", les "libertés" " c'est réservé au "monde occidental" ? Ce que préconise Abdennour Bidar, c'est d'ailleurs autre chose que la norme politique du "monde occidental" :
Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias.

Si c'est exactement ce que préconisent les occidentaux : la guerre puis les "démocraties" et leurs "valeurs". Ces "valeurs" n'ont évidemment rien d'universelles et elles ont servi de fondement idéologique à de nombreux états impérialistes. Les valeurs des démocraties occidentales coloniales ou post coloniales, héritées en autres des valeurs "universelles" (soi disantes) des Lumières ne libéreront le "monde musulman" (comme chacun le sait il est unique Rolling Eyes ) des "monstres" (qu'il aurait lui même engendré selon Bidar). Tu as évidemment le droit d'être d'accord avec Bidar avec la thèse de l'unicité du monde musulman qui aurait généré "par essence" le terrorisme et les radicaux islamistes et qu'avec une bonne cure de "valeurs" qu'ils suffiraient d'enseigner à l'école on se débarrasserait des islamistes.
Pour les colonisés elles sont et resteront des valeurs de blancs, d'exploiteurs  car c'est bien de cela qu'il s'agit et non pas de religion.

Oui, enfin... à ceci près que nombre de ces principes (laissons le mot "valeurs" aux spéculateurs en bourse et aux rentiers) que ce monsieur préconise comme "remèdes au mal islamiste" ne sont pas étrangers au monde musulman lui-même, et qu'ils lui sont même constitutifs. Je pense en particulier à la liberté de culte et à la tolérance religieuse.

Sans verser dans une exégèse hors de propos, on peut tout de même noter que :
1.  Plusieurs versets du Coran précisent que chacun est libre et responsable de croire ou de ne pas croire. L'un d'eux préconise « qu’il n’y ait pas de contrainte dans la religion, la Vérité se distingue par elle-même de l’Erreur ; celui qui rejette le mal et croit en Dieu saisit une poignée solide qui ne se brise jamais. » (sourate 2, verset 256).
Interrogeant le fidèle, la sourate 10, verset 99, lui demande : « Est-ce à toi de contraindre les gens à être croyants ? »
Une autre indique que : « Ceux qui croient, ceux qui pratiquent le judaïsme, ceux qui sont Chrétiens ou Sabéens, ceux qui croient en Dieu et au dernier Jour ceux qui font le bien: voila ceux qui trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. »  (sourate 2, verset 62).

L'islam originel, considérant que chaque individu sera jugé sur les actes dont il est responsable (sourate 5, verset 105), et que celui qui s’est égaré n’est égaré que par lui-même (sourate 17, verset 15), affirme le droit de chaque individu à la liberté de pensée et de religion.

2. Selon l’Islam, tous les peuples jouissent de la liberté de religion et de culte. Tous les lieux sacrés étant reconnus, le devoir des Musulmans est de défendre la liberté de culte pour tous : « Si Dieu n’avait pas empêché les peuples de se dresser les uns contre les autres, des monastères, des églises des synagogues et des mosquées, où le nom de Dieu est abondamment célébré, se fussent certainement effondrés » (sourate 22, Verset 40).

3. L’Islam, enfin, insiste sur la nécessité d’une égalité et d’un respect absolus entre tous les êtres humains. Ni la race, ni la couleur, ni l’ethnie, ni le privilège ne peuvent être des critères de valeur à ses yeux : « O humanité ! Nous vous avons créés d’un seul couple, d’un homme et d’une femme, Nous vous avons répartis en nations et tribus afin que vous vous connaissiez les uns les autres (et ne vous vous méprisiez pas). En vérité, le plus digne devant Dieu est celui d’entre vous qui est le plus droit » (sourate 49, verset 13).


Sur la morale de la guerre sainte, Abû Bakr As Siddîq, compagnon du prophète Mahomet et premier calife de l'islam, écrit : « Lorsque vous combattrez pour la gloire de Dieu, conduisez-vous comme des hommes sans tourner le dos, mais que le sang des femmes ou celui des enfants et des vieillards ne souille pas votre victoire. Ne détruisez pas les palmiers, ne brûlez pas les habitations ni les champs de blé, ne coupez jamais les arbres fruitiers, et ne tuez le bétail que lorsque vous serez contraints de le manger. Quand vous accorderez un traité ou une capitulation, ayez soin d'en remplir les clauses. Au fur et à mesure de votre avance, vous rencontrerez des hommes de religion qui vivent dans les monastères et qui servent Dieu dans la prière; laissez-les seuls, ne les tuez point et ne détruisez pas leurs monastères.»

Ceci, pour ne pas parler de l'apport intellectuel considérable et de l'influence qu'exercèrent par la suite des savants tels qu'Avicenne ou Averroès aux XIIe-XIVe siècles, sur ce qui allait constituer les prémices de l'éveil humaniste en Occident, dans un grand nombre de domaines : logique, linguistique, médecine, mathématiques, poésie, musique, astronomie, morale et métaphysique.

Un éveil humaniste qui fut, comme chacun sait, le précurseur de nos fameuses Lumières...

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Message  MO2014 Mar 4 Nov - 19:56

Merci Babel.

Pour ceux qui souhaitent comprendre un peu plus le PIR, sa constitution, son histoire, le contexte dans lequel il s'inscrit, ses priorités...:




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Message  MO2014 Mar 11 Nov - 11:38

L’impérialisme et les racines de la Première Guerre Mondiale
Publié le 11 novembre 2014 par Selim Nadi, membre du PIR

Lorsque le philosophe libéral Isaiah Berlin (1909 – 1997) revint sur sa traversée du XXème siècle, il écrivit « Je m’en souviens seulement comme du siècle le plus terrible de l’histoire occidentale » ; de la même manière, une autre figure ayant parcouru la quasi-totalité du XXème siècle, l’historien – qui fut membre du Parti Communiste britannique – Eric Hobsbawn (1917 – 2012) écrivit dans son fameux ouvrage L’Âge des extrêmes, que 1914 inaugure l’ère des massacres (p. 47) et rappelle qu’à l’époque la plupart des observateurs européens voyaient dans le début de la Grande Guerre la fin du monde, avant d’ajouter : « L’espèce humaine a survécu, mais le grand édifice de la civilisation du XIXème siècle s’est écroulé dans les flammes de la guerre mondiale » (p. 44). Alors que partout, l’on « célèbre » actuellement le centenaire de la Première Guerre Mondiale, il est primordial de nous rappeler que 1914 représentait principalement la fin de la fin de leur monde ! Car le nôtre était à feu et à sang depuis longtemps déjà. À ce niveau, Enzo Traverso n’a pas totalement tort lorsqu’il écrit que la tétralogie proposée par Hobsbawn (L’Ère des révolutions, L’Ère du capital et L’Ère des empires), ainsi que son magistral travail L’Âge des extrêmes – qui apparaissent aujourd’hui comme des travaux de référence – sont teintés d’eurocentrisme. En effet, qu’est ce que la Première Guerre mondiale sinon la transposition en Europe de ce qui se passait déjà dans le monde extra-européen ? Alors que les livres d’histoire font de l’assassinat de l’archiduc Franz-Ferdinand l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale, il est primordial, pour nous, de rappeler que la guerre résulte principalement de l’éclatement des tensions entre puissances impériales dans leur entreprise de « partage » du monde. Car c’est la lutte pour ces sphères d’influence qui a engendré d’énormes tensions entre les puissances européennes.

C’est ce que le philosophe noir marxiste W.E. Burghardt Du Bois écrit, en 1915, dans son célèbre article « The African Roots of the War »[1] :

« (…) actuellement, la plupart des hommes pensent que l’Afrique est à mille lieux du centre de nos problèmes sociaux et particulièrement du problème actuel de la guerre mondiale. »

Poursuivant plus loin :

« (…) c’est sur le continent noir que résident les racines, non seulement de la guerre actuelle mais des guerres futures. »

Car, 1914 apparaît principalement comme la conséquence logique de la concurrence entre pays dans la construction de leurs Empires. Rappelons qu’en 1880 les Britanniques arrivèrent en Égypte et que le dépeçage de l’Afrique prit la tournure que l’on connait désormais ; qu’en 1886 la Tunisie perdit son indépendance, que de 1890 à 1902 le Japon attaqua la Chine et s’empara de Taiwan ; que de 1899 à 1902 eut lieu la seconde guerre des Boers en Afrique-du-Sud, opposant les descendants des colons néerlandais et allemands, arrivés en Afrique-du-Sud entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, aux Britanniques qui mirent en place les premiers camps de concentration ; qu’à partir de 1904 l’Allemagne débuta ce qui est considéré comme le premier génocide du XXème siècle en Namibie, contre les Héréros, en Namibie, à l’occasion duquel les Allemands purent reprendre et « améliorer » les camps de concentration mis en place durant la seconde guerre des Boers, etc. …

L’une des phases les plus exemplaires de cette lutte de l’Occident pour s’approprier le reste du monde fut le conflit opposant l’Allemagne et la France dans la colonisation du Maroc, en 1905. En effet, la France ayant vu ses espoirs de colonisation de l’Égypte anéantis par les Britanniques, se devait de s’approprier le Maroc afin d’asseoir sa puissance (notamment après la débâcle de 1871 et la perte de l’Alsace-Moselle). Cependant, l’empereur de Prusse Guillaume II ne l’entendait pas de cette oreille et débarque à Tanger où il se donne en spectacle et annonce son « soutien » au Maroc contre les ambitions françaises. Inutile ici de préciser que ce soutien opportuniste ne visait pas à assurer l’indépendance du Maroc mais uniquement à empêcher la France de devenir une puissance coloniale trop forte. Si, en 1905, c’est l’Allemagne qui l’emporte (et non le Maroc, dont l’avis importait bien peu), la conférence d’Algesiras du 7 avril 1906 donne raison à la France. Finalement, en 1912, la France concéda des territoires à l’Allemagne au Congo et au Cameroun, en échange de la mise en place d’un « protectorat » (un terme un peu plus « poli » pour parler de colonisation) au Maroc.

Dire que l’année 1914 inaugure l’ère des massacres est donc, au minimum, indécent. Ceci-dit, il est vrai que cette année marque l’ère des massacres en Europe, mais ceux-ci ne peuvent pas être analysés de manière intra-européenne et le rapports qu’ils entretenaient avec les massacres de l’Europe au-delà de ses frontières est primordial à rappeler. On a, en effet, l’impression que les massacres furent « testés » sur de non-Européens avant de pouvoir les importer en Europe. Analyser le début de la Première Guerre Mondiale comme résultant principalement des tensions balkaniques et de l’assassinat de Franz-Ferdinand est donc une erreur historique, pouvant avoir des conséquences politiques. Ainsi, dans sa magistrale Histoire populaire de l’humanité, l’historien britannique Chris Harman écrit avec raison (bien que les dates peuvent-être discutées) que :

« Dès 1904, il avait été démontré que l’impérialisme ne pouvait que mener à la guerre entre puissances coloniales et à la servitude des peuples colonisés. À cette date en effet, la poussée de l’Empire russe vers l’est, en direction du Pacifique, l’avait opposé directement, en Chine septentrionale, à la poussée japonaise qui s’effectuait vers l’ouest, par la Corée. La défaite russe précipita la révolution de 1905. Par deux fois, en 1906 et en 1911, un conflit d’intérêts similaire au Maroc, entre la France et l’Allemagne, faillit mener à la guerre. » (p. 442)

Par ailleurs, s’il est désormais assez largement reconnu que les indigènes des colonies jouèrent un rôle de premier plan dans cette guerre (ainsi que dans la suivante), il est étrange de ne jamais rappeler que le rôle qu’ils jouèrent est totalement lié aux origines coloniales de la Grande Guerre. Eric Hobsbawn écrit ainsi (dans L’Âge des extrêmes) :

« (…) des troupes d’outre-mer furent souvent pour la première fois envoyées se battre et en opération hors de leurs régions. Les Canadiens combattirent en France, les Australiens et les Néo-Zélandais se forgèrent leur conscience nationale sur une péninsule de la mer Égée – « Gallipoli » devint leur mythe national – et, de manière plus significative les États-Unis rejetèrent la mise en garde de George Washington contre les »complications européennes » et envoyèrent leurs hommes se battre là-bas, déterminant ainsi la forme de l’histoire du XXème siècle. Des Indiens furent dépêchés en Europe et au Moyen-Orient, des bataillons de main-d’œuvre chinoise arrivèrent en Occident, des Africains combattirent dans l’armée française. » (p. 46)

L’aspect mondial de la Grande Guerre devrait donc également être mis en avant lorsque l’on parle de ses origines, et de ses racines qui plongent dans l’impérialisme européen. De la même manière, les sources de cette guerre pourraient servir d’illustrations assez évidentes à ce qu’est le privilège blanc et à la relative autonomie des rapports de force raciaux vis-à-vis des rapports de classe. Notamment par le fait que la Grande Guerre n’a pas réellement vu naître d’alliance toute faite entre le prolétariat blanc-européen et le prolétariat des peuples colonisés, non-blancs. De ce point de vue, Alberto Toscano a parfaitement raison de citer ce passage de « The Class Struggle » de W.E.B Du Bois :

« Jusqu’à quel point peut-on appliquer le dogme de la lutte des classes au peuple noir aux États-Unis aujourd’hui ? Théoriquement, nous faisons partie du monde prolétaire dans la mesure où nous sommes principalement une classe exploitée de travailleurs bon marché ; mais en pratique nous ne faisons pas partie du prolétariat blanc et nous ne sommes pas vraiment reconnus par ce prolétariat. Nous sommes victimes de leur oppression physique, de l’ostracisme social, de l’exclusion économique et de la haine personnelle ; et lorsque nous ne cherchons qu’à survivre en nous défendant nous-mêmes, on nous traite de « jaunes ». »[2]


Bien que l’on puisse regretter l’attitude de Du Bois face à la Première Guerre Mondiale (il encouragea les noirs américains à rejoindre l’effort de guerre), ces lignes restent d’une brulante actualité.

En résumé, les commémorations de la Grande Guerre devraient être repolitisées et ne pas servir qu’à pleurer les soldats morts à cause de la France ; cela fait 100 ans que ce que subissaient les non-Européens depuis bien plus longtemps arriva sur le continent blanc et mena à un massacre. Si les indigènes doivent s’intéresser à leur rôle dans l’histoire de l’Europe, il réside aussi en ceci : ce que les Européens se sont infligés à eux-mêmes n’est pas né de nulle part, mais découle du colonialisme et des horreurs que l’Europe a fait subir au « reste du monde ».

http://indigenes-republique.fr/limperialisme-et-les-racines-de-la-premiere-guerre-mondiale/

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Message  MO2014 Ven 14 Nov - 15:06

Mobilisation générale pour défendre Al-Quds!
Publié le 14 novembre 2014 par PIR

Mettant à profit la situation générale dans la région marquée par l’intervention occidentale, le resserrement du blocus israélo-égyptien de Gaza et la contre révolution en cours dans le monde arabe, l’État d’Israël après son échec devant Gaza cherche à redorer son blason vis à vis de son opinion en s’en prenant violemment à al-Quds (Jérusalem).

Voilà maintenant plusieurs semaines que les manifestations sont quotidiennes à al-Quds et nous nous en réjouissons d’autant que les forces d’occupation semblent incapables de les faire cesser !

La cause en est que l’État d’Israël non seulement poursuit sa colonisation effrénée mais vient en plus de franchir un nouveau cap en permettant à des colons juifs dirigés par le rabbin Yehuda Glik de se rendre sur l’esplanade des mosquées pour y appeler ouvertement à la profanation des lieux saints.

Ces attaques ont valeur de test. Nous savons bien que ces extrémistes sionistes en fait sont tenus en laisse par Netanyahou et ses pairs. Si les protestations dans le reste du monde sont insignifiantes alors l’État d’Israël lui-même pourra passer à une phase plus active dans sa tentative de porter atteinte à la mosquée al-Aqsa.

Disons le haut et fort : oui Israël en plus d’usurper la terre de Palestine par sa politique effrénée de colonisation, menace directement les lieux saints. Non seulement l’accès à l’esplanade des mosquées est régulièrement interdit aux moins de 50 ans, non seulement les fouilles et vexations à l’encontre des fidèles musulmans sont quotidiennes mais chaque année des centaines de maisons palestiniennes sont détruites au titre du projet israélien de Grand Jérusalem avec son corollaire l’épuration ethnique des arabes chrétiens et musulmans.

Il y a plus grave. Les menaces de destruction de la mosquée d’al-Aqsa sont plus réelles que jamais. Si déjà le 29 août 1969, un sioniste chrétien d’Australie, Denis Michael Rosen, avait partiellement incendié cette mosquée, détruisant une partie du minbar, les sionistes n’ont jamais renoncé à ce projet. Le 30 janvier 2013 un film officiel israélien montre l’éradication fictive du Dôme du Rocher et de la mosquée al-Aqsa et sur leur emplacement l’édification du soi-disant 3ème temple. A quoi nous devons ajouter les menaces directes suivies d’intrusions perpétrées par des ministres israéliens comme Ariel Sharon et Nathan Charansky.

Poussant loin la provocation, Israël en laissant agir ses colons sur l’esplanade veut faire passer une nouvelle offensive coloniale pour un épisode de la lutte contre le « terrorisme islamiste ».

Ces jours derniers les soldats israéliens n’ont pas hésité à tirer des grenades explosives et lacrymogènes jusque dans l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa. Des objets saints ont été souillés, des tapis, brûlés, des corans, détruits, des fidèles en prière ont été blessés. Cette agression majeure contre al-Quds nous concerne tous car les revendications sionistes sur Jérusalem sont sans limite et n’épargneront aucun Palestinien.

Cette politique de provocation s’inscrit sur la longue durée dans la stratégie coloniale d’avancée par le fait accompli. C’est la mobilisation du peuple palestinien, et elle seule, qui a pu mettre en échec cette stratégie.

Le PIR salue la révolte de la jeunesse de Jérusalem et celle des territoires occupés de 1948 contre les forces israéliennes et sa politique de judaïsation de la ville sainte. Il dénonce la complicité explicite du gouvernement français et du chef de l’État qui hier accordait à Israël « le droit de se défendre » contre la population désarmée de Gaza et qui aujourd’hui lui donne le droit de porter atteinte à la ville sainte.

PIR
http://indigenes-republique.fr/mobilisation-generale-pour-defendre-al-quds-2/

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Message  MO2014 Ven 21 Nov - 8:36

Comprendre le colonialisme et le racisme : le cas d’Alain Soral
Publié le 20 novembre 2014 par Fane ali

Indigènes de la République - Page 14 Soral_crs

Rien de mieux qu’un exemple concret pour expliquer ce qu’est le racisme et le colonialisme. Prenons le cas d’Alain Soral, un célèbre gourou sur le web qui « fait du buzz » et de l’argent grâce à ses « explications » sur le système.
Qui est Alain Soral ?

Alain Soral est un manipulateur intelligent, qui a commencé en faisant de la télévision (on a tous le droit de faire des erreurs). Parait-il ancien militant au Parti Communiste Français, il s’improvise comme pseudo-sociologue sur les plateaux télé, et devient l’idéologue de Dieudonné lorsque ce dernier fut lynché médiatiquement à cause d’un sketch sur les colons israéliens chez Fogiel en 2003.

La difficulté d’exprimer un point de vue antisioniste dans les médias et dans la rue en France est une réalité que personne ne peut nier, tant certaines associations qui défendent la politique israélienne savent mettre une énorme pression contre quiconque ose remettre en doute la légimité des actions d’Israël, en accusant les anticolonialistes d’être antisémites. En revanche, si la politique française se fait complice de la colonisation Israélienne, c’est parce-que les deux sont liées historiquement, idéologiquement et économiquement, et non pas parce-que un complot dirigerait la France… Et le PS n’y fait pas exception, bien au contraire.

Mais tomber dans la paranoïa, voir le lobby sioniste partout, lui imaginer des pouvoirs qu’il n’a pas, et se moquer du génocide juif, cela n’a rien à voir avec l’antisionisme.

Ce terme « sioniste », Alain Soral l’emploie – souvent – pour parler des juifs, car en définitive il ne s’oppose pas au projet colonial sioniste en Palestine en lui-même. Il vous dira que c’est faux, mais tous ceux qui connaissent bien son discours savent qu’il est obsédé par le complot des banquiers juifs de Wall Street…  Au final, Soral fait exactement la même chose que les sionistes : entretenir la confusion entre judaïsme et sionisme. (Pour comprendre ce qu’est réellement le sionisme, voir cette vidéo ou celle-ci et celle-là)

Soral instrumentalise le lobbying des sionistes (qui veulent faire taire toute voix pro-palestinienne) pour montrer que c’est « eux » qui contrôlent le système. Il pointe aussi du doigt le « deux poids deux mesures » concernant la lutte contre l’antisémitisme : les actes antisémites sont pris plus au sérieux que les actes islamophobes ou négrophobes. C’est ce que les médias et le pouvoir peuvent souvent laisser penser, et c’est malheureusement une réalité dans les faits, quand un acte antisémite fait la Une des journaux alors qu’un acte islamophobe est à peine mentionné… Soral sait très bien s’en servir comme preuve pour ses théories conspirationnistes.

Pour rassembler ses disciples, en 2007, il va créer sa secte son association « Égalité et Réconciliation », qui aujourd’hui fait partie des sites d’extrême-droite les plus visités sur le web. Sa ligne politique : plaire aux jeunes des quartiers populaires qui sont légitimement enragés par les injustices qu’ils subissent, et les orienter pour qu’ils votent Front National (comme SOS Racisme le faisait pour le PS dans les années 80, avec la récupération de la marche pour l’Égalité), parti politique dont il a été un membre important pendant quelques temps, avant de le quitter parce-qu’on lui a refusé la place de tête de liste aux européennes de 2009. Il fondra alors avec Dieudonné et d’autres, la « Liste Antisioniste ». Aujourd’hui, il semble s’orienter vers un nouveau parti, « Réconciliation Nationale », car en ce moment le Front National montre un peu trop que le nationalisme français et le nationalisme israélien font parti du même projet de domination par l’Occident (Israël n’est pas autre chose qu’un morceau de l’Occident implanté en Palestine).  D’ailleurs, connaissant les manipulations de Soral depuis quelques années, il ne serait pas étonnant que son nouveau parti n’ait pour objectif que de se faire interdire par le pouvoir, dans le but de faire du buzz… (« Le système nous interdit parce-qu’on dit la vérité ! »)

Ce Alain Soral ne peut pas éviter cependant quelques contradictions : quand par exemple il essaie de se faire passer pour un « anti-système », tout en étant l’ami de la police raciste de l’État français qui humilie et assassine des noirs et des arabes dans les quartiers populaires.

soral_crs

L’attaque préférée de Soral contre ceux qui le contredisent : dire que ces derniers sont complices ou font parti d’un complot sioniste ou franc-maçonnique (ou autre variation, selon son humeur). Mais parfois il ne se contrôle pas et se lâche en traitant les gens de « pédé », « juif »… (d’après les propos de Jean-Marie Le Pen, pourtant pas un très grand anti-raciste). Son Ego sur-dimensionné ne supporte pas qu’on lui refuse quoique ce soit. Et malheur à celui ou celle qui refuse de lui obéir, surtout si il ou elle est noir. Dernièrement Soral a voulu mettre une top-model noire dans son lit, mais quand elle a refusé, voici le genre de choses qu’il lui a dit :

textos soral


Pourquoi Alain Soral est-il raciste ?

Le racisme ce n’est pas « ne pas aimer » quelqu’un à cause de sa couleur de peau, ce n’est pas ne pas vouloir parler à quelqu’un en raison de son origine. Durant l’esclavage, le maître blanc pouvait très bien vivre aux côtés de noirs, et leur parler, sans que cela ne lui pose problème.
Le racisme est un système de domination historiquement construit (par l’esclavage et la colonisation), basé sur des privilèges et des discriminations en fonction de la race. La race étant une construction sociale qui peut être basée sur plusieurs caractéristiques : couleur de peau, religion, culture, langue, accent…

Alain Soral nie fondamentalement que c’est le groupe des blancs qui domine en France (socialement, économiquement, politiquement). Ce qu’il dit encore et encore, c’est que lui et la majorité des français aujourd’hui ne sont pas responsables de la colonisation. Or, celui qui comprend bien le racisme comprend qu’il n’y a pas « besoin » d’être responsable de la colonisation pour en tirer des privilèges en tant que français blanc.  Et aujourd’hui, que Soral et les racistes le veuillent ou non, le racisme hérité de la colonisation profite aux blancs, et stigmatise, infériorise et discrimine des non-blancs racisés (dans l’accès au travail, au logement, à l’éducation…). L’élite française est blanche dans son écrasante majorité (il n’y a qu’à regarder la « couleur » de l’assemblée nationale, des conseils d’administration dans les entreprises, et de comparer avec les personnes en prison, en France ou à La Réunion).

Soral se sert du lobby « sioniste » comme d’un faux prétexte, comme d’un ennemi commun (stratégie du bouc-émissaire), pour « rassembler » et protéger la France d’une future guerre entre communautés ou « choc des civilisations ».  Mais dans le monde réel, ce qui crée des tensions au sein du peuple, c’est l’État raciste (et ceux qui portent son discours), qui attise la haine contre les immigrés, les musulmans, les Rroms, les noirs, et cela au profit de la communauté majoritaire et dominante à laquelle Alain Soral appartient, la communauté blanche.

Soral1

Pour Soral (et tous les autres racistes), les noirs et les arabes peuvent être acceptés en France si ils sont bien assimilés, si ils respectent les maîtres blancs, si ils ne parlent pas de « réparations pour l’esclavage et la colonisation » (une attaque contre le système raciste !), et qu’ils font ce que Soral leur dit de faire. Pas question de parler des massacres commis par la France dans ses colonies ou sur le territoire français. Il faut garder l’honneur de la France intacte….

Alain Soral qualifie le massacre du 17 Octobre 1961 de « Shoah du pauvre » (à 3min20) :

Extrait d’émission sur Radio Gazelle (Marseille) du 24/10/2014 (trouvé sur le site d’Égalité et Réconciliation)

Cet extrait audio est à l’image de Soral :
« Je dis que le PS a manipulé les jeunes maghrébins, mais je fais pareil.
Je dis que les certains veulent diviser les gens et attiser la haine en remettant sur la table des anciens évènements historiques, mais je fais pareil
Je dis que je n’ai pas à donner mon opinion sur un évènement auquel je n’ai pas pu participer, mais je la donne quand même ! »
Alain Soral : l’art et la manière de dire une chose et son contraire

Il n’a aucun respect pour la mémoire des autres : ni pour la mémoire de l’esclavage, ni celle des colonisés assassinés par la France (par son armée ou sa police), ni celle du génocide des juifs tués pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les sionistes instrumentalisent le génocide juif et l’antisémitisme pour légitimer la politique criminelle d’Israël, et Soral instrumentalise l’antisionisme pour légitimer l’antisémitisme… sionistes et antisémites se renforcent :

Soral qui fait une "quenelle" au mémorial de la Shoah à Berlin
Pourquoi Alain Soral est-il colonialiste ?

Si la France fait partie des plus grandes puissances économiques du monde, c’est grâce à l’esclavage, la colonisation, le pillage des ressources de l’Afrique et de l’exploitation d’ouvriers sous-payés en Chine ou ailleurs dans le monde.
La France n’a officiellement plus de colonies, pourtant elle continue a être une puissance impérialiste qui possède des bases militaires un peu partout dans ses « anciennes » colonies (ici aussi à La Réunion), intervient militairement partout où cela lui est nécessaire pour protéger ses intérêts (uranium, pétrole, positions stratégiques, etc…), en imposant un impôt colonial et le franc CFA, en soutenant des dictatures ou en finançant des oppositions politiques, etc… : la fameuse « Françafrique » (écoutez Verschave…)

Soral est un digne héritier des colonialistes français lorsqu’il veut défendre la France des « patriotes », puisque la France tire sa puissance du pillage du « tiers-monde ». Son projet, comme tout nationaliste de pays impérialiste, c’est que son pays soit toujours plus puissant, donc toujours plus impérialiste, toujours plus colonisateur.

Il n’hésite pas à récupérer l’image des révolutionnaires anti-impérialistes (Guevara, Chavez, Lumumba, Sankara…) en disant : « voyez ils sont nationalistes, tout comme moi ». Sauf qu’un « nationalisme » comme celui de Thomas Sankara était un nationalisme de libération contre l’impérialisme des pays occidentaux. Le nationalisme de Soral est au contraire un nationalisme de pays oppresseur, impérialiste, colonialiste. Ce type de nationalisme n’a pas pour but de libérer un peuple, mais de le faire marcher droit pour la grandeur d’un pays (ou plutôt d’une classe dirigeante) qui opprime les peuples, et qui doit être fort pour être compétitif face aux autres pays impérialistes.

Quand Alain Soral dit ce que disent tous les autres colonialistes français (comme parler des effets positifs de la colonisation, ou bien demander d’arrêter avec la repentance sur l’histoire coloniale de la France), cela ne fait plus aucun doute : ce sont les intérêts de la France blanche qui comptent pour lui, rien d’autre. Pour lui tout est bon pour redorer l’image de la France, comme de dire par exemple que l’Algérie se portait mieux quand elle était française :

Ce que veulent Alain Soral et les « dissidents » de sa secte son association Égalité et Réconciliation , c’est que les colonisés cessent d’en vouloir à la France, d’en vouloir au pouvoir blanc, et se battent comme les tirailleurs sénégalais de l’armée coloniale qui ont aidés à libérer la France de l’envahisseur. Pour Soral aujourd’hui, cet envahisseur c’est le « lobby sioniste ». Mais si il dénonce le capitalisme financier de Wall Street contrôlé par les « sionistes » (le Mal !), ce n’est que pour mieux nous vendre son capitalisme bien français (et donc par définition forcément bien…?). Capitalisme qui lui permet de s’enrichir grassement grâce à sa boutique en ligne, ses livres, ses vidéos payantes etc… comme un bon et gentil petit patron « gaulois » (tout en profitant des banques des soi-disant « sionistes », mais il n’en est pas à une contradiction près).

Son projet est de libérer la France de ce soi-disant lobby qui contrôle la France. Pour cela il a besoin que les français noirs, arabes et les créoles cessent de revendiquer l’égalité, oublient le passé colonial de la France, et se mettent à chanter la marseillaise avec un drapeau bleu-blanc-rouge dans les mains, en se concentrant sur ce lobby maléfique, pour faire oublier les injustices sociales et racistes.

Pour comprendre les manipulations de Soral, le mieux c’est encore d’écouter ceux qui le connaissent de près. Parfois il s’agit même d’anciens alliés que Alain-le-mégalomane a fini par calomnier et insulter parce-qu’ils ont osés le critiquer, lui et sa Dissidence. Pour se défendre, Soral répondra presque à chaque fois la même chose : ces personnes sont manipulées par les sionistes ou par un autre complot, ou simplement il dira que ce sont des menteurs (ce qu’il est lui).

– Olivier Mukuna, journaliste indépendant belge (voir aussi son témoignage d’une rencontre entre Soral et lui organisée par Dieudo)
– Ahmed Moualek, ancien colistier de Dieudonné sur la « Liste Antisioniste » (sa chaîne Youtube dénonce plusieurs mensonges de Soral)
– Jo Dalton, Black Dragon
– Farida Belghoul, qui milite contre la «  »théorie du genre«  »

  « La Dissidence :  tu n’es pas d’accord avec eux = t’es un traître »
  Ahmed Moualek

La réponse de Kemi Seba au « Soralgate » (l’affaire révélée par Jo Dalton, sur les propos racistes de Soral)

Quand Jo Dalton demande à Kémi Seba si il « marche toujours avec Soral ? », Kémi Seba répond en gros que les noirs ne doivent pas lutter contre le racisme en France, mais venir vivre en Afrique.
Kemi Seba a raison sur un point : Soral ne fait pas ce qu’il fait pour les noirs et les arabes, mais pour maintenir la domination blanche en France. Kemi oublie par contre que pour que la France continue à être une puissance impérialiste compétitive sur le plan international, elle doit continuer à piller les richesses de l’Afrique, comme elle le fait depuis la traite des noirs. Les ambitions d’un impérialiste européen qui veut que son pays soit parmi les plus puissants du monde ne sont pas compatibles avec les ambitions de celui qui veut libérer l’Afrique de l’exploitation (néo)coloniale.
Le problème de l’Afrique vient des élites blanches du monde occidental. Faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Margerie, le patron de TOTAL qui s’est crashé récemment, était un français de souche 100% colon, comme Soral. Chercher une responsabilité autre, c’est détourner les africains du vrai ennemi : le pouvoir français blanc (néo)colonialiste et capitaliste.

"Margerie l'africain"

Comment parvenir à l’auto-détermination des peuples africains quand les puissances impérialistes étrangères viennent piller les richesses du continent et mettent tout en oeuvre pour maintenir les divisions entre les peuples africains ? Ces puissances impérialistes ne sont pas dirigées par un soi-disant lobby juif (la « communauté organisée apatride »), mais par des élites économiques capitalistes (Kemi les appellent des oligarques, mais c’est un pléonasme, car un système capitaliste est contrôlé par ceux qui possèdent les richesses, c’est un fait) , et ces élites sont blanches (dont une majorité de non-juifs !).

  Ceux qui veulent exploiter l’Afrique sont les mêmes qui exploitent l’Europe !
  Thomas Sankara

Montre-moi un capitaliste, et je te montrerai un suceur de sang.

Pourquoi Kemi Seba ne comprend-il pas que le pouvoir blanc raciste en France est le même qui exploite l’Afrique ? Croit-il réellement aux histoires de conspiration de lobby qui dirige le monde (stratégie du bouc-émissaire) racontées par Soral ? Le gourou a-t-il donc réussi à lui faire croire que les blancs n’y sont pour rien dans le néo-colonialisme et les guerres impérialistes ? Ou s’agit-il simplement d’un calcul politique pour éviter de s’en prendre directement à la « dissidence », qui l’aide à diffuser ses messages en France ?

Comment peut-on se dire panafricain et dire à ses frères africains (noirs et arabes) en Europe et aux USA d’accepter de se faire marcher sur les pieds, de se laisser insulter et cracher dessus par les racistes ?
Malcolm X disait-il vraiment qu’il faut tendre l’autre joue, sous prétexte qu’on est dans le pays des blancs ?

Jo Dalton et tous les noirs africains, arabes, martiniquais, guadeloupéens, guyanais, réunionnais, qui refusent d’être humiliés, ont raison de s’en prendre au pouvoir raciste blanc, qui peut avoir de multiples visages…
antifachos
Solidarité des peuples contre les impérialistes et leurs valets !
Solidarité avec la lutte palestinienne contre l’État sioniste !
Excuses et réparations de la France pour l’esclavage et la colonisation !
Fane ali

Pour lire l'article avec tous les liens photos et vidéos : http://indigenes-republique.fr/comprendre-le-colonialisme-et-le-racisme-le-cas-dalain-soral/

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Message  MO2014 Mer 26 Nov - 18:59

Malcolm X et les émeutes de Harlem

Indigènes de la République - Page 14 Arton1405

Pendant les émeutes de Harlem j’étais en Afrique, heureusement ! (rires). Pendant ces émeutes, ou à cause de ces émeutes ou bien après ces émeutes, la presse, à nouveau, a dépeint les émeutiers avec une grande habileté, comme étant des truands, des criminels, des voleurs, parce qu’ils s’étaient approprié des biens.

Maintenant, figurez-vous, il est vrai que des biens ont été détruits. Mais considérons cela sous un autre angle. Dans ces communautés noires, l’économie de la communauté n’est pas entre les mains de l’homme Noir. L’homme Noir n’est pas son propre propriétaire. Les bâtiments dans lesquels il vit appartiennent à d’autres. Les magasins de la communauté sont tenus par d’autres. Tout, dans la communauté est hors de son contrôle. Il n’a rien à dire en la matière, il ne peut rien faire si ce n’est y vivre et payer le loyer le plus élevé en échange de l’habitation la plus médiocre, (applaudissements) payer les prix les plus élevés pour se nourrir, pour la plus mauvaise nourriture. Il est victime de cela, victime de l’exploitation économique, de l’exploitation politique et de tout autre type.

Aujourd’hui, il est si frustré, tellement sous la pression de cette énergie explosive qui l’habite, qu’il voudrait attraper celui qui l’exploite. Mais celui qui l’exploite n’habite pas dans son voisinage. Il est seulement le propriétaire de sa maison. Il est seulement le propriétaire de son magasin. Il est seulement le propriétaire du voisinage. Si bien que lorsque l’homme Noir explose, celui qu’il voudrait attraper n’est pas là. Alors, il détruit ses biens. Ce n’est pas un voleur. Il n’essaie pas de voler vos meubles ou votre nourriture de médiocre qualité. Il veut vous attraper, mais vous n’êtes pas là. (Applaudissements)

Au lieu que les sociologues n’analysent le vrai problème, tel qu’il est, n’essaient de le comprendre, tel qu’il est, ils utilisent la presse pour faire croire que ces gens sont des voleurs, des truands. Non ! ce sont des victimes du vol organisé, des propriétaires organisés qui ne sont rien d’autre, que des voleurs, des marchands qui ne sont rien d’autre que des voleurs, des politiciens qui siègent au gouvernement et qui ne sont rien d’autre que des voleurs complices des propriétaires et des marchands. (Applaudissements)

Mais, une fois de plus, la presse est habituée à faire de la victime le criminel et du criminel la victime… c’est de l’imagerie. Et tout comme cette imagerie est employée à l’échelon local, vous pourrez la comprendre mieux grâce à cet exemple pris au plan international : le meilleur exemple, et le plus récent témoignant de mes paroles se trouve dans la situation du Congo. Écoutez ce qui s’est passé : nous nous sommes trouvés dans une situation où des avions lançaient des bombes sur des villages africains. Un village africain n’a aucune défense contre les bombes ; un village africain ne constitue pas une menace suffisante pour être bombardé ! Les avions lançaient pourtant des bombes sur les villages africains. Et lorsque les bombes frappent, elles ne font pas la distinction entre les amis et les ennemis, elles ne font pas la différence entre les hommes et les femmes. Lorsque les bombes sont lancées sur les villages africains du Congo, elles sont lancées sur des femmes noires, sur des enfants noirs, sur des bébés noirs. Les êtres humains se retrouvent déchiquetés… Je n’ai entendu aucun cri de protestation, aucune compassion à l’égard de ces milliers de Noirs abattus par les avions. (Applaudissements)

Et pourquoi n’y eut-il pas de cris de protestation ? Pourquoi ne nous sommes nous pas sentis concernés ? Parce que une fois de plus, très habilement, la presse fait des victimes les criminels et des criminels, les victimes. (Applaudissements).

Malcolm X

http://indigenes-republique.fr/malcom-x-et-les-emeutes-de-harlem/

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Message  Toussaint Jeu 27 Nov - 5:21

Vos fameuses lumières... Very Happy Very Happy Very Happy

La question de l'Islam ne se pose pas au niveau de ses textes, comme on peut tirer de la lecture de Marx et Lénine, des pratiques de chasse aux femmes voilées et aux jeunes bronzés des cités, façon LO (par police et répression patronale ou administrative évidemment, sinon ce ne serait pas un problème de les faire rentrer dans leur niche).
On ne tirera jamais de textes de Marx ou Lénine les saletés débitées sur ce forum et ailleurs contre les musulmans et surtout les musulmanes. Pas plus qu'on ne tirerait sérieusement Daesh de la lecture des Hadith. Pas plus qu'on ne tirerait les bûchers de l'Inquisition des Evangiles ou le goulag de Lénine.

Les textes sont ce qu'on en fait. Et ce qu'on en fait dépend de l'intérêt que l'on défend, de sa nature et son cadre réel. Que l'Islam serve de gourdin et de machette n'a rien d'étonnant dans bien des contextes, notamment, y compris en France lorsque la gauche révolutionnaire a depuis longtemps administré les preuves de son naufrage, et que les discriminations se retrouvent à tous les niveaux de la vie sociale, recouvertes par le cynisme et le mensonge de l'Education Nationale, de l'état et sa soi-disant république, laïque, égalitaire, féministe, pourquoi pas?

C'est d'ailleurs ce qui enrage les adhérents des partis blancs, ils savent qu'ils ne sont plus chez eux dans les quartiers populaires, que les révoltes ne les calculent même plus, qu'ils sont de plus en plus des clubs vieillissants et ils savent qu'à certains moments ils ont raté le coche. Mais ils sont tellement englués dans leur logique, et surtout dans leur composition sociale (beaucoup sont de ces mêmes profs qui font tourner les rouages d'une école qui discrimine racialement, culturellement, socialement et sexuellement et qui passent le plus clair de leur temps à accuser leurs propres élèves d'être respnsables de ce dont ils sont victimes: PF Grond et les autres canailles du conseil de discipline d'Aubervilliers étaient hilares et se congratulaient à la fin du conseil devant le père et ses enfants exclues, ces salauds prenaient leur pied en excluant leurs élèves, que reste-t-il à attendre de chiens pareils? Et de tous ceux qui hurlent avec eux?).

Comme disait D Gérardin, cadre de la LCR lilloise, "avant, dans les années 60 et 70, c'était plus simple, il n'y avait pas les beurs ni la question des musulmans". Mouais, on peut le voir ainsi. Vu d'un autre point de vue, c'était bon le temps où les bougnoules rasaient les murs dans les chantiers des ZUP. Bon, là, je force le trait, nous étions antiracistes, ou nous croyions l'être. Lorsque je vois les propos de Krivine, sur les jeunes qui se radicalisent, et ne passent plus par l'EG, je pense à la chanson de Ferrat: "On ne voit pas le temps passer..."
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Message  gérard menvussa Jeu 27 Nov - 12:52

Toussaint a écrit:C'est d'ailleurs ce qui enrage les adhérents des partis blancs, ils savent qu'ils ne sont plus chez eux dans les quartiers populaires, que les révoltes ne les calculent même plus, qu'ils sont de plus en plus des clubs vieillissants et ils savent qu'à certains moments ils ont raté le coche.
Je ne comprend pas l'angle d'attaque ? Le PIR est un parti blanc ? Parce que pour ce que j'en vois, on ne peut pas dire qu'il soit mieux représenté dans les QP, à ma connaissance. Tout simplement parce que si les quartiers peuvent être des "zones de relégation ethniques" ils sont toujours des zones de relégation sociale. Et que la plupart des "beaux parleurs du pir" sont d'une composition sociale quelque peu éloigné de la composition moyenne du ghetto...
Toussaint a écrit:beaucoup sont de ces mêmes profs qui font tourner les rouages d'une école qui discrimine racialement, culturellement, socialement et sexuellement et qui passent le plus clair de leur temps à accuser leurs propres élèves d'être respnsables de ce dont ils sont victimes
C'est une auto description ? Car toi aussi tu fais partie de ces profs en question.
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