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Prostitution/Travail du sexe

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Message  gérard menvussa Sam 23 Nov - 23:35

Parce que tu crois que les réseaux proxénètes vont laisser faire ? Quelle sottise, quel manque de connaissances (et quelle indifférence au final a la situation réelle des femmes prostituées) Il n'y a qu'a voir la situation réelle en suède. La situation même à la marge s'est elle améliorée pour les prostituées ? Pas du tout, elles sont devenues encore plus marginales, encore plus obligées de se cacher (avec des conséquences majeures pour leur santé et leur sécurité) Les meurtres et attaques des prostituées ont explosées. Celles ci sont obligées de recourir a internet, sans aucune garantie. Evidemment, les autorités se flattent d'avoir fait reculer la prostitution de moitié. Mais en fait on assiste juste au passage d'une prostitution "de rue" a une prostitution sur internet, beaucoup moins visible. De même se flattent ils d'avoir fait reculer les réseaux, mais d'autres études montrent une substitution de vieux réseaux de prostitution à de nouveaux intervenants, bien plus réactif et moins "concentrés". Au final, la seule chose dont on soit sur, c'est que les meurtres de prostituée ont explosés.
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Message  Achille Dim 24 Nov - 0:11

gérard menvussa a écrit: Au final, la seule chose dont on soit sur, c'est que les meurtres de prostituée ont explosés.
Une telle affirmation mériterait des chiffres, et des sources.

Je suis plutôt en accord avec Toussaint et Mikka. La "relation" client/prostitué n'est pas une relation économique ou du moins elle se situe ailleurs : la véritable relation économique étant ENTRE le proxénète ET le client, tous deux exerçant une relation de domination, de violence et d'exploitation envers la personne prostituée. Dans ce cadre la dépénalisation de la prostitution et la pénalisation du client constituent un progrès.

Achille

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Message  gérard menvussa Dim 24 Nov - 0:29

Mais je suis totalement d'accord avec cette affirmation ! Tout dépend de la façon de "réprimer" le client, sans que la prostituée soit la première victime de cette criminalisation. Personnellement, je pense d'abord a la victime c'est à dire la prostituée.


Sinon, voir le document du BRA (service suédois de répression du crime) sur l'explosion des violences sexuelles en suéde, qui sont surtout celles de prostituées victimes de la criminalisation de leur client http://www.bra.se/bra/bra-in-english/home/crime-and-statistics/rape-and-sex-offences.html

http://www.bra.se/images/18.760f410713455c50f3780003469/1364205014109/rape_sexoffences_500.png
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Message  mykha Dim 24 Nov - 1:49

http://www.mouvementdunid.org/L-abolition-si-vous-ne-deviez

- Abolition n’est pas prohibition

Assimiler l’abolitionnisme au prohibitionnisme est une imposture, colportée par ceux qui cherchent à le discréditer. Un faux-semblant repris à l’unisson dans la plupart des médias, et qui finit par semer la confusion...

Or, là où les prohibitionnistes se contentent de dissimuler la prostitution en réprimant les personnes prostituées qu’ils méprisent et tiennent pour des coupables, à l’inverse, les abolitionnistes se battent pour abroger toute forme de répression à leur encontre.

Et si les abolitionnistes réclament en effet la pénalisation des agresseurs, au nombre desquels ils comptent désormais les « clients », ce volet répressif est inséparable, dans leur démarche, de mesures destinées à limiter son impact sur les personnes prostituées elles-mêmes : indemnisation des victimes du proxénétisme, fonds débloqués pour l’insertion sociale, etc.


- Pour et avec les personnes prostituées

Les abolitionnistes ne sont pas « contre » les personnes prostituées – qu’ils ne jugent ni ne condamnent –, ils sont contre le système qui les exploite, comme le dit la sociologue Marie- Victoire Louis. Mieux, ils sont les seuls à se soucier de leur vécu et des logiques qui les ont enfermées dans la prostitution ; les seuls à exiger pour elles – et en se fondant sur leurs témoignages et leur demande – la mise en place d’un arsenal social pour leur permettre d’envisager des alternatives.

Ce sont les partisans d’un statut qui font le choix de leur enfermement dans la prostitution, où ils pourront les oublier en toute bonne conscience. Et ce sont les mêmes qui écartent du débat la question des proxénètes et des clients prostitueurs, faisant comme si les intérêts des personnes prostituées et ceux des prostitueurs étaient convergents, alors qu’ils sont opposés (comme le prouve entre autres le chantage au préservatif).

L’abolition du système prostitueur est inséparable de la défense des personnes prostituées.

- Morale d’hier ? Non, politique de demain !

L’abolitionnisme, c’est d’abord une volonté de transformation sociale, politique et culturelle, en faveur de l’émancipation humaine et l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Le système prostitueur y est combattu en tant que système d’exploitation et de domination.

Le fait que cette domination prenne une forme sexuelle permet aux partisans du statu quo de défendre la prostitution au titre de la « liberté sexuelle », et d’accuser les abolitionnistes de vouloir réprimer la sexualité. Une calomnie qui arrange bien les « clients », qui répondent présents, dans les sphères politiques ou médiatiques, pour la répéter à l’envi...

Or, les abolitionnistes travaillent non à interférer sur la sexualité des individus, mais à faire reculer l’exploitation et la violence, au même titre que celles et ceux qui s’engagent dans les combats altermondialistes, contre le racisme ou le sexisme. Leur volonté d’émancipation ne peut s’accommoder de la seule loi qui régisse le milieu prostitutionnel : celle du renard libre dans le poulailler libre.

Trois grands principes

NUL NE PEUT tirer profit de la prostitution d’autrui, ni organiser ou faciliter la marchandisation du corps humain et de la sexualité ;
NUL NE PEUT accéder au corps d’autrui et à sa sexualité ou obtenir un acte sexuel contre une rémunération ;
NUL NE DOIT être réduit à vendre l’accès à son corps et à sa sexualité pour vivre. Vivre libéréE de la prostitution est un droit fondamental.
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Message  mykha Dim 24 Nov - 2:14

http://www.humanite.fr/social-eco/laurence-noelle-553508

Laurence Noëlle « À chaque client,
 je me sentais souillée »



À dix-sept ans, 
elle met le pied 
sur le trottoir et devient une ombre parmi les ombres. L’auteure de Renaître de ses hontes (1) raconte ses années d’épreuves dramatiques 
et de combat 
pour fuir le système prostitutionnel.

Laurence Noëlle nous ouvre les portes de son salon, en Bretagne. Elle replie les jambes, bien calée dans son divan. Et raconte, devance souvent les questions, déballe tout. Elle est restée vingt-huit ans dans le silence. Puis, en avril 2013, elle est sortie de l’ombre en publiant un livre, Renaître de ses hontes. À quarante-six ans, elle met sur page toutes ces années de violences, d’abus sexuels et de prostitution, l’expérience « la plus destructrice » de sa vie. Pénalisation des clients, abolition de la prostitution ou encore « libre choix » des personnes qui louent leur corps, Laurence Noëlle se prononce sur les débats actuels Et témoigne, à visage découvert, de l’enfer de la prostitution. Une façon pour elle de donner l’exemple à celles qui restent encore terrées dans leur souffrance. Aujourd’hui, cette formatrice professionnelle estime être la preuve vivante que l’on peut s’en sortir et bâtir une vie épanouie.

Il y a quelques années, vous aviez témoigné sur la prostitution à visage couvert. Pourquoi vous dévoilez-vous aujourd’hui ?

Laurence Noëlle. Oser me montrer fait partie de mon cheminement vers la guérison. Ce n’est pas parce que l’on comprend ce qui nous arrive que l’on en sort. Il me fallait procéder étape par étape. Avant l’écriture de ce livre, jamais je ne me serais dévoilée en public. J’avais trop honte. Mais depuis sa publication, j’avoue que je suis très perturbée. J’ai des sinusites à répétition, des nausées. Je ne peux tricher avec mon corps qui s’exprime. Comme si je subissais un nettoyage encore plus profond. C’est douloureux pour moi de sortir de l’ombre. Il faut bien que quelques-unes commencent. Je le fais pour que d’autres se l’autorisent. Pour dire qu’il est possible de s’en sortir, possible de construire sa vie autrement, possible de guérir des violences que nous avons subies.

Beaucoup de personnes fantasment sur la call-girl. Vous, vous avez des mots durs pour décrire la prostitution que vous avez vécue…

Laurence Noëlle. Je travaillais rue Saint-Denis, à Paris. J’étais jeune et jolie. De la chair fraîche. Je faisais une trentaine de passes par jour, je me souviens que les anciennes étaient très jalouses, car elles ne montaient quasiment plus. J’étais un automate qui montait et descendait. À l’instant où j’ai posé le pied sur le trottoir, je suis devenue une ombre parmi les ombres. J’ai perdu ma dignité d’être humain. Une partie de moi a cessé d’être vivante. J’étais devenue un objet, un déchet, dans la lignée de ce qu’avait été le début de ma vie. Je n’étais que honte et humiliation. Ça fait mieux de se dire call-girl que prostituée. Il n’empêche que ce n’est qu’une stratégie d’évitement par rapport à la honte. Les call-girls se détestent autant mais estiment avoir de la valeur à travers des clients qui possèdent eux-mêmes de la valeur. Mais le fait même que le client paie est déjà une violence. Quand on achète quelque chose, on est en droit d’être exigeant.

Vous écrivez dans votre livre 
que la prostitution a été l’expérience la plus destructrice de votre vie. Comment faisiez-vous pour tenir ?

Laurence Noëlle
. Je le supportais en me droguant et en me saoulant. On est toutes des anesthésiées, d’une manière ou d’une autre. Il y a la prostituée, l’objet. Et il y a l’être humain. On se dissocie. J’avais énormément de dégoût à mon égard. À chaque client, je me précipitais sous la douche tellement je me sentais souillée. Humiliée. Il me fallait alors un autre verre ou un autre rail de cocaïne. Mon corps entier, et en particulier mon vagin, me faisait terriblement souffrir. La prostitution ce n’est pas Pretty Woman. Quand j’étais sur le trottoir, j’ai attendu Richard Gere, il n’est jamais venu me sauver…

Que pensez-vous des personnes 
qui affirment se prostituer par choix ?

Laurence Noëlle. Moi aussi je l’affirmais quand j’étais dedans. Pour se faire accepter de la société, mieux vaut parler de son libre choix que d’évoquer sa souffrance. On dit toutes que c’est notre choix quand on est en prostitution. Cela me fait penser aux personnes qui boivent. Elles affirment qu’elles savent gérer. Celles qui s’en sortent avouent en avoir souffert. Quand on est dedans, on ne voit rien, on est dans le déni.
Étant petites, ne rêvaient-elles pas d’être docteur ou boulangère ? Que fait-on de nos talents et de nos richesses ? Je ne pense pas que tailler une pipe en soit un. La prostitution consiste à louer son corps à n’importe quel homme. Et ils ne sont pas tous des Brad Pitt. Demandez à une femme qui s’aime, s’estime, d’aller se prostituer. Même dans la misère, elle ne le fera pas.

Comment êtes-vous tombée 
dans la prostitution ?

Laurence Noëlle. La prostitution est un choix désespéré. Je suis tombée dans un réseau de proxénètes. J’étais une proie idéale : une jeune fille paumée, livrée à elle-même, assoiffée de chaleur humaine. Ayant vécu des abus sexuels dans l’enfance, je me suis considérée comme un objet puant et répugnant. Je me méprise. Dans ce cas, pourquoi s’autoriser le droit au bonheur ? La prostitution est aussi une façon de m’autopunir, moi qui culpabilisait depuis toute petite. Et puis, dans ma stratégie de survie, je me disais de me laisser faire, de ne rien dire. Je ne voulais pas être abandonnée. J’avais dix-sept ans et j’étais seule. Je préférais encore me prostituer que perdre l’amour de la maquerelle et du proxénète. J’avais aussi peur des menaces. Je m’en suis voulu de ne pas avoir fui plus tôt. J’étais tellement convaincue de n’être bonne qu’à « ça ». L’idée d’aller au commissariat ne m’a même pas effleurée.

La prostitution est-elle une violence aussi grande que l’inceste que vous avez subi ?

Laurence Noëlle. C’est la même chose. C’est : « Laisse-toi faire et tais-toi. Je fais ce que je veux de toi. » Dans un rapport normal, c’est le respect mutuel, l’échange. Il n’y en a pas un qui intime à l’autre d’ouvrir les cuisses, qui exige une pipe. Que fait-on du désir de l’autre, de l’amour ? Il n’y a pas d’amour dans la prostitution.

N’est-ce pas caricatural d’affirmer que, souvent, les personnes prostituées ont subi des violences dans leur enfance ?

Laurence Noëlle. Pas du tout. Toutes les femmes de l’ombre que je connais ont toutes vécu des histoires horribles. Ayant subi des abus sexuels enfant, à l’âge adulte, elles développent des comportements destructeurs. C’est l’humiliation qui nous fait croire que l’on n’est qu’un objet, que l’on est méprisable. Pourquoi une jeune fille va prendre un boulot à McDo pour payer ses études et une autre va se prostituer ? La différence est que l’une se respecte, s’estime, et l’autre pas. Si je m’aime, je me respecte. Je ne loue pas mon corps à n’importe quel homme.

D’aucuns parlent de la réouverture des maisons closes, 
de la réglementation de
la prostitution. Qu’en pensez-vous ?

Laurence Noëlle. La souffrance pour les personnes prostituées restera la même. Les clients seront toujours les mêmes, avec leurs mêmes exigences, leurs mêmes fantasmes. On parle souvent de la prostitution avec des mots châtiés. On débat pour savoir si c’est un métier, on évoque la liberté.
La vérité est tue. On dit que les prostituées aiment « ça ». Mais comment peut-on aimer avoir une trentaine de rapports sexuels par nuit avec des hommes de toutes sortes, de tous âges, de tous milieux sociaux, des petits, des gros, des grands, des maigres, des agressifs, des pervers, des dépendants sexuels, des malades mentaux, des paumés ? Il y en a beaucoup qui méprisent les femmes et pensent encore qu’il ne peut exister que la « putain » ou la « maman ». Ceux-là vont dégazer, se venger, traiter les prostituées de tous les noms pendant les actes. Et leur faire mal. Comme les clients payent, ils s’autorisent tout. On prend la femme à sec, estimant qu’elle n’a pas besoin de préliminaires, pas besoin de mouiller. Il faut qu’un jour je puisse vraiment expliquer en détail ce qu’est une nuit avec des clients. J’ai encore du mal à en parler.

Que pensez-vous du débat sur la pénalisation du client et sur l’abolition de la prostitution ?

Laurence Noëlle. Mais pourquoi depuis des millénaires en est-on encore à des débats à la con ? Il y a 80 % de femmes qui souffrent et il faudrait écouter l’infime minorité ? Il faudrait empêcher que la loi passe pour celles qui, soi-disant, sont fières de se prostituer ? Oui, la pénalisation peut faire évoluer les choses. Mais ce n’est pas parce qu’existe une loi que tout se réglerait d’un coup. Elle marque les limites. L’abolition est la réponse à la question : dans quelle société voulons-nous vivre ? C’est bien parce que des personnes affirment que c’est possible que le monde change.

Pourquoi si peu de personnes sorties de la prostitution osent parler 
à visage découvert ?

Laurence Noëlle. Elles ont peur du regard des autres. Beaucoup sont contentes que le monde sache ce qu’est la prostitution par ma voix. Mais elles ne sont pas prêtes à se montrer à leur tour, y compris celles qui réussissent bien dans leur vie, comme cette infirmière ou cette animatrice socioculturelle que je connais. Je les comprends, moi-même j’ai eu très peur de perdre mon travail de formatrice. Et peur encore de la réaction des autres à l’égard de mes enfants, ma famille. J’ai peur d’être méprisée. Faut-il encore payer les pots cassés vingt-huit ans après m’être sortie de l’enfer de la prostitution ? On traîne ce boulet comme un détenu qui ne pourrait pas enlever le sien de sa cheville.

Votre livre a-t-il entraîné 
des réactions hostiles à votre égard ?

Laurence Noëlle. Pour l’instant, j’ai plutôt des messages d’empathie. Beaucoup de gens me soutiennent et me disent que mon livre peut permettre de changer les mentalités. Les retours sont chaleureux et ils me portent. En écrivant ce livre, c’est-à-dire en rassemblant les pièces du puzzle de ma vie, j’ai voulu comprendre pourquoi j’ai eu des comportements destructeurs. Et je me retrouve devant une explosion de sollicitudes, de toutes parts. Je fais partie des toutes premières femmes à sortir de l’ombre, alors que pendant vingt-huit ans, je ne pouvais pas supporter de voir des émissions ou autres films qui traitent de la prostitution ou des abus sexuels. J’ai découvert l’existence de l’Union des survivantes du trafic sexuel, aux États-Unis, qui m’a contactée pour faire partie de leur réseau. Je n’ai pas le cœur d’une militante. Je pourrais dire non à ces sollicitations, mais je pense que la vie me demande de l’être. J’ai été auditionnée à l’Assemblée nationale une première fois, le 29 mai 2013, à huis clos. En sortant, j’ai pleuré pendant des heures, mais de grâce, de joie. C’est un beau cadeau pour moi de constater que mon livre peut œuvrer à un projet de loi contre le système prostitutionnel. C’est une réalisation de soi. C’est poser sa petite pierre en ce monde et si nous en posons tous une, c’est le monde qui change.

Comment avez-vous pu sortir 
de la prostitution ?

Laurence Noëlle. En allant chercher de l’aide. Mais il faut choisir les bonnes personnes, celles qui ne jugent pas, celles qui prennent le temps de comprendre. La notion d’écoute est fondamentale. Celles qui m’ont aidée sont des personnes qui ont mis en avant mes qualités, qui ont cru en moi. Si on est convaincu que l’on peut s’en sortir, on se donne davantage de chance pour y arriver.

Les moyens sont-ils suffisants ?

Laurence Noëlle. Il est vrai qu’en dehors des associations, rien n’existe. Il n’y a aucune réinsertion sociale. Tout doit être repensé. Quand on sort de la prostitution, on est bouffé par la honte, par l’alcool, la drogue, la frigidité, par l’humiliation. On est fracassé. Si bien que l’on peut vite replonger. La société doit déplacer son regard. On doit former les travailleurs sociaux pour bien comprendre le système prostitutionnel. On aura beau mettre les moyens matériels, si on ne voit pas autrement les prostituées, rien ne changera.

Un espoir pour les autres  Laurence Noëlle est engagée dans la lutte contre le trafic et l’exploitation sexuelle. Elle anime des conférences et formations sur l’écoute, l’accompagnement, la gestion de groupe en prévention. Elle participe 
aux activités organisées par le Mouvement du nid, une association reconnue d’utilité publique. Elle est désormais formatrice professionnelle d’adultes, spécialisée en relations humaines et dans la prévention de toute forme 
de violence. Elle exerce aussi ses activités dans les services pénitentiaires, 
à la demande du ministère de la Justice. Ce n’est évidemment pas un hasard qu’elle ait choisi cette filière. Un bel accomplissement pour cette femme qui s’est longtemps identifiée à la honte. Son livre, Renaître de ses hontes, est un espoir pour toutes celles et tous ceux qui n’ont plus confiance en eux. Il redonne 
à d’autres le désir et la force de changer. Il ouvre des portes, élargit les horizons et contribue à un changement de regard sur les personnes prostituées.

(1) Renaître de ses hontes, de Laurence Noëlle. Éditions Le Passeur, avril 2013, 18,50 euros.

Entretien réalisé par Mina Kaci
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Message  Eugene Duhring Dim 24 Nov - 12:55

gérard menvussa a écrit:Mais je suis totalement d'accord avec cette affirmation ! Tout dépend de la façon de "réprimer" le client, sans que la prostituée soit la première victime de cette criminalisation. Personnellement, je pense d'abord a la victime c'est à dire la prostituée.


Sinon, voir le document du BRA (service suédois de répression du crime)  sur l'explosion des violences sexuelles en suéde, qui sont surtout celles de prostituées victimes de la criminalisation de leur client http://www.bra.se/bra/bra-in-english/home/crime-and-statistics/rape-and-sex-offences.html

http://www.bra.se/images/18.760f410713455c50f3780003469/1364205014109/rape_sexoffences_500.png
J'ai du mal à comprendre comment tu fonctionnes. Le rapport que tu cites dans sa conclusion analyse l'augmentation de la violence sexuelle sur deux plans antagoniques.
Le premier exprime une relation entre cette augmentation et l'émergence des nouvelles technologies : internet par exemple, ainsi que des changements comportementaux, des comportements que certains appellent à risques : l'augmentation de l'alcoolisme par exemple.

Manyfold increase in reported sexual offences
When considering the number of reports, the quantity of sexual offences can be seen to have increased fivefold over a period of thirty years. The number of reports increased across all categories — rape, sexual coercion and exploitation etc, indecent exposure and sexual molestation. There is reason to believe that certain types of sexual offence really have increased, much due to changes in society, such as contact with strangers via the internet, more bars and pubs and increased alcohol consumption.
Et le deuxième contradictoire au premier, c'est la libération de la parole : on dénonce plus facilement les crimes sexuels. L'auteur analyse cette libération concomitamment avec le changement de législation.

But the increase is mainly due to a general rise in people's tendency to report crime and the changes in legislation that have led to more crimes now being viewed as rape.
Je ne retrouve pas dans cet article les conclusions que tu en tires de ton côté !! Bien au contraire.

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Message  Toussaint Dim 24 Nov - 17:23

Sur les sottises de menvussa.

Je confirme que je considère que le mouvement de légalisation de la prostitution et sa "réglementation", disait-on à une époque, est un ensemble dont le dénominateur commun consiste en la défense des intérêts des patrons de l'industrie du sexe, les proxénètes, et de leurs clients, les prostitueurs. A ma connaissance, mais je peux hélas me tromper, le NPA est la seule orga politique à soutenir le droit des prostitueurs clients, ceux qui exercent la violence, sous couvert, comme d'hab dans le lobby proxénète, de protéger les prostituées. La précédente indignation de menvussa et consorts sur ce fil était que je parlais d'un appel à manifester aux côtés d'assos et orgas ouvertement pro-prostitution, comme le STRASS, et d'autres. A l'époque, j'étais un odieux calomniateur, et je ne pouvais prouver, etc... Mais qui fait partie de ce nouvel appel à manifester du lobby proxénète? Il suffit de lire... mais l'appel unitaire, dont le NPA est cosignataire, pas seulement le texte présenté par menvussa, fort discret sur les alliances. Or c'est précisément sur les alliances que je critique. Concernant la manif copntre le racisme, on s'offusque de la présence du PS et du texte républicain, à juste titre. Là, on signe et on y va, c'est donc que les alliés ne posent aucun problème...

Certes, comme le disait feue la LCR jadis, à soi seule la pénalisation des clients, pas plus que celle des violeurs et frappeurs de femmes ne résout rien. Et donc la LCR dans sa majorité ne reprenait pas cette mesure. En revanche, elle ne défendait pas les auteurs de ce qu'elle considérait une violence faite aux femmes. Aujourd'hui, le NPA descend dans la rue, c'est à dire fait le choix de mettre des forces (et c'est un choix, ils ne peuvent être partout, à 2500 ou 3000:D ) dans une manif dont le coeur est clairement la lutte contre la pénalisation des clients et dans laquelle on trouve nombre de partisans de la transformation de la prostitution en "travail du sexe". Si l'on rajoute que pour nombre de gens, prostituées, survivantes de la prostitution, comprises, mais aussi pas mal de militants, assos et formations politiques, il ne peut y avoir lutte contre la prostitution sans la caractérisation de celle-ci comme une violence faite aux femmes, et donc la répression de ceux qui exercent cette violence, proxos, gangs, cartels, hôteliers, états, et bien sûr, directement, clients.

Qui plus est le choix fait par le lobby proxénète a toujours été de pointer les limites du modèles suédois, dans des termes repris maintenant par le NPA. Là aussi, avant de hurler à la diffamation, il faut remonter le fil, c'est assez clair. En revanche, le désastre constaté dans les pays qui ont choisi de protéger les clients et de légaliser la violence prostitutionnelle, est occulté soigneusement de tout retour critique. Par le NPA, je ne sais pas, par ses alliés de l'heure, je sais. Le désastre sur les chiffres de la violence, de la traite, de l'exploitation des enfants, etc, sans commune mesure avec les limites du modèles suédois... On fait comme s'il était possible de réformer la prostitution et la débarrasser de la violence. Or c'est faux. La violence sexuelle, la violence de genre et de classe sont consubstantielles à la prostitution. Et en manifestant contre la péanlisation des clients, mieux en expliquant dans le texte cité obligeamment par menvussa, que s'attaquer aux clients est s'attaquer aux personnes prostituées, le NPA dégage les clients de leur responsabilité dans la violence qu'ils exercent, les blanchit de cette violence et les place dans un rapport d'intérêt commun avec les femmes qu'ils violentent. Beurk...

Quant à lier la montée de la violence à la pénalisation des clients, c'est amusant. D'abord parce que cette violence n'explose pas seulement et de très loin en Suède. Et cela indiquerait donc que pour que des hommes n'agressent pas des femmes, il faut leur donner des prostituées... Pfff... Outre que cela n'a jamais été démontré, cela en dirait long sur la tâche sociale des personnes prostituées, sur la nature de la prostitution, comme succédané au viol, sur la nature des clients et de ce qu'ils recherchent dans l'acte prostitué, etc. Plutôt l'inverse de ce que l'on cherche à démontrer, à savoir la nocivité de la pénalisation des clients. Les limites du modèle suédois sont plus largement à chercher sur le déclin des politiques sociales associées à la pénalisation des clients, l'impact des mesures néo-libérales, etc...
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Message  sylvestre Dim 24 Nov - 22:11

Le point de vue d'une travailleuse du sexe : Prostitution : Pourquoi et comment j'ai viré anti-abolitionnisme
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Message  mykha Lun 25 Nov - 0:29

http://abolition13avril.wordpress.com/2013/11/21/angel-k-les-mensonges-que-lindustrie-du-sexe-nous-raconte-nous-ne-sommes-pas-obligees-de-les-gober/


Angel K. est une survivante de la prostitution, une des chanceuses qui est parvenue à quitter la prostitution ainsi qu’elle se présente elle-même. Elle nous a autorisé à publier ici ce texte, entre témoignage et analyse, d’abord paru sur son blog, Surviving prostitution and addiction.

Je ne suis pas de celles qui haïssent les hommes.]e suis passée par une phase où je les haïssais, lorsque je "travaillais" comme prostituée, et avec le recul, il est facile de comprendre pourquoi. Mon ex-partenaire me maltraitait, les hommes auxquels il me présentait me maltraitaient, et les mecs payaient pour abuser de moi. C’était beaucoup plus sûr pour moi de dire : les hommes, c’est de la merde, ils vous font mal, et de déconnecter. Je pense que cela rendait les choses moins personnelles, moins blessantes pour moi en tant qu’être humain, de dire que tous les hommes étaient comme ça.

Maintenant cependant, je suis en voie de guérison, et avec le temps, j’en suis venue à d’autres conclusions. Au fur et à mesure que la colère s’estompe, et que.je perçois les choses un peu plus clairement et les blessures avec un peu plus de justesse, je peux voir mon ancien point de vue pour ce qu’il était : un mécanisme de défense qui m’est venu à point dans une situation de traumatisme extrême. J’ai suivi une thérapie durant ma convalescence (j’ai passé 12 mois à consulter un thérapeute, qui m’a immensément aidée à surmonter ma difficulté à faire confiance aux hommes) et je suis devenue amie avec quelques hommes de qualité au cours de ce processus. Je suis arrivée à voir la réalité : il existe des femmes bonnes, et des femmes mauvaises, tout comme il existe des hommes bons et des hommes mauvais. J’ai simplement passé plus de temps avec ces derniers !

La société a rendu naturel quelque chose qui ne l’est absolument pas, qui opprime à la fois les femmes et les hommes

L’industrie de la pornographie perpétue un mensonge, elle nous vend l’idée que les femmes et les hommes sont fondamentalement complètement différents. Les femmes sont là pour être utilisées, photographiées et filmées comme des animaux sexuels, car c’est ce qu’elles veulent, ce qu’elles aiment, et c’est comme cela qu’elles prennent leur pied (regardez ce sourire !). Les hommes, par ailleurs, sont là pour dominer, pour violer, impunément. Tout cela sous le prétexte de la liberté d’expression, d’un amusement inoffensif, qu’on ne change pas les hommes. On excuse, non, pire que ça, on attend des hommes qu’ils se comportent d’une certaine manière, qu’ils traitent les femmes d’une certaine façon, pour être des hommes.
Le message latent est clair : si vous n’utilisez pas la pornographie, si vous ne traitez pas les femmes comme des objets sexuels, des parties de corps qui existent pour votre plaisir, vous n’êtes pas vraiment un homme.

De même, une femme qui demande si une industrie qui vend le corps des femmes, qui se fait des sommes d’argent énormes non pas pour les femmes qu’elle utilise mais pour les hommes qui les vendent, renforce le pouvoir des femmes et les libère, est taxée de pudibonderie.

L’industrie du sexe est arrivée à quelque chose de remarquable : elle a récupéré à son compte le langage du féminisme et le choix de défendre ses pratiques destructrices et oppressantes


Et la société l’a parfaitement accepté. Je ne pense pas qu’il soit facile pour qui que ce soit, homme ou femme, de s’insurger contre ce qui est désormais perçu comme normal et le courant dominant. La société a rendu naturel quelque chose qui ne l’est absolument pas, qui opprime à la fois les femmes et les hommes. Il n’y a rien de nouveau dans l’oppression des femmes, mais la façon dont l’industrie du sexe cherche à saper ses opposantEs en se posant en protectrice de la liberté d’expression, de la justice et de la liberté, représente une sorte de "coup de génie", qui rend le combat contre ce type d’abus encore plus ardu.

Les mensonges que l’industrie du sexe nous raconte et nous vend ont des retombées négatives sur les femmes et sur les hommes. Mais nous ne sommes pas obligéEs de les gober. Je pense que les femmes et les hommes sont égaux, et qu’une relation saine entre les femmes et les hommes doit se fonder sur le respect de leur dignité et de leur humanité communes. Si nous nous coupons, nous saignons tous. Nous sommes tous blessés si on nous frappe. Dire aux hommes qu’ils sont moins virils parce qu’ils ne traitent pas les femmes comme des objets sexuels ne leur rend pas service, pas plus que de taxer les femmes de pudibonderie parce qu’elles souhaitent être traitées comme plus que des objets sexuels.

En tant que survivante de la pornographie, de la prostitution et de la violence conjugale, il n’y a rien de plus pénible pour moi que de regarder les autres se battre pour défendre les droits des autres femmes à être traitées comme je l’étais

Il n’est guère surprenant qu’une industrie aussi profitable se défende bec et ongles contre les attaques. Plus étonnant peut-être, c’est que notre société l’ait accepté si facilement. Dans mon expérience, une bonne partie de l’inaction autour des inégalités sur lesquelles se fonde l’industrie du sexe est basée sur une pure ignorance. Les personnes qui n’ont aucune expérience de l’industrie du sexe voient les arguments qui leur sont présentés (par l’industrie du sexe elle-même) et tombent dans le piège de ce qui apparaît superficiellement comme un choix et un renforcement du pouvoir des femmes. En tant que survivante de la pornographie, de la prostitution et de la violence conjugale, il n’y a rien de plus pénible que de voir les autres se battre pour défendre les droits des autres femmes à être traitées comme je l’étais. Les arguments invoqués par les défenseurs de l’industrie du sexe sont abstraits, impersonnels, distanciés, et édulcorés au-delà de toute expression. Je défie quiconque, homme ou femme, qui a été témoin de ce que j’ai moi-même vécu, qui a fait les mêmes expériences que moi – violée, battue, menacée, vendue – de continuer à défendre les pratiques de l’industrie du sexe. L’utilisation des femmes par l’industrie du sexe les touche personnellement ! Être nue et utilisée encore et encore est aussi intime que possible.

Donc bien que je reste prudente dans mes interactions avec les hommes (tout comme avec les femmes d’ailleurs : il faut du temps pour reconstruire la confiance lorsqu’elle a été aussi malmenée), je ne gobe pas le mensonge de l’industrie du sexe qui veut que les hommes soient à la merci de leurs hormones, contrôlés par leur pénis. Je pense que les hommes méritent plus de crédit que cela.
Les femmes et les hommes qui s’opposent à ce que l’industrie du sexe fait à notre société, et à la manière dont elle traite les personnes qui l’utilisent, doivent conjuguer leurs forces et faire front ensemble. Le triomphe du mal se nourrit de l’inaction des bonnes personnes. Il est temps de nous faire entendre, côte à côte, femmes et hommes.
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Message  gérard menvussa Mer 27 Nov - 14:46

Toussaint a écrit:Sur les sottises de menvussa.

Je confirme que je considère que le mouvement de légalisation de la prostitution et sa "réglementation", disait-on à une époque, est un ensemble dont le dénominateur commun consiste en la défense des intérêts des patrons de l'industrie du sexe, les proxénètes, et de leurs clients, les prostitueurs. A ma connaissance, mais je peux hélas me tromper, le NPA est la seule orga politique à soutenir le droit des prostitueurs clients, ceux qui exercent la violence, sous couvert, comme d'hab dans le lobby proxénète, de protéger les prostituées. La précédente indignation de menvussa et consorts sur ce fil était que je parlais d'un appel à manifester
C'est assez compliqué de comprendre quelle est exactement la position du NPA par rapport à cette mobilisation. ça dépend de son interlocuteur au npa et de son appartenance de tendance ou de fraction... A l'époque, j'étais un odieux calomniateur, et je ne pouvais prouver, etc... Mais qui fait partie de ce nouvel appel à manifester du lobby proxénète? Il suffit de lire... mais l'appel unitaire, dont le NPA est cosignataire, pas seulement le texte présenté par menvussa, fort discret sur les alliances. Or c'est précisément sur les alliances que je critique. Concernant la manif copntre le racisme, on s'offusque de la présence du PS et du texte républicain, à juste titre. Là, on signe et on y va, c'est donc que les alliés ne posent aucun problème...

Certes, comme le disait feue la LCR jadis, à soi seule la pénalisation des clients, pas plus que celle des violeurs et frappeurs de femmes ne résout rien. Et donc la LCR dans sa majorité ne reprenait pas cette mesure. En revanche, elle ne défendait pas les auteurs de ce qu'elle considérait une violence faite aux femmes. Aujourd'hui, le NPA descend dans la rue, c'est à dire fait le choix de mettre des forces (et c'est un choix, ils ne peuvent être partout, à 2500 ou 3000:D ) dans une manif dont le coeur est clairement la lutte contre la pénalisation des clients et dans laquelle on trouve nombre de partisans de la transformation de la prostitution en "travail du sexe". Si l'on rajoute que pour nombre de gens, prostituées, survivantes de la prostitution, comprises, mais aussi pas mal de militants, assos et formations politiques, il ne peut y avoir lutte contre la prostitution sans la caractérisation de celle-ci comme une violence faite aux femmes, et donc la répression de ceux qui exercent cette violence, proxos, gangs, cartels, hôteliers, états, et bien sûr, directement, clients.

Qui plus est le choix fait par le lobby proxénète a toujours été de pointer les limites du modèles suédois, dans des termes repris maintenant par le NPA. Là aussi, avant de hurler à la diffamation, il faut remonter le fil, c'est assez clair. En revanche, le désastre constaté dans les pays qui ont choisi de protéger les clients et de légaliser la violence prostitutionnelle, est occulté soigneusement de tout retour critique. Par le NPA, je ne sais pas, par ses alliés de l'heure, je sais. Le désastre sur les chiffres de la violence, de la traite, de l'exploitation des enfants, etc, sans commune mesure avec les limites du modèles suédois... On fait comme s'il était possible de réformer la prostitution et la débarrasser de la violence. Or c'est faux. La violence sexuelle, la violence de genre et de classe sont consubstantielles à la prostitution. Et en manifestant contre la péanlisation des clients, mieux en expliquant dans le texte cité obligeamment par menvussa, que s'attaquer aux clients est s'attaquer aux personnes prostituées, le NPA dégage les clients de leur responsabilité dans la violence qu'ils exercent, les blanchit de cette violence et les place dans un rapport d'intérêt commun avec les femmes qu'ils violentent. Beurk...

Quant à lier la montée de la violence à la pénalisation des clients, c'est amusant. D'abord parce que cette violence n'explose pas seulement et de très loin en Suède. Et cela indiquerait donc que pour que des hommes n'agressent pas des femmes, il faut leur donner des prostituées... Pfff... Outre que cela n'a jamais été démontré, cela en dirait long sur la tâche sociale des personnes prostituées, sur la nature de la prostitution, comme succédané au viol, sur la nature des clients et de ce qu'ils recherchent dans l'acte prostitué, etc. Plutôt l'inverse de ce que l'on cherche à démontrer, à savoir la nocivité de la pénalisation des clients. Les limites du modèle suédois sont plus largement à chercher sur le déclin des politiques sociales associées à la pénalisation des clients, l'impact des mesures néo-libérales, etc...
Voila qui est clair : Toussaint ne nous reproche pas des contenus qui prétendraient défendre les clients, et il ment comme un arracheur de dent quand il prétend le contraire. Il nous reproche de manifester avec le strass (qui est effectivement "pro prostitution") ce qui est différent. Je suppose que continuant sur sa lancée, Toussaint va nous reprocher d'etre islamo gauchiste voir même hitlérotrotskyste, pendant qu'il y est...


Quant à lier la montée de la violence à la pénalisation des clients, c'est amusant.
Les prostituées suédoises violées et assassinées trouvent ca beaucoup moins amusant. Et moi je te trouve ignoble.

Et cela indiquerait donc que pour que des hommes n'agressent pas des femmes, il faut leur donner des prostituées... Pfff...
La prostitution en tant que violence faite aux femmes est indissociable de l'agression de prostituée. Or tout montre que les conditions d'exercice clandestin de la prostitution n'abolisseent pas du tout la violence faites à ces femmes, et qu'elles les rendent à la fois plus nombreuses, "décomplexées" et dangereuses. Les proxénétes se présentent comme des "défenseurs" des femmes prostituées. Evidemment, il s'agit d'une imposture. Je ne peut que constater que leur soi disant "protecteurs" moralistes ne valent guère mieux.

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Message  Achille Mer 27 Nov - 16:40

gérard menvussa a écrit:Les proxénétes se présentent comme des "défenseurs" des femmes prostituées. Evidemment, il s'agit d'une imposture. Je ne peut que constater que leur soi disant "protecteurs" moralistes ne valent guère mieux.
Alors là franchement tirer un trait d'égalité entre les abolitionnistes des "moralistes" selon Menvusa et les proxénètes... comment dire... il a carrément pété un câble comme d'habitude  Il est incapable de discuter calmement sans traiter ses interlocuteurs de "staliniens" et maintenant c'est nouveau ça vient de sortir de "proxénètes".
La loi constitue un progrès la suppression du racolage « passif » de  Sarkozy, qui a forcé les personnes prostituées à se cacher encore plus et à les précariser sans aucun progrès contre le proxénétisme. Quand à la pénalisation du client (le client du proxénète) qui "se paie" le non désir de la personne prostituée c'est une décision nécessaire contre les violences et l'exploitation ignoble des personnes prostituées.


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Message  sylvestre Mer 27 Nov - 16:43

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Message  gérard menvussa Mer 27 Nov - 17:13

Alors là franchement tirer un trait d'égalité entre les abolitionnistes des "moralistes" selon Menvusa et les proxénètes... comment dire... il a carrément pété un câble comme d'habitude  Il est incapable de discuter calmement sans traiter ses interlocuteurs de "staliniens" et maintenant c'est nouveau ça vient de sortir de "proxénètes".
Je ne tire aucun trait d'égalité : les proxénètes font régner une terreur bien réelle, les "défenseurs" du type Toussaint sont surtout actif virtuellement. Entre une violence réelle et une violence virtuelle, le choix des prostituées est vite fait. Quand elles ont le choix, mais sauf trés rares exception, elles n'ont justement pas le choix...

la suppression du racolage « passif » de  Sarkozy
est effectivement un progrés.

Quand à la pénalisation du client (le client du proxénète) qui "se paie" le non désir de la personne prostituée c'est une décision nécessaire contre les violences et l'exploitation ignoble des personnes prostituées.
Tout montre qu'au contraire,  la violence et l’exploitation ignoble des personnes prostituées ne peut qu'augmenter avec ces méthodes. alors qu'une toute autre politique de lutte contre la traite des femmes prenant en compte leur status de victime est possible et nécessaire. Celle que vous préconisez aura les mêmes effets  que la prohibition de l'alcool : elle augmentera encore les trafics. Le lobby prostitutionnel que vous prétendez combattre ne peut qu'en sortir renforcé !
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Message  Achille Mer 27 Nov - 18:23

gérard menvussa a écrit:Tout montre qu'au contraire,  la violence et l’exploitation ignoble des personnes prostituées ne peut qu'augmenter avec ces méthodes....
"Tout" ? Comme tes conclusions fantaisistes sur les stats sur l'augmentation de la violence en Suède où tu t'es fait épinglé par Eugène ...

Un témoignage supplémentaire :

Prostitution : « Je n’étais qu’une marchandise »

LE MONDE | 26.11.2013 à 17h56 • Mis à jour le 27.11.2013 à 14h46 | Par Rosen Hicher (Ex-prostituée, membre des Survivantes)
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Scène de prostitution à Nice, en mars 2013.

Mesdames, Messieurs, vous qui avez signé la pétition lancée par Antoine ou le « Manifeste des 343 salauds », savez-vous quelle réalité vous défendez ? Vous, célébrités qui vivez sous les projecteurs, vous ne connaissez ni la précarité ni la violence, vous pensez vraiment que la prostitution, c'est du cinéma ?

J'ai été prostituée pendant plus de vingt ans. Dans la pénombre des bars, j'ai été soumise au « bon plaisir » des clients. J'y ai subi leurs insultes, leurs exigences humiliantes. J'ai côtoyé des Françaises en pleine détresse et des victimes de la traite venues de pays en ruine ; toutes mourant à petit feu ; toutes ou presque manipulées par un réseau ou un salaud, petit proxo ou grand trafiquant dont le job est de fournir au client la « marchandise » qu'il convoite.

LES SANS-VOIX

Aujourd'hui, au nom de toutes les sans-voix, de toutes ces femmes interdites de parole, je veux vous dire ma colère ! Que croyez-vous ? Que notre silence est le signe de notre acceptation ? Mais regardez-vous ! Nous nous taisons à cause de votre jugement, de votre mépris ! Car soit nous avons peur, soit nous avons honte ! Malgré tous les beaux discours, vous nous considérez comme des moins que rien ; en un mot, comme des « putes ».

Que pouvez-vous savoir, dans ces conditions, de nos larmes quand le client a tourné le dos ? De notre désespoir, de notre sentiment d'abandon, de notre révolte face à ces hommes qui nous salissent et volent jusqu'à notre intimité ? Que savez-vous de notre détresse ? De la peur au ventre qui nous saisit à chaque passe ?

Vous aimez penser que nous avons le choix. J'en rirais si j'avais encore la force d'en rire. Pour moi, comme pour beaucoup de celles que j'ai rencontrées, tout a commencé par les belles paroles d'un homme. Il était beau et me couvrait de cadeaux, moi qui n'avais jamais rien reçu, sinon la violence de mon père et les viols de mon oncle. Je l'ai cru.

Pas de chance : il était mac. J'avais 17 ans, j'étais en fugue. Il m'a prise en stop et balancée dans les « tournantes » pour me préparer à mon futur statut de femme vendable, de femme jetable. Ces hommes sont des prédateurs. Ils s'attaquent aux plus vulnérables, flairent « la bonne pute ». Après, il nous reste à nous montrer grandes gueules pour éviter les violences et les perversions des clients que notre fragilité excite.

Je suis donc tombée dedans. Et j'ai mis vingt-deux ans à en sortir. Vingt-deux ans de violences sexuelles, arrosées de beaucoup d'alcool pour tenir le coup, pour ne pas voir, ne pas sentir. Quand on est dedans, on ne peut rien faire d'autre que dire : c'est bien ! C'est pour ma famille, c'est pour mes enfants ! Sinon on s'effondrerait, comme un château de cartes. Moi, un temps, j'ai même défendu la prostitution et revendiqué les maisons closes !

UNE VIE SANS VIE

Pourquoi n'as-tu rien fait pour changer de vie, allez-vous dire ? Mais qui embaucherait une femme sans passé ? Je n'ai plus de vie ; si, une vie éteinte, une vie sans vie. Je ne sais plus chercher, je ne sais plus me vendre. Car il faut se vendre et moi, je ne sais que vendre mon corps. Vendre mon courage, mon ardeur, ma force, démontrer que je sais travailler, mais comment ? Et faire quoi ? Je ne sais plus.

Je me suis perdue en route ; comme si j'étais morte sans m'en rendre compte. A force de m'absenter de moi-même pour résister aux assauts de tous ces hommes, j'ai le sentiment de vivre dans une bulle au-dessus de mon corps. Je ne ressens plus rien. Je voudrais tellement me réhabiter ! Mais je ne m'aime plus, je déteste la femme que je suis devenue. Leur souvenir me poursuit : des mains me touchent, des ventres tous plus gros les uns que les autres, des peaux rugueuses et sales…

Les clients ne peuvent pas aimer, ils ne peuvent que baiser. Je suis une marchandise qu'ils achètent, comment pourrais-je encore être moi ? Clients, je vous accuse ! Et j'accuse la société qui ne m'a pas aidée à sortir de cette entreprise de démolition.

Vous croyez que mon histoire date ? Qu'aujourd'hui les filles sont libres ? Non, je les rencontre, elles me parlent. Et leur histoire n'a pas bougé d'un pouce. Le décor change, la rue Saint-Denis est remplacée par Internet, les bordels par les bars à hôtesses, mais leur vulnérabilité est la même. Et vous persistez à l'exploiter sans vouloir savoir, en vous berçant de fantasmes et de littérature.

Quand on survit – car beaucoup en sont mortes et en mourront encore –, on est détruite à jamais. Aujourd'hui, je vous le demande : aussi dérangeante soit-elle, regardez la réalité en face. Vous parlez de risques sanitaires, de clandestinité. Mais la clandestinité est dans la chambre, quand la porte se referme et nous laisse seule aux mains du client ! Ce qui ravage notre santé, ce n'est pas le lieu où s'exerce la prostitution. C'est la prostitution.

Et puis regardez enfin mes soeurs prostituées comme des femmes, pas comme des « putes » ! Des femmes que seule une loi pourra protéger, désintoxiquer de toutes leurs dépendances : la came, l'alcool, les macs. Je veux leur dire que c'est possible. J'y crois. J'y suis arrivée.

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Message  verié2 Mer 27 Nov - 19:53

Des femmes que seule une loi pourra protéger, désintoxiquer de toutes leurs dépendances : la came, l'alcool, les macs. Je veux leur dire que c'est possible. a écrit:
Si une loi avait ce pouvoir, ça serait formidable et ça se saurait...
Pour le reste du témoignage, il me semble que personne de sérieux ne met en doute le fait que la, prostitution soit une abomination pour la très grande majorité des prostitué(e)s.

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Message  gérard menvussa Mer 27 Nov - 21:27

C'est l'évidence même. Cela dit, il y a moins de trois ans, elle défendait dans un livre la réouverture des "bordels". Avec la même conviction qu'aujourd'hui la pénalisation des clients.

Plaidoyer pour la légalisation de la prostitution, ce texte provoque une réflexion sur l'hypocrisie de notre société française.
Les prostituées n'existent officiellement qu'au moment de payer des impôts, pour le reste elles sont condamnées à la quasi clandestinité. C'est la porte ouverte à toutes les violences, à la criminalité, aux dangers sanitaires, aux risques potentiels quotidiens, car elles sont seules face à des clients qui peuvent être porteurs de lourdes pathologies.
Considérant le problème posé par la prostitution dans le monde, Rosen démontre que notre pays ne pourra pas rester longtemps dans le déni de ce phénomène. Regardant sous tous les angles les problématiques de santé, d'ordre public, de sécurité et même de moralité, Rosen plaide pour un prostitution légalisée.
Il faut des lieux dédiés, tels que les Eros Center, comme en Allemagne. Rien n'interdit à nos élites de trouver une solution encore meilleure et mieux adaptée à notre pays. Il faut sortir de l'hypocrisie meurtrière, il faut protéger ces femmes, les comprendre et mieux encadrer ce « très vieux métier » qui à l'évidence ne disparaîtra jamais.
http://www.editions-bordessoules.fr/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage_eb.tpl&product_id=27&category_id=9&vmcchk=1&option=com_virtuemart&Itemid=78

Que cette personne ait vécu dans sa chair et son esprit la violence insoutenable de la prostitution est indéniable. Mais ses convictions sont par trop variables pour pouvoir les instrumentaliser pour sa cause.

http://www.sudouest.fr/2010/10/06/la-maison-est-close-204481-1391.php
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Message  gérard menvussa Mer 27 Nov - 21:33

Comme tes conclusions fantaisistes sur les stats sur l'augmentation de la violence en Suède où tu t'es fait épinglé par Eugène .
Je suis en train de préparer cette réponse. Comme on est pas sur un sujet fantaisiste, je prend quelque temps pour préparer quelques chiffres. Qui montrent le biais que constitue "l'augmentation de déclaration" (ça c'est facile) Mais ce qui est le plus difficile a trouver, c'est l'augmentation de violence faites aux prostituées. Qui est indéniable, mais difficile à prouver (surtout qu'en général, elles ne viennent pas se plaindre aux flics quand elles peuvent faire autrement) Encore faut il trouver les chiffres.
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Message  Achille Mer 27 Nov - 22:22

gérard menvussa a écrit:
Quand à la pénalisation du client (le client du proxénète) qui "se paie" le non désir de la personne prostituée c'est une décision nécessaire contre les violences et l'exploitation ignoble des personnes prostituées.
Tout montre qu'au contraire,  la violence et l’exploitation ignoble des personnes prostituées ne peut qu'augmenter avec ces méthodes. alors qu'une toute autre politique de lutte contre la traite des femmes prenant en compte leur status de victime est possible et nécessaire. Celle que vous préconisez aura les mêmes effets  que la prohibition de l'alcool : elle augmentera encore les trafics. Le lobby prostitutionnel que vous prétendez combattre ne peut qu'en sortir renforcé !
Pour qu'il y ait une victime il faut qu'il y ait un agresseur. Et dans la prostitution d'aujourd'hui il y en trois.
Le premier, le proxénète et les réseaux qui, par la violence, le chantage, la maltraitance, contraignent puis spolient les personnes prostituées.
Le second, le client, qui se paie le non désir d'une personne prostituée, par la force de l'argent "si je te pisse dessus c'est combien"...etc. dans un numéro de duettiste avec le proxénète.
Le troisième c'est l'état qui par la loi Sarkozy (entre autre) avait légiféré le délit de prostitution passive pour tenter de rendre discrète voire invisible la prostitution.

La pire des situation est donc la situation actuelle. C'est depuis 2002 que les personnes prostituées se cachent de plus dans les pires des conditions.
La loi, comme beaucoup de lois, ne résoudra pas tout. Mais l'abolition du délit de racolage sera un pas dans une reconnaissance meilleure du statut de victime des personnes prostituées car leur activité ne sera plus un délit.
Ensuite la pénalisation du client va entériner le fait que l'argent d'un client qui se paie le corps contraint d'une personne prostituée c'est de l'argent qui enrichir dans les réseaux mafieux et criminels.
Que les deux maillons de la chaine d'exploitation soient visés par la loi est donc juste.
Pour le reste la tâche reste immense en particulier pour démanteler les réseaux mafieux de traite des femmes étrangères qui constituent l'essentiel de la prostitution.


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Message  Toussaint Jeu 28 Nov - 2:06

Toussaint ne nous reproche pas des contenus qui prétendraient défendre les clients
Very Happy Very Happy Very Happy Je ne vous reproche en effet pas des contenus (cela ne veut rien dire, et je n'ai jamais parlé d'une telle sottise, je te laisse la sottise), je vous reproche de défendre les clients et d'etre le seul parti politique défenseur des clients, alliés aux pires apologues de la prostitution, là où cela compte, dans la rue. Et toutes tes éructations ne peuvent dissimuler ce fait. Les faits, menvussa, les faits... vous êtes heureusement le seul parti ouvrier à vous salir en participant à une manif du lobby proxénète. De plus, le texte du NPA que tu cites est clairement un texte s'opposant à toute répression et dénonciation du client. Tu peux m'insulter et me traiter de menteur, je constate et je maintiens.

D'ailleurs te voici en train de chercher des arguments pour protéger les clients de toute répression en abritant voitre parti pris pro-client derrière une défense des prostituées.

En effet, c'est risible. Et vous êtes risibles. Vous défendez le droit des hommes à se payer des femmes, point barre. Cela ne mange pas de pain de trouver "horrible" la prostitution et de s'opposer à toute loi menaçant les prostitueurs que sont les clients. C'est comme les réformistes qui parlent de socialisme mais dans la pratique défendent l'ordre bourgeois au nom de la préservation des intérêts de la classe même.

Tout montre qu'au contraire,  la violence et l’exploitation ignoble des personnes prostituées ne peut qu'augmenter avec ces méthodes
Tout? Boufre... Voici bien un grand mot que tu auras du mal à prouver.Very Happy Very Happy Very Happy 


Et puisqu'on parle de moralisme, sans évidemment pouvoir le démontrer, et encore moins le définir Very Happy Very Happy Very Happy, voici un texte signé jadis par la LCR en 1999, que tu défendais bec et ongles je suppose, en son temps, en insultant ses critiques, à ton habitude.

NON !... à L’EUROPE PROXÉNÈTE
**********************
En totale contradiction avec la Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949 « pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui » l’Union Européenne affirme vouloir désormais « combattre le trafic " illégal " des personnes » reconnaissant ainsi qu’il peut y avoir un commerce " légal " des êtres humains.
C’est, en partie, la conséquence de ce qui a été défini lors de la Conférence Internationale sur les Femmes de Beijing (1995), cette subtile distinction introduite sous l’égide des pays réactionnaires entre prostitution dite " LIBRE " et prostitution dite " FORCÉE ", permettant toutes les dérives que nous avions prédites et que nous voyons apparaître actuellement. COMMENT PEUT-ON PENSER QU’UN ETRE HUMAIN PUISSE FAIRE LE CHOIX DÉLIBÉRÉ DE DEVENIR ESCLAVE : CAR ÊTRE PROSTITUE/E C’EST ETRE ESCLAVE... C’EST LA DERNIÈRE FORME DE L’ESCLAVAGE MODERNE !
Seul le Gouvernement Suédois a proclamé, en 1999, que : LA PROSTITUTION EST UNE VIOLENCE CONTRE LES FEMMES. Il a rédigé un texte " POUR LA PAIX DES FEMMES " et a commencé à PÉNALISER LES CLIENTS. Qu’attendent nos Gouvernements respectifs pour agir de même ?
*************
Le fait prostitutionnel n’est pas " le plus vieux métier "du monde... Il est lié aux RAPPORTS de DOMINATION DES HOMMES SUR LES FEMMES depuis l’avènement du PATRIARCAT.
La cause essentielle en est LA DEMANDE MASCULINE (même si cette demande concerne parfois d’autres hommes, c’est l’exception qui confirme la règle).
Les circonstances favorisantes sont :
* Les abus sexuels dans la famille (inceste, viols).
* La très GRANDE VIOLENCE ENVERS LES FEMMES partout dans le monde, sans distinction de race, de classe sociale, de culture ou de religion.
* La très GRANDE PAUVRETÉ DES FEMMES, qui ne possèdent que 1% des richesses de la planète alors qu’elles reproduisent la race humaine et effectuent la majeure partie du travail de production de ces richesses.
* LE CRIME ORGANISE, dont l’impunité est assurée par les ÉTATS dont certains sont, eux-mêmes, DE GRANDS PROXÉNÈTES par les amendes qu’ils infligent et les impôts qu’ils prélèvent sur les personnes prostituées contribuant, ainsi, à les maintenir dans le système qui les exploite.
* LE BLANCHIMENT DE L’ARGENT de la prostitution (et de la drogue), avec la bénédiction des Gouvernements et des banquiers complices.
* Le TOURISME SEXUEL vers les pays défavorisés où les parents sont quasiment " obligés " de vendre leurs trop nombreux enfants et où ils se séparent, prioritairement, des petites filles. Signalons, à ce sujet, les pratiques peu connues de certains pays musulmans où les fillettes sont vendues au plus offrant, dès l’âge de 9 où 10 ans, dans les maisons closes tolérées par les Gouvernements même les plus intégristes. Ces cas relèvent à la fois de la prostitution ET DE LA PÉDOPHILIE...
* La PORNOGRAPHIE dans les médias et sa diffusion, (non contrôlée par des textes législatifs), via INTERNET qui donne, des femmes, des images dévalorisantes d’objets sexuels à consommer pour le plaisir et le rut masculins !
*************
Nous sous-signé/e/s affirmons que LA PROSTITUTION N’EST PAS UN MAL NÉCESSAIRE ET QU’ELLE DOIT DISPARAÎTRE.
Nous exigeons que l’Union Européenne prenne une position efficace et solidaire :
- en supprimant la dichotomie qu’elle établit, sciemment, quand elle parle de trafic " illégal " des personnes, ce qui laisse la porte ouverte à la reconnaissance de la prostitution comme un " métier ".
- en pénalisant les clients : car la demande conditionne l’offre.
- en luttant contre toutes les formes de proxénétisme, y compris de celles des États.
- en permettant la réinsertion des prostitué/e/s dans des métiers qui préservent leur dignité.
- en instituant un fond spécial d’aide aux femmes en détresse, seules avec enfants, pour suppléer l’irresponsabilité flagrante de nombreux pères divorcés...
- en imposant une égalité réelle de rémunération, entre femmes et hommes, dans le travail.
- en mettant en oeuvre une éducation NON SEXISTE.
L’EXPLOITATION SEXUELLE NE DOIT PLUS EXISTER !....
Trotsky définissait la prostitution comme « l’ultime dégradation de la femme au profit de l’homme capable de payer ». Amusant de voir des gens se réclamant de lui défiler dans la rue en défense de ces hommes et de leur sacro-saint droit à profiter de la misère.
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Message  gérard menvussa Jeu 28 Nov - 12:07

je vous reproche de défendre les clients
cette défense passe par des "contenus", des textes, des appels, des tracts. Or ce que tu dit est un mensonge. Tu es d'ailleurs incapable de citer un texte signé par le npa défendant "les clients". Nous défendons les prostituées. Tu en rigoles. C'est la différence entre nous.
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Message  Toussaint Jeu 28 Nov - 14:21

des textes, des appels, des tracts
ce que tu dit est un mensonge
Tu es d'ailleurs incapable de citer un texte signé par le npa défendant "les clients".
Il y a les textes récents que tu as cités et que tout le monde peut lire.
Ils sont clairs, vous vous opposez à la pénalisation des clients et descendez dans la rue pour l'empêcher. Vous défendez les clients contre la répression, dans les faits... chose dont tu as horreur, nini... A un moment vous rugissiez que vous en aviez avant tout après la loi sur le racolage passif que la pénalisation du client masquerait. A présent, il ne vous reste plus qu'à vous battre bec et ongles pour l'impunité des prostitueurs. Mais évidemment, que nenni, en réclamant leur impunité, leur droit à prostituer, ce sont les prostituées que vous défendez. Very Happy Very Happy Very Happy Et ce con de Trotsky qui pensait naïvement que les clients sont les auteurs d'une violence faite aux femmes. Con, ce type, comme d'hab, rien compris, scandaleux moraliste bourgeois, ou petit-bourgeois, de mauvaise foi comme Toussaint et consorts. Very Happy Very Happy Very Happy Tu vois, menvussa, il y a des compagnies politiques que je préfère à la tienne... Very Happy Very Happy Very Happy 

J'ai dit que vous défendez les clients dans la rue avec les autres composantes du lobby proxénète. J'ai dit que sous couvert de défendre les prostituées, vous défendiez les clients, c'est à la vue de tous et toi-même vas chercher (ce qui montre éloquamment que tu ne les as pas) des stats, des chiffres, pour "prouver" que la défense des prostituées passe par l'immunité des clients, leur droit à consommer... Pour moi, cela veut dire vous opposer à la répression des clients. Quant à vos arguments, oui, ils me font rire. Et ricaner. Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy 
Puisque tu sembles ne pas bien comprendre, précisons.
Le NPA demande une loi contre les licenciements. On lui oppose assez souvent l'intérêt des travailleurs. Pas question d'interdire de licencier, cela dissuaderait les patrons d'embaucher. Donc, pour ne pas décourager les patrons d'embaucher et de recourir au travail au noir, avec la surexploitation et la violence sociale associée, il faut ne surtout pas empêcher les licenciements. Une loi contre les licenciements se retournerait ainsi contre les travailleurs... Ouarf... On entend cela tous les jours et sur tous les tons, et les gens qui défendent l'interdiction des licenciements y voient un cadeau au patronat, une défense des intérêts des patrons. A juste titre, quelle que soit les trésors de rhétorique déployés pour cela, les statistiques, et même les discours de certains courants "ouvriers".

Ce n'est pas la même chose? Non, rien ni jamais n'est "la même chose", mais la méthode est la même, et tant vaut la méthode...

Alors, lorsque tu te drapes dans l'indignation, précisons, je ne me ris pas des personnes soumises de gré ou de force à la violence prostitutionnelle, je ris de vos arguments. Au moins sylvestre a une cohérence, lui nie que la prostitution soit une violence, il pense que la prostitution est un service comparable aux services d'aiude aux personnes, ou au travail de serveur ou serveuse de café. Les personnes exercent leur choix. Les problèmes de traite et de violence sont à combattre comme dans le reste du marché du travail par des lois et en particulier des lois reconnaissant la prostitution comme un travail ordinaire. Je pense et je l'ai dit souvent, que cela légalisera seulement tout ce que cela prétend combattre, et que cela ne fera que rendre plus difficile le combat contre les réseaux, la violence, ce dont se rendent compte les états qui ont choisi le chemin opposé à la pénalisation des clients. Et aujourd'hui réfléchissent, voire l'adoptent. Mais je comprends, menvussa, ils n'ont pas les vrais chiffres, tttt, tu vas les leur donner... Very Happy Very Happy Very Happy Sylvestre et le STRASS, d'autres, ils ont leur position (je ne confonds pas sylvestre et le STRASS, mais ils partagent en gros ce que je viens de dire, non? Si je me trompe, sylvestre précisera...) et elle est cohérente. Mais la position du NPA? Elle me fait rire maintenant.

Ce qui est rigolo, c'est que lorsque j'avais dit que vous vous retrouviez à manifester avec le STRASS, je m'étais déjà fait traiter de menteur, de calomniateur par le même menvussa, qui, quelques mois après, reconnaît les faits, et pour cause...Very Happy  Et cette fois, je suis menteur parce que je refuse de croire que la défense des intérêts des personnes prostituées passe par la défense des intérêts de leurs prostitueurs. Car s'opposer à la répression des clients, c'est défendre leurs intérêts. C'est un fait. Le verbiage-rideau de fumée ne m'impressionne pas.

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Message  gérard menvussa Jeu 28 Nov - 14:40


Il y a les textes récents que tu as cités et que tout le monde peut lire.
Ils sont clairs, vous vous opposez à la pénalisation des clients et descendez dans la rue pour l'empêcher. Vous défendez les clients contre la répression, dans les faits.
Il est clair que défendre que la loi de représsion doit être combattue implique effectivement que le "client" s'en sortira bien, sans répression. Mais cela ne signifie aucunement que nous défendrions le "droit" du client a abuser d'une prostituée.

Tu as cité un exemple. J'y reviendrais parce qu'il est exemplaire de ta façon de faire de la politique, trés similaire en fait a ceux qui se prétendent laique et qui veulent faire des athées "par ordre du mufti".

Mais le probléme est plutot similaire a la question de "l'agriculture industielle". Nous nous opposons à l'agriculture industrielle Pour autant, nous sommes contre une loi qui interdirait purement et simplement l'élevage en batterie (des porcs ou des poulets)

Quand à la question de "l'interdiction des licenciements", on sait que souvent on avance plutot "interdiction des licienciements pour les boites qui font des profits, et droit de controle des salariés"". Fait on pour autant partie du "lobby des licencieurs" ? Non, mais on tient compte des premiers intéressés, les travailleurs eux même. Or autant ceux ci peuvent être indignés quand une boite qui fait des profits licencie, autant quand une boite à de vraies difficultés, c'est bien plus compliqué...

Contrairement a toi, nous sommes pour des mesures qui partent des intérets des prostituées, qui les aident à sortir de cette sitution, qui leurs donnent des papiers (de nombreuses sans papiéres sont ainsi forcée à la prostitution) etc.
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Message  Toussaint Jeu 28 Nov - 15:57

J'y reviendrais parce qu'il est exemplaire de ta façon de faire de la politique
Reviens-y, reviens-y et grand merci de l'intérêt que tu me portes, très exemplaire aussi de ta façon de concevoir les débats politiques.

Je remarque que je ne suis plus un menteur, ni un calomniateur mais que sur un point au moins je ne mens pas, à savoir que vous vous battez pour que le client s'en sorte bien et sans répression.

Sans répression de son action de prostitueur.

Si vous considérez comme vos alliés du STRASS, que la prostitution n'est pas une violence faite aux femmes, mais une activité professionnelle souvent exercée d'un libre choix, et que donc les clients ne jouent aucun rôle oppresseur des prostitué-e-s, parfait. Je ne suis pas d'accord. Mais bon, cela est au moins logique.

En revanche, si vous considérez que la prostitution est une violence faite aux femmes (position très longtemps défendue par la LCR, organisation dont tu faisais partie et dont tu insultais déjà les opposants à peu près dans le mêmes termes que ceux dont tu m'abreuves), il y a bel et bien une certaine contradiction à défendre dans la rue les clients contre la répression. Ne pas demander leur pénalisation est une chose, pas très tenable, mais bon... S'y opposer dans la rue est une toute autre histoire, a fortiori pour une petite orga qui fait des choix sous la contrainte de sa taille comme on me le rappelle justement sur d'autres questions. Concrètement vous descendez dans la rue avec des groupes partisans de la reconnaissance de la prostitution comme un métier comme un autre pour vous opposer à la répression de gens qui exercent une violence de genre et de classe. Les faits sont là et toutes tes insultes ne les feront pas dsparaître.

Ton distingo sur les boîtes qui font des profits, etc... Very Happy Very Happy Very Happy  J'espérais que d'avoir écrit "ce n'est pas la même chose" aurait suffi à te dissuader de cet argument pathétique. Mais bon, avec ta "façon de faire de la politique"...Very Happy  J'avais parlé d'analogie dans la démarche. Et nous demandons des choses y compris pour empêcher les licenciements dans ces boîtes, mais sans doute l'ignres-tu? Very Happy 

Quant à donner des papiers pour les prostituées, c'est aussi typique de "ta façon de faire de la politique"Very Happy Very Happy Very Happy : tu fais semblant de présenter la pénalisation des clients comme s'opposant à la demande de papiers pour les prostituées. Bien évidemment, je ne pensais pas que demander la pénalisation des clients signifiait exclure les personnes prostituées de nos demandes de libre circulation et de papiers pour tous. Ou alors, tu veux dire que les prostituées seraient les seules sans papières à qui l'on devrait donner des papiers? Le débat est risible. On demande des papiers pour tous et l'ouverture des frontières, pour les personnes prostituées et pour tous les sans papiers, ton argument est bidon. Enfin, je te renvoie au texte que je viens de citer cntre l'Europe proxénète qui précisait, je le cite car tu sembles ne pas l'avoir lu:

Nous exigeons que l’Union Européenne prenne une position efficace et solidaire :
- en supprimant la dichotomie qu’elle établit, sciemment, quand elle parle de trafic " illégal " des personnes, ce qui laisse la porte ouverte à la reconnaissance de la prostitution comme un " métier ".
- en pénalisant les clients : car la demande conditionne l’offre.
- en luttant contre toutes les formes de proxénétisme, y compris de celles des États.
- en permettant la réinsertion des prostitué/e/s dans des métiers qui préservent leur dignité.
- en instituant un fond spécial d’aide aux femmes en détresse, seules avec enfants, pour suppléer l’irresponsabilité flagrante de nombreux pères divorcés...
- en imposant une égalité réelle de rémunération, entre femmes et hommes, dans le travail.
- en mettant en oeuvre une éducation NON SEXISTE.
Evidemment, la question de la prostitution ne remet pas en cause (pour toi si? Very Happy ) tout le reste des revendications sociales et syndicales sur l'exploitation du travail, le droit au logement, à la santé, etc... pour tous. C'est à dire aussi pour les migrant-e-s et les prostitué-e-s.

Et pénaliser les clients. Vous, vous défilez pour qu'on n'y touche pas et qu'ils continuent tranquillement à exercer leur violence sur les femmes contraintes de s'y soumettre. Mais, como no, c'est pour défendre ces dernières. Ben tiens... Very Happy Very Happy Very Happy Si la liberté de prostituer avait amélioré la sécurité des personnes prostituées, cela se saurait. Il n'y a qu'à voir, mais tu vas nous donner des chiffres le prouvant, hein, menvussa?

Pour ce qui est de ton mélo sur l'opposition entre pénalisation des prostitueurs et soutien des personnes prostituées, je te renvoie, non à la façon de faire de la politique, mais à la façon dont le Nid travaille avec les personnes prostituées. Et pourtant ils ne seront pas avec vous pour défendre l'impunité des clients... Je crois, le bruit en court avec une certaine insistance que le Nid en fait plus pour soutenir les prostitué-e-s que toi ou le NPA. Mais je m'arrête, je me trompe sans doute... Very Happy Very Happy Very Happy 
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Message  Eugene Duhring Jeu 28 Nov - 17:00

Toussaint a écrit:
Et pénaliser les clients. Vous, vous défilez pour qu'on n'y touche pas et qu'ils continuent tranquillement à exercer leur violence sur les femmes contraintes de s'y soumettre. Mais, como no, c'est pour défendre ces dernières. Ben tiens... Very Happy Very Happy Very Happy Si la liberté de prostituer avait amélioré la sécurité des personnes prostituées, cela se saurait. Il n'y a qu'à voir, mais tu vas nous donner des chiffres le prouvant, hein, menvussa?

Pour ce qui est de ton mélo sur l'opposition entre pénalisation des prostitueurs et soutien des personnes prostituées, je te renvoie, non à la façon de faire de la politique, mais à la façon dont le Nid travaille avec les personnes prostituées. Et pourtant ils ne seront pas avec vous pour défendre l'impunité des clients... Je crois, le bruit en court avec une certaine insistance que le Nid en fait plus pour soutenir les prostitué-e-s que toi ou le NPA. Mais je m'arrête, je me trompe sans doute... Very Happy Very Happy Very Happy 
Je suis désolé Toussaint mais cette façon "innocente" de jouer de la sémantique n'est pas nouveau chez les militants ou ex-militants NPA. Il en va de la prostitution comme de la présidentielle de 2002. Que l'on dise : "Nous sommes du côté des prostituées, contre leur exploitation mais contre la pénalisation de leurs clients", ressort du même registre que : "Nous appelons à battre le FN dans les urnes et la droite dans la rue mais nous n'avons pas appelé à voter Chirac".
De plus, cette sémantique doit s'adapter bien souvent au cours sinueux pris par l'opportunisme quand en 1999 comme tu le fais remarquer, la LCR en appelle à la pénalisation des clients citant la Suède en exemple en apposant leur signature ... pour se ranger 12 ans après derrière les défenseurs des clients sans avoir expliquer à aucun moment les raisons de cette révolution à 180° !

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Message  sylvestre Jeu 28 Nov - 19:05

Un tournant réactionnaire et nationaliste

LE MONDE | 28.11.2013 à 09h21 • Mis à jour le 28.11.2013 à 14h56 |
Morgane Merteuil (Travailleuse du sexe et militante ) et Rokhaya Diallo (Journaliste et auteure)


Depuis quelques années, de manière étrange dans un pays toujours dominé par un intense sexisme, la question des violences faites aux femmes fait l'objet d'une attention particulière, jamais leur corps n'a autant fait parler. Des diverses lois prohibant le port du voile par les femmes musulmanes à la volonté d'abolir la prostitution, rarement la nécessité de protéger la dignité des femmes n'a autant monopolisé le débat public.
Mais, si l'on y regarde de plus près, on remarque que ce n'est que la condition de certaines femmes qui focalise toutes ces attentions : des femmes majoritairement non blanches et issues des couches les plus pauvres de la société.

UN SENTIMENT DE SUPÉRIORITÉ

Cependant, ce n'est pas une réflexion globale sur les mécanismes de domination de ces classes non privilégiées que leur condition provoque ni une dénonciation générale des industries dans lesquelles les femmes étrangères et/ou non blanches sont sureprésentées, mais un sentiment de supériorité de la part d'une catégorie privilégiée de femmes, qui s'arroge le droit de leur expliquer ce qui est bon pour elles.

Que des femmes choisissent d'embrasser l'islam et de manifester cette appartenance en portant un foulard ou un voile, tandis que d'autres décident de gagner leur vie en se prostituant semble inconcevable. Quant au respect de la liberté de conscience ou du droit d'exercer son travail dans les meilleures conditions possible, aucune de ces féministes ne semble croire qu'il s'applique aux prostituées ou aux musulmanes voilées.

Si l'oppression des travailleurs pauvres et précaires, les dommages physiques et mentaux infligés par la pénibilité du travail et les violences contre les femmes doivent êtres combattus, cela ne peut se faire sans la contribution des premier(e) s concerné(e)s.

Les féministes, qui ont lutté pour l'émancipation des femmes, ont permis la reconnaissance d'un droit fondamental permettant aux femmes de disposer de leur corps. Certaines d'entre elles seraient-elles indignes de faire valoir ce droit essentiel ?

Aux prostituées et aux femmes voilées traitées comme des mineures, incapables de comprendre les enjeux de leur propre libération, on ne laisse aucune option : leur choix ne peut en être un, seules les femmes privilégiées qui ne partagent pas leur condition seraient à même de décider pour elles.

LE RACISME INSTITUTIONNEL

Comment pourraient-elles évaluer leur degré de domination, sans les ressources intellectuelles de leurs « sauveuses », convaincues d'être plus à même de décrypter la complexité du monde et de dénoncer leurs oppresseurs…

L'oppresseur qu'on s'empresse de dénoncer en chœur lorsqu'il apparaît comme un autre, étranger, menaçant l'ordre républicain (réseaux de proxénétisme, réseaux terroristes), mais qu'on s'empresse de rendre invisible lorsqu'il n'est autre que la République française, à travers le racisme institutionnel et la violence des forces de l'ordre dont pâtissent les populations les plus fragiles.

A la fois éternelles victimes et résolument coupables, ces femmes ne peuvent porter un discours sur elles-mêmes, lutter pour faire reconnaître la légitimité de leur choix, de leur stratégie sans être immédiatement accusées de n'être que des agentes de l'intégrisme ou du proxénétisme. Renvoyant les prostituées comme les femmes voilées à une altérité indépassable, ce féminisme condescendant refuse de considérer ces femmes comme les égales des femmes blanches, non musulmanes, non prostituées.

Parce que, au lieu de se battre pour l'acquisition de droits égaux pour les femmes rendues vulnérables par des lois discriminatoires, il encourage la répression, la précarisation et l'exclusion de l'espace public de femmes en majorité non blanches et précaires, sous prétexte qu'elles sont trop ou pas assez vêtues, ce féminisme ne sert qu'une politique réactionnaire et nationaliste à l'opposé de l'émancipation collective qu'il nous promet.

Morgane Merteuil (Travailleuse du sexe et militante ) et Rokhaya Diallo (Journaliste et auteure)
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