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Prostitution/Travail du sexe

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Message  verié2 Mer 11 Déc - 17:20


(...)et si les femmes étaient petites du fait de l’intrusion de l’ordre social, de la domination ou, plus exactement, de l’ensemble des processus de domination masculine, dans un fait de nature[8] En d’autres termes, comment des pratiques culturelles se traduisent-elles sur le biologique ? (...) http://www.cairn.info/revue-l-homme-2010-2-page-179.htm#s2n5
D'accord, c'est un élément de réflexion. Mais le problème reste entier : pourquoi la domination masculine s'est-elle instaurée presque partout, à des degrés divers, dans les civilisations anciennes ? Ensuite, évidemment, on peut imaginer qu'elle ait perduré en raison de pratiques culturelles etc. Mais au départ ? (Nous sommes toujours dans une autre discussion que celle sur la prostitution. Si on ouvrait un nouveau fil ? Des camarades ont peut-être des lumières sur le sujet, des textes à proposer.)

verié2

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Message  Achille Mer 11 Déc - 18:05


Un entretien avec Christine Delphy – Politis
Par défaut
14/11/2013 11 Commentaires Textes divers

[Publié en octobre dernier et effectué par Ingrid Merckx, l'entretien suivant est extrait du n°1272 de la revue Politis. Je le reproduis avec l'aimable autorisation de Christine Delphy et d'Ingrid Merckx - merci à toutes deux.]

Le Lieu-dit, à Paris, était comble le 28 septembre pour la conférence organisée avec Christine Delphy à l’occasion de la réédition de son ouvrage phare. «L’Ennemi principal est un document de référence dans les études féministes. Ses deux tomes retracent l’évolution d’une pensée en mouvement», a souligné la sociologue Sylvie Tissot. Exemple : à propos du mariage pour tous, où Christine Delphy est passée du manque d’intérêt – «Ma génération était plutôt pour la suppression du mariage pour tout le monde» – au soutien. Une fracture s’est dessinée entre cette féministe « marxistematérialiste et radicale » et plusieurs jeunes auditrices à propos de la transsexualité. « Je ne vois pas en quoi soutenir une femme qui veut devenir un homme, et donc passer dans le camp de l’oppresseur, est un combat féministe », a-t-elle déclaré.

Environ trente ans se sont écoulés entre le premier article, éponyme, de l’Ennemi principal et le dernier article. Quelle différence d’impact entre alors et maintenant ?
Christine Delphy: Il n’y en a pas tant que ça. L’article le plus connu, « L’ennemi principal », porte sur les grandes structures du patriarcat et l’exploitation économique des femmes. Cela n’a, malheureusement, pas beaucoup changé. Le non-partage du travail dit  domestique est quasi le même. Le travail paraprofessionnel – que les femmes font pour leur mari sans recevoir de rétribution (comptabilité, accueil des clients, travaux en tous genres…) – a un peu diminué, notamment avec le déclin de l’agriculture. Mais de nouveaux métiers indépendants se sont créés. Et, dans ce domaine, on ne sait rien des inégalités.

Quels mouvements avez-vous opérés en trente ans ?
Je n’ai pas changé d’avis. « L’ennemi principal » est une sorte d’article programmatique que je n’ai cessé d’approfondir par chapitres. J’ai montré que les obligations des femmes persistaient dans le divorce, que la consommation présumée égale dans une famille est totalement inégale, que l’héritage n’est pas égalitaire. J’ai également développé la  démarche matérialiste en opposition à l’idéalisme et au naturalisme.

Vous avez toujours déploré le manque de reconnaissance par les marxistes de la spécificité de l’oppression féminine. Vos détracteurs sont-ils restés les mêmes ?
Mes détracteurs, de moins en moins nombreux, sont toujours ceux qui pensent que le capitalisme est la cause de tout. Le système patriarcal préexistait au capitalisme. Le système capitaliste n’a pas de raison de faire de différence entre les sexes. S’il en fait, c’est bien qu’il y a collusion entre capitalisme et patriarcat. Le capitalisme actuel appuie le système le plus spécifique de l’oppression patriarcale, soit l’extorsion de travail gratuit aux femmes. Car les femmes travaillent aussi sur le marché du travail et, là, elles sont sous-payées par rapport aux hommes. C’est encore plus évident dans les pays en développement. Maxence Van der Meersch, romancier du début du XXe, disait que les ouvrières étaient payées juste assez pour ne pas avoir de quoi vivre et être obligées de coucher avec le contremaître. Ce qui est quand même la base de la prostitution…

La pénalisation des clients n’a pas été abordée lors de votre conférence. Le sujet divise les féministes…
En effet, le sujet les divise, mais la majorité, dont moi, défend une pénalisation des clients pour lancer un message : ça n’est pas bien d’acheter les services sexuels de quelqu’un. Il faut changer les mentalités par rapport à cet acte. Il ne s’agit pas de mettre une fin brutale à la prostitution, ce qui reviendrait à pénaliser les prostituées, mais de commencer à faire comprendre aux gens que, finalement, la prostitution est un viol payé.
Je comprends les prostituées qui ont peur de perdre leurs clients. Malheureusement, il y aura toujours assez de clients. Dans la proposition « Abolition 2012 », il est question d’abolir le délit de racolage passif, supprimé par Mitterrand, rétabli par Sarkozy. C’est ce délit qui précarise les prostituées et non la pénalisation des clients. C’est vrai, avec la  pénalisation, la prostitution changera de forme, mais cela entraînera un changement de regard pour les générations suivantes. Un interdit n’a pas d’effets tout de suite.
La vérité, c’est que les gens qui, en France, défendent ce qu’ils appellent le «travail du sexe» voudraient que le proxénétisme cesse d’être un délit. Les pays qui ont « légalisé la prostitution » ont en fait légalisé le proxénétisme. Le débat semble être sur la prostitution, mais la prostitution n’est pas illégale en France, seul le proxénétisme l’est. Il existe un  débat masqué pour que les prostituées travaillent dans des centres ou dans des «cabinets», et éventuellement les unes pour les autres : que le proxénétisme ne soit plus  poursuivi.


Votre position sur  la transsexualité déclenche des réactions vives.  Cela vous surprend-il ?
La question de la transsexualité se pose beaucoup plus maintenant. Mais, dans cette démarche, on perd de vue la lutte féministe : pour la disparition du genre. Quand le mouvement a commencé, en 1970, c’était une réunion d’individus – on était féministe chacune dans son coin et on faisait ce qu’on pouvait –, qui est devenue une lutte  collective. Il semblerait qu’on abandonne l’idée de lutte collective pour une  transformation sociale. On parle d’actes de « subversion » individuelle ou de « résistance » individuelle. C’est le cas dans le mouvement queer. On a l’impression que tout ce qu’on  peut espérer, c’est mettre quelques grains de sable dans le système et non plus le défaire. Il reste bien des luttes collectives : contre la prostitution et les violences sexuelles, pour le respect du droit à l’avortement… Mais l’arrivée du queer me paraît rencontrer une  démarche individualiste pour que des personnes changent de catégorie, sans remettre en cause ces catégories.
Je m’intéresse aux subjectivités, et cette démarche doit être soutenue dans le cadre du droit à la dignité de chaque personne ; mais elle ne constitue pas un combat politique dans le sens où elle ne propose pas un changement des structures de la société.

Avez-vous le sentiment de ne pas retrouver aujourd’hui le combat de votre génération ?
Pour moi, envisager en priorité des changements individuels exprime une certaine  résignation. C’est ce que dit Judith Butler : on ne va pas changer le système, tout ce qu’on peut faire c’est jouer sur les marges. Je comprends, bien sûr, que des filles veuillent  devenir des garçons, et vice versa, mais je décèle une espèce de malentendu sur ce qu’est une structure sociale : peut-on généraliser le transsexualisme ? Est-ce une solution à l’existence de la hiérarchie des genres ?

Où en est la lutte féministe ?
Il y a régulièrement des périodes de stabilisation où l’on vous dit : aujourd’hui, c’est l’égalité. C’est le cas en ce moment où les hommes gagnent toujours 35 % de plus que les femmes tandis qu’ils n’effectuent que 20 % du travail domestique ; mais on laisse entendre aux femmes : « Mieux qu’aujourd’hui, vous n’y arriverez pas, ou alors vous allez perdre l’amour des hommes » – éternel grand levier ! Nous connaissons donc une période de reflux du féminisme. La grande majorité des femmes sont effrayées à l’idée de perdre  au change en poussant pour l’égalité. Mais ça va revenir. Je sens chez des jeunes  trentenaires une grande exaspération contre le système. La question, c’est : vont-elles être assez connectées entre elles ?


Dernière édition par Achille le Mer 11 Déc - 18:15, édité 5 fois

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Message  iztok Mer 11 Déc - 18:08

Heureux que cette camarade soit au NPA  Cool
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Message  Achille Mer 11 Déc - 18:12

iztok a écrit:Heureux que cette camarade soit au NPA  Cool

En espérant que ses thèses soient plus adoptées et défendues par le NPA que celles du STRASS.


Dernière édition par Achille le Mer 11 Déc - 18:34, édité 1 fois

Achille

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Message  verié2 Mer 11 Déc - 18:17

Christine Delphy
« Je ne vois pas en quoi soutenir une femme qui veut devenir un homme, et donc passer dans le camp de l’oppresseur, est un combat féministe »
Ce n'est assurèment pas un combat féministe, c'est un combat pour le droit démocratique de disposer de soi. Mais parler de "passer dans le camp de l'oppresseur" me semble assez absurde, même si ses autres propos sur le sujet sont plus nuancés. Une personne qui veut changer de sexe ne se pose sans doute pas le problème en termes de camps, sauf quand il s'agit d'une fuite face à l'oppression sexiste. On ne dirait pas non plus d'un homme qui veut devenir une femme qu'il a choisi le camp des opprimés.

Pour le reste, je suis assez d'accord avec Delphy sauf, comme je l'ai déjà dit, avec cette affirmation "la prostitution est un viol payé", qui n'est valable que quand la prostituée est dans une situation d'esclavage.

A ce propos, j'attends toujours que ceux qui considèrent qu'il s'agit systématiquement d'un viol expliquent pourquoi ils ne revendiquent pas une peine équivalent à celles qui sanctionnent les viols...

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Message  nestor Mer 11 Déc - 18:41

myrtille a écrit:
nestor a écrit:

Et c'est  pourtant la  base qui fonde le  raisonnement " antiprostitution ,"   j'explique  cette  grave erreur  par l'influence de militants  religieux  qui défendent les thèses rétrogrades  d'un dualisme cartésien  dépassé , mais nécéssaire  a l'église pour maintenir son  fond de commerce sur les âmes   , c'est a dire son ordre moral  .
Je suis contre la prostitution, ne fait pas de dichotomie corps/esprit, nie l'existence de l'âme, ne défends pas les religieux ni leurs institutions ni leurs conte de fées. Je suis comme qui dirait un anti-théiste viscéral. Du coup  je ne me reconnais pas du tout dans tes raisonnements. Alleluia !


Bonjour ,

Bien sûr il est très difficile de reconnaitre  l’imbibition par   un discours religieux - moraliste    , mais  si je prends les textes concernant le fond  argumentaire  je constate qu’il sont    plein de cette dichotomie   , voici trois exemples tirés de ce forum

1) celui du FdesN  qui dit
"Peut-être devriez-vous essayer une nouvelle façon de voir la chose : ils ont nos corps, mais ils ne vont pas se mêler de notre désir !
toute la prostitution demeure basée sur l’achat de l’accès sexuel à une personne et de son utilisation par unprostitueur-délinquant "


quand on proclame " ils ont nos corps, mais ils ne vont pas se mêler de notre désir " c'est du dualisme cartésien ,  cela  signifie la séparation du domaine du corps de celui des «  désirs »   .Ensuite on a droit  a de longs passages   sur les « valeurs morales », valeurs morales  parfaitement abstraites mais qui permettent  de  marquer  les contradicteurs  au fer rouge  de l’expression  "prostitueur-délinquant "  


2) cet autre de EMMA  renvoie  carrément a la notion d'âme    dont tu dis  nier   l’existence  
"Emma a toujours eu une position radicalement différente : solidarité avec les prostituées, mais lutte contre la prostitution. Car la prostitution ne fait pas que détruire le corps et l’âme des femmes qui se prostituent (il n’est pas rare qu’elles soient des femmes au foyer qui gagnent ainsi de l’argent en cachette), elle rend achetable le sexe de toutes les femmes
"
https://forummarxiste.forum-actif.net/t860p825-prostitution-travail-du-sexe

3) En fin dans le  texte de  Marie-Victoire Louis  je lis
"La pornographie est avant tout l'expression d'un rapport de force, d'un abus de pouvoir et l'exaltation de la domination d'un être humain sur un autre. C'est pourquoi les "matériaux de base" sont surtout constitués de femmes et d'enfants. Et qu'il existe aussi une pornographie homosexuelle n'enlève rien à la validité du modèle.

La pornographie censure les effets douloureux de la violence; elle banalise le mépris des femmes et l'abus sexuel. En ne décrivant que des comportements dégradants et opprimants, on les légitime et donc on les encourage
"
https://forummarxiste.forum-actif.net/t860p765-prostitution-travail-du-sexe

L'évocation de  "comportements dégradants " en matiére de sexualité  c’est tout simplement l’expression  favorite de  la curie romaine   pour  nous  faire revenir   au temps au où les curés   pouvaient  s’introduire dans  l’intimité  de chaque couple   .      C'est avec ce genre de concepts qu’il  existe dans certains états des lois  pénales  interdisant  la sodomie ou la fellation  ,
(je passe sur la   démarche antiscientifique de  cette sociologue  qui commence  par  évacuer  ,ou déformer,     tous les faits  qui  vont a l’encontre  de sa théorie    )

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Message  sylvestre Jeu 12 Déc - 12:52

Achille a écrit:
iztok a écrit:Heureux que cette camarade soit au NPA  Cool

En espérant que ses thèses soient plus adoptées et défendues par le NPA que celles du STRASS.

Je ne suis pas sûr de qui vous parlez, mais si c'est de Christine Delphy, elle n'est pas et n'a jamais été au NPA.
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Message  sylvestre Jeu 12 Déc - 12:58

http://site.strass-syndicat.org/2013/12/paris-%C2%AB-proxenetes-%C2%BB-arretees-travailleuses-expulsees/

Paris : « proxénètes » arrêtéEs : travailleuses expulsées !

Ce mardi 10 décembre, une opération de « démantèlement de réseaux » a été menée à Paris. En fait de « lutte contre le proxénétisme », cette opération ne fut en réalité rien d’autre qu’une lutte contre des personnes migrantes, pour certaines travailleuses du sexe, pour d’autres travaillant dans un atelier illégal.

On aimerait croire que le bilan de ce genre d’opérations serait la protection effective des victimes de travail forcé, de servitude, d’esclavage ou de traite à ces fins. Les faits prouvent qu’il n’en est, hélas, rien puisque l’éloignement des migrantEs qui en sont potentiellement victimes est systématiquement privilégié. Et quand elles ne sont pas en situation irrégulière, elles sont en premier lieu appréhendées comme des suspects.

En effet, une trentaine de personnes (hommes, femmes, enfants) a été interpellée parmi lesquelles douze travailleuses du sexe chinoises vivant sur place. Parmi elles, celles en situation régulière ont été relâchées depuis (mais restent sans logis puisque leurs appartements ont été mis sous scellés après la confiscation des biens qui étaient à l’intérieur).

TouTEs les autres, dont six travailleuses du sexe, ont été placées en centre de rétention en vue de leur éloignement du territoire.

En guise de lutte contre les réseaux, la police lutte en réalité contre l’immigration, s’inscrivant en cela dans les discours qui amalgament touTEs les travailleurSEs du sexe migrantEs à des victimes d’exploitation sexuelle.

Les personnes ayant été libérées font par ailleurs état de nombreux abus policiers : confiscation de certains de leurs biens, un procès-verbal ne mentionnant pas tous les objets saisis, ni la totalité de l’argent qu’elles avaient sur elle (autant d’argent qu’elles ne pourront jamais récupérer), usage injustifié de menottes et placement en détention sans information sur les raisons de l’arrestation.

On notera aussi le cynisme qu’il y a à envoyer en centre de rétention les supposées « victimes de réseaux » que cette opération répressive est censée avoir sauvées.

Cette opération ne fait que démontrer une fois de plus que la soi-disant lutte contre la prostitution, promue par notre actuel gouvernement, ne saurait être rien d’autre, dans ce pays avant tout motivé par la chasse aux étrangerEs, qu’une lutte contre les putes.

Le STRASS exige

- l’arrêt immédiat des opérations répressives envers les travailleuses du sexe,

- une protection effective contre le travail forcé, la servitude, l’esclavage, et la traite à ces fins,

- la régularisation de touTEs les sans papiers.
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Message  verié2 Jeu 12 Déc - 13:51

Cette opération montre en effet le cynisme du gouvernement et l'hypocrisie de sa loi qui prétend protéger les victimes. C'est assez comparable d'ailleurs avec les démantèlements de camps de Roms et les expulsions, qui ont parfois pour prétexte... la lutte contre les réseaux et la protection des enfants. (1)

Sinon, si les revendications qui concluent ce texte du STRASS sont correctes, comme je l'ai déjà dit, l'expression "travailleur/se du sexe" ne me semble pas acceptable. Mais il est difficile de reprocher à un syndicat de prostitué(e)s de l'employer... Elles et ils ne vont pas s'intituler "syndicat des victimes de la prostitution", sinon, s'ils se considéraient comme des victimes, ils militeraient pour sortir de la prostitution. Toute catégorie sociale, tout individu à besoin de se valoriser, de se justifier.

___
1) Le film de propagande policière Polisse présente par exemple l'évacuation super humaine d'un campement par de gentils policiers comme une opération de protection de l'enfance, et notamment la protection d'enfants victimes de réseaux de prostitution.

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Message  Eugene Duhring Jeu 12 Déc - 21:26

verié2 a écrit:Cette opération montre en effet le cynisme du gouvernement et l'hypocrisie de sa loi qui prétend protéger les victimes. C'est assez comparable d'ailleurs avec les démantèlements de camps de Roms et les expulsions, qui ont parfois pour prétexte... la lutte contre les réseaux et la protection des enfants. (1)
Une cécité qui confine à la bétise.
L'Etat dispose depuis des décennies d'un arsenal juridique répressif pour traquer et expulser les sans-papiers et il ne s'en est jamais privé. Il ne me semble pas que les expulsés d'hier ont attendu la loi sur la répression du client. Tu embouches la trompette du STRASS en faisant tien un amalgame entre les deux répressions. Pour le STRASS je comprends l'intérêt, celui de se manifester contre cette loi anti-client même si le rapport avec ces chinoises est quelque peu lointain, mais toi s'agit-il de donner de la solidité à un argumentaire minable depuis le début ?

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Message  irving Jeu 12 Déc - 23:05

verié2 a écrit:

Pour le reste, je suis assez d'accord avec Delphy sauf, comme je l'ai déjà dit, avec cette affirmation "la prostitution est un viol payé", qui n'est valable que quand la prostituée est dans une situation d'esclavage.

A ce propos, j'attends toujours que ceux qui considèrent qu'il s'agit systématiquement d'un viol expliquent pourquoi ils ne revendiquent pas une peine équivalent à celles qui sanctionnent les viols...

Vérié, ça va deux minutes ta manière de discuter. Tu vas de contorsions en contorsions pour défendre on ne sait trop quoi.

Je te définis la prostitution comme une violence faite aux femmes, tu me réponds "et la prostitution masculine ?". Tu aurais pu aussi bien me répondre : "et la prostituée qui fait ça par choix pour arrondir ses fins de mois ?".
Tu dis vouloir discuter sérieusement, alors arrête les diversions.
Je vais faire un parallèle. Parfois dans les discussions sur le rôle de l'école, certains objectent à ceux qui présente l'école comme une institution de reproduction sociale, le cas de quelques exceptions qui ont réussi à faire de brillantes études alors qu'ils venaient de milieux défavorisés.
Tes arguments contre la ligne abolitionniste sont du même tonneau. Bien sûr, il y a des cas spécifiques, qui échappe à la règle générale. Comme pour l'école. Mais faire cela, c'est refuser d'appréhender les phénomènes dans leurs dimensions sociales, c'est refuser de comprendre les logiques à l'oeuvre, la réalité sociale qu'ils contiennent...

Pour revenir sur le fond, à ton avis, les prostituées forcées, macquées, en "réseau", appelons-ça comme tu le voudras, tu penses que ça représente quel pourcentage des prostituées en France en 2013 ?
Alors, pour ces femmes, qu'est-ce que la prostitution sinon un viol tarifé ? Est-ce que nous sommes au moins d'accord sur ce point ??
Et réclamer des sanctions comparables à un viol "classique" à l'encontre des membres impliqués dans ces réseaux, véritables esclavagistes des temps modernes, ne me choquerait absolument pas, au contraire.

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Message  verié2 Ven 13 Déc - 10:22

Irving
Vérié, ça va deux minutes ta manière de discuter.
Dis-toi bien que je ressens exactement la même chose sur la façon de discuter de certains camarades sur ce fil. Donc ces attaques sont inutiles.

Irving
Pour revenir sur le fond, à ton avis, les prostituées forcées, macquées, en "réseau", appelons-ça comme tu le voudras, tu penses que ça représente quel pourcentage des prostituées en France en 2013 ?
Alors, pour ces femmes, qu'est-ce que la prostitution sinon un viol tarifé ? Est-ce que nous sommes au moins d'accord sur ce point ??
Et réclamer des sanctions comparables à un viol "classique" à l'encontre des membres impliqués dans ces réseaux, véritables esclavagistes des temps modernes, ne me choquerait absolument pas, au contraire.
Voilà au moins des questions de fond et une volonté d'argumenter.
-Je n'ai aucune idée précise de ce pourcentage et je ne crois pas qu'il ait été établi de façon incontestable. Quand tu compares avec la minorité d'enfants de milieux défavorisés qui réussissent à franchir les barrières du système scolaire, je ne suis pas du tout certain que ta comparaison soit bonne.
-Il me semble que tu classes un peu vite toutes sortes de situations dans la même catégorie. Tu sous-estimes la pression économique, les lois du marché, qui jouent un rôle bien plus important à mon avis que la violence des esclavagistes, comme pour l'émigration du travail dans l'ensemble du monde.
-En ce qui concerne les prostituées esclaves (soit personnellement séquestrées, soit par chantage sur leurs familles), oui c'est un viol. Mais tu remarqueras que personne n'a revendiqué de sanctions équivalentes. Pourquoi ?

pour défendre on ne sait trop quoi.
Il me semble que je me suis déjà exprimé à de nombreuses reprises. Mes doutes, et je l'ai dit dès le début, portent sur l'impact de la loi de pénalisation des clients. Sur le plan des principes, je ne suis pas contre, mais on n'a jamais vu la répression faire disparaitre ou même reculer un phénomène de ce genre dont les causes sont avant tout économiques et sociales. Serais-je le seul ou un des rares à avoir des doutes sur cette question ? Je n'en ai pas l'impression.

Par ailleurs, et je n'ai cessé aussi de le répéter, un des points les plus importants pour nous est de dénoncer l'hypocrisie du gouvernement, comme le montre encore cette affaire d'expulsion dénoncée par le STRASS.

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Message  Achille Ven 13 Déc - 12:10

verié2 a écrit:-Je n'ai aucune idée précise de ce pourcentage

La mondialisation a fait exploser la prostitution

Home ACTUALITE International
Par Constance Jamet, AFP, AP, Reuters Agences
Publié le 13/12/2013 à 10:33

Finis les camions transportant clandestinement les prostituées: aujourd'hui, la majorité viennent de l'étranger (90%) avec de vrais papiers.

Le nombre de personnes prostituées ne cesse d'augmenter et l'exploitation sexuelle est devenue un marché sans frontière, s'alarme la Fondation Scelles qui pointe du doigt les atermoiements des pouvoirs publics.

La prostitution, un marché comme un autre qui a été révolutionné par la mondialisation. Dans son rapport annuel portant sur 66 pays, la Fondation Scelles qui lutte contre le trafic d'être humains décrit un secteur prospère comme jamais où «le nombre de personnes prostituées ne cesse d'augmenter et l'exploitation sexuelle apparaît comme un vaste marché qui brasse les nationalités».

«La prostitution est un phénomène qui dépasse les frontières. Des flux d'hommes et de femmes vont d'un un pays à l'autre, qu'ils soient forcés de se prostituer ou qu'ils désirent acheter des services sexuels», s'alarme la Fondation Scelles. Quel que soit le continent, Asie, Australie ou Europe, on retrouvera aussi bien des prostituées chinoises, vietnamiennes, thaïlandaises, est-européennes, latino-américaines ou africaines. Les plaques tournantes de l'exploitation sexuelle se sont multipliées. Budapest, Riga ou Kiev sont devenues des destinations de tourisme sexuel au même titre que Bangkok, Goa ou Manille.

Finis les camions transportant clandestinement les prostituées: aujourd'hui, la majorité viennent de l'étranger (90%) avec de vrais papiers , par avion et avec des contrats. À Chypre, des réseaux faisaient venir des femmes ukrainiennes ou russes avec des visas de «danseuses exotiques» ou d'«artistes», avant de les envoyer dans les pays du Golfe. Les réseaux font également preuve d'une «grande capacité d'adaptation», souligne le président de la Fondation Yves Charpenel. Les proxénètes signent ainsi des accords commerciaux entre eux, à l'image de cette filière roumaine vendant de jeunes Equatoriens à des Français.
Crise et «prostitution du désespoir»

Comme n'importe quel secteur économique, explique la Fondation Scelles, la prostitution connaît ses périodes de pointe en cas de gros événements. On a ainsi observé que le nombre de petites annonces de prostitution avaient augmenté de 136% durant le Superbowl américain. De même à l'échelle locale, en cas de séminaires internationaux. A Hambourg, une conférence réunissant les entrepreneurs maritimes s'est soldée par un doublement de la prostitution et des prix des chambres d'hôtel.

Le développement des nouvelles technologies a contribué à la banalisation du phénomène. Les trafiquants recrutent sur internet leurs futures proies via des fausses offres d'emploi à l'étranger, pour des postes de nounou ou de fille au pair, de domestique ou de mannequin. Les clients peuvent eux comparer les prix des «prestations» des prostituées via le web et les contacter discrètement par textos.

La crise économique a aussi joué un rôle en accentuant la précarité et en alimentant une «prostitution du désespoir» qui a rendu l'achat de corps humains «plus banal». En Grèce, par exemple, le nombre de maisons closes illégales a explosé avec la récession: le nombre de prostituées étrangères a été multiplié par 20 tandis que la marché de la prostitution pèserait jusqu'à 1,5 milliard d'euros soit 0,7% du PIB du pays.
Un climat moral délétère

Le rapport met aussi en cause les pouvoirs publics. «Tous les gouvernements sont contre l'exploitation sexuelle», observe Yves Charpenel, mais la corruption, la crise, qui réduit les budgets , ou les différences de régimes juridiques entre les pays, qui hésitent entre tolérance, répression ou légalisation, compliquent l'efficacité des politiques lancées. Par exemple aux Pays-Bas et dans plusieurs villes allemandes, la tentation est grande d'imposer les revenus des prostituées.

Le problème est aussi moral. La Fondation Scelles met en cause la collusion entre milieu politique et prostitution, citant l'affaire du Carlton de Lille ou les frasques de Silvio Berlusconi, mais aussi l'indifférence de l'opinion publique. «On voit émerger une génération de jeunes issus des classes moyennes ou supérieures qui pour pallier les difficultés économiques ou pour assurer leur train de vie monnaient leurs faveurs», déplore la Fondation, qui préconise «d'éduquer les mentalités».

Exploitation sexuelle, prostitution et crime organisé
Fondation Scelles - Economica, 2012. 482p
19 euros

Achille

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Message  Achille Ven 13 Déc - 12:14

La prostitution ne cesse de se développer dans un "marché globalisé"
Publié le 12-12-2013 à 13h46 - Mis à jour le 13-12-2013 à 10h55
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131212.AFP4959/la-prostitution-ne-cesse-de-se-developper-dans-un-marche-globalise.html
La prostitution ne cesse de se développer dans "un vaste marché globalisé", accentué par une circulation des personnes de plus en plus facile, le développement d'internet et une banalisation de l'achat du corps humain, dénonce jeudi dans un rapport une fondation contre l'exploitation sexuelle. (c) Afp
La prostitution ne cesse de se développer dans "un vaste marché globalisé", accentué par une circulation des personnes de plus en plus facile, le développement d'internet et une banalisation de l'achat du corps humain, dénonce jeudi dans un rapport une fondation contre l'exploitation sexuelle. (c) Afp

Paris (AFP) - La prostitution ne cesse de se développer dans "un vaste marché mondialisé", accentué par une circulation des personnes de plus en plus facile et une banalisation de l'achat du corps humain, dénonce jeudi dans un rapport la Fondation Scelles, qui lutte contre l'exploitation sexuelle.

Dans son rapport annuel 2012, intitulé "Exploitation sexuelle, une menace qui s'étend", la Fondation Scelles dresse un état des lieux de la prostitution dans 66 pays, où "le nombre de personnes prostituées ne cesse d'augmenter et l'exploitation sexuelle apparaît plus que jamais comme un vaste marché mondialisé qui brasse les nationalités".

"Il n'y a pas une, mais des prostitutions", a rappelé Frédéric Boisard, chef de projet à la Fondation, lors d'une conférence de presse à Paris. Il a évoqué les jeunes filles "Badis" au Népal, "intouchables parmi les intouchables" condamnées de génération en génération à survivre en se prostituant, les femmes soumises au tourisme sexuel en Asie ou dans l'arc latino américain (Caraïbes, Mexique, Colombie, Brésil), ou les Ougandaises envoyées en Malaisie sous couvert de fausse promesse d'embauche et victimes d'exploitation sexuelle.

Les réseaux font preuve d'une "grande capacité d'adaptation", a expliqué Yves Charpenel, président de la Fondation. "Les proxénètes passent des accords commerciaux entre eux", a-t-il ajouté, citant le cas de proxénètes roumains qui "vendaient de jeunes Equatoriens à des Français" ou un réseau libanais qui "allait chercher des femmes au Venezuela pour les vendre en France".

L'exploitation sexuelle est accrue par "la circulation plus facile des personnes", ajoute-t-il. Finis les camions transportant clandestinement les prostituées pour passer les frontières: aujourd'hui, la majorité des prostituées viennent de l'étranger (90%) "avec de vrais papiers ou quasi vrais, par avion et avec des contrats", explique-t-il, comme les Nigérianes, ou les Chinoises qui viennent "via des offices de tourisme".

A Chypre, des réseaux faisaient ainsi venir des femmes ukrainiennes ou russes avec des visas de "danseuses exotiques" ou "d'artistes", avant de les envoyer dans les pays du Golfe.

La crise économique a accentué la précarité et développé une "prostitution du désespoir", note le rapport. Cela a rendu l'achat de corps humains "plus banal", a souligné Sandra Ayad, responsable du Centre de recherches internationales et de documentations sur l'exploitation sexuelle (Crides) qui a coordonné l'étude.

Le piège des fausses offres d'emploi

En Grèce, par exemple, le nombre de maisons closes illégales a explosé avec la crise, et le nombre de prostituées étrangères a été multiplié par 20.

Via internet, les personnes les plus vulnérables répondent à de fausses offres d'emploi à l'étranger, pour des postes de nounou ou de fille au pair, de domestique ou de mannequin, selon Mme Ayad.

Dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine et Albanie), les prostituées sont "recrutées" via de fausses promesses de mariage. Ensuite, obligées de rembourser une dette souvent très élevée pour passer la frontière (environ 50 à 60.000 euros), elles sont contraintes de se prostituer: "ils les tiennent par la drogue, la menace sur leur famille", détaille Yves Charpenel.

Une prostituée rapporte en moyenne 150.000 euros par an à son proxénète.

"Tous les pays sont contre l'exploitation sexuelle", a noté Yves Charpenel, mais l'application de ce principe reste problématique. Principaux freins : la corruption, la crise qui réduit les budgets consacrés à la lutte contre le proxénétisme ou encore les différences de régimes juridiques entre les pays.

Ainsi, chaque fois qu'une maison close s'ouvre dans un pays qui a réglementé la prostitution, comme l'Espagne ou l'Allemagne, "cela crée un appel d'air", avec l'arrivée massive de prostituées étrangères et de clients venus des pays voisins.

Pourtant, les pays réglementaristes font aujourd'hui "un constat d'échec", avec notamment une hausse de la prostitution illégale et clandestine, a insisté Yves Charpenel. Il espère qu'en France, le Sénat suivra la voie de l'Assemblée nationale, en votant la proposition de loi pénalisation les clients de prostituées.

Achille

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Message  mykha Ven 13 Déc - 13:07

La crise économique a accentué la précarité et développé une "prostitution du désespoir", note le rapport. Cela a rendu l'achat de corps humains "plus banal", a souligné Sandra Ayad, responsable du Centre de recherches internationales et de documentations sur l'exploitation sexuelle (Crides) qui a coordonné l'étude.

Le piège des fausses offres d'emploi

En Grèce, par exemple, le nombre de maisons closes illégales a explosé avec la crise, et le nombre de prostituées étrangères a été multiplié par 20.

Via internet, les personnes les plus vulnérables répondent à de fausses offres d'emploi à l'étranger, pour des postes de nounou ou de fille au pair, de domestique ou de mannequin, selon Mme Ayad.

Dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine et Albanie), les prostituées sont "recrutées" via de fausses promesses de mariage. Ensuite, obligées de rembourser une dette souvent très élevée pour passer la frontière (environ 50 à 60.000 euros), elles sont contraintes de se prostituer: "ils les tiennent par la drogue, la menace sur leur famille", détaille Yves Charpenel.

Une prostituée rapporte en moyenne 150.000 euros par an à son proxénète.

"Tous les pays sont contre l'exploitation sexuelle", a noté Yves Charpenel, mais l'application de ce principe reste problématique. Principaux freins : la corruption, la crise qui réduit les budgets consacrés à la lutte contre le proxénétisme ou encore les différences de régimes juridiques entre les pays.

Ainsi, chaque fois qu'une maison close s'ouvre dans un pays qui a réglementé la prostitution, comme l'Espagne ou l'Allemagne, "cela crée un appel d'air", avec l'arrivée massive de prostituées étrangères et de clients venus des pays voisins.

Pourtant, les pays réglementaristes font aujourd'hui "un constat d'échec", avec notamment une hausse de la prostitution illégale et clandestine, a insisté Yves Charpenel. Il espère qu'en France, le Sénat suivra la voie de l'Assemblée nationale, en votant la proposition de loi pénalisation les clients de prostituées.

Tout ça n'empêche pas les amis du STRASS de tout faire pour démontrer l'importance d'une prostitution qui serait libre et choisie...Avec évidemment en corollaire une montée au créneau pour protéger les clients/abuseurs/payeurs d'une pénalisation de leurs actes, ce qui revient à vouloir que restent assurés, garantis, et finalement protégés, les revenus des réseaux mafieux esclavagistes, de la pègre proxénète et même ceux des bons petits investisseurs qui pourraient investir légalement dans la prostitution de bordel ou de réseau

Le tout approuvé par tous les réacs qui se disent que tant que les mâles frustrés peuvent aller imposer leur sévices à des prostituées en toute légalité et sécurité, ça protège les "femmes bien" du viol et des agressions sexuelles.

Ecoeurant de cynisme et de mépris vis à vis des femmes qui subissent la pourriture sociale qu'est la prostitution. .
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Message  verié2 Ven 13 Déc - 13:34

J'ai fait une petite recherche. Et par conséquent trouvé une partie des textes que cite Achille. Le problème est que la question est complètement controversée. On ne connait même pas le nombre total de prostitué(e)s en France, qui pourrait varier entre 20 000, 40 000 et... 400 000 selon les estimations.
Chiffres cités pour la traite
Selon Guy Geoffroy, rapporteur de la mission parlementaire de 2011 sur la prostitution « Il faut se fermer les yeux devant la réalité pour feindre d’ignorer qu’aujourd’hui la prostitution est imposée à plus de 90 % à des femmes et des hommes d’origine étrangère victimes d’une des plus immondes pratiques qui puisse exister : la traite des êtres humains. »
Ce type de statistiques a été cité à de nombreuses reprises, par N. V.-Belkacem, ministre des Droits des femmes (90%), par Maud Olivier, rédactrice de la loi (80% à 90%), par Joëlle Milquet, ministre de l’Intérieur en Belgique (80%).
Résultats de la recherche
Les études sociologiques réalisées à l’international placent la traite des êtres humains à des niveaux très inférieurs (hélas à ce jour aucune étude précise sur le sujet n’a été réalisée en France).
- Londres (2011) : dans cette étude concernant les prostitué(e)s migrant(e)s à Londres, seules 6% des femmes prostituées considèrent avoir été trompées et forcées à vendre des services sexuels. Un grand nombre des répondants ont choisi la vente de services sexuels après d’autres expériences professionnelles jugées moins attrayantes en termes de rémunération et de conditions de travail.
- Grande-Bretagne (2010) : dans cette autre étude réalisée par la police britannique sur les prostitué(e)s migrant(e)s, 9,4% des 210 personnes de l’échantillon ont été considérées victimes de la traite des êtres humains (p. 31). On peut aussi voir dans le détail p. 27 que seule un(e) prostitué(e) migrant(e) était victime de violence (0,5%) et que la confiscation de documents concernait 5% d’entre elles. La non- ou faible rémunération concernait de l’ordre de 3% d’entre elles. La tromperie au recrutement, 3% aussi. Si l’on tient compte des 44 nationales qui étaient exclues de l’enquête et dont aucune n’en était victime, la traite concernerait 7,8% des prostitué(e)s.
- Nouvelle-Zélande (2008) : dans cette enquête réalisée par le ministère de la Justice en Nouvelle-Zélande, on peut lire page 15 que « Malgré la croyance que la plupart des prostitué(e)s sont forcé(e)s à entrer dans l’industrie du sexe, seule une très petite proportion de travailleurs(euses) du sexe, 3,9%, ont affirmé avoir été forcé(e)s par quelqu’un au moment de l’entrée ou plus tard ».
- Danemark (2011): dans cette étude commandée par le ministère de la Justice (p.168), seules 4% des prostitué(e)s ont reconnu avoir débuté sous la contrainte (p.168: « Følte mig tvunget ind af andre »). Par contre 44% ont cité « une bonne occasion de se faire de l’argent », 30% connaissaient quelqu’un qui se prostituait et ont voulu essayer, 8% se sont senti(e)s forcé(e)s par le manque d’argent.
De nombreuses autres sources confirment ces résultats: voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici
Une étude d'un "abolitionniste" dit :
le développement du système prostitutionnel
dans le monde, ont directement partie liée à la
mondialisation libérale et
financière, par bien
des mécanismes, et sont un domaine privilégié où
elle se déploie, générant d’énormes profits.
De façon complémentaire, la mondialisation de la prostitution représente aujourd’hui une des
pointes avancées du processus de marchandisation

généralisée des biens et des services.


V-6. Pénaliser les clients
? Un débat nécessaire
Les clients sont objectivement complices des pr
oxénètes et des trafiquants. Les conventions
internationales mentionnent la néce
ssité de combattre la demande : «
convaincus qu’en
matière d’exploitation sexuelle, la demande j
oue un rôle critique dans le développement et
l’expansion de l’indu
strie mondiale du sexe
» (Groupe de trav
ail sur les formes
contemporaines de l’esclavage, ONU). La législ
ation a des effets norma
tifs très importants.
En Suède, depuis 1999, la prostitution de rue
a baissé de 50 %. Le nombre d’acheteurs a
baissé de 80%. La pénalisation est demand
ée depuis 1998 par le Lobby européen des femmes
(et par d’autres associations).
Il n’est pas question de se focaliser sur
cette unique mesure, qui n’est envisageable
qu’intégrée dans une politique globale et cohérente d’information, d’éducation et de
prévention
. Mais elle doit faire partie du débat.
Je retiens donc que cette mesures n'est qu'un gadget hypocrite et démagogique en l'absence des autres mesures énumérées.

Une étude très précise sur la prostitution estudiantine montre le rôle de la pression économique sans qu'une contrainte physique soit nécessaire :
Précarité étudiante en Essonne et échange d’actes sexuels
Publié par Christophe Glapa,
le 30 août 2013
Etude menée par l’Observatoire essonnien de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes
Objectifs :
- mesurer l’ampleur du phénomène prostitutionnel parmi les étudiant-e-s inscrit-e-s dans les deux universités essonniennes
- mesurer le lien existant entre la précarité des étudiant-e-s et le risque prostitutionnel
- mesurer leur perception des pratiques d’échange de services sexuels
Un lien Internet vers un questionnaire anonyme a été transmis par courriel à l’ensemble du fichier étudiant des universités Evry Val de Seine et Paris-Sud 11 (Orsay), soit un total de 34 334 inscrit-e-s.
Parallèlement, des questionnaires papier ont été distribués auprès des étudiant-e-s des deux facultés par la LMDE et l’UNEF.
Au total, 1039 personnes ont répondu à l’enquête ce qui représente 3% de la population étudiant en Essonne.
843 réponses étaient exploitables, ce qui correspond à 2,5% de l’effectif des étudiants des deux université.
Au sein de l’échantillon, 23 personnes, soit 2,7% des répondant-e-s, dont 13 femmes et 10 hommes, déclarent avoir échangé un acte sexuel en contrepartie d’argent, de biens ou de services.
La quasi-totalité des personnes, déclarant avoir recours à des pratiques prostitutionnelles, rencontrent des difficultés financières (21 personnes sur 23), le plus souvent chroniques. En effet, plus de 91% des étudiant-e-s ayant échangé des actes sexuels contre de l’argent, des biens et/ou des services affirment rencontrer des difficultés financières régulières ou passagères contre seulement 52% des étudiants n’ayant pas eu de telles pratiques.
Les difficultés financières constituent le motif principal cité pour le passage à l’acte, particulièrement pour les femmes ; les hommes étant partagés de manière égale entre des motivations financières et des motivations autres.

Par ailleurs certaines études pointent qu'il y aurait aujourd'hui en France 20 % de prostitués hommes (homos et hétéros) et 3000 à 5000 enfants. (Mais cette étude mélange la prostitution sexuelle et la mendicité). La prostitution ne peut donc pas être réduite à une violence faite aux femmes. C'en est une incontestablement, mais pour la fraction de femmes qui subissent une autre contrainte que la contrainte économique.

Ca ne rend pas la prostitution et ses clients plus sympathiques. Pour ma part, je considère que c'est pitoyable, méprisable et odieux de payer pour obtenir des relations sexuelles, que ce soit le fait d'un homme ou d'une femme qui s'offre des jeunes dans les pays du tiers monde. Ca n'est pas nécessairement un viol.
Mykha
Ecoeurant de cynisme et de mépris vis à vis des femmes qui subissent la pourriture sociale qu'est la prostitution.
Tes insultes n'ajoutent rien à la discussion.
La prostitution est une horreur. C'est une forme extrême d'exploitation abominable. Mais est-elle une horreur à distinguer de toutes les autres horreurs du capitalisme ? A mettre à part ? Je maintiens que la différence est pour une bonne part d'autre moral, comme le souligne Nestor.

Cette discussion rappelle aussi par certains aspects celle sur le génocide des Juifs. Pour certains, ce serait un crime hors du commun, inexplicable, qu'on ne pourrait comparer à aucun autre. Ce qui permet de dédouaner le capitalisme qui engendre la guerre. Si l'on émet l'idée que la traite des esclaves, Hiroshima ou Dresdes, ça n'est pas mal non plus comme crimes monstrueux, on se fait dénoncer comme "négationniste".

Les horreurs engendrées par le capitalisme, c'est un ensemble indissociable. Ceux qui veulent le capitalisme, sans la prostitution, sans la surexploitation des ouvrier(e)s du tiers monde voire des enfants, sans la guerre, ou avec des "guerres propres", sont soit des grands naïfs soit des escrocs. C'est le cas de notre gouvernement.

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Message  mykha Ven 13 Déc - 16:41

Le problème est que la question est complètement controversée. On ne connait même pas le nombre total de prostitué(e)s en France, qui pourrait varier entre 20 000, 40 000 et... 400 000 selon les estimations.

C'est sûr que ça change tout pour déterminer si on est pour la pénalisation ou non des clients/abuseurs;
En tout cas ça fait partie des moyens de diversion et des contorsions pour dire que là n'est pas la question et défendre l'idée qu'il est urgent de ne rien changer et de laisser ces braves mâles abuser sans entraves en profitant de corps de femmes pour quelques biftons qui rejoindront les poches et coffres des proxos.

Mais est-elle une horreur à distinguer de toutes les autres horreurs du capitalisme ? A mettre à part ? Je maintiens que la différence est pour une bonne part d'autre moral, comme le souligne Nestor.

Il se trouve que la prostitution est LE sujet de ce fil.
Alors tu peux toujours nous parler du travail des enfants, des accidents et maladies professionnelles, des méfaits réels du travail de nuit ou en équipe, des travailleurs jetés à la rue, de la spéculation sur l'eau et les ressources naturelles, des méfaits de la loi du profit ou des multiples saloperies générées ou entretenues par le capitalisme.

Est-ce que sous prétexte qu'elle ne règlera pas tout, une loi d'interdiction du travail des enfants et la pénalisation de ceux qui la transgressent, c'est une mauvaise chose ,
Non direz-vous, mais c'est pas pareil ...et bien sûr, comme le dit si opportunément Nestor, pour la différence c'est question de morale !
Parce que pour l'exploitation des enfants il n'y a évidemment pas de problème moral,n'est-ce pas, comme pour la spéculation sur l'eau ou l'énergie qui fait crever des millions d'humains...
On croit rêver ou plutôt cauchemarder de lire de tels arguments de bazar sous la plume de certains représentants de l'extrême-gauche du XXIème siècle.

Oui, le monde, mais aussi les idées, marchent à reculons dans cette période pourrie;
et ce genre de "débat", avec ce type d'"arguments" n'incite guère à l'optimisme sur le devenir d'une certaine extrême-gauche (qui a au moins le mérite de ne pas se revendiquer ouvertement du communisme, et c'est heureux). .
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Message  verié2 Ven 13 Déc - 17:06

Mykha
Est-ce que sous prétexte qu'elle ne règlera pas tout, une loi d'interdiction du travail des enfants et la pénalisation de ceux qui la transgressent, c'est une mauvaise chose ,
Non direz-vous, mais c'est pas pareil ...et bien sûr, comme le dit si opportunément Nestor, pour la différence c'est question de morale !
Justement, ceux qui veulent abolir la prostitution à l'aide d'une loi répressive n'envisagent pas du tout d'abolir d'autres formes d'exploitation aussi atroces. Le point de vue que tu défends est donc que la prostitution représente une atrocité "exceptionnelle", hors de la norme, sans commune mesure avec les autres.

Bien entendu, nous devons soutenir toutes les lois susceptibles de protéger les travailleurs et les victimes de tout ordre. La discussion ne porte pas là-dessus, mais sur le fait de savoir si cette loi va, oui ou non, protéger les prostituées. Or, même l'abolitionniste que j'ai cité considère que cette mesure de pénalisation n'a pas de sens si elle n'est pas accompagnée de mesures de protection, de réinsertion, d'éducation.

Voilà le coeur du problème, pourquoi t'acharnes-tu à faire semblant de croire que je prendrais la défense des client, des proxénètes et de la prostitution en général ? Le crois-tu sincèrement ? J'en doute tout de même... Rolling Eyes 

Quand, je parle de l'aspect "moral", ne fais pas non plus semblant de croire que je présenterais ceux qui veulent abolir la prostitution comme des "moralistes culs bénis" et que je défendrais la prostitution au nom de la libération sexuelle. C'est grotesque et ça n'a rien à voir. Je constate seulement qu'il y a un tabou quasi universel sur la question sexuelle. Ca n'implique pas de trouver que l'esclavage sexuel ou l'obligation de faire des passes pour bouffer, c'est super libérateur.

Donc, encore une fois, comme sur d'autres sujets, ça serait bien que tu fasses l'effort de ne pas caricaturer, déformer, falsifier les positions de ceux qui ne partagent pas ton point de vue, ou même ne le partagent pas intégralement. Mais c'est peut-être beaucoup te demander...

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Message  Achille Ven 13 Déc - 18:29

verié2 a écrit:

V-6. Pénaliser les clients

Il n’est pas question de se focaliser sur
cette unique mesure, qui n’est envisageable
qu’intégrée dans une politique globale et cohérente d’information, d’éducation et de
prévention
. Mais elle doit faire partie du débat.
Je retiens donc que cette mesures n'est qu'un gadget hypocrite et démagogique en l'absence des autres mesures énumérées.

Arrêtons nous un instant sur la méthode de débat de vérié2. Il n'arrête pas de nous dire qu'il découvre le sujet et qu'il a beaucoup de doutes. Soit. Et à l'épreuve des faits ?
Il publie un texte de la commission genre d'Attac daté de 2007 et dont l'objectif est d'ouvrir le débat. a partir de ce texte d'ouverture de débat que fait vérié2, bah il le ferme le débat en concluant que la pénalisation des clients est un "gadget hypocrite". Or le débat à la commission genre d'Attac s'est poursuivi pendant des années pour trouver une conclusion à 180° de celle de vérié2. En effet la commission genre d'Attac à soutenu et soutien le collectif Abolition2012 qui s'est prononcé pour la pénalisation des clients (entre autres). Et encore récemment la commission genre d'Attac s'est clairement prononcé en faveur de cette mesure :

Le projet de loi aujourd’hui en débat constitue donc une avancée considérable dans la lutte pour l’abolition de la prostitution. Prenant en compte tous les acteurs du système, il comprend un volet très important d’accompagnement des personnes qui le souhaitent vers une sortie de la prostitution (hébergement, mise à l’abri, accompagnement social et psychologique, accès aux soins, insertion professionnelle, permis de séjour malheureusement temporaire pour les étrangères), un volet prévention (notamment avec des programmes d’éducation à la sexualité et à l’égalité filles-garçons dans l’enseignement secondaire), un renforcement des dispositifs de lutte contre la traite et une responsabilisation des clients via l’interdiction de tout achat d’acte sexuel, sanctionné par des contraventions et par des stages de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution.
22/11/2013

Une fois de plus Vérié2 nous fait la démonstration de ses contorsions en faisant dire à Attac le contraire de son engagement. Bien sur il va hurler à l'insulte comme d'hab par la diversion récurrente qu'il adore, mais maintenant plus personne n'est dupe de ses prises de positions en faveur du système prostitutionnel.

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Message  Achille Ven 13 Déc - 18:34

Voici le texte complet d'Attac :

À propos de la loi sur la lutte contre le système prostitutionnel

Position de la commission Genre - novembre 2013

vendredi 22 novembre 2013

La lutte contre le système prostitueur revient au centre du débat public avec la proposition de loi de Catherine Coutelle et Maud Olivier, examinée à l’Assemblée Nationale fin novembre 2013. Cette loi fait suite au rapport Bousquet-Geoffroy publié en avril 2011 et à la résolution votée en novembre 2011 au parlement, confirmant la position abolitionniste de la France. Faire reconnaître par la loi le caractère de violence envers les femmes de la prostitution a été un long combat porté depuis des années par de nombreuses composantes du mouvement féministe, dont la plupart des associations sont désormais réunies au sein du collectif « Abolition 2012 ». La commission genre d’Attac, travaillant depuis une dizaine d’années sur la prostitution et ses liens avec la mondialisation néolibérale, est pleinement engagée dans ce combat qui nous concerne toutes et tous, en tant qu’altermondialistes, féministes ou militant-es pour un projet de transformation sociale.

* * *
La prostitution et la traite des êtres humains sont des phénomènes sexués : les personnes prostituées sont en effet en majorité des femmes (et des enfants), la clientèle est masculine à 99%. La domination masculine s’y exerce de façon particulièrement violente. Quel que soit le mode d’entrée dans la prostitution ou le mode d’exercice (escortes, prostitution de rue, sur internet...), les victimes y sont soumises à une répétition d’actes sexuels non désirés, provoquant des séquelles graves sur leur santé physique et psychique ainsi qu’une morbidité accrue.
En dépit du discours néolibéral vantant le « libre choix » d’une partie des personnes prostituées qui auraient librement opté pour ce « métier », force est de constater que l’exercice d’un libre arbitre est réduit sous le poids de contraintes familiales, sociales et économiques. En témoigne l’âge moyen d’entrée dans la prostitution, aux alentours de 15 ans, et le fait que les femmes issues des milieux défavorisés et des minorités ethniques y sont sur-représentées, ainsi que la forte prévalence d’antécédents de violences sexuelles chez les personnes prostituées.

Vendre son corps constitue une violence extrême à laquelle viennent s’ajouter d’autres violences : viols, coups et blessures, menaces, et même meurtres. Les personnes prostituées courent 60 à 120 fois plus de risques d’être agressées ou assassinées que le reste de la population . La violence est le premier facteur (direct ou indirect) de mortalité et de morbidité chez les personnes en situation de prostitution, avant les infections sexuellement transmissibles. Pour les victimes de la traite, cela se double bien souvent de « parcours de dressage », menaces sur les proches, confiscation de papiers d’identité, isolement.

Or les réseaux de traite à des fins de prostitution ont connu un essor considérable. Avec le trafic d’armes et de drogue, l’organisation de la prostitution par les réseaux mafieux est devenue l’un des marchés les plus juteux (100 milliards d’euros par an selon la Fondation Scelles, dont 30 milliards en Europe). En France, le paysage de la prostitution traditionnelle s’est radicalement transformé : alors que les étrangères ne représentaient que 30% des personnes prostituées en 1990, elles en représentent aujourd’hui 90%, très vraisemblablement sous la coupe de trafiquants et proxénètes (chiffres de l’OCRTEH).
Selon Elisabeth Moiron-Braud, Secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) 75% des 20 000 personnes qui travaillent aujourd’hui sur le « marché du sexe » en France sont d’origine étrangère et contraintes à la prostitution. Mais le nombre de trafiquants condamnés recule (moins 16% en deux ans de 2008 à 2010) : manque de moyens et d’effectifs, mais aussi, ou surtout, manque de volonté politique pour entraver les facilités financières de recyclage de l’argent mafieux.
Dans son travail sur la mondialisation de la prostitution, la commission genre d’Attac a montré comment la libéralisation de la circulation des capitaux a créé les conditions d’un développement sans précédent des réseaux de traite des êtres humains. Les programmes d’ajustement structurel aggravant la pauvreté dans les pays du Sud ont fortement accru la vulnérabilité des femmes et des enfants. Alors que la libre circulation des capitaux au niveau mondial encourage l’essor des paradis fiscaux, les politiques migratoires de la plupart des pays occidentaux –– fermeture des frontières aux migrant-es –– plongent les candidat-e-s au départ dans des situations dramatiques exploitées par les réseaux mafieux, se traduisant par une augmentation de la criminalité transnationale. La privatisation de pans entiers de l’économie a enfin banalisé le recours à l’échange marchand dans des domaines de plus en plus étendus de la vie sociale, créant un terreau idéologique fertile à l’idée d’une marchandisation tous azimuts, touchant même le corps humain.

* * *
Le projet de loi aujourd’hui en débat constitue donc une avancée considérable dans la lutte pour l’abolition de la prostitution. Prenant en compte tous les acteurs du système, il comprend un volet très important d’accompagnement des personnes qui le souhaitent vers une sortie de la prostitution (hébergement, mise à l’abri, accompagnement social et psychologique, accès aux soins, insertion professionnelle, permis de séjour malheureusement temporaire pour les étrangères), un volet prévention (notamment avec des programmes d’éducation à la sexualité et à l’égalité filles-garçons dans l’enseignement secondaire), un renforcement des dispositifs de lutte contre la traite et une responsabilisation des clients via l’interdiction de tout achat d’acte sexuel, sanctionné par des contraventions et par des stages de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution.

Cette approche globale, fondée sur la définition de la prostitution comme violence faite aux femmes, nous paraît essentielle. Elle fait de cette loi un progrès historique dans la construction d’une société d’égalité entre les sexes, qu’il nous semble essentiel de défendre et de soutenir.

Toutefois, on ne peut faire l’impasse sur les effets des choix de politique économique qui alimentent les réseaux de traite et en favorisent le développement, ainsi que sur les conditions matérielles qui, dans un contexte de crise économique et d’austérité budgétaire, aggravent les situations de vulnérabilité de très nombreuses femmes.
Or deux volets du projet de loi nous semblent particulièrement conditionnés par les politiques économiques : la lutte contre la traite, et le financement de la prévention et de la sortie de la prostitution.

Pour lutter contre la traite et le proxénétisme, il est nécessaire d’obtenir au niveau européen les moyens de se battre pour une véritable politique d’accueil des migrant-es, contre les paradis fiscaux, contre le blanchiment d’argent, et pour la levée du secret bancaire. L’organisation de la prostitution génère en effet d’énormes profits pour les proxénètes et les réseaux du crime organisé qui bénéficient de l’opacité des marchés financiers.

Démanteler les réseaux de traite nécessite d’augmenter en France les moyens humains et financiers de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) et des Juridictions inter-régionales spécialisées (JIRS), ainsi que de renforcer la coopération entre les différents services européens.
Lutter contre la traite, c’est aussi la prévenir. Au Nord comme au Sud, cela signifie mettre fin aux politiques d’austérité et à la baisse des dépenses publiques, qui aboutissent à la précarisation des populations, en particulier des femmes.
Cela implique de faire obstacle à l’exploitation des travailleuses du Sud par les multinationales, de lutter pour une harmonisation par le haut des droits sociaux dans les différents pays et de remettre en cause les accords de libre-échange. Cela implique également de rompre avec toute politique qui tend à criminaliser les migrant-es.

Il est absolument nécessaire de rompre avec les coupes dans les dépenses publiques et de mener une politique qui permette de lutter contre l’augmentation de la pauvreté des femmes et des jeunes, contre le sous-emploi, de préserver et développer les services publics, d’impulser une politique du logement efficace qui permette notamment aux personnes les plus vulnérables, aux jeunes, de vivre, d’étudier, de développer leur autonomie. Mais aussi de revoir les politiques migratoires, d’étendre l’accueil aux femmes victimes de violence, de traite, de prostitution sans qu’elles aient l’obligation de dénoncer les réseaux.

En ce qui concerne la protection des victimes de la prostitution, un budget dédié doit permettre de pérenniser le travail spécifique mené par les associations spécialisées et de développer des structures publiques pour coordonner au niveau national les différents volets de l’accompagnement et la prise en charge des personnes prostituées autour de projets d’insertion.

Or, le mode de financement du fonds prévu par la loi s’appuie sur des crédits de l’État, la confiscation de biens des proxénètes et sur un prélèvement sur les amendes pour recours à la prostitution. La probabilité est forte que les crédits de l’État soient totalement insuffisants dans le contexte actuel de politiques d’austérité.
Pourtant, il s’agit là d’une question centrale car tout l’intérêt de cette loi réside dans la prise en compte globale du système prostitueur et dans le fait d’accorder aux personnes prostituées un statut de victimes leur donnant droit à un accompagnement social qui doit être soutenu et durable pour être efficace. Son financement doit être une priorité dans le cadre des politiques de lutte contre les violences faites aux femmes, et son application effective dans tous les départements.

* * *
Les analyses développées par notre association sur la mondialisation des échanges et nos propositions alternatives de politique économique, en rupture avec le modèle néolibéral, nous semblent indissociables de la réalisation concrète du projet abolitionniste. En particulier, mettre au pas la finance en taxant les transactions financières et en éradiquant véritablement les paradis fiscaux, refuser l’emprise croissante de la marchandisation sont nécessaires pour se donner les moyens d’abolir le système de protitution.

À la violence patriarcale exacerbée par le développement du néolibéralisme, nous opposons un projet de société basé sur l’égalité entre femmes et hommes et la satisfaction des besoins humains et sociaux, où personne ne se trouverait dans la nécessité de vendre son corps pour (sur)vivre. Une société où les rapports entre les hommes et les femmes seraient libres de toute forme de domination (économique, sociale, sexuelle...), construits dans le respect et la réciprocité. Une société garantissant à toutes et à tous le droit de vivre sans être prostitué-e. C’est tout le sens du combat abolitionniste, s’attaquant au système prostitutionnel dans sa globalité.

Avec les associations féministes, la commission genre d’Attac porte ce projet indispensable pour un monde libéré des rapports de domination entre les sexes et pour la construction d’une société d’égalité entre femmes et hommes.


Achille

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Message  verié2 Ven 13 Déc - 18:40




[quote=Achille
"Il publie un texte de la commission genre d'Attac daté de 2007" (...)en faisant dire à Attac le contraire de son engagement][/quote]
Ai-je écrit qu'il s'agissait de la position d'Attac ? Pour ma part, je ne savais même pas que ça venait d'Attac. Je l'ai publié à titre de réflexion. Point.

Le projet de loi aujourd’hui en débat constitue donc une avancée considérable dans la lutte pour l’abolition de la prostitution. Prenant en compte tous les acteurs du système, il comprend un volet très important d’accompagnement des personnes qui le souhaitent vers une sortie de la prostitution
Cette fois, à en croire Achille, ce serait la position d'Attac ou de sa "commission genre"
(dont j'avoue bien volontiers ne jamais avoir entendu parler jusqu'à ce jour.)
C'est en effet avec cela que je ne suis pas d'accord :
-Je ne pense pas que cela représente "une avancée considérable". Ni LO ni le NPA ne défendent d'ailleurs à ma connaissance ce point de vue. Affirmer que c'est "une avancée considérable", ça revient tout de même à faire l'éloge appuyé du gouvernement et de la ministre qui ont pris cette mesure. Or vous disiez jusqu'à présent que personne ne défendait ce point de vue.
-Le "volet très important d'accompagnement", c'est justement en revanche ce qui est quasi unanimement contesté, en dehors des cercles proches du gouvernement. On vient d'ailleurs de voir ce que ça donne avec les arrestations et expulsions récentes de prostituées sans papiers.

verié2

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Message  Achille Ven 13 Déc - 18:54

Tes contorsions sont délirantes.
Tu ne cites pas tes sources. Tu ne dates pas. Tu cites la position d'un "abolitionniste" pour en tirer des conclusions à 180° et ... tu lances un nouveau débat de diversion. PATHÉTIQUE

Achille

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Message  verié2 Ven 13 Déc - 19:02

Achille a écrit:Tes contorsions sont délirantes.
Tu ne cites pas tes sources. Tu ne dates pas. Tu cites la position d'un "abolitionniste" pour en tirer des conclusions à 180° et ... tu lances un nouveau débat de diversion. PATHÉTIQUE
J'ai eu le tort de ne pas mettre le lien internet - ce qui arrive assez souvent. Mais je n'ai fait que reproduire les positions de cet abolitionniste. Peut-être en a-t-il changé depuis. En aurait-il changé qu'on ne voit pas en quoi on ne pourrait pas citer son texte. Quant aux conclusions, c'est lui qui les a tirées dans son texte.

Je ne lance pas un nouveau débat : je ne fais que répéter ou résumer ce que j'ai déjà écrit
10 ou 20 fois depuis plusieurs jours.
__
PS Crier en majuscules des insultes ou des adjectifs méprisants qui équivalent à des insultes ne fait pas progresser le débat.

verié2

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Message  Achille Ven 13 Déc - 19:23

verié2 a écrit:
PS Crier en majuscules des insultes ou des adjectifs méprisants qui équivalent à des insultes ne fait pas progresser le débat.

Oui on sait tout ceux (Toussaint, Irving, Achille, Eugène, Mikha, Myrtille..) qui ne sont pas d'accord avec toi dans ce sujet t'insultent  Rolling Eyes .
On te l'a déjà dit personne n'est dupe de tes procédés de diversion... et tu continues à t'opposer becs et ongles à la pénalisation des clients (même si "certains" -SIC- clients, comme tu l'as reconnu tout récemment du bout du clavier, pouvaient commettre un viol)

Achille

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Message  verié2 Ven 13 Déc - 19:35

Achille
tu continues à t'opposer becs et ongles à la pénalisation des clients
Cette seule accusation montre de quelle façon tu falsifies les positions des autres. (Des autres car tu es coutumier de cette attitude sur de nombreux fils.)

J'émets des doutes sur l'impact d'une mesure, je la critique comme une tentative du gouvernement parmi beaucoup d'autres de détourner l'attention et surtout d'être complètement hypocrite dans la mesure où elle n'est pas accompagnée de véritables mesures pour aider les prostituées, tout en disant que, sur le plan des principes, ça ne me gêne pas qu'on condamne les clients, et tu traduis que je m'oppose becs et ongles.

verié2

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