Prostitution/Travail du sexe
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Re: Prostitution/Travail du sexe
Un petit tic mais un grand t.o.c.
bébair- Messages : 10
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Prostitution/Travail du sexe
les thèses du Nid sont exactement les mêmes que celles le du Vatican en matière de sexualité
On ne sait pas ce qui l'emporte dans ce genre de formule : l'abject ou l'imbécile ?
Vérié et consorts tentent de pourrir tout argumentaire avec les mensonges les plus gros et gras : le NID est dirigé par des intégristes religieux et tous ceux qui refusent l'ignominie de la prostitution sont des moralistes coincés...
Misérables diatribes de petits fatalistes gauchisants, effrayés qu'on ose, même de façon insuffisante, ouvrir une brèche dans un vieux système esclavagiste que les cons ou les salauds continuent à référer au pseudo-"plus vieux métier du monde"".
A gerber; Surtout quand tout ce petit monde prétend appartenir au camp des travailleurs ou des opprimés.
Quelques soient les limites d'une association comme "le Nid" (qui n'a pas pour vocation de changer le monde), je me sens bien plus proche de ces humains là que des défenseurs (ouverts ou faux-culs) de la prostitution conçue comme "un métier".
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Prostitution/Travail du sexe
Vérié a dit ça ? Et consorts? Il a dit ça ?mykha a écrit:
Vérié et consorts tentent de pourrir tout argumentaire avec les mensonges les plus gros et gras : le NID est dirigé par des intégristes religieux...
La réponse souligne le peu de sérieux du débat.
Heureusement il a lieu dans d'autres espaces,
où l'on respecte le débat.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Discussion complètement surréaliste. Plus tu approfondis la discussion plus tu t'enfonces dans le glauque. Piètre parcours que le tien.verié2 a écrit:On entre dans une autre discussion : tout rapport sexuel tarifé est-il équivalent à un viol ?En forçant le trait le STRASS est un modèle réduit du MEDEF qui chante les bienfaits du viol à visage humain
Violer signifie imposer un rapport sexuel par la violence à quelqu'un qui le refuse. L'obtenir par l'achat ne relève pas du viol, sauf pour les femmes maintenues en esclavage. Même si ça n'est pas beaucoup mieux, ça n'est pas ressenti du tout de la même façon par la femme prostituée. La preuve en est qu'une prostituée peut porter plainte pour viol, c'est à dire pour la contrainte à un acte non accepté volontairement, et que certaines l'ont fait, contre des flics par exemple. Il me semble que la volonté de dénoncer l'horreur de la prostitution conduit certain(e)s à mélanger inutilement des notions différentes.
C'est la même différence peut-on dire qu'entre un esclave et un travailleur salarié. Il y a exploitation dans les deux cas, mais les relations ne sont pas les mêmes. Demande à un salarié s'il a envie de devenir esclave de son patron...
Je note toutefois que le défenseur de la non répression nous donne un exemple du bien fondé de la répression en nous citant des prostituées portant plainte contre des flics.
L'achat ne relève pas du viol ? Ah bon, t'as des statistiques prouvant que l'immense majorité des prostituées ne sont pas victimes de viol à chacune de leurs passes ? Parce qu'à bien y regarder ce qui différencie le travailleur de la prostituée, c'est que l'un vend librement sa force de travail au capitaliste l'autre non. Mais pour les besoins de la démonstration "marxiste" à la Vérié, pour tirer un trait d'égalité entre les deux, la prostituée DOIT vendre librement sa force de travail ; une méthode vieille comme le monde mais totalement étrangère au marxisme.
Quant à porter plainte pour viol, c'est tellement simple pour une prostituée, tenue en laisse par son proxénète et pour qui le client est roi tant que la marchandise qu'il a acquise par les méthodes mafieuses n'est pas trop abîmée. Bientôt l'équipe Vérié-Nestor nous assènera une autre vérité marxiste : la mafia et le capitalisme c'est kifkif bourricot.
Sinon j'aime assez l'echo Verié - Nestor. Un duo de choc.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
Quelques paroles vaticanes pour les amis des prostitueurs (voire pire ) du FMR...
Amen. La vache, il a sacrément bougé le Saint Siège et notamment sur la liberté sexuelle et le droit à l'avortement... ou alors il y a de sacrées crapules ici. Au choix...
mercredi 30 octobre 2013
343 salauds : le Mouvement du Nid vous dit MERCI !
La pétition « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds » tombe à point nommé. Quelle meilleure manière de tomber le masque ? Quel plus bel aveu de la vraie nature de ces hommes de pouvoir – blancs, aisés, connus – prêts à tout pour sauver un « droit » en plein naufrage ?
Un « droit » qui n’en est plus un : celui de voir garanti leur bon plaisir en extorquant un consentement sexuel à des personnes qui n’ont pas les moyens de leur dire non.
Leur acte ne peut être que désespéré comme en témoigne l’indécence de leurs comparaisons. Avec la campagne « Touche pas à mon pote », SOS Racisme promouvait l’égalité, l’émancipation individuelle et collective et la lutte contre le racisme. Avec le « Manifeste des 343 salopes », des femmes courageuses militaient pour la libre disposition de leur corps.
Avec « Touche pas à ma pute » (on apprécie tout le mépris paternaliste du terme), les « 343 salauds » exigent le maintien de leur pouvoir et de leur impunité de dominants. Ils sortent du bois pour réclamer le maintien de leur droit à exploiter sexuellement des femmes, sans souci aucun des réalités : la précarité, les violences, les réseaux et les proxos.
Merci à eux de dire tout fort ce que nous nous évertuons depuis tant d’années à montrer.
La prostitution comme réponse à la « misère sexuelle » ? Non. Ces piliers du monde culturel et médiatique veulent juste continuer à exercer un pouvoir.
Un combat pour la liberté sexuelle ? Non plus. Mais un front machiste et sexiste qui, même après l’affaire DSK, fait semblant de confondre libertinage et violences sexuelles.
Comme nous l’expliquons dans le dossier de presse, nous, abolitionnistes, nous battons au contraire pour libérer la sexualité des injonctions patriarcales réactionnaires et de l’emprise du marché.
La liberté de disposer de son corps ne saurait se conjuguer avec le droit de disposer unilatéralement du corps de l’autre en le dominant par l’argent.
Les enjeux du débat sont clairs. En hébergeant cette pétition, Elisabeth Lévy affirme en effet le fond de sa pensée : « emmerder les féministes ».
Pas sûr que le but soit atteint…
Mouvement du Nid - France
Amen. La vache, il a sacrément bougé le Saint Siège et notamment sur la liberté sexuelle et le droit à l'avortement... ou alors il y a de sacrées crapules ici. Au choix...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Le prolétaire vend librement sa force de travail et par là aliène librement son existence ?Eugene Duhring a écrit: Parce qu'à bien y regarder ce qui différencie le travailleur de la prostituée, c'est que l'un vend librement sa force de travail au capitaliste l'autre non.
En fait de liberté, il n'a que cela a vendre, expliquait Marx,
sans doute dépassé par Pierrot...
Mais il est vrai qu'au FdG, on humanise le capitalisme...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
vendredi 23 mars 2012
Solidarité avec les prostituées, mais lutte contre la prostitution
par le magazine EMMA
Des féministes ont manifesté dans les années 1970 aux côtés de prostituées : contre l’hypocrisie moralisatrice et le fait de les traiter en êtres de seconde zone.
À partir des années 80, la prostitution en Allemagne est considérée comme "cool", surtout chez les Verts, mais aussi dans certains cercles féministes, en tant que "métier comme un autre".
Emma a toujours eu une position radicalement différente : solidarité avec les prostituées, mais lutte contre la prostitution. Car la prostitution ne fait pas que détruire le corps et l’âme des femmes qui se prostituent (il n’est pas rare qu’elles soient des femmes au foyer qui gagnent ainsi de l’argent en cachette), elle rend achetable le sexe de toutes les femmes.
En 2001 une "réforme", par les Rouges et des Verts, de la loi relative à la prostitution est entrée en vigueur, ce qui devait supposément rendre plus facile la vie des prostituées. Mais les choses ont tourné comme l’avait prédit EMMA à de nombreuses occasions : la réforme sert avant tout, depuis lors, les proxénètes et les trafiquants, car elle fait de la prostitution un "métier comme n’importe quel autre", avec des conséquences fatales. Par exemple, la police ne peut plus faire de descentes dans les maisons closes (où autrefois elle traquait régulièrement la prostitution de mineurs et la prostitution sous contrainte), la publicité peut en être faite sans restriction et tout un chacun peut tenir un "appartement pour modèle" dans un immeuble d’habitation. Grâce à cette réforme, la prostitution en Allemagne est devenue socialement acceptable.
En décembre 2006, EMMA a publié le dernier de ses nombreux dossiers sur la prostitution. En janvier 2007, le ministre von der Leyen a annoncé un tournant : la priorité est désormais non plus la légalisation de la prostitution et son utilité sociale, mais le retrait des femmes de la prostitution. Les clients des personnes contraintes à la prostitution doivent être sanctionnés à l’avenir. Mais rien ne s’est passé.
Aujourd’hui, en Allemagne, près d’une femme sur mille est concernée, si nous partons d’un quart de million de femmes (de 50 à 400 000 selon les estimations) et prenons en compte que neuf sur dix sont des étrangères emmenées en Allemagne, souvent avec de fausses promesses, ou même par la force.
Mais l’écrasante majorité des hommes allemands - à savoir deux sur trois ! sont des clients. Ce sont eux en premier lieu qui créent le marché du sexe tarifé. Un marché qui, à présent, avec celui de la drogue et le trafic d’armes, selon l’ONU, est la source de profit numéro 1 dans les affaires (pour les hommes), soit sept milliards de dollars.
C’est ici, donc, que doit commencer la lutte contre la prostitution et la traite des êtres humains, auprès des clients et des trafiquants d’êtres humains ! En Suède, naguère si "libérale", on a compris cela depuis longtemps. Depuis des années, des campagnes y sont réalisées pour la proscription de la prostitution. Et dès 1999, une loi a été promulguée pour sanctionner les clients, avec des programmes d’insertion pour les prostituées. Résultat : 76% de tous les Suédois sont aujourd’hui pour l’interdiction de la prostitution, y compris 70% de tous les hommes.
Est-il sensé d’interdire le soi-disant "plus vieux métier du monde", la prostitution, qui aurait toujours existé ? C’est ce qu’on disait autrefois de l’esclavage - et il est maintenant interdit, bien sûr. Et là où il continue tout de même d’exister, il est au moins hors la loi. Et non un "métier comme un autre".
Source de l’article original : site du magazine EMMA. En allemand.
Traduction : Eice Calybur et Martin Dufresne.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
18 mars 2013
Les "clients" français, premiers complices de la traite des femmes !
Un Appel de la délégation du Mouvement du Nid de l’Hérault
Trafics, violences, conditions d’existence proche de l’esclavage pour 215 jeunes femmes prostituées roumaines... Suite au démantèlement par la police le 20 février 2013 d’un réseau criminel sévissant au Dallas à la Jonquera, des révélations terrifiantes lèvent le voile sur l’envers du décor. Elles confirment ce que le Mouvement du Nid affirme depuis toujours : pas de prostitution sans exploitation ni violence. La réglementation de la prostitution révèle une nouvelle fois son vrai visage !
La « traite » qui, selon les lobbys pro-prostitution, n’existerait que dans les pays abolitionnistes comme la France, prolifère en réalité en Catalogne, région qui a fait le choix de réglementer la prostitution dans des bordels.
Le Dallas n’est qu’un puticlub parmi les dizaines qui pullulent à la frontière franco-espagnole. Après ce coup de filet de la police espagnole, il a rouvert ses portes comme si de rien n’était. Les policiers viennent pourtant de mettre un terme à l’exploitation de 215 jeunes femmes roumaines, dont certaines mineures, battues, violées, prostituées, sans répit ! Malgré l’ampleur de la tragédie, les habitants du sud de la France ignorent toujours ce drame humain.
Le Dallas (15 000 « clients » par mois) et les autres puticlubs peuvent bien conserver leur image glamour et rester la destination de milliers d’hommes de toute la région du Grand Sud. Il faut bien s’amuser et pourquoi pas avec le corps des femmes ?
Comment s’étonner alors que les garçons dès 14 ans rencontrés dans les programmes de prévention contre les violences faites aux femmes, le sexisme et les risques prostitutionnels organisés par le Mouvement du Nid en Languedoc-Roussillon, connaissent presque toujours les noms des bordels catalans et cachent à peine, pour un certain nombre d’entre eux, leur projet de se rendre « là-bas » ? Car ce sont bien de jeunes Français qui forment la majorité des « clients » des puticlubs.
Le Mouvement du Nid s’inquiète de voir la complaisance de notre société qui ne trouve le plus souvent rien à redire à cette banalisation de l’exploitation sexuelle des femmes, ou pire, s’en fait le relais ! Ainsi, en décembre dernier, Sud Radio n’a pas hésité à diffuser en boucle des publicités encourageant les hommes à passer le réveillon dans un bordel catalan.
La prostitution est reconnue en France comme une violence faite aux femmes. Quand verrons-nous enfin de véritables campagnes d’information pour sensibiliser les opinions française et espagnole et en particulier les clients-prostitueurs, afin de leur faire prendre conscience de leur complicité dans ces trafics ? Car s’ils ne les organisent pas eux-mêmes, ils sont bien organisés pour eux ! Quand leur fera-t-on comprendre que le « consentement » des jeunes Roumaines trafiquées au Dallas dont ils louaient le corps n’était obtenu que par la violence des proxénètes ?
La question est posée : combien en faudra-t-il encore de ces révélations pour que l’on comprenne ? Pour que la complaisance laisse place à un minimum de conscience ? Quand fera-t-on enfin comme si quelque chose s’était passé à la Jonquera ?  Esclavages, viols, les faits évoqués dans l’affaire du Dallas sont insoutenables. Pour autant, vont-ils gâcher le plaisir ? Il est peu probable que cette énième révélation ralentisse le rush des jeunes Français dans ces établissements catalans dédiés à « la fête » !
Comme Stéphane Hessel, ancien résistant et écrivain, décédé le 27 février 2013, qui appelait à l’indignation face à toutes les formes d’injustice, le Mouvement du Nid appelle la population du Grand Sud à s’indigner et à agir face au système prostitueur ; un système qui repose sur un droit illégitime, celui de disposer du corps d’autrui, et sur des valeurs patriarcales porteuses de violences d’un autre âge.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
verié2 a écrit:On entre dans une autre discussion : tout rapport sexuel tarifé est-il équivalent à un viol ?
Violer signifie imposer un rapport sexuel par la violence à quelqu'un qui le refuse. L'obtenir par l'achat ne relève pas du viol, sauf pour les femmes maintenues en esclavage. Même si ça n'est pas beaucoup mieux, ça n'est pas ressenti du tout de la même façon par la femme prostituée.
Répugnant !
Voici la vérité par une survivante. Après avoir été "tournée", violée, elle est livrée au viol tarifé par une bande. Vérié2 nous dira sans doute qu'un "rapport sexuel" (curieuse conception du "rapport sexuel" entre une personne prostituée de force et un client) obtenu " par l'achat ne relève pas du viol" :
http://www.liberation.fr/societe/2013/12/05/je-ne-savais-pas-que-je-me-prostituais_964512«Je ne savais pas que je me prostituais»
Léa LEJEUNE 5 décembre 2013 à 21:06 (Mis à jour : 8 décembre 2013 à 08:45)
Julie, 15 ans, a fui de chez ses parents avant de tomber sous la coupe de deux proxénètes présumés. Elle raconte son calvaire et la confrontation judiciaire avec l’un d’eux.
Dans la minuscule salle d’attente, on nage dans les peluches et les camions en plastique. Au premier étage d’un commissariat d’Ile-de-France, brigade des mineurs, Julie (1), 17 ans, attend la confrontation avec Souleymane, poursuivi pour proxénétisme sur mineur. Talons, jean moulant, la peau diaphane dissimulée sous plusieurs couches de fond de teint, Julie est une jeune fille coquette. Stressée, elle secoue ses jambes frénétiquement et cache son visage poupin dans son foulard. Elle a l’impression de «faire un sale coup» à Souleymane. Pendant une heure, les policiers vont lire leurs dépositions respectives et demander confirmation aux deux parties sur les points discordants. Un paravent sépare Julie du prévenu. A la sortie, la gamine balance son histoire par réponses saccadées et anecdotes, dans la confusion. Un enchaînement de mauvaises rencontres et de mises en cause des services sociaux.
«Tourner». Née dans une petite ville de province, Julie grandit dans une famille de la classe moyenne. A 15 ans, elle fugue avec trois copines pour rejoindre Paris. Déscolarisée, placée en foyer, elle traîne avec des gamines plus âgées, fragiles, prises dans une phase d’autodestruction. Sur Internet, elle discute avec des inconnus, dont Souleymane et Moussa, la trentaine, deux amis d’origine africaine. «Je racontais mes problèmes à Moussa, je lui disais que je me faisais chier. Il a répondu qu’il allait m’aider, m’a invitée en soirée», se souvient-elle. Elle se lie d’amitié avec lui. Mais, en quelques semaines, la relation dérape. «Il a commencé par me faire tourner dans sa cité, me faire coucher avec ses potes. Il m’a forcée, je n’avais pas envie. C’était des grands Blacks de 1,90 mètre, un handicapé, rien à voir avec mon amoureux du collège. Ils lui glissaient directement l’argent, mais je ne savais pas que je me prostituais, car je ne voyais pas de billets.» Julie prend conscience de sa situation avec un client que Moussa ne connaît pas : «Le mec m’a forcé à prendre une douche, il m’a balancé que j’étais une pute.»
Pour surveiller Julie, Moussa lui trouve une chambre dans un hôtel low-cost de banlieue. Il lui dégote des clients, l’amène chez eux. Et pour affirmer son emprise, le jeune homme la frappe, la viole, la balance contre les murs quand elle lui répond, la séquestre. «Une fois, pour m’impressionner, il m’a emmenée dans un bois avec les deux autres filles, il a menacé de nous tuer, nous a demandé de creuser un trou pour nos tombes. Il m’a fichu une grosse trouille, après il a rigolé.» Elle se rapproche de Souleymane. «A côté de l’autre qui était trop violent, lui était gentil avec moi, il ne me frappait pas.» Pendant des mois, Julie n’envisage même pas de s’échapper. «Je ne voulais pas leur laisser mes affaires, c’est tout ce qui me restait.» Les deux hommes gardent souvent sur eux plusieurs milliers d’euros en espèces. Une camarade de galère s’enfuit avec l’argent. Découverte par la police, elle dénonce Moussa désormais condamné et incarcéré à l’étranger pour proxénétisme. La police récupère Julie durant l’été 2012 couverte de bleus, des cheveux arrachés et souffrant d’une mycose vaginale jamais soignée.
Psys.«J’ai été choquée par la première réaction des flics. Ils nous ont répondu que la prostitution n’était pas interdite en France… Mais Julie est mineure !» s’exclame Anne, une militante abolitionniste qui accompagne la jeune fille dans sa sortie de la prostitution. L’aide sociale à l’enfance, censée assurer le relais, ne prend pas la situation de Julie au sérieux. Elle passe dans le cabinet de plusieurs psys, aucun ne la suit sur la durée. «Pour [les services de] la protection de l’enfance, elle est considérée comme une fugueuse et une délinquante qui chaparde», précise Anne. Julie est renvoyée chez ses parents. On la somme de reprendre une vie normale. Intelligente, futée, la gamine ne se sent pourtant plus à sa place à l’école. «Je n’ai plus aucun point commun avec les filles du lycée.» Pôle Emploi lui propose un stage d’esthéticienne. «Qu’est-ce que tu veux que je fasse de ça ?» s’exclame-t-elle.
Comme beaucoup de femmes, son parcours de sortie de la prostitution est chaotique. Au bout de quelques mois d’ennui, Julie revient à Paris. Elle retombe sous la coupe de Souleymane. D’elle-même, elle s’inscrit sur des sites d’escorts, où elle poste des photos de son corps. En novembre, alors qu’elle vient de «faire son dernier client», elle craque et retourne au commissariat. Les policières chargées de prendre sa déposition ne la ménagent pas, raconte-t-elle : «Elles m’ont dit : "Encore toi ! Pourquoi tu retournes pas chez tes parents ?" ; "vu comment t’es habillée, c’est normal" ; "et ton maquillage, on va repeindre le commissariat avec ta tête" ; "il était comment ton dernier client ? Elle était de quelle couleur sa queue ?"» Pire, le premier avocat de Julie lui oppose qu’elle était volontaire : on ne lui aurait pas «mis de couteau sous la gorge». La confrontation avec son mac présumé semble avoir libéré Julie. Elle sourit : «Souleymane a dit que j’allais niquer sa vie, l’envoyer en prison, il a nié. Moi, je l’ai trouvé pathétique.» Le prévenu risque dix ans de prison.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
L'escalade des adjectifs péjoratifs n'ajoute rien à cette polémique. Si l'on considère que toute relation sexe contre argent est un viol par définition, la notion de viol elle-même n'a plus de sens. Mais des prostituées peuvent bien entendu être violées et des femmes violées pour être contraintes à la prostitution.Achille
Répugnant !
Par ailleurs, je n'ai jamais dit que le fait d'acheter des "services sexuels", c'est beaucoup mieux moralement que de violer par la contrainte physique. Mais c'est différent et tout de même moins violent. La preuve en est qu'une prostituée professionnelle, comme par exemple la mère maquerelle que DSK a tenté de violer, s'est révoltée contre cette tentative violente alors qu'elle aurait sans doute accepté d'être payée dans d'autres conditions.
___
PS L'incapacité de certains à discuter sans insulter et caricaturer les positions de ceux qui ne pensent pas comme eux est vraiment effrayante. On souhaiterait que ce ce soit seulement sur le net où ils se croient tout permis et écrivent plus vite qu'ils ne réfléchissent.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Mykha prête visiblement aux autres son propre comportement. N'est-ce pas lui qui accuse par exemple en permanence Tarik Ramadan d'être intégriste ? Qui voit des intégristes derrière chaque religieux musulman ?Mykha
Vérié et consorts tentent de pourrir tout argumentaire avec les mensonges les plus gros et gras : le NID est dirigé par des intégristes religieux et tous ceux qui refusent l'ignominie de la prostitution sont des moralistes coincés...
-Où aurais-je donc écrit que des intégristes dirigent le Nid ? J'ai dit que le Nid, créé par l'Eglise, a des liens étroits avec elle et est dirigé par des religieux. Ce que chacun peut vérifier très facilement. Je n'ai jamais écrit que ces religieux étaient des intégristes.
-Où aurais-je écrit que ceux qui refusent la prostitution sont des moralistes ? Je refuse moi-même bien évidemment la prostitution et ne cesse de le répéter. Mais le problème n'est pas seulement de la refuser, mais de savoir de quelle façon elle pourra reculer et disparaître.
Si être "abolitionniste" signifie qu'on souhaite la disparition de la prostitution, je suis abolitionniste. Mais si cela signifie qu'il suffirait de bonnes lois pour "l'abolir", je ne le suis évidemment pas.
Il y aurait une étude socio-psychologique à réaliser sur la façon dont certains falsifient ainsi systématiquement les positions des autres pour pouvoir les démolir plus facilement, et sur les causes de ce comportement sur un forum, alors qu'il n'y a pas d'enjeu comme il y en a dans une Eglise ou un parti stalinien.
Dernière édition par verié2 le Mar 10 Déc - 10:44, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
verié2 a écrit:L'incapacité de certains à discuter sans insulter et caricaturer les positions de ceux qui ne pensent pas comme eux est vraiment effrayante. On souhaiterait que ce ce soit seulement sur le net où ils se croient tout permis et écrivent plus vite qu'ils ne réfléchissent.
Et toi tu insultes les femmes innombrables violentés, déportées, violées, subissant des chantages , dont les enfants ont parfois été enlevés, qui subissent au prix d'une douleur que tu ne comprends pas, les viols tarifés par les clients prostitueurs pour enrichir le crime et la traite, .
Ces positions en effet je les défends partout et contre tout ceux qui minimisent, soulignent la "complexité" et la "variété" des situations, qui laissent entendre que la prostitution filmée (le porno) c'est mieux qu'être "caissière' par exemple, ...etc. pour enfumer ce fil avec ce dialogue pathétique entre verié2 et Nestor... Tout ça pour tenter de masquer la violence exercée par la traite, le crime et les clients contre les personnes prostituées. Tout ça pour refuser de voir dans le client prostitueur un des maillons de la chaine prostitutionnelle. La loi avait reconnu les délit violence conjugale, le viol, le proxénétisme...etc. mais pas le délit du client prostitueur. Cela a changé le 4 décembre avec une condamnation pour la terrible violence sur une personne contrainte à subir un viol tarifé. Aujourd'hui c'est un acquis pour le combat abolitionniste.
Dernière édition par Achille le Mar 10 Déc - 11:32, édité 3 fois
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
Tu es sûr que je ne suis pas aussi un peu proxo ? Je n'aurais pas des actions dans un eros center espagnol ?Achille
toi tu insultes les femmes innombrables violentés, déportées, violées
Difficile de mieux illustrer ce que j'ai écrit plus haut sur cette incapacité à discuter...
D'ailleurs tu es tellement pressé de polémiquer et d'insulter que ton post est bourré de fautes de français et d'orthographes, au point d'être parfois à la limite de l'incohérence. Ca pourrait faire l'objet d'une intéressante analyse psychologique... (bis)
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
verié2 a écrit:
Tu es sûr que je ne suis pas aussi un peu proxo ? Je n'aurais pas des actions dans un eros center espagnol ?
Proxo je ne le pense pas mais défenseur du lobby proxénète et militant prostitueur certainement. Il suffit de lire tes embrouillaminis pathétiques en leur défense pour le constater. De plus, comme l'ont remarquer Toussaint, Eugène et Mikha tu ne réponds jamais sur les éléments avancés. Tu changes momentanément de sujet pour revenir à ta charge récurrente contre les féministes et les abolitionnistes. Cette fois ci ce sont les fautes d'orthographe
Contrairement à toi, j'encourage les lecteurs à lire ce fil plein de références, de témoignages de survivantes de la prostitution, de combats féministes pour bien comprendre au delà de tes diversions récurrentes
qui défend quoi et combat pour une société libérée du système prostitueur, en obtenant des victoires partielles comme l'abolition du racolage ou la pénalisation du client et en aidant au quotidien les personnes prostituées, en poursuivant le combat pour mieux aider les personnes prostitués (aide financière, formation, nationalité, statut de réfugié, regroupement familial... (voir les différentes revendications dans ce fil)
et qui défend le STRASS, attaque systématiquement les organisations de défense des personnes prostituées non pas sur leurs pratiques mais sur la base de calomnies (préservatifs et lien avec l'église), qui lance/participe aux débats hors sujet sur à coup de citationsde Lénine, qui avait une expérience homéopathique du féminisme et de la lutte contre la prostitution, qui nous fait des différences artificielles entre viols tarifés/filmés et viols tarifés, ... etc. bref qui intervient en défense du lobby proxénète.
Dernière édition par Achille le Mar 10 Déc - 12:44, édité 1 fois
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
verié2 a écrit:___Achille
Répugnant !
PS L'incapacité de certains à discuter sans insulter et caricaturer les positions de ceux qui ne pensent pas comme eux est vraiment effrayante. On souhaiterait que ce ce soit seulement sur le net où ils se croient tout permis et écrivent plus vite qu'ils ne réfléchissent.
Tu es vraiment très mal placé pour tenir ce genre de propos Vérié. Relis-toi et fais preuve d'un peu d'honnêteté : tes manières de discuter du NID ou des positions de Toussaint et d'autres intervenants poussent la mauvaise foi et la caricature à un niveau vraiment insupportable.
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
Les femmes prostituées dans leur quasi intégralité sont esclaves des hommes proxènètes (absence de contrat). Ces prostituées subissent donc le viol tarifé, ce qui ne change en rien la nature du viol qui peut notamment se traduire par une volonté de destruction physique et psychique de l'autre. En n'oubliant pas que cet autre est - comme par hasard dans une société sexiste - le plus souvent la femme. Allez donc chercher à comprendre "la prostitution n'est pas sexiste"verié2 a écrit:On entre dans une autre discussion : tout rapport sexuel tarifé est-il équivalent à un viol ?En forçant le trait le STRASS est un modèle réduit du MEDEF qui chante les bienfaits du viol à visage humain
Violer signifie imposer un rapport sexuel par la violence à quelqu'un qui le refuse. L'obtenir par l'achat ne relève pas du viol, sauf pour les femmes maintenues en esclavage. Même si ça n'est pas beaucoup mieux, ça n'est pas ressenti du tout de la même façon par la femme prostituée. La preuve en est qu'une prostituée peut porter plainte pour viol, c'est à dire pour la contrainte à un acte non accepté volontairement, et que certaines l'ont fait, contre des flics par exemple. Il me semble que la volonté de dénoncer l'horreur de la prostitution conduit certain(e)s à mélanger inutilement des notions différentes.
C'est la même différence peut-on dire qu'entre un esclave et un travailleur salarié. Il y a exploitation dans les deux cas, mais les relations ne sont pas les mêmes. Demande à un salarié s'il a envie de devenir esclave de son patron...
Et inutile de sortir trois ou quatre témoignages angéliques de femmes prostituées, qui généralement servent à faire avaler la pillule, faire gober "la prositution c'est un taff comme un autre, un truc sympa" à défendre... Ses témoignages bisounours correspondent à l'expérience de très peu de prostituées à l'échelle mondiale. Ils ne sont tout simplement pas représentatifs de la prostitution dans sa globale et brutale réalité. Ses témoignages sont du même acabit que la pub "J'aime ma boite".
Avec cette rhétorique fallacieuse ("il ne faut pas jeter le bébé...") on arrive à faire accepter la taule, la guerre, les explosions de centrales nucléaires et autres horreurs des sociétés dites modernes. Et ça c'est NON !
Invité- Invité
Re: Prostitution/Travail du sexe
Un texte passionnant surtout à propos du rôle et de l'utilisation de la dette par les réseaux pour déporter et contraindre les femmes à la prostitution.
NB : les passages en gras sont fait par l'auteur.
NB : les passages en gras sont fait par l'auteur.
Prostitution : Dette et (in)dépendance des femmes dans un contexte migratoire
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/12/05/prostitution-dette-et-in-dependance-des-femmes-dans-un-conte-515161.html
Cet article de l'ethnologue Sylvie Malsan, qui a paru en 2012 dans le numéro 39 de la revue du MAUSS, Que donnent les femmes ?, est republié ici avec l'aimable autorisation de son auteure et des éditions de La Découverte.
Cet article [1] a été écrit à la suite d’une conférence donnée le 31 mai 2011 à Montréal, lors du colloque « Violences envers les femmes. Réalités complexes et nouveaux enjeux dans un monde en transformation », organisé par le Cri-Viff [2]. ...
L’escamotage du terme « dette » dans les recommandations internationales
Alors que toutes les études relatives à la prostitution de rue chez les migrantes évoquent un prix du voyage, et plus largement une dette économique éminemment contraignante, les accords internationaux visant à réprimer et punir la traite [5] n’en font pas explicitement état.
Le Protocole additionnel à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, signé à Palerme en 2000 (dit aussi « Convention de Palerme »), définit la traite comme toutes les formes conduisant à l’exploitation d’une personne, c’est-à-dire : « Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité […] » (art. 3 du Protocole). Et cette exploitation comprend « au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes […] ; » (ibid.). Sont mentionnés dans le protocole les termes d’« esclavage » et de « servitude », mais jamais celui de dette, encore moins celui de « servitude pour dettes », notion que l’on retrouve uniquement dans les textes des organisations non gouvernementales [6], ou de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), lesquels n’ont aucun poids juridique.
Or si l’on suit Alain Testart, dans son histoire très documentée de l’esclavage non colonial et de la dette [2001], la servitude pour dettes fut l’une des formes les plus répandues au monde d’esclavage [7]. Et tous les cas reconnus explicitement comme relevant de la « traite des êtres humains » ont été associés depuis de nombreuses années, à présent, à une forme d’« esclavage moderne[ 8] ». Dans ce cas, pourquoi le terme même de dette a-t-il été ainsi escamoté ? La dette serait-elle mineure par rapport à la servitude elle-même ?
Nous n’en croyons rien. Bien que peu publicisés jusqu’ici, les travaux menés depuis une dizaine d’années sur la prostitution des étrangères dans les pays riches [9] et ceux issus du croisement interdisciplinaire entre les études sur les migrations et les études de genre montrent, au contraire, combien l’existence d’une dette abusive est ce qui fixe l’étroite frontière entre smuggling et trafficking, entre trafic illégal de migrants et traite proprement dite. Plus largement, ces travaux nous éclairent sur les mécanismes actuels de mise sous tutelle de ces femmes qui ont formé le projet de quitter le sol natal, que ce projet soit libre ou contraint, individuel ou social.
Des organisations de type mafieux nées après la chute du mur
Pour ne prendre que l’exemple de la France, l’arrivée en masse, dès le milieu des années 1990, de jeunes femmes issues des pays de l’Est sur le marché de la prostitution – alors que la lutte contre le sida avait autorisé des programmes de substitution de drogues et, dans un même mouvement, permis d’éradiquer une grande part de la prostitution individuelle, liée à la toxicomanie –, alerta les « services de prévention et de réadaptation sociale des prostituées ». Ces derniers, et avec eux les associations et les autorités publiques, constatèrent avec effroi l’apparition d’un vaste trafic humain transnational, porté par des organisations criminelles de type mafieux qui tiraient leur bénéfice d’une prostitution contrainte et particulièrement violente. C’est dans ce contexte que le SRPS de Nice, notamment, sollicité par une police impuissante à protéger des prostituées sans papiers [10] après le démantèlement du réseau de proxénétisme qui les avaient fait venir de force en France, porta les premiers secours à quatre jeunes Ukrainiennes qui tentaient d’échapper à leurs tortionnaires ou complices.
Cependant, au contact de plus en plus fréquent de jeunes étrangères, les responsables du SRPS, qui avaient obtenu des pouvoirs publics la mise en place d’un dispositif de « mise à l’abri [11] », commencèrent à comprendre que si ces femmes avaient été effectivement transportées et séquestrées en vue d’être exploitées sexuellement, leur projet de « partir », lui, était bien réel. Le phénomène de la « traite », auquel ils étaient régulièrement confrontés, leur paraissait pourtant difficile à saisir quantitativement mais aussi qualitativement [12], en dépit des études et des expériences partagées au niveau international. Il est manifeste que la grande adaptabilité de ces vastes réseaux criminels – qui déplacent les jeunes femmes régulièrement ou les conduisent à se prostituer dans des lieux privés, à domicile, ou via Internet – au gré de l’évolution législative des pays d’accueil permet difficilement de cerner le phénomène dans toutes ses dimensions.
Dans le même temps, l’existence de ces organisations mafieuses a masqué le développement de plusieurs sortes de trafics de moindre ampleur, ou moins visibles, et qui, si elles sont susceptibles de devenir aussi coercitives pour leurs victimes, ne sont pas de même nature ou, plus exactement, ne sont pas nées dans le même contexte local, qu’il est important de restituer, à chaque fois, dans toute sa complexité.
Mais avant de poursuivre et de dire en quoi ces derniers trafics sont spécifiques, et quelles conséquences on peut en tirer, revenons à l’idée du souhait ou du projet de départ évoqué plus haut.
Le souhait du départ des migrantes : liberté et contraintes
En s’intéressant aux mouvements effectués par les femmes [13] entre les différents pays ou d’une région à l’autre, les sociologues du phénomène migratoire qui ont introduit le critère du genre dans leurs études ont montré que la mobilité des femmes est de moins en moins liée à un regroupement familial et de plus en plus autonome. Ou plutôt, ce départ, si on le considère indépendamment des idées préconçues qui ont prévalu jusque dans les années 1990 – relativement au peu d’initiative que les femmes pourraient montrer [Oso Casas, 2005, p. 47] –, a généralement un but économique. Mais un but « économique » qui n’a rien d’univoque. Émigrer peut en effet signifier partir tout aussi bien à la recherche d’un gain rapide [14] ou d’un revenu permettant de (mieux) subvenir aux besoins des enfants et de la famille [Oso Casas, 2006, p. 104], mais, également, avec la perspective de poursuivre des études et de gagner ainsi une (nouvelle) forme d’indépendance, ou bien, tout bonnement, de réaliser un rêve (cf. infra).
Cependant, la volonté d’émigrer, si elle n’est pas entièrement contrainte à l’origine, ne repose pas pour autant sur un « calcul rationnel » [Oso Casas, ibid., p. 94] purement individuel. Non seulement elle est fortement déterminée par le poids du réseau social d’appartenance (famille, voisinage, communauté religieuse [Guillemaut, 2008]…) en ce qu’il est susceptible de faciliter la mobilité des femmes et leur intégration dans le pays de destination. Non seulement elle est encouragée, en fin de compte, par les perspectives d’emploi qui s’offrent de manière accrue aux clandestines, dans la domesticité, les soins aux personnes et la prostitution [Oso Casas, 2005, p. 47]. Mais elle est aussi, très souvent, indissociable des pressions exercées par un entourage susceptible de jouer un rôle au moment du départ (incitation, insertion de la jeune femme dans un « circuit » [Guillemaut, ibid.]), au moment de réévaluer la dette [Simoni, 2010, p. 137], ou encore parce que les gains acquis ici (pays d’accueil) font bien plus qu’améliorer l’ordinaire là-bas (pays d’origine) [Oso Casas, 2006, p. 104]. Et c’est parce que leur départ n’est rendu possible que par un endettement [15] que le sort des femmes candidates à l’immigration peut en être jeté. Mais pas seulement. En effet, continuons de nous concentrer sur les migrations féminines accompagnées ou suivies de prostitution [16]. La plupart des travaux sérieux sur le sujet, y compris de la part de ceux qui considèrent que les femmes concernées sont pour la plupart de pures victimes prises à ce piège [Philippe, Romano, 2008, p. 28-29], soulignent qu’il n’y a pas toujours eu tromperie sur le fait de prostitution [ 17]. Ou s’il y a eu tromperie, c’est ou bien sur les conditions de travail à l’arrivée (plus dures qu’imaginées, ou accompagnées de surveillance, de menaces de représailles exercées sur la famille en cas de rébellion…), ou bien sur l’« accord » ayant conduit à l’endettement (le gain réel ne permettant pas de rembourser rapidement, le montant de la dette ou la durée de l’endettement augmentant). Dans ces deux cas, la frontière entre trafic illégal d’immigrants et « traite », ou autrement dit esclavagisme, peut être ténue.
C’est ce qu’a particulièrement bien pointé Laura Oso Casas, dont l’étude sur la prostitution de femmes étrangères arrivées illégalement dans la région de la Galice, en Espagne, et dans la majorité des cas seules et de manière autonome, a pu mettre au jour l’existence d’un système d’immigration féminine qui s’est autoalimenté au fil du temps, jusqu’à devenir une sorte de marché, les premières arrivées facilitant la venue des nouvelles et prenant au passage un bénéfice parfois abusif. Ainsi, commente l’auteur, « la pratique est très répandue selon laquelle des immigrées déjà installées, bénéficiant d’une certaine stabilité de leur situation juridique, investissent dans le voyage de tierces personnes (amis, famille, connaissances du pays d’origine) ». Mais il existe « des situations de réel abus et d’exploitation de la part des personnes impliquées dans ce type de trafic d’immigrantes ». La dette peut alors passer d’un prêt ordinaire de 2 000 euros, sans intérêt, à la somme de 9 000 euros, un coût largement supérieur à celui du voyage, précise Oso Casas, qui mentionne ces cas « où l’on fait payer des sommes abusives pour les loyers et les charges, profitant de l’ignorance des “dernières arrivées” » [2006, p. 97]. La situation de ces femmes s’aggrave encore lorsque le trafic implique des propriétaires de clubs ou un réseau plus étendu de prostitution [ibid., p. 98]. Ce qui, de notre point de vue, nous ramène à une organisation de type mafieux comme citée plus haut : des femmes venues (ici de leur propre chef) pour accéder au marché de la prostitution, cherchant ainsi un gain rapide[ 18], parfois le temps d’une saison [Simoni, 2010, p. 137], sont prises au piège d’organisations criminelles de plus ou moins grande ampleur. Aussi, souscrit plus loin Oso Casas : « Le fait est que, pour certaines femmes, ayant une dette, la migration se rapproche effectivement du profil de trafic, tel que le présentent traditionnellement les médias, où les femmes sont emmenées d’un club à l’autre, enfermées, vendues au plus offrant et privées de leurs libertés fondamentales » [Oso Casas, op. cit., p. 98].
Cependant, une autre manière de considérer le phénomène de la traite est d’observer ce qui se passe depuis le point de départ, dans le pays d’origine. Laura Oso Casas attire bien évidemment notre attention sur le fait que « parmi les femmes qui ont de fortes contraintes économiques dans leur pays d’origine (cheffes de foyers transnationaux). La nécessité d’économiser et de transférer le plus d’argent possible fait que celles-ci optent pour le travail dans le système de “places”, en résidant dans le club ou l’appartement. La vulnérabilité des femmes est plus forte, l’immigrée est exposée à davantage d’abus et de situations d’exploitation […] » [ibid., p. 104].
La dette prend alors une tout autre signification. Outre qu’il peut être particulièrement risqué et difficile, dans les conditions du pays d’accueil, de rompre le contrat (donc cesser de rembourser) et de se mettre à l’abri pour sortir sans danger de la prostitution forcée, sujet que nous n’aborderons pas ici [19], il ne va pas de soi, pour certaines femmes, de se considérer quittes et dans tous les cas d’échapper à leur situation. Soit parce que la contrainte a pris en compte la possibilité qu’elles ont eu de disparaître sans payer et s’est renforcée [20], soit parce que la dette a pour elles une signification symbolique, dans le sens où elle est révélatrice de la place qu’elles occupent au sein de la communauté d’origine et/ou du foyer. Dans ce cas, la dette résulte de liens sociaux. Elle représente notamment ce que les femmes « doivent donner » pour la survie du groupe, comme dans le cas albanais remarquablement étudié par Maryse Chureau [2010, p. 156 [21]], ou encore dans des pays de l’ex-bloc soviétique, par exemple en Ouzbékistan, où les femmes jeunes sont parfois « maintenues en migration de travail pour subvenir aux besoins de la belle-famille [22] ».
Mais si l’on observe, encore une fois, le cas des femmes qui ont choisi d’émigrer, pour qui en tout cas ce départ correspond bien à une aspiration personnelle (que celle-ci ait été favorisée ou suggérée), il devient plus malaisé de comprendre pourquoi elles « acceptent » et une dette a priori abusive et la prostitution. En réalité, non seulement les débouchés économiques offerts aux migrantes (légales ou illégales) sont limités, mais, comme nous allons le voir, leur statut de dépendantes peut les conduire « mécaniquement » sur le marché de la prostitution [23], au point qu’une partie d’entre elles n’hésitera pas à en faire une stratégie personnelle visant à terme un tout autre but. Nous ne pouvons donc appréhender ce phénomène que resitué dans son contexte initial, contexte qui nous conduit à voir que non seulement n’importe quel pays ne développe pas ce type de trafic mais que, de plus, le statut originaire de ces femmes dans leur pays ou communauté d’origine importe pour comprendre ce qui en découle lorsqu’elles émigrent.
à suivre...
Dernière édition par Achille le Mar 10 Déc - 12:42, édité 2 fois
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Re: Prostitution/Travail du sexe
la suite deProstitution : Dette et (in)dépendance des femmes dans un contexte migratoire
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L’assujettissement pour dette : une forme de dépendance personnelle
Faisons tout d’abord un bref détour par l’anthropologie du droit. Ne pouvant, dans les limites de cet article, entrer dans le détail des aspects théoriques très importants relatifs à ce qui lie un débiteur à son créancier [24], nous nous limiterons à tracer à grands traits un dessin de l’assujettissement pour dettes.
Deux ou trois choses sont à retenir. Tout d’abord, nous dit Testart [2001] pour ce qui est de l’esclavage non colonial, toutes les sociétés humaines n’acceptent pas l’esclavage pour raisons financières [25]. Les conditions pour que cette institution ait pu se développer sont l’importance accordée à la richesse (au rôle joué par une classe de puissants) et (un « et » inclusif) le statut de dépendant, jusqu’à la possibilité pour un dépendant inférieur d’être acheté et de devenir l’entière propriété d’une autre personne [26]. Or le statut de dépendant, s’il ne leur est pas exclusif [27], concerne au premier chef les femmes, dans le sens où « la femme est partout (en dehors de la société moderne) un être infériorisé, une dépendante, en particulier de son père avant de l’être de son mari […] » [Testart, ibid., p. 193]. Ensuite, asservissement pour dette ne signifie pas toujours esclavage. Pour qu’il y ait esclavage, il faut que la personne asservie ait vu la totalité [28] de ses droits aliénés. En revanche, lorsque le remboursement de la dette se fait attendre, en raison de l’allongement extrême de la période d’asservissement, voire du refus de paiement par les parents, la situation de la personne endettée s’apparente, voire, dans certains cas, mène à l’esclavage [29]. Enfin, le seul moyen de sortir d’une dette financière, quel que soit le système social considéré, c’est de la rembourser. Sachant que ce n’est pas toujours le travail qui rembourse la dette [30].
Or qu’observons-nous, exactement, s’agissant des femmes étrangères ayant une dette et qui se prostituent ? Toutes ne sont pas d’emblée « emmenées d’un club à l’autre, enfermées, vendues au plus offrant » [Oso Casas, loc. cit.], loin s’en faut. Néanmoins, plusieurs facteurs font que la dette peut conduire à une forme d’« enfermement sans issue [31] » :
- par exemple les sommes exorbitantes de 30 000 à 50 000 euros mentionnées pour les femmes nigérianes émigrées en France [Guillemaut, 2008 ; Simoni, 2010]. Du reste, de nombreuses jeunes femmes « expliquent avoir accepté de rembourser une somme d’argent sans se rendre compte de l’importance de son montant » [Simoni, ibid., p. 137] ;
- des conditions de travail insoupçonnées au départ (« la saisie automatique de tous les revenus, la rue, la nuit, l’hiver, le nombre d’heures de travail, l’impossibilité d’envoyer de l’argent à sa famille… » [ibid.]) ou leur durcissement ;
- le refus de la famille d’aider à renégocier la dette [32] ;
- ou encore une augmentation arbitraire et soudaine de la dette à l’arrivée dans le pays d’accueil ou plus tard [ibid., p. 140-141].
Pourtant, nous dit ici Guillemaut, « toutes les candidates au voyage considèrent qu’il est déloyal de ne pas s’acquitter de sa dette » [op. cit., p. 21, nous soulignons]. Car cette dette représente, d’une part, ce qui les relie au groupe social d’origine, lequel les soutient et les protège – et/ou parce qu’elles en dépendent statutairement –, jusque dans le pays d’accueil ; d’autre part, ce dont elles sont redevables envers celles et ceux qui leur ont permis d’accéder à leur souhait de franchir les frontières, toutes les frontières (y compris sociales, , nous y reviendrons). Même si, dans cette acceptation, demeure une part de sacrifice [Oso Casas, 2006, p. 94 ; Simoni, 2010, p. 137].
Se sentir redevable vis-à-vis de son « bienfaiteur » : le cas nigérian.
Il faut donc prendre acte de la signification toute symbolique de la dette lorsque le prix du voyage et le fait de devoir se prostituer pour rembourser le dû n’est pas simplement considéré d’un point de vue monétaire mais de ce à quoi cela a permis d’accéder.
La passation du contrat, avec ou sans tromperie sur la finalité, nous dit Simoni, est souvent présentée par les migrantes comme « la meilleure, voire la seule option pour des femmes – compte tenu de leur origine géographique ou sociale – de voyager et/ou d’avoir accès aux ressources de la prostitution […] » [2010, p. 137]. Voire d’assouvir un rêve. Dès lors, leur maintien dans une situation d’assujettissement dépend bien sûr de la nature du trafic dont elles ont été l’objet mais également de la manière dont elles se sentent « en dette », dans leur « conscience » même [33], vis-à-vis des tiers : passeurs et intermédiaires, famille, amis. Pour Françoise Guillemaut, ces femmes « se sentent moralement et humainement redevables » envers les personnes qui leur ont permis de satisfaire leur ambition, « c’est une question presque d’honneur », et « ceux que nous nommons “proxénètes” est pour elles un “sauveur” » [2008, p. 16] [34].
Guillemaut nous raconte des histoires. Celles-ci nous intéressent parce qu’elles mettent à mal toutes les représentations stéréotypées que l’on peut se faire des victimes de la traite. Dans le même temps, elles nous dévoilent l’existence de systèmes d’entraide ou d’obligations mutuelles qui pourraient bien s’être dégradés, en mettant sur pied un moyen d’exploitation fort lucratif, face au désir de partir de femmes jeunes (attirées par la possibilité d’une autonomie), combiné à la fermeture des frontières (qui supposent l’appui d’un intermédiaire) et aux débouchés réels ou supposés dans les pays riches.
Queen est instruite et appartient à la classe moyenne. Son père est directeur d’un établissement secondaire privé, mais elle n’approuve pas les projets qu’il a formés pour elle. Ses espoirs de devenir réalisatrice de cinéma à Lagos ayant échoué :
« Elle décide de partir en Europe et se met en quête d’un intermédiaire. Elle le trouve et conclut un contrat oral avec lui [pour travailler] dans l’industrie du divertissement. Queen ne pensait pas devoir travailler comme prostituée de rue en France, mais elle ne pouvait plus reculer et, surtout, elle voulait rester en Europe. Elle a accepté les conditions et a effectivement travaillé dans la prostitution de rue pendant trois ans » [Guillemaut, ibid., p. 16].
Nelson, elle, vingt-deux ans, a été scolarisée jusqu’à dix-huit ans. Elle est l’aînée de la troisième femme de son père et a dû arrêter des études qui coûtaient trop cher :
« J’ai eu la connaissance de la possibilité d’accéder au voyage “organisé” en Europe, j’ai proposé à ma mère de partir […] les pères chez nous ils s’en fichent. Il a vu la possible rentrée d’argent et a été finalement d’accord. Dans la ville où j’habite, il y a un homme influent, et très riche. Il se nomme “Benny”, et c’est un ami de mon père. Mon père avait rendu service à cet homme, et donc, il peut me rendre service à moi. “Benny” organise des voyages en Europe. En fait, tous les villages ont leur “Benny” […] J’ai négocié directement avec lui ; même les personnes qui n’ont pas beaucoup d’argent peuvent partir, car une fois en Europe, tout le monde rembourse […] Il était prévu que je paie pendant un an […] je devais rencontrer B (une femme nigériane). C’est à elle que je remets l’argent pour le “Benny” » [ibid., p. 13].
Comme d’autres candidates au départ, Nelson a donc « négocié directement » pour « une somme exagérée » qu’elle qualifie elle-même de « business » [ibid., p. 15]. En fait, si l’on suit bien les récits de Françoise Guillemaut, on perçoit, dans les parcours de Queen et Nelson, au moins trois formes de dettes qui se répondent ou se recouvrent l’une l’autre :
1. La dette en argent qui leur a permis de voyager jusqu’en France. Le paiement est élevé (abusif, jugerait-on), mais elles considèrent que…
2. … « c’est le business » : autrement dit, leur position de dépendante autorise le facilitateur à demander un prix élevé. Ou bien : leur position de membre de la communauté leur fait accepter qu’il puisse exister un tel « business », lequel aide la communauté à survivre. Elles se doivent à leur communauté d’origine.
3. La dette initiale entre les membres de la famille, dans ce que nous pourrions nommer un système d’obligations mutuelles : celle qui fait que « mon père avait rendu service à cet homme, et donc, il peut me rendre service à moi ».
La dette d’argent se trouve ainsi enchâssée dans des relations sociales. Si Queen ou Nelson ne paient pas, elles savent que leur famille risque d’être prise à parti, et cette situation leur paraît « extrêmement banale » [Guillemaut, ibid., p. 15]. Car cette dette est issue d’un don. Guillemaut évoque aussi le cas de ces autres jeunes femmes qui, « une fois leur dette payée, continuent de travailler dans le système ». En effet, devoir à sa famille, ce n’est pas seulement « devoir rendre » [Malamoud, 1988, p. 9] un dû en argent. C’est aussi ce que les femmes sont supposées donner (à leur tour) à la famille.
Refuser la dette : un forme de résistance et d’émancipation
Bien sûr, se sentir redevable ne suffit pas pour accepter des conditions de vie particulièrement éprouvantes. Les pressions exercées sont souvent très fortes. Pour prendre l’exemple nigérian, l’accord est né et s’est consolidé (avec l’appui de la religion parfois, et avec l’aide des femmes elles-mêmes [35]) au sein d’un système d’obligations mutuelles qui, perverti, paraît avoir évolué vers un trafic de type mafieux. Les immigrantes se retrouvent dans un système où elles ne sont pas isolées mais intégrées dans un circuit puis dans un réseau de contrôle social et où leur proches parents, parfois, les incitent à ne pas renégocier leur dette. Outre les fortes contraintes administratives et juridiques exercées dans le pays d’accueil (cf. note 19), les représailles exercées, si elles ne respectent pas leurs engagements, sont sérieuses : perte de l’aide communautaire dans le pays d’origine et le pays d’accueil, rejet social, contrôle de la liberté de mouvement, séquestration, perte d’un bien foncier engagé par sa famille, représailles physiques sur les proches, mort… [Simoni, op. cit., p. 136-137].
Refuser de rembourser l’intégralité des frais, ou cesser les paiements, représente donc un risque élevé sur le plan moral et psychologique, et par surcroît, dans un pays qui ne veut pas d’elles, sur le plan social. Toutefois, pour des jeunes femmes qui dès le départ ont fui une oppression et/ou cherché à s’émanciper d’un lien traditionnel [36], mais aussi pour celles qui avaient accepté (consciemment ou non) leur exploitation comme la norme [37], la prise de conscience peut être rapide. La dette initiale, qu’elle se traduise par une augmentation arbitraire des intérêts (assimilable à une rupture de « contrat ») ou par toute autre forme d’excès ou d’abus de confiance déjà citée, les expose effectivement à un abus de droits susceptible de modifier leur statut personnel : d’indépendante en dépendante, ou de dépendante en esclave. Trompée dès le départ, Queen, après trois ans de prostitution de rue, rompt tout lien avec son passeur et s’en remet aux autorités françaises comme victime de trafic. Après qu’elles ont remboursé 50 000 euros, une demande de 2 000 euros supplémentaires convainc plusieurs autres femmes nigérianes de se pourvoir au pénal [Simoni, op. cit., p. 140]. S’ils diffèrent les uns des autres, les cas de ces femmes qui estiment avoir rempli leur contrat et être quittes sont loin d’être isolés. Et décider que l’on est quitte, c’est se défaire de sa dette et de son statut d’obligé. S’émanciper de la dette prend alors le sens d’une émancipation personnelle.
Conclusion
Nous assisterions ainsi paradoxalement, chez les femmes dites victimes de trafic ou de traite, à une tentative d’émancipation de type « moderne » : par le gain monétaire tout d’abord [Caillé, 1995, p. 9 [38]], puis par l’absence de dette [Godbout, 2000, p. 47 [39]]. En tant qu’il est accès à un revenu propre, le gain monétaire les affranchit potentiellement du lien d’appartenance familiale ; même s’il apparaît aussi, probablement, comme le miroir d’un mode de vie auquel elles-mêmes et leur propre famille aspirent [40]. Et en affichant leur volonté de circuler librement, au-delà des frontières mais aussi hors du réseau social, elles ne manifestent rien d’autre qu’une volonté de s’émanciper du don de soi[ 41] pour devenir propriétaires de soi Fauchère, 1991, p. 410 [42]]. Au passage, le risque encouru aura été le prix à payer pour sortir de la dépendance [Charles-Nicolas, Valeur, 1991, p. 401 ; Simoni, op. cit., p. 137].
Interroger le lien entre dette (vs don), dépendance et droits de la personne, c’est donc tenter de comprendre ce qui se joue dans ces systèmes d’échange qui conduisent à un enrichissement de la communauté d’origine [Simoni, op. cit., p. 141] mais qui représentent aussi, le plus souvent, des normes d’exploitation et de mise sous tutelle des femmes, voire la résurgence de pratiques anciennes d’esclavage [43]. Or les textes ou recommandations internationales sur la traite, s’ils se situent, bien logiquement, dans le champ des violences contre les femmes ou de la criminalité, ont écarté la question de la servitude pour dettes, pourtant capitale en termes d’abus de droits et d’emprise sur la personne des femmes.
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Re: Prostitution/Travail du sexe
Myrtille
Les femmes prostituées dans leur quasi intégralité sont esclaves des hommes proxènètes (absence de contrat). Ces prostituées subissent donc le viol tarifé, ce qui ne change en rien la nature du viol qui peut notamment se traduire par une volonté de destruction physique et psychique de l'autre.
-Le contrat ne joue aucun rôle dans cette affaire. (Je te signale que les acteurs de porno signent par exemple des contrats et j'imagine que les "salariées" des éros center, dans les pays où c'est légal, en signent aussi, du moins je le suppose, où rentrent dans le cadre des contrats salariaux de fait.
-"Esclaves des proxénètes" dans leur quasi intégralité. Même en admettant qu'il y ait une majorité de femmes prostituées soumises à des proxénètes, leurs relations sont très variables. Entre les esclaves d'un bordel d'abattage et une call girl qui verse une redevance à une "agence"/mère maquerelle, il y a de la marge.
-Je signale à ceux qui veulent à toute force tracer un trait d'égalité entre prostitution et viol que le même argument est utilisée en sens inverse par des violeurs qui considèrent qu'une prostituée est par nature disponible en permanence et que par conséquent lui imposer un rapport sexuel ne peut pas être considéré comme un viol "puisque c'est une pute". C'est le point de vue avancé par exemple par les flics violeurs de Saint-Denis.
-Oui, le viol peut s'accompagner d'une volonté de destruction psychique par l'humiliation de la victime. Telle est d'ailleurs souvent la motivation des violeurs qui recherchent davantage cette domination/humiliation que le plaisir de l'acte sexuel lui-même. Mais, justement, ce type de rapport et de motivation n'apparaissent pas nécessairement dans la relation sexuelle avec une prostituée. Et c'est un des aspects qui distingue ce dernier du viol. Mais il peut certainement exister aussi, dans des proportions que nous ignorons, sauf étude précise - suffit de voir DSK.
___
D'une manière générale, il me semble que le désaccord ne réside pas dans la condamnation de la prostitution, des clients et des proxénètes. Nous sommes unanimes sur ce sujet et il faut être très, très malhonnête pour prétendre le contraire et accuser les autres d'être des "militants de la prostitution" ou du "lobby proxènète".
Ce désaccord réside dans la compréhension du phénomène et sur la façon de le faire reculer, un peu comme la délinquance d'ailleurs. La prostitution est globalement le résultat de mécanismes économiques, de relations reposant sur l'argent, l'échange monétaire, l'inégalité sociale, et aussi de l'inégalité hommes/femmes. Ce n'est pas le résultat de la violence des proxénètes, des réseaux et des clients. Les réseaux, les proxénètes et les clients ne sont que les produits de ce système. S'il suffisait de les réprimer pour faire disparaître la prostitution, ce serait très simple. C'est un peu comme le marché dans une situation de pénurie : si on tente de le supprimer ou de le réglementer, il réapparait sous forme de marché noir.
Il est donc totalement impossible de faire reculer la prostitution sans lutter contre les conditions et la société qui l'engendrent. C'est en cela que les mesures et discours du gouvernement sont pure hypocrisie. Idem pour la délinquance et beaucoup d'autres maux du système.
Le désaccord porte aussi sur la croyance que les prostituées sont de pures victimes d'un esclavage physique, qu'il n'y aurait pas une part de "choix" - un "choix" bien entendu orienté non seulement par la pression économique, le chômage, mais par les diverses motivations suscitées par la société : gagner davantage, consommer etc. Il est beaucoup plus facile de libérer un(e) esclave enchaîné physiquement qu'une personne qui préfère par exemple se prostituer à Paris que de vivre au Nigeria, ou une personne qui préfère tourner des pornos que de bosser en usine.
Sur ce plan, et ce plan seulement, il y a un point commun avec l'attitude de ceux qui veulent des lois pour contraindre les femmes à se dévoiler. Ils pensent que ces femmes sont toutes victimes d'une contrainte de leur mari, famille et/ou milieu, qu'il n'y a pas une part de "choix" - un "choix" orienté évidemment lui aussi, mais par la culture, les croyances, tabou etc.
Donc la divergence de fond porte sur la croyance que l'Etat bourgeois, sa police et ses lois pourraient faire reculer des phénomènes directement engendrés par un système qu'ils défendent, dans une période de crise en de décomposition de la société en plus. C'est logique de la part de réformistes et d'idéalistes chrétiens, ça l'est moins de la part de gens qui se veulent marxistes, matérialistes et révolutionnaires.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
C'est faux. Encore une diversion...
La divergence porte sur:
"faut-il considérer comme un délit le viol tarifé d'un client sur une personne prostituée comme une étape dans le combat pour l'abolition de la prostitution".
C'est ce point qui a fait démarrer toute la discussion. C'est ce point qui fait débat depuis le début.
Pour un certain nombre d'entre nous ce délit depuis le 4 décembre est un acquis tout comme le sont les lois contre la violence conjugale, le proxénétisme ou le viol... L'abolition du racolage et la pénalisation du client inverse la situation : la personne prostituée n'est plus une délinquante, le client prostitueur l'est. Les abolitionnistes et les féministes le considèrent donc comme un acquis et poursuivent leur combat pour l'abolition totale de la prostitution qui nécessitera évidemment d'autres combats et d'autres victoires.
D'autres comme vérié2 considèrent la loi du 4 décembre comme aggravant la loi de Sarkozy de 2002 qui établissait le racolage passif pour rendre "invisible" la prostitution, pour la déplacer de la rue aux camionnettes, aux caves, aux petites annonces, aux salons de massages, sur internet... Ils combattent les féministes qui soutiennent en partie ces lois dans ses aspects d'abolition du racolage et pénalisation du client. Ils combattent les organisations abolitionnistes comme le NID jusqu'à se ranger pour certains aux côtés du STRASS.
Relisez les pages de ce fil pour le constater.
La divergence porte sur:
"faut-il considérer comme un délit le viol tarifé d'un client sur une personne prostituée comme une étape dans le combat pour l'abolition de la prostitution".
C'est ce point qui a fait démarrer toute la discussion. C'est ce point qui fait débat depuis le début.
Pour un certain nombre d'entre nous ce délit depuis le 4 décembre est un acquis tout comme le sont les lois contre la violence conjugale, le proxénétisme ou le viol... L'abolition du racolage et la pénalisation du client inverse la situation : la personne prostituée n'est plus une délinquante, le client prostitueur l'est. Les abolitionnistes et les féministes le considèrent donc comme un acquis et poursuivent leur combat pour l'abolition totale de la prostitution qui nécessitera évidemment d'autres combats et d'autres victoires.
D'autres comme vérié2 considèrent la loi du 4 décembre comme aggravant la loi de Sarkozy de 2002 qui établissait le racolage passif pour rendre "invisible" la prostitution, pour la déplacer de la rue aux camionnettes, aux caves, aux petites annonces, aux salons de massages, sur internet... Ils combattent les féministes qui soutiennent en partie ces lois dans ses aspects d'abolition du racolage et pénalisation du client. Ils combattent les organisations abolitionnistes comme le NID jusqu'à se ranger pour certains aux côtés du STRASS.
Relisez les pages de ce fil pour le constater.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
Voilà au moins une façon de présenter les choses qui s'éloigne de l'insulte, même si tu déformes encore une fois mon point de vue. Je n'ai pas dit que la loi du 4 décembre aggrave la loi Sarkozy. J'ai dit, et je le répète, que je m'interroge sur ses effets, qui sont contreversés. On verra donc dans quelques temps.
Pour un certain nombre d'entre nous ce délit depuis le 4 décembre est un acquis tout comme le sont les lois contre la violence conjugale, le proxénétisme ou le viol... L'abolition du racolage et la pénalisation du client inverse la situation : la personne prostituée n'est plus une délinquante, le client prostitueur l'est. Les abolitionnistes et les féministes le considèrent donc comme un acquis et poursuivent leur combat pour l'abolition totale de la prostitution qui nécessitera évidemment d'autres combats et d'autres victoires.
D'autres comme vérié2 considèrent la loi du 4 décembre comme aggravant la loi de Sarkozy de 2002 qui établissait le racolage passif pour rendre "invisible" la prostitution
Quant à parler d'un "acquis (...)qui nécessitera d'autres victoires", sans envisager la lutte contre les causes de la prostitution, c'est soit de la naïveté soit de l'arnaque. Car ça laisse entendre qu'on peut éradiquer la prostitution par des mesures de ce genre.
En admettant même que ce soit un acquis symbolique, dans la mesure où la location du corps d'autrui est condamnée, dénoncée publiquement et non plus tolérée voire valorisée, il ne pourra rester que symbolique dans une société et un monde rongés par la crise et l'inégalité sociale. Notre divergence porte donc sur le fait que je pense que c'est sur cet aspect qu'il faut mettre l'accent alors que tu considère qu'il faut célébrer cet acquis et louer ceux, surtout la ministre Belkacem, qui l'ont fait passer. Et aussi sur le fait que l'Etat est le principal proxénète et que le PS cherche surtout à faire oublier ses mesures anti-sociales.
Mais, si on peut discuter sans se faire insulter et traiter de "militant du proxénétisme", c'est mieux. Espérons que c'est un acquis.
Dernière édition par verié2 le Mar 10 Déc - 15:10, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
+1verié2 a écrit:Voilà au moins une façon de présenter les choses qui s'éloigne de l'insulte, même si tu déformes encore une fois mon point de vue. Je n'ai pas dit que la loi du 4 décembre aggrave la loi Sarkozy. J'ai dit, et je le répète, que je m'interroge sur ses effets, qui sont contreversés. On verra donc dans quelques temps.
Quant à parler d'un "acquis (...)qui nécessitera d'autres victoires", sans envisager la lutte contre les causes de la prostitution, c'est soit de la naïveté soit de l'arnaque. Car ça laisse entendre qu'on peut éradiquer la prostitution par des mesures de ce genre.
En admettant même que ce soit un acquis symbolique, dans la mesure où la location du corps d'autrui est condamnée, dénoncée publiquement et non plus tolérée voire valorisée, il ne pourra rester que symbolique dans une société et un monde rongés par la crise et l'inégalité sociale. Notre divergence porte donc sur le fait que je pense que c'est sur cet aspect qu'il faut mettre l'accent alors que tu considère qu'il faut célébrer cet acquis et louer ceux, surtout la ministre Belkacem, qui l'ont fait passer. Et aussi sur le fait que l'Etat est le principal proxénète et que le PS chercher surtout à faire oublier ses mesures anti-sociales.
Mais, si on peut discuter sans se faire insulter et traiter de "militant du proxénétisme", c'est mieux. Espérons que c'est un acquis.
Concernant d'"autres victoires", il faudra effectivement la fin de la société marchande,
qui passe par la fin de l'économie de marché.
Et pour cela il ne faut compter sur aucun projet politicien,
notamment pas sur le FdG d'Achille,
dont l'objectif est la chimère d'humaniser le capitalisme
(voir ma signature)
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Achille a écrit:...
La divergence porte sur:
"faut-il considérer comme un délit le viol tarifé d'un client sur une personne prostituée comme une étape dans le combat pour l'abolition de la prostitution".
Relisez les pages de ce fil pour le constater.
Bonjour ,
j'imagine que tu veux écrire que
"faut-il considérer que le fait de traiter comme un délit pénal le viol tarifé d'un client sur une personne prostituée constitue une étape dans le combat pour l'abolition de la prostitution".
ce quoi je réponds tranquillement : NON
- Les cartes sont brouillées d'entrée : l'Etat est en charge de la loi pénale , or il est le grand proxénète .
Il a déjà été acté sur ce fil qu' il est maintenant en situation de lever deux fois l'impôt sur la prostitution , la première par l'amende au client et la deuxième par l'impôt sur les prostitués
- La notion de "viol tarifé" implique qu'on tienne pour rien les cas , minoritaires (?) , où il existe un consentement mutuel entre adultes , en toute logique cette notion devrait donc aussi s'étendre aux cas de mariage, dits de raison ou , intèréssés , l'est elle?
-Le combat pour l'abolition de la prostitution est un combat inséparable de l'abolition de l'exploitation capitaliste . Affirmer une dichotomie , comme font les "anti prostitution " , est la preuve principale de l'influence d'idéologies relieuses rétrogrades . En signant la persistance d'un dualisme cartésien , séparation hiérarchisée du corps et de l'esprit , elle leur permet la conservation de leur rôle " suprême de gardiens de la morale" .
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
verié2 a écrit:
Voilà au moins une façon de présenter les choses qui s'éloigne de l'insulte, même si tu déformes encore une fois mon point de vue....
Quant à parler d'un "acquis (...) c'est soit de la naïveté soit de l'arnaque.
En admettant même que ce soit un acquis symbolique, dans la mesure où la location du corps d'autrui est condamnée, dénoncée publiquement et non plus tolérée voire valorisée, il ne pourra rester que symbolique
Le naïf ou l'arnaqueur ou encore l'arnaqueur naïf est un peu las de te répondre qu'il ne s'agit pas de location du corps d'autrui, qui pourrait être un vocabulaire pouvant s'appliquer au monde du travail un maçon, un vendangeur, un déménageur...etc.
CE N'EST PAS UN TRAVAIL !!!!!!!!!! Il s'agit de la transaction tarifée entre le client prostitueur et les réseaux de la traite pour exercer une violence, violer une personne prostituée.
Avec tes mots c'est un "symbole". Avec nos mots c'est un principe, principe selon lequel, la loi condamne le client qui exerce une violence contre une personne prostituée et ne considère dorénavant plus la prostituée comme une délinquante.
verié2 a écrit:
...Que tu considère qu'il faut célébrer cet acquis et louer ceux, surtout la ministre Belkacem, qui l'ont fait passer. Et aussi sur le fait que l'Etat est le principal proxénète et que le PS cherche surtout à faire oublier ses mesures anti-sociales.
Qui a écrit ici qu'il faudrait féliciter la ministre Belkacem. Tu as une citation ? Relisez nos positions les textes, les plateformes que nons avons cités. Nos positions sont celles du féminisme et des abolitionnistes comme Osez le Féminisme, le Nid, le collectif Abolition 2012, des sociologues comme C. Delphy... Relisez ces quelques pages vous n'y trouverez rien de tel
verié2 a écrit:
Mais, si on peut discuter sans se faire insulter et traiter de "militant du proxénétisme", c'est mieux.
Encore une fois cela n'a jamais été écrit. Mais c'est une habitude chez toi de polémiquer avec tes interlocuteurs en leur prêtant des opinions qu'ils n'ont ni pensées ni écrites. De plus ce n'est pas la caractérisation utilisée par les féministes ou les abolitionnistes qui parlent plutôt de militants prostitueurs, de système prostitueur ou prostitutionnel pour décrire les militants et organisations contre l'abolition (dont deux mesures qui sont l'abolition du racolage et pénalisation des clients contenu dans la loi du 4 décembre) et défendant l'idée que la prostitution serait un "travail" et donc reconnu comme tel. Ce qui n'a donc rien à voir avec une insulte.
Or tu t'es toujours situé dans ce débat, contre les organisations féministes et abolitionnistes et leurs revendications de dépénalisation des personnes prostituées et de pénalisation des clients. C'est donc à toi de clarifier ta position. Tu peux combattre résolument aux cotés des féministes et des abolitionnistes, contre le STRASS, par exemple, qui se positionne clairement pour un système prostitueur ou encore ici même les positions du militant prostitueur Nestor, nourrir ce débat par des articles des études sur la traite ou les condition ignobles faites aux personnes prostituées...etc.
Alors je changerai d'avis à ton propos.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
Achille écrit
"De plus ce n'est pas la caractérisation utilisée par les féministes ou les abolitionnistes qui parlent plutôt de militants prostitueurs, de système prostitueur ou prostitutionnel pour décrire les militants et organisations contre l'abolition (dont deux mesures qui sont l'abolition du racolage et pénalisation des clients contenu dans la loi du 4 décembre) et défendant l'idée que la prostitution serait un "travail" et donc reconnu comme tel. Ce qui n'a donc rien à voir avec une insulte.
"
Alors voyons achille est ce que le terme "prostitueur" est une insulte ?
Il s'agit d'un néologisme , formé a partir de la contraction de deux mots "prostitués" et "tueur" , non ?
Affubler de ce mot-valise tous les contradicteurs de votre ordre moral , c'est encore la démonstration de l'influence du religieux dans vos thèses soit disant "féministes" , seule la religion peut en utilisant des critères moraux parfaitement abstraits se donner un tel pouvoir de diffamation ..Tout en soutenant qu'elle n'insulte personne .
"De plus ce n'est pas la caractérisation utilisée par les féministes ou les abolitionnistes qui parlent plutôt de militants prostitueurs, de système prostitueur ou prostitutionnel pour décrire les militants et organisations contre l'abolition (dont deux mesures qui sont l'abolition du racolage et pénalisation des clients contenu dans la loi du 4 décembre) et défendant l'idée que la prostitution serait un "travail" et donc reconnu comme tel. Ce qui n'a donc rien à voir avec une insulte.
"
Alors voyons achille est ce que le terme "prostitueur" est une insulte ?
Il s'agit d'un néologisme , formé a partir de la contraction de deux mots "prostitués" et "tueur" , non ?
Affubler de ce mot-valise tous les contradicteurs de votre ordre moral , c'est encore la démonstration de l'influence du religieux dans vos thèses soit disant "féministes" , seule la religion peut en utilisant des critères moraux parfaitement abstraits se donner un tel pouvoir de diffamation ..Tout en soutenant qu'elle n'insulte personne .
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
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