Prostitution/Travail du sexe
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Re: Prostitution/Travail du sexe
Je ne me suis pas tapé tout le topic, bien que je sois tombé sur certains propos qui frisent le masculinisme (les explication sur la fameuse 'irrépréssibilité des pulsions masculines") ou sont tout bonnement réactionnaires (par exemple le simple fait d'expliquer la prostitution par des besoins physiologiques).
Je n'ai pas d'avis arrêté sur les termes de "travailleur/euse du sexe" ou autre, mais je ne peux pas cacher que je les trouves problématiques et inadéquates, puisque la plupart des prostitué-e-s ne se reconnaissent pas dans ces appellations et qu'elles ne constituent même pas de régime administratif ou de catégorie professionnelle tangible (de par la trop grande diversité des activités que ces termes sont censés recouvrir, et le peu de pertinence qu'il y a à les confondre). C'est tout au plus un néologisme de sociologue, au mieux un fantasme de militants. Néanmoins, je dis ça avec quelques réserves parce que je sais que des camarades utilisent ce terme pour se désigner elles/eux-même...
Pour résumer, je pense à la manière de pas mal de féministes radicales, ou féministes matérialistes ou révolutionnaires que la prostitution est à la fois un produit de l'économie politique du patriarcat et du capitalisme, et devraient donc disparaitre avec. Et en fait je ne m'explique pas vraiment le fait que cette question nourrisse autant d'approximations, d'aprioris, de contre-sens et de fantasmes sinon de par cette analyse. Comment comprendre autrement le fait que nous critiquions (chez les marxistes comme chez les anarchistes ou autres un minimum conséquent-e-s...) autant le patriarcat, le sexisme et ses violences... que le capitalisme, l'exploitation et/ou les rapports humains soumis au règne de l'économie mais que l'alliance parfaite des deux dans la prostitution suscite autant de mollesse critique et de complaisance ?
Ce serait "le plus vieux métier du monde" : et ça, qu'est-ce que c'est sinon un argument réactionnaire ?
Les vieux métiers ne sont ils pas censés disparaitre avec la transformation du mode de production ?
Ou avec les changements révolutionnaires de société ? Faut qu'on m'explique quelque chose : à quoi ça ressemblerait en fait, la "prostitution socialisée" dans une société sans classes (et donc sans argent, et -du moins à terme- sans Etat ?).
Pour revenir aux solutions à court-terme, je pense qu'une vision "syndicaliste" (en termes de catégorie socio-pro ou de salaires, sécu, droits, etc...) du problème est loin de suffire et de pouvoir résoudre une question aussi complexe, et qu'on ne peut pas (sur ce sujet comme sur bien d'autre) se payer le luxe d'éluder l'implication du patriarcat ou même de se borner à de l'économisme. Comme d'une analyse de classe par exemple :
que certaines prostituées ou ex-prostituées font par exemple (je peux retrouver des textes à l'appui) en critiquant l'idéologie bourgeoise et libérale (qui se ressent dans certaines analyses qui se refusent à ne voir autre chose qu'une "libération" ou un "empowerment" dans la prostitution) d'autres prostitué-e-s, ou le fait que certain-e-s "de luxe" ou hote-sse-s vivent une situation qui (si du point de vue du patriarcat -du moins pour les femmes qui rappelons le, constituent l'immense majorité des prostituéEs- peut être aussi violente) n'est socialement pas la même que celles (ou ceux...) qui font le trottoir, la forêt, les hotels miteux, ou les "erocenters", subissent les proxénètes, etc...
Bien entendu, dans les faits je ne crois pas qu'on puisse contraindre les femmes de ne pas se prostituer (ce qui serait complètement réactionnaire et autoritaire de plus) puisque justement ça dépend des conditions et ce n'est pas une question de responsabilité individuelle. Et je pense aussi que -toute proportion gardée, c'est à dire sans apologie de la prostitution-, il faut soutenir les associations ou collectifs de prostitué-e-s ou d'aide aux prostitué-e-s qui leur permettent de se reconstruire et/ou de survivre. Mais je crois que ça doit s'allier à un discours extrêmement critique vis à vis du système prostitutionnel, et de ses profondes implications sociales.
Je défend par ailleurs l'idée qu'une véritable révolution sexuelle ne pourra se faire qu'en abolissant (ou à travers, ou après l'abolition) de la prostitution. Pour faire simple je pense que la prostitution est la soupape de sécurité de la famille patriarcale et que ça se ressent parfaitement dans le fait qu'elle est d'autant plus développée là où la famille nucléaire traditionnelle représente encore et parfois plus qu'ailleurs une valeur sociale fondamentale et toute puissante. Dans beaucoup de pays (je sais que ça se pratique aussi en france, il n'y a aucun sous entendu exotisant ou raciste dans cette phrase), et traditionnellement, ce sont souvent les pères de familles, mariés, qui vont aux prostituées régulièrement ou utilisent avec leurs fils les prostituées comme rite initiatique machiste à "l'âge adulte" (ou pour l'anniversaire de majorité, ou l'enterrement de vie de garçon) où "l'adolescent" ou "le garçon" devient "un homme" (un vrai, donc).
Surtout, au delà du fait que la plupart des prostitué-e-s soient donc des femmes, il faut rappeler que quasiment tout les clients sont des hommes.
Et quoi de plus révélateur que l'exemple pré-cité ?
Lectures sur le sujet :
-"Liberté sexuelle ou liberté de consommer du sexe ?" par le collectif lyonnais anti-sexiste (C.L.A.S)
- Un vieux texte de 1909 (donc à prendre avec des pincettes mais néanmoins intéressant) : "Les problèmes de la prostitution" par Alexandra Kollontaï
Je n'ai pas d'avis arrêté sur les termes de "travailleur/euse du sexe" ou autre, mais je ne peux pas cacher que je les trouves problématiques et inadéquates, puisque la plupart des prostitué-e-s ne se reconnaissent pas dans ces appellations et qu'elles ne constituent même pas de régime administratif ou de catégorie professionnelle tangible (de par la trop grande diversité des activités que ces termes sont censés recouvrir, et le peu de pertinence qu'il y a à les confondre). C'est tout au plus un néologisme de sociologue, au mieux un fantasme de militants. Néanmoins, je dis ça avec quelques réserves parce que je sais que des camarades utilisent ce terme pour se désigner elles/eux-même...
Pour résumer, je pense à la manière de pas mal de féministes radicales, ou féministes matérialistes ou révolutionnaires que la prostitution est à la fois un produit de l'économie politique du patriarcat et du capitalisme, et devraient donc disparaitre avec. Et en fait je ne m'explique pas vraiment le fait que cette question nourrisse autant d'approximations, d'aprioris, de contre-sens et de fantasmes sinon de par cette analyse. Comment comprendre autrement le fait que nous critiquions (chez les marxistes comme chez les anarchistes ou autres un minimum conséquent-e-s...) autant le patriarcat, le sexisme et ses violences... que le capitalisme, l'exploitation et/ou les rapports humains soumis au règne de l'économie mais que l'alliance parfaite des deux dans la prostitution suscite autant de mollesse critique et de complaisance ?
Ce serait "le plus vieux métier du monde" : et ça, qu'est-ce que c'est sinon un argument réactionnaire ?
Les vieux métiers ne sont ils pas censés disparaitre avec la transformation du mode de production ?
Ou avec les changements révolutionnaires de société ? Faut qu'on m'explique quelque chose : à quoi ça ressemblerait en fait, la "prostitution socialisée" dans une société sans classes (et donc sans argent, et -du moins à terme- sans Etat ?).
Pour revenir aux solutions à court-terme, je pense qu'une vision "syndicaliste" (en termes de catégorie socio-pro ou de salaires, sécu, droits, etc...) du problème est loin de suffire et de pouvoir résoudre une question aussi complexe, et qu'on ne peut pas (sur ce sujet comme sur bien d'autre) se payer le luxe d'éluder l'implication du patriarcat ou même de se borner à de l'économisme. Comme d'une analyse de classe par exemple :
que certaines prostituées ou ex-prostituées font par exemple (je peux retrouver des textes à l'appui) en critiquant l'idéologie bourgeoise et libérale (qui se ressent dans certaines analyses qui se refusent à ne voir autre chose qu'une "libération" ou un "empowerment" dans la prostitution) d'autres prostitué-e-s, ou le fait que certain-e-s "de luxe" ou hote-sse-s vivent une situation qui (si du point de vue du patriarcat -du moins pour les femmes qui rappelons le, constituent l'immense majorité des prostituéEs- peut être aussi violente) n'est socialement pas la même que celles (ou ceux...) qui font le trottoir, la forêt, les hotels miteux, ou les "erocenters", subissent les proxénètes, etc...
Bien entendu, dans les faits je ne crois pas qu'on puisse contraindre les femmes de ne pas se prostituer (ce qui serait complètement réactionnaire et autoritaire de plus) puisque justement ça dépend des conditions et ce n'est pas une question de responsabilité individuelle. Et je pense aussi que -toute proportion gardée, c'est à dire sans apologie de la prostitution-, il faut soutenir les associations ou collectifs de prostitué-e-s ou d'aide aux prostitué-e-s qui leur permettent de se reconstruire et/ou de survivre. Mais je crois que ça doit s'allier à un discours extrêmement critique vis à vis du système prostitutionnel, et de ses profondes implications sociales.
Je défend par ailleurs l'idée qu'une véritable révolution sexuelle ne pourra se faire qu'en abolissant (ou à travers, ou après l'abolition) de la prostitution. Pour faire simple je pense que la prostitution est la soupape de sécurité de la famille patriarcale et que ça se ressent parfaitement dans le fait qu'elle est d'autant plus développée là où la famille nucléaire traditionnelle représente encore et parfois plus qu'ailleurs une valeur sociale fondamentale et toute puissante. Dans beaucoup de pays (je sais que ça se pratique aussi en france, il n'y a aucun sous entendu exotisant ou raciste dans cette phrase), et traditionnellement, ce sont souvent les pères de familles, mariés, qui vont aux prostituées régulièrement ou utilisent avec leurs fils les prostituées comme rite initiatique machiste à "l'âge adulte" (ou pour l'anniversaire de majorité, ou l'enterrement de vie de garçon) où "l'adolescent" ou "le garçon" devient "un homme" (un vrai, donc).
Surtout, au delà du fait que la plupart des prostitué-e-s soient donc des femmes, il faut rappeler que quasiment tout les clients sont des hommes.
Et quoi de plus révélateur que l'exemple pré-cité ?
Lectures sur le sujet :
-"Liberté sexuelle ou liberté de consommer du sexe ?" par le collectif lyonnais anti-sexiste (C.L.A.S)
- Un vieux texte de 1909 (donc à prendre avec des pincettes mais néanmoins intéressant) : "Les problèmes de la prostitution" par Alexandra Kollontaï
Louis_Lingg- Messages : 9
Date d'inscription : 26/01/2012
Localisation : Le Merdier parisien
Re: Prostitution/Travail du sexe
On a l'impression que tu n'es absolument pas matérialiste... Les discours, les intentions, les belles idées, etc, tout ça est très bien... Mais quand il faut mettre en oeuvre, là, il n'y a plus personne, comme d'habitude...
Conséquemment, et outre le fait d'être contre la prohibition (régler la question par la loi), comment tu vois la mise en oeuvre de l'abolition de la prostitution ?
Moi il me semble qu'il manque une donne en fait dans les analyses de la prostitution qui sont généralement faites : c'est et d'une la parole de prostitué-e-s ou anciennes prostitué-e-s sur la prostitution, et de deux l'analyse de classe sociale de sexe. C'est à dire que si on considère qu'à plusieurs égards, les prostitué-e-s sont des exploité-e-s (au même titre qu'un salarié), il y a nécessairement... des exploiteurs.
Personnellement je ne suis pas pour la pénalisation des clients parce que je pense que la justice en tant qu'institution ne peut être qu'un bouclier du capital (ou de pouvoir sur les outils et moyens de production) et du patriarcat : même si certains droits sont concédés au fil de l'histoire (ou plutôt arrachés par les luttes la plupart du temps : comme la reconnaissance du viol ou le droit à l'avortement) ni la police ni la justice ne protègent les exploité-e-s, et moins encore les femmes, et moins encore les prostituées (des affaires comme celle là, pour ce qui est connu du moins, en attestent selon moi : w w w . lefigaro. fr/flash-actu/2011/12/15/97001-20111215FILWWW00630-niceviol-les-3-policiers-acquittes. php
Mais en bref, au delà des flics et des proxénètes, il y a encore les principaux bénéficiaires de ce système : les clients. Je pense qu'il y a vraiment une carence critique sur cette question. On parle de quasiment tout les aspects de la prostitution dans les textes de chercheur-e-s (ou chercheuses) de militant-e-s, etc sauf de celui là.
Sans dresser de parallèle douteux, imaginons simplement que la majorité des clients et proxénètes soient blancs et la majorité des prostitué-e-s soient noires : comment on qualifierai un tel système et ses bénéficiaires ?
Louis_Lingg- Messages : 9
Date d'inscription : 26/01/2012
Localisation : Le Merdier parisien
Re: Prostitution/Travail du sexe
Il est évident que dans le systéme prostitutionnel, il y a une victime : la prostituée elle même ! Mais là où cela coince, c'est qu'il n'y a pas un "mouvement social" de prostituée donnant de façon claire les revendications, les méthodes et les perspectives des victimes, mais des tas de gens (et sur ce fil des mecs, qui n'ont en général aucune expérience d'avoir du a un instant ou à un autre se prostituer) qui se substituent aux victimes pour donner leur "sentiment" Mais de ça, on a rien a foutre !
Par contre, il me semble totalement abusif, faux et dangereux de prétendre que des organisation telle le SRAS représentent TOUTES les prostituée, mais uniquement l'infime minorité pour laquelle c'est un "choix" !
Par contre, il me semble totalement abusif, faux et dangereux de prétendre que des organisation telle le SRAS représentent TOUTES les prostituée, mais uniquement l'infime minorité pour laquelle c'est un "choix" !
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Prostitution/Travail du sexe
Il est quand même scandaleux qu'un bon client de la prostitution, comme Dominique Strauss Kahn se voie persécuté par une justice rétrograde et anti-femme et accusé de proxénétisme alors qu'il est simplement un client des travailleuses du sexe, client assidu sinon fidèle.
C'est à l'évidence une façon détournée de s'attaquer aux prostituées et au droit des hommes aux femmes que le NPA est si vigilant à défendre. Il m'étonne de ne pas avoir encore vu une déclaration du NPA ou de ses cadres "féministes" en solidarité avec le plus célèbre client du sexe rémunéré de France. Serait-ce parce qu'il serait socialiste? Ou friqué? Si c'est parce qu'il est socialiste, quel sectarisme! Si c'est parce qu'il est fiqué, quelleerreur!! Au moins lui ou ses amis payent les travailleuses du sexe!!! Un peu de courage, camarades pro-clients et pro-prostitution, appelez à la défese de ce client emblématique d'une cause qui vous est chère!
C'est à l'évidence une façon détournée de s'attaquer aux prostituées et au droit des hommes aux femmes que le NPA est si vigilant à défendre. Il m'étonne de ne pas avoir encore vu une déclaration du NPA ou de ses cadres "féministes" en solidarité avec le plus célèbre client du sexe rémunéré de France. Serait-ce parce qu'il serait socialiste? Ou friqué? Si c'est parce qu'il est socialiste, quel sectarisme! Si c'est parce qu'il est fiqué, quelleerreur!! Au moins lui ou ses amis payent les travailleuses du sexe!!! Un peu de courage, camarades pro-clients et pro-prostitution, appelez à la défese de ce client emblématique d'une cause qui vous est chère!
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Toussaint a écrit:Il est quand même scandaleux qu'un bon client de la prostitution, comme Dominique Strauss Kahn se voie persécuté par une justice rétrograde et anti-femme et accusé de proxénétisme alors qu'il est simplement un client des travailleuses du sexe, client assidu sinon fidèle.
C'est à l'évidence une façon détournée de s'attaquer aux prostituées et au droit des hommes aux femmes que le NPA est si vigilant à défendre. Il m'étonne de ne pas avoir encore vu une déclaration du NPA ou de ses cadres "féministes" en solidarité avec le plus célèbre client du sexe rémunéré de France. Serait-ce parce qu'il serait socialiste? Ou friqué? Si c'est parce qu'il est socialiste, quel sectarisme! Si c'est parce qu'il est fiqué, quelleerreur!! Au moins lui ou ses amis payent les travailleuses du sexe!!! Un peu de courage, camarades pro-clients et pro-prostitution, appelez à la défese de ce client emblématique d'une cause qui vous est chère!
tu exagères Toussaint, le NPA n'est pas pro-prostitution en ne réclamant pas la pénalisation des clients. ce que le NPA dit c'est dans le contexte de la LSI, la pénalisation des clients, pénalisera d'abord et avant tout les prostituées. Il y a au moins un préalable au fait de réclamer une pénalisation, c'est l'abrogation de la LSI et de toutes les lois répressives envers les personnes prostituées. je suis abolitionniste (en admettant que ce terme veuille encore dire quelques chose aujourd'hui, car dans la bouche de certaines féministes ça devient du prohibitionnisme) et pourtant je ne défends pas une loi de pénalisation telle qu'elle est proposée par ce gouvernement. je ne défends pas non plus les clients qui se dédouanent de leurs responsabilités et de la violence/domination qu'ils exercent sur ces femmes et de ces hommes en payant. La répression comme seule perspective pour en finir avec la prostitution sous un gouvernement sécuritaire ne me convient pas et n'est pas la solution au problème. En Suède où les clients sont punis, la prostitution s'est déplacée aux frontières du pays, sur des bâteaux dans les eaux internationales et sur internet. Certes dans le pays même la prostitution pratiquée de manière ouverte a diminué, mais ce qui se passe de manière clandestine ou dans les pays alentours n'est pas rose du tout et peut être même pire, car caché.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Toussaint a écrit:Il est quand même scandaleux qu'un bon client de la prostitution, comme Dominique Strauss Kahn se voie persécuté par une justice rétrograde et anti-femme et accusé de proxénétisme alors qu'il est simplement un client des travailleuses du sexe, client assidu sinon fidèle.
C'est à l'évidence une façon détournée de s'attaquer aux prostituées et au droit des hommes aux femmes que le NPA est si vigilant à défendre. Il m'étonne de ne pas avoir encore vu une déclaration du NPA ou de ses cadres "féministes" en solidarité avec le plus célèbre client du sexe rémunéré de France. Serait-ce parce qu'il serait socialiste? Ou friqué? Si c'est parce qu'il est socialiste, quel sectarisme! Si c'est parce qu'il est fiqué, quelleerreur!! Au moins lui ou ses amis payent les travailleuses du sexe!!! Un peu de courage, camarades pro-clients et pro-prostitution, appelez à la défese de ce client emblématique d'une cause qui vous est chère!
Ca fait partie des quelques sujets sur lesquels nous sommes d'accord...
Je suis aussi écoeuré de voir tous les prétextes invoqués pour protéger les "clients" et finalement le marché de la prostitution...
Quant à l'expression "travailleur du sexe", elle salit et le mot "sexe" et le mot "travailleur"......
La liberté sexuelle, c'est le contraire de cette aliénation abjecte qui amène certains ou certaines à ce transformer en "matériel" comme dit élegamment le "libertin" DSK....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
la majorité des migrants de l'industrie du sexe britannique ne sont pas des victimes de la traite, mais ont pris la décision d'exercer le travail sexuel car il serait plus rémunérateur que les autres occupations qu'ils et elles ont exercé auparavant, et vécu comme une plus grande exploitation.
Je crois volontiers qu'une partie importante des "prostitué(e)s" soient des "volontaires" et non des esclaves, surtout en période de crise. Mais la contrainte (ou l'incitation) économique, ce n'est pas beaucoup mieux que la contrainte physique ou par chantage...
Sur le fond, je suis hostile à la banalisation et à l'utilisation des termes "travailleuses ou travailleur du sexe". Mais je n'ai pas davantage de solutions que vous tous. C'est cette absence de solution qui rend la discussion interminable et répétitive.
__
Sinon, DSK n'est pas poursuivi comme "client", mais comme proxénète, dans la mesure où il organisait ou participait à l'organisation de partouzes avec des prostituées. Partouzes au cours desquelles il se conduisait parfois ou souvent de façon très violente, et toujours en consommateur très méprisant pour "le matériel" qu'il consommait, comme le notent des témoignages reproduits dans Le Monde. Donc, il considérait ces femmes comme de semi esclaves à sa disposition. Ce qui n'a vraiment strictement rien à voir avec des "soirées libertines" entre adultes consentants et non rémunérés...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
D'après Le canard enchaîné il y a bien un glissement, les trois juges de Lille s'appuient "sur un article du Code pénal qualifiant de "proxénétisme" le fait d'aider ou de protéger la prostitution, mais en général l'article vise plutôt les julots casse-croûte, les tenanciers d'hôtel louche ou les loueurs de chambres. Jamais un client, fût-il un goujat ou un gros cochon."
S'il s'agissait spécifiquement de violences, c'est pour cela qu'il pourrait être poursuivi, et/ou pour viol.
S'il s'agissait spécifiquement de violences, c'est pour cela qu'il pourrait être poursuivi, et/ou pour viol.
Dernière édition par sylvestre le Jeu 29 Mar - 12:15, édité 1 fois
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Vals a écrit:Je suis aussi écoeuré de voir tous les prétextes invoqués pour protéger les "clients" et finalement le marché de la prostitution...
Quant à l'expression "travailleur du sexe", elle salit et le mot "sexe" et le mot "travailleur"......
La liberté sexuelle, c'est le contraire de cette aliénation abjecte qui amène certains ou certaines à ce transformer en "matériel" comme dit élegamment le "libertin" DSK....
bref, toi tu es donc pour la pénalisation des clients et celle des prostituées ... je vois
c'est du prohibitionnisme. Autant le dire et l'assumer. Parce que dans les faits et en l'état actuel de la loi c'est bien de ça dont il s'agit. On pénalise les prostituées et on expulse les femmes et les hommes sans papiers qui pratiquent la prostitution (LSI) et on fout aussi les clients en prison. pendant ce temps là les réseaux clandestins se frottent les mains, les "intermédiaires" entre les clients et les putes augmentent, les filles se cachent encore plus pour protéger les clients, elles deviennent encore plus inaccessibles aux associations qui les aident et voilà .... les rues sont nettoyées, la bonne morale est préservée, les rues sécurisées.
Pour moi aussi le mot "travailleur" me débecte concernant la prostitution. C'est une revendication du STRASS que je ne partage pas du tout et j'espère bien que ce fléau de la prostitution disparaîtra. mais ce n'est pas en faisant le type de loi proposée par un gouvernement sécuritaire que cela disparaîtra. Personne n'a de solution clé en main.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Sauf que Vals n'a jamais dit qu'il était pour la pénalisation des prostitués...
C'est inutile d'inventer des positions aux autres pour mieux discuter des siennes.
C'est inutile d'inventer des positions aux autres pour mieux discuter des siennes.
Invité- Invité
Re: Prostitution/Travail du sexe
Willie Maley a écrit:Sauf que Vals n'a jamais dit qu'il était pour la pénalisation des prostitués...
C'est inutile d'inventer des positions aux autres pour mieux discuter des siennes.
je sais bien. Mais il ne répond QUE sur la pénalisation des clients. Il oublie volontairement une partie de ce qui est dit sur la LSI, comme si elle n'existait pas ou comme si ce n'était pas un problème pour lui.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Eh bin, voici donc que lorsqu'on s'oppose au terme "travailleuse du sexe", pour une "féministe", "abolitionniste", de cette charmante orga pro-clients qu'est devenu le NPA, on est dans une logique de répression des prostituées. La boucle est bouclée, le NPA sera bientôt la première orga politique de gauche à rentrer dans le lobby proxénète.
Malgré toutes les contorsions possibles de l'ex abolitionniste, un client peut bien évidemment consommer en groupe et passer commande d'un ensemble de services nécessitant un groupe de travailleuses du sexe. Le proxénètisme c'est tirer profit d'un service sexuel rendu par un tiers ou une tierce, ce n'est en aucun cas commander ce service. Quant aux allégations de violence sur des prostituées, où sont les plaintes? L'une des prolétaires sexuelles a même déclaré qu'elle aimait le sexe "rugueux"... On est entre adultes consentants, et dans une transaction commerciale entre personnes libres, non?
Si le client doit être soutenu comme le fait le NPA, (parce que, rappelons-le, le NPA est descendu dans la rue avec le lobby proxénète d'abord en défense des clients, devant toute autre revendication, quoi que soit l'habillage subsidiaire), alors, un peu de décence et de courage: défendez le client emblématique de votre cause, celle du travail du sexe, de sa légalisation et de la transformation des proxos en de respectables entrepreneurs. Sylvestre au moins est conséquent, non seulement avec ses pratiques de modérateur-administrateur, mais surtout avec sa position pro-banalisation de la prostitution comme un simple travail.
J'espère que vous aurez aussi le courage de montrer aux femmes ces carrières alléchantes, et aux jeunes femmes de vos familles, ou des familles de vos proches.
Quant à la Suède, il y a un aspect que la néo-réglementariste (encore un peu honteuse, mais bah, cela passera) omet de préciser, les chiffres et les enquêtes, et notamment la disparition du trafic vers la Suède. Mais qu'importe, il est vrai, le trafic des africaines et autres femmes du tiers monde ne compte pas dans vos bilans, c'est vrai, le NPA n'est pas une orga internationale. Et agiter des hypothèses que l'on présente aussitôt comme invérifiables, et proclamer qu'elles sont "pires", chapeau la méthode. Car, en plus, l'argument de la prostittion à la frontière norvégienne fait pschitt, la Norvège à son tour, effrayée des conséquences de la reconnaissance du "travail du sexe", va... s'attaquer aux prostitueurs, pardon le NPA parle des clients des entreprises du sexe et leurs employées... Alors cela se fera en mer et aux frontières norvégiennes, fort bien. A quand un programme abolitionniste européen? Mais si dans ce programme ne figure pas la répression des prostitueurs, il sera une plaisanterie. Encore davantage avec la crise et ses conséquences sur les femmes...
La position de la LCR étaitque la prostitution est une violence faite aux femmes.
Aujourd'hui le NPA défile pour défendre ceux qui l'exercent avec ceux qui en font la promotion.
Chacun ses alliés. Chacun ses combats...
Si le NPA avait demandé qu'avec la pénalisation des prostitueurs on mette en place une réforme du travail pour contraindre à l'égalité devant l'emploi, un statut de victimes pour les prostituées, et plusieurs autres choses, on pouvait discuter. Mais le NPA n'a pas fait cela, je l'ai montré à l'époque, il a justifié sa défense des clients par l'absence de ces autres mesures. Il estdescendu dans la rue avec des groupes qui sont pour la légalisation, la banalisation de la prostitution et qui se sont regroupés autour de la défense des clients, il suffit de relire le texte d'appel du lobby proxénète et de regarder les signataires... Mais maintenant qu'on veut enchrister un client notoire, curieux, on vous sent gênés. Parce que c'est un harceleur et probablement un violeur? Mais qu'est-ce donc qu'acheter un corps en profitant de la misère ou des trauatismes? Au fait, camarades du NPA, pourquoi ne défendez-vous pas aussi ce pauvre x-patron du FMI qui sautait sa secrétaire? Après tout, ce n'est pas si grave que modifier entre personnes consentantes un profil de poste... Et vous ne serez pas contre non plus des tests à l'embauche non plus? Le patron sera le client des productions de la prolétaire du sexe. Ou alors direz-vous que les prolétaires du sexe seront les seuls à ne pouvoir avoir un profil de poste complexe?
L'histoire de la LCR s'achève dans la honte.
Malgré toutes les contorsions possibles de l'ex abolitionniste, un client peut bien évidemment consommer en groupe et passer commande d'un ensemble de services nécessitant un groupe de travailleuses du sexe. Le proxénètisme c'est tirer profit d'un service sexuel rendu par un tiers ou une tierce, ce n'est en aucun cas commander ce service. Quant aux allégations de violence sur des prostituées, où sont les plaintes? L'une des prolétaires sexuelles a même déclaré qu'elle aimait le sexe "rugueux"... On est entre adultes consentants, et dans une transaction commerciale entre personnes libres, non?
Si le client doit être soutenu comme le fait le NPA, (parce que, rappelons-le, le NPA est descendu dans la rue avec le lobby proxénète d'abord en défense des clients, devant toute autre revendication, quoi que soit l'habillage subsidiaire), alors, un peu de décence et de courage: défendez le client emblématique de votre cause, celle du travail du sexe, de sa légalisation et de la transformation des proxos en de respectables entrepreneurs. Sylvestre au moins est conséquent, non seulement avec ses pratiques de modérateur-administrateur, mais surtout avec sa position pro-banalisation de la prostitution comme un simple travail.
J'espère que vous aurez aussi le courage de montrer aux femmes ces carrières alléchantes, et aux jeunes femmes de vos familles, ou des familles de vos proches.
Quant à la Suède, il y a un aspect que la néo-réglementariste (encore un peu honteuse, mais bah, cela passera) omet de préciser, les chiffres et les enquêtes, et notamment la disparition du trafic vers la Suède. Mais qu'importe, il est vrai, le trafic des africaines et autres femmes du tiers monde ne compte pas dans vos bilans, c'est vrai, le NPA n'est pas une orga internationale. Et agiter des hypothèses que l'on présente aussitôt comme invérifiables, et proclamer qu'elles sont "pires", chapeau la méthode. Car, en plus, l'argument de la prostittion à la frontière norvégienne fait pschitt, la Norvège à son tour, effrayée des conséquences de la reconnaissance du "travail du sexe", va... s'attaquer aux prostitueurs, pardon le NPA parle des clients des entreprises du sexe et leurs employées... Alors cela se fera en mer et aux frontières norvégiennes, fort bien. A quand un programme abolitionniste européen? Mais si dans ce programme ne figure pas la répression des prostitueurs, il sera une plaisanterie. Encore davantage avec la crise et ses conséquences sur les femmes...
La position de la LCR étaitque la prostitution est une violence faite aux femmes.
Aujourd'hui le NPA défile pour défendre ceux qui l'exercent avec ceux qui en font la promotion.
Chacun ses alliés. Chacun ses combats...
Si le NPA avait demandé qu'avec la pénalisation des prostitueurs on mette en place une réforme du travail pour contraindre à l'égalité devant l'emploi, un statut de victimes pour les prostituées, et plusieurs autres choses, on pouvait discuter. Mais le NPA n'a pas fait cela, je l'ai montré à l'époque, il a justifié sa défense des clients par l'absence de ces autres mesures. Il estdescendu dans la rue avec des groupes qui sont pour la légalisation, la banalisation de la prostitution et qui se sont regroupés autour de la défense des clients, il suffit de relire le texte d'appel du lobby proxénète et de regarder les signataires... Mais maintenant qu'on veut enchrister un client notoire, curieux, on vous sent gênés. Parce que c'est un harceleur et probablement un violeur? Mais qu'est-ce donc qu'acheter un corps en profitant de la misère ou des trauatismes? Au fait, camarades du NPA, pourquoi ne défendez-vous pas aussi ce pauvre x-patron du FMI qui sautait sa secrétaire? Après tout, ce n'est pas si grave que modifier entre personnes consentantes un profil de poste... Et vous ne serez pas contre non plus des tests à l'embauche non plus? Le patron sera le client des productions de la prolétaire du sexe. Ou alors direz-vous que les prolétaires du sexe seront les seuls à ne pouvoir avoir un profil de poste complexe?
L'histoire de la LCR s'achève dans la honte.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Je pense que tu as tort de prêter à tous les membres du NPA cette position officielle, qui est une position bancale censée satisfaire à la fois les abolitionnistes et les partisans du concept de "travail du sexe".
Pour ma part, je m'apprête à rejoindre le NPA dans les mois qui viennent. Et je peux te garantir que jamais je n'irai manifester contre la répression des clients de la prostitution ou aux côtés d'associations justifiant la prostitution : cela irait à l'encontre de mes principes. Pour moi, et pour un certain nombre de camarades NPA que je connais (ex-LCR, ex-JCR), la prostitution est un viol, une violence.
Pour ma part, je m'apprête à rejoindre le NPA dans les mois qui viennent. Et je peux te garantir que jamais je n'irai manifester contre la répression des clients de la prostitution ou aux côtés d'associations justifiant la prostitution : cela irait à l'encontre de mes principes. Pour moi, et pour un certain nombre de camarades NPA que je connais (ex-LCR, ex-JCR), la prostitution est un viol, une violence.
Eh bien, disons que même si cela ne se voit pas à l'œil nu, même si c'est minoritaire, il subsiste au NPA des jeunes gens qui tentent de défendre ce que le courant LCR a fait de meilleur, en laissant de côté ce qu'il a fait de pire. A suivre...Toussaint a écrit:L'histoire de la LCR s'achève dans la honte.
Invité- Invité
Re: Prostitution/Travail du sexe
La prostitution n'est un viol que pour ceux ou celles qu'on force a se prostituer. Et elle est une violence pour toutes les femmes... Poser la question de la prostitution comme d'une violence faite aux femmes (et meme aux femmes "volontaires" pour la subir) est effectivement la bonne approche. Et elle signifie en premier lieu qu'avant des considérations "moralistes" on prenne en considération l’intérêt et la vie des femmes en question. Ainsi pour la question de la pénalisation des "clients". Si les clients sont les seuls victimes de cette situation, pas de probléme. Si ce sont également les prostituées, alors nous devons être contre cette mesure ! Comme le racolage "passif" ou "actif", qui ne fait que réprimer la victime sans s'attaquer aux racines du probléme...la prostitution est un viol, une violence.
Ce qui m'a fait beaucoup évoluer sur cette question c'est la question du voile. Voile qui est également une "violence faites aux femmes" (même celles qui sont "volontaire" pour le porter) Et une des premiére considération a avoir, c'est qu'on ne combat pas une violence en violentant la victime. Pourquoi ne pas casser la gueule a une femme victime de viol, pendant qu'on y est ? Donc je suis pour que les femmes portant le voile puisse étudier librement dans l'école de la république (et ne pas les condamner a l'école musulmane) donc je suis pour que les femmes puisses cheminer librement là ou elles veulent...
Mais bon, Toussaint veut faire le bonheur des gens malgrés eux, "a coup de pied dans le cul". Méthode assez peu "féministe", tout le monde en conviendra...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Prostitution/Travail du sexe
sylvestre a écrit:D'après Le canard enchaîné il y a bien un glissement, les trois juges de Lille s'appuient "sur un article du Code pénal qualifiant de "proxénétisme" le fait d'aider ou de protéger la prostitution, mais en général l'article vise plutôt les julots casse-croûte, les tenanciers d'hôtel louche ou les loueurs de chambres. Jamais un client, fût-il un goujat ou un gros cochon."
S'il s'agissait spécifiquement de violences, c'est pour cela qu'il pourrait être poursuivi, et/ou pour viol.
Quelques éléments sur le blog de Gilles Devers :
http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2012/03/27/dsk-a-lille-on-peche-le-maquereau.html
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Prostitution/Travail du sexe
La prostitution n'est un viol que pour ceux ou celles qu'on force a se prostituer. Et elle est une violence pour toutes les femmes...
Donc la prostitution est une violence contre les femmes prostituées. Et une violence physique.
Le parallèle avec le voile ne tient pas une seconde, faut être un mec pour sortir ce genre de conneries. Cela fait table rase de toutes les études sociales et médicales sur la prostitution et ses conséquences physiques notamment, les séquelles qu'elle entraîne, etc... Cela fait aussi table rase sur le fait que la très grande majorité de celles qui ne sont pas "forcées à se prostituer" sont des personnes ayant subi des violences sexuelles (incestes, viols, etc...). Cela fait table rase aussi sur la question de la traite et du fait simple que pas une seule prostituée "contrainte" ou victime de la traite ne le reconnaîtra, si elle tient à la vie. Là encore on est dans l'abstrait et le déni de la réalité de la prostitution et de la traite. Sans parler de la contrainte sociale qui pèse dans beaucoup de milieux. Si la prostitution se développe en milieu étudiant, ce n'est pas par libre choix, mais sous la contrainte de la misère.
Feue la LCR s'est toujours opposée aux lois scélérates ant-prostituées. Là n'est pas le débat. Les lois anti-racolage, etc, sont bien sûr à combattre. Mais se servir de cela pour défendre le droit du client à prostituer, c'est à dire à exercer "une violence contre toutes les femmes"? Stop, distinguons.
Avant de descendre dans la rue pour défendre la liberté des prostitueurs (car c'est bien ce qu'est le client, un prostitueur), le NPA aurait pu descendre dans la rue pour réclamer une politique abolitionniste, c'est à dire féministe et anticapitaliste, de défense des intérêts des personnes prostituées (et c'est évidemment toute autre chose que la seule pénalisation du cllient), et non des intérêts de leurs prostitueurs. Non, vous avez choisi de rejoindre le lobby proxénète pour défendre la marchandisation du corps humain. Au bout de votre logique, il y a évidemment la reconnaissance de la prostitution comme un travail normal et des proxénètes comme d'honnêtes investisseurs, hôteliers, employeurs. Avec la même logique que celle que vous développez. Bientôt vous défendrez la réouverture des maisons closes, avec les mêmes arguments. Parce que cela améliorerait la sécurité des prostituées, leurs conditions de travail, leur retraite, etc. Vous voudrez en faire un métier légal afin de mettre fin à la traite illégale, et la suite, ce sera je suppose l'orientation et les emplois listés à Pôle Emploi.
Evidemment ce n'est pas ce qui mettra fin ni à la traite ni aux violences, et les canailles de gauche, de droite du lobby proxénète qui parlent du modèle suédois comme d'un désastre sont bien silencieux sur l'Espagne, les Pays Bas ou l'Allemagne, à l'opposé de la pénalisation des clients chers à leurs coeurs. Dans tous les pays qui ont mis en pratique le "travail du sexe" et transformé le proxénète en employeur, aujourd'hui la traite explose, et tous les maux dénoncés à la frontière suédoise y sont décuplés... Dans aucun de ces pays on n'a vu se développer les belles organisations syndicales ou associations de prolétares du sexe. Mais ce qui a ému le NPA, c'est la menace sur le client... et il s'est rué dans la rue avec le lobby proxénète. Au passage, il n'est pas le seul? Certes. Mais à ma connaissance le seul parti ouvrier. J'espère vraiment que ce parti crèvera, et le plus vite sera le mieux (heureusement, c'est en bonne voie, semble-t-il). Pour l'intérêt des femmes de ce pays et du reste du monde, pour l'intérêt de tant de mes élèves que tellement de salauds sollicitent en misant sur leur misère ou les violences qu'elles ont déjà subies.
Toussaint veut faire le bonheur des gens malgrés eux, "a coup de pied dans le cul".
J'adore les propos de ce genre qui fleurissent lorsqu'il est question des personnes prostituées, et je te les laisse, simplement je mets au défi quiconque de trouver dans ce que j'écris ce genre de choses.
Une attaque personnelle donc pour masquer le fait que le NPA a défilé pour défendre, non la reconnaissance des prostituées comme des victimes d'une violence de classe et de genre, non pour exiger une politique abolitionniste digne de ce nom, mais pour s'opposer à la pénalisation des clients, pour protéger les clients en faisant semblant de défendre par là les intérêts des personnes qu'ils violentent. Je conçois que cela soit une réalité pénible, mais vos contorsions et tes pathétiques attaques personnelles ne peuvent changer ce fait. Et maintenant, pénaliser les clients revient à vouloir "faire le bonheur des gens à coups de pied dans le cul"? Pauvre GM... Il faut vraiment faire la différence entre se couvrir la tête et devoir vendre son corps pour survivre? Pas le temps, pas non plus l'intérêt tellement ce genre de rapprochement est pathétique. Mais s'il fallait faire un parallèle, je suis pour la pénalisation de tous ceux qui essaient de voiler ou voilent les femmes, qu'ils y parviennent ou pas, d'ailleurs.
ne pas les condamner a l'école musulmane
Amusant, j'aurais écrit "l'école religieuse", parce que la plupart des filles portant le voile à l'école le font dans une école chrétienne. Révélateur encore...Quant aux écoles confessionnelles elles ne sont pas nécessairement plus oppressives que les écoles publiques, notamment pour les personnes musulmanes. L'école "républicaine", nationaliste, laïque et colonialiste n'a rien d'un espace d'émancipation pour les enfants de la classe ouvrière ou des minorités discriminées. Rien.
Et vous refusez de défendre Strauss Kahn? Vous êtes des sectaires opportunstes. Soit vous refusez de péanliser les clients et en ce cas, voici bien une noble cause et un cas célèbre, emblématique, ce client poursuivi à tort, vous tenez votre nouveau Dreyfus. Soit vous ne défendez pas les clients qui perpètrent" une violence contre toutes les femmes" pour citer à nouveau l'inénarrable GM, et alors qu'avez-vous été signer? Mais c'est l'un ou l'autre. Ou alors, comme les dames patronnesses de la chanson, vous défendez vos clients à vous, pas un ex-ministre socialo et grand bourgeois?
Et tes attaques personnelles minables n'y changeront rien. Sauf à vouloir transformer ce fil en fil sur le bip? Ce serait commode.
Sylvestre au moins est cohérent, il est pour la libre consommation et marchandisation des corps, il n'a toujours été. Il vous arrive, à toi, GM et à la fée, ce qui arrive à GDM sur l'Occitanie à la Riposte et chez les stals: il a retourné sa veste, vous retpurnez la vôtre. Honte à vous.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Pffff donc pour toi il suffit d'être contre la loi de pénalisation des clients de prostituées, telle que proposée par la droite, en sachant, combinée à la LSI quelles en seront les conséquences pour les putes, pour retournér sa veste ou être réglementariste ... et ben bravo. Tu sais quoi je trouve ça minable. En fait je crois que tu te fous complètement du sort des prostituées, de ce qu'elles peuvent subir parce qu'elles sont obligées de se planquer, aujourd'hui à cause de cette loi. Elles sont encore plus à la merci des macs de toute sorte. De ce qu'elle seront encore obligées de subir, encore plus clandestines quand la loi de pénalisation des clients passera. Mais chuttttt, ça tu t'en fous Toussaint, tu auras la conscience tranquille au nom de ton abolitionnisme/prohibitionnisme. Elles te remercieront toutes ces putes "clandestines" et les macs aussi te remercieront. Totalement invisibles elles seront. On les retrouvera à nos frontières, comme ça se passe aujourd'hui en Suède. Des milliers de filles sur des bâteaux, les clients qui iront encore plus en Espagne, en Allemagne, en Belgique. La prostitution par internet qui explosera. Les putes en Suède doivent protéger leurs clients pour les garder. Elles sont exposées à toutes sortes de criminels, des malades, des sadiques, parce qu’elles doivent "protéger" leurs clients. Ou alors elles vont au Danemark, en Norvège. le fameux modèle suédois ne donne pas de bons résultats, plusieurs études le démontrent
Mais c'est pas grave, Toussaint s'en fout, il aura la conscience tranquille, les clients seront punis
Mais c'est pas grave, Toussaint s'en fout, il aura la conscience tranquille, les clients seront punis
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Le parallèle avec le voile ne tient pas une seconde, faut être un mec pour sortir ce genre de conneries. Cela fait table rase de toutes les études sociales et médicales sur la prostitution et ses conséquences physiques notamment, les séquelles qu'elle entraîne, etc...
Il y a quand même un point commun, c'est le coté "violence faites aux femmes". Certes, le voile est une violence "symbolique". Mais entre violence "symbolique" et violence "réelle" il y a souvent (pour ne pas dire toujours) des rapports, des cheminements, des relations de conséquence.
Mais ce qu'il y a de plus clair, dans un cas comme dans l'autre, c'est que tous ceux qui prétendent lutter contre le phénomène en frappant en premier lieu les victimes sont au mieux des imposteurs...
Ce qui est vrai dans un cas comme dans l'autre, c'est que ce que le npa doit faire en premier, c'est d'aller voir les victimes, de tenter de les organiser, etc. Et non pas de se poser en "autorité morale", ce qui est au mieux inefficace mais le plus souvent complétement pervers...
il a retourné sa veste, vous retpurnez la vôtre
Pur mensonge : nous n'avons rien changé à nos points de vue : je te met au défis de montrer le contraire !
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Prostitution/Travail du sexe
Mais ce qu'il y a de plus clair, dans un cas comme dans l'autre, c'est que tous ceux qui prétendent lutter contre le phénomène en frappant en premier lieu les victimes sont au mieux des imposteurs...
Je ne vais pas répondre plus que ce qui suit: je ne propose pas et celles et ceux qui demandent la pénalisation des clients ne demandent pas non plus, dans le mouvement féministe et révolutionnaire du moins, que l'on s'attaque aux victimes de la prostitution, c'est à dire les personnes prostituées.
En revanche, oui, je demande la pénalisation des prostitueurs, clients et proxénètes. Le NPA défend aujourd'hui les clients, c'est à dire les auteurs de la violence sur les personnes prostiutuées. Tous vos hauts cris ne changeront rien à ce qui est un fait, simplement un fait.
D'ailleurs, la manif à laquelle vous avez participé avec le lobby proxénète était clairement positionnée en défense des clients. Pas en demande d'une réelle politique abolitionniste nécessitant l'abrogation des mesures contre les personnes prostituées (ce qui est très très loin d'être suffisant, il faut aller vers un statut des victimes de la prostitution). Vous vous êtes ralliés à une manif pro-prostitution, point barre. Toutes vos contorsions et vos insultes n'y changent rien.
Et cela, c'est un changement de plus avec la ligne anticapitaliste et abolitionniste de la LCR.
Quant à la fée, je te laisse les insultes et les suppositions sur ce dont je me fous ou pas, c'est merveilleux, Internet, on peut au moins baver et inventer une personnalité à quelqu'un... La méthode de débat, c'est à dire l'insulte, ne camouflera pas ton ralliement à la protection des clients et in fine à la banalisation de ce que la LCR considérait comme une violence faite aux femmes. Si l'on protège les prostitueurs clients, on ne voit vraiment pas au nom de quoi on s'en prendrait à tous ceux et celles qui aident les prostituées à exercer leur "métier", c'est à ditre les proxos.
Avec ces arguments, la fée, on ne taxera pas les marchandises et on ne contrôlera pas le commerce extérieur, de peur d'alimenter la fraude. Derrière les claires insuffisances de la politique bourgeoise suédoise, et surtout de l'abolitionnisme dans un seul pays, votre réponse est donc la liberté des proxos et des gens qui veulent se payer des femmes. Devant la pression marchande on généralise la marchandisation du corps humain. Bravo. Et c'est moi qui suis de mauvaise foi.
Enfin, comme d'hab, vous avez choisi avec qui vous parlez. Il ya nombre de réseaux et d'associations de survivantes de la prostitution qui demandent qu'on réprime les prostitueurs et aussi l'abrogation des lois répressives contre les personnes prostituées. Il y a des études nombreuses sur la traite et les conséquences de la légalisation de la prostitution. Il y a des bilans des pays qui ont libéré le commerce du sexe et dont tu ne dis pas et plus un mot, la fée, et c'est pire qu'en Suède. J'observe que d'ailleurs vous en pouvez nier que la traite vers la Suède s'est tarie... même si la Suède est en effet loin d'être un modèle, et l'est de moins en moins, pas seulement sur la question des personnes prostituées, évidemment.Mais chut, ne parlons pas de tout cela, le désastre, c'est la Suède... Ouarf!!!... Quant à organiser les prostituées, chiche, je te la joue... allez-y les copines et les copains, allez-y... allez aider ces personnes à s'organiser indépendamment des proxos, vous allez tomber sur autre chose que les CRS et les flics, ça va vous faire drôle... J'attends avec impatience les revendications de ces structures auto-organisées contre le patronat du commerce du sexe... Je pourrais ironiser, mais bah, heureusement, ce que vous racontez, c'est du flan, vous vous contenterez de servir de mégaphones à des structures manipulées et sévèrement contrôlées par des criminels. Une fois que le lobby proxo aura écarté la menace sur la demande et obtenu des mesures de tolérance légale quant au commerce du corps humain, on verra comme d'hab les personnes prostituées retourner au taf dans un silence de mort, c'et le cas de le dire. Cela ne vous dérangera sans doute pas plus que cela, le mouvement ouvrier n'a jamais défendu les personnes prostituées et jamais assez les droits et intérêts des femmes en général.
Alors je serais un prohibitionniste. En effet, je suis pour la prohibition de la liberté d'acheter un corps humain. Et je suis pour la défense des droits des personnes prostituées. Pas en tant que travailleurs du sexe, mais en tant que victimes de la violence sociale de classe et de genre... Oui, cela veut dire en effet que l'on doit réparer la violence faite et pour cela mener une politique qui ne s'arrête ni ne commence à la pénalisation du client. Oui, je suis pour dire partout, et dès la petite école, que l'on n'achète pas le corps d'une personne, que l'on n'achète pas le sexe. Oui, je suis pour une politique de réelle égalité entre l'homme et la femme et pour une réparation du tort fait aux femmes, pas seulement par la prostitution. La prostitution, c'est le noyau dur de la violence de genre, le noyau dur de la propriété privée s'étendant aux personnes. Vous manifestement, vous défendez le droit à se payer le corps des autres. On est sur deux logiques différentes.
Quant à la défense de ce client emblématique, Strauss Kahn, curieux, vous ne semblez guère diserts pour justifier votre silence devant sa persécution bourgeoise et moraliste, et in fine contre toutes les prostituées. Il est d'ailleurs vrai que certaines de ses relations tarifées le défendent, elles avec plus de courage...
Mais basta, cela n'a pas grand intérêt.
Derrière le débat sur la prostitution il y a fondamentalement le droit des hommes aux femmes. C'est un débat faussé par la mauvaise foi masculine, et par le deuxième terme du débat, celui du capitalisme et de l'ordre marchand, de la propriété privée et de la marchandisation. Aucune politique bourgeoise ne mènera à l'abolition de la prostitution, ni la suédoise et moins encore l'ultra libéralisme économique appliqué au corps humain. Je pense que la politique suédoise permet de poser un principe intéressant, celui de refuser que le corps soit consommable, que l'on puisse se servir du corps comme d'une banale marchandise. Celui que non, décidément, les femmes ne sont pas prostituables, qu'elles ne sont pas "toutes des putes" en puissance, comme disent beaucoup de mes élèves garçons, et que l'on doit l'enseigner et le marteler comme l'on martèle que l'on ne peut violer quelqu'un.
Vous adorez les "mesures d'urgence" au NPA. Votre mesure d'urgence, en un mot, c'est donc lever toute entrave au commerce du sexe? Bravo. Voici au moins un sujet et non le moindre dans lequel vous voici sur une position ultra capitaliste.
Et si vous trouvez que c'est parce que je suis un minable et un type "qui ne pense pas aux prostituées", que je parle ainsi, cela m'est bien égal. Les prostituées n'ont que faire de mes sentiments ou des vôtres, elles auraient besoin d'un mouvement abolitionniste de classe et de masse, pas de pleurnicheries sur leur sort ou pire encore sur celui des clients...
Je suis donc un minable prohibitionniste qui se fout des personnes prostituées? Venant de gens qui ont défilé en solidarité avec les clients, ce serait plutôt... un compliment? Oui, un compliment. Au moins nous ne sommes pas dans le même camp lorsqu'il s'agit des prostitueurs.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Salut Toussaint, tu te fais rare en ce moment sur ce forum. Quelle est ton évolution politique depuis ? Tu n'interviens pas sur les autres fils, c'est dommage.Toussaint a écrit:Mais ce qu'il y a de plus clair, dans un cas comme dans l'autre, c'est que tous ceux qui prétendent lutter contre le phénomène en frappant en premier lieu les victimes sont au mieux des imposteurs...
Je ne vais pas répondre plus que ce qui suit: je ne propose pas et celles et ceux qui demandent la pénalisation des clients ne demandent pas non plus, dans le mouvement féministe et révolutionnaire du moins, que l'on s'attaque aux victimes de la prostitution, c'est à dire les personnes prostituées.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
Non, le npa pense qu'en fonction des rapports de force actuels, des pratiques des flics, etc la répression contre les clients fera une victime par la bande : la prostituée (comme c'est le cas dans un certain nombre de pays réprimant les clients)Le NPA défend aujourd'hui les clients, c'est à dire les auteurs de la violence sur les personnes prostiutuées.
Par ailleurs les clients ne sont pas "les auteurs", même s'ils ont une part de coresponsabilité. Mais la principale responsabilité reste le capitalisme et l'ordre masculin...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Prostitution/Travail du sexe
Toussaint a écrit:Mais ce qu'il y a de plus clair, dans un cas comme dans l'autre, c'est que tous ceux qui prétendent lutter contre le phénomène en frappant en premier lieu les victimes sont au mieux des imposteurs...
Je ne vais pas répondre plus que ce qui suit: je ne propose pas et celles et ceux qui demandent la pénalisation des clients ne demandent pas non plus, dans le mouvement féministe et révolutionnaire du moins, que l'on s'attaque aux victimes de la prostitution, c'est à dire les personnes prostituées.
En revanche, oui, je demande la pénalisation des prostitueurs, clients et proxénètes. Le NPA défend aujourd'hui les clients, c'est à dire les auteurs de la violence sur les personnes prostiutuées. Tous vos hauts cris ne changeront rien à ce qui est un fait, simplement un fait.
D'ailleurs, la manif à laquelle vous avez participé avec le lobby proxénète était clairement positionnée en défense des clients. Pas en demande d'une réelle politique abolitionniste nécessitant l'abrogation des mesures contre les personnes prostituées (ce qui est très très loin d'être suffisant, il faut aller vers un statut des victimes de la prostitution). Vous vous êtes ralliés à une manif pro-prostitution, point barre. Toutes vos contorsions et vos insultes n'y changent rien.
Et cela, c'est un changement de plus avec la ligne anticapitaliste et abolitionniste de la LCR.
Quant à la fée, je te laisse les insultes et les suppositions sur ce dont je me fous ou pas, c'est merveilleux, Internet, on peut au moins baver et inventer une personnalité à quelqu'un... La méthode de débat, c'est à dire l'insulte, ne camouflera pas ton ralliement à la protection des clients et in fine à la banalisation de ce que la LCR considérait comme une violence faite aux femmes. Si l'on protège les prostitueurs clients, on ne voit vraiment pas au nom de quoi on s'en prendrait à tous ceux et celles qui aident les prostituées à exercer leur "métier", c'est à ditre les proxos.
Avec ces arguments, la fée, on ne taxera pas les marchandises et on ne contrôlera pas le commerce extérieur, de peur d'alimenter la fraude. Derrière les claires insuffisances de la politique bourgeoise suédoise, et surtout de l'abolitionnisme dans un seul pays, votre réponse est donc la liberté des proxos et des gens qui veulent se payer des femmes. Devant la pression marchande on généralise la marchandisation du corps humain. Bravo. Et c'est moi qui suis de mauvaise foi.
Enfin, comme d'hab, vous avez choisi avec qui vous parlez. Il ya nombre de réseaux et d'associations de survivantes de la prostitution qui demandent qu'on réprime les prostitueurs et aussi l'abrogation des lois répressives contre les personnes prostituées. Il y a des études nombreuses sur la traite et les conséquences de la légalisation de la prostitution. Il y a des bilans des pays qui ont libéré le commerce du sexe et dont tu ne dis pas et plus un mot, la fée, et c'est pire qu'en Suède. J'observe que d'ailleurs vous en pouvez nier que la traite vers la Suède s'est tarie... même si la Suède est en effet loin d'être un modèle, et l'est de moins en moins, pas seulement sur la question des personnes prostituées, évidemment.Mais chut, ne parlons pas de tout cela, le désastre, c'est la Suède... Ouarf!!!... Quant à organiser les prostituées, chiche, je te la joue... allez-y les copines et les copains, allez-y... allez aider ces personnes à s'organiser indépendamment des proxos, vous allez tomber sur autre chose que les CRS et les flics, ça va vous faire drôle... J'attends avec impatience les revendications de ces structures auto-organisées contre le patronat du commerce du sexe... Je pourrais ironiser, mais bah, heureusement, ce que vous racontez, c'est du flan, vous vous contenterez de servir de mégaphones à des structures manipulées et sévèrement contrôlées par des criminels. Une fois que le lobby proxo aura écarté la menace sur la demande et obtenu des mesures de tolérance légale quant au commerce du corps humain, on verra comme d'hab les personnes prostituées retourner au taf dans un silence de mort, c'et le cas de le dire. Cela ne vous dérangera sans doute pas plus que cela, le mouvement ouvrier n'a jamais défendu les personnes prostituées et jamais assez les droits et intérêts des femmes en général.
Alors je serais un prohibitionniste. En effet, je suis pour la prohibition de la liberté d'acheter un corps humain. Et je suis pour la défense des droits des personnes prostituées. Pas en tant que travailleurs du sexe, mais en tant que victimes de la violence sociale de classe et de genre... Oui, cela veut dire en effet que l'on doit réparer la violence faite et pour cela mener une politique qui ne s'arrête ni ne commence à la pénalisation du client. Oui, je suis pour dire partout, et dès la petite école, que l'on n'achète pas le corps d'une personne, que l'on n'achète pas le sexe. Oui, je suis pour une politique de réelle égalité entre l'homme et la femme et pour une réparation du tort fait aux femmes, pas seulement par la prostitution. La prostitution, c'est le noyau dur de la violence de genre, le noyau dur de la propriété privée s'étendant aux personnes. Vous manifestement, vous défendez le droit à se payer le corps des autres. On est sur deux logiques différentes.
Quant à la défense de ce client emblématique, Strauss Kahn, curieux, vous ne semblez guère diserts pour justifier votre silence devant sa persécution bourgeoise et moraliste, et in fine contre toutes les prostituées. Il est d'ailleurs vrai que certaines de ses relations tarifées le défendent, elles avec plus de courage...
Mais basta, cela n'a pas grand intérêt.
Derrière le débat sur la prostitution il y a fondamentalement le droit des hommes aux femmes. C'est un débat faussé par la mauvaise foi masculine, et par le deuxième terme du débat, celui du capitalisme et de l'ordre marchand, de la propriété privée et de la marchandisation. Aucune politique bourgeoise ne mènera à l'abolition de la prostitution, ni la suédoise et moins encore l'ultra libéralisme économique appliqué au corps humain. Je pense que la politique suédoise permet de poser un principe intéressant, celui de refuser que le corps soit consommable, que l'on puisse se servir du corps comme d'une banale marchandise. Celui que non, décidément, les femmes ne sont pas prostituables, qu'elles ne sont pas "toutes des putes" en puissance, comme disent beaucoup de mes élèves garçons, et que l'on doit l'enseigner et le marteler comme l'on martèle que l'on ne peut violer quelqu'un.
Vous adorez les "mesures d'urgence" au NPA. Votre mesure d'urgence, en un mot, c'est donc lever toute entrave au commerce du sexe? Bravo. Voici au moins un sujet et non le moindre dans lequel vous voici sur une position ultra capitaliste.
Et si vous trouvez que c'est parce que je suis un minable et un type "qui ne pense pas aux prostituées", que je parle ainsi, cela m'est bien égal. Les prostituées n'ont que faire de mes sentiments ou des vôtres, elles auraient besoin d'un mouvement abolitionniste de classe et de masse, pas de pleurnicheries sur leur sort ou pire encore sur celui des clients...
Je suis donc un minable prohibitionniste qui se fout des personnes prostituées? Venant de gens qui ont défilé en solidarité avec les clients, ce serait plutôt... un compliment? Oui, un compliment. Au moins nous ne sommes pas dans le même camp lorsqu'il s'agit des prostitueurs.
Ca me convient tout à fait....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Idem.Vals a écrit:
Ca me convient tout à fait....
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Prostitution/Travail du sexe
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/18/des-prostituees-du-bois-de-boulogne-defilent-contre-le-harcelement-policier-et-judiciaire_1704087_3224.html
Des prostituées du bois de Boulogne défilent contre le "harcèlement policier et judiciaire"
Le Monde.fr | 18.05.2012 à 20h52
Une cinquantaine de prostituées et transsexuels exerçant au bois de Boulogne dans des véhicules ont manifesté vendredi 18 mai pour dénoncer le "harcèlement policier et judiciaire" dont ils se disent victimes. Selon Me Stéphanie Marcie-Hullin, avocate présente à la manifestation, depuis un arrêté en date du 1er mars interdisant le stationnement de véhicules au bois de Bologne, des prostituées sont arrêtées "quotidiennement" par la police pour racolage, "alors même qu'il n'y a pas d'infraction", puisqu'elles exercent dans leur véhicule sans interpeller le client, explique-t-elle.
"On subit une répression continue, journalière. On nous prend à la sortie du client, mais on ne racole jamais dans notre camionnette ou notre voiture. On est emmenées systématiquement pour racolage, pour vingt-quatre heures, et on nous met au dépôt de la cité judiciaire", a dénoncé Corinne, une autre prostituée, porte-parole du Collectif 16e arrondissement des prostituées du bois de Boulogne, qui vient de se créer. La prostitution n'est pas illégale en France, rappelle Me Marcie-Hullin.
Au bout de vingt-quatre heures, les prostituées sont présentées au délégué du procureur, et ressortent libres, parfois avec un rappel à la loi et une amende, parfois sans condamnation, explique Me Marcie-Hullin. "Cette procédure pénale rapide, dite de troisième loi, permet d'éviter d'aller au procès, où un avocat dénoncerait le scandale et où un magistrat indépendant prononcerait forcément la relaxe", affirme-t-elle.
L'avocate et le Collectif demandent à rencontrer le préfet de police de Paris et le procureur de la République. En attendant, "dès qu'on vous arrête, il faut demander un avocat", a-t-elle insisté auprès des prostituées présentes. C'est à cause de la loi de 2003 pénalisant le racolage passif que les prostituées et transsexuels se sont mis à exercer dans des véhicules, afin d'être "plus discrètes et plus protégées", a jugé l'avocate.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
http://acciofeminista26n.wordpress.com/2012/06/02/sindicalismo-y-prostitucion-algunas-preguntas-embarazosas/
Traduction française
Syndicalisme et prostitution
Quelques questions embarrassantes
Aborder la prostitution en termes syndicaux est trompeur - et faussement solidaire avec les femmes prostituées – lorsque l’on veut examiner cette réalité. Cela donne l'impression qu’il s’agit de la "défense organisée" d'un certain collectif de femmes. Mais, en fait, ce traitement de la question conduit à l’acceptation impuissante d’un phénomène de domination et de violence sexiste. Parler de l'organisation syndicale de la prostitution présuppose qu’il s’agit d’un travail, et que c'est un travail humainement acceptable. Cependant, la première hypothèse évacue tout un faisceau de questions sociales, raciales et de genre: quel type de « travail » est-ce, ce « travail » exercé au profit exclusif du plaisir masculin par des femmes ou des êtres féminisés? Et, singulièrement, par des femmes pauvres, placées dans des situations d'extrême vulnérabilité, étrangères ou appartenant à une minorité ethnique opprimée?
La deuxième hypothèse n'est pas moins contestable: un «métier» qui connaît un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne, un «travail» associé à des situations généralisées de stress, d’alcoolisme et d’addiction aux drogues devrait, au moins, susciter de vives interrogations et être mis en quarantaine à partir d'un point de vue strictement syndical. Les enfants qui extrayaient le charbon dans les mines anglaises du XIXe siècle - ou les enfants qui, de nos jours, travaillent dans les usines asiatiques pour le compte des grandes firmes de l'économie mondiale - effectuent incontestablement un travail. Le syndicalisme de classe considère, cependant, que ce travail devrait être interdit, car il a des effets dévastateurs sur ces enfants et parce qu'il ne permet pas leur développement en tant qu'êtres humains. Le syndicalisme, dont l'horizon historique est l'abolition de l'esclavage salarié, lutte quotidiennement pour réduire le taux d'exploitation du travail par le capital. Et il cherche à obtenir des conditions matérielles et morales plus favorables pour la classe ouvrière. Par conséquent, le syndicalisme classique considère qu'il y a des seuils de respect de la dignité et l'intégrité humaines en-dessous desquels ces relations contractuelles sont impossibles.
Eh bien, parler de défense syndicale du «travail sexuel» implique de considérer que, dans la prostitution, ce seuil peut être établi. Et même que, à partir de là, il est tout à fait possible d'améliorer progressivement les conditions de travail pour les personnes prostituées. La réalité dément à chaque pas une telle prétention. La simple tentative d’application de certains paramètres syndicaux dans le monde de la prostitution conduit à une absurdité qui donne des frissons. Voyons quelques exemples...
Quel serait l'âge légal pour l’exercice professionnel de la prostitution? Considérons-nous que, à l'âge de 18 ans, une fille est déjà prête à être possédée par tout individu disposé à payer un prix stipulé? Serions-nous prêts à admettre des "contrats d'apprentissage» à un âge plus précoce? A 16 ans, par exemple? Lorsque l’on sait que dans les pays industrialisés, l'âge moyen d'entrée dans le monde de la prostitution se situe en dessous de quinze ans, la conclusion logique serait que cette «période de formation» ne ferait que perfectionner ou professionnaliser - et, bien sûr, formaliser - une pratique avec laquelle ces filles seraient déjà «naturellement» familiarisées. Parlant de la formation... Les syndicats ne devraient-ils pas veiller à garantir son homologation à travers des diplômes accréditant cette qualification professionnelle? Soit dit en passant, cette option de «travail», enfin normalisée, devrait être proposée dans les écoles et les collèges, comme perspective d'avenir pour les jeunes, prioritairement pour les filles. Et, par la même occasion, les offres d'emploi dans l'industrie de la prostitution devraient être inclues, avec les autres offres, sur les panneaux de tous les bureaux des Agences pour l’Emploi. (On peut imaginer que le syndicalisme le plus rigoureux revendiquerait avec force que la gestion de ces demandes de «professionnelles du sexe» soit dans les mains d'un réseau public, en rejetant l'intrusion des entreprises de travail temporaire).
En effet, si tel était le cas, une personne au chômage pourrait-elle refuser une offre d’emploi de prostitution correspondant au profil requis par l’employeur? Pourrait-elle continuer à bénéficier des allocations de chômage, si elle n’acceptait pas une telle proposition? (Comment dites-vous? Que dans l'industrie du sexe existent d'autres circuits, un « marché du travail » tout à fait particulier? Eh bien, ces circuits obscurs sont inacceptables pour le syndicalisme, qui exige sans cesse transparence et normalisation des rapports contractuels! Il est impossible de défendre une catégorie socioprofessionnelle dans un cadre informel.)
Le syndicalisme exige des contrats bien définis, reconnus et protégés par l'Etat. À ce propos, que serait un contrat de prostitution? Seraient-ce des contrats permanents, fixes / discontinus «temporaires, saisonniers, de service»? Sera-t-il possible d’y établir le droit de refuser certaines demandes des «clients»? Comment définir une faute professionnelle ou fixer des barèmes de productivité? Ces contrats, feraient-il l’objet d’une convention collective de l'industrie de la prostitution? Les syndicats savent que pour que la défense des salariés soit effective, il est nécessaire d'élargir le champ de la négociation au maximum: l'individu isolé est faible face à l'employeur. On peut donc supposer, que le syndicalisme verrait de meilleures possibilités dans le cadre de l'industrie du sexe, négociant avec des employeurs reconnus, plutôt que sous un régime précaire de prostitution «artisanale», face à des misérables proxénètes de quartier. Nous pouvons supposer aussi que serait prévue une inspection du travail sérieuse. Quels devraient être les critères pour sanctionner un abus patronal ? Et éventuellement, comment le détecter et le prouver? Sera-t-il possible de dénoncer le patron d’un bordel qui obligerait «ses filles», par exemple, à réaliser des «services sexuels» non désirés ? (C'est-à-dire que le syndicat reconnaîtrait le reste de ces services, comme des « actes désirés » par les femmes?)
Et ainsi de suite. Les domaines que le syndicalisme se doit d’aborder sont nombreux. Les maladies sexuellement transmissibles, seraient-elles considérées comme des maladies professionnelles? Et les troubles psychologiques et la toxicomanie directement liés à la pratique de la prostitution? Comment gérer un système d’arrêt-maladie? Et l'âge de la retraite… faudrait-il l’établir à 67 ans? Ou bien, considérions-nous que c'est un travail pénible justifiant une retraite anticipée?
Assez. Dans les conditions réelles des industries du sexe, un monde dominé par le crime organisé dans lequel sont exploitées des personnes préalablement conditionnées par tout un système proxénète, le fait d’évoquer l'action syndicale implique de décharger sur les femmes la responsabilité de leur situation et de la légitimer (au-delà de la promesse d'adoucir certains de ses aspects). Pire encore, une approche syndicale de la prostitution, comme activité professionnelle, conduit inévitablement à dynamiter les droits du travail de l’ensemble de la classe salariée, et porte directement atteinte à la liberté des travailleuses (qui, non seulement deviennent légalement susceptibles d'être prostituées, mais poussées effectivement à la prostitution). Un syndicalisme au service des intérêts des exploiteurs est un syndicalisme jaune. Et, dans ce cas, un syndicalisme ouvertement proxénète. 2/6/2012 “Dones d’Enllaç”
Traduction française
Syndicalisme et prostitution
Quelques questions embarrassantes
Aborder la prostitution en termes syndicaux est trompeur - et faussement solidaire avec les femmes prostituées – lorsque l’on veut examiner cette réalité. Cela donne l'impression qu’il s’agit de la "défense organisée" d'un certain collectif de femmes. Mais, en fait, ce traitement de la question conduit à l’acceptation impuissante d’un phénomène de domination et de violence sexiste. Parler de l'organisation syndicale de la prostitution présuppose qu’il s’agit d’un travail, et que c'est un travail humainement acceptable. Cependant, la première hypothèse évacue tout un faisceau de questions sociales, raciales et de genre: quel type de « travail » est-ce, ce « travail » exercé au profit exclusif du plaisir masculin par des femmes ou des êtres féminisés? Et, singulièrement, par des femmes pauvres, placées dans des situations d'extrême vulnérabilité, étrangères ou appartenant à une minorité ethnique opprimée?
La deuxième hypothèse n'est pas moins contestable: un «métier» qui connaît un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne, un «travail» associé à des situations généralisées de stress, d’alcoolisme et d’addiction aux drogues devrait, au moins, susciter de vives interrogations et être mis en quarantaine à partir d'un point de vue strictement syndical. Les enfants qui extrayaient le charbon dans les mines anglaises du XIXe siècle - ou les enfants qui, de nos jours, travaillent dans les usines asiatiques pour le compte des grandes firmes de l'économie mondiale - effectuent incontestablement un travail. Le syndicalisme de classe considère, cependant, que ce travail devrait être interdit, car il a des effets dévastateurs sur ces enfants et parce qu'il ne permet pas leur développement en tant qu'êtres humains. Le syndicalisme, dont l'horizon historique est l'abolition de l'esclavage salarié, lutte quotidiennement pour réduire le taux d'exploitation du travail par le capital. Et il cherche à obtenir des conditions matérielles et morales plus favorables pour la classe ouvrière. Par conséquent, le syndicalisme classique considère qu'il y a des seuils de respect de la dignité et l'intégrité humaines en-dessous desquels ces relations contractuelles sont impossibles.
Eh bien, parler de défense syndicale du «travail sexuel» implique de considérer que, dans la prostitution, ce seuil peut être établi. Et même que, à partir de là, il est tout à fait possible d'améliorer progressivement les conditions de travail pour les personnes prostituées. La réalité dément à chaque pas une telle prétention. La simple tentative d’application de certains paramètres syndicaux dans le monde de la prostitution conduit à une absurdité qui donne des frissons. Voyons quelques exemples...
Quel serait l'âge légal pour l’exercice professionnel de la prostitution? Considérons-nous que, à l'âge de 18 ans, une fille est déjà prête à être possédée par tout individu disposé à payer un prix stipulé? Serions-nous prêts à admettre des "contrats d'apprentissage» à un âge plus précoce? A 16 ans, par exemple? Lorsque l’on sait que dans les pays industrialisés, l'âge moyen d'entrée dans le monde de la prostitution se situe en dessous de quinze ans, la conclusion logique serait que cette «période de formation» ne ferait que perfectionner ou professionnaliser - et, bien sûr, formaliser - une pratique avec laquelle ces filles seraient déjà «naturellement» familiarisées. Parlant de la formation... Les syndicats ne devraient-ils pas veiller à garantir son homologation à travers des diplômes accréditant cette qualification professionnelle? Soit dit en passant, cette option de «travail», enfin normalisée, devrait être proposée dans les écoles et les collèges, comme perspective d'avenir pour les jeunes, prioritairement pour les filles. Et, par la même occasion, les offres d'emploi dans l'industrie de la prostitution devraient être inclues, avec les autres offres, sur les panneaux de tous les bureaux des Agences pour l’Emploi. (On peut imaginer que le syndicalisme le plus rigoureux revendiquerait avec force que la gestion de ces demandes de «professionnelles du sexe» soit dans les mains d'un réseau public, en rejetant l'intrusion des entreprises de travail temporaire).
En effet, si tel était le cas, une personne au chômage pourrait-elle refuser une offre d’emploi de prostitution correspondant au profil requis par l’employeur? Pourrait-elle continuer à bénéficier des allocations de chômage, si elle n’acceptait pas une telle proposition? (Comment dites-vous? Que dans l'industrie du sexe existent d'autres circuits, un « marché du travail » tout à fait particulier? Eh bien, ces circuits obscurs sont inacceptables pour le syndicalisme, qui exige sans cesse transparence et normalisation des rapports contractuels! Il est impossible de défendre une catégorie socioprofessionnelle dans un cadre informel.)
Le syndicalisme exige des contrats bien définis, reconnus et protégés par l'Etat. À ce propos, que serait un contrat de prostitution? Seraient-ce des contrats permanents, fixes / discontinus «temporaires, saisonniers, de service»? Sera-t-il possible d’y établir le droit de refuser certaines demandes des «clients»? Comment définir une faute professionnelle ou fixer des barèmes de productivité? Ces contrats, feraient-il l’objet d’une convention collective de l'industrie de la prostitution? Les syndicats savent que pour que la défense des salariés soit effective, il est nécessaire d'élargir le champ de la négociation au maximum: l'individu isolé est faible face à l'employeur. On peut donc supposer, que le syndicalisme verrait de meilleures possibilités dans le cadre de l'industrie du sexe, négociant avec des employeurs reconnus, plutôt que sous un régime précaire de prostitution «artisanale», face à des misérables proxénètes de quartier. Nous pouvons supposer aussi que serait prévue une inspection du travail sérieuse. Quels devraient être les critères pour sanctionner un abus patronal ? Et éventuellement, comment le détecter et le prouver? Sera-t-il possible de dénoncer le patron d’un bordel qui obligerait «ses filles», par exemple, à réaliser des «services sexuels» non désirés ? (C'est-à-dire que le syndicat reconnaîtrait le reste de ces services, comme des « actes désirés » par les femmes?)
Et ainsi de suite. Les domaines que le syndicalisme se doit d’aborder sont nombreux. Les maladies sexuellement transmissibles, seraient-elles considérées comme des maladies professionnelles? Et les troubles psychologiques et la toxicomanie directement liés à la pratique de la prostitution? Comment gérer un système d’arrêt-maladie? Et l'âge de la retraite… faudrait-il l’établir à 67 ans? Ou bien, considérions-nous que c'est un travail pénible justifiant une retraite anticipée?
Assez. Dans les conditions réelles des industries du sexe, un monde dominé par le crime organisé dans lequel sont exploitées des personnes préalablement conditionnées par tout un système proxénète, le fait d’évoquer l'action syndicale implique de décharger sur les femmes la responsabilité de leur situation et de la légitimer (au-delà de la promesse d'adoucir certains de ses aspects). Pire encore, une approche syndicale de la prostitution, comme activité professionnelle, conduit inévitablement à dynamiter les droits du travail de l’ensemble de la classe salariée, et porte directement atteinte à la liberté des travailleuses (qui, non seulement deviennent légalement susceptibles d'être prostituées, mais poussées effectivement à la prostitution). Un syndicalisme au service des intérêts des exploiteurs est un syndicalisme jaune. Et, dans ce cas, un syndicalisme ouvertement proxénète. 2/6/2012 “Dones d’Enllaç”
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
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