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Prostitution/Travail du sexe

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Message  sylvestre Mer 6 Juin - 11:17

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/05/les-prostituees-denoncent-le-harcelement-policier-dans-le-bois-de-boulogne_1713237_3224.html

Les prostituées dénoncent de nouveau le harcèlement policier dans le bois de Boulogne

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Deux cents "travailleurs et travailleuses du sexe" ont manifesté samedi 2 juin à Paris pour dénoncer "la répression policière".

Les prostituées indépendantes ont une nouvelle fois manifesté contre le harcèlement policier dont elles se disent victimes dans le bois de Boulogne, à Paris, mardi 5 juin, tandis que leur avocate tente d'obtenir un rendez-vous avec le nouveau ministre de l'intérieur, Manuel Valls.

Alors que quelque deux cents "travailleurs et travailleuses du sexe" ont manifesté samedi 2 juin à Paris pour dénoncer "la répression policière" et s'opposer au projet de pénalisation des clients, de nouvelles interpellations ont eu lieu ces derniers jours dans le bois de Boulogne pour "racolage public", disent plusieurs associations de prostituées dans un communiqué.

ARRESTATIONS POUR RACOLAGE

Celles-ci s'opposent à un arrêté du préfet de police datant du 1er mars, leur interdisant l'utilisation de camionnettes pour exercer leur activité.
Elles se disent "la cible d'un acharnement accru (PV de stationnement, mises en fourrière)" de la part de la police, et dénoncent des arrestations "quotidiennement" pour racolage, "alors qu'il n'y a pas racolage" puisqu'elles exercent dans leur véhicule sans interpeller le client, affirme Elizabeth, l'une d'entre elles, jointe au téléphone.

Me Stéphanie Marcie-Hullin, qui défend plusieurs prostituées, a demandé à rencontrer le nouveau préfet de police de Paris, Bernard Boucault, récemment nommé, ainsi que le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, "pour qu'on puisse relancer le dialogue".

LA PROSTITUTION REPOUSSÉE "TOUJOURS PLUS LOIN"

"L'illégalité de ces arrestations est flagrante : les personnes concernées étaient dans leurs camions, et donc invisibles aux yeux du public", ajoute un communiqué commun du Syndicat du travail sexuel (Strass), du collectif (des prostituées) du 16e arrondissement et de l'association Acceptess-T.

"Tout dans le droit en vigueur et son application a pour principal objet d'entraver l'exercice de la prostitution, de repousser les travailleur(se)s du sexe toujours plus loin, accroissant ainsi les risques pour leur sécurité et leur santé, jusqu'à ce qu'elles pointent au Pôle emploi ou se retrouvent en prison", dénonce le communiqué.

Le 18 mai, une cinquantaine de prostituées et transsexuels exerçant dans le bois de Boulogne dans des véhicules avaient déjà manifesté pour les mêmes raisons.



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Message  Vals Mer 6 Juin - 17:40

"Tout dans le droit en vigueur et son application a pour principal objet d'entraver l'exercice de la prostitution

Ca, c'est au moins une bonne chose même si on n'y croit guère car le réseau proxo et ses acolythes veille sur le droit de vendre librement du corps humain et de la sexualité au km pour son profit .
Et les réseaux proxo et pro_prostitution espèrent une vraie reconnaissance de ces délicieux petits métiers qui permettent aux braves hommes de s'épanouir et d'élargir cette source de profit récolté sur l'avilissement humain.....si possible protégés par les flics et l'etat, main dans la main avec la maffia du sexe à vendre.....
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Message  Vals Mer 6 Juin - 17:50

Me Stéphanie Marcie-Hullin, qui défend plusieurs prostituées, a demandé à rencontrer le nouveau préfet de police de Paris, Bernard Boucault, récemment nommé, ainsi que le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, "pour qu'on puisse relancer le dialogue".

Ca, c'est joli...dommage que le syndicat des proxos et celui des clients ne se joignent pas à la fête pour ce grand dialogue social à venir....
Mais ceux là, les exploiteurs de corps et et les abuseurs-payeurs préfèrent rester planqués et comme d'hab, mettre les prostituées (libres évidemment) pour justifier leurs saloperies si rentables et joyeuses.....
Il est stupéfiant d'imaginer que des féministes ou des communistes puissent se laisser duper à ce point, ou, pire encore, soutenir consciemment la banalisation du libre marché du corps et de la sexualité humains.....
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Message  sylvestre Mer 6 Juin - 21:05

Vals a écrit:
"Tout dans le droit en vigueur et son application a pour principal objet d'entraver l'exercice de la prostitution

Ca, c'est au moins une bonne chose

Vals soutient la répression policière des prostitué-es, ce n'est pas une surprise.
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Message  dug et klin Mer 6 Juin - 23:40

sylvestre a écrit:
Vals a écrit:
"Tout dans le droit en vigueur et son application a pour principal objet d'entraver l'exercice de la prostitution

Ca, c'est au moins une bonne chose

Vals soutient la répression policière des prostitué-es, ce n'est pas une surprise.


"entraver l'exercice de la prostitution"cela peut etre la répression des prostitué(e)s,et la je suis contre.

Mais c'est aussi la répression des clients et la je suis déja plus pour.

Et cela pourrait etre la répression des proxos et la je suis totalement pour.
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Message  sylvestre Mar 26 Juin - 12:14

http://www.liberation.fr/societe/2012/06/25/abolition-de-la-prostitution-une-position-purement-morale_828992

Société
Abolition de la prostitution : «Une position purement morale»
25 juin 2012 à 19:14

Lilian Mathieu, sociologue au CNRS spécialisé dans les questions liées à la prostitution, réagit aux propos de Najat Vallaud-Belkacem, publiés dimanche dans le JDD.
Par LEILA PIAZZA


Que pensez-vous de la position abolitionniste affichée par la ministre des Droits des femmes ?

Elle n’a pas dit grand chose de nouveau. Elle a juste affirmé sa volonté d’abolir la prostitution. Le problème c’est qu’il y a confusion dans les termes. La France est effectivement un pays abolitionniste depuis 1960, au sens où elle a aboli toute réglementation encadrant la prostitution. Alors qu’auparavant, il y avait par exemple des contrôles sanitaires obligatoires, pour vérifier que les prostituées n'étaient pas porteuses de maladies sexuellement transmissibles. Aujourd’hui, chacun est libre d’exercer, sous réserve qu’il n’y ait pas de proxénétisme, et pas de racolage depuis 2003. Ça c’est le sens original du mot abolitionniste. Sauf que dans les propos de Vallaud-Belkacem, il s’agit d’une abolition de la prostitution elle-même. C’est un glissement de sens. Il s’agit d’abolir la prostitution par la pénalisation des clients. C’est l’idée simple, voire simpliste, selon laquelle il n’y aura plus de besoin de prostitution car les prostituées n’auront plus de débouché à leur activité.
Une illusion, selon vous ?

En réalité, ça a un effet dissuasif mais ça ne règle pas la question de la prostitution, qui est une activité que les personnes exercent faute de mieux. La question des alternatives à la prostitution pour les personnes qui l’exercent est rarement évoquée. Qu’est-cequ’elles vont faire ? On connait l'état du marché du travail, spécialement pour les femmes et les personnes peu qualifiées et aussi pour les migrants en situation irrégulière, qui composent une part significative de la prostitution dans notre pays. Donc on est dans une position purement morale, qui affirme des principes. Une politique qui est destinée officiellement à aider les prostituées, va dans la réalité rendre leur situation encore plus compliquée, précaire et fragile. On l’a vu avec l’exemple de la Suède, elle ne disparait pas tant que ça ; elle se déplace. Si on pénalise les clients, elles vont être amenées à aller vers des endroits moins visibles de la police. Elles vont quitter les centres-ville. C’est un moyen de répondre à la demande des riverains qui se plaignent, qui trouvent que ça fait tache dans le paysage. C'était déjà le cas avec la loi sur le racolage.
Punir le client et non la prostituée, vous pensez que c’est la bonne solution pour mettre un terme à la prostitution ?

Ah non ! Ça revient au même. Il y a un paradoxe dans la loi punissant le racolage passif : les prostituées sont des victimes donc on va les punir. Ça a été efficace dans le sens où ça a vidé les rues des grandes villes. Aujourd’hui, on veut garder le même objectif, mais en se donnant bonne conscience, car on considère les prostituées comme victimes. Donc on va chercher le coupable : le client. On aura le même effet de déplacement vers des zones plus discrètes mais qui sont également plus dangereuses, plus isolées, où elles sont à la merci des agresseurs et beaucoup plus difficiles à trouver pour les organismes de travail social et de santé publique qui leurs sont destinées. Avec la loi sur le racolage passif, par exemple à Lyon où je travaille, ça a été radical. D’autant que le maire de la Ville, Gérard Collomb, avait devancé la loi en prenant un arrêté municipal contre le racolage. Il n’y a plus de prostituées dans le centre-ville. Les commerçants et les riverains sont ravis. Simplement, elles se sont dispersées dans des quartiers périphériques où elles sont plus isolées et où c’est beaucoup plus dangereux la nuit. Le budget essence des associations qui leur viennent en aide a explosé. Et quand elles travaillaient en groupe, il y avait une forme de surveillance mutuelle. Un droit fondamental qui est le droit à la sécurité, va se retrouver, et est déjà, remis en cause, sous prétexte qu’on veut les protéger. C’est extraordinaire !
Mais est-ce qu’il ne faudrait pas s’attaquer plus fortement au proxénétisme ?

Certainement. Mais la loi française est bien équipée. On a différentes formes plus ou moins contraignantes, violentes et organisées de proxénétisme, qui peuvent être réprimées aujourd’hui. Ça ne veut pas dire, comme on le pense souvent, que toute prostituée a un proxénète. Mais plus on leur rend la situation difficile, plus on leur impose la précarité, plus elles sont dépendantes d’une aide qu’on peut leur apporter, qui va être monnayée et qui, du coup, se trouve en position de proxénète. Et aujourd’hui, enfin avec l’ancien gouvernement, la politique policière répondait à une logique du chiffre. Mener des affaires de longue haleine pour démanteler des réseaux criminels internationaux, cela prend du temps et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur. Donc on va plutôt se concentrer sur le petit proxénète que sur le réseau mafieux. La manière de concevoir l’action publique est en cause. On n’a pas de chiffre sur le proxénétisme. Et c’est une qualification juridique qui recouvre un ensemble de situations très diverses. On a souvent l’idée du méchant proxénète qui fait de fausses promesses d’emploi à de jeunes filles naïves venues de l’est ou d’Afrique. Mais la plupart des proxénètes que j’ai rencontrés étaient des prostituées elles mêmes, qui rackettaient leurs consœurs en échange d’un emplacement. Ça peut aussi être le compagnon, la famille qui vit au crochet de la personne prostituée ou encore le propriétaire qui lui loue un appartement... Et souvent il y a un mélange de sentiments et d’exploitation. La diversité des situations et des relations est extrêmement complexe.
Pensez-vous que les prostituées vont se mobiliser après cette annonce ?

Il y aura surement des réactions et mobilisations d’associations comme le STRASS (Syndicat du Travail Sexuel), qui lutte contre la représentation misérabiliste de cette activité. Il y aura peut être des mobilisations au delà. Le problème c’est que les prostituées sont une population extrêmement précaire, qui a l’habitude de la clandestinité. Protester au grand jour est très difficile pour ces personnes. D’autant que leur image publique, que ce soit celle d’une victime ou celle d’une fille de mauvaise vie, ne facilite pas la défense de leur cause. Et il y a toujours la peur de la répression, la peur d'être reconnue. Et puis elles ont peu de moyen de pression.
Pour vous quelle serait une bonne politique en la matière ?

La conclusion de mes recherches de sociologue est que la prostitution est avant tout un problème social. Ce n’est jamais de gaieté de cœur que des personnes s’engagent dans cette activité, qui est stigmatisée et dangereuse. La question est celle des alternatives crédibles à la prostitution. Il s’agit de penser une protection sociale qui soit suffisamment efficace pour que les gens n’aient pas à se poser la question d’adopter cette pratique comme moyen de subsistance. Ça passe par le relèvement des minimas sociaux, une politique du logement, de santé... un ensemble de choses qui permette aux gens de ne pas rentrer dans la prostitution ou d’avoir d’avantage le contrôle de leur existence. Ça n’est pas une politique spécifique à la prostitution.
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Message  Vals Mar 26 Juin - 12:51

Une position d'Alternative Libertaire qui contient beaucoup d'éléments intéressants :

Dossier prostitution : Pour l’abolition : Arrêter le mensonge

Les anti-abolitionnistes vendent l’idée, prétendument féministe, que la prostitution serait une manne économique pour les femmes. Ce n’est en fait qu’une monétarisation du patriarcat. La légaliser, c’est renforcer les inégalités.
Les anti-abolition prétendent que le sexe des « client », « travailleur » et profiteur est indifférent dans le système prostitutionnel actuel et passé. Il s’agirait pour une personne de vendre un service, de se prostituer. Or le système est ségrégatif : sexiste, classiste et raciste ; et la transaction n’est pas interindividuelle mais organisée comme tout commerce. Les anti-abolition, en libéraux, nient et acceptent toutes les divisions du travail :
le proxénétisme, qui tient entre 85 et 90 % des personnes prostituées [1] ;
la mise au service des femmes : les « clients » se servent, les proxénètes empochent. Colette Guillaumin a analysé la logique de caste et d’esclavage qui organise l’économie patriarcale. Françoise Milewski en a dressé le bilan en France [2]. Selon l’OIT (2004), la traite prostitutionnelle concerne à 98 % des femmes et des fillettes. Le système prostitutionnel met donc à profit et modernise les techniques et bénéfices patriarcaux ;
le colonialisme néolibéral, qui illégalise les travailleurs et les travailleuses et bafoue les droits humains. La prostitution est un moyen de son expansion par les crimes, le vol, la destruction des tissus sociaux et économiques de pays entiers [3].

La figure mensongère de l’« indépendante » nous fait croire que la prostitution est faite par et pour les « travailleuses » : l’argent leur reviendrait. Or l’argent circule entre hommes (clients/proxénètes), comme dans toute institution patriarcale, et il est capitalisé par le propriétaire (proxénète) du moyen de production (ici un humain), de manière très capitaliste. Ce mensonge permet aux anti-abolitionnistes de vendre l’idée, prétendument féministe, que la prostitution serait une manne économique pour les femmes. Or ce système est basé sur le genre au sens de division du travail entre les sexes [4].

Du marketing arrogant

Autre récupération opportuniste du combat féministe : Paola Tabet [5] a montré que l’échange économico-sexuel est l’effet et le catalyseur de l’exploitation des femmes par les hommes. Il faut abolir la « grande arnaque » qui nous transforme en « servantes » et en « putains ». Les anti-abolition retournent le concept pour dire : « toutes les femmes vivent de cet échange, donc il leur bénéficie… Promouvons l’arnaque en nous disant féministes ! »

Du marketing arrogant : promouvoir la « sexualité » au service des hommes quand nous tolérons déjà 48.000 viols par an commis contre les femmes de 20 à 59 ans ou acceptons la menace et la haine sexistes associées à la sexualité (« prendre, baiser, défoncer »). Dire que le « client » achète de la sexualité c’est adopter le point de vue des violeurs qui considèrent les femmes interchangeables et leur désir inutile. Il faut cesser ces mensonges. La réalité des femmes et des personnes féminisées par la prostitution est brutale. Elles sont opprimées par l’état patriarcal et par les proxénètes, selon les mêmes techniques : ils les empêchent d’être autonomes, de circuler librement, d’avoir des droits communs, leurs papiers. Par les violences, l’exploitation et le vol, ils rendent leur travail improductif et illégitime pour elles mais très profitable pour eux – par transferts internationaux et blanchiment. Mais surtout, les viols, agressions, actes de barbarie voire les meurtres sont couverts juridiquement et moralement par le contrat prostitutionnel, comme il y a 30 ans par le contrat de mariage.

Il devient évident que la prostitution est une monétarisation du patriarcat. Elle opprime donc toutes les femmes. Andrea Dworkin [6] définit notre oppression par l’imbrication de l’argent avec la sexualité, et les violences légales et illégales qu’elle nécessite. Réglementer une arnaque, légaliser une oppression ne peut que renforcer les inégalités [7].

Annie Ferrand
• Annie Ferrand est psychologue et doctorante à l’université Paris Ouest-Nanterre-La Défense.


[1] Richard Poulin (sous la dir.), Prostitution, la mondialisation incarnée, Syllepse, 2005, p. 18.

[2] Françoise Milewski, « Les inégalités entre les femmes et les hommes », sur Ladocumentationfrancaise.fr.

[3] Claudine Legardinier, Les trafics du sexe. Femmes et enfants marchandises, Milan, 2002.

[4] Christine Delphy, L’Ennemi principal (tome 2 : Penser le genre), Syllepse, 2009.

[5] Paola Tabet, « La grande arnaque. L’expropriation de la sexualité des femmes », Actuel Marx n° 30, septembre 2001.

[6] Andrea Dworkin à la Pornography Awareness conference à la Duke University, 1985, disponible sur Andreadworkin.com.

[7] Sheila Jeffreys « La légalisation de la prostitution, une expérience qui a échoué en Australie » sur Sisyphe.org.

Si ça continue, je vais me retrouver anar.....

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Prostitution/Travail du sexe - Page 16 Empty Dossier Prostitution

Message  Lascar Kapak Mar 26 Juin - 23:30

Je te rassure, on s'y fait !

Le dossier complet est disponible ici : http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3631

(Tous les liens du dossier prostitution disponibles en bas à gauche sur le fond rouge)
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Message  Louis_Lingg Mer 27 Juin - 6:13

C'est un peu aberrant de lire que ce qui "entrave la prostitution est forcement bon".
Ce qui entrave le marché est forcément bon, même quand ça sert le marché ?

Le libéralisme le plus absolu n'est pas le seul piège (et d'abord parce qu'il n'existe pas sans l'Etat, ni jamais dans une forme pure. Il faut se souvenir que le libéralisme est une forme de matérialisme abstrait). Et le fait de soutenir que "toute régulation est bonne" c'est vivre dans le mythe d'une économie qui serait raisonnable, une économie "à la papa" (parce que la prostitution fait aussi parti de l'économie politique en général, pas uniquement de celle du patriarcat).

Si les flics harcèlent les prostituées (et même les viols régulièrement), c'est et d'une par ce que ce sont pour la plupart des hommes (qui plus est avec le pouvoir viriliste supplémentaire que l'assermentation, la matraque et l'uniforme confèrent) et de deux parce que ce sont des flics ! Et que le rôle de la police est un rôle de défense du capital et de l'économie, et de normalisation qui impliquent le harcèlement (même "non-sexuel").

Il faut lire ce qu'écrit Mathieu Rigouste à ce sujet notamment à propos des émeutes de Villiers-le-bel :

"La police des quartiers populaires est structurée sur le mode de la domination virile, la pacification des cités reproduisant les archétypes de la soumission des corps féminins dans l’imaginaire patriarcal. La conquête coloniale avait été soutenue par une idéologie de la pénétration du territoire vierge, de sa prise par la force pour l’ensemencer. La colonie, la plantation et la cité sont conçues comme des territoires féminins et infirmes pour mieux justifier leur soumission et leur domestication "

Mathieu Rigouste, L’ordre sécuritaire et le soulèvement des quartiers populaires

Et d'autre part, le gouvernement actuel (ni même le précédant, ni aucun autre) ne cherche absolument pas à "abolir la prostitution" ni même l'empêcher. Ce dont je pense, il est incapable; aucun Etat au monde n'y étant jamais parvenu. Il peut au mieux, à force de répression, de normalisation et d'enfermement, l'invisibiliser en la rendant clandestine. Seul une révolution sociale -ou au moins l'action révolutionnaire- peut l'abolir, parce qu'elle abolira les conditions qui la justifient et la rendent possible, et en premier lieu le patriarcat (première division du travail pour Engels). Si l'Etat cherche à "pénaliser" les clients (surtout les amender et les ficher) c'est d'abord dans une démarche de normalisation et de contrôle purement policier (il justifie son arbitrage et sa présence dans n'importe quel type de transaction, même "non formelle" et/ou illégale, même de manière sporadique) et de deux (surtout je crois) dans une démarche de rationalisation économique. La prostitution (comprenant l'industrie du sexe, les réseaux de proxénète, etc) représente -même en tant qu'économie parallèle- l'un des plus importants secteurs de l'économie mondiale : donc l'Etat cherche à la taxer, et la contrôler dans une démarche régalienne. Le discours autour de tout ça, et le reste, c'est du vernis, c'est de l'idéologie.

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Message  Louis_Lingg Mer 27 Juin - 6:28

Et quand je parle d'action révolutionnaire, devrais-je préciser : principalement par l'action des femmes en mouvement pour leur propre libération. Notamment parce que les causes de la prostitution ne sont pas uniquement d'ordre économiques ou seulement dû aux conditions générales d'existence. Elle a des fondements profondément patriarcaux.

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Message  Lascar Kapak Mer 27 Juin - 9:02

Il peut au mieux, à force de répression, de normalisation et d'enfermement, l'invisibiliser en la rendant clandestine. Seul une révolution sociale -ou au moins l'action révolutionnaire- peut l'abolir, parce qu'elle abolira les conditions qui la justifient et la rendent possible, et en premier lieu le patriarcat (première division du travail pour Engels).

Je suis d'accord pour dire que la révolution sociale fera disparaître la prostitution, mais pas parce qu'elle abolira le patriarcat justement ! Parce'qu'elle abolira la contrainte économique ! Le patriarcat au contraire, comme l'homophobie ou le racisme par exemple, ne disparaitront pas avec le capitalisme et nécessite des luttes spécifiques.

Après évidemment, d'accord pour dire que tout les processus de légalisation, de la prostitution au cannabis, sont la volonté de l'Etat de mettre la main sur de l'argent qui lui échappe (de même que les carottes que peut m'offrir mon grand père, et à quand une loi pour avoir le droit de faire un jardin ?, ou encore le coup de main du voisin pour je ne sais quelle tâche).
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Message  Louis_Lingg Mer 27 Juin - 20:17

Je suis d'accord pour dire que la révolution sociale fera disparaître la prostitution, mais pas parce qu'elle abolira le patriarcat justement ! Parce'qu'elle abolira la contrainte économique ! Le patriarcat au contraire, comme l'homophobie ou le racisme par exemple, ne disparaitront pas avec le capitalisme et nécessite des luttes spécifiques.

Comme je l'ai dit, je pense qu'il y a une économie politique du patriarcat. Quand je parle de patriarcat, je pense (en lisant les écrits féministes) qu'il s'agit d'un système autonome d'exploitation des femmes au profit des hommes : prostitution, travail domestique non-salarié, la famille, les différences de salaires, les rapports de classe de sexe dans la vie quotidienne, la prédation sexuelle et les violences permanentes afin de maintenir ce système parmi lesquelles l'ostracisation des contestataires, le viol et sa culture, les violences sexistes (une femme qui meure tout les deux jours sous les coups de son conjoint rien qu'en France), le harcèlement, et ce même par la police, etc), et pas juste d'idéologie ou d'un système de "genres". A la manière dont tu le formules, on pourrait croire que le patriarcat est quelque chose d'extérieur à l'économie.

Moi je pense que si on n'abolit pas le patriarcat, on ne peut pas abolir le capitalisme (et réciproquement évidemment) même si et en fait logiquement, je suis aussi d'accord avec l'idée que celà nécessite des luttes "spécifiques" (ou plus précisément autonomes) mais précisément parce que l'émancipation des exploité.e.s est l'oeuvre des exploité.e.s (ou n'est pas). Déjà le patriarcat est antérieur au capitalisme, mais il ne s'est pas "subsumé" dedans : je dirai plutôt qu'il s'est rationalisé et sophistiqué avec le développement de l'industrie entant que système politique et économique et qu'il en est en partie à l'origine (du capitalisme).

Il faut lire les théories féministes sur l'enclosure dans les campagnes anglaises à ce sujet. Et bien que je ne sois pas marxiste, je recommande chaudement de (re)lire Engels dans "L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat" à ce sujet aussi :

"La première opposition de classe qui se manifeste dans l'histoire coïncide avec le développement de l'antagonisme entre l'homme et la femme dans le mariage conjugal, et la première oppression de classe, avec l'oppression du sexe féminin par le sexe masculin. Le mariage conjugal fut un grand progrès historique, mais en même temps il ouvre, à côté de l'esclavage et de la propriété privée, cette époque qui se prolonge jusqu'à nos jours et dans laquelle chaque progrès est en même temps un pas en arrière relatif, puisque le bien-être et le développement des uns sont obtenus par la souffrance et le refoulement des autres. Le mariage conjugal est la forme-cellule de la société civilisée, forme sur laquelle nous pouvons déjà étudier la nature des antagonismes et des contradictions qui s'y développent pleinement."


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Message  Louis_Lingg Jeu 28 Juin - 6:00

En fait je m'apperçois que ce que j'ai écrit fait très "théorique"... Mais pour conclure simplement : je pense que les conditions dans lesquelles vivent les femmes et rendent la prostitution possible ne sont pas que le fait du capitalisme (ni même uniquement d'ordre économique) mais peut être même essentiellement du patriarcat, et qu'il faut donc l'attaquer si on veut remettre en cause la prostitution (et son corolaire : la famille). La preuve c'est qu'historiquement la prostitution existait bien avant le capitalisme, même si (comme tout le reste en fait) elle a atteint un développement exponentiel avec le développement de l'industrie et donc du capitalisme.
Mais si on s'arrête à ce constat on ne peut que revenir à des formes antérieurs d'exploitation.

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Message  Roseau Lun 2 Juil - 15:34

http://www.anticapitalistas.org/Resolucion-sobre-la-prostitucion
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Message  yannalan Lun 2 Juil - 18:00

Extrait copie bac philo ES 2012 (le Télgramme)
"On constate que tous dans la société ne travaillent pas pour être utiles. Certains travaillent aussi pour leur plaisir. Les prostituées par exemple joignent l'utile à l'agréable..."

Ben voyons....

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Message  sylvestre Dim 8 Juil - 15:38

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Message  Invité Mar 24 Juil - 14:28

Services sexuels pour les handicapés : la pitié dangereuse

25 mai 2011

par Catherine Albertini, chercheure et membre de Choisir la cause des femmes

Source - http://sisyphe.org/spip.php?article3873


« Etant donné les films pornos que visionnent les personnes handicapées dans les établissements, le sexe qui s’étale partout, comment leur refuser ce qui est promis à tous ? » Marcel Nuss cité par Claudine Legardinier, Prostitution & Société, décembre 2008.

En France la question d’un accompagnement sexuel pour les personnes handicapées est posée depuis qu’un député UMP, Jean-François Chossy, prépare une proposition de loi visant à créer un statut « d’aidant-e sexuel-le » à leur bénéfice. Si l’association de femmes handicapées « Femmes pour le dire, femmes pour agir » y est fermement opposée, Marcel Nuss fondateur de « Handicap et autonomie » est le lobbyiste acharné du droit des handicapés aux services sexuels. Droit que la société devrait prendre en charge en relevant le montant des allocations dont ils sont bénéficiaires. Il serait pour le moins étrange que cette revendication financière aboutisse, à l’heure, où, pour des raisons de restrictions budgétaires, tous les enfants handicapés ne peuvent être scolarisés en milieu ouvert - condition de leur intégration sociale et de leur autonomie future - faute de postes suffisants d’auxiliaires de vie scolaire.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, cette revendication de droit aux services sexuels n’est rien moins que la revendication d’égalité sexuelle entre hommes, handicapés comme valides, les handicapés voulant accéder aux mêmes droits sexuels que les hommes valides ce qui comprend entre autre le droit d’accéder au sexe des femmes dans la prostitution. Il s’agit davantage de revendiquer un droit « naturel » sur le corps des femmes que de revendiquer un droit au plaisir puisque celui-ci ne saurait jamais être garanti. Quand un homme se pose en victime il réclame des droits sur les femmes. Ce qui est en jeu ici, c’est donc la reconnaissance de la prostitution comme service social au bénéfice exclusif des hommes puisque la demande est spécifiquement masculine (une seule demande féminine a été enregistrée en 10 ans !). (1)

Le désir – intransitif - construit comme besoin se mue en droit, rétrécissant la sexualité en génitalité et, par l’alchimie de la transsubstantiation, la prostitution devient un mode privilégié d’accès à la sexualité du masculin métamorphosant le proxénétisme en principe organisateur de la compassion sociale chargé d’acheminer les denrées féminines disponibles à leurs utilisateurs-clients. La société compassionnelle du « tout marché capitaliste (…) tend ainsi aveuglément à réduire les êtres humains à du bétail qu’on mène de la crèche à la pâture, de la pâture à la saillie et de la saillie à l’abattoir. » (2)

Le système prostitutionnel qui crée pour une part les besoins, désirs mimétiques, fantasmes formatés par la pornographie, et leur satisfaction en mettant des femmes réelles à la disposition de clients qu’il a contribué à conditionner à la consommation, n’osait rêver d’une telle reconnaissance de son utilité sociale. Jusque là, le système se contentait de mettre en avant le droit des femmes prostituées à disposer librement de leur corps, renversant la situation effective de ces femmes dont le corps est mis à la libre disposition de clients solvables. Cette légitimation compassionnelle du système prostitutionnel rendrait de facto impossible toute forme de lutte contre les industries du sexe dont les femmes et les adolescentes sont les principales victimes à cause d’un accident chromosomique. Le principe de non discrimination serait aussitôt mis en avant par les valides car tout le monde peut, dans le domaine de la sexualité, se proclamer peu ou prou handicapé, trop timide, trop petit, trop laid, trop complexé etc...

Marcel Nuss ne se pose pas la question de l’égalité entre les sexes dans la sexualité, il invoque la souffrance de l’homme dont les « besoins ne sont pas entendus », il prend comme argument que « ça se fait ailleurs ». Effectivement, ces services sont prodigués dans les pays où la prostitution est regardée comme un droit de l’homme pour les hommes : les Pays-Bas, l’Allemagne ou la Suisse. Dans un entretien au quotidien Libération, toujours à l’avant-garde en ce qui concerne la défense des droits des minorités et à la traîne pour ce qui est de l’égalité sexuelle réelle entre les deux sexes, il compare « les blocages actuels à ce qui s’est passé en 1975 au moment où a été voté la loi qui a légalisé l’avortement sous certaines conditions. » (3)

Dans cette logique la légalisation de l’avortement - c’est à dire le droit des femmes à refuser une grossesse non désirée - équivaudrait au droit des hommes à la prostitution. Cet argument, déjà utilisé lors du débat sur la gestation pour autrui, ressemble à s’y méprendre à un retour de balancier en faveur du droit ancestral des hommes à disposer librement du corps des femmes à des fins sexuelles et/ou reproductives. Les féministes qui luttaient dans les années 70 pour l’accès à la contraception et le droit à l’avortement ne demandaient qu’une chose : le droit de pouvoir, comme les hommes, investir leur propre existence, d’être à elles-mêmes leur propre projet plutôt que de servir ceux d’un tiers – un fœtus non désiré par exemple - avec tout ce que cela implique matériellement et temporellement comme de vivre une grossesse, un accouchement, prodiguer des soins, avoir à assumer la responsabilité d’une éducation. Or ce droit, on l’oublie systématiquement, tous les hommes qu’ils soient valides ou handicapés, l’ont en naissant.

Dans une société qui prône les valeurs de liberté d’égalité et de fraternité entre tous les citoyens hommes et femmes, la sexualité ne s’achète pas, tout simplement. Le handicap n’est pas en soi une impossibilité absolue à entrer dans une relation de partage et de réciprocité. Paul Feyerabend, un des principaux philosophes des sciences du XX siècle, rendu handicapé à vie et impuissant à 19 ans lors de la seconde guerre mondiale, marié à plusieurs reprises au cours de sa vie apporte, dans son autobiographie, ce témoignage : « Quand je me retrouvais au lit (…) je devenais très attentif à tous les gestes que j’observais, à tous les sons que j’entendais et essayais de donner satisfaction avec des moyens différents de la procédure standard (en supposant qu’il existe une procédure standard). Il semble que j’y réussissais, en tout cas à certaines occasions. (…) Alors que j’aimais les étapes initiales d’une rencontre et que j’étais plus qu’heureux de suivre les indices et les instructions explicites qui m’étaient donnés, je n’ai jamais eu d’orgasme moi-même. » (4)

Notes

1. Claudine Legardinier, « Handicap : accompagnement sexuel ou prostitution ? », Prostitution & Société, décembre 2008.
2. Alain Accardo, De notre servitude involontaire, « contre-feux », Agone 2001.
3. Marcel Nuss, Handicap et sexualité : que ceux qui en ont envie puisse en bénéficier, Libération, 25 février 2011
4. Paul Feyerabend, Tuer le temps, Seuil 1996.

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Message  sylvestre Jeu 20 Sep - 16:24

Liberté d'expression

http://site.strass-syndicat.org/2012/09/quand-le-pcf-fait-taire-et-exclut-les-travailleurses-du-sexe/


Quand le PCF fait taire et exclut les travailleurSEs du sexe.

Act Up-Paris et le STRASS ont cette année choisi de faire stand commun à la Fête de l’Humanité, qui se déroulait ce week-end. Les militantEs d’une section locale du PCF ayant proposé à nos deux structures de les héberger sur leur emplacement, nous avons donc monté une table à nos logos, afin d’y distribuer publications et matériel de prévention VIH et IST.

Deux heures après s’être installéEs, nos militantEs se sont vues priéEs de lever le camp sous des prétextes fallacieux. En essayant d’obtenir des précisions auprès du responsable de stand, l’affaire Zoughebi (http://site.strass-syndicat.org/tag/henriette-zoughebi/) ainsi que la teneur de nos discours ont été mises en avant comme raisons légitimant notre exclusion.

Plus tard dans la journée de samedi, nous avons découvert la tenue d’un « débat » organisé par Femmes Solidaires : “nous allons abolir la prostitution” (http://femmes-solidaires.org/spip.php?rubrique=16).
Alors que depuis des mois, les voix des travailleurSEs du sexe s’élèvent contre cette idée parce qu’abolir la prostitution, c’est abolir les putes (or nous ne voulons pas être aboliEs), ce ne sont pas les putes qui ont été conviéEs au débat, mais toujours la même élue PCF, qui avait à l’époque privilégié la diffamation au débat.
Ceci nous laisse entendre que le parti communiste cautionne cette censure de la parole des premierEs intéresséEs, agissant ainsi comme si nous étions déjà mortEs.

Pour protester contre le fait que certaines féministes soutiennent des lois répressives, nous scandons souvent : « Envoyer la police, ce n’est pas du féminisme ». De la même façon, le PCF doit entendre qu’abolir des travailleurSEs, ce n’est pas du communisme.

C’est ce que semblent d’ailleurs penser de nombreuxSES militantEs, qui nous ont exprimé leur solidarité tout au long de la fête, et que nous tenons à remercier.

Nous exigeons :

- des excuses publiques du Parti Communiste Français
- la tenue de réels débats sur le travail sexuel avec la participation des premierEs concernéEs

Contact Presse :

Cécile Lhuillier – Act Up Paris : 06.65.64.52.88
Morgane Merteuil – STRASS : 06.63.58.45.23
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Message  Vals Sam 22 Sep - 13:13

J'avoue n'avoir pas compris qu'à la fête de LO, le "strass" ait tenu table ouverte....
Je ne vois pas ce que des gens qui revendiquent la prostitution comme un "travail" normal ont à faire dans une fête du mouvement ouvrier et à fortiori dans une fête communiste.
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Message  Byrrh Sam 22 Sep - 13:16

Vals a écrit:J'avoue n'avoir pas compris qu'à la fête de LO, le "strass" ait tenu table ouverte....
Le STRASS a tenu un stand à la fête de LO ? Ce n'est franchement pas à l'honneur de celle-ci.

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Message  dug et klin Sam 22 Sep - 15:05

Vals a écrit:J'avoue n'avoir pas compris qu'à la fête de LO, le "strass" ait tenu table ouverte....
Je ne vois pas ce que des gens qui revendiquent la prostitution comme un "travail" normal ont à faire dans une fête du mouvement ouvrier et à fortiori dans une fête communiste.

Tu peut citer tes sources Vals,car moi aussi je ne comprend pas.Peut etre qu'une autre orga a"sous-loué" de la place pour des brochures.
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Message  Vals Sam 22 Sep - 15:37

C'est à peu près ça mais un camarade vient de me dire que je me plantais ety qu'il n'avaient pas de satand et ont seulement et très temporairement joué les coucous.....
Il aurait de toutes façons inimaginable que des défenseurs du proxénétisme légal et des acheteurs de corps, demandent et surtout obtiennent d'exposer leur propangande...
Je comprends qu'ils aient pu être malvenus à la Fête de l'Huma, même si c'est bien sûr au PC et à ses militants de décider....

Mais paraitre cautionner des gens qui revendiquent la "normalisation" et la banalisation de la prostitution ne peut qu'être malsain pour le mouvement ouvrier et communiste.
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Message  fée clochette Sam 20 Oct - 11:54

http://www.feministes-radicales.org/2012/10/20/qui-recourt-a-la-prostitution/?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

Qui recourt à la prostitution ? Les victimes ou les agresseurs ?
Publié le 20 octobre 2012 par binKa

La version officielle est la version de l’agresseur : elle retourne la vérité.

J’entends de plus en plus répéter : « Temps de crise, précarité des femmes … elles vont recourir encore plus à la prostitution » … Les uns se frottent les mains, les autres s’alarment. Mais tous expliquent l’explosion de l’industrie du viol par l’agence des femmes, l’agence d’un sujet rationnel économique. On fait ainsi un lien entre hold up capitaliste et explosion de l’industrie du viol, sans même se demander si les hold-up ne marcheraient pas ensemble plutôt que de penser que les plus faibles se débrouillent …. On attribue aux femmes la capacité d’entraîner l’expansion du secteur, et on arrive à nous faire croire que dans une situation de crise, les femmes, elles, se débrouillent. En effet, ça tombe bien, les emplois semblent réservés car l’écrasante majorité des « travailleuses » sont … des femmes !Il existerait un secteur, visiblement économique, qui leur permettrait de survivre en temps de crise.

Comment laisser penser que la prostitution est une solution économique pour les femmes ? Qui à part les proxénètes et les quelques vitrines lobbyistes alibis sont capables de croire que les femmes vivent de cet argent qui circule en masse dans ce système ?

Au contraire. La précarité économique n’explique pas le « recours » à la prostitution, car sinon les hommes seraient beaucoup plus nombreux dans les personnes victimes.

Cette vision en fait est issue du point de vue de l’agresseur. 1) il voit la prostitution comme un business, car il ne voit que ce qui lui coûte à lui (coût d’« achat » ou coût de « production » pour les proxénètes) 2) il la voit comme une bonne affaire, car il y voit l’échange d’un rapport sexuel (de son point de vue, il s’agit de sexualité, au pire décevante, au mieux réjouissante) contre de l’argent. D’où le cynisme et le pragmatisme décomplexés de ce raisonnement qui consiste à penser que les femmes pourraient faire spontanément le « choix » d’affronter la pire menace de leur vie (menace de viol) pour vivre, voire vivre bien.

Or la prostitution est

un système de violences dites « sexuelles » (en fait sexistes)

qui dégage des bénéfices matériels pour tous les hommes (attaque les droits fondamentaux des femmes en suspendant le droit commun concernant une forme de viol, ce qui modifie les pratiques judiciaires et policières et détruit l’accès des femmes au droit de ne pas être violées) ;

et des bénéfices économiques considérables pour toute la clique virile (proxénètes individuels ou en réseaux et états).

Ce n’est pas la précarité des femmes qui pousse à la prostitution, ce qui explique la prostitution est la violence sexuelle masculine, et sa capacité structurelle à devenir une source de richesse pour les hommes.

Au plan structurel, au-delà des raisons subjectives que se donnent les protagonistes, ce qui explique l’entrée des jeunes filles et femmes dans la prostitution est

a) au plan économique, la pauvreté relative des femmes par rapport aux hommes

b) or, sur un autre plan, ils nous brutalisent sexuellement en masse

a) + b) = Cela veut dire que les possédants sont aussi des agresseurs sexuels. La violence économique leur sert donc à organiser leurs violences sexuelles, comme celles-ci renforcent considérablement la puissance des violences économiques sur nous. En tant que véritables agents du système, ils profitent de leur pouvoir économique pour en plus organiser le viol des femmes, puis le faire payer encore. Double Arnaque comme l’analyse Paola Tabet (2001 ; 2004). Triple arnaque quand on considère la trajectoire des femmes ainsi brutalisées : la paupérisation et l’escalade des violences sont intrinsèques au système de violences masculines, sous toutes ses formes institutionnalisées (conjugalité, système prostitueur).
La version de l’agresseur mène toujours à la négation de ses crimes et de ses bénéfices.

Il est dangereux de répéter, avec l’agresseur, que le système marche selon ce principe : la personne prostituée « recourt » à la prostitution pour survivre économiquement.

Car ceci entérine des contre-vérités :

- le système prostitueur ferait vivre économiquement les femmes, ce qui est une manière de dire que c’est un métier (en tant qu’activité produisant de la richesse pour la personne). FAUX. C’est une grande arnaque organisée par les hommes qui paupérise les femmes. De plus, ce n’est pas une activité économique mais la mise à profit de violences sexuelles, arnaque bien antérieure au capitalisme.

- ce raisonnement repose sur l’idée que les femmes malgré tout « choisissent » cette voie, en bon sujet rationnel économique, et que c’est ce choix qui est déterminant. FAUX. Tout démontre que les « choix » que font les femmes sont des faux-choix, qui ne sont pas motivés par la recherche du meilleur terme mais plutôt leur évite le pire dans une situation qu’elle ne maîtrise pas.

- ce serait la personne prostituée qui serait le moteur du système, en « s’engageant » dans la prostitution, elle serait l’agent et même agent économique du système. FAUX.

L’agent économique du système est celui auquel ce système bénéficie et historiquement, celui pour lequel il a été et est organisé : les hommes comme clique possédante.

De plus, l’agent est celui dont les décisions sont détemrinantes sur sa propre vie voire celle d’autres. En l’occurrence, les femmes n’ont pouvoir ni sur la vie des prostitueurs, ni des proxénètes (l’inverse par contre, si) et pour 90% d’entre elles –tenues pas le proxénétisme – elles n’ont pas même pouvoir sur leur propre vie.

Enfin, l’écrasante majorité des femmes arrivent à la prostitution par l’agence des hommes. C’est l’inégalité économique entre hommes et femmes (monopole des ressources, des logements et des moyens de vivre) qui fait que les hommes ont le pouvoir d’imposer leurs violences sexuelles, soit en « monnayant » les miettes qu’ils nous cèdent (logement ou emploi) soit en organisant la collectivisation des violences masculines (organiser des « partouzes » payantes, les filmer, puis céder à d’autres « propriétaires » le droit de violer leur conjointe, leur sœur, etc.).
L’agent économique et le sujet des violences n’est pas la victime mais l’agresseur.

Les violences sexuelles masculines sont le pilier du système de domination masculine. Elles sont continuelles et ponctuées de pics de violences imprévisibles : actes d’intimidation par un inconnu, humiliation publique par le petit copain qui « joue » à nous poursuivre et nous maintenir à terre, agressions sexuelles dans les transports publics extrêmement fréquents à l’adolescence, etc.). Comme telles, elles détruisent les défenses psychiques, depuis la capacité à prendre des initiatives pour vivre mieux jusqu’à préserver ses intérêts vitaux en face de la précarité ou du danger. C’est ainsi qu’elles désorganisent la vie des femmes, au point de nous mener à la dépression ou à des handicaps psychiques menant à l’invalidité.

Ces violences sont normatives. Elles mènent les femmes à la docilité hétérosexuelle et à l’anesthésie face à ses dangers, toujours coûteux, souvent mortels. Cette socialisation est une destruction psychique qui construit l’« identité féminine ». Cette destruction violente s’accompagne de rétorsions économiques : exploitation, mise sous dépendance dès l’enfance, etc.

S’il y a un facteur économique expliquant l’entrée dans la prostitution, c’est dans l’écart de ressources entre femmes et hommes : en période de crise, il n’y a pas que les capitalistes qui s’enrichissent quand les pauvres s’appauvrissent. Il y a un véritable décrochage économique, les hommes concentrant les ressources disponibles, asséchant les femmes. Ils détiennent aussi de plus en plus tous les accès à ces ressources (à l’emploi, au logement). Comme des douaniers corrompus d’un régime dictatorial, chaque agent est en capacité matérielle de s’accaparer une part des ressources collective de leur claste pour en monnayer quelques miettes par l’agression sexuelle ou le viol (exemple connu de toutes : ce que les hommes nomment « promotion canapé », en fait droit de violer acquis aux supérieurs). Double peine pour les femmes.

Chaque homme détient toujours un peu de ce dont une femme a besoin, tous les hommes collectivement détiennent ce dont nous avons besoin. Ils obtiennent donc de nous ce qu’ils veulent contre des miettes de ce dont nous avons un besoin vital (y compris l’amour, car nul humain ne peut vivre dans la haine de soi, ne peut avancer sous le regard de mépris d’un monde ennemi).

Individuellement et collectivement, ils ont donc de quoi nous approcher et nous victimiser en prétendant nous faire survivre.

De fait, les femmes, statistiquement, ne « recourent » pas à la prostitution, ça c’est une vision fausse du moteur du système prostitueur. Dire que c’est la précarité qui les y pousse, c’est 1) faire aussi croire que ce système de violences sexuelles est une ressource économique pour les femmes : pur mensonge du système prostitueur qui prétend faire d’un système de violences masculines un business fait pour les femmes. 2) effacer de l’équation les violences sexuelles masculines : stratégie de l’agresseur.

En fait, ce sont les hommes qui sont en contact avec elles qui les enchaînent à ce système, à force de violences sexuelles, facilitées par des violences économiques. Le cas typique (avant ou hors réseau) est la violence par conjoint : la mise en prostitution n’est qu’un des formes que prend le projet de destruction et de profitation de l’agresseur.
Remettre la vérité à l’endroit pour y voir clair dans les évidences.

Il serait en fait plus juste de dire : les hommes en tant que caste dominante recourent à la prostitution en temps de crise de leur système : crise idéologique et matérielle (revendications féministes ayant abouti à quelques droits) et crise économique (la violence sexuelle masculine est l’un des plus grands moteurs de l’économie patriarcale – du secteur publicitaire à l’industrie du cinéma en passant par la prostitution et la pornographie, les industries sexistes dégagent des sommes astronomiques). Les hommes en tant qu’individus recourent à la prostitution pour les mêmes raisons : refus de la contestation de leur pouvoir et rapacité économique.

>> De fait, la question du « consentement » des victimes est réglée : il existe un principe dans les droits fondamentaux qui veut que personne ne peut consentir aux violences, à sa propre destruction. Cette notion de consentement est à BANNIR de nos argumentaires féministes, car elle est une notion du patriarcat dans sa phase capitaliste, quand les agresseurs possédants ont décidé de couvrir leurs exactions par le pacte démocratique, en prêtant à leurs sujets la liberté de décider de leur destin, alors même que les inégalités se creusaient.

>> la question du « choix » tombe aussi : ce ne sont pas les femmes qui sont les agentes du système – ce sont les hommes qui « choisissent » de violer ou de vendre leur droit d’appropriation.

>> la question du « métier » tombe aussi : un métier qui a pour « activité » le viol et la violence masculine (violence par conjoint, violence familiale, violence de trafic) n’en est pas un, c’est juste un marché cynique qui tire profit d’actes criminels.
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Message  Vals Sam 20 Oct - 12:09

Beaucoup de réflexions intéressantes dans ce texte qui font pièce à cette idée odieuse d'une banalisation/normalisation d'un pseudo-travail du sexe considéré comme un métier.
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Message  verié2 Sam 20 Oct - 12:16

Juste deux remarques sur ce texte qui aborde la prostitution sous un angle intéressant :
-On peut supposer que, en période de crise, le nombre des hommes prostitués augmente aussi, même si ce n'est peut-être pas dans une même proportion que les femmes. Quelles que soient les manières dont on en arrive à la prostitution, et même si toutes et tous les prostitué(e)s ne sont pas poussés par la misère, ni même la pauvreté, celles-ci jouent tout de même un rôle important.
-Ces observations ne règlent pas le problème de la répression. S'il ne faut pas banaliser la prostitution, faut-il la réprimer ?
-

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