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Prostitution/Travail du sexe

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Message  Turritopsis Nutricula Dim 5 Juin - 7:45

loriot2010 a écrit:.
C'est bien gentil de faire dans la poésie ou la conceptualisation mais à un moment faut redescendre sur terre ...

Suspect mouai, ben amuse toi avec tes histoires de "viol consenti", mr l'homme féministe. Je retourne planer dans un monde où les mots ont un sens
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Message  Toussaint Dim 5 Juin - 23:51

Oui, les mots peuvent faire mal
Aussi longtemps que les "Slutwalks" définiront la prostitution comme un travail, nous ne voulons rien avoir affaire avec ces défilés


30 mai 2011

par Rebecca Mott, écrivaine



Je suis allée lire ce qui s’écrivait à propos de différentes Slutwalks (Marches des salopes) – et je remarque que ce qu’elles répètent sans arrêt à propos du sens de leur campagne, c’est qu’aucune femme ne devrait être violée, qu’elle baise « pour le plaisir ou pour le travail ».

Ça me fait mal. C’est la principale raison pour laquelle un grand nombre de femmes ayant quitté la prostitution ne veulent en aucune façon être associées à ces Slutwalks. Elles sont tellement blessées et en colère de voir la prostitution une nouvelle fois qualifiée de « travail » qu’elles en retombent dans le silence.

Je me sens malade à en mourir de cette idée que d’être dans le commerce du sexe peut être considéré comme un travail – et oui, je me répète une fois de plus – mais tant que toutes les femmes et les hommes qui prétendent lutter contre la violence sexuelle n’auront pas cessé d’appeler cela « le travail du sexe », je ne trouverai pas le repos.

Ce n’est pas du travail, c’est de l’exploitation, de l’esclavage sexuel, des violations des droits fondamentaux de la personne, cela devrait être qualifié de torture.

Évidemment, comme dans toutes les formes d’exploitation, et en particulier l’exploitation qui a été normalisée, la classe des personnes prostituées a trouvé des façons de s’adapter à un monde dont elles croient avoir peu de chances de sortir.

C’est normal ; et une façon de survivre pour la plupart des prostituées consiste à s’adapter à leur rôle et à avoir l’air d’être satisfaites de leur sort.

Mais loin de signifier que cela fonctionne, cela s’appelle plutôt survivre par les seuls moyens dont on dispose.

La prostituée apprend à sourire, alors qu’elle est constamment violée. La prostituée apprend à parler la langue de l’autonomisation, ce qui permet aux prostitueurs de se prétendre ses victimes – parce qu’un prostitueur heureux est plus payant pour le commerce du sexe.

J’ai eu la naïveté de croire que le but de ces Slutwalks était de confronter le droit des hommes à commettre des viols. Quelle sottise de ma part : elles s’opposent plutôt au viol des non-prostituées, mais dans le cas des prostituées, une fois que vous avez défini leur condition comme du travail, il devient sacrément difficile de parler de viol.

Cela ne devient un viol que si la prostituée appelle cela un viol mais surtout, cela n’est du viol que si un observateur extérieur décide que cela ne fait pas partie du rôle social de la prostituée.

Mais demandez-vous comment une femme prostituée pourrait appeler cela du viol.

Enfermées dans une situation de torture qui semble ne jamais devoir finir, la plupart des personnes en feront ce qu’elle n’est pas. Les êtres humains s’adaptent à l’enfer par le déni.

Les soldats envoyés sur le Front de l’Ouest pendant la Première guerre mondiale parlaient de leur vie quotidienne en ignorant la boue, les rats, les bombes, les corps mutilés et le fait qu’ils étaient très susceptibles d’y rester.

La plupart des personnes emprisonnées dans les camps de concentration se sont adaptées en se refermant et en ne vivant que de minute en minute, survivant en s’interdisant de se soucier de l’avenir, en refusant de reconnaître que leur survie n’était jamais entre leurs mains.

Les personnes prostituées qui vivent avec des viols par milliers, dont on fait des orifices à torturer et à humilier, vivent, elles, avec le bruit de fond de la disparition d’autres prostituées et en sachant que si elles sont assassinées, personne ne s’en souciera.

Les personnes prostituées sont censées avoir choisi ce mode de vie et ne le voir que comme un sale boulot, mais, bon dieu, quelqu’un doit bien faire.

C’est drôle de voir que ce « quelqu’un » n’est presque jamais la personne qui ramène la prostitution à un simple travail, drôle que tant de gens qui disent que la prostitution n’est que du « travail du sexe » ne voudraient pas se retrouver dans une pièce avec des prostitueurs qui attendent en file pour les baiser.

Au lieu de cela, ils élaborent un fantasme « soft-core » de ce qu’est le « travail du sexe ».

Dans ce fantasme, les prostitueurs sont respectueux et conviennent clairement de ce qui va se passer et de ce qui est interdit. Ces beaux messieurs ne feraient jamais de mal à la prostituée, à moins bien sûr que ces actes soient planifiés.

Dans ce fantasme, il y a surtout du sexe « normal », rien de sadique, pas de prostitueur qui oublie que la prostituée est un être humain.

Oh, et s’il arrivait que les choses tournent mal, dans ce fantasme, les gérants auront des mesures de sécurité à l’intention de la prostituée et ils banniront le prostitueur violent.

Pour l’immense majorité des prostituées, ce fantasme est une blague de mauvais goût.

Nous savons que les prostitueurs nous achètent pour nous posséder entièrement et, en réalité, lorsqu’un d’entre eux décide de se comporter en porc sadique, la prostituée individuelle et les prostituées en tant que classe n’y peuvent rien d’autre que d’espérer lui survivre.

La prostitution est essentiellement affaire de profit, de plaire aux prostitueurs pour qu’ils reviennent souvent, elle n’a rien à voir avec le bien-être des « marchandises ».

Il est tout à fait naïf de croire que le commerce du sexe fera un jour de la sécurité des personnes prostituées une priorité – les soi-disant précautions de sécurité ne sont là que pour créer un vernis d’« employeur » attentionné, tout en amassant d’énormes profits par la destruction des droits humains des prostituées.

Voilà pourquoi moi et énormément de femmes sorties de la prostitution ne pouvons appuyer les Slutwalks, car nous savons que ce n’était pas du travail que nous faisions, mais de la torture, le vol de nos droits humains et un esclavage sexuel.

On ne nous a pas autorisées à définir nos viols comme des viols, mais simplement comme notre rôle, quelque chose que nous aurions choisi. Donc, comment pourrions-nous signaler un viol, si nous avons perdu les mots pour dire le viol ?

Donnez-nous les mots pour dire la torture ou classifiez la prostitution comme un viol, comme une guerre, et peut-être pourrons-nous alors lentement trouver les mots pour signaler notre destruction.

Jusqu’à ce que les Slutwalks cessent de la définir comme un travail, nous ne voulons rien avoir affaire avec ces défilés.

Texte original : « Words Will Hurt You », le 26 mai 2011

Traduction : Martin Dufresne et Michèle Briand

Mis en ligne sur Sisyphe, le 27 mai 2011

Rebecca Mott, écrivaine


Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=3902 -



Rebecca Mott, écrivaine
Je suis une écrivaine britannique, survivante d’abus sexuels dans l’enfance et de la prostitution. Une partie de la maltraitance que m’a infligée mon beau-père durant mon enfance a été la violence psychologique de me faire regarder de la pornographie hyperviolente. Combinées à la violence sexuelle qu’il m’infligeait, ces images me faisaient ressentir que je n’avais d’autre valeur que celle de servir d’objet sexuel à un homme et que le sexe était toujours associé à la violence et à la douleur. À 14 ans, je suis tombée dans la prostitution et elle était extrêmement sadique. Je ne m’en suis pas détournée pas car j’éprouvais trop de haine de moi-même pour y reconnaître de la violence et du viol - j’avais l’impression que c’était tout ce que je méritais. J’ai fait de la prostitution entre l’âge de 14 ans à 27 ans et, la majorité du temps, les hommes qui m’achetaient tenaient à m’infliger des rapports sexuels très sadiques. Je me suis habituée à des viols collectifs, du sexe oral et anal violent, et au fait de devoir jouer des scènes de porno dure - cela devint mon existence. J’ai failli être tuée à plusieurs reprises, et fait beaucoup de tentatives de suicide, mais j’ai survécu. Quand j’ai réussi à quitter le milieu, j’ai effacé durant 10 ans la plupart de mes expériences. Ce n’est qu’après avoir dépassé le souvenir des violences de mon beau-père que j’ai trouvé l’espace mental pour me souvenir. Se souvenir de la prostitution est terrible, et je souffre d’un lourd syndrome de stress post-traumatique (SSPT). J’ai créé mon blog pour explorer mon SSPT à titre de survivante à la prostitution, pour réclamer l’abolition du commerce du sexe et pour faire état des conditions terribles de la prostitution vécue à l’intérieur. J’essaie d’écrire de la prose poétique, mais je crois que mon travail est de nature politique.
Toussaint
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Message  Toussaint Dim 5 Juin - 23:54


source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=3878 -




Prostitution et traite des êtres humains, controverses et enjeux

15 mai 2011

par Richard Poulin, sociologue




Résumé

Dans le domaine de la prostitution, de la traite des êtres humains et du trafic des migrants, les perspectives politiques conditionnent en grande partie les recherches, les questions posées, les hypothèses envisagées ainsi que les problématiques. Après avoir examiné la fracture théorique et analytique qui oppose les chercheurs qui définissent la prostitution comme un travail et ceux pour qui elle est une disposition du pouvoir masculin, l’article examine la notion de « victime ». Il met en évidence certains de ses enjeux, à travers notamment le processus de négociation menant à l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée. Il fait notamment ressortir que le refus de la notion de victime a pour conséquence la criminalisation des personnes prostituées, qu’elles soient recrutées localement ou à l’étranger.

***
L’angle selon lequel est analysée la prostitution détermine ce qui est au cœur de la problématique : les personnes prostituées et les conditions d’exercice de la « vente » des « faveurs » ou des « services » sexuels, ce qui est l’approche traditionnelle mais prétendument nouvelle des recherches sur la prostitution, ou les hommes pour qui et par qui ce système existe. La définition de la prostitution comme un système structuré par les proxénètes qui garantissent, contre rémunération, aux hommes l’accès commercial aux corps des femmes, des enfants et des êtres féminisés, déplace l’analyse vers ceux qui organisent et profitent de la prostitution d’autrui ainsi que vers la « demande » masculine. Car, qu’elle soit féminine — fillettes, jeunes filles ou femmes de tous âges — ou masculine — garçons, adolescents et jeunes hommes, travestis et transsexuels — la prostitution est une institution sociale à l’usage quasi exclusif des hommes. Elle est une industrie essentiellement vouée au plaisir masculin, ce plaisir étant compris en termes de pouvoir et pas seulement en termes de « satisfaction sexuelle ».

Les chercheurs sont profondément divisés sur la question, tout comme le sont les féministes, les politiciens et la population en général. Une véritable ligne de fracture oppose ceux qui définissent la prostitution comme un « travail » et une vente de « services sexuels », qui veulent la faire reconnaitre comme un choix, voire comme une expression de la sexualité féminine ou même comme une subversion du système, et ceux pour qui le système prostitutionnel est une des formes de la violence faite aux femmes, une disposition du pouvoir masculin et une violation des droits humains. Pour l’essentiel, les débats se déploient entre les abolitionnistes, les dérèglementaristes et les règlementaristes. Les prohibitionnistes, qui pourtant représentent un courant important dans la société, participent peu à l’heure actuelle dans les controverses.

L’état des recherches au Canada et au Québec

Selon les perspectives défendues, la prostitution est définie comme un « travail du sexe » et un « métier » (qui plus est, le plus vieux du monde) ou comme une institution d’oppression des femmes qui est apparue historiquement vers VIe ou Ve avant J.-C en même temps que les premiers marchés, notamment les marchés d’esclaves, et la dégradation du statut des femmes dans les sociétés. Certains parleront d’inégalité structurelle entre les sexes et de violence sexuée, d’autres d’exploitation sexuelle et même d’esclavage, plusieurs de choix rationnel, libre et d’empowerment, quelques-uns de déviance et de criminalité. Certains porteront une attention particulière aux causes de l’entrée dans la prostitution tandis que d’autres limiteront l’analyse aux conditions d’exercice de l’activité des personnes prostituées adultes sans prendre en compte la prostitution juvénile. Pourtant, les recherches montrent qu’environ 80 % des adultes en situation de prostitution ont été prostitués au Canada à un âge mineur. L’âge moyen de recrutement tourne autour de 14-15 ans. Le même phénomène est noté dans les autres pays capitalistes dominants. Évidemment, dans de telles conditions, la prétention que les personnes prostituées exercent un libre choix relève de la profession de foi, du moins pour la grande majorité des personnes en situation de prostitution.

La prostitution est perçue par d’aucuns comme une opportunité économique pour les femmes et même comme un travail plus avantageux qu’un autre , non seulement plus rémunérateur, mais également comme l’un des rares lieux où s’exerce un « pouvoir féminin ». Enfin, des recherches québécoises examinent les liens entre la traite des humains, le tourisme sexuel, le crime organisé, la mondialisation capitaliste néolibérale et la croissance internationale et locale de l’industrie de la prostitution. D’autres nient en partie ces liens et circonscrivent la question de la traite des humains à des fins de prostitution à une migration de travailleuses du sexe. Plusieurs essais contradictoires sur le féminisme et la prostitution ont été récemment publiés. Enfin, depuis peu, des recherches s’intéressent aux clients prostitueurs.

Les partisans de la dérèglementation mènent des recherches sur les conditions d’exercice d’un « travail sexuel marginalisé » et stigmatisé, voire « émotionnel ». Leurs enquêtes, basées sur des échantillons « boule-de-neige » ou « par filière », s’effectuent avec l’aide des associations des « travailleurs du sexe » et sont habituellement limitées à ce réseau particulier. Il est donc inapproprié de généraliser les résultats de ces enquêtes à l’ensemble de l’industrie. Toutefois, ces recherches mettent en évidence certaines facettes — stigmatisation, criminalisation, problèmes de sécurité et de santé publique, négociations avec les clients, etc. — tout en ne s’intéressant pas à d’autres aspects : conditions et modalités de l’entrée dans la prostitution, agressions sexuelles dans l’enfance, désir de quitter, stress post-traumatique, piètre estime de soi, suicides et tentatives de suicide, etc.

Les recherches à partir d’autres types d’échantillons explorent les liens entre les fugues ou le rejet du foyer familial et les probabilités de l’entrée dans la prostitution ; les agressions sexuelles dans l’enfance étant l’une des grandes causes de la fugue des jeunes . Aussi, ces recherches montrent un lien étroit entre la probabilité d’intégrer la prostitution et le fait de quitter le milieu familial à un âge précoce, d’avoir été victime de violence sexuelle dans l’enfance et, dans le cas des jeunes hommes, d’avoir subit des discriminations et des violences dues à leur orientation sexuelle . Certaines recherches mettent en évidence le passage de la prostitution occasionnelle de survie à la prostitution régulière . D’autres facteurs sont également examinés pour comprendre le recrutement : classe sociale, appartenance à une ethnie ou à une minorité nationale, pauvretés, croissance des inégalités sociales et banalisation de la prostitution . Enfin, le rôle des gangs criminalisés de jeunes dans la prostitution des filles d’âge mineur a fait l’objet de recherches. Ce facteur est relativement récent : ces gangs ont fait leur apparition au Canada dans les années 1980 et ont investi les industries du sexe dans les années 1990.

Sont explorées également les violences subies par les personnes prostituées, tant de la part des proxénètes que des prostitueurs. Les taux d’agressions physiques et sexuelles ainsi que les taux de mortalité sont très élevés. Les femmes prostituées au Canada connaissaient, au début des années 1990, un taux de mortalité 40 fois supérieur à la moyenne nationale et risquaient 20 fois plus l’assassinat. Ces taux sont peut-être encore plus élevés : les femmes prostituées seraient de 60 à 120 fois plus souvent agressées physiquement et victimes d’assassinat que tout autre groupe social. Chez les escortes, les tentatives de suicide et les taux de suicide sont les plus élevés au pays, toute catégorie sociale confondue.

D’autres recherches examinent les liens entre les infections transmises sexuellement, la consommation de drogues et d’alcool et la prostitution. La prostitution est généralement associée à la toxicomanie. Un facteur a pourtant été mis en évidence : la prévalence de l’usage de drogues est sensiblement plus élevée chez les personnes prostituées que chez les non-prostituées, mais l’abus de drogues suit généralement l’entrée dans la prostitution plutôt qu’elle ne la précède. À l’évidence, les drogues permettent aux personnes prostituées de supporter leur prostitution. Mais la dépendance créée les entraine à poursuivre sinon accélérer les activités prostitutionnelles dans des conditions de plus en plus risquées et où l’entraide est quasiment inexistante. Enfin, certains liens entre l’injection forcée de drogues dures et le « formatage » à la prostitution ont été mis en évidence par des organisations qui œuvrent sur le terrain.

Un certain nombre de recherches récentes soulignent la stigmatisation sociale dont sont victimes les personnes prostituées. Le harcèlement policier et judiciaire, la criminalisation et les amendes qui en découlent forcent les personnes prostituées inculpées à multiplier les passes, ce qui fait du système judiciaire à la fois un complice et un responsable de la prostitution des personnes. Les préjugés et les méconnaissances ont pour effet de ne pas tenir compte de la parole et du vécu des personnes prostituées. Les plaintes pour viol, agressions physiques et sexuelles des personnes prostituées sont rarement prises en compte par le système (hôpitaux, police, justice, etc.). Elles sont souvent minimisées et interprétées comme faisant partie des « risques du métier ». L’inexistence de services appropriés est largement mise en évidence ainsi que l’inadéquation des services existants.

Puisque la majorité des personnes prostituées souffrent d’un état de stress post-traumatique , les tribunaux devraient les considérer comme des victimes et non uniquement comme des témoins, et, à ce titre, elles pourraient bénéficier d’un support et d’un accompagnement. Elles font en général de « mauvais témoins » : elles ont des trous de mémoire, se contredisent, s’effondrent. Pour le juge, elles paraissent de « mauvaise foi ». C’est qu’elles revivent les situations qui ont provoqué chez elles un stress intense. Ne pas tenir compte de cette réalité, c’est favoriser systématiquement le prostitueur et le proxénète.

La normalisation sociale de la prostitution et sa reconnaissance comme travail auraient pour effet de poser les bases d’une « déstigmatisation » et d’en finir avec les discriminations. Les abolitionnistes considèrent que la règlementation de la prostitution signifie dans les faits un renforcement de l’isolement social et de la stigmatisation. Les gouvernements règlementaristes relèguent les personnes prostituées dans des zones de tolérance, généralement loin des regards (souvent dans des quartiers industriels), et d’autant plus dangereuses, préconisent l’enfermement dans des bordels sous contrôle des proxénètes qui opèrent en toute légalité, tout en criminalisant les personnes prostituées qui ne sont pas en règle, surtout celles qui sont visibles (sur le trottoir).

Pour lire la suite ainsi que les références et les définitions, téléchargez le fichier ci-dessous enb format word ou PDF.

Source : Article publié dans les Cahiers de recherche sociologique, n° 45, janvier 2008, p. 133-152.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 mai 2011

Richard Poulin, sociologue



Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=3878 -


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Message  Toussaint Lun 6 Juin - 0:07

mouai, ben amuse toi avec tes histoires de "viol consenti", mr l'homme féministe. Je retourne planer dans un monde où les mots ont un sens

Amusant, le coup de pied de l'âne sur l'homme féministe... Mais tu retournes planer dans un monde où les mots ont un sens qui arrangent les hommes et leur permet de violenter des personnes en laissant un billet sur la table en toute bonne conscience. Cela s'appelle profiter de la misère et de l'oppression, de la souffrance pour s'imposer à une personne et à un corps qui ne vous désirent pas.

Dans le cas d'un viol il n'y a absolument aucun choix possible.

Ah? Parce qu'en plus les prostituées ont le choix? Pour ce qui concerne l'écrasante majorité de celles et ceux qui survivent de la prostitution, le choix n'existe pas. Mais si tu avais lu les stats, si tu avais lu les textes au dessus, tu saurais probablement que ce que tu dis est faux. Les gens que nos réglementaristes voudraient voir convertis en chefs d'entreprise et les jules qui tyrannisent leur copine ne sont pas souvent du genre à laisser un choix quelconque...
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Message  sylvestre Lun 6 Juin - 8:48

fée clochette a écrit:
sylvestre a écrit:Mouais, mais enfin ta position n'est pas hyper claire : tu es contre l'orientation des CCOO ou bien ?

oui je suis contre cette orientation (ça ne m'étonne guère des CC OO de toute façon). La question des droits ne doit pas se poser comme elle se pose dans cet article. Les droits doivent exister pour les prostitué=es en tant que droits individuels, des droits pour chaque être humain, parce qu'il est un être humain, et ce, quelque soit "l'activité". Les droits à la sécu, à la protection sociale en général, le droit au logement sont des droits universels. Et surtout des moyens pour aider les prostitué-es à se sortir de cette abomination. On doit se battre pour que chaque individu puisse en bénéficier et pas parce qu'il est plombier, caissière, prof ou prostitué.

Ca me semble très abstrait comme position : dans un monde où ces droits dépendent du statut de travailleur-se il est logique que les individus qui réclament ces droits et sont des travailleur-ses partent de là. Ta position, ça me rappelle un peu les slogans maximalistes des militants qui ne veulent pas demander de papiers pour les sans-papiers, vu que les papiers servent à l'Etat pour contrôler les individus, et que les droits au travail, à la santé, etc. ne devraient pas en dépendre (ce qui est juste, mais complètement inefficace comme position dans le mouvement immédiat).


Quant à ce qui est dit sur les horaires de "travail", je ne commente même pas tellement ça m'énerve. ils vont réglementer le nombre de fellations aussi ?

Ce qui est dit où ? Je ne vois rien là dessus dans l'article que j'ai posté.


Quant à la remarque sur le comblement de la sécurité sociale espagnole ... bel argument.

Oui, ça c'est mauvais, mais dans le même genre et pas plus grave à mon avis que les arguments opportunistes sur le fait que l'immigration peut permettre de payer les retraites, etc.


En admettant qu'il y ait quelques dizaines, voire centaines de prostituées qui se disent libres d'exercer, sans les macs en embuscade, n'est pas suffisant à mes yeux pour réglementer une activité dont la grande, l'hyper majorité de celles et ceux qui la pratiquent le font dans la souffrance, la violence, sans choix, sans liberté.


Réglementée, elle l'est déjà, en France comme ailleurs où elle n'est pas interdite : il y a des règles, qui la régulent (pas de maisons closes, répression du racolage passif, proxénétisme interdit, etc.. Supprimer ces règles ne permettrait en rien d'améliorer les conditions de vie des prostituées qui le font dans la souffrance, la violence, sans chois, sans liberté. Donc là n'est pas la question, mais dans le contexte social plus global, et en premier lieu l'emploi et le droit des migrant-es.


voilà ce que ça donne

https://www.youtube.com/watch?v=oM3zW1r7anc

Je vois pas bien en quoi les CCOO en sont responsables ! Et organiser les prostituées de cet endroit par exemple pour lutter pour leurs droits est éminemment souhaitable.
sylvestre
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Message  fée clochette Lun 6 Juin - 9:17

sylvestre a écrit:
fée clochette a écrit:
sylvestre a écrit:Mouais, mais enfin ta position n'est pas hyper claire : tu es contre l'orientation des CCOO ou bien ?

oui je suis contre cette orientation (ça ne m'étonne guère des CC OO de toute façon). La question des droits ne doit pas se poser comme elle se pose dans cet article. Les droits doivent exister pour les prostitué=es en tant que droits individuels, des droits pour chaque être humain, parce qu'il est un être humain, et ce, quelque soit "l'activité". Les droits à la sécu, à la protection sociale en général, le droit au logement sont des droits universels. Et surtout des moyens pour aider les prostitué-es à se sortir de cette abomination. On doit se battre pour que chaque individu puisse en bénéficier et pas parce qu'il est plombier, caissière, prof ou prostitué.

Ca me semble très abstrait comme position : dans un monde où ces droits dépendent du statut de travailleur-se il est logique que les individus qui réclament ces droits et sont des travailleur-ses partent de là. Ta position, ça me rappelle un peu les slogans maximalistes des militants qui ne veulent pas demander de papiers pour les sans-papiers, vu que les papiers servent à l'Etat pour contrôler les individus, et que les droits au travail, à la santé, etc. ne devraient pas en dépendre (ce qui est juste, mais complètement inefficace comme position dans le mouvement immédiat).


Quant à ce qui est dit sur les horaires de "travail", je ne commente même pas tellement ça m'énerve. ils vont réglementer le nombre de fellations aussi ?

Ce qui est dit où ? Je ne vois rien là dessus dans l'article que j'ai posté.


Quant à la remarque sur le comblement de la sécurité sociale espagnole ... bel argument.

Oui, ça c'est mauvais, mais dans le même genre et pas plus grave à mon avis que les arguments opportunistes sur le fait que l'immigration peut permettre de payer les retraites, etc.


En admettant qu'il y ait quelques dizaines, voire centaines de prostituées qui se disent libres d'exercer, sans les macs en embuscade, n'est pas suffisant à mes yeux pour réglementer une activité dont la grande, l'hyper majorité de celles et ceux qui la pratiquent le font dans la souffrance, la violence, sans choix, sans liberté.


Réglementée, elle l'est déjà, en France comme ailleurs où elle n'est pas interdite : il y a des règles, qui la régulent (pas de maisons closes, répression du racolage passif, proxénétisme interdit, etc.. Supprimer ces règles ne permettrait en rien d'améliorer les conditions de vie des prostituées qui le font dans la souffrance, la violence, sans chois, sans liberté. Donc là n'est pas la question, mais dans le contexte social plus global, et en premier lieu l'emploi et le droit des migrant-es.


voilà ce que ça donne

https://www.youtube.com/watch?v=oM3zW1r7anc

Je vois pas bien en quoi les CCOO en sont responsables ! Et organiser les prostituées de cet endroit par exemple pour lutter pour leurs droits est éminemment souhaitable.

Je n'ai jamais écrit que les CC OO étaient responsables des bordels. j'ai mis cette vidéo pour montrer ce qu'était la prostitution légale et réglementée en Espagne. En France la prostitution n'est pas interdite, mais elle n'est pas réglementée non plus contrairement à ce que tu écris (ce n'est pas la même chose en terme juridique). Il n'est écrit dans aucune loi que la prostitution est réglemementée. la prostitution est "tolérée" et effectivement, c'est la "manière" de l'exercer où il y a des interdits. une belle hypocrisie dans un pays officiellement abolitionniste mais qui ne fait rien pour aider les personnes prostituées à s'en sortir. après je trouve que la comparaison que tu fais avec le droit des migrants les sans papier est plus qu'outrancière, dans le sens, où ça ramène forcément à considérer que la prostitution est un métier comme un autre. et comme le dit Richard Poulain : "La normalisation sociale de la prostitution et sa reconnaissance comme travail auraient pour effet de poser les bases d’une « déstigmatisation » et d’en finir avec les discriminations. Les abolitionnistes considèrent que la règlementation de la prostitution signifie dans les faits un renforcement de l’isolement social et de la stigmatisation. Les gouvernements règlementaristes relèguent les personnes prostituées dans des zones de tolérance, généralement loin des regards (souvent dans des quartiers industriels), et d’autant plus dangereuses, préconisent l’enfermement dans des bordels sous contrôle des proxénètes qui opèrent en toute légalité, tout en criminalisant les personnes prostituées qui ne sont pas en règle, surtout celles qui sont visibles (sur le trottoir)."
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Message  sylvestre Lun 6 Juin - 10:17

. En France la prostitution n'est pas interdite, mais elle n'est pas réglementée non plus contrairement à ce que tu écris (ce n'est pas la même chose en terme juridique). Il n'est écrit dans aucune loi que la prostitution est réglemementée. la prostitution est "tolérée" et effectivement, c'est la "manière" de l'exercer où il y a des interdits.

C'est ce qu'on appelle une réglementation. Je suis à peu près sûr que nulle loi n'affirme "l'exercice du jardinage est réglementé", et pourtant il l'est. Franchement ce genre de discussion complétement stratosphérique qui change tout le sens du vocabulaire couramment admis est un des trucs qui me donne le moins confiance dans les arguments "abolitionnistes", et dans l'utilité d'en discuter.


une belle hypocrisie dans un pays officiellement abolitionniste mais qui ne fait rien pour aider les personnes prostituées à s'en sortir. après je trouve que la comparaison que tu fais avec le droit des migrants les sans papier est plus qu'outrancière, dans le sens, où ça ramène forcément à considérer que la prostitution est un métier comme un autre.


Je l'ai sans doute déjà écrit dans ce fil, mais je le réécris : un métier comme un autre ça n'existe pas. Chirurgien un métier comme un autre ? Soldat un métier comme un autre ?

et comme le dit Richard Poulain : "La normalisation sociale de la prostitution et sa reconnaissance comme travail auraient pour effet de poser les bases d’une « déstigmatisation » et d’en finir avec les discriminations. Les abolitionnistes considèrent que la règlementation de la prostitution signifie dans les faits un renforcement de l’isolement social et de la stigmatisation. Les gouvernements règlementaristes relèguent les personnes prostituées dans des zones de tolérance, généralement loin des regards (souvent dans des quartiers industriels), et d’autant plus dangereuses, préconisent l’enfermement dans des bordels sous contrôle des proxénètes qui opèrent en toute légalité, tout en criminalisant les personnes prostituées qui ne sont pas en règle, surtout celles qui sont visibles (sur le trottoir)."

C'est vraiment du blabla : comme si les prostitué-es n'étaient pas déjà reléguées dans des zones spécifiques, loin des regards des "gens bien" etc. et ce dans tous les pays, quelle que soit leur législation.
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Message  Toussaint Lun 6 Juin - 20:23

vraiment du blabla : comme si les prostitué-es n'étaient pas déjà reléguées dans des zones spécifiques, loin des regards des "gens bien" etc. et ce dans tous les pays, quelle que soit leur législation.

Exact! Merci donc de reconnaître que la légalisation ne changera rien à cet état de choses... Le problème, c'est que ce blabla dont tu t'indignes est un des arguments-phares du lobby proxénète pour demander la légalisation et refuser la pénalisation des clients et du proxénètisme. Parce que ce que vous évitez soigneusement de reconnaître, c'est que vous êtes favorables à la régularisation des proxénètes et leur blanchiment en chefs d'entreprise. Tu vas te récrier, certes. Mais c'est cela qui se passera forcément dans le cadre du système capitaliste, et c'est bien pour cela que ces personnes ont pu quitter le trottoir pour manifester. Leurs patrons étaient avec elles. Ainsi que leurs clients.

Quant à la polémique sur la réglementation, le mot en lui-même est arbitraire en partie. C'est sa signification historique dans les débats qui compte. Se battre pour la réglementation est considéré comme se battre pour une légalisation de la prostitution. Et non son abolition ou sa prohibition, par exemple.

Quant à dire que la prostitution n'est pas un métier comme un autre, en effet tu as raison, c'est une sottise, ce n'est simplement pas un métier tout court. Le proxénète est un criminel, pas un patron, le prostitueur est un agresseur, pas un client. Et la prostituée est leur victime, et la victime d'un continuum de violence de classe et de genre.

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Message  sylvestre Mar 7 Juin - 11:21

Toussaint a écrit:
vraiment du blabla : comme si les prostitué-es n'étaient pas déjà reléguées dans des zones spécifiques, loin des regards des "gens bien" etc. et ce dans tous les pays, quelle que soit leur législation.

Exact! Merci donc de reconnaître que la légalisation ne changera rien à cet état de choses...

Changer quoi où ? En France la prostitution est légale.

Parce que ce que vous évitez soigneusement de reconnaître, c'est que vous êtes favorables à la régularisation des proxénètes et leur blanchiment en chefs d'entreprise.

Voilà : je tiens un double langage. Ca me rappelle des choses.... Smile
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Message  BouffonVert72 Mar 7 Juin - 18:29

C'est de la pure diffamation... Mais de sa part, ça ne m'étonne pas... C'est un habitué...

BV72 ki/ C'est "bouseux" ou "biche" qui ne passait pas ? lol
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Message  Toussaint Mar 7 Juin - 19:06

Voilà : je tiens un double langage. Ca me rappelle des choses....

Je te laisse la liberté de tes interprétations. D'abord, je disais "vous" en parlant du courant réglementariste qui demande la légalisation de la prostitution comme "travail du sexe". Si avec d'autres je considère que ce courant fonctionne comme un lobby proxénète, c'est tout simplement parce qu'il n'y aura pas d'industrie du sexe autogérée par ses "travailleurs". D'abord parce que cette industrie existe et qu'elle a déjà son patronat, et sa main d'oeuvre. Ensuite parce que nous sommes dans le capitalisme. Et que la brutalité des règles du marché et d'un patronat ô combien brutal y veilleront bien. Enfin, l'expérience a été faite et nulle part la situation des prostituées ne s'est améliorée avec la légalisation du proxénétisme et du commerce des corps. La fée l'a dit, et des pays comme la Norvège cherchent comment sortir de cette horreur.

A moins que, après le socialisme dans un seul pays, on veuille croire au socialisme dans un seul métier...

Ensuite, je crois avoir déjà justifié ce que je dis, mais tu préfères y voir une insulte. Certes, je sais qu'une fois les macs devenus de respectables patrons, tu seras solidaire de leurs "travailleurs". Certes, et je n'en doute pas. Sauf qu'au préalable ils auront engrangé leur blanchiment et comme le rappelle la fée, on n'a encore pas vu en Europe les prostituées faire un mouvement de grève contre leurs proxénètes, pas même dans les pays où les proxos sont devenus de banals chefs d'entreprise.

Changer quoi où ? En France la prostitution est légale.

Excuse, mais le débat est de savoir si on doit reconnaître la prostitution comme un travail et les proxos comme des employeurs. Et Poulain expliquait que cela n'avait jamais débouché sur une amélioration de la condition des personnes prostituées. Ce à quoi tu rétorques que rien et nulle part n'a amélioré ce que dénonce Poulain. Qu'en conséquence il fait du blabla. Or, le lobby proxénète raconte à qui veut l'entendre que la reconnaissance du travail du sexe est la condition d'une amélioration du statut et des conditions de vie des personnes prostituées. Sans jamais citer le bilan des pays qui ont reconnu la prostitution comme un travail. Et pour cause... Pourtant, c'est le coeur de toute votre argumentation: "pour défendre les droits des personnes prostituées, il faut les reconnaître comme travailleurs du sexe". L'expérience montre que c'est du flan. Virage à 180°, aucun statut n'améliore leur situation et tirer le bilan des pays réglementaristes est du blabla... Tu n'as pas un double langage, tu es surtout dans l'impasse. Parce que si la règlementation et la transformation de la prostitution en travail du sexe aggravent encore les conditions de vie des personnes prostituées et font exploser la traite, il n'y aura plus beaucoup d'arguments présentables.

Sauf évidemment la déculpabilisation des clients et la lutte contre le moralisme prétendument bourgeois. Une vieille rengaine, le "jouir sans entrave" de 68 trouverait aujourd'hui son prolongement dans "faisons enfin du sexe un travail"... Pour le libérer? Vraiment? Déjà qu'il y aurait beaucoup à dire sur la prétendue révolution sexuelle bourgeoise, là on aurait simplement le discours masculin du droit à jouir y compris aux dépens d'autrui pourvu qu'on puisse... payer.

Quant au bouffon de service... Very Happy
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Message  sylvestre Mer 8 Juin - 11:35

Toussaint a écrit:on n'a encore pas vu en Europe les prostituées faire un mouvement de grève contre leurs proxénètes, pas même dans les pays où les proxos sont devenus de banals chefs d'entreprise.

Quels sont ces pays ? En faisant quelques recherches je n'en trouve pas où un contrat de travail peut être établi entre personne prostituée et un patron.


Changer quoi où ? En France la prostitution est légale.

Excuse, mais le débat est de savoir si on doit reconnaître la prostitution comme un travail et les proxos comme des employeurs.

Je n'ai nulle part vu que c'était le débat, mais c'en est sans doute un, à prendre sous deux angles tout à fait différents :
- est-il bon que la législation sur la relation entre personne prostituée et proxénète puisse être une relation salariée reconnue par la loi (je pense plutôt que non).
- est il exact qu'une personne prostituée travaille et que le proxénéte l'exploite (je pense que oui).

Par ailleurs je répondais à ta phrase "Merci donc de reconnaître que la légalisation ne changera rien à cet état de choses... " en te posant une question restée sans réponse.


Et Poulain expliquait que cela n'avait jamais débouché sur une amélioration de la condition des personnes prostituées. Ce à quoi tu rétorques que rien et nulle part n'a amélioré ce que dénonce Poulain.


Non, tu m'as mal compris. Ce que j'écrivais c'est que partout les prostitué-es sont relégué-es dans des zones spécifiques, loin des regards des "gens bien". C'est pour cela que ce qu'écrivait Poulin était bien trop général.

Cela dit, il est évident que cette relégation est plus ou moins forte, et bien entendu le statut légal joue un rôle important qui peut améliorer ou empirer leur condition. Il ne me semble pas que ce soit les pays où la prostitution est le plus réprimée qu'elle soit la moins reléguée "à l'abri des regards".
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Message  Toussaint Dim 12 Juin - 2:08

les pays où la prostitution est le plus réprimée


Précisément, il faut cesser de réprimer la prostituée et réprimer les prostitueurs, pas réprimer la prostitution. Ensuite le regard des gens "bien" n'est jamais une garantie pour les personnes prostituées...

Ensuite, sur ta question, oui si les réglementaristes, c'est à dire celles et ceux qui veulent faire reconnaître la prostitution comme un travail obtiennent gain de cause, en effet cela n'améliorera pas la situation des prostituées et cela l'aggravera comme ce fut le cas dans les pays qui s'y sont décidé.

Je n'ai nulle part vu que c'était le débat, mais c'en est sans doute un, à prendre sous deux angles tout à fait différents :
- est-il bon que la législation sur la relation entre personne prostituée et proxénète puisse être une relation salariée reconnue par la loi (je pense plutôt que non).
- est il exact qu'une personne prostituée travaille et que le proxénéte l'exploite (je pense que oui).

Mais c'est tout le débat que pose ta position de reconnaissance du "travail du sexe" et c'est tout le débat entre réglementaristes et abolitionnistes! Désolé, mais reconnaître la prostitution comme un travail, c'est bel et bien accepter le proxénétisme légal. Et oui, il y a des offres d'emploi dans lesquelles on précise la fonction de prostituées dans les pays européens qui ont réglementé et reconnu le "travail du sexe". Si le sexe est un travail il y a évidement droit à le salarier. Je ne vois pas en quoi le proxénète ne pourrait employer une prostituée avec un contrat et le client pourrait quant à lui la louer avec un contrat. Et je ne vois pas en quoi le client a un rôle plus reluisant que le proxo.

La personne prostituée ne travaille pas, elle est vendue. Et consommée. Jusqu'à destruction.

Quant à ne pas voir de contrats, ma foi, je n'ai pas vu de contrats. Des annonces de travail explicites, oui, des tonnes... Mais c'est vrai, je n'ai pas vu de contrats. C'est encore pire, d'ailleurs. Difficile en effet de rédiger des contrats de prostitution... la lecture en serait édifiante. Et cela montre bien que même dans les endroits où le sexe est reconnu comme un "travail", ce qui domine et ce qui est la règle, cela reste l'esclavage sexuel... blanchi et banalisé.
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Message  sylvestre Mar 14 Juin - 10:23

Pas de réponse sur les pays d'Europe où les proxos sont devenus de banals chefs d'entreprise, alors que tu semblais bien connaître leur situation....

réprimer la prostituée et réprimer les prostitueurs, pas réprimer la
prostitution.

Cette distinction n'a pas de sens. Que tu réprimes le dealer ou le consommateur de drogue, tu réprimes la vente de drogue, et l'amène donc à se faire dans les marges.

Ensuite le regard des gens "bien" n'est jamais une garantie pour les personnes prostituées...

C'est Poulin qui le disait : " Les gouvernements règlementaristes relèguent les personnes prostituées
dans des zones de tolérance, généralement loin des regards (souvent dans
des quartiers industriels), et d’autant plus dangereuses, "

Les quartiers industriels (définir) sont-ils plus dangereux ? Il me semble en fait que Poulin fait une fois de plus preuve de légèreté. Ce n'est pas le degré d'industrialisation d'un quartier qui pose problème pour les prostituées, mais l'accessibilité pour les associations de défense de leurs droits et de leur santé, et aussi pour la population générale susceptible d'intervenir en cas d'agression, etc.. De ce point de vue il est clair que plus il faut jouer à cache cache avec la police pour éviter que soi-même ou ses clients soient arrêtés, plus les prostituées sont isolées et en danger.

Mais c'est tout le débat que pose ta position de reconnaissance du
"travail du sexe" et c'est tout le débat entre réglementaristes et
abolitionnistes! Désolé, mais reconnaître la prostitution comme un
travail, c'est bel et bien accepter le proxénétisme légal.

Je viens de t'expliquer qu'il y a deux sens à la formulation "reconnaissance du travail du sexe" et que l'une d'entre elles ne signifie pas accepter le proxénétisme légal. Je déduis de ta réponse que tu n'es pas d'accord avec cette distinction, mais tu n'expliques pas pourquoi. Elle est pourtant assez évidente je pense.

Et oui, il y a
des offres d'emploi dans lesquelles on précise la fonction de
prostituées dans les pays européens qui ont réglementé et reconnu le
"travail du sexe".

Quels pays ?

Si le sexe est un travail il y a évidement droit à le salarier.

Bien sûr que non. Et d'ailleurs c'est déjà le cas actuellement en France. Du point de vue du droit le sexe est un travail, sur lequel sont payés des impôts, mais salarier un-e prostitué-e est illégal.
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Message  Invité Sam 25 Juin - 12:59

Nasha Gagnebin
Une sensualité pour tous
(26/02/2011)

http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article7568

La diffusion du film de Jean-Michel Carré, Sexe, amour & handicap, jeudi soir sur France 2 provoque des remous. Positifs chez les personnes qui découvrent (eh oui) que sexualités et handicaps ne sont pas incompatibles. Négatifs chez les féministes abolitionnistes qui s’entêtent à assimiler assistance sexuelle et prostitution…

Avec talent et intelligence, Jean-Michel Carré a donné la parole à des personnes handicapées et à des valides qui inventent un métier respectueux de la dignité humaine. Avant lui, Nasha Gagnebin avait réalisé Une sensualité pour tous. Une pièce de plus pour faire avancer le Schmilblick.


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Message  Toussaint Ven 1 Juil - 3:57

un contrat de travail peut être établi entre personne prostituée et un patron

Tous les pays qui ont réglementé la prostitution ont légalisé le proxénétisme. Relis la définition du proxénétisme.

Que tu réprimes le dealer ou le consommateur de drogue, tu réprimes la vente de drogue, et l'amène donc à se faire dans les marges

J'avais déjà remarqué que le lobby proxénète assimilait le corps des prostitué-e-s à un objet de consommation. Merci de le confirmer. En ce qui me concerne, je suis contre assimiler un corps à un joint ou un steak.

plus il faut jouer à cache cache avec la police pour éviter que soi-même ou ses clients soient arrêtés, plus les prostituées sont isolées et en danger

Cela serait bel et bon s'il n'y avait pas dans ces quartiers des clients... Et que les prostituées pouvaient choisirt de ne pas s'y rendre. Sauf que celles qui font autre chose que de la prostitution occasionnelle ne choisissent pas leur zone, elles y sont affectées. Et que les proxénètes veillent à ne pas laisser de niche de marché inexploitée. Simplement, on ne retrouvera pas une prostituée au même endroit au long de sa vie de prostituées, elle passera d'une zone à l'autre, notamment en fonction de sa dégradation physique et son âge, ou selon ses caractéristiques physiques ou nationales... La réglementation ou l'interdiction ne changent rien aux dangerx de la prostitution.

deux sens à la formulation "reconnaissance du travail du sexe" et que l'une d'entre elles ne signifie pas accepter le proxénétisme légal

J'ai dit pourquoi cela me semble une aimable plaisanterie. D'abord parce que les sommes en jeu sont considérables, voir Poulin à ce sujet. Et il serait de la dernière naïveté de croire que l'industrie du sexe que tu appelles de tes voeux serait autogérée, échapperait à la propriété privée des moyens de production, c'est à dire ici, fondamentalement, le corps des femmes. Ensuite parce qu'il y a des forces réelles dans le lobby réglementariste. Les "prostituées manifestantes" qui réclament la légalisation de la prostitution ne disent pas qu'elles réclament la légalisation du proxénétisme, elles nient toutes, je dis bien toutes, être sous le contrôle de proxénètes, ce qui montre que nous sommes devant des gens qui cachent la réalité de leur situation. Et on les comprend... celles qui dénonceraient les macs ne vivraient pas longtemps. C'est le pot de terre contre le pot de fer. Et les hôtels? Ils seront gratuits? Ou "autogérés"? D'où viendraient les capitaux en ce cas? Des personnes prostituées? Elles vont se payer des hôtels en plein centre ville?

Arrêtons les délires et les rêves éveillés.

Quant à la question des handicapés, marrant comme la réponse est celle de la prostitution. Comme si le seul sexe envisageable serait un sexe prostitué? Il y a eu sur ce point une réponse cnglante d'une handicapée dans le Monde qui remettait les pendules proxénètes à l'heure.
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Message  sylvestre Mer 13 Juil - 22:49

Encore un excellent article de Thierry Schaffhauser, documenté et rigoureux :


Luttons sérieusement contre la traite des êtres humains, dans le travail sexuel, et au-delà
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Message  Invité Mer 13 Juil - 23:06

sylvestre a écrit:Encore un excellent article de Thierry Schaffhauser, documenté et rigoureux :


Luttons sérieusement contre la traite des êtres humains, dans le travail sexuel, et au-delà
Rigoureux en quoi ? L'auteur ne prend l'industrie du sexe que sous l'angle de la traite des êtres humains telle qu'elle est définie par le protocole de Palerme. Mais lorsqu'un réseau mafieux met sur le "marché" des quantité de femmes, une bonne partie de celles-ci ne poseront pas de problème ; elles sont tenues en laisse par la nécessité de vivre et de faire vivre leur famille au pays. Une nécessité qui leur impose de vendre leur corps au plus offrant sans avoir le choix de refuser ou pas le consommateur. L'auteur se place de fait aux côtés de ceux qui estiment que le sexe est une industrie comme une autre, une marchandise comme une autre. N'importe quel capitaliste aurait tout aussi bien pu écrire cet article. Franchement, tes réactions parfois me dépassent ...

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Message  sylvestre Jeu 14 Juil - 11:11

loriot2010 a écrit:
sylvestre a écrit:Encore un excellent article de Thierry Schaffhauser, documenté et rigoureux :


Luttons sérieusement contre la traite des êtres humains, dans le travail sexuel, et au-delà
Rigoureux en quoi ? L'auteur ne prend l'industrie du sexe que sous l'angle de la traite des êtres humains telle qu'elle est définie par le protocole de Palerme. Mais lorsqu'un réseau mafieux met sur le "marché" des quantité de femmes, une bonne partie de celles-ci ne poseront pas de problème ; elles sont tenues en laisse par la nécessité de vivre et de faire vivre leur famille au pays. Une nécessité qui leur impose de vendre leur corps au plus offrant sans avoir le choix de refuser ou pas le consommateur. L'auteur se place de fait aux côtés de ceux qui estiment que le sexe est une industrie comme une autre, une marchandise comme une autre. N'importe quel capitaliste aurait tout aussi bien pu écrire cet article. Franchement, tes réactions parfois me dépassent ...

Si c'est un réseau mafieux qui les contrôle, alors la définition du protocole de Palerme s'applique. Si ce n'est pas le cas alors effectivement les nécessités que tu décris s'appliquent aussi à n'importe quelle autre activité, ce qui bien sûr n'empêche aucunement les situation d'exploitation etc. Mais l'important est que la confusion faite entre la traite et les conditions d'exploitation commune permet aux gouvernements de durcir la répression des migrant-es et des travailleurs-es du sexe tout en se donnant une couverture idéologique "progressiste". Visiblement tu tombes toi aussi dans ce panneau.
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Message  Invité Jeu 14 Juil - 15:59

sylvestre a écrit:
loriot2010 a écrit:
sylvestre a écrit:Encore un excellent article de Thierry Schaffhauser, documenté et rigoureux :


Luttons sérieusement contre la traite des êtres humains, dans le travail sexuel, et au-delà
Rigoureux en quoi ? L'auteur ne prend l'industrie du sexe que sous l'angle de la traite des êtres humains telle qu'elle est définie par le protocole de Palerme. Mais lorsqu'un réseau mafieux met sur le "marché" des quantité de femmes, une bonne partie de celles-ci ne poseront pas de problème ; elles sont tenues en laisse par la nécessité de vivre et de faire vivre leur famille au pays. Une nécessité qui leur impose de vendre leur corps au plus offrant sans avoir le choix de refuser ou pas le consommateur. L'auteur se place de fait aux côtés de ceux qui estiment que le sexe est une industrie comme une autre, une marchandise comme une autre. N'importe quel capitaliste aurait tout aussi bien pu écrire cet article. Franchement, tes réactions parfois me dépassent ...

Si c'est un réseau mafieux qui les contrôle, alors la définition du protocole de Palerme s'applique. Si ce n'est pas le cas alors effectivement les nécessités que tu décris s'appliquent aussi à n'importe quelle autre activité, ce qui bien sûr n'empêche aucunement les situation d'exploitation etc. Mais l'important est que la confusion faite entre la traite et les conditions d'exploitation commune permet aux gouvernements de durcir la répression des migrant-es et des travailleurs-es du sexe tout en se donnant une couverture idéologique "progressiste". Visiblement tu tombes toi aussi dans ce panneau.
Encore une fois qui te parle de répression contre les exploitées ? Répression contre leurs exploiteurs, contre les consommateurs - ceux-là qui ferment les yeux sur ces conditions d'exploitation pour assouvir quelques penchants sexuels et machistes et qui se font des complices souvent conscients. La permissivité n'est pas l'ami des communistes !

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Message  fée clochette Jeu 14 Juil - 16:36

loriot2010 a écrit:Encore une fois qui te parle de répression contre les exploitées ? Répression contre leurs exploiteurs, contre les consommateurs - ceux-là qui ferment les yeux sur ces conditions d'exploitation pour assouvir quelques penchants sexuels et machistes et qui se font des complices souvent conscients. La permissivité n'est pas l'ami des communistes !

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Message  boutroul Jeu 14 Juil - 18:07

loriot2010 a écrit:L'auteur se place de fait aux côtés de ceux qui estiment que le sexe est une industrie comme une autre, une marchandise comme une autre.
La forme marchandise se moque de son contenu. (c'est sûrement pas un laquet de la recherche militaro-publique industrielle qui affirmera le contraire, à moins d'être encore un fois un représentant incarné de l'Hypocrisie.) Depuis quand la supercherie marchandise est morale ? C'est écrit où ? (vite afin que ce soit brûlé) Sur le fronton d'ATTAC, en dessous de TRAVAIL FAMILLE PATRIE ? On condamne les méchants mafieux et hop ! magie magie ! finito la marchandise impropre, immorale, déhumanisée?

loriot2010 a écrit:La permissivité n'est pas l'ami des communistes !
Exact : l'ami des communistes, du moins le communisme autoritaire, c'est l'extermination massive d'individus, la torture et le travail forcé pour ses opposants. Tout le contraire de la "prostitution mafieuse" (sic), ouh la Vilaine !
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Message  sylvestre Ven 15 Juil - 10:23

loriot2010 a écrit:
Encore une fois qui te parle de répression contre les exploitées ? Répression contre leurs exploiteurs, contre les consommateurs - ceux-là qui ferment les yeux sur ces conditions d'exploitation pour assouvir quelques penchants sexuels et machistes et qui se font des complices souvent conscients. La permissivité n'est pas l'ami des communistes !

Ceux qui non seulement parlent de répression contre les exploité-es, mais l'appliquent pratiquement, ce sont les gouvernements, et notamment le gouvernement français, qui sous couvert de lutte contre la traite des êtres humaines renforce les lois contre l'immigration et contre les prostitué-es.
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Message  Invité Ven 15 Juil - 13:35

sylvestre a écrit:
loriot2010 a écrit:
Encore une fois qui te parle de répression contre les exploitées ? Répression contre leurs exploiteurs, contre les consommateurs - ceux-là qui ferment les yeux sur ces conditions d'exploitation pour assouvir quelques penchants sexuels et machistes et qui se font des complices souvent conscients. La permissivité n'est pas l'ami des communistes !

Ceux qui non seulement parlent de répression contre les exploité-es, mais l'appliquent pratiquement, ce sont les gouvernements, et notamment le gouvernement français, qui sous couvert de lutte contre la traite des êtres humaines renforce les lois contre l'immigration et contre les prostitué-es.

Oui, oui, j'ai bien compris le chemin intellectuel parcouru dans ton analyse, un chemin que je croise régulièrement sur ce forum avec certains du NPA. Celui de dire que "toute forme de répression de l'appareil bourgeois, implique une réaction inverse des appareils qui le combattent". En gros, si l'Etat réprime les prostituées en réprimant les prostituteurs et les consommateurs, alors un militant ouvrier doit en réaction être contre la répression des prostituées évidemment mais être contre la répression des prostituteurs et des consommateurs. Si la bourgeoisie est contre alors nous sommes pour, et inversement. Si la bourgeoisie est contre l'Islam en général et en particulier, nous, militants ouvriers nous devons être pour l'Islam en général et en particulier. Noir ou blanc ; on est pour ou contre mais nous n'avons aucun droit d'avoir une opinion indépendante de la bourgeoisie ; pour si la bourgeoisie est contre et contre si la bourgeoisie est pour, tel est le devoir d'un militant ouvrier.
Une lecture universitaire du monde et de la bourgeoisie mais certainement pas une lecture ouvrière.

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Message  sylvestre Ven 15 Juil - 14:16

Comme disait un ex-camarade à moi qui n'avait pas le don de la pédagogie : "tu as atteint avec brio le niveau de la logique formelle, mais il reste encore un effort à faire pour arriver à la dialectique".

Je vais essayer de ne pas tomber dans ses travers, et tenter d'expliquer un peu mieux : les choses dans ce monde ne sont pas toujours telles qu'elles apparaissent, car la classe dominante doit masquer sa domination en construisant une idéologie. Ainsi ce que tu nommes "attaques contre l'islam" sont en réalité efforts de la bourgeoisie française pour diviser la classe ouvrière et justifier ses aventures impérialistes, même si elles prennent bien sûr la forme d'attaques contre des musulmans réels et d'un discours stigmatisant l'islam. En réponse nous devons non pas défendre l'islam mais défendre les musulmans et pointer la nature réel de ce discours.

En ce qui concerne le thème de la traite des êtres humains le gouvernement français attaque en apparence les réseaux mafieux proxénètes mais ce qu'il vise réellement c'est la migration depuis les pays pauvres et l'atteinte aux bonnes mœurs (et à son tour ces attaques visent à diviser le prolétariat, etc.). En réponse nous devons dénoncer la nature réelle de ces actions, et défendre l'extension des droits des personnes migrantes et prostituées.
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