Réforme des retraites
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L'édito de Pierre Marcelle
Excellent ! comme souvent avec Pierre Marcelle
Retraites : la débâcle en chantant victoire
Par PIERRE MARCELLE
Il faut n’avoir jamais marché deux heures durant sous des trombes persistantes, par un froid samedi d’automne, pour imaginer que 375 000 manifestants, selon les contes des compteurs policiers, c’est peu. Des syndicalistes résignés, des socialistes frileux et des commentateurs suivistes, la pluie fit des carpettes. Plusieurs centaines de milliers de manifestants dans plus de deux cents cortèges, le 6 novembre, c’était pourtant encore énorme. Enorme de frustration impuissante d’avoir huit fois en vain arpenté le pavé.
Les troublantes rodomontades de Thibault («On ira jusqu’au bout», qu’est-ce que ça veut dire ?) nous laissent sceptiques, et le tour de passe-passe prétendant rhabiller cette raclée en promesse de lendemains triomphants («victoire à la Pyrrhus pour le gouvernement») aussi. On entend trop bien, hélas, que le leader de la CGT s’applique à bordurer une base qui, ça et là et désespérément, refuse l’humiliation sèche et brutale qui enterre, outre la revendication conjoncturelle du droit à partir vivant à la retraite, tout ce qui remettait en cause l’essentiel : la nature même des rapports sociaux de production, à l’heure où le travail n’épanouit plus nulle part, mais partout casse les corps et détruit les cerveaux (lire, dans Libération de mercredi, «Bosser cabosse», rubrique Vous, page 25). On perçoit de même trop bien la prudence extrême d’une opposition socialiste qui, ostensiblement claironnant qu’elle se rangerait derrière l’intersyndicale, refusa de prendre ses responsabilités. Ainsi, de même que dans l’affaire Woerth, où il se défaussa derrière «la justice», le PS s’est-il refusé à relayer autrement que par des confuses promesses ce que portait le mouvement social de refus d’une injustice inhérente au système. Il y avait pourtant, dans les cortèges, du Woerth et des affaires, de la crise et du chômage, de l’arrogance patronale et banquière, des Himalaya d’injustice, et, à travers la revendication du respect de l’Etat de droit et du refus de cent bidouillages du droit et de la loi (1), énormément de politique.
Tandis que, avant même que soit promulguée mercredi la loi inique qu’une doxa avait d’avance entérinée, un consensuel «circulez, il n’y a plus rien à faire», plus ou moins chantourné, confirme de partout, dans les appareils, une tacite approbation. A l’heure du bilan, au-delà des considérations stratégiques et tactiques consistant à se demander si un seul appel à «Rêve générale», fût-ce d’une seule journée, n’eût pas fait mieux que huit ou neuf «journées d’action», il faut ne pas se leurrer. Et reconnaître que si cette défaite bien organisée fut longue à se dessiner, c’en est une, d’importance et qui portera à conséquence. Sur ce coup, c’est Besancenot qui avait raison, lorsqu’il affirmait en septembre que l’affaire des retraites se réglerait cet automne, dans l’actualité de la mobilisation qu’elle suscita, et non pas lors de certain scrutin du printemps de 2012, comme il est de bon ton de le faire accroire en invoquant une hypothétique revanche «dans les urnes».
Qui n’avance pas recule. Aujourd’hui, Le chantier présidentiel socialiste ressemble à un champ de ruines ou de masques tombés. Inaudible dans le mouvement social à force de n’oser pas dire qu’il était pour la réforme, le PS se révèle au grand jour sans autre perspective que celle de ses déchirements encore à (re)venir dès avant ses primaires, et sans autre sauveur à quoi rêver, pour boucler la boucle de son renoncement, que l’actuel directeur du FMI. Ainsi voit-on se forger déjà, et inéluctablement, les deux mâchoires du toujours semblable «pièges à cons» : voter Strauss-Kahn et mourir ou voter Sarkozy et périr. Il va sans dire que qui ne votera pas sera populiste.
Dans le terrifiant silence accompagnant les barbouzeries de l’exécutif contre des journalistes («fascistes») dont Eric Woerth prétend désormais passer pour la victime, le misérable feuilleton dit «du remaniement» (2) ne saurait pourtant censurer éternellement la question : à l’occasion de la mobilisation contre la réforme des retraites, pouvait-on, à gauche, gagner ? On peut aussi la formuler dans ces termes : voulait-on, à gauche, gagner ? Plus que jamais, elle reste ouverte.
(1) On évoquait ici même, le 29 octobre, la multiplicité de violences, insidieuses ou brutales, dont les manifestants ont fait l’objet. Il convient d’y ajouter cette autre, attestée samedi dernier encore place de la Nation : celle de CRS encerclant l’endroit et prétendant illégalement interdire aux manifestants de quitter les lieux, lors de la dispersion, sans avoir préalablement retiré leurs brassards, slogans autocollés et autre signes distinctifs de leurs revendications. Où il est établi que les provocateurs policiers ne sont pas tous déguisés en syndicalistes ou «casseurs».
(2) Pour en prendre toute la mesure, se demander ce que pouvait bien signifier l’extravagante proposition rapportée la semaine dernière : «Nicolas Sarkozy a demandé à François Fillon de manifester son désir de rester à Matignon.»
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Marcelle
cette défaite bien organisée fut longue à se dessiner, c’en est une, d’importance et qui portera à conséquence
Cela est, à mon avis, excessif, trop pessimiste. Marcelle ne voit que la défaite, mais pas les aspects positifs, en particulier les AG interpro en de nombreux endroits, leur caractère démocratique et dynamique, les liens qui se sont tissés etc. La majeure partie des travailleurs ne sont pas entrés dans la bagarre, donc n'ont pas été battus. Mais beaucoup ont bien compris que les attaques vont continuer et qu'on n'échappera pas à l'affrontement.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
Je ne partage pas totalement la vision effectivement ultra pessimiste de Pierre Marcelle, maintenant je suis quand même d'accord avec la plupart de ses assertions...
par contre je suis franchement en désacord avec la tienne :
Il y a deux façons d'etre battu : rentrer dans la bagarre et se retrouver par terre (c'est la faute a Anne Leclerc) le nez dans le ruisseau (C'est la faute à Basile Pot) ou refuser le combat. Et dans ce cas, "ne pas rentrer dans la bagarre" est la pire des défaite, celle dont on a le plus de mal à s'en remettre.
par contre je suis franchement en désacord avec la tienne :
cLa majeure partie des travailleurs ne sont pas entrés dans la bagarre, donc n'ont pas été battus.
Il y a deux façons d'etre battu : rentrer dans la bagarre et se retrouver par terre (c'est la faute a Anne Leclerc) le nez dans le ruisseau (C'est la faute à Basile Pot) ou refuser le combat. Et dans ce cas, "ne pas rentrer dans la bagarre" est la pire des défaite, celle dont on a le plus de mal à s'en remettre.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Certes, on peut être vaincu sans se battre. Mais cette défaite n'est pas comparable par exemple à la défaite des mineurs face à Thatcher. De plus, et c'est très, très important, ceux qui se sont battus ne sont pas démoralisés et, dans la majeure partie des cas (du moins d'après les infos dont on dispose), ils n'en veulent pas à ceux qui sont restés au boulot.
Bref, c'est seulement une petite première manche, les grandes bagarres sont devant nous. Ce mouvement a permis à de nombreux travailleurs, en particulier des jeunes, de comprendre qu'on ne pourrait pas éviter la lutte. Certains ont commencé à s'organiser autrement aussi, même s'il n'y a pas (encore) eu de vrais comités de grève et coordinations. Les syndicats ont peut-être redoré leur blason auprès de la masse de la population, mais l'avant-garde en sort plus consciente - y compris sur le rôle des syndicats. Et c'est en cela notamment que le 4 pages de LO est insuffisant, trop tiède et pas assez critique.
Bref, c'est seulement une petite première manche, les grandes bagarres sont devant nous. Ce mouvement a permis à de nombreux travailleurs, en particulier des jeunes, de comprendre qu'on ne pourrait pas éviter la lutte. Certains ont commencé à s'organiser autrement aussi, même s'il n'y a pas (encore) eu de vrais comités de grève et coordinations. Les syndicats ont peut-être redoré leur blason auprès de la masse de la population, mais l'avant-garde en sort plus consciente - y compris sur le rôle des syndicats. Et c'est en cela notamment que le 4 pages de LO est insuffisant, trop tiède et pas assez critique.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
C'est peut-être vrai pour la cgt, cfdt... mais Force Ouvrière n'a cessé de demandé le retrait, puis l'abrogation de la contre-réforme des retraites.Chronologieverié2 a écrit:
...
-Si les directions syndicales ont en effet "ouvert les vannes", comme le souligne ce texte, elles n'ont jamais cherché à donner des perspectives claires au mouvement, elles n'ont jamais lancé d'appel déterminé pour obtenir l'annulation de la contre-réforme des retraites...
sleepy- Messages : 88
Date d'inscription : 10/08/2010
Localisation : Nancy
Re: Réforme des retraites
Ouais... Ca relève plutôt du positionnement marketing et FO s'est empressé de se désolidariser vers la fin du mouvement. D'ailleurs, dans certaines AG (je pense à des AG enseignants et SNCF), les militants FO (souvent POI) se sont comportés comme des zombies surtout soucieux de leurs intérêts de boutique, en débarquant à leur habitude avec des motions à faire voter d'urgence, plus soucieux du communiqué que du mouvement.C'est peut-être vrai pour la cgt, cfdt... mais Force Ouvrière n'a cessé de demandé le retrait, puis l'abrogation de la contre-réforme des retraites.Chronologie
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
Je ne vois pas comment on pourrait contredire Vérié concernant les directions syndicales.
Il faudrait même ajouter que les dites direction ne cessent de lutter
contre les équipes les plus avancées par isolement et répression,
justement pour empêcher que lorsque le luttes démarrent,
elles ne débouche sur un tous ensemble qui mette en cause leur cogestion du sytème,
y compris leurs statuts au chaud, matériels et symboliques .
Il faudrait même ajouter que les dites direction ne cessent de lutter
contre les équipes les plus avancées par isolement et répression,
justement pour empêcher que lorsque le luttes démarrent,
elles ne débouche sur un tous ensemble qui mette en cause leur cogestion du sytème,
y compris leurs statuts au chaud, matériels et symboliques .
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Donc tu es d'accord pour dire que FO a depuis le début demandé le retrait de la contre-réforme, contrairement à ce que tu disais plus haut. maintenant c'est du " positionnement marketing" ? essayer de ramener un maximum de travailleurs sur des positions qui nous semblent juste, c'est du markéting ?verié2 a écrit:
Ouais... Ca relève plutôt du positionnement marketing et FO s'est empressé de se désolidariser vers la fin du mouvement. D'ailleurs, dans certaines AG (je pense à des AG enseignants et SNCF), les militants FO (souvent POI) se sont comportés comme des zombies surtout soucieux de leurs intérêts de boutique, en débarquant à leur habitude avec des motions à faire voter d'urgence, plus soucieux du communiqué que du mouvement.
sinon "se désolidariser", je ne vois pas de quoi tu parles, FO n'a signé aucun texte de l'intersyndicale, FO n'a certes pas participé à la dernière réunion de cette intersyndicale, car le résultat en été plus que prévisible. D'ailleurs de nombreux militants de SUD protestent contre la participation de leur représentant à cette dernière réunion. Confondrais-tu l'unité d'action avec l'intersyndicale ?
sleepy- Messages : 88
Date d'inscription : 10/08/2010
Localisation : Nancy
Re: Réforme des retraites
pourtant il reconnait lui même que FO n'a cessé d'appeler au retrait contrairement à ce qu'il affirmait précédemment. Certes pour lui,c'est un positionnement markéting...mais Je me répète, FO n'a cessé d'appeler au retraitRoseau a écrit:Je ne vois pas comment on pourrait contredire Vérié concernant les directions syndicales.
sleepy- Messages : 88
Date d'inscription : 10/08/2010
Localisation : Nancy
Re: Réforme des retraites
Sleepy
Confondrais-tu l'unité d'action avec l'intersyndicale ?
Certainement pas, puisque, si tu as lu les post précédents, tu dois savoir que je défend la mise en place de comités de grève, coordinations etc.
Mais tu sembles défendre la politique de FO par rapport à celles des autres directions syndicales. Or cette politique ne peut pas seulement être analysée en fonction de quelques prises de position formelles ou de surenchères. On ne peut la juger que dans le cadre de la politique générale de FO. Cette politique est avant tout une politique de boutique et d'appareil visant à se démarquer, mais se défilant parfois... au nom de la même surenchère.
Dans le cadre de ces polémiques boutiquières, certaines centrales peuvent bien évidemment prononcer des critiques formellement justes des autres boutiques, et vice-versa. C'est un petit jeu qui ne doit pas faire illusion. Si on s'en tient aux prises de positions, c'est relativement SUD qui apparait comme le plus combatif. A peu de frais, puisque SUD n'a que très peu de responsabilités au niveau national en raison de sa faible implantation. Mais sur le terrain, même là où SUD cherche à pousser les conflits, c'est toujours dans une perspective de boutique, renforcer sa boutique, avec une forte opposition aux comités de grève.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
sleepy a écrit:pourtant il reconnait lui même que FO n'a cessé d'appeler au retrait contrairement à ce qu'il affirmait précédemment. Certes pour lui,c'est un positionnement markéting...mais Je me répète, FO n'a cessé d'appeler au retraitRoseau a écrit:Je ne vois pas comment on pourrait contredire Vérié concernant les directions syndicales.
Non, Vérié dit le contraire et là aussi a raison:
"FO s'est empressé de se désolidariser vers la fin du mouvement"
La bonne vieille méthode de l'affabulation...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Appel pour une deuxième coordination régionale des assemblées interprofessionnelles À la Maison de la Grève de Rennes
SAMEDI 20 NOVEMBRE - 10H30 (Rue de la Barbotière – 07 86 14 88 22 – agi-rennes@riseup.net)
De part et d'autres, le travail a repris et, à en croire les médias, la situation aurait regagné sa normalité. Pourtant, les assemblées interprofessionnelles et autres collectifs formés pendant le mouvement né de la contestation de la réforme des retraites n'ont pas décidé de leur dissolution. Et des actions continuent ...
Déjà une première coordination régionale s'est déroulée à Rennes le dimanche 7 novembre. Nous avons décidé de la continuer samedi 20 novembre.
D'abord, la coordination entre différentes villes suffisamment proches nous donne l'occasion d'avoir prise sur un territoire donné et son organisation économique. A cet ancrage territorial, il faut ajouter que ces coordinations régionales sont aussi animées par l'envie d'élaborer de nouvelles formes de lutte. La question « comment continuer » n'a pas cessé de se poser lors de la première coordination et quelques idées
commençaient à s'échanger : s'organiser pour soutenir des luttes locales, coordonner des actions, chercher les connaissances et les moyens de bloquer efficacement les lieux et entreprises stratégiques, etc. C'est d'ailleurs aussi en continuant à se poser cette question ensemble que la coordination régionale pourrait nous permettre de préparer ensemble celle nationale du 27 novembre à Nantes.
Pour aller plus loin que le partage factuel des différentes expériences locales, nous proposons que chaque récit ou intervention s'inscrive à l'intérieur de questions stratégiques communes à quiconque se demande comment continuer. Ceci n'est pas un ordre du jour mais des questions posées à partir de là où nous en étions arrivés à la fin de la première coordination régionale.
Les voici :
- SOLIDARITES MATERIELLES : Comment créer et pérenniser les caisses de grève, les cantines et autres outils en vue de renforcer notre capacité d'initiative ? Quel usage en faire ? Dans quelles perspectives ?
- SOLIDARITES INTER-PROFESSIONNELLES : Comment pérenniser les différents liens qui se sont créés sur les piquets ? Comment multiplier les complicités ? Comment peuvent faire grève ceux qui n'en ont pas la possibilité directe ? Comment les soutenir ? Comment rendre effectif l'idée d'enquête dont nous avons parlé la dernière fois (établir une cartographie des flux, secteurs et entreprises clés des économies locales) ? Des groupes de recherche locaux, etc. ?
-ACTIONS : Quelles cibles envisagées ? Comment se coordonner pour être capable d'actions plus efficaces et pertinentes ?
Bien évidemment, si d'autres personnes pensaient à d'autres questions,
elles pourraient être posées dès le début de la coordination et prises en
compte dans la proposition d'ordre du jour.
°°°°°°°°°°Programme :
- Vendredi 19 novembre – 19h00, Intervento : récit oral avec images et chants de l'autonomie italienne des années 1970.
- Samedi 20 novembre – 10h30, Coordination
Si des personnes désiraient se rendre dès vendredi, il est possible d'être hébergé à la Maison de la Grève. Vous pouvez téléphoner pour nous prévenir de votre venue et du nombre d'arrivants. Des repas seront prévus, ainsi qu'un espace pour enfants.
°°°°°°°°°°°
- Contacts : agi-rennes@riseup.net / 07 86 14 88 22 - (N’hésitez pas à écrire pour demander le compte-rendu détaillé de la première coordination régionale.)
Pour se rendre à la Maison de la Grève : Rue de la Barbotière, arrêt de bus Paul Bert, lignes 4 et 6
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Déclaration de la direction du NPA : à celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien
lundi 15 novembre 2010
A l'issue de sa réunion des 13 et 14 novembre, le Conseil politique national du Nouveau parti anticapitaliste a adopté la déclaration suivante :
A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien
En France, comme partout en Europe, les gouvernants de droite comme de gauche, « ceux d'en haut », veulent nous faire payer la facture de leur crise. Tous les moyens sont bons pour augmenter les profits, protéger les privilèges d'une minorité. Cadeaux fiscaux aux plus riches, gel ou baisse des salaires, démantèlement des services publics, suppressions massives d'emplois, licenciements, destructions des protections sociales, voilà la potion amère administrée pour soigner la grave maladie qui frappe le système capitaliste. Confrontés à une crise écologique qui menace les ressources, la bio-diversité et l'avenir de l'humanité, les puissants de ce monde se lancent dans un capitalisme vert qui ne résoudra rien et n'a pour but que de trouver de nouveaux marchés.
En France, la loi sur les retraites est l'acte I d'un plan d'hyper-austérité. En prétextant les sauvegarder, il s’agit en réalité de détruire les retraites par répartition et au delà le système de Sécurité sociale basé sur la solidarité, pour libérer les fonds qui « dorment ». De quoi ravir tous les profiteurs et en premier lieu le dirigeant du groupe Malakoff-Médéric, Guillaume Sarkozy.
Seulement voilà, des millions de jeunes, de travailleurs, de précaires ont résisté. La mobilisation que nous avons vécu a été exceptionnelle, par sa durée et sa radicalité. Manifestations multimillionnaires répétées, blocages, grèves reconductibles se sont conjugués pour faire face à l'offensive antisociale. L'ultra majorité de la population a été vent debout contre les parlementaires de droite, la clique de ministres et leurs chefs, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot.
Oui, c'est dans la rue que se trouvent la lucidité, la dignité, la légitimité, pas au Parlement, à Matignon ou à l'Élysée !
A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.
Au-delà des grandes journées décidées par l'intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l'afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l'économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l'avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C'est cette voie qu'il faut suivre.
Destruction des droits sociaux, mensonge, violence, répression, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d’intérêts, la Sarkozie est ultra nocive et nous sommes des millions et des millions à en avoir vraiment ras-le-bol !
Le renforcement de l'action dans nos lieux de travail par des syndicats combattifs est évidemment à l'ordre du jour. Vouloir les virer tous le plus vite possible invite aussi à débattre en terme de programme et de pouvoir. C’est un débat qui n’est pas confiné aux mouvements politiques existants mais qui intéresse massivement celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement.
Le Parti Socialiste présent aux manifs – et c’est tant mieux –, mais pris dans une contradiction insoluble. La position du PS ne se différencie pas fondamentalement de celle du pouvoir sur la question des retraites comme le montre par exemple le vote de ses parlementaires pour l'allongement de la durée de cotisation. Entièrement situé dans le cadre de l’économie de marché, le programme du PS est une autre façon de faire payer la crise à la majorité de la population.
La véritable rupture suppose que la société soit organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et échapper aux intérêts privés d'une minorité d'actionnaires et de banquiers. Ces besoins doivent être garantis santé publique, éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai salaire, à l'emploi et mise hors la loi des licenciements.
Cette rupture suppose la mise en œuvre d’un programme anticapitaliste, l’appropriation sociale des grands moyens de production et financiers, la répartition des richesses, la protection des ressources et la rupture avec les institutions.
Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population.
Une telle perspective n'est évidemment pas compatible avec le programme, la stratégie du PS et sa perspective d'alternance gouvernementale de 2012.
C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent et ne lâchent rien, jeunes, salariés, précaires, retraités, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer dans cette voie.
Conseil politique national du NPA, Paris, le 14 novembre 2010.
lundi 15 novembre 2010
A l'issue de sa réunion des 13 et 14 novembre, le Conseil politique national du Nouveau parti anticapitaliste a adopté la déclaration suivante :
A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien
En France, comme partout en Europe, les gouvernants de droite comme de gauche, « ceux d'en haut », veulent nous faire payer la facture de leur crise. Tous les moyens sont bons pour augmenter les profits, protéger les privilèges d'une minorité. Cadeaux fiscaux aux plus riches, gel ou baisse des salaires, démantèlement des services publics, suppressions massives d'emplois, licenciements, destructions des protections sociales, voilà la potion amère administrée pour soigner la grave maladie qui frappe le système capitaliste. Confrontés à une crise écologique qui menace les ressources, la bio-diversité et l'avenir de l'humanité, les puissants de ce monde se lancent dans un capitalisme vert qui ne résoudra rien et n'a pour but que de trouver de nouveaux marchés.
En France, la loi sur les retraites est l'acte I d'un plan d'hyper-austérité. En prétextant les sauvegarder, il s’agit en réalité de détruire les retraites par répartition et au delà le système de Sécurité sociale basé sur la solidarité, pour libérer les fonds qui « dorment ». De quoi ravir tous les profiteurs et en premier lieu le dirigeant du groupe Malakoff-Médéric, Guillaume Sarkozy.
Seulement voilà, des millions de jeunes, de travailleurs, de précaires ont résisté. La mobilisation que nous avons vécu a été exceptionnelle, par sa durée et sa radicalité. Manifestations multimillionnaires répétées, blocages, grèves reconductibles se sont conjugués pour faire face à l'offensive antisociale. L'ultra majorité de la population a été vent debout contre les parlementaires de droite, la clique de ministres et leurs chefs, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot.
Oui, c'est dans la rue que se trouvent la lucidité, la dignité, la légitimité, pas au Parlement, à Matignon ou à l'Élysée !
A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.
Au-delà des grandes journées décidées par l'intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l'afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l'économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l'avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C'est cette voie qu'il faut suivre.
Destruction des droits sociaux, mensonge, violence, répression, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d’intérêts, la Sarkozie est ultra nocive et nous sommes des millions et des millions à en avoir vraiment ras-le-bol !
Le renforcement de l'action dans nos lieux de travail par des syndicats combattifs est évidemment à l'ordre du jour. Vouloir les virer tous le plus vite possible invite aussi à débattre en terme de programme et de pouvoir. C’est un débat qui n’est pas confiné aux mouvements politiques existants mais qui intéresse massivement celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement.
Le Parti Socialiste présent aux manifs – et c’est tant mieux –, mais pris dans une contradiction insoluble. La position du PS ne se différencie pas fondamentalement de celle du pouvoir sur la question des retraites comme le montre par exemple le vote de ses parlementaires pour l'allongement de la durée de cotisation. Entièrement situé dans le cadre de l’économie de marché, le programme du PS est une autre façon de faire payer la crise à la majorité de la population.
La véritable rupture suppose que la société soit organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et échapper aux intérêts privés d'une minorité d'actionnaires et de banquiers. Ces besoins doivent être garantis santé publique, éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai salaire, à l'emploi et mise hors la loi des licenciements.
Cette rupture suppose la mise en œuvre d’un programme anticapitaliste, l’appropriation sociale des grands moyens de production et financiers, la répartition des richesses, la protection des ressources et la rupture avec les institutions.
Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population.
Une telle perspective n'est évidemment pas compatible avec le programme, la stratégie du PS et sa perspective d'alternance gouvernementale de 2012.
C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent et ne lâchent rien, jeunes, salariés, précaires, retraités, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer dans cette voie.
Conseil politique national du NPA, Paris, le 14 novembre 2010.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
DEMOCRATIE???
Gérard Menvussa a écrit:Déclaration de la direction du NPA : à celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien
lundi 15 novembre 2010
A l'issue de sa réunion des 13 et 14 novembre, le Conseil politique national du Nouveau parti anticapitaliste a adopté la déclaration suivante :
A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien
En France, comme partout en Europe, les gouvernants de droite comme de gauche, « ceux d'en haut », veulent nous faire payer la facture de leur crise. Tous les moyens sont bons pour augmenter les profits, protéger les privilèges d'une minorité. Cadeaux fiscaux aux plus riches, gel ou baisse des salaires, démantèlement des services publics, suppressions massives d'emplois, licenciements, destructions des protections sociales, voilà la potion amère administrée pour soigner la grave maladie qui frappe le système capitaliste. Confrontés à une crise écologique qui menace les ressources, la bio-diversité et l'avenir de l'humanité, les puissants de ce monde se lancent dans un capitalisme vert qui ne résoudra rien et n'a pour but que de trouver de nouveaux marchés.
En France, la loi sur les retraites est l'acte I d'un plan d'hyper-austérité. En prétextant les sauvegarder, il s’agit en réalité de détruire les retraites par répartition et au delà le système de Sécurité sociale basé sur la solidarité, pour libérer les fonds qui « dorment ». De quoi ravir tous les profiteurs et en premier lieu le dirigeant du groupe Malakoff-Médéric, Guillaume Sarkozy.
Seulement voilà, des millions de jeunes, de travailleurs, de précaires ont résisté. La mobilisation que nous avons vécu a été exceptionnelle, par sa durée et sa radicalité. Manifestations multimillionnaires répétées, blocages, grèves reconductibles se sont conjugués pour faire face à l'offensive antisociale. L'ultra majorité de la population a été vent debout contre les parlementaires de droite, la clique de ministres et leurs chefs, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot.
Oui, c'est dans la rue que se trouvent la lucidité, la dignité, la légitimité, pas au Parlement, à Matignon ou à l'Élysée !
A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.
Au-delà des grandes journées décidées par l'intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l'afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l'économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l'avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C'est cette voie qu'il faut suivre.
Destruction des droits sociaux, mensonge, violence, répression, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d’intérêts, la Sarkozie est ultra nocive et nous sommes des millions et des millions à en avoir vraiment ras-le-bol !
Le renforcement de l'action dans nos lieux de travail par des syndicats combattifs est évidemment à l'ordre du jour. Vouloir les virer tous le plus vite possible invite aussi à débattre en terme de programme et de pouvoir. C’est un débat qui n’est pas confiné aux mouvements politiques existants mais qui intéresse massivement celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement.
Le Parti Socialiste présent aux manifs – et c’est tant mieux –, mais pris dans une contradiction insoluble. La position du PS ne se différencie pas fondamentalement de celle du pouvoir sur la question des retraites comme le montre par exemple le vote de ses parlementaires pour l'allongement de la durée de cotisation. Entièrement situé dans le cadre de l’économie de marché, le programme du PS est une autre façon de faire payer la crise à la majorité de la population.
La véritable rupture suppose que la société soit organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et échapper aux intérêts privés d'une minorité d'actionnaires et de banquiers. Ces besoins doivent être garantis santé publique, éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai salaire, à l'emploi et mise hors la loi des licenciements.
Cette rupture suppose la mise en œuvre d’un programme anticapitaliste, l’appropriation sociale des grands moyens de production et financiers, la répartition des richesses, la protection des ressources et la rupture avec les institutions.
Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population.
Une telle perspective n'est évidemment pas compatible avec le programme, la stratégie du PS et sa perspective d'alternance gouvernementale de 2012.
C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent et ne lâchent rien, jeunes, salariés, précaires, retraités, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer dans cette voie.
Conseil politique national du NPA, Paris, le 14 novembre 2010.
Le NPA a commencé par fermer un forum bien utile, il nous parle de démocratie faut-il encore que ses adhérents puissent exiger le retrait pur et simple des interlocuteurs de la bureaucratie en cas de défaillance dans leurs mandats! Pour que les régles soient democratiques , ce parti doit rompre avec la politique du Parti Socialiste et remettre le peuple majoritaire autour des tables de discussions!! sachant que le collège des electeurs pourra évincer toute conduite non conforme aux attentes légitimes du prolétariat! Un leader renouvelable à la demande ,pour ne plus recommencer les erreurs du passé, condition primordiale pour croire en leur discours qui se démarque toutefois légèrement du PS!
justib- Messages : 48
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Réforme des retraites
Gnééé ?justib a écrit:
Le NPA a commencé par fermer un forum bien utile,
Re-gnéééé ?
il nous parle de démocratie faut-il encore que ses adhérents puissent exiger le retrait pur et simple des interlocuteurs de la bureaucratie en cas de défaillance dans leurs mandats!
Vas-y, fais-le.
Pour que les régles soient democratiques , ce parti doit rompre avec la politique du Parti Socialiste et remettre le peuple majoritaire autour des tables de discussions!!
Mais de quoi tu parles ???
sachant que le collège des electeurs pourra évincer toute conduite non conforme aux attentes légitimes du prolétariat! Un leader renouvelable à la demande ,pour ne plus recommencer les erreurs du passé, condition primordiale pour croire en leur discours qui se démarque toutefois légèrement du PS!
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Réforme des retraites
La dialectique peut-elle casser des vitres ?
Considérations sur le 16 octobre, ses suites et la répression du mouvement.
À la suite des arrestations lors de l’action organisée le 16 octobre par l’assemblée « Grève-blocage-sabotage. Premier round, on continue ! », celle-ci a décidé d’écrire collectivement le texte qui suit.
Dans le mouvement en cours, la grève se heurte à certaines limites. L’encadrement législatif du « droit de grève » avec les réquisitions qui forcent les grévistes à travailler sous la menace de la prison, le service minimum et l’interdiction des occupations cherchent à limiter les effets de la grève. La légalisation de la part la moins efficace des luttes et la pénalisation de leur part la plus offensive est une des méthodes pour les contrôler - même si le mouvement, quand il est en recherche de puissance et de commun, ne se focalise pas sur ces distinctions et que pour lui la légalité n’est pas une frontière infranchissable ni l’illégalité un but en soi.
Il en va de même pour la manifestation. Le premier des dispositifs répressifs, c’est le parcours négocié et encadré par les flics, la collaboration des services d’ordre syndicaux et l’attention à ce que tout demeure sous contrôle. Chercher à sortir de ce dispositif, c’est tenter de constituer une force collective, se réapproprier la rue et sortir du simple comptage des forces en présence. C’est ce qui s’est passé le soir du samedi 16 octobre, lorsqu’un groupe de plusieurs centaines de personnes a quitté le rassemblement officiel pour tenter d’occuper l’opéra Bastille dans l’idée d’y tenir une assemblée générale et perturber la retransmission en direct du spectacle. Ce type d’action a eu lieu un peu partout et participait d’une dynamique générale. Ailleurs aussi, on cherchait à sortir du cadre institué des manifestations.
À l’issue de cette tentative, on compte une quarantaine de personnes interpellées et placées en garde à vue. La garde à vue (reconduite automatiquement à 48 heures) est utilisée par les flics comme une punition en tant que telle. Sur ces quarante personnes, huit sont poursuivies, certaines pour participation « à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens » et violences sur agents. Parmi les arrêtés se sont aussi trouvés des gens qui étaient déjà sous contrôle judiciaire pour des poursuites liées à des actions antérieures. Leur contrôle leur interdisait de se rencontrer : interpellés tous deux ce soir-là, ils auraient selon la justice violé cette obligation. L’argument ne tient pas : ils ont été arrêtés en compagnie de dizaines de personnes et l’action, appelée publiquement, rassemblait des centaines de personnes. Convoqués par un juge d’instruction, ils ont reçu un avertissement avec menace de réincarcération « la prochaine fois ». Cinq des huit qui vont passer en jugement sont aussi placés sous contrôle judiciaire.
Au final, ce qu’on leur reproche, c’est d’avoir participé à une manifestation au lieu de faire profil bas et de rester chez eux. Le contrôle judiciaire est une méthode d’intimidation et d’isolement. Il s’agit d’interdire à certains de fréquenter certains lieux, de voir certaines personnes, d’avoir certaines attitudes : bref il revient à empêcher ceux qui sont dans le collimateur du pouvoir de participer à la contestation sociale sous peine d’emprisonnement. Au total, la répression, comme toujours, se décline en plusieurs versions, s’individualise de manière à briser les solidarités collectives.
Ce qui est juridiquement réprimé dans la participation à cette manifestation, c’est d’avoir été partie prenante d’une action au cours de laquelle quelques vitrines de banque ont été brisées. L’idée, assez bien illustrée par l’usage de cette fameuse « loi sur les bandes » récemment votée, c’est que la simple participation à un rassemblement, un « attroupement » ou une action nous rend pénalement coresponsable de tout ce qui s’y passe. Pour autant, on le voit bien, c’est le fait même de sortir des cadres institués et des formes d’organisation habituelles qui est visé.
Soyons clairs : s’en prendre à un symbole du capitalisme en brisant une vitrine de banque n’a rien d’exceptionnel ni d’incompréhensible. Des pratiques offensives comme des sabotages ou des affrontements avec les flics font partie intégrante de la lutte d’hier comme de celle d’aujourd’hui. Mais on voit actuellement que la répression touche non seulement ceux qui sont directement accusés de mener ces attaques, mais aussi tous ceux qui les entourent. Ces lois ont pour objectif de ne rendre possible que les actions encadrées par des services d’ordre, où les participants doivent se fliquer eux-mêmes, et où rien ne peut jamais se passer. Tout vise à policer nos pratiques et nos esprits.
Dans le discours policier et médiatique, l’attaque d’une vitrine de banque devient l’œuvre des « casseurs ». Ce terme, utilisé exclusivement dans le but de disqualifier les pratiques d’action directe est une catégorie abstraite construite de part en part. Celle-ci gomme une réalité sociale complexe et la dessaisit de tout contenu politique. Ces pratiques deviennent de la destruction purement asociale, sans perspective ni sens.
Qu’on dise que les casseurs « ne sont que des voyous » ou qu’on imagine, comme c’est si souvent le cas aujourd’hui, qu’il s’agisse de flics déguisés et infiltrés dans les manifestations relève, au fond, d’un même raisonnement : le « casseur » est étranger à la lutte, extérieur au mouvement.
Il est vrai que, depuis quelques années, des flics en civils ont de moins en moins peur de venir au cœur des manifestations pour procéder à des interpellations. Il est important de ne pas les tolérer et, lorsqu’ils sont clairement identifiés, de les chasser dans la mesure du possible . Cependant, cela a fait monter la paranoïa au point que certains voient des flics partout. Surfant sur le complotisme ambiant, des politiciens ou des syndicalistes comme Mélenchon et Thibault ressortent un discours vieux comme le stalinisme : tout ce qui leur échappe et qu’ils ne peuvent contrôler est accusé d’être manipulé par les flics.
L’hystérie politicienne et médiatique a crû autour de l’épisode du « casseur ninja », comme l’a appelé la presse. A partir d’images confuses diffusées sur Internet, les théories les plus délirantes ont proliféré : l’action de l’opéra était organisée par des flics, ou en tout cas voulue par la préfecture, des journalistes étaient déjà positionnés pour diffuser des images de violence au 20 heures, etc. Sous couvert de complotisme ressort l’idée que tout ce qui offensif et illégal ne peut avoir lieu que si le pouvoir en est à l’origine ou du moins laisse faire. On se persuade si bien de la toute-puissance de l’État que le moindre acte de révolte devient suspect. Le contrôle social est tel qu’il s’insinue dans les cervelles qu’il est impossible d’y échapper. On en arrive à une identification entre la barrière du légal et le champ du possible.
Cette frénésie, cette confusion, alimentent directement la répression : les flics se sont lancés, brigade criminelle en tête, à la recherche des protagonistes masqués de la vidéo et ont déjà incarcéré quelqu’un sous cette accusation.(Il est à Fleury-Mérogis jusqu’à son procès le 6 décembre prochain.) Dans d’autres villes aussi, par exemple à Nanterre et à Lyon, l’obsession des casseurs pousse la police à utiliser des moyens d’enquête sophistiqués, le plus souvent dédiés au grand banditisme, pour retrouver ceux qui se sont affrontés avec les CRS : photos haute résolution depuis un hélicoptère, recherche d’ADN sur des cailloux, etc.
Ainsi, tout concourt à ce qu’on devienne notre propre flic : la peur et la paranoïa, le soucis de la légitimité du mouvement, la répression ciblée sur tous ceux qui veulent sortir des sentiers battus.
Il nous faut rompre cette paranoïa et l’individualisation causée par la répression en s’organisant collectivement.
Prochaine assemblée « Premier round, on continue ! » le mercredi 17 novembre, 5-7-9 rue du capitaine Marchal, à 19 h 00.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
Il y aurait aussi une autre solution : arrêter de s'abstenir aux élections...
La révolution, ou le grand changement politique, ou le combat contre une loi, etc, ne passera plus par la rue :
- C'est dépassé : on voit bien que ça n'a eu aucun effet sur la contre-réforme des retraites.
- C'est devenu trop dangereux : les forces de l'ordre (police-police scientifique-justice) sont désormais bien trop puissantes (la technologie entre-autres).
BV72 ki/ Reste le combat électoral.
La révolution, ou le grand changement politique, ou le combat contre une loi, etc, ne passera plus par la rue :
- C'est dépassé : on voit bien que ça n'a eu aucun effet sur la contre-réforme des retraites.
- C'est devenu trop dangereux : les forces de l'ordre (police-police scientifique-justice) sont désormais bien trop puissantes (la technologie entre-autres).
BV72 ki/ Reste le combat électoral.
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Réforme des retraites
J'ai jamais lu de telles niaiseries...
Si on changeait les choses par les élections, ça fait longtemps que ca aurait été interdit...
Si on changeait les choses par les élections, ça fait longtemps que ca aurait été interdit...
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Re: Réforme des retraites
Il faut l'entendre par-rapport à l'article du dessus...
Si le résultat est le matraquage des militants récalcitrants pour au final un résultat politique nul, je ne vois pas l'intérêt des manifs "sauvages"... En fait je ne vois même plus l'intérêt des manifs tout court...
La manif n'est pas la seule méthode pour résister...
Si le résultat est le matraquage des militants récalcitrants pour au final un résultat politique nul, je ne vois pas l'intérêt des manifs "sauvages"... En fait je ne vois même plus l'intérêt des manifs tout court...
La manif n'est pas la seule méthode pour résister...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Réforme des retraites
BouffonVert72 a écrit: Reste le combat électoral.
La bouffonerie suprême. Ca va bien sur un forum verdâtre ou rose.
Mais sur un forum MR, on connait l'histoire des luttes sociales, c'est grotesque...
de la Commune au Honduras, en passant par le front popu espagnol,
l'unité populaire chilienne, le TCE et des dizaines d'autres.
Le dévoiement des luttes vers l'abattoir électoral,
BV devrait laisser cela au PS et autres EE rabatteurs de la bourgeoisie...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
http://www.cnt-f.org/spip.php?article1413Généraliser les pratiques de lutte, aujourd’hui et demain...
Malgré huit journées d’action particulièrement suivies, il apparaît que même avec 3,5 millions de personnes dans les rues, les défilés ne permettent pas d’être correctement entendus. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais beaucoup d’entre nous l’avaient un peu oublié. Partout en France, les blocages dans les raffineries, les centres de traitement des ordures et bien d’autres sites se sont multipliés. Incontestablement, l’obstination de l’État et du patronat à imposer leur réforme des retraites a poussé le mouvement social à retrouver des pratiques syndicales disparues depuis trop longtemps.
L’unité à la base
Le mouvement social sur les retraites a permis de retrouver des pratiques intersyndicales à la base, fondées sur une représentativité de terrain. Malgré les divergences entre syndicats, un grand nombre de travailleurs et travailleuses ont privilégié leurs intérêts en développant une mobilisation commune, loin des défilés par cortèges syndicaux cloisonnés.
L’interprofessionalisme
Alors que depuis plusieurs années, l’heure était plutôt au repli sur soi et à la lutte catégorielle ou par entreprise, la mobilisation contre la réforme des retraites a permis de retrouver des actions où se mêlent tous les corps de métiers et d’industrie, chacun soutenant l’autre avec un même objectif.
L’action directe des travailleurs
Souvent montrée du doigt, l’action directe des travailleurs s’est largement développée ces dernières semaines. Dans son sens premier, c’est à dire loin de la violence individuelle ou d’une avant-garde éclairée qui reste sans effet mais plutôt en organisant des actions syndicales à la base sans attendre le feu vert des dirigeants syndicaux et sans déléguer à des représentants qui négocient et décident sans tenir compte de l’avis des travailleurs et travailleuses.
L’autogestion des luttes
Les assemblées générales souveraines se sont multipliées, dans le public comme le privé, sectorielles ou interprofessionnelles, pour décider collectivement de la grève, de sa reconduction ou non, ainsi que des actions syndicales à mener. Avec, en outre, un respect des décisions prises par chacun, vers une réelle autonomie des travailleurs et de leurs collectifs de travail.
La solidarité de classe
Tous les salariés ne pouvant faire grève en même temps – notamment les précaires et/ou isolés –, les syndicats ont repris à leur compte les idées de caisse de grève, de blocage par des camarades extérieurs à l’entreprise, pour éviter les sanctions pour les travailleurs de l’entreprise elle-même. Ce mouvement a renforcé la conscience de classe de tous et toutes : face au patronat et à l’État, nous avons tous les mêmes intérêts et nous sommes solidaires !
Le blocage de l’économie
Contrairement à ce qu’a affirmé la propagande d’État, les grèves reconductibles et les blocages ne furent pas un choix mais une nécessité. Comment penser sérieusement que des grèves peuvent se résumer à des défilés dans les rues, encadrés par les forces de l’ordre ? L’histoire, notamment en juin 1936, a souvent montré que nos droits, nos acquis sociaux ont été arrachés (et pas demandés poliment) à l’issue de luttes très dures et généralement en utilisant le seul moyen à la disposition des travailleurs et des travailleuses : la grève et le blocage de la production sur le lieu de travail. C’est ce que nous avons redécouvert dans le mouvement contre la réforme des retraites !
Généraliser, aujourd’hui et demain...
Ce sont ces pratiques de lutte, intergénérationnelles, fondées sur l’action collective et la solidarité de classe, qui peuvent nous permettre de gagner demain. Ne lâchons rien ! Continuons de développer dans le mouvement actuel comme dans ceux qui suivront :
- l’unité syndicale à la base ;
- les prises de décisions collectives en assemblées générales souveraines pour permettre à tous les grévistes de s’approprier la lutte ;
- les actions collectives de blocage d’entreprises et voies d’accès aux zones où sont produites les richesses ;
- le partage des informations sur les luttes et initiatives ;
- la solidarité interprofessionnelle ;
- les caisses de grève pour nous permettre de tenir et de gagner ;
- les grèves reconductibles ou tournantes, qui bloquent la production des richesses et donc des profits…
Invité- Invité
Re: Réforme des retraites
Un bras d’honneur au peuple français par le Parti de Gauche lundi 15 novembre 2010
Après une mobilisation populaire sans précédent contre la réforme des retraites et la politique de la droite, le remaniement constitue un véritable bras d’honneur adressé au peuple français.
Le nouveau gouvernement, annoncé depuis neuf mois, ressemble comme deux gouttes d’eau au précédent. C’est un premier ministre majoritairement rejeté par le peuple qui a été reconduit. Presque tous les porte-flingues qui ont affronté le peuple pour le compte du président de la République se voient récompensés.
La concurrence féroce pour les maroquins a montré une droite déchirée. Cet épisode a multiplié les fractures aussi bien entre les membres du nouveau gouvernement qu’avec ceux qui en ont été éjectés. Dans ce contexte, Sarkozy a choisi l’affrontement avec le peuple français pour rassembler son camp morcelé.
Pas de doute, cette nouvelle provocation va encore aggraver la crise politique d’un pays où monte chaque jour le cri
« Qu’ils s’en aillent tous ! ».
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Suprêmement bouffon
Merci, je le prends comme un compliment.Roseau a écrit:BouffonVert72 a écrit: Reste le combat électoral.
[La bouffonerie suprême.
J'en cherche, Roseau, j'en cherche... Mais il n'y a pas ce que je veux...Ca va bien sur un forum verdâtre ou rose.
Le grotesque est le propre du Bouffon !Mais sur un forum MR, on connait l'histoire des luttes sociales, c'est grotesque...
Bon, la partie sérieuse now...
S'il n'y avait pas eu le Front Populaire en 36, il n'y aurait jamais eu les congés payés : il fallait bien une chambre d'enregistrement pour graver l'acquis social dans le marbre !de la Commune au Honduras, en passant par le front popu espagnol,
l'unité populaire chilienne, le TCE et des dizaines d'autres.
Le dévoiement des luttes vers l'abattoir électoral,
Il n'y a peut-être eu qu'un seul exemple où le peuple a gagné beaucoup dans les rues (au début) : 1789.
La lutte contre le TCE, comme je l'ai mis en doute récemment, a été grandement facilitée par NS lui-même, à mon avis...
Le meilleure exemple : le Venezuela... La rue, sans l'appui d'élections, ça ne fonctionne pas, et ça ne dure pas...
Honduras-Espagne-Chili : désolé, je n'ai pas étudié ça, donc je n'en dirais rien...
Merci de ne pas mélanger les très-rose-pâles salades socialo-keynésiano transgéniques, et les verdâtres citrouilles prêtes à faire exploser la révolution écologisto-sociale !BV devrait laisser cela au PS et autres EE rabatteurs de la bourgeoisie...
Dernière édition par BouffonVert72 le Jeu 18 Nov - 3:33, édité 1 fois (Raison : oubié un "eu")
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Réforme des retraites
Le ps, dans certaines de ses composantes, est largement plus a gauche que le brouet génétiquement modifié d'EE...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
N'importe quoi... Va falloir donner des preuves là...
Bon, de toutes façons c'est hors-sujet là...
Bon, de toutes façons c'est hors-sujet là...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
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