Egypte
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Re: Egypte
Lutte Ouvrière n°2218 du 4 février 2011
«Avis au peuple» (le toast de Londres) Blanqui
Le texte suivant, dit « Le toast de Londres », dont nous publions des extraits, écrit par le révolutionnaire Auguste Blanqui le 25 février 1851, pour l'anniversaire de la révolution de 1848 en France, était un avertissement pour toutes les révolutions futures, et il vaut d'être relu aujourd'hui.
Quel écueil menace la révolution de demain ?
L'écueil où s'est brisée celle d'hier : la déplorable popularité de bourgeois déguisés en tribuns. (...)
Oh ! Ce sont là de grands coupables et entre tous les plus coupables, ceux en qui le peuple, trompé par des phrases de tribun, voyait son épée et son bouclier ; ceux qu'il proclamait avec enthousiasme arbitres de son avenir.
Malheur à nous si, au jour du prochain triomphe populaire, l'indulgence oublieuse des masses laissait monter au pouvoir un de ces hommes qui ont forfait à leur mandat ! Une seconde fois, c'en serait fait de la Révolution. (...)
Traîtres seraient les gouvernements qui, élevés sur les pavois prolétaires, ne feraient pas opérer à l'instant même :
1° - Le désarmement des gardes bourgeoises.
2° - L'armement et l'organisation en milice nationale de tous les ouvriers. (...)
Les armes et l'organisation, voilà l'élément décisif de progrès, le moyen sérieux d'en finir avec la misère.
Qui a du fer, a du pain.
On se prosterne devant les baïonnettes, on balaie les cohues désarmées. La France hérissée de travailleurs en armes, c'est l'avènement du socialisme.
En présence des prolétaires armés, obstacles, résistances, impossibilités, tout disparaîtra.
Mais, pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d'arbres de la liberté, par des phrases sonores d'avocat, il y aura de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours.
Que le peuple choisisse !
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Egypte
Dans cette video entretien, Olivier dénonce, entre autres,
la formation à la "gestion des foules" fournie par le gouvernement français
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/24124
la formation à la "gestion des foules" fournie par le gouvernement français
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/24124
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Egypte
Blanqui
Les armes et l'organisation, voilà l'élément décisif de progrès, le moyen sérieux d'en finir avec la misère.
Qui a du fer, a du pain.
Il est clair que les manifestants, non seulement nourrissent des illusions sur le rôle de l'armée, mais croyaient avoir déjà gagné et n'avaient pas imaginé la riposte ultra-violente des sbires de Moubarak. Néanmoins l'opération semble avoir échoué dans la mesure où les manifestants se sont courageusement défendus et ont même, semble-t-il, mis en fuite les policiers déguisés en manifestants pro Moubarak : aux infos de ce matin, ceux-ci ne seraient plus que quelques dizaines sur la place.
Au prix d'un terrible carnage qui aurait peut-être pu être évité si les manifestants avaient été mieux organisés et préparés. Mais, hélas, les travailleurs et la population, comme toujours, doivent passer par de terribles expériences de ce genre avant de comprendre que ce fameux axiome de Blanqui est incontournable...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Les journalistes étrangers cibles des sbires de Moubarak
Moubarak et ses amis cherchent probablement à massacrer le plus discrètement possible.
Les journalistes étrangers, cibles des partisans de Moubarak
De le Service Médias de l' (AFP) – Il y a 58 minutes
PARIS — Peu inquiétés lors de la chute du régime de Ben Ali en Tunisie, les journalistes étrangers sont a contrario devenus des cibles en Egypte, victimes de graves violences, voire de "lynchages", de la part des partisans du président Moubarak qui les accusent de déstabiliser le régime.
Mercredi, alors que la situation commençait à devenir extrêmement tendue au Caire, des équipes de France 2 et de BFM TV, notamment, ont été violemment prises à partie. Depuis, toutes les rédactions ont demandé à leurs équipes de redoubler de vigilance et de ne sortir de leur hôtel qu'en cas de nécessité.
"La télévision publique éqyptienne a désigné les journalistes étrangers comme responsables de ce qui se passe, c'est une sorte d'appel au lynchage, non déguisé", témoigne Thierry Thuillier, directeur des rédactions de France Télévisions.
"Ils sont des témoins gênants, on assiste à un tabassage systématique des journalistes étrangers", insiste-t-il, ajoutant: "La consigne c'est l'extrême prudence tout en souhaitant qu'on puisse faire notre boulot".
A BFM TV, trois journalistes qui tournaient dans un marché "ont été tabassés pendant un quart d'heure, à coups de bâton, de poings, de pieds", assure Guillaume Dubois, directeur général de la chaîne info.
"Ils ont été exfiltrés par un convoi de l'armée qui passait par là, puis ils ont passé neuf heures dans une caserne avant d'être reconduits à leur hôtel. Ils ont été vraiment choqués", poursuit-il. Ces trois journalistes devaient rentrer en France jeudi, une autre équipe de BFM demeurant sur place. "On réfléchit, en fonction de l'évolution de la situation, à renvoyer une nouvelle équipe", a précisé Guillaume Dubois.
A France 24, trois journalistes ont été interpellés mercredi et étaient toujours retenus par la police militaire jeudi midi.
"Je pense que l'affaire sera réglée dans les heures qui viennent. Ils ont été pris à partie par des manifestants, l'un a été tabassé à coups de barre de fer et secouru par un passant alors qu'il était sur le point d'être lynché", explique Jean Lesieur, directeur de la rédaction. Selon lui, les pro-Moubarak "ont clairement décidé de cibler les journalistes".
"En Tunisie, souligne-t-il, la situation s'était débloquée très vite. On pourrait plus comparer l'Egypte avec la Côte d'Ivoire, où il y avait eu des intimidations visant les journalistes".
A i-Télé, les envoyés spéciaux ont été "menacés, insultés, mais il n'y pas eu d'acte de violence physique", relève Albert Ripamonti, directeur de la rédaction. "Un de nos journalistes a raconté que, même sans caméra, le seul fait d'être occidental suffisait pour être pris à partie".
"J'ai été attaqué par des citoyens normaux qui faisaient la queue devant un distributeur de billets, j'ai dû me débarrasser de deux cartes pour sauver ma peau et celle du chauffeur. Un policier présent sur les lieux a réussi à calmer les gens", témoigne en écho un photographe de l'AFP.
Du côté des journaux, il y a manifestement eu moins de problèmes.
Un journaliste de Libération qui n'avait pu regagner son hôtel mercredi soir a cependant été interpellé jeudi matin par un comité de quartier après avoir dormi chez des Egyptiens. "Les gens du comité l'ont remis, ainsi qu'un photographe, à l'armée qui les a relâchés peu après sans violence", assure François Sergent, directeur adjoint de "Libé".
"Les trois envoyés spéciaux du Figaro ne rencontrent pas de problèmes particuliers à ce jour", relève Philippe Gelie, chef du service étranger du journal.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Egypte
Pourquoi ne vas-tu sur place évangéliser toutes ces populations en insurrection avec ta bible à la main ? Pour ma part j'ai l'illusion de croire que ce sont les travailleurs qui font la révolution et non une poignée de convaincus prêchant la "crise de la direction du prolétariat", et exhortant les foules du haut de leur "conscience parfaite" en brandissant un quelconque programme. Et il me semble bien qu'au Caire comme à Tunis on se fout royalement de Trotsky décrivant de sa retraite mexicaine l'état du monde voici maintenant 70 à 75 ans. Je crois par contre beaucoup plus à la capacité des prolétaires tunisiens et égyptiens à trouver par eux-mêmes les formes adéquates qui pourront transformer le refus de la misère en révolution ouvrière.Sparta a écrit:Il n'y a aucune obsession à répéter qu'on n'est loin du compte en s'éloignant du Programme de Transition. Ce dernier n'est pas dicté par la nécessité de combattre le fascisme ou une autre forme d'état bourgeois supposée dépassée, mais s'ouvre comme une application révolutionnaire à l'ensemble de l'ère impérialiste. Aujourd'hui, les révolutions tunisienne et égyptienne s'y retrouvent dans la matrice fondatrice conduite par le Programme de Transition.
Un autre personnage assez connu (et bien plus pertinent sur ce point que Trotsky) disait que les solutions se trouvent "dans l'analyse concrète de situations concrètes". Et à analyser l'état des forces en présence tant au plan du rapport global capital/travail en 2011 qu'au plan des particularités de la Tunisie et de l'Egypte dans ce même rapport, en passant par l'analyse des impérialismes en présence... et bien on est fort loin de ce qu'on peut psalmodier tout en brandissant le Saint-Programme.
Note d'humour dans ce monde "trop-skiste" "Les révolutions c'est du sur-mesure, pas du prêt-à-porter" (Karl Marx, in.: Le communisme c'est du luxe et de la haute couture)
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: Egypte
Pour remettre un peu les pendules à l'heure, un sondage dont parle Le Monde, paru en Turquie :
Me faites pas dire ce que je n'ai pas dit,moi aussi je préfèrerais "les soviets partout"
Soixante-six pour cent des personnes interrogées estiment que "la Turquie peut être un modèle pour les pays du Moyen-Orient", et une même proportion a affirmé voir en la Turquie "une synthèse réussie d'islam et de démocratie".
Me faites pas dire ce que je n'ai pas dit,moi aussi je préfèrerais "les soviets partout"
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Egypte
Sparta
Il n'y a aucune obsession à répéter qu'on n'est loin du compte en s'éloignant du Programme de Transition. Ce dernier n'est pas dicté par la nécessité de combattre le fascisme ou une autre forme d'état bourgeois supposée dépassée, mais s'ouvre comme une application révolutionnaire à l'ensemble de l'ère impérialiste. Aujourd'hui, les révolutions tunisienne et égyptienne s'y retrouvent dans la matrice fondatrice conduite par le Programme de Transition.
Sans nier l'intérêt du PdT, il faut éviter de tomber dans le fétichisme qui consiste à croire qu'on va trouver des recettes à toutes les situations dans une brochure écrite voici 70 ans dans un contexte bien particulier, et non pour "toute l'ère impérialiste" -ce que Trotsky n'a jamais prétendu, il était trop intelligent pour cela, même si on peut toujours arriver à le lui faire dire en épiloguant sur des bouts de phrases.
S'il s'agit de dire que les travailleurs et les masses populaires doivent s'organiser et s'armer face à la répression sanglante de Moubarak, inutile de faire appel au Programme de Transition : c'est le bon sens même, sauf pour les pacifistes bêlants, et encore !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Egypte
Vérosa_2 a écrit:
Pourquoi ne vas-tu sur place évangéliser toutes ces populations en insurrection avec ta bible à la main ? Pour ma part j'ai l'illusion de croire que ce sont les travailleurs qui font la révolution et non une poignée de convaincus prêchant la "crise de la direction du prolétariat", et exhortant les foules du haut de leur "conscience parfaite" en brandissant un quelconque programme. Et il me semble bien qu'au Caire comme à Tunis on se fout royalement de Trotsky décrivant de sa retraite mexicaine l'état du monde voici maintenant 70 à 75 ans. Je crois par contre beaucoup plus à la capacité des prolétaires tunisiens et égyptiens à trouver par eux-mêmes les formes adéquates qui pourront transformer le refus de la misère en révolution ouvrière.
Un autre personnage assez connu (et bien plus pertinent sur ce point que Trotsky) disait que les solutions se trouvent "dans l'analyse concrète de situations concrètes". Et à analyser l'état des forces en présence tant au plan du rapport global capital/travail en 2011 qu'au plan des particularités de la Tunisie et de l'Egypte dans ce même rapport, en passant par l'analyse des impérialismes en présence... et bien on est fort loin de ce qu'on peut psalmodier tout en brandissant le Saint-Programme.
Note d'humour dans ce monde "trop-skiste" "Les révolutions c'est du sur-mesure, pas du prêt-à-porter" (Karl Marx, in.: Le communisme c'est du luxe et de la haute couture)
Dans ce cas là, enterrons nos orgas et laissons les travailleurs découvrir, eux-mêmes, la voie de la révolution, de la prise du pouvoir et du socialisme. Enterrons toute la pensée du mouvement ouvrier révolutionnaire et laissons réfléchir les travailleurs, eux-mêmes, ils pourront éviter les pièges de l'idéologie bourgeoise ou rétrograde islamiste. Ainsi, tout est dit. Pourquoi discuter encore ? Laissons les choses telles quelles et au lieu de révolutionner, évolutionnons, c'est à la mode maintenant.
Pourquoi ne vas-tu sur place évangéliser toutes ces populations en insurrection avec ta bible à la main ?
Il ne s'agit pas de moi, camarade. Ne personnalise pas. Si tu t'emportes, prends un verre d'eau et reste dans le sujet en évitant de translater immoralement le Programme de Transition sur la Bible. Le problème est, d'une part, cette option à se limiter au caractère démocratique de la révolution et, d'autre part, de s'illusionner par une imaginaire autonomie des travailleurs que l'on doit laisser agir seuls. Je pense qu'avec ton "ce sont les travailleurs qui font la révolution", il faut convaincre les frères musulmans. Ce sont ceux-là qui ne les laisseront pas seuls. Moi, considère que le suis convaincu. Je ne déconnecte du mouvement ouvrier pour laisser seuls les travailleurs, puisque je suis une gêne avec mon "antiquité". Demain, la révolution éclate en Algérie, je me mettrai sur le trottoir et regarderai les partis bourgeois ou les rétrogrades islamistes s'en occuper. Si les camarades m'appellent, je répondrai que le camarade Vérosa m'a dit un jour "ce sont les travailleurs qui font la révolution".
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Egypte
verié2 a écrit:Sans nier l'intérêt du PdT, il faut éviter de tomber dans le fétichisme qui consiste à croire qu'on va trouver des recettes à toutes les situations dans une brochure écrite voici 70 ans dans un contexte bien particulier, et non pour "toute l'ère impérialiste" -ce que Trotsky n'a jamais prétendu, il était trop intelligent pour cela, même si on peut toujours arriver à le lui faire dire en épiloguant sur des bouts de phrases.
S'il s'agit de dire que les travailleurs et les masses populaires doivent s'organiser et s'armer face à la répression sanglante de Moubarak, inutile de faire appel au Programme de Transition : c'est le bon sens même, sauf pour les pacifistes bêlants, et encore !
"Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat." (Léon Trotsky, Programme de Transition, "Programme minimum et programme de transition ").
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Egypte
Ici on n'est pas en Egypte sur le trottoir, on est sur un forum où il y a peut être 250 inscrits et pas d'égyptien a priori. Alors on peut recopier le programme de transition, ça n'ira pas plus loin. Ce serait autre chose si il y avait une organisation révolutionnaire implantée là-bas, bien sûr.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Egypte
S'il s'agit de dire que les travailleurs et les masses populaires doivent s'organiser et s'armer face à la répression sanglante de Moubarak, inutile de faire appel au Programme de Transition : c'est le bon sens même, sauf pour les pacifistes bêlants, et encore !
He oui, c'est à peu près le "bon sens" des républicains espagnols" qui ont enterré la classe ouvrière dans des perspectives défensives, démocratiques, républicaines....etr pour tout dire bourgeoises...
Finalement, Trotsky, c'est un peu mieux que le simple "bon sens", comme boussole....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Egypte
Trotski,dans le PdT et ailleurs, a toujours mis en garde les rabâcheurs sectaires et paresseux:
Cela change d'un pays à l'autre, d'une année à l'autre,
et d'une heure à l'autre même dans une situation d'intense mobilisation des masses.
C'est pas écrit.
Pire: aucune petite orga, qui se proclame d'avant-garde (c'est la bousculade...) n'a l'implantation qui permet d'élaborer un PdT.
La tâche, c'est donc partout, construire ce parti révolutionnaire vivant au coeur de larges couches des travailleurs.
Mais Trotski savait très bien comment certains vivraient en dilapidant l'héritage, au lieu de le cultiver.
D'avance, il se déclarait donc non trotskiste.
Je l'ai toujours suivi sur ce point, sauf , bien sûr, face au stalinisme.
en partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière
Cela change d'un pays à l'autre, d'une année à l'autre,
et d'une heure à l'autre même dans une situation d'intense mobilisation des masses.
C'est pas écrit.
Pire: aucune petite orga, qui se proclame d'avant-garde (c'est la bousculade...) n'a l'implantation qui permet d'élaborer un PdT.
La tâche, c'est donc partout, construire ce parti révolutionnaire vivant au coeur de larges couches des travailleurs.
Mais Trotski savait très bien comment certains vivraient en dilapidant l'héritage, au lieu de le cultiver.
D'avance, il se déclarait donc non trotskiste.
Je l'ai toujours suivi sur ce point, sauf , bien sûr, face au stalinisme.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Egypte
yannalan a écrit:Ici on n'est pas en Egypte sur le trottoir, on est sur un forum où il y a peut être 250 inscrits et pas d'égyptien a priori. Alors on peut recopier le programme de transition, ça n'ira pas plus loin. Ce serait autre chose si il y avait une organisation révolutionnaire implantée là-bas, bien sûr.
Excuse moi, camarade, je ne savais pas qu'on était dans un forum. Et, je ne savais pas qu'on n'était pas sur le trottoir en Egypte. Merci.
Je me demande comment construire un parti révolutionnaire sans le Programme de Transition. Si ce programme est "démodé", "vieux", "dépassé", sur quelles bases révolutionnaires allons-nous construire ce parti ? Peut-être, en travestissant des révolutions prolétariennes en "démocratiques" ? En "laissant les travailleurs faire la révolution" ? Le Programme de Transition est intégralement incontournable pour la révolution prolétarienne. Plus que ça, toute perspective s'y retranchant, aboutirait fatalement à déconstuire la révolution ouvrière en marche au profit de la continuité des régimes bourgeois.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Egypte
Sparta a écrit:Le Programme de Transition est intégralement incontournable pour la révolution prolétarienne. Plus que ça, toute perspective s'y retranchant, aboutirait fatalement à déconstuire la révolution ouvrière en marche au profit de la continuité des régimes bourgeois.
Là évidemment, puisqu'on semble être dans le domaine de la Foi, il n'y a guère de discussion possible.
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: Egypte
Retour au sujet...
Hosni Moubarak a déclaré dans une interview à Christiane Amanpour, journaliste d'ABC, qu'il en a "assez après 62 ans dans la fonction publique» et qu'il aimerait partir, mais il redoute que l'Egypte sombre dans le chaos s'il démissionnait maintenant.
Le raïs a par ailleurs assuré que son gouvernement n'était pas responsable des violences sur la place Tahrir, au Caire, qu'il a imputées aux Frères musulmans.
Interrogé sur les appels des manifestants à sa démission, il répondu : "Je ne me soucie pas de ce que les gens disent de moi. Pour le moment, je me soucie de mon pays".
En réponse aux appels du président Barack Obama à engager sans tarder le processus de transition, Hosni Moubarak a déclaré: "Vous ne comprenez pas la culture égyptienne et ce qui se passerait si je démissionnais".
Suivi des évènements sur Le Monde:
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/03/tension-persistante-au-centre-du-caire_1474302_3218.html#ens_id=1470465
Hosni Moubarak a déclaré dans une interview à Christiane Amanpour, journaliste d'ABC, qu'il en a "assez après 62 ans dans la fonction publique» et qu'il aimerait partir, mais il redoute que l'Egypte sombre dans le chaos s'il démissionnait maintenant.
Le raïs a par ailleurs assuré que son gouvernement n'était pas responsable des violences sur la place Tahrir, au Caire, qu'il a imputées aux Frères musulmans.
Interrogé sur les appels des manifestants à sa démission, il répondu : "Je ne me soucie pas de ce que les gens disent de moi. Pour le moment, je me soucie de mon pays".
En réponse aux appels du président Barack Obama à engager sans tarder le processus de transition, Hosni Moubarak a déclaré: "Vous ne comprenez pas la culture égyptienne et ce qui se passerait si je démissionnais".
Suivi des évènements sur Le Monde:
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/03/tension-persistante-au-centre-du-caire_1474302_3218.html#ens_id=1470465
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Egypte
Roseau a écrit:
Mais Trotski savait très bien comment certains vivraient en dilapidant l'héritage, au lieu de le cultiver.
D'avance, il se déclarait donc non trotskiste.
Je l'ai toujours suivi sur ce point, sauf , bien sûr, face au stalinisme.
Le pauvre !!!! Il n'en demandait pas tant.....
Se déclarer "non trotskiste", c'est donc devenu la bonne et belle référence ....?
Bienvenue dans l'auberge espagnole (où même la paëlla est garantie "non trotskiste" ) , priorité à tous les opportunismes bavards et réactifs à l'air du temps et au fumet des modes ...!!!!!!
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Egypte
priorité à tous les opportunismes bavards et réactifs à l'air du temps et au fumet des modes ...!!!!!!.
C'est exactement ce que pensaient les vieux dirigeants sociaux démocrates de Lénine ou Trotski lorsqu'ils ne se contentaient pas des écrits saints de Marx, mais travaillaient et discutaient ferme pour partir de la réalité de leur temps.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Egypte
Roseau a écrit:priorité à tous les opportunismes bavards et réactifs à l'air du temps et au fumet des modes ...!!!!!!.
C'est exactement ce que pensaient les vieux dirigeants sociaux démocrates de Lénine ou Trotski lorsqu'ils ne se contentaient pas des écrits saints de Marx, mais travaillaient et discutaient ferme pour partir de la réalité de leur temps.
Rabâche tes sornettes tant que tu veux , mais évite d'embarquer Lenine ou Trotsky dans ton numero de commentateur éclairé par sa propre lumière ( ).....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Pourquoi le Noir résiste à la vague verte ?
Sparta a écrit: Le Programme de Transition est intégralement incontournable pour la révolution prolétarienne. Plus que ça, toute perspective s'y retranchant, aboutirait fatalement à déconstuire la révolution ouvrière en marche au profit de la continuité des régimes bourgeois.
Bien vue mon camarade Sparta ! C'est parce que l'ensemble des directions ouvrières -soit disante- révolutionnaire, dans le monde, contournent (pour être gentil) le programme de transition, un programme valable jusqu'à l'entrée dans le socialisme, que le Rouge est une couleur qui n'apparait plus dans les Révolutions.
Cela manifestement, n'interpellent nullement nos contradicteurs, que les drapeaux qui flottent en ce moment, sont les drapeaux nationaux et le drapeau vert de la réaction islaministe, pas le drapeau des ouvriers, pas le drapeau du communisme, le drapeau rouge !
Ces directions traîtres influencent leurs militants, non seulement à rejeter le programme de Trotsky, mais plus encore, le principe même d'un programme politique. pour eux, les révolutions en cours, celles qui viennent, doivent se trouver un chemin seules et spontanément. C'est de l"anarchisme à l'état pur, c'est le fond idéologique du NPA, c'est ce qui fait dire à OB "Oh, vous savez monsieur le journaliste, nous on a pas de modéle, on est là pour apprendre !"
Par dessus bord les Lénine et Trotsky, les Auguste Blanqui (magnifique texte, merci camarade Vals), les Robespierre et Danton. Pendant ce temps, la jeunesse de la bourgeoisie libérale égyptienne, par extension l'ensemble du peuple, se fait manipuler par les fascistes "verts" des fréres musulmans, massacrée par les fascistes "noirs" des Moubarak et consort.
Les marxistes, les trotskystes, ne sont pas surpris par ce type de comportement et ces minables sorties médiatiques à la Besancenot, de ce confusionnisme ambiant:
Les défaites tragiques subies par le prolétariat mondial durant une longue série d'années ont poussé les organisations officielles à un conservatisme encore plus grand et ont conduit en même temps les "révolutionnaires" petits-bourgeois déçus à rechercher des "voies nouvelles". Comme toujours, dans les époques de réaction et de déclin, apparaissent de toutes parts les magiciens et les charlatans. Ils veulent réviser toute la marche de la pensée révolutionnaire. Au lieu d'apprendre du passé, ils le "corrigent".
les uns découvrent l'inconsistance du marxisme, les autres proclament la faillite du bolchevisme. Les uns font retomber sur la doctrine révolutionnaire la responsabilité des erreurs et des crimes de ceux qui l'ont trahie; les autres maudissent la médecine, parce qu'elle n'assure pas une guérison immédiate et miraculeuse. Les plus audacieux promettent de découvrir une panacée et, en attendant, recommandent d'arrêter la lutte des classes. De nombreux prophètes de la nouvelle morale se disposent à régénérer le mouvement ouvrier à l'aide d'une homéopathie éthique. La majorité de ces apôtres ont réussi à devenir eux-mêmes des invalides moraux avant même de descendre sur le champ de bataille. Ainsi, sous l'apparence de "nouvelles voies", on ne propose au prolétariat que de vieilles recettes, enterrées depuis longtemps dans les archives du socialisme d'avant Marx.
Les défaites tragiques subies par le prolétariat mondial durant une longue série d'années ont poussé les organisations officielles à un conservatisme encore plus grand et ont conduit en même temps les "révolutionnaires" petits-bourgeois déçus à rechercher des "voies nouvelles". Et quelle défaite tragique et lourde de conséquence la faillite et la destruction de l'URSS !
Alors aujourd'hui qu'on a jeté le bébé avec l'eau sale du bain, on fait les révolutions à la bonne franquette et un petit doigt mouillé suspendu en l'air, pour saisir le sens du vent. On emploi des formules toutes faites. L'inconvénient avec les vocables "révolution" ou "peuple", c'est qu'on finit par comparer des révolutions qui ne sont pas comparables.
Par exemple, si la révolution tunisienne a pris naissance dans le centre misérable du pays, la révolution égyptienne, elle, a été impulsé par la jeunesse bourgeoise citadine. D'un coté nous avons une révolution populaire sociale, de l'autre une révolution bourgeoise libérale. Si je me permets de faire cette première distinction d'importance, c'est que moi, à la différence de mes détracteurs, je ne révise pas toute la marche de la pensée révolutionnaire. Je m'appuie sur elle pour essayer de comprendre les révolutions arabes en marche. Suis je pour cela un doctrinaire ? je ne le crois pas.
A la vérité, il y a deux puissants phénoménes qui poussent aux révolutions dans les pays arabes. La première est la Crise, qui pousse encore plus les gouvernements bourgeois dans la voie de l'ultra-libéralisme et la destruction du faible filet de protection sociale existant. Mais ça, franchement, la jeunesse dorée du Caire, elle s'en fout ! Il y a aussi comme deuxiéme phénoméne le sionisme triomphant et l'allégeance totale et choquantes des mêmes gouvernements arabes dit laics. Et ça évidemment, ça interpelle un peu plus l'élite arabe.
Ce sont ces deux réalités qui pésent fortement sur l'état d'esprit des peuples arabes. La révolution tunisienne et la journée du 14 janvier ont sonnés comme un tocsin.
En Egypte et ailleurs, les uns se sont dit: "Enfin ! On va chasser nous aussi notre dictateur local et on va pouvoir gagner un peu mieux notre vie ! ". ce sont les ouvriers et paysans. "Enfin ! On va pouvoir mettre fin à la main mise de la mafia militaire sur l'économie et les distinctions et on va pouvoir se partager démocratiquement la plus value, voir combattre l'expantionnisme sioniste . cela sont les bourgeois et principalement leur jeunesse. Et quitte à faire cela avec les islamistes, et bien on se mettra à la priére et on lévera le drapeau "vert" !
C'est la jeunesse bourgeoise qui a ouvert les hostilités en Egypte. Pas les travailleurs, pas la misére. La révolution bourgeoise en Egypte est la première conséquence directe de la révolution populaire et sociale en Tunisie. La jeunesse bourgeoise et la bourgeoisie égyptienne sont aujourd'hui pleinement révolutionnaire, mais elle veut contenir cette révolution dans un cadre bourgeois.
Comment sinon comprendre cette grande journée du mardi 01 février où les places des grandes villes étaient interdites aux masses ouvrières et paysannes ? Comment expliquer l'absence total du social dans les revendications des démocrates ? Les travailleurs en Egypte ne s'y sont d'ailleurs pas trompé. Ils ont certes manifestés massivement mardi pour la chute de Moubarak, où ils le pouvaient, chez eux, mais ils n'ont pas suivi l'appel à la grève générale des bourgeois libéraux. Toute façon les bourgeois n'ont pas trop insistés la dessus. Actuellement ils observent la jeunesse dorée se faire caillasser, et avant de s'engager plus en avant, les travailleurs attendent un mot, une promesse, d'une nouvelle république sociale. Je crois que le prolétariat peut attendre longtemps !
C'est la raison unique qui explique la résistance du régime Moubarak. La bourgeoisie égyptienne (fréres musulmans inclus) hésite à ouvrir la révolution aux masses travailleuses. Elle veut remplacer une réaction noire par une réaction verte.
Si elle connaissait un peu mieux l'histoire (comme quoi il n'y a pas que chez nous qui y a des andouilles) la bourgeoisie égyptienne saurait qu'on ne bouscule pas un régime de type monarchique sans le concourt des sans culottes et de la Commune insurrectionnelle !
Attendons demain, voir si les frères musulmans, vont appeler les travailleurs à prendre d'assaut le palais présidentiel ?
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Egypte
Vals continue le HS et éclate encore :
Certains perdent les pédales quand on rapelle que les dirigeant qui ont activement contribué à des révolutions
ont du analyser leur temps, et donc créer, et pas seulement réciter.
Et qu'ils ont, comme Lénine et Trotski, mais ce fut la même chose pour la Révolution chinoise ou Cubaine,
été jugés comme des hérétiques par les vieux dirigeants antiquaires.
Trotski n'a pas copié les revendications de la Commune de Paris pour élaborer un programme en 1938.
Pas plus que Lénine n'a copié le modèle du parti social-démocrate allemand.
C'est l'évidence, mais les directions fatiguées préfèrent le culte nostalgique à la confrontation des faits, à l'étude concrète et ardue Cela aboutit par exemple à affirmer que la Russie est toujours un Etat ouvrier...
Ramenons donc le sujet:
Voici la liste des journalistes qui on eu maille à partir avec les bandes de Moubarak
http://abcworldnews.tumblr.com/post/3089328425/weve-compiled-a-list-of-all-the-journalist-who
Toujours sur l'Egypte, Eninel se trompe . Les mobilisations en Egypte rassemblent bien plus que les fils des bourgeois démocrates. Preuve que la science n’est pas infuse dans un bol de PdT, mais demande réflexion...
De grandes mobilisations ouvrières ont précédé et nourrissent celles d’aujourd’hui,
notamment les plus importantes, de 2008, décrites ici
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/BEININ/15861
Les revendications ouvrières ne manquent pas sur les salaires et les conditions de travail
et sont devenues massives avec la hausse des produits alimentaires.
Le peuple égyptien, derrière la volonté de démanteler la dictature , lutte aussi,
comme en 2008, contre les accapareurs et spéculateurs sur les biens de survie.
Les dictateurs qui en ont les moyens, eux, ne s’y sont pas trompé: après plusieurs jours d’émeutes,
le gouvernement algérien a liquidé la taxe d’importation de 23% sur les huiles et de sucre !
En Libye, toutes les taxes sur les produits alimentaires ont été supprimées…
Celui qui a vraiment les moyens, c'est l'Emir du Koweit,
donation de 5 milliards de dollars à la population,
soit de milliers de dollars par personne.
En plus, gratuité des denrées alimentaires de première nécessité jusqu’au 31 mars 2012.
Cependant, je ne sais pas si cela s'applique à toute la population, immigrés y compris, dans ce pays de forte discrimination.
"Rabâche tes sornettes"
Certains perdent les pédales quand on rapelle que les dirigeant qui ont activement contribué à des révolutions
ont du analyser leur temps, et donc créer, et pas seulement réciter.
Et qu'ils ont, comme Lénine et Trotski, mais ce fut la même chose pour la Révolution chinoise ou Cubaine,
été jugés comme des hérétiques par les vieux dirigeants antiquaires.
Trotski n'a pas copié les revendications de la Commune de Paris pour élaborer un programme en 1938.
Pas plus que Lénine n'a copié le modèle du parti social-démocrate allemand.
C'est l'évidence, mais les directions fatiguées préfèrent le culte nostalgique à la confrontation des faits, à l'étude concrète et ardue Cela aboutit par exemple à affirmer que la Russie est toujours un Etat ouvrier...
Ramenons donc le sujet:
Voici la liste des journalistes qui on eu maille à partir avec les bandes de Moubarak
http://abcworldnews.tumblr.com/post/3089328425/weve-compiled-a-list-of-all-the-journalist-who
Toujours sur l'Egypte, Eninel se trompe . Les mobilisations en Egypte rassemblent bien plus que les fils des bourgeois démocrates. Preuve que la science n’est pas infuse dans un bol de PdT, mais demande réflexion...
De grandes mobilisations ouvrières ont précédé et nourrissent celles d’aujourd’hui,
notamment les plus importantes, de 2008, décrites ici
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/BEININ/15861
Les revendications ouvrières ne manquent pas sur les salaires et les conditions de travail
et sont devenues massives avec la hausse des produits alimentaires.
Le peuple égyptien, derrière la volonté de démanteler la dictature , lutte aussi,
comme en 2008, contre les accapareurs et spéculateurs sur les biens de survie.
Les dictateurs qui en ont les moyens, eux, ne s’y sont pas trompé: après plusieurs jours d’émeutes,
le gouvernement algérien a liquidé la taxe d’importation de 23% sur les huiles et de sucre !
En Libye, toutes les taxes sur les produits alimentaires ont été supprimées…
Celui qui a vraiment les moyens, c'est l'Emir du Koweit,
donation de 5 milliards de dollars à la population,
soit de milliers de dollars par personne.
En plus, gratuité des denrées alimentaires de première nécessité jusqu’au 31 mars 2012.
Cependant, je ne sais pas si cela s'applique à toute la population, immigrés y compris, dans ce pays de forte discrimination.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Egypte
Témoignage du Caire : place d'Al Tahrir, place de la libération
jeudi 3 février 2011
La place Al-Tahrir était ce mercredi après-midi la cible d’une attaque organisée par des partisans du régime encadrés par des policiers. Des hommes en dromadaires et à cheval tentent ainsi de faire taire ce cœur palpitant de la révolte égyptienne. Là, l’Egypte, avec ses différences de classes, de confessions, d’idéologies et de looks, se rassemble pour réclamer avec entêtement le départ de Moubarak et de son régime. Reportage écrit avant l'attaque des baltaguis
A l'ombre du « Mogamaâ », gigantesque bâtiment administratif du centre-ville, se trouve Maydan al Tahrir, principal carrefour du Caire. D'ici, on peut aller partout dans la grouillante capitale et, surtout, probablement, vers un nouveau système politique.
La « Place de la Libération » est devenue le cœur battant d'une Egypte qui ne veut plus vivre dans l'injustice, la corruption et l'arbitraire policier. La dernière blague égyptienne ? Une banale annonce qu'on entend dans les galeries du métro : « Si vous allez à Al-Tahrir, changez à Hosni Moubarak ! ».
La place accueille depuis quelques jours les manifestations les plus massives et les plus radicales depuis l'arrivée du président égyptien au pouvoir, en 1981. Les caméras de toutes les télévisions du monde sont focalisées sur son incessant mouvement. Y compris ceux de la télévision publique qui, pour faire (mauvaise) bonne mesure montre, en même temps que le rassemblement qui s'y tient, d'autres, infiniment plus petits et plus éphémères, favorables au chef de l'Etat.
Le sit-in ininterrompu se tient sous bonne garde militaire. Les rues adjacentes, qui abritent plusieurs institutions, dont les deux Chambres du Parlement, ainsi que des ambassades étrangères, sont fermées par des blindés et interdites au trafic automobile. Les soldats et les officiers ne montrent pas de signe de nervosité : on ne leur a jamais offert autant de fleurs et de sourires.
Moubarak a unifié le pays entier contre lui
Rarement un président a suscité contre lui une telle unanimité. Ici, les frontières de classes s'estompent momentanément et font connaissance des gens qui, ailleurs, se tiennent les uns des autres à une distance respectueuse. Les gallabias des paysans frôlent les derniers cris de la mode masculine. Les foulards de couleurs et les niqab réglementaires cohabitent avec les cheveux au vent et les pull-overs négligemment noués autour de la taille, comme dans une promenade paisible au bord du Nil. Des gens de toutes obédiences se parlent et même se sourient. Les libéraux se serrent les coudes avec des militants de la gauche radicale, des Nassériens, des Frères musulmans et des Salafistes. Un écriteau authentiquement marxiste, « Non à la société de classes : nous sommes tous égaux », est paradoxalement arboré par une jeune fille voilée.
Les deux principales confessions du pays, l'islam et le christianisme, sont aussi ostensiblement représentées ici. Les oulémas azharites, avec leur turban blanc enroulé autour de leurs taqias rouges, lèvent vers le ciel le même poing énergique que quelques ecclésiastiques coptes avec leur énorme croix pendant sur leur soutane. Une banderole résume « l'unité interconfessionnelle contre le despotisme » : « Les cheikhs et les qissis (prêtres) contre le raïs (le président) ».
Logistique improvisée mais impressionnante
Le système logistique a beau avoir été mis en place dans l'urgence, le résultat de tant d'improvisations conjuguées est impressionnant d'efficacité. Une commission s'occupe de procurer aux manifestants nourriture et couvertures. A côté d'appelés du contingent épuisés mais affables, des jeunes vigiles des deux sexes fouillent au corps tous ceux qui veulent rejoindre le sit-in. « Nous avons peur que la police nous infiltre », s'excusent-ils. La rupture est totale entre l'armée, qui supervise ces contrôles, et les corps de sécurité dépendant du ministère de l'Intérieur. Elle semble également totale entre elle et la Présidence, à en juger par ces « A bas Moubarak » griffonnés en gros caractères sur les chars et qui n'ont pas trouvé d'officiers zélés pour ordonner de les effacer.
Des vendeurs ambulants font probablement fortune en proposant aux manifestants kochari, sandwichs de toutes sortes et bouteilles d'eau minérale. Les consignes anonymes, circulant de bouche à oreille mais aussi sous forme de tracts, n'ont pas omis le chapitre diététique : les repas gras sont vivement déconseillés et les collations légères recommandées. Comme les abords de la mosquée Omar Makram - et les salles de prière elles-mêmes, où l'on dort à tour de rôle -, les terre-pleins et les pelouses devant le Mogamaâ font office de lieux de repos temporaire. Quelques tentes y sont plantées mais la majorité des dormeurs sont allongés à même le sol.
« Hosni, tu ne pourras plus fermer l'œil »
La convivialité à Al Tahrir se manifeste aussi sous la forme d'une coexistence heureuse entre banderoles et écriteaux divers, qu'on arbore au-dessus de sa tête comme dans une joute rhétorique amicale. A « Nous voulons la fin du régime » a vite succédé ces derniers jours « Le peuple veut la chute du président », celui-ci ayant affirmé, selon la dernière rumeur malicieuse, qu'il ne s'appelait pas « Régime ». Ce slogan se décline en une infinité d'autres, bien plus spirituels : « Nous sommes désolés, votre crédit est épuisé ! », « Attention, la date de péremption du système a été largement dépassée ! », « Va-t-en, j'ai mal aux bras ! » ou l'irrespectueux « Même les bébés-veaux veulent ton départ ! ». Il se décline également en pronostics sur le sort réservé au chef de l'Etat lorsqu'il aura été déchu (l'échafaud ou l'exil, etc.) et sur l'avenir de l'Egypte une fois libérée du « Tyran » : « Elections démocratiques », « Révision de la Constitution », « Etat islamique, égalité et justice », « Ni pouvoir religieux ni pouvoir militaire : pour un gouvernement civil »...
Les Egyptiens n'ont pas perdu leur humour en ces circonstances de crise. Certaines pancartes sont des jeux de mots sur des répliques célèbres. Ainsi, « Hosni, tu ne pourras plus fermer l'œil » rappelle « Avec (la chaîne de télévision) Rotana, vous ne pouvez avoir sommeil » tandis que « Je ne vous ai pas encore compris ! » renvoie au discours désespéré du président Ben Ali annonçant aux Tunisiens qu'il a entendu leurs doléances.
D'autres pancartes moquent les lauriers du chef d'Etat vieillissant, qui a commandé l'aviation égyptienne lors de la guerre d'octobre 1973, lui hurlant que « akher talâa jawia, ila al mamlaka al saâoudia » (Votre dernière sortie aérienne sera pour l'Arabie Saoudite). D'autres encore mettent en évidence ce que les Egyptiens qualifient de « lenteur d'esprit » de l'homme qui dirige leur pays depuis trente ans. Elles lui épellent les revendications comme « I.R.H.A.L. » (Va-t-en) ou les lui rappellent en d'autres langues comme l'inattendu « Log Dof : dégage en nubien ! ».
Par ces temps d'intifada, la place de la Libération ne ressemble pas à ce lieu impersonnel et hostile qu'on traversait au péril de sa vie, au milieu de flux continus de véhicules. Elle n'a jamais aussi bien porté son nom. « J'avais peur, je suis devenu Egyptien », énonce un écriteau qui, une semaine plus tôt, n'aurait pas pu être brandi ici, à quelques centaines de mètres du ministère de l'Intérieur, pas plus que n'aurait pu être dressée cette potence à laquelle pend, au bout d'une corde de fortune, un mannequin effiloché en chiffons à l'effigie du Rais.
Yassin Temlali, Le Caire, 02 février 2011
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Egypte
Vérosa_2 a écrit:Sparta a écrit:Le Programme de Transition est intégralement incontournable pour la révolution prolétarienne. Plus que ça, toute perspective s'y retranchant, aboutirait fatalement à déconstuire la révolution ouvrière en marche au profit de la continuité des régimes bourgeois.
Là évidemment, puisqu'on semble être dans le domaine de la Foi, il n'y a guère de discussion possible.
Camarade, encore une fois, il ne s'agit pas de religion. Ne translate pas. Le Programme de Transition est un protocole révolutionnaire qui puise son essence de toute l'expérience du mouvement ouvrier révolutionnaire. En Egypte, comme ailleurs, la révolution ouvrière se fondera sur des conseils ouvriers dans les lieux de travail. Tout cela sous le contrôle large et organisé d'un parti ouvrier révolutionnaire. On ne peut attendre des travailleurs qu'ils trouvent, seuls, assez de cohésion, d'organisation et, surtout, de projection socialiste. Si, dans une révolution en marche, le parti ouvrier révolutionnaire en est l'orientation révolutionnaire socialiste, le Programme de Transition en est la méthode.
Le programme de Transition ne peut ni se plier, ni s'accommoder des velléités de rassemblements larges jusqu'au point de faire quitter à la classe ouvrière sa mission historique : la révolution. Chercher à compacter la classe ouvrière avec la jeunesse au sens large ou des couches de la petite bourgeoisie et autres se traduit pas l'impossibilité d'identifier le Programme de Transition comme unique méthode de combat de la classe ouvrière. C'est ce qui ressort de certains messages qui, insidieusement, recommandent de noyer la classe ouvrière dans la masse, ce qui les amène à noyer le Programme de Transition dans des clichés... "vieux", "dépassé", "antiquité"... et même religieux... "Bible", "Foi".
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Egypte
Sparta
Camarade, encore une fois, il ne s'agit pas de religion. Ne translate pas. Le Programme de Transition est un protocole révolutionnaire qui puise son essence de toute l'expérience du mouvement ouvrier révolutionnaire. En Egypte, comme ailleurs, la révolution ouvrière se fondera sur des conseils ouvriers dans les lieux de travail. Tout cela sous le contrôle large et organisé d'un parti ouvrier révolutionnaire. On ne peut attendre des travailleurs qu'ils trouvent, seuls, assez de cohésion, d'organisation et, surtout, de projection socialiste.
Il ne s'agit pas de nier l'importance de la transmission de l'expérience du mouvement ouvrier et de raconter qu'on va tout réinventer. Mais la situation en Egypte et dans le monde n'est pas celle qui prévalait en 1938. A cette époque, il y avait un puissant mouvement communiste avec une direction stalinienne contre-révolutionnaire. Trotsky espérait que la IVème IC fournisse une vraie direction de rechange révolutionnaire. De plus, Trotsky pensait que le capitalisme agonisait et qu'on entrait dans une période révolutionnaire. On sait ce qu'il en a été ensuite.
Nous voyons d'emblée que nous ne sommes pas dans la situation de 1938, ni en Egypte ni ailleurs. Il convient de reconstruire des partis, une internationale, ce qui ne pourra se faire qu'au travers des luttes. Cette façon d'agiter des versets du PdT comme un moulin à prières, ça revient à croire qu'il ne manque que ces recettes aux prolétaires égyptiens (et autres) pour s'emparer du pouvoir. Ce qui est parfaitement grotesque.
Alors, je n'ai pas plus que toi de recettes pour construire un parti communiste révolutionnaire en Egypte en ce moment, et nous ne connaissons même pas l'état exact du mouvement ouvrier, nous avons très peu d'informations. Nous ne pouvons donc défendre que des idées assez générales sur la nécessité pour les travailleurs de s'organiser sur des bases de classe et de se méfier de toutes les manoeuvres des politiciens bourgeois, de l'armée etc. (A ce propos, l'article de Kaldy dans le dernier numéro de LO est très bien : http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2218&id=21.)
Soit dit en passant, les travailleurs n'ont jamais eu besoin du PdT pour s'organiser en conseils ouvriers, comités de quartiers etc, ni même parfois pour s'armer. En revanche, ce qui ne se construit pas spontanément - enfin ça ne s'est jamais fait jusqu'ici -, c'est un parti capable d'analyser lucidement les situations à la lumière de toute l'expérience du passé en effet, mais en tenant compte aussi des faits nouveaux (comme Lénine l'a fait par exemple avec les soviets, qu'il n'avait pas prévus). Mais ce parti, on ne peut pas le proclamer en récitant le PdT, il faut le construire.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Egypte
@ Roseau:
Toujours sur l'Egypte, Eninel se trompe . Les mobilisations en Egypte rassemblent bien plus que les fils des bourgeois démocrates. Preuve que la science n’est pas infuse dans un bol de PdT, mais demande réflexion...
De grandes mobilisations ouvrières ont précédé et nourrissent celles d’aujourd’hui,
notamment les plus importantes, de 2008, décrites ici
Camarade Roseau, ne tente pas de me faire dire ce que je n'écris pas.
Evidemment que la Révolution en Egypte rassemble : "... bien plus que les fils des bourgeois démocrates...".
Mais si on veux faire une comparaison, la jeunesse dorée du Caire encadre la multitude populaire, impulse la lutte révolutionnaire, comme les nervis policiers de Moubarak encadrent le lumpen-prolétariat et impulsent la contre-révolution.
Tu exiges des militants ouvriers de la réflexion et une analyse de chaque chose dans son développement historique. C'est ce que font les marxistes, les matérialistes-dialectiques, mais contrairement à toi par exemple, nous faisons systématiquement ce travail armé d'un programme révolutionnaire en guise d'outil d'investigation. Architectes, nous n'avons pas la prétention de ré-inventer l'art de l'architecture à chaque instant.
C'est armé de cette méthode que je dénonce le paralléle que tu fais entre la révolution en cours et les mouvements de grèves puissants de ces dernières années en Egypte. Il y a évidemment un rapport entre la grève ouvrière de 2008 et aujourd'hui, mais ce rapport est dialectique et contradictoire. Le prolétariat était en action en 2008, pas la jeunesse. Maintenant la jeunesse en joue, pas le prolétariat. Et si le prolétariat ne s'engouffre pas dans cette révolution, comme tu sembles le croire, c'est que justement, lorsque il y a trois ans il se soulevait contre le régime pour de meilleurs salaires, sans doute la jeunesse dorée, les ont royalement snobés, ces travailleurs ne comprenant rien à rien à l'économie moderne. Il y a des choses qui ne s'oublient pas.
Alors les frères musulmans (par défaut ce sont eux qui influencent les ouvriers, fautes de syndicats de masse, faute de parti communiste) soufflent le froid et le chaud, vis à vis du prolétariat. Un coup ils les appellent à la grève générale, l'autre, ils n'ouvrent pas largement les centre-villes à cette classe dangereuse. Je crois que les difficultés que rencontre la révolution se situe là.
Pour mettre en confiance ce puissant prolétariat, la jeunesse bourgeoise et les frères musulmans, devraient les appeler à constituer leurs organes de lutte: Les Comités Ouvriers, les Conseils. Mettre en avant leurs revendications sociales et politiques. Mais évidemment là, les El Baradei, les barbus et les jeunes chefs d'entreprises potentiel, sont victiment d'un préjugé de classe et ils ne le font pas.
Ils veulent renverser Moubarak et ce régime militaire avec le prolétariat (le peuple) évidemment, mais sans trop lui donner le goût de l'autonomie, sans trop se lier aux ouvriers et paysans à travers des promesses sociales inconsidérées.
C'est ce qui améne le camarade trotsky, le camarade Yannalan et moi même, à ne pas nous faire trop d'illusions sur la faisabilité des révolutions bourgeoises.
Pourquoi la révolte de la jeunesse dorée du Caire n'est pas encore écrasée ? Parce que l'internationale islamiste pousse très fort. Parce que les impérialistes viennent de tourner, làchent les Moubarak et Cie, et admettent de fait l'arrivée au pouvoir dans les pays arabes des barbus.
Qui sait si dans les capitales occidentales, un plan machiavélique n'est pas entrain de se faire jour : " Nous laissons passer les barbus et se mettre en place une ligue arabe islamique. Lorsque la Crise, le Krach boursier et obligataire, la faillite du $ et de l'euro (inéluctable) va ébranler la société, nous dirigerons la colére des travailleurs chrétiens en direction des travailleurs musulmans !"
Certes, ce shéma, ne fait pas forcément rire les sionistes. Ils sont en première ligne !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Egypte
Tu disposes d'infos statistiques que nous n'avons pas ?
Eninel
la révolte de la jeunesse dorée du Caire
Tu n'as pas entendu ces manifestants expliquer qu'ils n'ont pas de quoi nourrir leurs enfants ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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