Baisse Tendancielle du Taux de Profit
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Baisse Tendancielle du Taux de Profit
Bonjour à tou-te-s,
Je suis nouveau et je tente de m'initer aux théories économiques marxistes et j'essaie actuellement de comprendre la théorie de la plus-value et de la baisse tendancielle du taux de profit.
Les formules algébro-économiques de Wikirouge ne sont pas très limpides pour moi qui n'ai aucune connaissance en économie et j'ai besoin d'éclaircissements sur le sujet.
Tout ce que j'ai trouvé vulgarisant le concept de BTTP est cette vidéo, clairement anti-marxiste :
(Je ne peux pas poster de lien en tant que nouveau membre mais la vidéo se trouve facilement sur YouTube et se nomme "KARL MARX ET LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT !", et la chaîne YouTube est "Réduit en pièces - par Nigel !".)
Pourriez-vous m'expliquer en termes plus compréhensibles ces théories marxistes, et quelles critiques pourriez-vous faire à cette vidéo ?
Merci
Je suis nouveau et je tente de m'initer aux théories économiques marxistes et j'essaie actuellement de comprendre la théorie de la plus-value et de la baisse tendancielle du taux de profit.
Les formules algébro-économiques de Wikirouge ne sont pas très limpides pour moi qui n'ai aucune connaissance en économie et j'ai besoin d'éclaircissements sur le sujet.
Tout ce que j'ai trouvé vulgarisant le concept de BTTP est cette vidéo, clairement anti-marxiste :
(Je ne peux pas poster de lien en tant que nouveau membre mais la vidéo se trouve facilement sur YouTube et se nomme "KARL MARX ET LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT !", et la chaîne YouTube est "Réduit en pièces - par Nigel !".)
Pourriez-vous m'expliquer en termes plus compréhensibles ces théories marxistes, et quelles critiques pourriez-vous faire à cette vidéo ?
Merci
Lucky7- Messages : 1
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Baisse Tendancielle du Taux de Profit
Salut!
Toutes les questions économiques sont sur le site Anti-K.org
J'ai fait recherche avec le mot "tendancielle", et voilà une belle moisson:
http://www.anti-k.org/?s=tendancielle
Bon courage!
Toutes les questions économiques sont sur le site Anti-K.org
J'ai fait recherche avec le mot "tendancielle", et voilà une belle moisson:
http://www.anti-k.org/?s=tendancielle
Bon courage!
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Baisse Tendancielle du Taux de Profit
Salut Lucky7, alors la vidéo à laquelle tu fais référence (ici) est clairement nulle. Le gars n'a visiblement rien compris ni à la baisse tendancielle du taux de profit, ni à la loi de la valeur, ni plus généralement à la théorie marxiste. Il confond notamment le prix et la valeur...
Pour en venir à la baisse tendancielle du taux de profit, pour faire (très) simple : la seule manière de créer de la valeur est le travail humain.
Or pour produire une marchandise, le capitaliste va investir à la fois sur des machines, matières premières etc (ce qu'on appelle "capital constant" car elle ne crée pas de valeur), et à la fois sur de la main d'oeuvre salariée (ce qu'on appelle "capital variable" car c'est celle ci qui permet de créer de la valeur).
Or la valeur créée dans le process de production correspond au temps de travail socialement nécessaire pour produire cette marchandise (globalement le temps de travail moyen, indépendamment des qualités individuelles des travailleurs et du niveau de mécanisation). Afin d'accroître son profit, le capitaliste va vouloir investir dans des machines (capital constant) qui vont lui permettre d'accroître la productivité horaire au delà de la productivité moyenne, donc de créer plus de valeur que le temps de travail (capital variable) qu'il aura acheté.
En faisant cela, il a augmenté la part du capital constant dans la composition organique du capital.
Or cela ne dure qu'un temps, et lorsque les autres capitalistes rattrapent son niveau de mécanisation, il ne bénéficie plus de cette valeur supplémentaire puisque le temps de travail nécessaire s'approche à nouveau du temps de travail moyen. La différence, c'est que la part de capital constant à investir a augmenté pour produire la même valeur, et donc que son taux de profit a diminué.
Pour te prendre un exemple simple (attention par souci de simplification, je confonds ici prix et valeur) :
- au départ, le capitaliste achète pour 20€ de machines et matières premières (capital constant c), et 20€ de force de travail (capital variable v), il produit 10 marchandises qu'il va vendre à 50€, soit 10€ de profit => son taux de profit est de 10 / (20+20) = 25%, son taux d'exploitation est de 50% (10€ de profit divisé par 20€ de capital variable)
- puis il investit sur des machines, qui lui permettent pour 40€ de capital constant, ce qui lui permet pour la même force de travail de produire 20 marchandises. Comme il est en avance sur la concurrence, son innovation technologique lui permet donc temporairement de vendre ses 20 marchandises à 100€ et d'en retirer un profit de 40€ => son taux de profit est donc de 40 / (40+20)=67%
- une fois que la concurrence a rattrapé son retard technologique et considérant que le taux d'exploitation n'a pas bougé (50%), la valeur de 20 marchandises retombe à 70€ soit 10€ de profit (50% des 20€ de capital variable) => son taux de profit est de 10 / (40+20) = 16,7% pour un taux d'exploitation identique
En clair, plus la part de capital constant augmente dans ce qu'on appelle la composition organique du capital (répartition entre capital constant et capital variable), plus le taux de profit va avoir tendance à baisser.
Pourquoi "tendance"? Parce que c'est une tendance, pas une règle immuable : les capitalistes ont différentes manières de la contre-carrer (en augmentant le taux d'exploitation, en augmentant le temps de travail...).
Bon j'ai conscience que c'est lapidaire et pas forcément clair, mais expliquer la baisse tendancielle du taux de profit en 3 phrases c'est compliqué. D'autant que le process de production que je prends en exemple est évidemment bien plus simple que dans la vraie vie, mais le principe reste le même...
Le tout est de comprendre la contradiction dans laquelle sont les capitalistes du fait de la concurrence : pour survivre et/ou faire plus de profits que le voisin, ils sont contraints de moderniser sans cesse leur appareil de production pour augmenter la productivité (intérêt individuel du capitaliste), et en faisant cela ils s'en prennent à terme à leur intérêt collectif en faisant baisser leur taux de profit moyen à une échelle globale.
Ça n'empêche pas le capitalisme de perdurer mais ça provoque évidemment des crises, quand l'investissement devient de moins en moins rentable et donc que les capitaux ne trouvent pas de débouchés. D'où - entre autres - la nécessité régulière de destruction massive de capital (au travers de faillites massives ou de guerres) comme l'histoire du capitalisme nous l'a largement montré...
Pour en venir à la baisse tendancielle du taux de profit, pour faire (très) simple : la seule manière de créer de la valeur est le travail humain.
Or pour produire une marchandise, le capitaliste va investir à la fois sur des machines, matières premières etc (ce qu'on appelle "capital constant" car elle ne crée pas de valeur), et à la fois sur de la main d'oeuvre salariée (ce qu'on appelle "capital variable" car c'est celle ci qui permet de créer de la valeur).
Or la valeur créée dans le process de production correspond au temps de travail socialement nécessaire pour produire cette marchandise (globalement le temps de travail moyen, indépendamment des qualités individuelles des travailleurs et du niveau de mécanisation). Afin d'accroître son profit, le capitaliste va vouloir investir dans des machines (capital constant) qui vont lui permettre d'accroître la productivité horaire au delà de la productivité moyenne, donc de créer plus de valeur que le temps de travail (capital variable) qu'il aura acheté.
En faisant cela, il a augmenté la part du capital constant dans la composition organique du capital.
Or cela ne dure qu'un temps, et lorsque les autres capitalistes rattrapent son niveau de mécanisation, il ne bénéficie plus de cette valeur supplémentaire puisque le temps de travail nécessaire s'approche à nouveau du temps de travail moyen. La différence, c'est que la part de capital constant à investir a augmenté pour produire la même valeur, et donc que son taux de profit a diminué.
Pour te prendre un exemple simple (attention par souci de simplification, je confonds ici prix et valeur) :
- au départ, le capitaliste achète pour 20€ de machines et matières premières (capital constant c), et 20€ de force de travail (capital variable v), il produit 10 marchandises qu'il va vendre à 50€, soit 10€ de profit => son taux de profit est de 10 / (20+20) = 25%, son taux d'exploitation est de 50% (10€ de profit divisé par 20€ de capital variable)
- puis il investit sur des machines, qui lui permettent pour 40€ de capital constant, ce qui lui permet pour la même force de travail de produire 20 marchandises. Comme il est en avance sur la concurrence, son innovation technologique lui permet donc temporairement de vendre ses 20 marchandises à 100€ et d'en retirer un profit de 40€ => son taux de profit est donc de 40 / (40+20)=67%
- une fois que la concurrence a rattrapé son retard technologique et considérant que le taux d'exploitation n'a pas bougé (50%), la valeur de 20 marchandises retombe à 70€ soit 10€ de profit (50% des 20€ de capital variable) => son taux de profit est de 10 / (40+20) = 16,7% pour un taux d'exploitation identique
En clair, plus la part de capital constant augmente dans ce qu'on appelle la composition organique du capital (répartition entre capital constant et capital variable), plus le taux de profit va avoir tendance à baisser.
Pourquoi "tendance"? Parce que c'est une tendance, pas une règle immuable : les capitalistes ont différentes manières de la contre-carrer (en augmentant le taux d'exploitation, en augmentant le temps de travail...).
Bon j'ai conscience que c'est lapidaire et pas forcément clair, mais expliquer la baisse tendancielle du taux de profit en 3 phrases c'est compliqué. D'autant que le process de production que je prends en exemple est évidemment bien plus simple que dans la vraie vie, mais le principe reste le même...
Le tout est de comprendre la contradiction dans laquelle sont les capitalistes du fait de la concurrence : pour survivre et/ou faire plus de profits que le voisin, ils sont contraints de moderniser sans cesse leur appareil de production pour augmenter la productivité (intérêt individuel du capitaliste), et en faisant cela ils s'en prennent à terme à leur intérêt collectif en faisant baisser leur taux de profit moyen à une échelle globale.
Ça n'empêche pas le capitalisme de perdurer mais ça provoque évidemment des crises, quand l'investissement devient de moins en moins rentable et donc que les capitaux ne trouvent pas de débouchés. D'où - entre autres - la nécessité régulière de destruction massive de capital (au travers de faillites massives ou de guerres) comme l'histoire du capitalisme nous l'a largement montré...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Baisse Tendancielle du Taux de Profit
"La baisse du taux du profit et l'accélération de l'accumulation sont des manifestations d'un même phénomène, puisqu'elles expriment l'une et l'autre le développement de la productivité. L'accumulation accentue la baisse du taux du profit, parce qu'elle détermine la concentration des travaux et une composition supérieure du capital. A son tour, la baisse du taux du profit active la concentration et la centralisation du capital parce qu'elle pousse à la mise hors combat des petits capitalistes et à l'expropriation des derniers survivants de la production directe, accélérant ainsi l'accumulation en tant que masse, la faisant tomber en tant que taux.
Cependant la plus-value étant le but de la production capitaliste, la baisse du taux du profit ralentit la formation de capitaux nouveaux et favorise la surproduction, la spéculation, les crises, la surabondance de capital et la surpopulation .... Ce qui épouvante surtout les économistes dans la baisse du taux du profit, c'est le sentiment que le régime capitaliste rencontre dans le développement des forces productives, des bornes qui n'ont rien à voir avec la production de la richesse en elle-même, des limites qui établissent le caractère historique, passager, du mode capitaliste et montrent qu'à un moment donné il doit forcément se trouver en conflit avec les conditions mêmes de son développement".
Les guerres de 1914-18, 1939-45....., Corée,Vietnam..... la guerre généralisée depuis le début des années 2000, la masse de capitaux fictifs ( l'équivalent d'environ 700000 milliards de dollars, 14 fois plus que le PIB mondial!) qui n'arrivent plus à s'investir dans l'économie réelle et qui nourrissent de formidables bulles spéculatives destructrices massives de forces productives, le développement du chômage et de la précarité de masse....autant de preuves que le système capitaliste a fait son temps depuis longtemps et que , comme le dit Marx, "LA LIMITE DU CAPITAL C'EST LE CAPITAL LUI-MÊME"
Cependant la plus-value étant le but de la production capitaliste, la baisse du taux du profit ralentit la formation de capitaux nouveaux et favorise la surproduction, la spéculation, les crises, la surabondance de capital et la surpopulation .... Ce qui épouvante surtout les économistes dans la baisse du taux du profit, c'est le sentiment que le régime capitaliste rencontre dans le développement des forces productives, des bornes qui n'ont rien à voir avec la production de la richesse en elle-même, des limites qui établissent le caractère historique, passager, du mode capitaliste et montrent qu'à un moment donné il doit forcément se trouver en conflit avec les conditions mêmes de son développement".
Les guerres de 1914-18, 1939-45....., Corée,Vietnam..... la guerre généralisée depuis le début des années 2000, la masse de capitaux fictifs ( l'équivalent d'environ 700000 milliards de dollars, 14 fois plus que le PIB mondial!) qui n'arrivent plus à s'investir dans l'économie réelle et qui nourrissent de formidables bulles spéculatives destructrices massives de forces productives, le développement du chômage et de la précarité de masse....autant de preuves que le système capitaliste a fait son temps depuis longtemps et que , comme le dit Marx, "LA LIMITE DU CAPITAL C'EST LE CAPITAL LUI-MÊME"
barnum- Messages : 1238
Date d'inscription : 07/09/2016
Re: Baisse Tendancielle du Taux de Profit
Salut Lucky7,
Je me permets de compléter la réponse qui a été apportée à ta question afin de mettre en lumière les hypothèses de la théorie de Marx.
La loi de la baisse tendancielle du taux de profit affirme qu’avec l’amélioration de la productivité du travail (« le développement des forces productives ») sur laquelle repose l’accumulation du capital, la rentabilité du capital est amenée à diminuer. Le développement du capitalisme repose donc sur une contradiction.
Pour l’expliquer simplement, il faut repartir des définitions données par Marx. Il existe chez Marx une distinction entre taux de plus-value et taux de profit. Le taux de plus-value (ou taux d’exploitation) désigne le rapport entre la plus-value et le capital variable (PL/V). Le taux de profit, noté r, désigne lui le rapport entre le taux de plus-value et l’ensemble du capital. On intègre cette fois le capital constant noté C.
On a r = PL / C + V
En divisant le numérateur et le dénominateur de cette faction par V (opération purement mathématique sans signification économique), on obtient : r = PL/V / (C + V) / V
Soit : r = PL/V / 1 + C/V.
Cette formule a un avantage : elle met en évidence le rapport C/V, que Marx appelle la composition organique du capital, et que les économistes appellent plutôt aujourd’hui intensité capitalistique (même s’ils raisonnent sur une distinction capital fixe-capital circulant qui n’est pas celle de Marx). La composition organique du capital indique la part de capital constant dans les moyens de production. Or, nous dit Marx, avec le progrès technique, la force de travail est capable de mettre en œuvre une quantité de capital toujours plus importante. Autrement dit, le développement du capitalisme s’accompagne d’une augmentation du rapport C/V.
Or, ce rapport C/V étant au dénominateur du taux de profit, s’il augmente, cela signifie que le taux de profit baisse (1/7 > 1/8, etc…). C’est le principe de la baisse tendancielle du taux de profit.
Regardons maintenant les hypothèses qui permettent à Marx d’aboutir à ce résultat, cela permet de préciser pourquoi il parle de baisse « tendancielle ».
1. La force de travail est la seule marchandise qui permet de créer la plus-value. D’où sa définition du taux de plus-value.
2. Le taux d’exploitation est supposé constant dans la démonstration. En effet, si le rapport PL/V s’élève, en raison d’un allongement de la journée de travail sans compensation salariale par exemple, alors le taux de profit augmente également. On peut ainsi raisonnablement penser que le progrès technique permet une augmentation du taux d’exploitation. Mais selon Marx, il s’agit uniquement d’une contre-tendance car le taux d’exploitation ne peut pas indéfiniment augmenter. Il est borné, donc à long terme, on peut le considérer comme fixe.
3. Le progrès technique se matérialise par le remplacement de capital variable par du capital constant. L’idée est que les capitalistes cherchent ainsi à minimiser leurs coûts de production. Là encore, il peut exister des contre-tendances car l’amélioration de la productivité du travail ne passe pas uniquement par une compression de la masse salariale.
Marx perçoit ces contre-tendances (ainsi que d’autres, par exemple il voit bien que si le taux de profit diminue, la masse des profits, elle, s’accroît), c’est pourquoi il considère que la baisse du taux de profit n’a rien de mécanique, et constitue uniquement une tendance en longue période.
La question de savoir si la crise actuelle (2008 et ses suites) peut s’analyser à partir de cette théorie est ainsi un sujet de polémiques, y compris entre marxistes.
Je me permets de compléter la réponse qui a été apportée à ta question afin de mettre en lumière les hypothèses de la théorie de Marx.
La loi de la baisse tendancielle du taux de profit affirme qu’avec l’amélioration de la productivité du travail (« le développement des forces productives ») sur laquelle repose l’accumulation du capital, la rentabilité du capital est amenée à diminuer. Le développement du capitalisme repose donc sur une contradiction.
Pour l’expliquer simplement, il faut repartir des définitions données par Marx. Il existe chez Marx une distinction entre taux de plus-value et taux de profit. Le taux de plus-value (ou taux d’exploitation) désigne le rapport entre la plus-value et le capital variable (PL/V). Le taux de profit, noté r, désigne lui le rapport entre le taux de plus-value et l’ensemble du capital. On intègre cette fois le capital constant noté C.
On a r = PL / C + V
En divisant le numérateur et le dénominateur de cette faction par V (opération purement mathématique sans signification économique), on obtient : r = PL/V / (C + V) / V
Soit : r = PL/V / 1 + C/V.
Cette formule a un avantage : elle met en évidence le rapport C/V, que Marx appelle la composition organique du capital, et que les économistes appellent plutôt aujourd’hui intensité capitalistique (même s’ils raisonnent sur une distinction capital fixe-capital circulant qui n’est pas celle de Marx). La composition organique du capital indique la part de capital constant dans les moyens de production. Or, nous dit Marx, avec le progrès technique, la force de travail est capable de mettre en œuvre une quantité de capital toujours plus importante. Autrement dit, le développement du capitalisme s’accompagne d’une augmentation du rapport C/V.
Or, ce rapport C/V étant au dénominateur du taux de profit, s’il augmente, cela signifie que le taux de profit baisse (1/7 > 1/8, etc…). C’est le principe de la baisse tendancielle du taux de profit.
Regardons maintenant les hypothèses qui permettent à Marx d’aboutir à ce résultat, cela permet de préciser pourquoi il parle de baisse « tendancielle ».
1. La force de travail est la seule marchandise qui permet de créer la plus-value. D’où sa définition du taux de plus-value.
2. Le taux d’exploitation est supposé constant dans la démonstration. En effet, si le rapport PL/V s’élève, en raison d’un allongement de la journée de travail sans compensation salariale par exemple, alors le taux de profit augmente également. On peut ainsi raisonnablement penser que le progrès technique permet une augmentation du taux d’exploitation. Mais selon Marx, il s’agit uniquement d’une contre-tendance car le taux d’exploitation ne peut pas indéfiniment augmenter. Il est borné, donc à long terme, on peut le considérer comme fixe.
3. Le progrès technique se matérialise par le remplacement de capital variable par du capital constant. L’idée est que les capitalistes cherchent ainsi à minimiser leurs coûts de production. Là encore, il peut exister des contre-tendances car l’amélioration de la productivité du travail ne passe pas uniquement par une compression de la masse salariale.
Marx perçoit ces contre-tendances (ainsi que d’autres, par exemple il voit bien que si le taux de profit diminue, la masse des profits, elle, s’accroît), c’est pourquoi il considère que la baisse du taux de profit n’a rien de mécanique, et constitue uniquement une tendance en longue période.
La question de savoir si la crise actuelle (2008 et ses suites) peut s’analyser à partir de cette théorie est ainsi un sujet de polémiques, y compris entre marxistes.
Hurwitz- Messages : 4
Date d'inscription : 02/02/2017
Re: Baisse Tendancielle du Taux de Profit
"La question de savoir si la crise actuelle (2008 et ses suites) peut s’analyser à partir de cette théorie est ainsi un sujet de polémiques, y compris entre marxistes. "
Effectivement. Pour ceux qui veulent connaitre ces analyses, aller ici: http://www.anti-k.org/page/3/?s=TaUX+DE+PROFIT
Effectivement. Pour ceux qui veulent connaitre ces analyses, aller ici: http://www.anti-k.org/page/3/?s=TaUX+DE+PROFIT
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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