Islamophobie
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Re: Islamophobie
En effet, l'auteur semble établir un lien entre les attentats et l'affaire du voile. Toutefois, il émet quelques prudentes réserves sur l'influence de sa tristesse et colère. Ce lien caricatural entre le port du voile et les crimes de Daesch n'en relève pas moins d'une bonne dose d'islamophobie.(Texte Retour à Aubervilliers)L’horreur, la tristesse et la colère d’après les attentats de janvier 2015 m’ont, une fois encore, ramené à quelques souvenirs militants. Seront-elles bonnes conseillères ? Nous verrons.
On devine derrière cette façon de s'exprimer l'enseignant attaqué dans sa mission de service public, et aussi, dans le reste du texte, l'éducateur blessé qu'on lui manque ainsi de respect. Jamais il ne s'interroge sur la situation de ces jeunes qui tiennent des propos grossièrement sexiste, l'absence d'alternative, de présence militante, d'intérêt pour eux etc. C'est l'enseignant qui entend rétablir son autorité et fait appel à des mesures d'autorité, il n'évoque pas de tentative de dialogue."les islamistes avaient décidé d’engager un bras de fer avec l’Éducation nationale"
Ce texte nous permet de comprendre le succès d'un film comme La journée de la jupe dans certains milieux enseignants de LO. Le fantasme de la poigne - voire du flingue - face aux petits sauvageons ressort clairement. Il semblerait que ce militant (ou ex militant) de LO oublie le rôle réel, de classe de l'éducation nationale...
Ce n'est pas un texte publié par LO. La direction de LO n'intervient pas à propos de chaque texte publié par ses sympathisants... sur Internet, dont probablement seul un petit milieu a connaissance.Évidemment la direction de LO ne dira rien sur ce brulot laïcard et islamophobe
Ca n'a pas de sens de lui reprocher les écrits de quelqu'un qui est probablement un ancien militant, car les militants en activité soumettent généralement leurs écrits politique à leur organisation. (On ne parle pas de roman ou de poème...)
Encore une fois, ce qui me frappe le plus dans ce témoignage, c'est l'absence de recul et de tentative, même modeste, de dépasser les faits vécus pour les placer dans un contexte plus général.
L'anecdote sur le guerrier musulman qui tue le guerrier chrétien, bien que celui-ci soit prêt à abjurer, rapportée sans la moindre distance, est évidemment ridicule, révélatrice d'un certain degré d'islamophobie : le Musulman est plus cynique et cruel que le Chrétien, ce que le narrateur musulman approuve ! Ce qui atteste d'une certaine naïveté de l'auteur. Un auteur plus adroit n'aurait évidemment pas repris cette anecdote de cette façon...
Visiblement, ces militants de LO et ceux qui les ont soutenus ont vécu ces événements comme une véritable guerre privée contre "LES" islamistes, dans laquelle seule LO était porteuse des véritables valeurs anti-religieuses et de liberté des femmes - mais derrière cette vision idéologique, il y avait tout de même le professeur laïque, sa mission, son autorité. Visiblement, certains croyaient dur comme fer que seule la pression violente "DES" islamistes contraignait des jeunes filles à se voiler et que l'école constituerait "un espace de résistance" à cette offensive, un "point d'appui" qui les aiderait à s'affirmer à l'extérieur. On sait depuis ce qu'il en a été, puisque les jeunes filles retirent leur foulard à l'entrée de l'établissement et le remettent à la sortie.
C'est sans doute sous l'influence de ces enseignants lancés dans leur guerre de religion laïque (bien qu'ils s'en défendent) que LO a dérivé comme elle l'a fait. Mais, je le répète encore une fois, LO a finalement redressé le tir, sans doute en constatant, certes tardivement, l'ampleur et les dégâts des campagnes islamophobes.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
MO2014 a écrit:Dès les 6 premières lignes le cadre est posé ce sont les attentats de Janvier 2015 qui ont donné à l'auteur, le désir d'écrire sur ... l'affaire du voile de 2003. Car pour l'auteur il y a un rapport celui qui relie les personnes qui portent le voile religieux aux criminels qui ont commis les attentats. L'auteur remet ça dans le troisième chapitre en affirmant que "les islamistes avaient décidé d’engager un bras de fer avec l’Éducation nationale". L'auteur n'ignore que l'usage de l'article défini "les" accompagne un nom dont le sens est complètement déterminé, défini, connu comme un objet dont les caractéristiques permettent de le considérer comme un tout. On pourra chercher des éléments concrets justifiant cette affirmation ce sera peine perdue sauf l'affirmation comique donnée en page 3 : "Notre "flair" politique nous disait d’emblée que Katya et Layla étaient sous l’influence d’un groupe intégriste local." Le flair ! La preuve ! On est page 3 mais l'auteur a déjà tiré ses conclusions et de quelle manière ...
L'auteur montre au contraire qu'il y a une petit groupe oui, organisé oui, qui est derrière ces filles.
Quand il trouve la bonne personne pour recadrer ce groupe, le problème est réglé.
D'autre part l'auteur a été menacé de mort a demi mot
Manifestement tu t'en bats les steaks
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Islamophobie
marxmarx a écrit:
L'auteur montre au contraire qu'il y a une petit groupe oui, organisé oui, qui est derrière ces filles.
Ha oui lequel ? ce que l'auteur appelle "les islamistes" ce grand axe du du mal ? Rien dans le texte ne permet de juger de l'activité de ce groupe qui restera dans l'imagination de l'auteur. Mais pour mm comme pour l'auteur ces personnes ne peuvent agir librement, des femmes et des musulmanes de surcroit sont forcément manipulées, "ces filles" comme il dit
marxmarx a écrit:
D'autre part l'auteur a été menacé de mort a demi mot
Manifestement tu t'en bats les steaks
Lorsqu'une personne reçoit des menaces de mort ("à demi mot" ou non) elle porte plainte, c'est d'autant plus simple quand les menaces ne sont pas anonymes. Hors l'auteur ne fait référence à aucune plainte. Il ne fait aussi aucune référence à une quelconque agression physiques. Le "demi mot" c'est donc de la mythomanie ou une justification mensongère et à postériori des seules agressions qui ont eu lieu, les agressions islamophobes qui ont aboutit à l'exclusion ignoble d'Alma et de Lila dont le seul crime était de se cacher les cheveux avec un foulard religieux.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Non, il ne montre ni ne démontre rien justement. Il en reste à son intime intuition, qui au vu du reste, n'est pas très fiable.marxmarx a écrit:L'auteur montre au contraire qu'il y a une petit groupe oui, organisé oui, qui est derrière ces filles.
Mort de rire! Tu parles d'un groupe drôlement déterminé et organisé alors!marxmarx a écrit:Quand il trouve la bonne personne pour recadrer ce groupe, le problème est réglé.
Tout ça n'est pas bien sérieux...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Islamophobie
D'autant plus que, selon l'auteur, ces menaces auraient été prononcées "à demi mots" par des élèves. Vu ses conceptions autoritaires, il est surprenant qu'il n'en ait pas fait mention dans ses rapports à la direction de l'établissement où il évoque en revanche tous les petits actes d'indiscipline.Duzgun
Lorsqu'une personne reçoit des menaces de mort ("à demi mot" ou non) elle porte plainte, c'est d'autant plus simple quand les menaces ne sont pas anonymes.
Sur les faits précis, nous sommes en présence de plusieurs versions, celle de ce militant ou ex militant de LO, et celle du père de deux jeunes filles, Laurent Levy.
Mais le plus intéressant, dans ce témoignage, au delà des faits, qui sont connus bien que controversés sur certains points, c'est ce qu'il nous révèle de l'état d'esprit et des conceptions de l'auteur. Celui-ci reprend certes les explications de LO, qui affirme ne pas défendre la laïcité mais vouloir offrir un "espace de liberté" aux jeunes filles brimées par les islamistes ; pourtant ce qu'il met d'abord en avant, c'est l'attaque des islamistes contre l'éducation nationale. Il se considère en quelque sorte comme un soldat de cette éducation nationale à laquelle il ne consacre pas une ligne pour s'interroger si peu que ce soit sur sa fonction, son caractère de classe, ses défaillances. Son rapport à sa direction, dans lequel il souligne le moindre manquement (retard, insolence etc) nous montre son attachement à la discipline.
Quand il rapporte que les élèves menacent de venir toutes voilées par solidarité avec leurs camarades de classe, il ne s'interroge pas non plus, il n'engage pas le dialogue - un dialogue dont il n'est jamais question ici. Il ne cherche pas davantage à comprendre le phénomène qui ne peut être à ses yeux que le résultat d'une sorte de complot islamiste. On a l'impression que l'élève voilée est l'ennemie, l'administration et la loi les amies. Avec ses camarades et sa dirigeante "Sarah", il envisage un commando de représailles contre les islamistes (ou les élèves ?), mais pas d'aller dans leur cité pour discuter, s'enquérir de leur situation, de leurs conditions de vie. La seule chose qui semble le motiver, c'est de préserver son espace d'autorité dans son établissement.
Enfin, non seulement, comme cela a été déjà souligné, il commence son récit par une référence aux attentats, mais il évoque aussi plus loin l'enlèvement de deux journalistes français et la revendication d'un groupe djihadiste de mettre fin à la prohibition du voile en France. Comme s'il existait des liens entre les gamines voilées et les ravisseurs de Malbrunot et de son collègue. Nous sommes en pleine guerre de civilisation...
Il ne s'agit pas de nier la situation difficile d'une partie des enseignants, leurs rapports conflictuels avec des élèves démotivés, parfois agressifs. Mais des mesures d'autorité ne peuvent suffire à régler une situation dont l'origine est dans la crise sociale.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Si ce n'est le PIR, c'est donc sa soeur!
-Certes, nous le répétons sans cesse, Wiam Berhouma n'est ni au PIR, ni au Mafed. Mais peu importe pour les racistes, si ce n'est le PIR.... Il n'est pas nécessaire d'être au PIR pour être attaqué comme le PIR l'est depuis 10 ans. Quel qu'en soit le prétexte.
-Cependant, il y a ceux qui agressent Wiam Berhouma et il y a ceux qui se taisent. Et ces derniers permettent aux premiers de poursuivre leur oeuvre.
-Comment expliquer le peu de soutien de ceux qui naturellement devraient la soutenir face aux cohortes de fachos déchaînées depuis son passage à l'émission DPDA ? A savoir, la gauche et l'extrême gauche ?
-Wiam n'est ni au PIR, ni au Mafed, mais il suffit que le ton qu'elle emploie face à l'extrémiste racialiste Finkielkraut soit un ton de rupture, c'est à dire de refus de la soumission pour que les paternalistes de gauche croient y déceler la marque du PIR et l'abandonnent face aux fachos. Le sacro saint principe de "solidarité face à la répression" ne fonctionnant pas dans son cas.
-Et les choses sont si pourries au royaume de la blanchitude triomphante pour qu'en ce qui nous concerne au PIR, nous n'osons même pas la soutenir publiquement. De peur que cela ne soit retenu contre elle.
-En effet, le PIR en sait quelque chose, depuis 10 ans. Le racisme ne se cantonne pas à la droite et l'extrême droite. Il est aussi de gauche et même parfois d'extrème gauche, anarchisante ou marxiste. Même si dans ce second cas, celui ci est plus insidieux, à coups d'insinuations, de lieux communs.
-Ainsi, que le PIR ait sur un certain nombre de questions de société ou politiques des approches nouvelles, différentes ou nuancées, cela ne sera jamais considéré comme un élement de débat mais comme une agression d'une outrecuidance intolérable.
-Et le voilà trainé dans la boue, voué aux gémonies. Traité tour à tour de raciste anti blanc, d'ethniciste, de racialiste, d'homophobe, d'antisémite, en un mot de facho.
Une outrance dans les attaques verbales plus que suspecte, pas forcément politique au sens où on l'entend.
-Comment expliquer une telle intolérance ?
-Oui, comme le PIR en fait l'expérience depuis 10 ans, si Wiam Berhouma notre soeur de condition avait été blanche, les choses auraient été bien différentes.
Jusqu'à quand?
Youssef Boussoumah
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
On peut supposer que, si Wiam Berhouma n'était pas musulmane déclarée et n'avait pas des origine arabes (car elle est tout de même blanche de peau...), les attaques à son encontre seraient moins hystériques. Autres circonstances aggravantes, c'est une femme et une "petite prof", pas une intellectuelle médiatique. Si Besancenot ou Mamère étaient rentrés dans le lard de Finkielkraut, ils auraient sans doute été critiqués, mais pas tout à fait de la même manière.si Wiam Berhouma notre soeur de condition avait été blanche, les choses auraient été bien différentes
Le féminisme bourgeois médiatique a des limites...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
...Au cours de la séquence de 4 minutes et 15 secondes (qui court entre 44’45’’ et 49’00’’ de l’émission), Wiam Berhouma est interrompue à 25 reprises. La durée maximale pendant laquelle elle parle sans être interrompue est de 34 secondes....
Une analyse très complète ICI<-----
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Vous voulez mieux connaitre l'action publique française en termes de "lutte contre les discriminations"?
Vous ne connaissez pas la DILCRA, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme?
Vous ne connaissez pas son délégué, Gilles Clavreul?
Alors attardez-vous sur cette interview de M. Clavreul, elle vaut son pesant de pistaches, M. Clavreul ayant le mérite de dire tout haut ce que tous les islamophobes disent déjà tout haut.
Que nous dit M. Clavreul?
- Pour Monsieur Clavreul, "les Musulmans éprouvent le sentiment d'être discriminés"... Monsieur Clavreul parle de ce "sentiment" très vague et très abstrait qu'on éprouve quand on nous tire très concrètement une balle dans le dos...
- Pour Monsieur Clavreul, pour lutter contre "le sentiment d'être discriminé", il faut "casser les cités". Nous, on aurait plutôt "casser les zones pavillonaires", ça nous parait plus logique de là où on est; mais c'est vrai qu'on n'est pas au même endroit, Monsieur Clavreul et nous.
- Pour Monsieur Clavreul, un autre moyen de lutter contre "le sentiment d'être discriminé" est de "mettre plus de police dans les cités"... alors là, ça peut te paraitre bête et/ou faux ce que dit Monsieur Clavreul, mais si tu y réfléchis bien, tu vas te rendre compte que oui, il a raison, pour lutter contre ce "sentiment" de soit-disant victime, rien de mieux que deux-trois tartes lors des contrôles au faciès pour t'enlever cette manie que t'as à toujours te plaindre...
- Enfin, pour Monsieur Clavreul, pour "lutter contre les discriminations", il faut lutter contre ceux qui luttent contre les discriminations... Oui parce que pour M. Clavreul, les militants anti-racistes ont des "idées d'enfermement"... Là encore, ça te parait bête et/ou faux mais garde sans cesse à l'esprit que Monsieur Clavreul ne lutte pas vraiment contre les discriminations; lui, il est délégué d'un truc qui s'appelle "racisme" d'un côté, à ne pas confondre avec "antisémitisme" de l'autre, donc déjà t'as compris...
- Quand on pose la question des discriminations à l'emploi que subissent les femmes qui portent un foulard, M. Clavreul "renvoie au débat sur la laïcité"... Car il s'agit que ces "gens n'imposent pas leur volonté" et il s'agit de "ne pas confondre discriminations et bonne marche de la société"...
Bref, il ne faut pas trop compter sur Monsieur Clavreul pour lutter contre les discriminations que nous subissons. Au contraire, seul le rapport de forces politique que l'on réussira à imposer, y compris à lui et à sa délégation interministérielle, nous libérera de l'oppression que nous subissons.
Fatima Ouassak pour le Réseau Classe/Genre/Race
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Impressionnante, en plus de 10 ans, l'évolution de LO sur l'islamophobie.
Tournant confirmé, en effet et comme d'hab.
Il n'y avait pas que les ouailles de LO dans l'affaire, le PP des filles Lévy, PF Grond, n'a pas répercuté le même genre de choses, et encore moins le camarade Mathieu, membre du CC de l'ex LCR aussi, souvent associé aux publications sur l'Afrique, qui avait au contraire, bossé avec un groupe d'enseignants non racistes, contre l'exclusion et la loi raciste qui l'a suivie.
De toutes façons, je ne suis pas solidaire des salopards qui virent leurs élèves parce qu'elles portent un voile, et s'ils reçoivent les conséquences de la colère légitime qu'ils sèment, amen. Lorsqu'on s'en prend avec une telle violence au droit à l'éducation d'un groupe d'élèves stigmatisées en fonction de leur religion, on mérite amplement le traitement normal dû aux racistes de tout poil. Dommage qu'ils y aient coupé...
Au fait, vérié, il m'étonne que tu n'aies pas l'honnêteté minimale de soutenir ce professeur qui impose banalement un uniforme à des mineures et simplement réprime une kyrielle d'insolences sur le principe "ils ne comprennent que cela", comme dans la Journée de la Jupe, film culte des enseignants de LO...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Cet enseignant n'est pas le porte-parole de LO. LO a évolué en effet. Si tu ne le vois pas, c'est que tu ne sais pas lire ou que tu es dans le déni. Ce qui est vrai en revanche, c'est qu'une partie du milieu LO, dont je ne saurais évaluer l'importance, reste plus proche des conceptions de cet enseignant que de la ligne actuelle de LO. Les positions actuelles de LO, c'est par exemple dans les articles de LO et de son organisation soeur allemande sur les événements de Cologne que tu peux les trouver.Toussaint
Impressionnante, en plus de 10 ans, l'évolution de LO sur l'islamophobie.
A l'époque, je l'ai dit, j'étais plutôt pour l'interdiction du foulard dans les établissements scolaires. Mais je n'ai pas vécu ces événements comme militant impliqué dans la polémique. Avec le recul, on constate les dégâts terribles qu'a produit l'alliance de LO avec diverses forces politiques anti-voile réactionnaires. Cette affaire a été le tremplin de lancement des campagnes islamophobes.Au fait, vérié, il m'étonne que tu n'aies pas l'honnêteté minimale de soutenir ce professeur
J'ignore évidemment comment j'aurais réagi si je m'étais trouvé à la place de cet enseignant ou si j'avais milité avec lui à LO. Mais je ne crois pas que j'aurais accepté le discours de la dirigeante (1) selon lequel, en substance, les partisans du voile en France sont les émules des égorgeurs d'Algérie. J'aurais en tout cas cherché le dialogue avec les élèves et non des solutions d'autorité.
J'ai expliqué en long et en large ce que je pense de la façon de voir de ce camarade. Je ne vais pas me répéter.
Le texte de Laurent Levy, dont MO2014 a fourni le lien, est intéressant. Car il montre à quel point l'extrême gauche et les féministes étaient divisés sur cette question. Cela montre à mon avis que la réponse à apporter n'était pas si simple. Ca ne se résumait pas à "pro ou anti voile". Car tous les partisans de l'interdiction n'étaient pas des islamophobes de style Riposte laïque et tous les gens hostiles à l'interdiction n'étaient pas des suppôts des mollahs.
___
1) Je corrige cette citation attribuée de mémoire à Sarah. C'est, selon l'auteur, un responsable du SO de LO qui a déclaré :
"Ce genre de groupe intégriste est souvent dirigé par un type de retour d’Algérie. Là bas, ils ont assassiné à tour de bras. Ici, ils n’en sont pas là. Mais on ne peut pas exclure qu’il y ait un type un peu plus bargeot que les autres dans le lot…"
Sur le fond, il me semble que ça revient au même...
Dernière édition par verié2 le Jeu 11 Fév - 19:14, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Cet enseignant n'est pas le porte-parole de LO. LO a évolué en effetToussaint
Impressionnante, en plus de 10 ans, l'évolution de LO sur l'islamophobie.
Il y a quand même des éléments plus tangibles que les ressentis de verié2 ou les changements homéopatiques d'éléments de langage de la direction de LO.
Le fait que LO ne soit jamais revenu avec la moindre auto-critique sur ses alliances et prises de position islamophobes depuis plus de 10 ans.
Le fait que LO n'ait participé à AUCUNE initiative unitaire contre l'islamophobie depuis .... toujours.
et enfin les réactions des militants se réclamant de LO sur le forum des "amis" où une seule critique du texte caractérisé de "conspirationniste" sera vertement combattu et son auteur sera sommé d'assumer ses opinions "pro-voile".
Florilège :
Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Jacquemart » 04 Fév 2016, 22:22
Un camarade raconte les événements de 2003 à Aubervilliers, dits de « l'affaire du voile », qu'il a vécus en première ligne. C'est fort intéressant, je trouve...
http://www.atramenta.net/lire/bref-reto ... iers/56986
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Cornulier » 06 Fév 2016, 11:04
Merci pour le lien jacquemard , j ai trouvé ça aussi très intéressant sur le fond.
Ceci dit , vu les commentaires que suscitent le livre sur le site, cette sortie n a pas l air du goût de tous !
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Ian » 06 Fév 2016, 13:59
Ça sonne un peu conspi je trouve. Entre autres choses...
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par com_71 » 06 Fév 2016, 15:27
Ian a écrit :
Ça sonne un peu conspi je trouve.
traduction ?
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Ian » 07 Fév 2016, 17:29
Ben il se fait tout un film sur l'existence d'une mystérieuse organisation islamiste secrète dans le quartier, mais dont il n'apporte pas le moindre début de preuve d'existence. Encore moins de lien avec son histoire.
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par satanas » 07 Fév 2016, 17:40
Encore moins de lien avec son histoire.
Hormis peut-être ce qui ressemblait fort à des menaces (à peine voilées...).
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Ian » 07 Fév 2016, 18:35
Comme tu dis, "peut-être", et c'est ce qui fait très conspi. En fait y a rien de probant mais on imagine qu'il y a forcément une orga secrète derrière tout ça. C'est le ressort de base du conspirationnisme.
Après je suis pas prof, très loin de là, mais j'ai par contre eu un peu d'expérience d'encadrement d'ados et je trouve assez étrange sa manière de gérer les ados. Mais c'est sans doute dans une vision de l'école républicaine et de son autorité ("sacrée") de prof, avec sa mission "civilisatrice" etc.
Pas franchement ma tasse de thé, je suis bien content de pas bosser pour l'Etat!
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Cornulier » 07 Fév 2016, 23:12
J ai peut-être mal lu mais il me semble qu a aucun moment il ne parle "d orga secrète" comme tu dis....
Il parle d islamistes qui militent dans les cités autour du collège en question et qui ont une influence sur les jeunes qu ils côtoient , ce n est pas très secret ça il me semble ..... tu n y crois pas peut-être ?
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Jacquemart » 07 Fév 2016, 23:13
Ben il se fait tout un film sur l'existence d'une mystérieuse organisation islamiste secrète dans le quartier
Cette réaction me fait irrésistiblement penser à un témoin de Jéhovah à qui on montre un os de dinosaure.
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Harpo » 08 Fév 2016, 09:57
Ian, si tu es contre l'interdiction du voile islamique dans le écoles, collèges et lycées, dis le franchement et développe tes arguments au lieu d'attaquer un camarade par la bande en sous-entendant qu'il serait plus ou moins mythomane.
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Harpo » 08 Fév 2016, 09:57
Ian, si tu es contre l'interdiction du voile islamique dans le écoles, collèges et lycées, dis le franchement et développe tes arguments au lieu d'attaquer un camarade par la bande en sous-entendant qu'il serait plus ou moins mythomane.
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Ian » 09 Fév 2016, 07:51
Cette réaction me fait irrésistiblement penser à un témoin de Jéhovah à qui on montre un os de dinosaure.
Cette réaction me fait penser à ceux qui croient aux Illuminatis ou aux petits hommes verts. Perso, je ne tranche rien sur l'existence ou non de telle ou telle orga, je constate juste qu'il n'y a rien de concret d'apporté dans ce témoignage. Je reste bassement matérialiste désolé, là où l'idéalisme romanesque peut amener à raconter beaucoup de choses...
Ian, si tu es contre l'interdiction du voile islamique dans le écoles, collèges et lycées, dis le franchement
Ou comment tenter de détourner le sujet!
Honnêtement j'avais pas l'intention d'épiloguer. J'ai dit que je trouvais que ça sonnait conspi, certains peuvent trouver qu'il apporte toute les preuves de l'existence irréfutable d'une orga islamiste secrète manipulant les élèves et tellement forte que personne n'a jamais pu l'identifier (les RG c'est plus ce que c'était!). Bref j'ai le droit d'être sceptique sur son existence, voilà. D'ailleurs si plus de 10 ans après, cette orga secrète est toujours inconnue au bataillon, on peut se demander ce qu'elle fait en secret depuis tout ce temps.
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Harpo » 09 Fév 2016, 09:38
C'est toi qui parle d'organisation islamiste "secrète". Rien dans le texte de notre camarade ne laisse supposer cela. Par contre, pour ce qui est d'un groupe d'individus agissant presque ouvertement et allant jusqu'à la menace physique, il n'y a pas de doute sur son existence. Quant à la puissance de ce groupe, à sa capacité de nuire, le texte de notre camarade montre qu'il a suffi de bien peu pour la contrer.
Harpo
Message(s) : 21
Inscription : 03 Jan 2004, 19:47
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Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par com_71 » 09 Fév 2016, 10:15
Ca fait quand même plus de trente ans qu'on a pu constater, ne serait-ce qu'en militant vers certains quartiers, l'existence d'autres militants, sur des bases religieuses et un minimum organisés (diffusions de cassettes, porte-à-porte, etc...). Conspirationnisme ?
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Ian » 10 Fév 2016, 00:00
un groupe d'individus agissant presque ouvertement
Excuse moi, c'est donc une orga "presque pas secrète", mais dont le nom n'est jamais cité et dont l'existence n'a jamais été étayée, ni encore moins son lien supposé avec les ados du collège.
l'existence d'autres militants, sur des bases religieuses et un minimum organisés
Et donc? Le conspirationnisme part toujours d'une part de vrai, pour extrapoler à partir de ça.
Bref, on va pas épiloguer sur mon impression à la lecture de ce texte. Je n'avais pas l'intention de me lancer dans de grands avis sur des évènements auxquels je n'ai participé ni de près ni de loin, ni sur la défense d'une institution (l'éducation nationale) que je ne défends absolument pas. Pas plus que je ne défends la rrrrépublique d'ailleurs!
Je m'excuse d'avoir focalisé la discussion sur cette simple impression, alors qu'il y a sans doute plein de choses plus intéressantes à dire autour de ça.
Re: Aubervilliers 2003 : un camarade raconte
Message par Duffy » 10 Fév 2016, 12:09
Tout cela est parfaitement absurde, peut-être t'en rends-tu compte puisque tu ne veux "pas épiloguer". Personne n'irait agir "ouvertement" (en se déclarant, en s'affichant à tout le monde, direction comprise) dans une entreprise ou dans un établissement scolaire, il n'empêche que cela puisse (à un degré ou un autre, à certains moments et dans certains endroits) être notable et noté par une majorité de personnes, que l'activité militante peut se faire "presque ouvertement". Cela a un sens très simple ici, qui n'a rien à voir avec ce que tu essayes de faire dire à ce malheureux bout de phrase. Mais enfin, puisque tu admets ne rien savoir de la question, laisse donc un minimum le bénéfice du doute à ceux qui, dans ton propre camp (sauf erreur de ma part), l'ont vécue...
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Ceux qui interviennent sur ce forum ne sont pas que des militants. LO a en interne décidé après discussion (à quelle majorité je n'en sais rien) de reconnaître le terme "Islamophobie" et le phénomène qu'il désigne. Toutefois, comme je l'ai dit, une partie du milieu de LO est, semble-t-il, restée proche des conceptions passées. Les réactions que tu reproduis, même si elles ne sont le fait que d'une demi douzaine d'intervenants, en attestent. De plus, l'esprit de parti fait que personne ne critiquera publiquement le "récit de souvenirs" du camarade cité. Ce qui reviendrait à critiquer la politique passée de LO.MO2014
les réactions des militants se réclamant de LO sur le forum des "amis"
Il est en effet regrettable, et je l'ai écrit à diverses reprises, que LO ne fasse pas d'autocritique claire, sur ce sujet comme sur d'autres. C'est ainsi. LO n'est pas la seule organisation à se comporter ainsi, même si ce n'est pas une justification. Il n'en reste pas moins que les positions de LO ont évolué. Elles ne rejoindront pas celles du PIR, il faut que tu t'y fasses et que tu acceptes LO comme un élément important de la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'islamophobie. LO a consacré récemment de nombreux articles et éditos pour défendre les Migrants et n'a pas succombé à la vague de préjugés qui a déferlé jusqu'à éclabousser certains milieux de la gauche de la gauche après les événements de Cologne. C'est cela qui m'importe aujourd'hui et devrait t'importer.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:
..il faut que tu t'y fasses et que tu acceptes LO comme un élément important de la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'islamophobie.
Donc LO aurait décidé de faire un changement homéopathique de vocabulaire depuis quelques mois, d'accepter le terme d'islamophobie (où est publiée cette résolution ?), après plus de 10 ans de campagnes haineuses et racistes et d'alliances pourries de collaboration de classe et de soutien à l'état colonial, sans la moindre auto-critique, alors qu'une grande partie de ces militants (selon toi) sont restés sur "l'ancienne" ligne islamophobe et ..... tu demandes que nous acceptions "LO comme un élément important de la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'islamophobie." C'est du second degré
La crédibilité anti-raciste de LO est totalement détruite après plus de 10 ans d'islamophobie et de soutien à la politique discriminatoire du gouvernement. Il faudra plus que des "éléments de langage" pour que LO ne soit plus considérée comme une organisation islamophobe. Il en faudra des actes, des actions unitaires, des alliances, des combats contre la politique discriminatoire de l'état colonial... on va attendre longtemps.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
C'est ton point de vue... peu nuancé comme d'habitude.MO2014
La crédibilité anti-raciste de LO est totalement détruite après plus de 10 ans d'islamophobie et de soutien à la politique discriminatoire du gouvernement. Il faudra plus que des "éléments de langage" pour que LO ne soit plus considérée comme une organisation islamophobe.
Le soutien de LO à certaines campagnes et mesures islamophobes n'a jamais été un des axes de sa politique. Ca ne représente tout de même qu'une très faible partie de son intervention. Tu demandes "plus que des éléments de langage". Aujourd'hui, tu devrais le savoir car c'est aussi, et peut-être encore plus, le cas du PIR, l'extrême-gauche, vu sa faiblesse, en est pour beaucoup réduite au langage (et aux écrits). Sauf dans les quelques luttes où elle joue un rôle.
Alors oui, le langage de LO a évolué sur cette question. Tu demandes des "actions unitaires et des alliances". C'est encore autre chose, cela relève de la tactique, dans ce domaine comme dans d'autres.
S'il y a des mobilisations antiracistes importantes, j'espère et je pense que LO s'y joindra. De même j'espère que le PIR ne persévérera pas dans sa campagne contre le "philosémitisme" qui ne peut donner lieu qu'à des interprétations douteuses...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Ca ne concerne que partiellement l'islamophobie, mais comme il a été beaucoup question de Finkielkraut, islamophobe officiel qui siège désormais à l'Académie française (à la place d'un ancien collabo...), je ne résiste pas au plaisir d'indiquer ce lien avec un savoureux éloge du comique Finkielkraut par Gérard Mordillat :
http://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/Rions-un-peu-avec-Finkie
http://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/Rions-un-peu-avec-Finkie
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
suite et fin de la chronique d'ACRIMED,
http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-2-il-faut-sauver-le-soldat« Des paroles et des actes » et ses « deux France » (2) : il faut sauver le soldat Finkielkraut
par Julien Salingue, jeudi 11 février 2016
Nous avons eu l’occasion, dans un article publié le 2 février 2016, de revenir sur ce « moment de télévision » où le dispositif bien huilé de l’émission « Des paroles et des actes » a été perturbé par une jeune professeure d’anglais, Wiam Berhouma. Cette dernière a en effet « osé », alors que la parole lui était généreusement offerte lors du débat opposant Alain Finkielkraut et Daniel Cohn-Bendit le 21 janvier dernier, transgresser les règles de la bienséance télévisuelle et refuser de se soumettre aux injonctions du grand prêtre David Pujadas et de Sa Majesté Alain Finkielkraut.
Nous insistions alors sur « la manière impitoyable dont les tenanciers du microcosme médiatique traitent une outsider qui ose dépasser le temps de parole qu’ils lui accordent et sortir du rôle décoratif qu’ils lui prescrivent et de la position ancillaire qu’ils lui assignent ». Et l’affaire n’en est, malheureusement, pas restée là. Dans les jours qui ont suivi l’émission, les rappels à l’ordre ont continué de pleuvoir, tous les moyens étant bons pour délégitimer, a posteriori, la parole de Wiam Berhouma : attaques contre sa personne, insinuations, mensonges et, last but not least, outrances d’Alain Finkielkraut lui-même.
« France 2 a menti »
Le soir de l’émission, les premières attaques se multiplient contre celle qui a osé bousculer Alain Finkielkraut et le dispositif de « Des paroles et des actes », notamment sur les réseaux sociaux. Nous ne reproduirons pas ici les nombreux messages insultants, haineux et/ou menaçants, pour mieux nous concentrer sur le traitement, dans les « grands médias », de « l’affaire ». Quoi que l’on pense du contenu de l’intervention de Wiam Berhouma ou des idées qu’elle peut soutenir par ailleurs, une analyse critique des réactions qu’elle a suscitées s’impose, pour ce qu’elles révèlent de l’état et du fonctionnement du microcosme médiatique.
Dès le 22 janvier, Marianne publie sur son site un article titré « Face à Finkielkraut dans DPDA, une intervenante pas si neutre », dans lequel l’hebdomadaire se fait l’écho d’une accusation diffusée sur les réseaux sociaux : France 2 aurait menti aux téléspectateurs en prétendant que la jeune femme n’était membre d’aucun parti politique. « Sur Twitter », peut-on lire sur le site de l’hebdomadaire, « certains ont rapidement accusé la jeune femme d’être liée avec le PIR, le Parti des indigènes de la République. […] Une information qui, si elle avait été donnée, aurait changé la donne sur l’intervention d’une Wiam Berhouma présentée comme indépendante de toute organisation politique ».
L’« information » est rapidement reprise par d’autres médias, comme Le Figaro, qui évoque le PIR et fait référence à l’article de Marianne, ou le site du mensuel Causeur, où Wiam Berhouma devient même « membre des Indigènes de la République, un parti "antisioniste" accusé par l’hebdomadaire Marianne de racisme anti-blanc et de communautarisme ».
Frédéric Haziza, qui officie sur La Chaîne parlementaire (LCP) et la Radio de la communauté juive (RCJ), est également de la partie :
De même que Caroline Fourest, toujours en charge d’une chronique sur France Culture, et qui relaie sur Twitter un article au titre explicite (« Les indigènes du service public ») :
La messe est dite : contrairement à ce qu’a affirmé David Pujadas, Wiam Berhouma serait donc « liée » à un parti politique, voire même « membre » d’un parti politique. L’occasion de rappeler ce qu’a exactement dit le présentateur de « Des paroles et des actes » : « Vous êtes professeure d’anglais dans un collège à Noisy le Sec, alors vous n’êtes encartée dans aucun parti, je précise que vous avez fait partie d’une liste citoyenne aux dernières régionales, mais aucun parti. »
Trois remarques s’imposent ici :
- ce n’est pas le contenu de l’intervention de Wiam Berhouma qui est critiqué, mais le fait que ses supposés liens avec le PIR auraient été dissimulés par France 2. L’article publié par Marianne est à cet égard exemplaire, qui ne dit pas un mot du propos de l’intervenante, mais se focalise exclusivement sur ses prétendues accointances politiques. Une manière commode de délégitimer un propos sans rien en dire.
- n’en déplaise à certains, qu’il s’agisse de Frédéric Haziza (« jeune musulmane apolitique ») ou de Marianne (« intervenante neutre »), Wiam Berhouma a été présentée comme une personne engagée, ainsi qu’en témoigne sa présence sur une « liste citoyenne » : nulle « neutralité » donc, ni « apolitisme ». Mais il est vrai qu’il est plus facile de transformer la réalité pour mieux la critiquer...
- quand bien même une information aurait été dissimulée, on ne peut qu’être surpris de cette soudaine volonté de transparence. À l’exception de Marianne, qui rappelle que « ce type "d’oubli" n’est pas rare dans les médias, biaisant ainsi la lecture de compréhension du téléspectateur », force est de constater que ceux qui ont critiqué Wiam Berhouma et France 2 ne montent guère au créneau lorsque, par exemple, des « experts » en économie sont présentés uniquement d’après leurs titres universitaires alors qu’ils sont également rémunérés par des banques. Deux poids, deux mesures ?
Mais alors, qu’en est-il réellement de l’hypothétique mensonge de France 2 ? Wiam Berhouma est-elle oui ou non « membre » ou « liée » au PIR ? Si l’on en croit les principaux intéressés, non, puisque la jeune femme et le PIR ont démenti cette rumeur, alors que la polémique enflait. Le seul véritable élément « probant » est que Wiam Berhouma a participé le 31 octobre 2015 à une manifestation, la « Marche de la dignité », à l’initiative d’un collectif de femmes ad hoc, la Marche des femmes pour la dignité (Mafed), et qu’elle a signé l’appel de la Mafed à manifester, appel également signé par le PIR [1].
C’est tout ? C’est tout. En définitive, le plus étonnant est la capacité qu’ont eue de nombreux médias à gloser sur les prétendus liens de Wiam Berhouma avec le PIR sans prendre la peine de la questionner à ce propos, ou tout simplement de prendre connaissance de ce qu’elle avait à en dire. Le soir de l’émission, la principale intéressée démentait sur Twitter son appartenance au PIR. Trois jours après l’émission, dans une interview publiée sur le site du Courrier de l’Atlas, elle contestait de nouveau les imputations de certains médias, soulignant que ceux-ci ne l’avaient pas contactée [2]. Puis, c’est dans une tribune publiée sur « Le Plus » de L’Obs qu’elle développait, non sans une certaine ironie, son propos [3]. L’information était donc à la disposition de quiconque voulait se donner la peine de la chercher...
Alors, beaucoup de bruit pour rien ?
Il faut sauver le soldat Finkielkraut
Ce qui semble en réalité avoir dérangé une partie significative du microcosme médiatique, c’est que Wiam Berhouma a « osé » sortir du cadre strict de l’émission « Des paroles et des actes », et qu’elle n’a pas respecté la règle selon laquelle une simple « intervenante » ne doit pas s’en prendre à « l’invité » de l’émission. A fortiori si celui-ci est membre à part entière de la caste des « intellectuels » qui monopolisent les débats et trustent les invitations dans les grands médias depuis des décennies, quand ils n’ont pas eux-mêmes, comme c’est le cas pour Alain Finkielkraut, leur propre émission [4].
La charge contre Wiam Berhouma s’est en effet poursuivie dans les jours (et désormais les semaines !) qui ont suivi son intervention sur France 2, et le moins que l’on puisse dire est que les petits procureurs qui ont instruit son procès à charge n’ont pas fait dans la demi-mesure. Le point commun entre toutes ces interventions ? Ne pas parler – ou le moins possible – du propos de la jeune femme, et se concentrer sur la supposée « agression » dont aurait été victime Alain Finkielkraut.
Exemple parmi bien d’autres avec Ariel Wizman, chroniqueur dans l’émission « La nouvelle édition », diffusée chaque midi sur Canal Plus, qui s’en est vivement pris, le 25 janvier 2016, à Wiam Berhouma [5], avec le soutien de Daphné Bürki (animatrice de l’émission) et de Nicolas Domenach (Challenges, ex-Marianne et également chroniqueur de « La nouvelle édition »). Cette séquence mérite que l’on s’y attarde, car elle condense en quelques minutes les principaux traits de la « contre-offensive » médiatique qui a suivi l’émission du 21 janvier. Extraits :
- Daphné Bürki : « Tout le monde a commenté le ton énergique et presque insultant, on peut dire, de cette invitée qui a kidnappé l’antenne pendant de longues minutes ».
Nous ne savons pas quel était le montant de la rançon et qui l’a payée, mais à notre connaissance l’antenne est saine et sauve et a pu rentrer chez elle. Plus sérieusement, on ne sait si l’on doit rire ou pleurer face à de tels propos : si une intervention ponctuelle de quelques minutes est un « kidnapping d’antenne », comment qualifier le ballet permanent des quelques interchangeables qui squattent la quasi-totalité des grands médias au quotidien ?
Mais poursuivons :
- Ariel Wizman : « La séquence a duré une quinzaine de minutes en direct, pendant lesquelles Alain Finkielkraut s’est décomposé, même s’il a gardé un certain calme, assez remarquable. »
Notons ici que la séquence a duré très exactement 10 minutes, au cours desquelles Wiam Berhouma s’est exprimée pendant environ 6 minutes (durant lesquelles elle a été interrompue à plus de 25 reprises), et Alain Finkielkraut pendant environ 3 minutes et 20 secondes. Relevons également le caractère surréaliste de l’hommage appuyé d’Ariel Wizman au « remarquable » Alain Finkielkraut qui, il est vrai, n’a interrompu Wiam Berhouma qu’à 16 reprises (soit en moyenne une fois toutes les 25 secondes), le tout dans le « calme » : « Non, non, non, non. Écoutez, j’ai compris quand même, j’ai compris, alors je peux vous répondre » (interruption numéro 3) ; « Bon alors, je peux, non mais ce n’est pas possible, il faut que je réponde quand même ! » (interruption numéro 7) ; « Je peux partir, ce n’est pas possible, écoutez » (interruption numéro 11) ; « C’est catastrophique » (interruption numéro 14) ; etc.
La suite :
- Ariel Wizman : « Mais à l’évidence le micro reste fermement entre les mains de la jeune fille malgré les diverses injonctions de David Pujadas. »
Aurait-il fallu lui arracher le micro des mains ? Ou alors peut-être couper le son, comme cela s’est produit avec un syndicaliste la semaine suivante dans le « Des paroles et des actes » consacré à Nicolas Sarkozy ? Tel semble être l’avis du démocrate Ariel Wizman.
Et ça continue :
- Ariel Wizman : « Alors quoi que l’on pense d’Alain Finkielkraut on peut être surpris par l’irruption de cette parole militante, injuriant avec un sourire angélique un invité […] ».
À quel moment Wiam Berhouma a-t-elle « injurié » Alain Finkielkraut ? Nous le cherchons encore [6].
Puis :
- Ariel Wizman : « S’en est suivie une réprobation générale, un sentiment de prise en otage ».
Technique usée jusqu’à la corde : prendre prétexte d’une « réprobation générale » pour ne pas avoir à assumer sa propre opinion. Nous n’avons en effet trouvé personne, à part Wizman et Bürki, ayant osé parler de « prise d’otage » (ou de « kidnapping d’antenne ») à propos de l’émission du 21 janvier. Doit-on, au passage, rappeler au chroniqueur ce qu’est réellement une prise d’otage ?
Et encore :
- Ariel Wizman : « Alors qu’est-ce qu’il faut faire de cette parole, parce qu’elle existe en France, la parole radicale, la parole extrême-gauche, la parole islamiste » [7].
Amalgame numéro 1.
- Ariel Wizman : « Voilà, donc on est un peu au début d’une crise qui rappelle ce qu’il y avait au début du Front national, à son émergence, pour la télévision ».
Amalgame numéro 2.
Fin de la chronique.
Un remarquable condensé, disions-nous, de la « contre-offensive » médiatique et des méthodes employées pour délégitimer Wiam Berhouma et, accessoirement, prendre la défense d’Alain Finkielkraut.
Ce dernier semble en effet, à en croire Ariel Wizman, avoir été victime d’une véritable agression. Thèse reprise par Philippe Bilger sur le Figaro.fr (« Wiam Berhouma professeur d’anglais à Noisy-le-Sec a pu, au cours d’une interminable intervention puis d’une reprise de parole, […] vilipender Alain Finkielkraut médusé auquel on n’a concédé le droit de répondre que tardivement »), par Élisabeth Lévy (« Cette péronnelle vous a carrément insulté ») ou encore par Nicolas Domenach sur Twitter :
On ne pourra en outre s’empêcher de mentionner le communiqué scandalisé du syndicat Force ouvrière France Télévisions, qui explique que « lors de son interminable intervention, Mme Berhouma a eu tout le loisir de tenir à l’égard du philosophe Alain Finkielkraut un discours dans lequel l’agressivité et la haine étaient à peine dissimulées » [8]. Pauvre, pauvre Alain Finkielkraut.
La quasi-totalité de ces commentaires avisés oublient soigneusement de discuter du contenu de l’intervention de Wiam Berhouma, n’en retenant que la conclusion (venue après la réponse d’Alain Finkielkraut) : « Monsieur Finkielkraut, pour le bien de la France, taisez-vous ». Ce « taisez-vous », qui n’est pourtant qu’une reprise ironique d’une célèbre « réplique » d’Alain Finkielkraut (comme l’a rappelé Wiam Berhouma elle-même sur le plateau de France 2) a ainsi servi de prétexte commode pour s’indigner bruyamment et, surtout, pour ne pas répondre à l’argumentation de la jeune femme, tout en la délégitimant violemment.
Mention spéciale enfin pour Natacha Polony qui a jugé utile, histoire d’enfoncer le clou, de renvoyer Wiam Berhouma à ses origines (réelles ou supposées), tout en s’en défendant : « On en oubliait presque, cloués au pilori par ce sourire, que cette République mise en accusation, raciste et postcoloniale, a permis a une jeune femme dont on ne cherche même pas à connaître les origines, elle qui nous envoie sa religion à la figure, de devenir professeur » [9].
Quelle ingratitude.
Finkielkraut blessé… mais pas mort
Rappelons qu’aucun de ces grands médias n’a pris la peine de contacter Wiam Berhouma pour lui donner la parole, et lui offrir ainsi l’occasion de se défendre contre la multiplication de raccourcis, mensonges et amalgames, qu’ils étaient il est vrai en train de contribuer à répandre, à la notable exception de Libération.fr dans un article mis en ligne le 4 février 2016. En revanche, plusieurs journalistes ont pris le soin de s’adresser à Alain Finkielkraut, voire même de lui ouvrir leur micro pour se « défendre ».
Ainsi, dès le 24 janvier sur RCJ (Radio de la communauté juive), Élisabeth Lévy offrait à Alain Finkielkraut, que l’on devine blessé et meurtri par une épreuve qui a duré, rappelons-le, dix minutes, l’occasion de revenir sur l’intervention de Wiam Berhouma [10].
- Élisabeth Lévy : « Fallait-il laisser parler cette fille [sic] pendant de si longues minutes ? […] »
- Alain Finkielkraut : « Alors écoutez, avant de répondre à cette question […], je voudrais vous dire dans quel état d’esprit je suis arrivé sur le plateau de "Des paroles et des actes". J’avais la peur au ventre. Non seulement parce que j’ai toujours le trac quand je dois parler en public, mais parce que c’est prendre un risque énorme aujourd’hui que de passer à la télévision. Verba volant, scripta manent, disait-on jadis. Dans la civilisation du spectacle, les choses se sont renversées. Les écrits ont de moins en moins d’importance et tombent très vite dans l’oubli. On ne retient pas la nuance, ce qui reste en revanche, ce qui est gravé pour l’éternité dans le marbre liquide d’internet… »
- Élisabeth Lévy : « Très joli. »
- Alain Finkielkraut : « … ce sont les paroles malheureuses, approximatives ou excessives. La toile se régale de tout ce qui est caricatural. Je craignais donc d’être entraîné par la vivacité du débat, par telle ou telle interpellation… »
- Élisabeth Lévy : « Vous craigniez surtout le débat avec Cohn-Bendit non ? »
- Alain Finkielkraut : « Oui mais je savais qu’il y aurait une interpellation. »
[…]
- Élisabeth Lévy : « Et vous avez été impérial face à l’insulte. »
- Alain Finkielkraut : « Alors, l’insulte, j’y arrive, mais pas tout de suite. »
Après une (longue) digression sur l’Allemagne et Angela Merkel, il reprend :
- Alain Finkielkraut : « … mais mon regret est bien moindre que celui que j’aurais éprouvé si j’avais ajouté une nouvelle casserole à celles que je traine déjà… »
- Élisabeth Lévy : « C’est-à-dire si vous aviez répliqué à cette petite… »
- Alain Finkielkraut (sourire aux lèvres) : « Taisez-vous ! »
- Élisabeth Lévy : « Voilà, ce qu’elle méritait mais, amplement. »
- Alain Finkielkraut : « Voilà mais alors donc pas de regrets, ou peu de regrets en tout cas, mais une vraie tristesse, voilà la réponse arrive, au souvenir de l’interminable diatribe de cette enseignante, professeure d’anglais, de Noisy-le-Sec. À l’issue d’une année marquée par tant d’Allahou Akbar meurtriers [re-sic], cette jeune femme déroulait imperturbablement son cahier de doléances : il n’y a qu’un racisme en France, celui qui vise les Musulmans. Elle était installée dans une posture victimaire dont aucun événement n’avait le pouvoir de la déloger. On prenait conscience en l’écoutant que la citadelle de la plainte et du ressentiment était inexpugnable. »
- Élisabeth Lévy : « Oui parce que cette jeune femme en l’occurrence, je ne sais pas quel pourcentage ou combien de divisions elle a derrière elle mais elle représente un discours qui est aujourd’hui répandu. Qui est encore répandu. »
- Alain Finkielkraut : « Exactement. Et sa vindicte était d’autant plus accablante que cette femme est parfaitement intégrée : elle ne porte pas le voile, elle est professeure… Au lieu donc de manifester sa gratitude à l’égard d’un pays qui l’a émancipée, qui l’a aidée à s’émanciper, et qui lui a permis d’être tout ce qu’elle pouvait être, elle exprime sa haine, elle vomit la France. Force donc est de constater que l’islam radical n’est pas notre seul ennemi, il y a des Musulmans qui, aujourd’hui, laïcs, se joignent pourtant à son jihad, contre la France, et contre les Juifs. Parce que quand même… »
- Élisabeth Lévy : « C’est un peu ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme qui n’est pas vraiment islamo mais qui est, qui est postcolonial en quelque sorte [re-re-sic]. »
- Alain Finkielkraut : « Voilà, c’est tout le discours postcolonial. »
- Élisabeth Lévy : « La colonisation sans cesse recommencée. »
- Alain Finkielkraut : « Voilà. Et quand il s’est agi pour cette femme, dont on frémit à l’idée qu’elle enseigne dans l’école publique… »
- Élisabeth Lévy : « Ah oui. »
- Alain Finkielkraut : « Quand il s’est agi pour elle de dresser la liste des pseudo-intellectuels islamophobes aujourd’hui en France, elle n’a pas nommé, comme Libération ou comme la presse Pigasse, Houellebecq et Onfray, mais seulement… »
- Élisabeth Lévy : « Zemmour et BHL je crois… »
- Alain Finkielkraut : « Éric Zemmour, Bernard-Henri Lévy et moi. Or, Bernard-Henri Lévy, qui fustige depuis longtemps l’idéologie française, la "France moisie" si vous voulez, ne figure sur aucune liste noire des néo-réacs. Ni Lindenberg, ni Joffrin n’ont jamais songé à l’incriminer. Donc pourquoi lui ? »
- Élisabeth Lévy : « Parce qu’il est un nom de famille avant d’être une pensée. »
- Alain Finkielkraut : « Quel est le point commun en effet entre Zemmour, BHL et moi ? Nous sommes Juifs. L’antisémitisme à la télévision en première partie de soirée, voilà le monde dans lequel nous sommes condamnés à évoluer. »
- Élisabeth Lévy : « Et là j’ai quand même été étonnée, pardonnez-moi, que Pujadas ne fasse pas une remarque sur cette petite liste. »
- Alain Finkielkraut : « Il n’a pas fait de remarque sur cette petite liste, il l’a laissée parler. À la fin de l’émission, David Pujadas et le producteur ont exprimé leur colère, ils ont été, m’ont-ils dit, roulés dans la farine, car cette jeune femme ne s’est pas présentée à eux comme elle s’est présentée aux téléspectateurs. Elle avait des griefs à faire valoir, mais des griefs tout à fait civilisés. Je veux bien les croire, mais c’est quand même une preuve de grande négligence car il suffit de googliser cette professeure pour apprendre qu’elle a participé le 31 octobre à la Marche de la dignité, et cette Marche de la dignité on y attendait des slogans tels que "Première, deuxième, troisième Intifada, nous sommes tous des enfants de Gaza" ou encore " On s’en fout, on est chez nous" et les organisateurs, munis de haut-parleurs, lançaient des noms comme Onfray, Fourest, Finkielkraut, et la foule répondait "Ta race". "Onfray, ta race", "Fourest, ta race", "Finkielkraut, ta race", et un certain nombre d’hommes politiques y avaient droit également. Donc, si vous voulez… Et maintenant cette jeune femme est devenue une héroïne sur les sites comme oumma.com et islaminfo. ».
- Élisabeth Lévy : « Non mais ce qui est intéressant c’est que visiblement elle n’a convaincu que les gens qui vous détestaient par principe sans vous connaître, donc oumma.com et tous ces gens-là, en revanche le soutien que vous avez eu, y compris de beaucoup de gens qui ne sont pas d’accord avec vous, a été massif, parce que son arrogance et son impolitesse, parce qu’il faut quand même répondre, moi j’ai été frappée, dans un dîner vous ne laisseriez pas quelqu’un s’adresser à un de vos invités comme ça. »
- Alain Finkielkraut : « Absolument. Non, non, il est vrai que l’animateur David Pujadas a été très surpris donc il a manqué de fermeté. Peut-être a-t-il eu peur, si vous voulez, en l’interrompant de susciter de la part d’un certain nombre de téléspectateurs, de susciter des réactions extrêmement violentes. Il avait souci de ménager la part du public qui pouvait se sentir visé par les critiques que j’adressais tout au long de l’émission. »
- Élisabeth Lévy : « Oui. »
- Alain Finkielkraut (concluant sa diatribe) : « En tout cas, avec… On a une preuve supplémentaire avec ce pénible épisode, du fait que nous sommes sortis de la période post-hitlérienne de notre histoire. L’antisémitisme a à nouveau pignon sur rue : il est le paquet cadeau du multiculturalisme. »
Et nous avons une preuve supplémentaire avec ce pénible épisode (que nous nous abstiendrons de commenter dans le détail tant il est éloquent en lui-même [11]) de la capacité inouïe de certains « intellectuels » à jeter le discrédit sur quiconque ose les contredire, en ayant recours aux amalgames les plus outranciers.
Il est significatif de constater qu’aucun des médias qui ont mené la charge contre Wiam Berhouma ne s’est fait l’écho des propos d’Alain Finkielkraut et d’Élisabeth Lévy, qui auraient pourtant mérité, a fortiori dans la mesure où ils sont tenus par des personnes ayant « pignon sur rue », d’être au moins aussi amplement commentés que le « taisez-vous » de la jeune femme. Ainsi, non seulement Alain Finkielkraut, contrairement à Wiam Berhouma, a eu le droit à la parole après le « Des paroles et des actes » du 21 janvier, mais il a pu le faire sans contradicteur. Même schéma lors de l’émission « Polonium », présentée par Natacha Polony sur Paris Première, dans son édition du vendredi 5 février 2016, au cours de laquelle le « philosophe » a répété, quasiment à l’identique, les propos tenus le 24 janvier dans l’émission d’Élisabeth Lévy [12].
***
« Défense de toucher à l’un d’entre nous, sous peine d’être trainé dans la boue » : tel semble être le mot d’ordre de ces journalistes, chroniqueurs et autres « intellectuels » de télévision, qui ne reculent devant rien pour écraser celles et ceux qui osent remettre en cause les règles du jeu de l’entre-soi médiatique. Des règles du jeu à géométrie variable, puisqu’elles ne s’appliquent qu’aux outsiders et que les tenanciers de l’espace médiatique s’assoient dessus quand bon leur semble. Ainsi va ce microcosme, au sein duquel les éventuelles (petites) divergences de points de vue s’effacent devant les solidarités de caste.
Un microcosme auquel nous pourrions, à notre tour, dire : « Taisez-vous ! »
Julien Salingue
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Élisabeth Lévy (à Finkielkraut) : « Et vous avez été impérial face à l’insulte. »
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Élisabeth Lévy (à Finkielkraut) : « Et vous avez été impérial face à l’insulte. »
je ne l'avais pas vu celle là !
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Ça, ça ne prouve vraiment rien : LO ne participe à aucune initiative unitaire ... sur aucun sujet !!!MO2014 a écrit:Le fait que LO n'ait participé à AUCUNE initiative unitaire contre l'islamophobie depuis .... toujours.
Quant au "forum des amis de LO", il est fréquenté par des caricatures de militants LO qui ne sont pas exactement sur les positions nationales de leur orga. Je n'en tire pas la conclusion que LO a des positions super sur la question, mais je pense qu'il ne faut pas non plus caricaturer de ce que peuvent dire ou écrire des individus effectivement caricaturaux.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Islamophobie
http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/onpc-bernardONPC : Bernard-Henri Lévy désigne les musulmans comme « les ennemis des juifs »
Invité de l’émission "on n’est pas couché" pour la promotion de son livre "L’esprit du judaïsme" , Bernard-Henri Lévy, philosophe et intellectuel médiatique, déclare en évoquant l’histoire d’Hagar et Ismael, que les musulmans seraient "les ennemis des juifs". Des propos qui n’ont suscité aucune réaction sur le plateau ni de polémique malgré la gravité de leur portée.
Suite à une question de Laurent Ruquier et Léa Salamé sur l’intervention en Libye et la situation en Syrie, Bernard-Henri Lévy cite un exemple tiré de son livre :
"Il y a un exemple...ce n’est pas un exemple, c’est la situation prototype, c’est l’histoire de Hagar, et son petit bébé Ismael, qui sont dans le désert. Ils ont été chassé (...) ils sont au bord de mourrir de soif et Dieu à ce moment-là prend la servante Hagar et son petit Ismael en pitié, il fait pousser quelques arbres et leur donne un peu d’eau. Les anges, autour de lui, disent, mais tu ne te rends pas compte. Est-ce que tu sais seulement quelle descendance va sortir d’ismael, que tu n’imagines pas une seconde qu’il peut être à l’origine d’une nation qui sera l’ennemi de ton peuple chéri. Et Dieu leur dit en gros, je ne calcule pas (...). On verra bien, oui, parce que l’histoire est incertaine parce que l’histoire est (...) l’objet de tellement de facteurs."
En expliquant que les descendants d’Ismael (Ismael, étant dans l’histoire de l’islam, le premier ancêtre des arabes, qui, avec son père le prophète Abraham, a construit la Kaaba et la cité de la Mecque) seraient de tous temps le peuple ennemi des juifs, Bernard-Henri Lévy présente les arabes et les musulmans comme « historiquement » antisémite. Un raisonnement erroné et fallacieux qui attise la haine et participe d’un climat moribond où l’islam et les musulmans sont jetés en pâture sur la scène médiatique et politique.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Ca devrait faire réfléchir ceux qui continuent à prétendre que l'islamophobie est pure invention : "Le viol islamique de l'Europe" titre un magazine polonais. Auprès de ce torchon, Valeurs actuelles, Le Point ou L'Express pourraient paraître soft. Faut dire que le racisme en Pologne a de solides traditions et que la montée de l'Islamophobie se conjugue dans ce pays avec une forte persistance de l'antisémitisme...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
http://lmsi.net/Frederique-et-Rokhaya-sont-en
Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau…
Quand Frédérique Calandra, Maire du Vingtième Arrondissement de Paris, censure, pour de très singulières raisons, un débat avec Rokhaya Diallo
par Collectif Les mots sont importants
23 février 2015
À l’occasion de la journée du 8 mars, et de la sortie de deux films sur la sociologue et militante féministe Christine Delphy [1], trois projections-débats doivent avoir lieu à la mairie du vingtième arrondissement de Paris. Ou plutôt devaient avoir lieu – car l’une d’entre elles devra être reprogrammée ailleurs, suite au blacklistage par la Maire, Frédérique Calandra, d’une des invitées : la journaliste Rokhaya Diallo. Pourquoi une telle censure dans une mairie qui a, pendant plusieurs semaines, orné sa façade d’une longue banderole en faveur de la liberté d’expression ? C’est ce que nous allons voir…
Alors que les logos « Je suis Charlie » sont apposés jusque sur le site de la mairie, « l’esprit du 11 janvier » ne semble déjà plus souffler dans l’arrondissement parisien. Finie la « mobilisation citoyenne » pour défendre le droit de tous et toutes à s’exprimer… Dans le Vingtième, la liberté d’expression s’arrête en réalité là où commence la volonté de la Maire d’imposer ses idées en censurant celles qui ne lui plaisent pas. Car pour justifier le veto, ce sont bien les positions politiques de Rokhaya qui sont évoquées, et plus encore le fait qu’elle les exprime publiquement.
Lèse-Charlie
Parmi les motivations transmises par la mairie, il y a d’abord une tribune critique sur Charlie Hebdo co-signée par Rokhaya Diallo avec 19 autres journalistes, chercheurs, avocat-e-s, militant-e-s, en 2011. On croyait que depuis Voltaire, Zola et beaucoup d’autres, la tribune publique était, tout autant que les caricatures, un des symboles de la liberté d’expression. On croyait que c’était une des principales armes des intellectuels engagés et des combattants de la liberté. Rien de tout cela dans le vingtième arrondissement : Rokhaya Diallo n’a manifestement pas le droit de s’indigner de l’instrumentalisation politique de l’incendie de Charlie Hebdo, et du silence médiatique sur un autre incendie, meurtrier, contre des Roms.
Lèse-Caroline
La seconde raison du véto municipal, plus ridicule encore, est la participation de Rokhaya à la création d’une association, Les Indivisibles, et d’une cérémonie satirique, Les « Yabon Awards », qui a commis l’irréparable en 2012 : décerner une banane à « Sœur Caroline » Fourest pour « saluer » certains de ses propos islamophobes. On croyait révolus le délit de blasphème, le sacrilège ou le crime de lèse-majesté : tel n’est pas le cas, manifestement, lorsqu’est en cause Sœur Caroline.
Voile
Troisième grief : Rokhaya ose penser – et dire ! – que les lois anti-voile de 2004 et 2011 sont… islamophobes ! Des lois répressives qui ciblent les musulmanes seraient donc des lois antimusulmanes ? Quelle idée saugrenue ! À quand donc l’interdiction de parole, au sein du vingtième arrondissement de Paris, pour tou-te-s les militant-e-s, chercheurs et chercheuses, hommes et femmes politiques, qui dénoncent depuis 2003 la stigmatisation dont sont victimes les musulmans et les musulmanes, notamment par le biais de campagnes « anti-voile » ?
Citons, par exemple, pour ne parler que d’universitaires un peu connus, quelques une-s des premiers signataires d’une pétition s’opposant à la loin antifoulard de 2004, et à sa logique stigmatisante et discriminatoire : Gilbert Achcar, Pierre Aubenque, Etienne Balibar, Philippe Bataille, Christian Baudelot, Stéphane Beaud, Daniel Borrillo, Saïd Bouamama, Jocelyne Cesari, Monique Chemillier-Gendreau, Didier Fassin, Eric Fassin, Françoise Gaspard, Nacira Guénif-Souilamas, Olivier Lecour-Grandmaison, Catherine Lévy, Danièle Lochak, Gérard Mauger, Laurent Mucchielli, Jean-Luc Nancy, Gérard Noiriel, Beatriz Preciado, Maurice Rajsfus, Jacques Rancière, Florence Rochefort, Sylvie Tissot, sans oublier... Christine Delphy elle même, par ailleurs auteure de nombreux articles qualifiant la loi antifoulard de loi islamophobe, mais aussi signataire de la tribune de 2011 sur l’incendie de Charlie Hebdo et d’une pétition de 2012 Intitulée « Yabon Awards : Nous votons Fourest ! » !
Et pourquoi pas, enfin, interdire de territoire la ministre de la Justice elle-même, Christiane Taubira, puisqu’elle aussi avait refusé, en 2004, de voter cette loi antifoulard qu’elle jugeait stigmatisante ?
Oussama
Comble du grotesque, enfin : Rokhaya serait l’alliée objective d’Oussama Ben Laden ! Remercions ici la vigilance des édiles municipaux du vingtième arrondissement, sans qui, sans doute, le « venin salafiste » aurait continué à s’introduire jusque sur les ondes des radios. Car c’est bien là – en octobre 2010 sur AgoraVox TV– que Rokhaya aurait fait ce surprenant aveu. Lequel ? Jugez vous même, c’est accablant ! Ainsi parlait Rokhaya :
« Ce que je dis c’est que ce que dit Ben Laden n’est pas faux et qu’on lui donne des arguments pour nous menacer : c’est-à-dire que ce que vous dites, c’est que maintenant que Ben Laden nous a menacé en nous demandant de retirer les troupes, il n’est plus question de le faire, et je trouve que c’est absolument anormal de raisonner comme ça. On aurait dû les retirer. On aurait dû les retirer de puis bien longtemps, et le fait que Ben Laden se prononce ou pas dessus ne doit avoir absolument aucune incidence sur notre position ».
En d’autre termes : il est absurde de maintenir nos troupes en Afghanistan au seul motif que Ben Laden aurait demandé de les retirer. N’est-ce pas là une opinion inacceptable ?
Plus sérieusement, si on lit bien les propos de Rokhaya Diallo, c’est précisément son point de vue à elle qui s’affranchit de toute influence de Ben Laden, et ce sont au contraire ses adversaires va-t-’en-guerre qui apparaissent clairement comme les pantins et les alliés objectifs du leader d’Al Qaïda.
En réalité, ce qui se passe est plus grave qu’une censure d’idées. On sous-entend, on discrédite, on disqualifie, tout cela au moyen d’accusions vagues et de rumeurs fantaisistes, dignes des plus belles chasses aux sorcières. Rokhaya Diallo aurait d’ailleurs, a-t-il été dit pour finir, des « affinités » avec… Tariq Ramadan !
Tariq
Si, si ! Cela aussi a été invoqué ! Et avouons-le : si tel n’avait pas été le cas, cela aurait manqué.
« Des affinités », donc ? Rokhaya aurait-elle lu Ramadan, l’aurait-elle seulement entendu ? Lui aurait-elle parlé ? Soyons fous : l’aurait-elle rencontré ? Aurait-elle même été jusqu’à déjeuner avec lui ? Peut-être s’est-elle simplement indignée de la diabolisation dont il est victime ? Nous n’en saurons rien, et c’est à vrai dire sans importance, car il n’est même pas utile de préciser quoi que ce soit. Comme les militants progressistes de la période maccarthyste, accusés d’avoir lu des textes « communistes », d’avoir peut-être rencontré des « communistes », voici désignés les nouveaux ennemis de l’intérieur.
Précisons tout de même que, quelle que soit la nature des dites « affinités », il est en soi problématique de les rendre infamantes au point d’exclure une journaliste du débat démocratique. Car enfin, quoi qu’on puisse penser de ses analyses et ses positionnements, Tariq Ramadan n’est, objectivement, ni Le Pen ni Faurisson, ni Soral ni Zemmour – et il en est même très loin. Ses positions politiques le situent sur le plan socio-économique quelque part entre le Front de gauche et Europe Ecologie, et sur la politique internationale quelque part entre Europe Ecologie et le NPA. Sans doute ses options sont-elles nettement plus conservatrices sur certaines questions, notamment le mariage pour tous et plus largement l’égalité de traitement entre homos et hétéros – mais sans la radicalité, l’acharnement et la polarisation haineuse qui s’est récemment déchaînée à ce sujet dans de larges secteurs de l’UMP… Disons que Tariq Ramadan se situe, sur ces questions, quelque part entre le MODEM et l’UMP, tendance Juppé plutôt que Sarkozy ou Mariton, tandis qu’il évolue par ailleurs entre Europe Ecologie et le NPA : qui d’autre, dans ces espaces politiques, a jamais été déclaré infréquentable par Frédérique Calandra et ses amis socialistes ?
Tariq Ramadan, par ailleurs, est musulman, et les remarques qui précèdent rendent la question difficilement évitable : cette référence musulmane ne serait-elle pas le problème ? Et lorsqu’ainsi cette simple islamité devient en soi le problème, n’est-ce pas précisément le commencement de ce qu’on nomme islamophobie ?
Quoiqu’il en soit, il n’y a donc qu’un seul point sur lequel « l’affinité » avec Tariq Ramadan pourrait être problématique, aux yeux de la femme de gauche que prétend être Frédérique Calandra, à savoir « la question homo », mais il se trouve que sur cette question il est de notoriété publique que Rokhaya Diallo n’a précisément pas d’affinité avec lui, quand bien même elle pourrait en avoir sur nombre d’autres sujets… Bref, tout cela est fort confus, et la seule chose qui en ressort, c’est qu’en fait Mme Calandra n’a besoin d’aucun fait précis, ni pour déclarer Ramadan infréquentable, ni pour documenter la coupable « affinité » de la journaliste avec ledit infréquentable.
Nous sommes bel et bien dans une vision délirante : celle d’une menace obscure, diffuse, et d’une peur de la contamination. Il suffit d’être « en affinité » avec Tariq Ramadan, fût-ce sur les positionnements les plus classiquement humanistes, démocrates et de gauche, pour devenir suspect (ou plutôt, directement : coupable) – suivant la même logique qui faisait, pour Mc Carthy et ses hommes, qu’une simple fréquentation de meetings antiracistes et anti-ségrégationnistes devenait suspecte et même coupable, puisque lesdits meetings étaient fréquentés aussi par de nombreux communistes…
Il semble en tout cas qu’aujourd’hui, toute personne (ou toute femme ? ou toute femme musulmane ? ou toute femme musulmane et noire ?) ayant un jour dans sa vie critiqué Charlie Hebdo ou Caroline Fourest – ou pire encore : les deux ! – risque de se voir déclarer persona non grata dans le Merveilleux Vingtième de Mme Calandra…
Lèse-DSK ?
À moins peut-être, puisque Mme Calandra place le débat sur le terrain de « l’affinité », que ce qui pose problème soit l’irrévérence de Rokhaya à l’égard d’un certain Dominique Strauss-Kahn, dont notre Maire se déclara très tôt « proche », et dont elle fit même son « maître à penser »… avant de déplorer, après l’affaire du Sofitel, une grande « perte pour la France », en n’ayant manifestement rien de plus à reprocher à son « maître » qu’un léger « problème » : « il est dominé par sa bite »… Des propos qui ne sont que des propos privés, rapportés par son entourage – puisque malheureusement, cette femme publique, qui commença sa carrière publique en se réclamant publiquement de DSK, n’a jamais jugé nécessaire de publiquement qualifier et condamner les pratiques « sexuelles » criminelles de son mentor.
Rokhaya Diallo, il est vrai, s’est publiquement positionnée tout autrement vis-à-vis dudit mentor, en n’évacuant pas, notamment, la question du viol derrière celle du « libertinage » et des problèmes de « bite », et en participant même à un ouvrage collectif regroupant de nombreuses féministes : Un troussage de domestique. Y aurait-il donc, à côté du crime de lèse-Charlie et du crime de lèse-Caro, un crime de lèse-Dominique ?
Nous ne trancherons pas : cette dernière hypothèse n’est… qu’une hypothèse ! Mais une hypothèse d’autant moins absurde que le débat prévu s’intitulait ironiquement « Violences sexistes : pas de ça chez nous ! », et portait précisément la question du sexisme d’en haut, et de son invisibilisation au profit d’une polarisation sur un sexisme populaire, banlieusard, immigré, musulman, bref un sexisme d’en bas. Voici sa présentation :
« Pas en France, pas dans les centres-villes, pas chez les politiques : les violences sexistes, à en croire certains, seraient avant tout le fait des "autres", les pays lointains, les banlieues, les pauvres… Ces discours ont des effets redoutables, dans un pays où la violence contre les femmes est extrêmement répandue et n’épargne aucun milieu. Avec Rokhaya Diallo, journaliste, co-auteure de : Un Troussage de domestique ; Christelle Hamel, chercheure INED, responsable enquête Virage (Enquête nationale sur les violences subies et les rapports de genre) ; Alix Béranger, membre de la Barbe, groupe féministe activiste, et de Genre et Ville. »
Ce qui est certain, quoi qu’il en soit, c’est que d’autres motifs ont bel et bien été invoqués, mêlant le délit d’opinion et l’insinuation délirante, voire la criminalisation… Ce qui est certain, c’est enfin qu’au nom de ces arguments obscurantistes Rokhaya Diallo a bel et bien été black-listée – et tout cela, bien entendu, sur fond de « Vive la liberté d’expression », et autres « Je suis Charlie »… Dans ce territoire d’exception que semble devenir le vingtième arrondissement, Madame le Maire décide donc de qui a droit à la parole publique, et qui n’y a pas droit. Et c’est tout naturellement qu’une femme, une femme noire, se trouve exclue de la journée internationale des droits des femmes.
Ce n’est pas seulement sur notre refus, notre mépris, notre combat contre ces pratiques que nous conclurons, mais aussi sur notre solidarité, évidemment, avec une personnalité publique intègre, courageuse, intéressante, nommée Rokhaya Diallo, qui, de Rioufol en Calandra, semble traverser, en ces temps de xénophobie, d’islamophobie et de négrophobie exacerbées, un chemin semé d’embûches.
P.-S.
Le débat, dé-programmé, sera re-programmé le même jour, le 3 mars, grâce au concours d’Europe Ecologie Les Verts, à l’espace Matière grise, 4 rue Olivier Métra, 75020 de 19h30 à 22h. Y seront présentes notamment Christelle Hamel, chercheure à l’INED et Alix Beranger, militante féministe.
Deux extraits de l’Abécédaire de Christine Delphy seront projetés.
[1] Je ne suis pas féministe, mais... et l’Abécédaire de Christine Delphy, réalisés par Florence Tissot et Sylvie Tissot.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Le titre, la photo. L'islamophobie quotidienne de la presse...
http://www.leparisien.fr/faits-divers/une-habitante-de-sevran-ces-tueurs-ca-pourrait-etre-nos-voisins-23-03-2016-5652747.php
Une habitante de Sevran : «Ces tueurs, ça pourrait être nos voisins»
Samia*, jeune mère de famille du quartier Rougemont à Sevran (Seine-Saint-Denis), a d'abord « eu les larmes aux yeux » quand elle a appris, mardi matin, que Bruxelles avait été la cible des terroristes islamistes.
« Je me suis dit : Mais ils frappent encore, ça ne s'arrêtera jamais ! », confie-t-elle, face à son garçon de 3 ans assis dans une poussette. Puis elle s'est sentie « mal à l'aise ». « Parce que ces tueurs, ça pourrait être nos voisins », lâche-t-elle. Elle fait allusion aux jeunes radicalisés de la ville qui ont rejoint ces deux dernières années les rangs de Daech en Irak et en Syrie. Six auraient trouvé la mort sur le front de la haine. Les parents d'une proie de l'EI tombée en martyr ont, dans une lettre ouverte, reproché au maire d'avoir fermé les yeux face à la gangrène islamiste. La salle de prière soupçonnée d'être la base arrière des recruteurs vient d'être fermée.
A 20 km de la capitale, les façades défraîchies des barres HLM remplacent les briques rouges de Molenbeek. Mais comme en Belgique, la misère sociale, le chômage élevé, surtout chez les moins de 25 ans, le trafic de drogue, les dérives communautaristes et l'influence grandissante de l'islam radical font de ces cités de véritables ghettos.
« Moi, j'en veux aux parents, pas à la mairie, ce sont eux les responsables », dénonce Fatiha, 37 ans, agente administrative. Les images de l'horreur à Bruxelles l'ont replongée dans ses « angoisses du 13 novembre », celles des attentats de Paris. « Pendant trois jours, je n'étais pas allée au travail, j'avais peur des regards, peur d'être stigmatisée en tant que musulmane pratiquante », se remémore-t-elle. Cette mère de deux enfants a « peur » aussi d'être visée, « comme tout le monde », par la barbarie. « Au cinéma, quand la lumière s'éteint, je vérifie toujours où se trouvent les issues de secours », souffle-t-elle. Kamal, 35 ans, routier, a l'impression qu'il « ne peut plus vivre tranquille ». « Si les jeunes ont envie de faire le djihad en Syrie, qu'ils y aillent mais qu'ils restent là-bas, qu'ils ne reviennent pas tuer en Europe », s'énerve-t-il.
«Quand on regarde la télé, on a nous-mêmes peur de notre religion»
Nora, 33 ans, redoute de « payer encore les pots cassés ». « Quand on regarde la télé, on a nous-mêmes peur de notre religion », affirme cette secrétaire en congé parental, qui porte le voile depuis six ans. Le djihadisme a réussi à enrôler l'un de ses cousins en Hollande. « A 18 ans, il est parti en Irak et il s'est fait exploser là-bas. Pourtant, dans notre famille, on n'a rien à voir avec tout ça, on est très ouvert », répète-t-elle.
Pour Ahmed*, 17 ans, « ceux qui partent sont faibles mentalement, ont des mauvaises fréquentations et n'ont pas écouté les conseils de leurs parents ». « Moi, je me sens solide », martèle-t-il. Ce lycéen qui prépare un bac pro n'échappe pas à la pression intégriste des « engraineurs ». « Il y a deux semaines, j'ai reçu un SMS en inconnu sur mon portable qui disait : Viens avec moi battre les kouffar (NDLR : mécréants) sur les terres saintes. Je ne sais pas comment ils ont eu mon numéro. J'en ai parlé à mes parents. Ils m'ont dit : Si ça continue, on va montrer ça à la police », raconte-t-il. Lui juge « très graves » les assauts au nom d'Allah outre-Quiévrain. « Mais il y a une petite minorité ici qui doit être contente », avance-t-il.
Nous n'avons croisé hier après-midi aucune voix allant dans ce sens, mais plutôt des habitants qui font semblant de n'être « au courant de rien » ou qui refusent toute discussion. Martial, 20 ans, explique avoir souvent été approché par des rabatteurs. « Ils me disent de me convertir, que ça sera mieux pour moi. Mais moi, je suis chrétien ! », témoigne ce jeune Antillais. En vacances chez ses parents, là où il a grandi jusqu'à ses 20 ans, Menouar, 50 ans, a été pris à partie il y a dix jours par « cinq types en djellaba avec des grosses barbes ». « Je sortais du magasin, ils m'ont lancé : La mosquée vous attend ! Je les ai envoyés balader en répliquant : Ce n'est pas vous qui allez m'apprendre ce qu'est l'islam. Ces gars, ils rôdent, ils recrutent, ils sonnent chez les gens. Quelqu'un en face qui est fragile, il suit », s'alarme ce technicien de maintenance. Il s'étonne que les « gamins » d'aujourd'hui ne parlent que « de religion et d'argent ». « A leur âge, moi, je causais pas d'islam, je jouais », se souvient-il.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/une-habitante-de-sevran-ces-tueurs-ca-pourrait-etre-nos-voisins-23-03-2016-5652747.php
MO2014- Messages : 1287
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