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Message  Leoni Mer 1 Juil - 17:43

Je ne dis pas que le bulletin de vote a un tel pouvoir ( cf en France en 2005), je dis simplement ce qu'il faudrait en tirer comme conséquences du point de vue des intérêts des travailleurs ( ce qui est sous entendu!)

Leoni

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Message  verié2 Mer 1 Juil - 18:48

Leoni a écrit:Je ne dis pas que le bulletin de vote a un tel pouvoir ( cf en France en 2005), je dis simplement ce qu'il faudrait en tirer comme conséquences du point de vue des intérêts des travailleurs ( ce qui est sous entendu!)
C'est déjà très différent ! La façon dont tu avais rédigé ton texte laissait en effet penser que la nationalisation des banques découlait automatiquement de la victoire du Non...

verié2

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Message  Babel Dim 5 Juil - 22:15

Le peuple grec dit « non » massivement à la Troïka impérialiste

Dimanche 5 Juillet 2015, mise à jour Dimanche 5 Juillet 2015, 21:44

Le NPA salue la volonté du peuple grec d'en finir avec l'austérité permanente, qui ne sert qu'à remplir les coffres forts des banques et de la finance mondiale. En votant « NON » au référendum le peuple grec a confirmé son vote du 25 janvier 2015. Pour le NPA ce vote met à l'ordre du jour la mise en œuvre d'une politique anticapitaliste par l’annulation de la dette, l’expropriation des banques, la renationalisation des services publics privatisés, l’augmentation des salaires et des pensions de retraite en s'appuyant sur les mobilisations du monde du travail pour imposer la rupture des négociations biaisées avec la Troika et faire cesser la dictature de la BCE.

Depuis cinq mois, la Grèce affronte l'intransigeance absolue des institutions et des gouvernements de l'Union européenne associés au FMI. Durant la bataille électorale, les affameurs réunis ont fait feu de tout bois. Ils ont utilisé une véritable terreur politique pour faire céder le peuple grec, pour qu'il admette qu'il n'avait pas d'autre choix que de s'incliner devant les diktats des financiers.

Les exigences de la Troïka ont été développées par les vieux partis politiques de droite comme de gauche, par les organisations patronales et même par des directions syndicales grecques avec le soutien de la Confédération européenne des syndicats. Certains patrons sont allés jusqu'à menacer de licenciement leurs employés qui auraient voté « non ». Cette propagande alarmiste s'adressait, au delà de la Grèce, à celles et ceux en Europe qui voudraient secouer la chape de plomb de l'austérité. Les méthodes employées ont largement surpassées celles mises en œuvre il y a dix ans, en France, lors du référendum sur la constitution européenne.

Les gouvernements et les institutions de l'Union européenne ont en horreur la démocratie. Dès le lendemain du 25 janvier, Junker, le président de la Commission européenne, annonçait la couleur : un vote populaire ne peut pas remettre en cause les traités. En France, Hollande et son gouvernement ont relayé l'offensive contre le peuple grec. Les peuples ne supportent plus l'intégrisme néo-libéral et le déni de démocratie. Ils commencent à le faire savoir.

Aujourd'hui, ces questions vitales sont posées pour l'ensemble des peuples de l'Union européenne. Au niveau français, l'heure est à l'action pour exiger l'annulation de toutes les dettes illégitimes à commencer par la partie de la dette grecque détenue par l’état français. Le "Non" du peuple grec est un encouragement à lutter contre toutes les politiques d'austérité mises en oeuvre par tous les gouvernements, en commençant par l'austérité du gouvernement Hollande-Valls.

Le peuple grec ouvre la voie, élargissons la brèche".

Montreuil, le 5 juillet 2015

Grèce : des milliers de gens vus d’un drone lors d’une manifestation pour le «non» au référendum (le 4 juillet).


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Message  verié2 Lun 6 Juil - 9:57

Sur le blog de Mélenchon
Tsipras ne défend pas un projet de gauche. Il défend la nation et le peuple grec.
Si c'est Mélenchon qui le dit...

Les premiers gestes de Tsipras ont consisté à écarter Varoufakis, un négociateur qui déplaisait aux banquiers et politiciens de l'UE ; et, sur le plan intérieur, a convoquer les partis. Difficile de se montrer plus conciliant. Reste à savoir si l'UE est prête à lui permettre de sauver la face...

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Message  Toussaint Lun 6 Juil - 15:29

Ceci dit, c'est une énorme défaite pour les dirigeants de l'Union Européenne, il faut absolument qu'ils écrasent la Grèce et qu'ils la punissent, sinon, c'est vrai qu'ils sont affaiblis. On verra, mais pour le moment, c'est une défaite du pouvoir européen.
Toussaint
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Message  verié2 Lun 6 Juil - 16:12

Toussaint a écrit:Ceci dit, c'est une énorme défaite pour les dirigeants de l'Union Européenne, il faut absolument qu'ils écrasent la Grèce et qu'ils la punissent, sinon, c'est vrai qu'ils sont affaiblis. On verra, mais pour le moment, c'est une défaite du pouvoir européen.
Comme beaucoup de "gauchistes" et de gens de gauche en ce moment, il me semble tu exagères beaucoup l'importance de ce succès électoral. Certes, ça fait plaisir de voir les tronches des dirigeants de l'UE et des journalistes, mais, sur le fond, nous sommes toujours dans la même situation.

La plupart des médias ont assez bien décrit les différents scénarios possibles.
-Soit l'UE décide de sauver le soldat Tsipras en lui laissant quelques miettes pour lui permettre de sauver la face.
-Soit l'UE exige la capitulation complète, avec le risque de Grexit.
Pour le moment, les politiciens et les banquiers semblent divisés et hésitants pour certains. Tsipras a commencé par un geste de bonne volonté en écartant Varoufakis, mais ça ne suffira évidemment pas.

Ensuite, tout dépendra si la population accepte un plan d'austérité à peine allégé. Il est même possible qu'une partie de Syriza le refuse si la pression est forte et que Tsipras se tourne vers sa droite pour une nouvelle coalition - c'est un scénario classique avec les sociaux démocrates. On peut imaginer aussi que Tsipras aille plus loin qu'il ne l'avait prévu face à un blocage de l'UE, scénario peu vraisemblable pour le moment.

Dans tous les cas de figure, c'est l'intervention des travailleurs et des classes populaires qui jouera. Le KKE a lancé un appel aux électeurs du Non pour leur demander de se mobiliser pour que ce Non ne se transforme pas en un Oui à un plan d'austérité bis...

verié2

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Message  hadrien Lun 6 Juil - 17:07

verié2 a écrit:
Toussaint a écrit:Ceci dit, c'est une énorme défaite pour les dirigeants de l'Union Européenne, il faut absolument qu'ils écrasent la Grèce et qu'ils la punissent, sinon, c'est vrai qu'ils sont affaiblis. On verra, mais pour le moment, c'est une défaite du pouvoir européen.
Comme beaucoup de "gauchistes" et de gens de gauche en ce moment, il me semble tu exagères beaucoup l'importance de ce succès électoral. Certes, ça fait plaisir de voir les tronches des dirigeants de l'UE et des journalistes, mais, sur le fond, nous sommes toujours dans la même situation.

La plupart des médias ont assez bien décrit les différents scénarios possibles.
-Soit l'UE décide de sauver le soldat Tsipras en lui laissant quelques miettes pour lui permettre de sauver la face.
-Soit l'UE exige la capitulation complète, avec le risque de Grexit.
Pour le moment, les politiciens et les banquiers semblent divisés et hésitants pour certains. Tsipras a commencé par un geste de bonne volonté en écartant Varoufakis, mais ça ne suffira évidemment pas.

Ensuite, tout dépendra si la population accepte un plan d'austérité à peine allégé. Il est même possible qu'une partie de Syriza le refuse si la pression est forte et que Tsipras se tourne vers sa droite pour une nouvelle coalition - c'est un scénario classique avec les sociaux démocrates. On peut imaginer aussi que Tsipras aille plus loin qu'il ne l'avait prévu face à un blocage de l'UE, scénario peu vraisemblable pour le moment.

Dans tous les cas de figure, c'est l'intervention des travailleurs et des classes populaires qui jouera. Le KKE a lancé un appel aux électeurs du Non pour leur demander de se mobiliser pour que ce Non ne se transforme pas en un Oui à un plan d'austérité bis...

Pour une fois, d'accord avec Vérié2.
Ce qui est malheureusement remarquable dans les évènements de Grèce, c'est que les travailleurs n'apparaissent pas en tant que classe et que le sentiment qui semble dominer et unifier le "peuple grec", c'est un sentiment de dignité nationale.
C'est effectivement un plaisir de voir la claque dans la gueule (électorale) que les électeurs ont balancé aux bourgeoisies européennes et à leurs sbires politiques et médiatiques.
Mais pour l'instant, ça s'arrête là.
Et il faut espérer que les travailleurs, en Grèce ou en Europe, sauront trouver leurs propres outils de classe sans se faire d'illusion sur les victoires électorales, lourdes de futures désillusions s'ils n'entrent pas en lutte pour leurs propres intérêts.
De ce point de vue, les excitations bidon de Melenchon et du FdG sont et seront de très mauvais conseil.

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Message  Toussaint Lun 6 Juil - 17:44

Dans tous les cas de figure, c'est l'intervention des travailleurs et des classes populaires qui jouera.

Je suis d'accord avec l'ensemble de ce que tu dis, sauf que le non est une défaite pour tous ceux qui expliquent qu'il est légitime de faire payer la crise aux travailleurs.

Il suffirait de se demander ce qu'il en eût été si le oui l'avait emporté, qui se serait félicité, cela aurait été une victoire idéologique de la finance et des gouvernements de l'UE, du FMI, etc... De tous ceux qui ont menacé depuis des semaines. Cela les aurait légitimés de nouveau. Et si les dirigeants de droite pètent un câble et que les gouvernants européens tirent la tronche, c'est qu'ils ont une raison.

Quant à Tsipras et à Syriza, évidemment qu'ils préparent une autre version du plan de saignée de la Grèce, mais l'ampleur même de la victoire du non ne les arrange pas. Visiblement ils n'en revenaient pas, et clairement ils n'ont pas mandat pour prolonger la saignée, ils passeront outre, mais la situation est plus avantageuse pour les travailleurs qu'avant, c'est la première fois qu'un peuple a l'occasion de s'exprimer sur la politique économique de l'UE et le résultat est net.

Cela n'est que cela, mais ce n'est pas rien, et justement ce n'est pas du gauchisme que de dire que ce n'est pas rien. Cela ne crée pas une situation révolutionnaire et cela peut annoncer un énième plan de saignée, c'est dans les tuyaux de Syriza et de l'UE, évidemment. On verra ce que fera le mouvement ouvrier grec, cela n'est pas encore écrit. Et les 60%, c'est une mobilisation de la classe ouvrière et du peuple grecs, pas seulement une petite magouille de Tsipras. Si c'est une claque dans la gueule contre les dirigeants bourgeois, non, ce n'est pas rien du tout. Et je pense que les grecs vont la payer cher, cette claque. En même temps, cela peut aussi se transformer en coup de pied, la suite n'est pas écrite.
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Message  Leoni Lun 6 Juil - 17:45

A propos du KKE,


Fin 2011,des centaines de milliers de manifestants, rassemblés place Syntagma, faisant le blocus du Parlement et le vote dans ce même Parlement du nouveau plan d’austérité, sous la protection du service d’ordre du KKE, encerclant le Parlement, avant tout pour contenir les masses, parti issu du stalinisme dont la secrétaire générale expliquait trois jours plus tôt que « l’encerclement et le blocus du Parlement ne signifient en aucun cas empêcher les députés d’y entrer », le journal britannique The Guardian expliquant « sans la chaine humaine formée autour du Parlement par les militants du très discipliné parti communiste, il est probable que la masse bouillonnante aurait tenté de prendre d’assaut le bâtiment dès le début ».
Le 28 octobre 2011, Papandréou, revenu en Grèce du sommet européen, devait superviser un défilé pour la fête nationale, les gens sont alors descendus en masse sur le parcours aux cris de « vous êtes des renégats ! », les représentants gouvernementaux, dans les grandes villes, ont dû être évacués par la police.
Après les sommations de Merkel-Sarkozy à Papandréou de retirer son projet de referendum, un gouvernement d’union nationale est mis sur pied.
Parallèlement, s’est développé dans les quartiers un processus de constitution d’assemblées locales, de comités, prenant en charge la solidarité immédiate en nourriture, médicaments…. Parfois, des municipalités en sont parties prenantes, sous la pression des travailleurs, de la jeunesse, ainsi que d’une fraction importante de la petite bourgeoisie. La grève générale du 28 octobre a ainsi nourri une profonde radicalisation.




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Message  verié2 Lun 6 Juil - 18:18

Toussaint
On verra ce que fera le mouvement ouvrier grec, cela n'est pas encore écrit. Et les 60%, c'est une mobilisation de la classe ouvrière et du peuple grecs, pas seulement une petite magouille de Tsipras.
Non, il ne s'agit pas d'une "mobilisation de la classe ouvrière" mais d'un rejet populaire du plan de l'UE... dans les urnes.
Leoni
La grève générale du 28 octobre a ainsi nourri une profonde radicalisation.
Depuis le mois d'octobre, de l'eau a coulé dans le port du Pirée (toujours privatisé...). Pour le moment, la classe ouvrière n'apparait pas en tant que force autonome.

Quant au KKE, nous sommes d'accord qu'il s'agit d'un parti sectaire et stalinien. Sa position sur le référendum (boycott/vote blanc) n'était peut-être pas judicieuse - on verra si ses électeurs et sympathisants lui en tiennent rigueur, pas certain. Mais ses dernières déclarations semblent assez juste. Cela-dit, j'ignore ce qu'il fait sur le terrain...

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Message  hadrien Lun 6 Juil - 18:37

Non, il ne s'agit pas d'une "mobilisation de la classe ouvrière" mais d'un rejet populaire du plan de l'UE... dans les urnes

Effectivement. Même s'il est probable qu'une majorité de la classe ouvrière ait voté NON et qu'elle se réjouisse du résultat, ce n'est pas en tant que classe que les électeurs ouvriers se sont exprimé électoralement;
Tsipras ne cherche d'ailleurs pas cette mobilisation de classe et préfère ménager la bourgeoisie grecque et la bourgeoisie impérialiste pour préparer un avenir dans le cadre capitaliste, en tentant de préserver ce qui peut l'être des intérêts et des sentiments nationaux.

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Message  verié2 Lun 6 Juil - 18:46

Edito de LO sur la Grèce. Que je trouve correct... à part la tirade sur les capitalistes qui n'investissent plus, hors sujet et absurde. Si les capitalistes n'investissaient plus, comment la production et la classe ouvrière auraient-elles pu exploser au niveau mondial depuis plusieurs décennies ? Qu'ils n'investissent pas, plus ou pas assez dans la production... en Grèce est une autre affaire.

Une bataille électorale gagnée contre les étrangleurs du peuple grec, mais la guerre continue

En votant non, l’électorat populaire grec a rejeté le énième plan d’austérité que les institutions internationales de la bourgeoisie veulent lui imposer. Malgré le concert de menaces des chefs d’État d’Europe, relayés par les médias à genoux devant le grand capital, malgré les nantis grecs, les classes populaires ont exprimé leur refus de continuer à subir les baisses de salaires, les licenciements, les coupes dans les retraites, le plongeon dans la pauvreté. Elles ne veulent plus payer pour une dette qu’elles n’ont pas faite et dont elles n’ont en rien profité.

En votant comme il l’a fait, l’électorat populaire s’est exprimé courageusement mais n’a pas changé le rapport de force avec le grand capital qui, au nom des intérêts à payer, démolit les conditions d’existence de la majorité de la population. C’est là la limite de l’expression électorale dans une société dominée par l’argent, par la grande bourgeoisie.

Le gouvernement Tsipras ne demandait pas autre chose que de reprendre les négociations avec les institutions internationales pour trouver un compromis avec les étrangleurs des classes populaires. Et pour montrer sa bonne volonté, il vient d’offrir à ses interlocuteurs la tête de Varoufakis, le ministre des Finances, qui a eu un langage un peu trop dru pour ces messieurs de la haute finance et leurs serviteurs politiques.

Si, dans son affrontement avec les institutions, Tsipras défend la dignité nationale de la Grèce foulée aux pieds par les grandes puissances impérialistes d’Europe, il ne représente pas pour autant les intérêts de classe des exploités. Il ne l’a d’ailleurs jamais prétendu. Les classes populaires ont intérêt à surveiller les négociations pour pouvoir s’opposer à ce que les retraites, le salaire minimum, leur survie soient sacrifiés.

Ce qui se passe en Grèce concerne les exploités d’ici. Le peuple étranglé par la finance, c’est aujourd’hui le peuple grec. Demain, à qui le tour ?

Depuis des années, la classe capitaliste investit de moins en moins dans les usines, les machines, dans des productions créatrices d’emplois. Oh, elle n’a jamais investi par souci de l’intérêt collectif, mais pour faire du profit en exploitant les travailleurs. Mais avec la crise, investir dans la production sans avoir la certitude de vendre, c’est un risque que les groupes capitalistes les plus puissants refusent de plus en plus de courir. Ils ont trouvé mieux : prêter de l’argent aux particuliers, aux collectivités locales, aux institutions, aux États, moyennant intérêts. En somme, l’usure à la place de la production.

Depuis des décennies, la finance pénètre toute la société, la ligote, l’étouffe. Le crédit se substitue aux salaires insuffisants. Les hôpitaux destinés à soigner doivent de plus en plus assurer le paiement d’intérêts aux banques, quitte à rendre les conditions de travail du personnel hospitalier insupportables et la qualité des soins problématique. Les municipalités et les collectivités locales sont étranglées par leurs dettes.

Voilà pourquoi les dirigeants politiques, les médias aux ordres répètent comme des perroquets que payer les intérêts de la dette est une obligation absolue. Voilà pourquoi ils ne peuvent pas accepter qu’un pays, fût-il petit, conteste la légitimité de sa dette. Dans la guerre que le grand capital financier mène pour imposer son parasitisme, les classes exploitées de Grèce sont des « fusillés pour l’exemple ». C’est un avertissement pour tous.

Alors, bien sûr, la solidarité des exploités doit aller aux classes populaires grecques.

Parmi ceux qui applaudissent au succès du non, il n’y a pas que des amis des classes exploitées. Il y a tous ceux, et pas seulement à l’extrême droite, qui brandissent des leurres pour détourner la méfiance des classes populaires de leurs véritables ennemis. Les responsables des malheurs du peuple grec ne sont ni la zone euro, ni l’intransigeance de l’Allemagne, ni l’Europe, mais le grand capital et ceux qui le possèdent.

Qu’est-ce que cela changerait pour les exploités grecs soumis au racket de la finance d’avoir à payer en drachmes plutôt qu’en euros ?

La société crève de la dictature de la grande bourgeoisie, de la course au profit d’une minorité.

Par-delà tous les affrontements partiels, aujourd’hui en Grèce, demain ici, peut-être, l’avenir dépend de la capacité de la classe des exploités à s’attaquer aux racines du mal, à se donner pour objectif l’expropriation de la grande bourgeoisie, la mise de l’économie sous le contrôle de la population. Et à se donner les moyens d’y parvenir.


Dernière édition par verié2 le Lun 6 Juil - 18:59, édité 1 fois

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Message  verié2 Lun 6 Juil - 18:53

Edito de L'Etincelle
On peut dire « Non »

Il fallait les entendre, les dirigeants de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), promettre les flammes de l’Enfer à la population grecque s’il lui venait l’audace de refuser les mesures qu’ils voulaient lui imposer. Eh bien cela n’a pas suffi. À 61 %, les électeurs grecs ont voté « Non » au référendum portant sur l’acceptation de ces mesures.

Recul de l’âge de la retraite, baisse ou gel des pensions de retraite, hausse de la TVA, facilitation des licenciements, baisse des aides sociales, baisse des salaires dans le public, privatisations, etc. Ces mesures n’ont qu’une cible : les travailleurs et les classes populaires de Grèce, qui se sont déjà considérablement appauvris ces dernières années, et à qui on demande encore de s’appauvrir. C’est bien à ces couches sociales, et non aux bourgeois grecs, que l’on demande de baisser la tête en acceptant de se faire une nouvelle fois dépouiller.

Cette fois-ci, le chantage n’a pas fonctionné. On ne peut que se réjouir de voir les funestes projets des dirigeants de ce monde contrecarrés… du moins pour le moment.
Je suis un travailleur grec

Depuis quelques semaines, des politiciens de gauche et de droite français, bien aidés en cela par les principaux médias, s’évertuent à nous mettre dans la peau d’un créancier de l’État grec. On a même tenté de nous faire croire que les Grecs devaient de l’argent à chaque contribuable français. Alors même qu’en réalité l’État français s’est enrichi avec la dette grecque. Les mêmes applaudissaient quand le gouvernement nous a fait les poches, réellement cette fois-ci, afin d’offrir 40 milliards d’euros au patronat français.

Mais qu’avons-nous de commun avec ces créanciers ? Qu’avons-nous de commun avec une Christine Lagarde, directrice du FMI, prête à punir la population grecque en commençant par les plus pauvres parce que l’Etat n’a pas pu rembourser les 1,5 milliard d’euros qu’il devait au FMI ? La même était moins regardante quand il s’agissait, alors qu’elle était ministre française des Finances, de faire un cadeau fiscal de 1,7 milliard d’euros à la Société générale au moment de l’affaire Kerviel. C’est cette personne, mise en examen pour « négligence » pour avoir fait perdre à l’État 400 millions d’euros dans l’affaire Tapie, qui vient faire la morale à la population grecque ! Qu’avons-nous de commun avec un Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui exige de la Grèce un budget excédentaire, alors que lui-même, étant à la tête du gouvernement du Luxembourg, organisait l’évasion fiscale vers son pays ? Qu’avons-nous de commun avec Hollande et Merkel, prêts à enfoncer la tête des couches populaires grecques sous l’eau pour satisfaire l’appétit de quelques vautours, qu’il s’agisse des banques, des institutions financières internationales ou des États, français et allemand en premier lieu ?

La population grecque n’est pas responsable de cette dette. L’État grec lui-même, s’il n’est pas du côté de sa population, est bien plus faible que les États avec lequel il négocie. Or, comme dans le reste de la société capitaliste, la relation entre créancier et débiteur est régie avant tout par une règle : la loi du plus fort.

Comme les travailleurs de Grèce, nous subissons ici les chantages continuels du patronat : acceptez de voir votre condition se dégrader, ou alors on licencie. Comme en Grèce, la dette est devenue le prétexte à toutes les attaques contre les services publics, quitte à user jusqu’à la corde ceux qui y travaillent. Car, voyez-vous, l’hôpital, les communes, l’État sont endettés. Et il faudrait tout accepter ? Comme les travailleurs de Grèce, nous subirons peut-être demain ce que les banques et les États coalisés leur ont imposé.
Se donner les moyens d’un vrai « Non »

Le « Non » au référendum, s’il exprime le refus de la population grecque de se voir une nouvelle fois appauvrie, ne résout aucun des problèmes qui se posent aux travailleurs de Grèce. Car les dirigeants des banques et des États ne relâcheront pas aussi facilement que cela leur emprise sur la population de ce pays. Ils veulent en faire un exemple politique, pour démontrer qu’il ne faut pas leur résister.

S’il faut trouver de l’argent, il faut aller le chercher là où il se trouve : dans les coffres-forts de la bourgeoisie. Chez les riches armateurs grecs et l’Église de Grèce, puissant propriétaire foncier, qui sont exonérés d’impôts. Parmi les biens des grands bourgeois grecs, notamment ceux qui sont allés planquer leurs milliards en Suisse. Dans les réserves des banques. En prenant sur le budget de l’armée, qui sert surtout à enrichir un marchand d’armes bien français comme Dassault. Il ne devrait pas y avoir de scrupules à réquisitionner les biens de la bourgeoisie, cela fait des années que les conditions de vie des classes populaires sont prises en otage.

Pour accomplir cette tâche, les travailleurs de France et des autres pays d’Europe peuvent être les meilleurs alliés des travailleurs de Grèce. Car nous partageons les mêmes intérêts et peut-être bientôt le même sort.

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Message  Babel Lun 6 Juil - 19:54

Toussaint a écrit:
Dans tous les cas de figure, c'est l'intervention des travailleurs et des classes populaires qui jouera.

Je suis d'accord avec l'ensemble de ce que tu dis, sauf que le non est une défaite pour tous ceux qui expliquent qu'il est légitime de faire payer la crise aux travailleurs.

Il suffirait de se demander ce qu'il en eût été si le oui l'avait emporté, qui se serait félicité, cela aurait été une victoire idéologique de la finance et des gouvernements de l'UE, du FMI, etc... De tous ceux qui ont menacé depuis des semaines. Cela les aurait légitimés de nouveau. Et si les dirigeants de droite pètent un câble et que les gouvernants européens tirent la tronche, c'est qu'ils ont une raison.

Quant à Tsipras et à Syriza, évidemment qu'ils préparent une autre version du plan de saignée de la Grèce, mais l'ampleur même de la victoire du non ne les arrange pas. Visiblement ils n'en revenaient pas, et clairement ils n'ont pas mandat pour prolonger la saignée, ils passeront outre, mais la situation est plus avantageuse pour les travailleurs qu'avant, c'est la première fois qu'un peuple a l'occasion de s'exprimer sur la politique économique de l'UE et le résultat est net.

Cela n'est que cela, mais ce n'est pas rien, et justement ce n'est pas du gauchisme que de dire que ce n'est pas rien. Cela ne crée pas une situation révolutionnaire et cela peut annoncer un énième plan de saignée, c'est dans les tuyaux de Syriza et de l'UE, évidemment. On verra ce que fera le mouvement ouvrier grec, cela n'est pas encore écrit. Et les 60%, c'est une mobilisation de la classe ouvrière et du peuple grecs, pas seulement une petite magouille de Tsipras. Si c'est une claque dans la gueule contre les dirigeants bourgeois, non, ce n'est pas rien du tout. Et je pense que les grecs vont la payer cher, cette claque. En même temps, cela peut aussi se transformer en coup de pied, la suite n'est pas écrite.

Entièrement d'accord avec Toussaint.


Babel

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Message  marxmarx Lun 6 Juil - 20:14

l'ampleur même de la victoire du non ne les arrange pas.

N'importe quoi

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Message  Leoni Lun 6 Juil - 21:13

Syrisa, tout comme Podemos ou le Front de gauche sont les dernières lignes de repli en défense de l'économie de marché et ses institutions ( UE, euro, armée....) quand les partis "classiques" deviennent complètement discrédités.

Leoni

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Message  MO2014 Lun 6 Juil - 22:49

Babel a écrit:
Toussaint a écrit:
Dans tous les cas de figure, c'est l'intervention des travailleurs et des classes populaires qui jouera.

Je suis d'accord avec l'ensemble de ce que tu dis, sauf que le non est une défaite pour tous ceux qui expliquent qu'il est légitime de faire payer la crise aux travailleurs.

Il suffirait de se demander ce qu'il en eût été si le oui l'avait emporté, qui se serait félicité, cela aurait été une victoire idéologique de la finance et des gouvernements de l'UE, du FMI, etc... De tous ceux qui ont menacé depuis des semaines. Cela les aurait légitimés de nouveau. Et si les dirigeants de droite pètent un câble et que les gouvernants européens tirent la tronche, c'est qu'ils ont une raison.

Quant à Tsipras et à Syriza, évidemment qu'ils préparent une autre version du plan de saignée de la Grèce, mais l'ampleur même de la victoire du non ne les arrange pas. Visiblement ils n'en revenaient pas, et clairement ils n'ont pas mandat pour prolonger la saignée, ils passeront outre, mais la situation est plus avantageuse pour les travailleurs qu'avant, c'est la première fois qu'un peuple a l'occasion de s'exprimer sur la politique économique de l'UE et le résultat est net.

Cela n'est que cela, mais ce n'est pas rien, et justement ce n'est pas du gauchisme que de dire que ce n'est pas rien. Cela ne crée pas une situation révolutionnaire et cela peut annoncer un énième plan de saignée, c'est dans les tuyaux de Syriza et de l'UE, évidemment. On verra ce que fera le mouvement ouvrier grec, cela n'est pas encore écrit. Et les 60%, c'est une mobilisation de la classe ouvrière et du peuple grecs, pas seulement une petite magouille de Tsipras. Si c'est une claque dans la gueule contre les dirigeants bourgeois, non, ce n'est pas rien du tout. Et je pense que les grecs vont la payer cher, cette claque. En même temps, cela peut aussi se transformer en coup de pied, la suite n'est pas écrite.

Entièrement d'accord avec Toussaint.


Entièrement d'accord avec Babel Wink

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Message  Toussaint Lun 6 Juil - 23:15

En plus, je crois que ce que nous voyons comme "une simple élection" n'a pas été si simple que cela, il y a eu des manifs simultanées opposées, une vraie bataille militante, dans laquelle tous les partis se sont jetés, avec toutes leurs forces militantes, sur fond de menaces, d'intox, de guerre médiatique, etc... Nous, de loin, on voit le vote. Sur place c'est la conclusion d'une bataille de classe.

Que le vote ne règle rien et n'ait pas réalisé l'expropriation du capital et l'instauration de la dictature du prolétariat, c'est une évidence, qu'il n'ait pas déterminé l'issue de la bagarre de classe, c'est une évidence. Que tout reste à faire, évidemment, qui dit le contraire? En revanche, le oui aurait clos la question pour un bon moment et donné un bon coup sur la tête dans toute l'Europe. Et c'est assez clair, d'où les mines déconfites et l'inquiétude des dirigeants capitalistes devant la détermination des grecs dont on peut penser qu'ils ont encore plus voté "non" que si les dirigeants européens, le FMI et la finance, les pouvoirs médiatiques ne les avaient pas menacés. Donc, c'est une bonne chose, même si ce n'est pas la révolution, et là tout le monde sera d'accord.

En fait cela pose la question de la suite, pas celle de l'UE ou de l'Eurogroupe, mais des tâches en Grèce, et c'est là sans doute que cela se jouera.
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Message  Eugene Duhring Mar 7 Juil - 2:35

Toussaint a écrit:En plus, je crois que ce que nous voyons comme "une simple élection" n'a pas été si simple que cela, il y a eu des manifs simultanées opposées, une vraie bataille militante, dans laquelle tous les partis se sont jetés, avec toutes leurs forces militantes, sur fond de menaces, d'intox, de guerre médiatique, etc... Nous, de loin, on voit le vote. Sur place c'est la conclusion d'une bataille de classe.

Que le vote ne règle rien et n'ait pas réalisé l'expropriation du capital et l'instauration de la dictature du prolétariat, c'est une évidence, qu'il n'ait pas déterminé l'issue de la bagarre de classe, c'est une évidence. Que tout reste à faire, évidemment, qui dit le contraire? En revanche, le oui aurait clos la question pour un bon moment et donné un bon coup sur la tête dans toute l'Europe. Et c'est assez clair, d'où les mines déconfites et l'inquiétude des dirigeants capitalistes devant la détermination des grecs dont on peut penser qu'ils ont encore plus voté "non" que si les dirigeants européens, le FMI et la finance, les pouvoirs médiatiques ne les avaient pas menacés. Donc, c'est une bonne chose, même si ce n'est pas la révolution, et là tout le monde sera d'accord.

En fait cela pose la question de la suite, pas celle de l'UE ou de l'Eurogroupe, mais des tâches en Grèce, et c'est là sans doute que cela se jouera.
D'accord avec tes deux dernières interventions. Le mépris de Vérié en usant de gauchisme pour discréditer tout interlocuteur satisfait de ce NON, renvoie à LO et à ses conceptions ouvriéristes et sectaires de la lutte de classes.
Toutefois, une inquiétude. Si - et il y fort à parier, mais nous ne sommes pas à l'abri d'une irruption des masses, Tsipras et son gouvernement trompe les travailleurs, vers quoi les grecs s'achemineront-ils ? Un régime semi-faciste poussé par des mouvements du genre Aube dorée ?

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Message  verié2 Mar 7 Juil - 9:15

Duhring
Le mépris de Vérié en usant de gauchisme pour discréditer tout interlocuteur satisfait de ce NON, renvoie à LO et à ses conceptions ouvriéristes et sectaires de la lutte de classes.
Toutefois, une inquiétude. Si - et il y fort à parier, mais nous ne sommes pas à l'abri d'une irruption des masses, Tsipras et son gouvernement trompe les travailleurs, vers quoi les grecs s'achemineront-ils ? Un régime semi-faciste poussé par des mouvements du genre Aube dorée ?
Etrange comme tu te contredis d'un paragraphe à l'autre ! Tu m'accuses de mépris parce que je souligne les limites de ce succès du Non et l'enthousiasme excessif qu'il suscite chez certains ; puis tu es encore plus virulent que moi la ligne suivante à l'encontre de Tsipras ! Very Happy Car si Tsipras "trompe les masses", ça limite fortement la portée d'un référendum qui fait aussi un peu figure de plébiscite en sa faveur, non ?

Par ailleurs, lis donc ce qu'ont écrit LO et L'Etincelle, tu n'y trouveras nul mépris pour ceux qui sont contents de ce résultat. On peut tout à fait les comprendre, en revanche des militants ou des gens "d'origine militante", qui sont censés avoir une petite expérience, devraient être plus circonspects... De ce point de vue, certains politiciens bourgeois sont en ce moment plus lucides que certains militants d'extrême gauche, même si c'est évidemment à partir d'un point de vue opposé au notre.


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Message  MO2014 Mar 7 Juil - 11:03


La BCE pousse la Grèce à la porte de l'euro
07 juillet 2015 | Par martine orange - Mediapart.fr

La banque centrale n’a laissé aucune chance au gouvernement de Syriza après la victoire du non. Lundi, elle a adopté une mesure étouffant un peu plus le système bancaire grec, déjà totalement asphyxié. L’Europe a engagé l’expulsion de la Grèce hors de la zone euro.

La banque centrale européenne (BCE) n’a laissé aucune chance au gouvernement de Syriza après la victoire du non au référendum du dimanche 5 juillet. Pressée de laver l’affront grec, l’institution monétaire a donné la réponse européenne. En fin de soirée, lundi, elle a annoncé qu’elle durcissait les conditions pour assurer la liquidité du système bancaire grec, acceptant le risque de provoquer un effondrement complet bancaire.

Alors que les banques grecques demandaient que le plafond des fonds d’urgence de liquidité (emergency liquidity assistance, ELA) soit augmenté de trois milliards, la banque centrale a refusé de changer la limite qu’elle avait imposée il y a dix jours. L’aide à la liquidité reste gelée à 89 milliards d’euros. Mais il y a plus grave : la BCE a décidé de durcir les conditions imposées aux banques emprunteuses pour accéder au fonds d’urgence. Une décote – la BCE n’en a pas précisé le montant, il est question de 10 % – va être appliquée sur les titres apportés en garantie (“collateral”) par les banques grecques. Selon la Banque centrale, la détérioration de la qualité de ces titres apportés en garantie – essentiellement des titres de l’État grec – justifie cette décision.
© BCE

C’est le dernier tour d’écrou imposé à la Grèce. Car la BCE ne peut ignorer les conséquences de cette mesure. En imposant une décote sur les titres, elle réduit de fait le montant des fonds d’urgence au système bancaire grec. Si la décote est de 10 %, elle réduit de plusieurs milliards le montant des fonds d’aide d’urgence. Si elle est de 60 %, la valeur des titres apportés en garantie est presque ramenée à zéro, selon les estimations d’analystes de la Barclays.

« S’ils font cela, la situation va devenir vraiment sérieuse. Cela s’apparente à une tentative de renversement du gouvernement », avait déclaré dimanche Euclide Tsakalotos, alors responsable de la négociation, devenu entretemps ministre des finances après la démission, lundi, de Yanis Varoufakis. Car couper les fonds d’urgence, au moment où le système bancaire grec, fermé depuis huit jours, étouffe, c’est le conduire à la faillite. C’est précipiter le pays vers la banqueroute et la sortie de l’euro.

Depuis huit jours, depuis la fermeture des banques, l’économie grecque s’asphyxie et se trouve au bord du “collapse”. « Nous avons eu une crise cardiaque », a confié un conseiller du gouvernement à Mediapart, en commentant la fermeture des banques rendue obligatoire après la décision de la BCE de ne pas augmenter les fonds d’urgence le 26 juin. « Notre économie est en train de mourir, elle est en soins intensifs. Partout, tout est en train de s’arrêter », a témoigné lundi l’économiste Dimitris Athanasopoulos. Dans une lettre publiée lundi, le président de la chambre de commerce grecque, Vasilis Korkidis, pressait le premier ministre, Alexis Tsipras, de trouver rapidement un accord avec les Européens . « Le dommage provoqué par la fermeture des banques est incalculable », écrit-il.

La liquidité manque partout. Selon les témoignages, les billets de 20 euros, de 10 euros comme les pièces de 1 euro sont en train de disparaître de la circulation. Les banques n’ont plus assez de billets pour approvisionner les distributeurs. Elles n’ont plus de réserves. Et le gouvernement a dû prendre la décision de les maintenir fermées jusqu’à mercredi, dans l’espoir d’un accord avec les Européens.

Comment la BCE peut-elle justifier une mesure qui conduit à serrer encore un peu plus le nœud coulant autour de la Grèce ? Les traités, répond-elle. Depuis des semaines, le président de la Bundesbank, Jens Weismann, demandait l’application stricte des règles : il en allait de la crédibilité de l’institution monétaire européenne, expliquait-il. La BCE, selon les textes, ne peut prêter une assistance à la liquidité qu’à un système bancaire momentanément en difficulté mais solvable. Or le système grec ne l’est plus, a-t-il soutenu à de nombreuses reprises.

Mais les traités font aussi de la BCE la garante de la stabilité du système monétaire européen. C’est même sa mission première. En acceptant la perspective de mettre à terre les banques grecques, la banque centrale se transforme en pompier pyromane : elle prend le risque de créer elle-même la crise et de la diffuser dans tout le système européen. Les Européens se disent assurés que rien de grave ne peut plus leur arriver, que tout est mis en place désormais pour éviter la contagion. Les mises en garde du gouverneur de la banque centrale d’Angleterre, Mark Carney, disant tout mettre en œuvre afin de limiter les conséquences de la crise de l’euro, comme le brutal réveil du premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, se disant soudain partisan du maintien de la Grèce dans l’euro, tendent à prouver que ces assurances ne sont pas partagées.

Preuve supplémentaire que la décision de la BCE est bien de circonstance : depuis le début de la crise, Mario Draghi, prêt à tout pour sauver l’euro, a pris l’habitude de sortir des cadres des traités. Du LTRO (les 1 000 milliards accordés aux banques) au quantitative easing (les 80 milliards dépensés chaque mois depuis janvier pour racheter des obligations d’État), rien n’est conforme aux traités actuels.

La décision de la BCE, prise lundi soir, doit donc se lire pour ce qu’elle est : politique. Elle a tiré un trait sur la ligne de défense qu’elle avait posée à partir de l’été 2012 : l’euro n’est plus irrévocable. « La Grèce peut être exclue », comme l’a reconnu un de ses membres, Benoît Cœuré, dans un entretien aux Échos la semaine dernière. Joignant le geste à la parole, la banque centrale a lundi baissé le pouce, condamnant la Grèce. Elle s'aligne sur l'Allemagne qui a rallié nombre d'Européens à sa suite, tous décidés à pousser Athènes hors de la zone euro.

Vers une sortie de l'euro

© Dr

La réaction du ministre allemand Sigmar Gabriel, dimanche, après la victoire du « non » grec, résume l’état d’esprit qui règne parmi les responsables européens. « Tous les ponts sont coupés », a-t-il commenté. Avant de lancer le lendemain un avertissement clair : « La banqueroute finale est imminente. »

La menace n’est même plus voilée. Du non grec, les responsables européens, même si certains émettent quelques réserves, ne veulent retenir qu’une lecture : c’est un non à l’Europe. Même si officiellement, Angela Merkel et François Hollande, à l’issue de leur rencontre lundi, disent vouloir « laisser une dernière chance à la Grèce », ils ne lui en laissent aucune.

Balayant le résultat des urnes d’un revers de la main, ils sont prêts à mettre à terre la Grèce, à moins que le gouvernement de Syriza n’accepte des conditions encore plus dures que celles qu’il a rejetées précédemment. Pas question de négocier une réduction de la dette, pas question de plan de relance. C’est une reddition sans condition que l’Europe exige désormais de la Grèce, mercredi, en la plaçant sous la menace explicite d’une explosion immédiate de son économie. Elle veut voir Athènes comme les bourgeois de Calais, la corde au cou.

Dans une conversation rapportée dimanche par l’éditorialiste du Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard, Yanis Varoufakis, alors encore ministre des finances, avait envisagé cette réaction des Européens et anticipait le mouvement à mener. Pour faire face à l’étouffement de l’économie et l’effondrement du système bancaire, celui-ci envisageait la création d’une monnaie parallèle. « Si c’est nécessaire, nous émettrons une monnaie parallèle et un IOU dans le style de la Californie, dans une forme électronique. Nous aurions dû le faire il y une semaine », confiait-il alors.

Un “IOU” pour I Owe You (je vous dois) est une reconnaissance de dettes. L’État de Californie avait émis des titres semblables pour payer ses fournisseurs au moment de la crise de Lehman Brothers. Il y a plus longtemps, les assignats révolutionnaires, gagés sur les biens nationaux, étaient aussi au départ une reconnaissance de dettes avant de devenir une monnaie d’échange.

Cette hypothèse est étudiée par de nombreux économistes : pour eux, la mise en place d'IOU, qui leur semble le moyen le plus rapide pour rétablir dans l’urgence un système d’échanges, conduirait à la création d’une monnaie parallèle et à une sortie de l’euro.

De Paul Krugman à Joseph Stiglitz, en passant par nombre d’économistes atterrés comme Henri Sterdyniak, ils sont de plus en plus nombreux à penser que, contrairement à la volonté affichée de Syriza, la Grèce ne doit plus s’accrocher à l’euro et doit sortir. Athènes, expliquent-ils, retrouverait ainsi sa souveraineté monétaire, pourrait dévaluer très fortement – les estimations varient entre 30 % et 60 % – sa monnaie par rapport à l’euro, ce qui permettrait à son économie de rebondir, d’en finir avec une austérité destructrice et de remettre ses finances publiques en ordre. Même si les débuts risquent d’être très chaotiques et dangereux, à terme, la Grèce s’en sortirait mieux que de garder le corset mortifère de l’euro, concluent-ils.

Les responsables européens en sont arrivés à la même conclusion, mais pas pour les mêmes raisons. Ils veulent se débarrasser de l’élément perturbateur grec, qui leur coûte trop cher, qui monopolise toute leur attention depuis trop longtemps, qui les empêche d’aller vers la grande Europe intégrée dont ils rêvent. Mais cette sortie de la Grèce de la zone euro, qu’ils ont désormais engagée, ne va pas se passer de façon « ordonnée », comme le suggèrent certains, afin d’aider Athènes à en sortir le mieux et le plus rapidement possible.

Tout se met en place pour que cette sortie se passe salement, laissant des traces irrémédiables. C’est un pays ruiné, effondré, où l’économie a explosé, sans système bancaire, sans monnaie, que l’Europe s’apprête à expulser. Avec une joie mauvaise, les responsables des différents fonds européens ont déjà annoncé qu’ils ne pourraient plus rien pour Athènes, puisqu’elle est en faillite. Prenant à nouveau le contre-pied de ses services qui, l’après-midi, avaient assuré être à la disposition de la Grèce pour l’aider, Christine Lagarde a souligné, dans la soirée, que le FMI ne pourrait rien non plus puisque la Grèce était en défaut de paiement. Quel crime a donc commis la Grèce pour subir un tel traitement ? Toute rationalité semble avoir disparu chez les Européens. C’est la sainte Inquisition qui brûle l’hérétique, parce qu’il démontre, par les faits, l’inanité de ses croyances.

URL source: http://www.mediapart.fr/journal/economie/070715/la-bce-pousse-la-grece-la-porte-de-leuro

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Message  verié2 Mar 7 Juil - 11:22

C’est une reddition sans condition que l’Europe exige désormais de la Grèce
Rien de nouveau... La marge de manoeuvre que l'UE laisse à Tsipras ne semble pour le moment ni plus large ni plus étroite qu'avant le référendum. La banque centrale aurait d'ailleurs pu couper complètement les liquidités, mais ne l'a pas fait. C'est probablement ce soir ou demain matin, suite aux nouvelles réunions, que nous saurons si l'UE fait un petit geste en direction de la Grèce et si Tsipras s'en contente...

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Message  Babel Mar 7 Juil - 11:49


Interview de Manos Skoufoglou, membre de la direction de OKDE-Spartakos/ANTARSYA

Révolution Permanente. Hier, les grecs ont voté à plus de 60% pour le “Non” lors du référendum. Qu’est-ce que cela traduit ?

Manos : C’est clair que c’était un vote de classe. Si on regarde les résultats dans le détail, on voit clairement que les travailleurs des villes et quartiers populaires ont voté massivement pour le « non », et ce à plus de 70%. Dans les quartiers les plus riches d’Athènes par exemple, c’était exactement l’opposé : 70%, voire plus ont voté « oui ». La question dans le référendum en tant que telle n’était pas très claire, elle était trompeuse parce qu’elle concernait uniquement la proposition que la Troïka avait faite il y a dix jours, mais elle n’incluait pas la proposition faite par le gouvernement. C’était donc trompeur parce que si on votait « non », le gouvernement allait essayer de rouvrir les négociations avec la Troïka et c’est ce que Tsipras est en train de faire maintenant, d’ailleurs. Malgré tout, le référendum s’est transformé en un affrontement social et de classe entre les travailleurs et les classes dominantes. Et il a aussi montré que les secteurs moyens de la société, ce qu’on peut appeler la petite bourgeoisie, ont tellement perdu pendant la crise, qu’ils n’ont plus peur de la faillite,de la panique bancaire ou de la sortie de la zone euro. Les secteurs les plus paupérisés des classes moyennes ont ainsi voté « non » avec les travailleurs.

RP. Qu’en est-il de l’attitude de Tsipras et, plus généralement, du gouvernement, avec la démission de Varoufakis ce matin ?

Manos : Le gouvernement de Tsipras n’a pas voulu de ce référendum. Il a été obligé de le faire parce que sa tactique de négociation n’a pas fonctionné. Ce que Syriza a essayé de faire ces derniers jours a consisté à trouver la façon de redistribuer le fardeau des nouvelles mesures austéritaires sur l’ensemble des classes sociales. Le gouvernement propose donc de taxer les riches et les entreprises, d’un côté, et, de l’autre, de faire de nouvelles coupes dans les salaires et les retraites, de privatiser les ports et les aéroports, d’augmenter la TVA, l’âge de départ à la retraite, etc. Tsipras n’a pas tenu ses promesses de ne mener aucune attaque contre les travailleurs. Le gouvernement a voulu voir comment trouver un compromis pour redistribuer le fardeau sur tout le monde.

Néanmoins, l’Union Européenne, la bureaucratie et les technocrates de la bourgeoisie ne pouvaient pas l’accepter parce qu’il ne s’agissait pas juste d’une question de mesures à prendre. L’enjeu réel se trouve dans le fait d’empêcher un quelconque espoir ou expectative quant au fait qu’il est possible d’échapper à l’austérité. D’où les pressions sur le gouvernement, et celui-ci s’est donc trouvé dans une situation difficile. Il voulait signer, c’était évident, craignant que le système économique ne s’effondre. Le gouvernement ne cherche en aucun cas à rompre avec les lois du capitalisme, ce qui aurait pu se faire par le bais de la nationalisation immédiate des banques, par exemple. Le gouvernement ne voulait pas de ça. Il voulait un accord. Or, un accord aurait impliqué un suicide politique parce que les Grecs n’ont pas voté [en janvier] pour ce gouvernement pour qu’il prenne ce type de mesures. Il n’y avait donc aucune autre issue que le référendum.

Tout au long de la semaine, c’était assez clair que Tsipras cherchait un compromis en faisant du chantage avec la question du référendum. En milieu de semaine, il envisageait encore de revenir sur le référendum si les négociations étaient relancées. Heureusement, ce n’est pas arrivé et on a eu ce grand « non ». Mais, ce matin, à nouveau, Tsipras a appelé les dirigeants des partis politiques présents au Parlement, mis à part Aube Dorée, afin de discuter de la démarche à suivre.

Syriza n’a pas seulement appelé les Grecs Indépendants [Anel], ses partenaires de droite au sein du gouvernement, mais aussi la Nouvelle Démocratie et le Pasok, qui ont soutenu l’ancien gouvernement, de même que To Potami, qui est un nouveau parti capitaliste soutenu par l’Union Européenne. Le gouvernement essaye de trouver une solution d’union nationale, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il va former un nouveau cabinet mais qu’il cherche un consensus quant à la nouvelle proposition à faire à l’UE. Varoufakis a démissionné, non pas parce qu’il a rompu sur la gauche avec Tsipras, mais il s’agit d’un symbole d’une nouvelle concession du gouvernement grec face à la pression de Bruxelles.

Tout ceci montre que le gouvernement essayera d’utiliser le « non » pour son propre intérêt et pour négocier dans une situation plus favorable. Le problème est que ce n’est pas ce que les gens veulent. Leur « non » est un « non » contre l’austérité tout court.

RP. Hier, après les résultats du référendum, beaucoup de travailleurs et de jeunes se sont rassemblés sur la place Syntagma et sont descendus dans la rue. Quel est le ressenti de la population ? Qu’attendent les travailleurs grecs de ce résultat ?

Manos : C’est bien sûr le soulagement et l’espoir. Ils attendaient la victoire du « non » lors de ce scrutins mais ils ne savaient pas que ça allait se faire avec une différence aussi importante de plus de20%. Ils se sont rassemblés sur la place Syntagma à Athènes et sur d’autres places, partout dans le pays. C’était une victoire. Tout le monde était également content du fait que l’ancien Premier ministre,Antonis Samaras,ait dû renoncer à la direction de son parti,la Nouvelle Démocratie. En même temps, les plus conscients parmi les travailleurs savaient déjà que le pas suivant serait difficile parce que le gouvernement allait entamer un deuxième round des négociations, et en raison des chantages que l’Union Européenne et la bourgeoisie continuent de faire peser contre le peuple grec.

RP. On a appris que la confédération nationale du secteur privé, GSEE, a pris position pour le « oui » et a fait la campagne ouvertement. Qu’en penses-tu ?

Manos : Il s’agit d’une question très importante. La bureaucratie des confédérations syndicales nationales a déjà trahi, de par le passé, mais cette trahison a une importance historique car il s’agit de quelque chose de différent. Auparavant, les directions syndicales se sont souvent positionnées contre les mesures d’austérité, du moins dans leur discours, même si derrière elles ne faisaient pas grande chose pour les combattre et elles se sont toujours débrouillé pour faire baisser la pression et canaliser la colère des travailleurs. Mais cette fois-ci, c’est la première fois où elles prennent ouvertement position pour la bourgeoisie. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une manifestation devant leur local nationale afin de les dénoncer.

Néanmoins, il y a eu quelques syndicats qui ont pris position contre la confédération nationale, comme par exemple la Fédération Nationale des Travailleurs Communaux, ainsi que plusieurs syndicats locaux. La Fédération Nationale des Enseignants, par exemple, a dénoncé la prise de position de la Confédération. Néanmoins, le Syndicat des Travailleurs des Banques a pris position pour le « oui » et plusieurs syndicats n’ont pas pris position. Cela veut dire que les travailleurs ont dû faire face à une alliance de tous les partis de la classe dominante qui ont fait campagne pour le « oui ». Ils ont dû faire face à tous les grands médias privés qui ont tout fait pour terroriser le peuple, à l’Union Européenne. Parallèlement, les travailleurs ont dû faire face à la politique des directions syndicales, ce qui a donné une portée toute particulière et symbolique à la victoire du « non ». Et cela rend notre tâche encore plus urgente et importante. Aujourd’hui, il nous faut continuer à batailler pour un véritable « non » et empêcher les réformistes et les sociaux-démocrates de Syriza de le faire glisser vers le « oui ».

RP : Des secteurs de la classe ouvrière et de la jeunesse commencent à tirer des leçons de la politique de Tsipras et de Syriza au pouvoir ? Commencent-ils à voir, aujourd’hui, la nécessité d’aller plus loin dans la bataille contre la Troïka et l’austérité ?

Manos : Je crois que Syriza et Tsipras bénéficie encore d’une opinion assez favorable dans les classes populaires. Parallèlement, cependant, il y a des secteurs, chez les travailleurs et la jeunesse, qui commencent à prendre conscience des limites de ce gouvernement et de sa politique. Il y a des secteurs du mouvement qui, je l’espère, vont essayer d’empêcher le gouvernement de trahir leurs aspirations dans les prochains jours. Et même si le gouvernement finit par signer un accord pourri, il y a des secteurs qui vont peut-être comprendre la nécessité de construire une alternative à Syriza sur la gauche.

De son côté, le Parti Communiste s’est pas mal ridiculisé en appelant à l’abstention. Selon certains sondages, plus de deux tiers de sa base électorale n’a pas suivi ses consigne de vote. Je crois qu’il existe une réelle possibilité que certains secteurs rompent avec le Parti Communiste et aussi avec Syriza et commencent à chercher une alternative anticapitaliste. Il existe quelques symptômes de cela. Par exemple, jeudi dernier, l’extrême-gauche anticapitaliste a organisé une manifestation importante à Athènes pour le « non » mais aussi contre tout accord et contre l’Union Européenne. Cette manifestation a rassemblé 5.000 personnes.

RP. Que penses-tu de la Plateforme de Gauche de Syriza ? A-t-elle pris position par rapport aux négociations voulues par Tsipras et par rapport à l’attitude du gouvernement après le référendum ?

Manos : La première chose à dire est que le gouvernement est assez autonome du parti. Par exemple, la direction de Syriza a pris connaissance du référendum à la télévision. Avant tout, cela veut dire que le parti ne peut pas contrôler le gouvernement. C’est-à-dire que même si la gauche de Syriza arrivait à diriger le parti, elle n’aurait pas la main ni le contrôle sur le gouvernement.

Mais de toute façon je ne pense pas qu’il soit possible que la Plateforme de Gauche arrive à la direction de Syriza, car la direction de la Plateforme de Gauche se trouve entre les mains d’anciens membres du Parti Communiste qui ont intégré Syriza. Elle se trouve dirigée par Panagiotis Lafazanis qui est un ministre du gouvernement et qui s’est montré très enthousiaste récemment par rapport aux choix effectués par Tsipras, ce qui veut dire que la politique du référendum a réussi à contenir la direction de la Plateforme de Gauche, du moins pour le moment. Si les membres élus au Parlement avaient à voter pour des mesures d’austérité, peut-être que certains s’abstiendraient ou voteraient contre, mais je ne crois pas qu’il soit possible de changer Syriza de l’intérieur. Malgré le fait qu’on a travaillé avec la Plateforme de Gauche à plusieurs reprises, c’est toujours la discipline à l’égard de Syriza qui finit par primer. Il y a quelques semaines, par exemple, il y a eu une grève dans les hôpitaux. Il s’agissait de la première grande grève contre la politique du gouvernement. La Plateforme de Gauche s’est prononcée contre la grève.

RP. Pour finir, quel a été le rôle de la gauche anticapitaliste dans la campagne pour le « non » ?

Manos : La première chose à dire c’est que malgré les désaccords qui existent à l’intérieur d’Antarsya, et nous ne le cachons pas, je crois que nous avons réussi à jouer un rôle important dans la campagne pour le « non ». Les militants d’Antarsya ont notamment organisé plusieurs manifestations et rassemblements sur les lieux de travail, devant les locaux des grands médias, et des directions syndicales du secteur privé, ainsi que du siège de l’UE à Athènes.

Nous avons également participé aux manifestations massives dans le centre d’Athènes, ainsi qu’à la manifestation plus radicale du jeudi [2 juillet] à laquelle j’ai déjà fait allusion. Nous n’avions pas beaucoup de temps donc, et, mis à part des cas ponctuels, nous n’avons pas pu monter de comités de campagne pour le « non ». Les anarchistes et les anarcho-syndicalistes ont également milité à nos côtés dans cette campagne, ce qui est nouveau, car d’habitude ils appellent au boycott. Nous nous sommes coordonnés dans l’action avec toutes les forces qui voulaient le faire, mais l’extrême-gauche anticapitaliste et révolutionnaire a su le faire à travers ses propres slogans. Maintenant, nous essayons de préparer les prochains rendez-vous, car nous allons probablement devoir organiser une nouvelle manifestation cette semaine contre le « nouvel accord » ou du moins contre la tentative de la part de Tsipras de signer un nouvel accord. Notre slogan aujourd’hui est : « Non, jusqu’au bout ! ». Je pense que notre groupe a joué un rôle important en proposant des initiatives, dans la mesure de nos forces, et nous continuerons à le faire.

06/07/15, propos recueillis par Laura Varlet

http://www.revolutionpermanente.fr/Dans-les-villes-et-les-quartiers-populaires-un-raz-de-maree-pour-le-non

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Message  marxmarx Mar 7 Juil - 13:08

l'ampleur même de la victoire du non ne les arrange pas.

Juste là dessus : j'imagine bien la réaction de Tsipras,  vu par toussaint, lors du résultat
Le gars organise le referendum, formule la question et appelle à voter non
Le jour du résultat :
"oh noooon je voulais gagner à 52.5%, pas à 61% !" Laughing

Une victoire de grande ampleur qui n'arrange pas le vainqueur, ce serait nouveau . (Mais Toussaint n'est pas avare de concepts aussi novateurs que ridicules)

Bien sûr ce rejet massif du diktat de l'europe financière par les salariés grecs va dans le bon sens, c'est un encouragement. Les salariés ont pu s'exprimer, meme s'ils n'ont pas choisi la question.

Par contre cette victoire ne résoud strictement rien, elle permet juste à Tsipras de gagner un peu de temps. Et le role fondamental de Tsipras c'est d'étouffer le prolétariat grec en empechant son activité révolutionnaire.

marxmarx

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Grèce - Page 12 Empty Re: Grèce

Message  Leoni Mar 7 Juil - 13:24

Simplement que l'ampleur du rejet de l'austérité, la polarisation de classe ( classe ouvrière et jeunesse votant massivement non) peut poser des problèmes à Tsipras quant aux concessions qu'il s'apprête à faire pour rester dans la zone euro.

Leoni

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