Ukraine
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Les problèmes clés restent non résolus
http://www.npa2009.org/idees/ukraine-les-problemes-cles-restent-non-resolus
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Ukraine
Projet de loi en Ukraine sur l’interdiction de l’idéologie communiste
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11151
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11151
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Ukraine
(Les poupées russes du nationalisme)
Guerre en Ukraine : la minorité roumaine sous la pression du nationalisme ukrainien
http://balkans.courriers.info/article26306.htmlLa suite .../...
Plus de 500 000 personnes d’origine roumaine vivent dans l’Ouest de l’Ukraine, aux alentours de la grande ville de Tchernivtsi et dans les vallées de Transcarpatie. Pour ces populations, pas question d’aller se battre à Donetsk ou à Lougansk contre les séparatistes pro-russes et pour un pouvoir qui n’a jamais respecté leur identité et leur langue. Reportage dans les villages roumains d’Ukraine occidentale.
Certes, on trouve des statues de Stefan cel Mare dans la vallée d’Oujgorod, sur le versant opposé à la Roumanie, dans l’ancienne Ruthénie, devenue l’oblast de Transcarpathie. Et aussi d’« Eminecky » (Eminescu) à Tchernivtsi, l’ancienne belle Cernăuţi (Tchernovtsy en russe), capitale autrefois de la Bucovine, distante de tout juste 80 kilomètres de Suceava.
Mais ici, le sentiment anti-russe est loin d’être le plat quotidien. Le conflit ne se déroule-t-il pas à l’autre bout d’un pays qui fait près de 1500 km de large, la distance séparant Munich de Brest ? Même à Lviv, la capitale de l’Ouest, érigée en porte-drapeau du nationalisme ukrainien, on vit dans l’insouciance du moment. Bistrots et restaurants sont remplis, musiciens des rues et marchands ambulants divertissent la foule des promeneurs qui se pressent le dimanche sur la place centrale de l’hôtel de ville.
Des combats à l’Est, il n’est guère question. Quelques discours patriotiques, un ou deux panneaux avec les photos des victimes du conflit originaires de la ville - par sécurité, les principales unités envoyées combattre dans le Donbass proviennent de la région - rappellent la gravité du moment.
Quand Kiev a voulu mobiliser ses « Roumains », la levée de bouclier a été spontanée. Ils n’allaient pas donner un coup de main à ces « nationalistes-fascistes » qui les avaient exploités ou méprisés. Quatre barricades sont même apparues à Cernauti. La population ukrainienne locale ne s’est pas montrée plus empressée à revêtir l’uniforme, contraignant les autorités centrales à abandonner leur projet.
Le roumain désormais apanage des analphabètes
Les Roumains d’Ukraine ne sont pas pour autant des inconditionnels pro-russes. Ils n’ont simplement pas la mémoire courte et comparent leur sort sous les différentes administrations qui se sont succédé ces dernières années. Ils se rappellent que les Soviétiques avaient finalement autorisé l’usage de leur langue, même baptisée moldave et écrite en cyrillique jusqu’à l’indépendance, en 1991.
Au contraire, la tendance actuelle est à l’« ukrainisation ». Les classes roumaines disparaissent ou on y nomme des directeurs qui ne sont pas Roumains. A l’Ouest, dès qu’un enfant réfugié arrive dans un village, l’inspection d’académie n’hésite pas à ouvrir une classe s’il est Ukrainien, mais se fera tirer l’oreille pour une dizaine d’enfants roumains. Cette politique porte ses fruits : l’énorme majorité des enfants scolarisés passent à la langue ukrainienne, l’emploi du roumain n’étant guère plus conservé que chez les analphabètes, c’est-à-dire à 90% des Tsiganes.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Un négationniste ami de OTANDE...
La semaine dernière, le premier ministre ukrainien Iatseniouk réécrivait l’histoire en déclarant :
“L’Union soviétique a déjà attaqué et envahi une fois l’Allemagne et l’Ukraine
durant la Deuxième Guerre mondiale, faisons en sorte que cela ne se reproduise pas”
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Ukraine
Il ne réécrit pas l'histoire, beaucoup d'ukrainiens se sont sentis envahis plusieurs fois et que ce soit dans les pays baltes en Ukraine ou en Moldavie, la seule différence a été la durée de l'occupation. L'entrée de l'Armée "Rouge" dans ces pays s'est traduite par des pillages, des viols en masse et des déportations. A un niveau français, c'est une bonne chose que les nazis aient été battus, mais je pense que beaucoup à l'Est auraient préféré être libérés par les américains...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Ukraine
A propos de la série d'attaques de civils de la part de l'armée russe et des autonomistes "russophiles".
Après la conquête par la force de la région du Donbass, les troupes pro-russes et russes font mouvement vers Maroupol avec l’objectif de désenclaver la liaison entre la Crimée et le Donbass.
L'impérialisme russe continue d'arrondir ses frontières et de tenter de leur garder une cohérence.
Après la conquête par la force de la région du Donbass, les troupes pro-russes et russes font mouvement vers Maroupol avec l’objectif de désenclaver la liaison entre la Crimée et le Donbass.
L'impérialisme russe continue d'arrondir ses frontières et de tenter de leur garder une cohérence.
Marioupol : le pays en état de chocSamedi 24 janvier, un tir de roquettes s'est abattu sur un marché en banlieue du port stratégique de Marioupol. Le bilan est terrible et l'Ukraine réclame justice. Mais la guerre continue et menace de dépasser les frontières du Donbass.
29 morts, 102 blessés, dont 40 dans un état grave, c'est le terrible résultat d'une frappe d'artillerie lourde qui a visé le port de Marioupol. En août, déjà, les séparatistes et leurs alliés russes avaient tenté de s'emparer de ce site hautement stratégique sur la mer d'Azov. A l'époque, la population s'était mobilisée et avait aidé l'armée ukrainienne à les repousser. Mais depuis qu'Alexandre Zakhartchenko, Premier ministre de la république autoproclamée de Donetsk (DNR), a annoncé que ses forces, après s'être emparées de l'aéroport de Donetsk, ne s'arrêteraient que quand elles auraient conquis toute la région, les séparatistes sont passés partout à l'offensive, et Marioupol est de nouveau un de leurs objectifs.
"Une peur paralysante"La suite .../...
Au lendemain du carnage causé par des roquettes de type Grad tirées, selon l'OSCE, par les pro-russes, l'Ukraine est en état de choc. En quelques jours, les civils ont payé un lourd tribut au conflit qui s'aggrave d'heure en heure.
Un bus touché à Volnovakha, un autre en pleine rue à Donetsk, et maintenant, un marché à Marioupol.
Le 25 janvier est donc "un jour de deuil", signale sur son site le quotidien Gazeta. "Un décret en ce sens a été signé par le président Petro Porochenko, précise Vissoki Zamok. Tous les concerts et les événements sportifs programmés en ce jour ont été annulés." Comme la plupart des autres médias ukrainiens, le quotidien de Lviv publie en outre la liste des victimes, identifiées ou non.
A en croire les journaux ukrainiens, au-delà du deuil, la colère le dispute à l'écœurement dans le pays, et les gens commencent à réclamer des têtes, exigeant que soient punis aussi bien les chefs de l'armée, accusés d'incompétence, que les dirigeants séparatistes.
"Une journée de plus, et une attaque de plus, constate amèrement Den, le quotidien de Kiev. Les terroristes n'avaient pas seulement l'intention de commettre une provocation qu'ils pourraient ensuite imputer à la ‘junte de Kiev'. Ils voulaient surtout nous faire comprendre que la prochaine tragédie est inévitable. Ils veulent nous faire peur, une peur paralysante. [...] Dans leurs bravades, les bandits se sont vantés d'avoir entamé la ‘libération' de Marioupol. Et n'oubliez pas qu'ils ne s'arrêteront pas là."
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
L’Union soviétique a déjà attaqué et envahi une fois l’Allemagne et l’Ukraine
durant la Deuxième Guerre mondiale
Oui, c'est une relecture de l'histoire pour au moins deux raisons, c'est l'Allemagne nazie qui a attaqué l'URSS et l'Ukraine en 1941; et l'Ukraine faisait partie de l'URSS, il est difficile de dire qu'elle a pu être attaquée par l'Union Soviétique, en revanche des Ukrainiens ont eu des vélléités de participer à l'offensive allemande, mais on ne peut dire pour autant qu'ils représentaient les ukrainiens dans leur ensemble. Kiev a opposé une résistance farouche aux nazis, par exemple.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Ukraine
Une bonne partie de l'Ukraine faisait partie de la Pologne jusqu'en 39, où elle a été envahie par l'armée de Staline. Au tout début, les gens du coin était plutôt contents, les polonais n'ayant pas laissé un trop bon souvenir, mais quand le GPU a suivi l'armée, ils ont vu ce qu'était une vraie dictature.
Dans la partie soviétique depuis 1920, ce genre de "ménage" avait été fait après les purges staliniennes. Kiev est tombé en 10 jours de violente bataille, c'est vrai, mais c'est l'armée qui défendait, pas les kieviens seulement.
Apres pas mal d'ukrainiens ont pris au départ le parti de 'Allemagne, qui leur semblait moins pire que les russes, ils ont déchanté. L'Ukraine, surtout à l'Ouest, était couvertes de maquis de diverses tendances dont les nationalistes ukrainiens, qui ont combattu jusque dans les années 50
Dans la partie soviétique depuis 1920, ce genre de "ménage" avait été fait après les purges staliniennes. Kiev est tombé en 10 jours de violente bataille, c'est vrai, mais c'est l'armée qui défendait, pas les kieviens seulement.
Apres pas mal d'ukrainiens ont pris au départ le parti de 'Allemagne, qui leur semblait moins pire que les russes, ils ont déchanté. L'Ukraine, surtout à l'Ouest, était couvertes de maquis de diverses tendances dont les nationalistes ukrainiens, qui ont combattu jusque dans les années 50
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
atmosphere politique en Ukraine
Enquete interessante (en anglais) sur l'ambiance politique actuelle en Ukraine, notamment du point de vue de membres d'organisations de gauche : ici, puis la, et enfin la.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Article du New York Times sur les techniques bureaucratiques d'oppression des populations du Donbass.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Le ministere de la defense a engage 1336 procedures contre 7472 personnes pour "crimes lies au refus d'accomplir le service militaire", et estime que les 160 premieres condamnations (amendes et peines avec sursis) sont trop douces.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Ermolay a écrit:Le ministere de la defense a engage 1336 procedures contre 7472 personnes pour "crimes lies au refus d'accomplir le service militaire", et estime que les 160 premières condamnations (amendes et peines avec sursis) sont trop douces.
Info utile : l'état bourgeois ukrainien se comporte (ou essaye) comme n'importe quel état bourgeois en guerre, ça alors ! quoiqu'en général les appareils d'état condamnent à mort ceux qui ne veulent pas.
Et en Russie ceux qui ne voulaient pas aller en Ukraine ? Là pas de procédure... Il est nécessaire de soutenir les mvts ant-guerre en Ukraine et surtout en Russie, pays agresseur impérialiste en Ukraine.
Par ailleurs l'attaque des troupes de l'impérialisme russe continue de se déployer vers le sud et Mariupol avec des grads, des blindés afin d'arrondir la frontière et désenclaver la Crimée.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Copas a écrit:Info utile : l'état bourgeois ukrainien se comporte (ou essaye) comme n'importe quel état bourgeois en guerre, ça alors !
Sarcasme inutile : ce qui me semble intéressant dans cette brève n'est pas le comportement de l'état ukrainien, mais le nombre des personnes visées par ces mesures.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Ermolay a écrit:Copas a écrit:Info utile : l'état bourgeois ukrainien se comporte (ou essaye) comme n'importe quel état bourgeois en guerre, ça alors !
Sarcasme inutile : ce qui me semble intéressant dans cette brève n'est pas le comportement de l'état ukrainien, mais le nombre des personnes visées par ces mesures.
Sarcasme très utile au contraire car mettant en valeur une répression inadmissible, mais bien moins importante que dans d'autres états en guerre, dans un état en butte à une agression militaire, économique et politique de l'impérialisme russe...
J'ai passé sur ce forum les résistances à la levée de soldats en Ukraine par le régime, tout autant que signalé les résistances en Russie à l'intervention militaire, à la mobilisation de soldats russes, et les protestations de mères et de compagnes de soldats russes disparus en Ukraine, etc...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Encore du journalisme serieux par le NYT sur la legalisation des mines clandestines en Ukraine de l'est.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Koltchenko toujours dans les geôles de Poutine dans la Crimée occupée
Libérez le militant anti-fasciste Koltchenko !
Ce militant ukrainien anti-fasciste est toujours dans les geôles du régime de l'appareil d'état russe en Crimée .
Demander sa libération et celle de tous les prisonniers politiques en Crimée et dans l'Est ukrainien occupés par les troupes russes est important.
Libérez le militant anti-fasciste Koltchenko !
Ce militant ukrainien anti-fasciste est toujours dans les geôles du régime de l'appareil d'état russe en Crimée .
Demander sa libération et celle de tous les prisonniers politiques en Crimée et dans l'Est ukrainien occupés par les troupes russes est important.
Qui est Aleksandr Koltchenko ?Probablement le militant antifasciste le plus célèbre de Crimée. Se réclamant de l’anarchisme, de l’antifascisme, de la défense de l’environnement et de la défense des droits des travailleurs. Ayant diffusé un film sur l’assassinat de la journaliste indépendante criméenne Anastasia Baburova, à Moscou en 2009, il avait déjà été attaqué au couteau par une bande fasciste.
Lors de l’intervention militaire russe en Crimée répliquant au renversement du président ukrainien Ianoukovtich, Aleksandr Koltchenko a organisé des manifestations pacifiques de protestation contre l’occupation militaire de facto et le référendum truqué, aux côtés de citoyens tatars, ukrainiens, ou russes, notamment le 19 mai dernier à Simféropol.
Dans les jours précédant cette manifestation, une vague d’arrestations - le terme approprié serait « kidnapping » - s’est abattue sur les organisateurs de la résistance. Dans la nuit du 11 au 12 mai était ainsi enlevé le célèbre cinéaste ukrainien Oleh Sentsov, qui avait participé aux manifestations sur le Maidan à Kyiv, et le 16 mai c’était le tour d’Alexandr Koltchenko, dans le centre de Simféropol, l’un et l’autre par le FSB (l’ancien Guépéou-NKVD-KGB). Le 30 mai le FSB faisait savoir qu’il les détenait, ainsi que deux autres inculpés, Hennadiy Afanassov et Oleksiy Tchirniy, pour organisation d’un groupe terroriste lié à l’extrême-droite ukrainienne de « Pravyi Sector » et détention illégale d’armes à feu.
Il semble que les « témoignages » des deux derniers nommés, qui auraient été (sous toute réserve) libérés depuis, aient servi à « charger » Sentsov et Koltchenko. Un transporteur d’explosifs aurait « donné » Sentsov. Koltchenko est accusé d’avoir participé à un « groupe terroriste », planifié des explosions près de la statue de Lénine à Simféropol les 8 et 9 mai, saboté des voies ferrées et des lignes électriques, tenté d’incendier les locaux de l’Unité Russe et de la Communauté russe de Crimée le 14 avril, et ceux de Russie Unie le 18 avril !
La nature délirante de ces accusations s’inscrit dans une très vieille et sinistre tradition qui remonte aux procès de Moscou, quand les opposants révolutionnaires étaient traités de fascistes faisant dérailler les trains.
Elle doit particulièrement attirer l’attention de tous les militants de gauche et syndicalistes en France qui s’interrogent sur le poids des « nazis ukrainiens » dans les évènements qui se sont produits depuis un an.
L’extrême-droite ukrainienne existe et est importante mais elle n’a absolument pas joué un rôle dirigeant ni initiateur dans ce que l’on appelle les évènements du Maidan, mouvement insurrectionnel contre l’oligarchie et pour la démocratie.
L’extrême-droite russe ou « eurasienne » est par contre, de concert avec les soi-disant « communistes » avec lesquels sa symbiose est ancienne et avancée, hégémonique dans les mouvements armés, aidés par l’armée russe, qui sont intervenus dans les oblasts orientaux du Donbass et de Louhansk en Ukraine, où la population dans sa masse est restée passive, méfiante ou apeurée.
En Crimée, l’appel à la fusion avec la Russie est venu des antennes de l’Etat russe, déjà bien présentes, et de l’extrême-droite russe.
L’extrême-droite européenne, y fut bien représentée par un « observateur indépendant » lors du « référendum », l’expert aux relations internationales du Front National français, Aymeric Chauprade.
Kidnapper le principal antifasciste connu comme tel de Crimée, et tenter de le faire passer pour un incendiaire néo-nazi, voila la tactique grossière du FSB.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Copas a écrit: Koltchenko toujours dans les geôles de Poutine dans la Crimée occupée
Libérez le militant anti-fasciste Koltchenko !
Quelques compléments glanés sur Internet, notamment sur ce site : Koltchenko est en fait en détention provisoire à Lefortovo, prison de Moscou. Cette détention provisoire a été prolongée jusqu'au 16 avril prochain.
On peut lire (en russe) une intéressante interview de Koltchenko faite en novembre dernier où il décrit ses conditions de détention.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Le meme site ukrainien qui a publie l'interview de Koltchenko en novembre publie aujourd'hui un sondage realise par un institut ukrainien, selon lequel 82% des crimeens soutiennnent la "reunion de la Crimee a la Russie" (question posee aux sondes) ou "l'annexion de la Crimee" (titre de l'article).
En fait, quand on lit les resultats du sondage, l'addition des "je soutiens completement' et 'je soutiens plutot" fait 93%.
Ce sondage (dont on peut diversement expliquer les resultats) ne va en tout cas pas dans le sens des va-t-en-guerre au pouvoir a Kiev, et on peut saluer l'independance de ce site, Ukrayinska Pravda.
En fait, quand on lit les resultats du sondage, l'addition des "je soutiens completement' et 'je soutiens plutot" fait 93%.
Ce sondage (dont on peut diversement expliquer les resultats) ne va en tout cas pas dans le sens des va-t-en-guerre au pouvoir a Kiev, et on peut saluer l'independance de ce site, Ukrayinska Pravda.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Ermolay a écrit:Le meme site ukrainien qui a publie l'interview de Koltchenko en novembre publie aujourd'hui un sondage realise par un institut ukrainien, selon lequel 82% des crimeens soutiennnent la "reunion de la Crimee a la Russie" (question posee aux sondes) ou "l'annexion de la Crimee" (titre de l'article).
En fait, quand on lit les resultats du sondage, l'addition des "je soutiens completement' et 'je soutiens plutot" fait 93%.
Ce sondage (dont on peut diversement expliquer les résultats) ne va en tout cas pas dans le sens des va-t-en-guerre au pouvoir a Kiev, et on peut saluer l'independance de ce site, Ukrayinska Pravda.
Dans une région sous occupation militaire et réprimant les protestations, c'est sur ça va le faire.... Tu en as d'autres des sondages comme ça ? Comme pour le référendum avec des observateurs fachos internationaux ??
Il est possible qu'il y ait une majorité de la population de Crimée qui veuille être rattachée à la Russie, mais on ne le saura jamais car la répression a été immédiate dés le départ pour écraser toute velléité de protestation, comme le kidnapping d'anti-fascistes comme Koltchenko, l'arrestation de leaders tatars (les habitants d'origine de la Crimée), tortures et assassinats, expulsion de populations, blocages de tatars voulant rentrer chez eux, la répression de leurs manifs et rassemblements...
Encore des va-t-en guerre, hein ???
Dernière édition par Copas le Mer 4 Fév - 23:32, édité 2 fois
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Une nouvelle vague de répression russe s'abat sur les tatars de Crimée.
Autre news, l'impérialisme russe arrive avec ses oligarques potes à Poutine pour mettre la Crimée en coupe réglée .
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'est inquiété de la situation en Crimée, notamment de multiples violations des droits des tatars de Crimée.
Il y a une semaine les locaux de la seule télé en langue tatare, ATR, ont été pris d'assaut par des hommes armés et masqués en uniforme (les troupes spéciales russes) .
L’un des principaux représentant des tatars, Akhtiom Tchigoz, vice-président de la Mejlis, l’assemblée des Tatars, a été arrêté.
Il risque 10 ans de prison pour incitation à des « troubles de masse ».
« Plus de 20.000 personnes ont été déplacées de la Crimée vers le reste de l’Ukraine depuis le ‘référendum’ de mars, qui a suivi la prise de contrôle de la péninsule par des forces dites d’auto-défense, il y a presque un an »,a dit le le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, indiquant que la loi et la citoyenneté russes ont été introduites en Crimée.
Dans cette histoire, le motif de l'attaque contre les Crimée est d'avoir organisé une manif le 26 février 2014 et d'avoir attaqué les forces d'auto-défense russes.
La répression qui s'est abattue en Crimée dés le départ de la prise du territoire par les troupes russes est importante et les tatars en ont été les principales victimes.
Il y a une semaine les locaux de la seule télé en langue tatare, ATR, ont été pris d'assaut par des hommes armés et masqués en uniforme (les troupes spéciales russes) .
L’un des principaux représentant des tatars, Akhtiom Tchigoz, vice-président de la Mejlis, l’assemblée des Tatars, a été arrêté.
Il risque 10 ans de prison pour incitation à des « troubles de masse ».
« Plus de 20.000 personnes ont été déplacées de la Crimée vers le reste de l’Ukraine depuis le ‘référendum’ de mars, qui a suivi la prise de contrôle de la péninsule par des forces dites d’auto-défense, il y a presque un an »,a dit le le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, indiquant que la loi et la citoyenneté russes ont été introduites en Crimée.
Dans cette histoire, le motif de l'attaque contre les Crimée est d'avoir organisé une manif le 26 février 2014 et d'avoir attaqué les forces d'auto-défense russes.
La répression qui s'est abattue en Crimée dés le départ de la prise du territoire par les troupes russes est importante et les tatars en ont été les principales victimes.
Autre news, l'impérialisme russe arrive avec ses oligarques potes à Poutine pour mettre la Crimée en coupe réglée .
Le gouvernement russe a filé la construction du pont reliant la Russie à la Crimée,au milliardaire Arkadi Rotenberg, un pote à Poutine.
Ce pont sera ferroviaire et routier pour un coup de près de 3 milliards d'euros. Le Bouygue russe a décroché un bon contrat pour franchir le détroit de Kertch.
Le milliardaire Arkadi Rotenberg (et son frère Boris) avait déjà été bien arrosé par Poutine pour des contrats sur les jeux olympiques d'hiver et des contrats avec gazprom (trust d'état).
Ce pont sera ferroviaire et routier pour un coup de près de 3 milliards d'euros. Le Bouygue russe a décroché un bon contrat pour franchir le détroit de Kertch.
Le milliardaire Arkadi Rotenberg (et son frère Boris) avait déjà été bien arrosé par Poutine pour des contrats sur les jeux olympiques d'hiver et des contrats avec gazprom (trust d'état).
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Copas a écrit:
Dans une région sous occupation militaire et réprimant les protestations, c'est sur ça va le faire.... Tu en as d'autres des sondages comme ça ? Comme pour le référendum avec des observateurs fachos internationaux ??
Il est possible qu'il y ait une majorité de la population de Crimée qui veuille être rattachée à la Russie, mais on ne le saura jamais car la répression a été immédiate dés le départ pour écraser toute velléité de protestation, comme le kidnapping d'anti-fascistes comme Koltchenko, l'arrestation de leaders tatars (les habitants d'origine de la Crimée), tortures et assassinats, expulsion de populations, blocages de tatars voulant rentrer chez eux, la répression de leurs manifs et rassemblements...
Encore des va-t-en guerre, hein ???
Ce n'est qu'un sondage et son interprétation est laissée à chacun (la tienne -peur de la répression- est d'ailleurs celle de l'article, et je la partage en grande partie).
L'important n'est pas là. il n’y aurait aucun intérêt à signaler un tel sondage publié en Russie. C’est le fait qu’il soit publié en Ukraine, par un site connu pour ses positions pro-Maïdan (et même pro-EuroMaïdan), qui lui donne une signification. Comme l’existence de milliers de réfractaires à aller servir de chair à canon dans le Donbass, le fait de publier un sondage dont le résultat ne va pas dans le sens de la propagande nationaliste officielle indique une solide santé mentale dans le peuple ukrainien, et je m’en réjouis.
Je réponds maintenant plus précisément aux trois questions que tu me poses.
C1 : Tu en as d'autres des sondages comme ça ?
E1 : Pas pour l’instant.
===============
C2 : Comme pour le référendum avec des observateurs fachos internationaux ??
E2 : Je ne comprends pas la question ; peux-tu la reformuler précisément ?
===============
C3 : Encore des va-t-en guerre, hein ???
E3 : Si je comprends bien, tu me demandes si j’assimile les tatars de Crimée opprimés par l’état russe à la bande de Yatsenyuk (premier ministre), Turchinov (président de l’assemblée), Parubyi (vice-président de l’assemblée) etc. (Je mets Porochenko à part ; il est un peu moins va-t-en-guerre que les trois susnommés). Quelle étrange question ! En tout cas la réponse est non.
Ermolay- Messages : 60
Date d'inscription : 21/05/2014
Re: Ukraine
Russie : une mère de sept enfants accusée de haute trahison
[justify]La Russe Svetlana Davydova, mère de sept enfants dont un nourrisson, a été accusée de haute trahison à la solde de l’Ukraine. Cette habitante de la ville de Smolensk a été arrêtée le 21 janvier pour avoir informé en avril dernier l’ambassade ukrainienne en Russie de l’éventuel envoi de troupes russes à Donetsk, rapporte le quotidien Kommersant.
Le lendemain de l’arrestation, l’époux de l’intéressée, Anatoli Gorlov, a appris que Mme Davydova avait été transférée à Moscou et que, sur décision d’un tribunal, elle avait été incarcérée pour une durée de deux mois.
L’histoire de Svetlana Davydova a rapidement fait le tour de l’internet russe. Anatoli Gorlov a expliqué à la presse que son épouse avait d’abord noté que la base militaire située près de son domicile était vide. Ensuite, elle a été témoin d’une conversation téléphonique survenue dans un bus, au cours de laquelle un militaire mentionnait l’envoi de soldats par petits détachements vers Moscou « en vue de leur déplacement ultérieur ». Davydova en a conclu qu’il pouvait s’agir de l’envoi de troupes en Ukraine, et a décidé d’appeler la représentation diplomatique ukrainienne.
M. Gorlov explique que son épouse était opposée à la guerre avec l’Ukraine et voulait uniquement « éviter d’éventuelles victimes ».
Mme Davydova risque entre 12 et 25 ans de prison. L’article 275 du Code pénale de la Fédération de Russie a été révisé en 2012, la définition de la « haute trahison » ayant été élargie pour englober l’aide à toute structure étrangère dont l’activité vise la sécurité de la Russie. [/justify]
Ce terme s'utilise dans des situations de guerre et l'appareil d'état de l'impérialisme russe est bien évidemment en guerre réelle contre l'Ukraine, à des troupes sur le territoire russe, et déverse un gros matériel militaire moderne, avec des troupes spéciales, etc.
La répression, les agressions et emprisonnements pour faire taire les réseaux qui s'opposent à la guerre, sont importantes.
Tout concours encore une fois, de l'attaque militaire à l'agression politique, de l'attaque et l'étranglement économique à une logique impérialiste qui renvoie à la logique du tsarisme, à contrario de l’espérance et des mesures prises par la jeune révolution russe il y a une centaine d'années.
Les campistes qui se sont réfugiés dans les fourgons de l'impérialisme russe portent une énorme responsabilité de ce qui se passe en Ukraine.
Cette femme a été remise en liberté mais demeure sous la menace de la justice. En quelques heures, 50 000 personnes avaient signé une pétition exigeant la libération de Mme Davydova.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Des soldats russes redoutent d’être transférés dans le sud du pays
L’ONG de défense des droits de l’homme « Mères de soldats de Saint-Pétersbourg », qui veille au respect de la législation concernant les conscrits, a été saisie de vingt demandes de jeunes hommes déclarant faire l’objet de pressions de la part du ministère de la Défense, qui veut les obliger à poursuivre leur service sous contrat. Selon eux, ceci est fait pour les envoyer participer à des exercices dans la région de Rostov-sur-le-Don, frontalière des régions ukrainiennes en proie à un conflit armé.
Selon les données de l’ONG, des cas de soldats forcés à signer des contrats avec le ministère de la Défense ont été relevés jusqu’ici dans les régions de Saint-Pétersbourg et de Mourmansk principalement. « Nous avons enregistré de tels épisodes auparavant aussi, le dernier remontant à novembre 2014, dans le territoire de Perm. Les défenseurs des droits de l’homme et le Parquet ont alors rapidement résolu le problème et le contrat a été annulé. L’unité militaire a été vivement critiquée par le procureur qui a qualifié l’initiative d’inadmissible, a raconté Alexandre Peredrouk, porte-parole de « Mères de soldats de Saint-Pétersbourg ». Cependant, de nouvelles plaintes ont été enregistrées en décembre et en janvier. Il s’agit dans la plupart des cas de plaintes orales qui nous sont adressées par téléphone et de seulement cinq demandes écrites. »
L’organisation a indiqué à RBTH avoir contacté le Parquet et le ministère de la Défense à ce sujet, mais a précisé qu’il n’y avait encore aucune réponse, la demande ayant été formulée tout récemment. En outre, elle s’est adressée à Ella Pamfilova, déléguée aux droits de l’homme de Russie, qui a promis son concours.
Erreur de communication
Contactée par RBTH, la déléguée aux droits de l’homme Ella Pamfilova a souligné que malgré les déclarations relayées par la presse, elle n’avait reçu jusqu’ici aucun appel des « Mères de soldats de Saint-Pétersbourg ».
« Ils (les représentants de l’organisation) affirment s’être adressés à moi, ce qui n’est pas conforme à la réalité. Le dernier appel en date remonte à novembre 2014 et évoque un tout autre sujet, a-t-elle dit. C’est justement le contraire : c’est moi qui ai contacté l’organisation la semaine dernière, après la publication dans la presse d’informations sur la signature de contrats sous la contrainte, pour demander de me fournir des plaintes et des faits confirmant la nouvelle. Je n’ai pas encore reçu de réponse, j’attends. Je suis prête à réagir immédiatement. »
Le ministère de la Défense a déclaré à un journaliste du quotidien Kommersant que le transfert d’effectifs et de matériels était réalisé en conformité avec les plans de formation au combat, mais n’a fourni aucun autre détail.
Les défenseurs des droits de l’homme redoutent une éventuelle répétition des événements d’août 2014, lorsque, dans des circonstances qui n’ont toujours pas été tirées au clair, plusieurs militaires de la 18ème brigade d’infanterie motorisée dépêchés à Rostov-sur-le-Don depuis la Tchétchénie ont été tués. Sergueï Krivenko, membre du Conseil présidentiel des droits de l’homme, a alors indiqué que, selon « certaines données, ils avaient trouvé la mort dans des opérations militaires ». « Sans doute sur le territoire de l’Ukraine », a-t-il fait remarquer. Il a alors demandé au Comité d’enquête et au Parquet militaire d’entamer une vérification sur d’éventuels transferts de soldats en Ukraine, mais n’a toujours pas reçu de réponse.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ukraine
Ukraine : Merkel estime qu'il n'est « pas certain » que les négociations de paix aboutissent
Le Monde.fr | 07.02.2015 à 11h47 • Mis à jour le 07.02.2015 à 12h03
Angela Merkel a déclaré samedi 7 février qu'il n'était « pas certain » que l'initiative de paix franco-allemande présentée la veille à Moscou aboutisse à un cessez-le-feu en Ukraine. François Hollande a lui jugé que les pourparlers menés par la France et l'Allemagne avec la Russie étaient « une des dernières chances » d'éviter la « guerre ».
La chancelière allemande et le président français ont rencontré vendredi les autorités russes pour leur présenter un plan de sortie de crise pour l'Ukraine, dont ils avaient exposé les modalités au président ukrainien la veille. Les trois dirigeants se sont quittés à l'issue de cinq heures de discussion, sans qu'aucun accord ait été trouvé. Tout juste se sont-ils entendus sur la « préparation » d'un futur plan de paix.
Lire : Ukraine : Merkel et Hollande ont quitté Moscou sans accord
La situation en Ukraine est au cœur des débats de la conférence sur la sécurité de Munich, à laquelle assistent samedi la chancelière allemande, le président ukrainien, Petro Porochenko, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
REPRISE DES COMBATS
Les combats ont pendant ce temps repris en Ukraine samedi matin à Debaltseve, l'un des nœuds stratégiques du conflit dans l'est du pays, d'où avaient été évacués vendredi des centaines de civils lors d'une courte trêve. « Les rebelles tirent au Grad [lance-roquettes] depuis 6 heures du matin » sur les quartiers nord de Debaltsevé, a écrit le chef de la police régionale loyale à Kiev, Viatcheslav Abroskine, sur sa page Facebook.
Selon Amnesty international, la plupart des 25 000 habitants de Debaltseve ont déjà fui la ville, qui n'abriterait plus que 7 000 personnes.
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Re: Ukraine
Armer l’Ukraine… de patience
LE MONDE | 07.02.2015 à 10h57 • Mis à jour le 07.02.2015 à 11h45 | Par Sylvie Kauffmann
C’est une question qui agite l’establishment de défense et de politique étrangère occidental depuis une dizaine de jours. Inévitablement, elle a fait irruption dans les débats de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité dès son ouverture, vendredi 6 février : faut-il armer l’Ukraine ?
Et elle s’y est posée avec d’autant plus d’acuité que, pendant qu’experts et ministres réunis pendant deux jours à Munich débattaient des mérites et dangers potentiels de cette stratégie, la chancelière Merkel et le président Hollande tentaient de trouver, à Moscou, avec le président Poutine, une dernière chance de sauver « la paix européenne », selon l’expression de la chancelière allemande.
En réalité, personne, à part quelques ténors républicains au Congrès américain et les irréductibles Baltes et Polonais, n’a très envie d’armer l’Ukraine. Le président Obama est sceptique, les dirigeants européens trop conscients du danger d’escalade. Certains le disent plus clairement que d’autres. Pourtant, et malgré la nouvelle tentative de négociation franco-allemande qui tient l’Europe en haleine pendant le week-end, chacun sait que la question doit être envisagée, posée, soupesée. Qu’elle risque fort d’être reposée, à terme, quelle que soit l’issue de la mission Merkel-Hollande. Et qu’elle n’est qu’un symptôme de l’ampleur du défi devant lequel le conflit ukrainien a placé l’Europe.
L’idée – pure construction intellectuelle pour l’instant – selon laquelle la France pourrait passer, en moins d’un an, du statut de vendeur de porte-hélicoptères Mistral à la Russie à celui de fournisseur d’armes à une Ukraine en guerre contre la même Russie donne la mesure de l’aggravation de la crise à l’est. Outre la menace directe qu’il constitue pour l’ordre international issu de la seconde guerre mondiale, le conflit ukrainien a fait, depuis l’annexion de la Crimée, en mars 2014, 5 300 morts et 1,5 million de déplacés, selon les derniers chiffres du haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 600 000 Ukrainiens ont fui vers les pays voisins.
Certains experts font valoir qu’il y a moyen d’aider l’Ukraine sans s’engager ouvertement dans une guerre par procuration
La ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen, fait partie de ceux qui le disent clairement : « Pensons-nous que l’Ukraine peut gagner contre la machine militaire de la Russie ? », a-t-elle demandé à la conférence de Munich. Pour la ministre, armer l’Ukraine risquerait de provoquer un afflux « potentiellement illimité » d’armes dans le conflit, car la Russie répondrait par la surenchère : « Sommes-nous prêts à en livrer autant [qu’elle] ? » Mmevon der Leyen a le mérite de la lucidité : un affrontement militaire avec la Russie « coûterait beaucoup, beaucoup de vies humaines ». Sur ce plan-là, rien ne vaut les sanctions économiques, qui, elle en est convaincue, prouvent leur efficacité en accroissant la vulnérabilité de la Russie.
Certains experts font valoir que la gamme de l’assistance militaire est très large, avec de multiples options, et qu’il y a moyen d’aider l’Ukraine sans s’engager ouvertement dans une guerre par procuration. C’est d’ailleurs, disent-ils, ce que font déjà, discrètement, les Américains. D’autres relèvent que de meilleures capacités défensives pour l’armée ukrainienne auraient inévitablement pour conséquence d’infliger plus de pertes aux militaires russes : la société russe, pour l’instant solidement rangée derrière M. Poutine, est-elle prête à l’accepter ? A en juger par les efforts déployés par Moscou pour imposer le secret sur les pertes subies l’été 2014, c’est un sujet jugé sensible par le Kremlin, qui sait sans doute les limites du soutien populaire. Certes, la société soviétique a enduré la perte de plusieurs dizaines de milliers de soldats en Afghanistan, mais c’était, précisément, la société soviétique, et c’était le monde d’avant Internet. Les premières réactions d’officiels russes au débat sur la livraison d’armes à l’Ukraine – « de la folie, de l’huile sur le feu », pour Alexandre Orlov, l’ambassadeur russe à Paris – traduisent d’ailleurs une certaine inquiétude.
A Munich, le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a évité de dissocier l’Ukraine du reste des menaces qu’affronte l’Europe en ce moment
Armer l’Ukraine ? Il n’y a finalement pas d’arguments satisfaisants, ni pour ni contre. Pour François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique, une assistance militaire ne saurait en tout cas être séparée d’une assistance économique et financière. Car, comme l’a souligné le vice-président américain, Joe Biden, vendredi, à Bruxelles, l’Ukraine, au bord de l’effondrement, « lutte actuellement pour sa survie ». Et livrer des armes à un pays de 46 millions d’habitants en faillite ne serait pas non plus un facteur de stabilité pour l’Europe.
C’est donc une prise de conscience qui émerge de plus en plus, et qui est incontestablement présente à Munich : on est dans une crise longue, de plusieurs années. Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a d’ailleurs évité de dissocier l’Ukraine du reste des menaces qu’affronte l’Europe en ce moment. « Il ne faut pas opposer l’Est et le Sud, a-t-il dit. Ces deux champs de sécurité ne sont pas contradictoires. Il faut les traiter en même temps. »
M. Le Drian évoque « un arc de terrorisme » qui s’étend du Nord-Mali jusqu’aux frontières de l’Afghanistan. « Aujourd’hui, poursuit-il, ces éléments ne sont pas connectés, mais ils risquent de le devenir, et cela pourrait inclure Boko Haram. » Si cette dynamique se confirme, même les Allemands devront monter à bord. Le ministre français décrit une Europe où la sécurité intérieure et la sécurité extérieure se confondent, désormais, dans un « continuum » sécuritaire qui va la contraindre à accélérer son intégration dans le domaine de la défense.
Comme en écho, le président Obama ne dit pas autre chose lorsque, dans le document de stratégie de sécurité nationale tout juste publié à Washington, il prévient : « Les défis auxquels nous sommes confrontés vont requérir de la constance et de la patience stratégiques. » On est bien, en effet, dans une crise longue.
kauffmann@lemonde.fr
Aura- Messages : 262
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