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Colère en Bretagne

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Message  yannalan Mer 6 Nov - 17:03

Certes, je suis bien d'accord, mais il y a quand même pas mal d'êtres humains derrière qui réclament des mesures plus immédiates....

yannalan

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Message  verié2 Mer 6 Nov - 17:31

La première des vérités à leur dire c'est que les filières agro-alimentaires mises en place en Bretagne depuis plus de 40 ans sont insoutenables à tous points de vue.
Cela ne peut être admis et pris en compte par des gens qui ne savent pas s'ils pourront faire bouffer leurs enfants l'an prochain que si on met en avant une solution alternative. C'est comme si tu expliques à des gens qui fabriquent des voitures qu'ils sont des pollueurs ou à ceux qui fabriquent des bateaux que c'est absurde parce qu'il y a suffisamment de bateau comme le Concordia sur les mers etc.

Cela-dit, des "mesures plus immédiates", comme dit Yannalan, ça ne peut être que le maintien de l'emploi tel quel par diverses moyens, mais nous savons que ça n'a aucune chance d'aboutir, ou du fric. Mais des indemnités, même élevées, ça ne permet pas de vivre bien longtemps. La seule solution vraiment réaliste est le partage du travail entre tous et la réorganisation de la production. Il n'y en a pas d'autre en période de crise, ou alors qu'on me montre une seule boîte où cette solution a été appliquée. Même la solution provisoire et boiteuse de la coopérative ne peut concerner que quelques cas particuliers.

Alorsn effectivement, la vérité, c'est que, dans le cadre du capitalisme en crise, nous n'avons pas de solution immédiate pour la plupart des maux engendré par le système. Sinon, c'est de la démagogie pure, et sur ce terrain nous ne serons pas compétitifs avec les réacs ou le FN. Ce qui n'empêche pas d'accompagner les travailleurs concernés dans toutes leurs luttes et démarches.

verié2

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Message  Achille Mer 6 Nov - 18:49

Marco Pagot a écrit:
Achille a écrit:Il est sidérant de voir sur ce forum les militants du npa diriger tous leurs coups non pas sur la droite, le patronat et l’extrême droite et leur tentative de holdup de la manifestation de Quimper,
Tu reconnais enfin que cette manif n'était pas un complot du patronat et de l'extrême-droite ?
Toi aussi tu t'y mets ! Où ai je écris ou même évoquer un " complot du patronat et de l'extrême-droite"? Cela n'a jamais été ma position.  Tu délires ! Les désacords sont déjà tellement importants que c'est vraiment débile d'en inventer !

Achille

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Message  mykha Mer 6 Nov - 19:02

Le problème est venu de l'attitude de ces directions (car une partie des militants de la CGT a été à Quimper, l'autre est restée à la maison, et 3 pelés ont été à Carhaix).
La question de la présence d'orgas de petits patrons et de paysans ne peut expliquer la désertion des directions de la CGT et de la FSU, puisqu'en allant à Quimper cette question aurait été balayée.

Nous avons vu combien cela fait se tordre de rire le soudain désir d'indépendance de classe de la direction de la CGT . Personne ne peut soutenir qu'ils croient en cette explication, surtout quand ça se fait avec des socialos, EELV, etc, et que la direction de la CGT a souvent été dans des "trucs" avec des patrons, pour trouver de "bons" patrons...

La bouffonerie et les explications sur l'opération de division de Carhaix n'ont trompé personne, et au premier chef l'essentiel des travailleurs qui se sont bougés ce jour là et ont été à Quimper.

L'explication vient bien d'un accord CGT-FSU-FdG pour faire un contre-feu soulageant le gouvernement et évité un embrasement. Objectif en partie réussi à un prix élevé pour le mouvement social en rompant une mobilisation globale sur la région qui était le niveau à minima pour contraindre le patron des patrons, le gouvernement, à reculer.
Non, le gouvernement n'est pas "le patron des patrons". Il n'est que leur serviteur, oscillant entre des mots gentils (parfois) vis à vis des travailleurs, et des actes concrets contre eux et au service des capitalistes et du capitalisme.
Et ce n'est pas une question de mots ou d'erreur dans la phrase.
C'est une façon de dire, rappeler, répéter aujourd'hui que l'ennemi, c'est le patronat, c'est la bourgeoisie, c'est le capitalisme...Hollande, ses ministres, ses députés ne sont que des larbins.
Ils plient toujours devant la bourgeoisie, grande ou petite.
Et ne veulent rien céder devant la classe ouvrière. Et aujourd'hui, elle ne fait pas peur ni aux patrons ni à leurs laquais gouvernementaux qui n'ont que "compétitivité et "coût" du travail à la bouche : A.N.I, déductions de charges, subventions, cadeaux fiscaux....

Est-ce la peur des travailleurs/manifestants à Quimper ou Carhaix qui les fait reculer sur l'écotaxe ?

C'est contre la bourgeoisie, grande ou petite, que le prolétariat va devoir entrer en lutte pour sauver sa peau.
Personne ne défendra ici cette merde d'écotaxe, et c'est tant mieux, de toutes façons, c'est au bout du compte les prolos qui auraient payé.
Mais les diversions, volontaires ou simplement réelles, ce n'est pas qu'à Carhaix qu'elles ont eu lieu.
Et c'estle devoir des communistes de le dire.
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Message  Copas Mer 6 Nov - 20:40

On passera sur la fonction incomprise et trop restreinte d'un gouvernement dans ce cadre comme exécutif des intérets de la bourgeoisie . Sinon on ne comprend pas que lors de la bataille des retraites en 2010, une partie de plus en plus grande sur MEDEF et des patrons commençait à chanceler, à trouver l’addition lourde et que c'est bien Sarko et son gouvernement qui ont tenu.
Un gouvernement, l'appareil d'état, ont un rôle dans l'expression des intérets de la bourgeoisie globalement.

Pour le reste, on parle de la grande difficulté du tous ensemble.

Je ferais remarquer qu'on est passé tout près d'une déflagration du tous ensemble sur une région entière , et c'est bien la division portée par les messages des directions syndicales les plus influentes qui ont évité ce risque, et surtout laissé le terrain aux intérêts des petits patrons et paysans.

Ne pas comprendre qu'on n'était pas là dans la situation de PSA Aulnay relativement isolé mais face à une région qui pouvait se soulever largement pourvu que les organisations du mouvement ouvrier s'y mettent avec résolution. Et alors là, le directions des petits patrons et des paysans auraient apporté de l'eau au développement de la mobilisation sociale et non l'inverse comme cela c'est fait médiatiquement (et pas beaucoup sur le terrain).

Il faut avoir les yeux en face des trous : il y a eu une chance de tous ensemble à l'échelle d'une région, avec tous les symptomes possibles et agglomération de "gens", de retraités, de travailleurs isolés, etc, en plus des travailleurs venus de façon plus ou moins organisés . C'est donc qu'il est inexact que le tous ensemble soit une question abstraite. Je suis assez surpris que des camarades ne le voient pas alors qu'il était comme le nez au milieu du visage, pas très loin.

L'obstacle, pour le tous ensemble n'est pas venu du potentiel, ni des petits patrons et paysans qui, eux, ont fait leur job.

Mais il est bien venu des organisations de masse du mouvement ouvrier, les syndicats ouvriers, qui n'ont pas voulu engager le combat parce que leurs directions sont OK avec le gouvernement sur le fond.

On peut comparer l'affaire à l'attitude de l'UGTT et des grèves régionales qui s'y sont déroulées il y a un an. Celles-ci ont permis de hausser le niveau global du rapport de force des travailleurs, et pourtant il y avait bien des ambiguïtés et des alliances avec le patronat local. Loin de moi d'ailleurs l'idée de passer des alliances avec le patronat, mais il faut saisir qu'il y a bien des mobilisations impures et qu'une grande partie de celles-ci ont permis une amélioration du rapport de force en faveur des travailleurs.

L'UGTT fit des grèves régionales réussies (c'est à un autre niveau, de la collaboration centrale de classe que le problème s'est posé et que le cheval a fait tomber le cavalier dans le lisier).

En Bretagne, les conditions étaient mures pour une grève générale régionale construite sur les revendications des travailleurs (ce qui n’empêche qu'on pouvait intégrer dedans la liquidation de l'écotaxe comme système de gavage d'intérets là plus gros encore de la bourgeoisie).
Les revendications portaient sur l'emploi, et auraient dû porter sur l'extension comme je l'ai déjà signalé aux revendications issues de nombreux conflits aussi dans cette région dans la santé, la poste, les transports, etc.
Il y avait matière et il est inexact qu'il n'y a pas matière s'accrochant à des batailles existantes ou finies depuis peu.
Le LKP a défendu 120 revendications et a gagné (sur le moment) sur celles-ci.

Bien sur qu'il y a des reculs idéologiques, bien sur qu'il y a des reculs et difficultés de toutes sortes, personne ne nie cela, mais quand des singularités se font jour il est utile d'en profiter et d'avancer au maximum possible, et là, ce n'est pas des questions idéologiques qui ont empêché une avancée mais des micro-couches sociales qui vivent matériellement de leur contrôle sur les travailleurs, de leurs relations avec les patrons et l'état.

Sur la question de l'écologie, il est évident que le modèle économique de développement est une impasse. Mais il y a une chose à se rendre à l'évidence : les ouvriers des usines concernées n'y sont pour rien, une grande partie des paysans engagés dans cette folie n'y sont pour rien. Un modèle et un engrenage les y emmène sans qu'ils en profitent en quoique ce soit. Ils n'ont pas à payer de la destruction de leurs vies ce qui furent des choix effectués à bien d'autres niveaux.
Comme dirait l'autre, la transition écologique se fait, mais comme sait le faire le capitalisme, dans le chaos et la misère, avec violence et brutalité sociale.

EELV, le gouvernement et la bourgeoisie, prônent ces transitions écologiques de l'apocalypse où ce sont toujours les mêmes qui morflent. La question de l'écotaxe est bien dans ce sens : gavage de factions importantes de' la bourgeoisie, et sabrage des populations de petits producteurs, de paysans et d'ouvriers  car il n'y a rien en place pour les transitions.

Et c'est normal qu'il n'y ait rien en place, car pour ça il faudrait que les travailleurs aient main-mise sur la production, il y a là une question démocratique de fond.
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Message  yannalan Mer 6 Nov - 20:59

FO est pas restée aux discussions cet après-midi. Ils ont envoyé Fabrice Le Restif, qui es tun proche de la F.A. et qui n'est poas très...diplomate, disons.. Comme dit Nadine Hourmant "putain des tables rondes on en a déjà fait, ce qu'on veut c'est du boulot"

Côté CGT, Le Paon a raté une bonne occasion de la fermer
Un "traitement différencié" par rapport "à ceux qui brûlent, ceux qui enfoncent des portes avec des bulldozers, ceux qui tapent sur les CRS", en référence, vous l'aurez compris, aux événements de ces dernières semaines en Bretagne, autour de la crise de l'agroalimentaire et de l'écotaxe. "Pour eux, il ne se passe rien. Ils rentrent chez eux tranquillement",
Outre le fait qu'il y a des gens au tribunal, le problème n'est pas là. Les 5 de Roanne ont droit à tout notre solidarité, mais ça n'implique pas d'appeler à la répression. Taper sur un CRS n'a jamais été tabou dans l'histoire du mouvement ouvrier, forcer des portes fermés non plus.

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Message  mykha Jeu 7 Nov - 0:24

En Bretagne, les conditions étaient mures pour une grève générale régionale construite sur les revendications des travailleurs (ce qui n’empêche qu'on pouvait intégrer dedans la liquidation de l'écotaxe comme système de gavage d'intérets là plus gros encore de la bourgeoisie).
Les revendications portaient sur l'emploi, et auraient dû porter sur l'extension comme je l'ai déjà signalé aux revendications issues de nombreux conflits aussi dans cette région dans la santé, la poste, les transports, etc.

Il y avait matière et il est inexact qu'il n'y a pas matière s'accrochant à des batailles existantes ou finies depuis peu.
Le LKP a défendu 120 revendications et a gagné (sur le moment) sur celles-ci.

Bien sur qu'il y a des reculs idéologiques, bien sur qu'il y a des reculs et difficultés de toutes sortes, personne ne nie cela, mais quand des singularités se font jour il est utile d'en profiter et d'avancer au maximum possible, et là, ce n'est pas des questions idéologiques qui ont empêché une avancée mais des micro-couches sociales qui vivent matériellement de leur contrôle sur les travailleurs, de leurs relations avec les patrons et l'état.

Sur la question de l'écologie, il est évident que le modèle économique de développement est une impasse. Mais il y a une chose à se rendre à l'évidence : les ouvriers des usines concernées n'y sont pour rien, une grande partie des paysans engagés dans cette folie n'y sont pour rien. Un modèle et un engrenage les y emmène sans qu'ils en profitent en quoique ce soit. Ils n'ont pas à payer de la destruction de leurs vies ce qui furent des choix effectués à bien d'autres niveaux.
Comme dirait l'autre, la transition écologique se fait, mais comme sait le faire le capitalisme, dans le chaos et la misère, avec violence et brutalité sociale.

EELV, le gouvernement et la bourgeoisie, prônent ces transitions écologiques de l'apocalypse où ce sont toujours les mêmes qui morflent. La question de l'écotaxe est bien dans ce sens : gavage de factions importantes de' la bourgeoisie, et sabrage des populations de petits producteurs, de paysans et d'ouvriers car il n'y a rien en place pour les transitions.

Tout est dans les premiers mots ;

En Bretagne, les conditions étaient mures pour une grève générale régionale
C'est de cette folle illusion, de cet aveuglement frivole qu'il faut, pour les communistes révolutionnaires, se démarquer clairement.
Constats illusoires et analyses infantiles amènent à des orientations politiques totalement détachées de la réalité .
Verbiage gauchisant et manque total de rigueur pour comprendre les rapports de classes, ça permet d'énoncer toutes les sottises qu'on entend depuis plusieurs années : ce sont les bureaucraties syndicales (et donc la CGT) qui brisent la poussée puissante de la classe ouvrière.
Quand on ne regarde pas les faits, quand on tord la réalité pour continuer de rêver, on n'a rien de sérieux à proposer aux classes travailleuses et populaires.
Et si on ajoute une surestimation monumentale du poids et des capacités mobilisatrices de l'extrême-gauche, on a fait le tour de ce qu'est le gauchisme de commentaire et de regrets stériles.
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Message  Roseau Jeu 7 Nov - 0:43

mykha a écrit: le gauchisme de commentaire
Assez bonne caractérisation du quant à soi de LO en Bretagne Smile 
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Message  Roseau Jeu 7 Nov - 0:49

http://npa2009.org/node/39464
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Message  mykha Jeu 7 Nov - 1:16

Abattoirs Gad : la direction de la Cecab dresse les travailleurs les uns contre les autres

Les médias ont présenté les heurts de mardi 22 octobre entre salariés des abattoirs du groupe Gad comme des « affrontements » déplorables. En fait, il s'agissait d'une manoeuvre de la direction de la Cecab qui détient les deux abattoirs de Josselin dans le Morbihan et de Lampaul dans le Finistère.
Depuis le début, la direction s'est employée à dresser les travailleurs du site de Josselin qu'elle compte maintenir contre ceux du site de Lampaul dont elle a décidé la fermeture. Petite crasse au passage, la direction a commencé par faire main basse sur 15 millions d'euros de participation auxquels ont droit les salariés de Lampaul, et dont ils réclament à juste titre la restitution dans le cadre des indemnités de licenciement.
À l'abattoir de Josselin, au nom de la liberté du travail, les chefs ont fait sortir quatre cents travailleurs en rangs serrés et en blouses blanches pour s'opposer à la cinquantaine de grévistes venus de l'abattoir de Lampaul pour tenter de bloquer les camions. La confrontation s'est soldée par une bousculade assez vive et des échanges de coups. Après quoi les manifestants ont installé des camping-cars à l'écart de l'entrée de l'usine et poursuivi leur sit-in.
Au matin un accord était conclu entre les délégués syndicaux et les représentants de Cecab. Mais en attendant d'en juger, le site de Josselin est resté bloqué. C'est alors que les CRS sont intervenus et ont forcé le barrage des manifestants. Quelques travailleurs ont expliqué écoeurés : « On n'est pas armés, on n'est pas des casseurs, on ne fait que défendre nos emplois. »
Le blocage de l'abattoir de Lampaul s'est poursuivi jeudi 24 octobre. La direction avait accordé le doublement des primes de départ extra légales pour les licenciés, qui passeraient de 1 000 à 2 200 euros entre trois et quatre ans d'ancienneté et à 400 euros par année d'ancienneté supplémentaire, ainsi que le paiement des jours de grève. Mais, dans les éléments écrits reçus, le doublement de la prime n'était plus en net mais en brut, et certains jours de grève n'étaient plus payés. L'assemblée générale des grévistes a donc refusé de se prononcer et a maintenu le blocage.
Revenant sur les heurts du mardi, les travailleurs de Lampaul soulignaient qu'ils n'en voulaient pas à leurs collègues de Josselin mais « à ceux qui leur en ont donné l'ordre ». Quand ils ont repris le travail, la plupart de ceux de Josselin ne plastronnaient pas non plus. « Ça m'a fait mal qu'on se foute sur la gueule entre collègues », confiait un salarié à un journaliste. « Voir les collègues pleurer après la charge des CRS, ça m'a fait mal. » Tant mieux que de tels regrets aient été exprimés. Mais il aurait été plus positif que les travailleurs ne se rangent pas derrière un patron qui, le moment voulu, n'hésitera pas à se débarrasser d'eux.
La Cecab maintient non seulement sa volonté de fermer l'abattoir de Lampaul mais aussi d'empêcher qu'il soit repris afin de pas avoir de concurrence. En visite à Lampaul, Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et ancienne maire de Morlaix, n'a rien eu d'autre à proposer que sa « sidération ».
La Cecab fait ce qu'elle veut et les ministres obtempèrent.

Correspondant LO
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Message  Copas Jeu 7 Nov - 2:11

mykha a écrit:
Tout est dans les premiers mots ;

En Bretagne, les conditions étaient mures pour une grève générale régionale
C'est de cette folle illusion, de cet aveuglement frivole qu'il faut, pour les communistes révolutionnaires, se démarquer clairement.
Constats illusoires et analyses infantiles amènent à des orientations politiques totalement détachées de la réalité .
Verbiage gauchisant et manque total de rigueur pour comprendre les rapports de classes, ça permet d'énoncer toutes les sottises qu'on entend depuis plusieurs années : ce sont les bureaucraties syndicales (et donc la CGT) qui brisent la poussée puissante de la classe ouvrière.
Quand on ne regarde pas les faits, quand on tord la réalité pour continuer de rêver, on n'a rien de sérieux à proposer aux classes travailleuses et populaires.
Et si on ajoute une surestimation monumentale du poids et des capacités mobilisatrices de l'extrême-gauche, on a fait le tour de ce qu'est le gauchisme de commentaire et de regrets stériles.
Est-ce que j'ai dit que depuis des années la seule chose qui emperchait une grève générale c'était les directions syndicales ? Trouves moi cela, et ok, sinon tu vas passer pour le genre de mec qu'on connait bien, hâbleur et menteur.

Par contre, quand une situation pouvant permettre une extension se présente il faut la jouer et pas détaler comme des lapins. Cette situation s'est présentée il y a quelques jours et l’attitude des directions syndicales a été là de manœuvrer pour l'éviter.

Je ne suis pas un mystique de la grève générale, et il est assez impressionnant de voir des gens déblatérer comme ça.

Sais-tu ce qu'est une grève régionale générale ?

Pourquoi estimes-tu qu'elle n'était pas possible alors que plusieurs dizaines de milliers de travailleurs étaient mobilisés malgré la division et la désertion de la lutte des classes de la part des directions de la CGT , de la FSU et de SUD ?

Lis ce qui est dit et pas ce que te dicte tes fantasmes et ton agressivité contre quelqu'un dont tu ne connais rien .

1) malgré les conneries que tu nous racontes il y avait bien un début de mobilisation très large des salariés en Bretagne dans les jours qui ont précédé le 2 Novembre. Oui ? Non ?
Oui assurément et il y en avait une série de traits. Collectifs très nourris, usines qui débrayent, élans de solidarité puissants dans les villes et les campagnes envers les travailleurs licenciés et menacés.

2) La division (que tu soutiens) des quarterons de bureaucrates indisciplinés ce sont attaqués à la mobilisation et ont couté un grand prix, pour deux raisons :
la première cela a écœuré beaucoup de monde qui ont préféré rester à la maison, *

la 2eme c'est que cela a permis aux organisations de petits patrons et de paysans de passer devant au niveau médiatique, ce qu'elles n'auraient jamais pu si l'ensemble des orgas ouvrières y avaient été.

Tes propos sont d'une grande puérilité et peu construits. Ils nient surtout une réalité.
L'intervention du NPA dans cette situation difficile était indispensable aux côtés des travailleurs mobilisés à Quimper (à Carhaix ils n'y étaient que très partiellement et groupusculairement).

une grève générale régionale ne signifie pas que des andouilles récitent le programme de transition en cœur et en cortège. Les colères populaires même en partant d'encore plus bas peuvent provoquer des grèves générales, l'absence de cadre organisé suffisemment sérieux et les divisions provoquées par les directions, là dés le début, empêchent de les construire ou,les rendent très difficiles.
Ces grèves générales partielles sont possibles et sont à rechercher  la puissance de la colère (si tu militais réellement tu comprendrais que celle-ci existe et est très forte, ce qui ne signifie pas qu'elle trouve les chemins pour s'exprimer, ni qu'elle ne puisse être détournée)  est considérable et il est exact qu'elle puisse aller dans un sens ou l'autre.
C'est à ce point que l'attitude des directions syndicales a été décisive (tant qu'on n'a rien à proposer et surtout qu'on ne met rien en route), elles ont choisi de défendre le gouvernement et de ne pas engager le combat pour la défense des revendications des travailleurs. Personne ne peut prendre au sérieux que les clampins d'EELV soient d"un coup pour l'indépendance de classe, ni JLM le défenseur des entreprises françaises, ni les directions syndicales qui pratiquent en concert le bras dessus-bras dessous avec les patrons...

Ce qui permet de constater que ces directions, qui sont d'abord de petites couches sociales qui fonctionnent d'abord sur ce qu'elles croient être leurs intérets, sont devenus des obstacles existant maintenant en amont des batailles sociales. Elles ne font plus le minimum (syndical).
Et c'est devenu un grand problème en France qui laisse beaucoup de syndicalistes d'entreprise isolés, d'équipes et sections syndicales d'entreprise isolées ...
Face à cette situation commune à plusieurs pays d'Europe, ce qui se passe en Espagne, Portugal et Italie nous donnent quelques pistes, sauf pour les gauchistes locaux hexagonaux qui pensent n'avoir rien à apprendre ...

la crise des organisations ouvrières dans une situation où le mouvement social continue de fonctionner à bon niveau indique le problème et sa résolution.

Et ce problème n'est pas lié à une absence de potentiel d'activité de la classe ouvrière puisque là il fut évident.  
La faiblesse idéologique des travailleurs ne fut pas non plus un obstacle puisque ceux-ci malgré l'orchestration de la division se sont quand même mobilisés malgré des conditions devenues impossibles.
Ni la présence d'orgas de petits patrons et de paysans (petits) puisqu'il y a eut par le passé déjà la participation de petits paysans et de petits patrons à de puissants mouvements sociaux  mais bien la faiblesse des orgas de la classe ouvrière, et le détalage et la fuite des directions syndicales, le grand naufrage de celles-ci.


La question de la reconstruction des organisations du mouvement ouvrier est posée et ouverte. Elle est vitale et ne ressort pas de pensums théoriques mal digérés et caricaturaux.
C'est par là que la situation n'est pas devenue désastreuse en Espagne et au Portugal, c'est par là qu'un timide redressement est apparu en Italie exprimé particulierement les 17 et 18 octobre. Ces pays sont tout à fait comparables à la France.
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Message  verié2 Jeu 7 Nov - 10:45

Mykha
Constats illusoires et analyses infantiles amènent à des orientations politiques totalement détachées de la réalité .
Il me semble que ta propre vision de la situation relève de conceptions, non pas gauchistes, mais complètement pessimistes. Ce pessimisme te conduit à considérer tout mouvement de façon négative. D'ailleurs, tu te complais sur ce fil à publier des articles qui développent ces aspects négatifs : affrontements entre ouvriers chez Gad, tentatives de manipulation patronale à Quimper etc, sans voir les aspects positifs.

Sans doute les positions de LO, comme souvent, sont-elles un peu plus nuancées que les tiennes. Néanmoins, je crois que ce pessimisme relève d'un ensemble de conceptions qui caractérisent LO et, dans une certaine mesure, le mouvement trotskyste, ou certaines de ses composantes. Pendant très longtemps, les trotskystes, dont LO, ont espèré que des pans entiers du mouvement stalinien et des syndicats passeraient avec armes et bagages du côté des révolutionnaires, comme cela s'était passé  après la révolution de 17. Pendant longtemps aussi, ils ont cru que le régime stalinien en URSS allait s'effondrer d'un instant à l'autre et que le prolétariat allait reprendre le pouvoir, ou avait de bonnes chances de le faire car la mémoire de la révolution restait vive, les structures de la société "non capitalistes", la bourgeoisie absente etc.

Quand l'URSS s'est effondrée et que le mouvement stalinien s'est effrité jusqu'à devenir l'ombre de lui-même dans le monde entier sans qu'une fraction significative de ses militants rejoigne les trotskystes, l'univers politique de LO s'est effondré. Au point d'ailleurs de refuser d'admettre la réalité en Russie. LO ne comprend pas et refuse de comprendre qu'on a complètement changé de période historique. Après une défaite terrible suivie d'une guerre et d'un développement économique qui a anesthésié une grande partie de ses organisations, le prolétariat est à nouveau placé dos au mur par la crise. La renaissance de la lutte ne peut pas se faire d'un seul coup, en ordre impeccable, au pas cadencé. Elle passe nécessairement par toutes sortes de phases,  d'hésitations, de confusions idéologiques, d'échecs. D'autant que les travailleurs espèrent encore retrouver la relative prospérité qu'ils ont vécue, cherchent des solutions simples et ne sont pas acquis à un bouleversement complet de la société.

Le problème est que, dans cette situation complexe, contradictoire, LO ne voit pas, et toi encore moins, les prémisses de nouveaux mouvements puissants, et surtout n'y croient pas. Ses dirigeants ne voient que la possibilité de maintenir le drapeau dans le désert, comme si nous étions encore en 1940-50. Les mouvements qui apparaissent ne correspondent pas à ce qu'ils attendaient, alors ils les rejettent, comme ils ont rejeté la révolte des étudiants en mai 68 ("La violence en dehors de l'histoire"), la révolte des jeunes de banlieue ("des lumpens").

Sans s'illusionner non plus et voir du rouge partout, ll serait temps de comprendre que le monde bouge.


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Message  verié2 Jeu 7 Nov - 11:32

Cela-dit, la position de Mykha ne semble pas être tout à fait celle de LO et on ne peut que s'en réjouir.
A noter cependant que, dans un autre article, le même numéro de LO de cette semaine affirme qu'il n'y avait pas de banderole ni de mots d'ordre contre les patrons à Quimper. Je n'étais pas à Quimper, mais ça ne semble pas exact, comme le montre la photo de banderole mise sur ce site "Pour les patrons des couilles en or etc".




Lutte ouvrière
Mélenchon, les « nigauds » et les « esclaves »

Interrogé sur les manifestations en Bretagne, Mélenchon, qui appelait à aller à celle de Carhaix organisée entre autres par la CGT, déclarait : « À Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres », appelant aussi « nigauds » ceux qui se seraient rendus à Quimper.

Mélenchon a un beau mépris pour les travailleurs. Ceux qu'il traite de « nigauds » ou « d'esclaves » avaient le choix entre une manifestation avec des patrons et une manifestation qui tout en dénonçant le patronat local, se gardait bien de s'opposer clairement à la politique du gouvernement et encore plus de proposer des objectifs précis pour la défense des intérêts ouvriers. Ils ont donc fait ce qu'ils ont pu pour exprimer leur colère.

La place des militants voulant réellement défendre les intérêts des travailleurs était aux côtés de tous ceux qui manifestaient, que ce soit à Quimper, à Carhaix ou ailleurs, pour leur proposer une politique de lutte contre les licencieurs et contre leurs serviteurs politiques présents ou futurs...

M. A.

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Message  Marco Pagot Jeu 7 Nov - 11:51

Melenchon continue ses delires

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/11/06/apres-quimper-avec-mon-foulard-rouge/
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Message  verié2 Jeu 7 Nov - 12:06

Marco Pagot a écrit:Melenchon continue ses delires

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/11/06/apres-quimper-avec-mon-foulard-rouge/
Il semble faire une fixette sur les évèques...

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Message  yannalan Jeu 7 Nov - 12:28

C'est crapuleux. Le MEDEF n'appelait pas à la manif, il l'a dit lui-même. Le FN et l'extrême-droite locale ont essayé d’infiltrer sans oser sortir leurs drapeaux.

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Message  mykha Jeu 7 Nov - 13:24

verié2 a écrit:Cela-dit, la position de Mykha ne semble pas être tout à fait celle de LO et on ne peut que s'en réjouir.
A noter cependant que, dans un autre article, le même numéro de LO de cette semaine affirme qu'il n'y avait pas de banderole ni de mots d'ordre contre les patrons à Quimper. Je n'étais pas à Quimper, mais ça ne semble pas exact, comme le montre la photo de banderole mise sur ce site "Pour les patrons des couilles en or etc".




Lutte ouvrière
Mélenchon, les « nigauds » et les « esclaves »

Interrogé sur les manifestations en Bretagne, Mélenchon, qui appelait à aller à celle de Carhaix organisée entre autres par la CGT, déclarait : « À Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres », appelant aussi « nigauds » ceux qui se seraient rendus à Quimper.

Mélenchon a un beau mépris pour les travailleurs. Ceux qu'il traite de « nigauds » ou « d'esclaves » avaient le choix entre une manifestation avec des patrons et une manifestation qui tout en dénonçant le patronat local, se gardait bien de s'opposer clairement à la politique du gouvernement et encore plus de proposer des objectifs précis pour la défense des intérêts ouvriers. Ils ont donc fait ce qu'ils ont pu pour exprimer leur colère.

La place des militants voulant réellement défendre les intérêts des travailleurs était aux côtés de tous ceux qui manifestaient, que ce soit à Quimper, à Carhaix ou ailleurs, pour leur proposer une politique de lutte contre les licencieurs et contre leurs serviteurs politiques présents ou futurs...

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Tu as parfaitement le droit de critiquer tout ce que je dis mais me prêter des positions qui ne sont pas les miennes n'est pas honnêtes.
1 Je n'ai jamais soutenu les déclarations de Melenchon sur la Bretagne et son mépris pour les travailleurs, et je suis tout à fait d'accord avec le texte de LO.
2 J'ai posté plus haut le communiqué de Nathalie qui affirmait la solidarité de LO avec les travailleurs qui manifestaient aussi bien à Carhaix qu'à Quimper.
3 LO redit ici exactement la même chose : La place des militants voulant réellement défendre les intérêts des travailleurs était aux côtés de tous ceux qui manifestaient, que ce soit à Quimper, à Carhaix ou ailleurs et j'y souscris intégralement.

C'est une chose de diffuser des articles ou des tracts s'adressant aux travailleurs et aux militants ouvriers, en tentant de tirer vers le haut les mobilisations et de chercher à donner des perspectives.
C'en est une autre, et c'est ce que nous tentons de faire ici, d'échanger et débattre à partir d'analyses de la situation, des limites et des confusions des mouvements en cours.
Ce que j'écris, et que tu considère comme marque de "pessimisme" n'a pas vocation à être de la propagande ou une incitation à la mobilisation.
Si dans ma boite, il y a 20% de grévistes, je m'adresserai aux travailleurs en soutenant la mobilisation et en tirant le côté positif qu'elle a malgré son côté minoritaire, et en tentant de développer et élargir.
Si je débats avec des camarades pour trouver des perspectives, je devrai aborder le fait que 80% ne suivent pas, tenter de comprendre et en tenir compte pour les propositions et perspectives crédibles.

Donc, ni pessimisme noir, ni optimiste béat : lucidité et prise en compte de la réalité même si elle est moins rose que nous ne le voudrions !
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Message  Marco Pagot Jeu 7 Nov - 13:39

verié2 a écrit:
Marco Pagot a écrit:Melenchon continue ses delires

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/11/06/apres-quimper-avec-mon-foulard-rouge/
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Message  verié2 Jeu 7 Nov - 13:42

Mykha
Tu as parfaitement le droit de critiquer tout ce que je dis mais me prêter des positions qui ne sont pas les miennes n'est pas honnêtes.
1 Je n'ai jamais soutenu les déclarations de Melenchon sur la Bretagne et son mépris pour les travailleurs, et je suis tout à fait d'accord avec le texte de LO.
Je ne t'ai jamais accusé de soutenir les propos méprisants et odieux de Mélenchon. Je t'ai seulement reproché d'exprimer un point de vue très négatif à l'égard de la manif de Quimper. Tu viens de t'en expliquer, soit. Il n'en reste pas moins que ta sensibilité est très négative et pessimiste, même si tu entends prendre le contre-pied de ceux qui s'enthousiasmeraient trop selon toi.

Mais 15 000 à 30 000 personnes, dont au moins 80 % de travailleurs salariés aux côtés de petits artisans, pêcheurs, commerçants qui expriment leur colère, c'est assez encourageant, même s'il y avait sans doute quelques patrons (plutôt "moyens" que gros) et une poignée de fascistes qui n'ont pas réussi ni à former un cortège ni à déployer une banderole...

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Message  gérard menvussa Jeu 7 Nov - 17:31

Par ailleurs, un avis trés intéressant est celui de Philippe Marliére, qui est quelqu'un qui n'a rien de "révolutionnaire", et qui était passé du ps au npa avant d'etre un des premiers a quitter le npa pour le front de gauche.
Philippe Marliére / Mediapart a écrit:
Il y a du rouge sur les bonnets rouges

07 novembre 2013 | Par Philippe Marlière

Faut-il considérer que la gauche s'est retrouvée à Carhaix le 2 novembre, et les populismes de droite ont convergé vers Quimper, recevant le soutien incongru de fragments de gauche égarés ? Cette grille de lecture traditionnelle rassurera nombre de militants de gauche, mais elle ne permet pas de comprendre dans le détail ce que s’est passé à Quimper.

Pourtant, la cause semble entendue pour nombre de commentateurs : à Carhaix, ce 2 novembre, les syndicats et la gauche radicale se sont réunis pour défendre l'emploi et proposer une rupture avec le productivisme pollueur et exploiteur de l'industrie agroalimentaire. Étaient présents la CGT, la FSU et Solidaires, soutenus par le Parti de gauche et Europe Écologie-Les Verts. Au même moment, à Quimper, les Bonnets rouges ont rassemblé une foule hétéroclite de patrons, de pêcheurs et de paysans. Politiquement, la réunion ne pouvait qu'inquiéter : on y trouvait, pêle-mêle, le NPA, la CGT-Marine, FO, la CGPME (petites et moyennes entreprises), la FNSEA, le Parti breton, l'Union démocratique bretonne, l'Union populaire républicaine (souverainiste) et le Bloc identitaire (extrême droite).



Comprendre

Affirmer qu'à Quimper la droite a manifesté et qu'à Carhaix la gauche s'est réunie est une erreur tactique. C'est implicitement reconnaître que la droite est dans cette région dix fois plus mobilisatrice que la gauche. C'est ensuite congédier sans égards un prolétariat en détresse, et l’inciter à coopérer davantage avec le patronat ou la droite.

Antonio Gramsci a écrit : « On ne peut pas choisir la forme de guerre qu’on veut, à moins d’avoir d’emblée une supériorité écrasante sur l’ennemi. » [1] Certains à gauche estiment que le patronat (MEDEF, FNSEA) et sa courroie de transmission politique (l’UMP) sont tellement « hégémoniques » au sein des Bonnets rouges que les paysans et ouvriers qui ont rejoint le mouvement ne sont que des « esclaves » manipulés par leurs « maîtres ». L’analyse est en partie correcte, mais elle n’épuise pas le sujet. Celle-ci ne rend pas compte de la nature populaire du mouvement de révolte déclenché par les Bonnets rouges.

Gramsci a montré que « l'hégémonie du capitalisme » ne repose pas simplement sur ses moyens de répression, mais qu’elle s’exprime par une collaboration pure, c’est-à-dire un consentement actif et volontaire de ceux qu’elle domine. Les ouvriers, qui ont pourtant leur propre vision du monde et sont dotés d'un « sens commun », sont aussi dominés sur le plan symbolique et matériel par les patrons qui les emploient. Ceci explique dans une large mesure pourquoi des ouvriers qui craignent pour leur emploi font cause commune avec un patronat exploiteur et opportuniste. La majorité des petits paysans et ouvriers qui manifestaient aux côtés des patrons le savent probablement. Mais leur « sens commun » du moment leur dicte de faire alliance avec l’ensemble des forces locales en lutte.

Plutôt que de claquer la porte au nez des « jaunes », des « Chouans » et autres « cléricaux » du mouvement, ne serait-il pas plus pertinent que la gauche tente de s'en rapprocher, de dialoguer avec lui, de mener à ses côtés ce que Gramsci nommait une « guerre de position », afin de permettre de construire une contre-hégémonie à celle du patronat ? S'y refuser par paresse intellectuelle ou par sectarisme, c'est se condamner, à gauche, à perdre le combat avant même de l'avoir mené.



Analyser

Il est excessif d’affirmer que dans l'attelage hétéroclite et ambivalent de Quimper, on n’y trouve que du poujadisme ou une forme de grillismo à la française. (du mouvement M5s de Beppe Grillo) À Quimper, ont aussi manifesté tous ceux qui luttent pour les emplois menacés. Le gouvernement a reculé sur la question de l'écotaxe à la suite des pressions conjuguées du patronat et des travailleurs.

Rappelons que l'écotaxe a été décidée sous la présidence Sarkozy, dans le cadre d'un consensus UMP-PS-EE-LV. La défense de l'environnement est ici un alibi de technocrates pour imposer un impôt indirect qui affectera terriblement les petites entreprises. Cet impôt sur les transports locaux ne règlera en rien le déréglage climatique et la fonte de l'Antarctique, dont les responsables se situent à un autre niveau. La FNSEA, qui s’est gavée des aides communautaires et a bénéficié du productivisme agroalimentaire, vient sans vergogne se raccrocher à cette révolte populaire. Mais cela n’enlève en rien la pertinence du combat des paysans contre l’écotaxe. Il existe au cœur du mouvement des Bonnets rouges une radicalité des petits contre un impôt injuste.

A la réflexion, la référence au mouvement de 1675 n'est pas usurpée. Dans un contexte de crise économique, le peuple, excédé par la pression fiscale de Louis XIV, avait refusé de nouveaux impôts sur le papier timbré et l'étain. N'oublions pas que le mouvement ouvrier et les républicains radicaux se sont historiquement opposés aux impôts indirects ciblés en fonction des professions et de la production, pour lui préférer la taxation directe progressive ciblant les riches et le capital. Comme la révolution française l'a démontré, être contre la fiscalité n'est pas en soi un acte réactionnaire, quand celle-ci est injuste et pénalise avant tout les travailleurs les plus précaires.



Expliquer

La manifestation de Quimper a vu la réactivation d'un vieux discours anti-Bretons. Ceux-ci ont été présentés dans les médias, mais aussi au sein de formations politiques de gauche, comme des individus réactionnaires, folkloriques, cléricaux, soumis et idiots (comme Bécassine), régionalistes, etc. Une hargne jacobine très 3e République s'est abattue contre les Bretons, dont on a naturalisé les caractéristiques les plus stéréotypées. Ces accusations outrancières sont grotesques. N'est-ce pas la « réactionnaire » Bretagne qui élit depuis trente ans un nombre record de candidats de gauche ? N'est-ce pas aussi la Bretagne qui a le plus résisté à la contamination des idées du Front national et de l'extrême droite ?

La rébellion populaire couve en Bretagne et ailleurs. Pourtant, nombre de commentateurs continuent de décrire les rapports entre groupes sociaux à partir de grilles de lecture désuètes. Le clivage gauche/droite, entendu comme le combat entre des forces politiques et syndicales identifiées à la droite et à la gauche est, dans le cas présent, estompé. Les Bonnets rouges mettent en scène un double clivage qui renvoie aux temps prérévolutionnaires de l’Ancien régime.

D'une part, nous assistons à la réactivation d’un clivage centre-périphérie (Paris-Bretagne), symbolisé par une fierté régionale incarnée par la présence importante des Gwenn-ha-Du dans le cortège. (Drapeau breton).

D’autre part, un autre clivage oppose les acteurs sociaux et économiques (les ouvriers, mais aussi les patrons) à une noblesse d’État nationale (celle des palais ministériels et des élus nationaux), qui fait payer au peuple des décisions fiscales injustes.

Le mouvement des Bonnets rouges est politiquement ambivalent et comporte des zones d’ombres importantes. Cependant, la gauche de transformation sociale serait bien avisée de l’aborder sans apriori idéologique. Les directions de partis doivent faire confiance à leurs militants locaux afin qu’ils entreprennent un travail de rapprochement avec les éléments progressistes de ce mouvement. Car sur nombre de ces bonnets rouge, il y a bien du rouge.

[1] Antonio Gramsci, Cahiers de prison, 10, 11, 12, 13, Paris, Gallimard, 1978, p. 410.
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Message  nestor Jeu 7 Nov - 18:02

"yannalan"
"FO est pas restée aux discussions cet après-midi. Ils ont envoyé Fabrice Le Restif, qui es tun proche de la F.A. et qui n'est poas très...diplomate, disons.. Comme dit Nadine Hourmant "putain des tables rondes on en a déjà fait, ce qu'on veut c'est du boulot""


C'est quand même intéréssant de l'écouter , et ce alors que FO , il me semble , était partie prenant a Quimper , quelques jours plus tard il est obligé de tirer un constat évident  

https://www.dailymotion.com/video/x16w2eo_le-06-novembre-2013-force-ouvriere-a-decide-de-quitter-la-reunion-autour-du-pacte-d-avenir-de-la-bre_news

"quand des patrons commencent a demander a des salariés de défoncer les portes des préfectures , il y a un mélange de genres .......Et nous on veut pas de mélanges de genres "

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Message  verié2 Jeu 7 Nov - 18:33


Philippe Marliére
Antonio Gramsci a écrit : « On ne peut pas choisir la forme de guerre qu’on veut, à moins d’avoir d’emblée une supériorité écrasante sur l’ennemi. »
Inutile d'avoir recours à Gramsci, Brecht est plus marrant. Qu'attendent Mélenchon et Laurent pour décréter la dissolution de la classe ouvrière en Bretagne et en élire une autre ?Laughing 

Et, à défaut de Gramsci et de Brecht, un peu de bon sens et de conscience de classe sont largement suffisants pour comprendre qu'il fallait être aux côtés des travailleurs à Quimper...

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Message  Roseau Jeu 7 Nov - 19:37

Le porte-parole du NPA a demandé d’exercer son droit de réponse
suite à l’article de Politis.fr publié vendredi soir :
« Poutou (NPA) manifestera à Quimper avec le patronat, le FN et les identitaires. »

Vous avez le droit d’écrire ce que vous voulez, c’est la liberté de la presse et on est archi pour. Vous avez aussi le droit visiblement d’écrire n’importe quoi, de traiter un sujet sans scrupule et du coup d’insulter des manifestants, des militants, des organisations politiques et syndicales. Pourquoi pas. Dans ce cas, je demande logiquement à utiliser mon droit de réponse.

En aucun cas le Npa et les autres participants à la manifestation de Quimper n’ont manifesté « avec le patronat, le FN et les identitaires ». Dans cette manifestation, contrairement à ce que vous affirmiez, il n’y avait pas de dirigeants du FN, il n’y avait aucun drapeau, ni banderole, ni slogan ni rien du tout pouvant identifier le FN. Les identitaires comme les réacs de la « Manif pour tous » n’étaient qu’une poignée. L’UMP n’était représentée que par une brochette d’élus (mais cela n’arrive-t-il jamais dans les manif de salariés ?) Le Medef en tant que tel n’était pas représenté, même pas à la tribune où des organisations patronales ont pourtant pris la parole.

Alors oui cette manifestation ne ressemblait pas aux manifestations habituelles. C’était une manifestation dominée par un sentiment régionaliste qui laisse la place à une participation très diverse socialement et politiquement. Mais cette manifestation était avant tout très majoritairement populaire, elle était l’expression d’une colère populaire contre la crise, contre les difficultés de vivre, contre la souffrance quotidienne. Ce sont des salariés (Gad, Doux, Tilly, Marine Harvest …), des chômeurs, des retraités, des jeunes, des militants CGT, du Front de Gauche, d’Attac, de l’UDB, de Breizhistance, des Alternatifs, des Zadistes de NDDL, du NPA … qui ont manifesté. Parmi les 30 000 personnes, il y avait bien sûr des paysans, des petits exploitants, des commerçants victimes de la crise ou solidaires.

Non cette manifestation n’était pas à l’initiative du Medef ou de la droite. Même si, c’est évident, il y a des tentatives de récupérer ou de dévoyer la colère des gens d’en bas. Il y a eu une volonté d’intoxication par le traitement médiatique de l’événement.

Pour rappel, à l’origine, c’est le Comité pour l’emploi de Carhaix qui a décidé d’organiser cette manifestation lors d’un meeting le 18 octobre. Un meeting de solidarité envers les salariés de Marine Harvest. C’est après l’action du 26 octobre que les « anti-écotaxes » ont appelé à poursuivre le mouvement le 2 à Quimper. Là effectivement, le message commençait sérieusement à se brouiller.

Il n’y avait pas de raison de déserter cette manifestation. C’était au contraire aux syndicats, aux associations, à la gauche radicale de tout faire pour que cette manifestation garde clairement un caractère anti-licenciements, anticapitaliste. Avec nos petits moyens, nous avons d’ailleurs constitué un pôle « gauche » dans le cortège avec les autres organisations présentes et nous étions les seuls à avoir des banderoles, des drapeaux en dehors des très nombreux drapeaux bretons. Et nous n’avons pas été vus comme des extra-terrestres, au contraire même.

Nous étions à notre place à Quimper : avec le bas peuple révolté mais aussi pour défendre une perspective progressiste et des solutions de gauche à la crise, pour faire entendre une voix anticapitaliste. Il s’agit tout simplement de construire concrètement une opposition de gauche au gouvernement pour ne pas laisser la droite, l’extrême droite ou le patronat prendre le contrôle du mouvement, ce qu’ils n’ont pas encore réussi à faire. Oui il y avait une bataille politique à mener. Dans cette manifestation et non pas à 70 kilomètres.

Pour finir : le NPA, avec ses militants de Carhaix, de Quimper, de Brest ou de Lorient en sait autant que vous sur la situation bretonne. Ce n’est pas la peine de se la jouer condescendant ou méprisant. Nous souhaitons évidemment que les désaccords politiques, les discussions autour de la nécessaire rupture avec le PS et son gouvernement libéral puissent se mener sans passer par le dénigrement ou l’insulte.

Philippe Poutou, le 6 novembre 2013
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Message  yannalan Jeu 7 Nov - 19:47

nestor a écrit:"

C'est quand même intéréssant de l'écouter   , et ce alors que FO , il me semble , était partie prenant a Quimper , quelques jours plus tard il est obligé de tirer un constat évident   



"quand des patrons commencent a demander a des salariés de défoncer  les portes des préfectures , il y a un mélange de genres .......Et nous on veut pas de mélanges  de genres "
Biens sûr que c'est intéressant de l'écouter, je ne blâme pas son attitude.Chez Tilly, c'est la CGT qui a été avec le patron.

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Message  verié2 Jeu 7 Nov - 20:40

Nestor
C'est quand même intéréssant de l'écouter , et ce alors que FO , il me semble , était partie prenant a Quimper , quelques jours plus tard il est obligé de tirer un constat évident
C'est une façon très équivoque de commenter ses propos. Il n'a pas tiré un constat de la manif de Quimper, mais de la table ronde où ont pris place toutes sortes de notables, politiciens et patrons. Sinon, ce qu'il dit me semble assez correct.

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