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Colère en Bretagne

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Colère en Bretagne - Page 9 Empty Re: Colère en Bretagne

Message  gérard menvussa Jeu 7 Nov - 20:47

verié2 a écrit:

Philippe Marliére
Antonio Gramsci a écrit : « On ne peut pas choisir la forme de guerre qu’on veut, à moins d’avoir d’emblée une supériorité écrasante sur l’ennemi. »
Inutile d'avoir recours à Gramsci, Brecht est plus marrant. Qu'attendent Mélenchon et Laurent pour décréter la dissolution de la classe ouvrière en Bretagne et en élire une autre ?Laughing 

Et, à défaut de Gramsci et de Brecht, un peu de bon sens et de conscience de classe sont largement suffisants pour comprendre qu'il fallait être aux côtés des travailleurs à Quimper...
Sans doute, Bertold Brecht est plus amusant. Mais Gramsci est plus pertinent : sa notion "d'hégémonie" est au centre du probléme qui nous est posé par ce mouvement social.
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Message  mykha Ven 8 Nov - 0:12

La manifestation du 2 novembre à Quimper : colère des manifestants, ambiguïtés des organisateurs


Les chiffres avancés, 15 000 ou 30 000, soulignent qu'il y avait beaucoup de monde à la manifestation de Quimper du 2 novembre dont le caractère populaire était indéniable. Les discours des organisateurs, relayés par la puissante installation sono gracieusement offerte par un patron, proclamaient la volonté de « vivre, travailler et décider au pays ».

Du côté des manifestants

Ils étaient venus en petits groupes ou en famille et peu de chose les distinguait les uns des autres. Seuls ceux de Marine-Harvest qui portaient des tee-shirts jaunes étaient clairement identifiables.
Il y avait des artisans venus avec leurs salariés, des routiers, des éleveurs, des salariés de divers secteurs, des chômeurs, des retraités. Une restauratrice expliquait qu'elle était là par solidarité avec les salariés licenciés. Un éleveur de poulets estimait être dans la même galère que les salariés. À un collègue qui pensait que Tilly-Sabco se serait mieux porté s'il avait été choisi pour reprendre Doux, il répondait que tous ne s'intéressent qu'à leur profit.
Parmi les rares banderoles, aucune ne s'en prenait aux licencieurs. À peine pouvait-on trouver « défendons les emplois ». Les drapeaux de FO étaient largement supplantés par une profusion de drapeaux bretons.

Du côté des organisateurs

Avant que ne démarre le défilé, Christian Troadec, le maire de Carhaix, s'est chargé d'organiser les prises de paroles. Sans jamais dénoncer les licencieurs, il s'est félicité d'avoir pu fédérer toutes les bonnes volontés pour que « la Bretagne » puisse mieux défendre l'emploi.
Les responsables du Medef et de la chambre de commerce, ceux des groupes agroalimentaires et de la grande distribution avaient choisi de ne pas s'afficher et de laisser le responsable de la FDSEA et divers porte-parole des petites entreprises occuper le devant de la scène.
Tous se félicitaient de cette union « au-delà des clivages partisans » et se présentaient comme les authentiques « acteurs de l'économie », à même de créer des emplois pour peu qu'on les laisse travailler. Les salariés menacés étaient cités, mais comme victimes de l'incurie des technocrates de Paris, et non de l'avidité de leurs exploiteurs.
Pèle-mêle, ont été dénoncés, l'écotaxe, mais aussi la concurrence étrangère, les « charges » qui « pèsent sur le coût du travail », les délais pour l'obtention des permis de construire, la prolifération des normes écologiques ou sanitaires.
Au bout du compte, la voix des salariés victimes de licenciements n'était guère audible. Le porte-parole de Gad a pu affirmer que, quelle que soit la situation économique, les emplois devaient être garantis. Le groupe Marine-Harvest a été clairement dénoncé en même temps que l'emprise de la finance sur l'économie. Quant au porte-parole des salariés de Tilly-Sabco, venus à la manifestation dans des cars affrétés par leur patron, il a fait le vœu qu'ils ne soient pas demain abandonnés par tous.

La représentante de FO a assorti sa dénonciation des licencieurs et du gouvernement, qui leur laisse toute latitude d'agir à leur guise, de critiques contre l'Europe et le dumping social. Tout en s'affirmant solidaire de la lutte contre l'écotaxe, elle a expliqué que l'exigence à faire valoir pour les salariés était que l'emploi soit garanti et les licenciements interdits, quitte au besoin à nationaliser les entreprises défaillantes.
De nombreux travailleurs étaient en tout cas présents dans la manifestation, inquiets pour leur emploi, cherchant une réponse à leurs problèmes. Ils voulaient manifester leur colère et avaient choisi de le faire là où cela leur semblait possible. Reste que l'issue n'est certainement pas dans une opération politique visant à présenter tout le problème comme un problème « breton », comme s'il n'y avait pas des patrons licencieurs et des ouvriers licenciés, bretons ou non, par ces mêmes patrons. Et comme si la crise et la façon dont les travailleurs la payent étaient une situation spécifiquement bretonne.

Correspondant LO
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Message  gérard menvussa Ven 8 Nov - 1:05

Point de vue du groupe "le militant"



Ecotaxe


Bretagne : les faits


C’est donc la préfecture du Finistère elle-même qui, sur ordre d’en haut, a fait démonter par les mêmes forces dites de l’ordre qui avaient gazé, blessé et arraché une main pour le défendre, le portique de Pont-de-Buis. Officiellement, pour le mettre à l’abri : la mise en œuvre des «écotaxes» est «suspendue», le portique est donc mis au frigo… pour ressortir quand ?


Ce samedi 2 novembre à Quimper, manifestation de masse. Se mettant en vedette, il y aura les hypocrites conseillers généraux UMP du Finistère, qui ont appelé à ce que «la Bretagne» soit «exonérée du dispositif écotaxe». Rappelons en effet que ce fameux dispositif, issu du «Grenelle» dit de l’environnement organisé par Sarkozy en 2007, a fait l’objet d’une union nationale «gauche-droite» caractérisée et caractéristique. Mais il y aura surtout la masse, le peuple, sans aucun doute, ceux qui se désignent aujourd’hui comme «les bonnets rouges». Dans bonnet rouge, il y a rouge.


Dans le processus explosif qui a conduit à la bataille du portique de Pont-de-Buis le samedi 26 octobre, et à la manifestation régionale de Quimper du samedi suivant, nous avons l’union de deux lames de fond sociale : celle des salariés contre les licenciements et celle des agriculteurs, petits patrons routiers, indépendants et petits patrons contre les taxes. Ce regroupement s’est cristallisé dans deux faits : le premier, déterminant, fut la présence importante des salariés de Gad le 26 octobre avec, en tant que telle, la section FO de l’entreprise.


L’autre fait caractéristique a été la formation du Comité de défense de l’emploi dans le centre-Bretagne, et il est politiquement intéressant de revenir sur le contexte qui a poussé à former ce comité, qui s’inspirait de l’expérience du Comité de défense de la maternité de Carhaix. Il s’agissait de réagir à l’annonce de la fermeture de la saumonerie Marine Harvest Kritsen à Poullaouen, 187 travailleurs en CDI et une centaine d’intérimaires, et, à 180 km à l’Est, de celle de Chateaugiron prés de Rennes, 125 CDI et une cinquantaine d’intérimaires. Richard Ferrand, député PS de la circonscription, n’avait pas été le dernier à dénoncer ces décisions du trust mondial du saumon (dont le siège social est à Oslo). On notera que ces fermetures programmées s’inscrivent dans la stratégie du trust, qui regroupe ses productions françaises sur Boulogne-sur-mer, avec le soutien local actif du ministre PS de la Pèche, Frédéric Cuvilliers, et veut régionalement en concentrer ce qui restera à Landivisiau avec l’appui de son maire UMP. L’action de défense de l’emploi chez Harvest Kritsen avait commencé en juin, le syndicat CGT de l’entreprise et le syndicat FO de l’abattoir Gad-SAS à Lampaul-Guimilliau s’étaient d’ailleurs associés (1). Mais très vite l’objectif de la section syndicale locale s’était rabattu sur la négociation des futures primes de licenciements, comme il arrive souvent aux sections d’entreprises qui sont systématiquement laissées isolées par leurs confédérations et fédérations et ressentent la difficulté de lutter seules pour l’emploi contre des firmes mondiales.

C’est suite au constat de cette apparente impuissance que quelques 70-80 personnes formaient le Comité de défense de l’emploi, qui refuse tous les licenciements dans la saumonerie et affirme vouloir les empêcher dans l’ensemble de l’agroalimentaire, à Poullaouen le 8 octobre, en l’absence de la CGT et avec le rôle tutélaire de Christian Troadec, maire de Carhaix, figure locale à l’origine du festival musical des Vieilles Charrues, dénonçant vigoureusement «les requins qui font du saumon» et exigeant une décision politique interdisant la fermeture des usines Harvest-Kritsen. C. Troadec est maire «gauche alternative» de Carhaix depuis 2001, il a au conseil régional rompu avec la présidence de Région PS en raison de la fermeture de la maternité de Carhaix, anime un regroupement régionaliste intitulé Mouvement Bretagne Progrès, impulse le financement public des écoles privées Diwan par les collectivités locales, et a souvent été allié aux Verts puis à EELV, tout du moins jusqu’à ce qu’il qualifie les «écotaxes» de «gabelle des temps modernes» et, comme l’UMP locale, en demande l’exemption pour la Bretagne (mais par pour les autres ! ), ce qui nous renvoie en effet au temps des gabelles (2).

L’appel à la manifestation du 2 novembre a été lancé par ce Comité rassemblant 600 personnes à Carhaix le vendredi 18 octobre. Dans la fumée de la bataille du samedi 26 octobre, le responsable des Jeunes Agriculteurs (CDJA) a appelé à tous se retrouver le 2 novembre à Quimper. Dans l’intervalle le gouvernement a «suspendu» la mise en place des écotaxes. José Bové, Noël Mamère, mais aussi bien des porte-paroles de la «gauche» officielle et convenue, y ont vu un nouveau recul devant les patrons du MEDEF et de la FNSEA, y compris ceux qui avaient participé à tous les «reculs» précédents. C’est en réalité un recul devant un risque très puissant de mobilisation de ceux d’en bas. Qui a obtenu la suspension des écotaxes ? Pas le MEDEF, qui ne la demandait pas, mais les émeutiers de samedi dernier !

Ces lignes sont écrites le 1°novembre. MEDEF, FNSEA, régionalistes, droite et extrême-droite se sont évidemment mis en avant sur le thème, notons-le, non de l’abrogation des écotaxes, mais de l’exception bretonne. Nul doute que dans toute la France gauche, extrême-gauche et antifas vont s’abreuver d’imageries effrayantes sur les terribles identitaires finistériens, camionneurs émettant des gaz d’échappements et de la fumée de gitanes, bonnets pourtant rouges distribués par le MEDEF ! Nul doute qu’ensuite et d’ores et déjà, tous les responsables, y compris ceux de la CGT, de la FSU, de Solidaires, du PCF, sans oublier le maire de Carhaix, ne se retrouvent avec la CFDT, le MEDEF, la FNSEA et les autres pour discuter «avenir de la Bretagne», «démocratie participative» et «développement durable» dans moult forums et ateliers, en relation avec le gouvernement, le Conseil régional et le CESER (conseil économique, social et environnemental régional), y chanter les mesures «modernes» et mener «le grand débat» appelé par l’illustre Jean-Marc Ayrault.


A propos, connaissez-vous la Glaz économie ? Glaz veut dire bleu en breton (3), et «Glaz économie», slogan phare du conseil régional, voudrait dire, selon les versions, économie verte et bleue : vert pour l’agro-alimentaire repeint en bio, bleu pour les maisons de retraite, ou vert, bleue et gris : dans ce cas vert a le même sens, mais bleu désigne la mer et gris, non les têtes grises mais «les cerveaux de la région, fer de lance de son développement» selon le président du conseil régional PS, Pierrick Massiot, exprimant par là sans nul doute l’idée qu’il se fait de lui-même. «Glaz Economie» ferait donc breton ; en fait, ça fait branché, patronalement et éco-durablement branché : cela même que le peuple est en train de vomir.


Le processus de mobilisation pour la manifestation de Quimper étant lancé, celle-ci aura lieu. L’union régionale CGT, suivie par la FSU et Solidaires, a décidé d’appeler à ne pas y aller et organise une sorte de contre-manifestation à Carhaix (dont le maire sera à Quimper ! ), à laquelle appelle également le PCF du Finistère. Accusant la manifestation de Quimper d’être récupérée par le MEDEF, l’Union régionale CGT déclare qu’elle est «orchestrée pour accélérer la dégradation sociale». Au niveau confédéral, la CGT a pris position en faveur du maintien des écotaxes. Choisissant de laisser le beau symbole des bonnets rouges au MEDEF, les unions régionales CGT, FSU et Solidaires proclament : «Le combat des bonnets rouges n’est pas celui des salariés.» Qu’en pensent les salariés du saumon à Carhaix invités par leur syndicat à se battre pour la prime de licenciement sans agir pour contraindre le pouvoir politique, par exemple par la réquisition, à interdire les licenciements ?


Pendant ce temps la CFDT (dont la Bretagne est un bastion et qui fut littéralement personne disparue dans tous les derniers évènements) condamne «les cris indécents des patrons qui ont le plus meurtri et la Bretagne et le corps de leurs salariés», désignant par là ceux qui iront manifester à Quimper le 2 novembre ; et pour qu’on ne croie pas pour autant que la CFDT condamne «les patrons», son communiqué s’empresse d’ajouter que «la voix des entrepreneurs et des producteurs qui anticipent, agissent, créent de l’emploi …» doit, elle, être entendue. Les heurts entre salariés dans l’entreprise Gad, sur ses différents sites, ont permis à la CFDT de déposer une plainte contre X qui semble viser les militants FO. Certains secteurs patronaux, comme les patrons de la pèche (qui ne sont pas connus pour être des «socio-participatifs» ! ) appellent eux aussi à ne pas manifester le 2 novembre.

Localement, le sentiment le plus répandu est que l’appel à la manifestation CGT-FSU-Solidaires (et PCF) de Carhaix et ceux de la CFDT et de divers secteurs patronaux à ne pas aller à Quimper tirent dans le même sens : celui du gouvernement. En concentrant les militants CGT, FSU et Solidaires à Carhaix, la CGT, la FSU et Solidaires ne surmontent aucune confusion et n’isolent pas la masse des salariés, qui vont aller à Quimper, des mauvaises fréquentations : la place de tout militant syndicaliste, CGT, FSU ou Solidaire, devrait être Quimper, avec la masse. L’UD FO, elle, participe à la manifestation de Quimper et, semble-t-il, au collectif pour l’emploi, tout en formant son propre cortège.

Un fait significatif pour finir : les salariés de l’usine de volaille Tilly-Sabco à Guerlesquin, apprenant ce jeudi 31 octobre que la direction (n° 2 européen de la volaille …) annonce la «suspension de l’activité» pour janvier prochain, arrêtent le travail et se rassemblent. Ils décident d’aller tous à Quimper samedi. Pas à Carhaix (ils passeront par Carhaix, c’est sur la route). Le mouvement social se dirige là et ceux qui le traitent de mouvement faisant le jeu du MEDEF sont ceux qui ont choisi de le livrer au MEDEF, ce qui d’ailleurs ne se produira pas car le mouvement est trop fort.

Ce qui se passe en Bretagne, c’est le mouvement réel. Au même titre que dans des dizaines d’entreprises, qu’avec les lycéens contre les expulsions, qu’avec les personnels de l’enseignement public, des collectivités locales, et les parents contre la casse de l’école au motif des «nouveaux rythmes». Le moment arrive ou, entre le mouvement réel et le gouvernement, il faut choisir.

Ne pas comprendre que le mouvement réel est là, qu’il est celui de la classe ouvrière, qu’il se développe contre le gouvernement, et pire l’insulter en l’accusant de «faire le jeu du FN», c’est signer son arrêt de mort morale pour quiconque se veut un militant de cette classe.

Nous avons chassé Sarkozy en 2012, mais pas pour ça :


Unité contre ce gouvernement !

Abrogation totale des écotaxes !

Pour un gouvernement qui fasse payer les capitalistes !
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Message  Prado Ven 8 Nov - 2:04

J'ai des doutes sur cette phrase de Philippe Marlière :
"La FNSEA, qui s’est gavée des aides communautaires et a bénéficié du productivisme agroalimentaire, vient sans vergogne se raccrocher à cette révolte populaire".
. Je crois qu'elle est pour le moins maladroite.
Cette année, lors des élections aux chambres d'agriculture, plus de la moitié des exploitants agricoles a voté pour les listes FNSEA-JA, la Confédération paysanne recevant moins de 20% des voix (et la Coordination rurale un peu plus). On peut dire que les gros exploitants se sont effectivement "gavés des aides communautaires". Mais pas les autres. Or je ne pense pas que seuls les gros exploitants adhèrent à la FNSEA et je ne suis même pas sûr que tous les dirigeants départementaux de la FNSEA appartiennent à cette catégorie. Sans doute les subventions devraient-elles être seulement  un complément au revenu des agriculteurs, ponctionné aujourd'hui par les profits des divers intermédiaires (commerce, industries agroalimentaires...) et ceux des fournisseurs d'intrants agricoles (aliments du bétail, engrais, produits phytos...) . Mais, pour le moment, les subventions ne servent pas à "gaver" la majorité des agriculteurs mais seulement à leur permettre de survivre, la moitié ayant un revenu inférieur au SMIC.

De même, est-il correct de dire que la FNSEA vient "sans vergogne se raccrocher à cette révolte populaire" ? Pourquoi n'y aurait-elle pas sa place aux côtés d'autres organisations d'agriculteurs ? Je ne tranche pas la question. Je crois que cela se discute.

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Message  yannalan Ven 8 Nov - 10:44

La FNSEA est effectivement le syndicat agricole pou un tas de raisons. Et oui, c'est varié. En cemeoment,il y a un très gros tirages entre les céréaliers, qui contrôlent au national et les FDSEA bretonnes où il y pas mal d'éleveurs laitiers et viande, au sujet des subventions reçues par lesdits céréaliers qui ont déjà des prix élevés qui retombent sur les éleveurs.
Merret et ceux du portique de Pont de Buis viennent d'un autre secteur, les légumiers du Nord Finistère. Ceux-ci nt une grosse coopérative la SICA de St Pol, qui contrôle la filière et son exportation. Ils ont mis en place une ligne de ferries et un train régulier vers l'Allemagne. Alors l'écotaxe pour encourager au transport ferroviaire et maritime, pour eux ça fait "double peine".

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Message  Marco Pagot Ven 8 Nov - 11:50

Et juste sur les Fdsea, en haute-corse, elle est dirigée par Joseph Colombani qui fait partie de la gauche du mouvement indépendantiste organisé dans Corsica Libera. Ceux qu'ils défendent, c'est les petites exploitations contre la spéculation foncière, contre les déclassements des zones agricoles, ils occupent des terres, ils défendent les circuits courts... Ce que ferait par exemple la conf' dans d'autres départements.
Je connais bien, il est du fium'orbu comme moi, j'ai été à l'école avec sa nièce et son fils (et d'ailleurs on a été dans le même club au foot avec son fils). Son fils qui est aujourd'hui maçon dans le coin, avec un bon discours de classe, qui a voté Poutou et qui est sympathisant du NPa. Ce qui m'avait surpris parce que je l'avais plus vu depuis des années et gamin c'était une vraie croix (définition de ce corsicisme: quelqu'un de vraiment con et chiant qui fait que des conneries...)...
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Message  yannalan Ven 8 Nov - 11:59

Oui c'est pas si simple, le chef FNSEA au niveau de Carhaix est néerlandais et éleveur laitier en bio.

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Message  Marco Pagot Ven 8 Nov - 12:28

Pendant que les grevistes de Marine Harvest ont accroché la banderole interdiction des licenciements du npa (sans les logos et c'est normal) sur l'usine occupée, la direction annonce l'acquisition de 26% de grieg seafood...
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Message  Invité Ven 8 Nov - 14:27

Le ministre n'a pas visité le Finistère finalement, de toute façon il y avais des ouvrier alors pour quoi se faire chié! D'autant plus qu'il vont perde leurs taf. J'en es un peut rien a foutre des portique ecco taxe quant c'est un investissement des outil agricole qu'il faudrait, mais ils en ont rien a foutre de pollué c'est vraiment la merde se mélange opportunisme des revendication umpiste identitaire et je ne sais quoi de bonnet rouge. J'ai un peut l'impression que les licencieux manifeste avec les licencier de Paris.

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Message  yannalan Ven 8 Nov - 15:57

UMPistes identitaires? et puis quoi encore ?

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Message  verié2 Ven 8 Nov - 16:41

Mykha
Lutte ouvrière
La manifestation du 2 novembre à Quimper : colère des manifestants, ambiguïtés des organisateurs
Encore une fois, Mykha, tu t'acharnes à souligner dans l'article de LO tous les aspects négatifs. Des aspects négatifs un peu exagérés semble-t-il d'ailleurs. ("Semble", car je n'y étais pas...) Par exemple, il y avait au moins la banderole du NPA pour dénoncer les licenciements et au moins une banderole des salariés d'une entreprise attaquant clairement les patrons.

Ce qui compte, c'est ce que souligne LO dans un autre article, mis en ligne plus haut aussi. Il fallait être présent aux côtés des travailleurs à Quimper.

Personne ne conteste des ambiguités, mais celles-ci ont été largement amplifiées par les médias. Par ailleurs, on peut tout de même noter que, quand les syndicats organisent des journées d'action sans lendemain avec des défilés plan-plan, ni LO ni le NPA ne sont très critiques. Ils se contentent généralement de dire :"Les travailleurs ont montré etc, mais ça ne suffira pas". Et pourtant ces manifs sont tout aussi ambigues que celle de Quimper, même s'il n'y a ni patrons, ni paysans, ni commerçants ! La principale ambiguité, c'est la manipulation par les directions syndicales. Une manipulation moins évidente aux yeux de tous que celle des patrons et des notables, et d'autant plus dangereuse.

Et, pour reprendre un exemple plusieurs fois cité, quand Arlette a manifesté aux côtés de Nicole Guedj et d'autres réacs contre le foulard islamique, LO n'a pas parlé de l'ambiguité de cette manif...

Donc, avant de dénigrer sans arrêt la manif de Quimper et la mobilisation populaire, il faudrait peut-être réfléchir un peu aux caractères de bien d'autres manifs passées.

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Message  Prado Ven 8 Nov - 17:38

Dans un premier temps, cela m'a agacé que, dans l'article de LO, Mykha ait systématiquement mis en gras les aspects négatifs de la manif de Quimper. Mais, finalement, je trouve cela utile. Car, comme il l'a écrit, "c'est une chose de diffuser des articles ou des tracts s'adressant aux travailleurs et aux militants ouvriers, en tentant de tirer vers le haut les mobilisations et de chercher à donner des perspectives.C'en est une autre, et c'est ce que nous tentons de faire ici, d'échanger et débattre à partir d'analyses de la situation, des limites et des confusions des mouvements en cours".
Ce qui m'ennuie davantage, c'est que l'article de l'hebdo du NPA, peut-être par manque de place, jette une lumière uniformément rose sur la manif de Quimper, car cela n'aide pas à réfléchir.

Un point de vue fort contestable, mais stimulant : celui d'un militant brestois de la GA :
http://www.gauche-anticapitaliste.org/content/en-bretagne-lurgence-est-de-comprendre-et-prendre-linitiative

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Message  verié2 Ven 8 Nov - 18:02

Prado
Ce qui m'ennuie davantage, c'est que l'article de l'hebdo du NPA, peut-être par manque de place, jette une lumière uniformément rose sur la manif de Quimper, car cela n'aide pas à réfléchir.
Deux caractéristiques inverses traditionnelles de LO et de la LCR/NPA.
Pas encore lu l'article auquel tu fais référence. Toutefois, à mon avis, dans le bilan, c'est tout de même le caractère massif de cette révolte qui prime, donc le positif l'emporte largement sur le négatif.

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Message  Marco Pagot Ven 8 Nov - 18:08

Il peut faire des constats justes, mais j'ai l'impression qu'au final, il se contente de commenter et de distribuer les bons points. Je vois pas vraiment de perspectives dans ce texte, a part un il faut que le mouvement ouvrierfasse une manif dans le finistère. Comment tu fais en sorte que cette manif ait lieu ? Quels mots d'ordre ? Quelle coordination, comment construire l'unité ouvriers-paysans-travailleurs indépendants sans être dépendants de Troadec, des patrons et autres réacs ? Il botte un peu en touche.

C'est bien parce que j'ai pas de réponses que j'en cherche en lisant différents textes de différents courants... Et là je suis déçu...

Le mieux à mon sens serait que les marine harvest appellent et poussent a une manif centrale et unitaire contre les licenciements, mais bon au delà de ça, de cette banalité, j'ai pas non plus de réponses...

Edit: en fait j'ai l'impression d'être à une énième conférence d'attac sur la protection sociale. C'est très descriptif, on apprend des choses... Mais au final, il ressort rien pour se mobiliser.
C'est un peu comme si en guise de texte d'orientation, on adoptait un simple rapport politique sur la situation.
Aucune piste sur le "on fait quoi maintenant ?"
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Message  Prado Ven 8 Nov - 20:39

verié2 a écrit:
Toutefois, à mon avis, dans le bilan, c'est tout de même le caractère massif de cette révolte qui prime, donc le positif l'emporte largement sur le négatif.
Absolument. Ce qui gâche le succès de cette manifestation, c'est moins ses aspects négatifs que l'image qui en est donnée à l'échelle nationale.
Certains savent ce qu'ils font en participant à un véritable bourrage de crâne. C'est le cas de Mélenchon, qui s'obstine, sur son blog (et hier dans un meeting) à mentir de manière éhontée en affirmant qu'elle fut "convoquée par le MEDEF, l’UMP, les évêques, le Front national, les régionalistes identitaires", tout en donnant un coup de griffe au NPA(*).
D'autres, tout simplement, n'arrivent pas à comprendre ce qui s'est passé à Quimper, car cela sort de leur cadre d'analyse. A ce sujet, le site de La Commune publie un texte intéressant de Philippe Poutou, dont je me contente de reproduire un extrait particulièrement pertinent  (il provient d'un document interne du NPA)  :
"Cette manif n’est pas une manif classique, syndicale avec les militants habituels, avec les formes habituelles. Ce n’était pas le « peuple de gauche » dans la rue, c’était le peuple tout court. Des gens en colère, victimes de la crise, de milieux sociaux divers (paysans, ouvriers, petits exploitants, milieu rural …). Même du côté des ouvriers c’était très divers, pas habituel, une conscience de classe très variée, des boites en lutte très peu syndicalisées pour certaines, très peu Cgt pour l’essentiel … On avait un prolétariat tel qu’il est en vrai et pas idéal du tout.  »
------------------------------------------------------------
(*) "Il y a bien sûr ceux pour qui la seule injonction régionaliste est un label de qualité suffisant. Ceux-là voient dans cette nouvelle ligne d’horizon une garantie permanente de bonne fin. C’est ce qu’a fait le NPA. Je le regrette beaucoup. L’absurdité de la situation ne le retient pas davantage que l’affaire de sa candidate voilée ne l’avait retenu. Même cause, même effet : l’exaltation en faveur de la place publique des particularismes culturels conduit tout droit à l’indifférence sur les contenus qu’ils portent. Le NPA admire les drapeaux des régionalistes, ce qui est bien son droit. Mais pas au point, selon moi, de se moquer de savoir si celui qui le porte est un évêque, un membre du Front national, du MEDEF ou de l’UMP". Source :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/11/06/apres-quimper-avec-mon-foulard-rouge/#more-18445[/quote]


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Prado

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Message  mykha Sam 9 Nov - 2:42

La manifestation à Carhaix

La CGT Bretagne, suivie de la FSU et Solidaires, a décidé le 30 octobre d'appeler à une manifestation à Carhaix le 2 novembre, au même moment que celle de Quimper. La raison était de ne pas mélanger les revendications des salariés avec celles des patrons bretons... mais il est aussi évident que la CGT ne voulait pas participer à une manifestation de Quimper jugée trop antigouvernementale.
La manifestation a rassemblé 1 400 personnes, essentiellement du milieu CGT. Il y avait des délégations de salariés de Marine-Harvest et de Tilly-Sabco. Le Parti communiste, derrière la banderole du Front de gauche « l'humain d'abord », assurait la plus forte présence politique. Il y avait aussi un cortège d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), qui avaient évidemment choisi ­Carhaix en tant que défenseurs de l'écotaxe.
Lutte Ouvrière a participé à cette manifestation avec le souci de dénoncer, bien sûr, le patronat, mais aussi le gouvernement à son service, avec des slogans sur pancartes :
« Non à l'écotaxe, qui frappe surtout les petits. Faire payer sur leurs profits les grandes entreprises du transport, de l'agroalimentaire et de la distribution » ;
« La seule fiscalité juste, c'est la suppression des impôts indirects et le paiement de l'impôt sur les seuls revenus du capital ». ;
« Licenciements : le gouvernement laisse faire et aide le grand patronat dans son offensive contre les travailleurs. Ne comptons que sur nos luttes ! »
« Contre le chômage, une seule solution : interdiction des licenciements, répartition du travail entre tous avec maintien du salaire ».
Bien des manifestants étaient curieux de lire ces slogans ainsi que le tract distribué.
C'était aussi l'occasion de discuter avec certains militants, désorientés « de voir des ouvriers derrière leurs patrons », de la nécessité de défendre une politique indépendante pour les travailleurs.

Correspondant LO
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Message  verié2 Sam 9 Nov - 9:46


Lutte Ouvrière
C'était aussi l'occasion de discuter avec certains militants, désorientés « de voir des ouvriers derrière leurs patrons », de la nécessité de défendre une politique indépendante pour les travailleurs.
C'est un raccourci douteux, même s'il est mis entre guillemets. Car on leur a ressassé que les ouvriers étaient derrière les patrons à Quimper. Heureusement, un autre article de LO mis en ligne plus haut donne tout de même un son de cloche différent.
Philippe Poutou
"Cette manif n’est pas une manif classique, syndicale avec les militants habituels, avec les formes habituelles. Ce n’était pas le « peuple de gauche » dans la rue, c’était le peuple tout court. Des gens en colère, victimes de la crise, de milieux sociaux divers (paysans, ouvriers, petits exploitants, milieu rural …). Même du côté des ouvriers c’était très divers, pas habituel, une conscience de classe très variée, des boites en lutte très peu syndicalisées pour certaines, très peu Cgt pour l’essentiel … On avait un prolétariat tel qu’il est en vrai et pas idéal du tout.  »
Cela me semble en effet très pertinent.

verié2

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Message  Copas Sam 9 Nov - 11:30

Hum, sur le caractère positif de la situation c'est assez compliqué tant que n'émerge pas des progrès en matière d'organisation de masse des travailleurs, en matière de coordination et de solidarité de classe.
On a vu que l’initiative de Carhaix était désastreuse car elle divisait le camp de classe et laissait le champ libre à des directions de petits patrons et paysans à Quimper.

Sur Quimper, nous avons vu une masse de travailleurs avec des cortèges d'entreprises étêtée et ne pouvant présenter une coordination puissante et donc une légitimité capable de parler d'une voix plus puissante sur la scène nationale que celle des directions de petits patrons et paysans présents ce jour là.

Les intérets du grand patronat s'expriment plus purement dans le gouvernement de gauche (et précédent) et ses soutiens, dans les montages financiers pour engranger de la tune sur le virage "écolo". Pile je gagne, face tu perds , c'est le slogan de la grande bourgeoisie et des grandes entreprises en matière d'écologie (on y reviendra plus tard).

Par ailleurs, comme le disait LO, il faut quand même noter que les revendications à Quimper sur l'ecotaxe étaient  petite-patronales et paysannes , des "petits" du patronat, « Non à l'écotaxe, qui frappe surtout les petits. Faire payer sur leurs profits les grandes entreprises du transport, de l'agroalimentaire et de la distribution »  pour citer.

Les petits patrons et la petite paysannerie ont su se coordonner et porter leurs revendications .

La classe ouvrière n'a pas su s'organiser centralement et n'a pas fait émerger ses revendications, c'est toujours un invraisemblable boite par boite dans lequel se complaisent les directions syndicales dans leur guéguerre entre eux et leur volonté de ne pas présenter un front uni face au gouvernement des patrons et aux patrons eux-mêmes.

Nous en sommes là et ça continue (pour hier) des secousses sociales en Bretagne de ces derniers jours en survolant la Bretagne.

* Maël-Carhaix. Inquiétude des salariés de l’abattoir Les salariés de l’abattoir de Penalan se sont rassemblés devant leurs entreprises avec le soutien de la CGT, ce vendredi 8 novembre.

Inquiétude des salariés de l’abattoir de Penalan, à Mael-Carhaix. Ce vendredi, à 13 h, ils se sont rassemblés devant leurs entreprises avec le soutien de la CGT, syndicat majoritaire. Une manière pour eux d’exprimer leurs craintes liées au fait que le tribunal de commerce de Saint-Brieuc doit statuer sur l’avenir de l’abattoir de Saint-Caradec. Comme ils sont sur le même marché, leur crainte est de voir les clients happés par Saint-Caradec, condamnant par le fait Maël-Carhaix. « Nous, on ne demande pas des sous, on veut des dindes », clament les salariés qui constatent que l’approvisionnement actuel vient de Pologne.
* Alcatel. Les salariés barricadent leur entreprise à Orvault Les salariés d’Alcatel ont érigé une forteresse pour bloquer le site d’Orvault.

« Êtes-vous prêts à rentrer en résistance ? », interpelle Gaël Clément, délégué CFDT à Alcatel. Murs de sacs de sable, guérites… près de 250 salariés, pratiquement la moitié des effectifs, ont érigé une forteresse autour du site d’Orvault hier matin.
Ils exigent que leur direction revienne sur sa décision de fermer le site en 2015. Les ingénieurs ont été informés de la suppression de 128 emplois dès l’an prochain. Et 228 seraient transférés à Lannion ou en région parisienne à Villarceaux. Le reste serait vendu.
« Il faut dire clairement les choses. À Orvault, c’est 500 emplois qui disparaissent au final », insiste Daniel Rondeau, délégué CGT.
Les salariés attendent de pied ferme la venue du leur grand patron à la fin du mois.
* Une partie du personnel de l’entreprise de transport Transeo, sur la zone de Kergaeric à Pont-de-Buis, a débrayé ce matin.

La vingtaine de salariés présents sur le site réclament le paiement de leur salaire d’octobre, toujours pas viré malgré la réception des bulletins de salaire, le paiement des heures de nuit en septembre, les coupures successives de cartes téléphone ou de péage d’autoroute, etc. Une délégation est reçue ce vendredi matin par le PDG René Legrand.

L’entreprise compte une cinquantaine de salariés et une quarantaine de camions. Installée depuis six mois à Pont-de-Buis, elle était auparavant basée à Quimper sous le nom de Frigo-Express.
- Marine Harvest. Des salariés de Landivisiau et de Plouénan soutiennent les grévistes de Poullaouen

Le blocus du site Marine Harvest se poursuit à Poullaouen (29) près de Carhaix. Depuis lundi , les salariés de l’usine de saumon fumé, dont la fermeture est programmée fin mai 2014, se relaient nuit et jour pour interdire l’accès au site, bloquant ainsi la production. Ce matin, ils ont reçu le soutien de salariés de Marine Harvest des sites de Landivisiau et de Plouénan. En signe de solidarité avec leurs collègues poullaouennais , ils sont entre 60 et 80 selon les représentants syndicaux, à faire grève aujourd’hui.

* 1500 lycéens à Rennes contre les expulsions

1500 manifestants ont défilé, hier, dans les rues de Rennes pour s'opposer aux reconduites dans leur pays des jeunes étrangers en situation irrégulière scolarisés en France. Une belle manifestation. Des provocations policières l'après midi.

* grève des sage-femmes

La Bretagne a été représentée par de grosses délégations à la manif des sage-femmes à Paris qui a réunit 6000 travailleuses de la professions.
Notamment une centaine venues groupées des Côtes d'Armor.

* Hopital de St Brieux

Mouvement des sage-femmes mais aussi les secousses autour des urgences et des grèves rampantes  Les personnels de nuit du service des urgences, infirmiers et aides-soignants concernés. .
* Rythmes scolaires, l'appel à la grève le 14 novembre
Les organisations départementales CGT, CGT Educ’action, FNEC‐FP‐FO, SPS‐FO, SUD‐ Éducation, réunies en intersyndicale le 06 novembre 2013, appellent l’ensemble des personnels du 1er degré ainsi que les personnels des collectivités territoriales, animateurs, éducateurs territoriaux, enseignants artistiques territoriaux et ATSEM, à faire grève le jeudi 14 novembre 2013.
* Deuxième préavis de grève en l’espace de dix jours, la CGT du Sdis 29 (Service départemental d’incendie et de secours) passe à la vitesse supérieure.

http://npa29.unblog.fr/2013/11/06/sapeurs-pompiers-en-greve-pour-davantage-de-moyens-lt/
Brest, Quimper, Morlaix, Concarneau, Douarnenez… Les principales casernes du département sont en service minimum et les sapeurs-pompiers ont commencé à alerter les élus et la population au moyen de banderoles, comme à Brest avec le message : « En grève pour votre sécurité ».
* Grève de la cinémathèque de Bretagne  
Au menu les conditions de travail dégradées et un directeur contesté...
* Grève des agents de surveillance de la voie publique (ASVP), à Rennes
"Nous souhaitons exprimer notre ras-le-bol concernant les quotas de PV qui nous sont demandés, les sanctions, les convocations régulières si les quotas ne sont pas faits", explique un communiqué de la section syndicale CFDT de Rennes.
* Quintin. Les salariés de Guyader gastronomie en grève

Une partie de la centaine de salariés de l’entreprise de salaison Guyader gastronomie de Quintin (Côtes-d’Armor) sont en grève. Ils protestent contre la sanction dont un de leurs collègues fait l’objet.

Selon Annie Calvary, déléguée départementale de la CGT qui les a rejoints, un mouvement de grève avait déjà eu lieu au printemps pour protester contre les conditions de travail difficiles dans cette entreprise de Quintin.

* Pas de JT sur France 3 Bretagne le 7 novembre, il y a grève des personnels

Tous les programmes de France Télévisions ont été perturbés par un mouvement de grève national à l'appel  de l'ntersyndicale (CGT, CFDT, FO, SNJ). En cause, le plan de départ volontaires par la direction dans un contexte de crise, entre cure d'austérité et échecs d'audience.

* Grève à l'hôpital de Port-Louis-Riantec en signe de protestation contre les conditions de travail (8 Nov.)


Après la révolte des bonnets rouges, celle des bonnets blancs !
Jeudi, en début d’après-midi, les personnels CGT de l’hôpital de Port-Louis-Riantec ont profité de la venue du directeur de l’agence régionale de la Santé. Agents et infirmiers ont débrayé pendant cinquante minutes sur le site de Port-Louis.

« Pas assez de remplaçants »

Les personnels estiment qu’ils « ne sont plus en capacité de soigner correctement les résidents » et que « leurs conditions de travail ne cessent d’empirer ». Ils demandent « la mise en place de remplaçants pour les absences temporaires ».
* Appel du MPCL de Rennes à ne pas payer les impôts locaux

MCPL Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte
Le MCPL vous propose un dépôt collectif de demande de dégrèvement de la taxe d’habitation.
http://www.rennes-info.org/Nous-ne-paierons-pas-la-taxe-d

* Carhaix, Marine Harvest, l'union retrouvée (lt) dans Carhaix Kreiz Breiz marine-h


A l’appel du comité pour le maintien de l’emploi en Centre-Bretagne, 250 personnes se sont réunies, hier soir, devant Marine Harvest, à Poullaouen. L’heure était au rassemblement.
http://npa29.unblog.fr/2013/11/09/carhaix-marine-harvest-lunion-retrouvee-lt/
* Syndicat Interprofessionnel des Travailleurs en Formation, membre de la fédération Solidaires Etudiants
Rassemblement samedi 9 novembre à 14h place de la mairie de Rennes


Suite à la loi Fioraso du 22 Juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche, la gratification des stages s’étend désormais aux collectivités territoriales et à la fonction publique hospitalière.

Alors que nos futurs employeurs se désengagent de nos formations (attribution de stages + gratifications), nous réaffirmons : la suite :  http://www.rennes-info.org/Mobilisation-nationale-des
etc...
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Message  verié2 Sam 9 Nov - 12:26

Copas
La classe ouvrière n'a pas su s'organiser centralement et n'a pas fait émerger ses revendications,
Certainement, mais ça n'a rien de nouveau, à moins de considérer que les journées d'action sans lendemain et les manifs promenades des syndicats, que nous connaissons depuis des décennies,  correspondaient à une organisation centrale...

Quand nous voyons que la CGT et le comité de grève de PSA dirigés par l'extrême-gauche n'ont même pas tenté sérieusement de mettre sur pied une coordination et d'y appeler l'ensemble des travailleurs en lutte contre les licenciements, comment pourrait-on le reprocher à des syndicalistes "de base" plongés brutalement dans l'action par l'offensive patronale ?

Les luttes que tu as recensées sont impressionnantes par leur nombre et leur diversité. Leur coordination est en effet le problème essentiel aujourd'hui. Nous pouvons être certains que les directions syndicales comme les forces patronales et les politiciens régionalistes feront tout pour s'y opposer. Mais la lutte ne fait que commencer.

verié2

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Message  Copas Sam 9 Nov - 13:05

verié2 a écrit:
Copas
La classe ouvrière n'a pas su s'organiser centralement et n'a pas fait émerger ses revendications,
Certainement, mais ça n'a rien de nouveau, à moins de considérer que les journées d'action sans lendemain et les manifs promenades des syndicats, que nous connaissons depuis des décennies,  correspondaient à une organisation centrale...
Effectivement il n'y a rien de nouveau et ça met le doigt sur une question d'organisation.

Là nous avions un mouvement global naissant en Bretagne, qui aurait pu déboucher immédiatement sur une grève générale régionale. Celui-ci a été sabré par les directions syndicales et récupéré en partie par les directions de petits-patrons et paysannes.

Mais c'est plus dans la capacité de centralisation de petits patrons et de paysans (souvent petits , voir les stats) qu'apparait en creux le problème de l'incapacité du mouvement ouvrier à se doter de formes d’organisation centralisées et contrôlées par les bases, qui puissent coordonner la bataille. La centralisation de tous les obstacles (directions syndicales diviseuses, petite-patronales, paysannes,...) met en relief la cruauté de la désorganisation et l'indiscipline en haut du mouvement ouvrier, et la désorganisation dans leur masse des travailleurs. Il y a un problème en haut (les directions) et un problème en bas (la désorganisation).

Le point positif c'est que contrairement au discours lancinant à gauche et dans l'extrème gauche (du NPA à LO), c'est que le potentiel de révolte existe et est extrêmement important, il peut attirer à lui de grandes masses de précaires et de personnes isolées des couches populaires , nous en avons là la preuve (une nouvelle fois). Cette preuve était apparue en filigrane en 2010 lors du mouvement des retraites, elle est apparue en Espagne et au Portugal, et récemment semble commencer à apparaitre en Italie, pays qui ont des structures comparables, une histoire proche, un mouvement ouvrier comparable, des masses de jeunes précaires instruits et communicants et des évolutions de la crise comparables.

Nous n'avons dont aucune surprise à voir ce potentiel de révolte s'exprimer là, quiconque est dans la classe ouvrière et pas enfermé dans sa tour d'ivoire le sait , la haine et la colère sont immenses.

Reste à travailler pour que cela aille dans le bon sens.

L'importance de l'implantation dans les entreprises de groupes de travailleurs révolutionnaires, coordonnés dans un parti, travaillant à reconstruire les organisations de masse des travailleurs

Quand nous voyons que la CGT et le comité de grève de PSA dirigés par l'extrême-gauche n'ont même pas tenté sérieusement de mettre sur pied une coordination et d'y appeler l'ensemble des travailleurs en lutte contre les licenciements, comment pourrait-on le reprocher à des syndicalistes "de base" plongés brutalement dans l'action par l'offensive patronale ?

Les luttes que tu as recensées sont impressionnantes par leur nombre et leur diversité. Leur coordination est en effet le problème essentiel aujourd'hui. Nous pouvons être certains que les directions syndicales comme les forces patronales et les politiciens régionalistes feront tout pour s'y opposer. Mais la lutte ne fait que commencer.
Pas tant impressionnantes, c'est juste un survol rapide et très très fragmentaire sur le net d'une vingtaine de minutes sur ce qui c'est passé ces derniers jours en Bretagne.
Ca illustre simplement qu'il existe un puissant fond social de résistance et de luttes en France qui perdure. Il est peut-être moins important qu'avant et avec moins de grèves (donc moins répertorié sur les stats), il est dispersé et atomisé dans les médias locaux, inexistant dans les médias nationaux, mais il existe et n'est pas spécifique à la Bretagne.

Ce n'est donc pas l'activité de notre classe qui manque et nous avons là la matière première de nos combats avec nos camarades de travail.
Mais ça met le doigt sur les problèmes rencontrés par les organisations du mouvement ouvrier. Ces questions d'organisation de masse doivent être traitées.
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Message  Invité Sam 9 Nov - 13:10

Les analyse existe, met les patrons conservateurs tienne a leurs business.

Il y avait eu des analyse qui convergeait sur l'agro alimentaire, elle privilégier tous les circuit cour se qui aurait évité un peut le scandale de la viande de chevale pour faire court (je passe sur le problème qui consiste a considéré que l'alimentation est une marchandise comme les autre, et qui fait que c'est un coursier en bourse qui es a l'origine de se business scandaleux de la viande de cheval).

Le problème Breton viens du refus des patron d'investir dans des outil plus "écologique", alors c'était peut être a la région de mette des sous. La bouffe est entre les main de mafieux, que se soi la viande ou les céréales c'est la magouille comme la révélé l'affaire des abattoir en Pologne, et a qui des escroc boursier commandait de la viande de cheval acheté moins cher que la viande de bœuf, et vendu au prix du bœufs (je ne pense pas que les abattoir polonais soi responsable de l'escroquerie, il vendait du cheval étiqueté viande de cheval, l'escroquerie viens des fournisseur je pense).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fraude_%C3%A0_la_viande_de_cheval_de_2013

La solution de l'alimentaire est connue depuis longtemps pour stoppé la spéculation, ceux qui ont tenté l'aventure des circuit cour ont vue leurs bénéfice augmenter, en plus que leurs travail était valorisé, et dépendant des prix du marché qui acheté en dessous du prix tolérable pour les paysans. Il y a aussi une baisse de fréquentation des magasin comme l'idole, il es dommage que les industrielle comme le gaulois n'est pas amélioré leurs produits, le poulet en batterie c'était dégueulasse, et les industrie vont s'orienté vers une alimentation de viande cellules souches.
http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/384446/le-premier-hamburger-cree-a-partir-de-cellules-souches-est-goute-a-londres

http://www.20minutes.fr/sciences/1207155-20130806-viande-in-vitro-encore-loin-assiettes

Du coups la il s'agirait de se débarrasser des éleveurs, les usine qui fabriquerait c'est produit bien attendu serait moderne et aurait besoin de un ou deux salarié pour un maximums de profits.

Pour moi il y a pas de solution si ont met pas dans les négociation les solution écologique, c'est pas soi l'un soi l'autre et ça coûte cher.

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Message  Copas Sam 9 Nov - 13:12

Vérié :

Les luttes que tu as recensées sont impressionnantes par leur nombre et leur diversité. Leur coordination est en effet le problème essentiel aujourd'hui. Nous pouvons être certains que les directions syndicales comme les forces patronales et les politiciens régionalistes feront tout pour s'y opposer. Mais la lutte ne fait que commencer.
Jettes un coup d’œil sur le fil Postal International des Actualités internationales du site où un camarade recense les conflits à la poste ces derniers temps :

https://forummarxiste.forum-actif.net/t3170-postal-internationnal#78100

Pour résumer :
40 luttes locales
4 grèves départementales
36 départements touchés
40 luttes locales
4 grèves départementales

etc...

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Colère en Bretagne - Page 9 Empty un excellent texte d'un camarade d'ATTAC Quimper

Message  Germain Sam 9 Nov - 15:33

Après les manifs de Quimper et de Carhaix du 2/11, que faire ?


Eh oui, les salariés étaient très nombreux à Quimper ce samedi 2 novembre. Oui, le Groupement Local
Attac Quimper était aussi à cette manif, et non à celle de Carhaix, à côté des travailleurs de Gad, de Doux,
Boutet-Nicolas, Marine Harvest, Tilly, etc. A Quimper, il y avait des milliers d’ouvriers, pas que des paysans
ou des patrons, mais aussi des artisans, des marins, des retraités, certains en familles et beaucoup,
beaucoup de jeunes. A Quimper, outre Attac, il y avait également les Alternatifs, le NPA, l’UDB, des
drapeaux de la FSU, des militants de la CGT, de Solidaires, des militants communistes, des anti-Nddl, etc …,
bref de très nombreux citoyens qui avaient voté Hollande et qui attendent toujours un changement qui ne
viendra pas. Les médias ont insisté lourdement sur le FN et les identitaires dont la présence était
insignifiante, ainsi que sur les quelques heurts avec les forces de l’ordre.
Michel Soudais (Politis.fr du 1/11), avant de titrer « Poutou avec le patronat, le FN, les identitaires » aurait
dû se renseigner : le communiqué de la CGT Bretagne a-t-il eu l’aval de la FSU et de Solidaires des 4
départements bretons ? Dans le Finistère, Solidaires et FSU n’ont opté ni pour la manifestation de Carhaix
ni pour celle de Quimper, laissant leurs adhérents libres de choisir. Le Front de Gauche 29 a appelé très
tardivement (le 31/10) pour Carhaix, alors que ses groupes locaux, en phase depuis plusieurs mois avec les
salariés en lutte pour l’emploi, étaient plutôt favorables pour Quimper. Les militants quimpérois du PG,
n’en déplaise à Mélenchon, étaient aussi à Quimper. Les manifestants quimpérois se souviendront de sa
déclaration ressentie comme méprisante à leur égard. Ce n’est pas avec de tels propos que le PG et le Front
de Gauche local vont se consolider, s’élargir, se crédibiliser.
L’absence de véritable coordination au niveau régional et départemental entre syndicats, partis, collectifs
et associations n’ont pas permis de constituer un front et une stratégie cohérente de soutien aux luttes
pour l’emploi en Bretagne. Oui cette absence de stratégie de la gauche syndicale et politique pose
question, autant et sinon plus que les reculades du gouvernement social-libéral en place. Peu est mis en
oeuvre par les ténors régionaux et nationaux des syndicats et partis de gauche pour combattre les mesures
libérales (ANI, retraites, fiscalité injuste…) de la majorité présidentielle PS-EELV, et d’un gouvernement qui
poursuit les basses oeuvres du précédent contre lequel nous avons lutté avec force et détermination.
Beaucoup de militants locaux d’Attac observent que dans les organisations syndicales et politiques nous ne
vivons plus dans le même bateau : certains sont dans des cabines avec vue sur la mer pendant que d’autres
sont dans la soute, à trimer. La lutte des classes n’est pas morte comme l’antagonisme «capital-travail ».
Face à un patronat décomplexé, breton ou autre, responsable de la crise, face à la pénétration des idées
d’extrême droite dans les usines, les campagnes, les quartiers, il faut être présent là où se trouve le peuple.
En organisant la contre-manifestation de Carhaix le samedi 2/11, ses organisateurs ont laissé la voie libre
aux orateurs réactionnaires et conservateurs présents à Quimper, à l’exception des porte-parole de la CGT
marins et de FO dont les discours ont été corrects.
A Quimper, après consultation de ses militants, Attac est cosignataire avec les Alternatifs et le NPA d’un
appel pour la manif de Quimper et d’un tract (cf. ci-joint) fort bien accueilli par tous ceux qui souffrent et
subissent l’austérité, le chômage et la misère. N’en déplaise aux censeurs, nous ne sommes pas des ânes
manipulés par la carotte et le bâton, nous ne sommes pas des esclaves de nos maîtres, ni les émissaires
d’une quelconque mouvance identitaire. Notre passé et nos actions dans les luttes locales depuis de
nombreuses années démontrent que nous sommes en lien avec la population. En témoignent nos actions
locales dans la rue, contre les banques, sur la retraite, nos forums sociaux : en 2006 sur l’agriculture
bretonne à bout de souffle, en 2010 l’eau un bien commun, en 2013-2014 les politiques publiques locales.
« Vivre, travailler et décider au pays » était un mot d’ordre de gauche dans les années 70-80, notamment
porté par la CFDT d’alors et le PSU, faisant suite aux fortes manifestations unitaires initiées par la CFDT, la
CGT et les organisations paysannes dans les années 67-68 et suivies par les nombreuses luttes ouvrières qui
ont marqué notre héritage et notre identité régionales : Forges d’Hennebont (1966), CSF Brest (1968), Joint
Français (1972), Doux Pedernec (1974), Plogoff (1980-81), l’hôpital de Carhaix (2011), etc….
Deux mots d’ordre dominaient dans la manif du samedi 2/11 : l’emploi et le refus des pertes d’emploi dans
les usines et à la campagne, ainsi que la suppression de l’écotaxe surtout du fait de cette nouvelle fiscalité
s’ajoutant à l’illisibilité fiscale du gouvernement (cf. tribune Coutreau, Drezet, Plihon et autres dans Le
Monde du 1/10). Au cours de la réunion préparatoire du 30/10 pour la manif du 2/11, Attac Quimper
considérait que cette taxe ne répondait pas aux objectifs d’une fiscalité écologique et dénonçait son
application et sa gestion. Le Monde et Médiapart ont depuis traité ce PPP de « scandale d’Etat ».
Alors quelles suites maintenant ? Quels soutiens aux licenciés de Tilly, Marine Harvest… ? Quelle
contribution des forces de gauche de transformation sociale au « pacte d’avenir pour la Bretagne » ?
Que faire face à cette désindustrialisation inacceptable en Bretagne et en France (plus de 1000 plans
sociaux en un an) ?
- Arrêtons les bravades stériles, les suspicions et l’entre soi.
- Suscitons un véritable rassemblement du peuple en s’adressant à tous les citoyens et en respectant
leur intelligence, et en leur donnant les moyens de prendre le pouvoir sur leur vie de tous les jours.
- Donnons corps et cohérence à une transition vers une société vivable : défaire le productivisme et
le consumérisme, défendre les biens communs, les ressources naturelles vitales (l’eau, l’air, la
terre, les énergies…).
- Engageons des soutiens populaires aux luttes des salariés du type que nous avons connu avec le
Joint Français, Plogoff, Carhaix.
- Tirons les enseignements des luttes passées et notamment des grèves et manifestations ouvrières
et paysannes du 8 mai 1968 qui ont eu lieu dans tout l’Ouest (Bretagne et Pays de Loire) qui
réclamaient du « travail au pays ». 50 000 manifestants dans le Finistère (Brest 25 000, Quimper
16 000, Morlaix 5 000, Carhaix 4 000) à l’appel des organisateurs CFDT, CGT et FDSEA soutenus par
la FEN, l’UNEF, le Modef, le Conseil Général 29, voire même l’Eglise qui appelait en chaire à
participer. En 1967-1968, paysans et ouvriers demandaient la valorisation sur place des productions
agricoles locales. A l’époque seuls 20% des porcs de l’ouest étaient transformés, aujourd’hui la
valeur ajoutée n’est-elle pas du même ordre ? Ils réclamaient ensembles des créations d’emplois,
des revenus corrects pour les travailleurs des villes et des campagnes, la reconquête de la Sécurité
Sociale, le développement sur place des moyens d’éducation nationale et notamment la formation
professionnelle, et une politique régionale conforme à ses objectifs. Ce rassemblement ouvrierspaysans-
enseignants-étudiants ne serait-il pas possible aujourd’hui ?
Avec un souffle nouveau et un programme sur des objectifs suffisamment radicaux, nous pourrions
entrainer l’adhésion de tous ceux et celles qui n’ont plus confiance en la possibilité d’un monde nouveau.
Quimper, le 4/11/2013
Henri Guillou
Attac Quimper-Cornouaille / CAC-Cornouaille

Germain

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Colère en Bretagne - Page 9 Empty Re: Colère en Bretagne

Message  Toussaint Dim 10 Nov - 15:03

La persistence d'un mouvement régionaliste ou ce que l'on voudra bien l'appeler en Bretagne est le reflet d'une question non réglée. Et cette question n'est pas prise en compte par le mouvement ouvrier français.

La haine que suscite le régionalisme breton ou le nationalisme corse dans les organisations (ouvrières ou pas, d'ailleurs, c'est assez clair) françaises est simplement l'engagement de ces dernières derrière leur appareil d'état bourgeois rebaptisé à toutes fins utiles "républicain". Que l'on soit réticent à défiler dans le meme cortège que des patrons est assez compréhensible, même si je pense que le choix de Quimper était celui de la lutte. Que l'on soit révulsé à l'idée de se trouver à côté de courants bretonnants montre simplement l'attachement à l'appareil d'état bourgeois, républicain ou pas, RAF. La république française est un système de domination d'une bourgeoisie colonialiste, impérialiste, génocidaire, et la liste est évidemment longue des qualités de ce régime.

Tout parti politique qui se définit républicain et qui se bat pour la France indivisible, et républicaine, et laïque, etc... est un parti qui a fait un choix fondamental, celui de la défense de l'état bourgeois.

Ensuite, les critiques possibles et nécessaires, les divergences avec des mouvements interclassistes, petits bourgeois en somme, c'est une autre histoire.

Mais si se mélanger est un problème, se mélanger avec les tenants de la République Française, labellisés de gauche, ouvriers, tout ce qu'on voudra, me semble au moins aussi problématique que se retrouver aux côtés de mouvements qui remette en cause la domination de l'appareil d'état bourgeois français sur un pays. Les petits républicains déguisés de rouge, ça va, on connaît, on sait qui ils sont et ce qu'ils défendent derrière leur discours frappés d'apparente intransigeance de classe. En général on finit par les retrouver dans des alliances pas plus reluisantes que celles des régionalistes petits bourgeois. Le drapeau français depuis de nombreuses décennies est celui des ennemis de la clase ouvrière, quoi que l'on puisse en baver.

Entre la petite bourgeoisie en révolte et la République du grand capital, il n'y a pas photo. La petite bourgeoisie ne pourra aller au bout de ce qu'elle croit défendre, et c'est la classe ouvrière qui peut régler la question bretonne.
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Message  Roseau Dim 10 Nov - 17:55

Quimper-Carhaix ou l'impossible rencontre unitaire, en pleine mobilisation populaire, de la gauche radicale
Par Antoine (Montpellier)
http://blogs.mediapart.fr/edition/points-de-vue-anticapitalistes/article/071113/quimper-carhaix-ou-limpossible-rencontre-unitaire-en-pleine-mobilisat
Roseau
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