Re: Colère en Bretagne

[yannalan]

http://parti-ouvrier-independant.fr/2013/11/03/quimper-et-carhaix-ont-manifeste-en-masse/
On demandait la position du POI, la voilà

[verié2]

http://parti-ouvrier-independant.fr/2013/11/03/quimper-et-carhaix-ont-manifeste-en-masse/
On demandait la position du POI, la voilà

C'est bref, mais au moins le POI est solidaire des travailleurs en colère.
__
A Mykha. Tu places régulièrement, sans commentaire, des liens avec des articles dénigrant la manif de Quimper, soutenant des thèses proches de celles du gouvernement et de Mélenchon.
Partages-tu ces points de vue ? Ce serait la première fois à ma connaissance que tu serais en désaccord avec les positions exprimées par LO...

[sylvestre]

Témoignage intéressant d'un anar dans la manif de Quimper : Une autre vision des bonnets rouges

[Prado]

Voici un autre témoignage, celle d'un "militant anticapitaliste à Morlaix" (dans le fil de discussion de l'article de Mediapart sur le 2 novembre).

Sur le blog du Chiffon Rouge (blog du PCF à Morlaix) jusqu'au 31 octobre le Front de Gauche du Finistère appelle à manifester ...à Quimper.

Ce n'est qu'après que le PS monte fermement au créneau, le 31 octobre, (J. J Urvoas, député PS de Quimper sur France Inter à 8h 20 et d'autres toute la journée ) pour ouvertement appeler à manifester à Carhaix et que l'autre parti de gouvernement, EELV annonce à grand renfort de publicité la venue de son secrétaire général (le futur licencié !), que le Front de Gauche change d'avis le 31 octobre dans la journée et le PCF Finistère seulement le 1 er novembre...
(...)
J'étais à Quimper dans une manifestation où la banderole de tête était sur la défense de l'emploi en Bretagne, où il y avait les ouvrierEs licenciéEs de l'agroalimentaire avec FO, la CGT (même si ça vous déplait), des syndicalistes de Sud, des militants anticapitalistes, des Alternatifs, de Breizhistance, du NPA, aux cotés des ouvrierEs ! La sono crachait Antisocial de Trust, La Rage du Peuple de Keny Arkana, la Blanche hermine de Gilles Servat, Bella ciao (tous des chants contre-révolutionnaires, bien sûr !)

Si vous aviez été là, avec ces ouvrierEs licenciéEs, avec nous, nous aurions été plus nombreux  pour opposer un pôle, ultra majoritaire, de gauche, un pôle de classe face à une droite peu existante dans la manif (le représentant du Medef n'a même pas osé dire qu'il était au Medef, je n'ai vu aucun badge, ni signe UMP et une dizaine d'excités identitaires...il n'y a que la presse qui a vu de la droite partout...ils étaient là, c'est sur, mais vraiment pas en nombre).

[panchoa]

La CGT Bretagne dénonce les amalgames vu dans bellaciao du jour
5 novembre 2013 - 14h31 - Posté par 109.**.64.***



Ne pas se tromper d’ennemis !

« A Quimper, les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres » voilà un propos affligeant et une grave erreur de Jean-Luc Mélenchon dont la langue a peut-être été téléguidée par des sources droitières infiltrées qui ont intérêt à l’affaiblir (la direction du PCF et du PS et celle des syndicats ré-formistes).

Nous sommes là dans la critique de la maladie infantile du communisme qu’est le gauchisme, quand d’un côté plus de 20 000 manifestants ont défilé dans les rues de Quimper contre la barbarie des plans de licenciements menés par les multinationales qui sont les donneurs d’ordres (les portiques n’étant que l’élément qui a fait déborder le vase de la colère) et de l’autre à peine 700 dans les rues de Carhaix.

Jean-Luc Mélenchon est donc, soit tombé dans un piège, soit son sectarisme des années 70 a ressurgit, c’est à lui de s’expliquer et non à nous de l’expliquer.

Toutefois, avec ce purisme jacobin au sein d’un environnement euro-impérialiste, il a semé le trouble dans les esprits mais aussi accentué la désillusion qu’un grand mouvement d’ensemble était possible.

Aussi, nous ne pouvons que faire la liaison avec le PCF qui a supprimé de son drapeau et de ses entêtes, la faucille et le marteau, qui dans cette Bretagne rurale, sont les symboles de l’unité entre les ouvriers des usines agroalimentaires et des conserveries et les paysans qu’ils soient éleveurs, maraichers ou pêcheurs, des petits producteurs imbriqués malgré eux dans un système monopoliste et productiviste.

D’ores et déjà, nous pouvons dire bon courage à tous ces camarades du Front de Gauche qui auront la tâche de militer dans les prochains mois, eux qui auront à expliquer aux travailleurs en lutte pour leurs emplois dans des usines de transformation « qu’ils n’avaient pas à manifester comme des esclaves pour les droits de leurs maîtres »

Confondre salariés avec esclaves n’a aucun sens, notamment quand ces salariés sont en proie à des li-cenciements de masse dans des entreprises directement liées aux monopoles commerciaux…confondre droit des salariés et droit des maîtres alors qu’il s’agit de PME transformatrices directement liées à des paysans éleveurs ou des pêcheurs rattrapés par la patrouille capitaliste qui exige encore plus de pro-fits… est plus que maladroit !

Que pèsent ces salariés, ces PME, ces paysans, ces pêcheurs… face à des groupes multinationaux qui emploient des centaines de milliers de salariés partout dans le monde et qui distribuent partout dans le monde, des entreprises qui ont ce pouvoir de délocaliser sans rendre de comptes ?

Jean-Luc Mélenchon est certes vertueux dans son approche des problèmes d’un point de vue intellec-tuel, mais pourtant il sait que la France n’est pas dans une économie socialiste ni même dans une éco-nomie nationale refermée pour elle-même, mais dans le tourment de la mondialisation capitaliste des marchés et sous domination de l’ultralibéralisme européen.

Nous ne sommes pas dans un affrontement de classe entre Koulak et serfs, mais dans un moment d’oppression de classe d’un système décomplexé, concurrentiel et violent qui entend compresser les salaires ou délocaliser ses productions pour garder ses profits. Aussi, que patronat poujadiste, droite libérale et extrême, bretonnisant, identitaires d’extrême-droite…aient tenté de récupérer cette colère à leur profit, avec l’aide musclée des média politisés, ne signifie pas que les travailleurs soient des idiots qui ne savent pas faire la différence, d’ailleurs les salariés et les syndicats de travailleurs des entre-prises en grande difficulté ont rapidement compris la manœuvre en écartant les récupérateurs qui n’ont eu que peu de place dans la manifestation de Quimper.

Aujourd’hui, les salariés sont toujours en lutte, même si les média tentent de détourner l’attention avec des images des portiques incendiés par les poujadistes ou de donner la parole à des politiciens jusqu’à lors inconnus, sur une corruption potentielle. La révolte des travailleurs de cette région sonne le glas d’un gouvernement affaibli et d’une majorité incapable de prendre ses responsabilités dans la lutte contre le capital et contre cette Europe de l’oligarchie financière.

La tâche des Communistes et des progressistes, est d’amplifier partout les mobilisations contre les licenciements, les délocalisations, les privatisations, les bas salaires et la vie trop chère… contre la mondialisation et l’Europe libérale… contre l’éclatement…elle n’est pas de faire s’opposer les tra-vailleurs ni les luttes pour le Droit au Travail et le droit de travailler dans son territoire.

[mykha]

http://parti-ouvrier-independant.fr/2013/11/03/quimper-et-carhaix-ont-manifeste-en-masse/
On demandait la position du POI, la voilà

C'est bref, mais au moins le POI est solidaire des travailleurs en colère.
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A Mykha. Tu places régulièrement, sans commentaire, des liens avec des articles dénigrant la manif de Quimper, soutenant des thèses proches de celles du gouvernement et de Mélenchon.
Partages-tu ces points de vue ? Ce serait la première fois à ma connaissance que tu serais en désaccord avec les positions exprimées par LO...

J'ai posté deux liens (Politis et Le Monde) qui donnent une vision de la manif de Quimper et qui insistent sur la confusion qui y a prévalu (régionalisme, mélange de genre et mobilisation de classes antagonistes derrière un collectif dominé par d'autres intérêts que ceux du prolétariat...).
Je répète que poster un lien, pour moi comme pour d'autres, ne signifie nullement une adhésion au contenu publié.
Le dessin que j'ai publié est de Fanch, dessinateur breton, proche du NPA même si Copas l'a qualifié de "crapuleux".

Sur le fond, je pense que ce qui se passe est grave et que la confusion quimpéroise est pour partie au moins le reflet d'un recul du mouvement ouvrier et de la conscience de classe.
Je conteste seulement l'enthousiasme de très mauvais aloi de ceux qui, pour Quimper, ne veulent pas voir la triste réalité, et préfèrent passer leur temps à vilipender les syndicats ouvrier ou Melenchon.

La couleur des bonnets de Quimper n'a RIEN à voir avec le rouge de la classe ouvrière, et c'est bien dommage, mais c'est comme ça.
Je comprends que les travailleurs puissent tenter de se faire entendre à Carhaix ou à Quimper, et je soutiens la position de LO dans une solidarité indifférenciée avec les travailleurs qui ont manifesté comme ils le pouvaient, ici ou là....Dans de très mauvaises conditions.
Et prétendre que la seule "diversion", c'est Carhaix, est une ânerie : manifester avec des dirigeants de la FDSEA ou du patronat de l'agroalimentaire, c'est aussi une sale affaire et une confusion qui peut, demain, coûter cher au monde du travail.

[yannalan]

Ce qui est de toute façon une sale affaire, c'est la confiance de la grosse majorité du prolétariat dans des directions qui ne l'amènent nulle part, et ça, ça ne date pas de Quimper ou de Carhaix. Devant ça, faut comprendre qu'il y a des réactions peu "traditionnelles". La seule réponse des buros à Carhaix, c'était "nous, on est dignes et pas violents". En ce moment, ça ne passe plus.

[verié2]

Mykha
je soutiens la position de LO dans une solidarité indifférenciée avec les travailleurs qui ont manifesté comme ils le pouvaient, ici ou là....Dans de très mauvaises conditions.
(...)
la confusion quimpéroise est pour partie au moins le reflet d'un recul du mouvement ouvrier et de la conscience de classe.
Je conteste seulement l'enthousiasme de très mauvais aloi de ceux qui, pour Quimper, ne veulent pas voir la triste réalité, et préfèrent passer leur temps à vilipender les syndicats ouvrier ou Melenchon.

Bien que tu affirmes soutenir la position de LO, tu t'en distingues tout de même en mettant systématiquement l'accent sur les aspects négatifs. Il me semble que tu as une vision extrêmement pessimiste de la situation.

Cette situation est marquée par un réveil de la combativité ouvrière et populaire. Un mouvement de révolte n'est jamais pur, encadré dès le départ par un parti révolutionnaire discipliné qui fait régner l'ordre dans les rangs et dirige la classe d'une main de fer sur les positions 100 % marxistes de la direction géniale. C'est pour la même raison d'ailleurs que tu as rejeté sans nuances la révolte des jeunes de banlieue.

Il ne s'agit pas d'encenser tout ce qui bouge (qui n'est pas rouge même avec des bonnets), mais de comprendre qu'un mouvement se développe toujours dans des contradictions, une certaine confusion, des hésitations - y compris des hésitations des forces les plus déterminées. Dans la lutte, si elle se poursuit, le mouvement se décante, se trouve ou ne se trouve pas des perspectives, une direction politique. Et ça, ça dépend un peu de nous.

Attendre le mouvement garanti 100 % marxiste, c'est rester sur le côté de la route à regarder passer l'histoire. Bien sûr, il y a toutes sortes de tentatives de récupération, d'instrumentalisation, de dévoiement, mais il ne peut pas en être autrement à l'étape où nous sommes. Car c'est une vraie et profonde révolte populaire et ouvrière et non un énième défilé bidon, une énième journée d'action sans lendemain des appareils syndicaux. C'est d'ailleurs pour cette raison que ces appareils et les politiciens comme Mélenchon, mais pas le seul Mélenchon bien sûr, sont effrayés : car ils ne peuvent pas maîtriser cette révolte comme ils maîtrisent un défilé syndical ou une kermesse pour la 6ème république. Et non par "purisme de classe". Le purisme de classe de Mélenchon, du FDG, d'EELV et des directions syndicales, permets-nous de rigoler...

[Roseau]

Merci à la Bretagne de nous débarrasser de Jean-Luc Mélenchon  
http://blogs.mediapart.fr/blog/yvan-najiels/041113/merci-la-bretagne-de-nous-debarrasser-de-jean-luc-melenchon

[mykha]

Cette situation est marquée par un réveil de la combativité ouvrière et populaire.

C'est ta façon de voir et pas la mienne.
Les attaques sur le monde du travail pleuvent sur tous les plans :
salaires, retraites, licenciements, chantage à l'emploi, démolissage par Hollande des droits des travailleurs, renforcement des injustices fiscales, cadeaux monstrueux au capitalistes au détriment des exploités.....
Quel niveau de réponse, de mobilisation, de contre-attaque face à ces offensives ?
Travail de nuit et du dimanche que les patrons tentent de généraliser : quelles réactions hormis les procédures juridiques des syndicats ?
Courbe du nombre de jours de grève depuis 10 ans : ça remonte ?

Je ne suis pas pessimiste, sinon je cesserais de militer en tant que communiste et syndicaliste.
J'essaie de réfléchir et d'agir les yeux ouverts sur la réalité.
Visiblement, nous ne voyons pas les mêmes choses. Et même si je préférerais mille fois que tu aies raison, je ne suis pas un adepte de la méthode Coué.
Quand aux confusions de classe Quimper/Carhaix, elles sont aussi parlantes, ce qui ne veut pas dire fuyons ou dénigrons mais soyons lucides en agissant, et ne jetons pas la boussole parce que ses indications sont déplaisantes. Et ne véhiculons pas d'illusions sur l'état des rapports de force, ça coûte toujours très cher à terme.

[verié2]

Mykha
confusions de classe Quimper/Carhaix

-A Quimper, les milliers de travailleurs n'étaient pas derrière les patrons, mais à côté de certains d'entre eux. Pour exprimer leurs propres revendications. Avec certes de la confusion - personne ne le conteste.
-A Carhaix, les quelques centaines de travailleurs qui avaient suivi les directions syndicales n'étaient pas davantage sur des positions de classe, car ces directions n'expriment en aucune façon des positions de classe. Sur tous les problèmes, elles cherchent la conciliation avec les patrons : plans industriels, subventions, investissements etc.

Il ne faut pas confondre ce que la CGT a pu représenter par le passé avec ce qu'elle représente aujourd'hui. Si nous devons dénoncer les manoeuvres des patrons et des notables à Quimper, nous ne devons pas davantage être dupes de l'indépendance de classe proclamée soudain par les directions syndicales dans le seul but de ne pas gêner le Conseil général de gauche et le gouvernement.

Toi qui es si méfiant à l'égard des écolos-bobos (qui ne disent pourtant pas tout le temps des âneries, mais dont une des caractéristiques d'une partie d'entre eux est le mépris pour les travailleurs), tu devrais constater que ce sont les plus chauds défenseurs de l'écotaxe et les premiers à dénigrer et calomnier la manif de Quimper (Avec Mélenchon). L'un de ces écolos bobos a même osé écrire dans Rue 89 qu'à Quimper il se serait cru dans la manif des culs bénis anti-mariage pour tous... parce qu'il aurait aperçu des 4 X 4. Etait-il aveugle pour confondre les ouvriers venus avec des banderoles de leur boîte avec les familles de bourges BCBG ?

[verié2]

Brève de LO

Exprimer les intérêts ouvriers

Lundi, 200 travailleurs de Tilly Sabco ont envahi et occupé pendant quelques heures la sous-préfecture de Morlaix, dans le Finistère. Le patron de Tilly Sabco réclame le maintien des subventions européennes, justifiant les licenciements par la fin de ces subventions. Subventions ou pas, le patronat licencie. Pour lui comme pour ses confrères, la variable d’ajustement, ce sont les travailleurs, pas les profits.

Pour que les travailleurs de Tilly ne se retrouvent pas à la rue, il faudrait imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, en prenant sur les profits et les richesses des patrons, en Bretagne comme partout.

Les patrons ont toujours des justifications, les subventions, la concurrence, le coût de la main d'oeuvre, les taxes. C'est en effet la répartition du travail entre tous qui est à l'ordre du jour. Mais ça ne sera possible de faire passer ce mot d'ordre que dans le cadre d'une coordination des luttes, sinon il est inévitable que les travailleurs se tournent vers des solutions locales et corporatistes : indemnités, subventions, reprise par un "bon patron" etc.

[panchoa]

g militer dans le secteur du bâtiment pendant de nombreuses années. les revendications n'était souvent pas "justes et correctes" de la part de nigaud immigré, en plus le lumpen . Et pourtant nous avons luttés et gagnés à l'occasion. alors je ne comprend toujours pas comment la CGT/FSU et fdg n'ont pas put faire un pole dans la ligne "juste" a quimper pour sortir les povres nigaud de la confusion. panchoa un grand "nigaud" et fier de l'être.


Bonnets rouges & Réponse à S.Alliès : « la confusion identitaire » dites vous !
de : Patrig K
mardi 5 novembre 2013 - 15h01
En avant propos :

Ce n’est pas en laissant les licenciés aux mains des manipulateurs, et de rester peinard dans l’entre soi, et de décider à la dernière minute d’une contre manifestation d’appareil que les syndicalistes font honneur à leur mission première ! Soutenir les ouvriers dans un moment de crise et de licenciements ... Et la Cf.t n’est guère plus compréhensible, le syndicat majoritaire de l’agro-alimentaire, absente à Kemper et Carhaix , et qui ose écrire dans le Ouest France du jour : TERRORISTES, pour qualifier les rebelles et les heurs qui ont envenimés la fin de la manifestation !

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Réponse à S.Alliès : « la confusion identitaire » dites vous !

04 novembre 2013 | Par Patrig K

A Quimper, les « bonnets rouges » font entendre une colère identitaire confuse, titrait ce 03 novembre 2013, Stéphane Alliès. Identitaire ! Bigre, le reporter parisien n’a certainement pas visité les mêmes lieux que ces quelques 20 000 à 30 000 manifestants qui se sont rassemblés à Kemper. En posant ainsi son titre, le journaliste de Médiapart ne fait pas honneur à la philosophie si souvent exprimée avec talent par M. Edwy Plenel, et son slogan phare « Le droit de savoir ».

http://www.mediapart.fr/journal/fra...

Identitaire, le mot qui fait peur, pour une mouvance qui existe surtout par la grâce des réseaux informatiques, et dont tout juste quelques 500 fondus qui composeraient ce micromouvement, ici en Bretagne, et de plus qui est à peine connu chez les bretons ! Alors, il suffit que la revendication régionaliste apparaisse, pour que le journaliste ose la confusion dialectique ! Pour un pratiquant aguerri de la langue de Molière, c’est le comble du français mal apprit, le scribe parisien détectant l’ordre brun quand il résume sa pensée à ce que l’autonomie serait donc légal de l’indépendance identitaire ! M. Stéphane Alliès a surtout rédigé un parti prit, plus qu’un reportage. Maniant le ressentit et l’affect émotionnel instinctif de ses envies, les seuls critères pour en rédiger un argumentaire vidé de toute analyse politique locale, gommant dans son exercice les jeux et jeux de rôles politiciens qui se mènent en sous marins depuis les appareils politiques et syndicaux parisiens. Oubliant « Le droit de savoir » et les réalités locales ainsi que la chronologie factuelle qui a engendré par la suite ce rassemblement à Kemper.

N’est-ce pas plutôt le pouvoir central parisien qui est atteint de confusion, de conflit d’intérêt général si souvent mis en évidence ici même sur mon journal net préféré qu’est Médiapart ! Rappelons tout d’abord que cette manif du 2 novembre 2013 à Kemper est à l’origine, issue d’un appel de Carhaix et des travailleurs de l’usine de Marine Harvest frappé par une fermeture et de plusieurs centaines de licenciements en lien avec le début de convergence qui s’est manifestée toute la semaine du 14 au 20 octobre entre les différentes usines et leur comité de soutien, chez les GAD et les Marine Harvest.

Identitaire ! Ce n’est pas du tout le message porté par le plus grand nombre et les slogans des ouvriers présents à Kemper, et notamment la parole de Nadine Hourmand, la délégué FO de GAD.

Car ce que Stéphane Alliès ignore de sa part de son « droit de savoir », le sprinter télégraphiste n’a pas daigné se renseigner sur « le droit de savoir local » qui nous indique que la contre manifestation de Carhaix est aussi une manipulation, un contre feu à l’attention de Troadec, Le Maire divers gauche de Carhaix, étant l’une des personnalités qui avec les ouvriers de l’usine de saumon à Poullaouen du groupe Marine Harvest, sous le coup des licenciements liés à de la spéculation du groupe norvégien, sont les inventeurs de ce rassemblement. Troadec, l’ennemi local du député PS et sieur Ferrand, une guéguerre politicienne manœuvrée depuis Paris qui perdure depuis le combat de la maternité de Carhaix. Une manipe via la CGT (*) ! Car cet appel à manifester 3 ou 4 jours avant ce samedi, pour une volonté exprimée depuis la mi-octobre, alors que les organisations diverses s’étaient déjà engagées, y compris la tentative du Medef et du patronat de l’agro, les opportunistes se sont greffés à ce mouvement, histoire de redorer leurs blasons, suite aux violences de la semaine passée. Par ailleurs, un peu de réflexion suffit, la couleur rouge sur la tete de Marc Le Fur (ump), rien que ce symbole là, suffit pour dénoncer la récupération...Personne n’est dupe en Bretagne, seul les regards de la métropole sont étonnés de ce regroupement, certes hétéroclite, mais encore.

(*) : La démocratie de la CGT a-t-elle été questionnée ? Il semble que non, car j’en suis de la CGT, et personne ne m’a posé la question : Kemper ou Carhaix ?

Par ailleurs, la CGT dénonce une récupération du patronat breton, hors ce n’est pas la première fois que ce genre d’alerte et de « consensus » régional se manifeste. Il faut se souvenir de « BREST DEBOUT » (1996-98), quand le plan de charge de l’arsenal imposait de 1500 à 2000 licenciements à Brest.... Tous les syndicats, salariés et patrons, défilaient bras dessus, bras dessous sur le boulevard Jean Jaurès à Brest .... Le souvenir trop vite oublié quand les appareils se mêlent les pinceaux .... ! Hétéroclitex est aussi à Carhaix : EELV antinucléaire et la CGT pro nucléaire à Carhaix, n’est ce pas non plus hétéroclite ? Cf : Quand la CGT énergie refuse l’arrêt des réacteurs alsaciens ! De la confusion certes, mais surtout un rassemblement diversifié et non un attelage pro patronal, personne des licenciés n’est dupe, et tous connaissent les vraies responsabilités. Et si il y a confusion à Kemper, n’y a t il pas confusion également à la tête du gouvernement, quand les renoncements se ramassent à la pelle en cette saison automnale ? Et ce n’est pas la première fois, car ça dure depuis plus de 18 mois déjà.

Une colère identitaire confuse : Encore une fois, cette obligation du clivant binaire de mettre tous dans le même sac. Tous écrivent l’hétéroclite et la magouille patronale, et de l’autre assurent à l’inverse, de la confusion générale. Il faudrait donc être précis, la langue de Molière n’est-elle pas la plus riche de la galaxie, qu’il serait bon de nous écrire que la manipulation était confuse, ou encore que la revendication régionaliste est confuse au point de la classer comme le fait l’auteur de ce document loin du « droit de savoir », qu’elle serait indépendantiste et identitaire.

Mais il est probable que Stéphane Alliès adhère aussi à l’excès de mot de Jean Luc Mélenchon, insultant et méprisant. Égratignant au passage la capacité intellectuelle des licenciés, qui attendaient des prises de position des syndicats depuis le 20 octobre dernier ! En tous les cas, si orateur il est, le fédérateur « les esclaves bretons » ne sont pas prêts de l’oublier, du genre à fuir le Fdg, il est de sorte le meilleur ennemi de son parti.

C’est en effet confondant, les mêmes qui usent d’hollande bashing à tout va, s’engouffrent aussi naïvement, sans user « du droit savoir local » dans l’arnaque médiatique de cette manifestation classée par certains de « manif pour tous » ....

Pour aller plu loin :

Rappel écotaxe ou arnaque PPP fiscale : Je vous conseille fortement la lecture de cette enquète, car la démonstration de Marine Orange en vaut la peine

http://www.mediapart.fr/journal/fra...


Il ne suffit pas d’avoir l’idée "écologie" sans regarder par la suite de la mise en oeuvre ! PPP fiscalité spoliée mais qui a donc signé ce contrat délirant .. Et c’est ainsi à chaque montage PPP , ici on atteind le summum de l’arnaque institutionnalisée ...soi disant pour de l’écologie ...

C’est en effet confondant, les mm qui hollande bashing, s’engouffrent dans l’arnaque médiatique de cette manifestation classée par certains " manif pour tous" ....

Un avis, sur le mal apprit Mélenchon :

http://alternatives-economiques.fr/...

La CGT communique sur cette manif, depuis le 20 octobre , les salariés attendaient des réponses de leur part !

Extrait reçu ce jour : La Manifestation de Quimper, si elle a amplement mobilisé, ne permet pas de dégager un front revendicatif cohérent au regard de la diversité des organisateurs et appelants. La CGT regrette les débordements et la violence lors de la manifestation Quimpéroise, qui était malheureusement prévisible, et pour certains prémédités

Ils écrivent comme le PS !

[Prado]

L'un de ces écolos bobos a même osé écrire dans Rue 89 qu'à Quimper il se serait cru dans la manif des culs bénis anti-mariage pour tous... parce qu'il aurait aperçu des 4 X 4. Etait-il aveugle pour confondre les ouvriers venus avec des banderoles de leur boîte avec les familles de bourges BCBG ?

C'est plus précisément un assistant parlementaire d'un élu PS.
Il écrit aussi : " La grande distribution a toujours tout fait payer aux autres, étranglant au passage les producteurs. Il serait peut-être temps qu’elle arrête de se frotter les mains sur le dos des autres, des petits notamment. Alors les voir défiler à Quimper, ça me fait mal".
Donc il aurait vu défiler "la grande distribution". Mais cela veut dire quoi ?  Qui a-t-il vu ? Les PDG de Leclerc, d'Intermarché et de SuperU portant un bonnet rouge ? Cela ne ferait pas grand monde...

Avant la manifestation, on pouvait avoir beaucoup de craintes sur son déroulement. Les témoignages qui ont été publiés sur ce fil, celui de "Camille, zadiste bretonne" et les interviews de manifestants publiés par le Télégramme sont rassurants. Mais qu'importe la réalité, certains préfèrent leurs fantasmes : des ouvriers et des patrons défilant main dans la main derrière le patronat, l'UMP et le FN tenant le haut du pavé, des drapeaux à fleur de lys etc...

On a souligné ici la déclaration scandaleuse de Mélenchon. Il faut dire aussi que L"Humanité n'y est pas allé avec le dos de cuiller. Dans son édition du 29 octobre, on y lit : "Malgré l'annonce de sa suspension par Jean-Marc Ayrault, la manifestation prévue samedi 2 novembre à Quimper, à l'appel du patronat, de la droite et de l'extrême-droite aura comme point d'orgue la suppression pure et simple de l'écotaxe".
Ce qui est d'ailleurs en contradiction avec un autre article du même numéro, puisqu'on y lit que "pour la CGT Bretagne, la mobilisation du 2 novembre prochain à Quimper (Finistère), à l’appel de Christian Troadec, maire de Carhaix, est le symbole de l’amalgame". et que selon Loïc Morel, secrétaire général de l’union départementale CGT d’Ille-et-Vilaine, « la CGT au niveau régional et départemental n’appelle pas à se joindre à cette mobilisation, même si certains militants peuvent décider de s’y associer ».
La presse qualifie généralement Christian Troadec de "divers gauche" (reprenant sans doute l'étiquette apposée par le ministère de l'Intérieur lors des législatives). En fait, il est membre d'une formation politique, le Mouvement Bretagne et Progrès. On trouve sur son site ( http://mouvement-bretagne-progres.fr/ ) un communiqué, publié le 24 octobre, appelant à la manifestation du 2 novembre :

Pour vivre, travailler et décider en Bretagne !
Fermeture d’usines, plans de licenciements, filières agricoles menacées, éco-taxe… :

Mobilisons-nous le samedi 2 novembre à Quimper
Grande Manifestation pour l’emploi et la Bretagne !
Salariés de l’agroalimentaire, agriculteurs, marins, élus, syndicats, commerçants, artisans, transporteurs… toutes les populations touchées d’une manière ou d’une autre par la crise sans précédent qui touche l’économie bretonne sont invitées à se rassembler pour dire non au déclin de la Bretagne le samedi 2 novembre à 15 h à Quimper !

Le comité pour le maintien de l’emploi créé, vendredi dernier, à Carhaix, par plus de 600 personnes, et qui s’oppose à la fermeture de l’usine Marine Harvest à Poullaouen, invite en effet l’ensemble des Bretonnes et des Bretons à une grande manifestation.

Ce rassemblement se tiendra place de la Résistance. Il entend fédérer tous les acteurs de l’économie : agriculteurs, marins, salariés de l’agroalimentaire, commerçants, artisans, syndicats, transporteurs, élus, l’ensemble des populations à se mobiliser pour l’emploi en Finistère et en Bretagne. Cette manifestation aura aussi pour but de dire non à l’éco-taxe en Bretagne au moment même où des pans entiers de l’économie bretonne sont touchés ou menacés.

Pour le comité
Christian TROADEC
Maire de Carhaix
Conseiller général du Finistère

[Prado]

Il y a plusieurs manières de faire un reportage sur la manifestation de Quimper.
La preuve, avec LCP
Il y a aussi, dans son genre,
Le Petit Journal

[mykha]

-A Quimper, les milliers de travailleurs n'étaient pas derrière les patrons, mais à côté de certains d'entre eux. Pour exprimer leurs propres revendications. Avec certes de la confusion - personne ne le conteste.
-A Carhaix, les quelques centaines de travailleurs qui avaient suivi les directions syndicales n'étaient pas davantage sur des positions de classe, car ces directions n'expriment en aucune façon des positions de classe. Sur tous les problèmes, elles cherchent la conciliation avec les patrons : plans industriels, subventions, investissements etc.

Je n'ai jamais prétendu que l'initiative CGT/écolos de "Carhaix"était positive, d'autant qu'elle n'était probablement pas dénuée d'arrières-pensées, favorables à l'ecotaxe et pas trop défavorable au gouvernement.....
Il aurait probablement été plus utile que la CGT appelle à Quimper en dénonçant les manœuvres patronales et les éventuelles collusions bretonantes, et surtout en mettant en avant la défense stricte des intérêts ouvriers et populaires contre les exploiteurs (bretons ou pas, en colère ou pas...)
Mais ça ne s'est pas passé comme ça et ça ne pouvait être ni le NPA, ni LO en tant que tels qui auraient eu les moyens de modifier la tonalité générale.

Et c'est de cette tonalité générale que je parle.
De celle qui permet aux exploiteurs de tirer leur épingle du jeu en utilisant le désarroi ou la légitime colère de ceux qu'ils exploitent et licencient
De celle qui permet aux patrons de dresser une partie des travailleurs contre d'autres travailleurs en lutte.
De celle qui amènent certains travailleurs à demander des aides pour leur patron et à penser qu'ils ont des intérêts communs avec les vrais responsables de leur situation et souvent de leur misère, réelle ou annoncée.

[Copas]

Je n'ai jamais prétendu que l'initiative CGT/écolos de "Carhaix"était positive, d'autant qu'elle n'était probablement pas dénuée d'arrières-pensées, favorables à l'ecotaxe et pas trop défavorable au gouvernement.....
Il aurait probablement été plus utile que la CGT appelle à Quimper en dénonçant les manœuvres patronales et les éventuelles collusions bretonantes, et surtout en mettant en avant la défense stricte des intérêts ouvriers et populaires contre les exploiteurs (bretons ou pas, en colère ou pas...)
Mais ça ne s'est pas passé comme ça et ça ne pouvait être ni le NPA, ni LO en tant que tels qui auraient eu les moyens de modifier la tonalité générale.

Et c'est de cette tonalité générale que je parle.
De celle qui permet aux exploiteurs de tirer leur épingle du jeu en utilisant le désarroi ou la légitime colère de ceux qu'ils exploitent et licencient
De celle qui permet aux patrons de dresser une partie des travailleurs contre d'autres travailleurs en lutte.
De celle qui amènent certains travailleurs à demander des aides pour leur patron et à penser qu'ils ont des intérêts communs avec les vrais responsables de leur situation et souvent de leur misère, réelle ou annoncée.

En y allant (à Quimper), la CGT, la FSU, n'auraient pas eu à s'axer sur la dénonciation des manœuvres des patrons, mais sur les objectifs de fond, contre les licenciements, l'austérité, etc. ils auraient été de fait, aux côté des collectifs créés, qu'ils ont trahit 3 jours avant, au centre de la bataille et de l'actualité.

Le problème est venu de l'attitude de ces directions (car une partie des militants de la CGT a été à Quimper, l'autre est restée à la maison, et 3 pelés ont été à Carhaix).
La question de la présence d'orgas de petits patrons et de paysans ne peut expliquer la désertion des directions de la CGT et de la FSU, puisqu'en allant à Quimper cette question aurait été balayée.

Nous avons vu combien cela fait se tordre de rire le soudain désir d'indépendance de classe de la direction de la CGT . Personne ne peut soutenir qu'ils croient en cette explication, surtout quand ça se fait avec des socialos, EELV, etc, et que la direction de la CGT a souvent été dans des "trucs" avec des patrons, pour trouver de "bons" patrons...

La bouffonerie et les explications sur l'opération de division de Carhaix n'ont trompé personne, et au premier chef l'essentiel des travailleurs qui se sont bougés ce jour là et ont été à Quimper.

L'explication vient bien d'un accord CGT-FSU-FdG pour faire un contre-feu soulageant le gouvernement et évité un embrasement. Objectif en partie réussi à un prix élevé pour le mouvement social en rompant une mobilisation globale sur la région qui était le niveau à minima pour contraindre le patron des patrons, le gouvernement, à reculer.

Pire, cette manœuvre a laissé le champ libre aux manœuvres des directions des petits patrons et des paysans.

Les milliers de travailleurs massés à Quimper se sont retrouvés sans organisation puissante, coordonnée, apparaissant sur le devant de la scène.

Il n'y a pas là deux poids deux mesures. Carhaix était une initiative grave et diviseuse de directions qui ont détallé devant les nécessités du combat social en trouvant des motifs que personne ne peut croire une seconde sans éclater de rire.

La grande question revient là, elle n'est pas dans la présence d'orgas de petits patrons et de paysans, qui se sont souvent retrouvées d'ailleurs dans d'autres initiatives avec le mouvement social dans l'histoire bretonne, mais dans le fait d'avoir laissé une mobilisation sociale importante à leur disposition médiatique (médiatique, car, sur place, les témoignages du dedans montrent que cela n'a rien eut à voir avec avec une manif de petits patrons mais une manif de colère sociale).

Ce qui est au centre du problème n'est pas la présence d'orgas de petits patrons et de paysans à Quimper , mais bien la question de l'attitude des directions syndicales CGT et FSU  (et de leurs idiots utiles de la direction du FdG) manœuvrant pour soulager le gouvernement.

Le NPA (et LO) ont fait ce qu'ils ont pu pour sauver l'honneur du mouvement ouvrier en la circonstance, ils étaient là où étaient des militants CGT, FSU, FdG, FO, SUD, etc, à Quimper, pour développer et argumenter en faveur d'un tous ensemble contre le gouvernement et la bourgeoisie.

Ce n'est pas le NPA qui sera en soi un mvt de soulèvement social, par contre il est évident là que la crise des organisations du mouvement ouvrier est à son maximum alors que la réalité sociale montre des potentiels de soulèvement des travailleurs importants.

La capacité à aller au combat social existe parmi les travailleurs, le potentiel existe, nous l'avons vu encore cette fois.

Que cela se fasse avec des grands retards idéologiques surtout avec les matraquages médiatiques sans réponses sérieuses du mvt ouvrier d'ailleurs, personne n'en doute.

Les amateurs de reculs au triple galop peuvent toujours prendre prétexte des reculs idéologiques des travailleurs pour continuer de ne rien glander et de ne pas aller là où les travailleurs se soulèvent sur des motifs valables (ce sont les solutions qui pêchent pas le combat social). Ainsi, si on suit leurs raisonnements, plus nos gauchistes fonceront le nez et ne voudront pas mener un combat politique parmi des travailleurs en lutte, et plus ces derniers reculeront, ce qui donnera de nouveaux arguments à nos gauchistes pour ne pas bouger...

Mais ce qui est prouvé à nouveau, comme en 2010, c'est ce gros potentiel de révolte. Nous avons également une multitude de combats sociaux qui se déroulent en France depuis maintenant 6 à 7 mois, mais rien ne perce, et rien ne prend une dimension centrale.

Les grèves dans la Psychiatrie, des grèves des sages-femmes, il a toujours 6 à 7 hôpitaux en ébullition (pas toujours les mêmes), des bureaux de poste, centres de tris, en grève,  les EHPAD, les conflits dans les transports privés de bus pratiquement permanents maintenant depuis des mois, les multiples entreprises qui licencient et voient des travailleurs mener des combats désespérés, etc ...

La matière existe à mobilisation et à politisation, à condition que les orgas de masse fassent leurs boulots, et les partis politiques des travailleurs aussi...

Le problème se situe à nouveau dans la crise des orgas de masse du mouvement ouvrier, dirigées par des couches bureaucratiques ennemies du combat social déterminé. Et dans la crise des orgas politiques qui rentrent trop souvent dans des combinaisons politiciennes avec des réformistes politiques faibles et peu implantés dans les entreprises.

Il y a un défi important et d'abord un diagnostic à poser : les orgas de masse du mouvement ouvrier sont à reconstruire, de fond en comble. Ce qui existe actuellement est fragmenté en 7 à 8 syndicats, bureaucratisés et faibles.

Le problème donc ne ressort pas d'une insuffisante activité de notre classe mais dans deux choses :
- sa politisation
- son organisation

Rien ne vient sans travail, la reconstruction d'une orga de résistance de masse des travailleurs débarrassée de couches sociales nomenklaturistes ne sortira pas d'un mouvement spontané aisé, mais par une volonté délibérée.

Ce qu'on peut tirer de cette histoire est aussi là : la désertion des directions CGT, FSU et SUD, n'a pas laissé des solutions de rechange en matière d'organisations de masse ouvrière unifiée. C'est cela qui a laissé "orpheline" la masse de travailleurs de Quimper et rendu aisées les manips de petits patrons des transports.

C'est une question à s'occupper et de cesser de croire que cela se fera par l'opération du St Esprit. Ils nous font toujours le même coup dans tous les mouvements sociaux depuis maintenant des dizaines d'années sous des prétextes multiples.

Pour ce qui est des partis du camp de l'émancipation, la direction du FdG a choisi ce qui n'indispose pas le gouvernement de la bourgeoisie et des patrons, en préférant cracher sur les travailleurs.

LO et NPA ont fait ce qu'ils ont pu, chacun à leur façon. Heureusement.

Mais on leur demandera plus et il est nécessaire qu'il faille sortir d'un certain angélisme et de pousser les feux de la réorganisation du Mvt ouvrier.

[Prado]

@Copas : Je suis d'accord avec une bonne partie de ton message précédent, notamment avec l'idée qu'à Carhaix, il s'agissait de "faire un contre-feu soulageant le gouvernement et éviter un embrasement", mais je crois que tu sous-estimes les difficultés à plusieurs niveaux :

La bouffonerie et les explications sur l'opération de division de Carhaix n'ont trompé personne, et au premier chef l'essentiel des travailleurs qui se sont bougés ce jour là et ont été à Quimper.

Je crois au contraire que beaucoup de monde a été trompé par l'opération à Carhaix. Ce n'est pas pour rien qu'un camarade du NPA écrit dans son témoignage reproduit sur ce fil :
"Durant toute la semaine, il a fallu répondre à nos sympathisants déboussolés par la position de la CGT et la pression de la presse qui martelait que la manif à Quimper était à l’initiative des patrons et la FDSEA".
Et on peut craindre qu'à l'échelle nationale, la propagande sur un NPA manifestant au coude à coude avec l'UMP et le FN ne laisse des traces.
Par ailleurs, s'il y a eu à peu près 10 fois plus de monde à Quimper qu'à Carhaix, cela ne veut ni dire qu'il n'y a eu que 3 pelés à Carhaix ni qu'il y a eu un raz-de-marée à Quimper.

Le problème donc ne ressort pas d'une insuffisante activité de notre classe mais dans deux choses :
- sa politisation
- son organisation

Le problème, c'est aussi la complexité de la situation objective. Ainsi, quels objectifs de mobilisation proposer aux ouvriers de filières qui n'ont plus de raison d'être (sinon au prix de reconversions qui ne sont pas pour demain) ? Des objectifs de mobilisation, pas des solutions qui aujourd'hui restent dans le domaine de la propagande ni la proposition (juste) d'un "tous ensemble" à l'échelle nationale, qui n'est pas à portée de la main. Pour la filière poulets, le patronat propose le retour aux subventions à l'exportation, supprimées en juillet dernier : c'est une proposition crédible mais indéfendable.
De même, le combat pour la suppression de la taxe Borloo, dite ecotaxe, a de la crédibilté et est mobilisateur. Quelle position prendre ? Cela n'a rien d'évident. Et on sent la difficulté à la lecture du tract du NPA distribué à Quimper : "Au NPA, nous pensons que l’écotaxe est injuste et inefficace mais la fronde actuelle contre cet impôt profite avant tout aux actionnaires, aux patrons".
C'est l'évolution de l'économie qui est à la base de la "confusion" remarquée à Quimper, pas l'habileté de patrons ou de la droite, comme certains semblent le penser, ou un niveau de conscience particulièrement arriéré chez les ouvriers bretons. D'une certaine manière, aller manifester à Carhaix signifiait refuser d'affronter cette complexité.

[yannalan]

Aujourd'hui, on a un édito de "Ouest-France" intitulé "Halte au feu". Ca veut dire que le mouvement qui est lancé n'arrange pas tellement le patronat ou le goupillon qu'on veut bien le dire. Au niveau de l'écotaxe, qui a été l'étincelle et pas le problème principal, leTroadec et Merret ont lancé un ultimatum pour que le gouvernement annonce sa suppression à midi.
Chez Marine Harvest (saumon), la grève avec occupation continue, il y a quelques problèmes dans la mesure où la CGT semble vouloir négocier sans les CDD qui sont très nombreux, le saumon fumé étant un produit saisonnier. La boite se fait des couilles en or, elle veut simplement gagner plus ailleurs.
Dans le poulet, les patrons ont joué comme des nuls, et les autorités ont aussi fait semblent de ne rien voir, et ça depuis longtemps. L'arrêt des aides européennes est programmé depuis des années. Les ouvriers sont au bout du rouleau et ils vont pas rester calmes. Et derrière, il y a les agriculteurs qui les fournissent en poulets...
Comment faire comprendre que ce sont des conséquences du système capitaliste, là est la question.

[philippulus]

Le problème, c'est aussi la complexité de la situation objective. Ainsi, quels objectifs de mobilisation proposer aux ouvriers de filières qui n'ont plus de raison d'être (sinon au prix de reconversions qui ne sont pas pour demain) ? Des objectifs de mobilisation, pas des solutions qui aujourd'hui restent dans le domaine de la propagande ni la proposition (juste) d'un "tous ensemble" à l'échelle nationale, qui n'est pas à portée de la main. Pour la filière poulets, le patronat propose le retour aux subventions à l'exportation, supprimées en juillet dernier : c'est une proposition crédible mais indéfendable.
De même, le combat pour la suppression de la taxe Borloo, dite ecotaxe, a de la crédibilté et est mobilisateur. Quelle position prendre ? Cela n'a rien d'évident. Et on sent la difficulté à la lecture du tract du NPA distribué à Quimper : "Au NPA, nous pensons que l’écotaxe est injuste et inefficace mais la fronde actuelle contre cet impôt profite avant tout aux actionnaires, aux patrons".
C'est cela qui est à la base de la "confusion" remarquée à Quimper, pas l'habileté de patrons ou de la droite, comme certains semblent le penser, ou le niveau de conscience particulièrement arriéré des ouvriers bretons.

Assez d'accord avec tout ça. La situation est plus que "complexe", elle met certaines organisations politiques (dont le NPA) devant la question centrale de perspectives et d'objectifs qui peuvent être, au moins dans l'immédiat, contradictoires. Comment concilier concrètement l'urgence sociale évidente avec l'urgence écologique tout aussi évidente ?
Si les principes fondateurs du NPA sont toujours valides, c'est cette dernière question qui devrait être au coeur des réflexions, des analyses et, in fine, des positions et des propositions politiques du NPA et de ses acteurs qui s'expriment ici. Le reste, personnellement, je m'en contrefous.

[philippulus]

Comment faire comprendre que ce sont des conséquences du système capitaliste, là est la question.

Non, je pense que la question n'est pas là. La plus grande part de la population sait (peut-être un peu confusément) que la situation présente est la conséquence du système capitaliste. Le problème n'est pas de les convaincre de ce fait mais d'ouvrir des perspectives qui ne soient pas du domaine de la propagande mais qui soient immédiatement crédibles et en partie ou totalement atteignables. Et d'imaginer les luttes et les actions qui vont avec.

[yannalan]

Oui aussi.
Qu'est ce qu'on peut imaginer pour des gens de 55 ans qui bossent en couple au poulet depuis leurs 17 ans, et qui vont se retrouver dehors sans perspective d'emploi ? Qu'est ce qu'on a de crédible en magasin ?

[Marco Pagot]

Il est sidérant de voir sur ce forum les militants du npa diriger tous leurs coups non pas sur la droite, le patronat et l’extrême droite et leur tentative de holdup de la manifestation de Quimper,

Tu reconnais enfin que cette manif n'était pas un complot du patronat et de l'extrême-droite ?

[verié2]

philippulus
Le problème n'est pas de les convaincre de ce fait mais d'ouvrir des perspectives qui ne soient pas du domaine de la propagande mais qui soient immédiatement crédibles et en partie ou totalement atteignables.

Il me semble qu'il faut dire la vérité aux travailleurs. A savoir que sans mouvement d'ampleur, tout ce qu'ils obtiendront, ce seront des indemnités un peu plus élevés, ce que leur patron a programmé dans ses comptes au titre des frais divers de restructuration.
Sinon, on a encore bien vu avec la grève de PSA qu'il n'existe pas d'objectifs réalistes et "raisonnables" locaux atteignables facilement, comme de conserver la production de telle ou telle voiture qui serait rentable etc. Les patrons s'en foutent complètement des analyses des syndicats sur la rentabilité réelle ou supposée de telle production. Ils ont leur façon de calculer ce qui leur rapportera le plus. On n'est pas sur la même longueur d'ondes.

Alors, tous ensemble, c'est de la propagande ? Peut-être. Mais il n'en faudrait tout de même pas beaucoup pour mettre sur pied une coordination des luttes des boites qui licencient. Il suffirait peut-être d'un déclencheur, d'une fraction un peu décidée de travailleurs qui s'adresserait aux autres. PSA aurait pu jouer ce rôle mais ne l'a pas fait.
Ca sera peut-être demain des militants qu'on n'attendaient pas, à priori moins politisés mais plus révoltés qui prendront conscience de l'impasse. La propagande, ça sert justement à les convaincre de cette nécessité. Ce n'est pas des discours dans le vent.

[philippulus]

Dire la vérité aux travailleurs ? Très bien.
La première des vérités à leur dire c'est que les filières agro-alimentaires mises en place en Bretagne depuis plus de 40 ans sont insoutenables à tous points de vue. A moins de finir de transformer des pans entiers de régions en cloaques polluant gravement et pour longtemps les vies, les terres, les rivières et les littoraux. C'est incontournable, à moins d'abandonner définitivement toute prétention à parler d'urgence écologique.
J'ai bien conscience que par les temps qui courent l'affaire est très difficile, mais de toutes façons ces filières, telles qu'elles existent, n'ont pas d'avenir. Il est temps de reparler sérieusement d'agriculture "anticapitaliste".

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