Re: Algérie

[verié2]

Prise d’otages : l’Algérie s’offre une vitrine médiatique mondiale ignoble

Cet article du Nouvel Observateur est très "anti algérien". Certes, on ne peut pas exclure une manipulation des services algériens (ou de certains d'entre eux) dans cette sanglante prise d'otages, voire du gouvernement, mais il existe toutes sortes d'autres hypothèses. Certains commentateurs évoquent même une manipulation... des Etats Unis. Certains groupes islamistes algériens créés par les services secrets auraient échappé à leurs créateurs pour devenir indépendants, voire même nouer des liens avec les services américains et aussi maliens. Le précédent pouvoir malien collaborait avec certains de ces groupes pour bénéficier de la manne du trafic de drogue. L'opération pourrait donc aussi avoir pour objectif de contraindre l'Algérie à s'engager davantage dans la guerre du Mali...

Bref, les hypothèses sont nombreuses, y compris tout simplement une manoeuvre pour sanctionner l'Algérie de son appui (relatif) à la France. L'argument selon lequel l'opération aurait exigé une très longue préparation n'est pas irréfutable...

[sylvestre]

Prise d’otages : l’Algérie s’offre une vitrine médiatique mondiale ignoble

Cet article du Nouvel Observateur

Non, c'est un article d'un blogueur.

est très "anti algérien". Certes, on ne peut pas exclure une manipulation des services algériens (ou de certains d'entre eux) dans cette sanglante prise d'otages, voire du gouvernement, mais il existe toutes sortes d'autres hypothèses. Certains commentateurs évoquent même une manipulation... des Etats Unis. Certains groupes islamistes algériens créés par les services secrets auraient échappé à leurs créateurs pour devenir indépendants, voire même nouer des liens avec les services américains et aussi maliens. Le précédent pouvoir malien collaborait avec certains de ces groupes pour bénéficier de la manne du trafic de drogue. L'opération pourrait donc aussi avoir pour objectif de contraindre l'Algérie à s'engager davantage dans la guerre du Mali...

Bref, les hypothèses sont nombreuses, y compris tout simplement une manoeuvre pour sanctionner l'Algérie de son appui (relatif) à la France. L'argument selon lequel l'opération aurait exigé une très longue préparation n'est pas irréfutable...

Les hypothèses sont nombreuses, mais celle d'une manipulation par le pouvoir algérien s'appuie sur des éléments particulièrement solides par rapport aux autres. J'ai donné dans le fil sur l'Algérie dans les années 1990 un certain nombre de références qui permettent d'établir au-delà du doute raisonnable que les grands massacres des GIA à cette époque étaient commandités par les services algériens. L'enquête de 2007 " Al-Qaida au Maghreb ", ou la très étrange histoire du GSPC algérien (on y trouve déjà plusieurs mentions de Mokhtar Belmokhtar) est à mon avis importante à lire pour faire le lien entre cette époque et celle d'AQMI, plus d'autres références et éléments données dans le fil sur le Mali. Je me rends bien compte que c'est beaucoup de boulot de se plonger dans tout cela, et que vu du dehors il y a un aspect conspirationniste - mais comme j'ai fait ce boulot de me plonger un peu dans tout ça et que je pense ne jamais avoir montré de tendance au conspirationnisme, je me permets d'insister sur cette aspect.

[verié2]

Sylvestre
J'ai donné dans le fil sur l'Algérie dans les années 1990 un certain nombre de références qui permettent d'établir au-delà du doute raisonnable que les grands massacres des GIA à cette époque étaient commandités par les services algériens.

Au vu des éléments dont nous disposons, il me semble en effet que ça ne fait pas de doutes, tout comme l'assassinat des moines de Thibérine. L'intérêt des services et du pouvoir algérien était évident : entretien d'une guerre qui leur permettait d'assurer et de justifier leur pouvoir et les restrictions aux libertés, éliminations d'opposants attribuées aux Islamistes etc.

Aujourd'hui, l'intérêt du pouvoir algérien semble moins évident. Car il se déconsidère tout de même un peu, notamment vis à vis des investisseurs, qu'il soigne d'ordinaire. Jusqu'alors, les vrais-faux islamistes barbouzes n'avaient jamais attaqué une entreprise industrielle aussi importante et aussi sensible. Les victimes étaient le plus souvent des villageois et des intellectuels opposants...

[sylvestre]

Pour le moment il n'y a eu aucun dégât matériel important. Il est clair que la stratégie visée est différente de celles des années 90, comme c'est le cas depuis le tournant des années 2000, l'invention du GSPC/AQMI, les incursions à l'étranger, etc. L'article que j'ai cité propose une motivation, le besoin d'avoir le soutien de la France à la réélection de Bouteflika. Là dessus, je trouve qu'il y a quand même plus simple : le besoin pour l'Algérie après avoir vu son option "diplomatique" marginalisée par l'attaque française de se remettre au centre du jeu, et notamment auprès des grands Etats impérialistes dont des ressortissants ont été pris en otage. Après ça ne veut pas dire que ce serait une stratégie sans ratés, effectivement il y a la question des investissements (même que dans le domaine du gaz, l'Algérie serait parfaitement capable de s'en passer avec l'argent qu'elle tire déjà des industries extractives, d'autant qu'elle possède déjà une expertise considérable en la matière, comme elle l'a fait pendant des décennies)

En tous cas on remarquera les méthodes habituelles : blackout total des journalistes, informations contradictoires créant un "brouillard".

[sylvestre]

[sylvestre]

Dans cet article Keenan expose plus en détail son hypothèse : Belmokhtar et son équipe auraient bénéficié comme à leur habitude de la complicité des autorités algériennes, lesquels auraient trouvé utile un attentat de basse intensité afin de montrer les dangers de l'option militaire, se repositionner comme interlocuteur incontournable, etc. mais les jihadistes auraient monté une opération beaucoup plus sérieuse afin de faire pression sur le gouvernement algérien et les punir de laisser la France les bombarder au Mali.

Voir aussi ce débat, Keenan intervient à la fin, et est confronté par Cyril Vanier, journaliste à France 24, lequel semble toujours épouser la théorie officielle sur la confrontation entre l'Etat algérien et les GIA dans les années 90, ce en quoi il est en dissonance avec d'autres experts "officiels" très en vue ces jours-ci comme Mathieu Guidère, que j'ai été surpris d'entendre l'autre jour contraster l'AQMI d'aujourd'hui (complétement indépendante de l'Etat algérien selon lui) et Djamel Zitouni, émir du GIA au milieu des années 90, qu'il considère donc comme ayant bien été manipulé par le DRS, ce qui est je crois une position récente pour lui.

[sylvestre]

Pendant ce temps....

Durant la grève, à Alger, les postiers ont rebaptisé la place de la grande poste place Tahrir…

Sur la grève victorieuse des postiers algériens

[sylvestre]

Lahouari Addi sur la même ligne que Keenan :

Je pense que le DRS a voulu faire un coup à blanc et que cela lui a échappé. Les officiers du DRS se sont surestimés et leur opération a été un fiasco.

http://oumma.com/15487/mokhtar-belmokhtar-relation-officiers-algeriens

[verié2]

Lahouari Addi sur la même ligne que Keenan :

Je pense que le DRS a voulu faire un coup à blanc et que cela lui a échappé. Les officiers du DRS se sont surestimés et leur opération a été un fiasco.

http://oumma.com/15487/mokhtar-belmokhtar-relation-officiers-algeriens

Admettons que cet Addi soit un spécialiste de l'Algérie, mais ce ne sont tout de même que des hypothèses. Or, en l'absence complète de toute information, on peut échafauder d'innombrables autres hypothèses, y compris que ce soit des services français qui aient déclenché cette attaque pour pousser l'Algérie à collaborer davantage.

Je ne dis évidemment pas que c'est cela la vérité, je n'en sais strictement rien, ce n'est qu'un exemple... Ce ne serait pas la première fois que des "spécialistes" auraient avancé des hypothèses qui se sont ensuite révélées fausses.

[sylvestre]

Lahouari Addi sur la même ligne que Keenan :

Je pense que le DRS a voulu faire un coup à blanc et que cela lui a échappé. Les officiers du DRS se sont surestimés et leur opération a été un fiasco.

http://oumma.com/15487/mokhtar-belmokhtar-relation-officiers-algeriens

Admettons que cet Addi soit un spécialiste de l'Algérie, mais ce ne sont tout de même que des hypothèses. Or, en l'absence complète de toute information, on peut échafauder d'innombrables autres hypothèses, y compris que ce soit des services français qui aient déclenché cette attaque pour pousser l'Algérie à collaborer davantage.

Je ne dis évidemment pas que c'est cela la vérité, je n'en sais strictement rien, ce n'est qu'un exemple... Ce ne serait pas la première fois que des "spécialistes" auraient avancé des hypothèses qui se sont ensuite révélées fausses.

On peut évidemment tomber dans le relativisme total et dire que peut-être il s'agit en fait d'un coup des services chiliens, nous n'en savons rien au juste - mais en général on admet que les hypothèses possèdent différents degrés de probabilité.

Si on considère l'hypothèse dominante aujourd'hui dans les médias, on peut la résumer ainsi : depuis le début des années 90, différentes guerillas islamistes sévissent en Afrique du Nord, d'abord uniquement en Algérie, puis poussées par la répression elles se sont déplacées au Sahara, ont essayé récemment de s'établir au Mali, et cet attentat est le dernier avatar de leur activité. Leur motivation est fondamentalement idéologique, même s'il leur arrive de prendre part à des trafics.
Jusque là pourquoi pas ? Mais il y a quand même une grande absence dans cette théorie, qui devrait nous interpeller en tant que marxistes : l'absence d'une base sociale. Toutes les activités groupes de ces groupes n'ont suscité que l'horreur des populations concernées : massacre d'électeurs du FIS en Algérie dans les années 90 sous le motif que toute la population algérienne était mécréante, y compris les enfants, profanation de tombes de saints musulmans à Tombouctou, imposition de châtiments décriés par les populations locales, etc. Si on ajoute le fait que malgré cela ils bénéficient d'un armement moderne et d'un entraînement militaire correct, ainsi que d'une logistique importante, et le fait que tous ces groupes ont agi de façon tout à fait curieuse par rapport à tous les groupes de guerilla connus dans l'histoire (pas de canaux de communication fiables permettant d'identifier ses revendications), et les manipulations avérées des GIA des années 90, et le sort particulier d'anciens chefs d'AQMI comme Abderrezak El Para (de toutes évidences protégé par le pouvoir algérien) cela fait un faisceau de présomption important pour dire que AQMI-MUJAO-Ansar Dine ont toutes les chances d'être au service des services algériens.
Il ne s'agit donc pas de s'appuyer uniquement sur les motivations possibles, mais également sur tout ce que nous savons de l'histoire et des différentes forces en présence.
Si on compare avec l'hypothèse d'une manipulation par les services français, on a ni histoire de collaboration de Mokhtar Bel Mokhtar comme individu ni d'AQMI, du GSPC ou des GIA, ce qui rend tout de même une telle hypothèse beaucoup moins vraisemblable.

Cela dit, il est évident qu'il existe beaucoup de zones de flou.

[verié2]

Sylvestre
On peut évidemment tomber dans le relativisme total et dire que peut-être il s'agit en fait d'un coup des services chiliens

Vanne un peu facile, cher Sylvestre, car les services français, à la différence des chiliens, sont impliqués de longue date dans la région.

il y a quand même une grande absence dans cette théorie, qui devrait nous interpeller en tant que marxistes : l'absence d'une base sociale

Remarque très pertinente en effet. Ces groupes ne peuvent pas flotter dans le vide. Mais certains groupes islamistes se sont tout de même implantés parmi les Touaregs, non ? Sinon, si faible soit l'armée malienne, ils ne l'auraient pas battue aussi facilement.

les manipulations avérées des GIA des années 90 (par l'Etat et/ou les services algériens NDV).

Sur ce plan nous sommes d'accord. (Je connais un peu la question pour l'avoir "étudiée" au moment des polémiques sur les "éradicationnistes", notamment au sein des restes du PC algériens et de leurs ex amis porteurs de valise. A la différence de la situation au Nord Mali que je découvre depuis quelques semaines.)

Si on compare avec l'hypothèse d'une manipulation par les services français, on a ni histoire de collaboration de Mokhtar Bel Mokhtar comme individu ni d'AQMI, du GSPC ou des GIA, ce qui rend tout de même une telle hypothèse beaucoup moins vraisemblable.

Le pouvoir malien, avant le coup d'Etat, avait des liens avec ces groupes islamistes, en particulier pour différents trafics qu'il tolérait ou auquel il participait. On peut en déduire que les services français très liés aux appareils d'Etat de la Francafrique en avaient sans doute aussi. Quant aux services algériens, à diverses reprises, ils ont collaboré avec les services français.

Rien n'est simple...

[sylvestre]

il y a quand même une grande absence dans cette théorie, qui devrait nous interpeller en tant que marxistes : l'absence d'une base sociale

Remarque très pertinente en effet. Ces groupes ne peuvent pas flotter dans le vide. Mais certains groupes islamistes se sont tout de même implantés parmi les Touaregs, non ? Sinon, si faible soit l'armée malienne, ils ne l'auraient pas battue aussi facilement.

D'après tout ce que je peux lire Ansar Eddine qui est le groupe le plus "touareg" ne s'est pas vraiment "implanté" au sens où l'a fait le MNLA : il a simplement engagé des mercenaires touaregs. Par exemple dans Le Monde d'aujourd'hui :

La mesure qui a toutefois le plus "choqué" M. Traoré (un malien de Gao qui vit à Montreuil et est en communication avec sa famille restée sur place) est l'enrôlement des jeunes dans les rangs des rebelles " ils payaient les familles 200 000 francs CFA (environ 300 euros) pour qu'elles lâchent"

Le pouvoir malien, avant le coup d'Etat, avait des liens avec ces groupes islamistes, en particulier pour différents trafics qu'il tolérait ou auquel il participait.

Source ?

[verié2]

[quote="sylvestre"]

Le pouvoir malien, avant le coup d'Etat, avait des liens avec ces groupes islamistes, en particulier pour différents trafics qu'il tolérait ou auquel il participait.

Source ?

Je l'ai lu très récemment. Je vais rechercher.
La première que je retrouve :
http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/54830-les-djihadistes-du-nord-mali,-nouveaux-maillons-du-trafic-de-coc.html

Extrait :

L’affaire « Air Cocaïne », une prise de conscience

Cependant, la jouissance par des acteurs locaux de la route du trafic de la drogue dans la région n’est ni récente, ni l’apanage des seuls djihadistes. En novembre 2010 éclate l’affaire dite « Air Cocaïne ». La carcasse calcinée d’un avion gros porteur (un Boeing 727 capable de transporter près de 190 passagers) est découverte dans le nord-est du Mali, près de Gao. Rapidement, l’enquête s’oriente vers la piste de la drogue. L’avion, en provenance du Venezuela, transportait près de dix tonnes de cocaïne. Ne parvenant pas à faire redécoller l’appareil de la piste de fortune aménagée au beau milieu du désert, les trafiquants l’ont brûlé. « On ne peut pas construire une piste d’atterrissage sans attirer l’attention des gens, estime Jean-Bernard Véron. Les trafiquants se sont sentis assez en confiance pour le faire. On peut donc présumer qu’ils ont bénéficié de tout un tas de complicités. »

Des complicités issues probablement des plus hautes sphères de l’État. « Sous la présidence d’Amadou Toumani Touré [le président malien destitué le 22 mars 2012, ndlr], l’État malien, ou au moins des clans au pouvoir, était dans l’affaire, affirme Pierre Boilley. Il n’existe pas de preuve absolue de l’implication de l’État malien dans le trafic. Mais Amadou Toumani Touré était obligatoirement au courant. Au mieux, il a laissé faire, au pire, il y a pris part.

[verié2]

Autre source (Jeune Afrique:
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20111121180128/

Mali : "Une complicité en haut lieu avec les trafiquants de drogue et Aqmi"

Extrait :

Pensez-vous qu’il y a une protection en haut lieu pour le trafic de drogue, comme le suggèrent certains médias occidentaux et algériens ?

Je dirais même qu’il s’agit d’une complicité et d’une protection en très haut lieu. Je ne fais pas allusion à Koulouba seulement, mais à toutes les institutions qui sont chargées de trouver une solution aux trafic de drogue et à Aqmi. Je suis dans une institution, l’Assemblée nationale, qui a son mot à dire, mais elle ne le dit pas. On a relayé à maintes reprises les informations sur Aqmi et le trafic de drogue, mais je pense qu'il y a une défaillance du système sécuritaire dû aux proches conseillers du président Amadou Toumani Touré.

[sylvestre]

Intéressant - cela dit à mon avis pas au même niveau que les liens entre l'Algérie et AQMI.
SI tu as le temps et l'intérêt je t'incite à lire la synthèse de 2007 " Al-Qaida au Maghreb ", ou la très étrange histoire du GSPC algérien.

J'en fais la pub ces derniers temps, mais je n'ai toujours pas trouvé quelqu'un qui l'ait lu, ce qui rend mes débats un peu vains, j'en ai peur....

[sylvestre]

http://oumma.com/15505/lahouari-addi-repond-a-un-article-diffamatoire-publie-

Réponse de Lahouari Addi à l’article paru dans le Jour d’Algérie

Un journaliste, signant sous le nom de Badis Guettaf, d’un journal algérien Le Jour d’Algérie peu connu, m’accuse d’être un espion – rien que ça – à la suite d’un entretien paru sur Oumma.com qui mettait en doute la version officielle de la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas.

La facilité avec laquelle quelques bandits armés ont pénétré dans un endroit protégé par différents services de sécurité, l’absence de communication de la part des autorités légales, l’interdiction faite aux journalistes nationaux et étrangers de faire leur travail d’information m’ont amené à penser que cette opération est unremake du massacre de Bentalha ou de l’assassinat des moines de Tibihérine.

Le flou dans lequel ont été maintenues ces affaires, et l’impossibilité pour la justice algérienne de mener des instructions judiciaires impartiales, permettent l’hypothèse d’infiltration des éléments des services de sécurité à l’intérieur des groupes terroristes pour les amener à monter des opérations qui les discréditent. L’infiltration, que pratiquent toutes les polices, a pour fin de récolter des informations et non à des fins de manipulation où il y a mort d’hommes.

Pour éviter ces dérives, les services de sécurité doivent agir sous le contrôle de la direction politique dans le respect des institutions et de la loi. Il y a désormais une opinion qui se fait jour en Algérie et qui demande que les services de renseignement et de sécurité reviennent sous l’autorité de l’Etat-Major qui exerce le commandement militaire, et que celui-ci ne dépasse pas ses prérogatives inscrites dans la constitution. Tout indique aujourd’hui que ces services se sont autonomisés du commandement militaire, ce qui constitue une dérive grave pleine de dangers pour le fonctionnement normal de l’Etat.

Lahouari Addi
Professeur de sociologie

[sylvestre]

L'analyse d'Habib Souaïdia, ancien officier des forces spéciales algériennes, auteur de La sale guerre : Révélations sur le drame d’In-Amenas : trente otages étrangers tués par l’armée algérienne, au moins neuf militaires tués

[Copas]

SNAPAP Communiqué :
Sommes nous en guerre ?

Laghouat la rebelle en état de tension après l'expulsion par la police de syndicalistes tunisiens et marocains invités



AlgeriaSon Sonmmes-nous en guerre pour arriver à ces dépassements contres des frères Maghrébins venus de Tunisie, de Mauritanie et du Maroc pour participer tout simplement à un forum de chômeurs et de travailleurs précaires ?

Les services de sécurité ont commis une grosse bavure en expulsant des frères maghrébins invités par le comité des travailleurs du pré emploi et filet social comme des vulgaires malfaiteurs.

Après avoir passé toute la journée au commissariat de Bab Ezzour , les policiers les ont reconduit à l'hôtel à 16 heures pour qu'ils récupèrent leurs bagages puis vers le commissariat de Bab Ezzouar à nouveau pour être expulsés par la force et reconduits vers l'aéroport sans leur permettre de communiquer avec leurs proches et leurs familles qui sont à l'heure actuelle sans aucune nouvelle car leurs téléphones sont toujours fermés .

A la dernière nouvelle ils sont toujours à l'aéroport, épuisés physiquement ayant passé toute la journée sur des chaises et au froid. Pour les Tunisiens le prochain vol est le 21 février à 12 heures, donc il passeront la nuit sur des chaises encerclés par les services de sécurité qui leur refusent de regagner leur hôtel pourtant payé ni les héberger dans un autre hôtel pour les empêcher de communiquer et leur faire subir des tortures ce qui n'est pas acceptable. Il est à signaler que les Marocains vont encore passer la journée du 21 février à l'aéroport sur des chaises, sous le froid faute de vol sur Air Royal jusqu'au 22 Février 2013, date du prochain vol.

Le président du SNAPAP

MALAOUI Rchid

Le mouvement des chômeurs ira jusqu'au bout contre la mafia au pouvoir qui pille l'Algérie
(l'état d'esprit)

[Copas]

Le mouvement des chômeurs, c'est là
Dans la ville de Ouargla, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) a tenu un rassemblement
https://forummarxiste.forum-actif.net/t889p120-le-point-sur-les-revolutions-dans-les-pays-arabes#60719

Cinq étudiants de l’Ismas dans un état critique


Cinq étudiants de l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (Ismas) ont été évacués aujourd’hui en urgence à l’hôpital.

Les autres étudiants ont poursuivi leur grève et défient la direction qui menace de recourir à la force publique pour appliquer la décision de justice prononcée hier, selon laquelle les étudiants en grève doivent évacuer les lieux.
Un verdict que les protestataires jugent contradictoire avec le verdict précédent du même tribunal reconnaissant légale la grève.

Les étudiants grévistes ne comprennent d’ailleurs pas comment une grève puisse se tenir en dehors de l’enceinte de l’institut.

Ces étudiants luttent :
- contre la mauvaise qualité de la formation
- le manque de moyens matériels
- la non-valorisation de leur diplôme.

Les étudiants, déterminés à défendre leurs droits, refusent de quitter les lieux et exigent le règlement de tous les problèmes soulevés.



Le soutien des artistes

L'Algérie, bon élève du FMI
Lagarde et ses copains généraux et dirigeants corrompus

Par ailleurs on peut citer la visite de courtoisie de l’ambassadeur US dans la wilaya de Béchar
Le grand front antiimpérialiste en défense du régime algérien s'organise...

[Copas]

La chargée d'affaire à l'ambassade américaine à Alger a indiqué que les Américains saluaient la bravoure de la femme algérienne

«Historiquement, les femmes algériennes ont joué un rôle indispensable au-devant et derrière la scène, dans la lutte de la nation pour son indépendance. Aujourd'hui, elles continuent à contribuer sur le plan économique et professionnel, et sont bien représentées dans les domaines éducatif, judiciaire et politique».../...

.../...les femmes algériennes, ajoute-t-elle, «honorent leurs familles au quotidien à travers leur rôle de mères, épouses, filles et sœurs, et œuvrent ainsi à promouvoir l'unité sociale et garantir l'éducation morale de la prochaine génération d’Algériens»

[gérard menvussa]

Publié dans le journal algérien "l'expression le quotidien"

ALORS QUE LA RUE GRONDE
Les partis s'éclipsent
Par Nadia BENAKLI - Dimanche 17 Mars 2013

Cette démission que certains n'hésitent pas à qualifier d'«omerta» suscite à l'heure actuelle bien des interrogations.

A Constantine, on a enlevé et assassiné deux enfants. A Ouargla, des centaines de jeunes chômeurs et diplômés se révoltent contre le mépris dont ils sont l'objet sans que les autorités daignent bouger le petit doigt. A Sonatrach, on a dilapidé, détourné des millions de dollars pour ne pas dire des milliards, partis renflouer les comptes de Chakib Khelil.
Tant d'événements qui minent l'actualité nationale. Mais où est donc passée notre classe politique? Son silence lancinant n'a que trop duré. Qu'est-ce qui le rend aphone, muette? Cette démission, que certains n'hésitent pas à qualifier d'«omerta», suscite, à l'heure actuelle, bien des interrogations. Les observateurs de la scène nationale jugent dramatique le silence des partis. Pendant que le peuple crie sa colère comme à Constantine ou à Ouargla, les consciences nationales sont muselées. Les partis se taisent et les associations ne font pas mieux. Censés être sur le devant de la scène, les partis politiques se font de plus en plus rares. La manifestation du Sud ou l'assassinat des deux enfants à Constantine n'ont pas trop accroché l'attention des partis. Les plus actifs se sont contentés de pondre juste des communiqués.
Alors qu'ils sont nombreux lors des campagnes électorales, les partis se comptent actuellement sur les doigts d'une main. Le pire est le fait que les plus grands courants politiques observent le silence. Rongés par les crises internes et la guerre de succession, le FLN et le RND restent sans voix.
Connus pour leurs réactions de soutien, le FLN et le RND ont perdu le réflexe pavlovien. Même lors du discours du président de la République dans lequel il a déclaré qu'il ne peut pas passer sous silence les affaires de corruption, les deux formations de la coalition n'ont pas lâché un mot. Idem pour le FNA. Le parti de Moussa Touati a complètement disparu de la circulation. Les autres tentent de casser la routine en convoquant des meetings ou des réunions ordinaires de bureau politique. C'est le cas du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune semble avoir perdu la voix. La secrétaire générale du PT n'est plus active comme auparavant. Ses sorties médiatiques sont limitées ces derniers temps. Ce week-end, les partis n'ont pas été nombreux à se manifester. Le parti du RCD était parmi les premiers à déplorer l'assassinat des deux enfants enlevés à Constantine en qualifiant cet acte «d'extrême cruauté».
Le RCD invite les citoyens à prendre les initiatives, en mettant en place des formes d'organisation de proximité solidaires «en attendant que ce phénomène soit identifié, analysé et traité par des moyens et des méthodes appropriés». Le MSP s'est également manifesté.
Le président du MSP a dénoncé, à cette occasion, le crime horrible perpétré la semaine dernière à Constantine, où deux enfants, Ibrahim et Haroun, ont été assassinés, considérant qu'«à un certain niveau, la criminalité ne peut être punie que par la mort, quand il s'agit d'enlèvement d'enfants, de viol, d'introduction de tonnes de drogue et d'atteinte aux ressources et aux richesses nationales qui sont la propriété du peuple». Il a également appelé à ce que cessent la corruption, la hogra et les dérives morales, car, a-t-il estimé, «l'Algérie n'est pas en mesure de supporter cela».
Le même jour, le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Fateh Rebiaï, a appelé, à partir d'Alger, à trouver des «solutions radicales» aux revendications des jeunes des régions du sud du pays à travers un système économique à même de développer la région et d'assurer des emplois permanents. «Les revendications légitimes des jeunes du Sud, qui sont les mêmes dans les autres régions du pays, nécessitent des solutions radicales qui passent par un système économique à même de développer le Sud, d'absorber le chômage et d'assurer des emplois permanents», a souligné M. Rebiaï à l'ouverture des travaux d'une réunion de la commission nationale de préparation du 5e congrès du parti.

[Roseau]

[Roseau]

Rassemblement des travailleurs du pré-emploi à Alger réprimé: le MAK condamne et se solidarise avec les manifestants


18/03/2013 - 14:11

ALGER (SIWEL) — Dans une déclaration rendue publique aujourd'hui sur son site officiel, le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) apporte son "soutien aux travailleurs du pré-emploi à Alger", "victimes de l'arbitraire du pouvoir algérien" et condamne " l'usage de la violence dans le traitement des problèmes politiques". Le président du MAK a estimé que "la violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales, la diffamation, la confiscation des espaces publics et l'usage de la répression dénotent l'agonie d'un système qui n'a que trop duré.". le MAK a par ailleurs dénoncé le parti des "travailleurs" de Louisa Hanoune qui "vient au secours d'un régime finissant en criant à la conspiration extérieure, pour discréditer toute contestation sociale"

[Copas]

Lagarde est passée récupérer un chèque remis par le gouvernement algérien en le louant de sa bonne gestion, alors que la corruption et l'explosion des inégalités atteignent des records. Sans rire Lagarde a félicité la bonne gestion et le contrôle des comptes publics alors qu'une bourgeoisie lutinant dans le même lit que l'armée, pille le pays, que le chômage gangrène la société;

La rente pétrolière sert à une univers de corruption, à privilégier le clientélisme.

Mais cette bonne lagarde, et c'est un réflexe, a appelé à des réformes dans le droit du travail et à ouvrir les vannes du crédit (dans un pays qui importe beaucoup cela est très bon...), elle enfonça le clou :

«Les hausses de salaires en Algérie ne sont pas calculées sur la base de la productivité ni sur celle du taux de croissance».

L’Algérie doit limiter les dépenses courantes de l'Etat.

Articuler les deux aspects et nous avons une réponse sur le fond : Serrer les salaires et compenser cela par l'endettement des travailleurs....


Le bon élève se précipite :
Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué hier que la masse salariale de 2 600 milliards de dinars avec des transferts sociaux de 1 300 milliards de dinars, a atteint ses limites :

"La masse salariale a atteint une limite qu'il nous parait essentiel d'essayer de stabiliser sous peine d'avoir des poussées inflationnistes additionnelles que nous ne souhaitons pas"

Rappelons que des augmentations de salaire avaient dû être concédées par le régime surtout en 2011, sous la poussée des soulèvements des printemps "arabes" à la suite de manifestations et émeutes, durement réprimées dans le sang, contre la cherté de la vie début janvier qui avaient fait cinq morts et quelque 800 blessés.

L'année 2012 a continué d'être marquée par une forte activité revendicative et politique des travailleurs et des chômeurs.

Il s'agit de serrer tout cela et de reprendre tout ce qui peut l'être pour le gouvernement dont la complicité et la marche main dans la main avec le capital international sont maintenant très évidents.

[yannalan]

ICI

Déclaration de L.Hanoune. En gros, elle dit que la corruption à SONATRACH, c'est pas nouveau,mais qu'on choisisse aujourd'hui pour le mettre sur la table est une manœuvre vers la privatisation.
Je ne suis pas certain qu'elle ait tort là-dessus.

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