Islamophobie
+32
sylvestre
verié2
yannalan
Marco Pagot
iztok
alexi
Roseau
Toussaint
mykha
gérard menvussa
Babel
bébair
artza
AlexAntifa
nico37
Eugene Duhring
Duzgun
ottokar
Giaches_de_Wert
nestor
Byrrh
Oudiste
Copas
Egor la combine
Oel
le glode
LuX
dug et klin
Prado
Rougevert
Vals
Achille
36 participants
Page 23 sur 40
Page 23 sur 40 • 1 ... 13 ... 22, 23, 24 ... 31 ... 40
Re: Islamophobie
Sur l'islamophobie il convient de rappeler qu'il faut décortiquer le terme (phobie de l'Islam), cela a déjà été dit.
Ce qu'on constate actuellement c'est une extension au galop des réactions d'agressivité contre ceux et celles qui paraissent à tord ou à raison comme musulmans.
La France est en plein dérapage de plus en plus rapide.
L'affaire est entendue là dessus : la situation devient extrêmement dangereuse, y compris dans certains secteurs de la classe ouvrière. Le prétexte à la critique des religions s'abat avec une violence de plus en plus sans frein sur des travailleurs et travailleuses , des hommes et femmes des couches populaires au prétexte qu'ils paraitraient être des musulmans.
Les ponts se font sans aucun obstacle entre l'islamophobie et le racisme de rase campagne.
Ceux qui ont eu petit bras sur cette question portent une énorme responsabilité. Bien pire comme responsabilité ceux qui ont porté l'islamophobie pour agresser et vouloir obliger des hommes et des femmes qui ne leur ont rien demandé.
Réagir est vital et doit s'opérer d'abord du dedans de la classe ouvrière , dans les tracts et bulletins syndicaux, etc.
Ce qu'on constate actuellement c'est une extension au galop des réactions d'agressivité contre ceux et celles qui paraissent à tord ou à raison comme musulmans.
La France est en plein dérapage de plus en plus rapide.
L'affaire est entendue là dessus : la situation devient extrêmement dangereuse, y compris dans certains secteurs de la classe ouvrière. Le prétexte à la critique des religions s'abat avec une violence de plus en plus sans frein sur des travailleurs et travailleuses , des hommes et femmes des couches populaires au prétexte qu'ils paraitraient être des musulmans.
Les ponts se font sans aucun obstacle entre l'islamophobie et le racisme de rase campagne.
Ceux qui ont eu petit bras sur cette question portent une énorme responsabilité. Bien pire comme responsabilité ceux qui ont porté l'islamophobie pour agresser et vouloir obliger des hommes et des femmes qui ne leur ont rien demandé.
Réagir est vital et doit s'opérer d'abord du dedans de la classe ouvrière , dans les tracts et bulletins syndicaux, etc.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Islamophobie
Je note juste que c'est une attaque personnel qui est parfaitement a coté du sujet, en générale ont site la source qu'elle soie bonne ou critiquable. La je pense que Varie voulez dénoncer une manipulation utiliser par plusieurs médiat. Mais si ont va dans le sans de ottokar, ont en déduit que lui contrairement a des millions de gens, a d'autre infos à sa disposition que celles de la presse?ottokar a écrit:J'en déduis que Vérié n'a pas d'autre infos à sa disposition que celles de la presse... ce qui ne l'empêche pas de rompre des lances sur le fait que tel ou tel en parle ou pas, ou soit prudent...verié2 a écrit:Mais, plus loin, dans le même article, Le Monde écrit : "la plupart voilées", ce qui permet de déduire qu'une partie de ces femmes n'étaient pas voilées. De plus,Le Monde laisse planer le doute : simple foulard ou voile intégral ?
Le reportage de Libération est plus précis, plus neutre et plus honnête puisqu'il souligne la présence de femmes non voilées en tenues très "libre" :
Invité- Invité
Re: Islamophobie
L'escalade islamophobe se poursuit, avec Valls en première ligne. Ce matin, Moscovici, sur France Inter, faisait semblant de croire que les propos de Valls signifiaient au contraire qu'il entendait démontrer la compatibilité de l'islam avec la démocratie. Bonjour l'hypocrisie ! Le fait même de soulever la question revient à stigmatiser les Musulmans. En fait, Valls s'applique à tenir des propos ambigus, parfois contradictoires, souffle le chaud et le froid pour ratisser large... comme le font les Le Pen. Même Mélenchon, qui n'est pourtant pas innocent en matière d'islamophobie, a remarqué que Le Pen a déteint sur Valls...
Valls jette un froid à la table du séminaire
Obliger d'ici à dix ans à repenser notre politique migratoire" et faire la démonstration que "l'islam est compatible avec la démocratie". Pour Manuel Valls, il s'agirait de deux défis majeurs qui attendent la France. Le ministre de l'Intérieur l'a indiqué lundi 19 août, lors du séminaire de rentrée du gouvernement, selon Libération. Il a pris la parole pour donner ces deux objectifs au moment où le débat sur le thème du "vivre ensemble" touchait à sa fin, précise le quotidien.
Ces propos ont été jugés consternants par certains participants, à en croire le journal. Certains ministres y ont vu "un moment de consternation outrée", selon les mots d'un des participants cités par le quotidien. "Il a franchi un cap hallucinant", a confié anonymement à Libération un ministre. "Ça pose un vrai problème politique", a ajouté un autre.
De son côté, Manuel Valls assume ses propos. Il a déclaré à Libération s'être "appuyé" sur les déclarations de François Hollande à Tunis pour affirmer que la France "allait faire la démonstration que l'islam est compatible avec la démocratie". Selon lui, c'est faire preuve de "mauvaise foi que de comprendre autre chose".
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Suède : la journée du hijab en signe de solidarité avec une musulmane sauvagement agressée
le 20 août, 2013 - 11:44
Une journée du hijab pour se dresser contre les actes islamophobes qui ne comprennent désormais qu’un seul langage, celui de la violence inextinguible qui frappe encore et toujours les plus vulnérables et surtout les femmes voilées, c’est sous cette bannière résolument fédératrice que l’indignation musulmane et féminine s’est exprimée en Suède, suite à l’agression sauvage d’une jeune femme enceinte qui a bouleversé le pays.
Selon un mode opératoire odieusement immuable qui ne craint pas la lumière du jour, celle-ci a eu le malheur, la semaine dernière, de croiser la route d’un dangereux raciste qui, à sa vue, s’en est aussitôt prise à elle, lui arrachant son voile, avant de cogner sauvagement sa tête contre une voiture jusqu’à ce qu’elle perde connaissance.
L’onde de choc émotionnelle a traversé le pays de part en part, et notamment la banlieue de Stockholm, théâtre de l’agression. Sous l’impulsion de musulmanes révulsées par cette escalade de haine, un appel à la mobilisation générale a été lancé pour refuser le règne de la terreur à l’adresse de leurs concitoyennes suédoises, de toutes confessions et de tous âges, invitées à les rejoindre pour revêtir publiquement le hijab, hier, 19 août, lors de la journée de solidarité avec la jeune femme tombée sous les coups et laissée inanimée sur le trottoir.
Les participantes devaient laisser une photo d’elles en hijab sur Twitter, avec le hashtag #hijabuppropet, afin de composer une mosaïque de visages féminins arborant le couvre-chef devenu l’épouvantail de prédilection du Vieux Continent, sous l’effet d’une diabolisation sans frontières, sans limites et sans répit. "Nous voulons que les femmes portent le foulard lundi, avant tout parce que nous voulons normaliser le port du foulard", a indiqué l’un des responsables de cette initiative, Bilan Osman, au quotidien Goteborg Daily.
Fait notable, deux femmes politiques, Asa Elisabeth Romson, du parti des Verts, et Veronica Palm, du Parti social démocrate, sont venues gonfler les rangs de la protestation contre la montée de l’islamophobie, acceptant de prendre la pose en hijab en signe de leur prise de conscience et de leur soutien aux femmes voilées. La communauté musulmane de Suède se tourne aujourd’hui vers ceux qui président aux destinées du pays, afin de prendre les mesures d’urgence qui s’imposent pour protéger ses droits et lutter sans relâche contre les discriminations qui, ici comme ailleurs, désintègrent la cohésion nationale.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Islamophobie, la tension monte
David Métreau
Créé le 16/08/2013 / modifié le 19/08/2013 à 19h03
L'actualité de ces derniers jours a été marquée par une succession d'actes anti-musulmans. Comment expliquer cette atmosphère ?
« Un climat d’islamophobie règne en France aujourd’hui, on ne peut pas se voiler la face » a déclaré Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon. La veille, le dimanche 11 août, un militaire de 23 ans venait d'être écroué. Il avait prévu de tirer à l’arme à feu sur une mosquée d'un quartier populaire de Vénissieux en banlieue lyonnaise, selon le ministère de l’Intérieur. Deux jours plus tard, à Trappes dans les Yvelines, une jeune fille voilée de 16 ans a porté plainte, se disant victime d'une agression islamophobe par deux hommes qui lui auraient arraché son voile, menacée avec un cutter et insultée. Moins d'un mois avant, la ville s'embrasait après le contrôle de police d'une jeune femme portant le niqab, interdit par la loi dans l'espace public.
« Quand je regarde les faits, je vois une augmentation assez nette d'actes, islamophobes ou anti-musulmans, quelle que soit la terminologie, non seulement en région parisienne mais dans toute la France », constate M'hammed Henniche, secrétaire général de l'union des association musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93). « Chaque jour il se passe un acte de violence ou une dégradation, à Nanterre, à Trappes, en Gironde, etc. » Parmi les causes de ce malaise il pointe du doigt l'attitude de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, « qui a relancé un débat inutile sur le voile à l'université », la libération de l'expression raciste « qui se cache derrière un discours anti-musulmans. » Enfin selon lui, « la communauté musulmane n'est plus complexée comme avant. Aujourd'hui, la plupart des musulmans se sentent français. La deuxième ou troisième génération n'est plus comme celle de leurs parents ou grands-parents à raser les murs. Pourquoi doit-on être discret ? » Pour M'hammed Henniche, la solution à ce problème viendra de la société civile et non du politique avec la mise en place d'un maillage d'associations musulmanes.
À l'inverse pour le P. Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon et engagé depuis plus de 40 ans dans le dialogue islamo-chrétien, les actes d'islamophobie augmentent à cause de l'affirmation de l'islam dans l'espace public. « N'importe qui peut constater l'allergie d'une grande part de la population à l'égard de l'islam et des musulmans qui ont des comportements trop ostentatoires. Une majorité de Français n'admet pas que la société a changé. Certains comportements religieux ne sont pas acceptés par tout le monde » estime-il. Selon lui, le mot islamophobie devrait désigner uniquement l'intolérance, le racisme et les agressions et non le fait de trouver désagréable l'islam ostentatoire. « Il ne faut oublier que dans l'histoire de France, la liberté a été associée à la privatisation de la religion. L'islam ostentatoire vient réveiller des cicatrices anciennes. » En revanche, il s'agit pour lui et d'être « très ferme » avec la diffusion d'idées mensongères sur l'islam et de traiter les musulmans comme les autres. « J'ai remarqué qu'il n'y a pas eu vraiment beaucoup de monde au rassemblement après le projet d'attaque de la mosquée de Vénissieux. Il y aurait surement eu plus de monde si ça avait été pour une synagogue, à cause de l'histoire. Tout le monde n'est pas égal dans l'image de la victime. »
Si Guylain Chevrier, historien et formateur en travail social, note également une visibilité accrue des symboles religieux comme le voile à l'université où il enseigne, le malaise vient du « communautarisme de certains musulmans et de leur refus de se mélanger à la communauté des citoyens ». Il propose un débat et un dialogue sur la place de l'islam en France « qui a une place dans la modernité et où le droit est au-dessus de la croyance ». Le mot islamophobie le dérange, car il permet de mettre ensemble des réalités complément différentes : « L'islamophobie, ce sont les actes anti-musulmans, le racisme, mais aussi le refus d'une religion ou d'une partie de ceux qui la pratiquent. C'est un mot qui peut être utilisé pour empêcher tout débat. » Pour autant, il ne nie pas les actes de racisme et de haine contre les musulmans : « Il faut tout mettre sur la table et ne pas relativiser, il y a un vrai problème avec l'islam militant et communautaire, l'islam du voile. Les peurs viennent de ce que nous ne disons pas. »
Nabil, 25 ans , musulman pratiquant, juge que l'ignorance et la méconnaissance de l'islam entrainent la haine. « Entre le débat sur l'identité nationale, le débat sur les minaret, le débat sur le halal, le débat sur voile, l’histoire des pains au chocolat et j'en passe, tout ce matraquage médiatique fait que la population commence à avoir pas mal de préjugés ». Les préjugés, Alaume Houdry les combat. L'association Coexister dont il est le secrétaire national, prône le dialogue interreligieux chez les jeunes qui peuvent apprendre à se parler « dans le respect des ressemblances et des différences ». Le jeune homme regrette que le gouvernement « tienne un double discours en condamnant les agressions mais en disant que le voile c'est mal, ce qui encourage les préjugés. » Un débat comme celui sur le voile à l'université étant caduque à ses yeux. « La notion de laïcité n'est pas prise du bon côté. Il s'agit d'effacer le religieux. On ne doit pas parler de religion. Ce qui n 'était pas le cas au début du XXe siècle. » La solution pour sortir de ce climat de tension et d'islamophobie ? « Le dialogue, tout simplement. Le dialogue, le respect et une meilleure compréhension de l'autre. »
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.bakchich.info/societe/2013/08/17/islamophobie-411-les-verites-qui-derangent-62671
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Islamophobie : objectif et stratégie des campagnes contre les musulmans de France
Par Alain Gabon*
Lundi 19 Août 2013
C’est en plein cœur d’un bel été chaud, alors que les musulmans ne voulaient que fêter la fin du ramadan dans la paix, que les têtes pensantes du bien mal nommé Haut Conseil à l’intégration les ont poignardés dans le dos avec leur dernière proposition d’interdire toute tenue religieuse dans les universités.
Les islamo-paranoïaques qui semblent peupler cette entité, que l’on devrait rebaptiser Haut Conseil à l’Anti-Intégration, n’ont décidément rien de mieux à faire que de tenter de rendre la vie des musulmans et autres croyants français impossible.
Il est crucial pour les musulmans, mais, au-delà, pour chaque personne attachée aux libertés fondamentales de la République, de bien saisir ce qui se joue ici.
Offensive des islamo-paranoïaques
Ne faisons point d’erreur de diagnostic : on assiste bel et bien depuis octobre 1989, année des premières expulsions de collégiennes voilées, à une offensive en règle des islamo-paranoïaques de tous bords, de droite comme de gauche, contre les musulmans et l’islam en France.
L’idée selon laquelle on ne s’en prendrait qu’aux « islamistes » et autres « extrémistes » n’est plus tenable devant des propositions comme celles de l’UMP d’appliquer la neutralité laïque au secteur privé ou celles du HCI. Aucune de ces jeunes universitaires voilées ne correspond à la définition d’une fondamentaliste extrémiste. Sinon, elles ne seraient pas les étudiantes appliquées, travailleuses, ambitieuses et respectueuses qu’elles sont au sein d’institutions publiques où elles excellent souvent par leur discipline. Quiconque connaît ces jeunes femmes sait cela.
Les véritables fondamentalistes qui s’en prennent insidieusement à nos libertés, c’est-à-dire ces tristes sires du Haut Conseil à la Désintégration, feraient mieux de retourner à l’école pour s’éduquer eux-mêmes sur les sujets dont ils parlent, illettrés culturels qu’ils sont, totalement coupés des réalités de l’islam en France.
Pour les aider sur le sujet des musulmanes voilées à la fac, on leur recommandera l’étude remarquable de Leyla Arslan, Enfants d’islam et de Marianne. Des banlieues à l’université.
Un objectif : purifier la nation des minorités trop visibles
Cette offensive, dont le rapport HCI fait partie, a un but désormais clair (sauf à ceux qui préféreront rester dans le déni) ainsi qu’une stratégie bien pensée, appliquée de façon méthodique et systématique. L’objectif n’est bien évidemment ni l’intégration des musulmans ni la défense de la laïcité, mais, au contraire, l’élimination (la « neutralisation ») de toutes les identités musulmanes visibles.
A commencer, comme il est de coutume en France depuis plus de 20 ans, par la plus visible de toutes, celles des femmes voilées, arbitrairement jugées trop religieuses par nos élites sécularisées et une large partie de la population.
Il s’agit bel et bien d’une opération exorciste, d’une purge nationale, d’une entreprise de purification qui s’apparente à un nettoyage religieux, où des minorités exutoires et boucs émissaires sont désignés comme les ennemis de la nation dont il faut se débarrasser pour préserver la pureté républicaine (fantasmée) et l’intégrité (utopique) du corps social.
Comme l’a montré Raphaël Liogier dans son ouvrage Le Mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, on est bien dans une forme de discours et de pensée fascisante, de projet à tendance totalitaire d’extermination des différences qui gênent.
Oui, on a beau se pincer en se disant que l’on exagère, ce projet, avec la nébuleuse de mythes, mensonges, contre-vérités et discours qui l’entourent, ne cesse de rappeler avec insistance l’antisémitisme des années 1930, qui comme l’islamophobie actuelle, provenait tout autant des sommets de l’État que de la populace. Si l’époque des camps de concentrations et des fours crématoires est révolue, le type de haines des différences qui y mena, avec leurs cortèges de fantasmes et mythes diabolisateurs, lui, persiste sous des formes plus ou moins sourdes qui sous-tendent tous ces débats et ces lois.
Rappelons-nous que les juifs, en leur temps, furent eux aussi exclus de la fonction publique et de la plupart des professions libérales par des lois d’exception qui les ciblaient collectivement, en tant que groupe, comme certains entendent le faire aujourd’hui avec, entre autres, les musulmanes voilées. Cela est bien le but de l’opération.
Une stratégie : l’asphyxie sociale pour rendre la vie en France impossible à ces minorités
Quant à la stratégie, elle est maintenant tout aussi claire : il s’agit, à l’aide d’alibis bidon, d’exclure les musulmans trop visibles de la vie sociale à raison d’un espace social, d’une sphère d’activités, et d’un groupe après l’autre. Écoles et lycées d’abord pour les enfants (loi de mars 2004), après quoi on s’en est pris aux niqabistes, elles, adultes (loi d’octobre 2010), puis aux mères voilées accompagnatrices lors de sorties scolaires (circulaire de la rentrée 2012), puis maintenant aux adultes étudiants de l’université mais aussi aux professionnels du secteur privé.
Certains parmi les plus extrémistes proposent même carrément cette folie d’imposer la neutralité laïque à tout lieu accueillant un public voire à l’intégralité de l’espace social public, la rue, etc. Ce qui reviendrait à reléguer la libre expression religieuse et, pourquoi pas, politique, philosophique, etc., au domicile privé.
Cette logique d’extension progressive par cercles concentriques de l’obligation de neutralité est à la fois une trahison de la laïcité de 1905, qui, rappelons-le sans cesse, ne s’applique qu’à l’État et pas au public, et une stratégie de guerre par laquelle on asphyxie lentement les musulman(e)s indésirables en les privant progressivement de tous leurs espace vitaux, possibilité d’emplois, et lieux de sociabilité.
Stratégie de la tension et de la provocation par laquelle on grignote dans les faits tout leur territoire et espace vital morceau par morceau, à raison d’une loi à la fois. Comme l’avait candidement déclaré Abdelwahab Meddeb, membre du HCI et on se demande bien pourquoi, dans une interview au Point du 28 janvier 2010 à propos de la loi anti-burqa, qu’il soutenait férocement – le contraire aurait surpris chez ce personnage qui n’a de cesse de casser du sucre sur le dos des autres musulmans qui ne sont pas aussi invisibles, « assimilés », serviles et soumis au pouvoir que lui – : « Il faut rendre la vie de ces femmes juridiquement impossible. » On peut désormais supprimer de cette phrase le « juridiquement ».
Casser le rapport des musulmans à leur religion et à leur foi
Plus spécifiquement, ces attaques incessantes contre les musulmanes visibles entendent aussi casser le rapport que les jeunes générations dites « réislamisées » ont réussi à recréer avec l’islam, religion qui sort d’ailleurs puissamment réformée, revivifiée, réinventée de ce processus de réislamisation si bien étudié par Olivier Roy, Gilles Kepel, Tariq Ramadan ou Farhad Khosrokhavar (voir son séminal L’Islam des jeunes).
Ces entreprises législatives visent à séparer ces jeunes (ou moins jeunes) musulmans réislamisés de leur religion réinventée. Dans ce but, on accumule les obstacles contre l’expression de leur foi pour les forcer à abandonner leurs vêtements religieux, rendre la pratique de leur culte de plus en plus difficile, et les pousser à y renoncer. Ou à quitter la France par découragement et désillusion.
D’ailleurs, de nombreux islamophobes sont explicites à ce propos. On remarque que, paradoxalement, c’est au moment où les musulmanes voilées investissent en nombre croissant et avec enthousiasme, ambition et succès les écoles, l’université, le travail, etc., – au moment, donc, où elles s’émancipent et s’intègrent à la société française comme on les en avait sommées –, c’est à ce moment-là que ces lois viennent les exclure de tous les lieux éducatifs et professionnels qu’elles commençaient à investir. On a du mal à penser à une simple coïncidence.
Malgré les discours hypocrites, c’est donc bien leur intégration même que l’on cherche à entraver, en lançant contre elles ces machines à désintégration : HCI, lois anti-voile, etc.
Les commentateurs s’accordent à penser que le rapport HCI a peu de chances de mener aux lois qu’il préconise. L’Observatoire de la laïcité à qui le HCI a refilé la patate chaude et qui en est désormais responsable a déclaré qu’une telle loi n’est pas une éventualité. Faisant écho au président de la Conférence des présidents d’université (CPU), la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a, elle aussi, appelé sur France Inter à ne pas faire de polémique « sur un sujet qui n’en est pas un », ajoutant que le voile « ne pose pas de problème » et qu’il ne faut pas « inventer des problèmes là où il n’y en a pas », la priorité étant que « les jeunes filles fassent des études », y compris, ajoute-t-elle, « les jeunes filles qui portent le voile ».
Un danger : l’excès d’angélisme ou d’optimisme face aux laïcards et islamophobes
Ce rapport sera sans doute pour le moment enterré comme il doit l’être dans l’intérêt général, mais on aurait grand tort de sous-estimer la détermination des ennemis de nos libertés à éliminer de nos sociétés toute minorité qui leur déplaît, à commencer par les musulmanes voilées trop visibles à leur goût.
Jean-Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la laïcité, avait d’ailleurs à peine fini de rassurer les musulmans que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, se chargea de retourner le couteau dans la plaie et de raviver les craintes en déclarant que la proposition d’interdiction du HCI était en fait « digne d’intérêt ». Valls, fidèle à lui-même, un œil braqué à l’horizon 2017, l’autre en permanence sur les sondages mais la main sur le cœur ne jurant bien sûr que par la République, ne perd décidément jamais une occasion de battre Marine le Pen sur son terrain.
On a vu l’arrogance et le mépris que notre Sarkozy de gauche a affiché ouvertement face aux habitants de Trappes qui ne voulaient que dialoguer cinq minutes avec leur ministre – Sarkozy en avait au moins le courage, pas lui –, on l’attendait sur ce coup-là, il n’a pas déçu.
De plus, sur ce sujet, on a pu voir maintes fois que la situation peut se retourner rapidement avant que les cibles désignées n’aient eu le temps de se mobiliser. Les musulmans doivent aussi se rappeler que l’image de leur religion ne cesse de se dégrader de façon radicale comme la totalité des sondages le montrent, même si cette inflation sondagière sur l’islam en France peut elle-même faire partie de ces stratégies de démoralisation évoquées plus haut, visant à convaincre les musulmans de quitter la France : non seulement 78 % des Français seraient maintenant opposés au voile à l’université, mais, nous dit-on, 84 % y sont opposés pour tout lieu public et privé accueillant des gens (salles de spectacles, cafés, etc.) et 63 % le rejettent même dans la rue !
Dans la situation actuelle, si la France était une dictature d’opinion, il est donc probable que les vêtements et pratiques islamiques visibles, voiles, mosquées, associations musulmanes et autres seraient d’ores et déjà hors la loi, données que nous ferions bien de garder à l’esprit avant de nous endormir sur nos lauriers en pensant que le rapport du HCI ne mènera pas à de nouvelles lois liberticides.
La vigilance et, si besoin est, la mobilisation la plus déterminée restent de mise pour toute personne qui ne veut pas que demain, le seul endroit en France où l’on pourra encore exprimer une croyance religieuse quelconque ne soit son domicile privé et les lieux de culte. Car c’est bien vers cet horizon que les fondamentalistes laïcards, les véritables traîtres à la laïcité, poussent notre nation.
* Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférence. Il est l’auteur de nombreuses présentations et articles sur la France contemporaine et la culture française.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Libertaires et sans concessions contre l’islamophobie !
Par Nicolas Pasadena*
Mardi 20 Août 2013
Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes, artistes, organisés ou non organisés, nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes. Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme.
Nous avons le désagréable pressentiment, au regard de l’actualité, que l’islamophobie, comme un racisme respectable et vertueux, devient l’un des ressorts privilégiés de la gauche au pouvoir et de la gauche bien-pensante. Nous faisons le constat exaspérant que les thématiques progressistes comme le féminisme, la laïcité ou la liberté d'expression sont régulièrement invoqués pour le justifier. Le fait qu’en février, à peine passé à gauche, le Sénat ait voté une loi d’interdiction de certains emplois aux femmes voilées ne fait que confirmer nos craintes. Il en est de même quant aux comportements et discours néo-coloniaux et racistes du Parti de Gauche et des organisateurs du fameux débat sur « comment faire face au Front national » (sic) à la Fête de l'Humanité (1).
Les conséquences de l’islamophobie sont grandes pour celles et ceux qui la subissent : des lois liberticides votées ces dernières années jusqu’aux discriminations insidieuses, parfois flagrantes (par exemple : les quatre animateurs de Gennevilliers suspendus car faisant le Ramadan), sans parler des insultes et agressions diverses. Ces attaques racistes risquent fort de croître, et nous devons nous préparer à les combattre sans aucune ambiguïté.
En tant que libertaires, nous réfutons et combattons tout raisonnement islamophobe porté au nom de l’idéologie libertaire et avons décidé de l’affirmer clairement par cet appel.
Parce que nous pensons qu’au sein du discours médiatique dominant, journalistique et politique, certains « philosophes », « dessinateurs » et « écrivains » surmédiatisés, comme Michel Onfray, Caroline Fourest ou l’équipe de Charlie Hebdo, participent de cette islamophobie ambiante et de sa propagation en se positionnant parfois comme libertaires, ou en agissant au nom de la tradition et de l’idéologie libertaire.
Parce que nous constatons que certains secteurs de « notre famille politique » sont imprégnés par l’idéologie islamophobe, et cela est insupportable. Cela se traduit au mieux par un désintérêt pour cette question (parfois par une condamnation certes claire de l’islamophobie mais couplée de moult rappels du combat primordial contre l’aliénation religieuse), au pire par le refus de reconnaitre l’islamophobie comme un racisme voire par le fait de s’affirmer islamophobe au nom d’un anticléricalisme primaire importé de contextes historiques différents, voire par des connivences et compromissions inacceptables, heureusement marginales mais pas assez vigoureusement condamnées.
Certaines choses doivent donc être rappelées à nos « camarades ».
NON, le terme islamophobie n’a pas été inventé par le régime iranien pour empêcher la critique de l’islam comme le proclame Caroline Fourest, le terme existait d’ailleurs déjà au début du XXème siècle.
NON, combattre l’islamophobie ne nous fait pas reculer devant les formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux. Nous apportons ainsi notre soutien total à nos camarades en lutte au Maghreb, au Machrek et au Moyen-Orient qui s’opposent à un salafisme qui prend là-bas les formes réactionnaires et fascistes, et cela au plus grand bénéfice de l’impérialisme occidental.
NON, tous les musulmans qui luttent contre les lois islamophobes ne sont pas des crypto-islamistes ni des communautaristes venus faire du prosélytisme ou souhaitant interdire le blasphème. Beaucoup d’entre eux et elles sont des acteurs et actrices du mouvement social à part entière. Ils et elles luttent, s’auto-organisent, se battent pour leurs droits, contre le patriarcat, le racisme et pour la justice sociale au quotidien, en revendiquant la spécificité de leurs oppressions et en pointant les contradictions qu’il peut y avoir au sein d’un certain discours « militant ». Critiquer leur façon de s'organiser ou de militer est une chose, les disqualifier par un discours marginalisant et raciste en est une autre.
La critique récurrente qui est faite à ceux qui parlent d'islamophobie (2), est qu'ils sont les porteurs d'un concept qui produirait du communautarisme. Nous disons que l'islamophobie est la politique de l'Etat envers de nombreux fils d'immigrés. Cette politique, il l’avait déjà expérimentée avec certains colonisés. L'islamophobie est bien un instrument de la domination, ce que le Palestinien Edward Saïd décrivait comme « la longue histoire d'intervention impérialiste de l'Occident dans le monde islamique, de l'assaut continu contre sa culture et ses traditions qui constitue un élément normal du discours universitaire et populaire, et (peut-être le plus important) du dédain ouvert avec lequel les aspirations et souhaits des musulmans, et particulièrement des Arabes, sont traités (3) ». Dans la parfaite lignée de la structure de « l'orientalisme », l'Occident disqualifie l'Orient par le prisme de l'islamophobie et régénère par là sa pseudo-supériorité morale. Assumée ou dissimulée, cette structure de pensée gangrène une vaste partie du champ politique progressiste.
L'islamophobie n'est donc pas un concept flottant manié par des militants mal intentionnés, comme certains réactionnaires se plaisent sournoisement à l'inventer, mais une politique de la domination, de l'Etat post-colonial, qui imprime les corps des dominés. Dénoncer l'islamophobie n'est pas non plus l'apanage d'une communauté qui chercherait à se défendre. C'est au contraire un langage raciste de peur permanente qui désigne le paria sous les traits imprécis du musulman. A Salman Rushdie, qui affirme lui aussi que l'islamophobie n'existe pas, car les musulmans ne sont pas une race, il faut rappeler, à lui et à tous ceux qui connaissent si mal l'histoire du racisme en Europe, que l'antisémitisme concerne les juifs, qui ne sont pas non plus une race.
Ce langage voudrait aussi imposer une assignation : tout Arabe, tout Africain, ou parfois tout être, ayant l'islam comme part de sa culture et comme part de son histoire serait un être essentiellement réactionnaire, fondamentalement religieux, et donc incompatible avec les principes fondamentaux républicains - principes par ailleurs complètement désincarnés, qui ne servent que pour justifier cette exclusion. Comme l'a montré Frantz Fanon, le colonisé, « par l'intermédiaire de la religion, ne tient pas compte du colon ». « Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l'oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par Dieu, s'aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre (4) ».
Assigner les colonisés, et aujourd'hui les fils d'immigrés, à une religion, relève d'une dynamique de domination expérimentée dans les anciennes colonies. Les islamophobes n'ont peur que d'une chose : que les dominés s'emparent des armes de la critique sociale et de la philosophie, car c'est sur ce terrain que se prépare leur défaite, sur ce terrain que la lutte sociale se déploie et nous réunit.
Au-delà de l’islamophobie, ce problème soulève le peu d’intérêt et d’engagement contre le racisme visant les enfants d’immigrés issus de la colonisation. Ce sont aussi toutes les questions liées aux quartiers populaires qui font les frais d’un déficit d’engagement de la part du mouvement social. Pour preuve le peu de personnes militant contre les violences policières et les crimes racistes et sécuritaires.
Les populations issues de la colonisation, qu’elles soient noires, arabes, musulmanes, habitantes des quartiers populaires, ont décidé de ne plus rester à la place où l’on veut les assigner et s’affirment comme forces politiques en s’auto-organisant. Nous devons avancer côte à côte et lutter contre le racisme sous toutes ses formes, de toutes nos forces.
L’islamophobie dominante, encouragée par tous les pouvoirs occidentaux, est aussi l’occasion de diviser ceux qui devraient s’unir, et unir ceux qui devraient être divisés. Dans une société régie par le spectacle, elle a en outre pour fonction de jeter de vastes écrans de fumée sur les réalités sociales. Ne tombons donc pas dans le piège !
Enfin, ce problème pose aussi la question d’une sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre sociale et militer dans une organisation libertaire. Il serait donc impossible ou infondé d’exprimer sa foi si l’on est croyant, tout en partageant certaines convictions progressistes. Nous nous opposons à l’essentialisation des croyants et du phénomène religieux, qui se fait sans donner la parole aux premiers concernés, et qui nous conduit aujourd’hui aux pires amalgames.
Notre opposition sans concession à l’islamophobie, en tant que libertaires, doit se faire entendre sur cette question. Nous sommes aussi le reflet d’un certain nombre de contradictions : de même que nous sommes traversés par les rapports de domination sexistes ou homophobes, ce qui est aujourd’hui (plus ou moins !) reconnu par le mouvement libertaire, nous devons reconnaitre l’être aussi par les rapports de domination racistes, post-coloniaux et faire le travail qui s’impose, dans le contexte social où l'on se trouve.
Contre cette arme coloniale de division massive et de « régénération du racisme » qu’est l’islamophobie, contre la construction d’un nouvel ennemi intérieur, nous affirmons en tant que libertaires notre solidarité avec celles et ceux qui luttent et s’auto-organisent contre cette oppression, et appelons au sursaut antiraciste partout pour les mois et les années à venir.
1. Article de Pierre Tevanian et Saïd Bouamama : Caroline Fourest, l'incendiaire qui crie « au feu ! »
2. Voir les propos du très libéral Nasser Suleyman Gabryel qui récuse carrément l’usage du mot ici
3. Edward W. Saïd, L’Islam dans les médias.
4. Frantz Fanon, Les Damnés de la terre.
* Nicolas Pasadena, membre d'Alternative Libertaire, est un des initiateurs de l'appel des libertaires contre l'islamophobie. Rédigé à l'automne 2012, dans le contexte simultané du chahutage de Caroline Fourest à la Fête de l'humanité, d'une nouvelle Une islamophobe de Charlie Hebdo dans le contexte de subite panique planétaire suite au réactions à la vidéo islamophobe « Innocence of muslims », des militants libertaires issus de plusieurs courants et organisations ont publié et signé un appel pour affirmer leur opposition radicale à l'islamophobie, et à tout raisonnement islamophobe pouvant être légitimé au nom de l'idéologie libertaire. Cet appel est toujours d'actualité dans le contexte d'une recrudescence des violences racistes et de stigmatisation politique des musulmans au plus haut niveau.
Premiers signataires :
Nicolas Pasadena (Alternative Libertaire), Skalpel, E.one et Akye (BBoyKonsian-Première Ligne), Fred Alpi, Samuel Idir (Journal L'Autrement), Docteur Louarn (CNT-BZH), K-listo (Soledad), Aodren Le Duff (CNT), Sophie B (CNT), JM Smoothie (CNT-BBoyKonsian), Samia (BBoyKonsian), Elie Octave (Sud-Etudiant), Haythem Msabhi - Mouvement Désobéissance (Tunisie), Rabaa Skik (Artiste plasticienne), Rola Ezzedine (Professeur d'histoire), Isabelle Vallade (Collectif Bordonor), Christophe Ceresero (NPA - CLA), Mariam Seri-Sidibe (Travailleuse sociale - NPA), Marouane Taharouri, Adeline Dehel (Alternative Libertaire), Devi Neserelic, Guilhem Theron (Alternative Libertaire - Sud-Etudiant ), Samia Ammour (Féministe internationaliste), Samuel Hayat (Enseignant-Chercheur en science politique), Gisèle Felhendler (Militante internationaliste, antiraciste et anticolonialiste), Jean-Guy Greilsamer, Irène Steinert, Georges Gumpel (UJFP), Michèle Sibony, François de Reilhan (Altermondialiste), Suzanne D'Hermies (Enseignante, Collectif des Féministes Pour l'Egalité et Mamans toutes Egales), Christine Delphy, Abdelaziz Chaambi (Président de la Coordination contre le Racisme et l'islamophobie)...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.saphirnews.com/Les-mosquees-profanees-face-au-cout-de-la-securite_a17402.html
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Amina Sboui quitte les Femen pour «islamophobie»
Par Libération.fr | Liberation.fr
La jeune Tunisienne, arrêtée puis remise en liberté début août, lâche le mouvement, mais pas son combat.
«Je ne veux pas être dans un mouvement où il y a de l’argent douteux. Et si c’était Israël qui finançait? Je veux savoir. Et puis, je ne veux pas que mon nom soit associé à une organisation islamophobe.» Dans une interview que publie ce mardi le Huffpost Maghreb, Amina Sboui, la jeune Tunisienne qui aura passé un peu plus de deux mois en prison pour avoir tagué le mot «Femen» sur le mur d’un cimetière, annonce qu'elle se désolidarise du mouvement. «Je n’ai pas apprécié l’action où les filles criaient "Amina Akbar, Femen Akbar" devant l’ambassade de Tunisie en France, ou quand elles ont brûlé le drapeau du Tawhid devant la mosquée de Paris. Cela a touché beaucoup de musulmans et beaucoup de mes proches. Il faut respecter la religion de chacun.»
La jeune femme n'a pas prévenu les Femen de sa décision avant cette interview. La leader du mouvement, Inna Shevchenko, interrogée par Libération, ne se dit pourtant pas surprise.«Nous savions que la prison a brisé Amina. Il est habituel qu'une personne sous pression baisse les bras et prenne ses distances. D'autres militantes des Femen qui ont été arrêtées ont eu la même réaction.» La militante regrette néanmoins qu'Amina ait «trahi les milliers de femmes de plusieurs pays qui se sont désabillées pour la soutenir lors de la campagne "free Amina", qui ont affronté les représentants islamistes pour elle. C'est grâce à cette campagne qu'Amina est hors de prison.» Inna Shevchenko craint surtout qu'Amina ne fasse le jeu des islamistes : «Maintenant ils pourront utiliser sa décision pour dire qu'elle regrette et s'en serviront contre d'autres femmes dans les pays musulmans.» Les Femen ont toujours rejeté les accusations répétées d'islamophobie, se revendiquant comme un mouvement «athée, contre toutes les religions, contre tous leurs principes qui mettent en cause les droits et les libertés des femme».
Pourtant, loin de faire profil bas, Amina Sboui venait de publier il y a quelques jours une nouvelle photo sur le site des Femen, seins nus et cigarette prête à allumer un cocktail Molotov, le torse bardé d'un message dénonçant le modèle du parti Ennahda en Tunisie.
Le signe anarchiste peint en rose sur son épaule n'est pas un hasard : ainsi qu'elle l'explique dans l'interview, Amina pourrait intégrer un autre mouvement, Feminism Attack, d'inspiration anarchiste, né au printemps. Le mouvement dit dans son manifeste viser à «rependre des idées libertaires anarchistes pour trouver des solutions radicales aux problèmes sociaux et politiques ainsi que les dangers qui menacent la position de la femme au sein de la société».
Dans l'interview au HuffPost, la jeune femme souligne que «l’anarchie ne veut pas dire tout casser, mais casser le système». «Mon problème n’est pas de pouvoir porter une mini-jupe ici. Je sais que je pourrai toujours le faire. Mais que demain, une femme puisse devenir présidente de la République, que dans les milieux ruraux, les femmes ne soient pas celles qui souffrent le plus.»
Après un long parcours judiciaire, Amina Sboui a été mise en liberté conditionnelle le 1er août. Elle reste toutefois inculpée de «profanation de cimetière», passible de deux ans d’emprisonnement. La date du procès n'est pas encore connue. La jeune Tunisienne, qui a posté des photos d’elle seins nus sur Facebook, avait été arrêtée le 19 mai à Kairouan, où elle était venue défier les jihadistes d’Ansar al-Charia, qui devaient ce jour-là y tenir leur congrès. Elle a d’abord été condamnée à 150 euros d’amende pour détention d’un spray lacrymogène. Sitôt cette peine prononcée, le parquet avait entamé de nouvelles poursuites.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Regardons en face la montée de l'islamophobie
Publication: 21/08/2013 06h00
Alexis Bachelay est député PS des Hauts-de-Seine, porte-parole de la Gauche forte, Yann Galut, député PS du Cher, fondateur et porte-parole de la Gauche forte Patricia Schillinger, sénatrice PS du Haut-Rhin, fondatrice et porte-parole de la Gauche forte, et Mehdi Thomas Allal, délégué général de la Gauche forte et responsable du pôle anti-discriminations de la fondation Terra Nova
L'incompréhension a encore frappé. Les propos de Manuel Valls soulignant que l'enjeu dans les prochaines années serait de faire entendre avec force à nos concitoyens que l'Islam est compatible avec la République ont été mal interprétés. Pendant ce temps, les actions islamophobes se multiplient en France. Après la plainte déposée il y a quelques jours à Trappes par une jeune fille voilée, après les dérapages xénophobes et racistes qui se sont multipliés ces derniers mois venant de la part de responsables politiques de droite, Avignon s'était réveillé le 15 août en découvrant sur ses murs des tags appelant à la haine de la religion musulmane.
A Lyon, le 7 août, c'est un jeune homme membre de l'armée de l'air et influencé par les théories de l'extrême-droite qui a été mis en garde-à-vue. Les similitudes entre son profil et celui de Maxime Brunerie, fasciné par les mouvements identitaires et qui avait tenté d'assassiner Jacques Chirac en 2002, sont troublantes. Le militaire lyonnais projetait un attentat contre la mosquée des Minguettes, à Vénissieux. L'an dernier, il avait déjà lancé un cocktail molotov sur une mosquée.
La guerre contre "l'islamisation"
Les lieux de culte musulmans apparaissent comme les points de cristallisation de la haine... Déjà, en novembre 2012, certains membres de groupes d'extrême-droite avait occupé la mosquée de Poitiers. Les militants identitaires se voient sur le net comme de nouveaux Charles Martel avec, comme signe de reconnaissance, une date : 732. Il est temps, pensent-ils, de mettre un terme à la vague de l'"invasion musulmane", de stopper ce processus de "colonisation".
C'est bien de cela qu'il s'agit pour l'extrême-droite : une "colonisation islamique" transforme petit à petit les villes en ghettos, accomplissant un processus de modification de la structure génético-démographique de la population, menaçant la pureté de la Nation, imposant le "communautarisme" ; des personnes issues de flux migratoires incontrôlés voudraient nous assujettir à leurs règles barbares, et auraient pour objectif caché de faire régner la charia en France.
Certaines villes seraient déjà conquises par la gangrène. Le Front national, reprenant ses vieilles antiennes, dénonce ainsi ces "banlieues ethniques, où les étrangers sont parfois majoritaires par rapport aux nationaux". Les dernières données de l'INSEE démentent évidemment ces assertions. Aucune ville de "banlieue" n'a une population étrangère majoritaire. Si l'on prend l'exemple de Saint-Denis, la ville de France qui compte le plus d'immigrés en proportion, 70 % de la population de la ville a déjà la nationalité française.
Ce qui gène l'extrême-droite, plus que la nationalité, c'est bien l'origine des immigrés et plus encore leur religion. Ces immigrés de confession musulmane, à la différence des immigrés européens qui constituaient l'essentiel des arrivants jusqu'au milieu du XXe siècle, ne seraient pas "assimilables". Ils ne partageraient pas la culture européenne, d'essence chrétienne, et refuseraient alors de s'intégrer. Sans nul doute, l'islamophobie - cette forme de racisme particulière que certains opposent aux musulmans - ne peut qu'accentuer l'exclusion sociale dont ils font l'objet.
Les nationalistes et les identitaires, en ne cessant de faire l'amalgame entre les étrangers, les immigrés et les musulmans, entretiennent la confusion dans les esprits. Le climat anxiogène de la crise facilite la crispation, le repli sur soi, sur la nation dont la souveraineté serait menacée par la mondialisation. Face à la montée du chômage, les raisonnements simplistes utilisés depuis plus de trente ans par le Front national sont d'une efficacité redoutable. Leurs thèses peuvent se résumer à "un chômeur = un étranger en trop", le mot "étranger" désignant implicitement des personnes musulmanes d'origine immigrée - qu'elles aient ou non la citoyenneté française importe peu.
La "ligne Buisson" et la banalisation du discours islamophobe
La banalisation des propos xénophobes et islamophobes, les deux allant de pair, n'est malheureusement plus due uniquement au fait de la diffusion des discours des partis d'extrême-droite.
Des parlementaires UMP se sont ainsi fait le relais de cette assimilation de l'islam en général à une menace. Le député Lionnel Lucas, par exemple, faisait le 9 août, à propos d'un édito du Monde appelant à l'apaisement sur la question du voile, un parallèle avec la conférence de Munich de 1936 : ceux qui refusent de voir ce qu'il appelle la "tyrannie" - c'est-à-dire l'islam - comme un danger seraient des "capitulards [annonçant] leur collaboration en temps de guerre".
L'anticipation d'une guerre contre l'islam, à l'instar de celle que les identitaires entendent mener, inscrit donc une partie des membres de l'UMP dans le sillage de la droite la plus radicale et contribue à "normaliser" de tels propos, pourtant si choquants et surtout diffamatoires.
Les affirmations du maire de Nice, Christian Estrosi, au début du mois de juillet - que "l'islam n'est pas compatible avec la République" -, s'inscrivent dans cet alignement du discours de l'ancienne majorité sur celui de l'extrême-droite. Ce triomphe de la "ligne Buisson" est dangereux pour la République tant il accentue les divisions sociales, et semble justifier le ressentiment envers les musulmans.
Si une partie croissante des Français pense qu'il y a incompatibilité, les responsables politiques de la droite ont dans cela une responsabilité écrasante. Le dévoiement de la laïcité, transformée en arme de guerre contre l'Islam lors de l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, a eu des effets catastrophiques sur l'opinion. Le "grand débat" voulu par l'UMP sur l'identité nationale s'est transformé en stigmatisation générale d'une religion.
La Gauche dénonce ce climat haineux
La Gauche doit poursuivre son combat pour dénoncer tous les actes islamophobes qui résultent de cette "droitisation" de la société française sur les questions "identitaires", entretenue par une part croissante de l'UMP. Il importe que nous assumions un message d'ouverture à toutes les confessions.
L'Islam en soi n'est pas incompatible avec la République. L'Islam pratiqué par la quasi-totalité des musulmans de France, qui aspirent à s'intégrer à la société française, est respectueux des lois. La question du voile à l'université ne doit pas devenir le prétexte à une nouvelle offensive ! La légalité, juste la légalité, rien que la légalité.
Cessons d'assimiler délinquants, jeunes des quartiers et musulmans. S'il est vrai que nombre de banlieues - trop longtemps délaissées par les services de l'État - sont confrontées à des problèmes de délinquance, celle-ci n'est pas le fruit d'une religion. La Gauche ne doit chercher aucunement à justifier l'expression violente du malaise ressenti par certains jeunes dans les quartiers déshérités, cette dernière doit être sévèrement condamnée.
La plus grande fermeté de la réponse publique à tous les actes contestant l'autorité de l'État et générant de l'insécurité doit néanmoins s'accompagner d'une fermeté inébranlable dans la condamnation de cette stigmatisation dangereuse pour la cohésion sociale. L'islamophobie ne fait que renforcer le sentiment d'exclusion et pousse à la radicalisation qui, elle, serait néfaste à notre démocratie.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
C'est tout de même affligeant que des gens du PS soient plus lucides sur l'islamophobie que des militants se revendiquant du marxisme révolutionnaire !Alexis Bachelay est député PS des Hauts-de-Seine, porte-parole de la Gauche forte, Yann Galut, député PS du Cher, fondateur et porte-parole de la Gauche forte Patricia Schillinger, sénatrice PS du Haut-Rhin, fondatrice et porte-parole de la Gauche forte, et Mehdi Thomas Allal, délégué général de la Gauche forte et responsable du pôle anti-discriminations de la fondation Terra Nova
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Les Suédoises s’affichent en hijab après l’agression d’une femme voilée
Tiphaine Le Liboux | Journaliste
« Jugez-moi sur ce qu’il y a dans ma tête, pas sur ce qui la recouvre », tweete Amina. En réaction à la violente agression d’une femme voilée dans la banlieue de Stockholm, samedi, plusieurs centaines de suédoises s’affichent sur les réseaux sociaux, vêtues d’un voile.
Musulmanes, athées ou catholiques, elles ont posté leurs clichés sur Instagram, Twitter et Facebook. Le mouvement est baptisé #Hijabuppropet (le tollé du hijab).
Sibille Attar, une chanteuse, tweete :
« Je ne crois en aucun Dieu, mais je crois en les droits humains. »
La féministe Lovisa Loan Sundman pose, elle, avec un hijab et des boucles d’oreilles en forme de croix catholique :
« Je choisis ce qui coiffe ma tête. »
Des figures connues, comme Véronica Palm, membre du Parti social démocrate ou l’animatrice de télévision Gina Driawi se sont jointes au mouvement. « Nul ne doit-être discriminé, harcelé ou suspecté, à cause de la façon dont il choisit de s’habiller », a twitté la première.
Asa Elisabeth Romson, députée Vert, a elle modifié sa photo de profil Twitter.
« En Suède en 2013, beaucoup de femmes courent le risque d’être battue et victime de discrimination en raison de leur choix vestimentaire. »
Risk att bli misshandlad och diskriminerad för hur man väljer att klä sig, vardag för många kvinnor i Sverige 2013 #hijabuppropet
— Åsa Romson (@asaromson) August 19, 2013
Augmentation des actes islamophobes
L’agression de cette jeune femme de 20 ans enceinte de six mois, prise à partie par un individu, qui lui a arraché son voile avant de lui frapper violemment la tête contre une voiture, a suscité l’émoi dans le pays.
Les initiatrices du #Hijabuppropet pointent l’augmentation des actes islamophobes en Suède. Plusieurs agressions du même type ont eu lieu cet été dans le pays, rapportent-elle. Dans une tribune publiée dans le quotidien Aftonbladet, elles demandent aux autorités suédoises de lutter contre la « progression du fascisme » et de prendre des mesures pour garantir la sécurité des femmes musulmanes portant le voile.
« Dans notre pays le nombre d’agressions contre les musulmans est en augmentation et les femmes musulmanes qui portent le foulards sont obligées de le maintenir de plus en plus serrés pour ne pas se le faire arracher.
La ministre de la Justice et les autres politiciens doivent agir avec fermeté pour garantir que personne ne sera victime d’agressions physiques ou verbales en raison de sa croyance. »
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
LO a bien entendu raison de critiquer les propos de Valls et de rappeler les déclarations de Mauroy contre les grèvistes d'Aulnay. On remarque tout de même un oubli (significatif ?) dans cette brève : rien sur les propos de Valls concernant l'Islam, qui ont été pourtant relevés par tous les médias et la plupart des politiciens, y compris des ministres !(Brève de Lutte Ouvrière
Le bruit et l’odeur....
Au cours du « séminaire » gouvernemental, Valls a tenu des propos peu ragoûtants. Cela lui évite de parler des patrons qui licencient, du chômage et de la pauvreté qui explosent Il a montré du doigt les travailleurs d’origine africaine qui, à l’entendre, seraient trop nombreux en France. Et il ne s’est trouvé aucun ministre, et pas plus Hollande, pour le contredire.
Ce n’est pas le premier leader du PS à tenir des propos contre les travailleurs immigrés. Rappelons Mauroy, alors Premier ministre, qui accusait les grévistes de l’automobile d’être manipulés par les intégristes. C’était en 1982.
Par ses attaques contre les droits des travailleurs, le gouvernement Hollande cautionne le discours du Front national et, du même coup, renforce le camp du patronat.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Prétendre que Amina a été brisée par la prison et que c'est pour cette raison qu'elle a rompu avec les Femen, comme le fait la dirigeante de ce mouvement, est une pure calomnie. Cet entretien en est la preuve. Amina entend continuer son combat !
Amina Sboui quitte les FEMEN: "Je ne veux pas que mon nom soit associé à une organisation islamophobe"
HuffPost Maghreb | Par Sarah Ben Hamadi Publication: 20/08/2013 09h00 CEST
Amina Sboui nous donne rendez-vous dans un petit café à Tunis. Avec deux de ses amies, elle parlait de livres, de féminisme et de politique. Elles se connaissent depuis plusieurs années. “On allait ensemble aux concerts de rock” disent-elles. À cinquante mètres du café, un tag: “Vous ne nous terrorisez pas. Si la révolution est un crime, alors nous sommes des criminelles”, signé Feminism Attack. “C’est nous! vous aimez bien le tag?” demande fièrement l’une des amies d’Amina.
Spontanées et à la recherche de repères, Amina et ses amies rêvent de “faire tomber le système”. Désormais, la jeune fille de 19 ans est “anti-partis politiques” quels qu’ils soient. “Le problème n’est pas le parti Ennahdha ou Rached Ghannouchi. Le problème c’est tout le système”, assure-t-elle.
Révélée suite à la publication de sa photo seins nus sur Facebook, Amina a été arrêtée à Kairouan le 19 mai 2013, après qu’elle ait tagué le mot FEMEN sur le muret d’un cimetière. Plusieurs actions du mouvement féministe ont eu lieu pour la soutenir. Le 29 mai, trois militantes étrangères des FEMEN ont été détenues pour une action seins nus devant le Palais de justice à Tunis. Près d'un mois plus tard, elles ont été condamnées à une peine de 4 mois avec sursis et quitté la Tunisie. Libérée le 1er août, après plus de deux mois en prison, Amina a finalement décidé de quitter le mouvement FEMEN qu’elle juge “islamophobe” et au financement “douteux”. Elle ne laisse pas tomber “sa" cause pour autant. Le 15 août, elle publie une nouvelle photo d’elle seins nus sur les réseaux sociaux. “Seins nus, avec le symbole anarchiste”, précise-t-elle. Amina surprend toujours. Interview.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter le mouvement Femen?
Je ne connais pas les sources de financement du mouvement. Je l’ai demandé à plusieurs reprises à Inna (Inna Shevchenko, leader ukrainienne du mouvement, ndlr) mais je n’ai pas eu de réponses claires. Je ne veux pas être dans un mouvement où il y a de l’argent douteux. Et si c’était Israël qui finançait? Je veux savoir. Et puis je ne veux pas que mon nom soit associé à une organisation islamophobe. Je n’ai pas apprécié l’action où les filles criaient “Amina Akbar, Femen Akbar” devant l’ambassade de Tunisie en France, ou quand elles ont brûlé le drapeau du Tawhid devant la mosquée de Paris. Cela a touché beaucoup de musulmans et beaucoup de mes proches. Il faut respecter la religion de chacun.
C’étaient pourtant des actions pour appeler à votre soutien quand vous étiez en prison. Ne les avez-vous pas perçues comme telles?
Je les remercie de m'avoir soutenue. Surtout Joséphine, Marguerite et Pauline qui ont dû faire de la prison ici. Il y a eu de bonnes actions mais pas toutes. Elles auraient dû se renseigner auprès de mes avocats avant de faire certaines actions. Cela a aggravé mon cas. Un autre chef d’inculpation, “association de malfaiteurs”, a été émis à mon encontre alors que j'étais en prison.
Avez-vous annoncé aux Femen votre décision de quitter le mouvement?
Non. Elles ne vont peut-être pas apprécier mais bon, c’est comme ça.
Lire: Pour Inna Schevchenko, leader des Femen, Amina "joue le jeu des islamistes"
Vous avez donc décidé de quitter les Femen mais vous avez publié une photo seins nus il y a à peine 4 jours...
Oui, une photo seins nus avec le A cerclé, symbole anarchiste. C’est différent.
Feminism Attack, un mouvement qui prône le féminisme et l’anarchie. Est-ce le mouvement dans lequel vous vous inscrivez aujourd’hui?
A vrai dire, je ne fais pas encore partie de Feminism Attack. Je réfléchis encore. Mais vous savez, pour moi le problème en Tunisie n’est pas le parti Ennahdha ou la personne de Rached Ghannouchi (leader d’Ennahdha, ndlr), le problème c’est tout le système. Si l’un de ces partis d’opposition gouvernait demain, ce serait la même chose. On le voit bien au sit-in du Bardo. Mon problème n’est pas de pouvoir porter une mini-jupe ici. Je sais que je pourrai toujours le faire. Mais que demain une femme puisse devenir Présidente de la République, que dans les milieux ruraux les femmes ne soient pas celles qui souffrent le plus.
Comment définissez-vous l’anarchie pour laquelle vous voulez militer maintenant?
L’anarchie ce n’est pas le désordre comme le pensent certains. L’anarchie ne veut pas dire tout casser, mais casser le système. Bien entendu, si un policier tire sur quelqu’un, je ne vais pas réagir en lui offrant un livre. L’usage de la violence est obligatoire parfois.
Avez-vous déjà prévu des actions avec Feminism Attack?
Nous avons des idées, mais nous réfléchissons encore. Nous communiquerons les actions au moment opportun.
Revenons à vos deux mois et demi passés en prison. Comment les avez-vous vécus?
Je pensais que j'allais rester sept ans en prison! J’ai essayé de créer mon propre monde. J'ai vécu en internat, donc je ne voyais pas trop de différence. La seule chose qui m'embêtait c’est que j'étais privée de lecture. Le deuxième jour de ma détention, j’ai fait une liste de 4 livres. Je suis sortie de prison et je ne les avais toujours pas reçus!
Lire sur HuffPost Maghreb:
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Reprendre un symbole comme le voile et mobiliser pour en faire celui de la liberté est vraiment affligeant !Vérié :
En réaction à la violente agression d’une femme voilée dans la banlieue de Stockholm, samedi, plusieurs centaines de suédoises s’affichent sur les réseaux sociaux, vêtues d’un voile.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Débat sur le voile au Collectif Droits des femmes
Un point de vue féministe contre l’exclusion des élèves voilées
par Christine Delphy
17 novembre 2003
(...) Pourquoi la société française est-elle toujours plus préoccupée par les signes que par ce qu’ils signifient ? Si on observe vraiment ce qui se passe, on s’aperçoit que le foulard, comme l’islam "néo-communautaire" (expression de Khosrokhavar, chercheur CNRS, dont le livre, L’Islam des jeunes est une lecture indispensable), est une réaction française - de jeunes Français - à une situation également française : l’exclusion , le rejet matériel et social d’une partie des jeunes Français par la société française. Parler de l’Algérie, de l’Iran, etc. c’est hors-sujet. Le foulard n’a pas la même signification dans des contextes différents. Et rapporter le foulard islamique français ou plus largement européen, au foulard islamique dans les pays musulmans, c’est bien encore une fois, voir ces jeunes d’abord comme étrangers. Ce rejet met ces jeunes dans une situation de souffrance sociale et psychologique. C’est une génération qui a pris acte de l’échec de sa revendication d’égalité. Renvoyée en dépit de son intégration - sa maîtrise de la langue, ses diplômes, ses façons de vivre françaises - à sa "différence", elle a pris le parti de revendiquer sa différence. Mais elle n’en accepte pas la définition dominante : elle refuse que cette différence soit une infériorité. Qui peut vivre dans l’acceptation de son infériorité ?
Nous féministes, devrions le comprendre mieux que les autres. Cette génération, mise dans l’incapacité de se défaire de cette différence imposée comme un stigmate, en retourne le sens.(...)
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.leparisien.fr/politique/immigration-et-islam-valls-fait-encore-parler-de-lui-19-08-2013-3064855.phpHammadi : «Valls ne rend pas service à la gauche»
Les critiques contre le ministre de l'Intérieur fusent jusque dans son propre parti. Dans un entretien au Figaro de ce mercredi, le député socialiste de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi, a estimé que «Manuel Valls ne rend pas service à la gauche en mettant au centre de la rentrée les questions de l'immigration, du voile à l'université ou de la compatibilité de l'islam avec la démocratie».
Brève de Lutte Ouvrière
Le bruit et l’odeur....
Au cours du « séminaire » gouvernemental, Valls a tenu des propos peu ragoûtants. Cela lui évite de parler des patrons qui licencient, du chômage et de la pauvreté qui explosent Il a montré du doigt les travailleurs d’origine africaine qui, à l’entendre, seraient trop nombreux en France. Et il ne s’est trouvé aucun ministre, et pas plus Hollande, pour le contredire.
Ce n’est pas le premier leader du PS à tenir des propos contre les travailleurs immigrés. Rappelons Mauroy, alors Premier ministre, qui accusait les grévistes de l’automobile d’être manipulés par les intégristes. C’était en 1982.
Par ses attaques contre les droits des travailleurs, le gouvernement Hollande cautionne le discours du Front national et, du même coup, renforce le camp du patronat.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Mosquées en danger : que fait la police ?
Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Mercredi 21 Août 2013
Alors qu'un drame, le jour de l'Aïd al-Fitr, a été évité de justesse à la mosquée Al-Forqane de Vénissieux, où un jeune militaire projetait de tirer à l'arme à feu, la question de la sécurité des lieux de culte musulman se pose. Ils sont de plus en plus pris pour cibles. Têtes de cochon, sang déversé, tags racistes et islamophobes : ces attaques choquantes se multiplient au grand dam de la communauté musulmane. Saphirnews a voulu savoir quelles réponses apportent les autorités.
Rien qu'en quatre mois, début 2013, 13 mosquées ont été profanées dans l'Hexagone. La sécurité aux abords des lieux de culte musulman devient plus qu'une nécessité. Face à ce constat, les responsables religieux n'ont cessé de réclamer aux autorités une surveillance accrue des mosquées.
Après l'arrestation du militaire, qui projetait d'attaquer la mosquée Al-Forqane à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, autour de 150 personnes s'étaient d'ailleurs rassemblées, lundi 12 août, pour dénoncer l’inquiétante montée de l’islamophobie et demander la protection des mosquées alors que jusqu'à présent, ce sont surtout les discours qui ont primé.
Discours plus offensif
Comme avec Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. Début août, il avait choisi de se rendre pour la rupture du jeûne (iftar) à la mosquée d'Ozoir-la-Ferrière, en Seine-et-Marne, où deux croix gammées et des slogans racistes avaient été découverts en février dernier. C'était l'occasion pour lui de rassurer la communauté musulmane « La République protégera toujours les musulmans de France. Je ne laisserai jamais dire que les forces de l'ordre sont plus mobilisées sur certains faits que sur d'autres, notamment qu'elles privilégieraient davantage les actes antisémites que anti-musulmans ou antichrétiens. Cette rhétorique-là est connue. Elle est fausse. Elle est infamante », avait-il assuré.
Un an plus tôt, le ministre s'était rendu pour l'iftar à la mosquée de Montauban, deux jours après la découverte de deux têtes de cochon et du sang. Mais cette visite n'a rien apporté aux fidèles. « Rien n'a été fait », nous dit Mohamed Hajji, le président de l'association musulmane de Montauban et président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Midi-Pyrénées. Et pour cause, à l'époque, Manuel Valls n'a « rien promis » et a juste « condamné » les faits, nous raconte-t-il.
Aujourd'hui, la posture du ministre en charge des cultes serait donc plus offensive. Mais alors que le président François Hollande a assuré sa détermination à lutter contre l'antisémitisme, dès 2012, année de son élection, il aura fallu attendre juin dernier pour que le chef de l'Etat se décide à dire un mot public contre l'islamophobie.
Pourtant, la hausse des actes islamophobes ne datent pas d'hier avec une augmentation de 58,5 % en 2011 comparé à 2010 d'après les chiffres du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF).
Surveillance policière le vendredi
Maintenant que le problème de l'islamophobie semble être pris au sérieux, encore faut-il que des mesures concrètes se mettent en place. Une présence policière plus accrue devant les lieux de culte est demandée par leurs gestionnaires. A la suite de la quatrième profanation de la Grande Mosquée de Limoges en mai dernier, « le préfet de la Région Limousin, préfet de la Haute-Vienne, a confirmé le renforcement de la surveillance des lieux de culte notamment par des patrouilles et la présence de fonctionnaires de police au moment des offices » dans un communiqué.
Le service de communication de la préfecture nous fait savoir que cette surveillance est « toujours en cours », mardi 20 août et qu'elle est constante car le « plan vigipirate est permanent ». La Grande Mosquée de Limoges est « inclue dans notre circuit de patrouille », tout comme la gare de Limoges, indique dans ce sens Yannick Salabert, le directeur adjoint de la police nationale de Limoges, contacté par nos soins. « Depuis l'année dernière » et sa profanation par « un dépôt d'immondice », le lieu de culte est intégré dans le circuit de patrouille des policiers, qui consiste en « une obligation de passage » devant les lieux concernés « toutes les demi-heures de jour comme de nuit ».
Par ailleurs, la police a fourni son autorisation pour que l'association des musulmans de Limoges pour la fraternité, qui gère la mosquée, puisse installer une caméra. Cette « solution » sécuritaire avait été trouvée à l'issue de réunions en préfecture, indique son service de communication.
La caméra a été installée il y a un mois, fait savoir Abdelkader El-Ouariachi, le vice-président de l'association.
Affaire classée
Ce dernier dit qu'il ne voit les patrouilles de police que le vendredi. Mais l'homme veut bien croire qu'il soit « possible » que la surveillance soit plus renforcée. A Besançon, les responsables de la mosquée Sounna, taguée en février, constatent aussi une présence policière seulement « le vendredi quand il y a du monde ».
Ailleurs, la surveillance policière peut être plus visible comme au Barp, en Gironde, où les gendarmes passent plusieurs fois par semaine devant la salle de prière, qui a été six fois profanées. Mais face à la montée grandissante du climat islamophobe, tous les responsables de lieux de culte, plus ou moins lotis, aimeraient une plus grande surveillance.
L'arrestation des auteurs de profanation est également demandée. Malheureusement, force est de constater que les autorités ont dû mal à les retrouver. A Limoges, l'enquête judiciaire est « au point mort ». « L'enquête de voisinage » n'a rien donné, précise M. Salabert. L'enquête piétine également au Barp, où le dernier acte islamophobe contre la salle de prière date du Ramadan dernier. A Montauban, l'affaire a carrément été « close », indique M. Hajji.
Gageons qu'il en faudra plus pour rassurer la communauté musulmane
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
D'accord mais le mot est faible. Ce serait pire s'il y avait dans cette mascarade morbide des militantes se disant communistes et féministes.alexi a écrit:Reprendre un symbole comme le voile et mobiliser pour en faire celui de la liberté est vraiment affligeant !Vérié :
En réaction à la violente agression d’une femme voilée dans la banlieue de Stockholm, samedi, plusieurs centaines de suédoises s’affichent sur les réseaux sociaux, vêtues d’un voile.
Espérons que tout cela en restera au niveau d'un milieu petit bourge gauchisant et "bien-pensant".
Pour rire (ou pleurer), j'imagine nos camarades affublées de la sorte pour défendre les droits des femmes.
Ce n'est heureusement pas envisageable sans menace de bastonnade des barbus et de leurs amis, et aucune militante communiste n'ira ainsi se rendre complice de l'ordre machiste et religieux qui justifierait l'humiliation des femmes.
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Islamophobie
Le niveau de ridicule que peuvent atteindre certain(e)s sur c'e thème est affligeant. On en reste au niveau du chansonnier anarcho bobo 19e...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Islamophobie
Si tu ne comprends pas que ces centaines de féministes suédoises ont voulu marquer leur solidarité avec les victimes, affirmer le droit de croire à ce qu'on veut et de s'habiller comme on l'entend sans être agressées par des racistes, et non présenter le port du voile comme un symbole de liberté, c'est franchement triste.mykha a écrit:D'accord mais le mot est faible. Ce serait pire s'il y avait dans cette mascarade morbide des militantes se disant communistes et féministes.alexi a écrit:Reprendre un symbole comme le voile et mobiliser pour en faire celui de la liberté est vraiment affligeant !Vérié :
En réaction à la violente agression d’une femme voilée dans la banlieue de Stockholm, samedi, plusieurs centaines de suédoises s’affichent sur les réseaux sociaux, vêtues d’un voile.
Espérons que tout cela en restera au niveau d'un milieu petit bourge gauchisant et "bien-pensant".
Pour rire (ou pleurer), j'imagine nos camarades affublées de la sorte pour défendre les droits des femmes.
Ce n'est heureusement pas envisageable sans menace de bastonnade des barbus et de leurs amis, et aucune militante communiste n'ira ainsi se rendre complice de l'ordre machiste et religieux qui justifierait l'humiliation des femmes.
Et pour quelqu'un qui a vanté La journée de la jupe, film qui, entre autres, défend le port de la jupe, symbole sexiste tout autant que le foulard, c'est incohérent. Oui, on peut porter une jupe ou un foulard pour manifester sa solidarité avec celles qu'on voudrait empêcher de le faire, et quoi qu'on pense de ces vêtements !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
+1000yannalan a écrit:Le niveau de ridicule que peuvent atteindre certain(e)s sur c'e thème est affligeant. On en reste au niveau du chansonnier anarcho bobo 19e...
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Re: Islamophobie
http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s11delphy.html
Interview de Christine Delphy
"Le féminisme doit être mondial"
Christine Delphy est chercheuse au CNRS à Lyon. En 1980, elle a fondé avec Simone de Beauvoir la revue Nouvelles questions féministes, publication qu’elle continue de diriger.
Christine Delphy a souligné le rôle économique de l’oppression des femmes (voir L’ennemi principal, tome 1 et tome 2, aux éditions Syllepse, 1998 et 2001). Actuellement, Christine Delphy participe au Collectif des féministes pour l’égalité. Cette militante historique pour les droits des femmes est l’une des plus farouches opposantes à la loi contre le port du foulard. Dans un entretien à Socialisme international, elle explique sa position.
Socialisme International : Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a fait voter une loi interdisant à l’école les signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement leur appartenance religieuse: comment caractérisez-vous cette loi ?
CD: C’est une loi d’exception contre la minorité musulmane et arabe. Les différentes religions n’y sont pas traitées sur un pied d’égalité. Avec le mot « ostensiblement », il y est fait un parallèle entre un foulard et une croix de dimension extraordinaire. Mais pourquoi de dimension extraordinaire ? Les catholiques ne portent pas des croix de calvaire ! Comme le dit Yves Vargas, lorsqu’un gouvernement veut interdire quelque chose et qu’il veut avoir l’air équitable, il interdit une situation qui existe et une autre qui n’existe pas. Cette loi sanctionne une situation qui n’existe pas, à savoir le port de croix démesurées.
En fait, il s’agit d’une loi raciste. Quand vous avez une population vis-à-vis de laquelle vous avez des torts et que vous ne voulez pas les reconnaître, vous l’accusez de quelque chose. Comme si elle était responsable de la situation dans laquelle elle est ? Le cas de cet employé dans une piscine municipale à Villemomble, que le maire veut licencier à cause de sa barbe, montre bien qu’il s’agisse d’un problème de racisme. Il y a aujourd’hui une gestion coloniale de toute une partie de la population française. Alors cela ne sert à rien de se saouler de grands mots, comme laïcité ou droits des femmes.
S.I. Que dire à ceux et celles qui pensent que le foulard est un symbole de l’oppression des femmes ?
C’est plus un signe qu’un symbole de l’oppression des femmes. Mais il y a tellement de signes aujourd’hui que l’on n’a que l’embarras du choix ! Se fixer uniquement sur le foulard : voilà une des grandes manifestations du racisme. On le voit chez l’autre, parce que c’est un signe étranger et qu’on ne le supporte pas. Ce n’est pas l’infériorité des femmes que l’on ne supporte pas. Si la société française ne l’acceptait pas, on serait au courant ! Malheureusement, elle la supporte très bien. Ce qu’elle ne supporte pas c’est le côté exotique et étranger. Elle se défausse ainsi de sa propre oppression patriarcale et sexiste en disant que c’est chez l’autre que cela existe, pas chez elle.
Des féministes comme la Prix Nobel de la paix iranienne Shirin Ebadi1 l’ont bien dit : ce qui est oppressif c’est d’obliger à le mettre ou à ne pas le mettre. Par ailleurs, même les femmes qui vivent dans des pays où c’est obligatoire, comme en Iran, le disent aux Occidentaux qui ne veulent pas l’entendre : « On a des problèmes plus urgents que le fait de porter un foulard. Ce serait déjà énorme si on pouvait travailler et circuler librement. »
S.I. Est-ce que l’on peut comparer le foulard au maquillage et aux talons aiguilles ?
Oui, bien sûr. Ce qui est particulier au foulard, c’est qu’il n’est pas un signe indigène, français. Je pense que l’aveuglement de la société française, qui ne prend pas en compte les autres signes de l’oppression, est intéressant. Il y a beaucoup de choses que l’on ne critique pas, ou plus. Dans les années 70, on critiquait les tenues classiquement féminines qui aujourd’hui reviennent en force. Elles sont autant de signes d’oppression. Détourner le regard des hommes ou l’attirer, c’est la même chose. Cela se fait toujours par rapport aux hommes.
Tous les signes de distinction entre les femmes et les hommes étant des signes de distinction hiérarchique profitent à la partie supérieure de cette division hiérarchique. Tout ce qui indique le genre indique l’infériorité de l’un des groupes. Dans le cas présent, les femmes.
S.I. Certains qui font campagne contre le foulard parlent de culture de quartier, intégriste… sans lien avec l’ordre social existant. L’intégrisme musulman jouerait-il un rôle significatif en France ?
Je ne sais pas ce que cela veut dire, l’intégrisme musulman. Je ne sais pas qui sont ces intégristes. Ils existent sans doute, comme il existe des intégristes catholiques, protestants ou juifs. En tout cas, l’idée dont on se sert maintenant, c’est que les quartiers qui sont des ghettos où l’on a parqué les gens d’origine maghrébine seraient absolument pleins d’intégristes. Ils sont en fait soupçonnés d’être des terroristes, au moins potentiels. C’est ce soupçon qui pose problème : par glissement de musulman à intégriste, et d’intégriste à terroriste, toute une communauté est globalement et injustement soupçonnée.
S.I. Comment expliquer alors que de nombreux partisans de la loi, ou même ceux qui rejettent les musulmanes voilées sans soutenir la loi, ne sont pas des racistes avérés?
Ne nous faisons pas une fausse idée du racisme. Le racisme ne consiste pas à dire « je suis raciste ». La réalité est beaucoup plus complexe. Et de la même manière, s’il suffisait de dire « je suis antiraciste », pour ne pas être raciste, ce serait fabuleux. Malheureusement, cela ne suffit pas. Ce qui est important, c’est ce que l’on fait et ce que l’on veut. Beaucoup de gens « antiracistes » ont prouvé qu’ils étaient racistes, parce qu’ils n’ont pas éliminé leurs préjugés racistes. Il faut toujours se questionner pour ne pas succomber à ses préjugés. Se demander par exemple : est-ce que je pense de la même façon au voile qu’au talon aiguille ? De la même façon à l’islam qu’au christianisme ou au judaïsme ? Est-ce que j’applique les mêmes critères, est-ce que je juge de la même façon, suis-je équitable ?
S.I. Certaines féministes veulent se battre pour que les jeunes filles voilées abandonnent leur foulard. Elles comptent les convaincre qu’elles se trompent de combat. Qu’en pensez-vous ?
C’est typiquement un raisonnement colonialiste et raciste. Quand les féministes ont commencé à s’organiser, les hommes n’arrêtaient pas de nous dire que l’on se trompait de combat. Et je l’entends encore. Alors on leur a dit de se mêler de leurs oignons, c’est notre combat et on le mène comme on veut. Les femmes voilées doivent mener leur combat comme elles le veulent, comme elles l’entendent. Et puis, si on se préoccupait vraiment de leur sort, n’y aurait-il pas des choses plus importantes à faire pour elles ?
Les raisons pour lesquelles les femmes portent le foulard sont avant tout religieuses. Ces filles doivent donc être défendues au nom de la loi sur la laïcité, la vraie loi sur la laïcité, celle de 1905, et non la nouvelle loi raciste de 2004. La loi de 1905 défendait la liberté en prônant la liberté de religion, contre un catholicisme qui se voulait religion d’Etat. Il s’agit d’un acquis fondamental. L’idée même de lutter pour que les femmes abandonnent le foulard, sous prétexte qu’elles seraient « aliénées », revient à dire que nous ne prenons pas au sérieux leur liberté de conscience. Et si nous les considérons comme aliénées a priori, c’est parce qu’elles ne sont pas blanches, pas occidentales. Et l’on revient au racisme.
S.I. Beaucoup de filles qui portent le foulard ont fait un choix…
Ceux qui sont pour la loi disent que non. Les opposants disent que beaucoup le portent par choix. En réalité, on ne connaît pas les proportions. Il y en a certainement une partie –très jeune- qui est forcée, mais on en connaît beaucoup qui sont lycéennes ou travailleuses, qui le portent par choix et par conviction religieuse. Que ce soit par conviction religieuse, ou par goût, ou par mode, elles ont le droit comme tout le monde de s’habiller comme elles le veulent. Cela doit être absolument intangible. On ne devrait même pas en discuter.
S.I. … mais pourquoi des jeunes qui n’ont pas été éduqués dans la religion se sont mis à aimer la religion ?
C’est certainement une réaction au racisme. Alors le plus urgent à faire, c’est de lutter pour la pleine citoyenneté de tous les Français. Ces jeunes femmes subissent sans arrêt des discriminations. Il faudrait par exemple s’inquiéter du fait qu’elles sont beaucoup plus touchées par le chômage que d’autres. Ce n’est pas en leur arrachant leur foulard que cela va résoudre leurs problèmes.
En fait, la société française est mise en accusation par cette population. Le foulard n’est pas tant un symbole de l’infériorité des femmes que le signe que cette population se rebelle. Elle dit à la société française : « Vous nous avez parquées, vous nous avez infériorisées ». Au lieu de prendre ses torts en compte et de chercher à les réparer, la société française réagit par la répression et cela ne mènera nulle part. On peut toujours réprimer le symptôme de quelque chose, mais casser le thermomètre ne guérit pas la fièvre. Le foulard, c’est un thermomètre. La fièvre, c’est la discrimination.
(...)
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
A force de vouloir a tout pris avoir raison au point de contredire se que au départ ont voulait défendre, c'est a dire la liberté. Ont en arrive a des acte de barbarie comme tabassé des femmes enceintes parce qu'elle ne partager pas cette liberté qui au finale est un prétexte pour imposer une vision raciste héritage de nombreuse année de colonisation. Et voila qu'il faudrait partager cette idée du féminisme avec le FN et l'UMP islamophobe? Non mais je pose la question?
l’hitléro-trotskisme. http://fr.internationalism.org/book/export/html/2786
Faudrait arrêté les dérapage de langage et voir les fait, ont nous affirme que le voile est un signe de soumission, la bonne affaire? Sur ceux l’extrême droite se greffe a cette idées, avec le PS l'UMP et autre pompe a subvention (udf et autre escros)qui s'engraisse gracieusement depuis des année, et qui utilise le foulard pour occupé les crétins persuadé que tout leurs malheur viens de la.
Je dois vraiment être de mauvaise poile et je m'en excuse, mais quant je voie le cinéma de LO autour du voile, et constaté qu'ils ont accepté de siéger aux municipal avec des gens qui ont pas hésite a expulsé des sans papier en hiver.Bon..
Au finale quant ont prend du recule, ont se rend compte que effectivement la loi contre le voile a bien était utile au raciste, et que dernièrement un jugement a condamné un islamophobe avec cette formule. Ont fait tous des erreur mais quant ont se trompe faut avoir le courage de le connaitre avec bien veillance.
Pour ma par j'arrive pas tout a fait a comprendre cette phraséologie débile (anarcho bobo 19e.), a qui tu fait allusion? C'est pas un dérivé du fameux l’hitléro-trotskisme de Staline.yannalan a écrit:Le niveau de ridicule que peuvent atteindre certain(e)s sur c'e thème est affligeant. On en reste au niveau du chansonnier anarcho bobo 19e...
l’hitléro-trotskisme. http://fr.internationalism.org/book/export/html/2786
Faudrait arrêté les dérapage de langage et voir les fait, ont nous affirme que le voile est un signe de soumission, la bonne affaire? Sur ceux l’extrême droite se greffe a cette idées, avec le PS l'UMP et autre pompe a subvention (udf et autre escros)qui s'engraisse gracieusement depuis des année, et qui utilise le foulard pour occupé les crétins persuadé que tout leurs malheur viens de la.
Je dois vraiment être de mauvaise poile et je m'en excuse, mais quant je voie le cinéma de LO autour du voile, et constaté qu'ils ont accepté de siéger aux municipal avec des gens qui ont pas hésite a expulsé des sans papier en hiver.Bon..
Au finale quant ont prend du recule, ont se rend compte que effectivement la loi contre le voile a bien était utile au raciste, et que dernièrement un jugement a condamné un islamophobe avec cette formule. Ont fait tous des erreur mais quant ont se trompe faut avoir le courage de le connaitre avec bien veillance.
Invité- Invité
Page 23 sur 40 • 1 ... 13 ... 22, 23, 24 ... 31 ... 40
Page 23 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum