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Sur la nature sociale du PS

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Sur la nature sociale du PS - Page 3 Empty Re: Sur la nature sociale du PS

Message  Babel Jeu 29 Nov - 4:04

stef a écrit: (irréversible, je n'en sais rien)
C'est ennuyeux. Car, laissant entendre la possibilité que ce processus inverse son cours, donc que la social-démocratie retournant en quelque sorte vers ses racines historiques redevienne à nouveau le "parti de Jaurès", tu n'exclus pas la possibilité de militer en son sein. On sait vers quoi mènent ce genre d'illusions.

Le fait que ce parti soit devenu de type "social-libéral" fait que toute politique classique de type "FUO" tourne à la caricature (je ne crois pas avoir défendu ce type d'approche).
Ce n'est pas son orientation social-libérale qui interdit la mise en place d'une politique de front unique, mais son degré d'intégration au sein de l'appareil d'Etat (voir plus haut). Si tu "ne défends pas ce type d'approche", je ne vois pas celle que tu défends en sa direction qui serait distincte de la mienne.

Par contre tes supputations sur le point de passage de la quantité à la qualité oublient que nous avons l'expérience italienne. Là bas effectivement le réformisme s'est fait Hara-Kiri. Or nulle part ailleurs, ce processus n'a été jusqu'au bout (jusqu'ici).

Je ne suppute rien. L'exemple que tu donnes montre bien que tout saut qualitatif s'accompagne d'un changement de nature, et signifie donc la mort de l'état antérieur. En Italie, le PSI s'est fait "hara-kiri", comme tu l'écris : un autre parti a donc pris sa place.

En France, la mutation de l'ancienne SFIO en PS a-t-elle signifié la liquidation de ses racines historiques ? Je ne le pense pas : il existe encore, au sein du PS, d'anciens bastions qui perpétuent la tradition ouvrière. On cite souvent l'exemple du Nord. Peut-être à raison, je n'en sais rien : il faudrait être capable de vérifier sur le terrain l'état de vivacité, ou au contraire de nécrose avancée de ces sections.

Quoiqu'il en soit, cela n'exclut pas la possibilité de mener des actions communes, sur le terrain, avec des militants syndicaux ou associatifs encartés au PS, ni même de faire figurer son nom au bas d'un tract appelant à telle ou telle mobilisation, à côté de celui d'une section locale. Mais ça ne correspond pas à une politique de front unique.

L'enjeu essentiel de cette discussion n'est d'ailleurs pas l'action sur le terrain mais la politique électorale.
Détachée du reste, de l'action sur le terrain ? Je ne connais pas.

Si tu veux parler des consignes de vote, c'est autre chose. Sur le plan tactique, en fonction des opportunités, on peut appeler à voter Mitterrand contre Chirac, ou Hollande contre Sarkozy... ou à s'abstenir de voter. C'est purement tactique, et ça dépend uniquement des circonstances.

Dans tous les cas, si on soutient, c'est comme la corde soutient le pendu. C'est-à-dire, sans aliéner, de quelque manière que ce soit, son indépendance politique. Donc, en développant des axes de campagne alternatifs, sur nos propres mots d'ordre, correspondant à notre propre programme. On ne range pas son drapeau dans un carton, pour le ressortir au moment opportun, on l'exhibe, au contraire. On le défend.

Ce type d'appel conjoncturel ne nécessite par conséquent aucun accord préalable, aucun soutien conditionnel, fût-il critique... mais une hiérarchie dans les priorités de la lutte, telle que la situation nous l'impose : on chasse le premier, avec les moyens qui sont mis à notre disposition, avant de s'occuper du second. C'est ce qu'on a fait en juin dernier.

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Message  Copas Jeu 29 Nov - 8:50

stef a écrit:Que la décomposition de la social-démocratie soit profonde (irréversible, je n'en sais rien) est un fait. Le fait que ce parti soit devenu de type "social-libéral" fait que toute politique classique de type "FUO" tourne à la caricature (je ne crois pas avoir défendu ce type d'approche).

Par contre tes supputations sur le point de passage de la quantité à la qualité oublient que nous avons l'expérience italienne. Là bas effectivement le réformisme s'est fait Hara-Kiri. Or nulle part ailleurs, ce processus n'a été jusqu'au bout (jusqu'ici).

L'enjeu essentiel de cette discussion n'est d'ailleurs pas l'action sur le terrain mais la politique électorale.

Bien, c'est encore là de grandes approximations (normal on est dans la chair des représentations politiques et nulle part n'existe de situation pure). Le PS n'est pas réformiste, il n'est pas social-démocrate. Ca fait un moment que c'est fini ça. Même la notion de social-libérale est encore de trop par le terme "social". Nous sommes confrontés à une dérive des termes, ou le maintien de ceux-ci alors qu'ils n'ont plus aucune réalité.

En Italie existe le parti démocrate, fait de la fusion d'un morceau majoritaire du PCI (après des dégénérescences successives) et d'une partie de la démocratie chrétienne, parti de droite maffieux qui a contrôlé l'Italie pendant des dizaines d'années après guerre.

Ce parti a gardé des positions syndicales (que le PS français n'a pas), qui est-il ? Un PD à la US (qui a eu et a toujours des positions dans le mouvement syndical).

Au delà demeure l'utilité de considérer un parti comme étant dans le périmètre du mouvement ouvrier. Dans les entreprises et dans la classe ouvrière la quasi-absence de militants perceptibles d'une quelconque autre façon que des militants du Modem ou de l'UMP, pose la question de l'absurdité d'imaginer un quelconque front unique ouvrier avec le PS.

Après les questions de mobilisation sociale peuvent amener le PS à se pointer, mais comme le Modem ou d'autres sur des questions de licenciements par exemple.
De même, également, je ne tire pas un point d'arrêt terminal sur le PS, on a déjà vu des phénomènes dans l'histoire curieux, mais cela relève des possibles imaginatifs, un peu de fantastique. Mais pour l'instant ça serait debout les morts, car le PS est très vieux, nomenclaturisé à cœur, totalement enkysté dans les institutions de l'appareil d'état, sans liens avec le mouvement ouvrier.

La sortie du courant de JLM a enlevé une partie de ce qui restait, après il restera encore peut-être quelques individus qui rejoindront JLM quand les mouches changeront d'âne, si elles en changent, mais c'est une question marginale.

Par rapport à ce que dit Babel sur la base sociale du PS dans le nord, on s'approche de l'état terminal de ce que j'ai compris. La situation qui existait encore il y a 20 ans (une petite base sociale dans le nord) s'est considérablement dégradée.

On a vu que la question électorale était tactique de ce point de vue.
Par contre au niveau pratique militante et type de relations, le réformisme et la social-démocratie c'est le FdG pas le PS. Et même ça c'est pas fameux. Il est compliqué de trouver des militants FdG dans les entreprises (le fait que cela soit encore plus compliqué pour la gauche révolutionnaire ne change rien au diagnostic sur les vides). Le réformisme spontané des travailleurs ne trouve pas aisément le chemin du réformisme nomenclaturisé et vouloir tirer des traits d'égalité entre l'un et l'autre rend très malaisée la compréhension de l'extrème difficulté du FdG de se reconstruire une base ouvrière importante. Et ce n'est pas seulement une question d'atonie sociale.

Mais le PS est loin de toutes ces questions .
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Message  verié2 Jeu 29 Nov - 11:49

Babel
Parmi les éléments qu'il faudrait relever, on a fait peu de cas, jusqu'à présent dans la discussion, du rapport qu'entretient ce parti avec les institutions de la Ve République.
Il me semble que ces liens sont indissociables de la base sociale du PS, c'est à dire de la situation sociale de ses adhérents (pas de l'ensemble de son électorat). Ces adhérents sont en effet pour une très grande part des "clients". C'est à dire des salariés d'innombrables institutions directement liées à l'Etat ou subventionnées par l'Etat, aussi bien l'Etat "central" que ses instances régionales et locales. Comme on l'a dit déjà plusieurs fois, les participants aux congrès du PS sont, dans leur immense majorité, des élus et des "clients".

Je ne comprends donc pas comment tu peux affirmer :
Je pense en effet que ni la composition sociale d'un parti, ni son programme ne constituent des critères déterminants de son appartenance
Certes, il faut tenir compte de son histoire, de son ou de ses idéologie(s) au sens large (qui ne se réduisent pas à son programme officiel), des aspirations de ses militants et sympathisants, néanmoins programme et composition sociale me semblent déterminants.
Pour ce qui est de l'évolution du PS, si celle-ci ne s'est pas accompagnée d'un saut qualitatif entraînant la métamorphose de l'ancienne SFIO en parti bourgeois, force est de reconnaître que le processus entamé il y a un siècle a connu, au cours des quatre dernières décennies, une réelle accélération. Au point d'être irréversible.
Il me semble que le "saut qualitatif" signifiant le changement de nature d'un corps social comme la SFIO/PS n'est pas visible immédiatement à l'oeil nu et susceptible d'être daté avec la même précision que le saut qualitatif qui fait passer l'eau à l'état de vapeur. Pour prendre un exemple, il n'est pas évident de dater le passage de l'URSS d'Etat ouvrier (qui n'a jamais été pur) à celui d'Etat "bureaucratique dégénéré" ou d'Etat "bourgeois bureaucratique", selon l'analyse choisi. Au point que Trotsky lui-même, qui vivait pourtant ces événements en direct, a modifié sa caractérisation après coup. N'empêche que le saut qualitatif avait bien eu lieu, même si Trotsky ne l'avait pas immédiatement compris...
__
Pour le reste, je suis en gros d'accord avec ton analyse. Et sur un des aspects les plus importants: le caractère irréversible de ce changement de nature, valable aussi d'ailleurs pour le PCF, même si sa nature n'est pas encore la même que celle du PS.

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Message  dug et klin Jeu 29 Nov - 12:22

verié2 a écrit:

" Et sur un des aspects les plus importants: le caractère irréversible de ce changement de nature, valable aussi d'ailleurs pour le PCF, même si sa nature n'est pas encore la même que celle du PS."

,Comme tu le dis tres justement,Verié,La narture du PCF n'est pas la meme que celle du PS,la base d'adhérent(e)s est totalement différente,et les appareils également,au PS les cadres qui ne sortent pas des grandes écoles de la bourgeoisie sont l'exeption,au PC c'est l'inverse,et il dispose encore d'une filiere de formation qui lui est propre.

Par contre,ta phrase laisse entendre(le"n'est pas encore")que tu penses que le PCF va devenir de meme nature que le PS.Je ne le crois pas,la bourgeoisie n'a pas besoin de deux PS,et le PC ne lui est utile que dans la mesure ou il garde des liens avec les travailleurs et continu a les influencer.Si pour l'instant c'est la ligne de concurence(FdeG)qui l'emporte de peu,elle doit faire des concessions aux plus droitiers qui lorgnent sur les marocains ministeriels.N'oublions pas pendant un temps les discussions sur le theme"refaire le congres de Tours a l'envers".Tous les Juquin,les Hue,les Fiterman ne sont pas sortis,et si cette aile droite reprenait les rennes,Elle ne pourrait pas construire un PS bis,elle serait obligée d'envisager la fusion.


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Message  verié2 Jeu 29 Nov - 12:52

tu penses que le PCF va devenir de meme nature que le PS

Un des éléments qui distinguait le PCF du PS était son lien historique avec la révolution russe et l'URSS - pour le meilleur et pour le pire, puisque le PCF suivait toutes les contorsions de la politique de l'URSS. Le PCF était écartelé entre deux maîtres, la bourgeoisie française et la bureaucratie de l'URSS, dont les intérêts coincidaient parfois.

L'URSS ayant disparu, le PCF ne peut plus prétendre servir qu'un seul de ces deux maîtres : la bourgeoisie française. Plus aucune fraction de l'appareil du PCF ne rêve d'établir en France un régime semblable à celui de l'URSS, dont elle pourrait tirer pouvoir et privilèges. Les seules ambitions du PCF sont de gérer des parcelles de l'Etat bourgeois et de participer éventuellement à un gouvernement de gauche.

La longue période de prospérité du capitalisme français et les (assez grosses) miettes qu'il a pu accorder aux appareils syndicaux et politiques, mais aussi aux travailleurs, ont accélèré l'intégration du PCF et la transformation de ses élus en notables, transformation qui n'est plus bloquée par un appareil central sans autorité. Le PCF est donc engagé sur la même voie que le PS. On peut même dire que le PCF d'aujourd'hui est beaucoup moins "ouvrier" (sur tous les plans) que ne l'était la SFIO de Blum. De son côté le PS a suivi une intégration qui fait quasiment de lui un "parti bourgeois" - même si quelques liens avec la classe ouvrière peuvent subsister ça et là...

Restent des traditions et des aspirations de militants, des liens avec la classe ouvrière, qui tendent tout de même à régresser (la constitution du FdG est une étape importante du processus) mais qui distinguent encore le PCF du PS.

La crise, évidemment, va jouer un rôle dans ce processus. Certes la bourgeoisie n'a pas besoin d'un second PS, c'est à dire d'un second parti "bourgeois de gauche", la place est prise. Mais le PCF et son nouvel allié Mélenchon peuvent-ils construire un grand parti "centriste", néo social-démocrate, militant et ouvrier ? C'est fort douteux, car ils n'en manifestent même pas l'intention et les ambitions immédiates des uns et des autres, comme le montrent encore les récentes déclarations de Mélenchon hypothèquent grandement cette possibilité.

Mais je conviens que tout n'est pas joué et que l'on ne peut pas exclure complètement une survie voire un relatif développement du PCF-FDG - surtout si Hollande ne lui propose rien. Ca dépendra aussi des capacités de l'extrême-gauche à exprimer les aspirations des travailleurs bien entendu.

Le PCF, pour résumer ne deviendra donc pas ce qu'est le PS aujourd'hui, mais il est déjà devenu moins ouvrier, moins militants, moins "socialiste" que le PS d'hier (ou d'avant-hier)...

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Message  stef Jeu 29 Nov - 16:12

Babel a écrit:
stef a écrit: (irréversible, je n'en sais rien)
C'est ennuyeux. Car, laissant entendre la possibilité que ce processus inverse son cours, donc que la social-démocratie retournant en quelque sorte vers ses racines historiques redevienne à nouveau le "parti de Jaurès", tu n'exclus pas la possibilité de militer en son sein. On sait vers quoi mènent ce genre d'illusions.
Evidemment si tu es capable de faire la démonstration théorique du caractère irréversible du processus, ne te gênes pas. Moi je ne le suis pas.

Babel a écrit:
stef a écrit:Le fait que ce parti soit devenu de type "social-libéral" fait que toute politique classique de type "FUO" tourne à la caricature (je ne crois pas avoir défendu ce type d'approche).
Ce n'est pas son orientation social-libérale qui interdit la mise en place d'une politique de front unique, mais son degré d'intégration au sein de l'appareil d'Etat (voir plus haut).

C'est bien ce que recouvre le terme de social-libéralisme. Un parti qui a abandonné le réformisme sans pour autant être de même nature que le MODEM. Comme tu l'écris toi-même (encore que tu sous-estimes la décomposition du PS du Nord) :
Babel a écrit:En France, la mutation de l'ancienne SFIO en PS a-t-elle signifié la liquidation de ses racines historiques ? Je ne le pense pas : il existe encore, au sein du PS, d'anciens bastions qui perpétuent la tradition ouvrière. On cite souvent l'exemple du Nord. Peut-être à raison, je n'en sais rien : il faudrait être capable de vérifier sur le terrain l'état de vivacité, ou au contraire de nécrose avancée de ces sections.

Babel a écrit:
Par contre tes supputations sur le point de passage de la quantité à la qualité oublient que nous avons l'expérience italienne. Là bas effectivement le réformisme s'est fait Hara-Kiri. Or nulle part ailleurs, ce processus n'a été jusqu'au bout (jusqu'ici).

Je ne suppute rien. L'exemple que tu donnes montre bien que tout saut qualitatif s'accompagne d'un changement de nature, et signifie donc la mort de l'état antérieur. En Italie, le PSI s'est fait "hara-kiri", comme tu l'écris : un autre parti a donc pris sa place.
... et, justement, le même type de processus (congrès de Bologne du PDS italien) n'a pas (encore ?) eu lieu en France. La lente décomposition du PS se poursuit.


Babel a écrit:Quoiqu'il en soit, cela n'exclut pas la possibilité de mener des actions communes, sur le terrain, avec des militants syndicaux ou associatifs encartés au PS, ni même de faire figurer son nom au bas d'un tract appelant à telle ou telle mobilisation, à côté de celui d'une section locale. Mais ça ne correspond pas à une politique de front unique.
Bien si, justement. Irais tu mettre le sigle NPA à côté de celui du MODEM ? Il faut être cohérent !

Si tu veux parler des consignes de vote, c'est autre chose. Sur le plan tactique, en fonction des opportunités, on peut appeler à voter Mitterrand contre Chirac, ou Hollande contre Sarkozy... ou à s'abstenir de voter. C'est purement tactique, et ça dépend uniquement des circonstances.
Eh bien non. Pour moi, qui essaie d'éviter l'opportunisme, je défends une politique électorale qui s'appuie sur des principes. Et puis quelles sont ces fameuses circonstances qui autoriseraient à voter pour un parti bourgeois ? J'ai bien peur que tu ne soies dans le mur....

Babel a écrit:Dans tous les cas, si on soutient, c'est comme la corde soutient le pendu. C'est-à-dire, sans aliéner, de quelque manière que ce soit, son indépendance politique. Donc, en développant des axes de campagne alternatifs, sur nos propres mots d'ordre, correspondant à notre propre programme. On ne range pas son drapeau dans un carton, pour le ressortir au moment opportun, on l'exhibe, au contraire. On le défend.

Ce type d'appel conjoncturel ne nécessite par conséquent aucun accord préalable, aucun soutien conditionnel, fût-il critique... mais une hiérarchie dans les priorités de la lutte, telle que la situation nous l'impose : on chasse le premier, avec les moyens qui sont mis à notre disposition, avant de s'occuper du second. C'est ce qu'on a fait en juin dernier.
Tu enfonces des portes ouvertes : cela fait un siècle que c'est la méthode affirmée des communistes (pas forcément toujours appliquée, certes).

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Message  Toussaint Jeu 29 Nov - 16:43

Ce n'est pas son orientation social-libérale qui interdit la mise en place d'une politique de front unique, mais son degré d'intégration au sein de l'appareil d'Etat

Limpide, merci, Babel. Le reste est secondaire en effet.
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Message  Roseau Sam 1 Déc - 20:43

L'évidence même.
Et à ceux qui se plient devant les appareils de Gôche au service de la bourgeoisie,
voici quelques rappels, a diffuser dès qu'ils laissent planer un doute...

Pierre Moscovici est vice-président du Cercle de l’Industrie.
Ce lobby, représentant les intérêts des trusts français à l’échelle européenne,
a été créé en 1993 par Raymond Lévy, alors président de Renault,
et Dominique Strauss-Kahn, qui venait tout juste de quitter le ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur. Ce Cercle de l’Industrie est partenaire du MEDEF,
de l’Institut de l’Entreprise et de la Table ronde des Industriels européens.

Le Cercle de l’Industrie s’est doté du conseil d’administration suivant (non exhaustif):
- Denis Ranque (président), Administrateur de CMA-CGM,
de Saint-Gobain et du Fonds Stratégique d’Investissement français ; ex-PDG de Thalès
- Jean-Yves Naouri (trésorier)
Directeur des opérations du groupe Publicis.
Son frère, Jean-Charles Naouri, a été directeur de cabinet de Bérégovoy à Bercy
et associé-gérant de Rothschild & Cie Banque,
avant de prendre le contrôle du groupe de distribution Casino,
et de devenir l’une des plus importantes fortunes de France estimée, en 2011,
à 883 millions d’euros par le magazine écofi Challenges.
Jean-Charles Naouri est aussi conseiller de la Banque de France,
administrateur de Rothschild & Cie Banque et de Fimalac.
Cette dernière holding, chapeautant l’agence de notation Fitch Ratings,
appartient à un proche de Laurent Fabius : Marc Ladreit de Lacharrière.

- Bertrand Collomb (administrateur)
Administrateur des sociétés Total, DuPont et Reuters Founders Share Company,
conseiller de la Banque de France, président d’honneur de Lafarge et ex-vice-président d’Unilever

ETC, etc…

Quant à notre président HOLLANDE, il a comme conseillers:
- Jean-Hervé Lorenzi, , actuel administrateur de BNP Paribas Assurances,
de la Cie financière Edmond de Rothschild, et membre du conseil d’orientation de l’Institut Montaigne,
think tank créé par Claude Bébéar (Axa).
- Jean-Paul Fitoussi, administrateur du trust financier italien Sanpaolo IMI,
de Telecom Italia et de Banca Sella Holding.
- Emmanuel Macron, associé-gérant chez Rothschild & Cie Banque
- Stéphane Boujnah, patron de la branche française du groupe financier espagnol Santander.

Ca ne suffit pas ?
On a aussi les conseillers de Michel Sapin, ministre du travail actuel:
- Thierry Aulagnon (ex-directeur de cabinet à Bercy)
est membre du comité de direction de la Société générale
- Eric Lombard (conseiller technique à Bercy)
est président de BNP Paribas Cardif et du Groupement français des Bancassureurs
- Godefroy Beauvallet (conseiller e-Government au ministère de la Fonction publique),
il dirige actuellement le Fonds Axa pour la Recherche…


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Sur la nature sociale du PS - Page 3 Empty Capital Rules

Message  Babel Sam 2 Mar - 12:15

Quand les socialistes libéraient la finance – Le « consensus de Paris » et la mondialisation financière.

Capital Rules : The Construction of Global Finance de Rawi Abdelal : recension par Raphaël Kempf, sur le site de la RdL .

Cet ouvrage revient sur le tournant de la rigueur de mars 1983 et analyse comment la gauche française convertie au capital est devenue le fer de lance de la globalisation financière.

Une opération concertée où, selon l'auteur, Delors, Lamy, Camdessus et Chavranski ont joué un rôle clé dans l'adoption de règles favorisant la libéralisation financière à l'échelle de l'Europe, puis à celle des pays de l'OCDE.
« La seule convergence décisive des visions libérales était à Paris. C’est le « consensus de Paris », et non celui de Washington, qui est avant tout responsable de l’organisation financière mondiale telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire centrée sur les économies développées de l’UE et de l’OCDE, et dont les codes libéraux constituent le socle institutionnel de la mobilité des capitaux. »
(Rawi Abdelal, « Le consensus de Paris : la France et les règles de la finance mondiale », Critique internationale, 2005/3, n° 28, p. 90.)

Ces architectes français de la rigueur s’emploieront à écrire des règles libérales dans les textes fondateurs de certaines organisations internationales, Europe en tête. C’est Jacques Delors, devenu président de la Commission européenne en 1985, et son directeur de cabinet Pascal Lamy, qui prépareront la directive de 1988 sur la libéralisation des mouvements de capitaux. Le traité de Maastricht permettra, trois ans plus tard, d’inscrire ces règles dans les textes fondamentaux de l’Union européenne. À partir de ce moment, il n’est plus possible aux États membres de limiter les mouvements de capitaux entre eux ou avec des États tiers.

Rapidement, le « consensus de Paris » s’étend au-delà des frontières de l’Europe. De hauts fonctionnaires français du Trésor, artisans de la rigueur lorsque la gauche était au pouvoir, se retrouvent à des postes clés au sein de l’OCDE (Henri Chavranski) ou au FMI (Michel Camdessus) et tentent de faire interdire par leurs organisations respectives les contrôles sur les mouvements de capitaux de leurs membres. La tentative réussit à l’OCDE, qui réunit des pays dits « développés », mais pas au FMI, où elle ne résiste pas aux crises financières de la fin du xxe siècle dans plusieurs pays émergents. Dans les années 1990, en effet, sous la direction de Michel Camdessus, le FMI avait tenté d’étendre son mandat à la sphère du contrôle des mouvements de capitaux. Mais le Fonds ne réussira pas à codifier une telle règle. Entre-temps, en septembre 1998, la Malaisie, par exemple, est parvenue à surmonter la crise en réinstaurant un contrôle des capitaux. Il devenait dès lors impossible de cristalliser une telle règle au niveau du FMI. Il n’en reste pas moins que la liberté de la finance est aujourd’hui la règle dans l’Union européenne et dans l’OCDE.

Paru en 2007 à l'Harvard University Press de Cambridge, l'ouvrage n'a pas encore été traduit en français.

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