Débat stratégique dans le NPA
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Re: Débat stratégique dans le NPA
Justement, la stratégie du NPA ne tend-elle pas à un certain rapprochement avec Mélenchon, dans le but (conscient ou inconscient ?) de constituer la future aile gauche d'un Front populaire, front populaire qui constitue (avec le fascisme) la dernière ressource de la bourgeoisie contre la révolution ( entre autres pour Trotsky) ?
louismichel- Messages : 554
Date d'inscription : 01/03/2013
Re: Débat stratégique dans le NPA
dont feed the trolls
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Débat stratégique dans le NPA
Ca bouge beaucoup en Italie, sur l'analyse de la période et sur le débat stratégique.
La situation étant encore plus décomposée du point de vue des partis et syndicats ouvriers, il convient de suivre de près ce qui s'y passe :
https://forummarxiste.forum-actif.net/t26p135-italie#65106
et pour le contexte, c'est là :
https://forummarxiste.forum-actif.net/t26p135-italie#65093
La situation étant encore plus décomposée du point de vue des partis et syndicats ouvriers, il convient de suivre de près ce qui s'y passe :
https://forummarxiste.forum-actif.net/t26p135-italie#65106
et pour le contexte, c'est là :
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Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Débat stratégique dans le NPA
Prenant pour point d'appui la situation grecque, le texte de Sabado paru dernièrement sur essf tente de cerner quelques uns des enjeux liés à la question stratégique. Comme tentative de mise au point sur une question ardue, le texte est assez éclairant.
Là où il me fait tiquer, c'est encore une fois sur la situation hellénique proprement dite. Donc, sur le plan pratique d'une intervention politique directe : trop de formulations ambiguës y laissent entendre la possibilité d'une évolution vers la gauche de Syriza, que les faits présents ne manquent pas de contredire.
Si bien que la question de la consolidation d'un pôle révolutionnaire indépendant (qui équivaudrait à la reconnaissance de facto de l'orientation défendue par les camarades regroupés au sein d'Antarsya, au détriment de ceux qui occupent le flanc gauche de Syriza) n'apparaît jamais explicitement (certains pourraient ajouter : et pour cause ...)
Pour dire les choses sobrement, je crains que cette façon de ménager en permanence la chèvre et le chou ne se révèle à terme des plus néfastes.
Car ne retenir pour seule hypothèse que sous la pression des masses un gouvernement Syriza placé en situation d'équilibre en vienne à adopter (quasiment malgré lui...) une politique anti-austéritaire, tout en étant tiraillé par des forces "qui exprimeront les pressions des classes dominantes et d’autres, du mouvement d’en bas" me semble une opération intellectuelle pour le moins hasardeuse.
D'autant que les seules garanties avancées à ce type d'évolution positive seraient :
- l'existence "dans Syriza, dans sa gauche mais aussi dans des secteurs de sa direction", d'un courant anticapitaliste significatif ;
- le faible degré de cristallisation bureaucratique de son appareil dirigeant ;
- enfin une citation de Trotsky, extraite du Programme de Transition, venant opportunément rappeler que « dans des circonstances exceptionnelles — crise, krach, guerre — toutes les forces politiques de gauche peuvent aller plus loin qu’elles ne l’envisageaient, initialement »...
Là où il me fait tiquer, c'est encore une fois sur la situation hellénique proprement dite. Donc, sur le plan pratique d'une intervention politique directe : trop de formulations ambiguës y laissent entendre la possibilité d'une évolution vers la gauche de Syriza, que les faits présents ne manquent pas de contredire.
Si bien que la question de la consolidation d'un pôle révolutionnaire indépendant (qui équivaudrait à la reconnaissance de facto de l'orientation défendue par les camarades regroupés au sein d'Antarsya, au détriment de ceux qui occupent le flanc gauche de Syriza) n'apparaît jamais explicitement (certains pourraient ajouter : et pour cause ...)
Pour dire les choses sobrement, je crains que cette façon de ménager en permanence la chèvre et le chou ne se révèle à terme des plus néfastes.
Car ne retenir pour seule hypothèse que sous la pression des masses un gouvernement Syriza placé en situation d'équilibre en vienne à adopter (quasiment malgré lui...) une politique anti-austéritaire, tout en étant tiraillé par des forces "qui exprimeront les pressions des classes dominantes et d’autres, du mouvement d’en bas" me semble une opération intellectuelle pour le moins hasardeuse.
D'autant que les seules garanties avancées à ce type d'évolution positive seraient :
- l'existence "dans Syriza, dans sa gauche mais aussi dans des secteurs de sa direction", d'un courant anticapitaliste significatif ;
- le faible degré de cristallisation bureaucratique de son appareil dirigeant ;
- enfin une citation de Trotsky, extraite du Programme de Transition, venant opportunément rappeler que « dans des circonstances exceptionnelles — crise, krach, guerre — toutes les forces politiques de gauche peuvent aller plus loin qu’elles ne l’envisageaient, initialement »...
Grèce : quelques remarques sur la question du gouvernement
SABADO François - 20 avril 2013
La profondeur de la crise capitaliste pose la question du pouvoir dans des termes généraux — pour rompre avec l’austérité il faut un changement radical de politique et un autre gouvernement —, mais la crise grecque conjuguant l’effondrement socio-économique, la crise politique et les résistances sociales la projette directement au devant de la scène sociale et politique.
Un vieux débat
Dès le début du XXe siècle, la question du gouvernement — gouvernement ouvrier, gouvernement ouvrier et paysan, gouvernement populaire, gouvernement des travailleurs — a été une des questions au centre de la discussion stratégique du mouvement ouvrier. Cette discussion a rebondi après la révolution russe, lorsque l’Internationale communiste a discuté de la perspective d’un « gouvernement ouvrier et paysan » distinct de la « dictature du prolétariat » identifié au pouvoir des travailleurs.
Il y eu un véritable débat pour savoir si le gouvernement ouvrier et paysan était un simple synonyme de cette dictature du prolétariat ou bien la proposition d’une formule de gouvernement, qui, dans le feu de la crise, serait intermédiaire entre le pouvoir de la bourgeoisie en crise et la poussée révolutionnaire ouvrière. La majorité de l’Internationale de l’époque choisit d’expérimenter ce type de gouvernement. Il s’agissait de préciser les premiers pas d’une rupture avec la bourgeoisie et le programme d’un gouvernement transitoire entre un pouvoir capitaliste qui s’effondrait et un pouvoir ouvrier qui émergeait de la crise révolutionnaire : un « déjà plus » de pouvoir bourgeois, en général un État bourgeois en voie de dislocation, et un « pas encore » de pouvoir ouvrier.
Cette discussion avait commencée en Russie, lorsque les bolcheviks proposèrent un gouvernement émanant du double pouvoir au printemps 1917, un gouvernement des soviets, un gouvernement socialiste-révolutionnaire/menchevik avant la prise du pouvoir par les soviets et la constitution d’un gouvernement bolchevique. Elle s’est poursuivie, à la lumière des expériences révolutionnaires en Allemagne dans les années 20 et en Espagne dans les années 30 lors de la révolution allemande, dans les années 20 et dans les années 30 lors de la révolution espagnole : un gouvernement responsable devant les conseils ouvriers de Saxe-Thuringe en Allemagne en 1923 ; le Comité central des milices en Catalogne entre juillet et septembre 1936.
Dans les années 1920 en France, dans une situation non directement révolutionnaire, Trotski évoque aussi cette perspective du gouvernement ouvrier sous la forme d’un gouvernement d’une majorité socialiste-communiste qui peut surgir de la lutte de masse mais aussi d’une victoire électorale. Tout en considérant « qu’un gouvernement ouvrier peut résulter d’un “début parlementaire de la révolution” », « c’est le mot d’ordre d’un mouvement massif du prolétariat opposant l’idée de son propre gouvernement à toutes les combinaisons parlementaires bourgeoises ». (Trotski dans le Mouvement communiste en France). Il défendra, dans les années 1930, un gouvernement socialiste-communiste sur la base d’un système de revendications transitoires.
Il faut comprendre que dans les années 1930, les différences entre révolutionnaires et réformistes s’inscrivent dans le but déclaré du renversement du capitalisme. Trotski pense alors que « la crise de l’humanité se concentre dans la crise de direction du mouvement ouvrier ». Il pense aussi possible un changement de direction du mouvement ouvrier sous la pression des évènements, même si « les directions social-démocrates sont passées après la guerre de 1914-1918 du coté de l’ordre bourgeois » et que le stalinisme a failli définitivement dans la lutte contre Hitler en Allemagne. Il est convaincu que le mouvement ouvrier ne peut plus compter sur ces directions, mais qu’il peut, encore, s’appuyer sur la force propulsive de la révolution russe, qui stimule la radicalisation ouvrière, et ce malgré le stalinisme.
Avec le recul il y avait certainement aussi des illusions sur le mouvement ouvrier de l’époque : la force du mouvement serait telle dans le tourbillon de la guerre-révolution que les directions du PS et PCF « pourraient aller plus loin qu’elles ne le voudraient ». Ces formules de gouvernement seront reprises dans l’après guerre et dans les années 1970, où les révolutionnaires exigeaient des PS et des PC qu’ils prennent le pouvoir pour assurer la satisfaction des revendications.
Mais après la deuxième guerre mondiale, la situation a changé : la domination bureaucratique social-démocrate et stalinienne s’est stabilisée, cristallisée, tant dans ses rapports avec les bureaucraties syndicales que dans les institutions parlementaires. Les formules de gouvernements PS et PC pour appliquer un programme anticapitaliste ont eu l’avantage de donner une perspective gouvernementale crédible mais l’inconvénient de distiller des illusions sur les capacités de ces partis à assurer le début d’une rupture avec la bourgeoisie.
Au-delà de ces expériences historiques, il faut retenir que la discussion sur ces gouvernements transitoires est liée à des moments de crise aiguë — socio-économique, politique — lorsque la crise politique est exceptionnelle et la poussée des masses tout autant. Cette discussion revint de manière brûlante en France en mai 1968 ou au Portugal dans les années 1974-1975. En mai 1968, le PCF s’oppose à la révolte populaire : toutes les formules de gouvernement incluant le PCF ou les formations social-démocrates sont rejetées ou écartées par le mouvement. Les jeunes révolutionnaires de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire) avancent alors l’exigence du départ de De Gaulle et l’appel à un « gouvernement populaire » s’appuyant sur toutes les organisations du mouvement de mai : assemblées, comités, syndicats. Au Portugal, en 1974, la révolution des œillets met à l’ordre du jour la liquidation de la dictature, l’élection d’une assemblée constituante et, très vite, la construction d’un nouveau pouvoir. De nombreuses organisations révolutionnaires, chacune à sa manière, mettent l’accent, sur un gouvernement s’appuyant sur la mobilisation des masses, l’auto-organisation et des secteurs révolutionnaires de l’armée.
Un changement historique
Nous avons une nouvelle situation historique, où la transformation de la social-démocratie en social-libéralisme condamne historiquement toute formule d’alliance ou de gouvernement avec les partis socialistes. Ces partis « de plus en plus bourgeois et de moins en moins ouvriers » prennent en charge directement les politiques d’austérité du capitalisme libéral. Si l’existence d’une base populaire de ces partis exige des politiques d’unité dans l’action, lorsque la situation le permet, c’est avant tout avec les militants syndicalistes socialistes dans les entreprises ou les électeurs. Les alliances parlementaires ou gouvernementales sont inacceptables — c’est le cœur de notre divergence avec le Front de gauche en France et plus particulièrement le PCF.
Certes, les partis dominants du Front de gauche ne participent pas au gouvernement et votent souvent contre les projets de loi du PS, ce qui crée les conditions de l’action commune. Mais en refusant de se positionner comme « opposition de gauche » au gouvernement Hollande-Ayrault, ils réaffirment, en même temps, qu’ils sont partie prenante de la majorité parlementaire et qu’ils œuvrent à la réorientation à gauche de cette majorité avec les sociaux-libéraux. Nous avons un désaccord radical avec cette approche. La social-démocratie transformée en social-libéralisme est sortie d’une équation gouvernementale possible pour une transformation sociale. C’est un changement historique en rapport aux termes dans lesquelles la question a été posée pendant une bonne partie du XXe siècle.
Une « formule algébrique »
Mais une question nous est posée directement : si vous combattez le gouvernement Hollande que proposez-vous à la place ? Combien de fois ces questions ont été posées à Olivier Besancenot ? Questions qui découlent de la profondeur de la crise et du sentiment qui existe dans le pays face aux politiques d’austérité. Cela pose la question du gouvernement, sans nous en donner une formule concrète.
Trotski aborde cette question dans ses textes sur la France des années 1920. « Le gouvernement ouvrier est une formule algébrique, c’est-à-dire une formule aux termes de laquelle ne correspondent pas des valeurs numériques fixes. D’où ses avantages et aussi ses inconvénients. » Et il poursuit : « avantages comme perspective politique unitaire de tout le mouvement ouvrier. Inconvénients dans une interprétation purement parlementaire de ce mot d’ordre. » Il faut donc être prudent, mais cela ne conduit pas Trotski à écarter la perspective. Au contraire.
Toutes les formules de « gouvernement des travailleurs », « gouvernement populaire » ou plus concrètement de « gouvernement contre l’austérité » sont donc des formules générales — algébriques — qui donnent une première réponse à la question du pouvoir. Il faut donc les définir par leurs tâches. En l’occurrence la mise en œuvre des mesures d’urgence, qui sont vitales pour la population (emploi, salaires, services publics), des politiques de financements de ces programmes d’urgence par l’annulation des dettes illégitimes, une fiscalité anticapitaliste et une première réorganisation de la propriété en se saisissant des banques et des secteurs clés de l’économie.
Pour commencer à appliquer ce programme, il faut en finir avec les « gouvernements austéritaires » actuels et s’appuyer sur la mobilisation des peuples. Ce sont la situation et la politique de chaque organisation de gauche ou du mouvement social qui détermineront les organisations qui seront susceptibles de participer ou de soutenir un gouvernement au service des travailleurs.
Cette propagande générale prépare le terrain à l’intervention dans des crises majeures, où la formule de gouvernement prendra un sens concret.
Encore une fois sur le gouvernement des gauches de Syriza
C’est là que la situation grecque a une dimension particulière. Car, à notre connaissance, c’est le seul pays où la perspective gouvernementale n’est plus seulement générale où ne relève pas, seulement, de la propagande. En Grèce, l’acuité de la crise, comme crise nationale, est telle, que la question du gouvernement peut être posée, concrètement « en termes fixes » comme l’indique Trotski. C’est le seul cas, en Europe, où un parti/coalition de la gauche radicale atteint un score électoral de plus de 25 %, où toute la gauche dépasse les 35 %, ce qui peut lui permettre d’obtenir une majorité parlementaire et donc de poser la question du gouvernement. Les prochaines élections sont prévues en 2015, mais la crise est telle que l’on ne peut écarter des élections anticipées.
C’est dans ce cadre que la proposition d’un « gouvernement des gauches » prend toute son importance. Bien entendu, il y a des enjeux sur la définition de ce gouvernement et de son programme. Les points d’équilibre sont en discussion entre les différents courants de Syriza. Les formulations changent selon telle ou telle déclaration. Mais, à cette étape, Syriza continue de prôner « un gouvernement des gauches qui s’opposent aux mémorandums des politiques d’austérité du gouvernement et de la Troïka ». Cette proposition doit être précisée dans les directions suivantes, ce qu’essaie de faire la gauche de Syriza :
* Un gouvernement des gauches c’est-à-dire de Syriza, du KKE, d’Antarsya, de personnalités de gauche et non un gouvernement de salut national ou d’alliances de classes.
* Un gouvernement anti-austérité, qui refuse tout sacrifice pour l’euro et défend toutes les revendications vitales de la population et qui commence une transition anticapitaliste : nationalisation des banques sous contrôle social et des secteurs clé de l’économie.
* Un gouvernement qui résulte d’une mobilisation de masse pour renverser le gouvernement actuel de Samaras et qui crée les conditions d’un rapport de forces social en faveur du mouvement populaire.
* Ce « gouvernement des gauches », n’est qu’un moment dans une stratégie de lutte contre l’austérité. Pour satisfaire les revendications vitales, il faut une confrontation avec les classes dominantes et l’UE. Un tel gouvernement doit approfondir des mesures de rupture anticapitaliste et jeter les bases du contrôle social et d’éléments de pouvoir populaire dans les communes, les villes et les entreprises.
Ces questions font débat dans Syriza. A cette étape, les courants réformistes de gauche restent sur une ligne anti-austérité, ce qui crée les conditions de l’action commune de l’ensemble des forces de Syriza. Mais leur horizon reste limité au gouvernement de gauche dans les institutions actuelles et le retour aux équilibres de l’avant crise.
Encore une fois, un « gouvernement des gauches » peut connaître, sur la base d’une victoire électorale, un début parlementaire, mais il ne pourra lutter sérieusement contre l’austérité qu’en commençant une transformation radicale de l’économie et de la politique en créant les conditions d’un nouveau pouvoir. C’est une transition possible, ce n’est pas le point d’arrivée. C’est le sens de notre soutien à cette proposition. Les problèmes d’une rupture anticapitaliste, d’un démantèlement des vielles institutions étatiques et de création des conditions d’un nouveau pouvoir ne sont pas des questions seulement théoriques. Elles peuvent vite devenir des questions cruciales. Elles restent le point aveugle de la direction de Syriza. Elles rappellent, qu’au-delà des imprévisions et des sentiers inexplorés, il ya une certaine fonctionnalité du débat stratégique entre réforme et révolution.
Il y a et il y aura discussion sur toutes ces questions. Toutes les hypothèses sont ouvertes : celle de la poursuite de l’actuelle combinaison parlementaire et gouvernementale ; mais aussi celle d’une aggravation subite de la crise avec une polarisation entre, d’un coté, la poussée fasciste et/ou un régime autoritaire sous la pression des militaires et, de l’autre, une radicalisation sociale et politique.
Dans cette situation, la direction de Syriza peut céder aux pressions des classes dominantes et de l’Union Européenne.
Mais une autre hypothèse peut aussi être retenue : une résistance acharnée du peuple grec et de Syriza qui trouve les forces d’un gouvernement anti-austérité. Bien entendu, un tel gouvernement sera « en dispute » entre des forces qui exprimeront les pressions des classes dominantes et d’autres, du mouvement d’en bas, mais qui existent dans Syriza, dans sa gauche mais aussi dans des secteurs de sa direction. N’oublions pas que « dans des circonstances exceptionnelles — crise, krach, guerre — toutes les forces politiques de gauche peuvent aller plus loin qu’elles ne l’envisageaient, initialement » (Trotski dans le Programme de transition en 1938). Surtout, et c’est une grande différence, la cristallisation bureaucratique n’est pas aussi forte dans Syriza que dans les directions des partis communistes d’Europe.
Dans tous les cas, une victoire, même partielle, en Grèce sera, à cette étape, la combinaison d’une radicalisation et d’une politique anti-austérité conséquente de Syriza. La défaite est aussi possible, mais le rôle des révolutionnaires n’est pas de dénoncer Syriza, en prévision des trahisons éventuelles de demain. Au contraire, c’est de le soutenir contre les politiques d’austérité et de tout faire pour renforcer la dimension anticapitaliste de son combat. Car, disons le clairement : une défaite de Syriza serait aussi notre défaite.
François Sabado
* François Sabado est membre du Bureau exécutif de la IVe Internationale et de la direction du Nouveau parti anticapitaliste (NPA, France).
Dernière édition par Babel le Jeu 2 Mai - 10:33, édité 1 fois
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Débat stratégique dans le NPA
Malgré l'avis de MENVUSSA, je pense que la question mérite d'être posée. Pas dans les termes agressifs de Louismichel mais rationnellement.louismichel a écrit:Justement, la stratégie du NPA ne tend-elle pas à un certain rapprochement avec Mélenchon, dans le but (conscient ou inconscient ?) de constituer la future aile gauche d'un Front populaire, front populaire qui constitue (avec le fascisme) la dernière ressource de la bourgeoisie contre la révolution ( entre autres pour Trotsky) ?
si "la stratégie du npa tendait-t-elle à un rapprochement avec Mélenchon (pourquoi "certain"...un rapprochement est un rapprochement; il ne peut pas avoir un"certain" rapprochement. Pourquoi écrire comme cela?) on serait en train de devenir social démocrates. C'est évidement un procès d'intention calomnieux s'il s'avérait correct.
Mais, y a t-il ce risque? Il y a un risque si les choses ne sont pas totalement claires dans la tête des éléments communistes du npa (je sais qu'il y a des gens au npa qui ne se revendiquent pas de cet outil pour l'action). Pire encore, si ces communistes (ou révolutionnaires; je préfère communiste vu que c'est plus clair) sont en minorité ou ce qui revient au même sont en "minorité idéologique" (c'est à dire ils n'arrivent pas à faire triompher leurs idées au sein du npa) il a ce risque.
Je pense que, vu les dernières déclarations et résolutions et résultats du congrès, cette conscience avance, donc ler risque diminue.
Mais le maçon on le voit devant le mur. Et le dimanche 5 ce sera une date à retenir. Nous verrons alors le maçon devant le mur du FdG. Nous verrons s'il est capable de redresser le mur qui prends une allure à droite pour le mettre d'équerre. Cela pour commencer. L'arbre on le connait aux fruits.
Pour le reste de l'attaque de Louismichel il n'y a vraiment pas grande chose à dire, sauf qu'au lieu d'une analyse fraternel il nous sort la doxa dogmatique archi-connue et archi-fausse quand elle est brandie pour pratiquer une politique isolationniste.
Souvent les thèses générales se transforment en son contraire quand elles sont appliquées hors du contexte et à des fins sectaires. Louismichel devrait abandonner de tels pratiques.
Si la "tactique" du npa tends à se rapprocher, non pas de Mélenchon mais des masses qui suivent Mélenchon, pour leur tenir un discours résolument communiste, cela serait quelque chose de tout à fait correcte.
Ont-ils cette volonté?
Oui, au moins psychologique pour l'absolute grande majorité de leurs militants et sympathisants.
Cela suffit-il? Non, il faut qu'ils fassent tous leurs efforts possibles pour la mettre en pratique et que donc continuent à la faire conscience dans son parti et qui dominent idéologiquement complètement les secteurs d'une autre idéologie qui subsistent encore chez eux. Autrement il y a des risques qu'une tactique correcte se transforme en une "stratégie" social démocrate.
Si on jugeait par que ce qu'on écrit ici, il n'y aurait pas de souci à se faire; mais hélas la réalité n'est pas aussi rose. Il y a donc du boulot bien que je vois qu'un certain nombre de leurs militants en sont parfaitement conscients.
En fait les attaques de Louismichel, sont malveillants mais ont une base dans la réalité. Le npa a trop donné d'exemples qui donnent flanc à ce type d'attaques.
Pour y remédier il faudrait que les éléments avancés (communistes) du npa réussissent à s'unir et à combattre toutes les manifestations de la ligne social démocrate qui peuvent subsister. J'ai confiance que sur ce chemin ils obtiendront des victoires importantes et contribueront très efficacement à la construction de l'outil partisan dont les travailleurs ont tellement besoin.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Débat stratégique dans le NPA
Il me semble que la question n'est pas uniquement de s'adresser aux "militants et sympathisants" du front de gauche, mais bien à l'ensemble des salariés et des classes populaires de ce pays. La tactique dépend entiérement d'une question d'oportunité et d'occasions "possibles". Il me semble que c'est que comme ça qu'on peut agir de façon positive et qui fasse avancer tout le monde, salariés dans leur ensemble, gens influencé par le front de gauche et militant du npa. Sauf que l'objectif premier n'est pas de doter tout le monde d'une "conscience communiste", mais DEJA de se lancer dans l'action, dans une véritable "lutte de classe".Si la "tactique" du npa tends à se rapprocher, non pas de Mélenchon mais des masses qui suivent Mélenchon, pour leur tenir un discours résolument communiste, cela serait quelque chose de tout à fait correcte.
Ont-ils cette volonté?
Oui, au moins psychologique pour l'absolute grande majorité de leurs militants et sympathisants.
Cela suffit-il? Non, il faut qu'ils fassent tous leurs efforts possibles pour la mettre en pratique et que donc continuent à la faire conscience dans son parti et qui dominent idéologiquement complètement les secteurs d'une autre idéologie qui subsistent encore chez eux. Autrement il y a des risques qu'une tactique correcte se transforme en une "stratégie" social démocrate.
Quand au sieur LouisMichel, c'est juste quelqu'un venu ici insulter LO et le npa, et qui réapparait sous de multiples identités uniquement parce que Sylvestre ne veut pas faire son boulot. Ses questions peuvent être éventuellement intéressante, lui est un troll. Et on ne discute pas avec les trolls, sauf si on a du temps à perdre.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Débat stratégique dans le NPA
Bien d'accord avec l'ensemble.
J’ajouterais que la tactique dépends aussi de la stratégie choisi.
Mais qu'elle a un caractère presque "indépendante" des principes. C'est à dire elle ne peut pas être entravée par les principes.
La difficulté est là. Comment rester communiste tout en étant très opportun.
Souvent des partis restent sur des principes ou des condamnations morales. Certains alliés circonstanciels possibles ne répondent pas à leurs critères moraux ou politiques donc ils ne passent pas des compromis ni des alliances ponctuelles avec eux.
Il faut, je pense, analyser chaque cas selon la situation présente et d'opportunité. Mais il faut comprendre aussi que dans cette vallée des larmes on ne bâtit qu'avec la glaise que l'on trouve, pas avec des gens idéaux qui n'existent pas.
Je comprends que l'on discute que pour passer à l'action (pour ceux qui le peuvent) mais sans être clair sur ces questions on peut bien aller dans la direction opposée à celle souhaitée. Si un soldat reçoit un fusil mis il ne sait pas de quel coté se trouve l'ennemi, il se peut qu'il cause des dégâts dans nos propres files.
J’ajouterais que la tactique dépends aussi de la stratégie choisi.
Mais qu'elle a un caractère presque "indépendante" des principes. C'est à dire elle ne peut pas être entravée par les principes.
La difficulté est là. Comment rester communiste tout en étant très opportun.
Souvent des partis restent sur des principes ou des condamnations morales. Certains alliés circonstanciels possibles ne répondent pas à leurs critères moraux ou politiques donc ils ne passent pas des compromis ni des alliances ponctuelles avec eux.
Il faut, je pense, analyser chaque cas selon la situation présente et d'opportunité. Mais il faut comprendre aussi que dans cette vallée des larmes on ne bâtit qu'avec la glaise que l'on trouve, pas avec des gens idéaux qui n'existent pas.
Je comprends que l'on discute que pour passer à l'action (pour ceux qui le peuvent) mais sans être clair sur ces questions on peut bien aller dans la direction opposée à celle souhaitée. Si un soldat reçoit un fusil mis il ne sait pas de quel coté se trouve l'ennemi, il se peut qu'il cause des dégâts dans nos propres files.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Débat stratégique dans le NPA
Je suis parfaitement d'accord la aussi. La stratégie ne consiste pas a bouger pour bouger, mais a savoir aussi où on va (et à se donner les moyens d'y aller) Et c'est un des grands non dits du npa des origines : l'idée de base était de rassembler tous les anticapitaliste (ce qui était une bonne idée) Mais pour aller ou ? On attend encore la réponse à cette question.Si un soldat reçoit un fusil mis il ne sait pas de quel coté se trouve l'ennemi, il se peut qu'il cause des dégâts dans nos propres files.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Débat stratégique dans le NPA
Vous êtes donc parti par les pieds et maintenant il faut trouver où poser la tête...
Ce n'est pas grave si tout le monde veut la mettre sur les épaules, au centre.
Mais s'il y a encore des gens qui veulent la poser sous le bras, il y a problème.
Voila pourquoi on a l'impression qu'il y a beaucoup des hésitations encore au npa.
Mais j'ai confiance qu'ils finiront par trouver non seulement où mettre la tête mais aussi où mettre ceux qui veulent encore la poser sous les bras.
Ce n'est pas grave si tout le monde veut la mettre sur les épaules, au centre.
Mais s'il y a encore des gens qui veulent la poser sous le bras, il y a problème.
Voila pourquoi on a l'impression qu'il y a beaucoup des hésitations encore au npa.
Mais j'ai confiance qu'ils finiront par trouver non seulement où mettre la tête mais aussi où mettre ceux qui veulent encore la poser sous les bras.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Débat stratégique dans le NPA
C'est bien, je pose des questions intéressantes mais on ne discute pas avec un troll nous dit Menvussa!! Le "trollisme", c'est à dire pour certains, l'autre nom de la non capitulation sur les principes, est souvent le produit de l'absence de réponses sur le fond, ou le refus de reconnaître qu'on se trompe ou qu'on est sur une ligne réformiste!
Si on reprend ce que disaient les géniteurs du NPA, à savoir les ex-dirigeants de la LCR, dans les années 70, à propos du programme commun et de l'union de la gauche, ce n'était soi-disant pas une alliance de Front populaire, pour la constitution d'un futur gouvernement bourgeois, mais une "alternative globale progressiste"... (Krivine, Weber, Bensaïd...), tout en proclamant "révolution, révolution" au cul de toutes les manifs PS-PCF-Radicaux de gauche!!!
Et le 5 mai, pendant que Mélenchon dédouanera Hollande et l'Union européenne tout en préparant l'aile gauche d'un futur Front populaire, c'est à dire le gouvernement bourgeois ultime contre les masses, le NPA viendra gonfler le succès de sa manif aux cris de "démocratie réelle" et "révolution démocratique"!
Si on reprend ce que disaient les géniteurs du NPA, à savoir les ex-dirigeants de la LCR, dans les années 70, à propos du programme commun et de l'union de la gauche, ce n'était soi-disant pas une alliance de Front populaire, pour la constitution d'un futur gouvernement bourgeois, mais une "alternative globale progressiste"... (Krivine, Weber, Bensaïd...), tout en proclamant "révolution, révolution" au cul de toutes les manifs PS-PCF-Radicaux de gauche!!!
Et le 5 mai, pendant que Mélenchon dédouanera Hollande et l'Union européenne tout en préparant l'aile gauche d'un futur Front populaire, c'est à dire le gouvernement bourgeois ultime contre les masses, le NPA viendra gonfler le succès de sa manif aux cris de "démocratie réelle" et "révolution démocratique"!
niels- Messages : 189
Date d'inscription : 26/04/2013
Re: Débat stratégique dans le NPA
Estirio Dogante a écrit:
1)..."si "la stratégie du npa tendait-t-elle à un rapprochement avec Mélenchon (pourquoi "certain"...un rapprochement est un rapprochement; il ne peut pas avoir un"certain" rapprochement. Pourquoi écrire comme cela?) on serait en train de devenir social démocrates. C'est évidement un procès d'intention calomnieux s'il s'avérait correct."...
2)..."Et le dimanche 5 ce sera une date à retenir. Nous verrons alors le maçon devant le mur du FdG. Nous verrons s'il est capable de redresser le mur qui prends une allure à droite pour le mettre d'équerre."...
2)..."Si la "tactique" du npa tends à se rapprocher, non pas de Mélenchon mais des masses qui suivent Mélenchon, pour leur tenir un discours résolument communiste, cela serait quelque chose de tout à fait correcte."...
.
1)-L'emploi du mot"certain" est juste,car il n'y a pas qu'un seul type de rapprochement.Il y a celui qui amene deux partis a collaborer fraternellement,car leurs politiques se rapprochent de plus en plus,que de plus en plus ils sont cote a cote dans la L.de C.et qu'ils vont peut etre vers une fusion,la on peut parler d' un RAPPROCHEMENT CERTAIN(ex:le pg,la fase,la GU,GA,etc...).et il y a le rapprochement tac tic,bien souvent unilatéral dans le but d'aller a la peche chez le voisin,la on peut parler d'un CERTAIN RAPPROCHEMENT(ex:le NPA avec le F.de G.)
2)-Est-ce que le tout petit macon NPA,incapable de construire,ni meme de recrépire ce mur de la G.de G.arrivera a le faire bouger sur ses bases?Le fait meme de poser ce genre de question est stupide:Les quelques petites centaines de manifestants NPA,n'auront aucune visibilité au cul des 2 ou 3 dizaines de milliers du F.de G.Et le peu d'entre eux qui les verraient malgres tout seront la avec le PC,le PG?ou avec des anciens du NPA et n'ont que faire des simagrés d'un Parti qui s'est cassé la gueule en voulant les imiter,lesz plus sympas vous diront"allez,arretez vos gamineries et venez chez nous".
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: Débat stratégique dans le NPA
Roseau a écrit:
Et une fois de plus,Roseau montre le haut niveau de qualité de sa politique
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: Débat stratégique dans le NPA
Le pétard est assez gros. Dug a raison de partager avec son ami schivardiendug et klin a écrit: Et une fois de plus,Roseau montre le haut niveau de qualité de sa politique
même troll, banni, et revenu honteusment en se cachant
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Débat stratégique dans le NPA
Partir par la tete ou par les pieds, peu importe. Je ne suis pas maoiste, mais quand le camarade Deng Xiaoping dit "peu importe que le chat soit noir ou blanc, le tout est qu'il attrape les souris", je suis assez d'accord la dessus sur la stratégie révolutionnaire (mais pas sur que le camarade en question visait cela)Vous êtes donc parti par les pieds et maintenant il faut trouver où poser la tête...
Ce n'est pas grave si tout le monde veut la mettre sur les épaules, au centre.
Mais s'il y a encore des gens qui veulent la poser sous le bras, il y a problème.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Débat stratégique dans le NPA
dug et klin a écrit
Sur la question des compromis, alliances circonstancielles, accords de moment, appui critique, Dug et klin voit le danger dans la contagion. Si on se promène avec un type qui porte des poux on va les attraper c'est sur. C'est sa thèse. Et je dis, ce n'est pas obligé.
Si c'était le cas, on perdrais ses idées rapidement parce que l'on côtoie des gens avec d'autres idées tous les jours au boulot (pour ceux qui ont du boulot) ou ailleurs.
Si les idées sont bien ancrées cela résiste et on fini par enlever les poux de la tête à son copain. C'est le but de participer.
dit d'une autre façon, les communistes se placent un pas en avant les masses, même si pour cela il faut faire un bout de chemin dans la mauvaise direction et ne se mettent pas sur le trottoir pour sermonner doctement le mouvement.
C'est ainsi que l'on pratique l'isolationnisme olympien qui isole...ceux qui le pratiquent.
Que les npa seront peu nombreux? La belle affaire. Si leur intervention est juste la quantité se transformera en qualité.
On doute viu leur historique que leur intervention soit bonne? Je doute aussi mais je les laisse le bénéfice du doute, on verra.
Mais, si 30 mil participants sont là, ou plus, ne pas y aller pour exprimer le rejet d'Hollande et de ses politiques et de manière intelligente de Mélenchon et sa politique serait une faute.
Craindre les Hautes Autorités et leurs foudres foudroyantes jetés de leur Olympe serait bête.
Quel est le risque? Les masses sont si dogmatiques et critiques sur le npa (ou d'autres) pour ne pas pratiquer une tactique correcte?
Les gezns risquent de ne pas comprendre une telle tactique? Ce serait les faire charge de notre propre rigidité et gout pour la "pureté".
Je crois que le problème de Dug et klin est qu'il part des principes...et reste pieds et poings liés. On ne fait pas une tactique à partir des seuls principes ('D'ailleurs les principes léninistes sur la tactique sont essentiellement flexibles). On la fait en tenant compte de tout un tas des facteurs d'opportunité visant à faire avancer les idées et le mouvement de la classe.
Et comment le faire à des kilomètres de distance du mouvement politique de la classe? Ce n'est pas possible.
Moins encore en pratiquant l'anarcho-syndicalisme comme "politique" et l'isolationnisme.
D'un coté on y va pour orienter les masses qu'y participeront. D'un autre on propose une plateforme politique commune à tous ceux qui veulent lutter contre le capitalisme et pour le socialisme concurrente à Mélenchon, pour les élections et pour les luttes. Et on centre la propagande la dessus.
Les bases sont posées pour gagner en dehors et dedans dans tout forme d'activité des masses.
Tout d'abord j'ai parlé d'un "certain rapprochement" et non d'un "rapprochement certain " mais cela n'est pas important.1)-L'emploi du mot"certain" est juste,car il n'y a pas qu'un seul type de rapprochement.Il y a celui qui amene deux partis a collaborer fraternellement,car leurs politiques se rapprochent de plus en plus,que de plus en plus ils sont cote a cote dans la L.de C.et qu'ils vont peut etre vers une fusion,la on peut parler d' un RAPPROCHEMENT CERTAIN(ex:le pg,la fase,la GU,GA,etc...).et il y a le rapprochement tac tic,bien souvent unilatéral dans le but d'aller a la peche chez le voisin,la on peut parler d'un CERTAIN RAPPROCHEMENT(ex:le NPA avec le F.de G.)
2)-Est-ce que le tout petit macon NPA,incapable de construire,ni meme de recrépire ce mur de la G.de G.arrivera a le faire bouger sur ses bases?Le fait meme de poser ce genre de question est stupide:Les quelques petites centaines de manifestants NPA,n'auront aucune visibilité au cul des 2 ou 3 dizaines de milliers du F.de G.Et le peu d'entre eux qui les verraient malgres tout seront la avec le PC,le PG?ou avec des anciens du NPA et n'ont que faire des simagrés d'un Parti qui s'est cassé la gueule en voulant les imiter,lesz plus sympas vous diront"allez,arretez vos gamineries et venez chez nous".
Sur la question des compromis, alliances circonstancielles, accords de moment, appui critique, Dug et klin voit le danger dans la contagion. Si on se promène avec un type qui porte des poux on va les attraper c'est sur. C'est sa thèse. Et je dis, ce n'est pas obligé.
Si c'était le cas, on perdrais ses idées rapidement parce que l'on côtoie des gens avec d'autres idées tous les jours au boulot (pour ceux qui ont du boulot) ou ailleurs.
Si les idées sont bien ancrées cela résiste et on fini par enlever les poux de la tête à son copain. C'est le but de participer.
dit d'une autre façon, les communistes se placent un pas en avant les masses, même si pour cela il faut faire un bout de chemin dans la mauvaise direction et ne se mettent pas sur le trottoir pour sermonner doctement le mouvement.
C'est ainsi que l'on pratique l'isolationnisme olympien qui isole...ceux qui le pratiquent.
Que les npa seront peu nombreux? La belle affaire. Si leur intervention est juste la quantité se transformera en qualité.
On doute viu leur historique que leur intervention soit bonne? Je doute aussi mais je les laisse le bénéfice du doute, on verra.
Mais, si 30 mil participants sont là, ou plus, ne pas y aller pour exprimer le rejet d'Hollande et de ses politiques et de manière intelligente de Mélenchon et sa politique serait une faute.
Craindre les Hautes Autorités et leurs foudres foudroyantes jetés de leur Olympe serait bête.
Quel est le risque? Les masses sont si dogmatiques et critiques sur le npa (ou d'autres) pour ne pas pratiquer une tactique correcte?
Les gezns risquent de ne pas comprendre une telle tactique? Ce serait les faire charge de notre propre rigidité et gout pour la "pureté".
Je crois que le problème de Dug et klin est qu'il part des principes...et reste pieds et poings liés. On ne fait pas une tactique à partir des seuls principes ('D'ailleurs les principes léninistes sur la tactique sont essentiellement flexibles). On la fait en tenant compte de tout un tas des facteurs d'opportunité visant à faire avancer les idées et le mouvement de la classe.
Et comment le faire à des kilomètres de distance du mouvement politique de la classe? Ce n'est pas possible.
Moins encore en pratiquant l'anarcho-syndicalisme comme "politique" et l'isolationnisme.
D'un coté on y va pour orienter les masses qu'y participeront. D'un autre on propose une plateforme politique commune à tous ceux qui veulent lutter contre le capitalisme et pour le socialisme concurrente à Mélenchon, pour les élections et pour les luttes. Et on centre la propagande la dessus.
Les bases sont posées pour gagner en dehors et dedans dans tout forme d'activité des masses.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Débat stratégique dans le NPA
Je pense que tel est le raisonnement correct. Aprés, on peut se tromper : soit parce qu'on a pas réussi a se distinguer de JLM et de sa clique, soit parce que nos critiques étaient inaudibles. Personnelement, j'ai des principes dans la vie, mais mon patron ne me juge pas aux "principes" (même si il en tient compte : il sait que je tiens a une certaine forme d'honnéteté, par exemple) mais au résultat. Alors, quand je fais de la politique comme communiste, mon patron, c'est ma classe... Et pareil : elle ne me juge pas aux "principes" (même si elle sait en tenir compte) mais aux résultats...Mais, si 30 mil participants sont là, ou plus, ne pas y aller pour exprimer le rejet d'Hollande et de ses politiques et de manière intelligente de Mélenchon et sa politique serait une faute.
Quand aux résultats, jamais le npa n'a cherché a se "rapprocher" avec le fdg. Il y avait des possibilité d'accords, mais le fdg n'a jamais accepté nos préalables a un accord. autrefois, dans feu la ligue, il y a des rapprochements. Avec différentes forces, et des destins divers... Et il y a eu aussi des accords sans rapprochements (comme par exemple ceux dans la derniére période avec LO, qui a refusé clairement tout accord, même s'il était d'accord pour un rapprochement circonstanciel)
Mais une stratégie, c'est fait pour gagner un combat. donc le seul critére la dedans, c'est le résultat du combat.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Débat stratégique dans le NPA
le NPA viendra gonfler le succès de sa manif aux cris de "démocratie réelle" et "révolution démocratique"!
Ouais...enfin bon.....même sans s’extasier devant les futurs chiffres de la police, on peut imaginer que cette aérophagie batracienne ne produira que des pets sur la toile cirée par Melenchon....et quelque soit la façon de les humer de gens du style "Menvussa" (ça existe...), ce ne sera qu'une minuscule carriole accrochée humblement au cul du carrosse de Melenchon.....
Et je pense à Vérié et quelques autres militants d'origine communiste, qui vont bouffer de la couleuvre sociale-démocrate....
jusqu'à l'indigestion....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Débat stratégique dans le NPA
Le défaitisme habituel de ceux qui ont perdu tous leurs combats depuis 30 ans.ce ne sera qu'une minuscule carriole accrochée humblement au cul du carrosse de Melenchon.....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Débat stratégique dans le NPA
C'est pire que ça puisqu'ils n'en ont livré aucun dans l'intervalle ! C'est vrai que s'enfermer entre soi, entre vrais rouges, c'est intellectuellement plus glorifiant que de se salir un peu les mains et risquer une contagion ! En phisque quantique il y a un état nommé etat quantique minimal, LO est dans cet état quantique minimal : une activité repliée sur elle-même quasiment imperceptible de l'extérieur.gérard menvussa a écrit:Le défaitisme habituel de ceux qui ont perdu tous leurs combats depuis 30 ans.ce ne sera qu'une minuscule carriole accrochée humblement au cul du carrosse de Melenchon.....
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Débat stratégique dans le NPA
C'est vrai que s'enfermer entre soi, entre vrais rouges, c'est intellectuellement plus glorifiant que de se salir un peu les mains et risquer une contagion !
En s’accrochant désespérément aux fesses du menteur et margoulin Melenchon, I presume....
Quelle triste dérive.....et il n'y aura pas que les mains qui seront sales....
Quant à la contagion....il ne s'agit que de nourrir le ver qui est dans le fruit ...ou sa pelure....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Débat stratégique dans le NPA
Vals a écrit:C'est vrai que s'enfermer entre soi, entre vrais rouges, c'est intellectuellement plus glorifiant que de se salir un peu les mains et risquer une contagion !
En s’accrochant désespérément aux fesses du menteur et margoulin Melenchon, I presume....
Quelle triste dérive.....et il n'y aura pas que les mains qui seront sales....
Quant à la contagion....il ne s'agit que de nourrir le ver qui est dans le fruit ...ou sa pelure....
Bon, sérieux, hier j'ai vu mes camaros français de LO sécher leurs drapeaux derrière les culs tous blancs du FdG....
Et ?
Et ?
Et ?
Le pif, les mains, les lattes, ....
Sérieux ...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Débat stratégique dans le NPA
Bon, sérieux, hier j'ai vu mes camaros français de LO sécher leurs drapeaux derrière les culs tous blancs du FdG....
Et ?
Et ?
Et ?
Le pif, les mains, les lattes, ....
Sérieux ...
Ça au moins c'est joli....poétique presque.....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Débat stratégique dans le NPA
Pourquoi cela?Vals a écrit:le NPA viendra gonfler le succès de sa manif aux cris de "démocratie réelle" et "révolution démocratique"!
Ouais...enfin bon.....même sans s’extasier devant les futurs chiffres de la police, on peut imaginer que cette aérophagie batracienne ne produira que des pets sur la toile cirée par Melenchon....et quelque soit la façon de les humer de gens du style "Menvussa" (ça existe...), ce ne sera qu'une minuscule carriole accrochée humblement au cul du carrosse de Melenchon.....
Et je pense à Vérié et quelques autres militants d'origine communiste, qui vont bouffer de la couleuvre sociale-démocrate....
jusqu'à l'indigestion....
Verie n'en est pas obligé, ni le npa non plus.
Que est ce donc qui faisait Marx dans une Internationales qui au début était un regroupement des illuminés, des chrétiens qui ne se connaissaient eux mêmes, des partisans des utopistes des Considérant et j'en passe?
Ce sont ils éloignés dégoutés de ces gens? Non, ils sont allés pour expliquer patiemment et ainsi ils ont pu gagner une majorité des gens à ses idées.
Que est ce donc qui a proposé Lénine aux bolchéviques "Prenez une position communiste mais ne vous séparez surtout pas du mouvement réel de la classe à son état réel de conscience et expliquez patiemment jusqu'à gagner les masses aux Kerenski" (le Mélénchon de l'époque)
Les ont ils dit "Vous allez vous contaminer, séparez vous immédiatement de ces pestiférés"?
Non et pourquoi?
Tout simplement parce que les masses qui luttent (de gauche dans ce pays) se trouvaient momentanément trompés par ces messieurs et qu'il fallait les convaincre de leurs véritables intérêts.
Qu'il y a des risques que le npa soit submergé par les dizaines des milliers qui risquent d'y aller? C'est un risque.
Comment on se couvre?
En disant clairement et bruyamment que l'on va pour justement condamner Hollande et sa politique et défendre une autre politique diamétralement opposée à celle défendue par Mélenchon.
Et si le npa ne put pas apporter beaucoup de monde, eh ben, d'autres partis auraient pu passer un accord avec le npa pour développer cette tactique.
L'un a vu un "appui à l'aile gauche d'un Front Populaire dernier recours de la bourgeoisie" ce qui est un danger certain (bien que vu l'état de démoralisation des masses il se peut que l'extrême droite passe en premier) et ils se sont abstenu. Ils pratiquent un parfait isolationnisme...qui a pour toute conséquence de les isoler et les faire pratiquer un mélange d'anarcho-syndicalisme mâtiné des attaques aux aspects secondaire des problèmes des masses (leur attaque central contre la UE). Mais le " l'aile gauche du Front Populaire" ce sont les délires de Mélenchon et rester à coté ne résoudra rien, au contraire facilitera son travail. Si on ne va pas le dire à ces manifestants qui pour un grand nombre veulent se battre et ne savent comment, à quoi bon rester à bafouiller et râler dans son coin sans que les masses politisées de gauche le sachent ni comprennent le pourquoi?
Les autres pratiquent exactement la même politique isolationniste, anarcho-syndicaliste au fond. Ils travaillent dans leur coin loin de la vraie politique nationale (bien qu'il y participent aux élections plus par idéologie que par compréhension du rapport entre leur activité et la conscience du mouvement réel de la classe) en direction de la classe ouvrière. Louable effort mais vain tant qu'ils ne participeront pleinement à la vie politique nationale telle qu'elle est et non telle qu'ils voudraient qu'elle soit. Et cela passe pour tenir compte de l'état réel de la conscience politique (des éléments avancés; pas le plus avancés qui sont très peu) des masses au moment donné.
Donc la tactique du npa sur cette question est parfaitement correcte et les déclarations de Besacennot parfaitement justes. IL faut donc y aller.
Que le npa n'est pas blanc comme neige? Non, il a donné à maintes reprises témoignage d'un opportunisme foncier et il n'est pas encore tout à fait clair sur maintes aspects. Mais on peut dire qu'une frange de leur militants travaille dans la bonne voie. Laissons-le le temps de faire. Pour le moment, maintenant on ne peut juger l'arbre qu'à ses fruits (quelques uns assez malheureux sur les questions internationales, voir leur égarement complet sur la Libye, la Syrie)
Vu l'état du mouvement politique communiste et de la classe on ne peut que tendre ver une unité politique minimale pour donner aux masses (et pour cela il faut aller où elles se trouvent mais politiquement pas que dans les boites) et prier que les noirs nuages qui nous couvrent ne déclenchant un orage terrible qui conduira tout le monde à une défaite terrible.
Du temps, cette donné essentielle de tout analyse politique il n'y a pas beaucoup. Gare aux dogmatiques, gare aux isolationnistes qui restent toujours à coté du chemin et s'en mordent les doigts après.
Faites avec ce que vous avez, avec l'état réel de conscience politique des masses, débarrassez vous du dogmatisme, cherchez l'unité politique sur une base minimale mais juste, seule possibilité de construire une ligne de défense minimale contre les attaques de la bourgeoisie qui peut prendre des formes multiples, ou coulez. Ce ne sera que votre faute.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Plateforme Y : Où va le NPA ?
Source: http://npa2009.org/node/37139
Vient de paraitre sur le site
Publié dans : Revue Tout est à nous ! 41 (mars 2013)
Vient de paraitre sur le site
Publié dans : Revue Tout est à nous ! 41 (mars 2013)
Le départ de la Gauche anticapitaliste n’était pas une scission « classique » sur la « gauche » ou la « droite » du parti : c’est le noyau directionnel de l’ancienne LCR et du NPA à sa fondation qui est parti au Front de gauche. Ce sont les dirigeants formés par les cadres historiques de la LCR qui ont fait le choix de s’organiser politiquement avec les réformistes.
Ce n’est pas rien et cela mérite qu’on s’y attarde si on ne veut pas connaître de nouvelles déconvenues. Pour enrayer la crise militante, d’orientation et de direction du NPA, ce congrès aurait dû discuter du bilan de la politique menée, depuis la fondation du NPA, par ce noyau directionnel.
Les mêmes « recettes » causeront les mêmes dégâts
A 9 000 membres nous avons été incapables de résister à des écuries électorales telles que le FdG. Aujourd’hui, à 2 500 membres, la nouvelle et courte majorité (51 %) nous propose de suivre le sillon creusé par la GA, en reprenant à son compte la politique du « front durable social et politique » défendue par la Position 3 au moment du 1er congrès du NPA.
A la Conférence nationale de juin 2012, « l’opposition de gauche » était définie ainsi : « Une telle opposition ne pourra qu’être le résultat de confrontations politiques, de différenciations dans les luttes. C’est à travers des tests pratiques que nous verrons si les différents courants s’adapteront ou non à la mise en place de l’austérité, s’ils chercheront à construire et étendre les mobilisations, à sortir du « dialogue social » pour affronter les sociaux-libéraux ». Quelques mois plus tard, l’opposition de gauche est devenue le creuset d’une alternative politique, le précurseur d’un gouvernement anti-austérité qui ne peut être compris à une échelle large que comme une tentative de gouvernement commun avec le Front de gauche. La déclaration des délégués de la X, non soumise au vote des congressistes, précise : « Cette opposition devra poser la question de l’alternative politique (…) de la nécessité d’un gouvernement anti-austérité (...) Nous voulons en débattre dans nos syndicats et associations, entre militants et avec les partis politiques de gauche qui ne participent pas au gouvernement ». Cela implique une énième campagne d’interpellation du FdG par en haut, alors qu’il faudrait plutôt pousser à l’unité d’action et rendre visible le « soutien critique » du FdG vis-à-vis du gouvernement.
Ce n’est en tout cas pas très éloigné de la politique de la P3 en 2010, dont des animateurs écrivaient dans un bulletin de congrès : « Notre politique doit se donner pour objectif la constitution d’un front social et politique, c’est-à-dire d’un cadre capable à la fois de relier et de coordonner les résistances sur tous les terrains où elles ont lieu, et de construire sur leur base les éléments d’une réponse globale qui rompe avec les politiques néolibérales et social-libérales (…) elle doit coordonner enfin les différentes initiatives locales pour les rassembler dans une perspective nationale d’ensemble, qui s’inscrive dans les rassemblements qui refusent les politiques d’austérité à l’échelle européenne. »1
Nous n’avons pas la même analyse de ce que représente le FdG. Son rôle fondamental est d’encadrer les travailleurs et la radicalité pour les maintenir ou ramener dans le giron institutionnel. Nous pouvons nous retrouver avec ses militants dans les luttes, mais la politique de leurs directions est démobilisatrice. Nous sommes tous d’accord pour développer vis-à-vis du FdG une politique de front unique pour et dans les luttes, mais nous n’oublions pas que là où nous défendons leur généralisation, leur convergence et l’auto-organisation, il préconise des référendums et la « révolution citoyenne/par les urnes » tout en donnant un satisfecit aux politiques menées par les directions syndicales. Nous ne perdons pas non plus de vue qu’au-delà d’une dénonciation du capitalisme qui peut paraître commune, son objectif reste bien celui d’un aménagement antilibéral du capitalisme.
Si nous construisons une opposition au gouvernement et au patronat, c’est contre l’orientation du FdG ; de sa direction nationale bien sûr, mais aussi ses cadres intermédiaires, ses élus, ses dirigeants syndicaux. Nous ne pouvons en aucun cas envisager avec le FdG une alternative commune de gouvernement « anti-austérité »… ni le laisser croire. Nous ne pensons pas qu’une telle alternative politique serait un préalable à des luttes victorieuses. Au contraire, ce sont les luttes qui peuvent modifier le rapport de forces entre les classes ainsi que les consciences et ainsi rendre crédible une alternative au capitalisme.
La question du pouvoir
Fascinés par les succès électoraux de la coalition réformiste Syriza en Grèce, et anticipant des développements similaires dans notre pays, des camarades font de la « question du gouvernement » un enjeu central et… une nouvelle source de confusion.
Face à Hollande-Ayrault, à la droite et à l’extrême droite, nous défendons évidemment la perspective d’un gouvernement représentant les travailleurs et la population exploitée, prenant des mesures qui s’en prennent directement aux profits des capitalistes, à la propriété privée et aux institutions qui les défendent en France et à l’échelle européenne. Mais en l’absence de grandes luttes et de phénomènes significatifs d’auto-organisation, une telle perspective garde un caractère abstrait. Prétendre lui donner aujourd’hui une traduction plus précise, ou vouloir en faire un axe d’agitation quotidienne, ne peut être compris par la plupart des gens que comme la recherche d’un nouvel accord à froid avec les organisations réformistes.
Le pouvoir de la classe dirigeante repose sur le mode de production capitaliste (la propriété privée) et sur l’Etat qui la défend. Détruire le capitalisme, c’est détruire les deux. Construire un pouvoir des travailleurs et des opprimés, c’est mettre sur pied un pouvoir qui s’exerce à la fois sur les lieux de travail (de vie, d’étude…) et au niveau central. Or la question de comment mettre en cause le pouvoir des patrons est quasi absente de nos discussions, alors même que c’est à partir d’une politique pour et dans les luttes que les embryons de contre-pouvoir d’en bas se constituent.
Parce que le projet de notre parti c’est le pouvoir aux travailleurs, l’axe absolu de son intervention doit être d’aider à développer et centraliser les luttes et l’auto-organisation. C’est en œuvrant au regroupement des boîtes qui licencient à l’occasion d’échéances comme le 9 octobre ou le 12 février2, en défendant l’idée d’une manif nationale contre les licenciements, en cherchant à tisser le lien entre ces luttes et celle du secteur public, en mettant en place une stratégie de regroupement des sites, des métiers dans les grèves, la mise en place de caisses de grève, la bagarre pour l’auto-organisation des grèves et des luttes, pour des comités de grève et pour des interpros dans les conflits comme les retraites… C’est notre capacité à faire en sorte que nos militants défendent ce type d’orientation au même moment dans un maximum de secteurs qui peut faire la différence, bien plus qu’une supposée capacité à interpeller adroitement le FdG. Nous devons combiner la discussion sur les positionnements politiques généraux et leurs retranscriptions pratiques pour être capables de contester le pouvoir des capitalistes dans les faits et pas seulement les discours.
Rassembler le parti autour de tâches communes
Nous ne dépasserons pas ces désaccords immédiatement et sans approfondir le débat sur les questions stratégiques, les délimitations de notre parti. Le moyen d’avancer ensemble, c’est de mettre au centre de nos préoccupations et de notre activité l’intervention dans la lutte des classes. A 2 500 membres, ce doit être une priorité.
Lorsqu’on prend la discussion autour des tâches, cela aide à rassembler le parti. C’est en partant des luttes concrètes, de ces tests pratiques, que l’on voit qui s’affronte au gouvernement. C’est en mettant en mouvement les travailleurs et la jeunesse, en le proposant à toutes leurs organisations sur des objectifs précis, que l’on peut faire quelques démonstrations. Comme par exemple, et sans être exhaustif, autour de l’opposition à la guerre française au Mali, l’opposition à l’Ayrault-port de Notre-Dames-des-Landes, la lutte pour l’égalité des droits, l’opposition aux plans de licenciements… Autant d’expériences qui permettront d’enrichir et de préciser notre compréhension des tâches globales, politiques, de notre parti.
Pour que le NPA aille dans cette direction, c’est à tous les niveaux de l’organisation que nous souhaitons mettre en œuvre cette priorité autour de tâches communes. Prenant appui sur les 32 % des voix qui se sont portées au congrès sur la plate forme Y, c’est ce que nous ferons.
Gaël Quirante, Jean-François Cabral, Marie-Hélène Duverger, Jean-Philippe Divès
Roseau- Messages : 17750
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