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La politique de LO/CGT à PSA Aulnay

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La politique de LO/CGT à PSA Aulnay Empty La politique de LO/CGT à PSA Aulnay

Message  Maxence Jeu 27 Sep - 21:55

La politique de LO/CGT à PSA Aulnay, au travers des déclarations du dirigeant CGT, second porte parole national de Lutte Ouvrière

« L’oubli des grands points théoriques fondamentaux pour les intérêts immédiats et passagers, la lutte et la course aux succès momentanés sans se soucier des conséquences ultérieures, le sacrifice de l’avenir du mouvement au présent du mouvement - tout cela a peut-être des mobiles « honnêtes » mais cela est et reste de l’opportunisme. Or l’opportunisme « honnête » est peut-être le plus dangereux de tous. »

Engels, Critique du projet de programme social-démocrate d’Erfurt de 1891

Pour le grand public, la lutte des travailleurs est menée radicalement à Aulnay par la CGT qui affirme "nous allons être le cauchemar du patron !" et le leader de la CGT d’Aulnay, Mercier passe systématiquement dans tous les média. Il répète sans cesse un discours qui ne dit pas nous allons unir toutes les luttes mais seulement : "La famille Peugeot va fermer Aulnay" ! Mais les licenciements en France, ce n’est pas seulement Aulnay, pas seulement Peugeot et pas non plus dû à une seule mauvaise famille de la bourgeoisie mais à toute cette classe sociale !

Premières remarques

1°) L’annonce des licenciements à PSA n’est que le début d’une offensive générale des patrons en France. La lutte a lieu à cette échelle : ou les salariés de PSA enclenchent une réaction générale ou ils perdent. Cette dimension fait totalement défaut dans la politique de Lutte Ouvrière à PSA… Au départ, patronat et gouvernement n’étaient nullement sûrs de leur coup, ce qui explique la posture du gouvernement qui se prétendait hostile aux licenciements et à la fermeture. Ils craignaient qu’Aulnay mette non seulement le feu aux poudres dans tout PSA mais aussi s’unisse aux nombreuses entreprises qui licencient pour construire une vague ouvrière. La stratégie syndicale les a rassurés...

2°) Les licenciements concernent à la fois la plupart des sites de PSA et la lutte devrait être menée ensemble. Il y a tout au plus des délégations des différents sites aux rassemblements les uns des autres. La seule fois où, à Rennes, il y a convergence réelle, ce n’est pas à l’initiative des militants de LO qui dirigent la CGT de PSA Aulnay.

3°) La CGT de PSA se garde de rompre l’unité avec les autres syndicats, y compris le syndicat maison du patron, le SIA, qui est issu du syndicat fasciste de Peugeot, la CFT ! Au contraire, Lutte Ouvrière se félicite de militer avec ce syndicat ! Pour ça, la CGT, deuxième syndicat de l’usine, n’a pas hésité à se rapprocher du Syndicat indépendant de l’automobile (SIA), le syndicat maison, majoritaire. L’impensable pour certains. " C’est Mercier qui a fait alliance avec le SIA, le syndicat du patron qui se bat pour des primes, raconte un syndicaliste qui préfère rester anonyme. Ça n’aurait jamais eu lieu avant. " " Avec le SIA, on a réussi extrêmement vite à combler le fossé qui s’était créé pendant des années, reconnaît M. Mercier. Ils ont compris qu’ils avaient été trahis par la direction. On s’est mis sur la figure pendant des années, mais maintenant il faut faire l’union. "

4°) Les objectifs donnés à la lutte sont absurdes : un nouveau plan industriel qui ne nuirait pas aux intérêts de Peugeot par exemple, la demande à Sarkozy d’intervenir, puis retarder les licenciements à novembre, ou, actuellement, modifier l’ordre du jour des négociations alors que la CGT a accepté qu’elles aient lieu site par site !

5°) A PSA, Lutte Ouvrière a milité contre le lancement d’une grève avec occupation, prétendant qu’il suffisait d’attendre : pas de grève, pas d’occupation d’usine, pas de visite en envahissant des usines, en s’invitant aux AG des entreprises qui licencient, pas d’appel à généraliser la lutte, pas d’appel à l’unifier même sur PSA, rien de ce qui faisait autrefois la politique de Lutte Ouvrière dans les grèves... Lutte ouvrière prône la lenteur : attendre la rentrée des vacances, puis attendre l’expertise, puis attendre les négociations. En interne, LO dit que c’est très dur et prépare déjà les militants en disant qu’on va certainement perdre... Ce sont des hauts stratèges de la défaite !

6°) En plus de l’idée fausse selon laquelle on peut se battre dans une seule usine que Mercier traduit transformer Aulnay en forteresse ouvrière, il y a celle que l’Etat est là pour défendre les travailleurs menacés de licenciement et qu’il faut le lui demander... Que des travailleurs le pensent, certes, mais pour des révolutionnaires ! Pour Mercier "les propos du chef de l’Etat sont "insuffisants.","Pour nous, l’Etat a les moyens d’interdire la fermeture de l’usine et les licenciements." Et on doit courir discuter après les représentants de l’Etat bourgeois afin qu’ils interviennent contre la bourgeoisie c’est-à-dire pour que ... la poule donne du lait !

Reçus par Hollande les salariés d’Aulnay et pour quoi faire ? Parce que cela va renforcer le rapport de force ou la démoralisation ?

Et les "opérations coup de poing", Varin les reçoit-il comme un coup d’épingle ou comme un coup d"épée dans l’eau ?

Non, ce n’est pas avec les patrons et le gouvernement qu’il faut se réunir, c’est avec les Sanofi, les Bouygues, les employés de banque de CIF, les Doux, les ArcelorMittal, les Air France et en les appelant à constituer leur comité de lutte, en faisant des AG communes, des visites d’usine et en allant de plus en plus nombreux dans tous les sites qui licencient comme Renault Flins ou qui menacent de licencier !

Les autoroutes, c’est de la fausse action, du grand classique pour promener les salariés en colère...

Le plan de restructuration (plan de sauvegarde de l’emploi à Aulnay et Rennes, plan de départs volontaires pour les effectifs hors production), est momentanément suspendu par l’expertise votée en comité central d’entreprise et dont les conclusions seront, selon PSA, connues le 15 octobre.

Mais cette stratégie de l’expertise, c’est celle des syndicats : reculer pour mieux sauter ou pour mieux se faire avoir ! Cela ne change rien sur le fond et ce n’est même pas mis à profit pour véritablement mettre en place une lutte d’ensemble des sites !

Il n’y a rien de bon à attendre du début septembre du côté du rapport commandé par Bercy ni des décision d’une réunion intersyndicale ni de l’expertise demandée par ceux-ci. Les travailleurs doivent se parler et décider eux-mêmes des suites à donner, de la manière de lutter, de la manière de s’organiser.

Les syndicats ne mèneront pas une telle lutte car cela fait trop d’années et de décennies qu’elles ne savent même plus ce que c’est. Des militants syndicalistes honnêtes y participeront bien sûr mais à condition de cesser de suivre leurs directions et à condition d’accepter l’auto-organisation des travailleurs en comités d’action, comités de lutte, comités de grève...

CGT/LO peuvent prétendre qu’ils constituent un comité à Aulnay mas c’est un faux puisqu’ils acceptent de négocier sans que ce comité soit LE négociateur !

Les centrales syndicales peuvent gronder, manifester, protester, mais elles ont depuis longtemps un fil à la patte qui les relie à l’Etat et aux patrons, et encore plus fondamentalement au système social car c’est dans son cadre qu’elles n’ont cessé de négocier au nom de soi-disant intérêts communs aux patrons et aux salariés.

7°) Que pourraient faire les travailleurs d’Aulnay, les travailleurs de PSA pour devenir véritablement le cauchemar des patrons et de l’Etat qui est au service des patrons ?

Tout d’abord, ils pourraient se proposer de prendre la tête de la lutte contre la vague de licenciements en France.

Ils pourraient décider que chacune de leurs actions « coup de poing » ira vers une entreprise menacée par les licenciements, par les fermetures. Ils pourraient y aller à plusieurs centaines, à un millier et plus. Ils pourraient y tenir une assemblée générale avec ces salariés menacés eux aussi dans leurs emplois. Puis ils pourraient proposer au vote à main levée de venir avec lors de leur prochaine action pour aller dans une autre entreprise où les emplois sont attaqués ou menacés.

Chaque action serait ainsi la construction d’une véritable armée ouvrière de lutte. Cela supposerait, d’abord, que les militants qui dirigent un tel combat n’aient pas de fil à la patte qui les attache aux directions des centrales syndicales et qu’ils militent ouvertement et publiquement pour l’organisation de comités de travailleurs indépendants des appareils (même s’il n’est nullement question d’en exclure les militants syndicalistes).

Bien sûr, certains pourraient faire remarquer que Mercier, dirigeant CGT a déclaré vouloir que les salariés décident eux-mêmes quels types d’action coups de poing ils devaient choisir. Mais ce n’est pas une AG des salariés qui a décidé qu’il n’y aurait pas grève à Aulnay avant les vacances, quand la révolte était au sommet. Non, c’est l’appareil CGT et cela signifie que c’est sa direction de Lutte ouvrière sans permettre aux salariés de le décider. Qu’est-ce que la démocratie ouvrière là-dedans ?

Que signifie dire que nous sommes prêts à tout, que nous n’avons pas encore fait brûler de pneus mais que nous ne nous interdisons rien ? Nous ne nous interdisons rien égale faire brûler de pneus ? Quelle belle radicalité que voilà !

Et pourquoi ne pas avoir enclenché la lutte quand toute la classe ouvrière était choquée par l’annonce de Varin ?

Mercier, toujours lui, a démocratiquement décidé que « c’est une course de fond » et que rien ne sert de partir en avance. Résultat : on pousse les salariés à attendre après les vacances pour déclencher la grève et on ne la déclenche pas après. Car on attend toujours quelque chose. On attend le rapport du gouvernement puis le rapport d’expertise. On attend ce que seront les propositions à chaque salarié du trust PSA. On attend ceux qui seront dans des charrettes de licenciement secs. On attend que les couperets tombent. Et qui nous a conseillé d’attendre ainsi : nos braves dirigeants syndicaux !

Soi-disant, Mercier pense qu’il faut que les licenciements attendent jusqu’en novembre. Et pour quoi faire ? Reculer pour mieux sauter ?

Nous unir avec tous les salariés menacés de licenciements, voilà la perspective :

Sharp 8000, Siemens 10.000, Motorola 4000, HP 27.000, PSA 8000 (internes) +4000 (externes), Alcatel 5000, Aviva des milliers, Sony Mobile 1000, Vestas 1400, Société Générale 700, Air France 5000, Sanofi 2000, Doux 2000, ArcelorMittal 1000, APHP 2000, Education nationale 13.000, Ministère 13.000, PME 20.000, tourisme 10.000, raffinage 1000, télécoms 10.000, General Motors 30.000 dont 5000 en Europe, Travaux publics 6000, Groupama, Puma, Castorama, Novandie, Renault Flins, Rapid Flore, Virgin, FRAM, Visteon, TUI – Nouvelles Frontières, Bâtiment 35.000....

« C’est quand les salariés se mobilisent qu’ils peuvent changer les choses » déclare Jean-Pierre Mercier, le délégué syndical CGT de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. « Si les salariés veulent faire la grève générale, on la fera. S’ils veulent travailler à leur vitesse et engager des actions ponctuelles, on le fera aussi » ajoute-t-il, et de fait, c’est ce qui ce passe aujourd’hui à Aulnay. « La direction appelle ça le "stop-and-go" mais y a beaucoup de stop et pas beaucoup de go » continue Jean-Pierre Mercier, qui ajoute : « Nous, on n’a pas fait cramer un pneu. Mais on ne s’interdit rien. Les salariés menacés de licenciement ont tous les droits ».

Stop and go ou pas, on ne voit en rien que Mercier unisse les sites, unisse les salariés Peugeot et les prestataires et précaires, ceux de Peugeot et les autres boites qui licencient.

Bien sûr, c’est aux salariés de décider mais la moindre des choses serait qu’un syndicat développe ses perspectives.

Avant les vacances, à Aulnay, ce n’est pas les salariés qui ont décidé qu’il fallait reporter la lutte à après les vacances : c’est la CGT notamment. Quelle bonne idée ! Au moment où les salariés étaient choqués dans toute la France, à chaud, cela n’aurait pas été une bonne idée de lancer la lutte pour entraîner les autres sites ?!!! Et le retour avec le moral dans les chaussettes ce serait bien mieux ! Ben voyons !!!

De Sartorius au gouvernement, ils sont tous d’accord maintenant : il faut licencier et fermer à PSA. Chacun aura remarqué que le « l’Etat ne laissera pas faire » de Hollande-Ayrault-Montebourg contre les licenciements de PSA et la fermeture d’Aulnay s’est transformé en « l’inévitabilité des suppressions d’emplois » avec seulement un espoir que ceux-ci soient « le plus limités possibles ». Entre les deux, il n’y a pas seulement eu les vacances. Il y a eu l’inaction des centrales du 15 juillet à la fin septembre et le refus des syndicats d’Aulnay d’organiser une lutte avant les vacances. Quant à la CGT Aulnay qui se prétendait le cauchemar du patron, elle se contente pour le moment d’actions ponctuelles et de négociations ! Et, surtout, il y a eu le refus de tous les syndicats d’unir les salariés licenciés ou menacés par des fermetures dans un même combat : de Doux à Sanofi, de Bouygues à Air France, d’Alcatel à ArcelorMittal, de PSA à Renault, de Hewlett Packard aux banques… C’est seulement la vague de révolte sociale des travailleurs qui peut répondre à la vague patronale des licenciements. Les menteurs, les faux défenseurs de nos emplois, fermez la ! C’est à nous de parler… Ce n’est ni le gouvernement ni les centrales syndicales qui vont sonner l’heure de la riposte, mais c’est à nous, travailleurs, de la décider. Notre avenir est à ce prix. Car, si les suppressions d’emplois de cette vague passent sans trop de réactions, alors ce sera au tour de tous les travailleurs passer sous le couperet…

Avertissement : nous ne critiquons pas Mercier en tant qu’individu car sa politique est dirigée jour après jour par la direction de Lutte Ouvrière et suivie par la direction de la CGT....

la suite ci dessous dans le message suivant.

(texte publié sur le site Matière et révolution ou sont visibles aussi les bulletins " la voix des travailleurs", à Renault Lardy, Rueil , la SNCF gare de l'Est, les Hopitaux, les sans papiers, le BTP, Eurodisney, le secteur informatique, EDF.)

Maxence

Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012

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La politique de LO/CGT à PSA Aulnay Empty suite du texte

Message  Maxence Jeu 27 Sep - 21:58

Novembre 2011

Annonce de PSA novembre 2011 sur les futurs licenciements.

Réaction de Mercier :

"Si ces chiffres sont vrais, ce serait considérable, une véritable déclaration de guerre contre l’emploi". "Cela sous-entendrait forcément des arrêts entiers d’équipe de production [...] alors qu’il n’y a aucune justification à ce que ces postes soient supprimés", a-t-il poursuivi.

« Nous n’avons rien contre le fait que PSA embauche des travailleurs chinois ou brésiliens. Ils ont besoin comme nous de travailler et ce sont des frères de classe, mais cela ne doit pas se faire en supprimant des emplois de travailleurs en France."

Le groupe a d’"autres solutions que de supprimer des emplois pour faire face à des possibles baisses de ventes". "C’est répartir le travail entre tous les salariés, ce qui est techniquement possible", a-t-il dit, estimant qu’il fallait aussi "demander aux actionnaires de faire des économies".


« S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France »,

"Aujourd’hui nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois".

"C’est écoeurant et révoltant car il n’y a aucune raison aujourd’hui de supprimer des emplois chez PSA qui a 11 milliards d’euros de liquidités" a commenté Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à l’usine d’Aulnay-sous-Bois. "


dans l’Huma du 15 novembre 2011 : humanite.fr/social-eco/peugeot-plus-de-4-000-postes-supprimes-en-france-483673

Mercier : « ouvriers mobilisez vous pour obtenir de PSA un accord de garantie de maintien de l’emploi à Aulnay"

"Faites s’engager les candidats à l’élection présidentielle pour la sauvegarde de l’emploi"

"Allez réclamer à Sarkozy qu’il s’engage à ne pas fermer l’usine"


Vidéo CGT du 17/01/2012 sur le site internet : http://cgt-psa-aulnay.fr/video/debr...

Mercier fait un speech dans l’usine d’Aulnay après une réunion avec la direction :

A 5mn 20 secondes : " c’est pas aujourd’hui qu’on va faire reculer la direction et empêcher la suppression de 196 postes…on envoie un message à la direction..on est prêt à se battre…Aulnay ce n’est pas Melin, ça ne va pas passer comme ça…"(aucun applaudissements, juste 2 sifflets)

A 6mn 45 secondes :« faut que Sarkozy s’engage » « garantie écrite du maintien de l’emploi au moins jusqu’à la fin de la C3 »

A 7mn 30seconde « il faut faire vivre Aulnay » « notre seule richesse c’est notre boulot » « si on doit vendre notre peau il faudra qu’on la vende le plus cher possible »

Rencontre avec Eric Besson

Autoplus.fr : Envisagez-vous des actions suite aux différentes annonces ?

Jean-Pierre Mercier : "Vendredi, nous allons rencontrer le maire d’Aulnay-sous-Bous, Gérard Ségura (élu PS, ndlr). Jeudi prochain, trois représentants syndicaux de la CGT seront reçus par le ministre de l’Industrie Eric Besson : un représentant de Renault, un de PSA Aulnay et un de la Fonderie du Poitou. Nous allons lui demander de signer un accord écrit, avec également la direction de PSA. Cet accord tripartite est la meilleure garantie contre la fermeture. Vous savez, la bataille contre une fermeture d’usine, c’est un, deux, voire trois marathons."

janvier 2012

Le 13 janvier 2012, Mercier déclare à un meeting Lo que ce n’est pas des délocalisations à PSA alors qu’il a déclaré exactement le contraire au meeting devant l’usine juste avant…

Mercier avait déclaré devant les caméras de télévision qui diffusaient partout son discours ce jour-là lors de la mobilisation à PSA :

« S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France »

"Nous n’avons rien contre le fait que PSA embauche des travailleurs chinois ou brésiliens. Ils ont besoin comme nous de travailler et ce sont des frères de classe, mais cela ne doit pas se faire en supprimant des emplois de travailleurs en France."

Et il rajouté :

"Aujourd’hui nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois".

Donc LO (il n’y a rien de personnel sur Mercier là-dedans) a fait dire le contraire à un de ses militants : un discours politique et un autre syndical.

Rien de pire pour y voir clair politiquement.

Un discours sous-entend que c’est des délocalisations et l’autre dit le contraire.

Un est pour le grand public au vu des bureaucrates CGT aussi et l’autre en petit comité de soutien de LO…

Un exemple du manque de clarté de la propagande de LO sur les délocalisations : la déclaration de la candidate Arthaud :

"Que proposez-vous pour réindustrialiser le pays ? « Nous n’avons rien contre le fait d’investir à l’étranger. Mais il faut que les groupes assurent le travail et le salaire des travailleurs en France. "

Tout est dans le "mais" et dans "des travailleurs ... en France". Pourquoi en France opposé à "investir à l’étranger " ? !!!!

Lire ici : http://www.lutte-ouvriere.org/en-re...

L’extrême gauche a des solutions pour les patrons...

Comme si c’était une bonne idée d’entrer dans la logique des "solutions" qui est celle des syndicalistes réformistes !

La CGT PSA se donne des objectifs industriels : " Des garanties sur Aulnay :

C’est-à-dire l’application de la motion signée par 2200 salariés d’Aulnay en juin demandant un engagement par écrit de la Direction dans un accord tripartite (Syndicats, PSA , gouvernement) pour le maintien de la fabrication de la C3 à Aulnay jusqu’à son terme (au minimum décembre 2016) en deux équipes, avec un plan de charge permettant de garantir tous les emplois existant actuellement sur l’usine, intérimaire compris ; et l’attribution à Aulnay d’un futur modèle après la C3."


(tract CGT du 8 novembre 2011 - la CGT PSA est tenue par Lutte Ouvrière)

Mais peut-on mener une lutte qui s’élargisse au delà de PSA Aulnay sur de tels objectifs ? Non !

On a pu entendre des militants syndicalistes d’extrême gauche déclarer au rassemblement des salariés de PSA contre les suppressions d’emplois : "Nous n’avons rien contre le fait que PSA embauche des travailleurs chinois ou brésiliens. Ils ont besoin comme nous de travailler et ce sont des frères de classe, mais cela ne doit pas se faire en supprimant des emplois de travailleurs en France."

C’est une manière hypocrite de sous-entendre que ce sont les emplois en Chine ou au Brésil qui cassent les emplois en France. C’est faux ! Les emplois baissent partout dans le monde en ce moment, y compris en Chine : la mondialisation n’en est pas la cause, pas plus que les délocalisations. Si le patron veut le faire croire, ce n’est pas un hasard...

Le patronat n’est plus en train de mondialiser l’économie, il est en train de mondialiser la chute irrévocable de son système....

Le raisonnement précédent sous-entend qu’il s’agit simplement de délocalisations en vue d’augmenter les profits et que la racine de cette politique n’a rien à voir avec la crise que connaît le système mondial. C’est faux.

Cette manière de raisonner laisse entendre que les suppressions d’emplois ne sont pas liées aux désordres financiers, boursiers, monétaires et économiques du système mondial. Et c’est faux.

C’est une manière de dire que le patron de PSA mène une politique particulière qui est particulièrement hostile aux travailleurs et qu’il suffirait que les travailleurs de PSA se mobilisent contre ce plan pour le faire reculer. Et c’est faux.

C’est faux parce que l’offensive contre les travailleurs n’est nullement cantonnée à PSA. La première des choses à faire pour élever le niveau de conscience et le rapport des forces serait de montrer aux travailleurs de PSA qui veulent se mobiliser que la lutte doit être générale et qu’il est vital de se mobiliser à des niveaux plus important qu’un site comme Citroën Aulnay et même qu’un groupe comme PSA. Il va falloir entraîner toute l’Automobile et même toute la classe ouvrière.

Les licenciements à PSA sont un ballon d’essai qui suit les licenciements et fermetures d’usines chez les sous-traitants de l’Automobile.

Les suppressions d’emplois à PSA ont le même motif que celles à la BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole, Philips, Areva et Air France, notamment... Au lieu de particulariser PSA, des travailleurs conscients devraient lier les luttes des travailleurs entre elles, dans l’Automobile et au delà.

Les luttes des travailleurs des sous-traitants de Peugeot et Renault ayant été isolées et battues, il devient possible de s’attaquer à PSA d’abord puis, un peu plus tard, à Renault.

Est-ce que ces syndicalistes mènent une propagande active permettant aux salariés du reste de l’Automobile de comprendre et combattre cette manœuvre de division ? Nullement !

Les syndicalistes expliquent au contraire la situation site par site (défendre Aulnay), entreprise par entreprise, pays par pays.

Pour quelle raison, les travailleurs de PSA seraient-ils suivis par ceux de Renault sur l’objectif unique de "sauver l’emploi à PSA" ?

A visualiser sur lutte-ouvriere.org/documents/multimedia/interventions-publiques/article/soutien-aux-grevistes-de-la-surete

Une vidéo qui dur 3 minutes : sur le site même de lutte ouvrière, on peut voir une vidéo datée du 22 décembre. Arthaud se rend pour soutenir les grévistes.

Très bien. Discours économiste et syndicaliste pour l’augmentation. Rien à redire jusque là.

La propagande socialiste aurait pu être défendue, mais ce n’est pas la politique de LO. Le problème arrive dans une phrase exprimant un nationalisme plus que choquant. On trouve cette phrase à la fin de la vidéo de soutien aux grévistes des aéroports :

« Cet argent là ils l’ont cet argent là.

« D’ailleurs ils l’ont pour faire venir des travailleurs des autres pays pour vous remplacer. »


(Applaudissement et cris d’enthousiasme)

« Cet argent c’est le vôtre ! »

« c’est le votre ! »


Un dérapage ? des jaunes ont été embauchés ? Pourquoi avoir besoin de préciser qu’ils viennent d’autres pays ?

Il paraît qu’en interne, LO justifie les propos de sa porte-parole en disant que c’est une formulation tout à fait voulue qui viserait à ironiser sur les flics qui font le boulot des grévistes et pas des travailleurs étrangers qui nous prennent notre boulot...

Et la déclaration selon laquelle normalement l’Etat devrait aider les grévistes et pas les combattre, quelle norme de l’Etat bourgeois ces révolutionnaires prétendent-ils expliquer ?

Et les mêmes révolutionnaires qui expliquent à PSA Citroën Aulnay que les emplois des salariés de PSA ne doivent pas être pris par des salariés brésiliens ou chinois, là c’est une plaisanterie aussi ???

Ce que ne dit pas la porte parole de LO dans ce court reportage, c’est pourquoi le gouvernement se sent fort au point de faire venir les forces de l’ordre pour faire le travail des agents de la sûreté. C’est parce qu’il sait qu’il n’a rien à craindre des confédérations syndicales qui laissent faire. Alors que la crise s’accentue, provoque encore une série d’attaque, au travers de cette lutte, le gouvernement dénonce ces travailleurs comme des privilégiés, et s’en prend au droit de grève

Les confédérations laissent le gouvernement réprimer. Et à aucun moment elle ne dénonce leur politique criminelle. Comme à aucun moment elle ne fait le lien entre la lutte de ces travailleurs et celles que mènent les travailleurs de Citroën face aux licenciements,.... Ce sont les mêmes problèmes... et à aucun moment elle ne met en avant que face à cette crise si on se bat chacun dans notre coin, ici pour les salaires, la contres les licenciements, ici contre les suppression de poste et la privatisation.... on sera défait les uns après les autres...

Alors qu’elle a l’écoute des travailleurs que L0 a des militants dans de nombreux secteurs, pourquoi ne pas proposer que l’ensemble des secteurs en lutte se coordonne pour débattre de la situation et comment militer en direction de l’ensemble de la classe ouvrière pour défendre la nécessité d’un mouvement de masse, mais cela elle ne le fera pas.... elle est en campagne comme tous les autres. Tous les discours de LO aujourd’hui se résume à se faire le journaliste des luttes et appeler à voter pour montrer son mécontentement et certainement pas à défendre auprès des travailleurs que 2012 on s’en fout, il va falloir s’atteler a faire tomber la vieille société.

On aura remarqué que le second porte-parole de Lutte Ouvrier, Mercier, représentant central de la CGT de Peugeot-Citroën-PSA a affirmé que les travailleurs d’Aulnay ne voulaient pas que leur travail soit pris par des travailleurs brésiliens et chinois... Honte sur lui et sur son organisation !!!

Ce n’est pas la première dérive des militants syndicalistes "de gauche" de Lutte ouvrière à Citroën Aulnay. Ils avaient soutenu l’expulsion des travailleurs sans papiers qui occupaient la bourse du travail de Paris. Lors de la première annonce d’un projet de suppressions d’emplois à Aulnay, ils avaient développé des propositions alternatives, ce qui est du pur réformisme.

Face aux fermetures et licenciements, réclamer du travail pour « sa boite » ? « Les travailleurs de PSA-Citroën Aulnay réclament qu’on produise la nouvelle voiture chez eux, ce qui leur donnerait du travail jusqu’en 2016 … » selon la CGT tenue par le groupe d’extrême gauche Lutte Ouvrière. Cette organisation écrit : « Peugeot-Citroën est un des trusts les plus riches du pays. Il n’est pas en difficulté. »

Comme si la politique des trusts était seulement une question de « difficultés » économiques. S’attaquer aux travailleurs d’une entreprise importante qui a mené des luttes, c’est un objectif politique de classe pour le patronat et il faut le dire…Lutte ouvrière écrit : « Sa fermeture serait un drame pour les travailleurs qui seront mis dehors. Mais cela sera aussi une catastrophe pour tous les jeunes de ce département sinistré. » au lieu de développer une argumentation montrant que les travailleurs pourraient être une force prenant la tête des chômeurs de la région et des boites moyennes et petites qui y licencient.

Février 2012

Voici comment Lutte ouvrière qui dirige le syndicat CGT de PSA Aulnay conçoit la lutte.

Samedi, la manifestation des salariés du site PSA d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a connu un certain succès. Les organisateurs attendaient quelques centaines de personnes, ils en ont finalement dénombré 2.000.

Jean-Pierre Mercier, délégué syndical à Aulnay, a dénoncé un "plan scandaleux, révoltant". "On va sacrifier Aulnay pour surexploiter les usines de Poissy (Yvelines) et Mulhouse, et développer le low cost", a-t-il dit. Selon la note de stratégie présentée par la CGT, la Turquie, le Maroc et les pays d’Europe centrale et orientale sont cités parmi les pays susceptibles d’accueillir de nouveaux sites. En réalité, le site de Madrid qui est aussi menacé qu’Aulnay si ce n’est plus. Mais la lutte avec ceux de Madrid n’est pas encore prévue…

La proposition de la CGT de « répartir le travail entre Aulnay, Poissy et Mulhouse » a le mérite d’être claire : on exclus Madrid de la répartition…

"En 2004, l’usine d’Aulnay a produit 418.000 véhicules. En 2011, on n’a produit que 135.000 voitures", décrit le cégétiste Jean-Pierre Mercier, pour qui "la direction est en train de vider l’usine". Mercier souligne que PSA fait exprès de n’annoncer les licenciements qu’après les élections présidentielles. Mais cette remarque ne concerne pas que PSA.

Le cabinet du ministre du Travail, Xavier Bertrand fait le forcing auprès des patrons pour éviter les plans sociaux. En cette période électorale, l’ex-secrétaire général de l’UMP qui n’a pas envie que les chiffres du chômage, déjà très élevés, ne se dégradent encore veut calmer le jeu d’ici aux élections.

Ainsi, Alexandre Bompard (Fnac) ou encore Luc Oursel (Areva) ont reçu des instructions pour repousser de quelques mois leurs projets de licenciement. La Fnac, qui a fait part de son intention de supprimer 500 postes (dont 300 en France) en janvier dernier, a été priée de ne pas aller au-delà pour le moment. Idem pour le groupe Areva qui projetait de se délester de 3.000 emplois dans l’Hexagone.

Les chantiers navals licencient massivement chez les sous-traitants.

Les constructeurs automobiles ne sont pas en reste. PSA avait à l’automne annoncé une réduction de la voilure. Sur les conseils de la rue de Grenelle, le groupe ne fera aucune communication qui puisse inquiéter les salariés d’ici à mai 2012.

Chez Renault, les relations avec l’Etat – actionnaire à hauteur de 15 % - sont plus complexes, mais les mesures d’économie évoquées fin décembre par Carlos Tavares, le DG du groupe, sont repoussées de quelques mois. Elles devraient prendre effet au second semestre et non au premier comme prévu à l’origine.

BNP Paribas va licencier 1400 salariés.

La Société générale va licencier des centaines de salariés. Le Crédit agricole aussi…

Quand va-t-on proposer d’unir toutes ces luttes ?

Pourquoi ne pas s’être servi de la mobilisation des salariés d’Aulnay pour appeler à cette lutte d’ensemble.

Ni Poutou, ni Arthaud, ni Buffet n’ont appelé à cette lutte d’ensemble. Est-ce un hasard malheureux ?

Peut-on faire croire aux salariés de PSA Aulnay qu’ils vont pouvoir se battre seuls contre des licenciements qui vont concerner des dizaines de grandes entreprises ?

Pourquoi ne mettre en avant que la manière d’organiser et de répartir la production d’automobiles alors qu’il est évident que le grand patronat prépare un vaste licenciement collectif après les présidentielles ? Est-ce que le slogan de l’interdiction des licenciements n’est plus valable sur le terrain syndical alors que les mêmes l’utilisent sur le terrain politique ?

L’appel unitaire du 18 février n’appelle pas à la lutte d’ensemble contre l’ensemble du chômage et des licenciements

Appel unitaire.

L’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois qui emploie 3 300 salariés, plus des centaines d’intérimaires et des milliers de sous-traitants est menacée de fermeture.

Cette fermeture serait inacceptable car :

Cela représenterait la disparition de 10 000 emplois dans un département qui compte le plus fort taux de chômage de l’Ile de France

Ce serait la fin de la possibilité pour les jeunes du département de trouver un emploi, même en intérim, alors que 40 % des jeunes des quartiers populaires sont au chômage

Ce qui aurait pour conséquence un appauvrissement de la population qui se ferait sentir dans les commerces, en particuliers dans les quartiers

C’est donc toute la population du département qui est concernée. Les Alternatifs, la FASE, la Gauche unitaire, le NPA, le Parti de gauche, le Parti communiste français de Seine-Saint-Denis appellent les jeunes, les salariéEs, les chômeurs, les retraitéEs à manifester aux côtés des salariés de PSA pour dire NON à la catastrophe sociale que serait la fermeture de PSA Aulnay.

Nous devons nous mobiliser pour obtenir des garanties de PSA et des pouvoirs publics. C’est juste et c’est possible, car :

· PSA a les moyens, en 2011 le groupe a presqu’atteint son record de vente de véhicules de 2010

Le PDG de PSA, M. Varin touche l’équivalent de 9 000 euros par jour (week-end compris)

Le groupe a accumulé, ces dernières années 11 milliards d’euros de trésorerie

PSA bénéficie depuis des années des fonds publics, il ne peut pas empocher des bénéfices et licencier les salariés.

Nous exigeons :

L’interdiction des licenciements ;

Le contrôle et l’utilisation des profits de l’entreprise PSA ;

La garantie des revenus et des emplois pour tous les sous-traitants

RV samedi 18 février 13 h 30 Place du Général De Gaulle, Gare RER B Aulnay-sous-Bois


d’un côté, dans l’abstrait on dit vive la lutte d’ensemble, de l’autre dans le concret on enferme une lutte dans l’objectif de la C3 à Aulnay. Peut-on prétendre que cet objectif va mener à une lutte d’ensemble avec les Arcelor de Fleurange, les salariés de BNP Paribas, de Société générale et tous les autres qui vont perdre leur emploi. Quelqu’un peut-il prétendre que c’est ce qui est ressorti de la mobilisation, certes réussie, des salariés d’Aulnay ? Quant au mépris que manifestent certains pour mes critiques, il permet surtout de ne pas répondre aux arguments et aux questions. Cela ne fait rien, reprenons ces arguments et ces questions :

pourquoi parler sans cesse de low cost, de délocalisation, de Chine, de Brésil, de Maroc quand on est une organisation qui, sur le terrain politique, dit exactement le contraire par la voix de la même personne (Mercier) ?

pourquoi revendiquer un partage du travail entre les seuls sites français ?

pourquoi faire croire que la table ronde avec le patron et le gouvernement est un objectif ?

pourquoi ne pas mettre en avant publiquement la convergence de la lutte avec les sous-traitants automobile et avec le salariés de Renault (qui prévoit, aussi après les présidentielles, des "réductions de voilure" ?

pourquoi se contenter de menacer les candidats aux présidentielles et pas les classes dirigeantes ? Oui, les salariés d’Aulnay peuvent être le cauchemar des classes dirigeantes s’ils savent poser le problème de l’ensemble des suppressions d’emplois et pas seulement du leur.

La campagne de la CGT pendant la campagne électorale laisse entendre que c’est sur le gouvernement qu’on pourra compter et que c’est sur lui qu’il faudra faire pression

Jean-Pierre Mercier menace : "Tous les candidats à la présidentielle vont entendre parler de PSA".

A Aulnay, au lieu de donner comme objectif de faire reculer les classes dirigeantes en leur faisant craindre l’action de milliers de travailleurs venant sur place défendre les employés de banque, les enseignants, les infirmières, étendant la lutte à tous les sous-traitants automobile, etc, les dirigeants de la lutte proposent seulement de faire peur aux candidats à la présidentielle...

Voir ici (http://www.cgt-psa-aulnay.fr/video/...) la video de Mercier qui fait de la pub pour le contrat de confiance : "ouvriers mobilisez vous pour obtenir de PSA un accord de garantie de maintient de l’emploi à Aulnay".

"Faites s’engager les candidats à l’élection présidentielle pour la sauvegarde de l’emploi".

"Allez réclamer dignement à Sarkozy qu’il s’engage à ne pas fermer l’usine".


Mercier déclarait ainsi le 23 juin :

« PSA s’était engagé la main sur le cœur, au moment où il obtenait le prêt de trois milliards, à ne pas fermer de site en France. Alors la France d’en bas, ceux qui se lèvent tôt, comme disait le président de la République, est-ce que le gouvernement va laisser faire PSA pour fermer cette usine d’Aulnay-sous-Bois ? […] Alors nous posons la question concrètement au gouvernement : est-ce qu’il va laisser faire PSA, ou est-ce qu’il va demander lui aussi des engagements écrits de PSA pour qu’il s’engage à garantir l’ensemble des emplois et un nouveau véhicule sur le site d’Aulnay-sous-Bois ? »

« On assiste à une lente mais sûre décrue de la production à Aulnay, depuis plusieurs années, selon Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT. Pourtant, fabriquer une voiture du segment B ici ou à Poissy coûte le même prix. » Comme si un révolutionnaire pouvait discuter du prix que coûte de travailler ici ou là comme d’un argument dans un sens ou un autre !!!

Cette intervention (celle du 17/01/2012) ne se distingue pas d’une intervention syndicale "traditionnelle". Si on ne savait pas que Mercier appartient à LO, on pourrait croire qu’il s’agit d’un responsable CGT "ordinaire". Le "aller chercher Sarkozy, il va falloir qu’il s’engage" n’est vraiment pas terrible...

Le plus gênant, c’est que Mercier dit en substance "En étant nombreux, on va leur foutre la trouille et on va gagner". Ce qui est faux. Pour gagner, même très provisoirement quelque chose de significatif, il faudrait leur "foutre la trouille" à une bien plus grande échelle que celle d’une usine isolée : aucun conflit de ce genre n’a jamais été gagné, les patrons gagnent à l’usure, ils lâchent juste des indemnités plus importantes, comme à Continental. Donc, ce qui est gênant, c’est que Mercier n’avance pas la perspective de l’extension de la lutte et de la coordination avec d’autres entreprises (pourtant nombreuses en ce moment !) qui licencient.

Juillet 2012

PSA : les réactions de Anne Valleron (CFE-CGC) et Jean-Pierre Mercier (CGT) à l’annonce de la suppression de 8 000 emplois en France

Jean-Pierre Mercier et Anne Valleron, respectivement délégué syndical central adjoint de la CGT et coordinatrice groupe de la CFE-CGC, réagissent à l’annonce (1) de la suppression de quelque 8 000 emplois au sein du groupe PSA en France, dont la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (93), programmée pour 2014. La bataille est désormais engagée : il faudra gagner du temps et organiser une vaste mobilisation, indiquent-ils.

Liaisons Sociales : La direction vient d’annoncer la suppression de 8 000 emplois. Pouvait-on éviter cela ?

Jean-Pierre Mercier : Bien sûr qu’on pouvait l’éviter. Nous aurions pu répartir le travail sur les usines existantes et maintenir les emplois. Mais à la CGT, nous ne sommes pas surpris. Nous avions déjà révélé les plans de la direction il y a un an. Et c’est quasiment la même chose qui a été présentée aujourd’hui en CCE. Aujourd’hui, nous arrivons à la conclusion d’un an de mensonges de la direction qui nous disait notamment que la fermeture d’Aulnay n’était pas d’actualité. Ultime provocation, ce matin : la direction de l’usine a autorisé les salariés à appeler leur famille pendant une heure, avant de revenir au travail, comme si de rien n’était ! Outre la décision en elle-même, la manière montre le vrai visage de PSA, loin du dialogue social tant vanté, qui reste un groupe qui fait des bénéfices. Monsieur Varin a d’ailleurs rappelé ce matin que PSA disposait d’une sécurité financière de 10 milliards d’euros.

Anne Valleron : Depuis un an, on a perdu beaucoup de temps, notamment en raison du contexte électoral de la France. On pouvait faire les choses autrement. La direction aurait dû communiquer davantage, notamment sur la surproduction et les sureffectifs du site d’Aulnay. Ainsi, nous aurions commencé à imaginer les solutions, la reconversion industrielle, prévoir davantage la montée en gamme des véhicules, mais là le temps manque, nous dit-on

LS : Qu’attendez-vous des pouvoirs publics ?

J.-P. M. : Nous serions en droit d’attendre que le gouvernement contraigne PSA à ne pas supprimer les emplois et empêche la fermeture de l’usine d’Aulnay. Depuis notre rencontre du 18 juin (2) avec Arnaud Montebourg, nous n’avons reçu aucun coup de fil. Maintenant, on évoque de nouvelles aides de l’Etat pour PSA, mais avec toutes les subventions publiques déjà englouties par la direction, on peut être sceptiques sur les résultats, en termes d’emploi. Si c’est pour sauver seulement quelques centaines de postes sur les 3 000, cela ne suffira pas. Et pour l’instant, le gouvernement est passif. Nous ne devrons compter que sur nous mêmes pour changer la donne.

Anne Valleron : Les situations ne sont pas les même selon les sites. A Rennes, où PSA a annoncé la suppression de 1 400 emplois, cela va être très difficile, après des coupes sombres déjà effectuées ces dernières années (3). Même si la direction prévoit d’y faire construire un nouveau véhicule, ce qui devrait pérenniser le site. Mais c’est un site isolé de PSA, contrairement à Aulnay, situé en région parisienne, où d’autres sites du groupe peuvent permettre la reprise d’une partie des salariés. C’est un coup très dur porté, d’une ampleur véritablement choquante. Nous espérons que les pouvoirs publics se saisissent du dossier de PSA pour proposer une véritable politique industrielle, avec une reconversion. On a beaucoup parlé d’un label produit en France par exemple. C’est une idée à reprendre.

LS : Que comptez-vous faire désormais ?

J.-P. M. : PSA pense que nous sommes résignés, abattus, mais nous ne le sommes pas. Nous n’allons pas négocier la fermeture du site d’Aulnay. Nous allons nous battre comme des lions pour maintenir le site et les emplois menacés ailleurs. Nous n’allons pas rester les deux pieds dans le même sabot. Déjà, nous allons nous réunir sur le site, faire une grande assemblée générale à Aulnay, après le changement d’équipe. Nous allons nous organiser et réfléchir à la stratégie à mener. Puis il y a les vacances. Le 25 juillet (4) démarrera la phase de consultation des organisations syndicales, le début de la procédure classique de PSE. A partir de septembre, nous allons faire des actions médiatiques, qui feront mal à PSA. Et je précise que cela ne concernera pas que les salariés de PSA Aulnay. Nous nous adresserons aux autres salariés du groupe qui subissent déjà les dégâts, que ce soit à Rennes, mais aussi à Sevelnord ou à Sochaux. Nous irons aussi à la rencontre des travailleurs victimes aussi de ce patronat de combat, comme ceux d’Air France et de Sanofi. Il y aura aussi des débrayages, mais pas nécessairement, dans un premier temps, de grève massive et durable.

Anne Valleron : Nous ne sommes pas dans une logique de guerre, contrairement à nos homologues de la CGT. Car souvent quand on dit guerre, il y a des dommages collatéraux. Nous ne sommes pas forcément pour le maintien à tout prix de l’usine d’Aulnay, car si c’est pour faire couler tous les autres sites, ce n’est pas productif. Cependant, nous allons réagir. La CFE-CGC de PSA va se réunir le 18 juillet à la Bourse du Travail de Paris, avec nos représentants de tous les sites du groupe pour analyser les documents présentés par la direction et prendre une décision sur notre mobilisation. Il y aura aussi le début de la procédure, avec la nomination d’un expert chargé d’étudier le PSE. Nous devrons gagner du temps, et nous utiliserons tous les recours possibles. Outre le CE, il y aura probablement le CHSCT.

(1) dépêches du 11/07/12 et du 12/07/12. (2) Lire nos dépêches des 18 et 19 juin 2012. (3) L’usine de Rennes-La Janais est passée en sept ans, de 12 000 à 5 800 salariés, en 2012. (4) Outre la présentation des résultats semestriels, la direction de PSA dévoilera lors du CCE extraordinaire du 25 juillet la stratégie financière du groupe et détaillera les ajustements de ses investissements.

Jean-Pierre Mercier de la CGT critique point par point les arguments de la direction. À la suite, interventions tristes des CGC, CFDT et SIA sur le thème : c’est dégueulasse, ils annoncent ça la veille des vacances et cela va nous les gâcher, profitons de ces congés pour réfléchir... Seul le représentant de SUD prononce le mot «  grève  ». Pour conclure, intervention très déterminée de Philippe Julien de la CGT  : «  Nous ne nous laisserons pas faire, nous nous battrons et nous ôterons l’envie à PSA de fermer une usine  ». En même temps, une longue tirade contre la «  grève immédiatement  » dont, selon lui, s’accommoderait la direction dans sa politique de réduction de l’activité et de suppression d’une équipe. La seule perspective précise est une assemblée générale, le 11 septembre, préparée par la constitution d’un comité de mobilisation ouvert aux syndiqués et non-syndiqués. Mais élu sur quelle politique ? Mener une grève ? Etendre la lutte aux divers sites, à toute l’Automobile, aux autre secteurs qui licencient ? Il ne le dit pas !

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Mercier raconté par lui-même

J.P.Mercier est porte parole de N.Arthaud qui s’est présenté au élection présidentielle en France de 2012 pour Lutte ouvrière.

Mercier est aussi militant ouvrier à l’usine PSA Aulnay proche de Paris, ou il est actuellement permanent syndical CGT, délégué central adjoint, et délégué au CE d’Aulnay.

Extrait d’une interview en juillet 2011 pour un magazine spécialisé pour les comités d’entreprise.

Comment devient-on délégué syndical chez PSA ?

Mercier : J’avais dans mon équipe des militants et des élus CGT. Six mois avant les élections de 1999, où j’ai été élu pour première fois, je suis allé voir les militants pour faire acte de candidature. On m’a mis sur les listes des délégués du personnel et ça a été mon premier mandat. Comment avez-vous vécu ce mandat de délégué du personnel ?

Mercier : C’est le mandat qui permet d’intervenir sur tous les sujets dans les ateliers. Avec celui de membre de CHSCT, c’est le mandat qui est le plus proche des salariés : j’ai appris à discuter avec eux, à connaître leurs problèmes, à intervenir. Les années passant, j’ai ensuite été élu au CE puis en 2002 je suis devenu délégué syndical central adjoint car il fallait prendre la place des anciens qui partaient. C’est un mandat très différent : comme délégué syndical central (DSC), on milite au niveau du groupe.

Qu’aimez-vous le plus dans ce mandat de DSC ?

Mercier : Ce que je préfère, c’est le contact avec tous les militants du groupe, c’est tenter de les aider, notamment en période électorale. Connaître les militants des autres sites, c’est aussi prendre conscience qu’on partage avec eux les mêmes problèmes, et que nous ne pouvons pas nous en sortir sur un seul site. Il faut une lutte de l’ensemble des sites pour aboutir sur les augmentations de salaires, les embauches d’intérimaires, les retraites anticipées. Pour sauver le site d’Aulnay, seule une lutte d’ensemble peut infléchir la famille Peugeot.

"Lorsque le délégué intervient auprès de la Direction, c’est moins au nom des ouvriers qu’au nom de son syndicat. Il n’a, en fait, aucun mandat des ouvriers, si ce n’est qu’il est leur élu une fois par an. Quand il dit : « La classe ouvrière pense cela », cela veut dire, 99 fois sur 100 : « Mon syndicat m’a dit cela ». Les ouvriers ne savent généralement même pas ce que dira leur délégué à la réunion avec la Direction. Ils ignorent du reste également ce qui s’est dit à cette réunion."

Le 3 avril 2007, alors qu’il était évident que cette façon de mener la grève ne menait nulle part, Mercier, le représentant CGT, déclarait sur RTL : “ le soutien des candidats aux élections représente une aide importante face à la direction ”. Belles illusions ! Les chasseurs de voix aux élections soutiennent les grévistes comme la corde soutient le pendu ; avec la condition sous entendue que les grévistes abandonnent leur conscience de classe d’ouvrier en grève pour devenir des votants potentiels dans l’anonymat des urnes

Jean-Pierre Mercier, 39 ans, militant de Lutte Ouvrière, ouvrier et syndicaliste Qui je suis J’ai 39 ans, je suis militant de Lutte Ouvrière depuis plus de 20 ans. Après des années d’intérim, je suis entré comme ouvrier de production à l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois il y a 12 ans. Depuis, je suis devenu un des responsable de la CGT de l’usine. Je suis aussi délégué syndical Central suppléant CGT du groupe Peugeot-Citroën. Pourquoi je m’engage aux côtés de Marc EVERBECQ Je suis très heureux que le Parti Communiste, le MRC et Lutte Ouvrière se présentent ensemble sur une liste d’union conduite par Marc Everbecq.

Nous avons tous en commun d’avoir à cœur que le résultat des élections soit un désaveu clair de la politique du gouvernement tant à Bagnolet qu’au niveau national. Ces derniers mois, avec les franchises médicales, les prix qui augmentent, le nouveau contrat de travail, les attaques se sont multipliées contre le monde du travail. Alors nous avons intérêt que le résultat des élections soit une gifle pour Sarkozy ! Bien sûr les principaux problèmes que rencontre la population : le chômage, les bas salaires ne peuvent pas se régler dans le cadre d’une seule municipalité. On ne peut pas pallier tout ce que l’Etat ne fait pas ou pas assez. Une municipalité de gauche ne peut pas, non plus, corriger tout ce que l’Etat fait contre la population. Mais, pour moi, participer à la vie municipale, c’est participer à tout ce qui, au niveau local, peut améliorer le quotidien de la population et en particulier des catégories les plus défavorisées tout en contribuant à faire de notre ville un espace où il fait bon vivre ensemble.

Pour ma part, en tant que travailleur de Citroën, je tiens à mettre l’accent sur un autre aspect du rôle d’une municipalité. En mars 2007, lorsque nous étions engagés dans notre grève pour les salaires qui a duré 6 semaines avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur la paye, nous étions bien contents de trouver une solidarité certaine auprès des mairies de gauche et plus particulièrement auprès des mairies communistes. Cela a été d’abord une solidarité morale. Et cela compte au cours d’une lutte pour rompre l’isolement, quand la presse est contre vous. Et puis évidemment une solidarité matérielle et financière qui a compté pour beaucoup d’entre nous. Sur ce terrain là, une mairie de gauche doit être un point d’appui pour tous ceux qui luttent.

Voilà pourquoi je m’engage au côté de Marc Everbecq.


Il faut préciser que ce dernier est le candidat stalinien !

Comment reconnaître des capacités à une direction politique pour les jours chauds qui nous attendent vue la crise actuelle mondiale ?

1°) Il va falloir trouver son chemin dans un écheveau compliqué de situation , apprendre à apprécier les avancées ou reculs dans le monde. La première qualité sera de savoir reconnaitre des éventuelles erreurs d’appréciation. Est-ce trop demander à la direction de LO ou du NPA de savoir admettre des erreurs ?

2°) La capacité à défendre des perspectives qui dépassent les seules activités qui se présentent immédiatement aux travailleurs et dans la situation politique pour défendre une perspective révolutionnaire. Exemple mettre en avant l’organisation des travailleurs en comités comme perspective politique et sociale, sans que cela nous gène d’avoir des responsabilités syndicales qui pourraient interagir avec cette défense politique.

3°) La nécessité au travers de événements de combattre toutes les illusions sur l’Etat, sur le nationalisme, sur le réformisme.

4°) Former des militants et des dirigeants qui pensent de manière indépendante, sachent défendre leurs idées à l’intérieur comme à l’extérieur en s’engageant sur ce qu’ils pensent. Les organisations ne pensent pas à la place des militants et aucune organisation révolutionnaire ne doit exiger une confiance aveugle.

5°) Ne jamais faire confiance à une autre force que la classe ouvrière organisée de manière indépendante c’est-à-dire en comités, les syndicats n’ayant jamais été indépendants de la bourgeoisie et le parti n’étant pas une organisation de la masse des travailleurs

Ceux qui estiment être personnellement attaqués par une telle définition d’une direction politique révolutionnaire ... le sont !

Maxence

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La politique de LO/CGT à PSA Aulnay Empty LO d’aujourd’hui est en rupture avec LO d’hier...

Message  Maxence Jeu 27 Sep - 22:01

Dans le texte d’orientation de l’organisation intitulé « Nos objectifs » de 1985, LO écrivait :

« Dans les entreprises, notre but est de prendre la tête des luttes et de devenir la direction reconnue des travailleurs chaque fois que ceux-ci veulent combattre. Cela est vrai aussi bien pour les mouvements très limités par le nombre des participants, les objectifs, l’impact et la durée que pour ceux d’importance nationale. Il n’y aura pas de parti révolutionnaire tant qu’une organisation révolutionnaire, et ses militants, n’auront été acceptés, reconnus et suivis comme leaders par les travailleurs en lutte dans des dizaines ou même des centaines de grèves et de mouvements sociaux dans tout le pays. Dans les luttes nous sommes en concurrence directe avec les appareils réformistes politiques ou syndicaux, non seulement pour être à la direction mais aussi sur la manière de l’être, ou de le devenir, et celle de mener cette lutte. Ainsi une grève menée par un militant révolutionnaire mais uniquement en tant que militant ou leader syndicaliste et à la manière habituelle des syndicats réformistes, ne fait guère avancer l’implantation de l’organisation révolutionnaire ni la construction du parti, les travailleurs, et pour cause, ne pouvant alors voir de différence entre les révolutionnaires et les réformistes. (…) Et tout mouvement de grève qui reste dans le cadre syndicaliste, même avec des militants révolutionnaires à sa tête, alors qu’il aurait pu déborder ce cadre, est finalement quelque chose de négatif, sinon de nuisible. Notre but est donc de promouvoir et de prendre la tête de mouvements où tous les travailleurs en lutte participent de manière active tant dans les actions et l’organisation que dans les décisions. »

Autrefois (en 1987) LO écrivait :

“Un des problèmes majeurs qui se posent aux travail­leurs conscients et, par voie de conséquence, aux révolutionnaires est que, dans les pays les plus indus­trialisés, les syndicats sont devenus des organismes officiels de plus en plus intégrés à la société bour­geoise. Interlocuteurs institutionnalisés de l’Etat et des patrons, ils siègent dans maints comités, conseils, commissions, et autres appendices des Etats, ils sont gestionnaires directs ou associés d’organismes sociaux. Tout ceci leur procure des postes, des moyens, un poids social et des possibilités matérielles qui les rendent de plus en plus indépendants des tra­vailleurs et de plus en plus dépendants de la bourgeoi­sie et de son Etat.

Quels que soient le nombre de leurs syndiqués, la façon dont sont recueillies les cotisations, les modali­tés même du fonctionnement syndical, il y a dans tous les pays, où existe un syndicalisme légal, une constante : les syndicats fonctionnent comme des appareils bureaucratiques ayant leurs propres intérêts, de plus en plus coupés de la base ouvrière, à laquelle les rattachent, seuls, les délégués d’atelier ou d’usine.

Ils sont donc en voie de conséquence devenus les agents de l’Etat bourgeois dans le monde du travail. Cela apparaît de façon claire en période de crise éco­nomique : non seulement les syndicats sont incapa­bles d’impulser les combats nécessaires à la défense des travailleurs, mais ils acceptent de fait l’austérité quand il n’en sont pas les propagandistes et les acteurs comme on le voit dans le cas des Etats-Unis où ils ont accepté de signer des accords comportant des baisses de salaires.

Le problème pour les militants révolutionnaires – et ce n’est pas un problème nouveau – est donc de savoir s’il est juste dans ces conditions de militer dans les syndicats, comment et dans quelles perspectives.

Il en résulte les tâches suivantes pour les communistes révolutionnaires :

militer en développant le maximum de liens avec la classe ouvrière et pas seulement avec ses militants organisés

ne jamais s’isoler de la masse des travailleurs et les faire juges de nos positions, de nos orientations et de nos combats par tous les moyens (prises de paroles, affiches, tracts publics)

participer à l’activité syndicale mais en ayant conscience que l’on intervient en terrain miné, en préparant les camarades non seulement aux combats avec les bureaucrates mais aux pressions multiples et aux déformations que représente la participation aux organismes syndicaux

ne jamais participer à des responsabilités syndicales tant qu’on n’a pas de groupes autour de soi sur des bases politiques claires et tant que l’on n’a pas de parution publique régulière communiste révolutionnaire sur l’entreprise

ne briguer des responsabilités syndicales que sur la base d’un soutien clair et sur des objectifs écrits et votés des travailleurs

s’interdire de diriger une lutte en tant que syndicaliste sans se donner les moyens d’organiser tous les travailleurs en lutte en faisant élire des organes de direction de cette lutte.

Et ne jamais oublier que prôner la grève générale et même la révolution sans l’organisation de comités de grève, de comité central de grève, de comité d’usine et de soviets, c’est envoyer la classe ouvrière à la défaite et même bien pire…

Maxence

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Message  verié2 Ven 28 Sep - 9:35


LO - Texte d'orientation de 1985 - (Je me suis permis d'ajouter la numérotation.)
" 1)une grève menée par un militant révolutionnaire mais uniquement en tant que militant ou leader syndicaliste et à la manière habituelle des syndicats réformistes, ne fait guère avancer l’implantation de l’organisation révolutionnaire ni la construction du parti, les travailleurs, et pour cause, ne pouvant alors voir de différence entre les révolutionnaires et les réformistes. (…)

2) tout mouvement de grève qui reste dans le cadre syndicaliste, même avec des militants révolutionnaires à sa tête, alors qu’il aurait pu déborder ce cadre, est finalement quelque chose de négatif, sinon de nuisible. Notre but est donc de promouvoir et de prendre la tête de mouvements où tous les travailleurs en lutte participent de manière active tant dans les actions et l’organisation que dans les décisions"
1) Il est vrai que, pour le moment, les mouvements menées à PSA ou à Ford Blanquefort ne se distinguent pas de ceux menées habituellement par la CGT et qu'il est sans doute difficile pour les travailleurs de voir la différence concrète entre la politique menée par Poutou ou Mercier avec celle menée par des syndicalistes combatifs réformistes.

2) En revanche, au point 2, le texte de LO précisait bien "alors qu'il aurait pu dépasser le cadre" (du syndicalisme combatif). Or rien ne permet d'affirmer qu'une autre politique permettrait aujourd'hui de dépasser ce cadre. Ou alors, il faudrait que Maxence nous démontre que Mercier et Poutou ont freiné les travailleurs ou ont refusé de leur proposer des perspectives alors qu'ils étaient prêts à aller plus loin. Ce que franchement je ne crois pas d'après les informations dont je peux disposer.

Alors, il me semble vrai que la politique de travail syndical de LO a sensiblement évolué depuis cette époque, car LO s'est retrouvé de fait à la tête de divers syndicats, faute de militants concurrents. L'intervention de ces syndicats tend inévitablement à ressembler beaucoup à celle des mêmes syndicats sous d'autres directions combatives ou relativement combatives, que ce soit la CGT ou Sud d'ailleurs. Les opérations coup de poing (péages, Salon de l'auto etc) ne sont pas plus efficaces quand ils sont menées sous "direction LO ou NPA" que sous direction CGT traditionnelle. Sur ce plan, les luttes des aciéristes dans les années 80 étaient même plus "radicales".

Sur ce constat, Maxence, je crois que nous pouvons être d'accord. De même que sur certains glissements de vocabulaire - bien que ton groupe M et R ait tendance à tirer des conclusions très excessives de certains propos un peu équivoques. En revanche, je ne suis pas convaincu que les militants de LO aient été complètement "syndicalisés", récupérés et digérés par les appareils comme tu le laisses entendre, même s'il y a certainement des déformations syndicalistes. L'avenir nous le dira, mais il ne dépend pas que de l'intervention des militants révolutionnaires, qui seront bien impuissants à dépasser ce seuil syndicaliste si la combativité ouvrière et la volonté de s'organiser ne sont pas au rendez-vous.

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Message  Vals Ven 28 Sep - 9:55

L'avenir nous le dira, mais il ne dépend pas que de l'intervention des militants révolutionnaires, qui seront bien impuissants à dépasser ce seuil syndicaliste si la combativité ouvrière et la volonté de s'organiser ne sont pas au rendez-vous..

Oui.
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Message  panchoa Ven 28 Sep - 11:47

Vals a écrit:
L'avenir nous le dira, mais il ne dépend pas que de l'intervention des militants révolutionnaires, qui seront bien impuissants à dépasser ce seuil syndicaliste si la combativité ouvrière et la volonté de s'organiser ne sont pas au rendez-vous..

Oui.

je plussoie des deux mains et des deux pieds

panchoa

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Message  topaze Ven 5 Oct - 16:26

J’ai trouvé intéressant ce que tu as écrit Maxence sur comment la politique de LO va dans le sens d’isoler la lutte.
Après si j’ai bien compris tu fais une comparaison avec les positions politique de LO en 85 et 87 et la politique de LO aujourd’hui. Et tu montre (toujours si je t’ai bien compris) que, ce que défendent les militants de LO aujourd’hui, ne correspond plus aux orientations de 85 et de 87.
Moi la question que je me pose. C’est qu’effectivement les orientations de LO en 85 et 87 sont radical mais sur le terrain, dans le concret en était il de même ? Pour ma part je ne le pense pas. Par exemple, fin 86 début 87 lors de la lutte à la SNCF, LO malgré sont orientation politique radical a enfermé la lutte dans le corporatisme. Il me semble aussi, qu’à la SCNEMA c’était pareil. Voilà deux exemples qui me viennent en tête. J’avais celui de la lutte des infirmières en 88, mais je ne me souviens plus si LO était impliqué. Comment expliquer cette orientation radicale ?
Pour ma part, le contexte à l’époque était à une remise en cause des syndicats de la part de la classe ouvrière. Et donc, il était important, pour LO, pour pouvoir coller a cette remise en cause syndical, d’avoir une orientation qui aille dans le sens de coller a cette dynamique de remise en cause syndical, tout en la contrôlant , pour la ramener par la suite dans le giron syndical. Aujourd’hui vu qu’il n’y a pas cette remise en cause des syndicats, LO n’a pas besoin d’avoir un langage radical, d’où le fait de ne pas mettre en avant les orientations de 85 et de 87.

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La politique de LO/CGT à PSA Aulnay Empty Le modele social democrate est influence ...

Message  Maxence Sam 6 Oct - 15:31

Oui Topaze, je suis ok avec ta remarque.
Mais les calculs de lo sont lies aux 2 courants principaux qui s affrontent a l interieur de cette structure: celui de Barta/ Bois qui representent la conception trotskyste de l intervention militante et celui de Hardy qui veut construire un parti social democrate en partant des milieux syndicaux .
Pour Hardy comme pour le Pc, les comites de greve sont diriges par le milieu syndicaliste en priorite.
Mais ceci dit, les textes de lo sont aussi le resultat de combat politique a l interieur de lo et donc ce ne sont pas de simples declarations pour la forme.
De nombreux militants de lo defendaient et pourraient a nouveau defendre ces positions, y compris contre leur milieu en entreprise.
Mais il faudrait aujourd hui qu ils affrontent leur direction. ..petite nuance.

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Message  Vals Sam 6 Oct - 15:40

Mais les calculs de lo sont lies aux 2 courants principaux qui s affrontent a l interieur de cette structure: celui de Barta/ Bois qui representent la conception trotskyste de l intervention militante et celui de Hardy qui veut construire un parti social democrate en partant des milieux syndicaux .
Pour Hardy comme pour le Pc, les comites de greve sont diriges par le milieu syndicaliste en priorite.

Fantasme, mensonge éhonté, vieille rancoeur aveuglante...??????
Cette calomnie imbécile vis à vis de Hardy et de LO n'est fondée sur RIEN ...
Pour écrire de telles conneries, opposer deux "courants" qui n'existent pas, prétendre que les dirigeants de LO veulent "construire un parti social-démocrate en partant des mil:ieux syndicaux" , il faut vraiment ne rien connaitre de LO, ne rien comprendre à sa politique....
Triste naufrage de commentateurs de l'histoire ouvrière, complètement coupés des combats révolutionnaires...! No
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Message  verié2 Sam 6 Oct - 15:48


Maxence
2 courants principaux qui s affrontent a l interieur de cette structure: celui de Barta/ Bois qui representent la conception trotskyste de l intervention militante et celui de Hardy qui veut construire un parti social democrate en partant des milieux syndicaux .
Pour Hardy comme pour le Pc, les comites de greve sont diriges par le milieu syndicaliste en priorite.
Mais ceci dit, les textes de lo sont aussi le resultat de combat politique a l interieur de lo
Peux-tu nous expliquer d'où tu tiens ces "informations", Maxence ? Pour quelle époque ? Car, pour ma part, j'ai toujours connu LO comme une organisation monolithique dont la direction n'était pas contestée. Par ailleurs, le principe des comités de grève (et non des intersyndicales) a toujours été défendu par LO. Qu'une partie, voire la majorité, des animateurs des comités de grève appartienne au "milieu syndicaliste" parait inévitable, dans la mesure où les militants ne surgissent pas du néant en période de lutte. La différence entre LO des années 70/80 et LO d'aujourd'hui, c'est évidemment que LO a pris de l'influence au sein de certains syndicats, en dirige quelques-uns. Il en résulte inévitablement une certaine différence d'attitude avec l'époque où les militants de LO se faisaient exclure (ou au mieux marginaliser) de la CGT dès qu'ils étaient repérés.

Ce qui me gêne bien davantage, c'est de constater que lorsque LO a un rôle dirigeant comme à PSA Aulnay, son respect de la démocratie ouvrière, tant vantée quand elle était ultra minoritaire, subit quelques entorses comme lors du dernier meeting d'Aulnay, où la parole a été refusée à Poutou. Mais cela, je l'avais déjà constaté lors de la grève des CET de 1974, où le SO de LO interdisait l'accès d'une réunion de coordination à des militants d'autres tendances trotskystes et du PCF... Toutefois, en 1974, c'était officiellement pour la bonne cause, pour ne pas laisser ces militants casser la grève. Position défendue d'ailleurs à l'époque... par Bois.

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Message  dug et klin Sam 6 Oct - 16:42

topaze a écrit:

.....Par exemple, fin 86 début 87 lors de la lutte à la SNCF, LO malgré sont orientation politique radical a enfermé la lutte dans le corporatisme. Il me semble aussi, qu’à la SCNEMA c’était pareil. Voilà deux exemples qui me viennent en tête.....


Mon cher Topaze,j'ignore ton age,mais je pense que tu n'as pas vécu l'époque,du moins comme militant,pour raconter de telles idioties.Revois ta copie,et renseigne toi sur pourquoi les travailleurs en lutte de la SNECMA étaient surnommés:"les ouvre-boites",et ensuite tu m'expliqueras ce que tu met derriere le mot"corporatisme"et tu me diras en quoi la politique de LO était,comme le dit Maxence,d'isoler les luttes.
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Message  verié2 Dim 7 Oct - 16:27


Article de Convergences révolutionnaire N°83 qui vient de paraître.
Partisans du « Tous ensemble » ? Vraiment ?
La CGT Citroën avait officiellement
invité les Ford, qui manifestaient
le samedi matin au Salon
de l’Auto, à venir les rejoindre à
Aulnay dans l’après-midi. Ce que
les travailleurs de Blanquefort
ont non seulement accepté mais
fait, à plus d’une cinquantaine, la
plus grosse délégation des autres
entreprises présentes, y compris
celles du 93. On pouvait donc
penser que, des deux côtés, existait
une réelle volonté de commencer
à rassembler les travailleurs
en lutte.
Pourtant, au moment des
prises de parole, les dirigeants de
la même CGT de PSA Aulnay ont
refusé de la donner au représentant
des Ford sous prétexte que
c’était Philippe Poutou, ex-candidat
du NPA aux récentes présidentielles,
mais aussi, et surtout
en la circonstance, ouvrier à Ford
Blanquefort et un des dirigeants
du syndicat CGT de l’usine. Curieux
puisque les dirigeants de la
CGT Aulnay sont eux-mêmes des
membres tout aussi connus de
Lutte ouvrière, Jean-Pierre Mercier
étant même un des porte-parole
nationaux de l’organisation.
Et qu’au même moment Philippe
Julien, l’autre dirigeant du syndicat
d’Aulnay (lui-même conseiller
municipal de LO à Saint-Denis)
lançait un vibrant appel aux
autres entreprises menacées de
licenciement à se rassembler.
L’invraisemblable dans cette
affaire n’est évidemment pas
que des dirigeants syndicalistes
soient également des dirigeants
politiques – cela c’est parfaitement
normal à nos yeux – mais
que des militants de LO qui sont
dans ce cas... en fassent grief à
ceux du NPA !
Faites ce que je dis, pas ce que
je fais ? Petite mesquinerie et jalousie
de LO vis-à-vis du NPA ?
Oui, vraiment curieux qu’une organisation
trotskiste reprenne des
attitudes et des méthodes bureaucratiques
dont elle fut jadis
victime dans la CGT dirigée par un
PCF stalinien et qu’elle dénonçait
alors si fort, à juste titre.
En tout cas, ce n’est pas par
cette voie ultra-sectaire que
nous irons vers la convergence
des luttes, nécessaire tout autant
aux travailleurs de Citroën
qu’à ceux de Ford et de toutes
les autres entreprises menacées
par les fermetures et les licenciements.
Grand temps que LO
se ressaisisse et ne fasse plus
passer les intérêts des travailleurs
après ses propres intérêts
de boutique... d’ailleurs fort mal compris.

Cela-dit, après cette embrouille, les camarades de la CGT Ford ont eu la réaction qui convenait. Ils ont écrit à ceux de la CGT PSA Aulnay pour leur proposer une politique unitaire, car cette affaire ne doit pas servir de prétexte pour prolonger la division.

Par ailleurs, 100 à 150 travailleurs de PSA Aulnay ont eu une réaction de colère contre l'attitude des syndicats, à savoir le SIA faisant seul sa petite opération au Salon de l'auto, Sud de l'autre, la CGT refusant la parole à Poutou pour les Ford. "On en a marre qu'on décide à notre place". Ils ont demandé aux syndicalistes de retirer leur badge et fait élire des délégués par atelier. Cela n'est pas (encore ?) le soviet de PSA Aulnay car ce ne concerne que quelques centaines de travailleurs parmi les plus combatifs. Mais cela a libéré l'expression ouvrière : chacun exprime son point de vue, fini les réunions où ne causent que les dirigeants syndicaux. Evidemment, il y a du positif et du négatif dans cette réaction qui réunit aussi bien des ouvriers proches des syndicats que des inorganisés voire d'anciens "jaunes", depuis ceux qui veulent négocier des primes de départ jusqu'à ceux qui veulent tout casser. L'idée d'exiger que des élus de la base mandatés accompagnent les responsables syndicaux dans chaque négociation est aussi avancée.

Ces réactions ouvrières spontanées en ont surpris plus d'un, y compris parmi les syndicalistes chevronnés. A suivre...

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Message  Maxence Dim 7 Oct - 19:12

Verie cherche des preuves et nous pouvons en trouver sur ce site dans des forums concernant LO ou M&R, dans lesquelles Robert PAris est intervenu en tant qu'ancien secrétaire de la cellule Renault de Lutte Ouvrière, organisation ou il a passé 30ans de sa vie militante.

Mais des témoignages d'autres camardes existent: http://www.matierevolution.org/spip.php?article2160

Et la meilleure des mémoires est celle qui écoutent les anciens parler, y compris Hardy, ou Dérys dans un des derniers congrès ou il intervenait pour demander ou était la boussole de classe de l'organisation qu'il avait connu.

Granier, un autre ancien dirigeant ici: http://www.matierevolution.fr/spip.php?breve280

http://www.matierevolution.org/spip.php?article2145

Pierre Bois: http://www.matierevolution.org/spip.php?article2107

et Barta: http://www.matierevolution.fr/spip.php?article576

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Message  Maxence Dim 7 Oct - 19:14

Dédé, militant ouvrier chez Renault Billancourt, qui a passé sa vie militante aux côtés de Pierre Bois, s’adressait ainsi aux participants de l’assemblée générale du congrès de Lutte Ouvrière de décembre 2005 :

" Quand j’ai commencé à militer, des camarades comme Vic (Pierre Bois), comme Granier, comme Arlette, comme Morny, ont représenté pour moi des principes, une orientation de classe.

Ces derniers temps, j’espère me tromper, mais j’ai le sentiment que cette boussole, on ne l’a plus.

Je mettrai sur le même plan :

le refus de s’adresser publiquement aux militants de la classe ouvrière

le refus d’intervenir nationalement en dehors des campagnes électorales

l’alignement sur le "non" au référendum

l’absence de critique claire des directions syndicales

et finalement, la dernière position de l’organisation sur la révolte, je dis bien la révolte des banlieues.

Je ne sais pas à quel point ces refus sont profonds, car notre organisation cultive, comme une vertu, l’absence de discussion de la politique de la direction, ce qui ne permet pas de se rendre compte du point de vue réel des militants.

Je dois dire qu’à propos des banlieues, prétendre que ces jeunes, futurs prolétaires, prolétaires au chômage, que la société rejette, méprise, humilie, provoque et réprime, dire que ce n’est pas notre classe, cela fait mal, très mal pour des révolutionnaires...

Dédé

Aujourd hui les militants dirigeants comme Mercier sont les produits de ces questions.....

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Message  verié2 Dim 7 Oct - 19:59

Maxence, je ne vois pas vraiment le rapport entre les textes fleuves dont tu nous donnes les liens et ton "analyse" sur la lutte entre deux lignes (Hardy contre Bois) au sein de LO. C'est semble-t-il ton interprétation de textes de Robert Paris, qui interprète lui-même les conceptions de Bois...

J'admets volontiers que LO a évolué, même s'il y a des constantes, mais on ne trouve nulle trace de cette lutte, jamais Bois n'a critiqué ouvertement la direction de son organisation. La série de critiques exprimées par Dédé n'a pas de lien direct avec les tiennes et ton histoire de lutte entre deux lignes. Ce que souligne Dédé dans ce texte, c'est justement l'absence de débats...

Bref, je te reconnais bien volontiers le droit de critiquer LO, ce que je ne me prive pas de faire moi-même, mais tes extrapolations me semblent fantaisistes et fantasmatiques.
__
Pour ce qui est des "habitudes syndicalistes" (pour faire simple et bref) prises par certains camarades de LO, ce qui est inévitable en période de relative paix sociale quand on est amené à diriger de petits appareils syndicaux, on verra jusqu'où elles mènent et si LO est capable de rectifier le tir. (Voir l'article de Convergences Révolutionnaires plus haut.)

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Message  topaze Lun 8 Oct - 22:20

Dug et Klin tu dis :
Mon cher Topaze,j'ignore ton age,mais je pense que tu n'as pas vécu l'époque,du moins comme militant,pour raconter de telles idioties.Revois ta copie,et renseigne toi sur pourquoi les travailleurs en lutte de la SNECMA étaient surnommés:"les ouvre-boites",et ensuite tu m'expliqueras ce que tu met derriere le mot"corporatisme"et tu me diras en quoi la politique de LO était,comme le dit Maxence,d'isoler les luttes.

Pour moi le terme corporatisme c’est lié au secteur d’activité. C’est le secteur de l’automobile, le secteur de la sidérurgie, le secteur de la mine etc.…. En 86/87 c’était le secteur des transports et plus particulièrement les cheminots. Et quand on enferme dans le secteur en utilisant le poids du corporatisme qui existe dans la tête des ouvriers, ça va dans le sens d’isoler la lutte.

J’étais présent lors de la grève à la SNCF (fin 86 début 87). Voilà ce qu’écrivait LO à l’époque Je cite :

‘Oui les craintes du gouvernement et du patronat doivent se réaliser. La grève des cheminots doit s’étendre. Non seulement aux autres travailleurs de la fonction publique, mais aussi à tous les travailleurs du privé…. A bas le corporatisme. Lutte ouvrière N°970

Dans la pratique les militants de LO, mais aussi de la LCR, (au sein des AG et ensuite au sein des coordinations nationales dont ils prirent le contrôlent), vont défendre de manière général et sans relâche l’idée que l’extension de la lutte à d’autres secteurs risque de faire perdre le contrôle du mouvement aux cheminots, de faire qu’il soit ‘dilué’ dans un mouvement plus large.
Lors d’une AG qui c’est tenu fin décembre 86, les militants de LO vont tout faire pour empêcher des travailleurs d’autres secteurs de pouvoir intervenir et tout faire pour que des propositions qui allaient dans le sens de l’extension de la lutte ne soit pas discuté dans l’AG.
Je me souvient aussi, qu’après la fin de ce mouvement, le membre de LO qui se nommé Vitry a fait une tournée pour parler de la lutte. Ne pouvait rentrer dans c’est réunions que ceux qui étaient cheminots, les autres travailleurs d’autres secteurs n’avaient pas le droit d’assister a c‘est réunions.
Comme on peux le voir la réalité était bien loin du ‘A bas le corporatisme ‘ de l’article de LO

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Message  Auber 93 Mar 9 Oct - 10:26

J'étais moi aussi présent pendant cette gréve des cheminots, et j' affirme que lorsque tu dit que les militants de LO avaient sur terrain un discours différent de ce que on pouvait lire dans leur journal, tu raconte n'importe quoi. J'ai fait cette gréve (21 jours pour moi) durant tout ce temps, les militants de LO que j'ai pu rencontrer disaient qu'il fallait renforcer la gréve à la SNCF et l'étendre à d'autres secteurs. C'est le seul discours que j'ai entendu venant d'eux durant ces trois semaines.

En ce qui concerne les travailleurs d'autres secteurs que Lo auraient empèché de parler, comme cela ce limite à UNE personne, un postier militant à Révolution Internationale, l'utilisation du singulier aurait été correcte grammaticalement Very Happy

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Message  alexi Mar 9 Oct - 10:30

Topaze refait un peu l'histoire. La LCR a refusé la coordination des cheminots pour préférer celle des conducteurs.
LO n'a effectivement pas laissé entrer dans les AG tous les gauchistes (bavards) qui s'y pressaient, tout en leur demandant de militer pour élargir la lutte dans leur... propre secteur.
Quant aux réunions de LO d'après conflit, LO invite qui elle veut; son but, légitime, était bien évidemment de se structurer politiquement au sein de la SNCF. Topaze est-il cheminot ?

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Message  ottokar Mar 9 Oct - 10:39

topaze a écrit:Lors d’une AG qui c’est tenu fin décembre 86, les militants de LO vont tout faire pour empêcher des travailleurs d’autres secteurs de pouvoir intervenir et tout faire pour que des propositions qui allaient dans le sens de l’extension de la lutte ne soit pas discuté dans l’AG.

Discuter des combats 25 ans après... personne ne peut en juger et donc on ne va pas se convaincre.

Ce qu'on voit parfois, ce sont, disons pour être gentils, des militants tellement impatients de voir l'extension qu'ils baptisent "AG de lutte" une réunion où ils amènent quelques militants qui tentent de mettre leur secteur en mouvement. Lorsqu'on est à la tête d'un vrai mouvement, et qu'on se bat en plus contre la politique de sabotage de directions syndicales, on n'a pas toujours le temps de leur expliquer que c'est puéril et que cela ne sert à rien. Et si la tribune se débrouille pour que les AG, les vraies, celles qui organisent et représentent les secteurs en lutte, ne se transforment pas en assemblées de bavards prenant leurs désirs pour des lanternes, cela ne me choque pas plus que cela.

Et ce n'était pas "le membre de LO qui se nommé Vitry" (sic) mais Daniel Vitry, un cheminot, qui avait réussi à structurer un groupe militant sur Paris sud, mettre son secteur en grève, lancer une coordination, une vraie, avec des délégués de secteurs nombreux et réellement en grève, massive, et la faire vivre, malgré la forte opposition des appareils syndicaux. Il était aussi un des dirigeants ouvriers de LO, décédé malheureusement peu d'années après (la cigarette... ).

Mais encore une fois, on ne va refaire les combats passés, ni surtout se convaincre 25 ans après la bataille, ni même convaincre RI qui pense depuis des dizaines d'années que LO est une annexe de la social démocratie, du stalinisme et de la bourgeoisie, un flanc garde du capital ou Matière et machin chouette qui écrit des textes de 30 pages pour démontrer que LO a trahi Barta, ou Pierre Bois, ou je ne sais trop quel LO de ses vingt ans.

Chacun est libre de penser ce qu'il veut, après tout. Les faits finiront bien par trancher si nous arrivons les uns et les autres à diriger quelque chose, et dans le bon sens...

édit : doublement grillé !

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Message  dug et klin Mar 9 Oct - 11:23

topaze a écrit:

"Je me souvient aussi, qu’après la fin de ce mouvement, le membre de LO qui se nommé Vitry a fait une tournée pour parler de la lutte. Ne pouvait rentrer dans c’est réunions que ceux qui étaient cheminots, les autres travailleurs d’autres secteurs n’avaient pas le droit d’assister a c‘est réunions.
Comme on peux le voir la réalité était bien loin du ‘A bas le corporatisme ‘ de l’article de LO"


Celui que tu cite,le Cde Daniel Vitry,n'était pas simplement membre de LO,il en était un dirigeant et porte parole,et ses"galons"de dirigeant il les avait gagnés en faisant ses preuves sur le terrain,en étant a l'écoute,et en aidant a l'organisation pour la lutte.Je suis allé l'écouter dans une réunion pres de ma ville,il n'y avait pas de sas a l'entrée qui était libre,je ne suis pas cheminot,et j'y ai vu des membres du PCF,des syndicalistes du commerce,de la métallurgie,etc...

Sinon,tu n'as pas répondu a ma question:"comment les travailleurs de la SNECMA étaient surnommés,et pourquoi?",si tu n'as pas connu cette lutte ou si tu ne t'y es pas interressé,dis le.
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Message  Duzgun Mar 9 Oct - 20:10

Auber 93 a écrit: J'étais moi aussi présent pendant cette gréve des cheminots, et j' affirme que lorsque tu dit que les militants de LO avaient sur terrain un discours différent de ce que on pouvait lire dans leur journal, tu raconte n'importe quoi. J'ai fait cette gréve (21 jours pour moi) durant tout ce temps, les militants de LO que j'ai pu rencontrer disaient qu'il fallait renforcer la gréve à la SNCF et l'étendre à d'autres secteurs. C'est le seul discours que j'ai entendu venant d'eux durant ces trois semaines.
Le problème, c'est malheureusement le décalage entre le discours et les actes...

Auber 93 a écrit: En ce qui concerne les travailleurs d'autres secteurs que Lo auraient empèché de parler, comme cela ce limite à UNE personne, un postier militant à Révolution Internationale, l'utilisation du singulier aurait été correcte grammaticalement Very Happy
Poutou n'est pas postier ni militant à RI! Embarassed
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Message  Vals Mar 9 Oct - 21:19

Duzgun a écrit:
Auber 93 a écrit: J'étais moi aussi présent pendant cette gréve des cheminots, et j' affirme que lorsque tu dit que les militants de LO avaient sur terrain un discours différent de ce que on pouvait lire dans leur journal, tu raconte n'importe quoi. J'ai fait cette gréve (21 jours pour moi) durant tout ce temps, les militants de LO que j'ai pu rencontrer disaient qu'il fallait renforcer la gréve à la SNCF et l'étendre à d'autres secteurs. C'est le seul discours que j'ai entendu venant d'eux durant ces trois semaines.
Le problème, c'est malheureusement le décalage entre le discours et les actes...

Auber 93 a écrit: En ce qui concerne les travailleurs d'autres secteurs que Lo auraient empèché de parler, comme cela ce limite à UNE personne, un postier militant à Révolution Internationale, l'utilisation du singulier aurait été correcte grammaticalement Very Happy
Poutou n'est pas postier ni militant à RI! Embarassed

Pour répondre dans le cadre de ce sujet et plus précisemment à notre historien brillant, Duzgun, Poutou était, à l'époque de référence (grève SNCF de 86).........militant à Lutte ouvrière..... Laughing Laughing Laughing
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Message  Duzgun Mar 9 Oct - 21:25

Vals a écrit:Pour répondre dans le cadre de ce sujet et plus précisemment à notre historien brillant, Duzgun, Poutou était, à l'époque de référence (grève SNCF de 86).........militant à Lutte ouvrière..... Laughing Laughing Laughing
Certes, et le sujet de cette discussion est ... La politique de LO/CGT à PSA Aulnay.

Donc revenons en au sujet.
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Message  Vals Mar 9 Oct - 21:27

Mais qui donc a sorti cette stupidité pour sortir du sujet et accréditer de grotesques fables ?

Poutou n'est pas postier ni militant à RI! .
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Message  gérard menvussa Mar 9 Oct - 21:59

a l'époque ou il était encore militant à lo, ça n'aurait posé aucun probléme qu'il prenne la parole !
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