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Message  nico37 Dim 1 Avr - 11:49

Marine Le Pen fustige le "fondamentalisme islamique" et le Qatar sur une radio israélienne

La candidate d'extrême-droite à la présidentielle française Marine Le Pen a dénoncé mercredi sur une radio israélienne le "fondamentalisme islamique" et l'influence du Qatar, après l'attentat anti-juif qui a fait quatre morts à Toulouse (France).

La candidate d'extrême-droite à la présidentielle française Marine Le Pen a dénoncé mercredi sur une radio israélienne le "fondamentalisme islamique" et l'influence du Qatar, après l'attentat anti-juif qui a fait quatre morts à Toulouse (France).

"La découverte du tueur ne fait que confirmer ce que je dénonce depuis des années: à savoir le développement d'un fondamentalisme islamique dans notre pays qui est sous-estimé par les pouvoirs publics", a affirmé Mme Le Pen en direct sur la radio privée "90 FM" de Tel Aviv.

"Des quartiers entiers dans les banlieues sont sous l'emprise des fondamentalistes, des armes se baladent et des financements étrangers interviennent", a ajouté la dirigeante du Front National lors d'une émission en français de cette radio.

"J'ai déjà mis en cause le comportement du Qatar dont nous savons qu'il a aidé les jihadistes en Libye et qu'il investit massivement dans les banlieues françaises avec des arrières-pensées qui m'inquiètent énormément", a également affirmé Mme Le Pen.

"Il y a une influence très forte de pays étrangers qui souhaitent le développement du fondamentalisme musulman et je m'étonne très fortement des liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy (le président français) et l'émir du Qatar que l'on a laissé investir 50 millions d'euros dans les banlieues françaises", a-t-elle poursuivi.

Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé que Mohamed Merah, 23 ans, Français d'origine algérienne et délinquant de droit commun multirécidiviste, qui a fait deux séjours en Afghanistan et au Pakistan, était le principal suspect de la tuerie lundi devant une école à Toulouse.

Il est également l'auteur présumé de l'assassinat de trois militaires français d'origine maghrébine entre le 11 et le 15 mars dans la région de Toulouse. Il projetait de tuer encore en assassinant "deux fonctionnaires de police particulièrement identifiés de l'agglomération" toulousaine et un militaire dès mercredi, a indiqué le procureur.

Le 30 mars de l'an dernier, Marine Le Pen s'était déjà exprimée sur les antennes d'une radio privée israélienne en assurant que le Front national n'était "pas antisémite".

A plusieurs reprises la dirigeante du Front National a fait savoir qu'elle aimerait se rendre en Israël, mais elle y est encore officiellement persona non grata à cause de la notoriété de son père, le chef historique du FN connu pour ses provocations antisémites à répétition.

Le printemps des Identitaires Par Thomas Pitrel, à Paris

Profitant du soleil parisien, le Bloc identitaire appelait, samedi dernier, à un rassemblement « contre le rachat de la France par le Qatar ». L'occasion, pour un parti politique classé à l'extrême-droite et à la réputation sulfureuse, d'essayer de montrer un nouveau visage un peu plus peace and love tout en affirmant son opposition aux méchants islamistes qui menacent la France, le sabre entre les dents. Et l'occasion pour nous d'essayer de comprendre qui sont ces gens.

La place de l'Opéra est un bon spot pour observer la transformation de Paris à l'arrivée du Printemps. Les geeks entrent en t-shirt dans l'Apple Store pour essayer l'iPad 3, les amatrices de shopping ont ressorti les petites robes légères et les grosses lunettes de soleil, les touristes ont retrouvé la « terrasse » des bus à étage. Alors que sur les marches de Garnier, une petite fanfare termine son récital, Pierre Larty change les piles de son porte-voix sur le terre-plein d'en face. T-shirt bleu col en V, bermuda noir du Berliner Fussball Club Dynamo (l'ancien club de la Stasi), Adidas « Paris SG » aux pieds, il pourrait sortir d'un camping de la côte atlantique que ça ne choquerait personne.

Le « Seigneur Turban »

« Je vais vous raconter l'histoire d'une petite fermière qui avait la plus belle ferme du comté », entame Pierre, du Projet Apache (les jeunes identitaires parisiens) devant une petite centaine de personnes. Le conte dure cinq bonnes minutes mais en voici un résumé : la petite fermière se fait voler sa ferme par le « Seigneur Turban », qui finit par tout lui prendre et la réduire à l'état de misérable esclave. Sur la banderole que tiennent les deux acolytes de l'orateur, le message est moins métaphorique, « Paris ne sera jamais qatari ». Si le Projet Apache et le Bloc Identitaire parisien ont appelé au rassemblement ce samedi 24 mars 2012, c'est en effet pour dénoncer les investissements du petit émirat gonflé aux hydrocarbures dans les fleurons de l'économie française : Louis Vuitton, Total, Vivendi, le Paris Saint-Germain (quelques anciens habitués de la tribune Boulogne font partie du groupe) et une poignée d'établissements de luxe comme l'hôtel d'Evreux, place Vendôme, devant lequel l'évènement devait avoir lieu à l'origine. « La préfecture de Paris nous l'a interdit deux jours avant, on a dû modifier notre communication à la dernière minute, se plaint Pierre Larti. Du coup, c'est une sacrée surprise de voir plusieurs centaines de personnes, c'est courageux. » Un chiffre quelque peu exagéré, surtout si l'on enlève les photographes, les RG ou les curieux, comme ce touriste asiatique qui s'interroge : « what are they doing ? »

Simon Charles, en pleine reprise de Michel Sardou

Ce qu'ils font, peut-être plus que de lutter contre les méchants investisseurs qataris (ou qatariens), ressemble comme deux gouttes d'eau à une tentative de « respectabilisation » du mouvement. Le Bloc Identitaire a été créé en 2003 par Fabrice Robert, ancien dirigeant d'Unité Radicale, un groupe dissout suite à la tentative d'assassinat de Maxime Brunerie, l'un de ses membres, sur Jacques Chirac le 14 juillet 2002. Autant dire qu'ils partent de loin pour présenter un visage clean dans le paysage politique français. C'est sans doute pour cela qu'en cet après-midi ensoleillé, les « anciens » du mouvement sont en retrait et les tribuns ont davantage des gueules de mecs avec qui on pourrait avoir une discussion normale dans un bistro quelconque. Outre Pierre Larty, 22 ans, on trouve au mic' Simon Charles, 29 ans, responsable en gestion, propre sur lui jusque dans ses éléments de langage. Il critique avant toute chose l'instabilité d'un Etat qu'il juge trop jeune, puis seulement évoque l'islam. « Les Russes investissent beaucoup aussi mais ils ne sont pas porteurs d'une idéologie, d'un islamisme comme les Qatars (sic), argumente-t-il. Le Qatar a financé l'ensemble des révolutions du soi-disant printemps arabe, des soi-disant révolutions populaires qui ont toutes abouti à des gouvernements encore pires que les précédents, puisque ce sont tous, comme par hasard, des islamistes au pouvoir. » On peut résumer grossièrement les lignes de fracture entre les différents mouvements d'extrême-droite en opposant ceux qui luttent contre le sionisme à ceux qui luttent contre l'islamisme. Les identitaires ont choisi leur camp.

« Mélenchon a de super propositions »

Pour constater que la route vers la langue de bois est un long chemin de croix, il faut aborder l'actualité, et notamment l'affaire Mohamed Merah. Alors qu'interrogé sur le sujet, Simon Charles élude comme il faut (« ce n'est pas notre rôle de commenter ça, il y a des gens qui ont beaucoup souffert, il faut prendre du recul »), Pierre Larty n'a pas besoin qu'on évoque l'affaire pour s'enflammer : « Quand les entreprises françaises sont rachetées par des Qataris, c'est la porte ouverte à la culture islamique qui n'est pas la notre. On l'a encore vu cette semaine à Toulouse, où des enfants et des militaires ont été tués. Oui, il était isolé, n'empêche qu'il se battait pour l'islam. C'est pas notre culture. C'est pas ce que veulent les minorités françaises : les juifs, les enfants, les militaires,... » Et d'après les identitaires rencontrés, ces « minorités » ne sont aucunement représentées par les présidentiables de 2012. Le Bloc, devenu un parti politique en 2009, a d'abord voulu présenter son propre candidat en la personne d'Arnaud Gouillon, 26 ans, président de l'ONG pro-serbe Solidarité Kosovo et première étape vers une image plus décontractée. Une candidature avortée avant même le début de la chasse aux parrainages. Plutôt que d'appeler à voter pour Marine Le Pen, le parti a alors organisé une consultation auprès de ses membres (un peu plus d'un millier dans le pays, selon eux), qui ont décidé de ne pas donner de consigne à plus de 75%.

On ne va pas vous mentir, on n'a pas non plus compris où ils voulaient en venir avec cette affiche

Histoire de brouiller un peu plus les pistes, les deux interlocuteurs du jour n'évoquent jamais Marine au moment de parler présidentielle. « Ça peut être aussi François Bayrou », sourit Simon, alors que son pote du Projet Apache fait carrément dans le contrepied : « Monsieur Mélenchon a quand même de super propositions économiques et sociales, il faut être franc. Mais il faut qu'il arrête avec ses délires. Il déteste les Français de souche. Marine Le Pen, elle fait ce qu'elle veut. Je ne la connais pas, je ne voterai pas pour elle. Moi je ne vote pas, de toute façon. » Ce qui sera sans doute le cas de beaucoup de ses collègues, apparemment pas convaincus par le « nouveau visage » du FN. Mais le Bloc Identitaire n'a pas non plus envie d'être assimilé aux autres groupes d'extrême-droite. « Ce n'est organisé que par le Projet Apache et le Bloc Identitaire, les autres sont venus à titre individuel, s'inquiète un membre de l'organisation. Je vous ai vu interviewer les gens du GUD... »

Michel Sardou et les anarchos royalistes

Effectivement, dans un coin, on repère assez facilement les membres du Groupe Union Défense, organisation étudiante créée en réaction à la « gauchisation » des campus à la fin des années 60. Les « gudards » ont gardé un style plus reconnaissable, fait de cheveux courts et de cuirs ou de bombers. Au milieu de cette petite troupe, Edouard Klein trimballe sa veste Harrington beige au col relevé. Le front haut et les Wayfarer rouges posées sur le nez, il fume sa clope entre le pouce et l'index, tout en attitude. En 2009, il a grandement participé à la refondation d'un GUD disparu depuis une petite dizaine d'années, mais n'est pas non plus disposé à associer son mouvement au Bloc Identitaire. « Je ne suis pas venu en tant que porte-parole du GUD, je suis venu à titre personnel, coupe-t-il immédiatement. Si vous voulez qu'on parle, il y a les élections à Assas, le 28 mars, nous nous présentons pour la première fois depuis notre retour. » Le petit milieu des organisations parisiennes d'extrême-droite (même si la plupart refusent qu'on leur accole ce terme) demanderait plus d'un article pour être appréhendé, se dit-on en se retrouvant en possession du dernier numéro de Lys Noir, le « samizdat des cellules solidaires anarchos royalistes ».

Les discours se terminent. Lorsque Simon Charles conclut le sien sur une citation de Michel Sardou (« Ils ont le pétrole mais c'est tout »), les rires sont un peu gênés, alors on passe vite au bouquet final. Derrière la banderole, une petite dizaine de fumigènes bleu, blanc et rouge sont allumés en même temps, pendant que les drapeaux français et parisiens claquent au vent. Les derniers chants résonnent, les derniers flashs crépitent et on remballe, une petite heure après le début du rassemblement. Au moment du départ, une jeune fille printanière s'approche et sourit : « Bonjour, je suis la responsable des relations presse du Bloc Identitaire, je peux prendre votre adresse mail ? » Décidément, les choses changent.

P.S. : Comme le rassemblement était terminé et que nous avions autre chose à faire de notre samedi après-midi (comme prendre l'apéro et regarder les filles dans un quelconque espace vert), nous n'avons pas assisté aux échauffourées qui ont semble-t-il eu lieu quelques minutes plus tard. La dépêche AFP sur le sujet parle de quelques badauds, les identitaires affirment qu'ils ont été attaqués par « une cinquantaine de militants d’extrême gauche armés et casqués ». Le site Novopress, « agence de presse » créée par... le fondateur du Bloc Identitaire, a appelé le journaliste de l'AFP pour « débattre » du sujet. L'enregistrement est là : http://fr.novopress.info/110343/attaque-dune-manifestation-par-lextreme-gauche-desinformation-flagrante-dun-journaliste-de-lafp-audio/ De nôtre côté, on a essayé de joindre les commissariats du 2e arrondissement puis du 9e arrondissement pour avoir la version policière, et à force de se faire trimballer et raccrocher au nez, on s'est rendu compte qu'on s'en foutait un peu.

nico37

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Front national - Page 23 Empty Le FN à la sauce Marine

Message  CCR Mer 4 Avr - 18:34

Romain Lamel

Source: Courant Communiste Révolutionnaire du NPA

Marine Le Pen emboîte le pas de son père sur la plupart des sujets : elle est aussi raciste et xénophobe que son papa… Mais dans sa version « newlook », le FN version Marine sait aussi user d’une certaine démagogie en direction du monde du travail. Mais que proposent les frontistes, exactement, en termes de fiscalité, de logement ou de santé pour les classes populaires ?


Depuis quelques années, on disait le Front National transformé, « dédiabolisé » pour utiliser l’expression la plus fréquemment utilisée par les journalistes. Loin d’un quelconque changement idéologique profond, le parti de la famille Le Pen gommait les aspects les plus polémiques d’une extrême-droite française nostalgique de l’Empire colonial et obsédée par Vichy pour se repositionner en variante de pouvoir possible face à la droite ou en association avec des secteurs de la droite traditionnelle en cas d’aggravation de la crise, avec toujours pour objectif de devenir le rempart de l’ordre derrière lequel une bourgeoisie aux abois pourrait venir s’abriter [1]. En temps de crise économique, pour qu’un parti d’extrême-droite maintienne son audience, il se retrouve à appliquer la maxime du roman de Lampedusa, Le Guépard : « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ».

Le naturel chassé, il n’aura fallu attendre que les événements de Toulouse pour que le bon vieux discours du FN revienne au galop : « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés ? » a déclaré la candidate frontiste, oubliant sans doute que celui-ci est né en France et qu’il était tout aussi français qu’Anders Behring Breivik était norvégiencela n’étant aucunement un gage d’intelligence et de tolérance. Si la xénophobie n’est plus l’axe principal de campagne du Front National, il demeure une part intégrante de son discours.

Nous ne reviendrons pas dans cet article sur les envolées xénophobes récurrentes de ce parti mais essaierons de comprendre l’évolution de son discours économique et social. Quand le père se revendiquait de Reagan et Thatcher, la fille en appelle désormais à l’interventionnisme de l’Etat. Qu’est-ce que cet interventionnisme change pour les classes populaires ?

Retraite à 60 ans et suppression de l’ISF ?

Bien que le FN se soit opposé au mouvement contre la réforme des retraites à l’automne 2010, qualifiant même les grévistes des raffineries de « terroristes », Marine Le Pen propose le retour « progressif » à l’âge légal à 60 ans à taux plein avec 40 annuités de cotisation, sans indiquer toutefois le rythme de cette « progressivité », ni les objectifs de financement. Cette proposition est intermédiaire entre celle du Front de Gauche, le retour immédiat à la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation et celle du Parti Socialiste, le retour à la retraite à 60 ans avec 41,5 annuités de cotisation. Le FN serait-il un nouveau parti à la gauche du PS ?

Si l’on passe cette mesure symbolique quelque peu imprécise, on découvre que le programme du Front National s’avère dans la droite ligne de la rhétorique néo-libérale qui définit sa doctrine économique depuis sa création au début des années 1970. Ainsi, le FN souhaite défendre les petites entreprises et les artisans étranglés par les charges et les procédures administratives, l’apprentissage à 14 ans, le durcissement des sanctions envers les chômeurs. Sa réforme fiscale révèle sa condition de serviteur des plus riches, encore plus zélé que Nicolas Sarkozy lui-même. Le FN souhaite supprimer l’ISF que Nicolas Sarkozy s’était contenté de réduire. Comme Sarkozy d’ailleurs, la candidate du FN préconise d’augmenter l’impôt le plus injuste socialement, la TVA, de 3 % sur les biens importés. Cette perte de pouvoir d’achat serait, comme pour Sarkozy, financée par un autre cadeau aux entreprises : l’Etat volerait une partie du salaire différé des travailleurs, les cotisations sociales patronales qui servent à payer la Sécurité Sociale et les assurances chômage des travailleurs ; dans le même temps, ce serait l’Etat qui augmenterait de 200 euros net les salaires inférieurs à 1,4 fois le SMIC. Ainsi, le patronat se verrait doublement gagnant : d’un côté par une exonération d’impôts, de l’autre car il ne serait même plus sollicité pour l’augmentation des salaires [2] .

Les fraudeurs, voilà l’ennemi !

Les propositions de Marine Le Pen concernant le logement sont tout aussi nocives pour la population laborieuse. Ce ne sont pas les propriétaires que vise Marine Le Pen mais les locataires, ceux « de mauvaise foi » qui ne « payent pas leurs loyers » ou qui « effectuent des dégradations » dans les logements sociaux qu’ils occupent. Native de Neuilly-sur-Seine, vivant dans un château sur les hauteurs de Saint-Cloud, Marine Le Pen ne propose pas de s’engager dans un renforcement des sanctions contre les communes ne respectant pas la loi SRU imposant 20 % de logements sociaux. Elle propose d’adapter la loi « aux possibilités concrètes de chaque commune » [3] . Un élu UMP de la banlieue parisienne ou lyonnaise ne saurait lieux dire…

Lorsque l’on aborde la question du déficit de la Sécurité Sociale, le FN montre encore une fois ouvertement quel est son maître. Pour le FN, ce ne sont les profits des multinationales pharmaceutiques ou les cadeaux faits aux patrons en termes de dégrèvements ou baisse de « charges » qui sont en cause, mais les « fraudeurs ». Ainsi, la candidate du Front National voudrait instituer un « secrétariat d’Etat à la lutte contre la fraude », créer une carte vitale biométrique sécurisée, imposer aux collectivités locales de transmettre toutes leurs informations, croiser systématiquement les fichiers sociaux et fiscaux, mettre en place un dossier médical personnalisé, etc. [4] . La poursuite de la traque des assurés sociaux pour rogner sur les remboursements aurait donc de beaux jours devant elle avec Marine Le Pen.

Par le biais d’un héritage, la démagogie du FN s’est rajeunie, féminisée, modernisée mais elle n’a rien perdu de son venin. Le FN reste l’allié indéfectible des classes dominantes et l’ennemi des classes populaires. Un vieux révolutionnaire russe expliquait qu’en temps de crise, le pouvoir politique ne peut se maintenir longtemps au sommet : telle une bille au sommet d’une pyramide, il doit infailliblement tomber à gauche ou à droite. Avec Le Pen, la bourgeoisie a sa solution toute trouvée pour que, si besoin est, la bille dévale la pyramide sur son versant droit, celui du maintien de l’ordre social à grands coups de « talons de fer » ; à nous, révolutionnaires, de construire au plus vite, la voie pour que la bille descende du côté gauche, celui d’une société émancipée sans exploitation, ni autre forme de domination.

12/04/02


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[1] Voir CCR, « La permanence de la crise sociale de cet automne sur la scène politique française. Donner une traduction révolutionnaire au malaise ouvrier et populaire », 05/05/11,

[2] Voir « Le FN : l’économie et le social », Médiapart, 13/02/12,

[3] Voir « Le FN et le logement », Médiapart, 13/02/12,

[4] Voir « Le FN, la santé, la recherche et ‘la fraude’ », Médiapart, 13/02/12,


CCR

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Message  nico37 Jeu 5 Avr - 23:45

Paul Lamoitier : « Marine Le Pen m'a sacrifié sur l'autel de sa méconnaissance » 01.04, HUBERT FÉRET

Paul Lamoitier se dit aujourd'hui «heureux et soulagé» d'avoir quitté le FN.

| ENTRETIEN |

La révélation de ce qu'il serait le plus gros fournisseur des bouchers hallal du Nord - Pas-de-Calais lui a valu le titre de « boucher du FN ». Mais surtout les foudres d'un parti dont il a finalement choisi de démissionner fin février, alors qu'il en détenait la carte depuis plus de trente ans, fidèle parmi les fidèles de Jean-Marie Le Pen. Le Cambrésien Paul Lamoitier, qui siège désormais au conseil régional sur le banc des non inscrits, livre sa vérité sur cette affaire. Et règle ses comptes avec une Marine Le Pen dont il fustige « une vision étriquée » de la politique, et la gestion « approximative » d'un appareil frontiste devenu, selon lui, de plus en plus « clanique » et « pyramidal », où la parole a été « confisquée »...


Une petite intoxication alimentaire lui a donné ce teint blafard. Mais à 76 ans, Paul Lamoitier dit ni plus ni moins « revivre » depuis qu'il a déchiré sa carte de militant du FN. Car bien avant qu'un plateau de fruits de mer ne lui file de l'urticaire, ce sont bel et bien ses relations avec Marine Le Pen et l'un de ses bras droits, qui ont mis l'estomac du doyen du conseil régional du Nord - Pas-de-Calais à rude épreuve. Et sa démission du parti frontiste, survenue le 29 février dernier, a la saveur d'une résurrection. Doublée d'une sorte de rédemption : « J'ai perdu trente ans de ma vie à coller et tracter pour un parti dont je me suis progressivement senti de plus en plus éloigné des thèses qu'il développait , assure-t-il. Mais aujourd'hui, je suis soulagé et heureux ! »
« T'as rien compris. T'es qu'un con ! »

Trente ans pour en prendre conscience ? « Non, mais tant que Jean-Marie Le Pen était là, c'était autre chose. Je suis d'ailleurs entré au Front à cause de lui. C'est quand même un sacré tribun ! » Et Paul Lamoitier un sacré bon client, à qui l'on propose finalement de prendre du galon. « C'est comme ça que je me suis retrouvé candidat aux Régionales », raconte-t-il. Et qu'une fois élu, propulsé à la tribune, pour être le doyen de l'assemblée, protocolairement désigné pour animer la séance de mise en place du nouveau conseil.

« Le parti m'avait donné un discours, mais un cadre de la Région, qui l'a vu, m'a expliqué qu'il valait mieux atténuer un peu le propos, sans quoi la séance serait sans cesse interrompue. J'ai donc soumis une autre proposition à Marine Le Pen, mais un cadre du parti est entré dans une furie pas possible. "T'as rien compris ! Faut attaquer ! T'es qu'un con !", hurlait-il ». Paul Lamoitier ne cédera pas et lira un texte assez consensuel, « chaleureusement applaudi », se félicite-t-il. « Mais il m'a refait le même coup aux cantonales , reprend celui qui battait un an plus tard pavillon FN dans le canton de Cambrai-Est (il récoltera 18,82 % des suffrages au 1er tour. J'avais préparé un bulletin sur lequel j'avais noté "Je suis un modéré". Quand il a vu ça, le même cadre du parti est sorti de ses gonds. Et il a recommencé avec ses "T'es un con" et "Faut attaquer !" Mais je me suis fâché aussi et il l'a fermée ! » C'est bien entendu quand éclate la polémique née du fait qu'il serait le plus gros fournisseur de viande hallal au nord de Paris que le torchon brûle entre Paul Lamoitier et ses camarades du FN. « Ça a été l'horreur !, admet le conseiller régional. Non pas le fait que ce soit vrai, mais le fait que je m'en défende, que j'en sois fier ! Ils n'ont pas compris. » Celui qui est effectivement le principal fournisseur de volaille pour quelque dix-huit boucheries hallal de la région (« Je ne suis ni propriétaire d'un abattoir, ni grossiste ni boucher, je suis agent commercial. Et je fournis cent tonnes de volaille hallal par an à mes clients ! », précise-t-il), dont la plus grande de France, implantée à Carvin, indique d'ailleurs avoir attiré l'attention de Marine Le Pen à ce sujet à l'aube de la campagne présidentielle, « pour lui demander d'arrêter de tirer à boulets rouges sur ce qui est un marché très juteux »...
« Mes clients arabes savaient tous que j'étais au FN ! »

Paul Lamoitier extirpe de son dossier bleu, renfermant « tout ce que j'ai contre le FN », un courrier adressé à la présidente du Front national et à Louis Aliot, en date du 1er février 2012.

Alors que débute la campagne présidentielle, et que Paul Lamoitier estime que celle qui est encore à ce moment-là sa championne a opté pour une mauvaise stratégie, il y explique que le hallal pèse 16 % de parts dans le marché alimentaire mondial, 635 milliards de dollars, 20 millions de consommateurs potentiels et 40 % de progression dans le marché des plats cuisinés dans les grandes et moyennes surfaces. Que 900 000 tonnes de viande hallal sont produites chaque année en France... « Je lui expliquais que le hallal, c'est une économie non négligeable, et que le marché donne du travail à la France et aux Français : éleveurs, abattoirs, grossistes, grande distribution... Et surtout que le hallal n'est pas la préoccupation majeure des Français, qui s'interrogent davantage sur l'emploi, les revenus, l'avenir de leurs enfants... Je n'ai jamais eu de réponse à ce courrier ! »
« J'en connais même un qui vote Front national »

Moins d'un mois plus tard, alors que Jean-François Copé, secrétaire national de l'UMP, tance Marine Le Pen sur ses amitiés « avec un grossiste en viande hallal », l'invitant à regarder « un peu ce qui se passe chez elle avant de donner des leçons aux autres », Paul Lamoitier démissionne du FN. Réaction laconique d'une figure de proue du FN dans la presse : « Paul Lamoitier n'est plus sur la ligne du front. Il prend des positions en faveur du hallal. Son départ est souhaité. » Paul Lamoitier estime, lui, que Marine Le Pen l'a « sacrifié sur l'autel de sa méconnaissance ». Et de poursuivre : « Le hallal, elle n'en a rien à faire ! D'ailleurs, curieusement, la viande casher ne semble pas la gêner, alors que l'abattage est le même que pour le hallal, et que seules les parties avants de la bête sont utilisées, le reste repartant dans le circuit normal... Mais non, parce que tout ce qui l'intéresse, c'est de pouvoir remettre à table le sujet de l'immigration ! » Alors le Cambrésien a-t-il repris le cours normal de ses activités. La polémique a-t-elle affecté les affaires et ses relations avec les bouchers hallal ? « Bien avant qu'un concurrent n'aille le leur dire, ils savaient tous que j'étais au FN ! Comme ils savaient que j'ai fait l'Algérie. Mais tous m'ont toujours dit que ça n'avait pas d'importance, sachant que, moi, je ne suis pas raciste. Et que je leur faisais surtout gagner de l'argent ! J'en connais même un qui vote Front national... »

nico37

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Message  nico37 Lun 9 Avr - 10:15

http://monde-rural.blog.lemonde.fr/2012/04/08/covoiturage-avec-des-militants-de-haute-loire-pour-un-meeting-de-marine-le-pen
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/Breves/2012/04/07/article_marine-le-pen-en-meeting-a-lyon-en-direc.shtml
http://fr.news.yahoo.com/mélenchon-lidiot-triplement-utile-se-moque-marine-le-150454084.html
http://www.liberation.fr/politiques/01012401138-a-lyon-l-ombre-de-poujade-et-beaucoup-de-fauteuils-vides-pour-marine-le-pen
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/07/marine-le-pen-la-candidate-anti-systeme-contre-le-fascisme-dore_1682247_1471069.html
http://www.lesechos.fr/economie-politique/election-presidentielle-2012/front-national/0201999857101-marine-le-pen-veut-mettre-au-pas-les-marches-financiers-310538.php
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/03/les-petits-patrons-font-bon-accueil-a-marine-le-pen_1679800_1471069.html
http://yahoo.bondyblog.fr/201202230132/«-marine-le-pen-un-mal-necessaire-»

nico37

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Message  nico37 Mer 11 Avr - 1:44

Sondage : Front de Gauche et Front National leaders sur la sodomie

Les électeurs de droite et du centre ont une vie sexuelle "plus stable" et "moins intense" que ceux de gauche ou ceux votant pour les extrêmes, selon un sondage Ifop pour le magazine Hot Vidéo (*).
Les électeurs de l'extrême droite sont ceux qui font le plus l'amour

Les électeurs de François Bayrou sont ceux qui ont le moins de rapports sexuels : 5,9 par mois en moyenne. Viennent ensuite les partisans de Nicolas Sarkozy, avec 6,7 rapports sexuels par mois.

Les sympathisants du PS ont, en moyenne, 7,6 rapports sexuels par mois, ceux de l'extrême gauche 7,7. La vie sexuelle la plus intense serait celle... des électeurs de l'extrême droite, avec 8 rapports sexuels par mois.
Les électeurs de l'UMP sont ceux qui ont le moins de partenaires

Les sympathisants de l'UMP ont, en moyenne, 7 partenaires dans leur vie, contre 9 pour les sympathisants de gauche.

C'est d'ailleurs chez les électeurs de Nicolas Sarkozy que l'on trouve le plus grand nombre de personnes à n'avoir eu qu'un seul partenaire dans leur vie : 23%, contre 18% pour l'ensemble de la population.
Les électeurs de Mélenchon et de Marine Le Pen sont les moins satisfaits sexuellement

Le sentiment "d'insatisfaction sexuelle" est plus important chez les Français votant pour des candidats de partis protestataires : 35% chez ceux de Jean-Luc Mélenchon et 31% chez ceux de Marine Le Pen.

A contrario, seuls 22% des électeurs de François Hollande et 23% des partisans de Nicolas Sarkozy se disent insatisfaits sur le plan sexuel.
Fellation, sodomie, échangisme et infidélité plus fréquents à gauche qu'à droite

La fellation est une pratique plus répandue chez les femmes de gauche et d'extrême gauche (elles sont respectivement 81% et 92% à l'avoir déjà pratiquée) que chez celles de droite (69%). De même, 48% des sympathisants du PS ont déjà essayé la sodomie, contre 43% à l'UMP et au Modem.

A noter : 55 % des partisans du Front National l'ont déjà pratiquée et 57% de ceux du Front de Gauche.

Les électeurs socialistes sont plus nombreux à déclarer avoir vécu une "expérience échangiste" (6% et même 9% au Front de gauche) que ceux de droite (4%).

Enfin, c'est aussi à gauche que l'infidélité est la plus répandue : 35 % des électeurs de Hollande ont déjà eu une aventure extraconjugale, contre 29% chez les sarkozystes et 27% chez les électeurs du centre.

(*) Sondage réalisé par internet du 24 février au 1er mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.411 personnes âgées de 18 ans et plus.

nico37

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Message  nico37 Mer 11 Avr - 23:37

Marine Le Pen pourrait arriver en tête chez les jeunes | 09.04 Thomas Wieder

Marine Le Pen pourrait arriver en tête chez les 18-24 ans ; 26 % d'entre eux seraient prêts à voter pour elle au premier tour de la présidentielle, selon une étude de l'institut CSA fondée sur un cumul de trois vagues successives d'intentions de vote réalisées du 12 au 28 mars.

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Selon CSA, Mme Le Pen devancerait d'un point François Hollande sur ce segment de l'électorat. Sur 100 électeurs âgés de 18 à 24 ans, le candidat PS obtiendrait aujourd'hui 25 % des voix, le président sortant Nicolas Sarkozy 17 %, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) 16 % et François Bayrou (MoDem) 11%.

Au cours des derniers mois, la candidate du Front national (FN) est celle qui a enregistré la plus forte progression auprès des 18-24 ans. Au quatrième trimestre 2011, ils étaient 13 % à se dire prêts à voter pour elle, selon CSA. Au sein de cet électorat, elle a gagné 13 points en quelques mois.

Une hausse d'autant plus remarquable que, dans le même temps, les intentions de vote en faveur de la candidate du parti frontiste ont légèrement reculé dans l'ensemble de l'électorat, tous âges confondus, passant de 16 % à 15 % entre le quatrième trimestre 2011 et mars 2012.

Parmi les candidats, MmeLePen n'est pas la seule à avoir, ces derniers mois, gagné d'importantes parts de marché auprès des jeunes électeurs. Ce phénomène concerne aussi, bien que dans une moindre ampleur, Jean-Luc Mélenchon. Fin 2011, le candidat du Front de gauche était crédité de 5% des voix parmi les 18-24 ans. Aujourd'hui, il recueillerait 16% dans cette frange de l'électorat.

M. MÉLENCHON PROGRESSE AUSSI AUPRÈS DES 18-24 ANS

Que la proportion des jeunes se disant prêts à voter pour M. Mélenchon ait augmenté ces derniers mois n'a rien d'étonnant, dans la mesure où lui-même a vu ses intentions de vote fortement progresser auprès de l'ensemble de l'électorat pendant cette période.

Mais les chiffres sont éloquents : alors que le candidat du Front de gauche est passé de 5 % à 12 % chez les Français en général, il est passé de 5 % à 16 % chez les 18-24 ans. Au cours de la campagne, l'électorat de M. Mélenchon s'est donc rajeuni, tout comme celui de Mme Le Pen.

Ces évolutions sont contraires à celles que l'on observe chez les deux favoris de la présidentielle. François Hollande, qui fait aujourd'hui quasiment jeu égal avec Mme Le Pen chez les 18-24 ans, était largement en tête dans cette catégorie au quatrième trimestre 2011.

A l'époque, 39 % d'entre eux se disaient prêts à voter pour lui au premier tour. Ils sont aujourd'hui 25 %. Cette baisse de 14 points est deux fois plus importante que celle enregistrée par le candidat PS auprès de l'ensemble de l'électorat, passé de 34 % à 27 % des voix au premier tour entre le quatrième trimestre 2011 et mars 2012, selon CSA.

"DÉCROCHAGE" POUR FRANÇOIS HOLLANDE

Pour Anne Muxel, chercheuse au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et auteure d'Avoir vingt ans en politique (Seuil, 2010), ce recul s'explique: "Au début de sa campagne, M. Hollande a mis, comme jamais aucun candidat à la présidentielle ne l'avait fait avant lui, la jeunesse au cœur de son projet. Depuis, on l'entend moins sur ce thème, d'où le décrochage que l'on observe dans les enquêtes d'opinion."

Ces derniers mois, Nicolas Sarkozy a lui aussi perdu des points chez les plus jeunes. Au quatrième trimestre 2011, 19 % des 18-24 ans se disaient prêts à voter pour lui quand 26 % des Français se déclaraient en sa faveur.

Aujourd'hui, 17 % d'entre eux voteraient pour lui, soit une baisse de deux points sur ce segment de l'électorat qui contraste avec la hausse, de deux points également, enregistrée par M. Sarkozy auprès de l'ensemble des Français entre fin 2011 et mars 2012, selon CSA.

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FORTE BAISSE POUR M. SARKOZY PAR RAPPORT À 2007

Comparés à ceux de 2007, les chiffres de cette année font apparaître plusieurs évolutions. La première est la légère érosion du candidat PS auprès des 18-24 ans: en 2007, 29 % d'entre eux avaient voté Ségolène Royal au premier tour; ils seraient 25 % à choisir M. Hollande aujourd'hui.

La deuxième évolution est la forte baisse de M. Sarkozy : 26% des 18-24 ans avaient voté pour lui il y a cinq ans, ils ne sont plus que 19 % aujourd'hui.

La troisième, enfin, concerne Marine Le Pen : chez les 18-24 ans, elle obtiendrait aujourd'hui 19 points de plus que son père en 2007.

Ces chiffres demandent toutefois confirmation. Comme le rappelle Anne Muxel, "les électeurs les plus jeunes sont aussi les plus indécis, ceux qui se déterminent le plus tard". Cette donnée n'a pas échappé aux candidats, qui veulent séduire la jeunesse dans les derniers jours de campagne.

" Les jeunes sont séduits par le côté antisystème de Marine Le Pen et sa dénonciation des élites " 09.04 Propos recueillis par Abel Mestre

Spécialiste de l'extrême droite et du Front national, docteur en sociologie et chercheur à l'université Paris-Ouest-Nanterre, Sylvain Crépon vient de publier Enquête au cœur du nouveau Front national (Nouveau Monde, 300 p., 19,90 euros). Il a publié en 2006 La Nouvelle Extrême droite : enquête sur les jeunes militants du Front national (L'Harmattan).

Marine Le Pen est très forte chez les jeunes. Comment l'expliquez-vous ?

Il y a clairement un effet "Marine Le Pen", qui tient beaucoup à son image. Il y a une identification à elle, compte tenu de sa vie et de son parcours. Avec un discours: "Tant que c'était le père, on ne pouvait pas aller vers le FN à cause de ses provocations sur l'inégalité des races et de la Shoah. On a vu ce que c'était à l'école et ça nous a traumatisés."

Jean-Marie Le Pen rebutait. Dès que Marine Le Pen a émergé et a entrepris la dédiabolisation, ils se sont dit : "Tout n'est pas bon à jeter. Elle critique son père, elle est jeune, divorcée, n'est pas contre l'avortement, ne dit pas du mal des homos." Marine Le Pen est un nouveau leader qui émerge dans le champ politique. Figure du renouveau et de jeunesse. Au niveau de l'offre politique, c'est quasiment la seule à incarner cela.

Quels thèmes séduisent le plus les jeunes dans le discours de Marine Le Pen ?

Chez les jeunes militants et/ou les sympathisants, ce qui a aussi joué, c'est l'expression d'un certain libéralisme en termes de valeurs morales: le fait qu'elle ne veuille pas - même s'il y a eu la polémique sur les "avortements de confort" - remettre en cause la loi Veil, le fait qu'elle affiche une certaine solidarité - ambiguë certes, parce qu'à connotation xénophobe - avec les homosexuels, etc. Ce sont des éléments qui ont pu rassurer les jeunes. Le "discours républicain" de Marine Le Pen joue beaucoup également.

La défense des valeurs républicaines est, chez les jeunes, une évidence, cela ne souffre aucune contestation. C'est plébiscité. C'est très souvent mis en avant, notamment pour la distinguer de son père. Elle apparaît donc comme le renouveau. Le discours de défense de la laïcité contre "l'islamisme", c'est aussi une évidence pour eux.

Qui sont ces jeunes ?

En général, ils viennent des milieux modestes. Plutôt de la petite classe moyenne du secteur privé qui n'a pas la sécurité de l'emploi. Les employés ou les petits artisans et commerçants. Souvent, les parents votent FN.

La question du niveau de diplôme est également importante. C'est vrai dans l'électorat général - comme le montrent les travaux de la politologue Nonna Mayer - moins on a de diplômes, plus on vote Front national. Mais c'est démultiplié chez les jeunes. Chez les moins de 25 ans, le soutien à Marine Le Pen passe de 10 % pour ceux qui poursuivent leurs études après le bac, à plus de 30 % chez ceux qui les ont arrêtées. C'est accentué par le fait que toute une classe d'âge arrive sur le marché du travail en pleine crise économique et est extrêmement inquiète par rapport à son avenir.

Pourquoi ce phénomène ne touche-t-il pas les autres partis politiques ?

Il y a une certaine défiance vis-à-vis des partis de gouvernement. Dans le contexte de crise, les discours des partis de gouvernement sont extrêmement technocratiques, prudents et se veulent le moins idéologiques possible.

Du coup, ces jeunes les moins diplômés sont séduits par le côté antisystème et de dénonciation des élites. Ce qui compte beaucoup, c'est qu'ils comprennent ce que dit Marine Le Pen. Je l'ai vu notamment chez les jeunes de Hénin-Beaumont [Pas-de-Calais], ils disent que c'est clair, pas jargonneux. Ils ne se sentent pas mis à l'écart.

Enfin, il y a aussi le côté "solidarité ethnique" même si ce n'est pas formulé comme cela. Encore une fois, dans un contexte de crise économique où il n'y a pas de boulot, ils trouvent normal de privilégier "les Français".

La séduction de la jeunesse par le parti d'extrême droite est un phénomène nouveau ?

C'était déjà le cas dans les années 1990. En 1995, Jean-Marie Le Pen avait attiré 17 % des 18-24 ans. Au milieu des années 1990, le parti était déjà très fort chez les jeunes. C'était dû, non pas à la crise économique comme aujourd'hui, mais à un grand pessimisme par rapport à l'avenir et une grande défiance vis-à-vis des partis politiques.

" Marine, c'est plus facile à assumer que son père " | 09.04 Pascale Krémer

Un élève de 1re, avec des bagues aux dents. Dans l'Aisne, Damien Nicolas, le responsable du Front national jeunesse, 17 ans, a sa carte depuis un an et... des tas de camarades qui pensent comme lui, au lycée Saint-Jean et La Croix de Saint-Quentin. "Une trentaine, au moins, parmi les premières et terminales", assure-t-il.

Nous en retrouvons une poignée devant l'entrée de ce collège-lycée privé de centre-ville. Un bâtiment moderne, propret, comme les jeunes qui nous attendent. D'allure, ils ressemblent à tous les lycéens du moment : les filles portent le cheveu long, le foulard à fleurs et le talon compensé, les gars ont travaillé la mèche qui barre le front ou l'explosion de cheveux gélifiés. Des lycéens souriants, causants, issus des classes moyennes, qui tous voteront "Marine" ou auraient aimé le faire, s'ils en avaient l'âge.

Cette Marine qui a "beaucoup de charme", tout du moins "une belle prestance". Qui "est moins extrémiste". Et, surtout, "donne l'impression de vouloir faire ce qu'elle dit, et pas seulement de vouloir aller à l'Elysée pour une bonne paye". Marine-la-moderne qui sait leur parler sur le Web. Forums de discussion, Facebook, Twitter, application iPhone diffusant ses meetings en direct... "Elle nous rassure sur l'avenir, elle veut faire des choses pour nous", explique Marion dont le père, fonctionnaire, pense comme elle, à moins que ce ne soit l'inverse.

PEUR ET EXASPÉRATION

"Elle veut orienter dès 14 ans vers des métiers manuels ceux qui n'aiment plus trop l'école, et perturbent la classe. Elle va aussi rendre sa monnaie à la France, et arrêter de donner de l'argent à la Grèce, et les salaires jusqu'à 1 500 euros vont augmenter de 200 euros..." Camille, 17 ans, rêve d'entrer dans la police. "Marine, elle diminuera le taux d'immigrés, et c'est bien !", lance l'élève de 1re STG (sciences et technologies de la gestion). Il y a bientôt plus d'immigrés que de Français ! Nous, on doit faire des études et au final, on laisse le boulot aux immigrés. Quand on va à l'hôpital de Saint-Quentin, les médecins, ils ont tous des noms étrangers."

L'étranger, l'immigré, le musulman concentrent leurs exaspérations et leurs peurs : la viande halal, les cantines d'où l'on retire le porc, le droit de vote des étrangers, les mosquées avec des minarets visibles, comme à Saint-Quentin, le voile, les groupes de rap qui vomissent la France et sa police... Sophie, en 1re littéraire, raconte comment ses parents, aide-soignante et ouvrier, ont basculé de l'UMP au FN. "Parce que l'UMP n'a pas d'effet, ne s'intéresse pas aux vrais problèmes, comme l'immigration. Le FN, lui, est pour l'expulsion des sans-papiers du territoire. Même au lycée, j'en entends qui parlent leur langue, ils ne font pas d'efforts pour s'intégrer ! Sachant qu'on a une histoire catholique, les minarets, ça nous choque, automatiquement. Qu'ils pratiquent leur religion discrètement, sans détruire notre patrimoine !" A Saint-Quentin, toujours des jeunes pour vous "embrouiller" en centre-ville. Question sécurité, seule Marine saura y faire.

La mère d'Antoine, en 1re S, travaille dans une bijouterie à Paris. Dans le métro, le jeune homme se sent "agressé". "On regarde autour de nous, il n'y a que ça, ils sont provocateurs, ils nous poussent, ils nous volent." Et de poursuivre. Chaque fois qu'un emplacement se libère en ville, on construit des HLM qui sont pour "eux". "Ils" ne travaillent pas, "ils" profitent des aides. Avant de conclure, sûr de lui. "Ils sont un peu fainéants. Si on cherche un travail, on trouve." Ici ou là, Damien qui, à 10 ans, préférait un poster de Nicolas Sarkozy à celui d'un footballeur sur la porte de sa chambre, intervient, pondère les propos, tente d'envelopper les colères de formules plus politiques.

Sa mère, animatrice commerciale, et son beau-père, chauffeur routier, étant déjà convaincus, c'est au lycée qu'il prêche la bonne parole de "Marine". Ce qui lui a déjà valu un rappel à l'ordre de la direction, pour lui répéter les valeurs de l'établissement. Chez ses camarades, c'est évident, il y a un "effet Marine". "Quand j'en parlais, en 3e, c'était compliqué. En terminale, je n'ai plus aucun problème." Aux cantonales de mars 2011, rappelle-t-il, le vote FN a atteint près de 40 % dans le centre de Saint-Quentin. "Maintenant, quand je partage un lien sur Facebook, il y a plein de gens qui "like". C'est plus facile d'assumer, avec Marine, elle n'a pas les casseroles de son père."

"TOUS EN DJELLABA"

A l'autre bout de la ville, une autre ambiance, mais une même absence d'inhibition. Le quartier Remicourt, plutôt pavillonnaire, jouxte les barres de la ZUP. Devant le lycée professionnel Colard-Noël, une quinzaine de jeunes fument entre deux cours, assis sur des bancs de pierre qui se font face, au milieu d'une butte herbeuse. Ils sont en BEP ou en bac professionnel restauration, comme le laissent deviner les vestes sombres et les chemises blanches qu'arborent certains. Les filles, moins sobres, jouent du décolleté plongeant et du pantalon moulant. Leur âge ? 15 à 20 ans. Leurs idées pour la présidentielle ? "Le Pen !", répondent-ils dans un cri commun. Avant d'exploser de rire.

Une jeune fille démarre au quart de tour, et ne s'arrête plus. "Sarko, il a fait des promesses mais a tout lâché. Il fait tout augmenter. Faut renvoyer ceux qui n'ont pas de papiers, ils viennent foutre leur gros bordel, comme machin Merah, là. A cause d'eux, on n'a pas de travail. Ils sont contents d'avoir des salaires de misère. Ces putains de bougnoules, ils ont la CMU [couverture-maladie universelle], ils ont tout. Nous, comme on est traités, ça se fait pas! On sait qu'on va travailler dur, on aura des salaires de misère, la vie est chère. On va tous mettre la djellaba, hein !", interpelle-t-elle ses camarades.

Personne ne la contredit. Ses camarades ont l'air ailleurs : "Rien à péter de la politique", disent-ils. De ces gens qui parlent et n'agissent pas, bien payés, et toujours en vacances à l'autre bout du monde. Fabrice, 18 ans, découvre qu'il peut voter le 22 avril. "J'ai une compète, moi, pas le temps." De toute façon, la politique ne changera pas leur vie. "Si le smic augmente, les impôts vont augmenter aussi, ça sert à rien." Sur le banc opposé, deux garçons, qui ont cité François Hollande ("Il dépénalise le cannabis, madame, non ?") ou parlé de voter blanc, osent dire qu'ils n'aiment pas Mme Le Pen. "C'est une raciste." Certains acquiescent. Au milieu de la petite bande, le jeune André, d'origine indienne, se tient coi. Sans toutefois avoir l'air choqué. "Celui-là, on le garde !", rigole l'une des filles, en lui passant les bras autour du cou. "Je suis sa copine, ça n'a rien à voir. Lui, il est né en France, il est français."

nico37

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Message  sylvestre Jeu 12 Avr - 15:13

Rendez-vous Place de la Rotonde (Métro Stalingrad), mardi 17 avril, 19h30.

Pas de Zénith pour le FN !


Le 17 avril Marine Le Pen tiendra son dernier
meeting de campagne au Zenith de Paris (XIXe).
Elle entend ainsi démontrer qu’elle est une
« grande candidate » avec laquelle il faut désormais
compter. Pour cela Marine Le Pen peut aujourd’hui
... s’appuyer sur une entreprise largement réussie dite
de « dédiabolisation » qui a fait sauter presque tous les
cordons sanitaires autour du Front national.
Or cette « dédiabolisation » n’a rien à voir avec une
supposée modération de Marine Le Pen par rapport à
son père. Ses dernières déclarations visant à exploiter
le drame de Toulouse le démontrent (dénonciation des
musulman-e-s, exaltation des politiques ultrasécuritaires,
de la peine de mort, etc.). En fait c’est plutôt
la banalisation du racisme (des propos, des actes et
des politiques) qui s’est considérablement développée.
Non le FN n’a pas changé !
Parce que les mesures répressives (renforcement de
la police, de la justice, de l’armée) qu’il propose dès à
présent annoncent déjà le projet d’un régime encore
plus policier et totalitaire.
Parce qu’en proposant de dérembourser l’interruption
volontaire de grossesse (IVG) et en créant un salaire
maternel, il privera environ 90 % des femmes de ce
droit et contribuera à les renvoyer au foyer. En cela le
FN est un des pires ennemis des femmes.
Parce qu’en disant que « l’impôt doit rester aussi faible
que possible », en refusant de baisser le plus injuste
d’entre eux (TVA) et d’augmenter ceux des plus riches,
tout en baissant les cotisations sociales des patrons,
il ne fait que défendre ces derniers. Mais aussi parce
qu’en annonçant un contrôle renforcé des syndicats
en vue de les dissoudre (cf. discours de Marine Le
Pen au meeting FN de Nice il y a quelques jours) tout
en condamnant les mouvements de grève, il montre
qu’il est un des pires ennemis des travailleurs-ses et
de leurs organisations.
Parce qu’en voulant imposer obéissance, hiérarchie,
sélection et la fin de la liberté pédagogique dans l’école
publique tout en défendant le chèque éducation dans
le privé, il montre qu’il est un des pires ennemis des
jeunes et des enseignant-e-s, de même qu’il veut
casser tous les services publics.
Parce qu’en dépit de tous ses efforts de « dédiabolisation
», le FN n’ a pas changé sur le fond.
Au-delà du FN, nous dénonçons le gouvernement et
une droite qui impulsent au plus haut niveau de l’état
des campagnes xénophobes et sécuritaires, mais aussi
ferment les yeux face aux violences d’extrême droite
et répriment les antifascistes.
Le FN, un des pires ennemis
des femmes, des travailleurs-ses,
des jeunes et des immigré-e-s
Le FN compte bien sur les prochaines élections, présidentielles
et surtout législatives, pour obtenir des élus et
une dotation financière de l’état pour les 5 ans à venir,
renouer avec une stratégie d’implantation. Sur cette
base, le FN pourrait reconstruire une base militante,
un parti enraciné qui lui permette d’exprimer publiquement
son racisme, son sexisme, son homophobie,
son nationalisme blanc, son antisyndicalisme, etc.
Pour toutes ces raisons les organisations
signataires appellent à une manifestation
contre la tenue du meeting du FN au Zenith.

Premiers signataires : Action Antifasciste Paris banlieue, Alternative Libertaire, Fédération Anarchiste, Nouveau
Parti Anticapitaliste, Sud Culture Solidaires.
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Message  dug et klin Jeu 12 Avr - 16:10

Un éxemple type d'action gauchiste stupide.Ce meeting aura lieu,quelques centaines(je suis optimiste)de militant(e)s seront maintenues a l'écart par un copieux cordon de CRS,et cela amplifiera la pub médiatique,et permettera au FN de se présenter en martire de la démocratie.......qui lui.....bien qu'en en ayant la force.....n'empecherait jamais.....un autre Parti de s'exprimer.

Décidément,la Ligue n'a pas changée depuis l'affrontement avec ordre nouvea a la Mutualité dans les année 70,le NPA aurait il envie de récidiver et de se faire interdire?
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Message  sylvestre Jeu 12 Avr - 16:56

On croit rêver ! Le FN recevrait de la publicité parce que nous nous y opposerions ? Où as-tu été les derniers six mois ? Marine Le Pen fait tranquillement la couverture des grands magazines et a sa place chaude à la télévision et il faudrait rester là sans rien dire ?

Quant au souvenir de 1973, là encore, c'est surtout prendre prétexte d'erreurs du passé pour rester à ne rien faire. Regardons plutôt du côté de la Grande-Bretagne ou de l'Allemagne, ou bien souvenons-nous de mobilisations plus récentes que 1973 en France et il est clair qu'il est possible de mobiliser massivement contre les fascistes, sans substitutionnisme et sans faiblesse.
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Message  nico37 Jeu 12 Avr - 20:12

Au FN, la question sociale se résume-t-elle à la préférence nationale ? SylvainCrepon (Express Yourself), publié le 05/04

"Si elle était idéologiquement conséquente, Nathalie Pigeot se flatterait au contraire que le FN puisse être la "voix du peuple", selon un slogan cher à sa présidente. Pourquoi donc ce malaise et cette dénonciation devant tant d'évidences sociologiques ? ", s'interroge Sylvain Crépon.

Nathalie Pigeot, la présidente du Front national de la jeunesse, a diffusé un communiqué de presse dénonçant certains propos tenus par le sociologue Sylvain Crépon dans le cadre d'une interview accordée à L'Express. Il lui répond.

Nathalie Pigeot, la présidente du Front national de la jeunesse, vient de diffuser un communiqué de presse dénonçant certains de mes propos tenus dans le cadre d'une interview accordée à L'Express et recueillie par le journaliste Yann Duvert.

Dans ce communiqué, Nathalie Pigeot s'indigne d'une phrase dans laquelle j'indique que "ce sont les jeunes qui ont le moins d'instruction qui se tournent vers le Front national". Et sans doute également d'une autre où je précise: "Moins on est éduqué, plus on vote FN".

La présidente du FNJ me reproche ainsi de défendre une "élite" ou une "caste protégée", ou du moins de faire le jeu "des candidats du système" en "faisant passer le vote Front national pour un vote sans réflexion". Et de prétendre ensuite que mes propos seraient dénués de tout "fondement scientifique" ou "politique".

La réaction de Nathalie Pigeot s'avère pour le moins maladroitement idéologique. Depuis les années 1990, toutes les enquêtes ont mis en avant que le vote frontiste est structuré par deux invariants: c'est un vote majoritairement masculin et il attire proportionnellement (je souligne à dessein) les électeurs les moins diplômés. Un sondage (parmi des dizaines d'autres) TNS-Sofres pour i>Télé et le Nouvel Observateur montrait en novembre 2011 que 34% des non-diplômés avaient l'intention de voter pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, contre 24% pour Nicolas Sarkozy et 25% pour François Hollande.

Déni de réalité et théories du complot

Les enquêtes du CEVIPOF ont établi quant à elles que de 1988 à 2002 le vote lepéniste doublait selon que l'on était titulaire ou non du Bac, et qu'en 2007 il triplait sur la base de ce même critère (voir sur ce point les éclairantes analyses de Nonna Mayer: De Jean-Marie à Marine Le Pen: l'électorat du Front national a-t-il changé?, et (sous la dir.) de Pascal Delwit, Mutations de l'extrême droite française.).

Une dimension qui s'accroît tout particulièrement chez les jeunes. Il s'agit là de faits vérifiés qui n'ont jamais souffert aucune contestation, y compris de la part des responsables du Front national. Nathalie Pigeot feint de croire que s'appuyer sur de telles données trahirait une volonté de nuire à l'image du FN en faisant passer le vote frontiste pour un vote "primaire" et n'hésite pas à brandir le "mépris de classe".

Souhaiterait-elle que les chercheurs masquent, voire falsifient leurs résultats afin d'éviter de nuire à tel ou tel parti politique? Dénoncer ce genre d'intention malveillante équivaut à un déni de réalité et ramène le Front national autant vers les théories du complot chères à l'extrême droite que vers cette dénonciation puérile de ceux, chercheurs ou journalistes, qui auscultent les partis politiques.

Une pratique avec laquelle l'actuelle direction "adulte" a pourtant décidé, à grands cris, de rompre depuis plusieurs mois, manifestement sans que Nathalie Pigeot s'en avise.

Quel mal y a-t-il à attirer l'électorat le moins diplômé et les catégories populaires ?

Mais revenons sur le fond. Quel mal y a-t-il à attirer l'électorat le moins diplômé ? Quel mal y a-t-il à attirer également les catégories populaires, celle qui sont confrontées, comme le rappelle Nathalie Pigeot dans son communiqué, à " l'insécurité sociale " ? Les données montrent qu'en plus d'attirer les moins diplômés, le FN attire les populations les plus précaires, ouvriers, employés, chômeurs. Autant de catégories que les autres partis tentent pourtant désespérément d'attirer, sans y parvenir tout à fait.

Comme le décrit Pascal Perrineau dans Le symptôme Le Pen, la sociologie électorale a ainsi établi depuis longtemps que le Front national constituait un "symptôme" des évolutions du système politique français qui voit les catégories précarisées de plus en plus attirées par le vote frontiste, mais également par l'abstention.

Nul "mépris de classe" à prononcer ces quelques vérités élémentaires. Si elle était idéologiquement conséquente, Nathalie Pigeot se flatterait au contraire que le FN puisse être la "voix du peuple", selon un slogan cher à sa présidente. Pourquoi donc ce malaise et cette dénonciation devant tant d'évidences sociologiques ?

Mon hypothèse est que le Front national continue d'être mal à l'aise avec la notion de classe sociale que la nouvelle direction s'évertue pourtant à mettre en avant, plus ou moins maladroitement selon les cas. Comme je l'ai établi dans mes récentes recherches (Enquête au coeur du nouveau Front national, Paris, Nouveau monde édition, 2012), la question sociale se résume au Front national à la préférence nationale, c'est-à-dire à ce qui s'avère le plus opposé à la solidarité de classe qui transcende quant à elle le culte des origines.

Une orientation qui ne manque pas de nuancer les postures gauchisantes de la nouvelle direction et qui montre que le FN continue de surfer, aujourd'hui comme hier, sur ses fondamentaux, aussi euphémisés soient-ils.

Sylvain Crépon est chercheur au laboratoire Sophiapol de l'Université Paris Ouest-Nanterre. Il a récemment publié Enquête au coeur du Nouveau Front national, (Nouveau monde éditions).

Voici le communiqué du FN en réponse à l'interview initiale de Sylvain Crépon :
"Moins on est instruit plus on vote FN" : l'odieux mépris de classe de l'Express et de Sylvain Crépon

Les propos du sociologue Sylvain Crépon relayés hier par L'Express démontrent clairement le profond mépris des pseudos élites envers le peuple français. On se demande sur quelles bases Sylvain Crépon définit certains jeunes Français comme moins instruits que d'autres. Sans aucun fondement scientifique ni politique, le but est de discréditer le vote Front National en le faisant passer pour un vote sans refléxion, presque primaire et viscéral.
La vérité, c'est qu'aujourd'hui le discours de Marine Le Pen ne séduit pas qu'une partie restreinte de la population française et de sa jeunesse.
Son discours s'adresse à tous les Français, sans exclusive, sans considération de classe ou de catégorie sociale, qui aujourd'hui sont tous concernés par les thématiques que soulève notre candidate, pendant que les candidats du système segmentent et sectorisent leur électorat comme des publicitaires.
Subsiste une caste protégée qui n'a jamais été confrontée ni à l'immigration, ni à l'insécurité sociale, ni à l'insécurité tout court, et ne sait pas ce que vivent et supportent ses compatriotes.
Nathalie Pigeot, Directrice nationale du FNJ, espère de tout coeur que la jeunesse française profitera du 22 avril et du 6 mai pour montrer toute sa dignité et clamer haut et fort qu'elle ne reçoit de leçon de personne.

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Message  nico37 Ven 13 Avr - 21:18

Marine Le Pen dénonce les permissions de sortie des détenus pour voter

La candidate du Front national à l'Elysée, Marine Le Pen, a dénoncé jeudi les permissions de sortie accordées aux détenus pour aller voter à la présidentielle, en demandant "combien vont retourner dans leur cellule" aux soirs des 22 avril et du 6 mai. En visite dans l'Yonne, à Brienon-sur-Armençon, Marine Le Pen a dénoncé un "décret de novembre 2007, pris donc sous l'égide de Nicolas Sarkozy", selon lequel "ceux qui ont été condamnés à une peine de moins de 5 ans" ferme et "à plus de 5 ans mais qui ont fait la moitié de leur peine" pourront obtenir une permission de sortie pour aller voter au premier et au second tour de la présidentielle.

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Message  nico37 Sam 14 Avr - 15:56


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Message  nico37 Dim 15 Avr - 14:18

Contre le péril brun : résistance ! Réunion publique à Dieppe, le 18 avril

Des quartiers populaires totalement abandonnés, un harcèlement envers les fonctionnaires rétifs à l'ordre local, des pans de la population stigmatisés, le tissu associatif mis au pas, voire démantelé, une identité proclamée blanche et chrétienne : ce n'est pas seulement le rêve de militants partisans de l'extrême droite, c'est aussi la réalité quotidienne de plusieurs municipalités encore
aujourd'hui en France.

Les années 90 et 2000 ont vu l'accession au pouvoir de candidats d'extrême droite (quelque soit leur écurie : FN, MNR, Ligue du Sud,...) dans plusieurs communes du Sud-Est. Les noms de Vitrolles, Marignane, Orange, Bollène, Toulon résonnent encore tristement à nos oreilles comme ceux de territoires gagnés à l'extrême droite. Pourtant, on ne pourrait jeter l'opprobe sur les populations de ces villes qui ont choisi comme représentants locaux des cadres du FN, sans chercher à expliquer cette situation. Plutôt que de détourner le regard, il nous faut nous pencher sur la gestion qui a été faite de ces villes.

En effet, ces quelques municipalités ont servi de laboratoire expérimental aux politiques réactionnaires et xénophobes et à l'idéologie d'extrême droite. Elles
sont le témoin de ce que pourrait être une "vague bleu Marine" à plus grande échelle.

Ces mandats municipaux (parfois renouvelés, comme à Orange) ont aussi présenté d'autres avantages : servir de vitrine au FN, obtenir des moyens financiers et humains au service de l'organisation (tout comme les mandats européens ou d'autres mandats locaux) et gagner en respectabilité.

Si l'incapacité et la corruption généralisées ont eu raison de plusieurs de ces expériences effrayantes, certains édiles d'extrême droite se sont maintenus dans leur municipalité comme les époux Bompard (maires de Orange et Bollène dans le Vaucluse, sous l'étiquette Ligue du Sud).

Après plusieurs années de gestion par l'extrême droite, ces deux villes sont durablement marquées.
La préférence nationale y est plus qu'un slogan, les conflits entre communautés y sont bien réels et la stigmatisation de tout individu qui ne colle pas avec le décor "bleu-blanc-rouge" est passée de la parole aux actes.

L'association Ras l'front Rouen vous convie Mercredi 18 avril (19 h) à la Maison Jacques Prévert à la projection publique du documentaire de Bernard Richard et Jean-Baptiste Malet "Mains brunes sur la ville". Elle sera suivie d'une discussion.

Ce film dresse un portrait de ces municipalités "brunes" en questionnant les origines de cet état de fait. Pour nous, antifascistes, il nous invite à redoubler d'effort pour contrer tous les discours et agissements xénophobes. Il nous rappelle que l'extrême droite arrive généralement au pouvoir dans le sillage d'une dégradation grave de nos conditions d'existence et qu'elle ajoute aux ravages du capitalisme, les méfaits de la haine de l'autre, de l'intolérance et la répression de la contestation sociale.

Maison Jacques Prévert Rue Montigny – Janval 76200 DIEPPE
Contacts : infos@rlfrouen.lautre.net - www.raslfrontrouen.com

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Message  fée clochette Lun 16 Avr - 23:09

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2012/04/14/marine-le-pen-a-rencontre-francesco-storace-figure-de-lextreme-droite-italienne/

Marine Le Pen a rencontré Francesco Storace, figure de l’extrême droite italienne

AFP PHOTO/ Tiziana Fabi
Marine Le Pen continue son compagnonnage avec l'extrême droite italienne. Vendredi 13 avril, elle a rencontré, au siège du Front national à Nanterre, Francesco Storace, leader du parti d'extrême droite italien La Destra (La Droite). Ancien membre du MSI, le parti néofasciste transalpin, il a ensuite participé à sa transformation en Alliance nationale, qui finira par devenir un parti de droite gouvernementale, sous l'impulsion de Gianfranco Fini. Il y incarnait "l'aile dure".

Cependant, les routes de MM. Storace et Fini se se sont séparées au début des années 2000, Storace estimant Fini trop modéré. En cause, entre autres, les déclarations de Gianfranco Fini, en 2003 en marge d'un déplacement en Israël, où il qualifiait le fascisme de "mal absolu".

M. Storace avait été élu en 2000 à la tête de la région Latium sous l'étiquette Alliance nationale. Il fut également un éphémère ministre de la santé (2005-2006) sous Silvio Berlusconi.

Lors de sa visite en Italie en octobre 2011 (voir ici et là), Marine Le Pen avait déjà rencontré des élus issus eux aussi du néofascisme, notamment à Vérone. Elle avait aussi débattu avec Daniela Santanché qui fut une des leaders de la Destra avant de fonder son propre mouvement. Et on se souvient que lors de la présentation de la traduction italienne de son livre A contre flots, Assunta Almirante, veuve du fondateur du MSI, Giorgio Almirante, avait rendu hommage à la présidente du FN. Il faut noter que Jean-Marie Le Pen avait de bonnes relations avec le MSI. Le parti italien ayant même "donné" la flamme tricolore comme emblème au FN.

Quel bénéfice pour Marine Le Pen ?

La Destra entretient pour sa part des liens avec le FN depuis au moins deux ans, puisque David Rachline, qui dirigeait à l'époque le FNJ, avait été invité officiellement par le mouvement de jeunessse du parti italien.

De l'autre côté des Alpes, Marine Le Pen profite aussi des contacts de Frédéric Chatillon, ancien leader du GUD, et de Jildaz Mahé O'Chinal. Ces derniers, qui s'occupent par ailleurs de la communication de Mme Le Pen, sont présents à chaque déplacement de la présidente du FN en Italie, où ils semblent jouer le rôle d'entremetteurs.

L'on peut se demander le bénéfice, pour Marine Le Pen, d'une telle rencontre à un peu plus d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle. "Il a demandé à me voir (...) toutes les personnes qui sont prêtes aujourd'hui à mener une réflexion sur la situation économique de nos peuples, je crois qu'il faut discuter avec eux", a ainsi expliqué Marine Le Pen à l'AFP.

De son côté, Francesco Storace, écrit sur son blog que "c'est la première fois" qu'il "rencontre la leader du Front national". Il espère un "parcours commun au niveau continental" et appelle de ses voeux la construction d'"un parti de la droite européenne". Il faut savoir que depuis le mois de janvier, la candidate frontiste redéfinit ses alliances en Europe. Elle fait partie de l'Alliance européenne pour la liberté qui regroupe notamment le FPÖ autrichien et le Vlaams Belang flamand.

Dans un entretien au quotidien italien Il Tempo, publié le 14 avril, M. Storace note qu'il y a des vues communes avec Mme Le Pen notamment sur "les politiques monétaires imposée par la BCE" et sur "les risques provoqués par le fondamentalisme islamique". Par ailleurs, il avance l'idée d'une liste commune aux élections européennes de 2014. D'ici là, M. Storace assure avoir invité Marine Le Pen à un "grand événement" à Rome, "après les élections françaises".
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Message  nico37 Mar 17 Avr - 19:59

Porno-eugénisme, misogynie et apologie du 3ème Reich : le site de Nicolas Reynès, candidat FN de la 2ème circonscription du Nord le 16 avril

Il existe depuis déjà deux ans un site aux odeurs de 3e Reich, qui prône la supériorité de la race blanche : les Élégances. Un site comme il en existe des dizaines sur la toile. Pourtant, celui-ci a de particulier qu’il est administré par Nicolas Reynès, militant FN et candidat aux législatives.

Nicolas Reynès est le responsable de « Les Jeunes Avec Marine » dans le Nord Pas-de-Calais et le candidat Front National aux législatives dans la deuxième circonscription du Nord. C’est également le webmaster de ce site internet érotique et pornographique, les Élégances, dont il fait régulièrement la publicité sur sa page Facebook et son compte Twitter.

Le site du militant d’extrême-droite est un agrégat de photos de jeunes femmes trouvées sur la toile. Les modèles ont toutes un point commun : elles sont blanches, souvent rousses et blondes, et représentent dans l’esprit torturé de l’étudiant de Lille 3 la pureté raciale qui serait en train de disparaître par la faute du métissage.

Dans ce site, les femmes ne sont considérées que comme des objets sexuels (voir la rubrique « Porno chic » qui n’a de chic que le nom), ou comme les matrices de la race ; jamais comme des individues libres pouvant disposer de leurs corps et faire leurs choix.

Objets sexuels, à travers des photos dégradantes et misogynes, ou les femmes se retrouvent dans des postures de soumission (tenues en laisse, aspergées de sperme, etc). Ces photos phallocentrées reproduisent les rapports de domination entre hommes et femmes, l’hétéronormativité, et la supériorité masculine dans les rapports sexuels. Dans l’article « Mystifions nos femmes », Nicolas Reynès souhaite que « chacun trouve sa place et son vagin sans nuire à l’avenir commun ». Tout est dit.

Matrice de la race, puisque ce site prône l’eugénisme (le terme est employé sans complexe). Reynès met en scène des femmes blanches « certifiées vieille France » vendant leurs ovaires ou mères porteuses. Il écrit sur une photo de jeune femme blanche « Je suis une héritière. Je suis un héritage ». Aux femmes blanches, donc, de transmettre la race blanche, protégées par des hommes blancs, en formant des « couples alpha ».

Ce site est directement dirigé vers les hommes, pour les hommes. Non seulement il leur offre des images de femmes sexuellement avilissantes, mais en plus il défend une idée on ne peut plus conservatrice de la masculinité, faisant des hommes des géniteurs, des chefs de famille, les propriétaires des femmes. Des dominants.
Dans un article intitulé « Avoir des responsabilités », on peut par exemple lire :
Il fit de la femme du premier homme qu’il tua, sa maîtresse. Les veuves qu’il fit et prit à ses ennemis, il les donna à ses fils, à ses amis, à son personnel ou les vendit pour entretenir son château. Il fit des moins jolies, des domestiques, des plus jolies, des mères. Même en vacances, il emporte toujours quelques souvenirs du travail.
Voilà qui donne une belle idée de ce que le Front National pense de la famille.

Entre les séries de photographies érotiques et les clichés pornographiques, Reynès intercale donc des textes eugénistes, mais aussi des images « humoristiques » racistes, islamophobes, à la gloire du 3ème Reich ou du terroriste norvégien Anders Breivik. Petit florilège :

Attention, les deux captures d’écran suivantes sont dégradantes pour l’image des femmes et choquent :

Les images du site sont reprises sur internet et intentionnellement détournées de leurs buts premiers. Tout esprit clair et sain aura compris ce détournement, ceux chez qui existe un doute, vous êtes décidemment trop cons et priez de ne plus mettre les pieds ici. Pour lecas où existeraient des copyrights et que vous en avez connaissance, merci là encore d'utiliser la page contact pour me le signaler afin qu'elles soient retirées. Les noms et prénoms mises en avant sont bien sûr de fiction, comme tout ce à quoi ce site fait référence... une l'élégance romancée, dont la trame s'efface.

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Message  nico37 Jeu 19 Avr - 0:23

L'avertissement de Sarkozy aux électeurs du FN Charles Jaigu 18/04

Nicolas Sarkozy tenait mercredi un meeting à Arras.
Le président-candidat a répété plusieurs fois que le vote Le Pen servirait Hollande.

Dans les derniers mètres avant la ligne d'arrivée, le candidat Sarkozy a choisi de parler aux électeurs tentés par le vote Front national. Mercredi matin, sur BFMTV, Nicolas Sarkozy a expliqué qu'un vote pour Marine Le Pen revenait à «envoyer un coup de pied dans la fourmilière et, a-t-il ajouté, à l'arrivée, on a les socialistes, plus d'impôts, plus de taxes». Dans l'après-midi à Arras, au cœur des terres de la France du non, le président-candidat a multiplié les appels du pied aux électeurs du Front national.

(...)

nico37

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Message  nico37 Jeu 19 Avr - 20:52

Vin et présidentielle- Marine Le Pen : " j'aime surtout les blancs ! " 13 avril

Marine Le Pen clame sa préférence pour le vin blanc. La candidate du Front National à l'élection présidentielle évoque aussi la loi Evin, dont le bilan n'est pas très positif à ses yeux.

Marine Le Pen, seule “ fille de vigneron ” de notre palmarès, est aussi amatrice de vin. L’honneur familial est donc sauf. Jean-Marie Le Pen, solide connaisseur des pomerols, pommards et autres alsaces, a en effet investi à titre personnel, à partir de 2005, dans une maison de champagne. Associé à Patrick Bourson (champagnes François Daumale), le président du FN avait lancé une cuvée “Veuve Poignet” destinée à la clientèle gay des bars du Marais (lire La RVF n° 509) ! Et sa fille ? Elle reconnaît avoir une préférence pour une couleur : « J’aime surtout les blancs, je suis amatrice de pouilly-fumé, de chablis, de menetou-salon ; apprécier du rouge, c’est plus rare ; et je n’entretiens pas de cave, je vais volontiers déguster là où l’on m’invite… ». A-t-elle été jusqu’à apprécier la “Veuve Poignet” et son étiquette figurant une main dégorgeant une bouteille parainée par son père ? « Mon père ne gérait pas la stratégie commerciale de la marque. Cela dit, je trouve ça plutôt rigolo. En la matière, rien ne me choque », explique-t-elle.

« IL FAUT ENVISAGER DE RÉFORMER LA LOI EVIN »

Plus sérieusement, la candidate FN estime être d’autant plus sensible au sujet qu’elle est aussi petite-fille de négociant : « Le père de ma mère était négociant en vin, du côté de Mont-de-Marsan ». Dès l’automne, elle s’est rendue à Chablis pour s’élever contre la suppression programmée des droits de plantation. Et elle se montre sensible au poids économique de la filière (vins et spiritueux : 10,1 milliards des exportations en 2011), poids « qui pourrait être encore plus élevé si les pouvoirs publics étaient capables de mieux protéger les vignerons de la concurrence déloyale qu’ils subissent et de lutter contre la complexification de leur travail ». Et la loi Évin ? « Vingt ans après, je ne suis pas certaine que son bilan soit très positif. Elle a aussi eu pour effet d’orienter des consommateurs vers les alcools forts. À mon sens, il faut envisager de la réformer, sans hypocrisie, en association avec les vignerons ».

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Message  nico37 Sam 21 Avr - 16:34

Ras l’front : face au retour en force du FN, Hebdo Tout est à nous ! 144 (12/04/12), Propos recueillis par Alain Pojolat

René Monzat, fondateur de Ras l’front, nous a accordé un entretien, durant le Forum social antiraciste (FSA) le 7 avril dernier.

En 1990, l’appel de 250 personnalités avait permis de dégager un espace politique pour lancer le réseau Ras l’front. Alors que le FN progresse, il semble que la situation soit plus compliquée aujourd’hui.

Je pense que c’est difficile effectivement, pour des raisons qui tiennent au changement de contexte politique. Quand l’Appel des 250 a été lancé, le Front national était un phénomène massif encore relativement nouveau. Il avait une activité militante contre laquelle il était « facile » de se mobiliser. De plus, le contexte politique faisait que, d’une certaine façon, Ras l’front pouvait exprimer un certain nombre de choses qui étaient au cœur de sa démarche, qui étaient aussi des valeurs qui, sur le papier en tous cas, étaient partagées par l’ensemble du champ politique à gauche.
Rien de tout cela n’existe aujourd’hui, le FN existe depuis longtemps, il a diminué, puis il a remonté... Donc les gens se disent qu’il ne constitue pas un réel danger, qu’il va baisser de nouveau, et, surtout, il y a une division très profonde, le FN n’est pas vu simplement comme un parti raciste, mais comme un parti qui pose, de façon peut-être extrême, des problèmes qui sont réels, qui sont les problèmes de l’identité française, de le mauvaise intégration de populations musulmanes, etc. Ils pensent que c’est le fond. Peut-être que s’il y avait une initiative, par exemple après les présidentielles, il pourrait y avoir un écho. Aujourd’hui, on se voit au FSA, il y a du monde, ce n’est pas extrêmement large, il n’y a pas les organisations politiques et syndicales majoritaires de la gauche, néanmoins il y a une initiative unitaire, ici à Saint-Denis, une manifestation de rue, plein d’initiatives dans plein d’endroits : Lille, Grenoble, Lyon... Je pense que de ce point de vue, les choses reprennent.

Avec un FN qui pèse autour de 15 %, et qui va de toute façon compter dans la période qui vient, les contradictions internes à la droite, on peut envisager une alliance entre une partie de la droite institutionnelle et le FN, et l’aspiration d’une représentation proportionnelle au Parlement.
Existe-t-il d’après toi un risque de recomposition politique entre une partie de la droite et le FN ?


Oui, c’est la stratégie de Marine Le Pen. Elle parie sur la défaite de Sarkozy et un éclatement de l’UMP, et une recomposition entre le FN et une partie de l’UMP dont on a vu depuis des mois qu’il reprend des termes qui chaque semaine sont plus proches de ceux de l’extrême droite. Ce sera vraiment une autre situation politique, lourde de dangers. Il faut se préparer à des choses surprenantes et pas forcément agréables après les élections.
Le retour à une forme de proportionnelle fait partie des propositions du PS, ce qui est une chose juste par ailleurs. Cela ne nous fera certainement pas plaisir s’il y a des députés du FN à l’Assemblée, mais il ne faut pas revenir sur ce principe démocratique au prétexte que le FN pourrait en bénéficier.

Dans l’Appel des 250 était écrit que l’on commençait le combat contre les fascistes en les nommant comme tels. Il y avait une continuité générationnelle (Résistance, guerre d’Algérie, Mai 68) qui permettait de le faire. Nous ne sommes plus dans cette dynamique. Doit-on alors mener le combat contre le FN en le traitant comme un parti comme les autres ? Par exemple, pour la tenue du meeting central à Paris au Zénith le 17 avril, on assiste à une hésitation des forces politiques à gauche pour prendre une initiative à cette occasion.

Il y a d’une part le débat « académique » sur la définition de ce qu’est le FN. C’est un parti de la « droite révolutionnaire » mais différent du fascisme et du nazisme, mais c’est le même courant politique fondamental incarné de façon différente. C’est un débat qu’il faut avoir. Le problème est qu’un tel parti, avec son programme de préférence nationale, un parti autoritaire, qui s’inscrit dans une tradition antidémocratique, même si aujourd’hui il prétend le contraire, ne doit pas être traité de la même façon qu’un parti de la droite parlementaire traditionnelle. Il est légitime de manifester, de dire des choses, et de souligner que sur le fondspolitique, il n’a pas changé. Il suffit de gratter un peu. En réalité, le FN ne s’est pas transformé en parti classique, démocratique, ce n’est pas vrai. Il est dans l’approfondissement de ce qu’il a toujours été, avec plus de capacités et l’intelligence politique de dire fondamentalement les mêmes choses de façon plus « séduisantes ». Le problème est qu’il va sans doute connaître des succès directement électoraux avec une activité militante qui pour l’instant reste extrêmement faible. Donc oui, cela a un sens de manifester le 17 contre le FN, mais ce serait une illusion d’en rester là !

nico37

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Message  nico37 Dim 22 Avr - 13:47

Nicolas Sarkozy, l'homme qui courait après les voix du FN, Arnaud Leparmentier et Vanessa Schneider, 21.04

Rééditer le hold-up de 2007. Ratiboiser le Front national en séduisant ses électeurs, c'est le rêve qu'aura poursuivi Nicolas Sarkozy tout au long de sa campagne de premier tour. Malgré les pressions venues de son propre camp et quelques atermoiements, il est resté fidèle à la ligne édictée par son conseiller issu de la droite maurassienne, Patrick Buisson.

Dernière tergiversation, mardi 10 avril. Nicolas Sarkozy réunit ses troupes à l'Elysée. Il doute, estime que la stratégie consistant à parler constamment d'immigration a montré ses limites : il ne progresse plus dans les sondages. "On ne propose rien, on ne fait que cogner. C'est une erreur", analyse un membre de l'équipe de campagne. M. Buisson tord le nez, lui qui estime au contraire que Nicolas Sarkozy a trop laissé d'air à Marine Le Pen ; Henri Guaino, le conseiller néogaulliste, se sent, lui, soulagé. Même discours le lendemain, mercredi, avec le comité de campagne. Il est décidé d'élargir le registre, pour préparer le second tour. Le virage s'engage le lendemain, lors d'un déplacement en région parisienne avec des sportifs. Le ton est plus posé au meeting de la Concorde, le 15 avril, une semaine pile avant le premier tour.

Mais le naturel reprend vite le dessus, d'autant que le candidat improvise de plus en plus lors de ses meetings quotidiens. Mercredi 18, à Arras, le lendemain dans le Val-de-Marne, et vendredi 20 pour son dernier meeting à Nice, terre droitière sensible aux thèmes du FN, M. Sarkozy s'en prend encore à l'immigration. Il se positionne contre le halal dans les cantines scolaires, les créneaux réservés aux femmes dans les piscines, et le refus de certaines musulmanes de se laisser soigner par des hommes dans les hôpitaux. Et de marteler : "On ne peut pas accueillir qui que ce soit sur notre territoire sans avoir appris le français." Jusqu'au bout, M. Sarkozy aura fait du Buisson.

"DU GROS ROUGE QUI TACHE"

Le 10 février, le président donne le ton avec un entretien au Figaro Magazine axé sur les valeurs. Il propose le recours au référendum, prélude à la tirade contre les corps intermédiaires, les syndicats et les élites. Viendront ensuite la chasse aux "assistés", puis la mise en avant du thème de l'immigration.

Dès son arrivée au ministère de l'intérieur, en 2002, le ministre de Jacques Chirac entend incarner la droite sécuritaire, multipliant les lois répressives et celles sur l'immigration. Le Sarkozy du début des années 2000, qui aimait surprendre en prônant l'abrogation de la double peine pour les étrangers, expulsés après avoir effectué leur peine de prison, et en évoquant le droit de vote des immigrés aux élections locales, a rapidement laissé la place à celui qui promettait, en 2005, de nettoyer les cités au Kärcher et de débarrasser les quartiers des "racailles".

Lors de la préparation de la campagne de 2007, Patrick Buisson, déjà, le convainc de mener une campagne droitière pour siphonner l'électorat FN. Le 22 avril 2006, devant de nouveaux adhérents de l'UMP, le futur candidat reprend la logorrhée frontiste : "Si certains n'aiment pas la France, qu'ils la quittent." Pendant sa campagne, il vire à droite toute, à la surprise générale, en proposant de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Et cela paie : au premier tour de 2007, il s'envole à 31 % des suffrages, tandis que Jean-Marie Le Pen recule à 10,4 %. Ce soir-là, Nicolas Sarkozy sait qu'il a remporté la présidentielle contre Ségolène Royal.

Dès lors, le nouveau locataire de l'Elysée croit qu'il a tué définitivement le FN, mais donne des piqûres de rappel, au risque de ranimer le parti d'extrême droite. A l'automne 2009, le ministre de l'immigration, Eric Besson, lance un grand débat sur l'identité nationale. Nicolas Sarkozy sait ce qu'il fait, qui demande "du gros rouge qui tache" à ses ministres. L'exercice tourne au fiasco : peu de monde dans les préfectures où sont organisés les débats et des dérapages xénophobes dans les propos des participants. La gauche hurle, la droite est en proie au malaise.

Les anciens premiers ministres Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin ne cachent pas leurs réserves. Pire : Nicolas Sarkozy déçoit une partie de ses électeurs, qui retournent dans le giron du FN, préférant l'original à la copie. Les dérives bling-bling des débuts du quinquennat, l'image de président des riches et les piètres résultats en matière de sécurité et de pouvoir d'achat provoquent l'éloignement de l'électorat populaire séduit en 2007. L'ascension de Marine Le Pen, qui donne une nouvelle image au FN, entrave la stratégie du chef de l'Etat. Pourtant, il refuse d'en démordre : c'est à sa droite, croit-il, qu'il trouvera son salut.




CLAUDE GUÉANT JOUE AU MÉCHANT

La contre-offensive débute au lendemain du fiasco des régionales de mars 2010, qui ont vu une percée du FN. Une fusillade au coeur de Grenoble et une émeute impliquant des Roms dans le Cher, en juillet 2010, lui permettent de déclencher une grande offensive : c'est le fameux discours de Grenoble sur la déchéance de la nationalité des tueurs de policiers et la stigmatisation des Roms. La gauche condamne mais part en vacances, les ministres du centre et d'ouverture, qui se savent condamnés par le prochain remaniement, Hervé Morin et Bernard Kouchner, ne mouftent pas. Ce sont les Eglises et les Européens qui forcent M. Sarkozy à reculer au sortir de l'été. Lors du remaniement de novembre 2010, qui reconduit François Fillon, le ministère de l'identité nationale est supprimé.

Mais Nicolas Sarkozy n'a pas renoncé. Dès l'hiver 2011, la rédactrice du projet de 2007, Emmanuelle Mignon, qui a quitté entre-temps l'Elysée, affirme que rien n'est réglé sur l'immigration, que les portes ont été laissées grandes ouvertes. Sans surprise, Claude Guéant, nommé ministre de l'intérieur, lance une offensive sur l'immigration, d'autant que les révolutions arabes suscitent la peur d'un afflux de réfugiés, croit déceler la droite. Au même moment, un premier sondage donne Nicolas Sarkozy éliminé du premier tour de la présidentielle par Marine Le Pen. Les élections cantonales de mars 2011 confirment la nette progression du FN.

M. Sarkozy décide d'attaquer sur les thèmes régaliens. Un partage des rôles s'opère : Claude Guéant joue au méchant, pendant que le chef de l'Etat s'applique à se poser en sauveur de l'euro et en président du G20. La politique de M. Guéant culmine à l'automne 2011 avec une circulaire restreignant les permis de travail pour les étudiants étrangers. Il doit reculer, sous la pression des centristes, en particulier de Jean-Pierre Raffarin.

La campagne refait de Nicolas Sarkozy un ministre de l'intérieur qui, après un moment d'hésitation, court derrière Marine Le Pen dans sa dénonciation de la viande halal non estampillée. Le quinquennat, inauguré sur le thème de "l'immigration choisie", s'achève sur la proposition de diviser par deux l'immigration légale. Lors de son grand meeting de Villepinte, le 11 mars, le candidat-président menace de rétablir unilatéralement des contrôles aux frontières françaises. Autant d'idées approuvées par les Français, selon les sondages, et applaudies dans les salles UMP. Et qui permettent à Nicolas Sarkozy de distancer Marine Le Pen dans les intentions de vote et de rattraper François Hollande.

A la veille du premier tour, nul, dans l'entourage du président, ne s'aventurait à prédire le vote des Français. Chacun préparait sa défense en cas de fiasco. Pour Patrick Buisson, si le siphonnage du FN ne marche pas dimanche, c'est parce que le candidat aura recentré sa campagne trop tôt, donnant une bouffée d'air à la candidate frontiste.

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Message  nico37 Lun 23 Avr - 19:43

L'UMP s'apprête à tendre la main aux électeurs du FN LAURE EQUY
Reportage Au QG de Sarkozy, militants et responsables pointent les mesures de leur candidat qui pourraient séduire les électeurs de Marine Le Pen.

Ils sont passés par toutes les couleurs, toutes les humeurs, les candidats et les responsables UMP. De l'inquiétude des premières estimations qui prédisaient, dans l'après-midi, un écart important entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, à l'euphorie des résultats de 20 heures. Leur candidat est toujours derrière le socialiste mais ils en sont convaincus: «rien n'est joué», «un nouveau match commence ce soir». Alors qu'à la Mutualité, la salle parisienne étiquetée à gauche mais louée par la droite pour cette soirée électorale, on distribue les drapeaux tricolores, les secrétaires nationaux de l'UMP, parlementaires, membres de l'équipe de campagne moulinent les mêmes déclarations. Entre autres éléments de langage: l'idée que les sondages se sont trompés en surestimant le taux d'abstention et le total des voix de gauche, et la perspective d'un second tour «extrêmement ouvert». On se réjouit d'arriver enfin au «mano a mano» au «one to one» face à Hollande – la proposition de Sarkozy de tenir trois débats d'entre deux tours est ovationnée. Et surtout, on ne craint pas de s'adresser aux électeurs de Marine Le Pen, surprise du premier tour avec 18,5% des voix, selon les dernières estimations de l'institut Ipsos.

En décrochant l'oreillette d'une chaîne étrangère à laquelle il donnait une interview, Guillaume Peltier agrippe la main du député Jérôme Chartier. «Tout est possible, t'as vu, tout est possible», lui lance-t-il exalté. Le spécialiste de l'opinion, qui a milité dans sa jeunesse à l'extrême droite, résume à sa façon les enseignements du premier tour: «Le message c'est moins d'immigration, plus de protection, plus de laïcité, moins de communautarisme. Et c'est Nicolas Sarkozy qui porte ces convictions.» Il oppose le candidat «de l'autorité» au «candidat de la dépénalisation du cannabis – que Hollande ne propose pas, ndlr – et du droit de vote des étrangers aux élections locales». «A François Hollande de convaincre [les électeurs de Le Pen] avec le droit de vote des étrangers, la dérégulation de l'immigration, la nécessité de sabrer dans les crédits de l'armée», renvoie le député-maire (Nouveau centre) de Drancy, Jean-Christophe Lagarde.

Autre épouvantail que l'UMP pourrait agiter pour ramener l'électeur frontiste vers son camp au second tour: le mariage homosexuel, auquel «seuls Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen se sont opposés», fait valoir Maylis, militante de 18 ans à l'UMP et au parti chrétien-démocrate de Christine Boutin. Pour cette étudiante en prépa éco et commerce, en t-shirt «les jeunes avec Sarko», les candidats UMP et FN «sont proches sur le thème de la famille». Si elle a trouvé «ignobles» les déclarations de Marine Le Pen sur «les Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés», elle estime que «la fille n'est pas le père» et qu'elle «est moins dangereuse que les communistes du Front de gauche auxquels les Français n'ont pas cédé». « Les électeurs de Marine Le Pen ne sont pas tous militants du FN et le deuxième tour n'est ni de droite ni de gauche», entonne Jacques, cadre parisien dans le transport aérien, qui applaudit à tout rompre lorsque Nicolas Sarkozy appelle «tous les Français qui mettent l'amour de la patrie au-dessus de toute considération partisane à [le] rejoindre».
«Les électeurs de Le Pen, on ne doit pas leur parler peut-être?»

Dans la grande salle où deux écrans géants retransmettent les soirées électorales des télés, les militants applaudissent les duplex des ministres de droite et sifflent les invités de gauche. Le discours de Hollande est copieusement hué et couvert par des «mais ils sont où mais ils sont où les socialistes?» ou «Hollande en Corrèze, Sarkozy à l'Elysée».

Officiellement, le discours de Sarkozy entre les deux tours ne sera pas infléchi pour courtiser les voix du FN. «On ne va pas droitiser mais on va prendre en compte les préoccupations qui se sont exprimées», nuance Hervé Novelli, secrétaire national adjoint de l'UMP. Mais les idées auxquelles les électeurs d'extrême droite sont sensibles seront surlignées. «On dira que d'autres candidats portent des mesures pas si éloignées, comme la protection aux frontières de l'Europe, l'insécurité, l'immigration», ajoute-t-il. Secrétaire national et responsable UMP dans les Yvelines, Charles Givadinovitch se presse au balcon de la salle de la Mutualité pour entendre des bribes de l'intervention du président-candidat, qui a fait un passage vers 21h45. Lui qui a milité au sein du club «Les progressistes» d'Eric Besson parie sur un «équilibre entre les mesures sociales et la proposition de diviser par deux l'immigration légale». Et la ministre Marie-Anne Montchamp, ex-villepiniste, d'assurer que «le discours d'ordre public parle à la même personne que le discours social.»

Ici, un FN à son plus haut score au premier tour d'une présidentielle n'effraie guère. On admet que c'est un «peu inquiétant» mais David, étudiant comme technicien de laboratoire de 22 ans, qui milite à Drancy, croit tenir l'explication de cette percée: «Ce n'est pas un vote d'adhésion pour les idées de Marine Le Pen mais pour ce qu'elle représente, son image un peu anti-système, un peu anti-médias.» Du coup, «on parle à ses électeurs comme aux autres», se rassure-t-il.

Le député Franck Riester, lui, met le bon score de l'extrême droite sur le compte de «l'ubuesque égalité de temps de parole» en vigueur pendant la campagne officielle: «Avec neuf candidats qui tapent sur le pouvoir, ça donne envie de voter contestataire. Mais au second tour, les électeurs auront devant eux deux projets radicalement différents.» Dopée par le premier tour, Nadine Morano, qui s'invite en fin de soirée en salle de presse, battra la campagne d'entre-deux tours, sans détours: «Les électeurs de Marine Le Pen, on ne doit pas leur parler peut-être? Ce sont des électeurs à part, ces ouvriers, ces gens qui souffrent et veulent de la protection?» La députée de Moselle, plus sarkozyste que jamais, «va leur parler», elle. «Et alors là sans complexe.»

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Message  fée clochette Mar 24 Avr - 8:23

http://danactu-resistance.over-blog.com/article-montee-du-front-national-la-strategie-de-dediabolisation-103905197.html

Interview Le sociologue Sylvain Crépon analyse la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen :

Sylvain Crépon, sociologue et spécialiste du Front national, est chercheur à l’université Paris-Ouest-Nanterre.

Que penser du score de Marine Le Pen ?

C’est vraiment un succès pour elle, sans précédent au niveau national. Elle va plus loin que son père. Ce succès plébiscite sa stratégie. Mais c’est compliqué à analyser. D’un côté, elle a lancé une entreprise de normalisation. Elle a réussi à dire que le FN était un parti antisystème et en même temps un parti qui se voulait comme les autres, un parti qui n’était plus sulfureux. D’un autre côté, sur la fin, elle est revenue aux fondamentaux - peur de l’immigration, de l’insécurité - et son père y est allé de ses provocations… Les bonnes vieilles recettes, et ça a dû payer. Elle a joué sur les deux tableaux. Et, malgré tout, son image, un peu moins sulfureuse que celle de son père, a joué.
Qui sont ses électeurs ?

En plus des électeurs traditionnels du FN, il y a sans doute des déçus de Sarkozy et des abstentionnistes de 2007. Des jeunes aussi. Les sondages annonçaient qu’environ 25% des jeunes envisageaient de voter pour elle. Je ne serais pas étonné qu’ils aient été au rendez-vous. C’est une génération qui arrive sur le marché du travail en pleine crise économique, qui est désenchantée de la politique, qui a du mal à recevoir le discours très technocratique des candidats de gouvernement. Comme ils sont aussi très pessimistes, le discours sur la préférence nationale peut porter.
On a parlé de «républicanisation» du discours du FN.

Pour dédiaboliser son parti, Marine Le Pen a eu tendance à vouloir afficher un bon comportement républicain. Elle a voulu montrer un FN laïque, républicain, alors qu’il a longtemps été opposé à la République. Concernant l’immigration, elle ne s’y est opposée qu’au nom des valeurs de la République, affirmant qu’il y a une population qui ne respecte pas les valeurs de la laïcité : les musulmans. Elle s’est inspirée des néopopulistes suisses et néerlandais. Les mouvements de ces pays n’ont pas de racines d’extrême droite. Contrairement au FN, ils prétendent défendre les valeurs libérales, comme les droits des femmes ou des homosexuels, contre l’islamisme. Dire : «Je m’oppose aux étrangers au nom des valeurs républicaines, parce qu’ils sont incompatibles avec ces valeurs», c’est très efficace. Elle s’appuie sur une nouvelle logique xénophobe, elle démocratise la xénophobie, elle la teinte de républicanité. C’est très subtil.
Quels sont les rapports avec la vieille garde du FN ?

La vieille garde est complètement marginalisée. Gollnisch n’a pas constitué de courant alternatif. Les opposants sérieux ont été éliminés par le père avant l’ascension de la fille. Le problème n’est donc pas la vieille garde, mais ce qui se passe au sein de son équipe. Les gens qui la soutiennent sont des marinistes pur jus, mais certains ont du mal à s’entendre. Il y a d’un côté les anciens mégretistes qui sont revenus au FN, qui sont pour la dédiabolisation et prêts à une alliance avec la droite. De l’autre, les lepénistes, qui sont sur une ligne plus orthodoxe et récuseraient sans doute une alliance avec la droite. Mais surtout, quatorze ans après la scission, ils ont toujours envers les mégretistes de la méfiance, parfois de la haine, en tout cas de la jalousie, à cause de l’attention que leur prête Marine Le Pen. Le défi va être de les faire cohabiter.
Que vont faire les électeurs du FN au second tour ?

Marine Le Pen devrait donner des consignes d’abstention. Si les projections se vérifient, 50% de ses électeurs devraient la suivre. Parmi les autres, une majorité votera pour Sarkozy, quelques-uns pour Hollande, un vote protestataire.
Et ensuite ?

Elle va sans doute reprendre un peu le rôle de son père : un empêcheur de tourner en rond pour le système. La vraie question, c’est : le FN va-t-il se limiter à ce rôle de trublion ? A-t-il un avenir en dehors de la dimension protestataire ? La dédiabolisation voulait montrer que le FN était apte à gouverner, que c’était un parti comme les autres. Mais, finalement, quelle est sa marge de manœuvre ? Je ne sais pas. Et qu’y a-t-il au-delà du vote protestataire ? Voilà les questions qui se posent pour l’avenir.

Source : Libération.fr
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Message  Babel Mar 24 Avr - 15:12

La droite est menacée par une vague FN aux législatives
LE MONDE | 24.04.2012 à 11h39 • Mis à jour le 24.04.2012 à 12h34
Par Patrick Roger

Combien de circonscriptions seront concernées par des triangulaires, dimanche 17 juin, lors du second tour des élections législatives ? Le poids du FN lors du premier tour de la présidentielle, dans de nombreux départements français, laisse augurer un scrutin difficile pour de nombreux députés UMP.

Le remodelage des circonscriptions auquel il a été procédé en 2009 a chamboulé la carte électorale. Pas moins de 285 d'entre elles, sur 577, ont été concernées par le redécoupage. Le premier tour de l'élection présidentielle, dimanche 22 avril, est le premier scrutin national dont le résultat peut être reporté dans le cadre de ces nouvelles circonscriptions.

Il convient évidemment de prendre ces indications avec précaution. Le résultat du premier tour de l'élection présidentielle ne donne pas celui des législatives. Le dénouement du second tour donnera une dynamique au camp du vainqueur. L'issue de la confrontation dans chacune des circonscriptions dépend aussi de la personnalité et de l'implantation des candidats en présence.

Les enseignements qui peuvent être tirés de ce scrutin présidentiel sont toutefois précieux. A commencer par le poids acquis par le Front national. Non seulement l'extrême droite conforte son enracinement à l'est d'une ligne de partage qui va du Pas-de-Calais et de la Picardie au Languedoc-Roussillon, mais il progresse également dans des terres de l'ouest qui, jusqu'à présent, lui étaient plus hostiles.

Avec plus de 6,4 millions de voix et 17,90 % des suffrages qui se sont portés sur Marine Le Pen, l'ancrage du FN a gagné en homogénéité. Il franchit le seuil de 20 % des suffrages exprimés dans 43 départements contre 25 en 2002, quand Jean-Marie Le Pen s'était qualifié pour le second tour.

Le scrutin du 22 avril fait ressortir nettement la coupure entre le vote des villes, d'une part, et celui des zones périurbaines et des campagnes, d'autre part. Si, dans les grandes villes, le score du FN plafonne, voire est en recul, il enregistre en revanche une spectaculaire percée dans les zones rurales, où il n'est pas rare que la candidate du FN dépasse les 30 % ou, même, les 40 %.

Cette double caractéristique - géographique et sociologique - a pour conséquence que Marine Le Pen recueille les voix de plus de 12,5 % des électeurs inscrits dans 353 circonscriptions, selon le décompte effectué par Le Monde. Un niveau jamais atteint, qui permet de mesurer le rôle que peut jouer le FN aux législatives et la menace qu'il fait peser sur l'UMP.

Le seuil de 12,5 % des inscrits est celui qu'il faut franchir aux législatives pour se maintenir au second tour. Ce n'est pas parce que Marine Le Pen dépasse cette barre dans 353 circonscriptions au premier tour de la présidentielle que le FN en fera autant aux législatives. Tout d'abord parce que ses candidats ne retrouveront pas automatiquement le niveau atteint par leur championne. Ensuite parce que l'abstention aux législatives sera probablement plus forte. Ce qui rend plus important encore le score nécessaire pour franchir le seuil de 12,5 % des inscrits est élevé.

Toutefois, le résultat obtenu par Marine Le Pen ouvre à son parti la perspective de dépasser ses précédents résultats aux élections législatives et d'avoir une présence au second tour supérieure à tous les scrutins antérieurs.

"ACCIDENT DE PARCOURS" DE 2007
En 1993, le FN, avec 12,4 % des voix, avait pu se maintenir dans 101 circonscriptions. En 1997, après la dissolution voulue par Jacques Chirac, il recueillait 15 % des suffrages et pouvait se maintenir dans 133 circonscriptions. Aux élections législatives de 2002, marquées par un contexte particulier après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, le FN, concurrencé par le MNR de Bruno Mégret, obtenait 11,11 % des suffrages, et ne pouvait se maintenir que dans 37 circonscriptions.
Le scrutin de 2007, après l'élection à la présidentielle de Nicolas Sarkozy, était un "accident de parcours" pour le FN. Il ne recueillait que 4,3 % des voix aux législatives et Marine Le Pen était la seule rescapée au second tour.

DEUXIÈME FORCE POLITIQUE
La reconduction de ce cas de figure apparaît hautement improbable. Les scores obtenus au premier tour de l'élection présidentielle par Marine Le Pen semblent mettre le FN à l'abri d'une telle déconvenue. La présidente du parti d'extrême droite dépasse 25 % des suffrages exprimés dans 59 circonscriptions et 30 % dans trois autres : la 3e du Vaucluse et les 11e - celle de Marine Le Pen - et 12e du Pas-de-Calais.
Sur les 353 circonscriptions où Marine Le Pen dépasse 12,5 % des inscrits, elle arrive en tête dans 23 d'entre elles, et en deuxième position dans 93 autres. Dans certains départements, le Front national devient pratiquement la deuxième force politique. Dans l'Aisne, sa candidate arrive en première position dans deux circonscriptions, et en deuxième position dans deux autres, sur les cinq que compte le département.

GARD, VAR ET MOSELLE
Dans les Alpes-Maritimes, elle est en deuxième position, derrière Nicolas Sarkozy, dans huit circonscriptions sur neuf. Dans les Bouches-du-Rhône (16 circonscriptions), elle arrive en tête dans trois circonscriptions et en deuxième position dans sept autres. Elle est en deuxième position dans trois des quatre circonscriptions corses. Le Gard la place en tête dans deux de ses six circonscriptions et en deuxième position dans les quatre autres. Elle arrive en deuxième position, derrière l'UMP dans toutes les huit circonscriptions du Var.
En Moselle, elle est en tête dans un tiers des neuf circonscriptions. Sur les 21 circonscriptions du Nord, elle arrive en deuxième position dans huit circonscriptions et en tête dans une autre. Tandis que, dans le département voisin du Pas-de-Calais (12 circonscriptions), elle est en deuxième position dans sept circonscriptions et en tête dans celle d'Hénin-Beaumont, où elle compte se présenter. En Alsace, elle arrive en deuxième position dans 10 des 15 circonscriptions du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

CONSOLIDATION
Le premier tour de l'élection présidentielle démontre la consolidation des positions du FN. Il est très probable qu'il dépassera le record de 133 circonscriptions où il avait pu se maintenir au second tour des élections législatives de 1997. A l'UMP, pour l'heure, on se refuse à croire à cette perspective.

Alain Marleix, expert de la carte électorale et ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'intérieur, affirme ne pas croire à un nombre élevé de triangulaires. Il compte sur une participation aux législatives inférieure de 15 points à celle de la présidentielle et relativise le risque pour la droite. Celui-ci est cependant réel : en 1997, sur les 76 circonscriptions où les candidats du FN s'étaient maintenus dans le cadre de triangulaires, la gauche en avait remporté 47.

Le scrutin de dimanche recèle un autre enseignement. Pour la gauche, le total de voix recueillies passe de 13,4 millions en 2007 à 15,7 millions, soit 43,7 % des votes, contre 36,5 % cinq ans plus tôt. Dans le même temps, la droite - hors FN - passe de 12,7 millions (34,6 %) à 10,4 millions (29 %) des suffrages.

Toutefois, l'addition des voix de droite et d'extrême droite (Nicolas Sarkozy, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen), passe de 16,5 millions en 2007 à 16,8 millions. Ainsi, le total des voix de droite et d'extrême droite est supérieur à celui de la gauche et de l'extrême gauche dans 349 des 577 circonscriptions.

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Message  nico37 Mar 24 Avr - 19:27

Nausée et stupéfaction Yannis Youlountas

Ce soir, dans mon tout petit village de la Montagne noire, je me demande qui a pu apporter un soutien aussi massif à l’héritière Le Pen. Alors que le père avait toujours oscillé entre 3 et 12 voix pour 280 habitants, voilà que son écœurante progéniture a brusquement atteint le score absolument incompréhensible de 33 voix sur 170 votants. Mais qui sont-ils ces 33 obscurs voisins à l’apparence tranquille et bucolique ? Comment en sommes-nous arrivés là, dans un minuscule village où la seule famille maghrébine est d’une gentillesse irréprochable à l’égard de tous ? A 300 km d’ici, dans ma ville natale, pourtant profondément de gauche et administrée généreusement par des maires communistes depuis un demi-siècle, la candidate d’extrême droite est carrément arrivée en tête : Martigues est brutalement passée du rouge au brun ! Stupeur là aussi. Partout en France, Sarkozy, Guéant et Hortefeux ont nourri, élevé et dressé la bête immonde, jour après jour, comme les ténors du capital allemand durant la crise de 1929. Nous sommes en plein cauchemar. De même, en Grèce, ma terre d’origine, où plusieurs partis d’extrême droite sont en train de profiter des circonstances particulièrement dramatiques du pays pour s’installer dans le paysage politique et se gonfler d’intentions de vote excitées par le sang à quinze jours du scrutin, comme des sangsues voraces et répugnantes.

Sur un plateau télévisé français, à l’instant où j’écris ces lignes, tous les politiciens réunis ne trouvent rien de mieux à faire que de courtiser l’électorat du FN en le plaignant longuement et en lui adressant leur sympathie fraternelle. La France qui vote Le Pen est devenue dans leur bouche « la France qui souffre ». L’expression est reprise à tout bout de champ, de Ségolène Royal à Jean-François Copé, non sans jouer des coudes pour être bien audible et parfaitement en face de la caméra dans les caresses verbales et les mimiques à son encontre. Berk ! Paroles fétides de trous du cul qui règnent encore sur des Français décidément plus manipulés que jamais.
Non, la France qui vote Le Pen n’est pas la France qui souffre. C’est la France qui pue, non pas la sueur, mais le sang. C’est la France mortifère qui a toujours adoré l’autorité arbitraire et les ordres vociférés. C’est celle qui a besoin d’obéir à un maître pour pouvoir se délecter de la barbarie dite civilisée qui s’étend de jour en jour. Cette France-là attend patiemment comme un pittbull prêt à être lâché sur les boucs émissaires que désignera le maître. Cette France-là n’est pas celle qui souffre, c’est celle qui attend le droit de faire souffrir. Cette France-là, c’est la sous-France : celle qui attend les ordres. Cette France-là n’est pas la France : elle est le contraire de la France. C’est pourquoi, au lieu de se vanter de voter pour la dynastie Le Pen, ces gens-là, pour la plupart, se cachent (tous dans mon village, où aucun des 33 n’a jamais eu le courage de se dévoiler) : parce qu’ils savent bien au fond d’eux qu’ils sont la honte de la France.
Cette France-là n’est pas non plus la France qui a peur. C’est, au contraire, la France qui se délecte de faire peur, tapie comme une bête sauvage dans la nuit de la raison, et qui savoure le plaisir toujours plus grand d’être notre pire cauchemar. Cette France-là, c’est la France des lâches qui nous saluent masqués. C’est la France de ceux qui, en réalité, détestent la France, comme ils maudissent plus encore l’humanité jusqu’à eux-mêmes et qui n’affrontent pas plus les miroirs que le regard de leurs voisins. J’ai désormais 33 voisins masqués dans mon petit village, trois fois plus que la dernière fois. Et je ne sais toujours pas lesquels.

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Message  Babel Mer 25 Avr - 8:38

Lu sur un blog proche du PS, ce papier qui apporte des éléments d'analyse intéressants.
24/04/2012
Marine Le Pen : analyse d’un vote par Lautréamont

Ainsi donc, avec 6,4 millions de voix, Marine Le Pen double la performance historique de son père en avril 2002 .

Pour la première fois également, elle sort de ses bassins historiques, à savoir les régions des industrialisées comme le Nord-Pas-de-Calais ou la Moselle et le bassin méditerranéen (vote d’un électorat pied-noir plus traditionnel), pour obtenir des scores très élevés dans les zones rurales. Un vote nationalisé, selon Pascal Perrineaud, du Cevipof. Un vote ” étale” qui touche toutes les catégories socio-professionnelles :

- 35% des ouvriers ont voté marine Le Pen

- 18% des jeunes de 18/24 ans

- 22% chez les 25/34

-24% chez les 35/49

Mais 9% seulement chez les plus de 65 ans.

Pourquoi un tel résultat, une telle propagation des idées du FN ?

D’abord une campagne audible par tous.
Dans toutes les enquêtes des sondeurs et les retours des reporters de terrain , les mêmes phrases reviennent “Marine, on comprend ce qu’elle dit” …” Eux et nous, c’est pas pareil, ils vivent pas comme nous ” …” elle est simple, elle est divorcée, elle connaît la vie “.

Durant toute sa campagne, Le Pen a gardé la ligne traditionnelle du FN ‘” le peuple contre les élites ” en y ajoutant, avec les conséquences de la crise : les perdants contre les gagnants, les invisibles contre les visibles, les ” sans voix contre ceux qu’on entend trop “.

En conséquence, elle fait des scores phénoménaux dans les départements ruraux, qui souffrent de problèmes agricoles mais aussi des petites entreprises qui ferment, des services publics qui disparaissent. Exemple en Haute-Loire ou le FN atteint 20% ou dans l’Orne, comme le cite Le Monde, où il est au dessus de 32% !

Ensuite une campagne de proximité.
Pendant cette campagne, Le Pen n’a pas multiplié les meetings géants mais a plutôt sillonné la France profonde avec la défense des services publics en argument principal. Ainsi, comme le raconte Marianne, dans un petit village de Haute-Marne de 40 habitants, sa venue a attiré en 3 jours 4 à 500 personnes venues de toute la région, des gens, raconte Marianne ” qui se regroupent tantôt chez l’un tantôt chez l’autre pour regarder la télé et économiser l’électricité ou mettent en commun leur RSA “.

Une France qui souffre, se sent totalement abandonnée et qu’elle a su capter par capillarité et bouche à oreille.

Marine Le Pen a réalisé une campagne ” vie quotidienne “.
Peu à l’aise dans l’exercice qui convenait tant à son père, à savoir les discours enflammés, inscrits dans l’Histoire de France, discours de culture et de provocation, Marine Le Pen a choisi de parler aux gens de leur vie quotidienne : l’insécurité, la petite délinquance, la poste qui ferme dans le village, l’école, le manque de profs, la difficulté à boucler les fins de mois. Construisant peu à peu l’image d’une “ candidate du peuple “ qui parle comme le peuple.

Cette posture a montré sa limite lors de l’entrée en campagne de François Hollande et de Nicolas Sarkozy et sa difficulté à argumenter sur le plan économique son programme. Consciente du danger à être entraîné sur le chemin du procès en incompétence, elle s’est recentrée sur cette campagne de terrain, relayée par les médias locaux par imprégnation.

Une campagne à la conquête des zones rurales.
Le Pen est la seule à avoir parlé aux zones rurales, à s’être déplacée pour aller les voir, leur parler, ce qui n’est pas le cas des autres candidats , qui ont dépêche leurs émissaires mais n’ont pas fait campagne dans ce milieu, hormis au salon de l’agriculture.

Elle a bien capté le double mouvement qui frappe ces zones, un tissu économique et social désintégré, l’installation dans ces zones d’ouvriers ou de petits employés déclassés qui n’ont plus les moyens de vivre en ville.

Son discours, anti-élite, anti-mondialisation, anti-assistanat a donc touché dans le mille ces populations qui vivent le déclassement et l’oubli… ” Nous sommes les oublies de la France “ disait une électrice du FN, lundi matin sur une radio périphérique.

Bref une campagne de colère.
Durant toute sa campagne, Le Pen a pris soin de découper son message en 4 parties :

-réquisitoire contre Nicolas Sarkozy qui a trahi ses promesses, notamment envers les ouvriers qui l’ont fait élire en 2007,

- exaltation de la France et des Français ( électorat traditionnel du FN anti-immigrés ),

- diabolisation de l’Europe et de l’extérieur …

- solution “sociale” et nationale, sortie de l’euro, fin du remboursement de l’IVG “de confort”, etc…

On se rend compte à quel point il est quasiment impossible d’avancer une seule mesure concrète de Marine Le Pen. Mais l’important n’est pas là. Elle est à la confluence des malaises qui ont fait masse et ont trouvé leur point de fusion dans le vote FN…. Elle a su intégrer à la question identitaire, la question sociale ” souligne le géographe Christophe Guilly ( in Le Monde ).

Avec un tel capital, que faire après le 22 avril ?
L’objectif de le Pen est d’une simplicité biblique :

Reconstituer la droite autour du FN en provoquant l’ explosion de l’UMP.

Plusieurs facteurs l’y encouragent, notamment les cantonales , marquées par un très forte abstention mais où les reports de voix FN/UMP, et vice versa avaient atteint des niveaux jamais inédits. Parfois jusqu’à 95%.

Si la présidentielle clive, les campagnes locales ne semblent plus s’embarrasser de ces pudeurs. La présidentielle aura certainement contribué à faire sauter encore plus les dernières barrières, en raison du discours ultra-droitier de Sarkozy, conseillé par Patrick Buisson, ex red chef de Minute qui poursuit depuis 20 ans un seul objectif : réunir toutes les droites.

C’est aussi l’objectif de Marine Le Pen. Une alliance objective qui peut s ‘avérer redoutable aux législatives en cas de défaite de Nicolas Sarkozy. .

On peut imaginer, dans les années qui viennent, l’absorption pure et simple de l’UMP par le FN. C’est le but visé pour les 5 ans à venir.

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