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Message  chejuanito Mer 6 Avr - 7:40

(à propos du texte "le chaudron français") J'aime bien ce groupe et souvent ses analyses. Sur les scores, l'analyse manque de finesse. Pour analyser les scores c'est bien de les rapporter au nombre d'inscrit, mais c'est bien de les rapporter aussi au nombre d'inscrits pouvant se prononcer pour un parti donné (voir le nombre de candidats FN en baisse par rapport en 2004) et il faut enfin aussi le faire en regard du nombre exprimé, par ce que ça a un sens de voir pour qui s'expriment ceux qui s'expriment (le fait que l'électorat frontiste, habituellement très enclin à l'abstention, se soit moins démobilisé que d'autres signifie soit une fidélisation nouvelle, soit le gain d'un nouvel électorat en remplacement du sien fortement abstentionniste). Il faut les trois types de chiffres, ne se baser que sur le % d'inscrit n'est pas plus exact que de s'appuyer sur le seul % d'exprimé comme le font la plus part des analystes. Quand à l'abstention, je ne comprends pas l'insistance des gens à mettre aussi peu de nuance dans leurs interprétations. Cependant c'est marrant de voir tout le monde se focaliser sur ces questions alors que l'analyse de la période par Pedro va bien au-delà des résultats de ces élections et que le principal réside dans la conclusion "Venir en aide aux peuples qui se soulèvent, c'est combattre, dans notre propre pays contre notre propre ennemi. En France, contre notre propre gouvernement, contre Sarkozy, dans la rue, par la grève générale s'il le faut et sans attendre l’élection présidentielle de 2012. " Et ça, c'est parfaitement juste et on ne le dira pas de trop, aider les soulèvements, ça se fera avant tout sur notre sol.
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Message  sylvestre Mer 6 Avr - 10:13

chejuanito a écrit:J'aime bien ce groupe et souvent ses analyses. Sur les scores, l'analyse manque de finesse. Pour analyser les scores c'est bien de les rapporter au nombre d'inscrit, mais c'est bien de les rapporter aussi au nombre d'inscrits pouvant se prononcer pour un parti donné (voir le nombre de candidats FN en baisse par rapport en 2004) et il faut enfin aussi le faire en regard du nombre exprimé, par ce que ça a un sens de voir pour qui s'expriment ceux qui s'expriment (le fait que l'électorat frontiste, habituellement très enclin à l'abstention, se soit moins démobilisé que d'autres signifie soit une fidélisation nouvelle, soit le gain d'un nouvel électorat en remplacement du sien fortement abstentionniste). Il faut les trois types de chiffres, ne se baser que sur le % d'inscrit n'est pas plus exact que de s'appuyer sur le seul % d'exprimé comme le font la plus part des analystes. Quand à l'abstention, je ne comprends pas l'insistance des gens à mettre aussi peu de nuance dans leurs interprétations. Cependant c'est marrant de voir tout le monde se focaliser sur ces questions alors que l'analyse de la période par Pedro va bien au-delà des résultats de ces élections et que le principal réside dans la conclusion "Venir en aide aux peuples qui se soulèvent, c'est combattre, dans notre propre pays contre notre propre ennemi. En France, contre notre propre gouvernement, contre Sarkozy, dans la rue, par la grève générale s'il le faut et sans attendre l’élection présidentielle de 2012. " Et ça, c'est parfaitement juste et on ne le dira pas de trop, aider les soulèvements, ça se fera avant tout sur notre sol.

Il y a en fait encore une autre variable : le nombre total de candidats, et pour être fin il faudrait voir quelles forces ont pu être présentes ou pas - par exemple CPNT était encore une force en 2004, surtout pour des cantonales, mais a pratiquement disparu en 2011.

Le nombre total des candidats, en 2011, est en net recul (- 16 %) par rapport à celui de 2004, soit environ 2 000 de moins.
( http://www.lemonde.fr/elections-cantonales-2011/article/2011/03/20/premier-tour-des-cantonales-la-radiographie-d-un-scrutin_1495919_1470538.html )

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Message  un chien ardent Mer 6 Avr - 14:27

Marine Le Pen fait le ménage au FN ?
Vendredi 25 mars une photo circule de rédaction en rédaction, montrant Alexandre Gabriac, candidat FN aux élections cantonales, en train de faire le salut hitlérien derrière un drapeau nazi. A peine contactés par les journalistes, Steeve Briois, Louis Aliot et Marine Le Pen, pourtant d’habitude si prompts à défendre les militants frontistes, condamnent immédiatement le candidat et annoncent sa suspension. Jusque là tout paraît simple : Marine Le Pen, comme les média aiment à nous le répéter, n’est pas aussi extrémiste que son père. Elle ne tolère plus aucun dérapage dans son parti et n’hésite plus à faire le ménage. Mais en y regardant de plus près, cette histoire, qui sent l’opération manipulation à plein nez, laisse à penser que Marine Le Pen a décidé de faire la chasse aux membres de l’Œuvre Française infiltrés au FN. Une très bonne opération pour la fille Le Pen qui affaiblit en interne Bruno Gollnisch, très entouré par les membres de l’OF, et qui se débarrasse dans le même temps de certains militants qui, potentiellement, pourraient venir ternir l’image lisse qu’elle tente de se construire pour la future campagne des présidentielles de 2012...
source REFLEXes pour la suite

un chien ardent

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Message  tristana Mer 6 Avr - 19:37

Certains essaient ici de démontrer que le FN ne progresserait pas, qu'il stagnerait ou même qu'il reculerait.
C'est du délire total!
Le FN aujourd'hui est une véritable menace, dans la plupart des cas, il progresse même de 10 à 15% entre le premier et deuxième tour.
Le FN a désormais des réserves de voix, et ça c'est tout à fait nouveau.
Le combat contre le FN et ses idées est l'un des tous premiers combats à mener aujourd'hui!
Une masse d'ouvriers, d'exclus et d'exploités, sans grande culture politique, s'est engouffrée dans le vote FN pour crier sa colère.
Ce sont ceux qui devraient voter pour nous qui en votant FN pensent que ce vote est plus contestataire, plus crédible et plus rebelle.
Sur la Seyne, ex bastion PC, le FN a fait 46% des voix au deuxième tour.
Et ses militants, ses responsables, ne sont pas forcément tous des fachos.
A leur meeting, ils ont passé "ma France" de Ferrat, ils se réclament même pour certains du PC des années 75, ils ont même publié un communiqué contre l'homophobie qui visait à défendre l'un de ses militants homosexuel revendiqué.
Quand je diffais sur le marché, par deux fois des diffuseurs de tracts du FN m'ont dit: Vous et nous, on est pareils, on devrait s'unir contre ces salauds de capitalistes!
Le FN a changé son discours: il prétend défendre les services publics, les retraites à 60 ans, l'interdiction des licenciements et des délocalisations.
A nous de nous adapter, de dénoncer l'énorme contradiction entre leur nouveau programme soi disant révolutionnaire et "socialement de gauche" et leurs actes, notamment pendant les différents mouvements de grève où le FN, par Marine Le Pen, en appelait au gouvernement pour rétablir l'ordre et la liberté de ne pas faire grève.
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Message  Roseau Mer 6 Avr - 20:34

@ Tristana

T'inquiètes pas, tous les camarades savent lire les chiffres , et font les mêmes expériences de terrain que toi.
Seul Loriot (pour raisons strictement de dogme POI) met la tête dans le sable,
en traitant les sondages et autres chiffres de "merde".
On a tous compris que la crise et les attaques ne font que commencer, comme la misère,
et que face à la barbarie qui menace, il faut résister tous ensemble pas à pas,
et ne pas proposer de colmater (FdG), mais offrir une alternative globale, le socialisme, une vraie révolution de civilisation.
Roseau
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Front national - Page 13 Empty Le FN, un parti "populiste" et "populaire" ?

Message  ramiro Jeu 7 Avr - 9:38

Le titre introduit une réflexion sur le qualificatif "populiste" systématiquement accolé au FN (et parfois revendiqué pas l'extrême-droite elle même).
C'est tiré des travaux de la politiste Annie Collovald qui a écrit, il y a quelques années, un livre intitulé "Le populisme du Front National, un dangereux contresens" (publié aux Editions Savoir/Agir et dont une recension est disponible sur le site suivant )http://www.legrandsoir.info/Le-populisme-du-FN-un-dangereux.html

Pour lancer la discussion je vous soumets cet article tiré de la lettre électronique d'ATTAC et une vidéo (exposé fait lors d'une réunion du PG visiblement)




Annie Collovald , "Le populisme ou la démocratie dépeuplée" ,Ce texte est paru dans la revue Grain de sable (le journal électronique d'Attac), n°518 du 15 juin 2004

Populisme : le mot a envahi les commentaires au soir du 29 mai. Hommes politiques, journalistes, savants mobilisés pour donner leur avis d'expert sur les résultats électoraux l'ont convoqué et invoqué pour qualifier et surtout disqualifier les électeurs du NON et tous ceux qui ont fait campagne contre le projet de traité constitutionnel. "Virus populiste", "épidémie de populisme" : le recours aux métaphores médicales signalaient l'anomalie scandaleuse de l'issue électorale et son caractère pathologique pour la démocratie et l'Europe. Il autorisait jugements injurieux - "bunker nationaliste", vision "fermée" du monde, impulsion xénophobe - et rapprochements politiques discréditants - les extrêmes auraient démontré leur profonde complicité et les représentants et électeurs de gauche auraient mêlé sans sourciller leur voix à celle de Jean-Marie Le Pen. "Anti-européens" et anti-démocratiques dans l'âme ou par cynisme, les porte-parole du NON auraient une fois de plus manipulé la crédulité d'électeurs ignorants et déboussolés prêts à croire toutes les promesses simplistes censées résoudre comme par magie leurs malheurs sociaux et portés par leur ressentiment contre les "élites" et contre les "étrangers". Témoignerait de leur "basse culture politique" leur faible niveau de diplôme - BAC ou BAC+2 - ne les protégeant pas, à l'inverse des électeurs du OUI plus titrés scolairement, des dérives irrationnelles de la déraison politique.

Nulle surprise dans ces interprétations : elles s'inscrivent dans la lignée des commentaires qui ont fait florès en 2002 pour expliquer l'inexplicable ascension de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles. C'était déjà la crise et les frustrations sociales, le manque d'éducation, le rejet des immigrés et des élites qui rendaient compte des votes FN en insistant, sur la foi de sondages, sur l'engouement subjugué des classes populaires pour le charisme de Le Pen et de ses idées xénophobes. Une différence pourtant : ces considérations sont désormais élargies à toutes les oppositions politiques. Mieux qu'en 2002, apparaît ainsi au grand jour l'implicite des usages actuels du "populisme" : fonctionnant à l'injure et aux préjugés sociaux et non à l'analyse empiriquement fondée, ils participent à une redéfinition de l'acceptable et de l'inacceptable en politique dont l'enjeu est l'imposition d'une démocratie réservée aux seuls "initiés" et "capacitaires" : une démocratie sans représentants, faite par et pour des "experts". Rien ne l'illustre mieux que les revirements qu'a connus la notion de populisme.

On mesure alors l'ampleur de la révolution idéologique accomplie entre hier et aujourd'hui en se reportant aux usages à la fois politiques et savants qui avaient cours avant que le mot ne devienne une catégorie dominante d'interprétation du FN. Longtemps absent du vocabulaire public de la polémique politique où étaient préférés des termes comme "démagogie" ou "poujadisme", le "populisme" servait, selon la définition de Lénine, à dénoncer une stratégie dévoyée de mobilisation du peuple contre ses propres intérêts et contre ses principaux défenseurs. Dans l'univers scientifique traitant de la vie politique, il était employé aux Etats-Unis pour désigner les solutions archaïques et autoritaires trouvées par les pays du Tiers Monde accédant avec retard à la démocratie et en France par des spécialistes du monde communiste pour critiquer son ouvriérisme. Si le mot stigmatisait, c'était ainsi moins pour insister sur la dangerosité d'une mobilisation politique "directe" du peuple que sur le danger que représentaient pour le peuple des prétentions à le défendre venues d'intellectuels ou d'hommes politiques ne faisant que projeter sur lui leurs propres aspirations et leurs propres intérêts. A ce renversement radical des points de vue, va s'associer une version du populisme dans laquelle le faux-semblant est pris pour la réalité (1).

La notion, lancée par P.-A. Taguieff et reprise, sans inventaire, par les autres savants français à partir du milieu des années 1980 (une fraction des historiens et de la science politique pensant la vie politique à partir des idées ou des idéologies professées et non à partir d'une analyse sociologique des pratiques politiques) est directement issue de débats américains, très localisés idéologiquement, portant sur la "nouvelle droite". S'opposant à d'autres définitions en cours aux Etats-Unis tant dans l'univers savant qu'à gauche de l'échiquier politique, cette version du populisme s'efforce de donner une apparence populaire et d'éthique philanthropique à une entreprise néoconservatrice sur le plan économique et politique, pour mieux la présenter comme révolutionnaire contre les conservateurs jugés dépassés. L'enjeu n'est pas, ainsi, de bouleverser l'ordre établi au profit des groupes les plus démunis ; il est de le bouleverser au profit de ces nouveaux prétendants bien plus radicaux dans le libéralisme économique que l'ancienne élite néolibérale. Faire du "populisme" ici ne consiste pas à valoriser le peuple, mais à se servir de lui pour conférer un semblant de légitimité sociale à une cause qui lui est étrangère. C'est dire combien les usages actuels de "populisme" abusent de la réalité en prêtant au FN un caractère populiste ou populaire. Ils dissimulent l'histoire politique de la notion mais aussi l'enjeu politique qu'a constitué initialement "l'appel au peuple". L'appel au peuple, en effet, a d'abord consisté en une pratique de mobilisation des groupes défavorisés par le système de domination sociale et politique existant et une entreprise entendant réaliser l'émancipation politique des plus démunis en leur donnant une dignité et une voix dont ils étaient privés. C'est cette participation populaire à l'avènement concret de la démocratie que tend à faire oublier aujourd'hui l'accusation de populisme adressée au FN et à tous ceux qui osent s'opposer à l'ordre politique établi. En l'occultant, elle fait des groupes populaires un peuple indifférent et étranger à l'histoire de la démocratie.

On comprend mieux dès lors l'efficacité politique redoutable des usages actuels du populisme et de la représentation stigmatisante des groupes sociaux les plus démunis. En justifiant la supériorité morale des élites sociales et politiques établies, elle autorise le retour de thèses réactionnaires ou hautement conservatrices comme celle, énoncée lors de la trilatérale dans les années 1970, voulant que les démocraties soient ingouvernables lorsqu'elles sont soumises "à une surcharge de demandes populaires" et qu'il y ait nécessité à lutter contre les "excès de démocratie". Mieux vaut, face à un peuple réactionnaire et incompétent, une démocratie fonctionnant sans lui. Une démocratie censitaire ou autoritaire ?

(1) Sur tous ces points, Collovald A., Le "populisme du FN" : un dangereux contresens, Broissieux, Ed. du Croquant, 2004.

les vidéos suivantes sont des exposés sur le thème des "élites politiques et le mépris du peuple"





ramiro
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Message  nico37 Ven 8 Avr - 21:40

Marine Le Pen fait le ménage au FN ?

Vendredi 25 mars une photo circule de rédaction en rédaction, montrant Alexandre Gabriac, candidat FN aux élections cantonales, en train de faire le salut hitlérien derrière un drapeau nazi. A peine contactés par les journalistes, Steeve Briois, Louis Aliot et Marine Le Pen, pourtant d’habitude si prompts à défendre les militants frontistes, condamnent immédiatement le candidat et annoncent sa suspension. Jusque là tout paraît simple : Marine Le Pen, comme les média aiment à nous le répéter, n’est pas aussi extrémiste que son père. Elle ne tolère plus aucun dérapage dans son parti et n’hésite plus à faire le ménage. Mais en y regardant de plus près, cette histoire, qui sent l’opération manipulation à plein nez, laisse à penser que Marine Le Pen a décidé de faire la chasse aux membres de l’Œuvre Française infiltrés au FN. Une très bonne opération pour la fille Le Pen qui affaiblit en interne Bruno Gollnisch, très entouré par les membres de l’OF, et qui se débarrasse dans le même temps de certains militants qui, potentiellement, pourraient venir ternir l’image lisse qu’elle tente de se construire pour la future campagne des présidentielles de 2012.


Si Marine le Pen et Louis Aliot ont pu berner certains journalistes en leur faisant croire qu’ils n’étaient pas au courant des orientations du jeune Grenoblois, pour toute personne suivant un peu le Front National depuis plusieurs années, les options politiques d’Alexandre Gabriac ne sont pas mystérieuses. Acteur majeur d’un FN grenoblois historiquement très radical [1] (on y retrouvait des anciens du SAC dans les années 1980 puis des nationalistes révolutionnaires dans les années 1990), Alexandre Gabriac est un pur produit du FN des années Jean-Marie Le Pen en comparaison de militants plus présentables comme David Racheline ou Julien Sanchez, mis en avant par Marine Le Pen.
Front national - Page 13 9-mai-of-gabriac-2011
A. Gabriac (lunettes noires) et C. Georgy derrière lui (avec son gilet jaune et son Talkie-Walkie de S.O.)

Alexandre Gabriac n’est pas un obscur candidat frontiste. Adhérent au FN depuis 2007, encarté à l’Œuvre Française (on peut le voir faire le service d’ordre de ce groupuscule le 9 mai 2010 à Paris au côté d’Yvan Benedetti et Christophe Georgy ou participer à des initiatives liées au groupuscule de Pierre Sidos), c’est le plus jeune conseiller régional de France. Secrétaire Départemental FNJ de l’Isère et secrétaire régional FNJ Rhône-Alpes, il a également été élu au comité central du FN lors du congrès de Tours du FN en 2011. Alexandre s’est également construit une réputation de petite frappe en n’hésitant pas à faire le coup de poing dans les facs grenobloises ou lors de contre-manifestations anti-homosexuels. Il fut également entendu dans une obscure affaire de vol d’armes commis par des sympathisants d’extrême droitequi se solda par la mort d’un gendarme en 2007.

Le site Contre-info, « agence de presse indépendante » directement liée au Renouveau Français (à l’instar de Novopress et des Identitaires dont C-I est une pâle copie) et proche de l’Œuvre Française, a bien tenté dans la nuit de samedi à dimanche de démontrer, montages à l’appui, que les photos du Nouvel Obs étaient des faux, mais sans convaincre. On attend avec impatience leurs prochaines explications quand à la présence au côté d’A. Gabriac sur la photo publié par le site « infonacional.com » et illustrant l’article « Les bonnes œuvres de Bruno », de Jérôme Guigue. Lui aussi militant de l’Œuvre Française, il a rejoint le FN en 2006 et devient le responsable DPS pour la région Rhône-Alpes. Il sera candidat (malheureux) au Comité Central du Front en janvier dernier lors du Congrès de Tours et soutiendra la candidature de B. Gollnisch à la présidence du FN.

Front national - Page 13 Jerome-guigue
Présentation officielle de J. Guigue pour sa candidature au Comité Central du FN lors du Congrès de Tours de janvier dernier

La chasse aux sorcières des adeptes de l’Eglise de Sidologie [2]

Au delà des déclarations à l’attention des médias dans lesquelles Marine Le Pen rejette la radicalité de certains groupuscules comme l’OF, la présidente du FN fait d’une pierre deux coups. Elle apparaît comme plus présentable et règle ses comptes en se débarrassant d’individus sur lesquels elle n’avait aucune prise et qui avaient soutenu son concurrent. La présence dans les rangs du FN de militants de l’OF inquiète de plus en plus la nouvelle direction frontiste (mais la réciproque est tout aussi vrai) qui semble craindre les débordements et les activités de ces militants un peu particuliers. Ce n’est pas pour rien qu’Yvan Benedetti, président de Jeune Nation (avatar lyonnais de l’OF et successeur désigné de son chef Pierre Sidos), numéro deux de Bruno Gollnisch lors de sa campagne pour l’élection à la tête du FN, fut traduit devant la commission de discipline du parti pour cause de double appartenance au Front national et à l’Œuvre française. Une vaste blague quand on sait que l’OF avait la main mise sur le FN Lyonnais et que Benedetti avait déjà été candidat pour le FN par le passé. Histoire de bien faire passer le message par voie de presse, Steeve Briois n’hésitera pas à parler d’entrisme en évoquant L’Œuvre Française, rappelant qu’il n’y avait pas de place pour des personnes qui « … seraient tentés de venir au Front national pour faire de l’entrisme, et je pense à l’Œuvre française ».

Un avertissement répété par Marine Le Pen sur les ondes de 90 FM – Israë [3] où elle a clairement accusé l’Œuvre Française d’avoir fait adhérer certains de ses militants pour influencer le vote lors du Congrès de Tour et tenter de prendre le contrôle du parti.

Au passage elle en a profité pour se désolidariser de Christian Bouchet, pourtant fervent supporter de Marine Le Pen, en affirmant qu’elle ne l’avait croisé qu’à deux reprises et qu’elle était fatiguée que le FN soit victime d’un certain nombre de personnes s’amusant à nourrir la suspicion d’antisémitisme au sujet du Front National.

Front national - Page 13 Marine_et_boubou_2

Front national - Page 13 Avec_Marine_Le_Pen_et_Brigitte_Neveux_septembre_2009-
Marine Le Pen en cie de Christian Bouchet et Brigitte Neveux

Christian Bouchet qui était récemment au centre de tous les intérêts dans une interview de Rémi Boyer dans la revue occultiste HISTORIA OCCULTAE [4] et pour qui cette déclaration sent le sapin, puisqu’il avait déjà été la cible de nombreuses attaques durant la campagne pour le Congrès de Tour par les milieux catholiques.

Front national - Page 13 Reseau_nationaliste_2-2707b

Mais ces déclarations peuvent également sonner comme un signal d’alarme pour un autre trublion mariniste, Thierry Maillard responsable FN à Reims. Cet ancien de l’Œuvre Française n’est pas vraiment dans la ligne officielle du parti version Marine avec ses hommages appuyés à Jacques Doriot, François Duprat ou Saddam Hussein. Il aura marqué les esprits en détournant, avec son « Réseau France Nationaliste », l’affiche du FNJ « Ici c’est chez nous », changeant profondément le sens et la cible de ce message sans appel et un brin menaçant.

Front national - Page 13 2010_affiche_Ici_c_est_la_France_LDJ_Betar_Crif-f3e75

Pourtant l’homme n’a pas ménagé ses efforts pour se faire bien voir de la nouvelle présidente, puisqu’il a attaqué Yvan Benedetti en décembre 2010. Mais il y a fort à parier que ses débordements lors des manifestations officielles du FN et ses cortèges de boneheads ne vont pas cadrer avec la nouvelle image que Marine souhaite donner à son parti.

Front national - Page 13 Reseau_nationaliste-9939a
Paris, le 22 septembre 2007, manif contre le traité européen à l’appel du Collectif France Indépendante et à laquelle participera le Réseau Nationaliste mais aussi le F.N., l’Action Française...

On pourait à vrai dire multiplier les exemples de ce type au risque de lasser. Pour finir en beauté, on n’a pas entendu Marine Le Pen s’exprimer sur un autre cas, tout aussi amusant, d’un militant FN occupant son temps libre à grenouiller dans des milieux folkloriques. On veut bien sûr parler de Pierre-Olivier Sabalot, directeur de campagne du secrétaire départemental du FN Laurent Comas à Marseille [5]. Ce garçon, qui signe généralement ses articles sous le pseudo de Klaas Malan, est un ancien collaborateur de la revue Réfléchir & Agir ainsi que de la revue belge Devenir, et s’est distingué à plusieurs reprises. En 2004, un jardinier municipal à Marseille déterre un sac dans un parc. Jetant un œil pour vérifier son contenu, il juge plus prudent de le confier aux services de police qui découvrent une kalachnikov, un bidon de chlorate de soude, des revues sur les explosifs. Les flics n’ont pas à chercher bien longtemps pour découvrir le nom de son propriétaire, ce dernier ayant oublié d’effacer son nom sur le sac. Pierre-Olivier Sabalot a logiquement droit à une perquisition à son domicile où la police aurait mis la main sur un disque dur comportant des images à caractère pédophile. À son procès, Sabalot avouera qu’il s’agissait bien de son sac et qu’il l’avait enterré en apprenant qu’une vague de perquisitions touchait le milieu bonehead [6], milieu qu’il fréquentait assidûment puisqu’il leur organisait les solstices. Malgré des explications scabreuses, par exemple sur la détention d’explosifs [7], Sabalot sera condamné à 2 ans fermes [8]. A sa sortie de prison, il écrira une biographie sur le fondateur de l’apartheid en Afrique du sud, Verwoerd et a par conséquent été copieusement invité par de nombreux groupes nationalistes pour évoquer l’assassinat d’Eugène Terreblanche au printemps 2010, y compris par le site Nations Presse Info sous la signature de Loïc Baudoin [9], alias Christian Bouchet. Suite à l’évocation dans la presse des exploits oubliés de Sabalot , ce dernier va rapidement disparaître des rangs du FN marseillais, le candidat FN en profitant au passage pour se désolidariser de Sabalot, puisqu’allant jusqu’à nier ses fonctions de bras droit sur le terrain [10] : « je n’ai pas de directeur de campagne ou de communication. Je fais tout, tout seul. Des militants comme monsieur Sabalot qui n’est même pas adhérent au FN me donne un coup de main mais je ne le connais pas plus que cela et je ne peux d’ailleurs pas savoir qui sont les militants avec qui je fais ma campagne et je ne peux pas connaitre leur passé... ». Des propos étonnants pour un secrétaire de la fédération départementale qui visiblement ne connait pas ses adhérents et qui tracterait avec n’importe qui. Ou peut-être connaît-il trop bien certaines obsessions de Sabalot... L’une d’entre-elles étant gênante à l’heure où Marine Le Pen tente par tous les moyens de se rendre en Israël, faisant profil bas sur la question de l’antisémitisme. En effet Sabalot est aussi connu de certains pour régulièrement faire suivre des mails dénonçant la présence de journalistes d’origine juive dans les médias français, une obsession qui fleure bon les années 1930 !

Une question demeure : le FN nouveau débarrassé de ses éléments « radicaux » deviendrait-il pour autant un parti « républicain » c’est-à-dire « démocratique » ? À l’évidence non ! Les idées et le programme du FN sont là pour nous le rappeler. Encore faudrait-il que certaines télés et radios françaises arrêtent d’occulter cette réalité en lui « servant la soupe » ! Depuis de nombreux mois il est incontestable que les média sont tombés sous le charme de Marine Le Pen en la présentant comme plus moderne et moins extrémiste que son père ou Bruno Gollnisch, au point qu’aujourd’hui le FN n’a plus vraiment besoin de faire campagne. Omniprésente sur les plateaux télés et radios, Marine le Pen, qui reste "une bonne cliente" comme on dit dans le métier, n’a plus besoin de provoquer ou de hausser le ton, comme le faisait son père par le passé pour attirer l’attention : elle se contente d’attendre que les journalistes français viennent chercher ses commentaires à chaque nouvelle provocation de la droite parlementaire sur les questions d’immigration et de sécurité, la plaçant ainsi dans la position de référence sur ces questions, les seules d’ailleurs sur lesquelles le FN s’exprime vraiment.

Au final cette nouvelle image du FN et cette surexposition permettent de pallier la faiblesse persistante d’un appareil militant décapité par des décennies de scission et de purges. Le FN serait dans l’incapacité totale de gérer les affaires publiques et tout le monde le sait. Mais sa fonction n’est de toutes façons pas là…Parmi les victimes collatérales de cette nouvelle donne, on trouve les Identitaires. Tous leurs choix stratégiques (Candidature jeune à la présidentielle, tentative de dédiabolisation de leur image, discours populiste, instrumentalisation du thème de la laïcité pour développer des thèmes islamophobes) se sont retrouvés invalidés par la nouvelle tactique médiatique de Marine Le Pen et nous aurons l’occasion d’y revenir sous peu. La marge de manœuvre à droite du FN reste par ailleurs faible. Comme le montre l’interview dans Rivarol des anciens de Pro Patria, reconverti en MAS (Mouvement d’Action Social) ou le communiqué de Pierre Vial le 12 mars dernier, si l’extrême droite radicale reste attentive à l’évolution du FN, elle ne peut rivaliser avec lui. Il reste alors deux solutions, attendre dans l’ombre un (plus qu’) hypothétique déclin du FN (cf la Nouvelle Droite Populaire) ou l’intégrer. Mais aux vues des dernières évolutions, il semble évident que les militants d’extrême droite devront accepter de se soumettre à la ligne définie par l’héritière Le Pen, ou prendre leur bâton de pèlerin et entamer une nouvelle traversée du désert, en attendant une éventuelle opportunité pour tenter à nouveau leur chance. Charmante perspective…



[1] À l’image d’André-Yves Beck, aujourd’hui membre du bureau directeur du Bloc Identitaire et ancien pilier de Troisième Voie sur Grenoble.

[2] Surnom donné à L’Œuvre Française par les militants NR des années 80 et 90 devant le fonctionnement quasi-sectaire du mouvement fondé par Pierre Sidos.

[3] En lire le cr fait par le très sioniste Jonathan-Simon Sellem sur son site : http://jssnews.com/2011/03/30/itw-l.... Site sur lequel « JSS » reprend les communiqués et les comptes-rendus d’actions de la LDJ, mais qui pour une fois exprime là une opinion bien différente de la leur : en effet il ne semble pas être prêt à se contenter du départ d’individus tels que C. Bouchet ou F. Chatillon dans l’entourage de Marine Le Pen, comme le réclame régulièrement Carlisle sur le site de la LDJ, pour en faire un interlocuteur comme les autres

[4] qui a visiblement laissé plutôt un bon souvenir dans le petit milieu occultiste français

[5] http://www.laprovence.com/article/f...

[6] La police menait à l’époque une enquête dans le milieu bonehead marseillais suite à la profanation d’un cimetière juif.

[7] Il tentera d’expliquer qu’il formait un groupe de réservistes à la manipulation d’explosifs, mais il sera désavoué par leur chef, Luc Poussel, ancien candidat MNR à Gardannes et responsable local du CNI.

[8] À noter que l’individu avait déjà eu maille à partir avec les autorités en Espagne.

[9] Mort de la sentinelle, un entretien avec Pierre-Olivier Sabalot - 6 mai 2010

[10] Sabalot à l’automne 2008 avait déjà proposé ses services à la mairie d’Orange, en particulier pour le service Communication, mais A-Y Beck avait dressé immédiatement un pare-feu...

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Message  Gauvain Dim 10 Avr - 13:07

Une bonne analyse sur le caractère fasciste du FN :
http://quefaire.lautre.net/que-faire/que-faire-no06-fevrier-avril-2011/article/f-comme-fascistes-n-comme-nazis
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Message  fée clochette Dim 10 Avr - 17:26

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/04/09/un-conseiller-de-lelysee-reprend-largumentaire-du-fn-sur-le-referendum/

Un conseiller de l’Elysée reprend l’argumentaire du FN sur le référendum

Maxime Tandonnet, conseiller intérieur et immigration à l’Elysée, a écrit récemment sur son blog une note qui n’est pas passée inaperçue à l’extrême droite.

Dans ce texte titré “Le garrot”, M. Tandonnet reprend purement et simplement l’analyse que fait le FN du “frein” que constitueraient le bloc de constitutionnalité ainsi que les traités européens.

Voilà ce que nous expliquions à ce sujet dans un article (“le FN est-il devenu un parti comme les autres ?”) paru dans Le Monde daté du 30 mars :

“Qu’il s’agisse de la préférence nationale ou du rétablissement de la peine de mort, le FN récuse ce que Louis Aliot [numéro 2 du FN] nomme « la contestation du pouvoir dans la République par des moyens détournés ». Comprendre les obstacles constitutionnels et de droit européen.

Pour appliquer leur programme, Marine Le Pen et ses proches misent sur le référendum. Il s’agit d’opposer ainsi la légitimité populaire à celle du juge constitutionnel. Pour Sylvain Crépon [sociologue, spécialiste du FN], c’est là un vrai marqueur d’extrême droite. « Cette dernière a toujours mis en avant la démocratie plébiscitaire, par défiance envers la représentation électorale. »”

“Droits formels”

Revenons à Maxime Tandonnet. Il écrit : “Nous observons en ce moment une prolifération de décisions des juridictions dans les domaines régaliens qui deviennent un obstacle réel à la conduite des politiques”. Au centre de ses critiques: les avis, arrêts, décisions rendus en matière de sécurité ou d’immigration par le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, la Cour de justice européenne, la Cour européenne des droits de l’homme. Ainsi que “l’empilement de lois européennes, de règlements et de directives, qui échappe au contrôle des autorités nationales les décisions étant prises à la majorité qualifiée et en « codécision » avec le Parlement européen”, et sur lesquels se fonderaient les décisions des juridictions précitées. Contrairement à ce qu’écrit M.Tandonnet, règlements et directives n’échappent pas au contrôle des autorités nationales, puisque les Etats participent au processus via le Conseil de l’Union européenne.

“Les instances européennes, les juridictions suprêmes font partie de ces élites sous l’emprise de la pensée unique sur la sécurité et l’immigration, qui privilégient les droits formels des individus sur l’intérêt général ou celui des personnes dans leur vie quotidienne(…) Trop de droit finit par tuer le droit”, estime encore le conseiller de l’Elysée.

Selon lui, “l’Etat de droit semble s’emballer, devenir comme fou, au détriment de l’autorité politique, contre le pouvoir du peuple et celui de ses représentants élus, contre la démocratie”. Une assertion étonnante, tant il est vrai que le principe de l’Etat de droit est précisément de poser des garanties contre une éventuelle volonté de toute puissance du pouvoir politique.Il signifie en effet que toute personne physique ou morale, publique ou privée, est soumise au droit à commencer par l’État lui-même. Il est dans sa nature de s’exercer parfois “au détriment de l’autorité politique” et c’est en cela qu’il est une condition de la démocratie. Même chose pour le législateur qui est notamment tenu de respecter la norme constitutionnelle.

M. Tandonnet, lui, conclut : “On ne pourra vraiment sortir de ce mécanisme que par une logique de recours au référendum, le jour où les conditions politiques le permettront sans risque de confusion entre la question posée et un vote de protestation. Face à une décision émanant directement du peuple, on peut supposer que les hautes juridictions choisiront de se soumettre, sauf à abolir ouvertement la démocratie.” Bref, la démocratie plébiscitaire contre l’Etat de droit.
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Message  nico37 Dim 10 Avr - 21:34

Pour situer un peu historiquement dans la longue durée la question de la nature du FN voir cet intéressant webdocumentaire :
http://www.lemonde.fr/week-end/visuel/2011/04/08/francois-duprat-une-histoire-de-l-extreme-droite_1504004_1477893.html
(c'est hélas coupé en plein d'épisodes qui ne s'enchaînent pas...).

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Message  nico37 Mar 12 Avr - 23:10

Un conseiller de l’Elysée reprend l’argumentaire du FN sur le référendum

Maxime Tandonnet, conseiller intérieur et immigration à l’Elysée, a écrit récemment sur son blog une note qui n’est pas passée inaperçue à l’extrême droite.

Dans ce texte titré “Le garrot”, M. Tandonnet reprend purement et simplement l’analyse que fait le FN du “frein” que constitueraient le bloc de constitutionnalité ainsi que les traités européens.

Voilà ce que nous expliquions à ce sujet dans un article (“le FN est-il devenu un parti comme les autres ?”) paru dans Le Monde daté du 30 mars :

“Qu’il s’agisse de la préférence nationale ou du rétablissement de la peine de mort, le FN récuse ce que Louis Aliot [numéro 2 du FN] nomme « la contestation du pouvoir dans la République par des moyens détournés ». Comprendre les obstacles constitutionnels et de droit européen.

Pour appliquer leur programme, Marine Le Pen et ses proches misent sur le référendum. Il s’agit d’opposer ainsi la légitimité populaire à celle du juge constitutionnel. Pour Sylvain Crépon [sociologue, spécialiste du FN], c’est là un vrai marqueur d’extrême droite. « Cette dernière a toujours mis en avant la démocratie plébiscitaire, par défiance envers la représentation électorale. »”

“Droits formels”

Revenons à Maxime Tandonnet. Il écrit : “Nous observons en ce moment une prolifération de décisions des juridictions dans les domaines régaliens qui deviennent un obstacle réel à la conduite des politiques”. Au centre de ses critiques: les avis, arrêts, décisions rendus en matière de sécurité ou d’immigration par le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, la Cour de justice européenne, la Cour européenne des droits de l’homme. Ainsi que “l’empilement de lois européennes, de règlements et de directives, qui échappe au contrôle des autorités nationales les décisions étant prises à la majorité qualifiée et en « codécision » avec le Parlement européen”, et sur lesquels se fonderaient les décisions des juridictions précitées. Contrairement à ce qu’écrit M.Tandonnet, règlements et directives n’échappent pas au contrôle des autorités nationales, puisque les Etats participent au processus via le Conseil de l’Union européenne.

“Les instances européennes, les juridictions suprêmes font partie de ces élites sous l’emprise de la pensée unique sur la sécurité et l’immigration, qui privilégient les droits formels des individus sur l’intérêt général ou celui des personnes dans leur vie quotidienne(…) Trop de droit finit par tuer le droit”, estime encore le conseiller de l’Elysée.

Selon lui, “l’Etat de droit semble s’emballer, devenir comme fou, au détriment de l’autorité politique, contre le pouvoir du peuple et celui de ses représentants élus, contre la démocratie”. Une assertion étonnante, tant il est vrai que le principe de l’Etat de droit est précisément de poser des garanties contre une éventuelle volonté de toute puissance du pouvoir politique.Il signifie en effet que toute personne physique ou morale, publique ou privée, est soumise au droit à commencer par l’État lui-même. Il est dans sa nature de s’exercer parfois “au détriment de l’autorité politique” et c’est en cela qu’il est une condition de la démocratie. Même chose pour le législateur qui est notamment tenu de respecter la norme constitutionnelle.

M. Tandonnet, lui, conclut : “On ne pourra vraiment sortir de ce mécanisme que par une logique de recours au référendum, le jour où les conditions politiques le permettront sans risque de confusion entre la question posée et un vote de protestation. Face à une décision émanant directement du peuple, on peut supposer que les hautes juridictions choisiront de se soumettre, sauf à abolir ouvertement la démocratie.” Bref, la démocratie plébiscitaire contre l’Etat de droit.

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Message  nico37 Mer 13 Avr - 19:39

Le Pen juge le projet de Hulot LeFigaro.fr Avec Reuters 13/04/2011 | Mise à jour : 19:10

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé aujourd'hui le projet de l'écologiste Nicolas Hulot compatible avec celui de son propre parti.

Pour la dirigeante d'extrême droite, le Pacte écologique élaboré par l'animateur de télévision, désormais en lice pour l'élection présidentielle de 2012, est beaucoup plus proche du FN que d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

"On a relu avec mes conseillers le projet qu'il avait fait en 2007, son projet de programme: il y a énormément de choses qui sont tout à fait compatibles avec le projet du Front national", a-t-elle déclaré sur LCI.

"Sur la relocalisation de la production, sur la nécessité de fixer les populations dans leur pays d'origine, il y a beaucoup de choses dont on pourrait parler ensemble, c'est sûr", a-t-elle ajouté.

Lors de la dernière élection présidentielle, Nicolas Hulot avait fait signer un Pacte écologique à l'ensemble des candidats en lice. A la différence de cette année, il avait alors renoncé à se présenter.

Aux yeux de Marine Le Pen, le projet de Nicolas Hulot "est très, très, très éloigné de ce que j'entends de la part des Verts".

"Le projet de 2007, incontestablement, et sur beaucoup de points, est plus proche du projet qui est le mien que de celui qui est exprimé par Mme Duflot et par M. Placé", ajoute-t-elle à propos des dirigeants d'EELV, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé.
Marine Le Pen évoque l'idée d'une rencontre avec Nicolas Hulot, estimant que dans la famille écologiste, "c'est probablement un des moins sectaires".

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Message  ramiro Jeu 14 Avr - 16:38


En fait c'est un coup pour ramener du monde sur le programme du FN. Il faut dire qu'en la matière le parti d'extrême-droite fait des efforts et c'est notamment ce que signifie le recrutement de Laurent Ozon. Le fait est passé inaperçu, et pourtant il est d’importance : Laurent Ozon a été nommé membre du bureau politique du Front National par Marine Le Pen, le mois dernier. Dans la foulée, il y a deux semaines, il a ouvert un « blog politique. »

Laurent Ozon n'est bien sûr qu'un pseudo « écologiste », partisan d’un « recours aux forêts. » Il est issu de la « nouvelle droite » d’Alain de Benoist, ce courant qui ne fait que « recycler » les idées traditionnelles du national-socialisme allemand.

Ici, l’écologie est donc qu'un prétexte au protectionnisme, à la nation, face au « libéralisme » et à la marchandise. Évidemment tout ce petit monde est raciste et de darwinisme social qui fétichise une idée de la nature que dans les faits, les fascistes ne respectent même pas.
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Message  fée clochette Jeu 14 Avr - 20:17

http://www.20minutes.fr/article/706717/societe-marine-pen-parrain-arrete-proxenetisme-aggrave-pigalle


Marine Le Pen: son parrain arrêté pour proxénétisme aggravé à Pigalle
Créé le 14.04.11 à 11h53 -- Mis à jour le 14.04.11 à 16h56
JUSTICE – A 77 ans, il a été incarcéré en fin de semaine dernière à la prison de Fleury-Mérogis...

«L’Empereur de Pigalle» est tombé. Henri Botey, 77 ans, plus connu sous le surnom de Monsieur Eric dans le monde de la nuit parisienne, a été mis en examen pour proxénétisme aggravé et placé en détention à en fin de semaine dernière à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), révèle ce jeudi Le Parisien.

Ce passionné d’art, qui est aussi le parrain de Marine Le Pen, la présidente du Front national, est poursuivi pour avoir tenu, en sous-main, deux bars dans lesquels des hôtesses monnayaient leurs charmes, le Lorelei et le Mucha, situés rue Frochot, indique le quotidien, précisant que l’une de ses principales complices, Isabelle, âgée 50 ans, a aussi été placée en détention provisoire.

«Les deux bars rapportaient environ 50.000 euros mensuels, confie une source proche de l’affaire dans les colonnes du journal. Il n’y a rien au nom d’Henri Botey. Même l’appartement qu’il occupe -dans le 9e arrondissement- est la propriété d’une société civile immobilière dans laquelle il a des parts.» Près de 55.000 euros ont été saisis au cours des perquisitions dans l’appartement parisien et dans le manoir normand de Monsieur Eric.

Etant donné les débordements systématiques sur ce type d'article, nous sommes contraints de le fermer aux commentaires.
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Message  Vals Jeu 14 Avr - 23:47

Une petite confirmation de l'histoire : les amitiés et franches camaraderies entre la pègre la plus crasseuse et l'extrême-droite ....
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Message  Roseau Jeu 14 Avr - 23:59

...et avec toutes les polices, du Congo à Paris, comme le montre le documentaire fort instructif déjà recommandé par Nico, qui ne manque jamais d'à propos...
http://www.lemonde.fr/week-end/visuel/2011/04/08/francois-duprat-une-histoire-de-l-extreme-droite_1504004_1477893.html
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Message  nico37 Sam 16 Avr - 9:43

"Lepénisation des esprits" : ceux qui soufflent sur les braises

Ils sont intellectuels, avocats, politiques. Leurs obsessions identitaires ou leurs arrière-pensées électorales contribuent à une "marinelepénisation" des esprits. Portraits.

Philippe Bilger : Avocat général près la cour d'appel de Paris, tient un blog où il réagit à l'actualité notamment concernant les débats sur la laïcité et l'islam.

Il y écrit par exemple que les propos de Claude Guéant sur les musulmans sont "d'une banalité qui n'aurait pas dû soulever la moindre polémique". Car "qui dans tel ou tel quartier de Paris […]n'a jamais eu cette impression d'être confronté à des existences notamment d'origine maghrébine et africaine qui, par leur nombre et leur densité, en un espace donné, constituaient la France comme un pays étrange, presque étranger, à tort ou à raison, et les Français comme des visiteurs dans leur propre pays". Il appelle à la création de l'UMP-FN. "Pourquoi ne pas constituer le FN comme un courant extrême de l'UMP?".

Eric Zemmour : A 52 ans, il cumule les postes entre la presse écrite (Le Figaro), la radio (RTL) et la télévision (France 2 et i-Télé), excellant dans les numéros de duettiste où il tient volontiers le rôle du méchant.

Ce qu'il a déclaré :

- "Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois? Pourquoi? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait". (Canal +)

Sur France Ô, le même jour, il avait estimé, en réponse à une question qui lui était posée, que les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs. Il sera condamné pour pour provocation à la discrimination raciale en raison de cette dernière phrase.

Gilbert Collard : Avocat au barreau de Marseille, qui fût l'avocat de Marine Le Pen, écrit dans un texte intitulé "Le mal du pays" : "Trop de crachats impunis ont depuis des années souillés d'humiliations notre histoire […] l'hymne sifflé, le drapeau transformé en torche-cul, notre langue estropiée, abandonnée, notre passé toujours en procès, notre diplomatie démonétisée, notre culture judéo-chrétienne tournée en dérision".

Marine Le Pen est "la seule qui ose exprimer heut et fort le non-dit d'une France exaspérée".

Denis Tillinac : Ecrivain corrézien et chiraquien, chroniqueur à Valeurs Actuelles. Le 5 mars, il écrit "Nul n'ignore les risques de guerre civile, larvée ou déclarée, quand les minorités visibles –où moins visibles- auront pour elles la force du nombre".

Politiques

Claude Guéant : Le nouveau ministre de l'Intérieur a suscité ces derniers jours de multiples polémiques. Moins d'un mois après son arrivée place Beauvau, Claude Guéant essuie jour après jour des attaques redoublées, avec des déclarations sur "l'immigration incontrôlée", puis sa présentation des résultats des cantonales et l'emploi du mot "croisade" dans le dossier libyen.

A la veille du débat sur la laïcité et l'islam que "l'accroissement du nombre de fidèles [musulmans] et d'un certain nombre de comportements posent problème". Il a aussi déclaré que les usagers de certains services publics "ne doivent pas porter de signes religieux", ni "manifester une quelconque préférence religieuse", en particulier à l'hôpital ou à l'école.

Patrick Buisson : Directeur général de la chaîne histoire, Patrick Buisson est aussi le conseiller de Nicolas Sarkozy depuis 2005. Ancien directeur de la rédaction de Minute puis Valeurs actuelles, il avait aidé en 2007 le candidat UMP à siphonner les voix du FN et à attirer les classes populaires.

Paul-Marie Couteaux : Souverainiste, proche de Charles Pasqua et de Philippe de Villiers, plume de Philippe Séguin et soutien de Jean-Pierre Chevènement en 2002, il appelle à une union de tous les "patriotes" (FN et une partie de la droite) avant les législatives de 2012.

Luc Ferry : Ancien ministre de l'Education, ami de Carla Bruni et nommé par Nicolas Sarkozy au Comité national d'Ethique, le philosophe avait expliqué lors d'un passage sur LCI le 17 décembre dernier qu'il préférait Marine Le Pen à Olivier Besancenot : "Elle est plus raisonnable et moins dangereuse…au moins elle est républicaine, démocrate…"

Retrouvez l'enquête d'Ariane Chemin et de Marie-France Etchegoin dans Le Nouvel Observateur du jeudi 7 avril.

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Message  nico37 Lun 18 Avr - 19:57

Un élu du Front national condamné pour des commentaires sur son blog

Le chef de file du Front national a été condamné jeudi par le tribunal de grande instance de Mulhouse pour avoir laissé des commentaires sur son blog. La condamnation de Patrick Binder rappelle la fragile frontière séparant l'hébergeur de l'éditeur. Une différence pourtant capitale, car elle détermine la responsabilité en cas de litige.

C'est une affaire qui illustre toute la complexité de la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN). Jeudi, le tribunal de grande instance de Mulhouse a condamné Patrick Binder, chef de file du Front national en Alsace, à trois mois de prison avec sursis et 5000 euros d'amende pour injure publique et provocation à la haine raciale. Son tort ? Avoir laissé des commentaires datés de 2010 sur son blog.

Selon le quotidien régional l'Alsace, Patrick Binder était poursuivi en justice pour deux raisons. D'abord pour avoir publiés de lui-même des propos jugés injurieux par la CGT, ensuite pour avoir laissé des commentaires de nature antisémite et raciste sur son blog. Ces réactions furent publiées par un internaute se baptisant "Napoléon77" et "Archange Saint-Michel".

L'enquête a finalement permis de retrouver l'auteur des commentaires grâce à son adresse IP. Il a été condamné par le tribunal de grande instance de Mulhouse à 1500 euros d'amende, dont 1000 assortis du sursis. Toujours selon l'Alsace, les deux prévenus devront verser solidairement des dommages intérêts aux parties civiles : 1500 euros pour la LICRA, 1500 euros pour SOS Racisme Haut-Rhin, 2000 euros à la CGT et un euro symbolique pour un élu socialiste.

L'article ne donne pas davantage de détails sur le jugement prononcé par le tribunal. Selon la LCEN, un blogueur qui ne modère pas a priori les commentaires peut invoquer le statut d'hébergeur. Il peut en conséquence ne pas être tenu responsable pour les réactions publiées sur son blog, sauf s'il n'a pas agi promptement pour les retirer après en avoir été notifié.

En l'état, nous ne savons pas si Patrick Binder a été alerté suite à la publication des commentaires de Napoléon77 ou s'il avait l'habitude modérer a priori les commentaires des internautes. Si c'est le cas, le juge a certainement considéré que Patrick Binder a sciemment choisi de le publier, soit en ne faisant rien soit en validant le commentaire, ce qui le rend responsable. Patrick Binder perd alors son statut d'hébergeur pour devenir éditeur.

Cette différence entre hébergeur et éditeur est très importante, car elle détermine la responsabilité. En début d'année, le site web LePost.fr a été condamné par la cour d'appel de Versailles à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à l'animatrice Flavie Flament. LePost avait re-publié, pour le démentir, un billet annonçant son décès.

Dans son arrêt, la cour d'appel a expliqué que si LePost n'avait rien fait et laissé le billet en ligne, le site aurait été protégé par les dispositions contenues dans la LCEN et favorables aux hébergeurs de contenus. Sans modération, LePost est hébergeur. Dès lors qu'il applique une politique de modération, il devient éditeur. Dans un cas comme dans l'autre, le site doit cependant toujours répondre promptement aux notifications.

Patrick Binder a décidé d'interjeter appel.

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Message  Duzgun Lun 18 Avr - 22:03

Le programme économique du FN par ceux qui l'ont «inspiré»

Pour appuyer son programme économique, Marine Le Pen se réclame des travaux d’économistes reconnus. La plupart critiquent durement son projet.

Le 8 avril, Marine Le Pen présentait les grandes lignes de son programme économique pour 2012. «Il ne sera plus justifié de le qualifier de “fantaisiste”, “simpliste”, “ringard”, ou de je ne sais quel adjectif péjoratif», a-t-elle assuré, confirmant son intention d’élargir «l’expertise» du parti à d’autres thèmes que l’immigration et la sécurité.

Mesure principale de ce projet: la sortie de l’euro, le retour au franc national et la mise en place d’un protectionnisme économique. Pour appuyer son propos, la présidente du FN ne manque jamais de se prévaloir des travaux d’économistes reconnus, dont l’analyse de la situation rejoindrait la sienne. Mais est-ce vraiment le cas? Slate.fr a contacté la plupart de ces experts. Résultat: si le diagnostic de certains d’entre eux recoupe effectivement celui du Front national, pratiquement aucun n’adhère aux solutions proposées par le parti.
Christian Saint-Etienne: «Un suicide économique»

Professeur d’économie au Conservatoire national des Arts et Métiers, membre du Conseil d’analyse économique, Christian Saint-Etienne est irrité de voir son nom associé au FN. «Je me fous de ce parti», déclare-t-il avant d’accepter l’entretien:

«Sortir de l'euro serait suicidaire, prétendre le contraire est d'une stupidité sans nom. Notre dette, libellée en euro, exploserait. Un pays fort, comme l'Allemagne, peut se le permettre. Pas la France, avec ses 4 points de déficits extérieurs, ses 4 millions de chômeurs, son modèle basé sur la consommation et les loisirs quand celui de l'Allemagne se fonde sur l'industrie et les exportations. Certes, en l'état, l'euro n'est pas viable. On n'a pas fait les bons choix au départ. Aux Etats-Unis, les différences entre États sont compensées par l'Etat fédéral. Une fédéralisation de la zone euro, à 9 ou 10, serait ma solution préférée. Mais ce n'est évidemment pas l'analyse de Madame Le Pen.

Il serait tout aussi stupide de sortir de la loi de 1973: cela impliquerait de l'annuler elle, mais aussi le traité de Maastricht. Sortir de l'euro et de l'Europe, c'est aller vers une “albanisation” de la France. Quant à racheter la dette par émission de monnaie, comme le propose le FN, c'est préparer l'hyper-inflation et la banqueroute. Marine Le Pen se rend-elle compte du niveau de nullité de son programme?»

Jean-Luc Gréau: «Je ne veux pas d’une sortie de la zone euro»

Entre cet ancien expert au Medef, qui se place lui-même «au centre de la droite», et Marine Le Pen, pas grand-chose de commun a priori. D’autant qu’il explique n’avoir «jamais pris position publiquement pour la sortie de l’euro»:

«Je n’ai eu aucun contact avec Marine Le Pen, et, que je sache, elle n’a pas cherché à en avoir avec moi. Sur le fond, un éclatement de la zone euro serait un désastre économique. Ces pays verraient leur dette publique massacrée. Les plus forts, comme l’Allemagne, verraient se fermer leurs débouchés dans le reste de la zone. Je plaide plutôt pour une dévaluation de l’euro. Ensuite, si le FN dit que, économiquement, l’Europe est une passoire, nous sommes d’accord. Il faut des protections commerciales. Mais il n’est pas pertinent de s’en tenir à une protection aux frontières nationales. Il faudrait s’y mettre à 3 ou 4 pays européens.

Globalement, son discours me paraît tout de même un peu moins incongru que celui de son père. Il garde quand même un côté patchwork, avec des éléments de gauche, comme la sacralisation de la protection sociale, mais aussi l’accord par branche sur le temps de travail, qui était une position du Medef!»

Philippe Simmonot: «Je ne suis pas souverainiste»

A la différence de ses pairs, Philippe Simmonot a été directement approché par Marine Le Pen. «Je lui ai donné une consultation sur l’étalon-or», déclare ce docteur en sciences économiques à Paris X, refusant d’en dire plus sur le contenu de la rencontre. Le programme économique du FN fait effectivement référence au retour à un étalon métallique. Mais pour le reste, pas grand-chose de commun entre la pensée de l’économiste et celle de la présidente du FN:

«Je ne suis pas souverainiste, je suis même à l’opposé: pour moi, la monnaie n’est pas un attribut régalien. Je suis pour une sortie de l’euro, mais pas pour un retour au franc, à la souveraineté monétaire, à l’inflation. Ce serait une régression complète. Il faut une monnaie authentique, acceptable par tout le monde. Et la seule monnaie universelle, c’est l’or, ou l’argent pour les dépenses moins importantes.

Je dis que si l’euro n’est pas tenable, c’est à cause des disparités entre les pays qui le partagent, pas parce qu’il provoquerait de l’inflation. Je ne me retrouve pas non plus dans le volet protectionniste du programme du FN, puisque je suis libre-échangiste. Ce sont les problèmes de monnaie qui vicient la mondialisation.»

Jacques Sapir: «Un sentiment de grand amateurisme»

Nous n’avons pas réussi à joindre directement Jacques Sapir. Cet économiste réputé proche du Front de Gauche s’est toutefois longuement exprimé sur le programme économique du FN chez Marianne2.fr. Selon lui, «rien de scandaleux» dans une feuille de route qui donne néanmoins «un sentiment de grand amateurisme» et ne «constitue pas une véritable alternative».

Plus que le fond du projet, c’est surtout son séquençage que critique l’économiste. Il se dit également sceptique sur la perspective d’une «sortie groupée» de l’euro: «La seule hypothèse crédible est celle d’actions unilatérales de certains pays (Grèce, Portugal, France…) faisant éclater à terme l’euro.» En outre, contrairement à certains de ses pairs, il qualifie de «folie furieuse» la référence à un étalon métallique, qui «renvoie au siècle siècle dernier».

Des critiques auxquelles le parti de Marine Le Pen a d’ailleurs réagi: «Des membres du FN m'ont rappelé pour me dire qu'ils étaient d'accord avec moi et allaient prendre en compte mes critiques», raconte l’économiste à Challenges.fr, pour qui «ça pose un problème. Si ce parti cherche désormais des positions cohérentes, et si Marine Le Pen continue à ne pas être condamnable moralement, il va falloir revoir toute la stratégie à son égard. On ne pourra plus l'exclure du débat politique».
Norman Palma: «Nous allons revenir aux monnaies et aux frontières nationales»

Ce docteur en économie, maître de conférence à La Sorbonne, n’a pas été approché par le Front national, mais ne s’émeut pas que le parti fasse référence à ses travaux. «On va vers la fin de l’euro et du système dollar, affirme-t-il. L’euro va mourir de ses contradictions internes»:

«Nous sommes à la veille de cet effondrement généralisé qui entraînera un retour aux monnaies et aux frontières nationales, qu’on le veuille ou non. Je ne pense pas que cela entraînera une explosion de la dette: comme celle-ci est libellée en euro, elle disparaîtra avec lui. C’est ce qui s’est produit en Amérique Latine avec l’effondrement du dollar au début des années 2000. Grâce à cela, par exemple, le Brésil qui avait une dette énorme s’est retrouvé avec un excédent considérable.»

Une analyse qui recoupe globalement celle du Front national.
Alain Cotta: «Simpliste»

Nous n’avons pas réussi à joindre ce professeur d’économie à HEC. Interrogé par le Parisien, il ne désavoue pas complètement le programme du FN, mais estime que celui-ci présente le problème de façon «simpliste».

Dominique Albertini
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Message  nico37 Mar 19 Avr - 10:45

Lepénisation des esprits : vers la fin du droit du sol ? 25 03 2011

A la veille du second tour des élections cantonales, au moment où le ministre de l'Intérieur Claude Guéant multiplie les « petites phrases » sur l'Islam et l'immigration, les préparatifs législatifs touchant au droit de la nationalité ne doivent pas passer inaperçus.
Dans son discours de Grenoble le 30 juillet dernier, Nicolas Sarkozy manifestait sa volonté de réformer le droit de la nationalité. Deux axes sont alors posés. Le premier porte sur la déchéance de la nationalité « pour toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police ou d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique ». Annonce symbolique dont on connait le sort parlementaire (un rejet par le parlement). Le deuxième axe porte sur le fait que « l'acquisition de la nationalité française par un mineur délinquant au moment de sa majorité ne soit plus automatique ».
Dans la foulée, en début octobre, une mission d’information parlementaire sur « le droit de la nationalité en France » était créée, que Manuel Valls accepta de présider (voir ici) tout en précisant qu’il s’opposerait à toute remise en cause du droit du sol (voir ici).


Premier essai

Lors des premiers débats parlementaires sur la loi relative à l’immigration, Lionnel Luca député UMP-droite populaire déposait sans plus attendre un amendement remettant en cause le droit du sol. Souhaitant revenir à la loi Pasqua-Mehaignerie de 1993 il proposait qu’un étranger puisse, « à partir de l’âge de 16 ans et jusqu’à l’âge de 21 ans, acquérir la nationalité française à condition qu’il en manifeste la volonté ». Il est alors soutenu par Christian Vanneste (UMP) déclarant qu’il faudrait « un jour ou l’autre remettre en cause le caractère sacré du droit du sol et ériger en critère absolu la volonté » (voir ici).
C’était sans compter sur la vigilance du rapporteur et du gouvernement qui l’un comme l’autre partagent la proposition sur le fond mais pas son timing. Le premier, M. Thierry Mariani, de rappeler que « le Président de la République a décidé de créer une mission de réflexion sur le sujet » et souligner que « réformer le droit de la nationalité en une demi-heure » lui semblait « un peu précipité ». Le second représenté par Eric Besson, de préciser que « c’est donc une réflexion sur l’ensemble du dispositif que nous devons avoir, d’autant que, lors de son discours de Grenoble du 30 juillet, le Président de la République a annoncé qu’il voulait engager une concertation très claire, l’objectif étant que les enfants nés de parents étrangers sur le sol français qui seraient délinquants multirécidivistes ne puissent accéder automatiquement à la nationalité française. Nous touchons à une question sensible, complexe, le droit du sol. Il ne s’agit pas de repousser indéfiniment le sujet (…) Le Gouvernement aura ce débat avec vous. Il est noble, il est nécessaire » et de proposer le retrait de l’amendement et renvoyer à la mission précitée (voir ici).
Bref, leur message était : attendons le rapport de la mission parlementaire avant de revoir largement le droit de la nationalité. Cette mission n’a pas suscité une grande couverture médiatique mais surtout pas un grand intérêt dès lors que les dés semblaient pipés tant par le discours de Grenoble que par les annonces gouvernementales précitées. Pour l’illustrer il faut voir le flop de la table ronde organisée le 2 mars dernier où l’essentiel des associations pressenties se sont désistées et où l’intellectuel – Alain Fikenkrault - qui devait amener la contradiction a « zappé » la date pour reprendre l’expression d’un Manuel Valls manifestement agacé par une telle désinvolture (voir ici). Dans tous les cas cette mission n’a, à ce jour, pas remis son rapport et ses travaux sont en cours.

Deuxième essai, concluant

A l’évidence dépité par cette lenteur, le même Lionnel Luca déposa le 9 mars dernier, en deuxième lecture, le même amendement qu’en octobre dernier. Jusqu’à là rien d’étonnant. Ce qui l’est plus c’est la réaction du rapporteur Claude Goasguen et du ministre Guéant qui vont soutenir largement cet amendement en deuxième lecture alors qu’il était recalé en première.
Que s’est-il passé entre-temps pour justifier la remise en cause précipitée du droit du sol ? La montée du Front national et la perspective des échéances électorales semblent les explications les plus rationnelles. Les mêmes raisons qui conduisirent le ministre de l’immigration à dire le 17 mars sur les ondes d’Europe 1 : « Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale ».
Un tel revirement législatif interroge plus que jamais la raison d’être de la Mission sur la nationalité qui rendra sa copie quand tout sera joué ailleurs. L’audition qu’elle organisait le 17 mars fait d’ailleurs cruellement silence sur ce qui a été voté deux jours avant à l’Assemblée. Et son président M. Valls (qu’on a connu plus réactif) semble avoir avalé cette couleuvre, probable prix à payer pour ce qui n’était peut-être qu’un positionnement stratégique.

Un retour discret à la loi Pasqua

Sur le fond avant de revenir sur le texte, rappelons le droit en œuvre depuis la loi Guigou de 1998. Lorsqu’un enfant nait en France de parents étrangers il peut, dès l'âge de 13 ans et sous conditions, faire une déclaration de nationalité au tribunal d’instance pour devenir français par anticipation. Ils seraient ainsi 27 000 à devenir français par cette démarche. Ceux qui n’ont pas entrepris deviennent français automatiquement à la majorité sauf s’ils décident de la répudier. L’article 21-7 du Code civil précise en effet que « tout enfant né en France de parents étrangers acquiert la nationalité française à sa majorité si, à cette date, il a en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins cinq ans, depuis l'âge de onze ans ». Ils seraient près de 3 000 à l’obtenir ainsi. C’est donc sur eux que portent l’amendement puisqu’ils ne pourraient devenir français qu’en rédigeant une lettre manuscrite manifestant leur volonté.
Pour minorer l’importance de cette modification deux arguments sont avancés lors du débat parlementaire : 1) ils ne sont donc que 3 000 jeunes concernés, 2) le droit leur reste acquis s’ils font cette simple démarche. Lions les deux arguments. Qui sont les 3 000 jeunes en question ? Ce sont souvent les plus isolés des jeunes et les moins informés. S’ils sont déscolarisés, ils échappent ainsi aux informations sur ces démarches données à l’occasion tant de voyages scolaires que de stages. Eloignés du travail ou de l’apprentissage ils n’ont pas non plus été confrontés à l’exigence d’une pièce d’identité pour travailler. Une telle disposition va donc – est-ce l’objectif ? – surtout restreindre les droits des jeunes les plus vulnérables.
Par ailleurs, le rapport à la nationalité d’un certain nombre de ces 3 000 jeunes est complexe. Certains se considèrent comme français dès la naissance et vivent comme une humiliation de plus le fait de devoir demander la nationalité. Ils attendent donc actuellement leurs 18 ans pour le devenir automatiquement. Ils devront demain manifester leur allégeance par une lettre ou alors devront rester étranger.
Ne nous méprenons pas : une telle disposition est une première étape vers la remise en cause du droit du sol. L’étape suivante consistera probablement à exiger un casier judiciaire vierge (comme le prévoyait la loi Pasqua et comme il l’est sous entendu dans le discours de Grenoble) ou à demander que cette lettre soit motivée et soumise à une appréciation préfectorale. En ouvrant cette brèche le gouvernement entretient l’idée qu’il y aurait des français moins français que d’autres. Rappelons à titre indicatif qu’un français installé à l’étranger donnera naissance à un français qui donnera lui-même naissance à un français quand bien même ni les uns ni les autres ne manifestent le moindre attachement à la France. Le sang est-il à ce point là supérieur au sol ?
Curieusement la proposition désormais avortée de la déchéance de la nationalité qui n’aurait concernée qu’un cas tous les dix ans (voir la démonstration de L. Mucchielli) a suscité un déluge de commentaires. La remise en cause du droit à la nationalité de 3 000 jeunes par an n’aura, elle, donné lieu qu’à de rares entrefilets dans la presse.

Et maintenant le conseil constitutionnel ?

Si cette disposition devait résister à la commission mixte paritaire (sénat/assemblée), elle a toutefois de fortes chances d’être déclarée inconstitutionnelle non pas sur le fond mais sur la procédure d’adoption. S’il est possible d'amender les articles du projet de loi en discussion, mais également les amendements qui s'y rapportent (ce sont alors des sous-amendements), un amendement est en principe irrecevable s’il introduit après la première lecture, une disposition additionnelle sans relation directe avec les dispositions restant en discussion.
Le Conseil constitutionnel a plusieurs fois ces dernières années censuré cette technique législative qui aboutirait à introduire en deuxième lecture une disposition non débattue par les deux chambres en première lecture (voir ici). Ainsi le Conseil a censuré le 16 mars 2006 quatre articles de la loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, tous issus d’amendements adoptés en deuxième lecture. Le 3 mars 2007, il a censuré, d’office, pour le même motif, une disposition de la loi relative à la prévention de la délinquance. Mais une telle annulation procédurale ne serait qu’une partie remise tant la volonté politique semble claire ici, de l’Elysée au Palais Bourbon.

Par Christophe DAADOUCH

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Message  nico37 Mer 20 Avr - 20:47

L'élu du Front national, Alexandre Gabriac, a été exclu du parti après l'affaire dite du salut nazi.

Conseiller régional en Rhône-Alpes, Alexandre Gabriac, 20 ans, est passé mardi 19 avril devant la commission des conflits, qui a proposé de le sanctionner par "un blâme". La présidente du FN, à qui revenait la décision finale, a décidé d'exclure M. Gabriac, ce qu'elle avait laissé entendre dès le début de l'affaire.
"Je serai ferme et brutale s'il le faut, parce que nous en avons soupé de ce type d'agissement", avait affirmé Marien Le Pen fin mars à l'AFP, précisant par ailleurs qu'Alexandre Gabriac "est un type de l'Oeuvre (française)", un groupuscule nostalgique du pétainisme.
Le 25 mars, le site nouvelobs.com avait publié une photo, non datée, d'Alexandre Gabriac, faisant de la main gauche le salut hitlérien devant un drapeau nazi, une image peu conforme à la stratégie dite de "dédiabolisation" du FN incarnée par Marine Le Pen.
Plus jeune conseiller régional de France, Alexandre Gabriac avait été élu par les adhérents au comité central du FN, en janvier dernier, sur la liste de Bruno Gollnisch, le challenger malheureux.
Il était candidat aux cantonales en Isère (Grenoble-6) et s'était qualifié pour le second tour. C'est justement à la veille de ce deuxième tour que la photo avait fait le tour du net.

Emotion en Rhône-Alpes

Une suspension de séance "symbolique" a eu lieu le jeudi 7 avril au Conseil régional Rhône-Alpes. De droite et de gauche, les élus du Conseil régional ont protesté contre la présence d'Alexandre Gabriac dans l'Assemblée.
"Notre région ne peut pas être souillée par de tels comportements", a déclaré le président PS de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, en référence à la photo d'Alexandre Gabriac circulant dans la presse et sur internet mais dénoncée par ce dernier comme étant un montage.
"J'ai saisi le procureur de la République de Grenoble (...) C'est maintenant à la justice d'exercer ses responsabilités", a ajouté M. Queyranne avant d'accorder une courte suspension de séance demandée "à titre symbolique" par les élus de la majorité de gauche pour exprimer leur indignation.
A l'issue de la suspension de séance, Olivier Wyssa, vice-président du Groupe FN au Conseil régional Rhône-Alpes, a dénoncé un "lynchage médiatique" à l'encontre d'Alexandre Gabriac.
Les élus de l'opposition de droite ont quant à eux condamné "unanimement et fermement ces agissements", regrettant que M. Gabriac siège toujours au Conseil régional.
Les partis de la majorité de gauche du Conseil régional Rhône-Alpes ont par ailleurs indiqué, avoir "interpellé le garde des Sceaux, Michel Mercier" dans un courrier afin qu'il "puisse se saisir de ce dossier".

nico37

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Message  sylvestre Jeu 21 Avr - 12:07

http://www.lyonmag.com/article/23231/fn-gollnisch-A-stupA-fait-A-par-la-exclusion-da-alexandre-gabriac

20-04-2011

FN : Gollnisch « stupéfait » par l’exclusion d’Alexandre Gabriac

Reçu mardi en commission des conflits du parti, le jeune élu régional de l'Isère Alexandre Gabriac s’est vu, dans la foulée, signifier son exclusion du parti par Marine Le Pen.

La mise au jour de clichés le montrant exécutant le salut hitlérien avait déjà valu au plus jeune conseiller régional de France sa mise à l’écart du FN. Bruno Gollnisch s’est étonné de cette décision d'exclure Gabriac qui, selon lui, n’émane pas de la commission de conflits du parti, mais de Marine Le Pen. La commission n’a en effet délivré qu’un blâme au jeune homme, estimant que « les preuves de la véracité de la photo n’étaient pas tangibles. » Alexandre Gabriac s’est toujours défendu, arguant de photomontages calomnieux, malgré la multiplicité des clichés le montrant dans la position du salut nazi. « J’ai vraiment peine à croire que Marine Le Pen, notre présidente, ait pu décider de cette exclusion sans prendre connaissance des conclusions de notre commission, enfonce Gollonisch. Et ce d’autant plus qu’elle est, en ce moment même, en vacances, en Thaïlande. Et donc qu'elle n'a pas eu l'occasion de jeter un coup d'œil à nos travaux », conclut-il.



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Message  ramiro Jeu 21 Avr - 14:32

Bonne analyse de la stratégie du "grand nettoyage" du FN sur le site de Rue 89 http://www.rue89.com/2011/04/20/au-fn-marine-le-pen-liquide-les-derniers-proches-de-gollnisch-200667

Le grand ménage de printemps engagé par Marine Le Pen ne se résume pas à dissuader les crânes rasés de joindre les défilés de Jeanne d'Arc le 1er Mai. Après le tollé médiatique suscité par les photos du jeune conseiller régional Alexandre Gabriac en train de faire le salut nazi, la présidente du FN a profité de son exclusion pour policer le dernier bastion électoral tenu par Bruno Gollnisch, la fédération Rhône-Alpes.

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Message  fée clochette Jeu 21 Avr - 23:56

Le front national ou l’imposture sociale : 4 pages de la CGT sur l'argumentaire contre le FN

Argumentaire en direction des organisations de la CGT
Rassemblement contre le FN devant le siège de la CGT - Richard Hannard © (FD Mines-Energie)
avril 2011
Le Front national ou l’imposture sociale - avril 2011

1. Pourquoi la CGT a-t-elle décidé d’éditer un argumentaire à destination de ses organisations, de ses militants ?


Le monde du travail, les citoyens souffrent des conséquences d’une crise systémique dont ils sont les principales victimes et dont ils ne perçoivent pas d’issue.
La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement les salariés, les demandeurs d’emploi, les retraités, alors qu’ils n’en sont en rien responsables.
La crise menace l’avenir des jeunes, des plus pauvres, met à mal le vivre ensemble et les solidarités ; elle accroît les inégalités, la précarité, l’insécurité sociale, le sentiment de pauvreté et d’exclusion.
Gouvernement et patronat privilé­gient les plus riches et démontrent de leur incapacité à sortir le pays de la crise et à répondre aux besoins du monde du travail, des citoyens.
Les grandes mobilisations unitaires de 2010 contre une réforme des retraites injuste et inefficace, ont témoigné d’une volonté du plus grand nombre à plus d’égalité, de justice, à une répartition des richesses créés par le travail.
La Loi a été voté, faisant fi de l’opi­nion majoritaire dans le pays.
Le Président de la République, en restant sourd aux attentes, en orga­nisant la mise en concurrence des salariés l’opposition entre les géné­rations et entre français et immigrés, provoque une crise démocratique, éthique grave, rompt avec le pacte républicain.
Cette attitude a contribué à la mon­tée aux élections cantonales d’un vote FN à un niveau préoccupant.
Nous assistons à une banalisation du FN, considéré par de trop nom­breux salariés comme un parti comme les autres.
Marine Le Pen, directrice de cam­pagne du programme du FN en 2007, en gauchisant son discours tente de nous faire oublier le credo ultralibéral, pro Medef de son parti, l’identité constitutive de son parti fondé sur la préférence nationale, la xénophobie et le racisme.
La « nouvelle » stratégie du Front National vise aujourd’hui le soutien des couches populaires les plus tou­chées par la crise et les couches moyennes qui s’estiment « déclas­sées ». Ce changement de costume du FN n’a pas changé la politique de ce parti, fondée sur le concept de préférence nationale, et pour cette raison et bien d’autres, n’en fait pas un parti républicain comme les autres.
Encore faut-il en convaincre tous ceux qui souffrent de la crise et des politiques gouvernementales et patronales et qui désespèrent pour l’instant de voir une amélioration de leur sort.
Les luttes sociales pour les salaires, les conditions de travail, le service public, la politique industrielle, la pro­tection sociale sont autant de motifs d’espoir d’une transformation de leur quotidien et d’une issue à la crise.
Mais ce qui conforte la combativité chez les militants de la Cgt, d’autres organisations syndicales et les sala­riés, provoque la rage, voire la haine, ce n’est pas nouveau, de l’extrême droite. D’où les tentatives d’entrisme de ce parti au sein des organisations de la Cgt et la campagne soigneu­sement programmée à propos de l’exclusion d’un candidat FN secré­taire d’un syndicat.
La CGT, ses militants ne laisseront pas instrumentaliser, ni même per­turber leurs organisations, car on ne transige pas avec les valeurs fonda­trices de la CGT et ses ambitions de transformation sociale.
Les organisations syndicales qui, en Europe, n’ont pas su porter les prin­cipes d’entraide et de solidarité qui sont au fondement de la constitution des syndicats, sont aujourd’hui confrontées au pire difficultés avec des partis d’extrême droite, très influents, voire au sein des gouvernements.
Face à ce risque majeur pour la démocratie et le progrès social, pour le monde du travail et les peuples, il est de la responsabilité de la CGT, de l’ensemble du syndicalisme d’éclairer les salariés par l’informa­tion et le débat, sur la réalité des thèses et des positions du FN, sur le plan économique et social comme en matière de libertés publiques.
Face à l’offensive du FN, soyons convaincus que l’opinion et le com­portement de la
CGT auront de l’influence parmi les salariés.
Mettons la conviction nécessaire dans les formes de débat permettant la participation la plus large des syn­diqués afin d’empêcher l’instrumen­talisation de la CGT et que les salariés soient dupés sur ses moti­vations véritables.
Autant que de besoin, la Direction confédérale apportera le soutien nécessaire dans ces initiatives.

2. Le FN a-t-il changé, est-il devenu un parti comme les autres ?

Extraits du préambule des statuts de la CGT.
« Le syndicalisme est né de la double volonté des salariés de défendre leurs intérêts immé­diats et de participer à la trans­formation de la société.
Depuis sa création il a joué un rôle déterminant dans la conquête de garanties sociales qui ont contribué à changer la condition humaine….
…Elle agit pour une société démocratique, libérée de l’ex­ploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les dis­criminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions….
….Ouvert à toutes les diversités, riche des différences d’opinion, le syndicalisme dont l’ambition est d’être solidaire, uni et ras­sembleur, constitue pour les salariés un moyen essentiel pour relever les enjeux contemporains.
La Confédération Générale du Travail, attachée aux principes fondateurs du syndicalisme confédéré et interprofessionnel, oeuvre au rassemblement de tous les salariés dans leur diver­sité, à l’unité du mouvement syndical national, européen et international.
Les principes d’égalité, de soli­darité, d’écoute, de tolérance et d’épanouissement des diversi­tés pour lesquels elle oeuvre, animent la vie démocratique en son sein ».
Le FN veut faire du procès qu’il intente à la Cgt un « événement, en faisant reconnaître le FN comme un parti comme les autres », dit son vice-président, après avoir proclamé qu’il n’était pas comme les autres qu’il qualifiait de « tous pourris ». Il pense y parvenir en combinant des thèmes sociaux, sensibles aux sala­riés, au registre habituel de l’extrême droite, nourri de racisme, de xéno­phobie, d’islamophobie et de natio­nalisme, dans un climat où se mêlent, mécontentement, colère face au quotidien inquiétude, angoisse et peur de l’avenir.
Mais le socle de son discours et de ses propositions, demeure le concept de « préférence nationale », qu’il se propose « d’inscrire dans le préam­bule de la constitution ».
La préférence nationale consiste à donner la priorité voire l’exclusivité aux Français dits de souche pour accéder à un certain nombre de prestations de service public en matière de santé, de logement, de protection sociale, de politique fami­liale, etc…, Le FN prône également un accès prioritaire des Français à l’emploi et des taux de cotisation chômage et maladie majorés pour les travailleurs étrangers.
Ce principe abject est clairement xénophobe, raciste, islamophobe et raciste. Il totalement contraire aux principes fondamentaux défendus par la CGT et aux principes républicains.
Ce concept est contraire aux fon­dements et aux valeurs de la CGT, des principes et des valeurs de notre syndicalisme (voir texte encadré).
. Or, comme l’a rappelé à plusieurs reprises la Cour de Cassation, « dans les thèses du Front National, le racisme et la xénophobie conceptua­lisés dans la notion « de préférence nationale » amène à subordonner la défense des intérêts professionnels à cette notion. Il en résulte un traite­ment différencié des intérêts des salariés (…) en fonction de la race, la religion ou de l’appartenance eth­nique. (…) la préférence nationale constitue dans son essence, un appel à la discrimination interdit par l’article L 1132-1 du code du travail, de la constitution ainsi que de nom­breux instruments internationaux ratifiés par la France. ».
La Cgt ne peut tolérer, sous peine de faillir à sa mission, qu’un de ses représentants, candidat de ce parti de surcroît, porte une telle concep­tion destructrice des liens de solida­rité et de l’action des salariés. La division et l’opposition des salariés entre eux, recherchées en perma­nence par le patronat et le gouver­nement, nous le savons, sont le principal obstacle au succès de l’action revendicative.
La Cgt ne permettra pas que le FN utilise le syndicalisme pour imposer son idéologie politique. Elle n’est pas la seule. « La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndi­calisme » ont rappelé dans une déclaration commune la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA.
Ce concept est contraire égale­ment aux principes républicains d’égalité, de fraternité et de liberté et aux textes internationaux (Convention 0IT 1949/1997)
La préférence nationale est contraire à l’égalité, dès lors que l’accès à l’emploi, à la protection sociale, à l’éducation à la santé, dépendra de l’origine du salarié. Et où s’arrêtera l’application de ce principe, en ces temps où la nationalité acquise peut être remise en cause ? Tous ceux qui ont un nom d’origine étrangère pourront se sentir menacés de dis­crimination, et la France a accueilli des générations d’immigrés, italiens, polonais, portugais, espagnols, algé­riens, marocains, tunisiens, africains…
La préférence nationale est contraire à la fraternité, dès lors que sa légiti­mité suscitera des divisions entre « les français de souche » et les autres. La solidarité si essentielle au vivre- ensemble dans les entreprises et les quartiers disparaîtra au profit de vives tensions, voire de violences comme on l’a vu en Italie, dans d’autres pays et déjà dans certaines de nos cités en France. L’Histoire nous a appris comment les choses se déroulent : certains commencent par en vouloir aux étrangers et finissent par dénoncer leur voisin parce qu’il a un nom, une religion, un comportement différent….
Le FN est opposé à la libre circulation des individus au sein de l’Europe au nom de la lutte contre l’immigration et de la préférence nationale. L’histoire de ce parti est jalonnée d’agressions contre la liberté des hommes et des femmes et leurs combats émancipateurs.
Le FN n’a donc pas changé. Il a modifié son discours pour élargir son influence en exploitant les angoisses de ceux que la politique libérale du gouvernement a plongé dans la désespérance. Il a compris tout le bénéfice qu’il pouvait tirer de la stra­tégie de Nicolas Sarkozy, qui pense désormais que sa seule chance d’être réélu en 2012 est de favoriser la progression du FN pour rééditer l’opération de 2002 : un 2ème tour de la présidentielle l’opposant au candidat d’extrême droite
3. La propagande mensongère du FN
Le FN repeint en « Bleu Marine », travaille l’idée que ce parti ne serait pas raciste. Cette affirmation baroque est contredite par toute une série de faits :
• un programme construit sur le principe de la préférence natio­nale clairement tourné contre les immigrés, la politique d’immigra­tion ;
• des expressions médiatiques du parti stigmatisant de manière systématique les populations d’origine étrangère et de confes­sion musulmane ;
• la présence dans le bureau poli­tique actuel du FN d’au moins deux dirigeants condamnés à plusieurs reprises pour incitation à la haine ou à la discrimination raciale (Jean-Marie Le Pen et Patrick Binder).
Comment ce parti qui a soutenu les pires dérives de l’ultralibéralisme financier serait aujourd’hui soudai­nement proche des fonctionnaires, des salariés démunis de pouvoir d’achat, de syndiqués qui reven­diquent une amélioration de leur sort ?
Le discours du FN a été débarrassé des formules aussi xénophobes et racistes que fausses, tel que « 3 mil­lions de chômeurs c’est 3 millions d’immigrés de trop »mais l’étranger reste désigné comme le problème, ainsi Karl Lang, dirigeant frontiste, n’hésite pas à associer «le malheur des ouvriers français au fléau de l’immigration sauvage». Et le même élargit l’explication aux difficultés de la Sécurité sociale : «Ce n’est pas aux malades français de payer la politique pro immigrée de l’UMP». Marine Le Pen veut bien que les immigrés paient impôts et cotisations mais pas qu’ils bénéficient des pres­tations sociales.
Or, les travailleurs immigrés en France s’acquittent chaque année de 60 milliards d’euros d’impôts et de cotisations sociales, alors qu’ils reçoivent dans le même temps 48 milliards d’allocations publiques, soit un solde positif de 12 milliards au bénéfice de l’Etat, de la sécurité sociale et du financement des retraites.
Quant à son empathie pour le sort des salariés, il suffit de rappeler les propos de Marine Le Pen contre le mouvement social opposé à la réforme des retraites en 2010 : « Ensemble, gouvernement et syndi­cats jettent la France dans le chaos … La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers. » Bruno Gollnisch le 4 novembre 2010 : « le sabotage de l’économie française caractérise l’action des dirigeants de la CGT … Ces blocages frappent avant tout les salariés qui se rendent à leur travail, les entreprises et menacent l’emploi … La CGT doit être rendue pénalement respon­sable, ses dirigeants doivent en répondre ».
En focalisant son programme sur de fausses explications de la crise, en agressant les syndicats qui défendent les revendications des salariés et des retraités, le FN exo­nère les vrais responsables et éloigne celles et ceux qu’il séduit, des solutions réelles.
Les propositions du FN ne font pas recette
Le FN a visiblement réussi à capter une partie du mécontentement sus­cité par la politique gouvernemen­tale, mais lorsque l’on interroge les Français, ils sont loin de partager ses principales propositions écono­miques et sociales :
• 54 % sont opposés au rétablis­sement des frontières inté­rieures à l’Europe,
• 56 % sont contre la suppres­sion du regroupement familial pour les immigrés,
• 60 % ne sont pas d’accord pour réserver les aides sociales et les allocations fami­liales aux seuls Français,
• 73 % sont opposés au rétablis­sement de la peine de mort,
• 84 % sont hostiles à la sortie de l’Union européenne .
Baromètre BVA-Absoluce-Les Echos-France Info (28 mars 2011).5 Le Front national ou l’imposture sociale - avril 2011
4. Retour sur l’Histoire
L’histoire nous enseigne que les par­tis fascistes se sont souvent parés des vertus sociales pour accéder au pouvoir.
Marine Le Pen est la fidèle héritière d’une tradition construite dans le refus de la République. Ses pairs ont choisi en 1940 la défaite avec une partie des élites et de la bourgeoisie française. Antisémite en 1930, c’est la même idéologie qui rejette aujourd’hui les musulmans, et fait de l’étranger un bouc émissaire privilégié.
Elle prospère sur la crise et s’empare des urgences sociales pour tromper les salariés.
Le Front national est issu, et toujours composé, de groupuscules qui ont combattu les libertés : la liberté de contester et de faire grève, de mani­fester ; les libertés des peuples, du peuple algérien pendant la guerre d’Algérie, mais aussi de tous ceux qui dans le monde souhaitaient accéder à la démocratie, il est proche de tous les partis d’extrême droite qui ont imposé une dictature en Amérique du sud, il suffit de rappeler les liens qui unissaient Jean Marie Le Pen au général Pinochet, dicta­teur sanglant du Chili.
Tout au long de l’histoire de ce parti et y compris sur la période récente, des militants du FN ont été condam­nés pour violences ou provocations racistes. Tout récemment, durant la campagne des cantonales, un can­didat a encore été mis en cause dans une affaire de tag raciste prônant le mot d’ordre « Islam dehors » . Deux autres candidats ont été mis en cause, l’un pour une photo le repré­sentant en train de faire le salut nazi, l’autre pour l’affichage de photos de SS sur sa page Facebook… .
(1) http://www.20minutes.fr/article/688662/lyon-un-candidat-fn-devant-justice.
(2)http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/03/25/cantonales-un-candidat-fn-pris-en-photo-faisant-le-salut-nazi 1498604 823448html
5. Pourquoi le FN est-il dangereux pour les salariés ?
En tentant de faire de l’insécurité, de l’islam et des immigrés l’objet princi­pal des peurs de nos concitoyens, en substituant l’exclusion au vivre ensemble qui fonde notre République citoyenne, en nourrissant la haine de l’autre et la division de la société, Marine Le Pen poursuit bel et bien une même logique, au fondement de toutes les extrêmes droites.
Le FN est un parti toujours aussi dan­gereux pour la cohésion sociale, le vivre ensemble et la démocratie.
Le FN mène une offensive d’ampleur par un discours prétendument social. Mais qu’il s’agisse de son pro­gramme économique, de sa défense de l’élitisme contre la démocratie d’une école pour tous, de sa vision de la justice qui réhabiliterait, sous réserve de référendum, la peine de mort… c’est bien un programme anti-social et liberticide que développe le FN.
Au service de la banalisation de son parti, Marine Le Pen investit forte­ment le terrain du social, de la défense de la laïcité, des services publics, de la République. Mais ce positionnement constitue une façade qui ne remet pas en cause les prin­cipes directeurs du programme du FN, qui reste d’essence libérale en matière économique et sociale.
Quelques exemples :
En matière de retraite, le FN ignore la revendication massivement portée à l’automne 2010 du maintien de l’âge légal de départ à 60 ans. Son programme entend en effet suppri­mer toute notion d’âge légal et n’ou­vrir le droit à la retraite que sur le seul critère de 40 annuités cotisées. Il renvoie la question de la prise en compte de la pénibilité à des négo­ciations par branche, ouvrant ainsi la voie à de fortes inégalités entre secteurs. Et il est important de rap­peler que ce parti qui prétend défendre la classe ouvrière a été totalement absent du mouvement de l’automne 2010.
Sur la Fonction publique, les récentes et soudaines déclarations d’amour adressées par Marine Le Pen aux fonctionnaires ne sont qu’un leurre. Le FN préconise en réalité la poursuite des politiques libérales déjà à l’oeuvre. Il n’entend pas reve­nir sur les suppressions de postes massives opérées par Sarkozy, si ce n’est sur les missions régaliennes, mises au service d’une conception ultra sécuritaire et liberticide de l’in­tervention publique. M. Le Pen dénonce la « fuite en avant des col­lectivités territoriales » qui « devront enfin maîtriser leurs effectifs », posi­tion conforme au dogme sarkozyste et qui correspond à la conception traditionnelle du FN d’un Etat hyper centralisé. Pour répondre à la crise de l’hôpital qui appelle une politique ambitieuse de création de postes, le FN préconise un « aménagement » des 35h pour les personnels soi­gnants, occultant le fait que ces agents effectuent déjà des millions d’heures supplémentaires qui pour l’essentiel ne sont ni payées ni récu­pérées. Il promeut en matière sala­riale une politique populiste de partage de la misère, en prenant aux mieux payés pour donner plus aux moins payés, et il est donc bien loin de répondre à la revendication lar­gement partagée d’une augmenta­tion générale de la valeur du point d’indice.
Le Front National va jusqu’à récu­pérer des revendications de nationa­lisation des services publics. Mais c’est pour mieux prôner la mise en place d’un « Etat fort ». Dans le lan­gage de l’extrême droite, idéologi­quement acquise à l’action des pleins pouvoirs à un guide, il s’agit en fait d’une perspective d’étatisa­tion, porteuse des pires dangers pour la démocratie.
Sur la politique familiale, le FN veut favoriser le recours au congé paren­tal prolongé, disposition visant en réalité à maintenir au foyer une frac­tion importante du salariat féminin et qui participe d’une vision pétainiste de la famille et de la société. Dans la même veine, le FN propose un référendum visant donner à la vie un caractère sacré dès la conception, c’est-à-dire remettre en cause le droit à l’avortement. Il prône le déremboursement de l’interruption volontaire de grossesse.
Face à ce qu’il appelle la « destruc­tion » de la famille, qu’il attribue à « la politique antifamiliale poursuivie : substituer à la politique de démogra­phie française, une politique de peu­plement par l’immigration. », il propose que les prestations de la CAF soient établies sur « des cri­tères nationaux et familiaux » par opposition aux critères sociaux. Les allocations familiales étant réservées aux familles françaises.
Les prestations sociales hors famille, pour les travailleurs étrangers légaux, se traduiraient pour eux par une augmentation de 35% des coti­sations sociales.
En matière de Sécurité sociale,, le FN pourfend la gestion paritaire et prévoit une gestion de la Sécu direc­tement par l’Etat. De même, il entend remettre en cause la gestion paritaire de la formation professionnelle.
Pour autant dans un contexte de crise économique et sociale, le FN marque des points et il est clair qu’il faut désormais sortir de la seule dénonciation de ce parti sur le terrain du principe et des valeurs. Ces quelques exemples démontrent l’intérêt qu’il y a à attaquer le FN sur le terrain de ses propositions, et de faire la démonstration qu’il ne répond à pas aux intérêts des salariés et visent à limiter leur pouvoir dans la société.
Farouche opposant à l’Union européenne pour justifier sa vision ultra nationaliste, chauvi­niste et pétainiste.
Il propose ainsi de revoir la contribu­tion française au budget européen mettant ainsi clairement la France hors des politiques structurelles européennes en matière agricole, de cohésion territoriale, de recherche par exemple. Il porte une sortie emblématique de l’euro comme solu­tion aux difficultés monétaires et budgétaires et un retour au franc permettant, selon le FN, «d’oxygé­ner» notre économie. Cette analyse ignore l’interpénétration des échanges et des politiques dans la zone euro et le besoin de solidarités financières nouvelles dans l’Union européenne pour soutenir la crois­sance et l’emploi.
Le FN veut « une autre Europe », une Europe des « peuples de civili­sation chrétienne » pour laquelle il milite avec le groupe parlementaire européen d’extrême droite.
L’anti-syndicalisme. Le FN est l’héritier direct des groupes de choc de l’extrême droite qui s’en prenaient physiquement aux grévistes et aux militants ouvriers. Sa haine du syn­dicalisme est au diapason du syndi­calisme corporatif défendu de tout temps par l’extrême droite et qui puise ses références dans la Charte du travail de Pétain.Les formations politiques dont est issu le FN ont tou­jours défendu, à l’inverse de la CGT, les guerres coloniales et le néo colonialisme7 Le Front national ou l’imposture sociale - avril 2011
6. L’immigration serait-elle la cause de tous les maux ?
Le principe de la préférence natio­nale, la stigmatisation systématique des immigrés ne sont pas seulement contraires aux principes fondateurs de notre République et à nos tradi­tions démocratiques. Ils sont aussi un puissant outil de division des sala­riés et donc d’affaiblissement du rap­port de force indispensable face au patronat. Ils ont pour objet de dresser les salariés les uns contre les autres, et de réduire leurs capacités de ras­semblement et d’intervention pour peser sur les choix économiques et sociaux. Ils visent à cibler une partie de la population pour détourner l’at­tention de la véritable question, à savoir l’inégale répartition des richesses produites par le travail.
La lutte contre cette politique immonde du bouc émissaire passe entre autres par déconstruction d’un certain nombre de mythes sur l’immigration.
L’immigration serait un coût pour le pays ?
Faux : il ressort d’une étude parue en 2010 d’une équipe de l’université de Lille, réalisée pour le compte du ministère des Affaires sociales que les immigrés sont une très bonne affaire pour l’économie française. Travaillant sur des chiffres officiels, les chercheurs ont décortiqué tous les grands postes de transfert des immigrés. Il en ressort un solde très positif. En 2009, les immigrés ont reçu de l’Etat 47,9 milliards d’euros, via les retraites, les aides au loge­ment, le RMI, les allocations chô­mage et familiales, les prestations de santé,… Dans le même temps, ils ont reversé au budget de l’Etat, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu, 3,4 milliards d’euros ; impôt sur le patri­moine, 3,3 milliards ; impôts et taxes à la consommation, 18,4 milliards ; impôts locaux et autres, 2,6 milliards ; CRDS et CSG, 6,2 milliards ; coti­sations sociales, environ 26,4 mil­liards d’euros. Soit un total de 60,3 milliards, et par conséquent un solde positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques.
L’immigration serait la cause du chômage ?
Faux, là encore : analysant le pro­gramme du FN en 2007 , la CGT relevait que « plusieurs études confirment que la relation entre la présence des actifs étrangers dans un pays et le taux de chômage est faible. Ce constat est pertinent en termes de stocks, c’est-à-dire lorsqu’on compare le nombre des immigrés à la population active, comme en termes de flux, autrement dit quand on examine le rapport entre les nouvelles entrées d’immigrés et les variations du chômage. » (…)
« Lorsqu’on classe les pays en fonc­tion du taux de chômage et de la proportion des étrangers dans la population totale, on constate que dans des pays comme l’Espagne, l’Italie et la Finlande, dans lesquels le taux de chômage est relativement élevé, la part des étrangers dans la population totale est très faible. Inversement, des pays comme le Luxembourg, la Suisse et les États-Unis, qui enregistrent un pourcen­tage relativement élevé de la population étrangère dans la popu­lation totale, connaissent un taux de chômage plus faible. »
Une récente étude du ministère de l’Immigration pointe qu’en 2008, 2,15 millions d’immigrés avaient un travail en France, 1,4 million venant des pays tiers et 750 000 des pays de l’EEE et de la Suisse. Les immi­grés contribuaient ainsi à 8,4% de l’emploi, contre 7,4 % en 2005. Cette évolution s’explique par une aug­mentation rapide de la population active en provenance des pays tiers (+16,7 % en trois ans, contre +3,7 % chez les immigrés de l’EEE et moins de 1 % pour la population active non immigrée) et par une baisse assez sensible du taux de chômage (-3,5 points pour la population immigrée contre -1,4 point pour la population non immigrée). A une période de hausse de la population active issue de l’immigration, a donc correspondu une baisse globale du chômage : immigration et chômage ne sont donc pas corrélés. Le chômage reste bien avant tout un phénomène lié à l’évolution économique et aux choix patronaux et gouvernementaux faits en la matière.
La CGT fidèle à ses origines, à la Charte d’Amiens de 1906, héritière des valeurs humanistes et inter­nationalistes :
• la CGT est le syndicat de tous les salariés et c’est pour cela qu’elle défend les intérêts des travailleurs sans papiers ;
• le refus de régulariser les sans-papiers, leur maintien dans une zone de non droit, est un facteur d’abaissement des salaires et garanties collectives de tous les salariés. L’existence d’un nombre important de travailleurs sans-papiers est avant tout une arme aux mains des patrons pour faire fructifier leur taux de profit.
Plus largement, la CGT, de son ori­gine à aujourd’hui, c’est l’internatio­nalisme, la solidarité entre travailleurs de toutes origines, une vision du monde structurée par le clivage de classe et non celui des frontières nationales. Nous sommes fiers des luttes menées avec nos camarades immigrés. Nous sommes fiers d’être le syndicat qui a porté à sa direction Henri Krasucki, métallo né en Pologne, déporté par les Nazis pour actes de résistance dans son pays d’accueil. Nous sommes fiers d’être le syndicat qui a compté parmi ses membres Missak Manouchian, métallo arménien né en Turquie, mort avec ses camarades immigrés de l’Affiche rouge pour libérer la France de l’oppression nazie. Nous sommes fiers et nous revendiquons d’être un syndicat qui a toujours organisé les travailleurs migrants, qui a toujours compté dans ses rangs des salariés venus de tous les continents.
(3) http://www.courrierinternational.com/article/2010/12/02/les-tres-bons-comptes-de-l-immigration.
(4) Note économique n° 108, mars 2007.
(5)Infos migrations, n° 14, février 2010 (http://www.immigration.gouv.fr/IMG:pdf/IM14 022010.pdf.
7. Comment expliquer la montée du FN en France et de l’extrême droite en Europe ?
Le parti gouvernemental, l’UMP, dans sa tentative quelque peu désespérée de reconquérir un élec­torat populaire, a réactivé les vieilles recettes xénophobes dont le parti de Jean Marie Le Pen avait largement usé. Mais cela a surtout profité au FN. C’est ainsi que ce dernier, s’il continue de rassembler un électorat d’extrême droite, séduit aussi au sein des couches populaires les plus gravement touchées par la crise et sa gestion.
Nicolas Sarkozy a favorisé la mon­tée du FN en se plaçant sur ses terrains de prédilection comme l’immigration.
En se plaçant sur ses terrains de prédilection comme l’immigration.il n’a cessé d’opposer les français entre eux : les travailleurs contre les chômeurs, les salariés du privé contre les fonctionnaires, les français d’origine étrangère contre les fran­çais de naissance…..Il n’a pas reconnu la valeur travail de celles et ceux qui se lèvent tôt. Il a été avant tout le Président des riches en consentant des cadeaux fiscaux aux français le mieux lotis et aux entre­prises sans contrepartie en matière d’emploi et d’augmentation salariale.
Son incapacité à dégager une pers­pective conjuguée à l’incertitude, à l’angoisse de tout un peuple face à un avenir qui semble nous échapper, décrédibilise l’action politique tout entière aux yeux des électeurs et renforce le poids électoral du FN.
En accusant les immigrés d’être la cause de l’exclusion, des bas salaires, du chômage, quand ce sont les politiques économiques et anti-sociales du gouvernement et du Medef qui sont à l’origine des diffi­cultés du pays. En faisant passer en force des réformes injustes et impo­pulaires comme celle des retraites. En créant un ministère de l’Immigra­tion et de l’Identité nationale, un débat sur l’identité nationale suivi d’un autre sur l’islam, en stigmatisant les « gens du voyage » et en expul­sant les Roms de façon ostentatoire, autant d’actions qui ont alimenté l’amalgame entre étrangers et insé­curité. Faut-il s’étonner du transfert de voix de l’électorat de la droite vers le parti de Marine Le Pen, qui a béné­ficié en outre d’un accompagnement médiatique exceptionnel.
L’impasse du libéralisme écono­mique et les dégâts de la mondialisation.
Pour autant, ce ne sont pas là les seules raisons qui permettent d’ex­pliquer la montée du FN. Les partis populistes et xénophobes renaissent ou fleurissent partout en Europe, rencontrant des succès électoraux inquiétants.
Il existe donc des causes à la fois plus profondes et transnationales au vote FN. Il convient de les identifier pour comprendre l’installation durable de ces partis dans la vie politique.
Leur succès est porté par la conjonc­tion d’enjeux lourds pour penser le présent et l’avenir. Tels que, l’ab­sence d’alternatives et de réponses à la crise systémique et la globalisa­tion économique qui isolent et enfer­ment l’Europe ; l’impuissance à faire une place à la jeunesse dans un contexte de vieillissement démogra­phique ; la crise du travail, des finances publiques qui privent les Etats des moyens pour assurer la justice sociale, garantir l’égalité entre les individus par une Sécurité Sociale, des Services Publics, l’égal accès des droits de tous pour tous.
Au Parlement européen,le FN défend des corrompus
Sollicités par des journalistes du Sunday Times, se faisant pas­ser pour des lobbyistes, trois députés européens ont accepté, moyennant de fortes sommes d’argent, de déposer et défendre des amendements au Parlement européen, afin de diminuer la responsabilité des banques en matière de protection des consommateurs ! Un seul élu est intervenu pour trouver scan­daleux, non pas la corruption, mais les méthodes utilisées par les journalistes britanniques: Bruno Gollnisch du Front National, sans être contesté par aucun de ses collègues du groupe d’extrême-droite…
8. Pourquoi le FN s’en prend aux syndicats et notamment à la CGT ?
Le FN avait tenté en 1996, au lende­main des grèves de 1995… de créer des syndicats à sa dévotion dans certaines grandes entreprises Françaises. A l’initiative de la Cgt son entreprise avait échoué. Il n’a évi­demment pas renoncé. De tous temps l’extrême droite a cherché à implanter des relais de sa politique dans le mouvement syndical, des syndicats de collaboration avec le patronat.
En plein conflit sur les retraites voilà ce que déclarait Marine Le Pen : « Le Front National dénonce avec force les syndicats actuels, mais il n’est pas opposé à l’existence d’or­ganisations syndicales pour défendre les intérêts des travailleurs. Bien au contraire, il souhaite l’émergence de vrais syndicats puissants, libres, vrai­ment représentatifs, et dont l’objectif serait l’intérêt national et celui des travailleurs français. Il faut pour cela décadenasser le paysage syndical français, aujourd’hui sclérosé par une réglementation dépassée. Je souhaite ouvrir le débat sur ce sujet de première importance. »
C’est clair : le FN met en cause les syndicats existants et représentatifs pour légitimer son ambition de s’im­planter dans les entreprises. Il vient d’annoncer la création d’un Cercle national de défense des travailleurs syndiqués…
Cela est d’autant plus important pour lui que c’est parmi les sympathisants des syndicats que ses idées ont le plus de mal à passer, comme en témoigne un sondage « sortie des urnes » en fonction de la sympathie syndicale des électeurs fait ressortir que seuls 6% de ceux se déclarant proches de la CGT ont voté FN, ce qui est bien entendu trop mais est largement inférieur à la moyenne globale du score FN aux cantonales ainsi qu’au vote Le Pen des sympa­thisants CGT à la présidentielle de 2007 qui s’élevait à 12%.
Même s’il s’agit d’un parti politique, la bataille nécessaire de la CGT contre le FN et ses thèses est bien de nature syndicale. Et ce combat syndical est nécessaire du fait que ce parti investit le terrain social avec l’objectif de diviser les salariés, ce qui ne peut que conduire à l’affaiblis­sement du rapport de force face au patronat.
Ce combat est aussi nécessaire en raison de la volonté du FN d’instru­mentaliser le syndicalisme pour pro­gresser dans son entreprise de conquête de l’électorat populaire. De ce point de vue, la CGT constitue pour lui un enjeu particulier. La CGT est le premier syndicat de ce pays, le plus influent, le plus combatif, le plus écouté des salariés. Le FN cherche donc à nous instrumentali­ser. Dans le même temps, de par sa position de première organisation syndicale, et compte tenu des valeurs qu’elle défend, la CGT est aussi un obstacle pour le FN dans sa stratégie d’investissement du monde du travail.
Le FN ne convainc pas les syndiqués
Si le FN s’en prend aussi viole­ment aux syndicats et particu­lièrement à la Cgt, c’est probablement parce qu’ils sont les moins perméables à sa démagogie populiste. C’est ainsi que 6% seulement des adhérents et sympathisants de la Cgt disent avoir voté FN aux dernières élections cantonales, et 9% en moyenne pour l’en­semble des syndicats, selon un sondage Liaisons sociales/Harris Interactive, réalisé le 20 mars dernier.
9. La réponse de la CGT
Sans porter toutes les réponses, la CGT a des responsabilités particulières :
• veiller au respect des valeurs fondamentales et des statuts de la CGT dans chacune des orga­nisations de la CGT
Extraits de l’Article 1 des statuts de la CGT : « La CGT est ouverte à tous les salariés, femmes et hommes, actifs, privés d’emploi et retraités, quel que soit leur statut social et professionnel, leur nationa­lité, leurs opinions politiques, philo­sophiques et religieuses ».
Article 6 des statuts : « La CGT se fonde sur l’indépendance de l’orga­nisation à l’égard du patronat, des pouvoirs publics, des gouverne­ments, organisations politiques, phi­losophiques, religieuses et autres.
Nul ne peut de servir de son titre de confédéré ou d’une fonction confé­dérale dans un acte politique ou élec­toral extérieur à l’organisation.
Le respect des diversités et du plu­ralisme d’opinion, la garantie que ses analyses, ses réflexions et ses déci­sions sont prises en son sein permet­tent à la CGT d’être libre et maître de son expression et de ses initiatives ».
Ces principes rappelés, il n’est pas envisageable qu’au nom de la liberté d’opinion dans la CGT, la CGT puisse être représentée ; à quelque niveau que ce soit, par des militants reven­diquant par ailleurs publiquement leur adhésion au concept de « pré­férence nationale », socle idéolo­gique du FN.
Ceci pour une raison simple mais au combien essentielle : Cela est contraire aux principes et aux valeurs fondamentaux inscrits dans ses statuts.
On ne transige pas avec les valeurs fondatrices de la CGT :
• nous devons traiter de manière claire les cas avérés d’instrumentalisation.
S’agissant du syndicat de Nilvange, et de Fabien Engelman, la Confédération soutient la démarche et les décisions prises par la Fédération des Services Publics et son Conseil National Fédéral des 6 et 7 Avril 2011.
Extraits des décisions du CNF : « ..S’agissant du syndicat de Nilvange, comme l’ont fait ces der­nières semaines les camarades de la CSD, nous continuerons d’oeuvrer pour que les agents territoriaux de la collectivité disposent d’un syndicat CGT pour défendre leurs intérêts. Mais il se trouve que nous ne sommes à ce jour pas en capacité de réorganiser un syndicat sur des bases conformes à nos orientations.
Après concertation avec l’UD, la Confédération, la CSD et notre avo­cat, nous vous proposons d’arrêter aujourd’hui les décisions suivantes :
En accord avec l’UD, le CNF décide la désaffiliation du syndicat de Nilvange et, à compter de la notifica­tion de cette décision, il n’y a donc plus de syndicat CGT à la mairie de Nilvange.
Le CNF acte la nécessité de pour­suivre le travail de reconstruction d’un syndicat dans la collectivité.
Les adhérents du syndicat, dès noti­fication de la décision de désaffilia­tion, ne sont de ce fait plus adhérents à la CGT. Celles et ceux qui souhai­teraient poursuivre leur adhésion à la CGT, sur la base du partage de ses valeurs, pourront ré-adhérer auprès de la CSD.
S’agissant de Fabien Engelmann, le CNF considère qu’il s’est de lui-même mis en dehors de la CGT en l’instrumentalisant au profit d’un parti prônant des thèses contraires à nos valeurs et en conduisant ainsi son syndicat à la désaffiliation. Une nou­velle demande d’adhésion de sa part ne pourra de ce fait être acceptée. »
• Nous devons bien entendu être vigilants quant à d’éven­tuels cas similaires qui devront appeler de notre part les réactions nécessaires. Nous ne devons pas être frileux dans nos débats internes sur ces sujets : laisser pourrir des situations problématiques ne solutionnera rien. Rejoindre la CGT, c’est adhérer à des prin­cipes fondamentaux et partager des valeurs qui engagent tous les adhérents.
• Nous devons également infor­mer les salariés sur les pro­jets liberticides et antisociaux de l’extrême droite.
« Face à l’offensive du Front National, soyons convaincus que l’opinion et le comportement de la CGT auront de l’influence chez les salariés » disait Bernard Thibault, dans son adresse aux dirigeants de la CGT.
Nulle intention de stigmatiser des salariés qui seraient séduits par le « nouveau » discours du FN, mais une ferme volonté de discuter avec eux de la vraie nature de ce parti et de ses objectifs, et de les convaincre de la nocivité de ses projets et propositions.
Son objectif est désormais transpa­rent : il ne se limite plus à une pro­testation véhémente contre le laxisme de la politique gouverne­mentale, notamment en matière de sécurité, il aspire à une reconnais­sance de ses capacités à gérer la politique économique et sociale du pays.
Rien n’est plus urgent que de sus­citer le débat, sur toutes les ques­tions, y compris les plus délicates, comme les comportements racistes et xénophobes ; tisser des liens de solidarité entre les salariés ; être attentifs à chacune des préoccupa­tions, des souffrances, des contraintes, des discriminations subies par les salariés.
C’est par notre présence, les débats autour des analyses, des proposi­tions de la Cgt et des salariés, que nous combattrons efficacement les tentatives d’instrumentalisation de notre syndicat.
Pour cela, nous devons aussi nous appuyer sur notre histoire, celle d’une organisation qui s’honore d’avoir et d’avoir toujours eu des mili­tants aux noms difficiles à prononcer, celle aussi d’un pays qui s’est construit avec la sueur, le sang et les luttes des travailleurs, nés en France ou au-delà de ses frontières.
La responsabilité du syndicalisme est appelée pour construire des réponses solidaires avec le monde du travail dans ses diversités, capables de transformer le quotidien, capables de donner, redonner confiance et espoir dans le présent et pour un autre avenir fondé sur un autre développement économique, social, environnemental, une autre répartition des richesses créées par le travail, l’humain au centre. Pour un développement humain durable
un développement humain durable.
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Message  nico37 Ven 22 Avr - 20:51

Jean-Marie Le Pen : "Je ne ménage pas Marine, je la respecte"

Devenu « président d'honneur » du FN, dont il a laissé la présidence effective à sa fille Marine, l'eurodéputé Jean-Marie Le Pen, 82 ans, continue de jouer un rôle influent même si, tactiquement, il le minimise.

FRANCE-SOIR Le 2 novembre 1976 – Marine a 8 ans –, un attentat a détruit à Paris (XVe) votre appartement familial. En 2011, cela reste pour vos trois filles, semble-t-il, un événement majeur...
JEAN-MARIE LE PEN. Absolument. Moi, j'avais déjà entendu d'autres explosions dans ma vie. Donc, cela ne m'a pas marqué outre mesure. Pour mes filles, cet événement a eu beaucoup plus d'importance. Elles ont eu peur ensemble. Cela les a rapprochées.

F.-S. Chez vous, il y a toujours eu un mélange vie familiale et vie politique...
J.-M. L. P. Je ne vivais pas tout à fait aux mêmes heures que mes filles. Elles se levaient après moi et se couchaient avant moi. A la maison, il y avait ma femme et une aide familiale qui est restée avec nos filles 14 ans (Nana, une Bretonne, NDLR). Peut-être aurais-je pu m'intéresser de plus près à leurs vies personnelles ou scolaires.


F.-S. Vos filles se disent « surdéterminées » par la figure du père que vous êtes.
J.-M. L. P. Comme la plupart des petites filles, mes filles comparent les garçons à leur père. Que certains garçons qu'elles aimaient aient pu être freinés par leur nom de famille, c'est sûrement vrai. Je déplore qu'on leur ait fait subir l'aversion qu'on pouvait avoir pour moi. Mais cela fait partie de notre vie. Je ne regrette rien.

F.-S. Votre fille Marine veut, dit-elle, « dédiaboliser » le FN. Pour vous venger ?
J.-M. L. P. J'ai le sentiment d'avoir été toute ma vie une cible. Marine a-t-elle souhaité que cette agression cesse ? Sans doute. Comme j'ai cristallisé tout cela sur moi pendant des années, le fait d'avoir passé les rênes a pu servir à cette « dédiabolisation ». Avec un dirigeant nouveau, le FN peut être plus libre.

F.-S. Marine vous surprend-elle ?
J.-M. L. P. Chacun d'entre nous inscrit sa route dans une conjoncture. A un moment donné, il m'est apparu nécessaire de passer le témoin, compte tenu de mon âge. Il était souhaitable que des gens plus jeunes, plus entraînés à l'action politique moderne prennent la place. La chance a voulu que Marine soit là.

F.-S. Diriez-vous qu'elle bénéficie d'un traitement de faveur médiatique ?
J.-M. L. P. Les articles la concernant sont souvent hostiles, mais rarement meurtriers. Parce qu'elle est jeune, parce qu'elle est une femme. Marine est un personnage charismatique. Ça ne se fabrique pas. C'est comme un grand violoniste : vous pouvez faire huit heures de violon par jour, si vous n'avez pas de don, vous resterez toute votre vie un scieur de crincrin. Contrairement à ce que pense la gauche, ce n'est pas la société qui forge les personnalités. Ce sont votre père et votre mère. On peut aussi hériter de l'éloquence...

F.-S. Sur l'immigration, elle semble a priori moins « sulfureuse » que vous...
J.-M. L. P. Je dis depuis quarante ans que l'immigration est le phénomène n°1 du XXIe siècle et que si nous ne réagissons pas – il est presque déjà trop tard – nous serons submergés. Nous serons minoritaires et « ils » ne nous ménageront pas. Avez-vous déjà été en banlieue ? Pensez-vous que les Français et les Européens qui habitent ces quartiers y vivent librement ?

F.-S. Condamnez-vous le communautarisme ?
J.-M. L. P. Savez-vous qu'il y a des villes en France qui sont déjà majoritairement étrangères ? Roubaix, 60 % d'immigrés maghrébins ! Si vous attendez le jour où ça brûle pour en prendre conscience, il sera un peu tard. Vous avez vu les foules en Egypte, en Tunisie, en Syrie ? Le jour où vous avez une foule comme ça qui descendra les Champs-Elysées ! Ce n'est rien, pour eux, à la limite, d'avoir 300.000 personnes. Qui les arrêtera ? Et s'ils descendent les Champs-Elysées, ce ne sera pas pour faire joujou. Par exemple, ils veulent sodomiser le Président. Ils se donnent ça comme objectif : arriver jusqu'à la grille du Coq, l'enfoncer, et ensuite « le » sabrer ? Je répète : qui les arrêtera ?

F.-S. Voyez-vous votre fille au second tour en 2012 ?
J.-M. L. P. Le résultat de Marine dépendra d'elle-même pour seulement 25 %. Quelle sera la situation financière, économique, sociale, dans un an ? Sarko sera-t-il candidat ? Moi je ne le pense pas. S'il n'est pas en bonne position, il prendra la tangente. Il me fait penser à un type qui, dans un casino, joue comme un fou. Il mise sur le 5, le 5 sort. Il mise sur le 8, et le 8 sort. Le lendemain, il revient, joue sur les mêmes chiffres, et il perd tout. Quand vous avez la baraka, tout marche. Quand vous ne l'avez plus, même avec vos astuces les plus intelligentes, vous vous cassez la gueule. Sarkozy, c'est quand même un homme qui s'est construit ex nihilo et qui s'est hissé au plus haut niveau de la politique : cela ne se fait pas sans talent. Mais il n'a pas de véritable volonté politique.

F.-S. Votre « présidence d'honneur » du FN, c'est quoi, au juste ?
J.-M. L. P. Je suis dans toutes les instances du Front. Mais j'ai la discrétion de ne pas prendre les responsabilités qui ne sont pas les miennes. Je ne ménage pas Marine, je la respecte.

F.-S. Si, en 2012, votre fille fait un bon score, direz-vous que vous avez votre part dans sa réussite ?
J.-M. L. P. J'ai passé 10 % de ma vie en mer. C'est-à-dire, au total, huit ans. En bateau, j'ai souvent regardé notre galaxie. Donc, je ne me fais pas trop d'illusions sur la place que j'occupe dans l'univers.

Par Propos recueillis par Tugdual Denis

nico37

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