Front national
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Re: Front national
Pas moi, c'est sûr ....Et s'ils descendent les Champs-Elysées, ce ne sera pas pour faire joujou. Par exemple, ils veulent sodomiser le Président. Ils se donnent ça comme objectif : arriver jusqu'à la grille du Coq, l'enfoncer, et ensuite « le » sabrer ? Je répète : qui les arrêtera ?
yannalan- Messages : 2073
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Re: Front national
yannalan a écrit:Pas moi, c'est sûr ....Et s'ils descendent les Champs-Elysées, ce ne sera pas pour faire joujou. Par exemple, ils veulent sodomiser le Président. Ils se donnent ça comme objectif : arriver jusqu'à la grille du Coq, l'enfoncer, et ensuite « le » sabrer ? Je répète : qui les arrêtera ?
moi non plus et j'irai assister au spectacle de la sodomisation du président (j'apporterai le beurre)
fée clochette- Messages : 1274
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Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Front national
Invité- Invité
Re: Front national
Byrrh a écrit:Ce n'étaient pas plutôt Le Pen et ses hommes qui se livraient à des viols, il y a 50 ans en Algérie ?
oui il sait de quoi il parle
fée clochette- Messages : 1274
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Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Front national
http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/04/22/jean-marie-le-pen-sera-t-il-suspendu-du-fn/#xtor=RSS-32280322
22 avril 2011 Actuellement en vacances à plusieurs milliers de kilomètres de Paris, Marine Le Pen voit, pour la première fois, depuis son accession à la tête du parti, son président d’honneur de père contester l’une de ses décisions.
A ce titre, il s’agit du premier test grandeur nature pour savoir de quelle marge de manoeuvre dispose Marine Le Pen par rapport à l’ancien patron du FN.
Invité du Blog Politique sur LCI, diffusé vendredi 22 avril (voir ici), Jean-Marie Le Pen, a critiqué le choix de sa fille, d’exclure un élu du parti, le conseiller régional de Rhône Alpes, Alexandre Gabriac, pour une photo où il faisait le salut nazi. M. Le Pen a jugé cette réaction précipitée.
“La présidente qui se trouve à l’extérieur de l’Europe pour l’instant devra peut-être réétudier la question avec le rapport de la commission (des conflits du FN) qu’elle ne connaît pas”, a-t-il indiqué.
“Je pense que c’est une réaction rapide et qu’elle ne possédait peut-être pas tous les éléments d’information”, a-t-il poursuivi, ajoutant: ”selon, moi, il n’y a pas motif à exclusion”.
Et de conclure, un brin vachard : “la présidente, qui dans ce domaine-là a des responsabilités statutaires, peut très bien aller du moins informé au mieux informé (…) on peut faire appel de sa propre décision”.
Proche de Bruno Gollnisch et de l’Oeuvre française (groupuscule antisémite et pétainiste), Alexandre Gabriac avait été convoqué mardi 19 avril devant la commission des conflits du parti, dont M. Le Pen est membre, et cette instance avait préconisé un blâme. Mais la présidente du FN, depuis son lieu de vacances en Thaïlande, a décidé de l’exclure.
Mercredi, Bruno Gollnisch s’était déjà dit “extrêmement étonné”, faisant valoir que “la commission (des conflits), dans sa grande majorité, (n’avait) trouvé aucune preuve de la réalité de ces photos”.
En tous cas, Marine Le Pen qui, depuis son élection, s’était refusée à commenter les sorties de son père, pourra difficilement ignorer celle-ci. En effet, le président d’honneur du FN critique une sanction disciplinaire qu’elle a prise en fonction du pouvoir discrétionnaire que lui confère les statuts, en tant que présidente.
Jurisprudence Navarranne
Problème : en novembre 2010, Jean-Marie Le Pen avait demandé la suspension d’ Amaury Navarranne, un proche de Bruno Gollnisch, de ses responsabilités départementales et de lui retirer son investiture pour les élections cantonales car ce dernier avait…critiqué une sanction disciplinaire.
M. Navarranne avait qualifié de “répression scandaleuse” l’exclusion du FN d’Edouard Le Bourgeois, autre jeune partisan de Bruno Gollnisch, pour des propos tenus sur un site internet. La décision à l’encontre de M. Le Bourgeois avait été prise par la commission de discipline présidée par… Jean-Marie Le Pen. La contester équivalait à un crime de lèse-majesté.
“M. Navarranne a attaqué vivement la décision de la commission de discipline, confiait alors Jean-Marie Le Pen à “Droites extrêmes”. Le responsable régional mariniste chargé de faire exécuter la sanction contre M. Navarranne avait, lui, indiqué : “Quand on s’attaque aux instances dirigeantes du mouvement et à Jean-Marie Le Pen, on est intransigeants. Il a dépassé toutes les limites.”
La suite des évènements sera en tous cas révélatrice de l’équilibre des pouvoirs entre présidente et président d’honneur (un poste créé sur mesure pour Jean-Marie Le Pen) au FN. Reprenons: le président d’honneur du FN qui siège en commission des conflits du FN est désavoué par la présidente qui ignore la recommandation de cette même commission. Du coup le président d’honneur désavoue à son tour la présidente. Qui cèdera le premier ?
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Marine Le Pen, candidate préférée des ouvriers
Le JDD est plus précis:Sondage après sondage, la montée en puissance de la candidate du FN pour la présidentielle de 2012 semble se confirmer. Plus inquiétant pour les partis dits "de gouvernement", Marine Le Pen serait la candidate préférée des ouvriers. Selon un sondage IFOP/Paris Match/Europe 1, qui sera publié mardi mais dont le Journal du dimanche publie les résultats, elle recueillerait 36 % des voix dans l'électorat populaire au premier tour.
L'écart dans cette catégorie de la population avec les autres candidats est abyssal. Loin derrière, son premier poursuivant est Dominique Strauss-Kahn (17 %) suivi par Nicolas Sarkozy (15 %). Le score du PS est à peu près identique en cas de candidature de Martine Aubry (16 %), Ségolène Royal ou François Hollande (15 %). Les ouvriers représentent environ 15 % du corps électoral, mais leur vote, hautement symbolique, est un marqueur important de la capacité d'un candidat à s'adresser aux classes populaires.
Dans le Journal du dimanche, le directeur de l'IFOP, Frédéric Dabi, explique que ce score marque un véritable retour en arrière par rapport à "l'exploit sarkozyen de 2007". Lors de la dernière élection présidentielle, l'actuel chef de l'État avait en effet réussi à sortir en tête au premier tour dans le vote ouvrier, avec 26 %, un point devant la candidate socialiste Ségolène Royal. Jean-Marie Le Pen, en troisième position, n'avait récolté 16 % de leurs suffrages.
http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/2012-le-match-pour-l-electorat-populaire-303523/?from=cover
C'était couru et annoncé depuis longtemps. Tous les partis du mouvement ouvrier qui se refusent à défendre une alternative socialiste et le pouvoir des travailleurs, direction du NPA comprise, ouvrent un boulevard au fascisme qui prétend "en finir avec le système".
Un Front soit disant anti-K, car avec les pires bureaucrates caviar du FdG, et au seul service de la bouillie réformiste, comme le propose la direction du NPA, ne fait que le jeu des fascistes.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Front national
-20110422]Dominique Reynié : "Pour contrer Marine Le Pen, Sarkozy et le PS doivent tourner le dos au FN"
21/04/2011 à 15h55 - mis à jour le 24/04/2011 à 11h53 | 19102 vues | 356 réactions
Sur Le Post, le politologue Dominique Reynié explique comment les partis de gouvernement peuvent contrer le FN avant la présidentielle.
Le potentiel électoral de Marine Le Pen est-il surévalué ? Peut-elle vraiment se qualifier pour le second de l'élection présidentielle de 2012 ? Quelle doit être l'attitude des partis de gouvernement face à la poussée du FN ? Telles sont les questions qui se posent neuf ans jour pour jour après l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle.
Dans les sondages, sa fille a le vent en poupe. Selon le dernier en date, réalisé par l'institut Harris Interactive pour Le Parisien, la présidente du FN se qualifierait pour le second tour de la présidentielle quel que soit le candidat PS (DSK, Aubry, Hollande ou Royal), et Nicolas Sarkozy serait éliminé dès le premier tour dans 3 cas sur 4.
Contacté par Le Post, le politologue Dominique Reynié estime que les partis de gouvernement ont chacun une responsabilité dans la montée du FN et explique comment ils peuvent contrer Marine Le Pen avant la présidentielle. Directeur général de la Fondation pour l'innovation politique, un club de réflexion libéral et pro-européen de centre-droit, Dominique Reynié vient de publier l'ouvrage "Populismes : la pente fatale" (éditions Plon).
Comment expliquez-vous la poussée actuelle du FN ?
"Deux phénomènes se rencontrent.
D'un côté, le FN opère une mutation populiste et xénophobe en abandonnant tous les éléments de l'extrême droite classique comme les références à la seconde Guerre mondiale. Du coup, sa base électorale s'élargit.
De l'autre côté, la société française se droitise et se durcit. Nous entendons actuellement des discours sur l'immigration ou sur l'islam que l'on aurait jamais entendus il y a quelques années..."
Qui en est responsable ? L'UMP, en ayant mis sur le devant de la scène des thématiques traditionnelles du FN avec les débats sur l'identité nationale et la laïcité ?
"Pas seulement. Les partis de gouvernement ont une responsabilité, notamment le PS. Une des causes du populisme résulte du fait que depuis 25 ans, la gauche sociale-démocrate a considéré qu'il ne fallait pas parler des questions d'immigration, d'intégration ou de l'islam. La gauche française a donné beaucoup de leçons à la droite quand celle-ci voulait parler de ces sujets. Le jeu du PS consiste à discréditer moralement la droite de gouvernement quand elle allait sur ces terrains. C'est une espèce de traumatisme moral. Résultat : le parti populiste (le FN) est devenu le parti monopolistique que nous avons collectivement organisé. Il bénéficie aujourd'hui de ce que j'appelle le privilège de la vérité."
Vous voulez dire que Fabius avait fait le bon diagnostic, quand il avait déclaré : "Le Pen pose les bonnes questions mais donne les mauvaises réponses" ?
"Oui. Pour l'opinion, le FN est le seul à parler de certains sujets. De plus, le message du parti frontiste consiste à dire aux électeurs : 'Ne culpabilisez pas de vous poser ces questions. Vos préoccupations sont légitimes et on va y répondre'."
Récemment, un conseiller de l'Elysée expliquait justement au Post que Nicolas Sarkozy avait décidé de droitiser son discours pour ne pas vivre la même mésaventure que Jospin en 2002. Mais malgré cela, le Président ne remonte pas dans les sondages et baisse même chez les sympathisants du FN...
"J'identifie plusieurs erreurs à ne pas commettre face au FN. La première : se refuser à aborder certains sujets. C'est la pire des choses. Cela laisse un boulevard au parti populiste. La seconde : ne parler que d'immigration, d'islam... tout le temps et dire que c'est la clé pour résoudre les problèmes. Dans ce cas, les électeurs se tournent vers le parti qui en parle depuis toujours : le FN."
Concrètement, comment l'UMP aurait-il dû procéder avec le débat sur la laïcité ?
"Il aurait dû en parler comme un parti de gouvernement, de manière raisonnable, modérée. L'UMP avait bien le droit d'organiser un tel débat mais cela aurait dû se faire en incluant tout le monde, notamment les responsables religieux à qui on aurait dit : 'On va organiser un débat ensemble', au lieu de leur dire : 'On va faire un débat sur vous'. Quand vous êtes un parti de gouvernement et que vous sortez de la méthode qui consiste à rassembler les gens, vous prenez des risques."
Le potentiel électoral de Marine Le Pen est-il surévalué ?
"Partout en Europe, les offres politiques type Marine Le Pen ont le vent en poupe. C'est un phénomène qui commence et qui va durer pendant plusieurs années. Cela tient à des raisons structurelles (démographique, la globalisation, l'épuisement des finances publiques...) plus que conjoncturelles [Dominique Reynié a exposé ces raisons en détail dans un précédent entretien au Post, ndlr]."
En 2012, peut-elle refaire le même coup que son père neuf ans avant ?
"C'est dur à dire. Elle peut évidemment être au second tour. Une certitude : elle sera un acteur majeur de la présidentielle. Elle a un potentiel électoral de 30 % au premier tour, qui tient à plusieurs facteurs : elle attire davantage de voix féminines, les gens se sentent moins coupables de voter pour le FN et elle a également élargi le logiciel du parti frontiste. Après, tout dépend de sa campagne, de ses adversaires et du nombre de candidats qui se présenteront."
Comment pourrait-elle faire 30 % ?
"En théorie, il faudrait beaucoup d'abstention, ce qui pourrait la favoriser comme son père en 2002. Mais tout dépend aussi de l'attitude des électeurs, qui pourraient passer d'un vote de protestation à un vote d'adhésion pour le FN. Par exemple, récemment, lors des législatives en Finlande, la participation a été élevée et pourtant, le parti d'extrême droite a cartonné. On commence donc à voir un nouveau modèle du type : grosse participation et poussée populiste."
Que peuvent faire Nicolas Sarkozy et les socialistes pour contrer Marine Le Pen avant l'élection présidentielle ?
"Ils doivent tourner le dos au FN en ne se positionnant pas par rapport à lui. Les partis de gouvernement doivent replacer au centre du débat les vrais sujets comme la stratégie économique, la manière d'améliorer la situation des finances publiques, s'attaquer au réchauffement climatique en disant comment on peut créer une économie ouverte, définir la politique éducative... C'est une stratégie pertinente face au FN car ce sont justement sur ces sujets majeurs qu'il est le moins à l'aise."
Sources : Le Post, Le sondage Harris Interactive pour Le Parisien,
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Bref, au lieu de faire du sondage une tablette de la loi marxiste, soyons un peu plus précis, un peu plus rigoureux dans l'analyse ...
Invité- Invité
Re: Front national
FN: Gabriac bel et bien exclu
Marine Le Pen a confirmé, mercredi matin, l'exclusion d'Alexandre Gabriac du Front national. Une décision qui continue de faire débat au sein du mouvement d'extrême droite.
Marine Le Pen reste ferme sur le cas Gabriac. (Maxppp)
Un parfum de polémique flotte au-dessus du FN version Marine Le Pen. Contre l'avis de la commission des conflits du parti, qui préconisait un simple "blâme", la présidente du mouvement a décrété, la semaine dernière, l'exclusion du sulfureux Alexandre Gabriac, ce jeune élu frontiste dont la photo le montrant le bras droit tendu - il était mineur au moment du cliché - avait fait polémique entre les deux tours des dernières élections cantonales. En tant que chef de parti, la nouvelle patronne du Front national prenait ses responsabilités. A ceci près que ce choix fut critiqué par plusieurs caciques du mouvement d'extrême droite, à commencer par son propre père, Jean-Marie Le Pen, membre, qui plus est, de ladite commission. "Je pense que c’est une réaction rapide et qu’elle ne possédait peut-être pas tous les éléments d’information", avait contesté le fondateur du FN sur LCI, ajoutant que sa fille, alors en vacances en Asie, devrait reconsidérer sa position.
"Ma décision a été prise et l'exclusion a été prononcée"
Las, de retour en France et dans les médias, Marine Le Pen ne consent absolument pas à faire machine arrière, faisant ainsi fi de l'avis de son père. "La commission des conflits a fait preuve d'indulgence, ça peut être tout à son honneur d'ailleurs, mais elle a un avis consultatif et c'est la présidente du Front national qui a la décision dernière. Ma décision a été prise et l'exclusion a été prononcée", a-t-elle martelé au micro de RTL mercredi matin, elle qui, au moment de la révélation de ce fameux cliché par le site du Nouvel Obs', avait dit sa "colère" au JDD.fr. "C'est l'occasion parfaite de faire le ménage dans nos rangs. Je le dis et je le répète, le Front national est victime d'entrisme de la part de groupuscules qui n'ont rien à voir avec nous. Nous exclurons donc tous ces types et ceux qui se solidariseront avec eux", éructait-elle fin mars. Un mois plus tard, elle est donc passée des paroles aux actes, mais cette affaire pourrait bien laisser des traces au sein du parti, et notamment relancer la guerre entre "marinistes" et "gollnischiens".
"Gabriac n'est qu'un prétexte, Il y a une volonté évidente de la part de Marine Le Pen de reprendre la main sur la fédération Rhône-Alpes acquise à Bruno Gollnisch", estimait Jérôme Bourbon, patron de l'hebdomadaire Rivarol, hostile à Marine Le Pen, dans un entretien accordé la semaine dernière à Rue89.com. "Alexandre Gabriac s'était effectivement déclaré en ma faveur (pour l'élection à la présidence du FN, ndlr), mais comme plus d'un tiers du parti", dédramatise Bruno Gollnisch, contacté mercredi par leJDD.fr. Pour autant, il n'en démord pas: sur la même ligne que Jean-Marie Le Pen, l'eurodéputé continue de penser que la décision de Marine Le Pen est "regrettable", notamment sur "le plan humain". "Il n'y a aucun élément probant de l'existence de cette photo", enchaîne-t-il, fustigeant "un montage réalisé à des fins électorales". Quant à la question de savoir si les "gollnischiens" seraient dans le viseur de la nouvelle patronne du FN, le conseiller régional de Rhône-Alpes se refuse à "toute interprétation hâtive". Pour autant, prévient-il, "je m'entretiendrai avec Marine Le Pen. Nous nous parlons souvent, vous savez…"
Le «Paquebot» du FN a trouvé preneur POLITIQUES 27/04/2011 À 15H07
En vente depuis trois ans, le siège historique du parti, à Saint-Cloud, a finalement été cédé à «un propriétaire d’établissements de santé et de retraite».
Jean-Marie Le Pen a annoncé mercredi à l’AFP la vente «définitive» du siège historique du FN, le «Paquebot», un soulagement financier de taille pour ce parti criblé de dettes, qui va permettre à sa fille Marine Le Pen d’aborder sa campagne présidentielle plus sereinement.
Visiblement satisfait, le président d’honneur du mouvement d’extrême droite a assuré que cette vente, signée le 21 avril dernier - soit neuf ans jour pour jour après son accession au second tour de la présidentielle - permettrait de «payer (les) dettes» du FN.
«Nous sommes tous extrêmement soulagés, les finances du FN sont assainies», a également commenté Marine Le Pen, présidente du parti depuis janvier 2011 et d’ores et déjà en campagne pour la présidentielle de 2012.
«Cela va nous permettre de faire de nouveau appel à des crédits, à des emprunts» pour cette campagne, s’est félicité Jean-Marie Le Pen.
S’il n’a pas voulu donner le montant précis de la vente, Jean-Marie Le Pen a confirmé que la transaction se situait «autour de 10 millions d’euros», une somme dont il a concédé qu’elle n’était «pas à la hauteur» des premières offres il y a trois ans.
L’acheteur, «un Français» est «un propriétaire d’établissements de santé et de retraite», a ajouté Jean-Marie Le Pen, sans autre précision. Interrogé sur l’utilisation que comptait faire cet acheteur du bâtiment, Jean-Marie Le Pen a répondu: «Il en fera ce qu’il voudra.»
«Valise sans poignée»
Depuis trois ans, l’imposant bâtiment de 5000 m2, situé sur les bords de Seine, à Saint-Cloud, défrayait la chronique du FN, à coups de promesses de vente échouées ou d’annonces de mise aux enchères.
Symbole des années fastes du parti, Jean-Marie Le Pen qualifiait lui-même récemment le «Paquebot» de «valise sans poignée», en raison des difficultés de conclure une vente.
Le parti avait décidé en 2008 de quitter Saint-Cloud pour des locaux plus petits à Nanterre, après son échec à la présidentielle de 2007 (10,4%), suivi d’une totale déroute aux législatives de la même année.
Avec un score de moins de 5% à ces élections, nombre de candidats avaient été privés du remboursement de leur campagne et la subvention publique du parti avait fondu de 4,5 millions à 1,8 millions d’euros.
Dans la foulée, l’ex-imprimeur du parti, Fernand Le Rachinel, brouillé avec Jean-Marie Le Pen, réclamait une dette de plus de 6 millions d’euros au FN et obtenait gain de cause en justice.
Dans ses comptes pour l’année 2009, publiés fin 2010 par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le mouvement indiquait qu’«il pourrait être difficile de faire face à certaines échéances» tant que la vente du «Paquebot» ne serait pas conclue.
Selon Jean-Marie Le Pen, la transaction va permettre de rembourser des dettes d’environ «5 millions» d’euros dans le conflit avec M. Le Rachinel, mais également «quelque 3 millions d’euros» à Cotelec, une structure présidée par… Jean-Marie Le Pen.
Cotelec, qui fonctionne comme un micro-parti au côté du FN en recueillant des dons, avait posé une hypothèque sur le «Paquebot».
(Source AFP)
Jean-Marie Le Pen sera rejugé pour ses propos sur l'Occupation POLITIQUES 27/04/2011 À 17H40
La Cour de cassation a annulé sa condamnation à trois mois de prison avec sursis pour avoir déclaré que l’Occupation allemande n’avait pas été «particulièrement inhumaine».
Jean-Marie Le Pen devra être rejugé pour avoir déclaré que l’Occupation allemande n’avait pas été «particulièrement inhumaine», a décidé mercredi la Cour de cassation, qui a annulé sa condamnation à trois mois de prison avec sursis pour contestation de crime contre l’Humanité.
Le 8 février 2008, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu Jean-Marie Le Pen coupable de «complicité d’apologie de crimes de guerre» et de «contestation de crime contre l’Humanité», à la suite de propos publiés en janvier 2005 dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. Les magistrats l’avaient condamné à 10.000 euros d’amende et trois mois de prison avec sursis, une peine extrêmement lourde en la matière.
L’ancien président du Front national avait notamment déclaré: «En France du moins, l’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés.» Il avait également présenté une version jugée choquante du massacre d’Ascq, perpétré dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, et durant lequel 86 Français avaient été fusillés en représailles au déraillement d’un train allemand.
Le 21 janvier 2009, la cour d’appel de Paris avait confirmé la condamnation de Jean-Marie Le Pen pour «complicité de contestation de crime contre l’humanité». Elle l’avait toutefois relaxé de «complicité d’apologie de crime de guerre», sur le dossier Villeneuve d’Ascq et avait jugé certaines parties civiles irrecevables à agir.
En revanche, elle avait confirmé intégralement la peine d’amende et de prison avec sursis. Jean-Marie Le Pen, ainsi que les associations déboutées, s’étaient alors pourvues en cassation.
Revirement de jurisprudence
Dans un arrêt rendu mercredi, la Cour de cassation a confirmé la relaxe de Jean-Marie Le Pen pour les faits d’apologie de crime de guerre. En revanche, elle a annulé tout le reste, dont la condamnation de l’homme politique à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende, et l’irrecevabilité des parties civiles. Le fondateur et président d’honneur du Front National devra donc être rejugé par la cour d’appel de Paris, tant sur les dispositions pénales que civiles.
Il est à noter que dans son arrêt, la chambre criminelle opère un revirement de jurisprudence concernant les parties civiles. Il y a à peine cinq ans, elle avait estimé qu’en matière de crimes de guerre ou de crimes contre l’Humanité, l’acte initial de poursuite engagé contre un organe de presse fixait «irrévocablement la nature, l’étendue et l’objet de celle-ci ainsi que les points sur lesquels le prévenu aura à se défendre».
Dans son arrêt de mercredi, la Cour a finalement considéré «qu’aucune disposition ne fai(sai)t obstacle à l’intervention d’une association (…) qui entend se constituer dans une procédure engagée par une autre partie ou le ministère public» dans de telles affaires.
(Source AFP)
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
JOHSUA Isaac
30 mars 2011
Les récentes élections cantonales ont été l’occasion d’une forte montée du FN. Vote de désespoir, fait de rejets, de dégoûts, et qui s’explique avant tout par la terrible fermeture de l’horizon politique, où il y a peut-être une alternance, mais certainement pas d’alternative. Cependant, on ne peut rendre compte des points marqués par le FN par cette seule configuration, qui valait avant les cantonales et vaudra sans doute après. Un changement rapide et récent du positionnement politique de cette formation a contribué à ce succès, une évolution sans doute facilitée par les modifications à la tête du parti, mais qui ne s’y réduit pas.
Le programme raciste et xénophobe du FN est bien connu, qu’il s’agisse de la guerre contre l’immigration et les immigrés, de la dénonciation de « l’étranger » ou de la « préférence nationale » (à l’emploi, au logement, aux prestations sociales). S’y ajoute une politique familialiste et « le retour des femmes au foyer », amplifiée par la demande de Marine Le Pen de « cesser de rembourser l’avortement » [1]. Ces tendances lourdes sont toujours présentes (Marine Le Pen demande « un moratoire » sur l’immigration et que les clandestins soient « repoussés » hors des eaux territoriales [2]) et s’il y a bien un glissement récent des énoncés politiques, il a lieu ailleurs. Sous l’égide de Jean-Marie Le Pen, le programme économique du FN était d’inspiration nettement libérale : il fallait « libérer le travail », l’Etat était accusé de « prendre à la gorge » des entreprises victimes des taxes mais surtout soumises à « une législation du travail pesante et empêchant toute souplesse » [3]. Ainsi que le dit Jean-Richard Sulzer, professeur de finance à Dauphine et conseiller économique du Front, « alors que son père était ultralibéral, par réaction au communisme, Marine Le Pen est dirigiste, dans le sens colbertiste du terme. C’est-à-dire qu’elle n’est pas contre un Etat fort » [4]. Ainsi, face à la hausse des prix de l’énergie, elle propose une nationalisation des entreprises « stratégiques » de l’énergie et des transports, voire de certaines banques [5].
Rien n’est encore définitivement fixé, l’évolution se fait par à-coups, mais le sens dans lequel elle se fait est clair : l’accent est mis désormais sur l’intervention de l’Etat et sur « le social ». Ainsi, en ce qui concerne les retraites, en-dehors de 40 annuités de cotisation et du développement de régimes de retraite complémentaires par capitalisation, le FN demandait un âge légal de départ à la retraite à 65 ans Lors du grand conflit sur les retraites, ce passage a mystérieusement (et significativement) disparu du programme en ligne [6]. Ensuite, dans la présentation faite par Challenge, bien plus récente, la position du FN est énoncée de la façon suivante : 40 années de cotisation pour tous, mais suppression de tout âge légal de départ [7]. Enfin, lors de sa campagne des cantonales, Marine Le Pen a simplement demandé « la retraite à 60 ans » [8], comme les innombrables manifestants l’avaient fait il n’y a pas si longtemps. Du temps de Jean-Marie Le Pen, les 35 heures étaient considérées par le Front comme une source de « désorganisation des entreprises et d’augmentation injustifiée de la masse salariale » [9]. Après son enquête auprès du FN, Jérôme Lefilliâtre affirme le 11/03/2011 sur Challenge.fr « le Front national ne touchera pas à la durée légale du travail » et Jean-Richard Sulzer précise « Nous ne sommes pas opposés aux 35 heures, sauf accord de branche » [10]. Du temps de Jean-Marie Le Pen, il s’agissait surtout de dénigrer l’emploi public. L’Etat, disait le programme du FN, avait été « progressivement paralysé par la masse arthritique des fonctions publiques hypertrophiées, véritables troupeaux de mammouths ». Il fallait abolir les « privilèges » de la fonction publique, et s’il y avait accord pour maintenir les services publics, c’était ceux, « stratégiques », liés à la fonction régalienne et, prioritairement (bien évidemment) la police. Pour le reste, étaient prévus « introduction du principe de mobilité » et « non remplacement d’une partie des départs en retraite » [11]. Pour la campagne des cantonales, ce langage a disparu et Marine Le Pen, s’adressant aux fonctionnaires, promet (selon Le Parisien) « la fin des réductions d’effectifs » ainsi que « des hausses de salaires » [12]. D’ailleurs, l’économiste Nicolas Pavillon, qui travaille également au projet du FN, affirme « nous défendons le retour à l’échelle mobile des salaires », qui est une vieille revendication syndicale.
Nous sommes face à une véritable transformation du FN, d’ampleur, qui n’est pas d’ordre conjoncturel, ou seulement liée au changement de direction à la tête de la formation ou encore d’ordre strictement opportuniste, pour « tromper son monde », « faire social ». Il s’agit d’une évolution de fond, par laquelle le FN, loin de prendre ses distances avec l’idéal fasciste, s’en rapproche au contraire et trouve ses véritables bases. N’oublions pas que le parti nazi allemand s’appelait « national-socialiste ». Ramassée en deux mots accolés, nous avons ici l’articulation contradictoire qui forme le fascisme. En effet, le discours fasciste a deux ennemis, et c’est le combat sur ces deux fronts qui en fait l’originalité. D’un côté, l’ennemi c’est le capitaliste, sous la forme du riche, du manipulateur d’argent, du spéculateur ; de l’autre côté, l’ennemi c’est l’autre travailleur, avec qui on est en situation de concurrence directe, pour l’emploi, le salaire, le logement, les allocs, etc. Il est frappant de constater que nous sommes ainsi confrontés aux deux dimensions constitutives du prolétaire : opposé à la bourgeoisie, mais aussi aux autres travailleurs, avec qui il est en situation de concurrence perpétuelle, cette seconde opposition prenant la forme du racisme ou de la xénophobie. Le syndicat ne se fixe-t-il pas comme première mission de constituer un front de classe face au patronat, et, pour cela, de surmonter les divisions qui scindent les rangs ouvriers ? Qui dit surmonter ne désigne-t-il pas des divisions qui ne sont pas effacées, mais seulement dépassées, ne désigne-t-il pas cette tendance permanente, créée et encouragée par le système, à se faire la guerre les uns les autres ?
Le public fasciste est celui des « petites gens », qui demandent qu’on les protège, d’un côté des « gros » (et de leurs connivences) et de l’autre, de ceux qui sont encore plus démunis qu’eux et peuvent, de ce fait même, les menacer. N’est-il pas intéressant de relever que c’est sur ces deux dimensions que s’ouvre et se ferme le Manifeste du parti communiste, de Marx et d’Engels ? Il débute par la formule bien connue : « L’histoire de l’humanité jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes », désignant d’entrée de jeu l’ennemi, c’est-à-dire un système d’exploitation et la classe qui en tire profit. Mais le même Manifeste se clôt en nous disant, au contraire, qui n’est pas l’ennemi, en lançant l’appel : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».
Cela explique pourquoi le vote populaire de rejet de la politique suivie en commun par la droite et la gauche auquel nous assistons est un vote d’extrême droite et non d’extrême gauche. En effet, s’il s’agit d’exprimer une radicalisation, une colère, le refus d’une politique au service des riches, pourquoi voter FN plutôt que révolutionnaire ? C’est que le vote FN vise deux ennemis, alors que le vote révolutionnaire appelle à la solidarité des travailleurs de tous pays. Un tel vote révolutionnaire a surtout un sens quand nous sommes dans une phase montante de la lutte des classes, quand les travailleurs ont l’impression qu’on peut « sortir par le haut », en s’y mettant « tous ensemble ». Il perd de son sens, au contraire, quand nous sommes dans un phase de reflux, même temporaire : le grand mouvement sur les retraites s’est quand même terminé sur un échec et le vote FN est un vote de défaite.
Ceci étant dit, la montée du FN n’est pas seulement due à une conjoncture qui lui est favorable. Le nouveau programme qu’il a mis en avant a aussi joué son rôle. Tel a été plus particulièrement le cas pour un point de ce programme, qui a eu un très grand impact : le protectionnisme. Le FN demande « l’arrêt du dumping social des pays où la concurrence de la main-d’œuvre ruine des pans entiers de nos industries » et « le rétablissement de nos frontières qui permettrait de réguler ces dumpings sociaux, économiques et environnementaux », en particulier à l’aide de droits de douane élevés [13]. Voilà un discours qui demeure en porte-à-faux quand, de façon totalement contradictoire, il se combine avec une orientation libérale, comme c’était le cas de l’ancien programme du FN. Mais voilà un discours qui, au contraire, fait mouche (y compris auprès de militants syndicaux) quand, renonçant à la visée libérale, il se combine avec des propositions en apparence « sociales ». Alors que les programmes de gauche se contentent, soit d’entériner la mondialisation libérale (cas du PS), soit de la dénoncer (mais sans guère faire de propositions), le FN, avec ce thème, donne l’impression d’apporter une solution concrète, à portée de main. « Y a qu’à » fermer les frontières, se protéger de l’extérieur. Dès lors, la lutte contre l’immigration, contre « l’étranger » trouvent leur place, n’apparaissant plus que comme des dimensions d’un programme plus vaste : l’ennemi, c’est ce qui vient du dehors, replions-nous, restons entre nous.
Ce discours porte d’autant plus qu’à gauche la question du protectionnisme est pratiquement taboue. Le PS entérine sans discussion le modèle néolibéral actuel ; même la plus grave crise économique depuis celle de 1929 n’a pas suffi à le remettre en cause à ses yeux. A la gauche du PS, la critique du néolibéralisme est radicale, mais la question du protectionnisme est rarement débattue ouvertement en tant que telle. C’est pourquoi quelques mots sur le sujet peuvent être utiles. N’oublions pas que le mouvement altermondialiste a d’abord été désigné comme antimondialiste, et qu’il a fallu toute une bataille pour que, dans les médias, il prenne son véritable nom. Le FN est contre la mondialisation, nous sommes pour une autre mondialisation. Nous sommes contre une mondialisation gouvernée par des forces de marché, pour une mondialisation maîtrisée par les peuples, par le biais de débats et d’une entente politique.
Pour autant, nous ne sommes pas dupes. Pouvons-nous construire un système social au service des travailleurs avec une économie ouverte à tous les vents ? Pouvons-nous sauver la protection sociale dans le cadre d’une économie dévastée par la concurrence universelle de tous contre tous ? Ce n’est guère envisageable. C’est pourquoi, dans mon dernier ouvrage (La grande crise du XXIe siècle [14]) j’avais fait la proposition suivante : « Nous devons remettre en cause l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et conserver l’option d’un contrôle des flux de capitaux. La politique actuelle de l’émergence (telle que pratiquée, par exemple, par la Chine) installe la guerre féroce de tous contre tous. Il faudrait faire basculer son centre de gravité du « tiré par les exportations » vers un développement autocentré, qui se tournerait vers les immenses besoins non satisfaits des populations concernées. La traduction de ces principes devrait être, dans les rapports avec les pays en voie de développement, des accords commerciaux bi ou multilatéraux fréquemment révisés, des accords qui soumettraient à contrôle et à encadrement les flux commerciaux dans les deux sens. Le pendant du décrochage de la locomotive exportations serait l’instauration d’une véritable aide publique au développement. Il ne s’agit pas simplement de revenir en arrière, en restaurant les anciens volumes de l’aide : il faut faire bien plus et mieux, en insistant sur les projets locaux et la participation des populations concernées, en contrôlant l’utilisation des fonds, en surveillant l’application (souvent inconsidérée) des techniques des pays développés. Evidemment, le préalable à toutes ces mesures c’est faire face aux besoins les plus urgents, et en particulier, abroger la dette des pays pauvres et mettre en pratique la souveraineté alimentaire » [15].
On le voit : il ne s’agit pas d’une orientation de repli, d’isolement, mais d’un plan d’ensemble, qui concerne les rapports entre grands blocs dans le monde. Il ne s’agit pas d’agressivité et de rapports de force, mais de mettre la politique au poste de commande, il s’agit de négociations qui placeraient au premier plan l’incontournable vie en commun sur le même globe. Il ne s’agit pas de nationalisme, mais de solidarité, conscients que nous sommes de nos responsabilités envers les plus démunis de la planète. L’Europe devrait être le principal protagoniste d’une telle redistribution des cartes, la tâche étant trop lourde à porter pour un seul pays.
Le thème du protectionnisme n’est que l’un de ceux qui ont été propulsés sur le devant de la scène par la récente montée du FN : la sortie de l’euro, également demandée par le Front, en est un autre, qui fait polémique (je renvoie sur ce point aux très bons articles de Catherine Samary et de Pierre Khalfa). Preuve, s’il en était besoin, de l’urgence qu’il y a à alimenter le débat sur le programme et à fournir à la gauche des propositions pour faire barrage à la nouvelle formule du poison FN.
Isaac Johsua
Achevé de rédiger le 30/03/2011.
Notes
[1] Nathalie Schuck, Le Parisien, 16/03/2011.
[2] Nathalie Schuck, Le Parisien, 16/03/2011.
[3] « FN, le pire ennemi des salarié-e-s », brochure de VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes), page 14.
[4] Jérôme Lefilliâtre, journaliste à Challenge.fr, 11/03/2011.
[5] Nathalie Schuck, Le Parisien, 16/03/2011.
[6] « FN, le pire ennemi des salarié-e-s », op. cité, page 7, 24.
[7] Jérôme Lefilliâtre, journaliste à Challenge.fr, 11/03/2011.
[8] Nathalie Schuck, Le Parisien, 16/03/2011.
[9] « FN, le pire ennemi des salarié-e-s », op. cité, page 14.
[10] « FN, le pire ennemi des salarié-e-s », op. cité, page 14.
[11] « FN, le pire ennemi des salarié-e-s », op. cité, pages 15, 16.
[12] Nathalie Schuck, op. cité.
[13] « FN, le pire ennemi des salarié-e-s », op. cité, pages 11, 13.
[14] La grande crise du XXIe siècle. Une analyse marxiste, La Découverte, 2009.
[15] Ibid, pages 128, 129.
Toussaint- Messages : 2238
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Re: Front national
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Front national
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Front national
FN: "50% de déchet entre la promesse de signature et le parrainage"
Pour tous, une cible est privilégiée: les maires des petites communes, qui ont le double avantage de représenter l'écrasante majorité des édiles français et d'être moins politisés – ou moins "menacés" par les grands partis, dixit Nicolas Dupont-Aignan - que leurs homologues des grandes agglomérations. "Les grands partis n'ont qu'à claquer des doigts et les signatures tombent comme par enchantement", peste Dominique Martin, en charge de la collecte des parrainages pour Marine Le Pen, lui aussi interrogé par leJDD.fr. Le FN, poursuit-il, peut d'ores et déjà compter sur la signature de ses 120 élus locaux. "Depuis quinze jours", le mouvement d'extrême droite est donc parti à la recherche des 380 paraphes manquants.
Une formalité? "Non", répond le conseiller régional frontiste de Rhône-Alpes. "Certes, le contexte, le climat et le candidat ont changé depuis 2007, se réjouit-il, mais d'expérience, on sait qu'il y a 50% de déchet entre la promesse de signature et le parrainage rempli en bonne et due forme. Tant que nous ne serons pas arrivés à nos fins, nous resterons extrêmement vigilants." Très concentré sur son sujet, Dominique Martin rappelle que la course aux signatures, achevée in extremis en 2007, s'était soldée par "une incroyable débauche d'énergie" et… une facture salée: "La mobilisation de l'ensemble du parti nous avait coûté 800.000 euros", se remémore-t-il. A la même époque, Nicolas Dupont-Aignan avait, lui, échoué de très peu dans sa quête, avec 448 parrainages récoltés, a-t-il révélé mercredi sur France Info. Cette fois-ci, le compte pourrait être bon. En tous les cas, le souverainiste se veut "très optimiste", comme il l'a récemment confié au Figaro.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Dans quelle mesure,si le FN ne récoltai pas ses 500 paraphes,cela créerait-il un mini tsunami dans la préparation de cette campagne?.
jacquouille- Messages : 758
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 77
Localisation : Reims
Re: Front national
jacquouille a écrit:Les"chasseurs"de Dupont-Aignan, et ceux du Bloc Identitaire réduisent quelque peu les possibilités du FN.En plus,non seulement il n'y aura pas de soutien de gauche ou de droite,mais il est possible que cette fois,il y ai une pression des appareils UMP et PS sur les "petit(e)s élu(e)s,car des deux cotés il y a l'inquiétude que la Lepen leur barre la route du 2eme tour.
Dans quelle mesure,si le FN ne récoltai pas ses 500 paraphes,cela créerait-il un mini tsunami dans la préparation de cette campagne?.
Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que si le FN était écarté du scrutin à cause des 500 signatures, ça lui ferait plus de bien que de tort. On ne parlerait que de ça pendant des jours, Marine Le Pen hanterait la campagne même sans y être, et elle pourrait claironner sur l'air de la persécution antidémocratique de son parti.
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Front national
Le site officiel de Marine Le Pen piraté NouvelObs
Le pirate "Kader11000" revendique un "viol" du site de la présidente du Front national "comme une réponse aux femmes musulmanes en France". Le FN va porter plainte.
Le site internet officiel de la présidente du FN Marinelepen.com, créé l'hiver dernier durant la campagne interne du parti, a été piraté entre mercredi et jeudi 28 avril.
L'image d'une femme portant un foulard islamique (issue d'un blog) et un message pour les "musulmanes en France" sont ainsi apparus en page d'accueil, accompagnés d'une musique orientale. La photo était surplombée d'un texte décousu qui revendique un "viol" du site de Marine Le Pen "comme une réponse aux femmes musulmanes en France", des femmes "pures et chastes".
Le pirate, identifié comme "Kader11000" en haut du navigateur, a également écrit : "Le jour où tu [Marine Le Pen] arriveras au siège présidentiel, je piraterai tous les serveurs français". "Kader11000", le pseudonyme aurait déjà été utilisé lors de piratages contre des sites liés à la présidence algérienne en 2009, souligne Clubic.
Contacté par Nouvelobs.com, l'avocat du Front national, Wallerand de Saint-Just, affirme qu'"une plainte contre X va être déposée aujourd'hui ou demain". "Soit il s'agit d'un jeune crétin de 15 ans qui a voulu s'amuser, soit de spécialistes situés hors de France", estime-t-il.
"Une attaque très suspecte"
Toujours inaccessible, le site Marinelepen.com devrait être "remis en ligne d'ici quelques minutes", précise jeudi en fin de matinée le secrétaire général du Front national, Steeve Briois, à Nouvelobs.com.
Interrogé sur ce piratage, le journaliste spécialisé Damien Bancal évoque "une attaque très suspecte". "A ce niveau, tout pirate qui se respecte affiche une signature claire, avec un lien vers un forum ou une adresse e-mail. Ici, ce n'est pas le cas. De plus, le texte ne veut pas dire grand chose... C'est étrange", poursuit-il.
Le responsable du site Zataz va jusqu'à envisager ainsi "un coup monté en interne au FN".
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
DU F-HAINE AU F(U)N ?
Campagne interne de succession à la tête du Front national (FN), sondages plaçant Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2012, bons résultats lors de cantonales pourtant marquées par l’abstention, multiplication d’interventions médiatiques propices à sa banalisation : le FN redevient audible dans la société française. Un nouveau cycle s’ouvre pour le parti d’extrême droite.
Une erreur serait de réduire la poussée frontiste à une pure construction médiatique, à une manipulation politique, comme certains s’empressent de l’analyser. Une autre serait de rester sur de vieux schémas ou de se laisser berner par l’habillage et de crier à la révolution stratégique. Les mêmes avaient, le plus souvent, enterré le FN et ne s’étaient pas préoccupés d’analyser, dans la durée, les évolutions de ce courant en perpétuelle mutation.
Le bon vieil adage giscardien du « changement dans la continuité » illustre la situation du FN : changements d’équipes, de structures, d’habillage, exploration de nouveaux territoires, mais continuité familiale, de stratégie (la dédiabolisation déjà tentée dans les années 1990), d’amitiés avec les franges radicales de l’extrême droite, et sur le fond programmatique.
Parti en travaux…
Depuis la scission de 1998, de nombreux cadres et militants ont quitté le FN. Même si la « primaire » entre Gollsnich et Marine Le Pen lui a donné l’occasion de renouer avec des adhésions1, le FN n’a toujours pas reconstitué un appareil militant national performant. La présence dans 400 cantons de moins qu’en 2004 ainsi que les candidatures fantômes2 voire « atypiques »3, le recrutement de candidats via Internet prouvent cette carence. En plus d’une crise structurelle, le FN est plombé par d’importants soucis financiers (dette de plusieurs millions d’euros envers F. Le Rachinel, vente du Paquebot - ancien siège du FN - en stand-by, conflits prud’homaux).
Tout cela n’a pas empêché le FN d’obtenir de bons résultats aux cantonales tant face à l’UMP que face aux formations de gauche, de confirmer son enracinement électoral à l’est de l’axe Nord-Pas-de-Calais/Paca4 et de progresser dans des régions jusque-là relativement épargnées par le vote frontiste, porté par « la vague brune marine ».
… mais continuité du parti
Le processus menant de la « primaire » frontiste aux cantonales a contribué au redressement du parti par un nouvel « effet Le Pen » comparable à celui des années 1980. Le parti d’extrême droite récolte ainsi les fruits du travail d’actualisation de son discours et de restructuration de l’appareil entamé dès 2002.
Le congrès de Tours a permis de maintenir la famille frontiste unie, contrairement à ce que souhaitaient les partisans de B. Gollnisch extérieurs au FN (MNR, NDP et PDF), qui voyaient dans la stratégie de Marine Le Pen un dévoiement des « fondamentaux », et l’occasion d’une recomposition de l’extrême droite autour de sa frange « orthodoxe » le plus souvent issue (départs ou exclusions) du FN.
C’est finalement en restant au FN que les « intransigeants » font le plus de tort à Marine Le Pen. En effet, celle-ci cherche à rendre le FN respectable afin de capter les déçus du sarkozysme issus de la majorité présidentielle le moment venu. Pour cela, il s’agit de se débarrasser, en apparence, des nostalgiques de la Collaboration et de l’Empire colonial français ainsi que du « folklore » néonazi mettant en péril la tactique de dédiabolisation et de banalisation du parti à l’œuvre ces dernières années. Le traitement, conflictuel au sein du FN, du cas de l’élu frontiste Alexandre Gabriac, pris en photo en train de faire le salut nazi, éclaire les contradictions tactiques à l’œuvre au sein du FN sans pour autant être la preuve d’une rupture dans la filiation historique du parti.
Continuité programmatique
Un œil sur le fond programmatique du FN finit de nous convaincre que, derrière le « relooking », il reste bien d’extrême droite, raciste, antisocial, dangereux pour les travailleurs. Ceux qui y voient un tournant social récent oublient que ce tournant s’est opéré… dès 1995 ! à cette époque, le FN pro-Reagan des années 1980 tourne le dos au libéralisme et porte un discours pseudo social, avec comme clef de voûte la « préférence nationale » (une société d’apartheid social, inégalitaire à la recherche de boucs émissaires) et le protectionnisme. Le FN tente aussi de renouer avec l’activité catégorielle que ce soit par la relance du « Cercle national des Juifs français » ou celui des « travailleurs syndiqués » avec la création de syndicats « libres », déjà tentée dans les années 1990.
Rien de nouveau donc, si ce n’est l’audience de ces initiatives. Ainsi, il n’était pas envisageable il y a quelques années, que Marine Le Pen puisse être pressentie comme invitée à Radio J (invitation annulée par la mobilisation des associations juives de France), ou que des « coming out » de militants frontistes dans les syndicats puissent être organisés.
Nouvelle période
Au-delà du renouvellement générationnel de ses dirigeants, c’est donc moins le FN qui a changé que son environnement. Depuis des années, la société française est « travaillée » par des discours xénophobes, sécuritaires, destructeurs de solidarité qui ont préparé le terrain à la validation des thèses frontistes. En 2007, la stratégie « néoconservatrice » menée par Nicolas Sarkozy, qui devait réduire durablement l’électorat Front national à peau de chagrin en lui confisquant son discours, a prouvé ses limites. Elle se retourne contre la droite au pouvoir, sur fond de rejet de sa politique sans alternative crédible à gauche (le retour du débat sur la candidature unique escamote, pour sa part, la question cruciale de la politique à mener).
Le venin d’extrême droite a été distillé depuis longtemps, au plus haut sommet de l’état. La stratégie de dédiabolisation du FN n’en est que plus aisée à mettre en œuvre, puisque des éléments de son programme sont dans le débat public. Si les paroles s’envolent, les lois et projets restent et tendent à une inflexion constitutionnelle faisant reculer toujours plus le droit du sol et pouvant rendre légale la préférence nationale. La crise du capitalisme finit de rendre audibles les propositions économiques protectionnistes du FN, alors que le capital de sympathie de ce parti se « limitait » jusque-là aux questions d’immigration et de sécurité.
Nouvelles postures
Le retour du FN dans le jeu politique est favorisé par une véritable stratégie Internet et la mise en place de structures telles que le « think tank » Idées Nations, chargé de la production idéologique ou l’existence d’une garde rapprochée, un « shadow cabinet », très réactive. L’exploration de « nouveaux territoires » par le FN annonce une activité du parti d’extrême droite en direction de nouveaux secteurs de la société. La vigilance s’impose donc.
Le discours social, s’il n’a rien de nouveau, fait partie de la stratégie frontiste visant à élargir son électorat (l’adresse de Marine Le Pen aux fonctionnaires et aux services publics), tout comme le sont les repositionnements thématiques autour de la République, la laïcité, l’état régulateur, l’écologie… Autant de terrains que le FN prétend occuper afin d’être perçu comme l’alternative crédible aux partis du « Système ».
Il est indispensable de démontrer que le FN n’est toujours pas « un parti comme les autres », mais qu’il n’est pas pour autant le parti « anti-système » qu’il prétend représenter.
Il est urgent de repenser les formes de l’action antifasciste en fonction des terrains qu’occupent le FN et de renouer avec une vigilance antifaciste à la fois unitaire et de masse.
Au-delà de ces résistances, la construction d’une alternative crédible de gauche, en rupture avec la société capitaliste, est, plus que jamais, à l’ordre du jour.
Eliane Berthier
1. En 2004, le nombre d’adhérents était d’environ 18 000. Le siphonnage de 2007 a créé un important reflux. Au congrès de Tours, en janvier 2011, 22 000 adhérents pouvaient élire le nouveau président.
2. Lefigaro.fr, 24 mars 2011.
3. Dans l’Est, un vieillard de 80 ans reclus dans sa maison de retraite ; une call-girl gothique dans le Nord ; à Strasbourg 6, le candidat FN, qui depuis dément, déclarait aux Dernières Nouvelles d’Alsace « regretter que les résidents étrangers n’aient pas le droit de vote en France alors qu’ils ont le devoir fiscal ».
4. Lors des régionales de 2010, le FN obtenait 22, 87 % en Paca ; 22, 2 % dans le Nord-Pas-de-Calais ; 19, 38 % dans le Languedoc-Roussillon ; 19, 30 % en Picardie ; 18, 44 % en Lorraine.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Quelques observations sur ce texte:
-LO souligne à juste titre les responsabilités de la gauche dans la montée des idées xénophobes et du FN. A ce propos, LO rappelle l'affaire dite du "bulldozer de Vitry", mais l'auteur oublie ou affecte d'oublier que, à l'époque, LO a soutenu le maire de Vitry, Mercieca, dans cette affaire.
-Cet article omet une dimension assez importante de l'évolution de la démagogie du FN, qui ne se limite pas à l'ouvrièrisme et à la xénophobie en général, mais s'efforce de surfer sur l'islamophobie et de récupérer à cette occasion des féministes, des laïques, des homosexuels.
France - Le Front national à la manœuvre pour tenter d’élargir son électorat vers les classes populaires
Le Front national, qui avait perdu une partie de son électorat au moment de l’élection de Sarkozy en 2007, semble revenir à ses scores du début des années 2000. Cette évolution est due en grande partie au va-et-vient d’une frange de l’électorat entre l’UMP et le FN : l’électorat réactionnaire, xénophobe et antiouvrier, nombreux dans ce pays, oscille suivant les circonstances entre le vote pour la droite classique et le vote pour la droite extrême. Sarkozy a su capter cet électorat en 2007, avec ses discours réactionnaires sur la valeur du travail et contre la « fainéantise »… Il est en train de le reperdre.
Des résultats pour l’instant difficiles à interpréter
Les sondages qui, début mars, donnaient Marine Le Pen gagnante du premier tour de la présidentielle dans tous les cas de figure, et les commentaires des journalistes à la recherche de sensationnel, n’ont qu’une valeur très relative. Quant aux résultats des cantonales, ils ne reflètent un progrès de l’influence du Front national – en particulier par rapport aux cantonales précédentes – qu’en pourcentage. Le résultat le plus significatif des cantonales de 2011 est le chiffre record de l’abstention, expression de la désaffection, sinon du dégoût, de la majorité de l’électorat à l’égard du jeu politique.
Les scores du Front national ne sont nullement le « raz-de-marée » ni la « percée historique » que la presse toujours avide de sensationnalisme se complaît à décrire. Ils représentent certes un succès politique pour le parti d’extrême droite : ne serait-ce que, alors que les règles électorales ont été durcies puisqu’il faut à présent obtenir 12,5 % et non plus 10 % des inscrits pour se maintenir au second tour, parce que le FN s’est qualifié pour le second tour dans quelque 400 cantons, contre 276 en 2004.
Certes, les scores les plus élevés du FN ont été réalisés dans certains des cantons ouvriers du pays : Nord, Pas-de-Calais, Picardie, Doubs, etc. Mais comment tirer des enseignements précis de ces chiffres, quand on sait qu’en Alsace par exemple, dans les quartiers pauvres de Strasbourg, le FN atteint certes des scores de 28 à 30 % et plus…. mais dans des bureaux où l’abstention atteint parfois les 82 % ?
Nouvelle démagogie sociale
L’ électorat traditionnel d’extrême droite est fait de dizaines ou de centaines de milliers de petits bourgeois hargneux – commerçants, patrons de café, petits patrons, policiers, militaires en retraite ou pas, calotins traditionnalistes de tout poil – qui vouent une haine indifférenciée à tout ce que les réactionnaires du passé appelaient « l’anti-France » – syndicalistes, communistes, Noirs, Maghrébins, fonctionnaires, chômeurs, jeunes, etc. Le FN reste particulièrement implanté électoralement dans ces milieux. Par exemple lors des dernières cantonales, dans un bureau de vote de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, dont dépend une importante caserne de gendarmerie, le FN a dépassé les 45 %. Plus parlant encore : dans un bureau de vote de Versailles, sur le plateau de Satory, où tous les inscrits sont des militaires et leurs familles, le parti de Marine Le Pen obtient 52,94 % !
Si elle est importante, dans un pays comme la France, cette frange réactionnaire de l’électorat ne permet néanmoins pas de dépasser un certain score aux élections. Si le FN veut réellement peser sur la vie politique, plus qu’il ne l’a fait jusqu’à maintenant, il doit trouver une base électorale plus large, en allant chercher des voix dans les milieux populaires, voire dans des milieux qui votent traditionnellement à gauche. C’est ce qui explique sans doute le très ostensible virage opéré dans la démagogie du Front national.
Cette politique a été testée dans le Nord, à Hénin-Beaumont, autour de la personne de Marine Le Pen, depuis 2007. La commune ouvrière d’Hénin-Beaumont, dans l’ancien bassin minier, était un terrain d’expérimentation idéal pour le Front national : décimée par le chômage et la pauvreté, Hénin-Beaumont a de plus été marquée par des scandales politico-financiers à répétition, qui ont fini par conduire le maire socialiste Gérard Dalongeville en prison, en 2009. Marine Le Pen, cette grande bourgeoise de Saint-Cloud, fille de millionnaire, qui a baptisé ses trois enfants à l’église catholique intégriste parisienne de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, a réussi à s’y faire passer pour une défenseuse des ouvriers, des pauvres et de la moralité en politique. Elle obtint, en 2009, 39,34 % des suffrages au premier tour des municipales, et 47,62 % au second tour.
Fort de ce succès, le Front national a alors entrepris une opération plus générale de séduction vis-à-vis des travailleurs. Oh, bien sûr, les vieux thèmes du Front national sont toujours là : la dénonciation haineuse des immigrés et aujourd’hui de l’islam, le discours sécuritaire, le nationalisme hystérique… Mais s’y sont ajoutées de nouvelles thématiques : Marine Le Pen se dit aujourd’hui ennemie de « l’utralibéralisme », elle s’en prend verbalement aux grands patrons et aux banquiers, elle dénonce « les profits honteux du CAC 40 », fustige les bas salaires et les suppressions de postes dans la Fonction publique. Si l’immigration est toujours dénoncée, c’est sur un ton légèrement différent : Marine Le Pen explique aujourd’hui que l’immigration est « organisée par les patrons du CAC 40 pour peser à la baisse sur les salaires des ouvriers français ». Les fonctionnaires, longtemps désignés par le FN comme des « fainéants » responsables de tous les maux du pays, sont à présent courtisés : dans une lettre et une vidéo adressées aux fonctionnaires et disponibles sur le site de ce parti, Marine Le Pen dit vouloir dissiper le « malentendu » existant entre les fonctionnaires et le Front national : voilà celui-ci devenu l’ami et le défenseur de la Fonction publique mise à mal par le gouvernement ! « Le réseau local de l’État n’est plus que l’ombre de lui-même. […] L’école est saignée à blanc […], l’hôpital public est exsangue, et nombre de professionnels de santé s’alarment des conditions de travail et d’accueil des patients. » Il n’est pas jusqu’aux privatisations qui ne soient montrées du doigt par le FN, il est vrai dans son insupportable style patriotico-lyrique : « Comment ne pas évoquer ce qui serre le cœur de tous les Français : la grande braderie de notre patrimoine national […]. La cession au secteur privé de nos trésors nationaux constitue un crime impardonnable contre le peuple de France. »
Le programme du FN a été soigneusement édulcoré de tout ce qui pouvait apparaître comme favorable aux riches. Pour être remplacé par… rien, à l’heure actuelle, puisque sur le site du FN le programme économique et social est inaccessible, ne portant que la mention : « cette partie du programme est en cours de réactualisation, merci de revenir dans quelques jours. » Il y a encore quelques mois, on y trouvait par exemple la proposition de plafonner l’impôt sur le revenu à 20 % des revenus, une sorte de super-bouclier fiscal. Ou encore celle d’en finir avec la durée légale hebdomadaire du travail ou l’âge légal de la retraite. Tout cela a été discrètement relégué aux oubliettes, permettant à Marine Le Pen d’affirmer avec aplomb qu’elle est favorable aux 35 heures ou au maintien de la retraite à 60 ans.
Dans la même veine, le FN mène une campagne pour s’attirer les sympathies des militants syndicaux, y compris ceux de la CGT, que Le Pen père a pourtant si souvent fustigée comme « crypto-soviétique ». Peu après qu’un militant de la CGT, Fabien Engelmann, eut annoncé qu’il serait candidat du FN aux cantonales, et que la CGT eut engagé, tout à fait légitimement, une procédure d’exclusion à son encontre, Bernard Thibault adressait aux différentes fédérations de son syndicat une lettre où il encourageait les militants à ne pas tolérer la présence de militants frontistes dans leurs rangs. La réponse du FN à cette lettre est instructive. Dans un communiqué d’une vingtaine de lignes où sont utilisés six fois les mots de « travailleurs » ou de « monde du travail », le FN écrit notamment : « Que monsieur Thibault se rassure, le Front national ne s’inscrit en aucune manière dans une quelconque démarche »d’entrisme". Il se trouve simplement que, de façon logique, son projet économique et social de défense et de protection des travailleurs attire un nombre croissant de Français du privé et du public, y compris au sein de la CGT. Bernard Thibault ne peut supporter que plus d’un tiers des ouvriers et des employés se tournent vers la candidature de Marine Le Pen selon les derniers sondages… À force de fréquenter les cocktails mondains, les allées du pouvoir, et de succomber à ses tentations, Bernard Thibault a perdu tout contact avec la réalité des travailleurs. »
Tout cela n’est bien sûr que de la poudre aux yeux. À la moindre occasion, le naturel reprend le dessus. De façon ridicule, comme lors du débat télévisé entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, où la première reprocha au second… de défendre ceux qui ont guillotiné Louis XVI ; ou de manière plus sérieuse, comme lors du mouvement sur les retraites de l’automne 2010, pendant lequel Marine Le Pen, tout en rompant avec la position traditionnelle du FN et en réclamant le maintien de la retraite à soixante ans, déclarait : « Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le chaos. Voilà des semaines que la France s’installe dans le chaos, entre grève, manifestations et blocus. »
Reste que ce n’est pas la tonalité qui domine, depuis plusieurs mois. Et le discours social du FN semble porter, si l’on en croit un certain nombre de réactions entendues ou rapportées par la presse : il est peu probable qu’il y a dix ans encore on eût pu lire dans Le Monde le témoignage d’un « cégétiste » affirmant : « Je vote FN pour le social, pour la défense de la Sécurité sociale. Pas sur les immigrés. »
Un parti de démagogues, un programme à géométrie variable
Il y a donc eu une certaine évolution depuis la fondation du « Front national pour l’union française », en octobre1972. Celui qui s’autoproclame aujourd’hui, bien prétentieusement, « premier parti ouvrier de France » était, à l’origine, un ramassis de vieux vichystes sur le retour, de royalistes attardés, de quelques jeunes nazillons issus de mouvements étudiants, avec à sa tête une figure de proue en la personne de Jean-Marie Le Pen, ancien parachutiste et tortionnaire pendant la guerre d’Algérie, reconverti dans la gestion d’une maison d’édition de chants nazis.
À la présidentielle de 1974, Le Pen obtint 0,75 % des voix. Et en 1980, le Front national annonçait 270 adhérents.
C’est peu de temps après l’arrivée de Mitterrand au pouvoir que le FN entama son ascension électorale. Si ses scores nationaux restèrent d’abord modestes, les premières percées eurent lieu notamment aux élections municipales de 1983 à Dreux et dans le 20e arrondissement de Paris. Ce fut en juin 1984, aux élections européennes, que le Front national confirma sa percée, cette fois au niveau national, en obtenant 10,95 % des suffrages – soit plus de deux millions d’électeurs.
À partir de là, le parti de Le Pen s’est maintenu presque constamment au-dessus des 10 %, dans toutes les élections. En 1986, à la suite de l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, il obtint 35 députés, avec des scores dépassant déjà les 20 % dans les Bouches-du-Rhône ou les Alpes-Maritimes et les 10 % dans le Nord, l’Oise, la Seine-Saint-Denis ou le Val-de-Marne.
Si les fondamentaux du FN – c’est-à-dire le nationalisme et la démagogie anti-immigrés – sont restés les mêmes depuis sa fondation, le reste du programme du parti a très largement varié, en fonction des vents dominants et des possibilités électorales. Bien loin des discours d’une Marine Le Pen, qui pose aujourd’hui à la championne de l’antilibéralisme et prétend regretter les privatisations, le FN écrivait en 1986 dans son programme : « Ce n’est pas à l’État de gérer notre économie. […] Pour entreprendre cette véritable révolution libérale, il faut désétatiser l’économie, valoriser l’entreprise et le profit. » Il s’agissait alors de supprimer l’impôt sur les plus-values et l’impôt sur la fortune, de privatiser EDF et La Poste, et de diminuer (« de 200 000 ») le nombre de fonctionnaires. Et tout le programme de Le Pen tenait dans cette formule dégoulinante de mépris, et surtout très stupide : « Lorsque les travailleurs liront les journaux économiques plutôt que les journaux de courses, quand ils joueront leur chance à la Bourse au lieu de confier leurs économies au Loto, […] alors sera enterrée la lutte des classes et rétablie la véritable solidarité nationale. »
Ce discours était bon pour les années quatre-vingt, époque où le FN visait essentiellement le milieu des petits patrons et petits commerçants. Opération réussie : à l’élection présidentielle de 1988, le FN arriva largement en tête dans cette catégorie. C’est ensuite, au début des années quatre-vingt-dix, que le parti d’extrême droite, très largement aidé, nous y reviendrons, par les passages de la gauche au pouvoir et ses innombrables trahisons des espoirs et des intérêts des travailleurs, commença à mordre sur l’électorat ouvrier. Au soir du premier tour de 2002, pour donner le ton de sa campagne pour le second, Le Pen lançait à la télévision : « N’ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grade, les exclus, […] vous les mineurs, les métallos, les ouvrières et les ouvriers de toutes les industries ruinées par l’euromondialisme… »
Le Front national, depuis, n’a jamais cessé de faire mine de s’adresser aux plus démunis, et il le fait plus que jamais aujourd’hui. Cela ne représente évidemment pas un changement dans la nature de ce parti ni dans son idéologie : ce qui caractérise les démagogues, c’est précisément d’être capables d’adapter leurs discours aux besoins de la cause en toutes circonstances. Le discours du FN répond tout à fait à une formule utilisée par Trotsky dans les années trente, à propos d’autres démagogues – les fascistes : il est « le fruit de l’acoustique oratoire ». L’orateur lance des idées, n’importe quelles idées, et ne reprend que ce que l’écho lui renvoie, c’est-à-dire ce qui fait mouche. Même si le FN a abandonné aujourd’hui en grande partie ses discours haineux contre les syndicalistes, même s’il ne dit plus, publiquement du moins, qu’il est contre le droit de grève et le salaire minimum, cela ne signifie pas qu’il ait changé de nature mais uniquement qu’il a besoin des votes populaires. Cela ne change rien au fait que le Front national reste ce qu’il est : un parti bourgeois, viscéralement antiouvrier, et porteur de dangers mortels pour le monde du travail.
Mais contrairement à ce que prétend la gauche, le combat contre le Front national ne se fera pas sur le terrain électoral. Et encore moins en donnant ses voix à cette gauche gouvernementale, qui est en grande partie responsable de l’ascension de l’extrême droite.
Les responsabilités écrasantes de la gauche…
Ce n’est évidemment pas par hasard si le Front national a démarré son ascension peu après l’arrivée au pouvoir du PS et du PC, et surtout après le « tournant de la rigueur » de l’été 1982, lorsque le Premier ministre Mauroy lança une série de réformes violemment antiouvrières. C’est sur le terreau de la déception profonde causée par cette politique qu’a prospéré le Front national.
Oh, ce n’est pas, comme le prétend une presse toujours désireuse de mettre la poussée de l’extrême droite sur le dos des ouvriers, que les membres du PC soient massivement passés au FN. Pas plus, comme le prétendent les mêmes, à cause des manœuvres de Mitterrand pour « favoriser » le Front national afin de faire éclater la droite. Croire que l’émergence de courants d’opinion importants dans la société est le fait de ce genre de tripatouillages est une vision stupide de la politique.
En revanche, la profonde déception provoquée par l’action du gouvernement de gauche à partir de 1982 a détourné bon nombre de militants ouvriers de la politique : cette déception a été à la mesure de l’espoir, pour tous ceux qui avaient cru, en 1981, que Mitterrand allait « changer la vie ». De très nombreux militants, à qui leur direction n’avait pas donné d’autre objectif depuis des décennies que de porter la gauche au pouvoir grâce au bulletin de vote, se sont retrouvés totalement déboussolés et privés de toute perspective lorsque cette même gauche, une fois aux affaires, les trahit lamentablement, et toute la classe ouvrière avec.
Cette déception a fait rendre leur carte du PC et du PS – quant ce n’était pas déchirer leur carte électorale – à des dizaines de milliers de militants. Beaucoup de ces militants, qui constituaient naguère un réseau dense dans les entreprises et les quartiers populaires, ont peu à peu abandonné le combat, cessé de défendre leurs idées, cessé de se battre au quotidien contre les idées réactionnaires ou racistes. Des racistes, des sympathisants de l’extrême droite, il y en a toujours eu dans les milieux ouvriers, en particulier dans les milieux professionnels et la petite maîtrise. Il y en avait notamment dans les régions où le petit patronat, qui travaille parfois à côté des ouvriers, donne le ton et distille sans entrave sa vision de la société. Mais pendant longtemps, dans beaucoup d’entreprises et de quartiers, ils trouvaient sur leur chemin des militants de gauche, en particulier ceux du Parti communiste, qui en prenaient le contrepied, qui les combattaient au jour le jour, qui les ostracisaient. Sans compter que la présence militante des militants du PC contribuait à forger un minimum de conscience politique parmi les travailleurs. Certes, le PCF lui-même a véhiculé bien des idées réactionnaires – nous y reviendrons – mais il n’a pas véhiculé seulement cela. À travers nombre d’associations sportives, culturelles, voire caritatives, le PCF réussissait à créer un tissu de liens humains et sociaux qui n’était pas favorable à l’émergence d’idées d’extrême droite.
Lorsque cette présence militante du PC a commencé à décroître, les idées réactionnaires et ceux qui les portaient ont relevé la tête et se sont engouffrés dans le boulevard qui leur était ouvert.
Et ce sont les politiciens qui ont aujourd’hui des grimaces de dégoût, lorsqu’ils évoquent les pauvres qui votent pour le FN, qui ont de quoi inspirer du dégoût. Qui a laissé les patrons fermer des milliers d’usines, et ruiner des régions entières ? Qui a privé les travailleurs de toute perspective politique, en affirmant, comme le fit Jospin en 1999, que l’État ne pouvait rien face aux licenciements ? Qui a laissé le chômage se développer, jusqu’à peser profondément sur la vie de tous dans les milieux populaires ? Qui a laissé la misère s’étendre peu à peu, jusqu’à devenir un cancer qui ronge toute la société, qui modifie les rapports sociaux et les rapports humains, qui pousse les travailleurs vers le chacun pour soi et la haine des plus pauvres que soi ? Qui a laissé les quartiers populaires à l’abandon, les transformant en ghettos pour pauvres livrés à la violence des bandes de petits et grands voyous ? Ce sont les gouvernements qui se sont succédé depuis trente ans, et en particulier les gouvernements de gauche, qui ont trompé et déçu les travailleurs. Pendant des décennies, les militants du PC et du PS se sont échinés à expliquer que les transformations sociales ne viendraient plus des luttes mais des élections ; puis, ces partis ont montré que, même élus, ils n’avaient finalement rien à apporter aux travailleurs. Avant enfin, en 2002, de les faire voter pour Jacques Chirac.
Au fil des années s’est donc répandue la conviction que la gauche et la droite sont les deux faces d’une même pièce. C’est ce constat que le FN exprime aujourd’hui par la formule « en finir avec l’UMPS »… pour le détourner à son usage électoral en le réduisant à l’expression « Tous pourris ».
La tactique des « Fronts républicains », tant vantée par la gauche, renforce d’ailleurs ce sentiment, et donne aux électeurs tentés par le FN l’impression qu’en effet il faut que ce parti soit bien différent des autres pour que tous s’allient contre lui [1]
… même sur le terrain de la xénophobie
De plus, il n’y a pas que la droite parlementaire pour partager avec l’extrême droite la démagogie xénophobe et les discours contre les travailleurs immigrés.
Les dignitaires de la gauche au pouvoir y sont bien souvent allés de leur petite phrase pour dire, eux aussi, que l’immigration était tout de même « un problème », et tenter ainsi de récupérer quelques voix à Le Pen. Cela a commencé très tôt dans les années quatre-vingt, avec la petite infamie du Premier ministre Mauroy disant, à propos des immigrés grévistes dans plusieurs usines de l’automobile, au début de 1983 : « Les principales difficultés qui demeurent sont posées par des travailleurs immigrés dont je ne méconnais pas les problèmes, mais qui, il me faut bien le constater, sont agités par des groupes religieux et politiques qui se déterminent en fonction de critères ayant peu à voir avec les réalités sociales françaises. » Par la suite, bien d’autres ont rajouté leur petite touche : François Mitterrand lui-même, expliquant en décembre 1989, en parlant de l’immigration, que « le seuil de tolérance a été atteint dans les années soixante-dix » ; Michel Rocard, déclarant en janvier 1990 que « le temps de l’accueil de la main-d’œuvre étrangère est désormais révolu […] nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde » ; Édith Cresson, Premier ministre, qui osa répondre en 1991, lorsqu’on lui reprocha d’avoir remis au goût du jour les « charters » de Pasqua pour expulser les clandestins : « Les charters, ce sont des gens qui partent en vacances avec des prix inférieurs. Là, ce sera totalement gratuit et ce ne sera pas pour des vacances. » Sans oublier le ministre de l’Intérieur de Jospin, Jean-Pierre Chevènement, qui justifiait en 1999 la publication d’une circulaire rouvrant la chasse aux sans-papiers en déclarant : « L’activité en matière d’éloignement des étrangers se situe à un niveau anormalement bas. […] J’attache du prix à ce que, dans les derniers mois de 1999, une augmentation significative du nombre d’éloignements effectifs intervienne. »
Quant au PCF, sa responsabilité est d’un autre type, parce qu’il a une influence bien plus importante sur la classe ouvrière que le PS. Si aujourd’hui toute une partie de la classe ouvrière peut se revendiquer, sans y voir de problème, d’un nationalisme affiché, c’est bien parce que le PCF, depuis des décennies, a lui-même milité dans ce sens, en réintroduisant dans la classe ouvrière le poison du nationalisme que le mouvement ouvrier, jusqu’aux années trente, avait toujours combattu. Ce n’est pas l’extrême droite qui a écrit : « Beaucoup étaient avec nous, avec tous les bons Français, dans le combat pour la liberté et pour la France. Le sang des catholiques, des communistes, des Français et des Françaises de tous les partis et de toutes les croyances, le sang de tous nos martyrs a fécondé notre sol et scellé notre unité nationale. » C’est le stalinien Maurice Thorez, en 1946. Plus tard, dans les années quatre-vingt, le PCF axa ses campagnes électorales sur le slogan « Produire et consommer français ! » Ce sont de telles insanités qui ont été répétées et répétées encore par le PC pendant des décennies, faisant de cet infect chauvinisme une banalité communément admise et reprise chez les militants ouvriers. À tous ceux que ce slogan Produire français a convaincus, il ne restait plus à un Le Pen que de rajouter, ce qu’il ne se priva pas de faire : « … avec des Français."
Le PCF a même apporté sa petite pierre à la banalisation de la xénophobie. C’est ainsi que Marine Le Pen ne rate aujourd’hui pas une occasion de lire un texte de Georges Marchais écrit en 1981, après que le maire PC de Vitry-sur-Seine, Paul Mercieca, eut fait raser au bulldozer un foyer de travailleurs africains : « Oui, écrivait le secrétaire général du PCF de l’époque, la vérité des faits me conduit à approuver, sans réserve, la riposte de mon ami Paul Mercieca. Plus généralement, j’approuve son refus de laisser s’accroitre dans sa commune le nombre, déjà élevé, de travailleurs immigrés. En raison de la présence en France de 4 millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. […] La cote d’alerte est atteinte. […] C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. »
Et en 1991 encore, un tract diffusé par le PCF et émanant du Comité central disait, entre autres : « L’immigration est-elle devenue aujourd’hui un vrai problème ? Notre réponse est OUI. […] Alors que toute immigration nouvelle aurait dû être arrêtée depuis longtemps (les communistes le disent depuis 1974), une immigration clandestine est organisée au mépris de la loi. […] La France peut-elle continuer à accueillir de nouveaux immigrés ? Non. » Et plus loin : « Le respect de la tranquillité des gens, des traditions et du mode de vie français – puisque nous sommes en France –, des droits et devoirs de la vie en commun est une exigence qui s’impose à tous et qui ne souffre aucune exception. »
Un vote de protestation… pour l’instant
Où en est-on aujourd’hui ?
La démoralisation, la montée de la pauvreté et du chômage, la banalisation des arguments contre les immigrés, sont autant de facteurs qui ont contribué à faire monter le vote Le Pen, y compris dans les milieux populaires. Pour autant, il ne semble pas qu’il y ait aujourd’hui un véritable électorat Front national dans la classe ouvrière – au sens d’un électorat stable, qui serait enraciné, convaincu, régulier. Les fluctuations du vote pour le FN le prouvent, et en particulier le fait qu’une partie de son électorat s’est reportée au fil des différents scrutins ou sur Sarkozy, ou sur l’abstention. L’immense majorité de ceux qui votent Le Pen aujourd’hui le font non par conviction, mais par dégoût des grands partis qui se succèdent au pouvoir.
Voter Le Pen apparaît à un certain nombre d’électeurs désorientés comme un moyen de dire son ras-le-bol, avec l’espoir que cela contrarie une classe politique détestée. C’est le symptôme d’un manque absolu de conscience et d’une profonde démoralisation, mais pas celui d’une adhésion massive des milieux populaires aux idées de l’extrême droite.
C’est d’ailleurs l’un des terrains sur lesquels il est possible de discuter concrètement avec les travailleurs tentés par le vote FN : celui-ci, comme tous les autres, n’a d’autres perspectives à offrir aux travailleurs que d’aller mettre un bulletin dans une urne et d’attendre que le sauveur suprême (en l’occurrence la sauveuse) agisse à leur place. Après avoir été convaincus de voter Mitterrand, puis Jospin, puis Chirac, puis Sarkozy qui, un moment, s’est fait passer pour l’ami des ouvriers, des travailleurs se laissent convaincre de voter aujourd’hui pour Marine Le Pen. Voter, et seulement voter ! Car si Marine Le Pen dénonce les bas salaires, ou la hausse des prix, ou le manque de logements, elle ne propose pas et ne proposera jamais aux travailleurs de lutter pour régler le problème eux-mêmes en s’en prenant aux intérêts des capitalistes. Le tract national du FN pour les élections cantonales affichait un bandeau disant : « Râler, c’est bien. Voter, c’est mieux ! » Et le texte de Le Pen se concluait par : « Votre seule arme, c’est le bulletin de vote. » Comme tous les autres politiciens de leur espèce, les dirigeants du Front national ont comme principale préoccupation de cacher aux travailleurs que le bulletin de vote n’a jamais permis de changer leur sort, et que leur seule arme, c’est la lutte et la grève. C’est toute la difficulté de la position du Front national, qui cherche à rallier les voix des démunis, tout en ne heurtant pas son électorat traditionnel de petits patrons et commerçants.
Le vote pour le Front national n’est nullement un vote « contre le système », et s’il peut ennuyer des politiciens d’autres partis, c’est uniquement parce qu’ils risquent d’y perdre leur place. La bourgeoisie en revanche n’a rien à craindre du Front national, bien au contraire : elle ne peut que regarder avec satisfaction les ouvriers se diviser entre eux, les Français s’en prenant aux immigrés plutôt qu’à elle.
Et il nous appartient aussi de dire et expliquer que répondre au Front national sur le terrain électoral, c’est-à-dire en se contentant de « voter à gauche », non seulement ne réglera pas le problème mais pourrait bien l’aggraver. Les dirigeants du Parti socialiste, tout comme ceux de l’UMP, sont des pantins au service de la bourgeoisie, et ils feront en 2012, s’ils sont élus, ce que celle-ci exigera d’eux. La politique antiouvrière d’un Strauss-Kahn futur président sera peut-être encore pire que celle de Sarkozy, il n’est que de regarder la politique actuelle des socialistes grecs contre le monde du travail pour s’en convaincre. C’est cette politique qui fait le lit du vote FN, et peut-être d’autres dangers encore plus graves à l’avenir.
Un courant porteur de dangers mortels
Le FN n’est pour l’instant ni un parti fasciste ni même un parti profondément différent de l’UMP, parce qu’il n’intervient que dans le cadre électoral, et ne s’en prend physiquement ni aux militants ouvriers, ni aux travailleurs immigrés, ni aux grèves et aux grévistes.
Si Marine Le Pen était associée au pouvoir, elle oublierait sa démagogie « sociale » aussi vite que l’a fait Sarkozy après 2007, et mènerait une politique qui ressemblerait à celle de l’UMP, en pire. En pire, parce que certainement plus brutale, plus cynique encore, plus violemment tournée contre les chômeurs, les travailleurs immigrés clandestins ou pas, et au final la classe ouvrière dans son ensemble. Prétendre, comme le fait la propagande du FN, que Marine Le Pen aurait une politique « contre le système », est un mensonge de politicienne.
Ce qui n’empêche pas que la montée et la banalisation des idées de Le Pen représentent un danger grave pour le monde du travail.
D’abord parce qu’elles contribuent à distiller dans toute la société des idées profondément réactionnaires et nauséabondes, qui pèsent sur tout le discours dominant et en particulier sur la politique menée par la droite au gouvernement.
Mais surtout, en ce qui concerne le mouvement ouvrier, parce que la propagande de ce parti est fondée sur la division entre les travailleurs, sur la volonté que les travailleurs français s’en prennent aux travailleurs immigrés. Il n’est pas dit que demain, le FN – ou un autre parti qui naîtra sur sa droite – ne passera pas des discours aux actes et ne se mettra pas à organiser des ratonnades et des attaques physiques contre les travailleurs immigrés dans les entreprises ou dans les quartiers.
La situation peut évoluer dans ce sens dans les mois et les années à venir. Peut-être a-t-elle même déjà commencé à le faire, sans que l’on puisse encore le mesurer. Si cela venait à arriver (et l’approfondissement de la crise est un facteur qui rend possible une telle évolution), si une partie croissante de la petite bourgeoisie était frappée par la crise, sa frange réactionnaire poussée vers l’appauvrissement pourrait avoir envie de « tout casser » et fournir une base sociale à des bandes qui, au nom des idées propagées par le Front national mais aussi, faut-il le rappeler, par les ténors de l’UMP, s’en prendraient physiquement aux immigrés, peut-être aux chômeurs pour les forcer à accepter de travailler pour un demi ou un quart de salaire, aux grévistes de la SNCF, aux militants syndicaux ou communistes.
C’est la raison pour laquelle tous ceux qui, dans les classes exploitées, adhèrent aujourd’hui aux idées du Front national tissent un brin de la corde qui servira peut-être demain à les pendre.
L’avenir dépend cependant surtout de la rapidité avec laquelle le monde du travail surmontera les déceptions du passé, reprendra confiance en lui-même, et retrouvera le chemin de la lutte collective. Car alors, il saura aussi renouer avec les valeurs propres à la classe ouvrière : celles de la lutte de classe, de la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière, l’expropriation de la bourgeoisie, le renversement de l’organisation capitaliste de la société.
31 mars 2011
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Le FN et les ouvriers (un article sur la manière dont sont reçus devant les usines les cadres FN dans le Nord-pas-de-calais)
http://cva62.wordpress.com/
Front National et désindustrialisation : quand les cadres commerciaux et les administrateurs de sociétés diffent à la sortie des usines…
Ces derniers jours, deux cadres du Front National local (Laurent Brice et Christophe Szczurek) ainsi que trois militants de base, ont distribué des tracts à la sortie de deux usines : la Française de Mécanique (FM) à Douvrin, et Apéram à Isbergues, une filiale d’Arcelor-Mittal qui produit de l’acier inox.
Ces deux sites industriels n’ont pas été choisis par hasard : à Apéram c’est la suppression de 250 postes qui est annoncée avec la mise en sommeil de la tôlerie « classique » au profit de la tôlerie « moderne ». A la FM, détenue à 50/50 par Renault et PSA, des licenciements sont à craindre car Renault a annoncé la délocalisation de la production de ses moteurs légers en Espagne et en Roumanie.
Pour marquer le coup, deux vidéos (manifestement filmées en douce) ont été exhibées sur internet comme des trophées, le but étant de montrer que les militants du FN sont bien accueillis par les ouvriers.
En fait tout ce qu’on voit sur les vidéos, c’est que les ouvriers sont polis, et qu’ils acceptent tous le tract sans le regarder pour (éventuellement) le lire plus tard. Les seules réactions suscitées sont un « merci » pour quelques dizaines de tracts, et une petite conversation entre deux ouvriers qui fait:
- « Aaah les papiers, les papiers… Front Nationaaaal…woaaaaah… » (en mode mou)
-«Faut trouver une solution! »
-«Front National, ***** tu déconnes! »
Bref, quand on pense que ces vidéos sont des morceaux choisis, on se dit que ces tractages de sortie d’usine n’ont quand même rien de triomphal. De plus, les cadres locaux du FN ne sont pas les mieux placés pour s’adresser aux ouvriers : Laurent Brice, qui avait revêtu une chemise à carreaux et des santiags pour l’occasion, est cadre commercial (tout comme Steeve Briois, secrétaire général du FN ). Quant à Christophe Szczurek, qui s’est fait les dents au FNJ, il exerce la profession de… administrateur de sociétés!! Pas étonnant donc qu’ils s’entourent de militants de base pour aller tracter aux usines, car seuls ils disposent de zéro crédibilité auprès des ouvriers…
Toutefois il ne faut pas se voiler la face : le discours du Front National sur les délocalisations et la désindustrialisation rencontre un réel écho chez une partie de la classe ouvrière, qui subit de plein fouet les effets de la crise du capitalisme. Les salariés directement menacés par des plans sociaux sont donc une cible de choix pour le FN, qui compte sur l’adhésion des ouvriers à son projet au service de l’impérialisme.
Le FN a pour habitude de calibrer ses tracts en fonction du public visé : quand les tracts s’adressent à la petite bourgeoisie, (son véritable « coeur de cible »), outre l’immigration il sera surtout question de fiscalité, de soutien aux PME, à l’artisanat, etc… Mais dans le cas qui nous intéresse, les tracts sont destinés aux ouvriers, ils parlent donc de sujets qui concernent les ouvriers : les délocalisations, le travail salarié, la concurrence internationale. Le projet fasciste, au fur et à mesure qu’il avance, a besoin de mobiliser les masses de la manière la plus large possible sous la bannière du nationalisme.
Que dit le tract?
« Ne laissons pas mourir nos industries, avec Marine le Pen, remettons l’économie au service des Français! » ou encore « Délocalisations = licenciements, une seule solution : la Nation!»
En réalité le FN n’a que faire des intérêts des ouvriers, son objectif est au contraire de casser la solidarité ouvrière internationale et de présenter le nationalisme comme une forme de solidarité interclassiste : « Après nous, le déluge, et les autres n’ont qu’à crever», ce slogan pourrait être une simplification, certes caricaturale, du discours nationaliste frontiste.
Le FN feint d’ignorer que le « mondialisme » qu’il passe son temps à décrier n’existe pas tel qu’il le définit. Ce qui existe en réalité, c’est la circulation des capitaux dans une économie mondiale capitaliste parvenue à son stade impérialiste. Cette circulation des capitaux ne ressemble pas à un maillage dense et harmonieux, elle est au contraire totalement asymétrique et s’effectue essentiellement entre les puissances impérialistes et quelques pays industrialisés.
Dans ce contexte mondial, la France est un pays impérialiste extrêmement riche et puissant. L’exploitation des travailleurs et des ressources naturelles d’autres pays, ainsi que la conquête de nouveaux marchés locaux, est une énorme source de profit pour la classe capitaliste. Le FN prétend expliquer aux masses qui souffrent de la crise économique que la France est le petit Caliméro des pays industrialisés : en réalité, «l’intérêt supérieur de la nation française» ne peut pas exister, car le prolétariat et la classe capitaliste ont des intérêts totalement irréconciliables!
«Pour les élus FN, le moyen de sauver nos emplois est que les pouvoirs publics trouvent le courage de mettre le secteur économique au pas. Il faut rendre l’économie aux Français, la remettre au service de notre pays en retrouvant notre souveraineté nationale, notre monnaie et nos frontières.»
Mais dans une économie capitaliste, ce ne sont pas les institutions politiques qui mettent le secteur économique au pas : au contraire, c’est l’économie qui détermine le fonctionnement du système politique. Quand elle provient du Front National, cette défense d’un état planificateur ne peut signifier qu’une seule chose : l’expression de l’impérialisme le plus agressif, et donc la tendance à la guerre. La défense de l’emploi n’est qu’un argument destiné à mobiliser le prolétariat dans cette optique chauvine : c’est l’indispensable volet social du projet fasciste.
Le FN tient le « mondialisme » pour responsable de la désindustrialisation de la France, mais il n’a jamais cessé de plaider pour la défense des intérêts de la France à l’étranger (que ce soit au sujet d’Airbus, de l’indépendance énergétique, de l’approvisionnement en uranium ou en nickel, de l’intervention militaire dans les zones présentant un intérêt stratégique, etc. etc…) Le Front National a toujours tenu des propos très agressifs en matière de politique étrangère, et ses idéologues savent très bien que la France n’est pas l’île de Robinson Crusoé, que sa puissance dépend du pillage de ressources à une échelle internationale.
De plus, l’argumentaire du FN occulte le fait que la désindustrialisation trouve davantage ses causes dans les gains de productivité, que dans la concurrence internationale et les délocalisations. Mais cela, le FN ne peut pas le dire, car sa raison d’être n’est pas de faire la critique du capitalisme.
«Il est urgent de lancer un vaste plan de réindustrialisation de la France, car un pays qui ne produit rien de concret est un pays condamné.»
Cette phrase est certainement la plus réussie de tout le tract : elle pourrait exercer une étrange fascination sur toute personne qui a du mal à envisager une société « tertiaire » où aurait disparu toute activité productive, tout travail de transformation de la matière. Elle parle directement aux prolétaires qui font l’expérience au quotidien de l’exploitation, de la précarité et du chômage.
Même si cette phrase est surtout lyrique, ses implications réelles sont effrayantes. Car en quoi pourrait consister ce vaste plan de ré-industrialisation assisté par un état planificateur? Un développement des secteurs du nucléaire? De l’armement? De l’industrie navale et aérienne de défense? C’est de la production concrète, mais ça ne présage rien de bon pour le bien-être des masses. Par contre cela ferait certainement le bonheur de EADS, Dassault, Alstom, Areva, Thalès, Safran, SNPE, DCNS et Nexter (ex-GIAT industries)… Ces entreprises sont toutes spécialisées dans le secteur de l’armement, et elles présentent un avantage : l’état détient déjà une partie de leur capital!
***
Nous aussi, nous voulons produire du concret, mais pas n’importe quoi! La production est au cœur des sociétés humaines, c’est elle qui détermine les conditions de notre existence. Nous voulons que tout le monde sans exception puisse travailler, produire et avoir une vie épanouie. Nous pensons que cela est possible sans détruire la nature, sans exploiter les êtres vivants. Cette société que nous voulons, les fascistes ne peuvent que la fantasmer, car leur projet est un projet de guerre, d’exploitation et de mort.
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Front national
CURE DE JEUNESSE SOFT AU FN par latelelibre
Le traditionnel défilé en l’honneur de Jeanne d’Arc a donné un aperçu du nouveau visage que veut montrer le FN. Celui d’une jeune garde relookée en “bleu Marine”, comme pour mieux cacher l’image embarrassante des skinheads.
Marketing politique
Où sont passés les phalanges d’anciens combattants qui défilaient le long de la rue de Rivoli à la gloire de Jeanne d’Arc ? Avec le temps, les rangs des anciens combattants se sont clairsemés, mais surtout, leur chef de file, Roger Holeindre, un des piliers du FN depuis sa création en 1972 a claqué la porte, après le congrès de Tours. Jeanne d’Arc, elle aussi, a failli ne pas être invitée à sa propre commémoration. A la surprise générale, “Sainte Jeanne” était absente de la première affiche du 1er mai. Devant la bronca des tradis, Marine Le Pen s’est dépêchée de rectifier le tir avec une deuxième affiche plus conventionnelle.
Mais quelque chose nous dit que les temps ont changé au FN. Ce 1er mai a donné l’occasion de préciser le relooking des troupes. Au pied des marches de l’opéra Garnier, des jeunes bénévoles, ceints de t-shirts aux couleurs bleu marine, distribuent drapeaux et t-shirts floqués du slogan “France, Bleu, Marine”. En choeur, ils chantent à tue-tête leurs louanges à destination de leur égérie “Marine présidente”, “France, Marine, Liberté”. Et crient leur besoin de “révolution”.
Cachez les skinheads !
En marge du rassemblement, quelques crânes rasés sont discrètement mis à l’écart par les services de sécurité. La présidente du FN en avait décidé ainsi en diffusant une circulaire interne auprès des secrétaires départementaux pour empêcher d’emmener dans leurs bagages “des personnes habillées en tenues folkloriques (treillis-rangers ou autres skinheads).” Les skins les plus conciliants acceptent d’enfiler un t-shirt pour se fondre dans la masse. Au FN, on pense que l’habit peut faire le moine.
Le FN version 2011 est donc plus soft. Fini les écarts de conduite, on en restera aux écarts verbaux. Ça, c’est le job de Marine. A la tribune, dans un discours habillée d’une couche de sociale, elle enjoint ses partisans à recouvrir “la liberté” et leur promet de les “libérer de leurs chaînes” pour recouvrer “la liberté perdue”. Les ennemis de cette liberté sont comme d’habitude les journalistes, vecteurs de la “pensée unique”, affirme-t-elle. Un refrain repris par quelques manifestants, qui n’ont pas hésité à nous traiter de “collabo”. Est-ce si étonnant quand on sait que Marine Le Pen entend incarner “la France Libre”?
Laurent Galinon
Image: Vivien Chareyre
Montage : Laurent et Vivien
nico37- Messages : 7067
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Re: Front national
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Front national
Ce lundi soir, Benoît Duquesne présente un nouveau numéro de Complément d'enquête dès 22h05 sur France 2. Sommaire
Présidentielle : la tentation de l'extrême droite
A un an de l'élection Présidentielle, quel rôle pour l'extrême droite, quelle place pour Marine Le Pen ? Toujours très bien située dans les sondages, elle a su remettre son parti au centre du débat politique et tente aujourd'hui de donner au Front National un nouveau visage. Ses idées semblent inspirer jusqu'au sommet de l'Etat... Après les déclarations de Claude Guéant sur l'immigration, c'est désormais le gouvernement et l'UMP qui donnent l'impression de courir derrière les propositions du FN. Comment récupérer ses électeurs de plus en plus nombreux ? Quelle stratégie adopter face à Marine Le Pen dans la perspective de la Présidentielle ? Complément d'enquête sur celle qui peut faire trébucher l'Elysée. Qui est vraiment Marine Le Pen ? Pourquoi séduit-elle les victimes de la crise et les déçus du sarkozysme ? Pourra-t-elle faire du FN un parti comme un autre ? Avec comme invités :
- Jean François Copé, Secrétaire général de l’UMP
- Marine Le Pen, Présidente du Front National
- Dominique Reynié, politologue, Directeur général de la Fondation pour l’innovation Politique
- Caroline Fourest, journaliste et essayiste
Les reportages :
Marine à l’abordage !
En déclarant que la shoah est "la plus grande tragédie de l'histoire contemporaine", Marine Le Pen a voulu se démarquer de son père et séduire un nouvel électorat. Portrait de la nouvelle chef de l'extrême droite Française qui depuis le mois de janvier polit l’image de son parti et exclut les militants néofascistes.
Guéant monte au front
Après des années passées dans l'ombre de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, nouveau ministre de l'Intérieur, s'est fait remarquer par ses déclarations fracassantes : « Les Français ont parfois l’impression de ne plus être chez eux », « L’accroissement du nombre de Musulmans pose problème». Reportage avec Claude Guéant et dans les allées du pouvoir où, pour contrer l'ascension de Marine Le Pen, des conseillers venus d'extrême droite ont l'oreille du Président.
Que sont les skins devenus ?
Crânes rasés, blousons noirs et rangers... Hier, dimanche 8 mai, des centaines de skin-heads, de néo-fascistes et d'ultra nationalistes marchaient dans Paris. Ils avaient disparu du paysage, on les croyait passés de mode, pourtant les "skins" se réorganisent et certains ne renient pas la violence. A Reims, quatre d'entre eux ont même été condamnés il y a quelques semaines pour avoir torturé et tué un jeune homme tout en écoutant des chants nazis.
Le Pen boycotte France 2
Dans un communiqué publié lundi à la mi-journée, le Front national annonce que Marine Le Pen ne se rendra pas sur le plateau de l'émission Complément d'enquête, consacrée à l'extrême droite et dont elle était l'invitée en deuxième partie de soirée. Contactée par leJDD.fr, la présidente du FN explique ne pas vouloir se tenir "une nouvelle fois en position d'accusée" dans ce qu'elle qualifie de "procès stalinien". Explications.
Après Vincent Peillon, Marine Le Pen. Comme l'eurodéputé socialiste début 2010, c'est au tour de la présidente du Front national de boycotter, au dernier moment, une émission politique de France 2. En l'occurrence, la patronne du FN a décliné lundi matin l'invitation qui lui avait été faite pour participer à Complément d'enquête, diffusé ce jour même, en deuxième partie de soirée. Intitulée La tentation de l'extrême droite, l'émission présentée par Benoit Duquesne prévoit, selon le sommaire consultable sur le site de la chaîne, trois reportages, ainsi qu'un échange entre Marine Le Pen et journaliste. Benoit Duquesne doit également s'entretenir du sujet avec le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.
Problème, le menu du programme ne convient absolument pas au Front national et à sa présidente, contactée lundi matin par leJDD.fr. Si Marine Le Pen affirme qu'elle a "passé l'âge de faire des caprices", elle refuse de se "tenir une nouvelle fois en position d'accusée" dans ce qu'elle considère, ni plus ni moins comme "un procès stalinien". Qui plus est sur une chaîne publique, et donc "financée par le contribuable", rugit-elle.
Ménard pour la remplacer
Reprenant l'argumentaire du communiqué diffusé quelques minutes plus tôt par son parti, la patronne du FN déplore notamment la diffusion d'un reportage consacré aux skinheads et condamne "l'amalgame qui est fait entre ces gens et nos adhérents". "Le Front national n'a jamais rien eu avoir avec les skinheads", se défend encore celle qui avait pris les mesures nécessaires pour écarter les crânes rasés du traditionnel défilé de son mouvement le 1er mai dernier à Paris. Considérant encore que son parti était, selon elle, "insulté par de tels procédés malhonnêtes", Marine Le Pen n'écarte pas des actions en justice contre France 2, si des passages de l'émission lui semblent "diffamatoires".
Reste que cette politique de la chaise vide a dû pousser France 2 à trouver une solution de repli. En milieu de journée, son remplaçant a été trouvé, en la personne... de Robert Ménard, auteur d'un essai largement commenté intitulé Vive Le Pen !. Une option étonnante qui a été rapidement confirmée au JDD.fr par un responsable de l'émission, laquelle sera diffusée ce lundi soir à partir de 22h05.
Après Marine Le Pen, Bruno Gollnisch boycotte France 2
Alors que Marine Le Pen a fait savoir qu'elle annulait l'interview qu'elle devait accorder à Benoît Duquesne, dans le cadre du magazine "Complément d'enquête" consacré ce lundi soir à l'extrême droite, Bruno Gollnisch lui emboîte le pas.
Marine Le Pen et bruno Gollnisch provoquent encore des remous. France 2 avait déjà connu la même mésaventure lorsque Vincent Peillon avait refusé de participer à une émission politique de France 2. La chaîne du service public se retrouve dans la même situation avec Marine Le Pen. La présidente du Front National a précisé ce lundi matin qu'elle ne participerait pas au magazine Complément d'enquête et présenté par Benoit Duquesne.
Le thème La tentation de l'extrême droite prévoyait trois reportages, ainsi qu'une interview de Marine Le Pen par le journaliste. Benoit Duquesne doit également recevoir le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé qui sera bien présent. Mais, le programme ne semble pas convenir à la présidente du FN qui, contactée lundi matin par leJDD.fr, s'est expliquée en affirmant qu'elle a « passé l'âge de faire des caprices » et qu'elle refuse de se « tenir une nouvelle fois en position d'accusée » dans ce qu'elle considère, ni plus ni moins comme « un procès stalinien ». Notamment sur une chaîne publique, et donc « financée par le contribuable », dit-elle sur le site.
« C’est indigne du service public »
De son côté, sollicité pour évoquer dans un reportage consacré à Claude Guéant ses liens d’amitié passés avec Patrick Buisson, le conseiller régional Rhône-Alpes a exigé le retrait de son interview. Contacté par Marianne2, Bruno Gollnisch s'explique : « Je croyais que c’était une émission consacrée à la vie, à l’influence de Patrick Buisson. Mais en réalité, c’est une émission sur l’extrême-droite qui se termine sur un reportage sur des skinheads torturant un individu. C’est indigne du service public. »
Benoît Duquesne s’est dit « surpris », d’autant que Marine Le Pen avait accepté l’invitation depuis plusieurs semaines. « Je trouve pour le coup désolant de dire qu’elle découvre le titre de l’émission et la présence de ce reportage sur les skins y compris dans son contenu », a déclaré le journaliste à l'AFP. Pour lui, il s’agit « ou bien du résultat d’une mauvaise organisation ou bien de mauvaise foi puisque le sujet comme le titre étaient annoncés depuis trois semaines ».
La solution de remplacement a vite été trouvée par la chaîne puisqu'en milieu de journée, France 2 a annoncé que le nouvel invité était Robert Ménard, auteur d'un essai largement commenté intitulé Vive Le Pen !
Finalement c'est sur le forum de l'émission qu'il y a une mise au point historique intéressante :
http://forums.france2.fr/france2/complement_enquete/boneheads-redskins-skinhead-sujet_3329_1.htm
Quant à l'émission :
Extrait :
Replay : http://www.pluzz.fr/complement-d-enquete-2011-05-09-22h10.html
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Gauvain a écrit:Pour s'amuser un peu :
Sincèrement, je trouve ça plus triste qu'amusant. Il est clairement "paumé" ce garçon.
Isildur- Messages : 31
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Front national
Le FN ne veut plus d'eux
Trop fachos, trop "lookés", trop extrêmes : ce sont les recalés de l'opération « dédiabolisation » voulue par Marine Le Pen.
Anciens skinheads reconvertis en militants nationalistes « sociaux », étudiants amateurs d'actions coup de poing ou encore ex-lieutenants de Jean-Marie Le Pen prompts à « tacler » sa fille : à la droite du FN, on trouve aujourd'hui de tout. Ce sont les victimes collatérales du concept marketing préféré de Marine Le Pen : la « dédiabolisation ».
Ces derniers jours, les groupuscules nationalistes étaient de sortie. Dimanche dernier, 8 mai, au cours d'une manifestation à Paris contre le « mondialisme », entre la Madeleine et la place des Pyramides (où se dresse la statue de Jeanne d'Arc), un petit millier de personnes défilent. Leur mot d'ordre : « Europe, jeunesse, révolution ». Un cortège coorganisé par le syndicat étudiant GUD (Groupe Union Défense) et Troisième Voie, un microparti politique fondé par l'ancien skinhead Serge Ayoub. Présents également : la Nouvelle Droite populaire et le Renouveau français.
L'après-midi, ce seront des formations nationalistes mais cette fois catholiques, et parfois royalistes, qui manifesteront à leur tour. Tous ces militants, Marine Le Pen n'en avait pas voulu dans son défilé à elle, qui s'était tenu une semaine auparavant, le dimanche 1er mai : surtout pas de skins, oui à un FN « light ».
Serge Ayoub : « Batskin » reconverti
Lundi 9 mai, 20 h 30, cour d'un immeuble de la rue des Chartreux, dans le VIe arrondissement de Paris. Une trentaine de crânes rasés et de jeunes du GUD se sont donné rendez-vous pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de leur « héros » : Sébastien Deyzieu, militant nationaliste mort ici après une course-poursuite avec la police, en 1994. Serge Ayoub, 47 ans, est là. Cet ancien chef des skinheads parisiens, surnommé « Batskin » pour son usage de la batte de base-ball, a fondé en novembre le mouvement Troisième Voie, afin de lutter, dit-il, contre « la domination du capitalisme globalisé et l'invasion extra-européenne ». La veille, à la tribune de la manifestation nationaliste, il avait pris la défense des « sans-grade » maltraités par le « nouveau » FN. Ayoub regrette le temps où « la force du FN était d'être politiquement incorrect » et où Marine Le Pen était venue dialoguer avec lui, en 2008. « Elle commet une erreur, dit-il, en jouant le rôle que le système veut lui faire jouer. Et si c'est de la com, c'est de la mauvaise com, car au final le résultat, c'est qu'on parle des skins... »
Edouard Klein : « gentleman facho »
Etudiant en deuxième année de droit à la faculté d'Assas, à Paris, Edouard Klein a fait renaître de ses cendres, en 2009, un des plus sulfureux syndicats estudiantins : le GUD. Fondé en 1968 dans la droite ligne d'Occident, ce mouvement a fourni à l'UMP des élus locaux et quelques ministres, et à Marine Le Pen au moins deux de ses proches conseillers. En ce mardi 10 mai, dans une brasserie proche de sa fac, Edouard lit Le Figaro en terrasse, Ray-Ban sur le nez et blouson de cuir d'aviateur sur les épaules. Le GUD, c'est aussi un look. « Nous sommes les gentlemen fachos », s'amuse Klein, qui assume la symbolique de la croix celtique, présente sur leurs drapeaux aujourd'hui et sur ceux de Mussolini hier. Les « gudards » ne cachent pas un certain goût pour la baston. A Assas, ils se disent prêts à « virer manu militari les dealers ». A Tolbiac, Jussieu ou la Sorbonne, ils se cognent avec les miltants d'extrême gauche. Ces « esthètes du nationalisme » vivent-ils mal leur mise à l'écart par Marine Le Pen ? Le GUD dit ne pas s'en préoccuper, car « le FN est un mouvement électoraliste, dirigé par une élite qui voudrait diriger le peuple plutôt que l'inverse ».
Carl Lang : un cadre devenu sniper
Il aurait pu devenir le patron du FN, dont il a été secrétaire général entre 1999 et 2005. Carl Lang dirige aujourd'hui une formation presque invisible (le Parti de la France) après avoir quitté avec fracas le parti de Jean-Marie Le Pen, dont il était très proche, en 2008. Carl Lang, c'est le FN des catholiques et des bonnes familles. Une extrême droite anti-avortement qui a défilé non pas le 1er mais le 8 après-midi. Lorsqu'il revient sur 2008 et son départ, Lang évoque immédiatement « la personnalité, humaine et politique, de Marine Le Pen » en qui il n'avait « pas confiance ». Pour ce sexagénaire, la fille Le Pen « tourne le dos au FN canal historique », avec « un discours de démagogie sociale et d'irresponsabilité économique ». Lang juge que la sortie de l'euro serait « une folie », se déclare « libéral » et dénonce l'« étatisme » prôné par Marine Le Pen. Quant à la laïcité, que revendique maintenant la nouvelle présidente du FN, il l'abhorre : « C'est du négationnisme de l'identité française. Notre histoire, c'est 2.000 ans d'héritage chrétien. La laïcité, c'est une fausse neutralité qui deviendra le cheval de Troie de l'islamisation. »
Par Tugdual Denis, Julie Mendel
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Le FN, une expression du capitalisme en putréfaction
« Le nouveau visage du FN perturbe la droite » (Le Parisien, 30 novembre 2010). Les medias ne cessent de bruire du Front national : remplacement à sa tête d’un Le Pen par une autre, modernisation du parti fascisant par celle-ci, adhésion de responsables syndicaux, sondages donnant sa candidate présente au second tour de l’élection présidentielle 2012 :
La classe exploiteuse est aussi la classe dominante. Si tous les exploités étaient à spontanément conscients à tout moment, à quoi bon un programme marxiste, à quoi bon un parti révolutionnaire, à quoi bon une stratégie, des tactiques, la lutte ? Tout parti bourgeois important, en temps ordinaire, peut compter sur une base dans le peuple. Ainsi, en France, le parti gaulliste RPF-UDR-RPR-UMP a un soutien non seulement dans la bourgeoisie (capitalistes, hauts fonctionnaires), mais dans la petite bourgeoisie traditionnelle (travailleurs indépendants), la petite bourgeoisie salariée (encadrement) et même dans les couches arriérées de la classe ouvrière (classe qui ne se borne pas aux « ouvriers » de l’INSEE et des journalistes, mais englobe les « employés » et les « professions intermédiaires »).
Le Front national s’est construit comme parti bourgeois à sa droite en captant une partie de la base populaire du principal parti bourgeois. Le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy parvient à la reprendre au FN en 2007. Comme la crise capitaliste mondiale accentue le déclin de la France, augmente le chômage et la misère de certains quartiers et de zones rurales, et que le prolétariat apparaît incapable de tracer une voie, Marine Le Pen prépare la revanche du FN contre l’UMP en mai 2012. Elle s’appuie sur l’héritage de son père, la création d’un parti électoraliste par un individu qui, lui, est pourtant un fasciste.
La trajectoire d’un fasciste
En France, dans les décennies d’après la Deuxième guerre mondiale, il n’y a guère de place pour un parti fasciste de masse, tout au plus des groupuscules comme Occident - Ordre nouveau (dont un dirigeant est Longuet, l’actuel ministre de la défense). Cela tient d’une part au prestige du général De Gaulle, édifié avec l’aide du PS et du PCF ; d’autre part, au rôle du parti gaulliste RPF et de son service d’ordre dans les années 1950 et 1960, puis de l’UDR et de son « service d’action civique » (dirigé par Pasqua) dans les années 1960 et 1970. Les nervis gaullistes se chargent à cette époque d’intimider et d’attaquer physiquement les organisations ouvrières, en particulier le PCF, avec la complicité de la police, de la caste militaire et du banditisme.
Jean-Marie Le Pen s’est formé comme un étudiant fasciste, comme un participant aux guerres coloniales (en Indochine, en 1955, il est journaliste militaire ; en Algérie, en 1957, il est officier de renseignement à une époque où la torture est pratiquée à grande échelle), comme un député de l’UDCA en 1956 qui organise temporairement une révolte de commerçants, de paysans et de petits patrons menacés par la concurrence du grand capital et par l’ouverture des frontières. Non réélu, il fonde avec Gaultier (un ancien lieutenant des SS) la SERP, qui édite, en 1963, un disque intitulé Philippe Pétain, maréchal de France et, en 1965, Le IIIe Reich, voix et chants de la Révolution allemande.
En 1965, il devient le directeur de campagne de l’avocat des terroristes de l’OAS Tixier-Vignancour quand celui-ci se présente à l’élection présidentielle. Tixier rassemble 1,2 million de voix (5,2 % des suffrages) : l’ancien électorat de l’UDCA, la frange des fascistes et des collaborateurs orphelins de Pétain et de Hitler (ennemis de toujours du gaullisme), les déçus du gaullisme (dont des militaires et nombre de colons rapatriés d’Algérie, etc.
En 1968, Tixier et ses partisans attaquent physiquement les grévistes. Ensuite, les chemins de Le Pen et de Tixier se séparent. Tixier rejoint l’UDR ; plus tard, il participera au PFN, un parti fasciste qui concurrencera un temps le « Front national ». En 1977, le petit patron Le Pen devient riche grâce au testament de l’héritier des Plâtres et Ciments Lambert quand celui-ci décède d’une crise d’éthylisme. Il s’approprie personnellement cette fortune, désappointant les dirigeants du FN qui pensaient ainsi financer le parti. Le Pen bénéficie ultérieurement d’autres largesses. Marine Le Pen, sa fille née en 1968 à Neuilly, grandit donc dans un manoir de 430 m² situé dans un parc d’un demi-hectare.
Un parti de la 5è République
La leçon de la présidentielle de 1965 n’est pas perdue pour Le Pen. En 1972, il lance un parti pour fédérer les familles politiques qui sont à la droite des partis bourgeois traditionnels (UDR-RPR et UDF) : fascistes, monarchistes, fondamentalistes chrétiens, nostalgiques des colonies… sur le double thème du nationalisme français et de l’immigration arabe, pour tenter de dévier le mécontentement populaire vers une partie des travailleurs, souvent parmi les premières victimes du chômage.
C’est un parti anti-ouvrier car il est financé par le grand capital et parce que sa cible est une partie de la classe ouvrière. Le ralliement récent de quelques responsables syndicaux n’y change rien.
Pour autant, cela ne suffit pas à caractériser le FN comme un parti fasciste au sens strict, ne serait-ce que la xénophobie touche toutes les formations politiques bourgeoises d’Europe, y compris les partis bourgeois traditionnels. Par exemple, en 1986, le programme UDF-RPR prévoit d’« affermir l’identité nationale en luttant contre l’immigration clandestine ». En 1988, le RPR Pasqua, alors ministre de l’Intérieur et parrain de Sarkozy, déclare que « sur l’essentiel, le FN se réclame des mêmes préoccupations que la majorité ». En 1991, Chirac diagnostique une « overdose » d’immigration. Il dénonce « le bruit et l’odeur » de ces familles « avec un père, 3 ou 4 épouses, une vingtaine de gosses, qui gagnent 50 000 F de prestations sociales sans naturellement travailler ». En 1993, de nouveau ministre de l’Intérieur, Pasqua fixe l’objectif d’une « immigration zéro ».
En outre, le FN accepte la 5e République gaulliste et se tourne surtout vers les élections. Cela le différencie d’un parti fasciste dont la perspective est de mettre fin à la démocratie bourgeoise et au mouvement ouvrier, qui mobilise pour cela les bandes de petits-bourgeois et de déclassés.
Le fascisme remet en selle des classes qui se trouvent immédiatement au-dessus du prolétariat et craignent d’être précipitées dans ses rangs ; il les organise, les militarise grâce aux moyens du capital financier, sous la couverture de l’État officiel, et les envoie écraser les organisations prolétariennes, des plus révolutionnaires aux plus modérées. (Léon Trotsky, « La révolution allemande et la bureaucratie stalinienne », 1932, Comment vaincre le fascisme, La Passion, p. 59)
Les partis ouvriers traditionnels qui sont ralliés à leur bourgeoisie depuis 1914 (pour le PS) et 1934 (pour le PCF) facilitent la tâche du FN. Dans les années 1970, le parti stalinien fait campagne pour « produire français » et se prononce au début des années 1980 pour la limitation de l’immigration. Le 24 décembre 1980, le maire PCF de
Les débuts du parti fascisant sont laborieux. En 1973, aux législatives : 1,3 % des voix. En 1974, à la présidentielle : 0,75 %. En mai 1981, Le Pen ne peut se présenter à l’élection présidentielle, faute de signatures de maires en nombre suffisant. Lors des élections législatives de 1981, le FN recueille 0,8 % des voix (100 000 suffrages).
Mais, trois ans plus tard, en 1984, aux élections européennes, à cause de l’incapacité du PS et du PCF à améliorer sa situation, une partie de la petite-bourgeoisie se tourne vers le Front national qui bénéficie de 10,9 % des voix (2 200 000 suffrages).
La société contemporaine se compose de trois classes : la grande bourgeoisie, le prolétariat et les classes moyennes, ou petite-bourgeoisie. Les relations entre ces trois classes déterminent en fin de compte la situation politique. Les classes fondamentales sont la grande bourgeoisie et le prolétariat. Seules ces deux classes peuvent avoir une politique indépendante, claire et conséquente. La petite-bourgeoisie est caractérisée par sa dépendance économique et son hétérogénéité sociale. Sa couche supérieure touche directement la grande bourgeoisie. Sa couche inférieure se fond avec le prolétariat et tombe même dans le lumpenprolétariat. Conformément à sa situation économique, la petite-bourgeoisie ne peut avoir de politique indépendante. Elle oscille constamment entre les capitalistes et les ouvriers. (Léon Trotsky, Où va la France ? 1934, GB, p. 19)
Le sort de son rival, le « Parti des forces nouvelles » (1974-1984). , conforte les choix légalistes et électoraux du FN. En 1981, quand le front populaire « Union de la gauche » accède au pouvoir, le PFN croit venue l’heure du fascisme. En 1982, ses nervis attaquent deux ministères dirigés par le PCF, puis un défilé d’anciens combattants du PCF. Mais il ne trouve pas de base sociale suffisante et la plupart de ses membres, dépités, rejoignent le FN ou le RPR.
En 1984, avec le passage au scrutin proportionnel voulu par Mitterrand afin de contrer le RPR, le FN, avec 9,8 % des suffrages exprimés, obtient 35 députés. Aux élections européennes de 1984, le FN récolte 11 %. Aux législatives de 1986, 9,6 % des voix. En 1998, à la présidentielle, 14,4 % ; aux législatives, 9,7 %.En 1989, aux européennes, 11,7 %. En 1993, aux législatives, 12,4 %. En 1994, aux européennes, 10,5 %. En 1995, à la présidentielle, 15 %. En 1996, aux législatives, 14,9 %. En 1999, aux européennes, 5,7 %.
Désormais, le FN est installé dans la vie politique officielle dont il respecte le cadre, d’autant que ses résultats électoraux lui assurent un confortable financement public : 1,8 millions d’euros en 2009, sans compter les indemnités des élus (voir Journal officiel, 29 décembre 2010). Pourtant, le PCF, le PS et leurs acolytes d’extrême-gauche s’obstinent à le présenter comme d’une nature radicalement différente du RPR-UMP, qui serait, lui, « démocrate » et « républicain ».
Quand le FN sert à faire voter UMP
De 1997 à 2002, le gouvernement PCF-PS-MDC-PRG-Verts dirigé par Jospin privatise à tour de bras, allège l’impôt sur les entreprises et sur les riches, renforce les lois contre l’immigration… Par conséquent, au premier tour de la présidentielle de 2002, le FN décroche 16,9 % des voix, soit plus que le candidat du PS, Jospin (16,2 %) qui est donc éliminé.
Loin d’en tirer les leçons, le PS et le PCF redoublent dans la capitulation. Le travestissement du FN en parti fasciste, qui a toujours été une exagération, leur sert alors de prétexte à voter pour le candidat du principal parti de la bourgeoisie impérialiste, comme si des bulletins de vote pouvaient protéger du fascisme (voir Révolution socialiste n° 7). La LCR, qui se prétend « section français de la 4e Internationale », appelle aussi à voter Chirac, ce qui prépare sa liquidation ultérieure dans le NPA (voir Révolution socialiste n° 30).
Le grand capital commande tant aux bandes fascistes qu’aux partis bourgeois « démocratiques ». Faire croire au caractère démocratique de la bourgeoisie, de son État, de la 5e République, de l’UMP est une mystification. La domination des producteurs par les exploiteurs, du plus grand nombre par quelques riches, est une loi fondamentale des formations sociales de classe, y compris les sociétés capitalistes aux formes les plus démocratiques. Toute l’histoire montre que la bourgeoisie n’hésite pas à réprimer les grèves et les manifestations ouvrières à l'intérieur, à menacer les autres peuples et à les soumettre par la violence à l’extérieur.
Au second tour de 2002, le candidat RPR-UMP est plébiscité avec 82,2 % des suffrages. Le Pen obtient 17,8 %. Aux élections législatives qui suivent, le Front national revient à 11,3 %. Le gouvernement UMP va appliquer la politique conforme aux intérêts de la bourgeoisie, politique largement partagée par le FN : privatisations, avantages fiscaux aux patrons, criminalisation des jeunes des quartiers pauvres, restriction des libertés démocratiques, prérogatives accrues de la police, renforcement des corps répressifs de l’État, attaques contre les travailleurs de la fonction publique et les travailleurs sans-papier, limitation du droit de grève…
En mars dernier, le PS et ses alliés remettent cela, ils appellent à voter UMP quand le FN est présent au second tour des élections cantonales... sans oser, cette fois-ci, prétendre que le fascisme risque, sinon, de triompher.
Retour au franc et sortie de l’UE
Depuis, le FN aurait radicalement changé.
Comme la fille n'a pas les mêmes idées que son père, tout est à refaire… Un vrai changement de doctrine : le père était ultralibéral, car anticommuniste, la fille se veut sociale et protectionniste. (L’Expansion, avril 2011)
La première partie du programme pour 2012 se nomme « Un socle : se réarmer face à la mondialisation » et comporte trois sortes de mesures : la sortie de l’euro, l’élévation de barrières protectionnistes, « un État fort et stratège » (Projet économique du FN, avril 2011). Cela ressemble terriblement au vocabulaire et aux thèmes récurrents du PCF, du PG, du POI et, dans une moindre mesure, du PS et de LO.
Devant une telle affirmation du rôle de l’État, ceux qui avaient appelé à voter « non » au référendum de 2005, ceux qui prétendent que le libéralisme est la cause des malheurs des travailleurs, ceux qui croient naïvement que l’État bourgeois peut réguler le capitalisme, ceux qui opposent « la finance » à « la production », ceux qui se lamentent que « Bruxelles » dicte odieusement sa loi à « la France » sont soit séduits, soit se retrouvent en triste compagnie.
La lutte contre la débâcle économique ne doit pas aboutir à la confiance en l’État, elle doit aboutir à la revendication d’un État dirigé par les prolétaires et les semi-prolétaires. (Vladimir Lénine, « La Débâcle économique et la façon prolétarienne de la combattre », 1917, OEuvres t. 25, p. 42)
D’abord, les réformistes qui considèrent que le FN est fasciste ne devraient pas être surpris par cet étalage d’étatisme bourgeois. Après tout, Mussolini et Hitler n’étaient pas si libéraux. Quand ils accédèrent au pouvoir, tous deux commencèrent par des grands travaux publics et poursuivirent par la militarisation de l’économie :
Il s’agit surtout de restituer leur rentabilité aux entreprises capitalistes par des moyens artificiels et aux dépends des masses populaires. Ces expédients, bien sûr, n’ont rien de spécifiquement fasciste ou national-socialiste… L’économie fasciste n’est qu’une forme accentuée de l’économie capitaliste dite « dirigée »… (Daniel Guérin, Fascisme et grand capital, 1936, Maspero, p. 199)
Ensuite, les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas prendre trop au sérieux les « programmes » des démagogues de la classe dominante. Même ceux des partis bourgeois les plus établis : celui de Sarkozy ne comportait-il pas en 2007 la réduction de la dette publique, le conditionnement des exonérations de charges des entreprises à l’augmentation des salaires, l’augmentation du budget de l’enseignement supérieur de 50 %, la réduction de la présence militaire en Afrique, etc. ?
À l’examen, le « projet économique » provisoire rédigé par l’universitaire Richard Sulzer se révèle moins « social » que ne le dit la presse bourgeoise :
· il dissimule l’inflation qui serait induite par le renchérissement des importations comme le pétrole et le gaz en cas de dépréciation de la monnaie (I, A)
· il prévoit que les nationalisations des banques de dépôt seront « provisoires », autrement dit, elles seront reprivatisées après renflouement par les fonds publics (I, C)
· il dissimule que la France ne peut pas utiliser ses propres frontières pour le protectionnisme sans sortir de l’Union européenne (I, B)
· il minimise la riposte inévitable des autres États au détriment des exportations françaises et donc de l’emploi local (II, B)
· il veut baisser l’impôt sur les sociétés (II, B)
· il se propose de faire travailler plus longtemps les travailleurs âgés (II, E)
· il refuse d’annuler les intérêts et le remboursement de la dette publique antérieure (III, B)
· quand il prétend réhabiliter la dépense publique, sur 7 exemples qu’il cite, 5 sont liés au maintien de l’ordre bourgeois : police, gendarmerie, armée, tribunaux, préfectures (III, A)
· il vise à diviser les salariés et priver une partie de la classe ouvrière de ses droits (III, A)
Enfin, le programme de l’extrême-droite de la 5e République ne se borne pas à ce document provisoire : les déclarations de Le Pen et les « fiches de campagne » du FN sont plus explicitement capitalistes(voir Prométhée, 25 avril). De toute façon, aucune des promesses du FN aux salariés, aux travailleurs indépendants, aux petits patrons ne pourrait être remplie dans le cas de l’adoption de la stratégie qu’il trace pour le capitalisme français. La destruction de l’UE et le repli sur l’hexagone l’affaibliraient encore plus vite.
Le capital est un fléau international et c’est bien pour cette raison que tous les pays sont à ce point liés les uns aux autres que le naufrage des uns entrainera tous les autres dans l’abîme. (Vladimir Lénine, « Discours au congrès des ouvriers de la confection », 1926, OEuvres t. 32, p. 118)
Un reflet de l’impasse du capitalisme français et de tout le mode de production
Le Projet économique du FN ne constitue pas une simple manoeuvre électorale, il révèle aussi les difficultés du capitalisme français et, au delà, l’impasse du capitalisme mondial.
La croissance de la France est faible (+ 1,5 % en 2010), le déficit des échanges de biens et de services s’accroit (51 milliards d’euros en 2010), la part de marché des produits français dans le monde diminue (3,5 % en 2010 contre 6 % en 1993). L’affaiblissement du capitalisme tricolore dans le monde, en particulier face à l’émergence de l’impérialisme chinois, et dans l’Union européenne, où l’Allemagne s’affirme, provoque des tensions au sein de la bourgeoisie, de son État, des partis de gouvernement.
Le principal représentant de la bourgeoisie française, Sarkozy, préconise depuis le début de son mandat la dépréciation de l’euro et le protectionnisme aux frontières de l’Union européenne, sous prétexte des pratiques déloyales des pays émergents. Le nouveau programme du PS témoigne de même de ces préoccupations de la bourgeoisie française.
Le FN exprime plus nettement que l’UMP et le PS la tentation du repli national, parce qu’il représente davantage la fraction du capital qui n’a pu, contrairement aux entreprises du CAC 40 et aux principaux groupes de la banque et de l’assurance, s’insérer dans les oligopoles mondiaux. La classe ouvrière n’a à attendre, des uns comme des autres, que des coups. La racine est dans le mode de production capitaliste lui-même : le chômage et l’incapacité à unifier pacifiquement l’Europe en sont la preuve.
Le FN n’est pas un phénomène isolé. Des partis « populistes » sévissent dans tous les pays impérialistes : Tea Party aux États-Unis, One Party en Australie, PS en Finlande, DFP au Danemark, FPÖ et BZÖ en Autriche, DS et PNOS en Suisse, FN et VB en Belgique, LN en Italie, NPD en Allemagne, PVV aux Pays-Bas, Libertas et Samoobrona en Pologne, PRM en Roumanie, NS en République tchèque, BNP en Grande-Bretagne, Jobbik en Hongrie, LAOS en Grèce... Tous servent à diviser la classe ouvrière en mettant en cause, non les patrons et encore moins le capitalisme, mais une partie des travailleurs (à cause de leur nationalité, de leur religion, de leur ethnie...).
L’économie mondiale connaît crise sur crise. Le monde va être repartagé entre les anciennes puissances impérialistes et les nouvelles, en piétinant au passage les pays qui n’en sont pas ou qui n’en sont plus. Le marché mondial risque de se disloquer.
L’irrationalité du capitalisme décadent grandit. Avec son délire autarcique et raciste, le FN en témoigne.
Pour le combattre, il faut non seulement réfuter son ignominie, ses mensonges et sa folie, mais tracer une voie, celle de la révolution prolétarienne.
Pour gagner la petite-bourgeoisie, le prolétariat doit conquérir sa confiance. Il faut pour cela qu’il ait lui-même confiance en sa propre force. Il lui faut un programme d’action clair et une détermination à lutter pour le pouvoir par tous les moyens… (Léon Trotsky, Où va la France ? 1934, GB, p. 23)
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