Front de Gauche
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Re: Front de Gauche
Quelqu'un sait-il où est passée la fameuse dynamique de "limousin terre de gauche".
Où sont passés les 19.10% de Limousin terre de gauche ?
Où sont passés les 19.10% de Limousin terre de gauche ?
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Front de Gauche
Je crois que c'est 10% des inscrits plutôt (donc un peu plus difficile à atteindre, surtout en cas de forte abstention).irving a écrit:Sauf que pour être présent au second tour de l'élection législative, il suffit d'avoir 10% de votes exprimés au premier tour et pas d'être dans les deux premiers, non ?
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Front de Gauche
12.5% des inscrits, ce qui est pas mal en cas d'abstention
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Front de Gauche
Législatives : Mélenchon et le PS vers un accord anti-FN T.d.L avec AFP | 28.04
Jean-Luc Mélenchon a affirmé samedi avoir eu Martine Aubry au téléphone sur sa proposition de négocier sur ces circonscriptions à « risque » .
Le Parti de gauche et le PS vont tenter de négocier un accord dès le premier tour des législatives dans les circonscriptions où le FN pourrait mettre en péril la qualification au second tour d'un candidat de la gauche. Jean-Luc Mélenchon a affirmé samedi avoir eu Martine Aubry au téléphone
Lors du Conseil national du Parti de gauche, réuni à l'Espace Robespierre d'Ivry-sur-Seine, le leader du Parti de gauche a annoncé des discussions pour le «début de semaine prochaine».
60 à 100 circonscriptions concernées
En marge du Conseil, Jean-Luc Mélenchon a confié : «Martine Aubry m'a appelé parce que, si j'ai bien compris, François Hollande lui a demandé de le faire pour répondre à l'appel que j'ai lancé». L'appel porte sur un accord PS-Parti de gauche aux législatives, a-t-il ajouté, afin de «ne pas avoir le ridicule de choisir entre le FN et la droite populaire alors que tout ça c'est tout du pareil au même».
Lors de l'émission «Des paroles et des actes», jeudi soir sur France 2, François Hollande avait estimé, en réponse à Jean-Luc Mélenchon : «C'est tout à fait clair, lorsqu'il y a un risque d'élimination de la gauche au second tour des élections législatives, de nous mettre ensemble dès le premier tour. Ca peut arriver dans certaines circonscriptions, je suis tout à fait favorable à cette démarche».
Martine Aubry a également pris contact avec Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, l'autre composante du Front de gauche.
D'ici à la réunion avec les délégués aux élections du PS et du FG, qui se tiendra «en début de semaine prochaine», les socialistes «font tourner les ordinateurs», a-t-il ajouté alors qu'une réunion de travail au sein du Front de gauche se tiendra sur le sujet lundi. Jean-Luc Mélenchon (ex-PS) s'est félicité de pouvoir avoir cette discussion, souhaitant que PS et FG «s'accordent partout où le risque FN existe» pour des candidatures uniques. Selon les estimations, la probabilité que la gauche ne soit pas présente au second tour des législatives pourrait concerner de 60 à 100 circonscriptions.
« Rien n'est décidé » pour Mélenchon lui-même
Quant à une éventuelle circonscription pour lui-même, aucune décision n'a encore été prise. «Rien n'est décidé», a assuré Jean-Luc Mélenchon, qui se pose la question «d'y aller ou de mener la bataille» au niveau national. Après une réunion vendredi soir avec les principaux responsables du FG, pour l'instant, son point de chute, «ce n'est pas plus à Marseille qu'ailleurs», a d'ailleurs assuré Eric Coquerel après un écho en ce sens dans Libération samedi. Pour ce conseiller de Jean-Luc Mélenchon, ce sera en tout cas «plutôt une région urbaine que l'Ardèche» si le leader du FG y va. Une décision pourrait être prise la semaine prochaine, au plus tôt. «Pas la peine d'attendre 107 ans», selon un cadre. Mais «il n'y a pas urgence», a tempéré Jean-Luc Mélenchon.
Mélenchon, sa gratitude, sa fatigue et ses futurs combats
Accueilli à Ivry sous les «résistance, résistance», Jean-Luc Mélenchon a exprimé, lors d'un discours d'une heure et demie, son «sentiment de gratitude à l'égard de vous tous et l'immense fatigue qui s'est abattue sur moi». Après ses 11,1% au premier tour de la présidentielle, l'eurodéputé s'est félicité que le FG ait «construit quelque chose d'immense» malgré la «déception» d'être derrière Marine Le Pen (17,9%). Commentant ses résultats face à elle, il a lancé : «Elle court, nous courons», mais «elle part de plus loin, nous ne nous courons que depuis trois ans» avec le FG. Il a conclu : «Elle avance, nous avançons mais nous avançons plus vite».
Dénonçant à nouveau l'«extrême-droitisation de la droite», il a parlé d'une «opération Sarkozy dégage» le 6 mai, sans donner de blanc-seing à François Hollande. Visiblement fatigué, il a appelé à «organiser la bataille des législatives» après le 1er mai derrière les syndicats où le Front de gauche, qui «doit marcher sur ses deux jambes», diffusera un tract commun. Face au FN, «l'arme de décontamination massive, c'est le Front de gauche, pas le Parti socialiste», a-t-il déclaré, souhaitant «tout de suite une proportionnelle de gauche» pour un FG fort à l'Assemblée nationale.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front de Gauche
yannalan a écrit:12.5% des inscrits, ce qui est pas mal en cas d'abstention
J'ai une question : pourquoi mettre un critère en "pourcent des inscrits" ? C'est juste par plaisir de rendre le truc plus compliqué? Pourquoi dans cette élection soudainement le vote blanc et l'abstention ont un poids politique?
Bernard Quellmalz- Messages : 102
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Front de Gauche
Bernard Quellmalz a écrit:yannalan a écrit:12.5% des inscrits, ce qui est pas mal en cas d'abstention
J'ai une question : pourquoi mettre un critère en "pourcent des inscrits" ? C'est juste par plaisir de rendre le truc plus compliqué? Pourquoi dans cette élection soudainement le vote blanc et l'abstention ont un poids politique?
Il suffit de suivre le fil de la conversation.
12.5% des inscrits c'est beaucoup pour se maintenir au 2e tour en cas d'abstention importante.
Yannalan là ne fait pas dans la complexité mais rappelle la règle électorale sur les législatives. Et ça a forcement des conséquences tactiques.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Front de Gauche
Copas a écrit:Bernard Quellmalz a écrit:yannalan a écrit:12.5% des inscrits, ce qui est pas mal en cas d'abstention
J'ai une question : pourquoi mettre un critère en "pourcent des inscrits" ? C'est juste par plaisir de rendre le truc plus compliqué? Pourquoi dans cette élection soudainement le vote blanc et l'abstention ont un poids politique?
Il suffit de suivre le fil de la conversation.
12.5% des inscrits c'est beaucoup pour se maintenir au 2e tour en cas d'abstention importante.
Yannalan là ne fait pas dans la complexité mais rappelle la règle électorale sur les législatives. Et ça a forcement des conséquences tactiques.
Oui oui j'ai compris - ma question porte sur le système électoral, que, dans ce cas je trouve un peu étrange ! Pourquoi les qualifiés du second tour le sont sur un pourcentage fixe "des inscrits" et pas sur un pourcentage "des votants"??
Bernard Quellmalz- Messages : 102
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Front de Gauche
Il faudrait rechercher les débats qui ont amené à faire ce type précis de règlement.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Front de Gauche
12.5des isncrits c'est pour rendre difficile l'arrivée d'un troisième larron.Mais on a déhaç vuy des deuxièmes tours à un seul candidat en cas d'abstention forte.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Front de Gauche
Si Sarko perd et que son score est mauvais, il peut y avoir une démoralisation de l'électorat de droite. Et donc de l'abstention.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Front de Gauche
Dans l'esprit de la Vème république, qui fait un bilan négatif de l'instabilité la IVème république,
dite parlementaire, c'est la volonté de la bourgeoisie d'un exécutif fort.
Il s'agit en fait d'assurer la domination des grands partis,
et ainsi limiter les recompositions et changements de majorités parlementaires, pouvant faire et défaire les gouvernements.
La mesure renforce le scrutin majoritaire, qui vise lui-même, à renforcer la stabilité de l'exécutif.
Cette volonté d'un éxécutif fort est partagée par beaucoup de politiciens aux dents longues, à droite comme à gauche.
JLM, par exemple, propose une part de représentation proportionnelle, mais pas la proportionnelle intégrale.
Il est vrai qu'elle est aussi exlcue de son parti, tout aussi antidémocratique.
dite parlementaire, c'est la volonté de la bourgeoisie d'un exécutif fort.
Il s'agit en fait d'assurer la domination des grands partis,
et ainsi limiter les recompositions et changements de majorités parlementaires, pouvant faire et défaire les gouvernements.
La mesure renforce le scrutin majoritaire, qui vise lui-même, à renforcer la stabilité de l'exécutif.
Cette volonté d'un éxécutif fort est partagée par beaucoup de politiciens aux dents longues, à droite comme à gauche.
JLM, par exemple, propose une part de représentation proportionnelle, mais pas la proportionnelle intégrale.
Il est vrai qu'elle est aussi exlcue de son parti, tout aussi antidémocratique.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Front de Gauche
yannalan a écrit:12.5des isncrits c'est pour rendre difficile l'arrivée d'un troisième larron.Mais on a déhaç vuy des deuxièmes tours à un seul candidat en cas d'abstention forte.
Il me semble que le minimum de 12,5%pour aborder le 2eme tour n'est pas un impératif pour les deux 1er qui sont qualifiés d'office.Les cas de 2eme tour a un seul candidat c'est quand le 2eme se désiste.La barre a 12,5% des inscrits,c'est pour qu'il puisse y avoir des triangulaires(4 c'est plutot rare) et cela a été présenté comme une mesure démocratique,pour permettre les regroupements,il s'est déja produit que ce soit le N°3 qui soit élu grace au report des voix des candidats éliminés.Et cela va peut etre avoir lieu cette fois,dans les circonscriptions ou le FN sera en mesure de se maintenir.
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: Front de Gauche
http://descartes.over-blog.fr/article-melenchon-descend-sur-terre-104337486.html
Mélenchon Descend Sur Terre
Le Front de Gauche arrive à la fin d'un cycle. Il n'est pas inutile aujourd'hui de se rappeler les chapitres précédents: le Front de Gauche surgit de la coïncidence de plusieurs impulsions.
La première, c'est celle d'un PCF dont la priorité absolue est de protéger les intérêts de l'appareil, des élus et des notables, et qui depuis 2005 n'arrête pas de rechercher, avec des hauts et des bas, à constituer une force qui élargisse la base électorale du PCF tout en mais dont le Parti garderait le contrôle. Ce fut d'abord l'aventure - désastreuse - des "collectifs antilibéraux". Le désastre a fait perdre à la direction du PCF toutes leurs illusions quand à un mouvement construit "à la base" sans structures stables ni mécanismes de décisions formalisés. Et la leçon a été bien apprise: pour l'essai suivant, on a fait un bon vieux accord "au sommet" entre organisations.
La seconde est l'impulsion personnelle de Jean-Luc Mélenchon. Constatant que sa carrière au PS plafonnait dans les rôles d'éternel "poil à gratter" de congrès sans véritable issue sur la place publique, il avait négocié un accord avec la direction du PCF en général et avec Marie-George Buffet en particulier pour préparer une candidature présidentielle que le PCF pourrait soutenir.
La troisième, c'est l'existence d'une nébuleuse gauchiste autour de toute une série de groupuscules ("alternatifs" divers et variés, ex-trostkystes et ex-maoïstes - souvent passés parle PS - en rupture de ban, anarcho-bobos en mal de révolution, "féministes de genre", néo-cathos larmoyants, etc.) et dont les composantes recherchent elles aussi un débouché électoral "unitaire" pour leurs messages essentiellement sociétaux et "culturels".
Mélenchon a joué une partie difficile de main de maître. Son plus grand mérite en tant que stratège est d'avoir perçu combien le traumatisme de la candidature Buffet avait laissé des traces profondes à la direction du PCF. Pour le dire schématiquement, la direction du PCF était terrorisée à l'idée de devoir présenter un candidat à l'élection présidentielle, ce qui dans l'état de déliquescence actuel du PCF équivalait à l'envoyer au massacre (1). Mélenchon offrait aux dirigeants du PCF la sortie idéale: il prenait en charge le risque de la campagne présidentielle, laissant à l'appareil du PCF la seule chose qui l'intéresse vraiment: les législatives.
Mais le projet de Mélenchon va bien au delà d'une alliance électorale. C'est de donner à la nébuleuse qu'est la "gauche de la gauche" une structure permanente, de constituer une véritable organisation politique dont, bien entendu, il prendrait la tête. Un projet que les militants du PCF ne sont pas prêts d'accepter. Pour leur imposer, il faut donc créer un rapport de forces. Mélenchon, qui vénère Mitterrand, sait que celui-ci a été confronté un peu au même problème. Il sait que l'OPA de Mitterrand sur la SFIO pour constituer le Parti Socialiste a été rendue possible par le score inespéré à l'élection présidentielle de 1965, ou le "vieux" était candidat unique de la gauche. A une plus petite échelle, Mélenchon comptait refaire le même coup au PCF. C'est pourquoi les 11% de Mélenchon n'ont fait pleurer personne place du Colonel Fabien: à 17%, Mélenchon serait devenu un allié encombrant, ayant les moyens de poser des conditions. A 11%, il redevient un allié gérable.
Le problème de Mélenchon, c'est qu'il risque assez rapidement de glisser à nouveau vers l'anonymat. Depuis juin 2011, il était devenu le porte-parole quasi-unique du Front de Gauche, avec une large marge de manœuvre pour redéfinir à sa convenance le discours, les priorités et le programme du Front. Ainsi, il a fait du discours "anti-Le Pen" l'axe de sa campagne sans demander l'avis de personne, pas plus qu'il a demandé l'avis de ses alliés avant d'appeler au désistement pour François Hollande (2). Qui allait le contredire ? Imaginez-vous Pierre Laurent ou Marie-George Buffet déclarant devant des journalistes "ce que M Mélenchon a dit ne nous engage nullement" ? Bien sur que non. Même si certaines prises de position du candidat ont défrisé au PCF, personne n'a moufté. Qui a envie d'être accusé de tirer contre son camp ?
Ce statut de porte-parole exclusif arrive à sa fin. Depuis le 22 avril la situation de Mélenchon rappelle celle de Segolène Royal après sa défaite: il était tout, il n'est plus rien. Si, "co-président" du PG avec Martine Billard. C'est une base étroite pour influencer la suite. C'est pourquoi Mélenchon essaye de perpétuer sa présence dans les médias avec la même technique qu'il avait utilisé au début de son ascension pour se faire entendre: l'agressivité décuplée. Il essaye aussi de "faire le buzz" en lançant des initiatives sans consulter personne: une "convention" après les législatives, par exemple... Mais on sent qu'on est déjà passé à autre chose. Il suffit de lire le rapport de Pierre Laurent au comité national du PCF et la discussion qui s'en est suivi (consultable ici) pour voir que si l'on remercie Mélenchon de sa performance, une nouvelle séquence s'ouvre et la direction du PCF ne compte pas se laisser confisquer son premier rôle. Et cela ne peut qu'empirer: une fois les législatives passées, l'intérêt des gens et des médias se déplacera inévitablement sur les politiques qui seront mises en œuvre par le nouveau gouvernement - dont Mélenchon, si l'on croit ses dires, ne sera pas - et la nouvelle majorité, dans laquelle il jouera un rôle secondaire.
Pour donner à Mélenchon plus de visibilité, certains ont conçu l'idée de le faire élire à l'Assemblée Nationale. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Les circonscriptions "gagnables" ne sont pas en effet légion, et le Front de Gauche n'a guère les moyens de parachuter son ancien candidat sur une circonscription sûre. C'est que les perspectives législatives du Front sont assez sombres: La première difficulté est d'arriver en tête de la gauche au premier tour. L'expérience montre que lorsqu'un président est élu, les candidats investis par lui ont une importante prime. Ce qui risque de donner aux candidats socialistes la possibilité de passer presque partout devant ceux du Front de Gauche, les éliminant ainsi au premier tour. Je me suis amusé à comparer les scores dans les communes - je n'ai pas les moyens de faire ce travail au niveau des circonscriptions - pour les députés sortants: sur les 19 sortants du Front de Gauche, dans trois cas seulement le Front de Gauche arrive devant les socialistes (Candelier, Lecocq, Chassaigne). Cela n'est qu'une indication, bien entendu, et la dynamique législative n'est pas la même que la présidentielle. Mais c'est une indication alarmante. L'alternative serait de négocier des candidats communs avec le PS dès le premier tour. Mais outre le fait que cela reviendrait pour Mélenchon à manger son chapeau, une telle négociation implique un accord sur une plateforme programmatique... ce serait le retour de la Gauche Plurielle.
Rien n'est aussi triste que de ne plus être et d'avoir été. Mélenchon risque de s'en apercevoir assez vite...
Descartes
(1) Car c'est bien là que se trouve le nœud de la question: le PCF est incapable de produire dans son sein un candidat charismatique, de construire un discours de campagne vaguement rationnel, et de le mettre en œuvre sur le terrain. Le PCF a aujourd'hui des forces militantes, mais il n'a que ça. Les muscles agissent, mais le cerveau, au niveau national, est mort.
(2) On a du mal à croire qu'il fut une époque où les partis de gauche réunissaient leurs instances de direction collective pour prendre ce genre de décisions. Ce n'est plus de tout le cas: le CN du PCF ne s'est guère réuni depuis le début de l'année pour examiner les différents aspects de la campagne. Mélenchon et son équipe proche - essentiellement composée de fidèles - ont eu les mains libres, et c'est lui même qui le dit sur son blog.
Mélenchon Descend Sur Terre
Le Front de Gauche arrive à la fin d'un cycle. Il n'est pas inutile aujourd'hui de se rappeler les chapitres précédents: le Front de Gauche surgit de la coïncidence de plusieurs impulsions.
La première, c'est celle d'un PCF dont la priorité absolue est de protéger les intérêts de l'appareil, des élus et des notables, et qui depuis 2005 n'arrête pas de rechercher, avec des hauts et des bas, à constituer une force qui élargisse la base électorale du PCF tout en mais dont le Parti garderait le contrôle. Ce fut d'abord l'aventure - désastreuse - des "collectifs antilibéraux". Le désastre a fait perdre à la direction du PCF toutes leurs illusions quand à un mouvement construit "à la base" sans structures stables ni mécanismes de décisions formalisés. Et la leçon a été bien apprise: pour l'essai suivant, on a fait un bon vieux accord "au sommet" entre organisations.
La seconde est l'impulsion personnelle de Jean-Luc Mélenchon. Constatant que sa carrière au PS plafonnait dans les rôles d'éternel "poil à gratter" de congrès sans véritable issue sur la place publique, il avait négocié un accord avec la direction du PCF en général et avec Marie-George Buffet en particulier pour préparer une candidature présidentielle que le PCF pourrait soutenir.
La troisième, c'est l'existence d'une nébuleuse gauchiste autour de toute une série de groupuscules ("alternatifs" divers et variés, ex-trostkystes et ex-maoïstes - souvent passés parle PS - en rupture de ban, anarcho-bobos en mal de révolution, "féministes de genre", néo-cathos larmoyants, etc.) et dont les composantes recherchent elles aussi un débouché électoral "unitaire" pour leurs messages essentiellement sociétaux et "culturels".
Mélenchon a joué une partie difficile de main de maître. Son plus grand mérite en tant que stratège est d'avoir perçu combien le traumatisme de la candidature Buffet avait laissé des traces profondes à la direction du PCF. Pour le dire schématiquement, la direction du PCF était terrorisée à l'idée de devoir présenter un candidat à l'élection présidentielle, ce qui dans l'état de déliquescence actuel du PCF équivalait à l'envoyer au massacre (1). Mélenchon offrait aux dirigeants du PCF la sortie idéale: il prenait en charge le risque de la campagne présidentielle, laissant à l'appareil du PCF la seule chose qui l'intéresse vraiment: les législatives.
Mais le projet de Mélenchon va bien au delà d'une alliance électorale. C'est de donner à la nébuleuse qu'est la "gauche de la gauche" une structure permanente, de constituer une véritable organisation politique dont, bien entendu, il prendrait la tête. Un projet que les militants du PCF ne sont pas prêts d'accepter. Pour leur imposer, il faut donc créer un rapport de forces. Mélenchon, qui vénère Mitterrand, sait que celui-ci a été confronté un peu au même problème. Il sait que l'OPA de Mitterrand sur la SFIO pour constituer le Parti Socialiste a été rendue possible par le score inespéré à l'élection présidentielle de 1965, ou le "vieux" était candidat unique de la gauche. A une plus petite échelle, Mélenchon comptait refaire le même coup au PCF. C'est pourquoi les 11% de Mélenchon n'ont fait pleurer personne place du Colonel Fabien: à 17%, Mélenchon serait devenu un allié encombrant, ayant les moyens de poser des conditions. A 11%, il redevient un allié gérable.
Le problème de Mélenchon, c'est qu'il risque assez rapidement de glisser à nouveau vers l'anonymat. Depuis juin 2011, il était devenu le porte-parole quasi-unique du Front de Gauche, avec une large marge de manœuvre pour redéfinir à sa convenance le discours, les priorités et le programme du Front. Ainsi, il a fait du discours "anti-Le Pen" l'axe de sa campagne sans demander l'avis de personne, pas plus qu'il a demandé l'avis de ses alliés avant d'appeler au désistement pour François Hollande (2). Qui allait le contredire ? Imaginez-vous Pierre Laurent ou Marie-George Buffet déclarant devant des journalistes "ce que M Mélenchon a dit ne nous engage nullement" ? Bien sur que non. Même si certaines prises de position du candidat ont défrisé au PCF, personne n'a moufté. Qui a envie d'être accusé de tirer contre son camp ?
Ce statut de porte-parole exclusif arrive à sa fin. Depuis le 22 avril la situation de Mélenchon rappelle celle de Segolène Royal après sa défaite: il était tout, il n'est plus rien. Si, "co-président" du PG avec Martine Billard. C'est une base étroite pour influencer la suite. C'est pourquoi Mélenchon essaye de perpétuer sa présence dans les médias avec la même technique qu'il avait utilisé au début de son ascension pour se faire entendre: l'agressivité décuplée. Il essaye aussi de "faire le buzz" en lançant des initiatives sans consulter personne: une "convention" après les législatives, par exemple... Mais on sent qu'on est déjà passé à autre chose. Il suffit de lire le rapport de Pierre Laurent au comité national du PCF et la discussion qui s'en est suivi (consultable ici) pour voir que si l'on remercie Mélenchon de sa performance, une nouvelle séquence s'ouvre et la direction du PCF ne compte pas se laisser confisquer son premier rôle. Et cela ne peut qu'empirer: une fois les législatives passées, l'intérêt des gens et des médias se déplacera inévitablement sur les politiques qui seront mises en œuvre par le nouveau gouvernement - dont Mélenchon, si l'on croit ses dires, ne sera pas - et la nouvelle majorité, dans laquelle il jouera un rôle secondaire.
Pour donner à Mélenchon plus de visibilité, certains ont conçu l'idée de le faire élire à l'Assemblée Nationale. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Les circonscriptions "gagnables" ne sont pas en effet légion, et le Front de Gauche n'a guère les moyens de parachuter son ancien candidat sur une circonscription sûre. C'est que les perspectives législatives du Front sont assez sombres: La première difficulté est d'arriver en tête de la gauche au premier tour. L'expérience montre que lorsqu'un président est élu, les candidats investis par lui ont une importante prime. Ce qui risque de donner aux candidats socialistes la possibilité de passer presque partout devant ceux du Front de Gauche, les éliminant ainsi au premier tour. Je me suis amusé à comparer les scores dans les communes - je n'ai pas les moyens de faire ce travail au niveau des circonscriptions - pour les députés sortants: sur les 19 sortants du Front de Gauche, dans trois cas seulement le Front de Gauche arrive devant les socialistes (Candelier, Lecocq, Chassaigne). Cela n'est qu'une indication, bien entendu, et la dynamique législative n'est pas la même que la présidentielle. Mais c'est une indication alarmante. L'alternative serait de négocier des candidats communs avec le PS dès le premier tour. Mais outre le fait que cela reviendrait pour Mélenchon à manger son chapeau, une telle négociation implique un accord sur une plateforme programmatique... ce serait le retour de la Gauche Plurielle.
Rien n'est aussi triste que de ne plus être et d'avoir été. Mélenchon risque de s'en apercevoir assez vite...
Descartes
(1) Car c'est bien là que se trouve le nœud de la question: le PCF est incapable de produire dans son sein un candidat charismatique, de construire un discours de campagne vaguement rationnel, et de le mettre en œuvre sur le terrain. Le PCF a aujourd'hui des forces militantes, mais il n'a que ça. Les muscles agissent, mais le cerveau, au niveau national, est mort.
(2) On a du mal à croire qu'il fut une époque où les partis de gauche réunissaient leurs instances de direction collective pour prendre ce genre de décisions. Ce n'est plus de tout le cas: le CN du PCF ne s'est guère réuni depuis le début de l'année pour examiner les différents aspects de la campagne. Mélenchon et son équipe proche - essentiellement composée de fidèles - ont eu les mains libres, et c'est lui même qui le dit sur son blog.
fée clochette- Messages : 1274
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Re: Front de Gauche
verié2 a écrit:Analyse intelligente...
A éclairer par la difficulté du FdG à mobiliser pour le 1er Mai les personnes venues à ses meetings. Et conséquemment l'incapacité du FdG a remettre pied dans les entreprises sous quelque forme que cela soit.
Le FdG n'a rien résolu de la crise des partis de notre classe. Pire est qu'il demeure pris dans les étaux classiques des partis qui mettent au centre, comme colonne vertébrale, l'enkistage dans les institutions parlementaires de l'état bourgeois.
Cette stratégie nourrit la progression d'un couche sociale de politiciens qui doivent leurs salaires et situations aux institutions antidémocratiques de fait. Elle nourrit des obligés salariés, elle ôte le contrôle des membres des partis sur l'orientation politique, elle a tendance à chercher à plier les travailleurs et leurs luttes au profit des élections.
Les contradictions du FdG si Hollande passe, vont être extrêmes.
Et si Sarko repasse, des députés de gauche, quel qu’ils soient n'auront strictement aucune utilité.
Dernière édition par Copas le Mar 1 Mai - 19:49, édité 1 fois
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Front de Gauche
Un autre article de ce blog analyse le score et conclue : "Mais plus sérieusement, ce score est un échec non pas parce qu'il est faible, mais parce qu'il témoigne que la percée vers l'électorat populaire n'a pas eu lieu. Mélenchon a raison de dire que le combat contre le FN est fondamental. Mais ses raisons ne sont pas les bonnes: ce n'est pas parce que Marine Le Pen soit "semi-démente", ou parce que le FN soit le parti de la haine, mais parce que la seule manière de faire triompher une alternative progressiste est de récupérer la confiance des couches populaires, actuellement captées par le Front National.
Le Front de Gauche a un besoin urgent d'analyse sérieuse sur le vote des couches populaires. Il faut comprendre pourquoi des gens qui socialement et économiquement ont tout intérêt à une politique progressiste ne trouvent pas l'offre de la gauche attractive. Cela implique un retour critique sur son propre discours, sur son propre programme. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça commence mal: lorsqu'il s'agit d'expliquer le score, on trouve des coupables partout... sauf chez soi. C'est la faute aux sondages, qui ont démobilisé les gens. C'est la faute à Hollande, et à son vote utile. C'est la faute à la presse, qui nous a tiré dans le dos. En d'autres termes, pas besoin de la moindre révision, du moindre retour critique, du moindre examen de conscience. C'est un peu court."
http://descartes.over-blog.fr/article-et-le-gagnant-ce-soir-est-103926116.html
Le Front de Gauche a un besoin urgent d'analyse sérieuse sur le vote des couches populaires. Il faut comprendre pourquoi des gens qui socialement et économiquement ont tout intérêt à une politique progressiste ne trouvent pas l'offre de la gauche attractive. Cela implique un retour critique sur son propre discours, sur son propre programme. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça commence mal: lorsqu'il s'agit d'expliquer le score, on trouve des coupables partout... sauf chez soi. C'est la faute aux sondages, qui ont démobilisé les gens. C'est la faute à Hollande, et à son vote utile. C'est la faute à la presse, qui nous a tiré dans le dos. En d'autres termes, pas besoin de la moindre révision, du moindre retour critique, du moindre examen de conscience. C'est un peu court."
http://descartes.over-blog.fr/article-et-le-gagnant-ce-soir-est-103926116.html
fée clochette- Messages : 1274
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Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Front de Gauche
Merci la Fée.fée clochette a écrit:http://descartes.over-blog.fr/article-melenchon-descend-sur-terre-104337486.html
Mélenchon Descend Sur Terre
Un texte qui rassemble et organise des données essentielles.
Il faut rajouter que le PG a été taillé à la seule mesure des ambitions florentines d'un mitterrandien.
Totalement anti-démocratique, où il désigne les responsables,
et où il faut un minimum de 20 % des voix au Conseil national
- composé de secrétaires mélenchonistes, et donc verrouillé -
pour que les adhérents puissent recevoir d’autres textes que ceux de la hiérarchie officielle.
Avec cette belle méthode, Mélenchon n’aurait jamais pu avoir un courant dans le parti socialiste,
où il n’a jamais dépassé 15 % des voix, descendant parfois bien au-dessous de 10 %...
De ce point de vue, pire que le PS...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Front de Gauche
Roseau a écrit:
Totalement anti-démocratique, où il désigne les responsables,
et où il faut un minimum de 20 % des voix au Conseil national
- composé de secrétaires mélenchonistes, et donc verrouillé -
pour que les adhérents puissent recevoir d’autres textes que ceux de la hiérarchie officielle.
Avec cette belle méthode, Mélenchon n’aurait jamais pu avoir un courant dans le parti socialiste,
où il n’a jamais dépassé 15 % des voix, descendant parfois bien au-dessous de 10 %...
De ce point de vue, pire que le PS...
aujourd'hui justement,j'ai laissé trainé mes oreilles dans le cortège CGT où je connais certains syndicalistes qui soutiennent le FDG et, pour certains sont au PG. D'après ce que j'ai entendu certains étaient assez furax du fonctionnement interne. Je cite : "au PG tout est verrouillé, la direction fait ses petits arrangements sans tenir compte des militants, ça commence à bien faire .... "
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Front de Gauche
Personnellement, à la cgt j'ai entendu ça pendant 20 ans (des années 80 aux années 2000)... Il ne suffit pas que des gens se posent la question, encore faut il une force qui "tienne la route" question organisation, stratégie, élaboration d'un collectif... Sinon, on peut toujours déplorer que d'autres tirent le chariot. On en restera toujours à la déploration...la direction fait ses petits arrangements sans tenir compte des militants, ça commence à bien faire
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Front de Gauche
gérard menvussa a écrit:Personnellement, à la cgt j'ai entendu ça pendant 20 ans (des années 80 aux années 2000)... Il ne suffit pas que des gens se posent la question, encore faut il une force qui "tienne la route" question organisation, stratégie, élaboration d'un collectif... Sinon, on peut toujours déplorer que d'autres tirent le chariot. On en restera toujours à la déploration...la direction fait ses petits arrangements sans tenir compte des militants, ça commence à bien faire
Oui, rien de bien neuf sous le soleil, des groupes entiers du PG virés de leur parti, des sites unipolaires de louanges, etc.
De ce point de vue, oui.
De l'autre nous ne sommes pas dans la même situation qu'en 80, ou en 90, ou en 2000, nous sommes dans une situation où il y a là grande crise capitaliste, où les partis de gauche n'existent plus comme forces organisées dans les entreprises.
La présence, par exemple, du PC dans les entreprises se fait de façon accessoire, par des sympathisants ou des adhérents dans les syndicats (et encore pas beaucoup, et surtout pas beaucoup chez les travailleurs en activité), et dans des secteurs âgées périphériques du prolétariat moderne réel.
Pour dire que les bases sont beaucoup plus instables et superficielles qu'avant pour PG ou PC.
Et là on va vers un gros problème politique d'après la phase électorale avec le risque d'un champ de bataille social furieux qui va recomposer à la hache les forces en présence.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Front de Gauche
fée clochette a écrit:Un autre article de ce blog analyse le score et conclue : "Mais plus sérieusement, ce score est un échec non pas parce qu'il est faible, mais parce qu'il témoigne que la percée vers l'électorat populaire n'a pas eu lieu. Mélenchon a raison de dire que le combat contre le FN est fondamental. Mais ses raisons ne sont pas les bonnes: ce n'est pas parce que Marine Le Pen soit "semi-démente", ou parce que le FN soit le parti de la haine, mais parce que la seule manière de faire triompher une alternative progressiste est de récupérer la confiance des couches populaires, actuellement captées par le Front National.
Le Front de Gauche a un besoin urgent d'analyse sérieuse sur le vote des couches populaires. Il faut comprendre pourquoi des gens qui socialement et économiquement ont tout intérêt à une politique progressiste ne trouvent pas l'offre de la gauche attractive. Cela implique un retour critique sur son propre discours, sur son propre programme. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça commence mal: lorsqu'il s'agit d'expliquer le score, on trouve des coupables partout... sauf chez soi. C'est la faute aux sondages, qui ont démobilisé les gens. C'est la faute à Hollande, et à son vote utile. C'est la faute à la presse, qui nous a tiré dans le dos. En d'autres termes, pas besoin de la moindre révision, du moindre retour critique, du moindre examen de conscience. C'est un peu court."
http://descartes.over-blog.fr/article-et-le-gagnant-ce-soir-est-103926116.html
Quelques remarques sur cet article et plus généralement ce qui a été dit depuis le premier tour sur le score du FdG et sa stratégie contre le FN :
- Le score de Mélenchon n'est pas décevant en lui-même. Compte tenu du point de départ de sa campagne, il a su créer une vraie dynamique au cours de sa campagne. La gauche anti-libérale s'est trouvé rassemblée autour d'un même candidat.
- En revanche, l'écart entre le score de Mélenchon et celui de Lepen est très décevant. Nous voulions montrer qu'il existait une autre alternative que le fascisme au système actuel, une alternative anti-libérale, sociale, réellement de gauche. De ce point de vue, il faut convenir que parmi ceux qui sont déçus par le système capitaliste, une majorité s'est tournée vers le FN (même s'il ne faut pas négliger les abstentionnistes).
- Le FdG a sans doute été victime de l'effet "vote utile". Ce serait idiot de le nier. Il a rencontré un élan de sympathie très fort, y compris au sein du PS, où une large frange reste sur des positions plus à gauche que sa direction. Néanmoins, la crainte du FN joue à plein pour Hollande. Il est décevant de constater que notre ligne politique n'ait pas convaincu l'électorat PS de voter Mélenchon (car sur le plan des idées, je suis sûr que beaucoup se reconnaissent plus sur la ligne de Mélenchon que Hollande mais préfèrent rester "raisonnables"). Autant, le FdG a rassemblé la "gauche de la gauche", autant il n'effectue aucune percée auprès de l'électorat de gauche.
- J'ai entendu l'autre jour un sondage qui estimait que 29% des français trouvait le programme de François Hollande trop... à gauche ! Bien sûr, il faut relativiser, ces 29% correspondent sans doute aux électeurs de droite. Mais il révèle toutefois que bons nombres de nos propositions sont jugées "trop à gauche" et "irréalistes" par principe (si le programme de Hollande est jugé trop à gauche, le notre aussi j'imagine et dans une proportion plus importante). Car les médias formatent nos manières de penser. L'augmentation du SMIC, des salaires, la défense du CDI, la retraite à 60 ans, la rupture avec les traités de Lisbonne : ces propositions plaisent mais n'apparaissent pas "sérieuses". Nous avons un réel défaut de crédibilité et les médias jouent un rôle très important là-dedans. J'ai, personnellement, apprécié la campagne de Mélenchon à ce niveau, car je trouve que contrairement aux candidats d'extrême gauche, il ne s'est pas contenté de présenter ses idées et ses principes : il est vraiment parti des préoccupations des gens et a cherché au maximum à rendre ses propositions concrètes et décrire les processus par lesquels elles allaient être mises en oeuvre. Je crois que ce soucis de partir du ressenti des gens écoeurés par ce système est un minimum syndical, et le succès de la campagne de Mélenchon trouve de mon point de vue son origine à ce niveau.
- Sur la stratégie contre le FN, je pense que la stratégie du FdG a été bonne. Elle a eu un mérite certain : identifier le danger et vouloir le combattre frontalement. Après, il y a des choses étonnantes, c'est sûr. Il y a 10 ans, le FN on ne discutait pas avec lui, y compris Chirac refusait le traditionnel débat d'entre-deux tours. Aujourd'hui, Mélenchon réclame un débat contre Marine Le Pen. C'est sans doute maladroit mais il y a derrière le soucis de détruire leurs propositions. Je pense important de faire comprendre que le FN aujourd'hui plus que jamais applique la stratégie qu'ont appliqué tous les partis fascistes et se nourrit de la crise. C'est pourquoi je suis content que Mélenchon leur rentre dedans à coups de "fascistes" et d'invectives : le FN, on ne discute pas avec lui. Il y a aujourd'hui urgence à construire une alternative sur la gauche de la gauche qui rassemble et offre une autre alternative que le FN au système pour les travailleurs.
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
Re: Front de Gauche
irving a écrit: Il y a aujourd'hui urgence à construire une alternative sur la gauche de la gauche qui rassemble et offre une autre alternative que le FN au système pour les travailleurs.
Justement, la force du FN, ce sont les politiciens comme Buffet, Mélenchon et autres,
qui se sont vautrés devant Mitterrand, Jospin et autres chantres du capital,
portant ainsi le FN au deuxième tour en 2002.
Ils ont ouvert un boulevard au FN avec la Gauche Plus Rien.
Et ils continuent à se vautrer devant le PS dans tous les exécutifs où ils peuvent accéder.
Les revendications sociales du FdG, ne répondent pas à l'urgence sociale,
pour s'assurer que "les investisseurs n'ont pas à avoir peur".
Mais en plus, elle ne sont pas crédibles.
Comment, en PLEINE CRISE, dont on a encore rien vu,
supprimer le chômage et la misère avec un programme keynésien,
sans exproprier quoi que ce soit, sans annuler la dette,
mais en confortant la police et l'armée ?
Il faut être ignorant de l'économie ( excusable)
ou un fieffé politicien en mal de gamelle pour le faire croire.
Oui, le désastre écomique et social du crétinisme keynésien (de Hollande à JLM) que prépare la gauche réformiste,
avec l'appui honteux du NININI ("ni participation, ni soutien, ni opposition", sic JLM)
ouvrirai un boulevard au fascisme,
si un mouvement social généralisé n'imposait pas une alternative.
Mais c'est cette action unitaire, proposée sans cesse par le NPA, que refusent les politiciens.
C'est ce mouvement social réel que les JLM et autres politiciens mitterrandiens
ont combattu à l'automne 2010.
Les travailleurs sont prévenus. Il faudra passer outre.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Front de Gauche
Roseau a écrit:
Justement, la force du FN, ce sont les politiciens comme Buffet, Mélenchon et autres,
qui se sont vautrés devant Mitterrand, Jospin et autres chantres du capital,
portant ainsi le FN au deuxième tour en 2002.
Je ne sais même pas quoi répondre à un mec qui me sort : "la force du FN, c'est Buffet, Mélenchon, etc." C'est à la limite insultant.
Merci Roseau d'avoir si finement analysé que le vote FN trouvait son origine dans l'action politique des dirigeants du FdG. Bravo une nouvelle fois pour ces traits d'égalité tracés à la hache d'une si grande subtilité et que l'ignorant en politique et économie ne peut saisir au premier coup d'oeil.
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
Re: Front de Gauche
Effectivement, il n'y a rien à répondre.
C'est bien en se vautrant dans la gestion capitaliste,
avec les nomenclatures qui sont aujourd'hui dans le FdG,
que la gauche mitterrandienne, dont ils se revendiquent,
a jeté des millions de travailleurs dans les bras du FN.
Mais puisqu'il ne comprend pas, quelques rappels
Double language de Mitterrandien.
Tout le monde a vu la vidéo où JLM se précipite et tend la main à la bête immonde,
et échange même des mots gentils.
De même il est allé féliciter, à l'Elysée, le fasciste Buisson lors de sa remise de "Légion d'honneur".
Il ne pouvait pas s’en passer d’aller honorer ce fasciste ?
La "légion d’horreur" est une serpillère dans les mains de la république bourgeoise.
Mélenchon se vautre dans ce déshonneur.
Il ne pouvait pas se passer de se précipiter pour une poignée de main
et quelques mots gentils avec la fille du tortionnaire Le Pen ?
Il ne pouvait pas se passer de s'assoir plusieurs année
à la tribune officielle du marchand de mort Dassault au salon de l’Aviation,
de se faire le commercial des pires objets de mort, le Rafale,
et de s’abstenir sur la question de son éligibilité au Sénat ?
Dassault vote des crédits de guerre qui lui rapportent des milliards. Normal pour JLM !
Non, il ne pouvait pas.
Pas parce qu’il partage les idées de ces gens là.
C’est plus profond, plus grave, car les idées, on peut en changer.
Mais on ne change pas de classe et de caste, au moins à son âge et avec les privilèges d'un politicien bourgeois.
La caste des politiciens, de la France d’en haut.
Il a toujours partagé leur monde, comme ministre d’un gouvernement bourgeois,
comme franc maçon, comme sénateur et militant pendant 32 ans
d’un des deux partis bourgeois de la comédie d’Alternance.
C'est bien en se vautrant dans la gestion capitaliste,
avec les nomenclatures qui sont aujourd'hui dans le FdG,
que la gauche mitterrandienne, dont ils se revendiquent,
a jeté des millions de travailleurs dans les bras du FN.
Mais puisqu'il ne comprend pas, quelques rappels
irving a écrit: C'est pourquoi je suis content que Mélenchon leur rentre dedans à coups de "fascistes" et d'invectives : le FN, on ne discute pas avec lui.
Double language de Mitterrandien.
Tout le monde a vu la vidéo où JLM se précipite et tend la main à la bête immonde,
et échange même des mots gentils.
De même il est allé féliciter, à l'Elysée, le fasciste Buisson lors de sa remise de "Légion d'honneur".
Il ne pouvait pas s’en passer d’aller honorer ce fasciste ?
La "légion d’horreur" est une serpillère dans les mains de la république bourgeoise.
Mélenchon se vautre dans ce déshonneur.
Il ne pouvait pas se passer de se précipiter pour une poignée de main
et quelques mots gentils avec la fille du tortionnaire Le Pen ?
Il ne pouvait pas se passer de s'assoir plusieurs année
à la tribune officielle du marchand de mort Dassault au salon de l’Aviation,
de se faire le commercial des pires objets de mort, le Rafale,
et de s’abstenir sur la question de son éligibilité au Sénat ?
Dassault vote des crédits de guerre qui lui rapportent des milliards. Normal pour JLM !
Non, il ne pouvait pas.
Pas parce qu’il partage les idées de ces gens là.
C’est plus profond, plus grave, car les idées, on peut en changer.
Mais on ne change pas de classe et de caste, au moins à son âge et avec les privilèges d'un politicien bourgeois.
La caste des politiciens, de la France d’en haut.
Il a toujours partagé leur monde, comme ministre d’un gouvernement bourgeois,
comme franc maçon, comme sénateur et militant pendant 32 ans
d’un des deux partis bourgeois de la comédie d’Alternance.
Dernière édition par Roseau le Mer 2 Mai - 1:40, édité 1 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Front de Gauche
irving a écrit:C'est à la limite insultant.Roseau a écrit:
Justement, la force du FN, ce sont les politiciens comme Buffet, Mélenchon et autres,
qui se sont vautrés devant Mitterrand, Jospin et autres chantres du capital,
portant ainsi le FN au deuxième tour en 2002.
Limite ? C'est un discours de dénigrement sans analyse, sans nuance, et haineux, alors oui c'est un discours insultant.
Mais si il n'y avait que ça, il y aussi la mégalomanie
Roseau a écrit:
Les travailleurs sont prévenus.
Roseau a prévenu les travailleurs alors...
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
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