Lutte ouvrière
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Re: Lutte ouvrière
sylvestre a écrit:gérard menvussa a écrit:un licenciement "boursier" se fait pour faire monter le cours de l'action - mais l'action peut tout aussi bien baisser cependant que l'entreprise fait des bénéfices. Du reste elle peut aussi monter tandis que l'entreprise enregistre des pertes.
Parce ce que les "bénéfices" et les "pertes" peuvent être la conséquence d'artifices comptables (ce que les capitalistes jouant à la bourse savent trés bien) Je me souviens que mon premier "gros" plan de suppression d'emploi, la boite était en perte parce qu'elle avait provisionné une grosse somme pour procéder aux licenciements.
C'est vrai aussi, mais ce n'est pas la même chose que ce que je dis.
Une action peut monter pendant que l'entreprise enregistre des (vraies) pertes notamment parce que les acheteurs pensent que dans le futur, pour une raison ou pour une autre qui leur semble crédible, l'entreprise fera des bénéfices.
Parfaitement. Je pense, notamment, à la bulle "Facebook". Ils (les banquiers) ont fait monter la valeur de cotation sous de fausses informations (ou rétention d'informations). Ils ont volontairement "omis" de parler de marchés concurrentiels comme les mobiles qui offrent le service de réseaux sociaux (Apple, par exemple). Tout ça est dit pour juste soutenir que les deux sens du bénéfices (gain ou perte) ne conditionnent pas l'action. Elle peut, donc, monter qu'il ait perte ou gain. C'est l'information sur le marché qui sous-tend la valeur de l'action. La fameuse spéculation boursière.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Lutte ouvrière
De toute façon, la question de la "spéculation boursière" ne s'applique (par définition) qu'aux entreprises du "cac 40" C'est a dire une infime partie des entreprises (et cela concerne une infime partie des travailleurs) Mais la question qui est posée est bien celle de la "légitimité" des capitalistes a décider de foutre sur le carreau des millions de travailleurs, les réduisant à la misére et a une vie sociale de merde. Or par définitition, hors période révolutionnaire, l'autorité du capital est hégémonique...
C'est pour cela que la question des "bénéfices" et des "pertes" sont politiques. Et qu'elles ne concernent pas (loin de là) la question uniquement des "licenciements boursiers". Mais la formule "interdiction des boites qui font des profits" a son "efficace" (car effectivement, cela apparait comme "peu légitime" pour les salariés de licencier alors que la boite "est rentable") mais aussi ses limites (car la question des bénéfices et des pertes peut être aussi une question purement comptable) Le point clé la dedans est "controle des travailleurs". Sachant que ce controle est une question techniquement compliquée, que la comptabilité est une chose compliquée, pas forcément accessible d'emblée au travailleur lambda (par exemple ouvrir les livres de compte pour une entreprise présente sur 300 pays, avec des succursales et des filiales, des comptes dans des paradis fiscaux etc c'est pas forcément "immédiat")
C'est pour cela que la question des "bénéfices" et des "pertes" sont politiques. Et qu'elles ne concernent pas (loin de là) la question uniquement des "licenciements boursiers". Mais la formule "interdiction des boites qui font des profits" a son "efficace" (car effectivement, cela apparait comme "peu légitime" pour les salariés de licencier alors que la boite "est rentable") mais aussi ses limites (car la question des bénéfices et des pertes peut être aussi une question purement comptable) Le point clé la dedans est "controle des travailleurs". Sachant que ce controle est une question techniquement compliquée, que la comptabilité est une chose compliquée, pas forcément accessible d'emblée au travailleur lambda (par exemple ouvrir les livres de compte pour une entreprise présente sur 300 pays, avec des succursales et des filiales, des comptes dans des paradis fiscaux etc c'est pas forcément "immédiat")
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Lutte ouvrière
verié2 a écrit:Sparta a écrit:Camarade verié, Montebourg propose aux travailleurs d'Unilever la reprise de leur projet sous la forme de "coopérative ouvrière". Qu'en penses-tu ?
Une coopérative est une entreprise capitaliste dont les actionnaires sont les salariés, ou une partie des salariés, car il arrive que des coopératives engagent aussi des salariés non actionnaires. La coopérative obéit aux mêmes lois économiques. Ainsi, récemment, une coopérative du bâtiment de Besançon a donné le choix aux actionnaires-salariés : licenciement d'une partie des plus âgés ou baisse générale des salaires...
L'exemple de LIP nous a aussi montré que, même gérée par les salariés, une coopérative n'est pas nécessairement plus viable qu'une entreprise traditionnelle. Une des différence est en principe la transparence et la démocratie de gestion : les décisions sont prises en AG des actionnaires. Mais l'expérience a aussi montré que de mini bureaucraties se forment parfois dans les grosses coopératives dont la gestion échappe alors aux actionnaires salariés. Le vote en AG devient formel...
Bref, les coopératives ne sont pas des solutions, mais on peut comprendre que des salariés les choisisse quand ils ne voient aucune autre perspective. En Argentine de nombreuses coopératives ont été crées par des salariés d'entreprises abandonnées par le patron. Ils les font fonctionner comme ils peuvent... en se serrant la ceinture. Mais il y a d'autres coopératives qui ont été créées pour exploiter des précaires, par exemple dans les chemins de fer avec des cheminots licenciés.
Bref, la coopérative, ce n'est pas la panacée. En ce qui concerne Montebourg, c'est avant tout de la démagogie pour tenter de se débarrasser du dossier : on vous refile la boîte, vous crééz une coop et... débrouillez vous.
En France, il y a quelques 21 000 entreprises sous forme de coopératives. D'après ce que j'ai lu, même l'ONU a décrété l'année 2012 comme "année internationale des coopératives" pour te dire que le capitalisme mondial ne reste pas indifférent à cette forme sociale de capitalisation et qu'il a tout à y ganer dans ce domaine.
Effectivement, les travailleurs peuvent, à un moment spécial (faiblesse confoncturelle du rapport de force entre le mouvement ouvrier et la classe bourgeoise) opter pour la création d'une entreprise coopérée. Si cette entreprise coopérée tombe dans le système capitaliste, régie, donc, par les mêmes lois, que devient le statut de ces "salariés" ? Sont-ils dans l'autogestion ? Ou, enfin, cela sufit pour les intégrer dans les rangs des capitalistes ?
A mon avis, il serait préférable d'expliquer qu'on pourrait partager le travail entre tous, diminuer le temps de travail, organiser la production autrement, car les moyens matériels, techniques existent pour que tout le monde bosse et vive correctement. Ce serait plus juste que de réclamer une loi anti-licenciement sans le dire clairement et de dire "De l'argent il y en a", ce qui ne veut rien dire. Ce qui compte, ce n'est pas "l'argent" qu'on peut créer en trois clics de souris, mais les moyens matériels et humains.
Parfaitement d'accord.
Dernière édition par Sparta le Sam 26 Mai - 13:15, édité 2 fois
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Lutte ouvrière
gérard menvussa a écrit:De toute façon, la question de la "spéculation boursière" ne s'applique (par définition) qu'aux entreprises du "cac 40" C'est a dire une infime partie des entreprises (et cela concerne une infime partie des travailleurs) Mais la question qui est posée est bien celle de la "légitimité" des capitalistes a décider de foutre sur le carreau des millions de travailleurs, les réduisant à la misére et a une vie sociale de merde. Or par définitition, hors période révolutionnaire, l'autorité du capital est hégémonique...
C'est pour cela que la question des "bénéfices" et des "pertes" sont politiques. Et qu'elles ne concernent pas (loin de là) la question uniquement des "licenciements boursiers". Mais la formule "interdiction des boites qui font des profits" a son "efficace" (car effectivement, cela apparait comme "peu légitime" pour les salariés de licencier alors que la boite "est rentable") mais aussi ses limites (car la question des bénéfices et des pertes peut être aussi une question purement comptable) Le point clé la dedans est "controle des travailleurs". Sachant que ce controle est une question techniquement compliquée, que la comptabilité est une chose compliquée, pas forcément accessible d'emblée au travailleur lambda (par exemple ouvrir les livres de compte pour une entreprise présente sur 300 pays, avec des succursales et des filiales, des comptes dans des paradis fiscaux etc c'est pas forcément "immédiat")
Bon laissons tomber la question des gains et pertes de bénéfices. Nous savons qu'aux yeux des ouvriers, tout licenciement est non crédible sur le plan de sa justification, car cette même justification ne justifie, en fait, que l'échec des lois de profit et de concurrence capitalistes. Car, surtout, cette justification est liée au "droit" bourgeois sur la propriété privée. Ainsi, il est considéré, à juste titre, que même les entrprises, sur le point de s'écrouler, ne peuvent justifier leur "droit" à licencier, car les ouvriers ne sont là que les victimes des lois sauvages de la concurrence et du profit au sein du capitalisme. Le licenciement, qu'il soit "boursier" ou "autre", n'est qu'une méthode révélée pour sauvegarder un niveau de profit grâce à la concurrence, notamment, sur les dépenses salariales.
Et le contrôle ouvrier avec ouverture des comptes est, comme tu dis, "une question techniquement compliquée". Cependant, l'intérêt ou le besoin du contrôle ouvrier est avant tout politique et non comptable. Il ne s'agit pas, dans la conception révolutionnaire, de "contrôler" pour trouver des failles ou même empêcher le licenciement, mais, il s'agit de "contrôler" pour faire avancer le processus révolutionnaire en imposant le pouvoir ouvrier par le biais de ce "contrôle" (dualité de pouvoir). Même si on ne peut contrôler "techniquement", nous sommes tenus de le faire "politiquement".
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Lutte ouvrière
Petit HS sur les scop:
Il existe aussi des tentatives de SCOP qui tentent de sortir du cadre de l'économie capitaliste, ou en tout cas de ces aspects les plus "barbares" comme par exemple le réseau REPAS : http://www.reseaurepas.free.fr/
J'ai découvert ce réseau dans le dernier numéro d'AL et il semblerait que certaines de ces coopératives vont assez loin dans leur démarche, certaines d'entre elles participant à " La foire de l'Autogestion" (organisée par AL).
Il y a aussi une démarche de formation des jeunes et des apprentis (avec le compagnonnage) aux pratiques alternatives, à l'autogestion, qui me semble interessante.
Il existe aussi des tentatives de SCOP qui tentent de sortir du cadre de l'économie capitaliste, ou en tout cas de ces aspects les plus "barbares" comme par exemple le réseau REPAS : http://www.reseaurepas.free.fr/
J'ai découvert ce réseau dans le dernier numéro d'AL et il semblerait que certaines de ces coopératives vont assez loin dans leur démarche, certaines d'entre elles participant à " La foire de l'Autogestion" (organisée par AL).
Il y a aussi une démarche de formation des jeunes et des apprentis (avec le compagnonnage) aux pratiques alternatives, à l'autogestion, qui me semble interessante.
Jonhy- Messages : 211
Date d'inscription : 17/06/2011
Re: Lutte ouvrière
co-organisée par AL cette foire à laquelle j'irais bien...
Qui coupe le topic pour en ouvrir un sur les SCOP
Qui coupe le topic pour en ouvrir un sur les SCOP
Lutte ouvrière rassemble ses militants à Presles BÉNÉDICTE AGOUDETSÉ | 26.05.
PRESLES, hier. Derniers préparatifs à la veille de la fête de Lutte ouvrière.
« Il te reste du tissu? » s’inquiétait vendredi matin Marie-Madeleine, sur le stand Combat ouvrier, qui jouxte la grande roue. A quelques heures du grand rendez-vous qu’elle n’a « jamais raté depuis sa création, en 1972 », la retraitée est chargée de décorer le village médiéval de la 41e fête de Lutte
ouvrière, au château de Bellevue, à Presles.
Cette ancienne des chèques postaux est l’une des 3000 bénévoles, militants ou sympathisants du parti mobilisés pour préparer ce mythique rendez-vous national dans ses moindres détails.
Comme chaque année, de 30000 à 40000 visiteurs sont attendus à partir de 11 heures ce samedi matin et jusqu’à lundi soir sur les 10 ha du domaine. Gigantesque fête foraine, « gratuite pour les enfants », parc acrobranche, animations pléthoriques, théâtres de verdure, grandes scènes pour les concerts… Et pour les plus sérieux, librairies, chapiteaux pour les animations et conférences politiques, scientifiques et culturelles. Des salles de cinéma où documentaires côtoient films d’art et d’essai et grands classiques. Au total, 161 stands installés sur tout le parc, « avec des menus restauration à partir de 5 € pour les petits budgets ».
Dimanche et lundi : les deux meetings de Nathalie Arthaud
« En trois jours, nous aurons cuisiné 160 kg de riz et 4500 boulettes de viande, 45 kg de choux et 25 de carottes », s’amusent Bernard et Eric, qui assurent les plats indiens de l’un des nombreux stands de la restauration.
« Je fais des allers-retours depuis deux mois dès que j’ai du temps libre pour mettre la main à la pâte », raconte Christophe, ouvrier chez Renault à Cléon, près de Rouen.
« Avec ce beau temps, ce sera une édition formidable, pronostique Marie-Madeleine. J’ai hâte de retrouver des vieilles connaissances venues de partout, même des DOM-TOM. Et bien sûr de revoir Arlette! Mais aussi de voir les familles s’amuser et de pouvoir échanger et débattre avec les non-militants. Même s’ils ne sont pas d’accord avec nos idées, beaucoup sont curieux de les découvrir. On n’est pas là pour recruter! »
« C’est vrai que nous n’avons obtenu que 0,6% des voix à la présidentielle, concède Dominique Mariette. Pourtant, le candidat aux législatives dans la 5e circonscription (Argenteuil-Bezons), venu donner un coup de main, n’en démord pas : « Nous défendons l’interdiction des licenciements depuis toujours. Or, l’actualité nous donne raison, avec les dégraissages massifs annoncés dans les grandes entreprises ces dernières heures. Ou, plus localement, les licenciements qui ne cessent de s’ajouter dans les PME, notamment du Val-d’Oise. » Demain et lundi à 15 heures : les deux meetings de Nathalie Arthaud. A ne pas rater, côté culture, l’électrisante chanteuse algérienne Souad Massi en concert ce soir à 20h30 ou encore la Caravane Passe, demain à 21 heures.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Arthaud : « Ne pas laisser le monopole de l’opposition à la droite » Propos recueillis par Raphaëlle Besse Desmoulières
Du samedi 26 mai au lundi 28 mai, Lutte ouvrière organise sa fête annuelle à Presles, dans le Val-d'Oise. Dimanche, la porte-parole de LO, Nathalie Arthaud, désormais candidate aux législatives en Seine-Saint-Denis, tiendra un meeting national. Entretien.
Comment expliquez-vous votre score de 0,56 % des voix à la présidentielle ?
Nathalie Arthaud : Pour nous, ce n'est pas absolument pas une surprise. On aurait préféré mieux, c'est sûr. Mais ça mesure l'état d'esprit. C'est évident que le vote utile a été massif sans qu'il y ait d'ailleurs un enthousiasme et une adhésion vis-à-vis de Hollande. Malgré mon faible score, les mesures que j'ai avancées ont été écoutées et elles nous ont permis d'être identifiés. J'ai gagné cette place là : les gens me reconnaissent comme le porte-parole de leur révolte, de leurs intérêts, de leur politique.
Quel sera le thème de votre discours de dimanche ?
Nathalie Arthaud : Je vais revenir sur les premiers pas du gouvernement Hollande. On entend des gens ici ou là dire qu'il faut lui laisser du temps mais, depuis qu'il est arrivé au pouvoir, il a eu le temps de prendre des engagements vis-à-vis de l'OTAN, d'Obama ou des marchés financiers mais vis-à-vis des travailleurs, il n'y a aucun engagement, notamment pour empêcher ces fermetures d'entreprises qui sont déjà programmées : Fralib, Petroplus, Arcelor Mittal ou PSA.
Il est indispensable que les travailleurs continuent à manifester leurs exigences : interdiction des licenciements, augmentation des salaires et des retraites et contrôle des travailleurs sur leurs entreprises. Le programme de lutte que j'ai défendu à la présidentielle est évidemment toujours d'actualité. Il faut montrer à Hollande qu'il y aura une opposition à sa politique qui vient des travailleurs et pas seulement de la droite et de l'extrême droite.
Vous vous situez clairement dans l'opposition à M. Hollande ?
Nathalie Arthaud : Absolument. Nous pensons que Hollande, quel que soit l'enrobage, va faire une politique d'austérité. Ce sera une austérité de gauche mais pour les classes populaires, ce sera toujours l'austérité. On ne veut être associé ni de près ni de loin à cette politique que nous combattrons. C'est important de dire que nous ne voulons pas laisser le monopole de l'opposition à la droite et à l'extrême droite.
Vous affirmez que LO ne se situe pas sur le "terrain électoraliste" mais vous présentez des candidats aux législatives dans toutes les circonscriptions métropolitaines. Pourquoi ?
Nathalie Arthaud : Parce que nous voulons réaffirmer les exigences du monde du travail. Avec tous les plans sociaux en cours, c'est indispensable que les travailleurs disent qu'ils ne se laisseront pas faire. Là encore, c'est aussi une nécessité de contester l'organisation de l'économie qui nous amène dans le mur. C'est vital qu'il y ait une opposition sur le terrain des intérêts des travailleurs. L'extrême droite se développe à chaque fois sur les renoncements de la gauche au pouvoir. Il faut absolument qu'aux antipodes de l'extrême droite, il y ait une politique des travailleurs.
A l'instar de Jean-Luc Mélenchon, vous comptez faire de la lutte contre l'extrême droite un axe de votre politique ?
Nathalie Arthaud : Il faut combattre le Front national sur tous les terrains mais empêcher Marine le Pen d'arriver à l'Assemblée nationale, c'est une victoire assez superficielle. Pour combattre l'influence du Front national dans les classes populaires, il faut absolument mettre en avant une politique de classe, sans concession, contre l'ensemble du système capitaliste. Il faut reconstruire un parti communiste révolutionnaire et offrir cette perspective aux travailleurs. Ce n'est pas seulement en barrant la voie de l'Assemblée nationale au Front national qu'on va combattre cette influence là.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Et maintenant, les élections législatives N. ARTHAULD
Après avoir repris le travail et mon rythme de vie habituel, me voilà lancée, avec tous mes camarades, dans une nouvelle campagne : celle des législatives.
Dans chaque circonscription de métropole, il y aura un ou une camarade de Lutte Ouvrière qui continuera de populariser le programme de lutte pour les travailleurs que j’ai défendu pendant la présidentielle : l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, l’indexation des salaires et des retraites sur les prix ainsi que le contrôle des travailleurs sur les entreprises.
En ce qui me concerne, je suis candidate dans la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis, qui englobe Pantin et Aubervilliers. En plus des attaches que je conserve à Vaulx-en-Velin et du mandat de conseillère municipale que je continue d’y assumer, je passe ma vie entre Pantin, où je réside, et Aubervilliers, où je travaille au lycée Le Corbusier. C’est donc tout naturellement que je me présente dans cette circonscription.
J’ai lancé officiellement ma campagne hier avec une conférence de presse, et les jours qui viennent vont être rythmés par une série de rencontres à la sortie des stations de métro, devant les magasins et sur les marchés. J’ai hâte de rencontrer ceux qui m’ont entendue pendant la campagne et de savoir ce qu’ils pensent de nos idées. J’espère aussi les convaincre, cette fois, d’être plus nombreux à exprimer leur sympathie pour nos idées en votant pour moi.
Dans ces élections législatives, le vote utile n’a plus lieu d’être. Sarkozy est chassé, c’est chose faite. J’espère convaincre tous ceux qui partagent nos idées de le dire en votant pour nous. Ils nous aideront ainsi à donner de la force et du crédit au programme de lutte que nous défendons et aux convictions communistes que nous portons.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Marie-Pierre Menguy, candidate de Lutte ouvrière - Plestin-les-Grèves samedi 26 mai
Candidate de Lutte ouvrière, elle représente le courant communiste révolutionnaire dans la 4 e circonscription. « Il faut se saisir des élections pour donner la possibilité à tous ceux qui pensent qu'il est vital de réorganiser la société, de s'exprimer ! »
Marie-Pierre Menguy, 64 ans, retraitée de l'enseignement, milite à Lutte ouvrière depuis 1973. Sa rencontre avec Arlette Laguiller a été un des éléments déterminants dans son engagement. Avec sa suppléante, Gwenaëlle Aubry, 38 ans, assistante maternelle à Landebaëron, elle est la porte-parole de la « classe laborieuse ».
Marie-Pierre Menguy défend le programme de lutte popularisé par Nathalie Arthaud lors de la Présidentielle. « Nous voulons continuer d'affirmer les exigences du monde du travail. On ne fait pas confiance à François Hollande. La crise va le contraindre à prendre des mesures d'austérité. Les travailleurs ne veulent pas en faire les frais ! »
À l'instar des candidats de Lutte ouvrière, présents dans les 5 circonscriptions costarmoricaines, elle veut défendre « des revendications vitales pour le monde du travail ». À savoir, l'interdiction de licenciement, l'augmentation des salaires... « Il faut aussi imposer le contrôle des entreprises et des banques, parce que ce n'est pas à la population laborieuse de payer la crise. »
Ces élections sont aussi l'occasion de faire entendre la voix des communistes. « Le courant existe, il faut le faire-valoir partout », martèle la candidate qui parcourt la circonscription pour être au plus prêt de la population, que ce soit dans les campagnes ou dans les quartiers populaires. Présente sur les marchés, elle va aussi dans les entreprises ou encore à la rencontre des lycéens. « On cherche à s'appuyer sur ceux qui pensent que l'avenir est dans la lutte et qu'il ne faut pas se laisser berner par un changement de tête au sommet de l'État. Il faut que le courant communiste se rassemble pour que cette société ne débouche pas sur une barbarie »
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Toujours le discours keynesien :
Ce raisonnement, qui semble au premier abord conforme au bon sens, est faux et a maintes fois été critiqué par les marxistes, car l'économie capitaliste ne fonctionne pas de cette façon. En ce qui concerne le SMIC et les petits patrons, commerçants et artisans, il est doublement faux. En effet, une augmentation du SMIC, en termes de consommation, profitera bien davantage aux grandes surfaces et distributeurs discount. Car les classes populaires les plus pauvres, dans leur ensemble, n'achètent pas chez les petits commerçants, qui vendent plus cher, et font beaucoup moins appel aux artisans que les classes aisées, bien souvent elles bricolent et réparent elles-mêmes leurs maisons, voitures etc, par mesure d'économie.
Les campagnes électorales de Poutou et Arthaud nous ont fourni, hélas, de nombreux exemples de ces illusions keynésiennes, sur le thème "Il y aurait tous les moyens de faire autrement, en investissant autrement, en utilisant l'argent autrement, car de l'argent il y en a etc".
Il est très regrettable que LO comme le NPA entretiennent ainsi des illusions sur les possibilités de gérer le capitalisme autrement en diffusant une image simpliste et fausse de son fonctionnement. Même si l'un et l'autre disent et écrivent aussi parfois le contraire, LO et le NPA entretiennent une confusion qui ne peut que servir les réformistes déclarés qui, eux, annoncent ouvertement qu'ils entendent gérer le capitalisme de façon sociale... Promesse qu'ils trahissent inévitablement dès qu'ils arrivent au gouvernement.
En clair, c'est ce qu'on appelle "la relance par la consommation" chère à Keynes. LO tient fréquemment ce discours et avait par exemple expliqué que, si les travailleurs avaient les moyens de s'acheter des voitures plus sûres, plus confortables, l'industrie automobile marcherait mieux...
Extrait d'un article du dernier LO à propos du futur "coup de pouce au SMIC" de Hollande.
Quant aux très petites entreprises, contrairement à ce que disent ministres et commentateurs, elles auraient tout à gagner à ce que la masse des travailleurs perçoive des salaires décents. Un smic à 1 700 euros net obligerait certes le boucher à augmenter sa caissière et le couvreur son compagnon, mais leur apporterait de nouveaux clients, avec de nouveaux moyens.
Ce raisonnement, qui semble au premier abord conforme au bon sens, est faux et a maintes fois été critiqué par les marxistes, car l'économie capitaliste ne fonctionne pas de cette façon. En ce qui concerne le SMIC et les petits patrons, commerçants et artisans, il est doublement faux. En effet, une augmentation du SMIC, en termes de consommation, profitera bien davantage aux grandes surfaces et distributeurs discount. Car les classes populaires les plus pauvres, dans leur ensemble, n'achètent pas chez les petits commerçants, qui vendent plus cher, et font beaucoup moins appel aux artisans que les classes aisées, bien souvent elles bricolent et réparent elles-mêmes leurs maisons, voitures etc, par mesure d'économie.
Les campagnes électorales de Poutou et Arthaud nous ont fourni, hélas, de nombreux exemples de ces illusions keynésiennes, sur le thème "Il y aurait tous les moyens de faire autrement, en investissant autrement, en utilisant l'argent autrement, car de l'argent il y en a etc".
Il est très regrettable que LO comme le NPA entretiennent ainsi des illusions sur les possibilités de gérer le capitalisme autrement en diffusant une image simpliste et fausse de son fonctionnement. Même si l'un et l'autre disent et écrivent aussi parfois le contraire, LO et le NPA entretiennent une confusion qui ne peut que servir les réformistes déclarés qui, eux, annoncent ouvertement qu'ils entendent gérer le capitalisme de façon sociale... Promesse qu'ils trahissent inévitablement dès qu'ils arrivent au gouvernement.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
verié2 a écrit:Toujours le discours keynesien :En clair, c'est ce qu'on appelle "la relance par la consommation" chère à Keynes. LO tient fréquemment ce discours et avait par exemple expliqué que, si les travailleurs avaient les moyens de s'acheter des voitures plus sûres, plus confortables, l'industrie automobile marcherait mieux...
Extrait d'un article du dernier LO à propos du futur "coup de pouce au SMIC" de Hollande.
Quant aux très petites entreprises, contrairement à ce que disent ministres et commentateurs, elles auraient tout à gagner à ce que la masse des travailleurs perçoive des salaires décents. Un smic à 1 700 euros net obligerait certes le boucher à augmenter sa caissière et le couvreur son compagnon, mais leur apporterait de nouveaux clients, avec de nouveaux moyens.
Ce raisonnement, qui semble au premier abord conforme au bon sens, est faux et a maintes fois été critiqué par les marxistes, car l'économie capitaliste ne fonctionne pas de cette façon. En ce qui concerne le SMIC et les petits patrons, commerçants et artisans, il est doublement faux. En effet, une augmentation du SMIC, en termes de consommation, profitera bien davantage aux grandes surfaces et distributeurs discount. Car les classes populaires les plus pauvres, dans leur ensemble, n'achètent pas chez les petits commerçants, qui vendent plus cher, et font beaucoup moins appel aux artisans que les classes aisées, bien souvent elles bricolent et réparent elles-mêmes leurs maisons, voitures etc, par mesure d'économie.
Les campagnes électorales de Poutou et Arthaud nous ont fourni, hélas, de nombreux exemples de ces illusions keynésiennes, sur le thème "Il y aurait tous les moyens de faire autrement, en investissant autrement, en utilisant l'argent autrement, car de l'argent il y en a etc".
Il est très regrettable que LO comme le NPA entretiennent ainsi des illusions sur les possibilités de gérer le capitalisme autrement en diffusant une image simpliste et fausse de son fonctionnement. Même si l'un et l'autre disent et écrivent aussi parfois le contraire, LO et le NPA entretiennent une confusion qui ne peut que servir les réformistes déclarés qui, eux, annoncent ouvertement qu'ils entendent gérer le capitalisme de façon sociale... Promesse qu'ils trahissent inévitablement dès qu'ils arrivent au gouvernement.
Absolument d'accord
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Re: Lutte ouvrière
Tout d'abord, vis a vis de Sparta :
en tant que militant (ou dirigeant, sur ma boite) syndical, j'ai vécu des dizaines de "réductions de personnel". Et bien non, tout licenciement n'est pas "non crédible" au sein des salariés, loin de là ! Ca dépend ! On ne peut se battre contres certains licenciements qu'en essayant de "limiter les dégats" (faire que les salarié(e)s partent dans de "bonnes conditions" (prime, etc) ou pas...
Le but des révolutionnaire est bien de lutter contre cette résignation, contre la certitude que "l'entreprise" ne peut s'en sortir qu'en licenciant massivement. Et en donnant une réponse "immédiate" (qui fasse sens) pas en reportant "sine die" (a une date ultérieure et imprécise) la réponse de la classe ouvrière...
pour vérié, maintenant :
Nous savons qu'aux yeux des ouvriers, tout licenciement est non crédible sur le plan de sa justification, car cette même justification ne justifie, en fait, que l'échec des lois de profit et de concurrence capitalistes. Car, surtout, cette justification est liée au "droit" bourgeois sur la propriété privée. Ainsi, il est considéré, à juste titre, que même les entrprises, sur le point de s'écrouler, ne peuvent justifier leur "droit" à licencier, car les ouvriers ne sont là que les victimes des lois sauvages de la concurrence et du profit au sein du capitalisme. Le licenciement, qu'il soit "boursier" ou "autre", n'est qu'une méthode révélée pour sauvegarder un niveau de profit le grâce à la concurrence, notamment, sur les dépenses salariales.
en tant que militant (ou dirigeant, sur ma boite) syndical, j'ai vécu des dizaines de "réductions de personnel". Et bien non, tout licenciement n'est pas "non crédible" au sein des salariés, loin de là ! Ca dépend ! On ne peut se battre contres certains licenciements qu'en essayant de "limiter les dégats" (faire que les salarié(e)s partent dans de "bonnes conditions" (prime, etc) ou pas...
Le but des révolutionnaire est bien de lutter contre cette résignation, contre la certitude que "l'entreprise" ne peut s'en sortir qu'en licenciant massivement. Et en donnant une réponse "immédiate" (qui fasse sens) pas en reportant "sine die" (a une date ultérieure et imprécise) la réponse de la classe ouvrière...
pour vérié, maintenant :
Il n'y a aucune "illusion keynesiennes" ni chez Poutou, et pas plus chez Artaud... Mais la réponse (forcément incompléte, insatisfaisante) sur "qu'est il possible d'obtenir dans le cadre actuel, ou la situation n'est pas révolutionnaire". Et la dessus, ils n'ont pas de réponses "totalement satisfaisante", certe, mais tu n'as aucune réponse du tout... Sauf a se réfugier dans un "propagandisme" totalement incertain...
Les campagnes électorales de Poutou et Arthaud nous ont fourni, hélas, de nombreux exemples de ces illusions keynésiennes, sur le thème "Il y aurait tous les moyens de faire autrement, en investissant autrement, en utilisant l'argent autrement, car de l'argent il y en a etc".
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Re: Lutte ouvrière
Eux n'en ont sans doute pas, à titre personnel. Si on demande à n'importe quel militant de LO et à la majorité des militants du NPA, s'ils pensent qu'on peut relancer le capitalisme par la consommation, ils répondront évidemment à 99 % que c'est une illusion. (Pour la droite de la GA et la GU, j'ai des doutes...)Gérard Ménussa
Il n'y a aucune "illusion keynesiennes" ni chez Poutou, et pas plus chez Artaud...
Il n'en reste pas moins que le discours, par exemple, de Poutou était parfois très équivoque. Quand on lui demandait s'il existe "un moyen de faire autrement", il répondait "Oui, évidemment, de l'argent il y en a, il faudrait l'utiliser autrement etc". Tous ceux qui ont suivi ses émissions TV attentivement peuvent en attester. Sans compter l'évocation d'un "vrai gouvernement de gauche" très équivoque.
Mais surtout, il me semble que tu noies le poisson en nous expliquant que "les réponses ne sont pas totalement satisfaisantes", qu'on risque de "se réfugier dans le propagandisme" etc. Car ça ne répond pas à la question soulevée : l'extrait cité de l'article de LO relève-t-il, oui ou non du pur keynesianisme sous sa forme la plus vulgaire ? J'aimerais avoir ton avis sans que tu bottes en touche en partant dans toutes sortes de considérations.
Nous revendiquons une hausse conséquente du SMIC - 1700 € -, non pas parce que ça relancerait les affaires des petits patrons voire du capitalisme dans son ensemble, mais parce que cela correspond aux besoins vitaux des travailleurs. C'est fondamentalement différent des démarches de Mélenchon ou de la CGT. Nous n'avons pas à nous préoccuper de savoir si c'est compatible ou non avec la bonne marche des affaires des patrons, petits ou gros. Nous estimons que la société dispose aujourd'hui des moyens matériels et humains suffisants pour que chacun vive "correctement". C'est seulement l'organisation actuelle de cette société qui ne le permet pas. Nous ne cherchons pas à avancer des revendications "capitalisme-compatibles"...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
gérard menvussa a écrit:
en tant que militant (ou dirigeant, sur ma boite) syndical, j'ai vécu des dizaines de "réductions de personnel". Et bien non, tout licenciement n'est pas "non crédible" au sein des salariés, loin de là ! Ca dépend ! On ne peut se battre contres certains licenciements qu'en essayant de "limiter les dégats" (faire que les salarié(e)s partent dans de "bonnes conditions" (prime, etc) ou pas...
Le but des révolutionnaire est bien de lutter contre cette résignation, contre la certitude que "l'entreprise" ne peut s'en sortir qu'en licenciant massivement. Et en donnant une réponse "immédiate" (qui fasse sens) pas en reportant "sine die" (a une date ultérieure et imprécise) la réponse de la classe ouvrière...
Dans ta boîte, il y a eu, je dis peut-être, "résignation", mais pas acceptation de ces licenciements. Ces licenciements ne sont pas crédibles (je ne dis pas qu'ils ne sont pas oprables, opérabilité liée au rapport de force) du fait qu'ils contraignent les travailleurs licenciés à transformer leur vie sociale et, peut-être, à devoir vivre la précarité sociale. "L'entreprise ne peut s'en sortir qu'en licenciant", à ta place, j'éviterai ce rôle d'ambassadeur de l'entreprise.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Lutte ouvrière
-Lutter contre la résignation, évidemment.
Gérard Ménussa
Le but des révolutionnaire est bien de lutter contre cette résignation, contre la certitude que "l'entreprise" ne peut s'en sortir qu'en licenciant massivement. Et en donnant une réponse "immédiate" (qui fasse sens) pas en reportant "sine die" (a une date ultérieure et imprécise) la réponse de la classe ouvrière...
-Faire croire qu'on peut s'en tirer au niveau d'une seule entreprise, non ! Par exemple, à la fête de LO, lors de la conférence sur PSA Aulnay, Mercier le militant de LO responsable CGT a clairement dit que, si la lutte (future) restait circonscrite à Aulnay, c'était perdu. Et il a raison !
-Une "réponse immédiate" ? Qu'entends-tu par là ? Nous revendiquons le maintien des emplois parce-que cela correspond aux besoins des travailleurs, pas parce que l'entreprise aurait "les moyens" ou non de continuer à les employer. Si nous pouvons démontrer qu'elle en a vraiment les moyens, c'est un argument supplémentaire, mais c'est assez difficile à "prouver" et, dans le cadre du système capitalise, ça na pas vraiment de signification tellement son fonctionnement est absurde.
-Nous devons avancer la convergence des luttes contre les licenciements et agir pour favoriser concrètement leur coordination dans la mesure de nos moyens.
Ensuite, si ça ne marche pas, évidemment on est obliger d'adopter des positions de repli telles que des indemnités les plus élevées possible. Ce qui n'empêche pas d'expliquer ce qui serait nécessaire pour faire vraiment reculer les patrons - alors oui, c'est de la propagande...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Nous revendiquons une hausse conséquente du SMIC - 1700 € -, non pas parce que ça relancerait les affaires des petits patrons voire du capitalisme dans son ensemble, mais parce que cela correspond aux besoins vitaux des travailleurs. C'est fondamentalement différent des démarches de Mélenchon ou de la CGT. Nous n'avons pas à nous préoccuper de savoir si c'est compatible ou non avec la bonne marche des affaires des patrons, petits ou gros. Nous estimons que la société dispose aujourd'hui des moyens matériels et humains suffisants pour que chacun vive "correctement". C'est seulement l'organisation actuelle de cette société qui ne le permet pas. Nous ne cherchons pas à avancer des revendications "capitalisme-compatibles"...
Mais surtout parce que nous pensons que c'est POSSIBLE. Que dans cette société (bourgeoise, capitaliste) il y a des "marges de manoeuvre", peut être pas super élevées mais qui dépendent aussi en grande partie de notre capacité a imposer un certain "rapport de force". Or cette capacité doit être "testée" en vrai ! Depuis plus de 30 ans, la classe ouvriére expérimente défaite sur défaite ! Comment cela n'aurait il pas des conséquences sur la façon dont elle se condidére, elle et ses "capacités" a faire bouger la société...
La conscience (ou l'influence des révolutionnaire) part de "démonstrations pratiques". Si nous avançons (philippe poutou ou nathalie Arthaud) des "mots d'ordres", c'est parce que nous (ils/elles) pensent qu'ils ont vocation a être "repris" par de large masses...
Le "bon" mot d'ordre, cela n'est pas celui qui est juste "intelectuelement", c'est celui qui est repris par de larges masses... Or comment faire que "de larges masses" reprennent un mot d'ordre, si nous n'y croyons pas nous même !
Evidemment, nos "argumentaires" peuvent être faux, malhabiles, montrer une conception fausse des rapports de force et de la "bonne manière" d'avancer des arguments révolutionnaires, mais l'objectif premier est bien que ce genre de "mots d'ordre" soit repris :
Personnellement, je connais pas mal de salariés de ce secteur (les TPE) et ce genre d'argument (qui est fait pour eux) me semble totalement défendable ! Je ne suis pas un grand défendeur de la ligne de LO, mais la dessus ils me semble défendre un argumentaire qui n'a rien de "keynesien" ! Quel argument tu va dire a "l'ouvrier boucher" qui pense que son patron va fermer la boite si il l'augmente de 100 € ? J'ai entendu celui de Nathalie Arthaud, j'attend le tiens...
Quant aux très petites entreprises, contrairement à ce que disent ministres et commentateurs, elles auraient tout à gagner à ce que la masse des travailleurs perçoive des salaires décents. Un smic à 1 700 euros net obligerait certes le boucher à augmenter sa caissière et le couvreur son compagnon, mais leur apporterait de nouveaux clients, avec de nouveaux moyens.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Re: Lutte ouvrière
Autrement dit, si on te suit, nous devons avancer des revendications "réalistes". Car, si ce n'était pas possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société, c'est à dire du capitalisme, ce ne serait pas réaliste...
Gérard Ménussa
Mais surtout parce que nous pensons que c'est POSSIBLE. Que dans cette société (bourgeoise, capitaliste) il y a des "marges de manoeuvre"
Eh bien non, je suis entièrement en désaccord avec toi. Nous avançons des revendications en fonction des besoins des travailleurs, et non en fonction des possibilités du capitalisme. C'est d'ailleurs un principe qu'on défendait encore à LO dans les années 70...
Qu'il y ait une "marge de manoeuvre", sans doute dans un pays impérialiste aussi riche que la France. Mais nous n'allons pas nous livrer à des calculs pour évaluer cette marge de manoeuvre, ce qui serait d'ailleurs très difficile tellement les comptes sont complexes, la conjoncture variable très rapidement et les situations des diverses entreprises différentes. Ces calculs, en revanche, les syndicats et les partis réformistes les font sans cesse pour prouver aux patrons et à l'Etat qu'ils sont "raisonnables", "responsables" - d'où la polémique par exemple avec Chérèque qui estime que le SMIC à 1700 € n'est pas réaliste...
Or nous n'avançons pas ces revendications en fonction des capacités de chaque patron pris isolément, mais du système dans son ensemble, de ses moyens matériels et humains.
Tu me demandes ce que je dirais à mon mini patron si j'étais ouvrier boucher ou couvreur. C'est à dire que tu entres dans le cadre du raisonnement patronal "réaliste".
Or il est fort possible que tel ou tel petit patron n'ait pas les moyens de payer 1700 € ses salariés, même en se payant lui-même à peine plus. Mais relis donc ce qu'écrit Trotsky dans Le Programme de Transition :
Cela n'a rien à voir avec la démagogie d'inspiration keynesienne qui consiste à raconter que, si on augmente les salaires, ces petits patrons auront davantage de clients !Aux capitalistes, surtout de petite et moyenne taille, qui proposent parfois eux-mêmes d'ouvrir leurs livres de comptes devant les ouvriers - surtout pour leur démontrer la nécessité de diminuer les salaires - les ouvriers répondent que ce qui les intéresse, ce n'est pas la comptabilité de banqueroutiers ou de semi-banqueroutiers isolés, mais la comptabilité de tous les exploiteurs. Les ouvriers ne peuvent ni ne veulent adapter leur niveau de vie aux intérêts de capitalistes isolés devenus victimes de leur propre régime. La tâche consiste à reconstruire tout le système de production et de répartition sur des principes plus rationnels et plus dignes. Si l'abolition du secret commercial est la condition nécessaire du contrôle ouvrier, ce contrôle est le premier pas dans la voie de la direction socialiste de l'économie.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Autrement dit, si on te suit, nous devons avancer des revendications "réalistes". Car, si ce n'était pas possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société, c'est à dire du capitalisme, ce ne serait pas réaliste...
Eh bien non, je suis entièrement en désaccord avec toi. Nous avançons des revendications en fonction des besoins des travailleurs, et non en fonction des possibilités du capitalisme. C'est d'ailleurs un principe qu'on défendait encore à LO dans les années 70...
Tu travesti ma pensée : une revendication "réaliste", ce n'est pas une revendication "possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société", c'est une revendication reprise par les salariées auquel elle s'adresse ! Qui les mobilise... Qui est non seulement "nécessaire", mais aussi "possible"...
C'est comme la question de la "crédibilité" : ce qui m'importe, ce n'est pas d'être "crédible" pour les décideurs (et décideuses) de cette société, c'est d'être crédible pour ma classe... Ce qui n'a pas l'air d'être vraiment quelque chose qui t'importe...
Encore une fois, la "bonne" revendication, c'est celle pour laquelle la classe se mobilise. c'est le critère décisif de toute revendication, selon moi...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
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Re: Lutte ouvrière
gérard menvussa a écrit:Autrement dit, si on te suit, nous devons avancer des revendications "réalistes". Car, si ce n'était pas possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société, c'est à dire du capitalisme, ce ne serait pas réaliste...
Eh bien non, je suis entièrement en désaccord avec toi. Nous avançons des revendications en fonction des besoins des travailleurs, et non en fonction des possibilités du capitalisme. C'est d'ailleurs un principe qu'on défendait encore à LO dans les années 70...
Tu travesti ma pensée : une revendication "réaliste", ce n'est pas une revendication "possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société", c'est une revendication reprise par les salariées auquel elle s'adresse ! Qui les mobilise... Qui est non seulement "nécessaire", mais aussi "possible"...
C'est comme la question de la "crédibilité" : ce qui m'importe, ce n'est pas d'être "crédible" pour les décideurs (et décideuses) de cette société, c'est d'être crédible pour ma classe... Ce qui n'a pas l'air d'être vraiment quelque chose qui t'importe...
Encore une fois, la "bonne" revendication, c'est celle pour laquelle la classe se mobilise. c'est le critère décisif de toute revendication, selon moi...
dans cette discussion qui ne concerne pas que Lo je m'étonne que personne ne parle de la lutte des ford. parceque là il y a des révolutionaires, des pas révolutionaire et des rien du tout et pourtant malgrés les haut et les bas il y a eu création de possible, refus de la prime de départ, contre beaucoup de salariés et prolongement des emplois sur 2 ans maintenant, méme si le discours de la CGT aura été à un moment de dire il faut la convergence etc . la lutte pour l'interdiction des licenciements passe par plein d'outils, ce, presse, unité des salariés, unités des orga syndicales, ou pas soutien externes. enfin le basique des apprenties cloche merles. dur d'étre dans le réel et dans la projection. il n'y a pas de nirvana ou de ciel "au ciel au ciel au ciel j'irais la voir un jour". panchoa
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Lutte ouvrière
C'est comme la question de la "crédibilité" : ce qui m'importe, ce n'est pas d'être "crédible" pour les décideurs (et décideuses) de cette société, c'est d'être crédible pour ma classe... Ce qui n'a pas l'air d'être vraiment quelque chose qui t'importe...
Encore une fois, la "bonne" revendication, c'est celle pour laquelle la classe se mobilise. c'est le critère décisif de toute revendication, selon moi...
.
Ca me parait très juste....
A nuancer peut-être, car une revendication juste peut ne pas aboutir, pour un tas de raisons, à une mobilisation immédiate et mériter d'être semée, répétée, en vue d'une période où les travailleurs se sentiront plus en capacité d'entrer en lutte .
Mais il faut évidemment que cette revendication soit crédible pour les travailleurs qui ne raisonnent pas au quotidien en se transposant dans une situation de transition révolutionnaire.
Quand nous disons dans les manifs "de l'argent, il y en a, dans les caisses du patronnat !", c'est du patronnat et des capitalistes en général que nous parlons...Ce sont eux qui dirigent la société avec les profits accumulés sur le travail de ceux qu'ils exploitent. Dire que c'est là qu'il faut puiser (et pas chez tel ou tel patron individuel plus ou moins bien loti ) pour satifaire les revendications, c'est justement montrer que c'est à la classe capitaliste dans son ensemble qu'il faut s'en prendre.
Il faut montrer aussi que ce n'est pas simplement les profits et résultats actuels de chaque capitaliste mais aussi au capital lui-même qu'ils ont accumulé en pillant le travail .
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Encore une fois, tu bottes en touche en niant ou éludant le caractère de toute évidence keynesien du raisonnement de l'article de LO.Gérard ménussa
une revendication "réaliste", ce n'est pas une revendication "possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société", c'est une revendication reprise par les salariées auquel elle s'adresse !
La revendication d'un SMIC à 1700 € a-t-elle été reprise massivement par l'ensemble des salariés ? Hélas, non pour le moment. Est-elle pour autant fausse ? Certes non, car nous affirmons que la société dans son ensemble a les moyens de la satisfaire, pas nécessairement chaque patron pris isolément dans le système actuel.
Et, quand cette revendication sera reprise, elle ne le sera pas nécessairement par tous les salariés. Il y en aura toujours qui diront :"Dans ma boîte, ce n'est pas possible". Quant aux patrons, ils prétendront toujours que ce serait la mort de leur entreprise...
Tu devrais donc comprendre que ton raisonnement conduirait à s'aligner sur les revendications considérées comme "réalistes" par les salariés des boîtes les plus pauvres. C'est d'ailleurs ce que font aussi les syndicats en assortissant parfois la revendication de demandes d'exonérations et de subventions diverses pour les petites entreprises, pour avoir l'air encore plus "réalistes". Mais ce qui ne fait ni avancer d'un iota la lutte revendicative ni évoluer les positions des patrons...
Certes, des revendications qui s'imposent parfois d'elles-mêmes dans les luttes sont parfois très différentes de celles que nous avions avancées. Mais devons nous pour autant attendre la lutte pour avancer des revendications ? Et devons-nous établir ces revendications en fonction du fait qu'une partie des salariés des plus petites boîtes les jugeront réalistes ou non ?Gérard Ménussa
la "bonne" revendication, c'est celle pour laquelle la classe se mobilise.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
Vals
Quand nous disons dans les manifs "de l'argent, il y en a, dans les caisses du patronnat !", c'est du patronnat et des capitalistes en général que nous parlons...Ce sont eux qui dirigent la société avec les profits accumulés sur le travail de ceux qu'ils exploitent. Dire que c'est là qu'il faut puiser (et pas chez tel ou tel patron individuel plus ou moins bien loti ) pour satifaire les revendications, c'est justement montrer que c'est à la classe capitaliste dans son ensemble qu'il faut s'en prendre.
Tout à fait ! Sauf que cette façon d'aborder la question, conforme au passage de Trotsky que j'ai cité (1), entre en contradiction avec le raisonnement de l'article de LO qui consiste à raconter que les petits patrons vont s'y retrouver car ils auront davantage de clients...
J'ajouterai encore une fois que le slogan "De l'argent il y en a" n'est pas très juste et que nous n'avons pas, sauf dans des cas bien précis, à entrer dans le débat de savoir s'il y a ou non de l'argent. Sur ce terrain, on va toujours nous sortir la dette, les coûts de la santé et des retraites etc. Ca me semble plus judicieux de parler des moyens matériels et humains gaspillés par le capitalisme que de l'"argent" qui est en grande partie virtuel. (Les patrons en sont d'ailleurs bien conscients : voir à ce propos le film Margin call)
__
1) Je ne voue pas un culte à chaque ligne signée Trotsky et encore moins au Programme de Transition (qui mériterait d'être actualisé). Mais, en l'occurrence, ce qui importe, c'est le raisonnement, la façon d'aborder la question des petites entreprises, qui restent fondamentalement justes.
Dernière édition par verié2 le Jeu 31 Mai - 12:46, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Lutte ouvrière
gérard menvussa a écrit:
Le "bon" mot d'ordre, cela n'est pas celui qui est juste "intelectuelement", c'est celui qui est repris par de larges masses...
Le bon mot d'ordre est celui qui possède un caractère politique de classe sans aucun dérapage possible stratégiquement. Quant à celui qui est "bon" parce que "repris "par les masses... eh bien, bravo Hitler. Tous ces mots d'ordre ont été bien repris par les masses allemandes. Ils étaient même "excellents". Les ouvriers et autres, de son époque, les avaient même savourés.
Dernière édition par Sparta le Jeu 31 Mai - 14:29, édité 2 fois
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: Lutte ouvrière
Depuis plus de 30 ans, la classe ouvriére expérimente défaite sur défaite ! Comment cela n'aurait il pas des conséquences sur la façon dont elle se condidére, elle et ses "capacités" a faire bouger la société...
Comme par hasard, c'est depuis 30 ans que la marge de manoeuvre du capital
se réduit de plus en plus, au moins en Europe...
Et effectivement, la priorité à "ils ont de l'argent", 'redistribuons", sur le projet de révolution sociale,
portée par les principales orgdanisations, sans alternative portée par un parti révo,
a conduit dans ces conditions notre classe à l'absence de perspective hors cérémonie des urnes,
et donc non pas "de défaite en défaite", mais globalement à un recul.
Nous entrons en France dans le coeur de la crise.
(En Grèce ils sont en plein dedans, en Espagne et Italie, ils y baignent déjà)
Continuer à dire qu'on peut faire comme ça , parce que 'il y a de l'argent' ,
32 heures avec un mini de 1700 nets, augmentation pour tous de 300,
la retraite à 60 ans et 37,5 annuités, embauche massive dans les services publics, etc
cela ne deviendra pas des mots d'ordre de masse,
car aucun MR, au fait du capitalisme mondialisé ne peut y croire
et peu parmi les travailleurs du XXIème siècle,
que certains confondent avec ceux de la Russie...d'il y a un siècle.
Par contre, comme je l'ai entendu de Philippe je crois plusieurs fois,
tout cela et changer la vie, c'est possible grâce au progrès technique et scientifique,
la formation et la productivité, la croissance des moyens de production.
Et ajouter l'expropriation d'une classe capitaliste qui se vautre
dans la consommation de luxe et les destructions, que ce soit par la guerre
ou la destruction de l'environnement.
On peut aussi continuer à ne pas donner d'alternative politique,
déclarer la révolution sociale et le gouvernement des travailleurs sans fondement,
attendre le désastre économique, social, politique et écologique;
qui ne va pas tarder en France,
pour défendre une alternative politique, donc la révolution.
Les fascistes auront alors eu tout le loisir de finir d'emplir le vide.
PS Le programme de transition est bien sûr daté, mais la citation faite par Vérié
est d'une grande actualité. Elle répond bien aux arguments de Gérard.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Lutte ouvrière
verié2 a écrit:Encore une fois, tu bottes en touche en niant ou éludant le caractère de toute évidence keynesien du raisonnement de l'article de LO.Gérard ménussa
une revendication "réaliste", ce n'est pas une revendication "possible dans le cadre de l'organisation actuelle de la société", c'est une revendication reprise par les salariées auquel elle s'adresse !
La revendication d'un SMIC à 1700 € a-t-elle été reprise massivement par l'ensemble des salariés ? Hélas, non pour le moment. Est-elle pour autant fausse ? Certes non, car nous affirmons que la société dans son ensemble a les moyens de la satisfaire, pas nécessairement chaque patron pris isolément dans le système actuel.
Et, quand cette revendication sera reprise, elle ne le sera pas nécessairement par tous les salariés. Il y en aura toujours qui diront :"Dans ma boîte, ce n'est pas possible". Quant aux patrons, ils prétendront toujours que ce serait la mort de leur entreprise...
Tu devrais donc comprendre que ton raisonnement conduirait à s'aligner sur les revendications considérées comme "réalistes" par les salariés des boîtes les plus pauvres. C'est d'ailleurs ce que font aussi les syndicats en assortissant parfois la revendication de demandes d'exonérations et de subventions diverses pour les petites entreprises, pour avoir l'air encore plus "réalistes". Mais ce qui ne fait ni avancer d'un iota la lutte revendicative ni évoluer les positions des patrons...Certes, des revendications qui s'imposent parfois d'elles-mêmes dans les luttes sont parfois très différentes de celles que nous avions avancées. Mais devons nous pour autant attendre la lutte pour avancer des revendications ? Et devons-nous établir ces revendications en fonction du fait qu'une partie des salariés des plus petites boîtes les jugeront réalistes ou non ?Gérard Ménussa
la "bonne" revendication, c'est celle pour laquelle la classe se mobilise.
Aprés, sur ce qu'il y a à défendre, ce ne sont pas uniquement des "revendications", mais aussi des valeurs, des points de vue, qui n'ont pas besoin pour être défendu que notre classe les trouve "crédible". De même certaines revendications peuvent elles être défendues un certain temps avant de trouver son "seuil de crédibilité"
Et encore une fois (puisque nous sommes sur le fil "lutte ouvriére") je peut être trés critique envers tel ou tel aspect de ce qu'est et revendique l'union communiste (trotskyste). Mais certainement pas de ses efforts a s'adresser aux travailleurs "simplement", sans "langue de bois" etc. Evidemment, il peut y avoir des formulations fausses (ou malhabiles) mais c'est vrai de toutes les organisation (à commencer par la mienne)
Il y a évidemment une composante "stratégique" la dedans. Le point important (et difficile a solutionner) est bien celui ci :
Tu devrais donc comprendre que ton raisonnement conduirait à s'aligner sur les revendications considérées comme "réalistes" par les salariés des boîtes les plus pauvres.
L'équation à résoudre est bien celle ci : comment personne ne doit se sentir "oublié" dans la classe ouvriére. Parce que si la situation que tu montre n'est effectivement pas la bonne, celle qui aménerait a l'oubli, l'abandon de fractions importantes de la classe ouvrière n'est guère mieux !
Et contrairement a ce que tu dit, les syndicats ne prennent pas prétexte des fractions "les plus pauvres" (ou celles dont le rapport de force est le moins favorable) mais oublient complétement celui ci ! Les "déserts syndicaux" ce ne sont pas les grosses boites ou les administrations, mais plutôt tous les secteurs "massivement précaires"...
On peut aussi continuer à ne pas donner d'alternative politique,
déclarer la révolution sociale et le gouvernement des travailleurs sans fondement,
attendre le désastre économique, social, politique et écologique;
qui ne va pas tarder en France,
pour défendre une alternative politique, donc la révolution.
Sauf qu'on ne peut pas, inversement, décréter la révolution sociale et le gouvernement des travailleurs sans luttes sociales d'ampleur. De même que la "révolution par les urnes" est une arnaque, la révolution "par proclamation" est un doux rêve...
De ce point de vue, les déclarations de nathalie Artaud qui encourage les prolo a s'organiser sont conforme a ce qu'on peut attendre d'une organisation se proclamant "marxiste révolutionnaire"...
gérard menvussa- Messages : 6658
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