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Oppression des Roms

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Oppression des Roms - Page 2 Empty Re: Oppression des Roms

Message  chejuanito Mer 25 Aoû - 21:42

yannalan a écrit:Le gros du problème, c'est que c'est une population qui ne s'est jamais vraiment prise en charge elle-même. Tu trouveras plein d'assos de soutien aux roms ou d'aides aux tsiganes, rarement des assos tsiganes. Les pasteurs évangéliques arrivent parfois à avoir une influence, mais d'un autre côté, ils jouent beaucoup des guérisons miraculeuses et autres transes... L'organisation patriarcale a pris pas mal de coups aussi et il y a déstructuration. Il y a eu un temps où on pouvait s'adresser aux anciens dans une communauté, ce n'est plus vrai.

C'est vrai qu'en France, il y a peu de cadres d'auto-organisation Rroms (dans les pays d'Europe de l'est il y a pas mal d'assos, de collectifs et de partis politiques rroms même si je ne sais pas quel est leur implantation réelle chez les rroma, au niveau international, l'IRU (union internationale rom) reste active même si surtout implantée en Europe de l'est). C'est principalement du à l'éclatement du peuple rrom en France. La majorité des rroma en France sont sédentaires et suivant leur taux d'intégration une partie non négligeable tend à se démarquer des non-sédentaires. Parmi les non-sédentaires, les Rroma de France sont souvent très scindés entre nationalité (ce qui correspond également partiellement aux générations d'arrivée), entre ceux venus de Roumanie souvent il y a moins de 10 ans, ceux venus d'ex-yougo dans les 90's ...
Qui plus est beaucoup de Rroms se sont liés à des groupes non sédentaires n'appartenant pas au peuple sinti (les yéniches, les pavees ...) ce qui les éloignent des autres. Les évangélistes (comme plus tôt certains groupes d'obédience judaïque) tentent de créer une représentation de la communauté internationale rom, mais ce n'est évidemment que dans leur propre but prosélyte et souvent au détriment de la notion de peuple.
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Oppression des Roms - Page 2 Empty Re: Oppression des Roms

Message  Invité Jeu 26 Aoû - 10:20

Sondage: 48% des Français favorables aux reconduites de Roms en Roumanie
Article ici
Le curé c'est dégonflé comme une grosse merde.
De plus 10% n'ont pas était capable de dire qu'il était pour ou contre les expulsion de Rom, se qui aurait fait 52% contre, 48% pour, ça aurait tout changer.
Quitte a pas avoir d'avis autant donner une chance au Rom, d'autan plus que c'est gens sont plutôt attachants quant ont discute avec eux...

Je pense aussi que se peuple sont pas assez agressif, qu'ils doivent créé leurs organisation en temps que peuple opprimé, mais bon, en général ils ont pas confiance aux lois et a la justice de ceux qui les ont opprimés, et qui se permette encore de les opprimés aujourd'hui....

En Roumanie il y a une classe supérieur Rom avec un roi des rom, leurs traitement dans toutes l'Europe est différentes des autres citoyen (se qui est un scandale), ils ont pas de papier parce que opprimé personne ne s'en est préoccupé, a si ont veut les "intégré", moi ça me fait peur se mots.

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Oppression des Roms - Page 2 Empty Re: Oppression des Roms

Message  yannalan Jeu 26 Aoû - 10:57

Les gens du voyage français se définissent rarement comme rrom et sont même assez violents en paroles quand ils parlent de ceux de Roumanie ou de Yougoslavie.
Dans les pays de l'Est, ils sont souvent mis à part. Il y a effectivement deux députées rrom hongroises à Bruxelles. A Pest, il y a un lycée rrom également. Mais dans la langue populaire "ciganyok" et "voleurs" ça reste synonyme. En Roumanie, je pense que c'est pire. J'ai eu en classe un gamin roumain de huit ans adopté. Un jour on passait près de l'aire d'accueil des gens du voyage, il a piqué une crise en m'expliquant qu'il fallait que l'armée intervienne et vire tous ces gens-là, qu'ils étaient dangereux, etc... !
Pour les gens du voyage non-rrom, ils ont les mêmes problèmes de toute manière.

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Message  Invité Jeu 26 Aoû - 11:29

Tien j'aurai du parié.

Mgr Vingt-Trois a aussi estimé "qu'on n'a pas vocation à accueillir tous les Roms en France".Article ici

Moi ça me dépasse, de quelle universalité raciste se réclame le cardinal Vingt-Trois?!!
Grosse merdasse.

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Message  Invité Dim 29 Aoû - 0:56

Des Roms menacés d'expulsion reçoivent le soutien de l'évêque de Versailles
Une soixantaine de Roms menacés d'expulsion, installés depuis trois ans dans la plaine de Triel-sur-Seine (Yvelines), ont reçu samedi le soutien de Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles, venu visiter leur camp, a constaté un journaliste de l'AFP.
Lire l'article ici

Se que n'a pas fait des membre du PS...... Embarassed Evil or Very Mad scratch

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Oppression des Roms - Page 2 Empty Chasseurs de Roms

Message  Meichler Mar 31 Aoû - 20:07

Chasseurs de «Roms», chasseurs de manouches, chasseurs d'étrangers, il disent «Roms», comme ils diraient Arabes, parce qu'ils ne peuvent plus dire Juifs. Mais le but est le même : faire taire tous ces «Nous» par la peur des «Eux».
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Message  Invité Mar 31 Aoû - 23:36

Le journal monde viens de publier un article dans laquelle il est dit qu'un jugement viens de déclaré illégale la moitié des reconduite au frontière.
article du monde

C'est triste tout ça est d'une méchanceté incroyable des avis des roms , bizarrement j'ai l'impression d'être dans un film de science-fiction, ou des fou ont pris le pouvoir, et tente de réhabilité le fasciste.
même un curé a comparé très maladroitement cette action contre les roms, a l'action des nazis contre les juifs pendant la guerre, les gens ordinaire ont complètement perdu la boule d'une par et d'autre, un vrai cauchemars éveillé, imagine se que ressent un roms ça doit être terriblement effrayent, surtout quant ta rien fait de plus que d'être rejeté.


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Message  sylvestre Jeu 2 Sep - 10:25

Ouch !

Michel Sardou se dit choqué par les expulsions de Roms.
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Message  Invité Jeu 2 Sep - 11:54

sylvestre a écrit:Ouch !

Michel Sardou se dit choqué par les expulsions de Roms.

C'est triste vue que a gauche.....

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Message  Meichler Ven 3 Sep - 21:11

Pauvres parmi les pauvres, relégués parmi les relégués, détestés parmi les détestés, et maintenant traqués par un gouvernment à la ramasse, un pouvoir vendu aux milliardaires «bien de chez nous», soutien inconditionnel aux «Roms», manouches, tsiganes, gitans, ou quelque nom que l'on veut leur coller. Pour leur droit à se déplacer librement, sans frontières, à s'installer librement là où la terre est libre, sans égard pour la propriété foncière qui n'a de légitimité qu'usurpée, qui n'est que la privation du droit d'usage du reste de l'humanité. Le sourire dans les yeux d'un enfant «rom» ou gitan est plus important que tous les titres de propriété de tous les possédants de la terre.
Et que chantent les guitares des Django de nos tristes jours !
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Message  sylvestre Jeu 9 Sep - 16:16

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/09/09/97001-20100909FILWWW00530-des-roms-expulses-font-demi-tour.php

Des Roms expulsés font demi-tour

AFP
09/09/2010 | Mise à jour : 14:51
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Des Roms roumains frappés par un arrêté de reconduite ont volontairement franchi la frontière franco-belge aujourd'hui à Armentières (Nord), avant de la repasser en sens inverse quelques minutes plus tard sous le contrôle d'un huissier.

Cette opération inédite organisée par deux avocats spécialistes du droit des étrangers "vise à démontrer l'absurdité de la politique du gouvernement français à l'égard des Roms", ont expliqué Me Clément Norbert et Antoine Berthe.

Leurs clients, trois Roms de Roumanie visés par un arrêté de reconduite à la frontière pris par le préfet du Nord, ont brièvement quitté le territoire jeudi matin en franchissant la frontière matérialisée à Armentières par un panneau "Belgique", entre un restaurant et l'ancien poste des douanes françaises.

Ils ont pénétré une centaine de mètres à l'intérieur du territoire belge, avant de faire demi-tour.
Selon Me Berthe, "les Roms ont exécuté l'arrêté de reconduite, qui devient nul, et peuvent donc revenir en toute légalité, en tant que ressortissants européens, sur le sol français".

Comme tout citoyen d'un Etat de l'Union européenne, les Roms roumains et bulgares peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester trois mois sans avoir à justifier d'une activité. Au-delà, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes, et avoir une assurance maladie.

La promenade en Belgique constatée par huissier "prouve qu'il y a des parades à la politique d'immigration actuelle (...). Arrêtons de faire de la communication et occupons-nous des gens", a plaidé Me Berthe.

En août, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, avait reconnu des failles dans le dispositif actuel et prévenu que le gouvernement allait "adapter la législation" pour limiter le retour des Roms expulsés.
"On trouvera d'autres parades", a affirmé Me Berthe.

Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution demandant à la France et aux autres Etats de l'UE de "suspendre immédiatement" les expulsions de Roms.
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Message  Gauvain Mer 15 Sep - 19:03

Interesting, comme souvent sur ce blog (juridique, mais de gauche, contrairement à Eolas, qui est intéressant aussi d'ailleurs, mais bien plus agaçant parfois).

Circulaire anti-Roms : Quelles suites judiciaires ?

Quels recours en justice contre la circulaire du 5 août 2010, organisant la chasse aux Roms ? De telles violations du droit ne peuvent rester impunies. Essayons d’approfondir.



Qu’est-ce qu’une circulaire ?Contrat_Social.jpg



Il existe plusieurs types de circulaires. Une circulaire interprétative explique aux services, confrontés à des situations complexes, quelle est la lecture du droit, mais une circulaire peut aussi être un ordre intérieur : l’autorité hiérarchique, dans le cadre de ses compétences, donne des consignes, qui doivent être respectées.



Celle-ci est de la seconde catégorie. Elle est précise et elle se situe à un haut degré de fonctionnement de l’Etat. Elle assure la mise en œuvre d’une décision du Président de la République, et donne aux préfets de véritables ordres : définition d’un processus, objectifs à atteindre et méthodes à suivre, avec en annexe des tableaux visant à retracer l’exécution semaine après semaine.



Peut-on contester juridiquement une circulaire ?



Il faut distinguer. Les circulaires interprétatives expliquent l’état du droit mais n’apportent rien : il ne peut être formé de recours, même si s’interprétation est erronée. Il en va différemment des circulaires qui font grief : elles apportent des éléments de droit, et peuvent être attaquées si elles violent le droit.



Le Conseil d’Etat fait ainsi la distinction : « L'interprétation que par voie, notamment, de circulaires ou d'instructions l'autorité administrative donne des lois et règlements qu'elle a pour mission de mettre en œuvre n'est pas susceptible d'être déférée au juge de l'excès de pouvoir lorsque, étant dénuée de caractère impératif, elle ne saurait, quel qu'en soit le bien-fondé, faire grief. En revanche, les dispositions impératives à caractère général d'une circulaire ou d'une instruction doivent être regardées comme faisant grief, alors même qu'elles se borneraient à réitérer une règle déjà contenue dans une norme juridique supérieure (Conseil d'Etat, 2 juin 2006, n° 275416).



Le directeur de cabinet avait-il compétence pour signer cette circulaire ?



Les directeurs de cabinet ont de très larges délégations de signature, car ils sont la représentation institutionnelle du ministre. Cette signature n’est pas illégale mais elle est surprenante. Il s’agit de la mise à exécution d’une décision du président de la République, sur un aspect politique sensible. Il est surprenant que le ministre n’ait pas signé lui-même, ce d’autant plus qu’il a tout fait pour se rendre visible pendant l’été. D’ailleurs, il a indiqué ce soir qu’il allait signer lui-même la nouvelle circulaire.



La circulaire vise-t-elle les Roms en particulier ?esprit_des_lois.jpg



Oui. La circulaire s’ouvre par cette phrase, qui est soulignée : « Le Président de la République a fixé des objectifs précis, le 28 juillet dernier, pour l’évacuation des campements illicites : 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici 3 mois, en priorité ceux des Roms ».



A plusieurs reprises, est visée cette population :

- La circulaire déplore le faible nombre d’expulsions de Roms : « Les opérations menées depuis le 28 juillet contre les campements illicites de Roms n’ont donné lieu qu’un nombre trop limité de reconduites à la frontière ».

- Un peu plus loin on lit « Par ailleurs il convient évidemment d’empêcher l’installation de nouveaux campements illicites de Roms ».

- Il est demandé une synthèse hebdomadaire qui distingue parmi les camps illicites ceux des Roms à traiter en priorité et les autres campements de gens du voyage.



La réalité de fait, pour qui sait lire, est qu’une politique publique vise une population particulière, ciblée en fonction de son origine ethnique, à savoir l’appartenance à la population des Roms.



La circulaire est-elle légale ?



Il est normal que le Ministre de l’Intérieur donne des consignes d’actions au Préfet. Ce qui est anormal, c’est le contenu.



La loi interdit de conduire des politiques en fonction de critères ethniques, et le droit européen interdit de limiter ainsi la liberté d’aller et venir des citoyens européens. D’ailleurs, la semaine dernière, le grand argument de défense des ministres français devant les instances européennes, était de dire que n’avait été prise aucune mesure particulière visant les Roms. C’est le discours qui est développé depuis le mois de juillet par le Ministre de l’Intérieur à la suite des critiques venues de l’ONU, du Parlement Européen, du Conseil de l’Europe et du Pape, pour ne citer que ceux-là. Un mensonge gros comme le déficit de la France.



Deux points aggravent cette illégalité.candide.jpg



- Cette action prioritaire n’a pas été engagée sur la base de critères individuels mais en fonction de l’appartenance supposée à une ethnie, dont les préfets doivent définir les contours ;

- Ce qui est la cause dans ces expulsions en vague, ce n’est pas ce que la personne a fait, mais ce qu’elle est : un Rom.



Qu’un gouvernement en soit là, c’est grave.



Quels recours contre une telle circulaire ?



Des associations très compétentes, dont le GISTI, ont annoncé deux recours : en annulation devant le Conseil d’Etat, et en suspension dans le cadre de la procédure de référé. Il y a en effet urgence car cette circulaire conduit à des destructions d’habitations des Roms tous les jours, et le grief de la discrimination ethnique est flagrant. Des initiatives vont également venir des instances européennes sur la base de la discrimination raciale, mais aussi de liberté d’aller et venir. Les instances européennes, le Conseil de l’Europe comme l’Union Européenne, avaient souligné toutes les violations de droit dans les documents présentés sur ce blog, avant d’avoir connaissance de cette circulaire. Le volet ethnique se combine à de nombreux autres manquements, sur les droits sociaux fondamentaux.



Ces recours peuvent-ils être engagés ?



Hier matin, Xavier Bertrand disait que cette circulaire était parfaite… mais le soir Brice Hortefeux annonçait qu’il allait en signer une nouvelle. Ce texte nouveau va certainement abroger l’ancien, et il n’y aura donc plus de recours en annulation possible.



Il restera à vérifier que, dans les faits, la politique discriminatoire a effectivement pris fin. Par ailleurs, pourront être engagés des recours destinés à sanctionner les illégalités commisses, et là, le retrait de la circulaire ne change rien. Si,… il aide un peu en montrant que le gouvernement a très vite retiré le texte car il le savait illégal.



On parle d’infraction pénale ?



Sur le plan pénal, cette circulaire incite les Préfets à commettre des actes de discrimination envers une population déterminée par son caractère ethnique ce qui place très très près de la discrimination au sens du Code pénal. Mais ce sont deux choses bien différentes que de qualifier une circulaire d’illégalité ou d’imputer la commission d’une infraction à quelqu’un, et une analyse pointue de la jurisprudence est nécessaire. Quelques jours dans le calme, pour déterminer le meilleur angle d’attaque.



Quel type d’action pénale ?



La circulaire en elle-même permet d’apprécier le fait reproché, et les associations peuvent envisager d’agir devant le tribunal correctionnel de Paris. La voie de la citation directe permet à la victime d’engager l’action pénale et il n’y a pas besoin de passer par l’accord du Procureur de la République.



Peut-il y avoir une plainte pénale ?les-miserables.jpg



On peut également songer à une plainte pour disposer d’une enquête globale dépassant le seul cadre de la circulaire. En effet, la circulaire est incitative, et selon la jurisprudence, l’incitation est condamnable même si elle n’a pas été suivie d’effet, du moment qu’elle reposait sur une discrimination illicite. Mais il paraît très opportun de creuser cette affaire.



Dans la mesure où les Préfets doivent rendre compte systématiquement, une enquête permettrait d’étudier de manière approfondie la mise en œuvre de cette circulaire, notamment pour savoir si ont bien été atteints explicitement les Roms et comment les Roms étaient définis par les préfectures.



L’enquête pourrait également s’intéresser aux décisions prises avant la circulaire. En particulier, la circulaire vise une décision du Président de la République du 28 juillet dernier. Aussi, pour bien comprendre le contexte il serait nécessaire que l’enquête aborde cet aspect, le directeur de cabinet n’étant manifestement pas le pivot de cette affaire.



Les personnes expulsées ont-elles des recours ?



L’initiative de l’action au pénal contre la discrimination est réservée aux associations compétentes. Les personnes concernées retrouvent un droit d’agir au civil, et ce droit est renforcé car on se trouve dans le cadre d’une « punition collective ». Le gouvernement a choisi de procéder à l’expulsion en privilégiant les Roms, avec un objectif chiffré, non pas en fonction des problèmes aigus que posait cette population mais en réaction à des faits de délinquance qui avaient eu lieu dans une commune du centre de la France, par d’autres personnes.



La référence avec Vichy est-elle opportune ?



Jamais depuis Vichy et sur la métropole le gouvernement n’est allé aussi loin dans des mesures contraignant les droits d’une population en fonction d’une origine ethnique réelle ou supposée. C’est une réalité qui montre à quel niveau nous sommes tombés. Pour le reste nous sommes en paix, pas en guerre, et le retour en Roumanie aussi brutal soit-il pour ces personnes, n’a rien à voir avec les circonstances de l’époque. Rien. Surtout, en 1940, il n’existait aucun recours alors que maintenant par le droit interne ou par le droit européen, il est possible d’agir de manière très efficace en bloquant l’action du gouvernement puis en faisant condamner les auteurs d’actes contraires à la loi.



Un dernier mot ?



Jeannette Bougrab, la nouvelle présidente de la HALDE, avait déclaré la semaine dernière qu’elle n’avait rien à redire contre cette action menée à l’encontre des Roms. Elle peut démissionner quand elle veut. C’est un geste qui serait apprécié.

http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2010/09/14/circulaire-anti-roms-quelles-suites-judiciaires1.html#comments
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Message  sylvestre Ven 24 Sep - 10:40

http://www.rue89.com/2010/09/23/la-police-on-cherche-des-roms-vous-en-avez-combien-168025

La police : « On cherche des Roms, vous en avez combien ? »


Mercredi à Besançon, des agents de la police aux frontières (PAF) se sont présentés dans deux structures d'accueil d'urgence de la ville, avec la même demande : « On veut savoir combien vous avez de Roms. » Révélée dans l'édition locale de L'Est Républicain jeudi, cette affaire provoque une controverse avec le maire socialiste de la ville.

« Faire de la place pour les sans-abris »

Les deux policiers ayant explicitement réclamé des personnes selon leur origine, cette controverse ne devrait pas en rester là. Selon l'article de L'Est Républicain, les agents se sont présentés dans les deux centres (l'un voué à la réinsertion des personnes en difficulté, l'autre à l'accueil d'urgence des SDF) pour savoir s'ils hébergeaient des Roms, et combien, afin de « faire de la place pour les sans-abris » à l'approche de l'hiver.

Interrogé par le quotidien régional, le commissaire Comte a confirmé ce motif, ajoutant avoir été « mandaté » pour cela par le maire de Besançon. Ce que ce dernier, le socialiste Jean-Louis Fousseret, dément formellement.

Joint par Rue89, Jean-Louis Fousseret affirme n'avoir « pas demandé à la PAF de venir faire des contrôles » :

« J'ai vérifié auprès de nos services, personne n'a demandé une intervention de la PAF. Je ne sais absolument pas ce qu'ils sont venus faire dans ces centres. »

Besançon, ville de 120 000 habitants environ (dans une aire urbaine de 230 000 personnes) accueillerait, selon des sources associatives locales, entre 30 et 35 Roms.

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Message  AIGLE Mar 28 Sep - 22:15

étonnant quand on sait que le maire de Besançon était à la manif du 4. Shocked

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Message  sylvestre Jeu 7 Oct - 15:36




http://www.acrimed.org/article3456.html

Quand le préfet du Loir-et-Cher s’assoit sur la liberté de la presse

Publié le 7 octobre 2010

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT et du SNRT-CGT, France 3 Ile-de-France Centre, suivi de la lettre adressée au président de France Télévisions par le SNJ-CGT. (Acrimed)

I. SNJ-CGT et SNRT-CGT, France 3 Ile-de-France Centre

Le préfet du Loir-et-Cher, Philippe Galli, manquerait-il de sang froid ? C’est en tout cas la question qui se pose après les propos qu’il a tenus, samedi, devant le Congrès des maires du Loir-et-Cher, accusant France 3 Centre d’être « complice d’une opération de communication des gens du voyage », suite aux incidents du 18 juillet à Saint-Aignan.

De quoi donner des ailes au maire de Thésée, Daniel Charluteau qui, lui, y est allé de sa petite phrase assassine : « je me demande si certains journalistes ne sont pas issus de la communauté des gens du voyage ».

Représentant de l’Etat et élu de la République, main dans la main, pour flinguer la liberté d’informer ? Tout est possible au sein d’une nation gouvernée par une droite décomplexée.

Tout est possible, y compris de s’attaquer à l’intégrité d’une rédaction régionale qui n’a fait que son travail, en relayant ces incidents.

Le SNJ-CGT dénonce et condamne cette dérive qui vise à museler, un peu plus, le droit à une information libre et indépendante.

***


II. Lettre à Rémy Pflimlin, PDG de France Télévisions

De Jean-François Téaldi, secrétaire général du SNJ-CGT de France Télévisions

Paris, le 6 octobre 2010

Monsieur le Président Directeur général,

Samedi dernier à Chailles lors du congrès des maires du Loir et Cher, le préfet Philippe Galli, a évoqué les événements du 18 juillet dernier à Saint-Aignan.

Selon La Nouvelle République celui-ci s’en est violemment pris à France 3 Centre dans son discours : « L’examen des faits montre que la manifestation spontanée de colère s’avère être une opération de communication montée par deux familles de la communauté des gens du voyage avec la complicité de notre chaîne de télévision régionale, dont le seul but aura été de donner en spectacle des exactions pour les uns et de réaliser une opération commerciale en vendant les images aux chaînes nationales pour l’autre ».

Hors tribune, le haut fonctionnaire aurait rajouté  : « les opérateurs de la chaîne étaient présents aux aurores à Saint-Aignan, avant le début des incidents. J’attends sereinement qu’on m’attaque en diffamation ».


Pour sa part le maire de Thésée, Daniel Charluteau, aurait lancé : « Je me demande si certains journalistes ne sont pas issus de la communauté des gens du voyage ».

Au-delà de l’ignoble stigmatisation des gens du voyage, qui se coule dans la politique de MM. Besson et Hortefeux, l’accusation de « complicité », de mise en scène en vue de « réaliser une opération commerciale  », portée contre notre société porte gravement atteinte à l’éthique des journalistes de France 3 Centre.

En vertu de l’article 5-2 de l’Avenant audiovisuel de la Convention Collective Nationale de Travail des Journalistes qui stipule que : « Tout journaliste travaillant dans une des entreprises signataires a droit, conformément aux règles fixées par le code pénal et les lois spéciales à une protection contre les menaces, outrages, injures ou diffamations dont il peut être l’objet dans l’exercice de la fonction qui lui est confiée », je vous demande de saisir la justice afin de préserver l’honneur de nos confrères.

Dans l’attente recevez Monsieur le Président Directeur Général mes respectueuses salutations.


Jean-François Téaldi, Secrétaire général SNJ-CGT FTV

Copies :Thierry Thuillier, Directeur des Rédactions et Carole Collinet SNJ-CGT France 3 Centre

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Message  sylvestre Ven 8 Oct - 11:12

http://www.rue89.com/2010/10/07/les-preuves-de-lexistence-dun-fichier-ethnique-sur-les-roms-170000

Documents

Les preuves de l'existence d'un fichier ethnique sur les Roms


Rue89 publie des documents internes à la gendarmerie réalisés grâce aux chiffres recensés dans le fichier illégal Mens.

La circulaire stigmatisant les Roms, émise le 5 août par le ministère de l'Intérieur, n'était pas un accident. La France mène depuis plusieurs années une chasse ethnique aux Roms, ce qui est contraire à toutes les lois françaises et européennes.

Une nouvelle preuve en est la révélation ce jeudi par Le Monde de l'existence d'un fichier sur les Roms, constitué par l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI). Existence niée à la fois par le ministère de l'Intérieur et par la Gendarmerie nationale.

Comme LeMonde.fr, Rue89 s'est cependant procuré des documents internes à l'OCLDI, issus d'un PowerPoint datant de 2004, qui démontrent la réalité de ce fichier baptisé Mens (Minorités ethniques non sédentarisées). Dans le premier, sont distingués, parmi « les groupes à risques », les « manouches » et les « gitans », qui sont des groupes ethniques.

Document interne de l'OCLDI

Dans ce second document, l'OCLDI, qui était auparavant dénommée la CILDI (Cellule interministérielle de lutte contre la délinquance itinérante), indique faire la « généalogie des familles tsiganes », ce qui n'est possible qu'à partir d'un fichier ethnique.

Document interne de l'OCLDI

Ce troisième document est le plus probant : il s'agit de l'« état numérique » des « interpellations de Roms ». Les personnes arrêtées sont donc d'abord classées par leur ethnie, avant de l'être par leur nationalité.

Document interne de l'OCLDI

Avocats des quatre principales associations de Roms et de gens du voyage, Me Françoise Cotta, William Bourdon et Henri Braun ont déposé plainte mercredi auprès du procureur de la République du TGI de Paris, sur le fondement de l'article 226-19 du Code pénal :

« Le fait […] de mettre ou de conserver en mémoire informatisée […] des données à caractère personnel qui […] font apparaître les origines raciales ou ethniques des personnes […] est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. »

Le ministère de l'Intérieur et la Gendarmerie nationale ne vont pas pouvoir tenir longtemps la même ligne de défense. Brice Hortefeux a d'ailleurs commencé à infléchir sa position. « Il n'y a pas de statistiques sur des communautés, mais il y a des statistiques naturellement sur des nationalités », affirmait-il le 25 août sur RTL. Ce jeudi après-midi, il a publié ce communiqué :

« Dès qu'il a eu connaissance de ces différentes informations et dans un souci de totale transparence, le ministère de l'Intérieur […] a demandé au groupe de contrôle et de l'organisation des bases de données de la police et de la gendarmerie, présidé par Alain Bauer, de procéder à un contrôle des éléments recueillis dans les bases de données de la Gendarmerie nationale. »

Document interne de l'OCLDI

Il faut dire qu'il est difficile d'ignorer que le terme « Mens » est non seulement largement utilisé par les gendarmes à l'oral et à l'écrit, comme le démontre cet autre document interne ci-dessus, mais qu'en plus l'utilisation du fichier du même nom est mentionné jusque dans des PV d'enquêtes préliminaires, que Rue89 a également pu consulter, sous l'expression « l'environnement généalogique effectué par l'OCLDI ».

Dans une « note » de l'OCLDI présentant les « objectifs de travail », le terme est même écrit en toutes lettres : « Consultation et recoupement à partir du fichier Mens. » Idem dans cette « fiche » de l'OCLDI à « diffusion restreinte » :

« L'environnement généalogique effectué par l'OCLDI à partir des procédures et des renseignements recueillis ainsi que la consultation de notre base documentaire de données (fichier Mens) permet d'indiquer que certains individus suspectés appartiennent à la communauté française des gens du voyage, se connaissent soit par des liens familiaux soit par des relations criminelles d'habitude. »

Quand ils n'assimilent pas les liens familiaux et criminels, les gendarmes de l'OCLDI réalisent en effet de vrais arbres généalogiques, avec noms, photos et dates de naissance. Tous les membres des familles de malfaiteurs sont ainsi fichés, même si la plupart n'ont jamais rien fait.

Et toujours à l'insu de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), qui aurait pourtant dû être saisie au préalable, selon l'article 45 de la loi « informatique et libertés ». Dans un communiqué publié ce jeudi soir, elle confirme qu'elle « n'a jamais été informée de la création d'un tel fichier ». Avant d'ajouter en forme de pied de nez au « groupe de contrôle » demandé par Brice Hortefeux :

« La Cnil rappelle que, selon l'article 44 de la loi “informatique et libertés”, elle est la seule autorité compétente pour mener un contrôle sur des fichiers de données à caractère personnel. Ce contrôle aura lieu très prochainement. »

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Message  sylvestre Dim 31 Oct - 16:59

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/10/30/un-camp-de-roms-attaque-par-des-inconnus-dans-les-yvelines_1433210_3224.html

webC02AB3FA.html

Un camp de Roms attaqué par des inconnus dans les Yvelines

LEMONDE.FR | 30.10.10 | 10h50

Des Roms dans un campement à Fleury-Mérogis, le 6 septembre 2010.AP/Christophe Ena

Le commissariat de Poissy (Yvelines) a ouvert une enquête après l'intrusion de plusieurs hommes cagoulés et armés, dans la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 octobre, dans un camp de Roms situé dans la plaine de Triel-sur-Seine.

Selon les témoignages recueillis par les enquêteurs, ces hommes ont fait irruption dans le camp vers deux heures du matin dans une voiture munie d'un gyrophare. Ils ont pénétré dans des caravanes avec des fusils et des matraques, arrachant certaines portes.

"HABILLÉS COMME DES POLICIERS"

Plusieurs personnes du camp ont indiqué avoir été molestées et menacées avec des armes à feu, une femme précisant avoir été obligée de se déshabiller. L'agression aurait duré une demi-heure, les hommes cagoulés tirant en l'air à plusieurs reprises.

Les habitants du camp ont précisé que leurs agresseurs "étaient habillés comme des policiers".
"Ces familles ne pourront jamais oublier ce qu'elles ont vécu. Le plus dramatique est que ces hommes sont repartis avec les papiers d'identité de plusieurs personnes du camp", selon Annick Omond, du Collectif de soutien aux familles roms de la plaine de Triel-Chanteloup.

Une trentaine de familles roms, menacées d'expulsion, vivent depuis plusieurs années dans des conditions précaires sur un terrain privé dans la plaine de Triel-sur-Seine. Elles réclament un autre terrain pour pouvoir vivre dans de meilleures conditions et notamment être raccordées à un réseau d'eau potable.

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Message  Aura Jeu 4 Nov - 18:40

Le Conseil constitutionnel censure un accord d'expulsion des mineurs roumains

LEMONDE.FR | 04.11.10 | 17h03 • Mis à jour le 04.11.10 | 17h16


Le Conseil constitutionnel a censuré, jeudi4 novembre, un accord de coopération entre la France et la Roumanie quivisait à faciliter l'expulsion des mineurs roumains isolés présents surle territoire français. Les sages ont estimé que la loi autorisant laratification de cet accord contrevenait à la Déclaration des droits del'homme de 1789.

Cet accord ne prévoyait aucun moyen de recours pour les mineursexpulsés, même lorsque la mesure de raccompagnement était prononcée parle parquet. "Ceci méconnait le droit du mineur ou de toutepersonne intéressée à exercer un recours juridictionnel effectifgaranti par l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme de1789", estime le Conseil constitutionnel.Cet accord,signé en 2007, n'avait été soumis que cette année au vote du Parlement,nécessaire à son entrée en application. Le texte visait notamment àlutter contre "la traite des êtres humains" et à "résoudre les situations des mineurs roumains se trouvant en difficulté sur le territoire de la République Française".
Vivement combattu par les associations de soutien aux étrangers, letexte avait été transmis le 13 octobre pour examen au Conseilconstitutionnel par plus de 60 parlementaires de l'opposition.L'accord de 2007 remplaçait un précédent accord signé en 2002 pourune durée de trois ans. Mais le nouveau texte supprimait l'obligationd'un accord du juge des enfants pour prononcer l'expulsion. "Desgaranties cruciales ont été supprimées, en violation de notre droitnational de protection de l'enfance, de la Convention internationalerelative aux droits de l'enfant et de la Convention européenne desdroits de l'homme", dénonçait l'association "Hors la rue" dans un communiqué publié fin mars.Selon un conseiller de la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie,consulté par la rapporteure du projet de loi à l'Assemblée nationale,55 retours de mineurs ont eu lieu entre 2003 et 2005. "Force est de constater que le nombre de retours a très nettement diminué depuis que l'accord signé en 2002 n'est plus appliqué", regrettaitla députée UMP Chantal Bourragué, qui évoque 25 expulsions entre 2006et 2010. Cette censure va pourtant obliger le gouvernement à revoir sacopie s'il entend à nouveau faciliter l'expulsion des mineurs roumainsisolés.
Jean-Baptiste ChastandPour en savoir plus :- Une étude de l'association "Hors la rue" sur le devenir des mineurs roumains raccompagnés en vertu de l'accord de 2002.- Le dossier législatif du projet de loi de ratification de l'accord sur le site de l'Assemblée nationale.
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Message  sylvestre Ven 5 Nov - 15:37

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Message  sylvestre Mar 30 Nov - 17:41

Un cas d'école sur les relations de frères ennemis du pouvoir politique et des grands médias, où on ne distingue plus la lutte de l'embrassade.

http://www.acrimed.org/article3490.html

Nicolas Sarkozy, critique des médias … et de la stigmatisation des Roms

Publié le 30 novembre 2010 par Frédéric Lemaire, Henri Maler

Le mardi 16 novembre, l’entretien télévisé du Président de la République avec David Pujadas, Claire Chazal et Michel Denisot s’est avérée conforme aux canons du genre : questions sans surprise, relances sans relief, objections sans suite. Le précédent exercice, en date du mercredi 23 septembre 2009, avait été pour nous l’occasion de montrer comment ce rituel républicain réduisait les journalistes présents à un rôle de faire-valoir (« Un monologue de Nicolas Sarkozy, avec Pujadas et Ferrari dans leur rôle de figurants »).

Un an plus tard, rien n’a fondamentalement changé : ayant toute latitude pour raconter à peu près n’importe quoi, le Président joue librement sa partition, avec la participation aimable de ses interlocuteurs. Mais, cette fois, sûr de son effet, et de la prévenance de journalistes qu’il a lui-même invités, il n’hésite pas à les malmener, voire les humilier, sans qu’ils n’y trouvent véritablement à redire. Mieux : à plusieurs reprises, c’est lui qui les interpelle et les met en cause. Et, à l’occasion d’une question de David Pujadas, il adopte une posture de critique vigilant des médias.

Revenons donc sur cet échange. A l’origine, une question plus incisive qu’à l’accoutumée posée par David Pujadas : « Cet été, à l’occasion d’un fait divers vous avez désigné nommément un groupe ethnique, […] et vous avez d’une certaine manière mis en scène la fermeture des camps de Roms et l’expulsion de ces Roms, ce qui a provoqué un tollé. Pourquoi cette décision, pourquoi surtout cette manière de faire ? »

Le gouvernement aurait donc instrumentalisé un fait divers pour stigmatiser un groupe ethnique, puis mis en scène la fermeture des camps de Roms. Bien évidemment, l’impertinence de la question sera largement tempérée par la totale liberté dont disposera le Président pour développer « sa » manière de voir, sans guère se voir opposer de véritable contradiction.

Le Président annonce d’emblée la couleur : « David Pujadas, permettez-moi à mon tour de dire “quelle drôle de façon de réécrire l’histoire !”. Revenons si vous le voulez bien au mois de Juillet. Et regardons le journal télévisé qui est le vôtre ».

Et Nicolas Sarkozy de présenter sa… « drôle de façon de réécrire l’histoire ».

Les JT du 17 juillet

Nicolas Sarkozy : « Premier sujet : la situation sécuritaire n’est plus tenue à Grenoble, les policiers veulent démissionner, c’est la jungle. Je résume ».

Résumons nous aussi. Le vendredi 16 juillet, au soir, à la suite de la mort d’un braqueur abattu par la police, des « violences urbaines », comme on dit désormais dans les médias, avaient éclaté à Villeneuve, dans le quartier de Grenoble d’où était issu le jeune homme. Le lendemain, les JT reviennent sur ces événements. Et c’est bien de ce samedi 17 juillet dont il est question dans les propos de Nicolas Sarkozy, puisqu’il évoque, par la suite, l’attaque d’une gendarmerie « le lendemain », c’est-à-dire le dimanche 18 juillet.

Or – première contrevérité – les JT de TF1 et de France 2 ne s’ouvrent nullement sur le « premier sujet » que prétend résumer Nicolas Sarkozy [1]. Sur France 2, Laurent Delahousse commence « son » journal par plus d’un quart d’heure d’hommage à l’acteur Bernard Giraudeau, décédé le matin même. Il en va de même dans le JT de TF1 présenté par… Claire Chazal qui se garde bien – défaut de mémoire ou de présence d’esprit ? - de contredire Nicolas Sarkozy.

De surcroît, le « résumé » sur les violences de Grenoble – la « guérilla urbaine », comme disent les médias – proposé par Nicolas Sarkozy ne résume pas du tout ce qui est dit et montré par les JT. Certes, les images montrent les conséquences de ces violences, dont les commentaires font le récit. Des commentaires « résumés » de manière… plutôt personnelle par Nicolas Sarkozy (« la situation sécuritaire n’est plus tenue à Grenoble, les policiers veulent démissionner, c’est la jungle »).

Enfin, et surtout, les 2 à 3 minutes environ que chacun de ces deux JT consacre aux violences de Grenoble suffisent à exhiber Brice Hortefeux qui prend la pose devant les caméras : « Nous allons rétablir l’ordre public et l’autorité de l’Etat ». Brice Hortefeux ? Déjà sur place ? Selon Arrêt sur Images « c’est le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui a alerté les rédactions : dès le matin du 17 juillet 2010, il faisait savoir qu’il se rendrait à Grenoble dans l’après-midi. » Et le même article de préciser le déroulement du processus destiné à « faire » l’événement : « L’AFP s’en est fait l’écho dans une dépêche dès 8h43, c’est-à-dire suffisamment tôt pour que les 13 heures tournent des images et annoncent la venue du ministre, et pour que les 20 heures montrent les images d’Hortefeux. Timing parfait ! »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nicolas Sarkozy prend des libertés avec les faits. Or Claire Chazal ne peut ignorer – David Pujadas était alors en vacances… - quelle contribution le gouvernement a apporté à la « couverture médiatique » des violences de Grenoble et ne juge pas nécessaire de mentionner quels plats avaient été préparés dans l’« arrière-cuisine » du journalisme indépendant.

Nicolas Sarkozy peut alors continuer tranquillement à « réécrire l’histoire » …

Les JT du 18 juillet

Nicolas Sarkozy : « Le lendemain, vous-même, Monsieur Pujadas, comme Madame Claire Chazal, d’ailleurs, dans son journal ; à propos de l’attaque d’une gendarmerie dans le centre de la France - pas par des Roms d’ailleurs, mais par des gens du voyage. Vous en faites, l’un et l’autre, votre premier sujet du 20h. Pas le deuxième : le premier ».

Cette fois, c’est exact : le « spectacle » d’une « manifestation de gens du voyage » (dixit le JT de TF1) qui s’est déroulée devant une gendarmerie a particulièrement attiré les caméras des 20h déjà sur place. A la clé, des images de manifestants (que l’on a pu voir notamment sur TF1, découpant à la tronçonneuse des arbres et des panneaux de signalisation sur la place de la gendarmerie de Saint-Aignan pour protester contre la mort d’un Gitan de 22 ans recherché pour vol et tué dans la nuit du 16 au 17 par un gendarme.

Mais une fois encore, Nicolas Sarkozy attribue aux présentateurs des JT des commentaires qui ne sont pas les leurs : « Et vous tirez la conclusion, l’un et l’autre : mais qu’est-ce qui se passe en France, la situation n’est plus contrôlée, les gendarmeries sont attaquées et à Grenoble les policiers démissionnent ». Et la tirade présidentielle s’achève sur ce coup de grâce : « Vous ne l’avez pas fait un soir : vous l’avez fait toute cette fameuse semaine. J’ai revu les images, ça m’a d’ailleurs beaucoup intéressé. […] Vous créez vous-mêmes, les médias, une situation de stigmatisation sur l’attaque de la gendarmerie, où y avait eu deux carreaux de cassés, par ailleurs, et où ça avait été, médiatiquement, exploité, déformé. Mais c’est comme ça ».

Une « situation de stigmatisation », donc… Mais de quel « groupe ethnique », comme disait Pujadas ? Des Roms ? Pas directement, du moins dans les J.T qui parlent de « gens du voyage »… « Deux carreaux cassés » à la gendarmerie de Saint-Aignan ? Ce n’était pourtant pas ce que déclarait la Préfecture [2]. Et ce n’est pas seulement pour protéger quelques vitres que 300 militaires avaient été déployés à Saint-Aignan.

D’après Nicolas Sarkozy, ce sont les journaux télévisés qui, après l’attaque de la gendarmerie, seraient à l’origine de la « stigmatisation » des Roms. Or si les J.T. ne les ont pas mentionnés à cette occasion, Nicolas Sarkozy a pris soin d’« oublier » que dans sa déclaration en Conseil des ministres du 21 juillet communiquée à la presse, il affirmait : « Les événements survenus dans le Loir-et-Cher soulignent les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms. »

Les libertés prises avec les faits et leur chronologie s’achèvent avec la péroraison : « A partir de ce moment-là, je vois le ministre de l’intérieur et le premier ministre et nous décidons d’aller à Grenoble pour remettre de l’ordre ». Tout cela pour tenter d’opposer sa propre modération aux exagérations médiatiques : « Dans le discours de Grenoble y a pas une outrance, y a pas un mot plus haut que l’autre [3] ».

Dans les jours qui suivent, le gouvernement se démène pour que « l’insécurité » occupe le devant de la scène médiatique… et parvient partiellement à ses fins. Comme le rappelle « Arrêt sur images », le lundi, Hortefeux est l’invité de la matinale d’Europe 1 et fait la « une » du Figaro, tandis que l’Elysée annonce le même jour le changement du préfet de l’Isère et la tenue d’une réunion la semaine suivante sur les gens du voyage [4].

Coproduction

Il ne faire guère de doute que Nicolas Sarkozy a été, rétrospectivement, « très intéressé » par les images de cette « fameuse semaine »  : les JT se sont rendus, bon gré mal gré, aux rendez-vous fixés par l’agenda politique. Qu’est-ce qui est apparu en premier : l’œuf ou la poule ? L’initiative médiatique ou l’opération gouvernementale ? En l’occurrence, elles ont été presque simultanées, même si Nicolas Sarkozy s’emploie à effacer après-coup la seconde. En effet, une opération de communication du Président et/ou du gouvernement chasse l’autre. Après celles des 17 et 18 juillet qui a bénéficié de la complaisance des JT, une nouvelle est tentée lors de l’entretien du 16 novembre : attribuer exclusivement aux médias la « situation de stigmatisation » que le pouvoir a opportunément créée… en tirant partie des reportages télévisés.

Ce serait oublier que le gouvernement a dans une très large mesure – et avec quelle modération…– participé à la « mise sur agenda » de son offensive sécuritaire, dans des médias qui s’étaient alors peu inquiétés de cette instrumentalisation à laquelle ils ont pourtant contribué. De même les interlocuteurs du Président, apathiques, se sont peu inquiétés, lors de l’entretien télévisé du 16 novembre, de la jubilation de Nicolas Sarkozy fustigeant l’exploitation médiatique de l’insécurité.

Paradoxalement, la façon outrancière dont Nicolas Sarkozy réécrit l’histoire confirme à sa façon que la construction médiatique de certains événements n’est nullement indépendante de sa construction politique. Ces événements et les informations qui prétendent les refléter sont les produits et les enjeux d’une lutte qui met généralement aux prises des associés rivaux : rivaux, parfois, associés, trop souvent.

Coproduction de l’actualité par les gouvernants et les médias... et rétrocession finale des droits d’auteur aux journalistes. De cette coproduction et de cette reconstruction élyséenne, les commentateurs se sont peu émus. Revenant le lendemain de l’interview présidentielle sur Europe 1, David Pujadas juge l’intervention « assez riche en enseignements », et l’exercice « plaisant à faire » ; il se réjouit d’un dialogue « ouvert », et d’une conversation « cordiale ». Séduit, il tient même à préciser que, grâce à lui, Nicolas Sarkozy « a parlé des Roms, il n’en avait jamais parlé avant ». Quelle victoire ! David Pujadas pourra accrocher bien haut sur son veston une nouvelle médaille.

Frédéric Lemaire et Henri Maler


Quelques jours plus tard…

Plutôt que de s’interroger non seulement sur la version présidentielle du rôle des médias, mais surtout sur la coproduction de l’actualité par les médias et les gouvernants, la plupart des commentateurs ont détourné le regard. En revanche, ils se sont précipités goulûment sur un « dérapage » de Nicolas Sarkozy. Quel dérapage ?

Le vendredi 19 novembre au soir, en marge du sommet de l’Otan à Lisbonne, le Président de la République s’en est pris aux méthodes de travail des journalistes au sujet des investigations sur « l’affaire Karachi ». Ces propos, tenus « off the record », n’avaient pas pour vocation d’être rendus publics. Ils le furent. Mais l’affaire est suffisamment grave à leurs yeux pour que les médias s’en emparent et que la plupart d’entre eux affirment, avant que quelques-uns ne se ravisent, que Sarkozy a insulté les journalistes.

Au risque de passer pour des suppôts inconditionnels de Nicolas Sarkozy, notons que cette interprétation est tout simplement fausse : il s’agissait en fait d’une tentative grossière de démonstration par l’absurde, destinée à désamorcer les questions gênantes sur son rôle éventuel dans « l’affaire de Karachi ».

Extraits :

Un journaliste se risque : « Il semblerait qu’il y ait votre nom, que vous ayez donné votre aval à la création de deux sociétés au Luxembourg… ». Plutôt que de démentir, Nicolas Sarkozy, quelques répliques plus loin, s’insurge : « Mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ? "Il semblerait." Vous êtes journaliste, dites-moi quelque chose… "Il semblerait", c’est quoi ? ». Et un peu plus loin encore : « Mais écoutez, on est dans un monde de fous, quand même. Il n’y en a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétrocommissions sur des sous-marins au Pakistan, c’est incroyable et ça devient le premier sujet à la télévision. Et vous - j’ai rien du tout contre vous -, "il semblerait que vous soyez pédophile…" Qui me l’a dit ? "J’en ai l’intime conviction”. […] »

Une tentative de démonstration par l’absurde n’est pas une insulte. Même si en prenant pour exemple, sans la reprendre à son compte, une accusation gratuite de « pédophilie » pour se défendre d’une accusation qu’il prétend infondée de compromission dans « l’affaire Karachi », le « Président de tous les français » n’a pas eu la réplique légère et l’humour délicat. Nous y reviendrons.

Rejeter sur des journalistes, présentateurs de 20h, la responsabilité de la stigmatisation des Roms, était pourtant une accusation bien plus grave...

Notes

[1] Voir sur Youtube, un extrait du JT de France 2 du 17 juillet et sur le site de TF1, l’intégrale du 20 h de ce jour-là.

[2] Qui présentait ainsi les faits d’après une dépêche de l’AFP du 18 juillet : « Une cinquantaine d’individus, dont certains cagoulés et armés de haches, de gourdins, etc. ont dégradé les locaux du peloton d’autoroute et des cabines de péage à Saint-Romain. Ils se sont ensuite rendus à Saint-Aignan où ils ont commis de nouvelles dégradations : bris de vitres, dégradation de trois commerces, de panneaux, de feux tricolores de signalisation, tronçonnage d’arbres, incendie de deux véhicules ».

[3] Un simple coup d’œil à ce « discours de Grenoble » du 30 juillet suffit à se convaincre de cette absence d’outrance : Nicolas Sarkozy concluait alors sur le lancement d’une « guerre nationale », lancée pour « plusieurs années ». Il y évoquait les Roms et leurs campements illégaux, annonçant leur démantèlement, et proclamaient son refus de voir « les atouts » de la France « gâchés par une poignée de délinquants ». « Transition hasardeuse », notera tout en retenue le journaliste de 20 Minutes.

[4] Pourtant, tout ne se passe pas exactement comme prévu. L’opération de communication du gouvernement subit en effet de plein fouet la concurrence d’un sujet plus délicat… l’affaire Woerth/Bettencourt, qui fera notamment la Une des JT le mardi 20 juillet, et plusieurs fois dans les semaines qui suivent.

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Message  sylvestre Ven 18 Fév - 15:17

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/17/une-commune-publie-les-plaques-d-immatriculation-de-gens-du-voyage_1481828_3224.html

Une commune publie les plaques d'immatriculation de gens du voyage

La commune de Moigny-sur-Ecole, dans l'Essonne, a publié dans son bulletin municipal de janvier, dont l'AFP a obtenu copie, les photographies de quarante plaques d'immatriculation des gens du voyage qui y ont occupé un terrain de sport en 2010.

"Cela ne regarde personne. Je n'ai aucun commentaire à faire. On a autre chose à faire", a répondu par téléphone à l'AFP l'adjoint à la voirie de la commune, Yannick Foucher, interrogé sur le contenu de ce bulletin et qui a indiqué que le maire UMP, Pascal Simonnot, était injoignable.

Dans un billet d'humeur anonyme, l'auteur explique pour justifier la publication des photographies : "Sans racisme primaire, nous avons adopté la politique du 'surveillant-surveillé'". Il dénonce "un envahissement sans précédent de soixante-dix caravanes" en juillet dans cette commune d'environ mille trois cents habitants et évoque également un "nomadisme fiscal" : "Au risque de diffamer, ces 'déplacements' leur permettent d'éviter de payer un certain nombre d'impôts et de s'adresser à plusieurs caisses d'allocations familiales."

"UN TEXTE REMPLI DE HAINE"

Appelant à "agir vite", l'auteur déplore une justice "beaucoup trop souvent du mauvais côté" et propose "un moratoire où les gens du voyage seraient centralisés administrativement aux Saintes-Maries-de-la-Mer puisque, officiellement, c'est leur point de convergence".

La Ligue des droits de l'homme a décidé de porter plainte contre le maire, directeur de publication du bulletin municipal.

Bernard Hainsselin, président de Moigny avec vous et opposant au maire, a dénoncé "des idées proches du Front national", alors que, selon lui, "les gens du voyage n'ont pas causé de dégâts". Une conseillère municipale, Betty Laborrier, a démissionné de son poste : "Je ne me sens pas solidaire de ce genre de discours. Je l'ai découvert en ouvrant ma boîte aux lettres. C'est un texte rempli de haine, de racisme, et qui est diffamatoire", a-t-elle expliqué à l'AFP.



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Oppression des Roms - Page 2 Empty Roms : Préparation d'une nouvelle vague d'expulsions massives !

Message  BouffonVert72 Mar 26 Juil - 22:07

Je ne retrouve plus le topic concernant les Roms.

Un an après, les expulsions de Roms continuent

Par Patrick Vignal | Reuters – il y a 13 heures

PARIS (Reuters) - Un an après le déclenchement d'une politique d'expulsion massive, les reconduites de Roms à la frontière se poursuivent et la précarité de ceux qui restent en France s'aggrave, affirme Médecins du monde (MdM).

Dans un rapport présenté mardi, l'ONG reproche au gouvernement de présenter les Roms comme une "menace" pour les dissuader de rester en France et gonfler ses statistiques de lutte contre l'immigration illégale.

En outre, selon MdM, cette politique n'a pas réduit le nombre des Roms de nationalité roumaine ou bulgare qui peuvent, en tant que citoyens européens, revenir librement en France une fois expulsés.

Dans un discours sur la sécurité, le 30 juillet 2010 à Grenoble, Nicolas Sarkozy avait appelé le ministère de l'Intérieur à démanteler les implantations sauvages de campements roms en France.

Des circulaires édictées par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Brice Hortefeux, avaient déclenché la colère de Bruxelles, qui a reproché à Paris de cibler délibérément une communauté ethnique.

Accusé de discrimination, le gouvernement estime cependant avoir remporté une partie diplomatique avec la décision de la Commission européenne, le 19 octobre 2010, de renoncer à ouvrir une procédure d'infraction contre la France.

Parallèlement, Paris a engagé des discussions à Bucarest en vue d'une "mobilisation commune" franco-roumaine pour endiguer les allers-retours de Roms roumains en France et travailler au niveau européen à leur insertion.

CONDITIONS PRÉCAIRES

Depuis, SOS-Racisme a déposé plusieurs plaintes contre le fichage ethnique des Roms, victimes, selon elle, d'une "politique raciste d'Etat".

Plus de 9.000 Roms, sur environ 15.000 présents en France, ont été expulsés en 2010, selon le ministère de l'Intérieur, et les trois-quarts des 600 à 700 campements illicites ont été démantelés.

Depuis, "la pression et les intimidations policières se sont encore renforcées et les Roms sont devenus en quelque sorte des boucs émissaires 'autorisés'", écrit MdM dans son rapport.

On assiste à l'émergence "d'une nouvelle approche en matière de politique migratoire fondée sur l'intention de nuire", ajoute l'organisation.

Ses équipes à Bordeaux, Lyon, Marseille ou Strasbourg alertent déjà sur la préparation d'une nouvelle vague d'expulsions massives au coeur de l'été.

Ces expulsions répétées et l'absence de proposition de relogement "condamnent les Roms à des conditions de vie extrêmement précaires: ils vivent dans des bidonvilles ou des squats, dans des caravanes délabrées ou des cabanes pour la plupart sans eau et sans électricité", souligne l'organisation.

L'absence d'eau potable, de toilettes et de ramassage des déchets sur la majeure partie des terrains engendre en outre des problèmes d'hygiène avec des pathologies dermatologiques et digestives "potentiellement graves."

Pour l'ONG, les squats ou bidonvilles présentent également de nombreux dangers: incendies, risque d'effondrement, intoxication, saturnisme et risques d'épidémies.

Seule une femme sur dix est suivie durant sa grossesse et une femme sur dix en âge de procréer bénéficie d'une contraception, dit-elle.

En outre, la mortalité néo-natale (0-1 mois) est 9 fois plus importante que la moyenne française et la mortalité infantile (0-12 mois) est 5 fois plus importante.

Le nombre de cas de tuberculose diagnostiqués est extrêmement élevé: en 2010, 6 cas pour 240 personnes en Seine-Saint-Denis soit 2,5 % (contre 0,03 % en population générale dans le département).

Gérard Bon, édité par Patrick Vignal
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Oppression des Roms - Page 2 Empty Re: Oppression des Roms

Message  BouffonVert72 Mer 27 Juil - 21:56

http://www.lepost.fr/article/2011/07/27/2557624_l-explosion-de-la-delinquance-roumaine-un-plan-com-un-an-apres-le-discours-de-grenoble.html

DES CHIFFRES ET DES LETTRES

L'explosion de la délinquance roumaine : un plan com' un an après le discours de Grenoble ?

27/07/2011 à 15h50

Elle aurait même grimpé de 72,4% en région parisienne. Un plan com' un an après le discours de Nicolas Sarkozy ?

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Camp de Roms à Méry-sur-Oise. | MAXPPP


Souvenez-vous du climat de l'été dernier. Il faisait beau et Nicolas Sarkozy s'attaquait aux "problèmes" liés aux gens du voyage et aux Roms. Dans son discours de Grenoble, le 30 juillet 2010, le chef de l'Etat annonçait : "J'ai demandé au ministre de l'Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms [...]. Dans les trois mois, la moitié de ces installations sauvages auront disparu du territoire."

Un an plus tard, où en est-on ?

Pas plus d'expulsions

La communauté rom est toujours évaluée à 15.000 personnes en France, un chiffre stable depuis 2007. "Il y a bien eu une accélération des expulsions en août et septembre", a expliqué à Libération le collectif Romeurope. Mais au final, sur l'année, il n'y en a eu "ni plus ni moins qu'avant", a constaté ce groupement d'associations. Environ 9.500 citoyens roumains et bulgares ont été renvoyés dans leur pays d'origine, selon le ministère de l'Intérieur.

"Des conditions de vie qui rendent malades"

En plus des chiffres sur les expulsions sortis par Romeurope, Médecins du monde (MDM) aussi communique sur les Roms à la veille de "l'anniversaire" du discours de Nicolas Sarkozy. L'association a créé un site Internet dédié à la question et dénonce "des conditions de vie qui rendent malades". "En France, les expulsions répétées et l'absence de proposition de relogement condamnent les Roms à des conditions de vie extrêmement précaires. [...] L'absence d'eau potable, de toilettes et de ramassage des déchets sur la majeure partie des terrains engendre des problèmes d'hygiène. [...] Ces conditions de vie extrêmement précaires exposent par ailleurs la population rom à un fort risque épidémique : tuberculose, coqueluche, rougeole...", alerte MDM.

Délinquance : +72,4% en région parisienne

La préfecture de police de Paris elle aussi communique. Elle vient de sortir un chiffre censé convaincre les plus sceptiques de l'étendue du problème. Elle note une augmentation de 72,4% (c'est très précis) de la "délinquance générée par les ressortissants roumains" sur le premier semestre 2011 par rapport à 2010.

L'étude pointe l'explosion des vols en tous genres, notamment les portables ou dans les distributeurs automatiques de billets de banque, commis par des mineurs âgés de 10 à 17 ans. Les escroqueries à la charité, la mendicité collective ou les ventes à la sauvette se multiplient aussi.

Beaucoup de mineurs sont mis en cause passent pour certains "40 fois par an devant la justice", s'alarme France Soir, qui donne des conseils pour éviter les arnaques des voleurs roumains.

Une démonstration implacable ?


Sur son blog, le sociologue Laurent Mucchielli y voit plutôt un coup de com'.

Il commence en préambule par expliquer que "la délinquance de rue comme par ailleurs la mendicité de personnes de nationalité roumaine, dont de nombreux membres des communautés Roms, sont des réalités que nul ne conteste mais qui sont très anciennes."

Il explique ce chiffre 72,4% par "une instruction du ministère de l'Intérieur, envoyée à un moment donné aux services de police de la région parisienne, leur demandant de faire remonter de façon spécifique l'information sur la délinquance des Roumains".

Il conclut sa démonstration ainsi : "Au niveau national, dans les statistiques de police comme dans les statistiques de justice, on n'observe pas ces dernières années d'augmentation particulière de la délinquance des étrangers en général ni des roumains en particulier."

L’auteur

Karine Lambin
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Message  BouffonVert72 Ven 29 Juil - 22:32

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/29/laissons-aux-roms-l-acces-au-marche-du-travail-il-n-y-aura-plus-de-question-rom_1554265_823448.html#xtor=AL-32280184

"Pour mettre fin à la 'question rom', il faut leur ouvrir l'accès au marché du travail"

Laurent El-Ghozi, président de la Fnasat (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes) | LEMONDE.FR | 29.07.11 | 19h11 • Mis à jour le 29.07.11 | 19h28

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Laurent El-Ghozi.DR

Eric : Quelles sont les différences entre gens du voyage et Roms ?

Laurent El-Ghozi : On entend sous le nom de Roms, qui veut dire "homme adulte" en langue romani, une population de 10 à 12 millions d'habitants présents dans tous les pays européens et rassemblés par une origine historique, une culture, une langue, et partout victimes de discriminations.

Ce sont les Tsiganes, les Manouches, les Sintis, les Gitans... En France, il n'y a pas de minorité ethnique, mais la désignation d'une catégorie administrative : les gens du voyage, définis par leur mode de vie itinérant. Tous les gens du voyage sont français, la majorité d'entre eux sont tsiganes ou roms.

Ceux qu'on appelle les gens du voyage se reconnaissent, pour la majorité d'entre eux, sous le terme de Roms, mais sont définis par leur mode de vie itinérant et une catégorisation administrative. Ils sont de 400 000 à 600 000 en France et subissent eux aussi de nombreuses discriminations : droit de vote, titre de circulation à faire viser par la gendarmerie tous les trois mois, difficultés de stationnement et d'accès à l'habitat… Ils sont représentés par plusieurs associations nationales : UFAT, ANGVC, ASNIT. La Fnasat rassemble une centaine d'associations qui travaillent avec et pour les gens du voyage sur tout le territoire français.

Anaïs : Comment jugez-vous l'influence de l'Union européenne sur la situation des Roms en France ?

L'Union européenne avait décidé il y a six ans qu'on entrait dans la décennie des Roms, 2005-2015, avec comme priorité l'amélioration de leur situation partout en Europe. Pour 10 à 12 millions de Roms. Six ans après, dans tous les pays d'Europe, y compris en France, la situation s'est aggravée.

Les déclarations du président Sarkozy il y a un an stigmatisant les Roms, gens du voyage, supposés être délinquants, vont dans le sens de cette stigmatisation accrue. La position de Mme Reding est parfaitement légitime. Elle pointe le côté délibérément raciste d'une politique désignant une population sur des bases ethno-raciales, réelles ou supposées.

Aujourd'hui, toutes les institutions européennes et internationales attendent de la France et de tous les pays européens un plan pour améliorer la situation des Roms et des gens du voyage.

Anaïs : d'après vous donc, l'Union européenne, par son (in)action, aurait donc une influence plutôt néfaste sur le sort des Roms en Europe et la décennie des Roms n'aurait eu comme effet que de les stigmatiser ?

La politique européenne depuis des années n'est pas efficace. Il y a actuellement une volonté réaffirmée d'améliorer la situation des Roms dans tous les pays d'Europe : en Hongrie, en Roumanie, au Kosovo, en Italie, en France. Des financements sont débloqués, mais il manque d'opérateurs fiables, en particulier dans les pays d'origine, et une volonté politique de ces Etats.

Il faut rappeler que, jusqu'en 1856, les Roms étaient esclaves en Roumanie. D'où la représentation qu'en a la population.

David : La défaite de Sarkozy en 2012 sera-t-elle un soulagement pour votre communauté ? Le programme du PS est-il meilleur ?

Je ne suis pas rom, mais gadjo. Les gadje sont tous ceux qui ne sont ni roms, ni tsiganes, ni gitans, ni manouches. Je suis également élu socialiste depuis vingt ans. Je suis convaincu qu'un gouvernement socialiste aura la volonté dès 2012 de mettre fin aux mesures transitoires, permettant ainsi aux Roms roumains d'être considérés comme des citoyens européens et d'accéder normalement au marché du travail. Il n'y aura donc plus de "question rom".

Bruno : Depuis l'été dernier, le gouvernement ne parle plus de Roms mais de citoyens roumains. Est-ce une réponse positive aux critiques des associations ?

Bien sûr. Je me souviens d'une conférence de presse où le ministre de l'intérieur parlait de Roms, quand le préfet de police ne parlait que de Roumains. Dans un cas, propos racistes ; dans l'autre cas, propos simplement "xénophobes". Reste qu'en parlant de Roumains migrants, le gouvernement actuel fait exclusivement référence aux Roms.

Julien : Perçoit-on toujours la même hypocrisie de la part des élus PS qui s'insurgent devant les propos du président, mais qui une semaine plutôt envoyaient des circulaires demandant l'évacuation de camps de Roms ?

D'une part, la demande d'évacuation de bidonvilles de Roms migrants répond à des impératifs d'hygiène et de sécurité qu'on ne peut pas balayer d'un revers de main. D'autre part, la question de l'immigration des Roms roumains est évidemment une question de responsabilité nationale, mais dont la gestion retombe inévitablement sur les collectivités locales, quelle que soit leur couleur.

De plus en plus de villes de gauche essaient de mettre en place des dispositifs d'accueil moins inhumains. Cela reste un cautère sur une jambe de bois, car la seule solution, c'est la levée des mesures transitoires qui interdisent aux Roms et aux Bulgares de travailler légalement en France.

Thomas : Certains viennent pour trouver une aide, d'autres sont organisés pour truander les touristes. Quand on voit ses derniers tous les matins je comprends l'envie de certains de les chasser de leur pays mais quelle serait la meilleure solution ?

Deux choses : lorsque des gens viennent en France pour des raisons à la fois économiques et de persécution réelle dans leur pays et qu'ils ne peuvent pas travailler légalement dans le pays d'accueil, d'une part ils sont obligés d'essayer de gagner leur vie comme ils peuvent, par exemple par la vente de journaux, par la mendicité, par de petits boulots au noir, et d'autre part ils sont comme tous les pauvres démunis, victimes de bandits qui exploitent leur misère.

David : Justement, pourquoi n'ont-ils pas le droit de travailler ?

Les mesures transitoires que la France a instaurées au moment de l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne, faites pour protéger le marché du travail, interdisent en réalité tout accès au travail salarié normal pour les Roumains et les Bulgares. Ces mesures courent jusqu'à fin 2011.

Le gouvernement a déjà annoncé qu'il les prolongerait jusqu'à fin 2013, date limite. En réalité, il y a 15 000 Roms migrants en France, soit 3 000 à 4 000 personnes susceptibles de chercher un emploi. Tous les Roms depuis vingt ans qui ont eu un titre de travail leur permettant de travailler légalement ont trouvé du travail, paient leurs impôts, se sont logés, ont scolarisé leurs enfants, et ne sont plus une charge pour la France.

Il faut ajouter que sont considérés comme délinquants par la police tous les Roms qui ne sont plus en situation régulière sur le territoire.

Thomas : En France, leur interdit-on de travailler normalement ?

Les mesures transitoires, maintenues en place seulement par dix pays européens, imposent, pour avoir un titre de séjour, d'obtenir un contrat de travail. Celui-ci est soumis à trois conditions : être dans le cadre des métiers dits sous tension, pour lesquels on manque de main-d'œuvre ; trouver un employeur qui paie une taxe de 800 à 1 600 euros ; obtenir l'accord de la direction du travail, qui peut mettre deux à six mois.

Il est donc exceptionnel de trouver un employeur qui accepte ces conditions en dehors des employeurs militants ou associatifs.

Voisine : Que permettrait la levée des mesures transitoires ? Car d'autres migrants ont des conditions d'accès à l'emploi encore plus dures, et trouvent quand même du boulot. Par exemple les migrants d'Afrique subsaharienne. Y a-t-il d'autres raisons qui expliquent les difficultés d'accès à l'emploi, le manque de réseaux par exemple ?

D'une part, les Roms roumains et bulgares sont européens et bénéficient du droit de libre circulation et de libre installation garanti par les conventions européennes. Ils devraient donc pouvoir, comme les Polonais, les Espagnols ou les Anglais, accéder au marché du travail et vivre décemment.

Effectivement, ils ont peu de réseaux, ils sont très peu nombreux, et surtout, souffrent d'un rejet de la part de leurs concitoyens non Roms. Par ailleurs, les migrants d'Afrique vivent dans d'aussi mauvaises conditions et travaillent au noir sans couverture sociale ni aucun droit social.

Pierre : Vous dites que ces mesures transitoires sont appliquées dans 10 pays. Qu'en est-il de la situation des Roms dans les autres pays ?

Prenons par exemple l'Espagne, qui a levé les mesures transitoires l'année dernière, et n'a enregistré aucun afflux massif de Roumains ou de Bulgares. Les Roms roumains présents en Espagne, beaucoup plus nombreux qu'en France, trouvent du travail aussi difficilement que les autres migrants européens, mais pas plus. Il n'y a donc pas de question spécifiquement rom, mais l'interdiction qui leur est faite, encore une fois, de gagner légalement leur vie.

Voisine : L'Espagne qui veut maintenant rétablir les mesures transitoires…

Pas à ma connaissance, mais tout est possible. Ce serait regrettable et contraire aux recommandations européennes.

David : Y a-t-il un "intérêt" pour l'Etat français à les maintenir dans la marginalité ?

Les mesures transitoires permettent d'avoir une population de quelques milliers de personnes boucs émissaires idéaux, qui focalisent les peurs, les haines, et justifient des lois de plus en plus sécuritaires. Ainsi, la Loppsi 2, initialement faite pour lutter contre les installations illicites de Roms, autorise aujourd'hui les préfets à expulser sans mesure judiciaire toutes les occupations, y compris sur des terrains privés ou municipaux.

La fabrication par les mesures transitoires de ce groupe de boucs émissaires justifie les discours xénophobes et racistes et libère cette parole de la part de la droite de l'UMP. Sa fonction politique est donc évidente.

David : Les Roms ont-ils toujours l'envie de venir en France malgré ces discours xénophobes et les mesures policières ?

Le fait est que l'immigration des Roms roumains se poursuit au même rythme malgré les expulsions – plus de 10 000 en 2010 – et les conditions de vie que nous leur réservons. Comme ils disent : "Il y a plus à manger dans vos poubelles que chez nous."

Pour autant, le nombre de Roms roumains présents sur le territoire est stable à environ 15 000 depuis des années.

Thomas : Mais que faire ? Tous les jours à Palais-Royal à Paris, ils sont des dizaines de moins de 16 ans. N'existe-t-il pas chez les Roms une culture de la mendicité ?

Il y a une culture de la pauvreté et quand on est pauvre, tous les moyens sont bons, surtout lorsqu'on vous interdit de travailler normalement. En Roumanie, les Roms ne mendient pas, les Roms ne vivent ni en caravanes ni en bidonvilles. Et pourtant ils sont très discriminés, en particulier sur le marché du travail.

Pierre : Les vrais responsables de la situation difficile des Roms en Europe ne sont-ils pas les dirigeants roumains à qui il incombe en priorité d'accepter et d'intégrer cette frange de sa population ? Pourquoi l'UE, qui verse des aides au développement importantes à la Roumanie, n'impose pas aux dirigeants roumains de faire des efforts ?

Bien sûr, la responsabilité de la Roumanie est entière. Mais c'est un pays encore désorganisé, pauvre, avec de multiples priorités qu'il considère, à tort pour moi, comme supérieures à la situation des Roms. Ceux-ci sont environ 2 millions en Roumanie. Pour autant, la France, cinquième puissance économique mondiale, doit pouvoir accueillir 15 000 Roms originaires de Roumanie sans difficulté si elle le veut.

Ce n'est donc, encore une fois, qu'une question politique.

David : Que pensez-vous du rapport sanitaire dramatique publié cette semaine par Médecins du monde ?

Depuis 1993, Médecins du monde, grâce à sa mission "Banlieue", essaie de faciliter l'accès aux soins pour les Roms migrants. La situation décrite aujourd'hui montre une aggravation par rapport aux années précédentes, liée en particulier à la multiplication des évacuations de terrains. Impossible en effet d'assurer un suivi de soins, de prévention, de vaccination, lorsque les personnes sont déplacées toutes les trois ou six semaines.

Cela a également des conséquences négatives pour l'ensemble de la population présente sur le territoire.

Pierre : Le mode de vie itinérant n'est-il pas un frein à l'accession à une activité professionnelle stable ?

Les Roms de Roumanie ne sont pas des nomades. Ils ne vivent pas en caravanes, mais en maisons, depuis des dizaines d'années. S'ils se sont installés dans des caravanes pourries en France, c'est faute d'autre abri. Il n'y a donc aucune raison de considérer que le fait d'être Rom implique une quelconque difficulté d'accéder à un emploi stable.

David : Les événements de Nîmes entre communauté gitane et maghrébine (violences, vendettas) participent aux clichés sur les gens du voyage, même sédentaires. Comment luttez-vous contre cela ?

Les événements de Nîmes ne concernent pas des Roms, mais des gens du voyage français. Qu'il y ait des frictions entre différentes communautés ne concerne pas seulement des gens du voyage, mais aussi des Africains, des Maghrébins… Donc je ne crois pas qu'il faille faire de cette histoire une généralité.

La question de la mauvaise image des gens du voyage est essentiellement liée à une culture différente, et en particulier en période de crise, tout ce qui est différent de nous est facilement rejeté.

Pierre : Etes-vous pour l'occupation illégale de terrains par les Roms ou pour des propositions de logement légales alternatives ? Que proposez-vous ?

Il est évident que les Roms, comme tous les citoyens européens, doivent pouvoir accéder au marché de l'emploi d'une part, à celui du logement d'autre part, sans discrimination particulière. L'occupation illicite de terrains, qu'elle soit autorisée ou non par les municipalités, est évidemment un pis-aller indigne.

Voisine : Les Français vous paraissent-ils plus informés sur la situation des Roms ?

Le seul effet positif du discours de Grenoble a été une mobilisation d'un nombre important de citoyens militants, collectifs de soutien, associations de droits de l'homme ou antiracistes. Au niveau français comme au niveau européen.

Le fait qu'aujourd'hui encore un chat du Monde.fr oblige à répondre à des questions dont les réponses ont déjà été apportées depuis un an montre que le travail sur les représentations négatives et les discriminations n'est jamais terminé. Information : le 1er octobre 2011 aura lieu dans un certain nombre de capitales européennes la première "Roma Pride", manifestation de la fierté des Roms.

Amaury : Les rois autoproclamés des Roms ont-ils fait quelque chose pour leur communauté ?

Les rois autoproclamés sont des chefs de communautés plus ou moins étendues, mais ne représentent pas grand-chose aux yeux des Roms eux-mêmes, et surtout vis-à-vis des institutions. D'autres responsables Roms s'imposent progressivement dans les institutions nationales et européennes, en particulier le Forum européen des Roms, qui réunit depuis un an des représentants roms de tous les pays européens et tente de peser sur les politiques européennes.
Chat modéré par Eric Nunès
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Message  alexi Jeu 1 Sep - 13:46

LIBERATION 01/09/11

La RATP confirme avoir affrété un tramway pour expulser des Roms

Une rame a été mise à disposition de la police pour évacuer une centaine de personnes d'un camp à Saint-Denis.

La RATP a affrété ce mercredi un tramway pour transporter plusieurs dizaines de Roms évacués d'un campement à Saint-Denis, a fait savoir la régie des transports.

«C'est une décision prise localement dans une situation d'urgence face un quasi-blocage de la ligne», se justifie la RATP. Laquelle confime des informations venues de la presse.

Un campement situé à Saint-Denis où étaient installés quelque 150 Bulgares et Roumains avait été évacué mercredi matin après une décision de justice, précise la préfecture de Seine-Saint-Denis.

«Minimiser les troubles»

Selon la RATP, les forces de l'ordre ont invité les personnes évacuées à prendre le tramway par groupe de dix.

Plusieurs dizaines d'entre elles se sont retrouvées à l'heure de pointe à la gare de tramway avec des bagages volumineux, des bicyclettes, ou des caddies, ajoutent la préfecture et la RATP.

«Vers 8h30, l'encadrement local de la ligne du tramway T1 s'est rendu sur place et a constaté que l'évacuation des Roms semblait se dérouler avec difficulté et gêner les voyageurs dans les rames», explique encore la RATP.

«Afin de minimiser les troubles et les retards sur la ligne, le personnel de la RATP sur place et les forces de l'ordre sont convenues de l'intérêt d'utiliser un train qui se trouvait disponible pour acheminer les personnes évacuées».

Souvenirs de déportation

«Un groupe de policiers a été dépêché, par mesure de sécurité, pour effectuer l'accompagnement. Aucun incident n'a été signalé», précise la préfecture.

Interrogé jeudi sur France Info, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant affirme «ne pas être au courant de ces évènements». Et d'assurer que «ce qui compte c'est de savoir ce que l'on fait à l'égard de ce qui est illégal».

Cette scène «m'a rappelé des souvenirs d'école ou de cinéma», déplore pour sa part le conseiller général Gilles Garnier (PCF), dans une lettre au préfet et au PDG de la RATP. Une allusion claire à la déportation de Juifs vers les camps d'extermination durant l'Occupation.

(Source AFP)


alexi

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