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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Des bords francs

Message  Robert Paris Mar 17 Jan - 21:38

Je ne suis pas convaincu que les bords soient toujours aussi francs que ça !
dit Vérié2

Les bords sont comme sont les positions, mon camarade...

Sans doute, comme tu l'as dit plusieurs fois, tu n'es pas choqué par ceci et cela...

Ceci dit, quand tu t'aperçois qu'une organisation ne devient pas nette sur la question de l'Etat, a un discours très moche aux municipales, prend partie contre la jeunesse des banlieues, a un discours peu clair sur des points cruciaux de l'actualité internationale et, comme par hasard, a modifié sa définition dans le même sens, estime comme l'a dit Vals qu'il n'est plus possible de défendre dans la propagande les conseils ouvriers,

eh bien il serait temps que tu te rende compte que ce n'est plus la LO que tu as connue... et que j'ai connu !

Tu as cru que LO avait le défaut de ne jamais changer ni de prendre en compte ce qui change dans le monde. En fait, LO avait peur de changer et s'accrochait à son conservatisme pour se protéger. mais le conservatisme et le sectarisme ne protégeant de rien, l'opportunisme, cousin germain du sectarisme est venu en prime...

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Message  Gayraud de Mazars Mar 17 Jan - 22:53

Robert Paris a écrit:
Je ne suis pas convaincu que les bords soient toujours aussi francs que ça !
dit Vérié2

Les bords sont comme sont les positions, mon camarade...

Sans doute, comme tu l'as dit plusieurs fois, tu n'es pas choqué par ceci et cela...

Ceci dit, quand tu t'aperçois qu'une organisation ne devient pas nette sur la question de l'Etat, a un discours très moche aux municipales, prend partie contre la jeunesse des banlieues, a un discours peu clair sur des points cruciaux de l'actualité internationale et, comme par hasard, a modifié sa définition dans le même sens, estime comme l'a dit Vals qu'il n'est plus possible de défendre dans la propagande les conseils ouvriers,

eh bien il serait temps que tu te rende compte que ce n'est plus la LO que tu as connue... et que j'ai connu !

Tu as cru que LO avait le défaut de ne jamais changer ni de prendre en compte ce qui change dans le monde. En fait, LO avait peur de changer et s'accrochait à son conservatisme pour se protéger. mais le conservatisme et le sectarisme ne protégeant de rien, l'opportunisme, cousin germain du sectarisme est venu en prime...


Nous avons chacuns, pu connaitre Lutte Ouvrière, pour ma part d'y avoir milité aussi, c'était dans les années 80, et je n'ai pas l'impression que LO ait changé, ni de nature, ni sur le fond, ni dans ses pratiques militantes...

D'ailleurs, cela n'est pas une critique, mais un constat, de ma part, cette constante militante et organisationnelle dans les moments d'orage et dans le mouvement ouvrier est plutôt un point positif à retenir, au moment où la fin du communisme était soit disante, à l'ordre du jour...

Je ne tiens pas spécialement à défendre LO, je n'en suis pas, et ses amis, le feront très bien sans moi, mais parler de sectarisme, il faudrait apprécier certaines situations, mais cela n'est pas juste sur le fond, pour définir sa politique, et d'opportunisme, là carrément c'est pour ma part, hors sujet...
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty LO aux municipales

Message  Robert Paris Mar 17 Jan - 23:07

Saint-Quentin

Libération 28/1/2008 :
(...)
LO : «Ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous sépare»
«Ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous sépare. Or nous sommes dans une situation où les travailleurs en prennent plein la figure. Notre objectif commun est de faire reculer la droite», résume Anne Zanditenas, de LO, qui rappelle que son parti avait appelé aux accords les plus larges, n’excluant pas quelques listes avec le PS (comme à Perpignan, à Saint-Chaumont dans la Loire ou a Vénissieux et Vault-en-Velin avec le PC). Mais elle précise : «On continuera à distribuer notre propagande parallèlement, tout en tractant pour la liste.»



Marseille
Listes Faire Gagner Marseille. LO a des candidats sur les listes sur 3 secteurs (il y a 8 secteurs). Le candidat de la gauche est Guérini (PS). Les têtes des listes de secteur où Lo est présent sont du PS. Dans un autre secteur le tête de liste est confiée à « Membre du RPR puis du RPF, le Docteur FRANCESCHI est le Secrétaire de l’UMP pour la 4ième Circonscription des Bouches-du-Rhône. Il a conduit à Marseille une liste RPF aux élections Municipales en 2001 et a été candidat de l’UMP aux Elections Législatives de 2002 dans les quartiers Nord de Marseille. Il rejoint Jean-Noël Guérini et son équipe pour Faire gagner Marseille, le 17 décembre 2007. » (source : le site même de la liste). NB : ce candidat a été suspendu de l'UMP.
La fusion du 2nd tour avec la liste du Modem dirigé par l'ex-Vert Jean-Luc Bennhamias est annoncé par Guérini qui y est « très favorable, dans l'intérêt de Marseille, à ouvrir (ses) listes au soir du 1er tour (des municipales) aux responsables du MoDem (dont le chef de file Jean-Luc Bennahmias) s'ils atteignent le score de 5% autorisant la fusion ».

Dans les tracts de la liste Guérini :
Mon ambition pour les Marseillais
Capitaine d’une équipe qui entend mettre Marseille en mouvement, je veux que notre ville retrouve sa juste place, sa place de deuxième ville de France. Je n’accepte plus le laisser-faire qui se traduit par la saleté de nos rues, des embouteillages interminables, des logements trop chers
et une pauvreté insupportable.
Propreté, transports, logement, port, petite enfance, culture : autant de dossiers aujourd’hui laissés en souffrance par une équipe qui ne fera pas en six ans ce qu’elle n’a pas fait en treize ans !
Quel gâchis ! Il est temps de changer ! Il est temps de faire gagner la ville dont nous connaissons tous l’immense potentiel !
Pour cela, pour redresser la barre et maintenir le cap, je serai maire à plein temps, un maire présent et disponible. Un maire qui décide
et qui assume pour favoriser la création de richesses, libérer les initiatives et dynamiser l’innovation.
Parce que Marseille aujourd’hui a besoin d’audace, d’imagination et d’innovation pour construire son avenir dans le respect de chacun,
la justice sociale sans jamais sacrifier un environnement dont nous sommes tous légitimement fiers.

Ensemble, nous allons construire une ville qui ose, qui invente, une ville qui gagne.
Cet élan, nous allons le prendre ensemble, dans le rassemblement et la richesse de nos diversités pour faire vivre l’espoir, le renouveau

Ensemble, dans tous les secteurs de Marseille, nous allons sortir de l’immobilisme.

Ensemble, nous allons faire gagner Marseille
et tous les Marseillais !


En 2005, un article de LO sur le Conseil Général des Bouches du Rhône :


(...)
J.N. Guérini, ce pourfendeur de RMIstes, n'est ni un membre de la clique de Raffarin ni un partisan affirmé de la droite, c'est un membre éminent du Parti Socialiste. C'est même peut être lui qui bientôt nous expliquera que pour réduire le chômage et les inégalités, il suffira de bien voter... pour son parti, le Parti Socialiste!

Correspondant local

La Provence (19/2)
Sur les liste de Guérini, le PC espérait plus
36 communistes sont sur les listes du PS à Marseille
Municipales Marseille - Déçus ? "L'engagement n'est pas celui qu'on voulait, on souhaitait des listes de large rassemblement": le secrétaire départemental du PC Jean-Marc Coppola, n'a pas caché hier sa déception concernant les listes du candidat socialiste Jean-Noël Guérini. Lors d'une conférence de presse pour lancer "l'offensive communiste" pour les municipales "contre la politique ultra-libérale de M. Gaudin", M. Coppola s'est même permis de mettre en garde M.Guérini : "Il ne voulait pas d'accord d'appareils. Mais les partis politiques et les militants font vivre la démocratie, il ne faut pas les bafouer".

Sans accord, le PC est néanmoins bien servi au vu de ses derniers résultats électoraux. 36 candidats PCF sur listes Guérini, dont sept en position éligible au conseil municipal. "Et neuf si Guérini est maire", souligne Frédéric Dutoit, maire du 8e secteur. Parmi les candidats éligibles, outre MM. Dutoit et Coppola, figurent l'ex-présidente du groupe municipal PC Annick Boët, le sénateur Robert Bret, le vice-président du Département Joël Dutto et la conseillère communautaire Christine Ortiz.

Le PC, avec douze élus sortants, va quand même laisser des plumes dans cette élection: "Notre influence a baissé", reconnaît M. Coppola. Il pourrait perdre aussi sa seule mairie de secteur (15e -16 e arr.) "sauf si M. Guérini gagne. Alors Frédéric Dutoit resterait le maire de secteur".
L.Lé.


Le site de la liste Guérini publie les noms des candidats, mais pas les appartenances politiques (aucune mention sur le site du PC... ni de LO... il faut faire un effort pour trouver que Guérini est du PS).

La gauche de la gauche s'est rassemblée à Marseille avec une liste « Marseille contre attaque à gauche », soutenue par : « LCR, Les Alternatifs, Motivé-e-s, Alterekolos, Ballon rouge, Collectifs antiliberaux, Resister, des militants d'Utopia » (source site LCR).


Vierzon

Pourquoi Lutte ouvrière a dit banco à la liste de gauche

Régis Robin, élu depuis 1995, qui a rejoint avec Hélène Chantôme la liste de Nicolas Sansu, revient sur ce choix.

« Cet accord local est issu d'un raisonnement politique général » explique Régis Robin. Comme à Bourges, Lutte ouvrière a rejoint la liste de gauche. Et ils seront deux sur la liste de Nicolas Sansu : Régis Robin, élu depuis 1995 et Hélène Chantôme. L'infatigable militant «des travailleurs» et ennemi public de la gestion privée (de l'eau en particulier), sait très bien qu'on ne fait pas infléchir une politique nationale au niveau municipal. « Mais une municipalité peut compenser les pires conséquences de cette politique-là. » Accord historique à Vierzon. depuis 1971, Lutte ouvrière présentait une liste. Avant de se lancer dans cette aventure commune, Régis Robin a souhaité des garanties. Notamment de conserver son siège de conseiller municipal même en cas de défaite. « Il y a des actions à mener dans les villes. On a vu l'absence de priorités sociales de l'actuelle équipe. Cet accord correspond à ce que l'on représente, notamment la défense des intérêts des travailleurs. Cet accord c'est aussi le souhait de l'électorat de gauche. » Depuis deux mandats, la libre parole de Régis Robin a agacé jusqu'à celles et ceux qu'il vient de rejoindre. « On continuera à dire ce qu'on à dire » affirme le porte-parole de Lutte ouvrière. La re-municipalisation de l'eau et des autres services concédés, en projet sur la liste de gauche, est une idée qu'il défend avec une constance inébranlable. Pour le reste, il tient à garder son indépendance d'esprit même moulé dans une structure politique. « Cet accord local se fait dans une situation très précise » insiste-t-il. Le militant le constate à la sortie des usines, sur le marché hebdomadaire, dans les cités, « la population subit cette politique de droite, au pouvoir depuis des années. Pas de hausse de salaire, des petites retraites, le forfait médical. Tout ça mérite une riposte. »
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Message  spartacre Mer 18 Jan - 3:59

personnellement , ça ne me gêne guère que LO ait cherché à avoir des conseillers municipaux ..tout dépend de ce qu'ils dont , de la façon dont ils s'adressent à la population .. en tous cas là où j 'interviens , je constate que les conseillers municipaux LO mettent la population dans le coup , pratiquent la transparence.. et puis LO fait de la politique et la politique c 'est faire des compromis en sauvegardant l 'essentiel : à ce compte là , on peut aussi bien reprocher à Lo son travail syndical ( animer un syndicat ,c 'est aussi un compromis ) , on pourrait même et certains l 'ont fait lui reprocher de cautionner la démocratie bourgeoise en participant aux élections .. on ne vend pas son âme au diable , même quand parfois on est amené à s'allier avec lui , comme disait Lénine .. Les circonstances changent : la LO que t' as connu autrefois était un tout petit groupe à l'activité essentiellement propagandiste , donc affirmant de façon ferme des principes auxquels on n'a pas renoncé d'ailleurs, mais à l 'époque ne pesant guère sur les évènements politiques , tout au plus certains camarades très compétents , pouvaient parfois en tant que militants syndicaux intervenir pour des conflits de boîte.On peut donc reprocher bien des choses à LO . (la perfection n'est pas de ce monde ) il n'empêche que , Lo est et reste , à l 'heure actuelle le seul parti ou groupe communiste révolutionnaire significatif, qui contrairement à bien d'autres autres n 'a pas renié ses engagements ou son idéal ,

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Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 5:26

Les Mureaux
– LO est présente sur la Liste Vivre Les Mureaux Autrement : cette liste se présente comme « apolitique et d'intérêt communal ». Elle est dirigée par un chef d'entreprise (société de location de voitures) et ancien patron de l'équipe de rugby de la ville. Sur la liste, des militants PC et LO, mais aussi une conseillère municipale de droite.
Très critique envers la gestion municipale (du maire sans étiquette, soutenu par le PS) : « La politique municipale des Mureaux tourne, depuis un mandat, autour de la personne d'un seul homme, François Garay.

De ses 7 ans de mandature, il ressort qu'aucune ligne directrice ne s'est véritablement dégagée et que les tensions ont été patentes dans de nombreux domaines.

Face à l'embrouillamini des décisions prises, à l'absence de cohérence des projets, à la multiplication des "erreurs" de gestion, il devient urgent de proposer une autre vision du développement de notre commune... »


Une élue de droite et des militants LO sur la même liste
Le Parisien | 19.02.2008 | 07h00
SURPRISE dans la composition de la liste Vivre Les Mureaux autrement, conduite par Raymond Meleiro. Après Joseph Tréhel, conseiller régional et conseiller municipal PC, Daniel Vitter, ancien élu PC, ce chef d’entreprise vient de rallier sur son nom des militants de Lutte ouvrière, mais aussi une élue de l’opposition de droite du conseil municipal. Il s’agit de Sabine Brousse. « Notre liste est d’intérêt municipal, martèle Raymond Meleiro. Les gens ne veulent pas d’étiquette politique. C’est pourquoi nous avons voulu une liste ouverte, diverse, humaniste et progressiste. » Pour la militante de droite, qui ne devrait pas être en position éligible, son ralliement vise surtout à montrer « que la diversité des opinions peut être réunie pour réaliser un travail cohérent ».



Argenteuil : une liste d'union de la gauche : PC-PS-LO dirigé par le PS (la mairie, longtemps PC était passé à droite en 2001).
NB : présence aussi d'une liste mené par un PS, Alain Leikine (qui critique le candidat officiel, « parachuté ») avec le soutien des Verts, du PRG et du PT.
Présence aussi d'une liste de la LCR..
Sur le site LO Ile de France :
Argenteuil : succès de la soirée du 15 février
Argenteuil - Val d'Oise - Vendredi soir, 15 février, se tenait le meeting de lancement de la campagne électorale sur la ville. 300 personnes étaient venues écouter les orateurs. Après de brèves interventions de Philippe Doucet pour le Parti socialiste et de Marie-José Cayzac pour le PCF, Dominique Mariette pour Lutte Ouvrière a dénoncé la politique actuelle de la municipalité UMP, une politique visant à chasser les classes populaires de la ville. La tribune était présidée par Patrice Crunil de Lutte Ouvrière. Etaient également présents sur la tribune d'autres candidats Lutte Ouvrière, de Colombes, de Cergy, etc.
Rappelons que nos deux camarades se présentent sur la liste d'union, rassemblée contre le maire actuel UMP, Mothron, conduite par le socialiste Philippe Doucet.
La soirée s'est poursuivie par le désormais traditionnel banquet, fraternel et chaleureux, de Lutte Ouvrière.

Dans le Parisien du 20/2

Le secrétariat national du PS a menacé mercredi la tête de liste du parti pour les municipales à Argenteuil, Philippe Doucet, de lui retirer son soutien s'il ne respectait pas «scrupuleusement» l'accord entre socialistes conclu pour ce scrutin.

Un protocole d'accord, agréé par une Convention nationale du PS, avait été signé en décembre entre M. Doucet, conseiller général, et Faouzi Lamdaoui, candidat aux élections législatives de juin 2007 dans cette commune, «pour parvenir à un large rassemblement des forces de gauche» et tenter de canaliser la rivalité entre les deux hommes.

(...)
«Nous demandons donc à Philippe Doucet de respecter scrupuleusement l'accord (...). C'est dans le respect de ces engagements que la direction du Parti socialiste lui accordera son soutien», souligne le communiqué.



Blanc-Mesnil (Union de la gauche- PC)
Article Humanité (18/2/2008)
Sur le terrain.
Des femmes de gauche au marché
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, députée, et Arlette Laguiller, porte-parole de LO, sont venues dimanche matin sur le marché du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) afin de soutenir la liste de rassemblement de la gauche conduite par le maire sortant communiste Daniel Feurtet « On a besoin que toute la gauche se rassemble face à la politique de Sarkozy, c’est un peu un gâchis qu’il y ait des listes de division mais au Blanc-Mesnil, quand la gauche se rassemble, ça marche », a déclaré la dirigeante communiste. La porte-parole de Lutte ouvrière, de son côté, a affirmé qu’elle voulait « montrer qu’il y a une liste d’union » qui « souhaite garder la municipalité ». Des socialistes dissidents ont constitué avec le Modem une liste face à celle de la gauche, sur laquelle figure Marie-George Buffet.
Mantes la jolie
Finalement une liste LO (face à une liste PS-Verts et une liste PC-PT-LCR).Pantin
Zoom sur une ville/Pantin (25/40) Kern veut transformer l'essai Julien Duffé jeudi 21 février 2008 | Le Parisien C'EST parce qu'il y a eu Pantin en 2001 qu'il y a aujourd'hui La Courneuve, Bagnolet, Pierrefitte, Aubervilliers ou Villetaneuse », rappelle non sans fierté Bertrand Kern. Sept ans après avoir ravi Pantin la rouge au communiste Jacques Isabet (présent sur la liste Gauche alternative), le maire socialiste se pose en précurseur des primaires à gauche. Et fort du soutien des Verts et du MDC, il estime que ce nouveau scrutin s'annonce plus tranquille.« La ville était en panne en 2001. Elle va mieux », fait valoir l'élu qui égrène les chantiers en cours ou à venir : la rénovation des Courtillières qui commence, l'implantation des ateliers du TGV Est, les 3 000 salariés de la BNP attendus en 2009 aux Grands-Moulins, le doublement des emplois décidé par Hermès. « On a marqué les esprits en faisant le choix de la qualité de vie. Il faut transformer l'essai », résume Kern.

« La ville va mieux »

Dans le quartier des Quatre-Chemins, Abdoul, 49 ans, salue le bilan. « Le maire a beaucoup fait pour lutter contre l'habitat insalubre et pour améliorer la propreté des rues », reconnaît ce Pantinois. « Le problème c'est que l'immobilier flambe. On se boboïse à vitesse grand V », rétorque cette habitante pressée en forme de mise en garde. C'est d'ailleurs sur le logement que la liste de Gauche alternative (PC, LO, le Parti des travailleurs, les Alternatifs...) attaque le maire sortant. « En sept ans, le maire n'a livré que 130 logements sociaux : c'est peu au regard de l'urgence sociale, déplore la tête de liste Jean-Pierre Henry. Quant aux programmes d'accession à la propriété, à 5 000 € le m 2 au bord du canal de l'Ourcq, ce ne sont pas les Pantinois qui achètent. » Le candidat estime qu'à 37 % de logements sociaux, la ville dispose d'une marge de progression. Un constat partagé par la candidate LCR Linda Sehili qui a cependant refusé de partir avec le PC « car il n'était pas clair sur une alliance avec le PS au second tour ».

A droite, après l'abandon du MoDem qui a jeté l'éponge faute de femmes en nombre suffisant sur sa liste, la liste UMP-Nouveau Centre-DVD est en position de force. A sa tête, Dominique Thoreau veut « s'attaquer à la gabegie des finances ». « La manne financière qui va s'abattre sur Pantin(15 M€ dès 2009 grâce à la SNCF, selon le maire), je l'affecterai pour un tiers à la résorption de la dette qui n'a pas diminué depuis 2001, pour un tiers à la baisse des impôts et pour un tiers à l'investissement. » Le candidat propose aussi d'amplifier les compétences de la police municipale, « utilisée a minima », de mettre en place la vidéosurveillance et d'agir pour le maintien du commerce de proximité. Un dernier candidat, atypique, s'est fait connaître ces derniers jours. Diaby Doucouré, 30 ans, conseiller municipal en congé du PS et romancier à ses heures, vient des Courtillières. A la tête du collectif de citoyens Génération engagée il revendique « des propositions innovantes qui sortent du réchauffé de ce que proposent les partis politiques ».
.
Jean-Pierre Henry, militant PC, est la tête de liste Du courage à gauche à Pantin, pour une ville de toutes les solidarités, qui est dévoilée ce soir à 19 heures (au 14, rue Victor-Hugo).
Fruit d’un accord conclu notamment entre le PCF, LO, le PT et le Mars, elle compte Jacques Isabet, l’ancien maire communiste, Armonie Bordes, ancienne députée européenne LO, Mackendie Toutpuissant et Rafaël Perez, conseillers municipaux PC, et Christophe Prudhomme, médecin urgentiste. (brève du Parisien)


Compiègne (liste d'union de la gauche dirigée par le PS)
Mardi 26 février 2008: Réunion publique
Le mardi 26 février à partir de 20H30, au centre de rencontre de la victoire, a lieu une réunion publique avec en présence de:
• Julien DRAY, porte parole du Parti Socialiste,
• Arlette LAGUILLER, porte parole de Lutte Ouvrière,
• Hélène FLAUTRE, eurodéputée, Les Verts.

Eure et Loire Cantonales 2008

(Radio Intensité)
Le parti communiste a présenté la liste de ses candidates et candidats pour le scrutin des 9 et 16 mars prochains. Cette liste a été établie après des accords avec la Ligue communiste révolutionnaire et Lutte ouvrière (Note : les mêmes partenaires qu'aux municipales). Le choix des candidats n’a pas encore été fait pour les cantons de Bonneval, Cloyes-sur-le-Loir, Courville-sur-Eure, La Loupe, et Senonches. Les candidats PC sont Serge Vidal à Anet, Catherine Stern à Auneau, Marie-Cécile Belot à Dreux-Ouest, Maurice Raiffé à Dreux-Est, Pascal Hubert à Lucé, Claude Fontelle à Nogent-le-Roi et Jean-Claude Cohu à Voves. A Brezolles, Martine Galvin représentera la LCR et à Chartres Sud-Est, il s’agira de Marie-José Aubert ou Vincent Chevrollier pour Lutte ouvrière.



Aubervilliers (présentation d'un militant LO présent sur la liste sur le site de la liste).

Pascal Beaudet: Pourquoi as-tu accepté d’être sur la liste que je conduis ?
Michel Jouannin: Je suis militant de Lutte Ouvrière et malgré les réserves que j’ai souvent exprimées sur la politique de la gauche au gouvernement, je suis persuadé qu’au niveau municipal, une vraie défense des intérêts des couches populaires est possible, c’est pour cela que j’ai accepté d’être sur la liste “Tous ensemble pour Aubervilliers”.
Il faut que la municipalité reste dirigée par la gauche car la gauche et la droite ne gèrent pas les municipalités en ayant les mêmes préoccupations, notamment envers les habitants les plus défavorisés.
La droite gouverne le pays sans partage depuis maintenant six ans et s’attaque systématiquement aux acquis sociaux et aux services publics.
Si Aubervilliers est parmi les villes où le niveau de vie est le plus faible, si les chômeurs y sont nombreux, si les logements y font défaut, si les salaires et les retraites sont insuffisants, si les jeunes sont laissés sur le bord du chemin, la municipalité n’en est pas responsable. Elle tente au contraire, me semble-t-il, de contrebalancer les effets les plus néfastes de la politique gouvernementale et c’est cela qu’il faut poursuivre.
Malgré les moyens et les pouvoirs limités dont dispose la municipalité, je m’engage à agir pour l’amélioration de la vie quotidienne des habitants de la ville. C’est pour cela que je suis candidat sur ta liste.

Pascal Beaudet: Qu’est-ce que tu souhaites pour Aubervilliers et ses habitants ?
Michel Jouannin: Je souhaite aux habitants d’Aubervilliers ce que je souhaite pour toute la population laborieuse du pays : que des combats surviennent pour s’opposer à la politique gouvernementale et qu’ils soient victorieux.
Il est insupportable que la richesse la plus insolente, qu’affichent et défendent les plus hautes personnalités de l’Etat, côtoie une pauvreté qui s’accroît sans cesse.
Notre ville est une ville ouvrière et nous n’avons pas à en rougir, au contraire. Il n’est pas juste, non plus, d’espérer que la population change sous prétexte de tout changer. Non, nous ne voulons pas repousser les pauvres toujours plus loin, dans une autre ville, loin de nos regards. La pauvreté n’est pas une maladie honteuse, c’est la conséquence d’une politique, c’est cette politique qu’il nous faut combattre.
Il faut tout faire pour que la situation des habitants qui vivent à Aubervilliers, aujourd’hui, s’améliore.
Je le répète, la future majorité municipale, même avec de nombreux élus de la liste « Tous ensemble pour Aubervilliers », ne réussira pas à régler tout cela à elle seule. Elle pourra cependant faire les choix les plus utiles à la population et aider et soutenir les luttes qui ne manqueront pas de surgir.
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Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 7:06

Comparez la différence des politiques de Lutte Ouvrière lors de ces deux élections municipales de 2001 et 2007 :

Dans l’éditorial des bulletins d’entreprise publié dans l’hebdomadaire du 9 mars 2001, sous la signature d’Arlette Laguiller, LO écrivait :« Les élections n’ont jamais, par elles-mêmes, changé le sort de la population laborieuse, et les élections municipales pas plus que les autres. Un maire est élu pour six ans par les conseillers municipaux qui, après, ne peuvent plus le changer. »

Dans l’éditorial des bulletins d’entreprise publié dans l’hebdomadaire du 9 mars 2001, sous la signature d’Arlette Laguiller, LO écrivait : « Bien évidemment, les candidats de Lutte Ouvrière n’ont pratiquement aucune chance de conquérir une municipalité, et se présenter sur un programme de gestion municipale serait dépourvu de sens. Mais justement aucun des grands problèmes qui touchent aujourd’hui la population laborieuse, que ce soit le chômage, la multiplication des emplois précaires ou des temps partiels imposés, les menaces contre la retraite à soixante ans, la possibilité d’accéder à des logements de qualité aux loyers accessibles, ou encore la qualité des soins hospitaliers et les remboursements de la Sécurité sociale, ne sont pas du ressort des maires. »

En 2001, dans l’hebdomadaire Lutte Ouvrière n°1705 du 16 mars 2001, LO écrivait : « Nous avons annoncé par avance qu’il n’était question pour nos listes de céder au chantage de la gauche gouvernementale et qu’il n’était pas question pour nous d’accepter la fusion de nos listes là où nous aurions dépassé les 5%, ni de les retirer là où nous pourrions rester en lice au deuxième tour. Cela a été parfaitement compris par cette fraction de l’électorat populaire qui a voté pour nos listes. Comme a été compris le fait que nous ne voulions pas trafiquer les votes de nos électeurs en leur disant : « vous avez voté pour nous au premier tour, votez donc PS ou PC au deuxième tour ».

En 2007, dans le même hebdomadaire n°2051 du 23 novembre 2007, LO écrivait : « Pour 2008, nous préparons à nouveau des listes Lutte Ouvrière qui seront au moins aussi nombreuses qu’en 2001. Le problème est que nous ne voulons pas que, dans la situation politique actuelle, nos listes puissent nuire aux listes de gauche. C’est pourquoi nous avons engagé des discussions avec les listes de gauche qui nous sollicitaient et, dans d’autres cas, nous avons pris l’initiative (…) »

Le communiqué de presse du congrès de LO de 2007 affirmait :

« Le congrès a, par ailleurs, approuvé le fait de discuter de nos participations éventuelles sur des listes de gauche. Contrairement à ce qui est souvent affirmé, c’est loin d’être uniquement avec le Parti Socialiste car c’est toujours avec des listes unitaires comprenant le PCF. Cela pour reprendre des municipalités que la gauche avait perdues en 2001, voire pour en gagner sur la droite. Cette attitude est certes nouvelle, mais la possibilité de l’envisager n’est, pour nous, pas nouvelle. »

Donc on est passé de : choisir un maire gauche ne change rien à il faut faire élire des maires de gauche et de pas question de listes communes au deuxième tour à des listes communes dès le premier tour !!!!
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Message  verié2 Mer 18 Jan - 14:24

Robert Paris
Comparez la différence des politiques de Lutte Ouvrière lors de ces deux élections municipales de 2001 et 2007
Tu ne l'as peut-être pas remarqué, mais il y a un fil spécial consacré à cette question, déjà très long. Où une partie des exemples que tu donnes sont d'ailleurs cités...

Sur cette question, je partage ta critique de ce virage de LO, bien que je n'en tire pas nécessairement les mêmes conclusions sur la "nature" de LO, que tu sembles considérer comme carrément "réformiste".

Je viens de relire un passage de Defense du marxisme, où Trotsky explique notamment qu'une direction exceptionnellement lucide et audacieuse avait été en quelque sorte "sélectionnée" par le prolétariat russe, contrairement aux appareils sociaux-démocrates qui ont été intégrés et achetés par les bourgeoisies occidentales plus riches et plus démocratiques. Et aussi que l'apparition d'une telle direction est un fait quasi unique dans l'histoire des mouvements prolétariens.

Il va de soi que les cinquante ans de paix de sociale, de prospérité et de démocratie bourgeoisie soft pendant lesquels se sont développés les groupes d'extrême-gauche, modestement certes mais tout de même d'une ampleur suffisante pour subir la pression sociale, ne pouvaient pas permettre la sélection d'une direction militante révolutionnaire aussi audacieuse, ni même aussi lucide, en dépit du bénéfice de l'expérience... transmise plus ou moins bien. C'est valable pour LO, en dépit des multiples garde-fous organisationnels que la direction de ce groupe a tenté d'ériger, comme pour toutes les autres organisations, quelles que soient leurs théories et analyses politiques.

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Lutte ouvrière - Page 32 Empty LO et les banieues

Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 14:43

Le changement radical d'orientation de LO s'est manifesté bien des fois et ailleurs des élections.

L’attitude vis-à-vis de la révolte des banlieues :

Texte signé par LO :

« Banlieues : les vraies urgences

(…) Faire cesser les violences, qui pèsent sur des populations qui aspirent légitimement au calme, est évidemment nécessaire. Dans ce contexte, l’action des forces de l’ordre, qui doit s’inscrire dans un cadre strictement légal et ne pas conduire à des surenchères, ne saurait être la seule réponse. D’ores et déjà, nous devons ouvrir un autre chemin si nous ne voulons pas que se poursuivent ou se renouvellent les violences qui viennent de se produire. (…) » Le 14 novembre 2005 Signataires : Les Alternatifs, Alternative citoyenne, Association des Tunisiens en France, ATTAC, ATMF, Cactus républicain/La gauche, CEDETIM-IPAM, CGT, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Droit Solidarité, Fac Verte, FCPE, Fédération anarchiste, FIDH, FSU, FTCR, GISTI, Les Oranges, Les Verts, LDH, Lutte ouvrière (LO), Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (MARS), Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Mouvement National des Chômeurs et des Précaires (MNCP), MRAP, PCF, Rassemblement des associations citoyennes de Turquie (RACORT), Réseaux citoyens de Saint-Etienne, Réformistes et Solidaires (Re-So), Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Union démocratique bretonne (UDB), UNEF, Union nationale lycéenne (UNL), UNSA, Union Syndicale Solidaires.

Texte d’un éditorial de LO :

L’espoir n’est ni dans la violence stérile ni dans la résignation

Après la banlieue parisienne, la flambée de violence dans les quartiers populaires s’est répandue dans d’autres villes. Ce n’étaient certainement pas les cyniques propos de Chirac sur « l’égalité des chances » qui pouvaient toucher les jeunes ! Quant à Sarkozy, chaque fois qu’il ouvre la bouche, il propulse dans les rues de nouveaux contingents de jeunes, voire de gamins.

Et il n’est pas dit que le geste, aussi démagogique que provocant, de faire appel à une loi sur l’état d’urgence datant de la guerre d’Algérie influe sur le devenir du mouvement.

Cette flambée de violence est stérile. Brûler les voitures de ses propres parents ou voisins, brûler des autobus qui desservent les quartiers populaires, saccager des écoles maternelles témoigne de la part de ceux qui le font d’une absence de conscience sociale et de solidarité. Rendre la vie plus invivable encore pour les siens, simplement par imitation des autres, n’est pas la seule façon d’exprimer sa colère, et sûrement pas la meilleure.

Mais comment les dirigeants politiques, ceux qui sont au pouvoir comme ceux qui rêvent d’y revenir, pourraient-ils convaincre ces jeunes que, malgré leur vie présente, il y a un espoir d’avenir ?

La pauvreté des quartiers transformés en ghettos, le chômage, l’absence criante d’infrastructures n’expliquent pas la forme prise par la révolte mais en constituent le terreau. Comment oser prétendre que l’on fait quelque chose pour les quartiers populaires, lorsque les jeunes qui y vivent constatent jour après jour que rien n’y change, si ce n’est en pire ? Et que l’État n’y apparaît que sous la forme, en bas, de contrôles policiers au faciès ou d’interventions massives de CRS, en haut, de ministres méprisants vis-à-vis de tout ce qui est pauvre ?

La majorité de droite et l’opposition socialiste se retrouvent aujourd’hui à faire appel, en même temps qu’à la matraque, à « l’idéal républicain ». Mais comment les jeunes de ces quartiers pourraient-ils prendre cette République pour idéal, alors qu’elle est faite pour les riches et les puissants ? Comment donner en exemple ceux qui s’en sortent par le travail, alors que ceux qui en cherchent n’en trouvent pas ?

Comment arracher les jeunes des quartiers populaires à l’influence des petits parasites qui vivent de trafics de toutes sortes, alors que la vie ne sourit qu’aux grands parasites qui dominent la société ? Et comment les convaincre qu’il est stupide de brûler des écoles dans les quartiers populaires, alors qu’à côté d’une école brûlée, combien d’autres, indispensables pourtant, n’ont même pas été construites parce que ceux qui nous gouvernent ne consacrent pas d’argent à cela ? Pendant qu’il y a des milliards dépensés en faveur des riches, les écoles des quartiers populaires sont surchargées, avec des enseignants dans l’impossibilité matérielle de transmettre à tous ce minimum d’éducation que les familles n’ont pas les moyens de transmettre -ne serait-ce que savoir lire, écrire et même parler correctement.

Les travailleurs n’ont pas à se réjouir de la forme que prend cette explosion, et pas seulement parce qu’ils sont les premiers à en souffrir. La jeunesse, c’est l’avenir. Mais de quel avenir une jeunesse déboussolée peut-elle être l’artisan ?

Ce ne sont pas ceux qui nous gouvernent qui peuvent donner un espoir à la jeunesse des quartiers pauvres. Car la seule perspective qu’ils offrent, c’est, au mieux, la réussite individuelle pour quelques-uns et la résignation pour les autres.

Pour que la jeunesse pauvre n’en soit pas réduite à l’alternative entre la résignation dans l’exploitation et la violence stérile, il faudrait que le mouvement ouvrier retrouve sa capacité de lutte et surtout la volonté politique d’incarner vis-à-vis de cette jeunesse un espoir de transformation sociale.

Ce qui se passe dans les quartiers populaires ne signifie pas seulement la faillite d’un gouvernement. Il signifie plus encore la faillite de l’organisation capitaliste de la société, pourrie d’inégalités, d’injustices, et qui ne peut mener la vie sociale qu’à la décomposition.

Éditorial des bulletins d’entreprise de la majorité de Lutte Ouvrière du 7 novembre 2005
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Re: Lutte ouvrière

Message  verié2 Mer 18 Jan - 14:53

Edito LO
Comment arracher les jeunes des quartiers populaires à l’influence des petits parasites qui vivent de trafics de toutes sortes
C'est un leitmotiv de LO, comme si des masses de jeunes des quartiers populaires étaient sous l'influence des délinquants, et non une minorité...

Mais LO a signé et écrit bien pire, en particulier l'un des derniers textes signés de Hardy, (voire le dernier ?), où il désespérait de la jeunesse, perdue pour une génération car elle n'avait pas connu la maternelle et l'école de style Jules Ferry. Avec ce raisonnement, comment les ouvriers et moujiks russes illettrés auraient-ils pu faire la révolution ?

Bon, mais on en a aussi largement discuté sur ce forum, et aussi sur celui de LO à l'époque...

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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Réformiste ou révolutionnaire

Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 15:26

A propos de LO, avons-nous de simples divergences entre révolutionnaires ou l’opposition entre un point de vue révolutionnaire et un autre réformiste ?

Il est exact que de telles appréciations ne doivent pas être portées sans y réfléchir posément et sur de vraies études de textes qui, n’en déplaise à certains camarades de LO qui affirment que « les prolos » n’ont pas besoin de telles analyses, sont indispensables pour juger d’une politique.

Un groupe peut parfaitement changer de politique et c’est même tout à fait indispensable dans certaines situations. Encore faut-il examiner les justifications.

Ainsi LO nous explique qu’en 1971 on était parfaitement en droit de dire au PCF que les revendications économiques et sociales même les plus radicales n’avaient aucune valeur si on n’y rajoutait pas l’organisation des travailleurs en comités et en conseils. Aujourd’hui, LO nous dit que le PCF étant plus faible, cette argumentation ne peut plus faire partie de la propagande électorale du groupe. Cela veut dire qu’on reprochait politiquement des choses au PCF seulement du fait qu’il état fort et que l’argument présenté comme déterminant n’était que conjoncturel.

Ensuite, on s’aperçoit que, de manière fort discrète vis-à-vis des militants et non discutée, le texte de chaque hebdomadaire présentant « ce que nous voulons » a changé en supprimant la mention « Les travailleurs doivent détruire l’appareil d’Etat de la bourgeoisie, c’est-à-dire son gouvernement mais aussi son Parlement, ses tribunaux, sa police, son armée… » remplacé par « remplacer l’Etat de la bourgeoisie pour créer un régime où les masses populaires exerceront elles-mêmes le pouvoir ».

Dans le même temps, la police est présentée de manière bien plus gentille, on soutient une « police de proximité » et, dans les banlieues on soutient une motion contre la révolte des jeunes et pour une intervention policière.

Bien sûr, LO répond que ce Robert Paris est plein de haine vis-à-vis de LO. Démolissez mes arguments s’il vous plait, vous qui prétendez ne pas attaquer les personnes !

Dans le même temps, nous constatons des dérives dans le suivisme vis-à-vis des appareils syndicaux que Lo explique par le fait qu’un responsable syndical doit suivre le point de vue de ses mandants, les travailleurs. Alors que des responsables centraux CGT, à notre avis, doivent surtout suivre l’appareil du syndicat qui est d’abord lié à l’Etat et à la bourgeoisie et non aux travailleurs…

Et, ce que l’on constate, c’est que la perspective que présente LO aux travailleurs, tout en se concluant toujours sur le grand jour où on mettra en place le communisme (étonnant de parler ainsi de futurs lointains alors qu’on ne veut même pas parler de la nécessité des conseils ouvriers), maintenant que le navire capitalisme est sur le flanc, LO ne veut pas voir qu’il y ait une véritable catastrophe pour le système lui-même. D’où le discours selon lequel, si es travailleurs sont nombreux dans la rue et en grève les patrons et le gouvernement comprendront que les bêtises ont cessé et cèderont aux revendications des travailleurs.

LO parle de créer le rapport de forces, mais ce qui crée le rapport de forces, c’est la classe sociale dans une situation donnée et pas l’organisation.

LO ne voit aucun lien entre la situation économique et sociale depuis 2008 et la révolution débutée dans le monde arabe et au Maghreb.

Ne pas voir, n’est-ce pas aussi choisir une orientation ?
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Message  Roseau Mer 18 Jan - 17:47

Robert Paris a écrit:LO ne voit aucun lien entre la situation économique et sociale depuis 2008 et la révolution débutée dans le monde arabe et au Maghreb.

J'ai mieux à fouetter, mais je n'avais pas lu cela.
Tu es sur ?
Je veux bien croire que la direction de LO soit toujours en retard d'une guerre, mais à ce point ?
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Révolution et crise

Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 17:59

Le texte de congrès de LO d'octobre 2011 sur la situation internationale semble, au début, annoncer le contraire : La situation internationale est dominée par la crise. Mais tout le paragraphe intitulé Révoltes et affrontements armés : les soubresauts dans le monde en crise ; Le mouvement de révolte des pays arabes ne fait aucune référence à l'effondrement du système contrairement à son titre. Il ne discute que des limites de la démocratie. Jamais il n'indique que, dans cette situation mondiale, la perspective est prolétarienne et révolutionnaire.

Une fois encore, ceux qui lisent rapidement y verront quelque chose de très très radical, mais comme jamais il n'est clairement question de renverser le pouvoir de l'Etat, d'enlever les armes aux armées, de les donner aux travailleurs et aux jeunes, de constituer des conseils ouvriers, l'appel à renverser le capitalisme ped de sa saveur...
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Ce qu'on aurait pu lire dans LO mais...

Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 18:04

Quelle démocratie en Egypte peut être mise en place par des généraux qui ont mis en place la dictature et qui font partie de la classe exploiteuse ?



Aucune !

Et ce n’est d’ailleurs que le but affiché.

Le vrai but de la position affichée de l’armée (non hostile officiellement au soulèvement populaire) était, face à une révolte montante, de sauver l’armée du sort inévitable de Moubarak...

Et ensuite de sauver les classes dirigeantes du même sort.

Et les généraux font partie de ces classes dirigeantes.

Il faut souligner en effet le poids économique de l’armée égyptienne, présente dans toutes sortes de secteurs industriels et commerciaux au travers de sociétés et organismes dirigés par des militaires, qui en font "une entreprise quasi commerciale".

L’armée égyptienne a investi dans l’industrie des plastiques, des appareils électriques, des voitures pour 2,7 milliards de livres égyptiennes de 2007 à 2008. Et aussi dans le BTP, les lignes téléphoniques, les infrastructures, la construction et le logement. « Le Monde » du 25-02-2011 écrit : « L’armée n’adopte pas pour autant la cause des »révolutionnaires » de Tahrir. Elle a d’importants intérêts économiques à protéger. Les généraux sont grands propriétaires terriens et immobiliers jouissant de multiples avantages. (…) L’armée incarne une tendance plutôt conservatrice. »

Il convient tout de suite de rappeler que l’armée du côté du peuple, du côté des manifestants, c’est un mythe !!

L’armée a fait le choix de ne pas risquer la mutinerie massive des soldats ce qui est très différent. Ses corps spéciaux ont participé amplement à la répression et tout particulièrement sa police militaire qui a pratiqué les arrestations et la torture. Il faut aussi rappeler que ces forces armées continuent d’arrêter des manifestants et de les torturer alors que les média continuent à vouloir nous faire croire que les chefs de l’armée vont démocratiser...

Comme le révèle Wikileaks, le général Tantaoui qui s’est fait passer pour réformiste en s’adressant aux manifestants de la place Tahrir alors que Moubarak n’était pas encore tombé, n’est que le moins modéré de tous les chefs de l’appareil répressif de l’Etat….

C’est donc l’armée qui va prendre en charge la transition politique en Egypte. Un scénario qui n’étonnera personne tant cette institution paraît incontournable.

Corps fondateur du régime égyptien depuis le coup d’Etat des officiers libres du 23 juillet 1952 qui a mis fin à la monarchie pro-anglaise du roi Farouk, elle n’a eu de cesse depuis d’occuper les commandes du pouvoir. Tous les chefs d’Etat égyptiens en sont issus, et aucun processus de succession ne lui a échappé.

Du général Néguib (1952-1954) —que l’on oublie trop souvent dans les commentaires actuels— à Moubarak (1981-2011), en passant par Nasser (1954-1970) et Sadate (1970-1981), le sort de l’Egypte a toujours été entre ses mains.

C’est bel et bien une dictature militaire mise en place à la suite de trois coups d’Etat militaires successifs de Nasser. Il n’y a jamais eu de révolution nassérienne...

Mais l’armée égyptienne n’est pas simplement le lieu où se forge la légitimité pour prétendre diriger l’Egypte. C’est aussi une véritable entreprise, la première du pays selon plusieurs sources, et qui pèserait jusqu’à 25% du produit intérieur brut.

Et tout d’abord dans la production d’armes et de matériel militaire...

Industrie militaire égyptienne L’Egypte est le plus important fabricant d’armes et de matériel militaire de tous les pays arabe. Les entreprises d’Etat, sous la commande de l’autorité d’armement dirigée par un général important, sont les producteurs principaux des systèmes de défense de l’Egypte. L’autorité d’armement est responsable de choisir, de développer, et d’obtenir les systèmes militaires. Agissant au nom des branches des chefs militaires, l’autorité a assigné la production aux usines domestiques ou s’est mise en contact avec les fournisseurs externes. L’organisation nationale pour la production militaire au sein du ministère de la production militaire dirige un certain nombre d’usines, qui ont été habituellement baptisées du nom de leur endroit. AOI dirige neuf usines militaires qui produisent les marchandises civiles aussi bien que les produits militaires. Au commencement les propriétaires d’AOI étaient l’Egypte, Arabie Saoudite, et les Emirats Arabes Unis, avant les deux pays ont donné de nouveau à l’Egypte leurs parts dedans 1993, évalué à $1.8 milliards. AOI est maintenant entièrement possédé par le gouvernement de l’Egypte. AOI a environ 19.000 employés hors dont sont 1250 ingénieurs. AOI possède entièrement 6 usines et parts dans 3 joint-ventures en participation, près de l’institut arabe pour la technologie de pointe. L’Organisation nationale de produits de service (NSPO) actionne trois compagnies qui fabriquent les produits militaires et civils. NSPO fournissent également des services se contractants.

Aujourd’hui, les usines militaires égyptiennes produisent les produits civils, tels que l’équipement médical et diagnostique ; appareils domestiques ; extincteurs ; munitions en plus de production militaire régulière. Des usines militaires ne sont pas programmées pour la privatisation et sont peu susceptibles d’être vendues. Vingt—six de ces usines produisent les marchandises militaires et civiles, et beaucoup de directeurs de ces usines sont intéressés par des arrangements de autorisation avec les sociétés étrangères pour augmenter leur mélange de production et pour améliorer la qualité.

L’armée a a recyclé ses cadres en devenant l’un des plus gros employeurs du pays dans les secteurs de la construction, des travaux publics, des nouvelles technologies, des télécoms, de l’agroalimentaire, de l’hôtellerie, de la grande distribution…

Elle gère des centaines de sociétés, employant au minimum plus d’un demi-million de personnes. Les forces armées possèdent également des portefeuilles en Bourse et des actions.

On comprend mieux dès lors pourquoi en quelques heures la grande muette a préféré sacrifier un Moubarak au bout du rouleau et qui avait perdu toute légitimité populaire afin d’éviter un crash économique dommageable à ses propres intérêts.

Au pic de la révolte, l’économie égyptienne perdait au moins 300 millions de francs par jour, selon le Crédit Agricole. Et puis, elle n’avait pas confiance en Gamal, le possible successeur de son père.

Là aussi, il faut remonter aux années cinquante pour comprendre cette situation assez originale dans le monde arabe et en Afrique. Soumis à un embargo de l’Occident et confronté à la réticence russe de l’aider à moderniser son armement, Nasser a entrepris de mettre en place une véritable industrie militaire. Armement, munitions, avions et même blindés, l’ambition de ce programme a créé une infrastructure qui perdure à ce jour. Elle fait même de l’Egypte un important exportateur d’armes à destination des pays du Golfe mais aussi de l’Afrique. Ces ventes à l’étranger représentent bon an, mal an près d’un milliard de dollars (environ 738 millions d’euros), de quoi permettre de compenser en partie la réduction, certes modique, du budget militaire égyptien. Avec une vingtaine d’unités industrielles militaires, l’armée représente ainsi 10% de l’emploi en Egypte.

Mais ce n’est pas tout. Comme toute grande entreprise, l’armée a diversifié ses activités et investi un nombre importants de secteurs civils, au point de représenter 20% de l’emploi national. Cette diversification remonte aux années 1970 où, en échange d’une approbation de la politique d’Infitah de Sadate et surtout aux accords de Camp David, l’armée a bénéficié de l’accès à plusieurs secteurs allant de l’électronique à l’agriculture, en passant par le tourisme et divers services. « Les activités économiques de l’armée sont à la fois une réalité et un tabou », explique un analyste du centre de recherche d’Al Ahram. « Personne n’a une idée exacte de tout ce qu’elle contrôle comme business mais c’est énorme ».

Selon l’estimation d’un diplomate américain, le chiffre d’affaires global d’Egyptian Army Inc. atteindrait les 5 milliards de dollars (3,69 milliards d’euros). A cela il faut ajouter l’aide annuelle américaine de 1,2 milliards dollars (886 millions d’euros) entièrement destinée à l’armée (sur une aide totale de 2 milliards de dollars) sous forme d’achat d’armements ou de transferts technologiques. Une aide qui a permis l’armée de monter des projets industriels conjoints avec des entreprises américaines de la Défense, avec notamment une unité de fabrication du fameux char M1A1 Abraham Lincoln.

Cet effort d’armement met d’ailleurs en exergue l’une des contradictions majeures de l’armée. D’un côté, elle reste l’alliée des Etats-Unis et n’a jamais remis en cause ses partenariats avec l’Oncle Sam —malgré la montée en puissance du sentiment anti-américain de la population. Mais de l’autre, elle continue de faire d’Israël la menace première et ce malgré les accords de paix de Camp David. Certes, elle n’a pas exprimé le souhait de rediscuter les clauses de ces accords qui interdisent notamment toute présence militaire dans le Sinaï —elle y est présente via ses investissements dans le tourisme— mais sa doctrine repose avant tout sur la possibilité d’un conflit avec l’Etat hébreu, ainsi que —et c’est moins connu— sur une projection rapide de ses forces au Soudan ou en Ethiopie en cas de litige grave avec ses voisins à propos des eaux du Nil.

Au-delà de ça, le poids économique de l’armée est aussi un facteur important de régulation sociale. Outre le fait que ses activités offrent des débouchés aux jeunes diplômés, cette institution peut mettre à disposition de la population ses boulangeries industrielles ou encore ses laboratoires pour fabriquer un vaccin. Il est évident que cette importance économique attise les convoitises de nombres d’hommes d’affaires qui, sans oser le dire publiquement, rêvent de récupérer ce pactole via des privatisations plus ou moins transparentes.

C’est en cela que résidait la menace d’une arrivée du fils Moubarak au pouvoir. Chef de file du business, rien ne dit qu’il n’aurait pas contribué au démantèlement de l’industrie militaire au profit de ses associés. En 2001, dans un document publié par l’Institut français des relations internationales (IFRI) intitulé Armée et nation en Egypte : pouvoir civil, pouvoir militaire, les chercheurs May Chartouni-Dubarry et Philippe Droz-Vincent, écrivaient ces lignes prémonitoires : « Il existe aujourd’hui une "société militaire" égyptienne —c’est-à-dire une société et un Etat dont les cadres sont largement d’origine militaire— construite autour d’un certain nombre d’intérêts. Cette armée, certes professionnalisée, pèsera lourd en cas de succession "naturelle" ou "accidentelle" (…) du président Moubarak. »

onction a également été donnée à l’armée : canaliser et dévoyer le mouvement populaire, en faisant quelques concessions quitte à faire payer la note à quelques membres du clan Moubarak…

Il existe cependant une inconnue. Le peuple égyptien se laissera-t-il démobiliser, pour au final continuer à subir le même régime que sous Hosni Moubarak, sans Hosni Moubarak ? La mobilisation massive, le nombre élevé de martyrs, les espérances de toute une nation… Tout cela a été trop important pour que la population se contente de promesses, sans obtenir de gages sérieux du nouveau pouvoir. D’autant plus qu’un vaste mouvement social s’est déjà greffé au mouvement démocratique.

La marge de manœuvre permettant de calmer le jeu, et qui se limite à quelques miettes (hausses modérées de salaire, lois sociales, etc.), semble bien mince. L’économie égyptienne est par ailleurs victime des prédateurs du clan Moubarak (dont les officiers supérieurs égyptiens ont fait partie), le tout dans un contexte de crise économique mondiale. Or, il semble difficile de satisfaire les revendications de la population sans un changement complet des perspectives politiques et économiques. Un tel changement suppose, plus ou moins, une rupture des alliances actuelles de l’Égypte, et une réorientation totale de sa politique, y compris étrangère.

Voilà donc le grand écart qui est demandé à l’armée égyptienne : maintenir l’alliance avec le bloc américano-sioniste, tout en satisfaisant – en partie – les revendications démocratiques et sociales de la population. Cet équilibre, pour le moins instable, va-t-il tenir longtemps ? Tout dépendra de la pression populaire, et de sa capacité à ne pas se laisser tromper.

Cela dépendra aussi d’une question rarement posée : l’armée égyptienne n’est-elle pas, elle aussi, traversée par les mêmes courants qui agitent sa société ? Si l’armée devait un jour choisir entre le peuple égyptien et l’USraël, que ferait-elle ? Irait-elle jusqu’au bain de sang ?

L’Égypte ne pourra rester éternellement dans la « transition dans l’ordre »...

Contrairement à ce qu’affirme le mythe de la neutralité des forces armées, toutes les crises aiguës de cette dictature militaire à la solde des États-Unis ont vu les troupes mobilisées pour contrôler le mécontentement de la classe ouvrière. Ces occasions comprennent les émeutes de la faim de 1977, déclenchées par l’application des mesures de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour augmenter les prix, ainsi qu’une révolte des conscrits servant dans la police du Caire et d’autres villes en 1986.

En août dernier, huit employés de l’usine militaire 99 ont été mis en accusation – devant un tribunal militaire – pour avoir appelé à la grève. Les travailleurs avaient demandé des conditions de travail plus sûres, comme ils en ont formellement le droit d’après la loi égyptienne, après l’explosion d’une chaudière qui avait tué un travailleur civil et blessé six autres. Les grévistes ont été accusés de « révéler des secrets militaires » et d’avoir « illégalement arrêté la production ». En fin de compte, après un procès rapide, trois ont été acquittés et les cinq autres ont reçu des peines avec sursis. Ce verdict a été considéré comme clément, mais il permettait à l’armée d’envoyer un message très clair : « Il n’y a pas de grèves dans une société militaire, » a déclaré le général en retraite Hosam Sowilam au New York Times.

Outre son engagement sans réserve au maintien de l’ordre capitaliste dans son ensemble, le corps des officiers égyptiens dirige son propre empire industriel aux dimensions imposantes, qu’il a développé à partir du coup de 1952. L’usine militaire 99, à Helwan au Sud du Caire, en est un parfait exemple. L’usine produit une grande variété de biens de consommation – des casseroles et des poêles en acier inoxydable, des extincteurs, des échelles, de la coutellerie – en plus de sa première fonction qui est de forger des composants métalliques pour les munitions d’artillerie.

Le maréchal Mohamed Tantawi, qui a servi l’ex-président Moubarak toute sa vie, est toujours ministre de la défense et ministre de la production militaire, postes qu’il détient depuis 1991. Cela fait de lui non seulement le commandant en chef de la junte militaire mais aussi, le directeur général d’une entreprise commerciale géante gérée comme une armée.

Les firmes contrôlée par l’armée sont des acteurs importants dans des secteurs essentiels, y compris la nourriture (huile d’olive, lait, pain et eau) ; le ciment et les carburants ; les vêtements ; l’électroménager ; la production de véhicules (il y a des partenariats avec Jeep pour produire des 4x4 Cherokee et Wrangler) ; les stations de tourisme et l’hôtellerie ; ainsi que le bâtiment, secteur dans lequel l’armée a le droit de faire travailler ses conscrits durant leurs six derniers mois de service.

Parmi la gamme de produits vendus par les compagnies militaires, on trouve des équipements médicaux, des ordinateurs portables, des télévisions, des machines à coudre, des réfrigérateurs, des bouteilles de gaz, et la marque d’eau minérale la plus connue d’Égypte, Safi. Les entreprises militaires ne payent pas de taxes et sont exemptées des règles qui s’appliquent aux autres.

Les généraux contrôlent également de grandes portions des terrains publics, qui sont de plus en plus convertis en communautés gardées et en stations de tourisme au bénéfice du corps des officiers comme du reste de l’élite du monde des affaires égyptien indécemment riche. Parmi ces stations, il y en a une sur la Mer rouge à Sharm el-Sheik, où Moubarak se serait réfugié dans un de ses palais en bord en mer. Les terrains de golf extravagants et bien arrosés sont devenus très célèbres dans ce pays où des millions de gens n’ont pas accès à l’eau courante.

Les estimations de l’étendue de l’empire industriel et commercial de l’armée sont divergentes – en partie parce qu’il est interdit de diffuser des informations sur les activités de l’armée en Égypte. Paul Sullivan, professeur à l’Université de la défense nationale américaine, affirme que les conglomérats militaires représentent probablement entre 10 et 15 pour cent des 210 milliards de dollars (155 milliards d’euros) produits annuellement par l’économie égyptienne.

D’après le professeur Robert Springborg, de l’école doctorale de la Marine américaine, les estimations du contrôle de l’armée sur les affaires égyptiennes varient de 5 à 40 pour cent. Quel que soit le nombre exact, les officiers de l’armée égyptienne empochent selon une récente interview de Springborg, « des milliards et des milliards » de dollars. Il a dit au site Global Research : « C’est un conglomérat commercial, comme General Electric. Il est présent dans pratiquement tous les secteurs de l’économie. »

Le Ministère de la production militaire emploie à lui seul 40 000 civils et réalise environs 345 millions de dollars (254,5 millions d’euros) de bénéfices annuels, d’après son chef, l’ex-général Sayed Meshal. Un journaliste du site Internet Slate, qui l’interviewait l’année dernière, a décrit le « quartier général luxueux » du ministère. Il y a « des rambardes dorées » et « de luxueux comptoirs de bar faits sur mesure. » L’endroit « baigne dans l’argent. »

Au sommet de cette pyramide de richesses, se tenaient Moubarak, lui-même un ex-commandant militaire, et sa famille. Leur fortune s’élève à 70 milliards de dollars (51 milliards d’euros), d’après un reportage de la chaîne américaine ABC. La famille aurait des propriétés à Manhattan, Beverley Hills, en Californie et à Londres, ainsi que des comptes très bien garnis dans des banques anglaises et suisses, elle aurait également beaucoup investi dans les hôtels et le tourisme sur la Mer rouge.

Washington, qui s’en remet maintenant à Tantawi pour restaurer l’ordre, connaissait depuis longtemps les intérêts vénaux des généraux, qui collaborent intimement avec le Pentagone en échange de l’aide militaire et des armes fournies qui représentent en moyenne 2 milliards de dollars depuis 1979. Dans une communication diplomatique datant de 2008 et publiée par WikiLeaks, l’ambassadeur Margaret Scobey relatait que « les analystes perçoivent l’armée comme conservant une forte influence par son rôle dans la garantie de la stabilité du régime et la gestion d’un large réseau d’entreprises commerciales. »

Scobey a dit que ses sources « confirment que le régime donne aux six hommes d’affaires du gouvernement carte blanche pour mener leurs activités commerciales, mais que le ministère de la défense peut interrompre n’importe quel contrat pour "raisons de sécurité". » L’une des sources « a indiqué que les compagnies militaires construisent la route moderne vers la station balnéaire d’Ain Souknah sur la Mer rouge, à 90 minutes du Caire et de la nouvelle annexe de l’Université du Caire. Il remarque le grand nombre de terrains dont l’armée est propriétaire dans le Delta du Nil et sur la côte de la Mer rouge, et suppose que ces propriétés sont une « prime » en échange de la garantie par l’armée de la stabilité du régime et de la gestion d’un large réseau d’entreprises commerciales. »

Scobey a relaté l’existence de « tensions économiques et commerciales entre l’élite dirigeante et l’armée, » mais a conclu que « la relation d’ensemble entre les deux semble toujours être coopérative plutôt qu’adverse. » Sa communication décrivait le malaise de l’armée devant la montée du fils de Moubarak, Gamal, élevé pour succéder à son père au poste de président. Elle a observé que son pouvoir repose sur la couche de super-riches qui ont profité de la privatisation générale des entreprises publiques depuis 2004, plutôt que de l’élite militaire.

Ce que cette communication diplomatique ne mentionne pas cependant, c’est la première inquiétude des chefs militaires : que la disparité évidente des richesses produites par la privatisation risquait de générer des troubles sociaux violents. La vente de plusieurs centaines d’entreprises aux profiteurs liés à Gamal Moubarak a entraîné le licenciement de milliers d’employés. En même temps, toujours pour le compte d’intérêts financiers étrangers, les aides sociales pour les biens de consommation de base ont été réduites voir supprimées, créant une pauvreté dure et un immense mécontentement populaire.

Samer Shehata, universitaire égyptien travaillant à l’Université de Georgetown, a déclaré au Time que l’armée avait mis en garde en 2008 contre les centaines de grèves que les changements économiques d’après 2004 avaient déclenchées. « Ils disaient que cela devenait une question de sécurité nationale. » L’un des groupes qui se sont organisés sur Facebook cette année a pris son nom, le Mouvement du 6 avril, d’une grève des travailleurs du textile dans le Delta du Nil le 6 avril 2008 qui fut écrasée brutalement par le régime.

C’est la montée puissante de la classe ouvrière qui s’est approfondie et élargie depuis 2008, que les commandants militaires sont déterminés à défaire à tout prix. Loin de représenter un instrument démocratique, l’armée est une force consciemment contre-révolutionnaire, déterminée à écraser le soulèvement des travailleurs pour défendre ses propres intérêts très étendus, ainsi que ceux de ses trésoriers aux États-Unis.

dimanche 20 février 2011, par Robert Paris
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty D'où la conclusion des conseils

Message  Robert Paris Mer 18 Jan - 18:06

Quel programme pour le prolétariat révolutionnaire dans le soulèvement débuté en Tunisie, en Egypte et en Algérie et qui gagne Libye, Yémen, Maroc et Bahrein..., tout le monde arabe, le Maghreb et au delà...

vendredi 11 mars 2011, par Robert Paris

Alors que la révolution continue en Egypte où aucun problème n’est réglé, alors qu’elle continue partout dans le monde arabe et au Maghreb, il importe de savoir où peut mener cette révolution ?

A une bourgeoisie démocratique donnant une relative prospérité à la population ? Non !

A une société dirigée par la même bourgeoisie mais permettant au peuple de s’exprimer ? Non !

L’alternative, c’est dictature de la bourgeoisie ou pouvoir aux travailleurs !!!!

En effet, jamais la bourgeoisie rapace n’acceptera de céder un centime au peuple, jamais elle ne cessera sa surexploitation qui mène à la misère de l’immense majorité !!!

Jamais la hiérarchie militaire ne renoncera aux profits qu’elle tire de l’exploitation des travailleurs !!!

Jamais la bourgeoisie égyptienne ne rompra avec l’impérialisme !

Dans ces conditions, les politiciens comme El Baradei, les partis islamistes comme les Frères musulmans sont incapables de soutenir jusqu’au bout la révolution.

Alors que les travailleurs continuent de se mobiliser et n’ont pas confiance dans la dictature militaire, les Frères musulmans, principale force d’opposition, ont dit "avoir confiance dans l’armée pour entamer le processus démocratique" !!!

Il est à remarquer que les Frères musulmans ambitionnent officiellement reproduire l’exemple turc où c’est l’armée qui leur donne le pouvoir politique pacifiquement et où le parti islamiste au pouvoir développe l’économie dans l’intérêt de la bourgeoisie !

Cela n’a rien d’étonnant malgré la tentation pendant de longues années de faire croire que les Frères étaient contre le système, contre le capitalisme, contre l’impérialisme. Rien de tout cela n’est vrai...

Depuis que la classe ouvrière est entrée dans la danse en Egypte, les Frères se sont modérés de plus en plus au point de combattre contre les grèves... Ils ont même failli ne pas participer du tout à la révolution et ont mis quatre jours sous la pression de leur base jeune pour se décider...

Maintenant ils appellent au calme, à laisser Tantaoui mettre en place la démocratie... comme si c’était possible !

Seule la classe ouvrière est la force capable d’aller jusqu’au bout de cette révolution et il est indispensable que, prenant conscience de ce rôle politique, elle s’organise de manière autonome dans des conseils ouvriers révolutionnaires, qu’elle adopte un programme politique et pas seulement des revendications pour elle-même, qu’elle s’adresse ainsi aux paysans et à toutes les couches de la société et postule au pouvoir !

Les deux sources du pouvoir sont la propriété des moyens de production et le contrôle des armes. Tant que ces deux sources sont entre les mains d’une minorité, elles s’en serviront pour soumettre et exploiter la majorité. C’est cette vérité fondamentale qui doit trouver une expression politique et organisationnelle en Egypte et en Tunisie, qui doit former le programme des travailleurs. Le sort de ces deux révolutions – et de toutes celles qui les suivront – en dépend. Dans les mois et les années à venir, la révolution devra aboutir à la réalisation de ce programme, le programme du socialisme révolutionnaire, ou alors elle sombrera, cédant la place à de nouvelles dictatures au service de vieilles oppressions.

Une Egypte socialiste ne restera pas isolée. La victoire de la révolution égyptienne aurait de profondes répercussions en Afrique et au Moyen Orient. Elle ouvrirait la perspective d’en finir avec la domination et les crimes impérialistes dans toute la région.

L’Egypte est un pays où l’immense majorité de la population vit dans une pauvreté écrasante. Les réformes introduites à l’époque de Nasser et les mesures favorisant une plus grande indépendance économique du pays – notamment la nationalisation du canal de Suez et d’autres secteurs de l’économie – ont été annulées ou détournées au profit d’une minorité capitaliste mafieuse, une minorité qui engrange d’immenses fortunes grâce aux salaires de misère et au chômage de masse.

Cette exploitation et cette misère seront-elles moins accablantes sous le « nouveau » gouvernement ? Pas du tout. Les mêmes intérêts capitalistes domineront le pays. Et sur la base du capitalisme, en Egypte, le contexte international et les réalités sociales du pays entrent en contradiction avec la perspective d’un régime démocratique qui tolérerait durablement la libre expression, des élections libres et le développement de syndicats et de partis ouvriers indépendants. Le gouffre entre les riches et les pauvres, entre les exploiteurs et les exploités, est trop grand pour cela. A terme, le capitalisme égyptien ne pourrait fonctionner qu’au moyen d’une dictature. Les masses égyptiennes n’auront jamais que les droits qu’elles prendront et conserveront par la lutte.

Le prolétariat d’Egypte a donc une importante tâche qui dépasse le cadre syndical, associatif ou réformiste, qui dépasse l’opposition dite démocratique et celle des Frères musulmans, et qui dépasse encore plus les capacités de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie à transformer la société. Ces gens-là sont trop liés à l’ordre ancien...

Cela nécessite que le prolétariat d’Egypte s’organise politiquement en comités des quartiers et conseils ouvriers permanents, siégeant pour prendre des décisions, les imposant aux pouvoirs locaux ou nationaux, allant dans un premier temps vers un double pouvoir.

Il est nécessaire que les comités, conseils, coordinations du peuple travailleur d’Egypte adoptent un programme de transition qui fasse passer dans les faits les aspirations portées par la révolution.

Voici un premier embryon de ce qui pourrait devenir le programme politique et social du prolétariat révolutionnaire d’Egypte :

- démission de Tantaoui et suppression de tout pouvoir militaire

- mise sous contrôle de comités de soldats toute activité de la hiérarchie militaire et de toute tentative de maintien du pouvoir militaire

- élections dans toutes les entreprises, les quartiers, les milieux populaires de délégués de comités populaires révolutionnaires avec la participation des ouvriers, des paysans, des jeunes, des femmes

- élections de délégués des soldats sans participation des officiers et de la hiérarchie

- coordinations et assemblées des comités populaires

- contrôle des entreprises et de l’Etat par les comités populaires révolutionnaires

- contrôle des comptes des grands financiers nationaux et étrangers en Egypte par les comités populaires, notamment les conseils d’employés de banque

- limogeage immédiat des PDG, chefs de la police, gouverneurs, chefs des grandes administrations et responsables liés au pouvoir de Moubarak qui ont participé à la répression et à l’oppression

- libération immédiate de tous les emprisonnés et suppression de toutes les poursuites policières

- reconnaissance de toutes les victimes de la répression et de toutes les victimes précédentes de la dictature et indemnisation aux victimes et à leur famille

- réintégration de tous les licenciés suite aux grèves et manifestations de 2011 et des années précédentes
- droit au logement pour tous

- droit à l’emploi payé de manière décente pour tous

- hausse générale et conséquente des salaires portant sur le salaire minimum et sur le salaire moyen

- échelle mobile des salaires permettant de suivre les hausses de prix

- interdiction des hausses de prix des produits de première nécessité

- interdiction des licenciements

- droit à la santé pour tous

- droit à la terre pour tous les paysans

- droits et libertés des femmes

- droit des jeunes à l’emploi, aux études, à la santé, au logement, à la vie... avec aide immédiate à tous ceux qui sont dans le besoin

- aide immédiate et massive aux régions défavorisées

- saisie de tous les biens de toute la bande Moubarak et remise au peuple travailleur

- aide immédiate aux plus démunis

- aide immédiate aux familles en difficulté

- aide immédiate aux plus démunis des petits commerçants et petits artisans

- contrôle de toute mesure prise par l’Etat par les comités populaires
A BAS LES DICTATURES DES PROFITEURS !!!!

ASSEZ DE LA DICTATURE MILITAIRE !!!

LES SOLDATS AVEC LE PEUPLE !!!!

PLUS D’OBÉISSANCE A LA HIÉRARCHIE !!!

TOUT LE POUVOIR AUX COMITÉS DE TRAVAILLEURS, DE CHÔMEURS, DE FEMMES, DE SOLDATS ET DE JEUNES !!!!!
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Le congrès de Lutte Ouvrière

Message  Robert Paris Jeu 19 Jan - 16:30

Dédé, militant ouvrier chez Renault Billancourt, qui a passé sa vie militante aux côtés de Pierre Bois, s'adressait ainsi aux participants de l'assemblée générale du congrès de Lutte Ouvrière de décembre 2005 :

{" Quand j'ai commencé à militer, des camarades comme Vic (Pierre Bois), comme Granier, comme Arlette, comme Morny, ont représenté pour moi des principes, une orientation de classe.

Ces derniers temps, j'espère me tromper, mais j'ai le sentiment que cette boussole, on ne l'a plus.

Je mettrai sur le même plan :

- le refus de s'adresser publiquement aux militants de la classe ouvrière

- le refus d'intervenir nationalement en dehors des campagnes électorales

- l'alignement sur le "non" au référendum

- l'absence de critique claire des directions syndicales

- et finalement, la dernière position de l'organisation sur la révolte, je dis bien la révolte des banlieues.

Je ne sais pas à quel point ces refus sont profonds, car notre organisation cultive, comme une vertu, l'absence de discussion de la politique de la direction, ce qui ne permet pas de se rendre compte du point de vue réel des militants.

Je dois dire qu'à propos des banlieues, prétendre que ces jeunes, futurs prolétaires, prolétaires au chômage, que la société rejette, méprise, humilie, provoque et réprime, dire que ce n'est pas notre classe, cela fait mal, très mal pour des révolutionnaires...

Dédé
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Message  Eugene Duhring Jeu 19 Jan - 17:50

Robert Paris a écrit:
Je mettrai sur le même plan :

- le refus de s'adresser publiquement aux militants de la classe ouvrière

- le refus d'intervenir nationalement en dehors des campagnes électorales

- l'alignement sur le "non" au référendum

- l'absence de critique claire des directions syndicales

- et finalement, la dernière position de l'organisation sur la révolte, je dis bien la révolte des banlieues.

Je ne sais pas à quel point ces refus sont profonds, car notre organisation cultive, comme une vertu, l'absence de discussion de la politique de la direction, ce qui ne permet pas de se rendre compte du point de vue réel des militants.

Je dois dire qu'à propos des banlieues, prétendre que ces jeunes, futurs prolétaires, prolétaires au chômage, que la société rejette, méprise, humilie, provoque et réprime, dire que ce n'est pas notre classe, cela fait mal, très mal pour des révolutionnaires...

Dédé
Les deux première remarques que je partagent à 100% encore une fois et bien avant que tu interviennes sur ce forum, j'en avait déjà fait le reproche sans pourtant être un féru de l'historiologie de LO.
Ces deux remarques donc donnent à elles-seules le caractère actuel de LO. Une organisation coulée dans le moule de la démocratie bourgeoisie, de ses rythmes en dehors desquels LO ne bouge presque plus d'une oreille.
Le fait que ces traits de caractère soient partagés par l'ensemble des partis se revendiquant de la classe ouvrière ne change rien à l'affaire. Peut-être la LCR/NPA malgré de très nombreux défauts un moment abordait-t'elle sans trop de complexe et de "timidité" la classe ouvrière ?

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Message  Vals Jeu 19 Jan - 18:22

Ces deux remarques donc donnent à elles-seules le caractère actuel de LO. Une organisation coulée dans le moule de la démocratie bourgeoisie, de ses rythmes en dehors desquels LO ne bouge presque plus d'une oreille.

Si vous en êtes là, arrêtez donc de vous tourmenter et d'en parler...
Moi, je ne me préoccuppe guère de la politique du mouvement des radicaux de gauche ou du parti de gauche......
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Message  Vals Jeu 19 Jan - 18:22

Ces deux remarques donc donnent à elles-seules le caractère actuel de LO. Une organisation coulée dans le moule de la démocratie bourgeoisie, de ses rythmes en dehors desquels LO ne bouge presque plus d'une oreille.

Si vous en êtes là, arrêtez donc de vous tourmenter et d'en parler...
Moi, je ne me préoccuppe guère de la politique du mouvement des radicaux de gauche ou du parti de gauche......
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Ne plus discuter de LO ?

Message  Robert Paris Jeu 19 Jan - 19:18

Mais, bien entendu, mon cher camarade Vals, tu ne fais pas partie des organisations qui se revendiquent ouvertement de la bourgeoisie et tu n'as même pas envie de soutenir de quelque manière que ce soit la bourgeoisie. On te remercie. On le sait. Tu fais comme si tu ne comprenais pas le sens de nos remarques. Cela ne fait rien. On est tout disposés à réexpliquer. Nous parlons d'une politique d'un groupe d'extrême gauche qui s'appelle Lutte Ouvrière ce que ne fait pas le Parti radical... Une organisation qui se réclame du communisme aussi à longueur de pages. Encore une différence. Et qui se revendique d'un trotskysme non dilué... Parfait ! Et qui, derrière une intransigeance de façade, cache un opportunisme réel. cela nécessite explication et analyse parce que cela est bien fait. On est entre gens qui connaissons bien la politique, n'est-ce pas mon camarade Vals. Et on sait que la direction de LO pense qu'elle fait des calculs qui iront quand même dans le sens du parti communiste révolutionnaire. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Mais, comme le paradis, lui, est pavé de bonnes citations, je me suis permis - mille excuses pour ce crime, de donner quelques citations qui soulignent le petit décalage entre la politique de LO et celle menant au parti révolutionnaire, communiste,internationaliste etc...

Tu vois comme on se comprend très bien.

Seulement, tes calculs qui sont censés permettre de construire une grande organisation amènent les dirigeants à tenir un discours qui s'éloigne de la politique révolutionnaire et tes militants à mener une activité qui en devenant réformiste les forme comme des réformistes et, un beau matin, tu seras peut-être le premier étonné du résultat : une pratique social-démocrate avec le mot du communisme pour les jours de fête, cela mène au même point que la social-démocratie.

Tu vas encore dire que je ne t'aime pas. Tu te trompes. Je t'aime beaucoup parce que tu me permet ainsi de clarifier ta politique.
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Lutte ouvrière - Page 32 Empty Merci camarade Vals de clarifier

Message  Robert Paris Jeu 19 Jan - 19:50

Vals nous a bien aidé à comprendre en écrivant ce qui suit :

Robert Paris a écrit: La question de départ était quelle campagne électorale pour des révolutionnaires ? Et je disais que parler d’interdiction des licenciements et de contrôle ouvrier sans mettre en avant la nécessité de comités de travailleurs était réformiste et pas révolutionnaire.
Où est la réponse de LO dans tout cela ?
A part nous balancer des noms d’oiseaux, ce qui n’a rien de gênant en soi, il faudrait quand même répondre sur le fond de la question posée.

Et parler de comités ouvriers, ce n’est pas seulement parler de comités de grève. C’est donner une perspective aux luttes mais c’est aussi donner une perspective sociale à la société. Donner comme perspective « le communisme » nécessite d’affirmer que la classe ouvrière doit s’organiser politiquement en masse et pas dans des syndicats.
C’est gauchiste ? La période ne s’y prête pas ? Les révolutionnaires ne sont pas assez nombreux ?
Et en 1971 ? La période était révolutionnaire ? Les révolutionnaires étaient plus nombreux ?
Et pourtant dans la campagne de 1971 on l’avançait. J’y étais et je m’en souviens parfaitement.
Pour le rappeler, de courtes citations d’une brochure de Lutte ouvrière, celle du meeting de LO du 3/12/1971 : « le programme de gouvernement du PCF ».

Je cite ces passages :
Les fondements d’un programme des travailleurs
(…) Eh bien voilà la différence entre le programme des révolutionnaires et celui du Parti communiste français. Le Parti communiste français nous dit : pour résoudre la crise du logement, il faut avoir un bon gouvernement qui construise 70.000 logements par an. Nous disons : la solution à la crise du logement commence par des mesures immédiates. Il faut que les mal-logés forment partout des comités, enquêtent sur la situation réelle, s’emparent des logements inoccupés et les réquisitionnent au profit des plus nécessiteux d’entre eux. (…)
Le contrôle ouvrier sur l’entreprise
(…)
La seule manière, c’est d’instituer le contrôle ouvrier sur l’entreprise. C’est que dans chaque usine existe un comité de travailleurs élus par l’ensemble de leurs camarades, rendant des comptes à chaque moment et révocables à tout instant, qui contrôle toute la marche de l’entreprise et veille à ce qu’elle ne se fasse pas aux dépens des travailleurs, qui contrôle l’embauche, les licenciements, les livres de compte, les prix, les cadences, etc…
(…) A cette condition, et à cette seule condition (…) (des mesures comme) « aucune suppression de poste sans création au préalable d’un poste équivalent » pourrait peut-être être imposé aux entreprises. (…) Et finalement ce contrôle des travailleurs sur l’entreprise par leur comité élu et révocable, à un échelon plus large par les représentants élus et aussi révocables de ces comités, c’est bien aussi la seule manière pour que le plan et tous les projets (…) soient au service des travailleurs.

Pour une union et une mobilisation des travailleurs

Mais justement de tels comités de travailleurs appelés à se prononcer sur le programme qu’ils veulent, serait le moyen de mobiliser les masses populaires. Ce serait le moyen de les organiser et de leur permettre ensuite, au cas où le gouvernement qui se réclamerait des travailleurs viendrait au pouvoir, non seulement d’appliquer le programme (…) mais aussi de contrôler (…) »

En somme pas de contrôle sans comités. Pas de programme électoral des révolutionnaires sans comités…

ET AUJOURD’HUI ?

Et Vals répond :


Eh bien, fais encore un effort et tu comprendras peut-être qu'un PC de centaines de milliers de militants et sympathisants et représentant la grande majorité de l'electorat, c'est un peu différent de la situation actuelle...
Et que s'adresser aux travailleurs qui trois ans avant ont connu une immense grève générale, c'est aussi quelque peu différent ...

alors, si tu veux militer comme en 1971, ne te prive pas et garde ton calendrier arrêté avec une propagande intangible....
Mais d'autres pensent, que stratégie et tactiques se construisent et évoluent en fonction d'un contexte et de la conscience REELLE des travailleurs au moment où on s'adresse à eux...!



Cela signifie qu'au PCF on peut écrire que les revendications sans l'organisation politique de masse des travailleurs sous forme de conseils ouvriers, de comités de travailleurs, de soviets en somme, c'est du réformisme, mais LO aujourd'hui peut se permettre de mettre en avant son programme en les éliminant.

Et il prétend que je garde mon calendrier arrêté alors que LO fait croire à ses militants qu'il n'a pas changé de programme par rapport au programme de transition qui ne cesse de souligner le caractère indispensable des conseils ouvriers.

Rappelons en quels termes Trotsky définissait, dans "Le programme de transition", le rôle des révolutionnaires :

"’- orienter de façon critique à chaque nouvelle étape et lancer les mots d’ordre qui appuient la tendance des ouvriers à une politique indépendante, approfondissent le caractère de classe de cette politique, détruisent les illusions réformistes et pacifiques, renforcent la liaison de l’avant-garde avec les masses et préparent la prise révolutionnaire du pouvoir."

"- notre époque (banqueroute et désagrégation des vieux partis bourgeois, faillite de la démocratie, montée du fascisme, aspiration croissante des travailleurs à une politique plus active et plus offensive). C’est pourquoi chacune de nos revendications transitoires doit conduire à une seule et même conclusion politique : les ouvriers doivent rompre avec tous les partis traditionnels de la bourgeoisie pour établir, en commun avec les paysans, leur propre pouvoir."

"Les syndicats, même les plus puissants, n’embrassent pas plus de 20 à 25 % de la classe ouvrière et, d’ailleurs, ses couches les plus qualifiées et les mieux payées. La majorité la plus opprimée de la classe ouvrière n’est entraînée dans la lutte qu’épisodiquement, dans les périodes d’essor exceptionnel du mouvement ouvrier. A ces moments là, il est nécessaire de créer des organisations ad hoc, qui embrassent toute la masse en lutte : les COMITÉS DE GRÈVE, les COMITÉS D’USINES, et, enfin, les SOVIETS. En tant qu’organisation des couches supérieures du prolétariat, les syndicats, comme en témoigne toute l’expérience historique, y compris l’expérience toute fraîche des syndicats anarcho-syndicalistes d’Espagne, développent de puissantes tendances à la conciliation avec le régime démocratique bourgeois. Dans les périodes de luttes de classes aiguës, les appareils dirigeants des syndicats s’efforcent de se rendre maîtres du mouvement des masses pour le neutraliser. Cela se produit déjà lors de simples grèves, surtout lors des grèves de masse avec occupation des usines, qui ébranlent les principes de la propriété bourgeoise. En temps de guerre ou de révolution, quand la situation de la bourgeoisie devient particulièrement difficile, les dirigeants syndicaux deviennent ordinairement des ministres bourgeois.

C’est pourquoi les sections de la IV° Internationale doivent constamment s’efforcer, non seulement de renouveler l’appareil des syndicats, en proposant hardiment et résolument dans les moments critiques de nouveaux leaders prêts à la lutte à la place des fonctionnaires routiniers et des carriéristes, mais encore de créer, dans tous les cas où c’est possible, des organisations de combat autonomes qui répondent mieux aux tâches de la lutte des masses contre la société bourgeoise, sans même s’arrêter, si c’est nécessaire, devant une rupture ouverte avec l’appareil conservateur des syndicats. S’il est criminel de tourner le dos aux organisations de masse pour se contenter de fictions sectaires, il n’est pas moins criminel de tolérer passivement la subordination du mouvement révolutionnaire des masses au contrôle de cliques bureaucratiques ouvertement réactionnaires ou conservatrices masquées ("progressistes"). Le syndicat n’est pas une fin en soi, mais seulement un des moyens dans la marche à la révolution prolétarienne.

Les comités d’usine

Le mouvement ouvrier de l’époque de transition n’a pas un caractère régulier et égal, mais fiévreux et explosif. Les mots d’ordre, de même que les formes d’organisation, doivent être subordonnés à ce caractère du mouvement. Rejetant la routine comme la peste, la direction doit prêter attentivement l’oreille à l’initiative des masses elles-mêmes.

Les grèves avec occupation des usines, une des plus récentes manifestations de cette initiative, sortent des limites du régime capitaliste "normal". Indépendamment des revendications des grévistes, l’occupation temporaire des entreprises porte un coup à l’idole de la propriété capitaliste. Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers.

Si la grève avec occupation soulève cette question épisodiquement, le COMITÉ D’USINE donne à cette même question une expression organisée. Élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise, le Comité d’usine crée d’un coup un contrepoids à la volonté de l’administration.

A la critique que les réformistes font des patrons de l’ancien type, ceux qu’on appelle les "patrons de droit divin", du genre de Ford, en face des "bons" exploiteurs "démocratiques", nous opposons le mot d’ordre des comités d’usine comme centres de lutte contre les uns et les autres.

Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur. Là où les ouvriers de l’entreprise, dans les périodes "calmes", appartiennent déjà tous aux syndicats (closed shop), le comité coïncidera formellement avec l’organe du syndicat, mais il en renouvellera la composition et en élargira les fonctions. Cependant, la principale signification des comités est de devenir des états-majors de combat pour les couches ouvrières que le syndicat n’est, en général, pas capable d’atteindre. C’est d’ailleurs précisément de ces couches les plus exploitées que sortiront les détachements les plus dévoués à la révolution.

Dès que le comité fait son apparition, il s’établit en fait une DUALITÉ DE POUVOIR dans l’usine. Par son essence même, cette dualité de pouvoir est quelque chose de transitoire, car elle renferme en elle-même deux régimes inconciliables : le régime capitaliste et le régime prolétarien. L’importance principale des comités d’usine consiste précisément en ce qu’ils ouvrent, sinon une période directement révolutionnaire, du moins une période pré-révolutionnaire, entre le régime bourgeois et le régime prolétarien. Que la propagande pour les comités d’usine ne soit ni prématurée ni artificielle, c’est ce que démontrent amplement les vagues d’occupations d’usines qui ont déferlé sur un certain nombre de pays. De nouvelles vagues de ce genre sont inévitables dans un prochain avenir. Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste."

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Message  Eugene Duhring Jeu 19 Jan - 20:35

Vals a écrit:
Ces deux remarques donc donnent à elles-seules le caractère actuel de LO. Une organisation coulée dans le moule de la démocratie bourgeoisie, de ses rythmes en dehors desquels LO ne bouge presque plus d'une oreille.

Si vous en êtes là, arrêtez donc de vous tourmenter et d'en parler...
Moi, je ne me préoccuppe guère de la politique du mouvement des radicaux de gauche ou du parti de gauche......
Ah bon, les intérêts de la classe ouvrière ne méritent t'ils pas un bilan des organisations s'en revendiquant ?
L'état d'esprit des masses n'a t'il pas un lien avec une forme de soumission des partis de l'EG avec la démocratie bourgeoise ?
Ou bien l'état d'esprit des masses avance t'il indépendamment des conditions politiques de son époque, c'est à dire aussi des conditions économiques de son époque ?
Lequel nourrit l'autre, lequel se nourrit de l'autre ?
Cela me rappelle les bureaucrates syndicaux lors des manifestations de 2010 sur les retraites : les travailleurs ne sont pas prêts à une grande grève générale, c'est pourquoi nous n'appelons pas ! Et quand on rétorque le nombre de 2 à 3 millions de manifestants avec probablement pas loin de 4 à 5 millions de grévistes, on a le droit à cette belle sortie : ce n'est pas suffisant pour appeler à la grève générale ! Qui nourrit l'état d'esprit des masses ? Les bureaucrates syndicaux s'en nourrissent-ils ? Pour sa part, en 2010 LO a tranché le dilemne : les masses n'étaient pas prêtes !

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Message  Robert Paris Jeu 19 Jan - 21:21

Au début de la discussion, Vals écrivait :



Et les sources, preuves, références ?

Et quand on lui cite des textes, des noms de camarades, et même leurs interventions, il nous dit d'arrêter la discussion !
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Message  Vérosa_2 Jeu 19 Jan - 22:31

Je dois dire qu'à propos des banlieues, prétendre que ces jeunes, futurs prolétaires, prolétaires au chômage, que la société rejette, méprise, humilie, provoque et réprime, dire que ce n'est pas notre classe, cela fait mal, très mal pour des révolutionnaires...

Dédé
C'est un argument quelque peu spécieux, Robert, que celui de "Dédé". La position officielle de LO n'est pas cela. LO n'a jamais officiellement dit ou écrit que ces jeunes de banlieue ne faisaient pas partie de "la classe". Voir à ce propos les éditoriaux des LO en date de Novembre et Décembre 2005. Cela dit la position de LO n'est effectivement guère glorieuse, puisqu'on flirte un peu avec la nécessité de polices de proximité (édito du 4 Novembre 2005). Maintenant, ce qui est tout à fait vrai - et ce fut l'objet d'un fil de discussion sur le forum - c'est que la position individuelle de militants ou sympathisants LO va tout à fait dans ce sens, et va même jusqu'à traiter ces jeunes précaires de parasites ou de "lumpen" dont il faudrait botter le cul (pour le moins).

Mais... ce n'est pas la position officielle de LO.

A ce titre, la position de la LCR - bien que moins tranchée et moins pro-policière - ne fut pas vraiment meilleure, coincée dans un "ni-ni" de circonstance et plaidant au nom d'un humanisme "marxiste" qui est bien entendu tout sauf marxiste (il faudrait des comités de quartier, et bla bla, il faudrait des éducateurs et bla bla). On notera d'ailleurs que l'évocation "d'éducateurs" est une forme soft de la politique policière. Eduquer comment et au nom de quoi, et surtout dans quel cadre ?

A mon humble avis, la seule orga. d'extrême gauche qui ait eu une position lucide à cette période fut OCL (même si je ne partage forcément pas leurs analyses sur bien des plans). Position qui disait en substance : Cette révolte est anti-sociale et par là-même hautement politique, et nous n'avons aucun droit de juger ces faits, si ce n'est considérer que c'est une révolte légitime.

Mais peut-être sortons nous du débat sur ce fil dédié à Lutte Ouvrière...

___________

PS : A noter que les émeutes de Watts et de L.A-1992 sont pour LO des révoltes prolétariennes importantes, mais pas celles de 2005 en France. Va comprendre...

Vérosa_2

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Message  nico37 Jeu 19 Jan - 22:51

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Message  Robert Paris Jeu 19 Jan - 23:03

Le camarade nous dit que la position officielle de Lo n'est pas cela. N'oublions pas que Dédé répondait à la discussion orale d'Hardy au congrès.

Et même par écrit, voilà ce qu'on lit officiellement :


Revue Lutte de classe (novembre 2005) :

{« Il arrive à certains gauchistes de présenter ce qu’ils appellent le « radicalisme » des jeunes de banlieue comme un exemple à suivre pour les travailleurs. C’est passablement stupide. La violence aveugle n’est en rien un signe de radicalisation. C’est le signe d’une désorientation profonde, la marque de l’inconscience. L’une comme l’autre sont compréhensibles, et la responsabilité n’en incombe certes pas aux adolescents ou jeunes adultes des banlieues, et encore moins aux gamins de dix ou douze ans qui les ont suivis (…) Mais la violence aveugle, stérile, qui nuit avant tout aux siens, n’est que l’expression de la décomposition sociale et du rejet jusqu’à la solidarité de classe, et cela n’ouvre en rien la conscience de classe.
Comment, quand, par quel cheminement, la classe ouvrière retrouvera-t-elle le chemin de la conscience de classe qui, seule, peut transformer la colère et la révolte contre les innombrables injustices de cette société en force révolutionnaire, capable de renverser l’ordre social capitaliste ? »}

Texte de congrès LO de décembre 2005 :

{« Il s’agit là d’explosions de colère certes, mais leur choix d’une réaction aveugle contre ceux avec lesquels ils vivent, voire les écoles, sans faire la différence entre les pompiers et la police, les bus qui desservent le quartier qu’ils font brûler, avec parfois conducteurs et passagers dedans, tous ces actes qui vont à l’encontre de leurs propres intérêts, de l’opinion que l’ensemble de la population peut se faire d’eux, montrent qu’ils sont loin du niveau de conscience qui caractérisait, pour les marxistes, le mouvement ouvrier. (…)Alors si le gouvernement s’est trouvé hier face à une insurrection de « jeunes asociaux » selon ses termes et comme il s’en plaint, c’est lui qui en est responsable, c’est lui qui les a mal élevés, pas les parents !»}
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