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Débat stratégique dans le NPA

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Message  Roseau Mar 8 Mai - 0:22

Tout à fait d'accord. Le nom avait d'ailleurs fait l'objet d'un débat à la création du NPA, déjà.
A l'époque, j'étais partisan du jeu de mot GDRev (Gauche Démocratique et Révolutionnaire), ça se discute, mais c'était positif.

Et il faut se souvenir que le NPA a été créé juste avant la crise...
Il est évident aujourd'hui que les révolutionnaires doivent proposer une alternative, et si possible lisible dans le nom.
Lutte ouvrière, c'est court.
NPA tout autant.
Parallèlement à la question du parti, ils doivent se rassembler, dans un front de résistance, de lutte, pour le socialisme.
Comment l'appeler ?

Sur la campagne Poutou, Bernard a aussi raison.
Il ne suffit pas de défendre la révolution et la démocratie directe.

Nous approchons de grandes catastrophes économiques, sociales et écologiques.
En rester à la lutte (ouvrière) ou à l'anti-K, ce n'est pas l'alternative urgente à défendre,
si on ne veut pas laisser les fascistes avec la seule réponse, la défense de la nation.

Les Principes Fondateurs n'étaient pas trop mauvais de ce point de vue (révolution sociale, socialisme, éco-socialisme , expropriation du capital, socialisation des moyens de production, gouvernement ouvrier, etc) avec explications pertinentes.

Mais l'absence de perspective, de reprise du programme, était une faiblesse de la campange Poutou,
car le contour avait été décidé avec une majorité droitière...c
orrigée un peu tard, sans discussion suffisante.
Peut -être aussi pour autres raisons que j'ignore ou sous-estime.

Il suffit de savoir qu'une majorté du CPN du NPA a refusé
un amendement incluant l'expropriation des entreprises du CAC 40 de la campagne.
Surréaliste....Le NPA revient de très loln.
Il devra remercier l'aspirateur FdG...

A ce propos, celui-ci se définit souvent négativement aussi: antibéral très souvent, contre le capitalisme financier.
Quant au socialisme, il a été banni de son programme...

En fait, l'essentiel de la gauche révolutionnaire avait jeté le bébé stalinien depuis longtemps,
mais lorsque l'eau de la baignoire a débordé, elle a été engloutie.

Seule une génération nouvelle, face aux affres et douleurs de la barbarie qui vient, reprendra le flambeau.


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Message  Copas Mar 8 Mai - 6:37

Je répète et je suis désolé pour bien des commentaires, mais ce n'est pas le flou du NPA qui a été cause des problème du NPA, mais bien ce qui a été embarqué d'une organisation communiste et révolutionnaire , du moins des fatigues existant dans cette organisation précedente.

Que ce serait devenue une LCR restée LCR ?

La même chose, en plus petit.

Sans compter que là il est fort possible que l'orientation ait été plus droitière .

Il ne faut pas se laisser abuser par la couleur des mots. Rien du titre n'empêche des dérives. Ca n’empêche rien des apports de la LCR et d'ailleurs sa volonté d'élargissement qui, au final, a été finalement positive même si immensément loin des espérances.
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Message  gérard menvussa Mar 8 Mai - 19:57

Nous ne pouvons laisser le drapeau de l’opposition à Marine Le Pen
POUPIN Christine, SABADO François
8 mai 2012

Publié sur Médiapart : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/080512/nous-ne-pouvons-laisser-le-drapeau-de-l-opposit

« Face aux diktats de l’Union européenne, une première tâche s’impose : rejeter le nouveau pacte européen(...) Nous sommes prêts à marcher ensemble avec le Front de gauche et tous ceux qui s’opposeront aux politiques d’austérité, à discuter des modalités d’un bloc anti-austérité, anti Front National, d’un bloc qui soit l’opposition de gauche au gouvernement Hollande. » Par François Sabado, ancien dirigeant historique de la LCR, et Christine Poupin, porte-parole du NPA.

Sarkozy a été battu. Ce résultat nous soulage et nous réjouit. Nous devons analyser le rapport de force qu’il traduit et la situation qu’il ouvre.

Comme dans le reste de l’Europe, « les sortants ont été sortis ». La social-démocratie, grecque, espagnole et portugaise, a été balayée. Ici, la droite autoritaire est chassée. La crise déstabilise toute la représentation politique. La mise en œuvre de politiques d’austérité brutales ruine l’adhésion et la confiance de la population vis-à-vis des partis au pouvoir, qu’ils soient de droite, comme l’UMP en France, ou de gauche, comme les partis sociaux démocrates, en Espagne, Portugal ou en Grèce.

A l’occasion de cette élection, la gauche a connu une légère progression, mais le rapport de force droite-gauche du 1er tour de la présidentielle reste largement favorable à la droite (56 % contre 44 %). La victoire de Hollande est due à l’échec de Sarkozy plus qu’à sa dynamique propre. Plus, le Front national de Marine Le Pen a connu une poussée sans précédent. La vie politique est désormais surdéterminée par le poids de l’extrême droite. L’UMP risque l’implosion, tiraillée entre un secteur, polarisé par le parti lepeniste, et d’autres secteurs de la droite traditionnelle, qui refusent la dérive populiste ou fasciste.

A la différence des élections de 1981 ou 1988, ce président de gauche a été élu sans poussée massive des votes de gauche. Il arrive au pouvoir à la faveur de la division des droites. Division confortée par l’appel de François Bayrou à voter Hollande.

Au lendemain de ces élections, c’est la crise mondiale et spécifiquement européenne qui va dominer la situation économique, sociale et politique. Les agences de notation ont annoncé la couleur : il faudra encore réduire les budgets sociaux, démanteler les services publics. L’Union européenne exige la « règle d’or », en intégrant l’interdiction de tout déficit public dans la Constitution. Nous connaissons déjà les résultats de cette politique : l’Europe s’enfonce dans la récession, avec plus de chômage, moins de pouvoir d’achat, toujours moins de services publics.

A l’inverse de toutes ces politiques, nous proposons de mettre au cœur du débat public un plan de mesures d’urgence anticrise. Ce bouclier social pour les classes populaires comportera une augmentation de salaire pour tous de 300 euros net, un salaire minimum de 1 700 euros, la création de centaines de milliers d’emplois publics, l’interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures pour combattre le chômage.

François Hollande a dénoncé pendant sa campagne un ennemi sans visage : la finance. Comment résistera-t-il à la pression des marchés financiers sans s’attaquer aux banques et aux banquiers ? Comment réduire la pression de la dette et de la spéculation en laissant fonctionner le secteur bancaire selon les règles néo-libérales ? Sans expropriation des banques et sans leur nationalisation sous contrôle social, aucun gouvernement ne disposera des moyens pour financer une politique répondant aux besoins sociaux. Pour donner la priorité aux services publics il faut s’attaquer à la dette : organiser un audit public pour l’annulation de la dette illégitime et de ses intérêts. Une nouvelle politique fiscale, supprimant les cadeaux aux grandes fortunes et taxant les plus riches et les profits capitalistes, sera au centre de nos propositions. Mais la profondeur de la crise, son caractère global, exige non seulement de résister à l’austérité, mais de réorienter l’économie selon des besoins sociaux et écologiques, de sortir du nucléaire, de réorganiser les secteurs de l’énergie et des transports, de l’habitat, dans de vastes secteurs publics qui échappent à la logique du profit capitaliste.

Loin de prendre des décisions radicales contre la crise, Hollande s’inscrit dans les grandes orientations de l’Union Européenne, en voulant « donner du sens à la rigueur », c’est-à-dire en reprenant une politique d’austérité. « Hollandréou », cette formule illustre bien les risques d’une évolution de la situation à la grecque. Et le soutien à François Hollande de Bayrou, farouche partisan de la « règle d’or », pour déployer une politique d’union nationale n’est pas de bon augure. Face aux diktats de l’Union européenne, une première tâche s’impose : rejeter le nouveau pacte européen et, pour cela, convoquer un référendum où, une nouvelle fois, le peuple souverain dira « non » à cette Europe néo-libérale.

Austérité de droite ou austérité de gauche ? Nos dirigeants n’envisagent pas d’autre alternative. Et c’est d’autant plus inquiétant que le Front national guette. Marine Le Pen l’a déjà annoncé : elle veut être l’opposition de droite. L’enjeu pour son parti ? Créer les conditions en 2017, ou même avant, pour une confrontation droite-extrême droite face à la gauche, où le parti lepéniste emporterait la mise. En effet, rien ne dit qu’un gouvernement Hollande tiendra face à une accélération de la crise. C’est dans ce cadre que s’engage une course de vitesse qui accentuera la polarisation entre le Front National et la gauche radicale et anticapitaliste. Course de vitesse résumée par la situation ouverte par le résultat des élections en Grèce avec d’un côté les bons résultats de la gauche radicale, dont Syryza particulièrement, et de l’autre, la mauvaise nouvelle, l’entrée des nazis au parlement... Nous ne pouvons laisser le drapeau de l’opposition à Marine Le Pen. Nous proposons d’engager la construction d’un large mouvement unitaire de la gauche sociale et politique contre le Front national.

Nous avons avancé durant la campagne la perspective d’une opposition de gauche unitaire à un gouvernement qui appliquerait une politique d’austérité de gauche. Non par impatience mais par analyse de la politique sociale libérale en France et en Europe, et nécessité de défendre les intérêts de la majorité de la population.

Nous proposons, que se rassemblent dans les entreprises, les quartiers, les travailleurs, les jeunes et leurs organisations pour exiger « le changement, maintenant ! », créer les conditions d’une mobilisation pour arracher des augmentations de salaires, bloquer les licenciements, obtenir la titularisation des précaires dans le secteur public, imposer la retraite à 60 ans. Nul doute que s’engager dans la satisfaction de ces revendications conduira à la confrontation avec les marchés financiers et les grands groupes bancaires.

Ces premières propositions s’opposent à toute politique d’austérité et à la rigueur « sauce hollandaise ». Voilà pourquoi on ne saurait à la fois défendre ces mesures d’urgence et soutenir de près ou de loin un gouvernement Hollande. Les dirigeants du Front de gauche décideront de leur participation au gouvernement après les élections législatives. A cette étape, il semble qu’ils écartent une participation directe et envisagent un « soutien sans participation », vieille formule du passé déjà utilisée par le PCF. Lors des prochaines élections législatives, il faudra battre une nouvelle fois la droite et l’extrême droite, mais la seule politique claire, c’est de refuser, toute austérité qu’elle soit de droite ou de gauche. Il faudra une opposition de gauche au gouvernement. Le NPA y est prêt. Et les dirigeants du Front de gauche ?

Nous sommes à la croisée des chemins.

La crise du système est globale, économique bien sur mais aussi écologique et politique. Elle marque aussi un basculement du monde. Dans ces conditions, l’outil politique à construire ne peut faire l’impasse ni sur la question du productivisme, ni sur la question de l’internationalisme, ni sur celle de la démocratie réelle et de l’auto-organisation.

Pour affronter la crise, les appels à la « république », les dénonciations de la « finance », les combinaisons institutionnelles avec le social-libéralisme ne feront pas le poids. Dans une conjoncture électorale marquée par des défaites sociales, le discours du Front de gauche a pu convaincre des millions d’électeurs. Pourtant, nous pensons que ni la direction du PCF ni la rhétorique de Mélenchon ne seront à la hauteur des défis de la crise. Les projets réformistes, même de gauche, peuvent dans un premier temps rassembler les premières résistances à la crise. Il s’agit maintenant de préparer la confrontation avec les capitalistes et de rejeter l’austérité de gauche du gouvernement. L’objectif, nous ne le cachons pas : préparer un nouveau mai 68 ou un nouveau juin 36 qui impose une transformation radicale de la société. Nous sommes prêts à marcher ensemble avec le Front de gauche et tous ceux qui s’opposeront aux politiques d’austérité, à discuter des modalités d’un bloc anti-austérité, anti Front National, d’un bloc qui soit l’opposition de gauche au gouvernement Hollande. Mais les chocs sociaux et politiques à venir exigent, plus que jamais, l’indépendance des anticapitalistes. Face aux incertitudes de la politique du Front de gauche et à son orientation « un pied de dedans, un pied dehors » vis-à-vis de la nouvelle majorité, nous proposons que se fédèrent sur des bases 100% indépendantes du PS toutes les forces et courants anticapitalistes, les forces qui ont assuré la continuité et le fil historique du courant révolutionnaire, les libertaires, les écologistes radicaux, les militant(e)s du mouvement social et syndical...

Cela suppose de construire un outil vraiment indépendant. C’est l’enjeu d’un double défi pour le NPA : la relance du regroupement des anticapitalistes et une politique unitaire anticrise, en particulier avec le Front de gauche mais, bien au-delà, avec tous ceux qui s’opposent aux politiques d’austérité.

Christine Poupin, François Sabado
POUPIN Christine, SABADO François

* http://blogs.mediapart.fr/edition/l...
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Message  Copas Mer 9 Mai - 0:04

Cela suppose de construire un outil vraiment indépendant. C’est l’enjeu d’un double défi pour le NPA : la relance du regroupement des anticapitalistes et une politique unitaire anticrise, en particulier avec le Front de gauche mais, bien au-delà, avec tous ceux qui s’opposent aux politiques d’austérité.

La question n'est pas de mener ou pas des batailles rassemblant le plus de monde possible, mais de cesser de mener la confusion avec des réformistes, s'obnubiler vis à vis d'appareils bureaucratiques.


A la différence des élections de 1981 ou 1988, ce président de gauche a été élu sans poussée massive des votes de gauche. Il arrive au pouvoir à la faveur de la division des droites. Division confortée par l’appel de François Bayrou à voter Hollande

Pour rappel, il a fait quoi Mitterand comme voix en % en 1981 ? 51.76%...
Ca se vaut. Un peu plus de voix de gauche au 1er tour en 1981, mais...
Par contre, oui, on ne peut pas dire qu'il y a eu un enthousiasme délirant pour la campagne Hollande. Il y avait plus d'enthousiasme en 1981.

Toujours pas de stratégie, les questions organisationnelles oubliées (partis, syndicats, associations, auto-organisation à construire, coordinations, etc).

2 lignes, juste pour le principe, qui mélangent des questions complétement différentes :

Dans ces conditions, l’outil politique à construire ne peut faire l’impasse ni sur la question du productivisme, ni sur la question de l’internationalisme, ni sur celle de la démocratie réelle et de l’auto-organisation.

Les projets réformistes, même de gauche, peuvent dans un premier temps rassembler les premières résistances à la crise.

Le confusionnisme, la recherche de blocs politiques avec les réformistes nomenclaturistes, ... A nouveau la brasse coulée vers les tractations politiciennes en essayant de faire croire que cela est possible

Graves de graves...

Un sommet de d'irresponsabilité politique. Et les élections grecques jouent comme une soulerie à l'ouzo.
Ce texte va semer la confusion, c'est un charabia confus, totalement incompréhensible pour les travailleurs.

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Message  Toussaint Mer 9 Mai - 1:09

Pas trop lu le texte de Sabado et Poupin.
Apparemment, je m'exprime mal.

Je n'ai pas voulu dire que le NPA était à l'origine des problèmes qui l'ont envoyé au fond. Evidemment que ces problèmes lui sont venus de la LCR. Lorsqu'une barque prend l'eau dès sa mise à flot et que son gouvernail ne gouverne rien, c'est évidemment la faute du concepteur et du fabricant. Mais la LCR était un NPA. Avec un héritage fâcheux dont plusieurs voulaient se débarrasser depuis des années sans perdre les acquis matériels et le stock militant, les implantations syndicales, etc...

Je n'ai pas dit que la LCR était majoritairement républicaine. Je dis qu'une partie de sa direction l'était, (et notamment la partie qui a eu longtemps la haute main sur Rouge, au point de censurer systématiquement certains points de vue (demandez à Salingue, il a des souvenirs émus de Picquet, ce grand démocrate, j'en ai aussi...) et qu'à des moments importants, on a trouvé l'influence de ce courant républicain. Mais le républicanisme dans la Ligue a toujours fait l'objet d'un déni massif, ce qui s'explique facilement et qui a eu pour conséquence que cela a fini par imprégner doucement des pans majoritaires de l'orga ou du moins de sa direction large. Et je ne parle pas du voile, mais des argumentations, des questions de sécurité, du voile jeté sur la nature de l'état et de la révolution au moment où l'on a voulu, avec PF Grond, dévoiler les lycéennes... On a fini par railler LO sur les pseudos par exemple, par se servir du téléphone et du portable à tout-va, et de cesser tout sumplement de construire une orga se donnant pour but la destruction violente de l'appareil d'état bourgeois. La fin de la formation, de la sélection des membres, et bien sûr le flou des discussions qui va avec, les concepts approximatifs et la langue de bois 'qu'est-ce que cela veut dire "gauche mouvementiste" ou "transformation sociale", "100 % à Gauche" lors que presque plus personne ne peut distinguer la gauche de la droite? Pourquoi "la gauche" est-elle devenue, parfois accolée au qualificatif "extrême" la définition de la LCR et SA référence? Que ce soit utilisé dans l'agitation, bon, cela peut parfois se justifier, mais cela est devenu l'analyse. Rouge était une feuille de chou confidentielle, presqu'un BI. . Pourquoi la truffer de notions floues?

Les analyses de la LCR sur le paysage politique sont devenus progressivement en grande partie des catégories empruntées à la vision républicaine bourgeoise des choses. Clemenceau était de gauche... Pas moi.
La Gauche, c'est une notion républicaine bourgeoise. Moi, je connais le mouvement ouvrier, les révolutionnaires, les réformistes, les stals, les centristes. LA GAUCHE, je ne sais pas ce que cela veut dire. On y trouve les assassins d'Eloi Machoro, de Rosa Luxembourg et de centaines de milliers, probablement de millions de gens en plus de nos camarades. Certes il y avait encore "Communiste" et "Révolutionnaire" sur le nom et cela faisait des années qu'ils voulaient laver ce truc. On avait écarté le crabe au profit de 100% à gauche, le sigle de la IV, la faucille et le marteau avaient disparu pour la plupart des apparitions de la Ligue. En fait la grande majorité de la vague post-Besancenot n'était ni marxiste ni révolutionnaire, disons révoltée, radicale, c'est à dire radicalement réformiste comme le disait un dirigeant de la ville de Lille. Merde, j'y ai vu recruter un sioniste convaincu et la bataille pour que ce type change sa position ou se barre m'a opposé à la majorité de la direction, qui défendait mordicus qu'on pouvait en effet intégrer un sioniste et même lui confier un secrétariat de cellule... Warshawski en tombait des nues. Il y avait des francs maçons (tiens donc, la laïcité, tu m'étonnes...), des républicains, des anars, des staliniens déclarés (si, si..., garantis et grand teint, le plus beau s'est barré au bout de deux ans)... La vérité est que la Lgue ne pouvait plus donner de formation parce qu'elle n'avait plus de cohérence théorique et politique. A force de vouloir construire un parti non révolutionnaire, large, elle avait fini par se transformer en une préfiguration groupusculaire de ce parti large, une auberge espagnole. On avait ri du PSU, on était devenu pire...

Que pouvait devenir le NPA sinon une grosse auberge espagnole puisqu'il n'a été que la LCR puissance cube? Qu'est-ce que cela veut dire se revendiquer de Guevara et de la tradition libertaire? C'est quoi la vision des choses? Parce que le Che, comme libertaire, faut relire, les copains!!! Et les libertaires, au fait le bilan, c'est quoi? Non que je dise que ces deux références sont à jeter, mais c'est précisément les foutre à la poubelle que les agiter comme cela. Parce que ces gens-là, ils n'étaient pas d'accord entre eux et ce n'étaient pas des rigolos. Qu'est-ce que cela veut dire l'anticapitalisme quand le candidat Poutou avoue qu'en fait il n'a aucune idée de ce qui pourrait remplacer le capitalisme? Ce qui m'a emmerdé dans certains clips, Roseau, ce n'est pas l'humour, mais l'auto-dérision. Lorsqu'on se présente comme une bonne blague, faut pas s'étonner que certains nous agrafent difficilement et qu'ils ne nous prennent pas plus au sérieux. Ou alors c'était un candidat pour rire? Haberlodicho... Je pourrais continuer longtemps. En tout cas l'auberge espagnole a servi un soufflé vite retombé* . A mauvais cuistot, mauvaise cuisine. Pas étonnant que les clients se soient faits rares. Il a suffi d'ouvrir une gargotte un peu plus pro, et sérieuse, elle, pour que l'auberge espagnole frôle la faillite... Alors, vous voulez la remettre sur le métier, chers camarades? Bon, de là où je suis, je ne peux pas faire grand chose. Mais simplement, je ne vois pas comment peut naître un parti révolutionnaire de masse dans une situation pareille s'il n'y a pas au départ une structure claire théoriquement et stratégiquement, qui ait une vision du monde cohérente indépendante de l'idéologie bourgeoise et de ses concrétisations institutionnelles. Vous pensez qu'il y a au NPA une telle force? Bon, que l'avenir vous donne raison.

Désolé, sans théorie révolutionnaire il n'y a pas de parti révolutionnaire. Et la théorie révolutionnaire ce n'est pas affirmer l'indépendance par rapport au PS. Cette affirmation si elle ne veut pas passer pour du simple sectarisme, doit s'appuyer sur une analyse de ce qu'il faut faire, c'est à dire la révolution socialiste. On a glosé sur tous les tons sur la crise capitaliste et la future austérité de gauche, on a glosé sur les "mesures d'urgence". Sauf qu'elles sont de la gesticulation ou une formidable illusion s'il n'y a pas expropriation du capital et prise de pouvoir par les travailleurs constitués en classe dominante et organisés en appareil d'état. Ce sera de la propagande? Certes, et cela n'a jamais remplacé l'agitation. Mais l'agitation sans la perspective stratégique, cela ne rassemblera jamais personne durablement et cela ne peut que constituer des forces d'appoint à négocier. La raison pour laquelle l'obsession pour les élections et les luttes féroces à leur sujet sont absurdes, c'est que les élections sont une part essentielle du système de domination. Elles ont comme objectif premier de détourner les travailleurs de la lutte et les focaliser sur le renoncement au pouvoir par l'acte symoblique du suffrage. L'électeur ne prend pas le pouvoir, il s'en défait en votant. Mais encore faut-il savoir ce qu'est l'état bopurgeois, ce qu'est la république bourgeoise! Or depuis que l'URSS est tombée on a glosé doctement sur le fait que distinguer démocratie formelle et démocratie réelle était un héritage gauchiste russe et stal. Certes, certes, mais de là on a de nouveau jeté le bébé avec l'eau du bain et on s'est jeté dans les élections annuelles comme le fil à plomb de l'activité politique. C'est d"abord cela le républicanisme, l'adhésion sans réserves et passionnée au fonctionnement du système politique de domination de la bourgeoisie. Evidemment que Mélenchon est meilleur... Lui au moins est l'original. Maintenant je vais lire Arafat, mais je parie qu'il ne répondra pas à mes attentes.


*Je parle du NPA, pas de Poutou qui s'est battu comme un beau diable dans un contexte autrement difficile qu'OB... A la fin il était différent évidemment mais pas moins bon qu'OB.


Dernière édition par Toussaint le Mer 9 Mai - 2:02, édité 1 fois
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Message  Toussaint Mer 9 Mai - 1:58

Je dois préciser un certain nombre de choses. Perso, je n'étais pas contre la création du NPA, notamment parce que je pensais que la Ligue était morte en tant qu'orga révolutionnaire. Je pensais aussi qu'il y avait des choses à tenter, comme aurait dit le Vieux, expérimenter. Mais j'ai été effaré de la confusion érigée en dogme, ce qui évidemment ne pouvait que déboucher sur des empoignades d'officines et de cliques. Je l'ai dit. Mais j'ai soutenu ce projet, parce qu'il n'y avait rien d'autre pour quelqu'un qui a été formé à la JCR puis à la Ligue et la IV.
Après les compromissions avec la propagande impérialiste contre les FARC, les entrechats de l'affaire Rouillan, les ambiguïtés sur la défense des droits des musulmanes, sur certaines directions et certains courants syndicaux et enfin la défense des clients de la prostitution, j'en passe, j'avoue que je n'ai plus grande sympathie pour ce truc. La LCR était déjà tombée bien bas à l'occasion, le petit nouveau n'a pas fait mieux et parfois pire. Nous ne serons pas d'accord entre nous et c'est normal.
Mais je dois souligner que ma critique est facile, de loin, qu'il m'est arrivé ici aussi d'y croire ou de vouloir y croire. Je n'ai pas girouetté comme le bouffon (pas Sarko, celui du FMR), mais j'ai voulu y croire à plusieurs reprises avant de me dire que bah... Alors si ce teque je dis vous paraît déconnecté, ou stupide, une vision de trop loin, ce n'est peut-être pas faux. J'espère que les révolutionnaires construiront un outil pour avancer. Car plus que jamais la crise de l'humanité, ouverte, est d'abord celle de sa direction révolutionnaire.

J'ai lu Poupin-Sabado, comme je le pensais, ils ne m'ont pas convaincu.
Ils précisent cependant des choses importantes sur l'état, la république et c'est un texte qui a le mérite d'apporter de la clarté sur le fond. Mais je rejoins un peu Copas sur la question de la stratégie.
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Message  lieva Mer 9 Mai - 10:20

hola.

Rappelons en préalable que la contrib de sabado poupin est un texte pour médiapart et pas un texte de congrès. Donc il essaie de dir au mieux largement ce que le npa peut dire publiquement dans la période et moi je trouve qu'il y arrive pas trop mal.

Point de vue ouverture du débat je trouve que la contrib de sabado au ce de la IV d'il y a quelques mois rompait avec les litannies sans cesse répétées ces derniers temps et permettait de discuter (beaucoup plus que les bases de discussion dans le npa en ce momment).

Si je souscris tout à fait à l'analyse de la période de création (sabordage du contenu stratégique, auberge espagnole, campagne tex avery) j'y rajouterais et maintenant replis sectaire ?

En préalable je dirais que je fais confiance à l'actuelle direction pour ne pas reculer sur le fond théorique. Comme il y a peu de chance que la majorité change de camp au rythme où vont les défections, c'est une question réglée.

L aquestion est donc de savoir ce qu'on va faire de ça : est-ce qu'on va se retrouver dans l'autoaffirmation plus sectaire que moi tu meurs d'une espèce de doxa marxiste attemporelle avec 6 chapelles toutes plus convaincues les unes que les autres de détenir la vérité révellée, où est-ce qu'on va se servir du capital théorique disponible pour faire ce que la ligue en effet, ne faisais plus depuis des lustres à savoir :

- Quels sont les choix de la bourgeoisie dans la période et jusqu'où ils sont près à aller en europe, est-ce qu'ils risquent réellement d'être débordé et de plus rien gérer en tant que fraction géographique de classe.
- Quel est l'états des rapports de forces entre les classes ("dégradé ?")
- Quel est l'état de notre implantation de masse.

Je suis pas convaincu que ce miracle ait lieu...

lieva

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Message  lieva Mer 9 Mai - 10:44

Mais je m'aperçois qu'à part m'énerver sur le fait que certains souhaiteraient que la moindre décla de membres de direction à destination d'un public un peu large soit une proposition de statuts pour le parti j'oublie l'essentiel :

Nous avons (peut-être provisoirement) perdu l'écoute de dizaine de milliers de militants. Le Front de gauche arrive à un point nodal de ses contradictions, car comme dirait pierre laurent au dernier comité de campagne : "il va plus y avoir d'élections avant deux ans, on va pas pouvoir entrer au gouvernement en tant que fdg... Il y a urgence à trouver quelque chose à dire aux gens... Mais c'est pas gagné "

Donc indépendemment du problème d'orientation du parti, le NPA doit intervenir partout où il peut pour dire qu'il faut construire le front contre l'austérité face à l'ennemi : la bourgeoisie et son gouvernement.

Ca paraît évident mais je pense qu'on est les seuls à le dire.

Le résultat des législatives nous permettras d'y voir plus clair sur l'orientation qu'il faut tenir.

Il serait pas mal que le npa s'y colle en juillet e,n essayant de ne pas faire un préalable des questions stratégiques, parce que si nous n'arrivons pas à recommencer à faire de la politique ensemble rapidement, les groupuscules se retrouveront au prochain congrès pour discuter de la révolution mondiale tous seuls.

lieva

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Message  gérard menvussa Mer 9 Mai - 10:52

Perso, je n'étais pas contre la création du NPA, notamment parce que je pensais que la Ligue était morte en tant qu'orga révolutionnaire. Je pensais aussi qu'il y avait des choses à tenter, comme aurait dit le Vieux, expérimenter.
Perso j'étais trés dubitatif à la création du npa. Tout cela reposait sur un pari, celui de luttes ouvriére d'une ampleur telle qu'elles allaient faire monter la maillonnaise. Mais de luttes ouvriére, il n'y en a pas eu. Et il n'y en a pas eu par suite du déclenchement de la "crise systémique" Donc on restait avec des oeufs cassés, de l'huile et un peu de moutarde révolutionnaire. Pas de quoi pavoiser...
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Message  sylvestre Mer 9 Mai - 12:54

gérard menvussa a écrit:Nous ne pouvons laisser le drapeau de l’opposition à Marine Le Pen
POUPIN Christine, SABADO François

Bizarre, comme formulation. On ne peut pas le laisser non plus à l'UMP ! Par ailleurs, revoir le thème de la "course de vitesse" dix ans après qu'il ait été élaboré en 2002, ça me laisse un peu perplexe...
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Débat stratégique dans le NPA - Page 25 Empty Sur la logique de former un front...

Message  Lascar Kapak Mer 9 Mai - 13:47


Donc indépendemment du problème d'orientation du parti, le NPA doit intervenir partout où il peut pour dire qu'il faut construire le front contre l'austérité face à l'ennemi : la bourgeoisie et son gouvernement.

Ca paraît évident mais je pense qu'on est les seuls à le dire.


Les seuls, vraiment ? Et depuis quand ? L'appel d'Alternative Libertaire

Fronts anticapitalistes - Rompre avec le capitalisme plutôt que de lui résister

Si l’engouement pour la campagne politique menée par le Front de gauche dans le cadre de l’élection présidentielle est réel, ses enjeux ne peuvent se limiter au seul rééquilibrage des forces de la gauche institutionnelle, entre le Parti socialiste et ce même Front de gauche, puisque celui-ci entend incarner avant tout l’aiguillon pour une majorité parlementaire dominée par le PS.

Le contexte de la campagne présidentielle reste fortement marqué par la crise du capitalisme et nous ne pouvons nous satisfaire d’un projet, celui du Front de gauche, certes en bien des points progressiste mais dont l’horizon reste avant tout la résistance. C’est tout le problème de l’anti-libéralisme, qui combat les politiques d’austérité mais sans se battre pour l’annulation de la dette, qui veut taxer davantage le capital et contenir son emprise, mais laisse son pouvoir intact en n’envisageant pas son expropriation et enfin semble effrayé à l’idée de conjuguer révolution (ou transition, c’est selon) énergétique et sortie du nucléaire.

Si la scénographie de la manifestation du 18 mars à la Bastille était particulièrement réussie, il était difficile de ne pas y voir une sorte de retour vers le futur, c’est-à-dire une renaissance de cette gauche qui a pensé en 1981 pouvoir domestiquer le capital en menant une politique réformiste dont les audaces ont fait long feu face à un capitalisme qu’elle a préféré gérer plutôt que détruire.

Les révolutionnaires, les libertaires et plus largement les anticapitalistes n’ont pas à rougir de leur stratégie de rupture avec un système qu’il est illusoire de désarmer si on ne lui arrache pas le pouvoir que lui confère la propriété des moyens de production et avec un État qui en est le meilleur chien de garde.
Convergence de l’anticapitalisme

En revanche, ils et elles feraient bien de réfléchir sur ce qui constitue un élément essentiel du succès actuel des antilibéraux dont le Front de gauche constitue l’étendard : leur unité.

L’éclatement actuel des forces anticapitalistes, outre qu’il constitue un signe d’affaiblissement, leur interdit de peser politiquement dans les luttes et d’avoir une audience significative chez celles et ceux qui cherchent une issue à la crise du capitalisme. Une aggravation de cette même crise ne se traduira pas en effet mécaniquement par un renforcement du poids politique des opposants au capitalisme. On le voit en Grèce, un des pays où les forces anticapitalistes comptent proportionnellement le plus d’activistes en Europe mais dont l’impuissance est à la hauteur des divisions et se conjugue avec une incapacité à développer l’auto-organisation à une échelle de masse, tant dans les entreprises, que dans les quartiers ou parmi la jeunesse scolarisée.

C’est la raison pour laquelle, il nous semble essentiel de travailler activement et concrètement à une convergence des anticapitalistes.

Lors de la coordination fédérale d’AL qui s’est tenue fin janvier 2012 nous avons décidé de nous adresser aux forces qui se réclament de l’anticapitalisme : en premier lieu des organisations libertaires comme la Fédération anarchiste, la Coordination des groupes anarchistes, Scalp Reflex, mais aussi les Alternatifs, le NPA, la Gauche anticapitaliste, le Mouvement des objecteurs de croissance, le Parti pour la décroissance ou encore la Fédération pour une alternative sociale et écologique.
Construire un front anticapitaliste

Dans un courrier que nous leur avons adressé en février dernier, nous proposons de les rencontrer afin d’envisager le lancement d’un appel à la constitution d’un front anticapitaliste à l’échelle nationale qui se fonderait sur des regroupements locaux. Un tel regroupement aurait pour première utilité de faire converger des forces en faveur du non-paiement et de l’annulation de la dette, mais aussi concrètement d’impulser des actions les plus larges possible contre les expulsions, les coupures de gaz et d’électricité, les fermetures d’hôpitaux, pour la réquisition de nourriture ou de logements vides.

Nous proposons que ce front constitue une force extraparlementaire car nous sommes convaincus que la lutte anticapitaliste se mène pour l’essentiel hors de l’institution même si les processus électoraux constituent un obstacle difficile à contourner. Nous voulons également qu’un tel regroupement soit ouvert partout à celles et ceux qui ne sont pas organisé-e-s politiquement et pas seulement aux organisations. Depuis, seuls le NPA et les Alternatifs ont répondu à notre courrier et nous devons les rencontrer prochainement. L’unité étant un long chemin, nous ne désespérons pas de pouvoir débattre de nos propositions avec d’autres forces.

Plusieurs éléments et notamment des expériences de travail en commun nous laissent penser que cela est possible et souhaitable.

Ainsi, plusieurs initiatives regroupent ou ont regroupé ces derniers mois à chaque fois au moins une partie de ces forces. Nous pensons aux rencontres Reprendre la ville qui ont rassemblé plus de 300 personnes à Paris en novembre 2011, au Forum social antifasciste du 7 avril prochain dans lequel plusieurs organisations anticapitalistes jouent un rôle clef, l’enjeu étant de contribuer à relayer, relancer et élargir les mobilisations antifascistes. Enfin, la Foire à l’auto- gestion nous semble également un type de rassemblement qui démontre la capacité des anticapitalistes à faire de la politique de la meilleure façon qui soit, c’est-à-dire hors du champ très balisé des institutions bourgeoises et en portant un projet alternatif propre.
Agir dans l’unité

Qu’est-ce qu’un front anticapitaliste sinon un outil permettant de systématiser de telles démarches dans le respect du pluralisme et de l’identité de chacun, là où la proposition d’une organisation avec une stratégie faisant abstraction du caractère propre et de l’apport de chaque courant a bien peu de chance d’aboutir ? C’est donc une façon de faire vivre le pluralisme en même temps que se donner les moyens d’agir. Avoir raison dans son coin ou viser une dérisoire hégémonie nous semblent des réponses bien en-deçà des problèmes qui nous font face.

Il est légitime que les organisations libertaires, révolutionnaires, anticapitalistes continuent d’exister en tant que telles et fassent le nécessaire pour se maintenir et se développer, mais il est essentiel que cette démarche ne soit pas exclusive, qu’elle ne constitue pas une fin en soi, une position de repli idéologique et dogmatique. En faisant une telle proposition, nous ne prétendons pas faire preuve d’une folle imagination.

En Amérique latine, de tels regroupements se sont fait par le passé. Enfin il ne s’agit pas de se substituer au front social et aux luttes des mouvements sociaux plus globalement. Il s’agit d’occuper un espace politique qui ne l’est ni par les anti-libéraux, ni par les mouvements sociaux qui pour nous ne sont pas dénués de capacité politique mais dont la faiblesse actuelle ne s’explique pas uniquement par la peur, la crise et la répression. Leur faiblesse doit aussi beaucoup au fait qu’une partie de leurs troupes n’envisage pas les luttes comme un aboutissement politique en soi, pour leur rechercher un « débouché politique », alors que la victoire des luttes constitue bien le premier débouché politique du mouvement social.

Alors rupture anticapitaliste ou retour vers le futur réformiste ?

Si les anticapitalistes veulent devenir audibles, ils et elles doivent s’en donner les moyens et faire bouger les lignes qui leur interdisent actuellement d’acquérir le poids politique qui leur fait tant défaut.
Lascar Kapak
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Message  lieva Mer 9 Mai - 15:31

oui pas de soucis avec al. Pas de soucis pour le front unique, mais quelques remarques :
- Je vois mal le NPA s'engager dans un front politique avec des structures aussi diverses avant d'avoir réglé quelques problèmes internes.
- Je comprends pas la délimitation des orgas extraparlementaires (la FASE par exemple recherche plutôt des mandats si j'ai pas raté un épisode)
- Je suis pas sur qu'un front politique de cette nature (qui se réduirait dans les faits à NPA / AL) permette de faire avancer quelque chose.
- Dans la situation présente je vois mal comment on peut faire l'impasse sur le FDG, qui vient de rassembler (ponctuellement il est vrai) une grande partie de la fraction combative de notre classe sociale. A moins de penser qu'on peut peser sur le fdg en discutant avec une composante comme la FASE, ce qui me semble un peu osé.

Boujoux pis des gommes.

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Message  Copas Mer 9 Mai - 19:14

Bien la critique du texte de Sabado et Poupin c'est que c'est un charabia incompréhensible pour les travailleurs et la classe populaire.

Il y a déjà eu pire comme charabias ampoulés (on avait vu ça dans des textes de campagnes de la gauche de rupture qui veut tailler l'herbe à la houe dorée à la poudre de lune, et retailler les ailes des libellules).

Il y a des ouvertures qui sont politiciennes, ce cas là, et fermetures au plus grand nombre, et c'est ce texte. Il y a fermeture car c'est un texte sans rien qui permette de donner des pistes, mêmes des sentes, compréhensibles pour aller de l'avant.

Nous revoici dans les formules ampoulées millimétrées qui ne rassemblent jamais personne, ne s'adressent pas à la classe populaire, ne cherchent à l'aider à s"organiser.

Quand à la question d'avoir le vote d'une partie des franges de travailleurs radicalisés, il y en a qui confondent votes et rassembler, organiser pour résister.

Pour ce qui est de la soi-disant auto-affirmation du NPA il faut vraiment être gonflé pour sortir une telle connerie, le seul argument étant le non ralliement du NPA à une alliance bureaucratique de petits partis réformistes.

Il n'y a malheureusement aucun cours de construction du NPA dans les entreprises, parmi les travailleurs, on leur préfère des pas de deux pour soit se mettre à plat ventre devant des politiciens d'appareils, soit des suprêmes ruses pour démasquer les affreux réformistes en finassant pour les défier de s'allier.

Encore une fois la question n'est pas de faire l'unité sur telles ou telles actions, mais de l'enserrer dans une stratégie de prise de pouvoir par les travailleurs. Pas la couleur des mots mais développer une stratégie en ce sens.

Pour le reste, le FdG, si il a réussi à réunir du monde aux élections, n'est par contre que peu organisé dans les quartiers populaires et n'existe quasiment pas dans les entreprises, services, commerces, secteurs, etc. Ca ne durera pas éternellement mais pour l'instant ils n'y arrivent pas.

Il ne s'agit pas là de se moquer, tant le NPA, LO, AL, etc sont faibles, mais de comprendre qu'il faut mettre un grand braquet dans la classe populaire, tenter de faire vivre notre politique (qui ne signifie pas nier d'autres courants), construire des groupes de travailleurs révolutionnaires dans les entreprises afin de travailler à résoudre ce qui manque à nos camarades grecs.

Là on ne sait à qui s'adresse nos amis.

J'ai l'impression que ça s'adresse encore une fois à un microscopique milieu au non d'une politique large.

Sectaire à sectaire et demi : aux masses, expérimentez une stratégie de construction du mouvement populaire et d'un parti, faites-le bordel ! le FdG le tente lui, mal, de façon bureaucratique, sur une orientation réformiste, mais il joue sa politique, le NPA non. Et cela fait pas mal de temps comme ça.

Ce n'est pas être sectaire que de tenter de se construire de façon différente des petites nomenclaturas réformistes.
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Message  Duzgun Mer 9 Mai - 20:03

Lascar Kapak a écrit:

Donc indépendemment du problème d'orientation du parti, le NPA doit intervenir partout où il peut pour dire qu'il faut construire le front contre l'austérité face à l'ennemi : la bourgeoisie et son gouvernement.

Ca paraît évident mais je pense qu'on est les seuls à le dire.

Les seuls, vraiment ? Et depuis quand ? L'appel d'Alternative Libertaire
Je pense que l'appel d'AL est intéressant et mériterait d'être discuté (ceci dit je n'ai pas l'impression qu'il y ait eu beaucoup de discussions), mais ce n'est pas la même chose la construction d'un front politique anticapitaliste, et la construction de fronts uniques contre l'austérité.

Je suis du coup assez d'accord avec les remarques de Lieva. Je rajouterais que vouloir construire ce front avec les Alternatifs est également illusoire, puisque les Alternatifs ont aujourd'hui pour ligne politique la construction d'une nouvelle force indépendante du NPA, du PG et du PCF (mais pour rentrer dans le FDG), et que pour cette raison ils refusent ouvertement toute discussion avec le NPA.
Dans le 31, ils ne prennent même pas la peine de nous répondre pour nous envoyer bouler, quand on les sollicite.

En clair, il me paraît assez illusoire de s'adresser à la FASE, aux Alternatifs, à la GA, alors que leur projet commun est de construire une force commune ... dans le cadre du FDG!

Ça laisse quand-même l'AL, le NPA, le MOC et d'autres OC éventuels, ainsi que les orgas libertaires (dont FA et CGA). Mais il me semble qu'il faudrait clarifier les objectifs concrets que pourrait se donner un tel front politique. En tout cas, ça mérite discussion. Et c'est tout autre chose que la construction du front unique face à l'austérité.
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Message  Lascar Kapak Jeu 10 Mai - 14:23

A chacun de se l'approprier et d'en discuter localement. C'est sûr que ça fonctionnera mieux à certains endroits que d'autres au début. Mais au moins en discuter et ne pas ignorer ces tentatives unitaires, par les temps qui courent ça me semble un minimum. Et même si à très peu on arrive à créer une dynamique, on sait très bien que du monde viendra se greffer ensuite. Quand le Front de Gauche s'est monté en France, Die Linke était à son apogée. Depuis, outre rhin, ça fait un peu la gueule. Le FDG, c'est la mode du moment, et encore, beaucoup ne sont pas vraiment enthousiastes mais voient où y'a de la dynamique... ça se cassera la gueule, ça se compromettra, et là il faudra une vraie force à la gauche de la gauche...
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Message  iztok Ven 11 Mai - 12:15

Derrière la crise du NPA, les impasses de la LCR
GARROUSTE Laurent
8 mai 2012


Le dégonflement en baudruche du NPA témoigne de la fragilité de la construction. Une illusion se dissipe dont nous fûmes beaucoup (pas tous et toutes, moi en bonne partie) à nous être autointoxiqués. Reste à expliquer les causes de cet échec et de cet aveuglement. Tout le monde sent bien en effet que la possibilité d’un nouveau départ dépend plus que jamais de notre capacité collective à dégager les lignes d’un bilan clairvoyant, sans concessions.

Il me semble que trois ordres de facteurs doivent être mobilisés pour comprendre ce qu’il s’est passé. Certes leur distinction est en partie artificielle, puisque nous verrons qu’ils sont enchevêtrés, mais il s’agit d’un exercice d’analyse incontournable.

Il faut d’abord faire la part des erreurs tactiques ayant émaillé la courte histoire du NPA à partir du congrès de fondation. Il faut ensuite interroger la méthode ayant présidé au lancement du NPA puis à sa construction. Enfin nous verrons que ces facteurs renvoient peu ou prou aux angles morts de l’orientation de la majorité de la LCR et du courant politique qu’elle représentait. Rétrospectivement, le lancement du NPA apparaît comme une fuite en avant dont le caractère téméraire a été favorisé par le mirage d’une bulle médiatique et l’interprétation erronée d’un halo électoral.
1- les erreurs récentes

Portée par le succès en trompe-l’œil du processus menant au congrès de fondation, la direction du NPA va accumuler les erreurs successives : la matrice commune à ces erreurs comme cela a été analysé dans de nombreux textes est le refus de prendre en compte la complexité du champ politique à la gauche du PS. L’illusion que le champ provisoirement dégagé pour l’extrême-gauche puisse se traduire par un boulevard permettant une construction en boule de neige est rétrospectivement effarante, tant le nombre de facteurs politiques lourds invalidant une telle possibilité étaient nombreux, à commencer par les coordonnées générales de la période. Ou encore les évolutions politiques contradictoires du mouvement syndical ou de la frange militante altermondialiste.

A partir de cette erreur générique, dont on essaiera de chercher les racines plus bas, va se déployer une orientation fondamentalement sectaire aux effets de plus en plus marginalisants, à la faveur des étapes électorales successives, d’abord aux européennes puis aux régionales, enfin lors de la présidentielle. Autant de haltes sur le chemin de croix…

L’importance de l’émergence du Parti de Gauche et la nécessité de bouleverser notre schéma tactique restent longtemps largement incomprises par une grande partie de la direction et beaucoup de militant-e-s. La déclaration commune avec le PG après les européennes apparaît comme une embardée tactique sans qu’elle soit accompagnée de l’ouverture profonde d’un débat dans le parti, débat qui sera repoussé jusqu’après le premier congrès après le faux départ ayant suivi le bilan des régionales.

Derrière cette difficulté à ouvrir le débat, un débat qui s’ouvrira finalement dans les pires conditions, il y a nécessairement un bilan à tirer sur un fonctionnement de l’exécutif qui a pour effet d’étouffer et de confisquer la discussion y compris des membres de la direction élue du parti. Il y a sans doute un héritage de certains travers de fonctionnement de la LCR, mais aussi le résultat d’une discordance entre exécutif resserré et direction large, accentuée par une coupure relative de nombreux membres de l’exécutif avec les directions intermédiaires et les commissions.

Cette difficulté de fonctionnement trouve son paroxysme dans la gestion de la notoriété de notre porte-parole. Pas de faux débats : nous devons tous beaucoup au talent d’Olivier. Il ne saurait s’agir pour autant de lui dénier toute responsabilité individuelle. Certaines de ses déclarations ont pesé lourd, tout comme les conditions lamentables de l’annonce de son retrait de la candidature présidentielle. Mais le problème essentiel est que le débat sur le profil qu’il incarnait et imposait au parti était quasi impossible et confisqué par un fonctionnement de l’exécutif tout à fait problématique. Certes il est difficile de discuter démocratiquement de ces questions, le risque étant d’ouvrir la boîte de Pandore de règlements de compte individuels. Mais force est de constater que la dépossession par le parti d’un débat sur son profil et de la capacité de discuter et de peser sur son porte-parole a constitué un problème de taille. Sur ce point, la création du NPA a plutôt accentué les difficultés déjà présentes au sein de la LCR depuis 2002.

Autre élément important, l’incapacité du NPA à tenir les promesses de ses principes fondateurs : le congrès de fondation fait de la question écologique une dimension fondamentale de l’orientation du nouveau parti. Pourtant, le profil central du nouveau parti ne suit pas. Le décalage sur cette question d’une part importante de la direction du parti et en particulier de son exécutif, dont singulièrement le porte-parole, avec le texte et l’esprit du congrès de fondation est manifeste. Les coups de boutoir et la « guérilla » de la commission écologie, s’ils ont eu un effet certain, n’ont pas été en capacité de surmonter cet écart. Je crois que cette incapacité politique nous coûte cher. On se trouve ainsi avec un PG plus crédible à une échelle large sur ces questions que le NPA, ce qui est un comble. Cela après avoir raté électoralement la possibilité de capter une partie plus large du vote écologiste. Surtout derrière cet aspect se révèle l’incapacité du NPA à incarner une transformation de profil comparativement à l’ancienne LCR.

Cette mise en sourdine de la question écologique n’est qu’un aspect d’un problème plus général de rabougrissement programmatique où le slogan finit par tenir lieu d’orientation. Le profil « plus radical que moi tu meurs », dérive dépolitisante d’un cours « super-syndicaliste », a comme revers l’incapacité à faire de la politique, par réduction du politique au social. Au lieu d’inscrire le combat du parti dans les évolutions du champ politique, on croit de plus en plus qu’on n’en fait pas partie, qu’on est ailleurs, hors système. L’horizon de luttes sociales éclatées devient l’horizon politique du parti. Le débat sur notre orientation face aux questions de l’emploi et des licenciements devient ainsi impossible à un moment où pourtant les développements de la crise imposent de rediscuter de ce sujet.

La question féministe est un autre signe du profil rétréci du NPA. Certes l’affaire du voile a été désastreuse, mais je ne crois pas que ce soit le facteur principal. Alors que des signes nombreux d’un regain des préoccupations féministes se font sentir, le profil du NPA sur ce plan reste atone. Sans parler du fait que comme sur la question écologique nous ne sommes à l’initiative de rien en tant que parti sur ce terrain (je parle ici du parti par des camarades du Secrétariat femmes et de la CNIF). Mais sur ce plan je crois que la situation est différente de celle de l’écologie : l’affaiblissement du profil féministe du parti date des dernières années de la LCR, et le NPA ne représente pas un saut qualitatif positif sur ce terrain. Ce qui marque aussi une des limites les plus importantes du nouveau parti. La facilité avec laquelle une majorité a pu avaliser le fait que ne soit pas présentée aux présidentielles une des deux femmes porte-parole du parti en a été une nouvelle illustration.

On pourrait faire des constats identiques sur la question démocratique gravement sous-estimée et absente de notre profil politique, victime sans doute de l’anti-institutionnalisme hystérique diffus qui règne dans le parti. Dire que toutes les institutions actuelles sont des institutions bourgeoises ne suffit pourtant pas pour congédier ce pan de la réalité, et les enjeux politiques lourds qui s’y jouent en termes d’acquis démocratiques et sociaux. On fait ainsi comme si l’on pouvait se battre dans un monde virtuel où ces institutions ne seraient que d’inconsistants fantoches, et non des structures de domination empreintes aussi d’acquis politiques réels. Demander ainsi par exemple à inscrire notre bataille contre les licenciements dans l’exigence d’une loi devient la manifestation d’un réformisme rampant. Il ne saurait y avoir pourtant (même sous le socialisme) d’acquis social véritable sans une inscription juridique (la CGT anarcho-syndicaliste le savait elle au début du 20e siècle quand elle se battait pour la loi des 8 heures), et le combat social ne peut se mener en faisant semblant d’ignorer qu’il s’inscrit dans un cadre politique. Car toute bataille sociale globale a aussi sa portée politique et ne peut donc faire abstraction de l’arène politique et des institutions qui la structurent. Ces institutions servent certes d’écrin à la domination bourgeoise, mais sont (doivent être) sans cesse relégitimées par la participation populaire, un dispositif essentiel au maintien de l’hégémonie des classes dominantes. On ne saurait faire voler en éclat cette contradiction ni par le dénigrement ni par l’escamotage. Notre combat (comme celui des anarchistes quoi qu’ils puissent en dire) se situe dans ce cadre, qu’on le veuille ou non. Même lorsque le Parlement se résume à une Douma tsariste il faut chercher à s’y faire élire sous certaines conditions. Dans une optique de transformation révolutionnaire la bataille pour les droits sociaux et pour les droits politiques est d’une égale importance, les deux dimensions étant en réalité indissociables, et l’on ne peut ignorer que les institutions ne conservent leur légitimité qu’en tant qu’elles contiennent encore une dimension réellement démocratique, héritage des luttes passées qu’il s’agit de défendre pour le faire transcroître.

Enfin, il faut constater notre myopie collective dans la sous-estimation de la bataille antifasciste. Comme si notre petit succès allait suffire à éloigner le spectre du FN, dont le poids rémanent et menaçant est pourtant inscrit dans les coordonnées générales de la période. Là encore, je crois qu’a pesé lourd le refus de considérer que le recul du FN ne peut passer à terme que par l’édification d’une force anticapitaliste crédible à une échelle de masse, ce que ne peut être le NPA seul sur une ligne anticapitaliste radicale dans la situation actuelle. « Oublier » le FN permettait plus facilement de se prendre pour Popeye.
2- la construction d’un château de sable

Confrontée à l’audience élargie que lui conférait son succès médiatico-électoral, la LCR a été placée devant la nécessité de prendre une initiative qui permette de les capitaliser, et par là même de transformer son cadre organisationnel. Pourtant, le grand bond en avant finit par un crash. Est en cause non le fait d’avoir pris une initiative mais la forme et la méthode suivies.

Bulle médiatique et halo électoral

L’audience médiatique et électorale d’Olivier traduisait bien quelque chose de positif. Si elle rendait possible la construction d’une force plus large que la LCR, elle n’aurait pas dû masquer le caractère composite de ce qu’Olivier a pu cristalliser à un moment donné. Il y a un écart considérable entre la séduction exercée par un discours radical et la disponibilité pour construire une force anticapitaliste. D’autant qu’une partie de « l’électorat » d’OB votait par défaut ou pour faire pression en l’absence d’autre candidat crédible et attractif à la gauche du PS. C’est notamment le cas d’une partie des électeurs et électrices qui se retrouveront ensuite beaucoup plus dans un discours articulant programme radical et volonté d’insertion institutionnelle. Bref, nous captons à un moment donné un halo électoral du fait d’une conjonction très particulière sans en voir les limites.

Appel du large et autodissolution

L’appel aux anonymes, garanti sincère par l’engagement d’autodissolution de la Ligue, a conduit à un succès en trompe l’œil. Succès dans la mesure où de nombreuses personnes affluent d’horizons et de profils divers. Mais ce succès cache le caractère branlant de l’édifice.

Ainsi, la déconvenue est rapide pour plusieurs raisons cumulées :

• Beaucoup de nouveaux venu-e-s sont dépourvus d’expérience politique et nombreux sont ceux /celles entrant sur un large malentendu. L’appel à construire une force politique sur la base d’un succès électoral déconnecté d’une forte montée des luttes dans une société dominée par les médias, et où le rapport d’adhésion signifié par un vote est lâche, peut conduire à un afflux d’adhérent-e-s, mais sa pérennité et sa solidité seront nécessairement limités.

• Le succès auprès des militant-e-s et responsables syndicaux est limité. Dans ces conditions, la mise en place de la CILT est un échec (dont je porte une part de responsabilité), d’autant plus lourd qu’elle est considérée comme une commission prima inter pares pour une grande partie de l’organisation. De fait, cette commission réussit peu à agréger de nouveaux camarades ayant une forte légitimité syndicale alors même que beaucoup de responsables syndicaux ont quitté au fil des ans pour des raisons diverses l’ancienne CNO de la LCR, qui en a formé l’armature. En résulte une orientation souvent étriquée et ouvriérisante qui flatte un certain basisme ambiant.

• Un des succès réels de la création du NPA, la captation d’une frange militante écologiste radicale, est minée par l’incapacité collective à intégrer l’écologie dans le profil public du parti.

• Le parti et sa direction ne sont pas homogènes sur le projet : d’un côté les partisans d’un parti large, non réduit aux seuls révolutionnaires, de l’autre ceux qui veulent que le NPA soit un parti révolutionnaire. Ces derniers sont minoritaires au congrès de fondation comme le montre le débat sur le nom, mais ils ne manqueront pas de se manifester fortement lors de chaque débat tactique. Surtout, ils tendront à se manifester avec un cours de plus en plus agressif et visant à remettre en cause le projet NPA comme celui d’un parti large. Ils refusent donc d’octroyer une trêve pour permettre de tester le projet issu du congrès dans un climat serein.

• Dès lors l’unité durable nécessaire pour intégrer une partie des nouveaux venu-e-s fait défaut. C’était la condition nécessaire pour imaginer transformer la quantité en qualité, non sans forcément des pertes conséquentes compte tenu des ressorts ambivalents d’adhésions faisant suite à un succès médiatico-électoral. La multiplication de comportements politiques égotistes (je fais ce que je veux parce que je suis moi) de la base au sommet du parti – parfois sous couvert d’une rhétorique autojustificatrice prétendument libertaire – est l’un des signes précoces que la mayonnaise ne prend pas.

• Aucune force organisée autre que la LCR ne participe au processus. Cela s’explique à la fois par les limites de la bataille menée en direction de ces forces, notamment celles dont l’implication aurait signifié un élargissement qualitatif comme les Alternatifs, mais aussi par le fait que les erreurs commises dans la séquence 2005-2007 les ont échaudées. A juste titre d’ailleurs.

• Finalement l’élargissement se fait vers les îles de l’archipel « troskyste » et même « trostkoïde ». Soit un élargissement promesse de rétrécissement. Le comble est sans doute l’intégration de la fraction de LO comme fraction du nouveau parti au moment du dernier congrès. Rentrer dans un parti en fraction, alors que c’est normalement un dispositif pour en sortir, voilà qui est cocasse !

• Les principes de fonctionnement adoptés lors du congrès de fondation se révèlent totalement insuffisants pour gérer les problèmes qui se succèdent, de l’entrisme hostile à la mise devant le fait accompli de tout le parti par un seul comité comme dans l’affaire du voile (peu important ce qu’on pense du sujet par ailleurs).

• Le débat théorique ne se développe pas dans le parti, alors qu’il a largement lieu ailleurs, des cénacles antilibéraux unitaires aux séminaires de la IV.

Le sentiment qui domine donc après trois années éprouvantes est celui d’une perte de substance par rapport à l’ancienne LCR, bien plus grave que le fait brut constitué par la massivité des départs. Ce dégonflement ne signifie donc nullement un retour à la case Ligue.

Cependant, cette manière de voir serait fausse si elle conduisait à accréditer l’idée d’un âge d’or précédant la création du NPA. En fait la crise actuelle du NPA est largement le fruit d’impasses non résolues, accumulées par la LCR pendant la période 1995-2008.
3- une orientation erronée

Une question est en effet à mes yeux fondamentale : comment expliquer cette fuite en avant largement collective qu’a été le lancement du NPA tel qu’il a été opéré ?

Je crois qu’elle renvoie à une difficulté que la LCR n’a pas su poser et penser collectivement : dès lors qu’elle se trouvait avec un capital politique et électoral, elle devait lancer une politique à la fois d’alliance et de confrontation avec les autres forces à la gauche de la gauche. L’alliance, qui peut prendre une variété de formes – du cartel électoral ponctuel au front jusqu’à l’organisation commune - est une figure obligée de la bataille pour l’hégémonie, tout aussi inévitable que la confrontation. Compte tenu des coordonnées générales de la période, marquée tout à la fois par l’échec de la social-démocratie et la faillite du stalinisme, mais aussi par l’incapacité de la gauche révolutionnaire à apparaître comme une alternative, et l’inactualité probable de confrontations révolutionnaires majeures proches, la démarcation entre révolutionnaires et réformistes de gauche se trouve reléguée au second plan, en tout cas jusqu’à nouvel ordre. L’espace politique dégagé par la dérive social libérale du PS ne peut être raflé par une orientation anticapitaliste radicale dans l’état actuel des rapports de forces. S’il libère de la marge de manœuvre pour une telle orientation, et la possibilité de sa cristallisation organisationnelle à une échelle quantitativement supérieure à celui de l’extrême gauche historique, ce ne peut être que dans la mesure où cette orientation est capable de proposer un cadre plus large s’adressant à l’ensemble du spectre antilibéral pour l’unir sur une orientation claire et indépendante du social libéralisme, un cadre qui ne peut donc se résumer à l’orientation anticapitaliste radicale.

Le regroupement sous une forme à déterminer de forces sur la base d’une opposition au social-libéralisme, et le développement d’une force anticapitaliste constituent donc deux horizons distincts mais liés dans cette conjoncture. Cette perspective impliquait l’acceptation d’une variété d’options de tactique politique de confrontation et d’alliance avec des forces non seulement révolutionnaires mais aussi réformistes radicales (ou s’affichant telles) dès lors qu’elles émergeraient ou seraient contraintes d’entrer dans un jeu unitaire même contre leur volonté (cas du PCF). Or en réalité comme l’a montré l’épisode 2005-2007 il n’y avait pas accord au sein de la majorité de la LCR et de sa direction sur une telle vision.

Dès lors que des forces politiques réformistes s’affirment anticapitalistes et/ou antilibérales et disputent le même espace politique que celui que nous occupons en partie à un moment donné, on ne peut régler le problème aux yeux des fractions des masses que nous touchons, ou polarisons, ou dont nous commençons à avoir l’écoute, ni par des procès d’intention (ils vont trahir parce qu’ils ont toujours trahi) ni par une surenchère revendicative (je revendique plus que toi pour montrer que je suis plus à gauche que toi) mais par un jeu de confrontation politique et d’alliance opérant par tests successifs et guidé par la recherche de pas en avant dans le rapport de force politique global et la réalisation de démonstrations politiques à l’échelle des masses que nous influençons ou que nos partenaires influencent. Il ne s’agit pas d’unité à tout prix mais de bataille pour la mise sur pied d’un cadre unitaire sur une ligne juste c’est-à-dire opérant les démarcations essentielles avec le social-libéralisme. Cela suppose d’être prêts à l’alliance si les conditions s’en trouvent réunies, alliance qui peut être ponctuelle ou durable suivant les cas.

La surenchère à laquelle s’est livrée la LCR dans le processus unitaire postérieur à la victoire référendaire du non en mai 2005 porte la marque d’un sectarisme politique en décalage avec les possibilités et les nécessités de la période. Ce sectarisme renvoie au fait que nous avons fait de la surenchère politique sur le contenu programmatique alors que la plateforme générale permettait un accord sur un programme en rupture avec le social-libéralisme, ce qui était bien l’enjeu principal. Le fait que le PC ait pu faire preuve d’un sectarisme plus visible nous a aidé à sauver les meubles à une échelle large, mais non toutefois aux yeux d’une partie importante de la frange militante la plus impliquée et d’autres organisations, deux apports potentiels qui ont ensuite fait cruellement défaut au moment de la création du NPA. Si nous avions été capables de maintenir un profil unitaire réel durant tout cette période, le PC seul aurait porté la responsabilité de la situation d’éclatement de 2007. Et nous aurions été en bien meilleure posture lors de la présidentielle de 2007 puis du lancement d’une nouvelle force politique, qui n’aurait alors pu se concevoir que dans des conditions assez largement différentes de celles qui présidèrent à la création du NPA.

Le succès d’OB à la présidentielle de 2007 a pu laisser croire que ce bilan passerait par pertes et profits. Mais logiquement ce qui avait été esquivé un temps est revenu avec d’autant plus de force à partir de 2008 que le succès de la LCR puis du NPA les plaçait face à des responsabilités perceptibles à une échelle beaucoup plus large. Et aux yeux d’une part grandissante des militant-e-s et électeurs/électrices que nous avions polarisée, notre attitude a été perçue de plus en plus comme un sectarisme et un isolationnisme inacceptables eu égard aux dangers de la période politique marquée par les attaques massives de la bourgeoisie et de son personnel politique.

Derrière ce sectarisme, qui s’est révélé coriace, il y a plusieurs problèmes politiques distincts, partagés par des groupes de camarades plus ou moins importants, mais qui ont pesé de manière décisive sur les choix du parti :

• L’idée que nous ne saurions nous trouver dans une alliance avec des réformistes de gauche, même si c’est pour un temps.

Ce refus constitue une inconséquence profonde par rapport à l’analyse faite de la période. Il suffit d’ailleurs de voir ce qu’il se passe dans une variété d’autres pays européens. Il est évident que cette analyse implique que l’éventualité de participer à une force politique plus large aux côtés de réformistes est une des possibilités ouvertes. Cela ne signifie nullement que c’est un objectif en soi, ni que cela doive nécessairement se produire, simplement cela peut-être à un moment donné la meilleure solution à envisager du point de vue des rapports de forces.

Certes le risque de dérive opportuniste existe, mais on ne saurait le conjurer en écrasant les possibilités de pas en avant qu’offre une situation politique. L’autre versant du danger est en effet celui de l’enkystement sectaire, pathologie répandue et difficilement réversible dont une partie du mouvement dit « trotskyste » est gravement atteinte.

Indiquons par ailleurs que le NPA tel qu’issu du congrès de fondation ne se présentait pas comme un parti révolutionnaire même si la perspective de la rupture était incluse dans ses principes fondateurs. Sa dénomination large avait vocation à permettre la présence de réformistes de gauche (il y en d’ailleurs quelques uns mais ils étaient déjà là du temps de la LCR). Or de plus en plus le NPA tant à réduire son profil à celui d’un parti révolutionnaire, ce qui signifie une véritable involution du projet initial.

• Le fait de confondre tactique électorale et tactique de construction.

Les éventails des forces concernées par l’une et l’autre ne se recoupent en effet pas nécessairement. On peut être amené à faire une alliance électorale beaucoup plus large que le spectre des forces avec lesquelles on envisage de construire une force commune. Or cette idée simple n’est pas du tout partagée. Cela renvoie je crois à une incompréhension de l’autonomie des élections par rapport à la globalité du champ des rapports politiques et sociaux d’une part, et au refus de prendre en compte l’importance des élections dans l’évolution des rapports de force globaux ainsi que dans la dynamique de construction d’une force politique d’autre part. Le dernier point peut sembler paradoxal : pourtant le fait que la tactique électorale ne saurait être un simple décalque de la tactique de construction a précisément pour corollaire que le rétrécissement de la tactique électorale peut avoir des effets très négatifs en termes de construction d’une force politique. Lorsque le NPA fait la preuve électorale de son sectarisme cela a des effets désastreux sur sa construction.

• Le refus largement répandu de considérer les élections comme un moment politique clé, important pour la construction de toute force politique.

Considérer de manière générale que les luttes priment sur les élections, et qu’aucun changement social profond ne pourra résulter d’un simple processus électoral ne signifie pas que le terrain électoral pour une force anticapitaliste ou révolutionnaire ne soit pas un terrain essentiel de lutte. C’est le terrain par excellence de la lutte politique ordinaire (et assez souvent aussi de la lutte politique « extraordinaire »). Obtenir une audience électorale, donc des élus, et assurer une présence institutionnelle, sont des éléments déterminants pour la construction d’une force politique dans un contexte démocratique bourgeois. Si ce pas qualitatif n’est pas franchi, cela ne peut que limiter la construction du parti de manière générale, que limiter sa crédibilité à défendre leurs intérêts aux yeux des opprimés eux-mêmes. Dire cela ce n’est pas de l’électoralisme. Etre électoraliste c’est subordonner l’action et l’orientation du parti à son insertion dans les institutions bourgeoises. Les élections sont certes un terrain déformé de la lutte des classes, mais une lutte isolée contre les licenciements aussi.

• Le déni des rapports étroits entre processus électoraux et processus révolutionnaires

Derrière ce refus de prise en compte du « moment électoral », il y a certainement un débat non mené sur les rapports entre processus électoraux et processus révolutionnaires, caricaturalement opposés alors qu’ils s’entremêlent toujours.

Toute l’histoire des révolutions ou des crises révolutionnaires comprend des moments électoraux clés. Penser que la révolution imposera les conseils et balaiera l’élection d’une assemblée est un pari hasardeux au regard de l’histoire, si tant est qu’il soit d’ailleurs souhaitable formulé comme tel. La dialectique entre élections et révolution joue dans des sens multiples : la victoire de 36 sert de catalyseur au déclenchement des grandes grèves, le scrutin de juin 68 sert d’étouffoir au mouvement, etc. Loin d’être propre aux pays de tradition parlementaire ancienne, l’importance de la question électorale concerne les processus révolutionnaires dans les pays dominants comme dominés. Il suffit de renvoyer à l’importance politique de la revendication de Constituante puis de son élection en Russie tsariste ou aujourd’hui en Tunisie et en Egypte.

Ce qui est dit ici n’équivaut pas à défendre l’orientation de révolution par les urnes, avancée aujourd’hui par Mélenchon. Mais la polémique avec ce dernier ne doit pas se tromper de cible. L’arrivée à la faveur d’une crise d’un bloc de forces révolutionnaires et/ou anticapitalistes et/ou antilibérales au pouvoir est une hypothèse stratégique envisageable parmi d’autres, ici ou ailleurs. La question est de savoir comment à partir de ce qui n’est qu’une victoire électorale sur les dominants faire le nécessaire pour enclencher le processus révolutionnaire sans l’étouffer sous un carcan étatique et parlementaire. Dire que nous avons les réponses serait sans doute très excessif.

• Une vision basiste de la démocratie socialiste

Plusieurs textes l’ont souligné, ce qui semble faire débat avec de nombreux camarades c’est une vision rémanente simplifiée, conseilliste, de la démocratie socialiste. Dans cette vision, la place du suffrage universel où le travailleur s’exprime en tant que citoyen non en tant que producteur est éminemment problématique. Cela a des conséquences probables sur la manière d’envisager le rapport aux élections, même sous domination bourgeoise. Citons Ernest Mandel pour faire bonne mesure : « Toutes ces formes de démocratie directe (Mandel vient de parler des conseils et du referendum) ne sont pas des substituts mais des compléments aux institutions élues au suffrage universel. Après les chocs traumatiques des dictatures fascistes, militaires et staliniennes, les masses laborieuses à travers le monde sont profondément attachées aux élections démocratiques libres d’institutions de type parlementaire. Il serait suicidaire pour les socialistes de s’opposer à cet attachement au nom de quelque dogme erroné faisant écho aux arguments des Bolcheviks et de l’Internationale communiste entre 1917 et 1921. » (Power and Money, 1992, p. 201)

Il y a derrière la survivance conseilliste beaucoup de problèmes théoriques non résolus et non débattus par tout le parti. Je n’ai pas ici la place de développer. Je crois que pèse lourdement le refus de nombre de camarades de tirer un bilan lucide des premières années de la révolution russe. Le stalinisme a certes représenté une rupture avec la phase qui le précède, mais les premières années de la révolution ont été jalonnées de lourdes et terribles erreurs et fautes, qui en ont préparé l’avènement.

Mais il faudrait tenter d’aller plus loin et s’efforcer de comprendre pourquoi l’orientation majoritaire de la LCR s’est révélée incapable d’être à la hauteur de son succès. Certains évoqueraient probablement un certain tropisme gauchiste historique des dirigeants issus de Mai 68 (je renvoie à ce qu’ont pu écrire des camarades aussi différents que Filoche ou Lequenne), mais un tel trait paraît insuffisant d’autant que la composition des directions avait déjà largement évoluée au moment où se nouent les choix décisifs relatés plus haut.

On peut avancer une hypothèse à la fois politique et organisationnelle (un autre texte est nécessaire pour la développer) : à un moment où le parti devait commencer à réfléchir différemment dans la mesure où son succès (disons à partir de 2002) lui donnait de nouvelles responsabilités, ce débat a été rendu difficile par une conjonction de facteurs : le poids de la manière ancienne de voir les choses et qui avait conduit au succès, la crainte d’être emportés ou très affaiblis par les dérives en cas de participation à une force plus large (voir les cas italien et brésilien), la disjonction de plus en plus importante entre dirigeants du parti et membres du parti dirigeants d’organisations ou de mouvements de masse, l’affaiblissement du débat théorique dans le parti résultant partiellement de ce dernier point.

Laurent Garrouste

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25144
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Message  Copas Ven 11 Mai - 19:26

Ce qui est dit ici n’équivaut pas à défendre l’orientation de révolution par les urnes, avancée aujourd’hui par Mélenchon. Mais la polémique avec ce dernier ne doit pas se tromper de cible.

Si quand même et beaucoup, tout le texte le prouve et passe son temps à ça ...

Mauvaise analyse sur la plupart des points

Mauvaises réponses et impasses

Court réformiste dont on cherche justifications ensuite.

Aucune réponse, même à l'état de traces, sur la crise des organisations de résistance des travailleurs, leurs divisions, etc.



Je crois qu’elle renvoie à une difficulté que la LCR n’a pas su poser et penser collectivement : dès lors qu’elle se trouvait avec un capital politique et électoral, elle devait lancer une politique à la fois d’alliance et de confrontation avec les autres forces à la gauche de la gauche. L’alliance, qui peut prendre une variété de formes – du cartel électoral ponctuel au front jusqu’à l’organisation commune - est une figure obligée de la bataille pour l’hégémonie, tout aussi inévitable que la confrontation. Compte tenu des coordonnées générales de la période, marquée tout à la fois par l’échec de la social-démocratie et la faillite du stalinisme, mais aussi par l’incapacité de la gauche révolutionnaire à apparaître comme une alternative, et l’inactualité probable de confrontations révolutionnaires majeures proches, la démarcation entre révolutionnaires et réformistes de gauche se trouve reléguée au second plan, en tout cas jusqu’à nouvel ordre.

1) La LCR c'est le problème de la LCR, mais le NPA, passé les européenns et sous l'influence de notre camarade et de ceux qui lui sont proches, n'ont cessé de mener des tractations politiciennes faisant partir des milliers d'adhérents et des milliers de sympathisants, ce qui correspond à cette période après les européennes (contrairement à la farce que raconte notre ami, le NPA n'a plus fait que cela au contraire),...

2) la 2eme partie en gras éclaire un peu le reste.

3) Enfin, notre camarade assume très mal son orientation qui a bondit d'échec en échec plus le NPA allait à droite et se vidait de ses promesses.
Le dernier sursaut n'a pas résolu le problème de fond, mais n'est en rien responsable des difficultés du NPA.

4) Enfin d'enfin, encore toujours aucune percée stratégique de nos amis à part les salades qui furent racontées d’antan dans d'autres partis pour passer au nomenclaturisme réformiste et faire avaler la pilule aux militants. Ou ce qu'il en reste de la casse et les échecs des "zunitaires".
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Message  Barber Ven 11 Mai - 19:41

Un tel regroupement aurait pour première utilité de faire converger des forces en faveur du non-paiement et de l’annulation de la dette

Ca donne quoi, cette proposition d'AL?

Barber

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Message  Copas Sam 12 Mai - 9:37

Barber a écrit:
Un tel regroupement aurait pour première utilité de faire converger des forces en faveur du non-paiement et de l’annulation de la dette

Ca donne quoi, cette proposition d'AL?

Je trouve leur texte interessant mais encore une fois, il n'y a pas grand chose de proposé sur les lieux mêmes de l'exploitation et du travail.

Je souhaiterai savoir ce que les camarades d'AL ont a proposé là dessus (traiter la question syndicale, des conditions de résistance réelle, l'articulation avec la bataille pour l'auto-organisation, etc, comment passer de l'une à l'autre, les médiations, etc).

Ce qui manque en Grèce est ce pouvoir démocratique des travailleurs, coordonné, ne laissant pas le monopole de la représentation aux partis, fussent-ils révolutionnaires.

L'unité anti-capitaliste n'a de sens que pour mener cette unité supérieure des travailleurs, une unité basée sur des intérets communs d'une classe.

La question du succès de l'unité des anti-libéraux sous contrôle de petits appareils nomenclaturistes vient plus de l'abandon par le NPA d'une politique propre vers les révolutionnaires (en 1er), et vers les anti-capitalistes, mais surtout de l'abandon d'une politique de construction dans le monde du travail.

Tout cela peut changer.

L'initiative d'AL est bonne et intéressante, elle est limitée car ne s’intéressant pas au plus gros terrain, les entreprises et les secteurs, mais elle est un bon pas en avant.

Sur la division en Grèce des révolutionnaires, c'est une mauvaise division. Elle est surtout mauvaise car il n'y a pas d'organes unitaires de résistance et démocratiques des travailleurs permettant de dépasser les divisions par le débat commun et le test sur le terrain.

Ce sont donc des affrontements de groupes politiques sans jamais proposer des cadres de masse où les choses permettent d'être dépassées sur le terrain, ou tranchées.
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Message  Prado Dim 13 Mai - 8:39

Duzgun a écrit:En clair, il me paraît assez illusoire de s'adresser à la FASE, aux Alternatifs, à la GA, alors que leur projet commun est de construire une force commune ... dans le cadre du FDG!

Je crois que c'est plus compliqué. Personne ne sait aujourd'hui ce que va devenir le FdG. La réponse dépend en grande partie des dirigeants du PCF. Est-ce que les formations dont tu parles sont prêtes à se laisser emprisonner dans n'importe quel type de FdG ? Pas sûr. La FASE écrivait ainsi ICI il y a quelques semaines : "Une question se pose cependant : si une composante du Front de Gauche veut participer à la majorité
gouvernementale, en totalité ou en partie, ce Front peut-il se maintenir ? La réponse est « non »."

Un des tests va être le vote du budget, et il n'est pas sûr que tous les parlementaires du FdG voteront de la même manière.
La situation du FdG risque d'être assez diverse selon les départements, comme on le voit déjà dans la préparation des candidatures pour les législatives. A côté du FdG officiel pourraient exister des cadres unitaires d'un autre type ou des "associations des amis du Front de Gauche" (comme cela existe déjà), pour contourner des blocages provenant du PCF, une série d'organisations ayant un pied dans le FdG et un pied dehors.
Aujourd'hui, la question de la "force commune" dont tu parles est surtout l'affaire des Alternatifs et de la GA (ou d'une partie de la GA). Pour la FASE, ce qui est crucial à l'étape actuelle est une transformation du FdG, avec en premier lieu la possibilité d'adhérer individuellement au FdG. Il semble que Convergences et Alternative (qui veut être un simple courant du FdG) soit sur la même longueur d'onde : possibilité d'adhérer individuellement, avec un fonctionnement permettant aux adhérents individuels de participer à la prise de décision ("si on dit : Prenez le pouvoir ! il faudrait déjà que les adhérents aient du pouvoir dans le FdG !").

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Message  iztok Dim 13 Mai - 14:06

surtout qu'il suffit de voir hétérogénéité de ces courants, tout le monde dans la GA n'est pas d'accord avec la position de myriam martin (entre autres) de construire un pôle anticapitaliste dans le front de gauche. Il en est de même chez les alternatifs (cf le fil de discussion des alternatifs), où des candidatures communes npa-alternatifs ont lieu, et où en interne le soutien à méluche n'est pas partagé à l'unanimité. Mais bon certains dans le NPA parmi les plus sectaires font tout pour pousser à la sortie la GA, et certains autres opportunistes de la GA n'attendent que des prétextes pour se barrer, et toute ceci dans un climat sacrément hypocrite et invivable dans l'organisation pour le reste des militants.

N'avoir aucune politique au niveau électoral, quel qu’elle soit, envers ces groupes (notamment les alternatifs, parce que jusqu'à preuve du contraire la GA fait partie du NPA donc ce sont des camarades, je me vois mal de ne pas m'adresser en priorité à eux), c'est tout simplement s'isoler.
Le moc c'est cool mais c'est encore moins représentatif que les alternatifs, c'est un peu la caution unitaire de la politique actuelle du NPA ... Et pour ce qui est des libertaires au niveau électoral, arrêtons de divaguer c'est illusoire.
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Message  GGrun Dim 13 Mai - 19:14

Voilà très longtemps, je croyais que la stratégie c'était le long terme, la vision supérieure. Et que la tactique, c'était le court terme (la magouille). Depuis j'ai vu que les stratèges étaient surtout dans la magouille en politique et parlaient stratégie pour faire tactique. La dessus j'ai vu beaucoup de camarades plus révolutionnaires que moi abandonner la stratégie pour ...
En résumé à ce jour, je crains les stratèges de la fuite vers le FdG à la vision tactique limitée et je fais le pari des "révolutionaristes" du Npa, des "objectistes de croissance" et de "anars sérieux". Mais faudra bien que tout ça, mêmes les égaré-e-s sincères, fassent un parti ... un jour.... pas trop tard

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Message  Copas Dim 13 Mai - 19:28

GGrun a écrit:Voilà très longtemps, je croyais que la stratégie c'était le long terme, la vision supérieure. Et que la tactique, c'était le court terme (la magouille). Depuis j'ai vu que les stratèges étaient surtout dans la magouille en politique et parlaient stratégie pour faire tactique. La dessus j'ai vu beaucoup de camarades plus révolutionnaires que moi abandonner la stratégie pour ...
En résumé à ce jour, je crains les stratèges de la fuite vers le FdG à la vision tactique limitée et je fais le pari des "révolutionaristes" du Npa, des "objectistes de croissance" et de "anars sérieux". Mais faudra bien que tout ça, mêmes les égaré-e-s sincères, fassent un parti ... un jour.... pas trop tard

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Message  Copas Dim 13 Mai - 19:46

iztok a écrit:surtout qu'il suffit de voir hétérogénéité de ces courants, tout le monde dans la GA n'est pas d'accord avec la position de myriam martin (entre autres) de construire un pôle anticapitaliste dans le front de gauche. Il en est de même chez les alternatifs (cf le fil de discussion des alternatifs), où des candidatures communes npa-alternatifs ont lieu, et où en interne le soutien à méluche n'est pas partagé à l'unanimité. Mais bon certains dans le NPA parmi les plus sectaires font tout pour pousser à la sortie la GA, et certains autres opportunistes de la GA n'attendent que des prétextes pour se barrer, et toute ceci dans un climat sacrément hypocrite et invivable dans l'organisation pour le reste des militants.

N'avoir aucune politique au niveau électoral, quel qu’elle soit, envers ces groupes (notamment les alternatifs, parce que jusqu'à preuve du contraire la GA fait partie du NPA donc ce sont des camarades, je me vois mal de ne pas m'adresser en priorité à eux), c'est tout simplement s'isoler.
Le moc c'est cool mais c'est encore moins représentatif que les alternatifs, c'est un peu la caution unitaire de la politique actuelle du NPA ... Et pour ce qui est des libertaires au niveau électoral, arrêtons de divaguer c'est illusoire.

Ouais, bon, ...

Il y a plusieurs casus belli avec les camarades de la GA qui font qu'il y a un gros problème où toute confiance est morte tant qu'ils ne reviennent pas dessus (au delà des questions de divergence politique) :

- Le "tous les moyens sont bons" écrit noir sur blanc dans une de leurs proclamations. Ceci est inacceptable et j'emploie le terme inhabituel de "crapuleux". Même vis à vis de camarades dont je suis loin de partager le point de vue dans d'autres partis, je ne l'utiliserai pas.
AUCUN camarade de la GA n'est revenu là dessus.
- Le "on n'est pas tenu par les décisions du NPA (face je gagne, pile tu perds).
- Le j'essaye de piquer le fric du parti et j'essaye de faire croire que c'est naturel.

etc...

Après on peut discuter du reste et c'est là un fil sur les débats stratégiques.
Mais il est exact qu'une partie du NPA parle de débat stratégique mais ne met pas cartes sur table, ce qui rend très difficile la discussion et innombrables les discussions transversales sur des malentendus, des faux procès, etc.




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Message  gérard menvussa Dim 13 Mai - 19:58

GGrun a écrit:Voilà très longtemps, je croyais que la stratégie c'était le long terme, la vision supérieure. Et que la tactique, c'était le court terme (la magouille). Depuis j'ai vu que les stratèges étaient surtout dans la magouille en politique et parlaient stratégie pour faire tactique. La dessus j'ai vu beaucoup de camarades plus révolutionnaires que moi abandonner la stratégie pour ...
En résumé à ce jour, je crains les stratèges de la fuite vers le FdG à la vision tactique limitée et je fais le pari des "révolutionaristes" du Npa, des "objectistes de croissance" et de "anars sérieux". Mais faudra bien que tout ça, mêmes les égaré-e-s sincères, fassent un parti ... un jour.... pas trop tard

Je pense effectivement qu'il convient de revenir aux "fondamentaux", sinon on est parti sur des discussions a n'en plus finir, et qui ne débouchent sur rien... Donc, on est confronté aux notions de "stratégie" et de "tactique" La tactique relevant du "choix immédiat" et la "stratégie" d'une analyse "un peu longue" Ce pour quoi (et pour de mauvaises raisons) la "stratégie" est privilégiée dans notre tradition à la tactique. Ne serait ce que parce que la tactique ne nécessite pas uniquement des qualité d'analyse, mais aussi d'organisation (ce qui est le "trou noir" de la LCR, qui a su souvent avoir des qualités d'analyse, mais n'a jamais su organiser quoi que ce soit)

Bref, la tactique est la réponse "immédiate" et la stratégie la réponse "à long terme". Tout cela est bel et beau, et on échange pas mal la dessus. Mais bon, la "force matérielle" ne peut être seulement vaincue par les idées. Il est par exemple significatif que la "critique révolutionariste" ne se soit jamais intéressé a la question de "l'organisation". Les seuls qui se soient vraiement intéressés a cette question, c'est la "minorité libertaire". Mais j'dis ça, j'dis rien...
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