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Message  verié2 Ven 2 Sep - 14:58

Kock a écrit:A quand une prochaine déclaration de Martinez dénonçant les méfaits du capitalisme ( tout en combattant par ailleurs de façon acharnée pour son maintien!), reprise en boucle par Vérié 2, véritable haut-parleur des appareils sur ce forum !!
Parce que la direction de la CGT n'est sans doute pas alignée sur celle de la CFDT dans son soutien au système capitaliste, ses gouvernements bourgeois, son Union européenne...
Analyse plus subtile, tu meurs... Suspect

verié2

Messages : 8494
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Message  Kock Ven 2 Sep - 16:52

Rappelons nous simplement qu'il y a deux décennies, pour les militants et ex-militants de LO, quand ils parlaient du parti c'était du PCF dont il s'agissait !!

Kock

Messages : 144
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Message  MO2014 Ven 2 Sep - 16:57

La prise de position de Martinez est toujours bonne à prendre (d'ailleurs y-a-t-eu un communiqué du PT ou de l'autre PT ? Laquelle ?)
Pour revenir au sujet j'ai aussi apprécié la prise de position de E. Plenel. Elle est juste et courageuse et les dominants et privilégiés vont lui tomber dessus.

Quand l'antiracisme moral pense que le racisme relève d'un préjugé personnel, de l'ignorance ou de la bêtise (et du coup se contente de culpabiliser ceux qui s'y laissent aller), l'antiracisme politique souligne que c'est le système de domination (économique, social, politique, idéologique, culturel, etc.) qui tient à reproduire et banaliser les discriminations, liées à l'origine, à l'apparence, à la croyance. Faire de l'antiracisme un combat politique, c'est donc ouvrir la voie des causes communes démocratiques et sociales. C'est se battre pour de vrais changements collectifs et non pas pour des miettes individuelles (c'est-à-dire l'inclusion de tel ou telle dans le groupe majoritaire pour faire croire que tout cela ne serait qu'une question de volonté de la part des dominés). Parmi les valeurs fondatrices de Mediapart, il y a cette conviction qu'une démocratie vivante, c'est le souci des opprimés, quels qu'ils soient : l'empathie pour le sort de toutes celles et tous ceux que la domination économique et politique va toujours s'efforcer de placer en position de soumission à l'ordre en place, à ses intérêts et à ses préjugés. Ce fut et c'est toujours le cas du monde ouvrier dont l'autonomie (cet appel : "prolétaires sauvons-nous nous-mêmes") a toujours été battue en brèche au sein même des partis de gauche, tout comme c'est encore le cas des femmes, placées en situation de minorité politique alors qu'elles sont l'autre moitié de l'humanité. Ou évidemment celui des minorités sexuelles, discriminées à raison de leur genre. Mais c'est aussi le cas, redoublé, de ceux et surtout de celles qui, venus des classes populaires, subissent de surcroît la discrimination liée à l'origine, à la couleur, à la croyance. Faire connaître leurs combats de l'intérieur, et inviter à les partager, c'est se battre pour l'émancipation de tous.
Edwy Plenel

Mais j'ai encore plus apprécié la contribution de mon frère et camarade Saïd Bouamama :

Leçons et conséquences d’un été révélateur : la construction progressive des conditions d’un pogrome
Publié le 31 août 2016
Saïd Bouamama

L’été 2016 a été marqué par trois faits de nature différente : un ignoble attentat endeuille le pays le 14 juillet, une loi détruisant le code du travail massivement rejetée par la population et les travailleurs est votée le 21 juillet et un arrêté municipal interdisant l’accès à la plage pour les femmes portant un « burkini » est pris à Cannes, déclenchant en quelques jours une véritable épidémie d’arrêtés similaires dans d’autres villes. Les réactions sociales et les commentaires politiques et médiatiques qui ont suivis ces trois événements constituent un excellent analyseur de l’état de notre société, des contradictions qui la traversent et des intérêts qui s’y affrontent.

« Radicalisation rapide », stratégie de dissimulation et production d’une psychose collective

Dès le 16 juillet le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve évoque la thèse d’une « radicalisation rapide » du chauffeur meurtrier accompagnée d’une série de précisions angoissantes :

« Il n’était pas connu des services de renseignement car il ne s’était pas distingué, au cours des années passées, soit par des condamnations soit par son activité, par une adhésion à l’idéologie islamiste radicale […] Il semble qu’il se soit radicalisé très rapidement. En tous les cas, ce sont les premiers éléments qui apparaissent à travers les témoignages de son entourage […] des individus sensibles au message de Daesh s’engagent dans des actions extrêmement violentes sans nécessairement avoir participé aux combats, sans nécessairement avoir été entraînés […] La modalité de la commission de son crime odieux est elle-même nouvelle. » (1)

La thèse de la « radicalisation rapide » est lourde de conséquences. Elle accrédite l’idée que tous les musulmans sont susceptibles de se transformer rapidement et brusquement en terroriste. Le danger est désormais partout où sont présent des musulmans ou supposés tels. L’heure est donc à la méfiance à chaque fois que l’on croise un musulman réel ou supposé. Bien sûr, on ajoutera systématiquement « qu’il faut veiller à ne pas faire d’amalgame » soulignant ainsi la conscience des effets probables d’une telle thèse.

Le fait que le profil du tueur soit atypique (au regard de celui que nos médias dessinent depuis des années pour nous aider à repérer les « candidats au djihadisme ») renforce encore la production d’une psychose collective. On ne peut même plus reconnaître un musulman compatible avec la république à des faits simples comme « ne pas fréquenter une mosquée », « ne pas faire le Ramadan » ou « manger du porc ».

Pendant près de deux semaines, des « experts » se sont succédé sur nos plateaux pour nous convaincre d’un danger multiforme nécessitant une méfiance permanente vis-à-vis de certains de nos concitoyens. La perle pour les « spécialistes » revient une nouvelle fois à Mohamed Sifaoui présenté par BFM TV comme « journaliste spécialiste du terrorisme islamique », qui estime que la radicalisation peut-être « instantanée » :

« Elle peut s’accomplir [la radicalisation] le jour même de l’attentat; car il est dit par les idéologues islamistes que l’attentat kamikaze, l’attentat martyre fait pardonner l’ensemble des péchés. » (2)

Mais ce « spécialiste » ne se contente pas d’accélérer à l’extrême la rapidité de la radicalisation, il appelle dans la même émission ses confrères à ne pas chercher à comprendre le comportement du tueur à partir d’une « rationalité occidentale ».

Nous avons donc à faire à des individus qui ne fonctionnent pas ni ne raisonnent comme nous. Ils sont extérieurs à notre monde, non produits par lui et inexplicables rationnellement. C’est ainsi que se construit une psychose collective qui élimine une partie de la population du « Nous » social. Or à chaque fois qu’il y a des processus d’exclusion d’un « Nous » social, il y a autorisation au passage à l’acte. Les conditions de possibilité d’un pogrom se réunissent par ce type de processus.

Mais Mohamed Sifaoui ajoute un argument de taille : la stratégie de dissimulation. « La dissimulation est une technique que l’on apprend dans des manuels qui sont distribués par Daesh » développe-t-il dans la même émission. La thèse de la « préméditation dissimulée » s’ajoute immédiatement à celle de la « radicalisation rapide ».

Le procureur de la république de Paris, Louis Molins, déclare dans une conférence de presse le 21 juillet qu’« il apparaît que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a envisagé son projet criminel plusieurs mois avant son passage à l’acte ». (3) Il annonce également la mise en détention provisoire de cinq suspects soupçonnés de complicité. Sans attendre de précisions les média dominants s’emballent. Les téléspectateurs et les lecteurs des grands médias apprennent un nouveau mot arabe : « La Taqiya ». L’hebdomadaire Mariane titre « Taqiya : la dissimulation comme nouvelle arme de guerre » en expliquant en chapeau d’article :

« Certains terroristes l’utilisent comme stratégie pour passer sous les radars des renseignements, d’autres s’en servent comme un alibi pratique pour continuer de mener leur vie d’occidentalisés : dans tous les cas, la taqiya – l’art de la dissimulation – est prônée par l’Etat islamique pour ces « soldats de Dieu ». Enquête  ». (4)

Du Figaro à Nice-Matin en passant par BFM ou RTL, ce nouveau mot angoissant entre dans le vocabulaire. Non seulement ils se radicalisent vite mais de surcroît ils se dissimulent pour ne pas être repérés. Décidément nous devons nous méfier de tous les musulmans ou supposés tels. Une dose supplémentaire de psychose est ainsi diffusée quelques jours après la première.

L’opposition de droite s’engouffre immédiatement dans la surenchère en ajoutant ainsi un troisième niveau de psychose. Le député Les Républicains Georges Fenech appelle à la création d’un « Guantanamo à la française ». L’ex-maire de Nice Christian Estrosi propose des « centres de rétentions préventifs pour les djihadistes présumés ». Sarkozy préfère lui le port du bracelet électronique pour tous ceux présentant un risque de radicalisation, mesure que l’on peut compléter par des assignations à résidence.

Bref, il n’est rien proposé d’autre que de considérer comme coupables des « suspects » avant même qu’ils n’aient commis le moindre délit. Une justice d’exception, tel est le fond commun vers lequel convergent toutes ces propositions.

Le « burkini » comme dissimulation du « djihadisme »

L’assassinat du prêtre Jacques Hamel dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray le 28 juillet achève de créer les conditions des dits « arrêtés anti-burkini ». L’arrêté municipal est pris deux jours après le drame mais un mois après le début de la saison. Pendant le mois de juillet la presse ne s’est faite le relais d’aucune difficulté sur les plages à propos des tenues vestimentaires. Une nouvelle fois une pratique sociale est désignée comme « problème » non pas par la population mais par une autorité politique. Le moment de l’arrêté indique son caractère opportuniste. Il s’agit simplement d’utiliser le contexte d’émotion intense lié aux deux drames de juillet pour faire avancer un agenda préétabli : imposer l’immigration et l’identité comme deux centralités de la présidentielle.

En reliant ces deux thèmes à la question du terrorisme la dimension problématique est posée. En faisant ce lien dans un contexte d’émotion publique intense, la nécessité d’une « urgence de l’action » est suggérée avec en implicite un appel à chaque citoyen à dénoncer les « fraudeurs ». C’est ainsi qu’un « problème » produit « par en haut » se transforme en problème « d’en bas » pour une partie de la population. L’épidémie de décrets qui suivent celui de Nice confirme le caractère sur-idéologisé du « problème ». Alors qu’en juillet aucune des trente villes qui prendront un décret n’a fait état d’un problème à propos du « burkini », voici que brusquement le problème apparaît partout.

L’ordonnance de référé du tribunal administratif du 13 août qui valide l’arrêté cannois (et ouvre à la prolifération de décrets similaires) est par son argumentaire significatif des enjeux. « Dans le contexte d’état d’urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois, le port d’une tenue vestimentaire distinctive, autre que celle d’une tenue habituelle de bain, peut en effet être interprétée comme n’étant pas, dans ce contexte, qu’un simple signe de religiosité » (5) précise cette ordonnance.

Autrement dit,  le « burkini » dissimule autre chose. Nous sommes de nouveau en présence de la thèse de la dissimulation que nous avons déjà rencontré à propos de l’attentat de Nice. Les femmes portant le burkini deviennent ainsi porteuses de toute autre chose : d’une négation des droits des femmes pour le mieux, du terrorisme pour le pire.

La prise de position immédiate de Manuel Valls légitime et renforce la « gravité » de la question et l’urgence d’adopter une posture de fermeté. «  Ces arrêtés ne sont pas une dérive. C’est une mauvaise interprétation des choses. Ces arrêtés ont été pris au nom même de l’ordre public » (6)  affirme notre premier ministre. Dans une interview au Journal La Provence il précise sa pensée :

« Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme. […]Certains cherchent à présenter celles qui le portent comme des victimes, comme si nous mettions en cause une liberté … Mais ce n’est pas une liberté que d’asservir la femme. […] Face aux provocations, la République doit se défendre. […] Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s’ils sont motivés par la volonté d’encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique » (7).

Rarement la caricature et l’illogisme n’aura autant caractérisé le discours politique : c’est pour libérer la femme qu’il faut lui refuser un droit ; c’est pour le « vivre ensemble » qu’il faut exclure. Rarement également le caractère de « gravité » supposé de la situation n’aura été autant mise en avant : contre-société ; ordre public ; asservissement de la femme ; provocation ; nécessité de se défendre.

La conséquence était prévisible : à Nice et à Cannes des femmes se font verbaliser et humilier par des policiers municipaux simplement parce qu’elles portent un voile. Il ne s’agit pas de dérives mais d’une conséquence logique. On ne peut pas produire une police des habits basée sur le caractère de « dangerosité » supposée de certains vêtements et sur la thèse de la dissimulation et ne pas avoir en conséquence une chasse à ce qui est caché, masqué, dissimulé. La chose n’est pas nouvelle. Rappelons-nous lors de la loi sur le foulard de 2004 les débats ubuesques pour savoir si le « bandana » n’était pas un voile dissimulé.

Comme 2004 pour la loi sur le foulard, le nombre de burkini sur les plages françaises a été inversement proportionnel au nombre d’émissions, de prises de position et d’appel à la fermeté dans le discours politique et médiatique. Chaque citoyenne et chaque citoyen est appelé à avoir une opinion, alors même que la plupart d’entre eux n’ont jamais eu l’occasion de croiser une femme portant cette combinaison. Elles et ils découvrent cette tenue de bain à partir d’une question préalable : que dissimule-t-elle ?

La conséquence qui en découle une survisibilité du burkini. Alors qu’il était perçu par le citoyen quelconque comme une « tenue » de bain auparavant, il est désormais perçu comme problème. Alors qu’il était appréhendé comme relevant du choix individuel, il devient désormais une question publique et politique. Alors qu’on pouvait ne même pas le remarquer, il saute désormais aux yeux avec tout le background des débats et prises de position alarmantes entendus dans les médias.

Comme en 2004 à propos du port du foulard, une pratique aux motivations plurielles et aux significations diverses est ramenée à une causalité et à une signification unique et homogène à connotation problématique. Cela a un nom scientifique et un nom populaire. Il s’agit sur le plan théorique de la même démarche essentialiste que celle qui est massivement diffusée dans les discours politiques et médiatiques dominants depuis la décennie 1990.

Il s’agit plus simplement de la stigmatisation des musulmans réels et supposés diffusée largement par une multitude d’islamalgames : islam incompatible avec le féminisme, avec la laïcité, avec la république, etc. Même pour les femmes invoquant leur croyance religieuse pour porter cette tenue de bain les explications dominantes inversent la réalité. Alors que cette tenue est un signe d’une volonté de présence dans l’espace public, il est interprété comme « communautarisme ». Alors qu’elle est un indicateur d’une « intégration à la plage », elle est présentée comme « menace pour l’ordre public ».

Les débats de cet été qu’ont dû une nouvelle fois subir nos concitoyens musulmans ou supposés tels ont été marqués par trois postures qui sont révélatrices d’une société malade qui refuse de regarder sa maladie en face pour pouvoir la soigner. La première bien que minoritaire est de plus en plus fréquente : l’islamophobie décomplexée. L’irremplaçable Nadine Morano déclare ainsi le 12 août à Europe 1 que «les islamistes, tels que cette femme voilée intégralement sur le territoire national, sont comparables avec les nazis ». (Cool

La seconde est celle de l’instrumentalisation en préparation des présidentielles. D’ores et déjà le burkini estival est relié à la question de « l’identité nationale » en danger qu’il faudrait protéger des « ennemis de l’intérieur » qui de surcroît sont devenus maître dans l’art de se dissimuler. Dès à présent le lien est fait avec les questions de sécurité et de terrorisme nécessitant un Etat d’urgence quasi-permanent et des « Guantanamo » à la française.

La troisième posture est celle de l’appel à la soumission et au renoncement aux droits. L’utilisateur du terme « sauvageon » pour désigner les jeunes des quartiers populaires, Jean Pierre Chevènement est sorti du placard. L’ancien ministre pressenti par Valls pour diriger la future « Fondation pour l’Islam de France » conseille au musulman « la discrétion » dans l’espace public. L’injonction à l’invisibilité pour une catégorie de citoyens a toujours été synonyme de domination. La lutte contre une oppression a toujours comportée des stratégies de visibilisation que ce soit pour le mouvement ouvrier, les luttes de libération nationale, le combat féministe ou encore les luttes des gays et lesbiennes.

Ces trois postures soulignent le danger de la séquence historique actuelle en France. Ce qui s’est passé cet été n’est rien d’autre que l’effritement de digues idéologiques et politiques à la fascisation. Si l’arrêt du conseil d’Etat invalidant les arrêtés est une bonne nouvelle, il n’est pas le remède à la maladie de la société française que révèlent les symptômes de cet été. D’ores et déjà les appels à une modification de la loi se multiplient et font partie des promesses de campagne des présidentielles.

La réunion progressive des conditions d’un pogrome

Plusieurs faits insignifiants en eux-mêmes mais significatifs pris ensemble ont également caractérisé l’été français. Ils marquent un seuil qualitatif nouveau dans la libération de la parole explicitement raciste. Un reportage de Louise Couvelaire à Nice dans Le Monde du 23 juillet en donne des exemples édifiants :

« Sandra, médecin et niçoise d’adoption depuis six ans, a la voix qui tremble et les mots qui se bousculent : « Ce qui est en train d’arriver, là, maintenant, après l’attentat, est d’une violence inédite» , se désole-t-elle.

« La montée de la haine envers les musulmans est terrifiante. » Pour la première fois, elle entend des « horreurs », notamment de l’une de ses meilleures amies : « Si j’en croise une avec un foulard, je la plombe, qu’elle rentre chez elle. » […] « Ce tragique événement a complètement libéré la parole des Niçois qui se disent de souche» , analyse Teresa Maffeis, de l’Association pour la démocratie à Nice (ADN), militante des causes humanitaires (Roms, réfugiés…). « Je suis très inquiète. »

Chauffeur de poids lourd depuis quatorze ans dans Nice et sa région, Karim attend que son agence d’intérim le rappelle. « Un Arabe au volant d’un camion, ça fait peur à tout le monde maintenant », souffle-t-il, en listant les insultes : « Sale connard », « Il faut tous les éradiquer », « Retourne chez toi »… « Les Arabes tout court, ils n’en veulent pas», renchérit Malik, 41 ans. « Il faut voir les regards noirs qu’on nous lance et les parents qui prennent leurs enfants par la main dès qu’ils nous voient. » (9)

La participation active de citoyens à la dénonciation de femmes portant le burkini, les appels téléphoniques à la police pour signaler leur présence sur une plage ou l’applaudissement des policiers lors des verbalisations sont des attitudes qui se sont multipliées au fur et à mesure du délire politique et médiatique de cet été. Elles nous renseignent sur l’enracinement de l’islamophobie dans une partie de la population française. Plus de vingt ans de discours médiatiques et politiques posant l’Islam comme problème pour la société française révèle aujourd’hui leurs effets. Deux décennies d’instrumentalisation politique donnent aujourd’hui des fruits amers et acides.

Ce qui s’est passé à Cisco n’est que ce qui s’annonce ailleurs et à une plus grande échelle si nous ne réagissons pas collectivement pour stopper la logique dominante actuelle. Une rixe entre des « maghrébins » et des « riverains » pour reprendre les termes de la presse, se transforme dès le lendemain en manifestation de plus de cinq cents personnes scandant des slogans significatifs comme « aux armes », « on est chez nous », etc.

Le même jour, le 14 août, un élu de la république, Charles-Antoine Casanova, maire de la commune de Guardale écrit sur sa page Facebook : «En tant qu’élu, je demande à mon collègue, le maire de Sisco, dans un premier temps, de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’exclure définitivement de sa commune tous les maghrébins et leurs familles, qu’ils soient impliqués ou non dans ces incidents».

Précisant sa pensée sur le site d’extrême-droite Breizh-info, il complète : « Ce gouvernement ne nous protège pas, alors nous sommes obligés de nous protéger nous-mêmes et de nous défendre contre toute attaque d’où qu’elle vienne.» (19)

Quelles ont donc été les réactions de riposte à ces symptômes de l’enracinement de l’islamophobie dans une partie de la population française. Nous en distinguons trois : la condamnation compréhensive ; la thèse du racisme historique de la population française et la thèse de l’instrumentalisation.

La première a été largement dominante. Elle consiste à faire précéder (ou à faire suivre) la condamnation des actes islamophobes par une longue diatribe visant à condamner le « burkini », le « communautarisme », « l’islamisme », etc., selon les différentes déclarations. Ce type de déclaration pose de fait un lien entre les actes islamophobes condamnés et les objets de la démarcation. Ce faisant il accorde une écoute compréhensive et une légitimité implicite aux faits dénoncés qui enlève toute efficace à la condamnation qui suit ou qui précède. Pas plus que l’attitude des juifs n’a été la cause de l’antisémitisme dans la décennie 30, l’attitude des musulmans aujourd’hui n’est la cause de l’islamophobie.

La seconde réaction consiste en une vision essentialiste de l’islamophobie française. Le peuple de France serait congénitalement islamophobe et cela se révélerait dans des moments de difficultés sociales ou de crises sociales et économiques. Outre qu’elle ne peut produire que des postures d’impuissance politique cette thèse nie le caractère politiquement produit de l’islamophobie contemporaine. C’est par en haut que l’islamophobie contemporaine s’est développée en France à coup de débats et de lois successives désignant les musulmans ou les supposés tels comme problème et comme danger. L’hystérisation du débat est le fait des médias et d’une partie conséquente de la classe politique et non d’une brusque et soudaine épidémie d’islamophobie.

Cette seconde réaction comporte néanmoins un élément de vérité. Il existe dans la société française un héritage culturel islamophobe hérité de l’histoire coloniale française et qui n’a jamais été déconstruit et combattu sérieusement. Celui-ci n’est d’ailleurs qu’un segment d’un racisme colonial plus vaste construit en même temps que la pensée républicaine dominante. C’est ce qui explique la possibilité d’un « racisme républicain ». Cet élément de vérité est justement nié par la troisième réaction qui a marquée l’été français. Tout ne serait affaire que d’instrumentalisation pour masquer d’autres questions sociales telles que le vote de la loi El Khomri.

En fait le deux dernières thèses sont indissociables et ne peuvent être séparées. C’est parce qu’il existe un terreau hérité de l’histoire que des hommes et des femmes politiques font le choix d’une stratégie de diversion et d’instrumentalisation. A l’inverse l’instrumentalisation renforce systématiquement le terreau existant conduisant à la réunion progressive des conditions d’un futur pogrome. Ni simple racisme préexistant, ni résultat de la seule instrumentalisation, l’islamophobie contemporaine est le résultat de la logique infernale constituée par la juxtaposition historique de ces deux réalités. Le caractère infernal de la logique est encore renforcé par le contexte mondial des guerres pour le pétrole et de la théorie du « choc des civilisations » qui les légitime.

C’est aujourd’hui qu’il faut réagir pour détruire cette logique dominante. Cela passe par une véritable prise en compte de la lutte contre l’islamophobie dans les agendas politiques et militants. Sans une telle mobilisation nous assisterons impuissant à une fascisation de notre société et à la réunion progressive des conditions d’un pogrome à l’ombre desquels le projet ultralibéral pourra se déployer avec de moins en moins de contestation. Une telle logique ne disparaît pas seule ou par la « discrétion ». Elle ne s’arrête que par le rapport des forces.

Notes:

   Bernard Cazeneuve, déclaration du 16 juillet à 14 h 30, http://www.lejdd.fr/Societe/Attentat-de-Nice-l-enquete-se-poursuit-debut-des-trois-jours-de-deuil-national-797335, consulté le 29 août 2016 à 15 h 30.
    Mohamed Sifaoui, émission spéciale sur l’attaque de Nice du 16 juillet 2016 présentée par Pauline Revenaz et François Gapihan, http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/attentat-a-nice-c-est-la-premiere-fois-qu-un-tel-profil-s-exprime-en-france-mohamed-sifaoui-843709.html, consulté le 29 août 2016 à 16 h 30.
   Conférence de presse de Louis Molins du 21 juillet 2016, http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/attentat-a-nice-ce-qu-il-faut-retenir-de-la-conference-de-presse-de-francois-molins-du-21-juillet-sur-les-avancees-de-l-enquete-7784179987, consulté le 29 août à 18 h30.
   Vladimir de Gmeline, Taqiya : la dissimulation comme nouvelle arme de guerre, http://www.marianne.net/taqiya-dissimulation-nouvel-art-guerre-100244631.html, consulté le 29 août à 19 h 00.
   Interdiction des burkinis : la justice conforte l’arrêté de la mairie de Canne, Le Monde du 13 août, http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/08/13/le-tribunal-administratif-valide-l-arrete-municipal-bannissant-le-burkini-a-cannes_4982397_3224.html, consulté le 30 août 2016 à 8 h 00..
   « Burkini » : Manuel Valls désavoue Najat Vallaud- Belkacem, http://www.lemonde.fr/religions/article/2016/08/25/burkini-manuel-valls-desavoue-najat-vallaud-belkacem_4987686_1653130.html, consulté le 30 août 2016 à 8 h 45
   Interview de Manuel Valls à La Provence, http://www.laprovence.com/article/politique/4078328/valls-sur-le-burkini-une-vision-archaique-de-la-place-de-la-femme-dans-lespace-public.html, consulté le 30 aout à 9 h 15.
   Interview de Nadine Morano du 12 août, http://www.tsa-algerie.com/20160812/video-france-ancienne-ministre-compare-femmes-voilees-aux-nazis/, consulté le 30 août à 9 h 45.

   Louise Couvelaire, A Nice, des tensions accrues après l’attentat, http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/07/23/a-nice-l-attentat-a-accru-les-tensions_4973862_3224.html, consulté le 30 août 2016 à 10 h 30.
   Interview de Charles-Antoine Casanova à Breizh-info, http://www.breizh-info.com/2016/08/25/48376/sisco-charles-antoine-casanova-maire-de-guargale-sexplique-propos-polemiques-interview, consulté le 30 août 2016 à 11 h 15.


MO2014

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Message  verié2 Ven 2 Sep - 18:09

j'ai aussi apprécié la prise de position de E. Plenel. Elle est juste et courageuse et les dominants et privilégiés vont lui tomber dessus.
En effet, Plenel fait l'objet d'attaques qui virent à l'hystérie. (Notamment de Charlie Hebdo qui le représente avec une abaya). Ca me rappelle les partisans de l'Algérie française qui exprimaient davantage de haine et de hargne contre les intellectuels et les cathos pacifistes (genre Témoignage Chrétien) que contre le FLN et les Communistes - leurs ennemis naturels, alors que les autres auraient du être dans leur camp...

verié2

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Message  Lorry Dim 4 Sep - 0:10

verié2 a écrit:
j'ai aussi apprécié la prise de position de E. Plenel. Elle est juste et courageuse et les dominants et privilégiés vont lui tomber dessus.
En effet, Plenel fait l'objet d'attaques qui virent à l'hystérie. (Notamment de Charlie Hebdo qui le représente avec une abaya). Ca me rappelle les partisans de l'Algérie française qui exprimaient davantage de haine et de hargne contre les intellectuels et les cathos pacifistes (genre Témoignage Chrétien) que contre le FLN et les Communistes - leurs ennemis naturels, alors que les autres auraient du être dans leur camp...



Ce petit-bourgeois, renégat de la LCR, qu'il a quittée pour faire carrière au sein de la presse bourgeoise (directeur au Monde), ne mérite ni autant d'honneurs ni autant de déshonneurs. C'est un banal plumitif, patron de presse, qui a depuis longtemps, choisi un camp qui n'est pas celui des exploités.
Qu'un type comme lui, pour se faire mousser médiatiquement, préfère lécher les bottes des milieux islamistes ou qu'il leur crache dessus, n'a strictement aucune importance du point de vue des intérêts des travailleurs. Il le sait, il s'en fout, il existe médiatiquement et c'est ce qui compte pour lui et ses pareils.
Pas sûr que ses conneries, hyper-médiatisées, fassent encore longtemps illusion.

Plenel fait l'objet d'attaques qui virent à l'hystérie. (Notamment de Charlie Hebdo qui le représente avec une abaya)


Je ne sais pas si ce brave homme fait l'objet d'attaques. Mais jusqu'à maintenant, les vraies "attaques", à la kalach ou à la bombe, c'est plutôt les méchants, justement de "Charlie Hebdo" et quelques autres qui les ont subies jusqu'à en mourir.
On peut s'inquiérer sur ce subit ce "courageux" Plenel, mais son "courage" l'amène moins à risquer (vraiment) sa peau que ceux qui l'attaquent (jusqu'à l'hystérie No ). Pas sûr que lui ait besoin de gardes du corps 24h sur 24 contrairement à ceux qui oseraient dire du mal de ce qu'il raconte.

Lorry

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Message  Kock Dim 4 Sep - 9:16

Martinez, Plénel...les nouvelles idoles de Vérié qui, de tout temps, à LO ou ici, a vénéré les appareils , "bien plus à gauche que les masses"!

Kock

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Message  verié2 Dim 4 Sep - 9:59

(Lorry)
(Plenel) Ce petit-bourgeois, renégat de la LCR, qu'il a quittée pour faire carrière au sein de la presse bourgeoise (directeur au Monde), ne mérite ni autant d'honneurs ni autant de déshonneurs. C'est un banal plumitif, patron de presse, qui a depuis longtemps, choisi un camp qui n'est pas celui des exploités.
Ce jugement est franchement caricatural ! Oui, Plenel a abandonné le mouvement trotskiste, c'est un fait. Mais, parmi ceux qui l'ont abandonné pour faire carrière (nombreux), il y en a qui ont tout de même beaucoup plus mal tourné. Dans son domaine, Plenel fait un bon travail de journaliste, dénonce non seulement de nombreux scandales de politiciens mais toutes sortes d'injustices.

Ton mépris pour Plenel est d'autant plus surprenant que LO a encensé des intellos bourgeois bien moins engagés que Plenel, les invite à sa fête, a c hanté les louanges de Fadela Amara, de la monarchiste Djavann, de l'abbé Pierre et de beaucoup d'autres.

Franchement des journalistes comme Plenel, on aimerait qu'il y en ait davantage !

Quant à comparer les attaques dont il fait l'objet et l'attentat contre Charlie, c'est tout simplement absurde.

verié2

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Message  verié2 Dim 4 Sep - 10:31


Une bonne synthèse :
Burkini : au nom de quoi peut-on limiter la liberté vestimentaire des femmes ?

LE MONDE IDEES | 01.09.2016 à 12h34 | Par Anne Chemin


La décision du Conseil d’Etat n’a visiblement pas suffi à tempérer les ardeurs des ennemis du « burkini » : certains d’entre eux rêvent que la loi interdise un jour ce costume de bain que Manuel Valls assimile à un « projet politique de contre-société fondé sur l’asservissement de la femme ». Leur tâche, cependant, ne sera pas aisée : si le burkini choque nombre de citoyens, s’il heurte la sensibilité de tous ceux qui redoutent la progression de l’islam, s’il paraît renouer avec un conservatisme des mœurs qui rappelle la France de l’entre-deux-guerres, son interdiction de principe, sur l’ensemble du territoire, à tout moment et en l’absence de troubles à l’ordre public, est une autre affaire.

Dans cette querelle française, la question, en effet, n’est pas la légitimité du port du burkini, mais la légitimité de sa prohibition. Et lorsqu’on la formule dans ces termes, les choses sont plus complexes que ne le laissent penser les contempteurs de ce maillot de bain. Car la liberté vestimentaire n’est pas un détail négligeable de nos valeurs républicaines ou une broutille insignifiante de l’Etat de droit, mais une liberté chèrement conquise par les femmes. C’est d’ailleurs l’une des – nombreuses – choses qui distinguent la France de ­l’Arabie saoudite : alors que les femmes saoudiennes sont autoritairement assignées à porter l’« abaya », les femmes françaises ont, au fil des siècles, conquis la liberté de se vêtir comme elles le veulent.

Christine Bard, chercheuse au Centre d’histoire de Sciences Po, raconte ce long combat dans un livre consacré à l’« histoire politique du pantalon » (Seuil, 2010). « Depuis le Moyen Age, la différenciation des apparences entre les hommes et les femmes sert à justifier les inégalités entre les sexes, résume-t-elle. A travers le costume s’opère un véritable contrôle moral et sexuel des individus. » Ces contraintes pèsent avant tout sur les femmes : en 1800, une ordonnance de la préfecture de police de ­Paris leur interdit ainsi, sous peine d’amende, de porter un pantalon. Comme le droit de vote, ce vêtement masculin est interdit aux femmes au nom du sacro-saint principe de la différence des sexes, qui se conjugue alors avec leur inégalité.

Au cours du XIXe puis du XXe siècle, les femmes s’affranchissent cependant peu à peu des diktats vestimentaires qui leur sont imposés. L’écrivaine George Sand transgresse ainsi l’interdiction de la préfecture de police en circulant en pantalon, la nuit, à Paris : elle cherche à « afficher une liberté, délivrer un message sur l’image de soi et le refus de la condition faite aux femmes », estime Christine Bard sur le site de La vie des idées. Une liberté que revendiquent, un siècle plus tard, les féministes américaines, qui, à Atlantic City (New Jersey), jettent des ­soutiens-gorge et des escarpins à talons dans une « freedom trash can » (une « poubelle de la liberté ») : la liberté vestimentaire est un enjeu politique, proclament en 1968 ces militantes, qui ne veulent plus se laisser dicter leur tenue.
Règle implicite

Cinquante ans plus tard, cette liberté n’est pas seulement la règle implicite de nos pratiques sociales : elle est aussi un principe reconnu par le droit. « La liberté vestimentaire n’est pas proclamée en tant que telle dans un texte de référence ou une convention internationale, mais en France, comme dans la plupart des pays européens, elle découle naturellement du principe libéral des sociétés démocratiques : la notion de liberté personnelle, mais aussi le droit au respect de la vie privée, voire la liberté d’expression », explique Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure de droit public à l’université de Paris-Ouest-Nanterre.
« Lorsque le port du voile intégral résulte d’un choix personnel, il est aussi affaire de liberté individuelle. Son interdiction se trouve immanquablement confrontée à l’Etat de droit »
Claire de Galembert, sociologue du droit

L’interdiction du burkini, comme celle de la burqa, exige donc de peser avec doigté l’équilibre entre différents principes : la liberté vestimentaire, la laïcité, l’égalité des sexes, l’ordre public. « Que le voile intégral rebute une majorité de gens, y compris au sein de la population musulmane, qu’il puisse être considéré comme le signe rétrograde d’un asservissement de la femme, le symbole d’un repli communautaire et d’une radicalité religieuse difficile à comprendre n’empêche pas que, lorsque son port résulte d’un choix personnel, il est aussi affaire de liberté individuelle, résumait, en 2015, la sociologue du droit Claire de ­Galembert. Son interdiction, aussi légitime qu’elle puisse paraître, se trouve immanquablement confrontée à l’Etat de droit. »

Les autorités, chacun en convient, sont fondées à intervenir si une tenue est portée sous la contrainte, si elle est accompagnée d’une démarche prosélyte ou si elle génère des troubles à l’ordre public. Mais lorsque le burkini est le choix personnel d’une femme adulte qui se détend sur la plage sans prendre à partie ses voisins, l’interdiction n’a rien d’évident : dans un pays démocratique attaché au respect des libertés individuelles, les emportements, voire la gêne, ne suffisent pas à justifier la prohibition d’un vêtement sur l’ensemble du territoire. Si les autorités veulent porter atteinte à une notion aussi précieuse que la liberté vestimentaire, elles doivent peser avec soin leur décision – et redessiner, du même coup, l’équilibre des valeurs républicaines.

Au nom de quels principes peut-on limiter, en France, la liberté vestimentaire des femmes ? La question se pose pour la première fois avec acuité en 1989, lors du débat sur le port du voile dans les établissements scolaires. A l’époque, la controverse est telle que le gouvernement demande un avis juridique au Conseil d’Etat. Le texte du 27 novembre 1989 plonge les partisans de l’interdiction dans une immense perplexité.

« Le port par les élèves de signes par lesquels ils entendent manifester leur appartenance à une religion, écrit la haute juridiction, n’est pas, par lui-même, incompatible avec le principe de laïcité, dans la mesure où il constitue l’exercice de la liberté d’expression et de manifestation de croyances religieuses. »

Le Conseil d’Etat admet certes qu’il peut le devenir – mais uniquement si le signe est ­ « ostentatoire ou revendicatif », s’il « constitue un acte de pression, de provocation, de prosélytisme ou de propagande », s’il porte atteinte à la dignité ou à la liberté d’un élève ou d’un enseignant, s’il « compromet leur santé », s’il perturbe le déroulement des activités ou s’il crée des troubles. Avec cet avis, écrit Claire de ­Galembert en 2015 dans la Revue interdisciplinaire d’études juridiques, le Conseil d’Etat, au grand dam des partisans de l’interdiction, associe le voile « à la liberté de conscience, l’inscrit dans le domaine protégé et valorisé des droits de l’homme » et le fait accéder à la « dignité d’exercice d’une liberté individuelle ».
Trouver une porte d’entrée juridique

Pour interdire le port du voile dans les établissements scolaires, le gouvernement doit donc trouver une nouvelle porte d’entrée juridique. Ce sera la laïcité – mais pas la laïcité « apaisée » de la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Le texte de 1905 est en effet d’inspiration libérale : il impose certes la stricte neutralité religieuse à l’Etat et à ses agents, mais il garantit à tous la liberté de conscience, de religion et de culte – un « gage de pluralisme qui compte parmi les valeurs essentielles de toute société démocratique et libérale », selon les mots de Claire de Galembert. En 1905, les élus qui souhaitent interdire les processions religieuses en ville ou le port de la soutane dans les rues sont défaits.

Pendant près d’un siècle, le texte défendu par Aristide Briand donne lieu à une interprétation libérale. « Jusqu’en 2004, le droit et la jurisprudence sont assez clairs : les fonctionnaires et les agents publics n’ont pas le droit de manifester leurs convictions religieuses dans le cadre de leurs fonctions, mais les citoyens, eux, peuvent le faire, car l’expression de leurs convictions ne se heurte pas au principe de neutralité de l’Etat et des collectivités publiques », résume Nicolas Hervieu, juriste au Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux (université Paris-Ouest-Nanterre). En pleine controverse sur le burkini, Nathalie Goulet, sénatrice (UDI) de l’Orne, résume ce principe en une formule choc : « En France, c’est l’Etat qui est laïque, pas les maillots de bain. »

En 2004, le Parlement décide pourtant de passer outre cette longue tradition juridique : en interdisant les signes religieux ostensibles dans les établissements scolaires, il soumet à une obligation de neutralité religieuse, non seulement les fonctionnaires des services publics, mais aussi leurs usagers, les élèves. « C’est un tournant important, une extension du champ de la laïcité aux personnes privées, un bannissement des manifestations religieuses de l’école, affirme Stéphanie Hennette-Vauchez, directrice du Centre de recherche et d’étude sur les droits fondamentaux. On opère ici une première rupture avec la logique de la loi de 1905, qui jusque-là avait été interprétée comme tout à fait compatible avec la liberté d’expression religieuse des élèves. »
« Traditionnellement, l’ordre public est une notion matérielle, tangible. Avec la loi sur la burqa, le législateur y ajoute un élément immatériel qui a l’inconvénient d’être très flou »
Nicolas Hervieu, juriste

Pour justifier ce tournant, les partisans de l’interdiction invoquent le caractère symbolique de l’école : les élèves ne sont pas des usagers comme les autres, mais des mineurs en plein apprentissage de la citoyenneté qui fréquentent un « lieu privilégié d’acquisition et de transmission de nos valeurs communes, instrument par excellence d’enracinement de l’idée républicaine ». C’est donc au nom de la protection des enfants que la France défend, en 2009, l’interdiction du voile devant la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg : elle veut, ­affirme-t-elle, préserver « la liberté de conscience et de religion d’enfants en bas âge plus facilement influençables ».

Avec ce texte qui interdit les signes religieux « ostensibles » dans les établissements scolaires, le subtil équilibre qui régissait les grands principes du droit français se déplace : la liberté d’expression des convictions religieuses perd du terrain, l’exigence de neutralité religieuse, elle, en gagne. Plus exigeante, plus offensive, plus intolérante aussi, la « nouvelle laïcité » s’installe peu à peu dans le paysage français. Et marque un nouveau point en 2010 : six ans après la loi sur le port du voile dans les établissements scolaires, la querelle sur l’interdiction du voile intégral, en 2010, ouvre le deuxième chapitre de cette controverse sur la liberté vestimentaire des femmes.

La burqa a évidemment peu de défenseurs, mais sa prohibition générale engendre une longue controverse. Car l’argument invoqué en 2004 – la protection des mineurs dans l’enceinte symbolique de l’école – ne tient pas. Le voile intégral n’est pas porté par des adolescentes qui fréquentent des établissements scolaires où elles sont censées se familiariser avec les valeurs de la République : elle concerne des femmes majeures qui affirment l’avoir choisi librement et qui se promènent dans un espace où l’expression des convictions religieuses est autorisée. Difficile, donc, d’interdire le voile intégral – sauf à considérer que les femmes voilées sont des mineures ou que la rue est un espace d’apprentissage de la citoyenneté.
Intense fièvre politique

La querelle est suffisamment passionnée pour que le gouvernement demande en 2010 son avis au Conseil d’Etat. La haute juridiction le met en garde. « Une interdiction générale du port du voile intégral en tant que tel, ou de tout mode de dissimulation du visage dans l’espace public, serait très fragile juridiquement », ­constate-t-elle le 25 mars 2010. La prohibition générale de la burqa dans l’espace public, qui n’a été adoptée dans aucun pays « comparable à la France », remettrait en cause, selon le ­Conseil d’Etat, « différents droits et libertés fondamentaux : liberté individuelle, liberté personnelle, droit au respect de la vie privée, liberté d’expression et de manifestation de ses opinions notamment religieuses, prohibition de toute discrimination ».

Dans une atmosphère d’intense fièvre politique, les partisans de l’interdiction partent donc à la recherche d’un principe qui pourrait justifier la prohibition d’un vêtement, à tout moment, sur l’ensemble du territoire. La laïcité ? La neutralité religieuse s’impose à l’Etat et, depuis 2004, aux élèves des établissements publics, mais pas aux passants : nul ne songerait à interdire à une religieuse catholique ou à un juif portant la kippa de se promener dans la rue. « La laïcité ne saurait fonder une restriction générale à l’expression des convictions religieuses dans l’espace public, précise le Conseil d’Etat. (…) Elle ne peut s’imposer directement à la société ou aux individus qu’en raison des exigences propres à certains services publics, comme les établissements scolaires. »

L’égalité hommes-femmes ? Interdire une tenue à des citoyennes majeures qui affirment avoir choisi la burqa en toute liberté serait nier leur parole. « Ce sont précisément les lois qui ont pris au sérieux la parole des femmes, résume la juriste Stéphanie Hennette-Vauchez, qui illustrent la possible contribution du droit à l’amélioration de la condition féminine – pas celles qui ont entendu décider pour elles ce qu’elles voulaient vraiment ou devaient réellement vouloir, ce qui revient à retomber dans un schéma éminemment paternaliste. » Cet argument est repris en 2014 par la Cour européenne des droits de l’homme : un Etat ne saurait, selon elle, « invoquer l’égalité des sexes pour interdire une pratique que des femmes revendiquent dans le cadre de l’exercice de leurs droits ».
Dissimulation du visage et « civilités »

Les troubles à la sécurité publique ? L’argument paraît difficile à invoquer. « Très peu de femmes sont concernées (moins de 2 000 sur l’ensemble du territoire), il n’y a quasiment pas d’incidents et aucune bombe n’a jamais été cachée sous un niqab », observe Stéphanie ­ Hennette-Vauchez. Si troubles il y a, ce qui n’est pas le cas, la prohibition doit en outre intervenir au cas par cas, dans des lieux précis, et obéir à une logique de proportionnalité : elle doit être « limitée dans l’espace et dans le temps » et s’appuyer sur des « circonstances particulières », rappelle la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le 21 juin 2010.

Pour parvenir, malgré tout, à interdire la burqa, le législateur se lance alors dans une argumentation juridique inédite. Ce n’est pas la burqa, mais la dissimulation du visage qui sera bannie de l’espace public, et ce parce qu’elle ne satisfait pas aux « exigences fondamentales du vivre-ensemble de la société française ».

« Revenant à nier l’appartenance à la société des personnes concernées, la dissimulation du visage dans l’espace public est porteuse d’une violence symbolique et déshumanisante qui heurte le corps social, affirme l’exposé des motifs du texte. Contraire à l’idéal de fraternité, elle ne satisfait pas davantage à l’exigence minimale de civilité nécessaire à la relation sociale. »

La dissimulation du visage est donc interdite, non pas au nom de la laïcité, de l’égalité des sexes ou des troubles à l’ordre public, mais parce qu’elle porte atteinte aux « civilités » républicaines, une notion vague qui relève désormais de l’« ordre public immatériel ». « Les troubles à l’ordre public peuvent certes justifier une restriction des libertés individuelles, explique le juriste Nicolas Hervieu. Mais traditionnellement, l’ordre public est une notion matérielle, tangible, qui désigne trois choses concrètes : le bon ordre ou tranquillité publique, la sécurité publique et la salubrité publique. Tout au plus le Conseil d’Etat avait-il évoqué, de façon limitée, la dignité ou la moralité. Avec la loi sur la burqa, le législateur y ajoute un élément immatériel qui a l’inconvénient d’être très flou. »
Le libre-arbitre, grand acquis des femmes

Si beaucoup d’intellectuels approuvent cette référence aux valeurs républicaines, d’autres sont inquiets à l’idée que l’on puisse restreindre la liberté personnelle au nom d’un trouble à l’« ordre public immatériel ». Qui, demain, définira les contours des « civilités » républicaines dont le non-respect peut justifier une atteinte aux libertés ? Qui décidera qu’un vêtement « rompt le lien social » ou ne respecte pas les « exigences minimales de la vie en société » ? Beaucoup craignent que cet « ordre public immatériel » devienne la version moderne, républicaine – et présentable – de ce que l’on appelait jadis la « moralité publique » ou les « bonnes mœurs ».

La sociologue Claire de Galembert voit ainsi dans ce mouvement le « déclin d’une conception libérale de la liberté selon laquelle le droit se fait le garant du libre-arbitre de chacun, quel que soit le degré de conformité de ce chacun aux valeurs morales et culturelles dominantes ». « La notion d’ordre public immatériel n’ouvre-t-elle pas la voie à toutes sortes de limitations des libertés individuelles au nom des valeurs culturelles et morales majoritaires ? », s’interroge-t-elle en 2015. Pour le juriste Denys de Béchillon, cet « ordre public immatériel » est un « couteau suisse d’une polyvalence infinie : une formule magique capable de donner légitimité à n’importe quelle prétention politique à la direction juridique des conduites », écrit-il, en 2010, dans la Revue française de droit administratif.

L’invocation de l’« ordre public immatériel » fait en effet passer au second plan une notion, le libre-arbitre, qui est pourtant la marque des sociétés libérales et démocratiques – et un grand acquis du combat des femmes pour l’égalité. « Lorsque l’ordre politique et juridique s’autorise à disqualifier la volonté individuelle d’un citoyen parce que ce citoyen adopte un comportement jugé irrationnel, mortifère, dégradant ou indigne, alors, ce n’est rien de moins que l’anéantissement de toute liberté qui peut se profiler », explique la juriste Stéphanie Hennette-Vauchez. En refusant de considérer que le burkini trouble l’« ordre public immatériel » de la société, le Conseil d’Etat a su se montrer vigilant. Le débat n’est pas clos pour autant.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/09/01/le-burkini-une-question-de-principes_4991040_3232.html#oQFrjuxwXSzJyG3t.99

verié2

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Message  MO2014 Dim 4 Sep - 10:50

Sur le plan juridique et de l'histoire du droit le texte est très bon en effet. C'est une "bonne synthèse" uniquement dans ce sens.

MO2014

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Message  verié2 Dim 4 Sep - 11:03

MO2014 a écrit:Sur le plan juridique et de l'histoire du droit le texte est très bon en effet. C'est une "bonne synthèse" uniquement dans ce sens.
Oui, je suis d'accord, ce texte se place uniquement sur le plan du droit. J'aurais du le préciser.

verié2

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Message  Lorry Dim 4 Sep - 15:45

Ton mépris pour Plenel est d'autant plus surprenant que LO a encensé des intellos bourgeois bien moins engagés que Plenel, les invite à sa fête, a c hanté les louanges de Fadela Amara, de la monarchiste Djavann, de l'abbé Pierre et de beaucoup d'autres.

Et alors. à LO ils pensent et disent ce qu'ils veulent. Moi aussi. Et toi aussi, me semble-t-il ?
Cela dit, moi j'ai parlé d'un transfuge (Plenel) du trotskisme sauce LCR vers la presse bourgeoise. Rien à voir avec les gens que tu cites qui n'ont jamais renié des références marxistes révolutionnaires pour la raison ...qu'ils ne les ont jamais revendiquées.

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Message  verié2 Dim 4 Sep - 18:32

j'ai parlé d'un transfuge (Plenel) du trotskisme sauce LCR vers la presse bourgeoise. Rien à voir avec les gens que tu cites qui n'ont jamais renié des références marxistes révolutionnaires pour la raison ...qu'ils ne les ont jamais revendiquées.
Ce n'est pas parce que des gens n'ont jamais été marxistes révolutionnaires que leurs idées et/ou leurs comportements réactionnaires sont plus estimables que ceux des transfuges. Et des transfuges, il y en a de toutes sortes. Il y en a même quelques-uns qui ont atterri au FN. Mais il y en a aussi qui conservent quelques principes.

Plenel, pour en revenir à lui, a conservé beaucoup de la culture qu'il a acquise au sein de la LCR et sur bien des points ses combats (si on peut parler de "combats") rejoignent les nôtres, même s'ils ne sortent pas du cadre de la démocratie bourgeoise. Je préfère un vrai démocrate conséquent, qui croit aux valeurs démocratiques (même si cela comporte d'un point de vue marxiste une part d'illusions sur le système capitaliste), que des rénégats comme Dray, Cambadelis et beaucoup d'autres qui mettent leurs compétences au service d'une politique anti-soclale. Pas mal d'anciens militants révolutionnaires sont devenus des militants réformistes, syndicalistes, associatifs qui s'investissent dans les luttes pour le logement, les droits des femmes et des homosexuels, des sans papiers etc. Plenel lui s'est consacré au journalisme d'investigation et ce n'est pas un hasard s'il a été évincé du Monde. Ca me semble respectable, même si on peut regretter qu'un intellectuel de ce niveau ait déserté le mouvement marxiste révolutionnaire. A ma connaissance, il n'a jamais défendu des positions réactionnaires, anticommunistes, antisociales, il a pris clairement position contre la loi travail etc.

Alors, oui, je préférerais qu'il y ait davantage de journalistes de cet acabit que de carpettes prêtes à se rallier à n'importe qui et qui font maintenant des risettes au FN.

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Message  Kock Lun 5 Sep - 9:55

"A ma connaissance, il n'a jamais défendu des positions réactionnaires, anticommunistes, antisociales, il a pris clairement position contre la loi travail etc".

A la tête du journal "Le Monde", bien sûr que si !
On sent que vu son grand âge, Vérié 2 a besoin de béquilles: Martinez, Plénel....à qui le tour !

Kock

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Message  verié2 Lun 5 Sep - 10:20

Kock a écrit:"A ma connaissance, il n'a jamais défendu des positions réactionnaires, anticommunistes, antisociales, il a pris clairement position contre la loi travail etc".

A la tête du journal "Le Monde", bien sûr que si !
A la tête du Monde, oui. Mais ce quotidien était tout de même moins réac et conventionnel du temps de Plenel. Je parle surtout de Mediapart. On ne va pas psychanalyser Plenel pour savoir ce qui l'a conduit à prendre la rédaction en chef du Monde, illusion de jouer un rôle, de faire bouger les lignes etc, mais le fait est que la greffe n'a pas pris et qu'il a été rejeté par le système.
On sent que vu son grand âge, Vérié 2 a besoin de béquilles
A son ultra schématisme caricatural, Kock ajoute maintenant le racisme anti vieux. Bravo ! Suspect

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Message  Kock Lun 5 Sep - 10:35

"et qu'il a été rejeté par le système"
Décidément Vérié 2 les aligne !! Plénel est une pièce fondamentale du système, à sa place de "contestataire propre sur lui"!
La faiblesse cérébrale, à un certain moment, devient quelque chose de naturel, il n'y a aucun racisme là dedans !! Mais il est vrai qu'avec sa nouvelle amitié en direction de MO2014, il voit des racistes partout !!

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Message  verié2 Lun 5 Sep - 11:04

Kock
La faiblesse cérébrale, à un certain moment, devient quelque chose de naturel
Mais certains sont précoces. Tu en donnes un bon exemple. Very Happy

Pour rester sérieux, oui, ironiser sur l'âge de ses interlocuteurs sur un forum est indigne de quelqu'un qui se proclame marxiste révolutionnaire. What a Face Aussi indigne que de se moquer de leur sexe ou de leur couleur de peau. C'est un comportement raciste en effet qui justifierait une sanction.

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Message  MO2014 Lun 5 Sep - 11:12

Kock fait des allusions à la faiblesse mentale de son interlocuteur due à l'age ou à autre chose...Traiter ses contradicteurs de vieux débiles, de fous n'est pas nouveau. Serait-ce une nostalgie pour la sombre époque où les opposants au régime stalinien était internés en asile en Union Soviétique, où l'opposition politique était considérée comme une maladie ? On ne doutera donc pas de l'expertise médicale et psychiatrique de Kock qui n'a pas grand chose à dire à part copier coller des formules hors du temps et de l'espace, parasiter/pourrir les fils de discussion par des hors sujets permanents et d'insulter les forumeurs.
Kock mériterait largement une sanction. Pour rappel
L'âgisme se manifeste par ces éléments : Attitudes ou préjugés envers les personnes âgées ou le processus du vieillissement. Pratiques discriminatoires visant l'exclusion des aînés. Pratiques institutionnelles et politiques qui perpétuent les stéréotypes sur la base de l'âge.

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Message  Kock Lun 5 Sep - 11:43

Ce qui compte c'est le fond (je ne m'offusque pas du tout quand Vérié2 me dit que je suis un exemple de faiblesse cérébrale précoce !! On croirait avoir à faire à des petites pucelles effarouchées !).
Le fond c'est que, sur un forum marxiste révolutionnaire, l'un des principaux intervenants en vienne à valoriser des Martinez et ses journées d'action à répétition au service du gouvernement, des Plenel, pilier à son niveau du système en place, des MO2014 et ses "luttes de races" comme substitut à la lutte des classes.....j'en passe ! Sans parler du fameux néo-capitalisme et ses non moins fameux pays émergents qui ont , tous ensemble, fait plouf ! Ah, les non moins fameux "théoriciens", à la fois non marxistes et laudateurs de contre-révolutionnaires !!!

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Message  MO2014 Lun 5 Sep - 13:31

Kock a écrit:On croirait avoir à faire à des petites pucelles effarouchées !).

Non seulement Kock méprise ce qu'il catégorise comme vieux et déficient mental mais en plus il méprise les femmes. Car pour lui la peur doit être illustré par des "petites pucelles". Il faut dégager ce misogyne, ce partisan de l'âgisme.

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Message  marxmarx Lun 5 Sep - 13:47

MO2014 a écrit:
Kock a écrit:On croirait avoir à faire à des petites pucelles effarouchées !).

Non seulement Kock méprise ce qu'il catégorise comme vieux et déficient mental mais en plus il méprise les femmes. Car pour lui la peur doit être illustré par des "petites pucelles". Il faut dégager ce misogyne, ce partisan de l'âgisme.

venant d'un fervent defenseur du voile islamique, cette tirade ne manque pas de sel

marxmarx

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Message  Lorry Lun 5 Sep - 14:05

Il faut dégager ce misogyne.

De la part de MO2014, faut oser!
Parler de la misogynie des autres en regrettant le bon vieux temps où les gamines , dès le plus jeune âge, pouvaient porter sur leur corps les stigmates de la soumission féminine au sein même de l'école, c'est quasiment de la provocation ou de l'humour noir. No
Ça fait penser à un vieil ivrogne qui reprocherait à son fils de fumer un joint.

Lorry

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Message  verié2 Lun 5 Sep - 14:54

Je suis un peu surpris que Lorry et Marxmarx ne soient pas choqués par les propos de Kock et les cautionnent en quelque sorte en tapant sur un autre intervenant.

Faut-il rappeler que défendre le droit de porter le voile, ce n'est pas défendre le voile ? J'attire votre attention à ce sujet sur les derniers articles de LO qui dénoncent l'attitude du restaurateur qui a refusé de servir des femmes voilées. LO défendrait-elle désormais le voile ?

Par ailleurs la dernière tirade de Kock, qui mélange toutes les discussions en introduisant celle sur le "néocapitalisme" trahit les liens idéologiques de ce personnage avec le courant lambertiste, tristement connu pour son extrême machisme. Kock est sans doute le énième clone du troll qui sévit sur ce forum sous d'innombrables pseudos et nous déverse ses litanies. What a Face

verié2

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Message  verié2 Lun 5 Sep - 15:00


Bonifacio : des parents d'élèves refusent l'accès à l'école à des femmes voilées

Lundi 5 septembre, plusieurs femmes voilées ont été empêchées de pénétrer dans l'école de Bonifacio par d'autres parents d'élèves.

France 3 Corse ViaStella
Publié le 05 septembre 2016 à 12:10

Lundi 5 septembre, des frictions entre parents d’élèves ont eu lieu devant l’école de Bonifacio.

Plusieurs femmes voilées vêtues de djellabas se sont vu bloquer l’accès à l’établissement scolaire par d’autres parents d’élèves.

Les gendarmes, ainsi que la direction de l’école, sont intervenus pour apaiser les esprits.

Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, a qualifié cet incident de "mineur".

L’élu a pris la décision de recevoir les parents d’élèves lors d’une réunion-débat, cet après-midi, à 15h.

verié2

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Message  Kock Lun 5 Sep - 16:46

Qui donc méprise les femmes en justifiant le port du voile la plupart du temps contre leur gré !! Parler de "vierges effarouchées" fait parler de la culture classique en France, mais MO2014 ne connaît rien aux traditions des mâles blancs dominants imbus de leur esprit colonialiste toujours aussi envahissant !

Celui qui devrait se taire sur un forum marxiste c'est celui qui prône la lutte des races à la place de la lutte des classes !!! Et qui ose en plus en appeler à la censure !

Je crois que ce pauvre Vérié, encombré par ses obsessions, confond Kock et Eninel , pourtant il suffit de voir leur polémique à propos de la loi travail, Eninel tout comme Vérié venant au secours des appareils et leurs journées d'action à répétition !!

Kock

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Message  verié2 Lun 5 Sep - 17:13

Je crois que ce pauvre Vérié, encombré par ses obsessions, confond Kock et Eninel
Il est possible que vous soyez deux individus différents... mais très proches par vos traditions lambertistes. Qui consistent par exemple à ressortir sans arrêt des attaques totalement hors sujet.

Pour revenir au sujet de ce fil, au delà de tes grandes diatribes intemporelles, soutiens-tu les interdictions de port du voile et du burkini, le restaurateur qui refuse de servir les femmes voilées, les parents d'élèves corses qui ont empêché des mères de famille d'entrer dans une école ?

verié2

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